[2 mai] Le devoir de mémoire

Sophie avait surpris le regard de Nora en direction de sa soeur et avait visiblement compris que c'était dur pour elle ne pas pouvoir être plus proche d'Amely. La Serdaigle était observatrice et apparement très sensible, des qualités importantes aux yeux de Nora, mais elle n'avait pas vraiment envie de s'étendre sur sa relation avec son ainée. La jeune fille se contenta de hocher lentement la tête avec un faible sourire et préfera changer de sujet en plaisantant au sujet d'Irving qui s'agitait sur sa chaise comme la jeune soeur de la préfète. Sophie n'insista pas sur le précédent sujet de conversation, ce dont Nora lui était reconnaissante, et se joignit à la plaisanterie en assurant qu'il faudrait tenir ces deux là si elles ne voulaient pas qu'Harry Potter meurt étouffé. La poufsouffle sourit et retint un éclat de rire qui aurait parut déplacé. "Le survivant étouffé par un adolescent de quinze ans et une petite fille", ça ferait un titre choc pour la Gazette.

Alors qu'Alicia semblait très intéressée par le bébé qu'Harry Potter présenta à la foule, Irving au contraire s'en agaça rapidement. Il bougonna que c'était contradictoire avec ce que le Survivant racontait quant au fait qu'il avait souffert de sa célébrité étant enfant. Nora le regarda croiser les bras en haussant les épaules, ne voulant pas attirer l'attention sur eux en faisant plus de bruit. Harry Potter annonça alors la mise en place d'une nouvelle stèle et ils suivirent la foule à l'entrée du parc où deux représentants de chaque maison recevirent la stèle de la part d'anciens combattants. Nora fut un peu surprise que Kelsey Lorgan ai été choisie pour représenter Poufsouffle étant donné qu'elle ne mettait que peu en pratique les valeurs de loyauté et de fidélité de leur maison. Mais après tout pourquoi pas...

« Vivement qu’ça se termine ! J’en peux plus d’ce truc ! »

Il était vrai que la cérémonie était toujours trop longue, mais Nora s'estimait heureuse de n'avoir personne à pleurer en cette journée qui devait être tout simplement insoutenable pour ceux qui avaient perdu des proches pendant la guerre, que ce soit dans un camps où dans l'autre.

"Pense à ceux pour qui ça doit être encore plus pénible, soupira Nora en cherchant rapidement dans l'assemblée des visages comme ceux de Darren O'Connor ou Artemis Nott, pour qui la journée allait être particulièrement dure. Bien que cette année le survivant ai appelé à la tolérance.

Ce matin là, Emma ne se pressa pas pour se préparer. Elle resta plus longtemps dans son lit que les autres années et prit tout son temps sous la douche. Cette année, les parents d'Emma, pour la première fois en sept ans, n'iraient pas à la célébration de commémoration de la Grande Guerre. Emma n'avait donc aucune raison de se presser n'ayant personne à retrouver.

L'absence de ses parents s'expliquait par le fait que son petit frère était encore dans le coma et il pouvait se réveiller à tout moment donc ses parents avaient décidés de rester près de lui, ce qu'Emma comprenait parfaitement. Si elle avait eu le choix, elle serait également auprès de son frère en ce moment. Mais la directrice avait bien précisé que tout le monde devait être présent à la commémoration sauf cas particulier.

Bien sûr, elle aurait pu demander à la directrice l'autorisation de sortir mais ses parents lui avaient affirmés qu'elle serait la première prévenue s'il y avait du changement et que par conséquent il valait mieux qu'elle reste à Poudlard ce jour là.

C'est donc légèrement résignée qu'elle se rendit dans le parc et quelle ne fut pas sa surprise de voir son père et sa mère en grande conversation avec Hermione Weasley, une ancienne collègue de son père et accessoirement héroïne de la Grande Guerre, qui malgré son ample robe de sorcière laissait deviner un ventre rond. Emma s'approcha donc des adultes avec beaucoup de questions en tête.

"Bonjour Emma, comment vas-tu ?"

"Bonjour Hermione, je vais bien merci. Et vous comment allez-vous ?"

"Je vais bien merci malgré une prise de poids inattendue. Tes études se passent bien ? C'est drôle, tu ne m'avais pas dis que tu étais à Serpentard !"

"Euh, j'ai du oublier, répondit Emma légèrement gênée. Et mes études se déroulent à merveilles. Pour quand est prévu l'accouchement ?"

"Nous n'avons, pour l'instant, aucune date précise et les Médicomages ne veulent pas trop s'avancer ! Sur ce, Antony, Elena, je vous souhaite une bonne journée, Ron doit m'attendre et Kingsley ne va pas tarder à faire son discours."

Emma se tourna ensuite vers ses parents et les interrogea du regard. Son père lui expliqua alors que Lucas s'était réveillé cette nuit en pleine forme, ils avaient donc décidés de venir lui annoncer la nouvelle de vive voix et ainsi participer à la commémoration pour revoir tous leurs anciens camarades de classe et de combat.

Ils prirent ensuite place sur les chaises mises à leur disposition, ni trop près ni trop loin de l'estrade. Et c'est ailleurs qu'Emma suivie le discours du premier Ministre et la présentation du dernier né de la famille Potter par Harry Potter lui même.

Le discours terminé tout le monde se leva pour se rendre à l'entrée du parc où les attendait la nouvelle stèle. En se levant ses parents lui annoncèrent qu'ils repartaient pour Ste Mangouste, Emma les vit dire bonjour au Ministre Shacklebolt et disparaître derrière les grilles du parc.

Se retrouvant seule, Emma suivit la foule jusqu'à ce qu'une Poufsouffle de sixième ou septième année, Emma ne savait pas exactement, du nom de Kelsey Lorgan, ça Emma en était certaine car la jeune fille avait une réputation des plus sulfureuse, l'accoste.

"Eh, est-ce que tu peux me prêter ta baguette s'il-te-plait ?"

Dans un premier temps, très surprise par la question de la Poufsouffle, Emma ne sut pas quoi répondre. Puis reprenant ses esprits, elle répondit.

"Et pourquoi te prêterais-je ma baguette ?"

Alors qu’ils avaient rejoint l’entrée du parc, Nora sermonna Irving en lui demandant de penser à ceux qui souffraient le plus lors de cette commémoration.

« Mais je ne fais que ça ! Chuchota le Gryffondor en suivant le cortège qui s’avançait lentement vers le lac, je pense que l’on devrait revoir le déroulement de cette journée et faire quelque chose de plus gai ! Franchement cette cérémonie plombe trop le moral ! Je suis sûr qu’on va avoir droit à une DBD avant la fin de la journée si ça continue comme ça. » conclut-il en rivant ses mains au fond de ses poches.

Le jeune homme soupira bruyamment et balaya distraitement la foule du regard. De nombreuses personnes parlaient à voix basse et Irving reconnut l’homme « boule de cristal » qui marchait quelques mètres devant eux… la baguette à la main. Le Gryffondor s’apprêtait d’ailleurs à attirer l’attention de Nora et Sophie sur ce point lorsque, discrètement, le grand chauve jeta un sortilège sur le public. Si Irving n’avait pas eu les yeux sur lui à ce moment là, il n’aurait probablement pas pu identifier la provenance du sort mais là, il en était sûr, le colosse était à l’origine du maléfice. L’éclair de lumière fut immédiatement suivit de cris stridents à vous glacer le sang. Irving s’arrêta comme pétrifié tandis que quelqu’un hurlait :

« On nous attaque ! Les Mangemorts attaquent ! »

« Mangemort... souffla-t-il pour lui-même sans quitter des yeux le grand chauve qui tentait de se fondre dans la foule. Mangemort ! répéta-t-il un peu plus fort avant de s’exclamer en montrant du doigt le criminel: « C’est lui ! Il faut l’attraper ! C’est le grand chauve qui a jeté le sortilège ! »

Malheureusement, au milieu de la cohue, personne ne l’entendit. Les gens autour de lui criaient et se bousculaient sans ménagement et il fut projeté violemment sur Nora et Sophie.
Pendant une fraction de seconde, il croisa le regard des jeunes filles et lâcha :

« Vite ! Faut qu’j’trouve Hellsoft ! »

Ses parents n’étant pas là, Irving avait immédiatement pensé à prévenir sa directrice de maison. Il devait lui dire qu’il avait vu l’homme boule de cristal jeter un sortilège sur la foule. Il pourrait l’identifier sans problème grâce à son crane luisant et sa professeur de divination n’aurait plus qu’à le neutraliser.
Bousculé de toute part, le jeune homme sortit alors sa baguette (plus pour se donner de la contenance plutôt que pour réellement s’en servir) et s'exclama à l'attention de ses deux amies.

« J’reviens ! »

Il fit volte-face bien décidé à trouver Chloé Hellsoft au milieu de ce chaos.

Alors que Kelsey attendait, la main tendue dans sa direction, la gamine la regarda un instant sans rien dire. La Poufsouffle ouvrit de grands yeux comme pour la presser à répondre. En jetant un rapide coup d'oeil en direction du portail elle remarqua que les sept autres représentants de Poudlardcs'en rapprochait déjà. Si cette Serpentard ne se dépêchait pas Kelsey arriverait en retard à coup sûr, et cela ne plairait sans doute pas au Professeur Mason. Elle n'était quand même pas tombée sur une muette ou une grande timide ? Poudlard atteignait déjà son quotas de bégaiement rien qu'avec Fitcher, c'était largement suffisant. Alors que Kelsey s'appretait à renouveler sa demande, la jeune fille se décida enfin à ouvrir la bouche.

"Et pourquoi te prêterais-je ma baguette ?"

Kelsey leva les yeux au ciel. C'en était des manières ! Bon, au moins elle n'était pas tombée sur une timide bredouillante, c'était déjà ça. Elle ne supportait pas ces gens là. Mais la gamine n'avait pas l'air facile à convaincre et pas le moins du monde impressionée. Kelsey se maudit intérieurement. Pourquoi avait-elle choisit une Serpentard ? Elle aurait eu plus de chances en menaçant une Poufsouffle. La prochaine fois elle y réfléchirait à deux fois, mais bon maintenant qu'elle était là...Elle aurait été tentée de répondre simplement "Parce que je te le demande !" mais ce n'était pas le moment de jouer à ça, elle avait vraiment besoin de la baguette de cette fichue rouquine et si il fallait être sympa pour l'obtenir, alors elle serait adorable. Ou du moins elle ferait des efforts.

"J'ai besoin d'une baguette pour faire léviter la stèle avec les autres élèves, mais j'ai oublier la mienne dans la poche d'une de mes robes. ce serait gentil si tu pouvais me passer la tienne en attendant, commença-t-elle avec un large sourire. Je te la rendrai tout de suite, tu n'as pas de soucis à te faire Léa...euh...Elisa ! Helena ? Tu t'appelles comment en fait ?"

Pas génial comme approche, elle avait bien commencé pourtant ! Si seulement elle avait la mémoire des noms...Quoique, elle avait la mémoire de certains noms en fait, mais en général les adolescentes de douze ou treize ans n'étaient pas les personnes dont elle s'efforçait de retenir le prénom. Disons que ça ne l'intéressait pas vraiment, elle s'intéressait plutôt aux personnes plus âgées, et du sexe opposé. Kelsey n'avait plus qu'à espérer que ça n'avait pas vexé la demoiselle, sinon il faudrait qu'elle se trouve une autre cible et le temps lui manquerait.

"S'il-te-plait..." soupira-t-elle en tendant à nouveau la main en direction de la jeune fille. "J'y ferai attention !"

Emma venait juste de poser sa question qu'elle vit Lorgan lever les yeux au ciel et prendre une grande inspiration avant de lui répondre un immense sourire hypocrite aux lèvres.

"J'ai besoin d'une baguette pour faire léviter la stèle avec les autres élèves, mais j'ai oublier la mienne dans la poche d'une de mes robes. Ce serait gentil si tu pouvais me passer la tienne en attendant. Je te la rendrai tout de suite, tu n'as pas de soucis à te faire Léa...euh...Elisa ! Helena ? Tu t'appelles comment en fait ?"

"Je m'appelle Emma et je ne suis pas disposée à te prêter ma baguette ! Tu n'avais qu'à te rappeler que tu n'avais pas de cerveau et prendre tes précautions avant ! C'est ton problème, pas le mien !"

Pas intimidée pour un sou, Emma sentait la moutarde lui monter au nez. D'abord, cette fille lui demandait sa baguette, ensuite, elle faisait la fille super gentille avec un sourire hypocrite du genre "Je te promets qu'on sera les meilleures amies du monde si tu acceptes" et pour finir, elle ne connaissait même pas son nom.

Donc non, Emma ne prêterait pas sa baguette à cette fille qui d'après la rumeur ne s'intéressait qu'aux personnes de la gente masculine. Mais pas pour discuter, non d'après les ragots ce serait plutôt pour leur conter fleurette, comme aurait dit sa mère.

Emma s'apprêtait à réitérer son refus quand la Poufsouffle, persévérante, revint à la charge.

"S'il-te-plait..." soupira-t-elle en tendant à nouveau la main en direction de la jeune fille. "J'y ferai attention !"

Le ton qu'employa la jeune fille fit douter Emma sur sa décision. S'il c'était s'agit de quelqu'un d'autre Emma n'aurait pas hésité mais dans ce cas précis Emma ne savait quoi répondre. Elle regarda fixement Kelsey et la jaugea du regard. Puis tournant le regard vers les grilles du parc, elle aperçut deux représentants de chaque maison qui attendaient devant ce qui semblait être la nouvelle stèle.

Reportant son attention sur la jeune fille qui attendait toujours sa réponse, elle se dit qu'après tout elle pouvait lui prêter sa baguette puisqu'elle l'utiliserait pour Poudlard.

"Bien, c'est d'accord. Je te prête ma baguette mais seulement pour que tu puisses faire léviter la stèle. Tu me l'as rends tout de suite après ! De toute manière, je ne te lâche pas des yeux et je te suis pendant toute la traversée du parc. Ce n'est pas négociable ! Si jamais, tu as le malheur de l'abimer, ne serait-ce qu'une éraflure, je te promets que tu n'as pas fini d'entendre parler de moi, foi de Blackbonnes. C'est compris ?"

Tous les élèves étaient conviés mais certains se faisaient plus discrets que d’autres. Bien sûr, c’était logique. Miss Nott ne s’était pas proposée pour porter la stèle, et pourtant, cela aurait été un beau message d’unité et de réconciliation. Cependant, on ne pouvait pas utiliser ces jeunes à des fins politiques et il fallait surtout les respecter en tant qu’individu à part entière. Ils avaient déjà un héritage familial assez lourd et cette cérémonie était surement une épreuve supplémentaire, difficile à gérer compte-tenu de leur jeune âge.

Samuel se contenta donc de hocher la tête gravement lorsque Chloé lui révéla que les enfants de Mangemorts ne s’éternisaient pas lors de la cérémonie. Tandis qu’il questionnait la directrice des Gryffondor sur le programme de la journée, Margot les rejoignit et se posta à côté d’eux, les mains croisées dans le dos.
Le jeune enseignant observa quelques secondes la professeur de potions qui semblait calme et sereine.
Depuis qu’il était arrivé à Poudlard, il l’avait sollicité plusieurs fois pour lui montrer ses cours et elle avait toujours été très disponible et bienveillante à son égard. Elle lui avait donné plusieurs conseils dans la mise en place de son enseignement et Samuel les avait appliqués à la lettre. Tandis qu’il songeait à la « méthode inductive » que lui avait appris sa collègue, Chloé répondit à sa question sur le déroulement de ce jour férié.


"En théorie, nous n'avons rien à faire. C'est un jour férié, nous sommes supposés pouvoir profiter de notre temps comme nous l'entendons. En pratique...Comme vous l'avez remarqué, l'épreuve est particulièrement difficile pour certains. Il s'agit d'éviter les échauffourées ou les crises de larmes."

Gérer des échauffourées, c’était dans ses cordes, mais gérer de crises de larmes, Samuel n’était vraiment pas préparé à ça ! N’était-ce pas Rachel Bloomwood qui était en charge de ce genre de chose ? Samuel se retrouverait certainement dans une situation bien délicate si des élèves venaient chercher du réconfort auprès de lui.
Instinctivement, il chercha l’infirmière des yeux dans la foule. Si jamais un élève avait envie de se confier, il l’enverrait directement vers la jeune femme.

Comme le discours commençait, Samuel croisa ses bras sur sa poitrine et écouta attentivement les mots du ministre en essayant de lire entre les lignes. En effet, l’APPEL était en campagne et le discours de Shaklebolt était un bon moyen de transmettre les idées et les thématiques fortes de son parti. Unité, réconciliation, ouverture… Bien sûr, c’était de beaux projets mais on ne pouvait pas se voiler la face éternellement. Le monde sorcier était près à imploser depuis les manifestations sanglantes du Chemin de Traverse et il suffisait d’une simple étincelle pour réduire à néant ces beaux discours.

Après les mots du ministre, Harry Potter monta sur l’estrade et Samuel observa avec intérêt le jeune homme qui était de deux ans son cadet. Il se souvenait parfaitement de l’élu qu’il avait croisé à de nombreuses reprises dans les couloirs de Poudlard lors de sa scolarité. Potter était toujours accompagné de ses deux fidèles acolytes, et visiblement, malgré les années, cela n’avait pas changé. Après avoir présenté son bébé à la foule, l’élu invita l’assistance à suivre la stèle, jusqu’à sa mise en place près du lac. Tandis que le public se levait et rejoignait les grilles du château pour accueillir le nouveau monument aux morts, Margot prit la parole, légèrement dépitée :

"Vivement que cette journée se termine, je vais avoir besoin d'un verre."

Même s’il ne consommait de l’alcool que très occasionnellement, Samuel songea qu’il aurait, lui aussi, bien besoin d’une goutte de Whisky Pur-Feu pour supporter cette journée, surtout si des élèves venaient se confier à lui les yeux larmoyants.

Tandis qu’il songeait de nouveau avec effroi à cette éventualité, il se positionna en fin de procession afin de fermer la marche avec ses collègues. Mais, après avoir parcouru seulement une cinquantaine de mètres, des cris retentirent en milieu de cortège suivi par un mouvement de foule. Quelque chose ne se passait pas comme prévu.

Samuel plongea instinctivement sa main dans la poche de sa robe de sorcier et sortit rapidement sa baguette. Quelqu’un attaquait Poudlard. Il ne savait pas qui. Il ne savait pas pourquoi. Il n’était sûr que d’une chose :

« Il faut mettre les jeunes à l’abri ! »

Nora écouta distraitement Irving bougonner à coté d'elle, les yeux rivés sur la nouvelles stèle que faisaient à présent léviter les huit élèves choisis pour représenter l'école. Un éclair de lumière sur sa gauche lui fit tourner la tête et elle interrogea Irving du regard pour savoir s'il avait vu quelque chose lui aussi. Au même instant des cris stidents se firent entendre de part et d'autres de la foule et d'autres sortilèges ne tardèrent pas à fuser. Tout se passait très vite, les gens s'étaient mis à courrir dans tous les sens, d'autres s'étaient arrêtés en plein milieu et attendaient, la baguette levée. Des différents cris et exclamations n'était identifiable que les mot "mangemort" qu'on répétait sans cesse. Irving désigna alors un grand monsieur au crâne dégarni, assis devant eux quelques instant plus tôt ,en assurant qu'il l'avait vu lancer un sortilège et qu'il fallait l'arrêter. Au même moment il fut projetté violement contre Sophie et Nora et la Poufsouffle faillit perdre l'équilibre, ne parvenant à rester sur ses pieds qu'en se rattrapant au bras d'un homme qui se trouvait là.

« Vite ! Faut qu’j’trouve Hellsoft ! »

Le gryffondor sortit sa baguette de sa poche, et annonça aux deux filles qu'il revenait. Il se lança dans la foule et, après un court instant d'hésitation, Nora le suivit. Elle ne lui serait probablement d'aucun secours, surtout s'il se faisait attaquer, mais elle ne voulait pas le laisser seul à traverser le cortège infesté de mangemort, ou d'attanquants quels qu'ils soient. Irving était son ami et elle ne l'abandonnerait pas comme ça. Prenant son courage à deux mains, elle empoigna également sa baguette et s'élança à sa suite.

"Attend moi !" lança-t-elle à l'intention du jeune homme, qui ne pouvait sans doute pas l'entendre avec le brouhaha ambiant.

L'adolescente tendit le bras et ses doigts frolèrent le poignet du Gryffondor sans parvenir à s'y accrocher. Quelqu'un la percuta violement et elle fut projetée au sol. Les mains et les genoux égratinés, les yeux embués, elle se releva à la hâte par crainte de se faire marcher dessus. Nora tourna la tête de tous cotés à la recherche de son ami mais Irving avait disparu. On la bouscoula de nouveau, la forçant à faire quelques pas sur le coté. Quelques instants plus tard, la personne qui se trouvait maintenant là ou elle se tenait quelques instants plus tôt fut frappée par un sortilège de stupéfaxion, sous les yeux médusés de la Poufsouffle.

Elle chercha alors du regard un professeur ou un adulte qui lui dirait quoi faire et où aller car le danger semblait venir de tous les cotés et était impossible à identifier. Elle aurait surtout voulu croiser le regard de sa soeur, qui l'aurait évidement protéger, mais ne parvenait pas à la trouver dans la foule. Complètement perdue, elle ressera ses doigts autours de sa baguette tout en sachant bien qu'elle ne pourrait pas faire grand chose face à une attaque.

Face au refus de la petite, qui s'appelait Emma finalement, Kelsey ouvrit de grands yeux et haussa les sourcils. Elle ne lui demandait pas la lune non plus ! Seulement de lui prêter sa baguette quelques minutes, elle n'avait aucune raison de dire non. A tout les coups elle aurait accepté si elle s'était souvenu de son prénom. C'était simplement une question d'orgueuil blessé...Décidément les Serpentard étaient tous pareil ! La Poufsouffle essaya tout de même d'insister, assurant qu'elle y ferait très attention, et la gamine finit par céder. Ce n'était pas trop tôt ! Emma accepta, à conditions que Kelsey la lui rende juste après et qu'elle la suive durant toute la traversé du parc. Elle termina son petit monologue par une menace qui fit lever les yeux au ciel à Kelsey. Les jeunes se prenaient décidément bien au sérieux .

"Merci ! lança-t-elle tout de même en attrapant la baguette que la rouquine lui tendait. Maintenant suis-moi !"

Elle fendit la foule en jouant des coudes, en écrasant quelques pieds au passages, et en ponctuant sa traversé de "Pardon !" et autres "Désolée !" qu'elle lançait dans le vide. Un peu essoufflée, elle finit par atteindre les grilles du parc où les autres l'attendaient. Elle ne vérifia même pas si la jeune Emma l'avait suivi. On lui jeta quelques regards répprobateur qu'elle ignora, rejetant ses cheveux en arrière. Les anciens combattants firent léviter la stèle, recouverte d'une bâche, jusqu'aux grilles, puis les élèves prirent le relais. Kelsey fut soulagée de réussir son sortilège de lévitation, même avec une baguette qui n'était pas la sienne, ça avait beau être du niveau d'un premier année elle avait tout de même ressenti une légère appréhension au moment de lancer la formule. Elle savait très bien qu'elle n'avait rien d'une magicienne hors-pair, ces professeurs le lui répétaient assez souvent : ses sortilèges manquaient de puissance.

Le cortège se mit en marche, mais à peine avaient-ils fait cinquante mètres qu'un cri strident déchira la foule. Des éclairs de lumières jaillirent de toute part et Kelsey ne tarda pas à comprendre qu'on les attaquait. Même si elle ignorait tout à fait qui pouvait être ce "on". Elle baissa les yeux sur la baguette qu'elle avait à la main et réalisa que la jeune Emma se trouvait désarmée au milieu de ce chaos. Elle abandonna son sortilège de lévitation et chercha sa chevelure rousse dans la foule. Elle ne devait pas être bien loin puisqu'elle avait dit qu'elle la suivrait, mais tout le monde se bouscoulait dans tous les sens et il était difficile de se retrouver.

"Emma ! Emma !"

Il fallait absolument qu'elle retrouve cette satanée gamine, elle ne voulait pas être responsable si elle se faisait agresser et qu'elle se trouvait dans l'incapacité de se défendre. Elles avaient une baguette pour deux et Kelsey était plus âgée, théoriquement elle aurait du chercher Emme dans l'intention de la protéger, mais elle ignorait si elle en serait capable.

Emma avait à peine fini sa tirade que Kelsey s'empara de sa baguette.

"Merci ! lança-t-elle. Maintenant suis-moi !"

L'ordre à peine donné que la blonde partait devant en poussant et écrasant tout se qui se trouvait sur son chemin sans se préoccuper de savoir si la jeune Serpentard suivait. Emma se fraya donc, tant bien que mal, un chemin derrière son ainée et arriva tout essoufflée devant les grilles du parc, où les anciens combattant faisait déjà léviter la nouvelle stèle vers les élèves qui avait été choisis pour la porter jusqu'à l'entrée du château.

Emma vit le visage de Kelsey se détendre légèrement quand elle réussit à intercepter la stèle grâce à son sortilège de lévitation.

La foule se mit alors en marche vers le château derrière les porteurs de la stèle. Emma juste derrière Kelsey ne lâchait pas sa baguette des yeux.

Ils avaient à peine parcourus cinquante mètres qu'Emma entendit un grand cri dans son dos qui fut bientôt suivie par des éclairs de toutes les couleurs. Quand tout le monde comprit que le cortège était attaqué se fut la débandade. Emma fut poussée sur le côté par un grand type peu aimable qui venait de sortir sa baguette de sous sa cape. Au moment où Emma se dit qu'elle aimerait bien récupérer sa baguette. Le grand type s'effondra devant elle, touché par un sort de stupéfaction.

Prenant conscience de ce qui aurait pu lui arriver, Emma commença à paniquer et partit à la recherche de sa baguette magique et de son utilisatrice.

"Kelsey ! Kelsey !"

Emma savait pertinemment que même si elle retrouvait sa baguette, elle ne serait pas sortie d'affaire. Parce qu'il faudrait ensuite esquiver les sorts lancés à l'aveugle pour rejoindre le château et sa protection. Comme elle aurait aimée que ses parents soient là, eux auraient su la protéger.

"Emma ! Emma !"

"Je suis ici, j'arrive !"

Quand Emma entendit la voix de Kelsey l'appeler, elle fut légèrement rassurée. Elle se dit que Kelsey, étant plus âgée, serait en mesure de la ramener en bon état au château. Elle continua donc son chemin vers la voix qui lui semblait maintenant indispensable à sa survie.

Alors qu’elle abordait le sujet « Kelsaguicheuse » avec Angélique, Swann se rendit compte que la Poufsouffle manquait à l’appel. La préfète se tourna donc vers les autres porteurs et demanda:

« D’ailleurs, quelqu’un sait où est Lorgan ? Elle devrait déjà être là, Harry Potter vient de finir son discours. »

Elle interrogea du regard l’autre représentant de la maison au blaireau mais ce dernier haussa les épaules. Swann fit claquer sa langue bruyamment en signe d’assentiment. Cette nymphomane allait encore tout gâcher et la préfète ne comprenait vraiment pas pourquoi le professeur Mason l’avait sélectionnée pour représenter sa maison.

Comme la foule approchait, Swann inspira profondément et fit disparaitre toute trace d’agacement de son visage en arborant un sourire poli. Il aurait été mal venu d’avoir l’air trop joyeuse mais elle ne devait pas non plus se montrer renfrognée : Tout était une question de justesse et d’équilibre. Grace à cette commémoration, elle pourrait donner une image positive de sa maison mais surtout d’elle-même ! La préfète adressa d’ailleurs un regard furtif vers sa mère qui l’observait avec fierté. Cette dernière lui avait présenté plusieurs pontes du monde sorcier dont deux candidats au poste de premier ministre : Swann avait donc pu serrer brièvement la main de Perceval Weasley et d’Allan Fiennes et elle espérait avoir fait forte impression auprès des deux candidats même si elle n’avait pas pu réellement leurs parler. Les deux hommes politiques étaient d’ailleurs aux premières loges, au côté du ministre et du troisième candidat M. Warlock. Les quatre hommes regardaient solennellement les anciens combattants qui pénétraient dans le parc avec la stèle.

Tandis qu’elle s’apprêtait à prendre le relais en lançant un sort de lévitation, Swann vit Lorgan émerger de la foule. Ce n’était pas trop tôt ! La préfète lui adressa cependant un sourire faussement compatissant. Bien sûr, elle aurait préférer lui lancer un regard assassin mais la Serpentard devait surtout sauver les apparences et apparaitre aux yeux de tous comme une jeune fille sympathique et tolérante.

Les huit élèves lancèrent simultanément le sortilège afin de faire léviter la stèle et prirent la direction du lac d’un pas lent et coordonné. L’assistance les suivait en procession lorsque des cris retentirent en milieu de cortège. Tout en maintenant son sort, Swann se retourna pour déceler l’origine du hurlement. Manifestement, cette cérémonie de commémoration était très dure à vivre pour certains puisque des personnes du public semblaient craquer psychologiquement pensa-t-telle de prime abord. Cependant elle mit rapidement cette hypothèse de côté lorsqu’elle s’aperçut que certains sorciers lançaient des maléfices. Swann adressa un regard interloqué aux autres porteurs de stèle avant de reporter son attention sur le ministre. Ce qu’elle vit ne la rassura pas : La garde rapprochée de Shacklebolt l’entourait et de nombreux aurors brandissaient leur baguette d’un air alarmé.

* C’est un attentat !* pensa-t-elle complètement affolée alors que la foule commençait à se disperser en tout sens. Elle vit Kelsey abandonner la stèle en appelant une certaine Emma et d’autres porteurs l’imitèrent en fuyant à leur tour.

Jetant un regard hagard autour d’elle, le premier mot qu’elle prononça fut « Maman ! ». Ses entrailles se nouèrent tandis que tout se bousculait dans sa tête : Elle avait peur. Peur pour elle. Peur de ne plus revoir sa mère. Ses plus sombres souvenirs d’enfance ressurgirent. Elle revoyait les mangemorts qui s’étaient introduit chez elle. Elle ressentait la même terreur vive et indescriptible que lors de ce tragique événement.

Un sortilège qui siffla à ses oreilles eut au moins le mérite de la faire sortir de sa torpeur. Elle se réfugia derrière la stèle renversée en essayant de rassembler ses esprits. Il ne fallait pas céder à la panique et elle devait faire taire ce sentiment d’angoisse qui l’étreignait.
Elle hasarda un regard en direction de la foule et ne vit que des éclairs de lumière, des personnes courant affolées et des élèves étendus sur le sol.
C'est alors qu'elle porta une main à sa bouche. Comment avait-elle pu oublier cela ? Elle était préfète et la gestion des situations de crise faisait partie de ses missions! La Serpentard se remémora la procédure qu’Adamson leur avait indiquée: En cas d’évacuation, les préfets devaient faire jaillirent une étincelle au couleur de leur maison afin, dans un premier temps, de rassembler les élèves, et ensuite, d’organiser l’évacuation dans le calme.

Mettant résolument de côté ses craintes la jeune femme sortit de sa cachette en faisant jaillir des étincelles vertes au dessus d’elle:

« LES SERPENTARD ! PAR ICI ! » cria Swann avant d’interrompre son sortilège pour contrer un maléfice à l’aide d’un charme du bouclier.

*Il faut quelqu’un pour me couvrir !* pensa-t-elle en balayant la foule du regard. Ses yeux se posèrent enfin sur la personne idéale qui était seulement à quelques mètres d’elle :

« NAT’ ! NAT’ ! Il faut que tu m’aides ! »

Irving fonça immédiatement dans le chaos sans attendre les éventuelles objections de ses amies. La tête rentrée entre les épaules comme si cette posture le protégeait des maléfices, il se mit à courir en prenant la direction du début du cortège. Du moins, ce qu’il en restait. Il ne savait pas vraiment si Hellsoft était là bas, mais il espérait au moins tomber sur un professeur, quel qu’il soit. Pour la première fois de sa vie, il aurait été plus qu’heureux de croiser l’expert en Sortilège, Edmund Harris ou le vieux Dérébusor !

Tandis qu’il cherchait des yeux un adulte référent de Poudlard, deux combattantes lui barrèrent la route. Dos à lui, une jeune fille blonde exécutait avec dextérité une série de sorts. Le Gryffondor fronça les sourcils et s’exclama étonné :

« Nora ? »

En entendant ce prénom, la jeune femme se retourna subitement et Irving comprit instantanément son erreur : Il s’agissait en réalité d’Amely, la sœur ainée de sa meilleure amie. Cette dernière fut déconcentrée par l’exclamation du Gryffondor et son assaillante profita de cette demi-seconde d’égarement pour lui asséner un puissant sortilège en pleine poitrine. Les yeux de l’apprenti auror s’écarquillèrent avant qu’elle ne tombe sur le sol, inanimée.
Irving ouvrit grand la bouche mais aucun son ne sortit. Il croisa le regard de la combattante adverse qui l’évalua du regard avant de faire volte-face pour se perdre dans la foule. Il n’essaya même pas de la retenir et il reporta son regard sur le corps d’Amely Weaver, toujours étendue sur le sol. La sœur de sa meilleure amie venait d’être blessée par sa faute et tout s’écroulait autour de lui. Nora ne lui pardonnerai jamais. S’en était fini de leur amitié.

Alors qu’il prenait toute la mesure de cette tragédie, deux premières années terrorisées passèrent devant lui. L’une d’elles écrasa le poignet d’Amély qui s’enfonça dans le sol boueux.

« Hééé ! hurla Irving en poussant la gamine par terre, tu peux pas faire attention ! »

La fillette se releva précipitamment avant d’éclater en sanglots.

« Oh… excuse-moi…, balbutia-t-il en se rendant compte de son comportement inadapté, je..Je ne voulais pas te faire mal…ça va ? » ajouta-t-il en voulant poser une main réconfortante sur l’épaule de la jeune fille. Cette dernière esquiva son geste avant de s’enfuir en pleurant. Le Gryffondor soupira en s’attrapant les cheveux. C’était un cauchemar. Il allait se réveiller. Ce n’était pas possible. Il devait faire quelque chose, mais quoi ?

*Mets Amely à l’abri* lui ordonna une petite voix dans sa tête.

Comme s’il avait été soumis au sortilège d’Impérium, Irving rangea sa baguette dans sa poche et attrapa l’ainé des Weaver par les poignets. Indifférent à la cohue qui régnait autour de lui, il tira Amely au sol jusqu’au buisson sous lequel il s’était caché avec Danny lorsqu’ils avaient attendu Virtanen et Adamson pour le concert des Bizarr’ Sisters.
Après avoir sommairement camouflé Amely sous les branchages, Irving attendit que son cerveau lui envoie un autre ordre à exécuter.

* Vas prévenir Nora *

Sans prendre garde aux sortilèges qui sifflaient à ses oreilles, le jeune homme se mit à courir en direction du château, cherchant des yeux une chevelure blonde. Il ne prit même pas la peine de sortir sa baguette. Il avait presque envie de recevoir un sortilège mortel qui l’empêcherait de continuer sa quête. Au moins, il n’aurait pas à annoncer cette terrible nouvelle à sa meilleure amie. Nora allait être anéantie, il le savait.
Alors qu’il était revenu au cœur du combat, il s’arrêta et balaya la foule du regard. Les gens hurlaient ou pleuraient, certains se défendaient, d’autres attaquaient mais il était complètement indifférent à ce tumulte. Une seule chose importait : Il devait retrouver Nora, coute que coute. Il identifia enfin la fine silhouette de son amie un peu plus haut dans le parc. Il marcha d’un pas décidé dans sa direction et arriva enfin à sa hauteur. En croisant le regard de la Poufsouffle, la sensation d’engourdissement qu’il ressentait depuis quelques minutes disparut instantanément pour laisser place à un angoissant sentiment de culpabilité. Le jeune homme saisit fermement les avant-bras de son amie et les serra très fort, empêchant ainsi tout geste de réconfort qu’aurait pu avoir Nora. Il ne méritait pas ça.
Il devait surtout lui annoncer la nouvelle. Vite. Tout de suite. Maintenant.

« Nora ... Pardon. J’ai cru que c’était toi et, du coup, ça l’a déconcentré ! Je… Je suis désolé… Excuse-moi ! Je l’ai mise à l’abri mais j’connais pas le maléfice qui l’a touché ! C’était un éclair violet, je crois… Je… pardon. »

Conscient que sa tirade était incompréhensible, il déglutit lentement pour retrouver son calme avant de souffler avec un regard implorant:

« C’est Amely. »

Margot prit rapidement la direction des opérations. De part son statut de directrice adjointe, elle indiqua d’une voix claire la marche à suivre. Samuel acquiesça d’un signe de tête et imita sa collègue en faisant jaillir des étincelles bleues de l’extrémité de sa baguette. Quelques élèves affolés, toutes maisons confondues vinrent à leur rencontre.

Margot demanda à un certain Davidson de regrouper les élèves sous un chêne et d’organiser des convois jusqu’à la Grande Salle. Samuel observa le petit groupe d’adolescents qui écoutait Margot essayant de se souvenir des aptitudes de chacun en matière de magie. Les bons élèves en Métamorphose étaient souvent de bons éléments en Sortilèges.

« Toi, finit-il par dire en montrant du doigt une certaine Mary Coldwater de Gryffondor, pendant que Davidson organise l’évacuation sous le chêne, tu vas te poster sur le perron du château et couvrir les élèves qui traversent le parc pour venir rejoindre Poudlard. D’accord ? Dès que des septièmes années arrivent, tu leur demandes de t’aider. »

« Je n’ai jamais stupéfixé personne ! s’exclama la jeune fille.

« Les sortilèges que tu connais feront l’affaire ! Allez , files ! »

Le professeur poussa la Gryffndor et la couvrit le temps qu’elle rejoigne le perron du château. En deux semaines, il avait déjà vu plusieurs fois Mary Coldwater à l’œuvre : En classe, elle réussissait parfaitement ses sortilèges de transfert inter-espèce et elle se distinguait également dans les couloirs de l’école. Le jeune enseignant la connaissait surtout pour l’avoir puni quelques jours plus tôt lorsqu’il l’avait découverte, cachée derrière une statue, en train de jeter des maléfices de Chatouillis sur ses camarades Serdaigle.
Faute de mieux, si les assaillants s’approchaient de l’école, ils seraient au moins ralentis par des crises de fous-rires incontrôlables.

Maintenant qu’ils avaient organisés un itinéraire de rapatriement, il pouvait aller chercher les élèves perdus dans ce tumulte. Samuel observa Margot qui remontait lentement le cortège du coté droit en direction de la stèle. Logiquement, le jeune enseignant imita sa collègue en rejoignant pour sa part, le côté gauche. Disposés de la sorte, ils avaient plus de chance d’intercepter un maximum d’élèves.

Ses pulsations cardiaques s’étaient accélérées mais Samuel y resta indifférent. L’agitation était l’ennemi de la réussite. De la même manière que lorsqu’il chassait dans sa vie sauvage, il devait rester focalisé sur un seul objectif afin de l’atteindre au plus vite. Evacuer les élèves sains et saufs.
Contrant plusieurs maléfices, il rejoignit enfin quelques adolescents qui s’étaient regroupés autour du préfet-en-chef. Certains pensionnaires pleuraient et d’autres semblaient blessés légèrement. D’un geste de la main il les invita à s’accroupir afin de se protéger des sorts perdus.

« Vous allez rejoindre le chêne. » lança-t-il en voulant montrer du doigt l’arbre sous lequel Davidson attendait. Malheureusement, les combattants avaient investis le parc et des éclairs de lumières jaillissaient en tout sens. C’était trop dangereux pour le petit groupe de le traverser pour le moment.

Samuel réfléchit quelques secondes et dégrafa sa cape de sorcier qu’il étendit sur le sol entre les élèves. Il pointa sa baguette dessus et prononça distinctement la formule « Portus ». La cape fut entourée d’un halo de lumière bleuté avant que l’enseignant donne ses dernières recommandations au Préfet :

« C’est un Portoloin qui vous amènera directement dans la Grande Salle. Une fois là-bas, tu calmes les esprits et tu demandes aux élèves de s’asseoir par maison afin de déceler rapidement les absents."

Samuel attendit que le jeune homme acquiesce afin d’être sûr qu’il avait tout compris. Dès que le préfet hocha la tête, le professeur indiqua à l’ensemble des élèves:

« A trois vous attrapez la cape, Un…Deux…Trois. »

Le petit groupe se volatilisa instantanément et Samuel se retrouva seul accroupit au milieu des combats. Serrant fermement sa baguette, il entreprit de poursuivre sa progression en direction de la stèle.

Kelsey regardait partout autours d'elle à la recherche d'une chevelure rousse mais ses yeux ne tombaient que sur des Weasley. Comment se faisait-il qu'ils soient aussi nombreux d'ailleurs ? A croire qu'ils se reproduisaient plus vite que des lapins ! D'un autre coté s'ils étaient tous aussi sexy que Charlie Weasley, le professeur de soins aux créatures magiques, Kelsey voulait bien participer à la sauvegarde de la famille... Bref, elle s'égarait, et ce n'était pas le moment. Tenant fermement la baguette d'Emma dans sa main, elle continua à fendre la foule à la recherche de la jeune fille. Cependant elle du bien vite se rendre à l'évidence : elle n'avait pas les chaussures les plus adéquates pour courir. Kelsey ôta rapidement ses escarpins qu'elle garda à la main et se remit à courir. Elle finit enfin par apercevoir la jeune Serpentard et s'approcha d'elle en esquivant tant bien que mal les éclairs de lumière.

"Il faut qu'on rejoigne le château ! Cria-t-elle à l'intention de la gamine. Suis moi !"

Sans attendre de réponse de la part d'Emma, Kelsey l'attrapa par le poignet et l'entraina en direction du bâtiment. Elle grimaça en voyant arriver en face d'elles un grand monsieur chauve qui lançait des sortilèges sur tout ce qui bougeait. Visiblement il les avait repérées aussi... Kelsey aurait été tentée de prendre la fuite mais elle était responsable de la sécurité d'Emma puisqu'elle l'avait privé de sa baguette. 

"Protego !" Lança-t-elle sans que rien ne se produise. 

Elle eut tout juste le temps de se baisser pour esquiver un sortilège du grand chauve, tirant Emma au sol avec elle. Kelsey ferma les yeux une seconde pour s'accorder un instant de concentration et se releva, la main un peu tremblante.

"Protego !" Cria-t-elle, et cette fois un bouclier à la lueur bleutée apparut, les protégeant elle et la gamine. 

Un sourire soulagé s'étira sur les lèvres de la Poufsouffle lorsque plusieurs éclairs s'écrasèrent sur son bouclier. Cependant la protection magique ne dura pas et bientôt Kelsey se retrouva exposée. Le grand chauve profita de la situation pour lui lancer un experliamus qui lui fit sauter la baguette d'Emma des mains. La jeune fille recula en chancelant alors qu'un sourire mauvais se dessinait sur le visage de son adversaire. Comment pouvait-elle se protéger, ainsi que la gamine, alors qu'elle était sans baguette et n'avait plus qu'une paire d'escarpins en guise d'arme ? Une idée aussi saugrenue que désespérée traversa l'esprit de Kelsey qui lança sa chaussure gauche sur le grand chauve.

Elle fut aussi surprise que lui de voir le talon de la chaussure lui atterrir dans l'oeil. Jamais elle n'y aurait cru ! Mais ce n'était pas le moment de s'interroger sur ce fabuleux coup de pouce du destin. Kelsey se tourna vers Emma et lança :

"Vite, cours !" avant de se mettre elle-même à courir en direction du château. "Je suis désolée pour ta baguette", ajouta-elle dans un souffle.

[Desolée, message tapé sur mon téléphone, j'ajouterai les couleurs plus tard.]

Tout s'était bien passé. Elle s'était tenue un peu à l'écart des autres, leur adressant des sourires polis quand elle le jugeait nécessaire, puis avait empoigné sa baguette et avait jeté le sortilège adéquat quand il l'avait fallu. Elle avait même réussi à détourner le regard de Swann, qui lui manquait atrocement - bien qu'elle ne se l'avouerait jamais ! Et, ensuite, ils avaient commencé à mener la stèle où il le fallait, droits, dignes, représentant leurs maisons avec classe.

Oui, tout s'était bien passé. Et, évidemment, il avait fallu que quelque chose -quelqu'un ?- vienne briser ce parfait tableau. Et ce quelque chose avait visé haut, gros, perturbant. Alors qu'ils se dirigeaient au milieu du parc, des sortilèges avaient commencé à fuser de toutes parts, tandis que les cris s'échappaient de la foule et que cette dernière courait dans tous les sens, perdue. Qui lançaient ses sorts ? C'était pour le spectacle ? C'était quoi ? Que fallait-il faire ? Tous se regardaient, tous sortaient leurs baguettes, tandis que des sorts continuaient d'être lancés. Puis, brusquement, les cris se firent plus nombreux, plus forts, tandis que certains criaient "Mangemort !".

C'est alors que Natasha prit peur également. Elle fixait avec une crainte sans nom ses camarades, tenant toujours la stèle, tandis que la garde rapprochée du ministre accourait vers eux, tentant de les protéger. Elle hésitait sur la marche à suivre. Lâcher la stèle et s'éloigner en courant tant qu'elle le pouvait encore ? La retenir et risquer de finir touchée par un sortilège ? Ses hésitations disparurent quand elle vit Lorgan quitter leur ronde, criant le nom d'une fille. L'équilibre fut rompu et, en même temps que Swann, elle rompit son sortilège.

Swann. Ses yeux se posèrent immédiatement sur elle, brillants, et la peur lui tordait le ventre. Swann et sa mère étaient là. Jonathan était là. Ils risquaient tout, à n'importe quel moment. Natasha voulut bouger, se rapprocher de son ancienne meilleure amie, mais elle était paralysée. La peur, l'angoisse, la stupéfaction ? Elle ne savait pas, mais ça la démangeait. Elle voulu faire un pas en avant mais elle ne put qu'effectuer un étrange mouvement de la jambe. Un cri s'étrangla dans sa gorge quand elle vit Swann se lancer dans l'assaut, tentant de réunir les élèves de sa maison, en vain, étant assaillie de toute part.

C'était une folle, une folle et, par le caleçon bleu de Merlin, si elle ne bougeait pas tout de suite et qu'il lui arrivait quelque chose, Natasha s'en voudrait toute sa vie. Pooussée par une force étrange, avec le désir immuable de la sauver, de retrouver ceux qu'elle aimait et de les protéger, elle allait s'élancer vers sa vieille amie, oubliant momentanément leur querelle. Cette dernière semblait en avoir fait autant puisqu'elle criait maintenant son nom, avec le désir évident que Natasha lui vienne en aide.

Natasha saisit fermement sa baguette magique et s'approcha en courant, lançant des "protego" et des "experliamus" à tout bout de champs. Alors qu'elle atteignait presque son amie, son souffle se coupa et elle manqua de fermer les yeux d'appréhension en voyant un homme étrangement peu avenant jeter un sort à Swann. Craignant le pire, Natasha rouvrit immédiatement les prunelles, se traitant d'idiote, et retint un soupir de soulagement en voyant que son amie était sauve. Enfin, presque, puisque maintenant dénuée de baguette magique. Les yeux de Natasha se plissèrent et, se postant devant son amie d'un geste défensif, elle s'écria, pointant l'homme de la baguette :

« Espèce d'imbécile ! Diffindo ! »

Sans prendre la peine de vérifier si le sortilège avait fait effet, souhaitant très peu qu'il les réattaque, elle saisit la main de son amie et l'entraîna au loin en criant :

« Il faut retrouver ta mère ! Aide-moi ! Et oublie un peu tes obligations de préfète, tu veux ! » ajouta-t-elle avant qu'elle ne puisse répliquer quoique ce soit.

Tout en continuant de courir, elle serra plus fortement la main de son amie. Elle était rassurée de la savoir près d'elle en cet instant, et tant pis si demain elles ne se parleraient toujours plus. Elle avait juste besoin de la savoir vivante alors qu'un combat avait lieu autour d'elle. Puis, égoïstement, elle se prit à souhaiter qu'il n'y est aucun blessé ou traumatisé, parce que dans ce cas ses géniteurs seraient les premiers appelés et Natasha ne voulait pas les voir. Du tout. Pas maintenant, pas aujourd'hui, pas alors que sa rancoeur à leur égard était décuppelée par milles. Car malgré toutes ses tentatives, tous ses essais de paraître polie et agréable avec eux, sa haine remontait, et elle ne pouvait leur parler sans qu'ils ne se disputent. Aussi, elle avait tout simplement arrêté de leur parler, et c'était bien mieux ainsi.

Enfin, pour le moment, ils n'était pas là, Merlin merci, et c'était la mère de son amie qu'elles cherchaient. Le regard de Natasha effleurant son entourage, elle s'exclama brusquement, pointant une dame pas loin :

« Tiens, regarde, ce n'est pas elle là-bas ? »

Natasha l’avait entendu ! Merlin soit loué ! Elle s’approchait d’ailleurs en jetant des sorts avec adresse. Toujours dissimulée derrière la stèle, Swann esquissa un petit sourire reconnaissant pour son amie. Comment avaient-elles pu se brouiller pour des broutilles ! La préfète tendait la main pour saisir celle de Nat’ et la tirer à l’abri lorsqu’une silhouette menaçante apparue sur le côté. La préfète pointa sa baguette sur l’assaillant et s’exclama :

« Proté…. »

Elle n’eut pas le temps de finir la formule car sa baguette lui sauta des mains puis tout se passa très vite : Elle croisa le regard de l’homme chauve avant que Natasha ne s’intercale entre eux et ne lui assène un maléfice. La Serdaigle l’attrapa ensuite par la main et l’entraina hors de sa cachette en courant.

« Attends Nat’ ! Je dois rassembler les Serpentard ! » cria Swann en essayant de retenir son amie.

« Il faut retrouver ta mère ! Aide-moi ! Et oublie un peu tes obligations de préfète, tu veux ! »

Oublier ses obligations de préfète ? C’était plus facile à dire qu’à faire ! Elle s’était engagée dans cette mission et Swann détestait faire les choses à moitié. C’était maintenant que l’on avait réellement besoin d’elle !
En même temps, elle avait du mal à imaginer comment elle pourrait secourir les plus jeunes sans sa baguette. Si elle arrivait déjà à se sortir de là saine et sauve, ce serait un miracle !
Elle enjamba une sorcière inconsciente et s’arrêta brusquement en voyant la baguette qui était restée entre ses mains.

*Ce n’est pas vraiment du vol…* pensa-t-elle en s’accroupissant.
*Tu ne vas quand même pas dépouiller un cadavre !* songea-t-elle en retenant son geste.

Natasha mis cependant fin à son débat intérieur en s’exclamant :

« Tiens, regarde, ce n'est pas elle là-bas ? »

Elle. Sa mère.
Swann se releva brusquement pour regarder dans la direction que lui indiquait son amie. Combattant au côté d’Horace Slughorn, Sheba Twilfit avait rejoint la ligne de front des défenseurs. Bien que le combat fasse rage autour d’elle, Swann ressentit un immense sentiment de soulagement. Sa mère allait bien. Tout allait rentrer dans l’ordre.
Oubliant de se munir de la baguette, elle esquissa quelques pas en direction de Sheba mais un éclair de stupéfiction la frappa en plein dans l’épaule. La préfète chancela quelques secondes avant de s’écrouler au sol, inconsciente.


[Mettez-vous à plusieurs s’il le faut mais, s’il vous plait, réanimez moi Swann !
Comme Chloé, si vous souhaitez intéragir avec Samuel ! Faites-vous plaisir ! ]

Lorsque les premiers sorts avaient fusé, le premier réflexe de Daisy avait été de rapprocher ses filles d'elles avant de songer qu'il fallait protéger aussi les autres élèves. Elle dégaina sa baguette et chercha ses collègues du regard parmi la cohue. Beaucoup trop loin d'elle à son goût, Margot et Samuel rassemblait les élèves. Elle allait avoir du mal a amener les siens jusque là-bas sans dommage. En plus de ses filles, quelques Poufsouffle s'étaient rassemblé autour de leur directrice de maison, machinalement. Mais que des jeunes, aucun majeur qui pourrait l'aider. Ces derniers s'étaient lancé dans la bataille à corps perdu. Elle n'avait pas vécu la Bataille de Poudlard, elle s'était contenté d'en lire le récit dans la Gazette. Elle n'avait jamais participé à de vrais combats, n'était même pas au club de Duel à Poudlard ! Après ses études, elle était rentrée au Ministère dans un service où on parlait plus de révolver que de baguette. Mais elle ne pouvait pas se permettre de fuir en prétextant qu'elle n'avait jamais été une combattante. Elle devait protéger les élèves avant tout. Il n'y aurait pas de troisième stèle pour les parents éplorés d'avoir perdu leurs enfants.
D'un geste brusque, elle poussa ses filles et les quelques Poufsouffle qu'elle avait autour d'elle vers son mari. "Ramène-les vers Margot et son collègue, là-bas." lança t-elle avant de s'éloigner. Elle ne connaissait pas la compétence en combat de son époux, mais elle n'avait pas le choix. Elle repéra rapidement la ligne de défense et constata que de nombreux élèves s'étaient mis là-bas. Elle mourrait d'envie d'aller les récupérer mais elle fit le choix de récupérer les plus jeunes qui étaient plongés en plein milieu de la bataille sans moyen de défense. Elle venait de distinguer Chloé près d'eux, elle s'en occuperait bien. Sur qui lancer des sorts ? Elle ne distinguait pas les attaquants des victimes. Elle lança un stupéfix sur un immense type qui venait de pétrifier un cinquième année et se précipita vers ce dernier.
Il fallait le ramener au château, tout comme les deux première année de Gryffondor qu'elle venait d'apercevoir blottis contre un buisson. "Courez" ordonna t-elle en lançant un Protego quand un éclair rouge s'aventura vers elle. Impossible de voir d'où il venait, ou même s'il était vraiment pour elle. Elle se fraya un chemin parmi la foule, suivie de ses élèves et parvint auprès de ses collègues quelques minutes après. Elle contasta avec effroi que certains combattants qui n'étaient pas des élèves pénétraient dans le château. C'était peut-être des victimes... ou des assaillants. "Qui surveille les enfants dans le Château ?" hurla t-elle pour se faire entendre. "Les gens rentrent !" précisa t-elle en montrant un petit groupe de personne qui passait les portes en courant. Même si les préfets montaient la garde, ils ne seraient pas de poids si on les attaquait.

L'obligation d'assister à cette journée de commémoration était un horrible supplice pour le malheureux Darren O'Connor. En effet, ce devoir de mémoire le ramenait chaque année à la mort tragique de son père durant la bataille de Poudlard, et il détestait la tournure manichéenne que prenait à chaque fois cet évènement. Les organisateurs et les professeurs n'avaient pour ainsi dire aucune parole pour les familles des défunts mangemorts, dans le but bien évidant de les rejeter et de les isoler dans un sentiment de culpabilité.
Mais cette basse instrumentalisation ne fonctionnait pas avec Darren O'Connor, et même si ce dernier était obligé d'assister à cette triste mascarade, il n'en restait pas moins absent. Son cœur et ses pensées vaquaient auprès de son père, et il ne faisait définitivement pas partit de ceux qui se bousculaient pour avoir un bon champs de vision sur le passage de cette maudite stèle.
Situé dans les derniers rangs d'élèves, Darren avait fait le choix de s'isoler. Il n'éprouvait aucune forme d'intérêt pour cet évènement. Le serpentard faillit même s'endormir sous l'emprise du discours soporifique du ministre, baillant à chacune de ses longues tirades.
Seule la venue d'Harry Potter piqua quelque peu sa curiosité, et le voyant en chair et en os pour la première fois, Darren l'analysa de haut en large. Comment un petit être aussi chétif et binoclard avait pu réussir l'exploit de vaincre Voldemort? Il ressemble à Whitaker avec des années en plus!
Toutefois lorsque Harry Potter prit la parole, Darren fut saisit par un petit pincement au cœur...
Pour la première fois en sept dates de commémoration , Darren se sentit concerner et intégrer par le discours de l'ancien Gryffondor. Ce dernier souligna avec justesse le fait que la guerre frappait tout le monde, la souffrance faisant des victimes de chaque coté, et que ses pensées accompagnait aussi bien les orphelins mangemorts que les autres. Tout était dit... Un père restait un père!
A l'écoute de ce discours rassembleur, Darren se surprit même à hocher de la tête en signe d'approbation, mais évita tout de même d'applaudir pour ne point corrompre ses valeurs...
Puis dans une fadeur sans nom, la cohorte qui faisait léviter la stèle se mit alors en marche au travers de la foule pour se rejoindre sa future destination. Parmi les porteurs désignés, le regard de Darren se porta immédiatement sur Natasha, qui était toujours aussi belle même dans sa triste et longue robe sombre. La jeune Serdaigle esquissait une mine de circonstance, et Darren sentit son cœur se briser en repensant à leur dernière discussion à l'anniversaire de Swann. Ne voulant point se faire souffrir Darren reporta immédiatement son attention sur kles autres porteurs. Il y avait bien entendu Swann, qui devait faire cela uniquement dans le but de redorer sa côte de popularité, et surtout dans le but de faire étalage de son sublime smoking noir. La préfète des serpentards donnait plus l'impression de participer à un défilé de mode qu'à un cortège funéraire.
Il y avait également Angélique Davidson, Dorian Butler et ... mais qui est cette blondasse se permetant le luxe d'arriver en retard pour pareil évènement...? Darren plissa les yeux et finit par reconnaitre la troublante Kelsey Lorgan. Elle s'était métamorphosée pour l'occasion, et elle n'avait jamais été autant habillée! Elle devait étouffer dans ce costume qui dissimulait ses charmes!

Alors que Darren cherchait un moyen de s'éclipser et de fuir ce grotesque défilé, des hurlements finirent par retentir dans la foule. Un mouvement de panique s'en suivit dans les premiers rangs, alors qu'une bande d'inconnus attaquait la cohorte. Dans la foule terrifiée, certains finirent par hurler le nom de "mangemorts", réflexe conditionné et stupide tant il était strictement impossible d'autentifier les auteurs de cette attaque éclair.
Si les assaillants s'en prenait en premier lieu à la cohorte commémorative, il commençait à frapper au hasard et ce n'est pas la garde personnelle du ministre, ni même l'escorte d'aurors qui allaient pouvoir les contenir...
Il fallait réagir au plus vite pour éviter que cet assaut ne tourne au bain de sang! Certains professeurs commençaient à s'organiser difficilement dans le tumulte pour évacuer les élèves, et notamment les plus jeunes d'entre eux, incapables de pouvoir se défendre face à cet ennemi expérimenté. Darren vit notamment Samuel Nolan faire disparaitre des élèves sous une cape, avec un portauloin salutaire qui emmenait les élèves en lieux sur.
Darren, quant à lui aurait probablement dû se réjouir de voir cette journée tourner au désastre, et ne penser qu'à sa petite personne. Il fit mine d'aller dans ce sens lorsqu'il esquissa un pas en direction de Nolan pour s'échapper, et pourtant quelque chose le retenait...
Un masque d'inquiétude venait de recouvrir son visage, comme si quelque chose le tracassait profondément. Il ne cessait de fixer l'endroit ou s'était effondré la stèle à la suite à l'attaque. Ce point de repère était le dernier endroit ou il avait entraperçut Natasha Damian, avant de la perdre des yeux. Darren ne pouvait se résoudre à l'abandonner et l'envie de la secourir fut plus forte que la peur qui lui tordait le ventre. Il commença alors à tenter de se frayer péniblement un passage dans la foule qui allait dans la direction opposée...
Des pensées fugaces lui traversèrent alors l'esprit. Il crut alors entendre son père lui murmurer à l'oreille de laisser le chaos s'épandre sur cette honteuse journée, de laisser les mangemorts laver l'affront qu'ils subissaient depuis tant d'années...
Mais voila Darren avait évolué, surtout au cours de ces derniers mois et certaines personnes avait prit une grande place dans son cœur. Natasha était l'une d'entre elles...
Sous le coup de la panique et contrairement aux habitudes des serpentards, Darren s'était précipité dans le combat sans réfléchir. Le choixpeaux s'était manifestement trompé sur son compte en le nommant vert et argent, car à cet instant précis il agissait comme aurait pu le faire un Gryffondor.
Des sortilèges d'attaque le frôlèrent, manquant de le toucher in extremis. Darren sortit alors sa baguette pour se protéger et contrattaquer cet ennemi invisible, qui se fondait dans la foule comme une vipère au milieux d'un amas de couleuvres.
C'est alors qu'il entraperçut la tignasse blonde de Kelsey au milieu de la furie, la sorcière bimbo tentait de se frayer péniblement un chemin dans la foule, trainant une jeune élève derrière elle. Elle marchait pieds nus dans la foule et Darren voulut porter assistance à sa maitresse attitrée.
Le serpentard arriva à sa hauteur, et lui saisit les épaules pour obtenir son attention. Il voulait lui prodiguer un sage conseil.

"Kelsey! Diriges-toi vers ce chêne! Je crois que Nolan et les autres profs sont en train d'organiser l'évacuation! Dépêches-toi! Vas te mettre à l'abri! Je vais tenter de secourir les autres! On se retrouve la-bas! Bonne chance!"

En disant "les autres", il pensait essentiellement à Natasha. Mais il ne voulait pas révéler cela à sa sulfureuse maitresse et créer une esclandre au milieu des combats! Darren préférait sans doute mieux affronter une armée sanguinaire plutôt que la jalousie maladive de Kelsey!
Le serpentard lui lâcha un dernier regard et se précipita dans la foule, avec la ferme intention d'extirper la belle serdaigle des griffes de ces mystérieux assaillants.
Ne voyant toujours point Natasha, ni même Swann, il tenta vainement de les appeler.
"Natasha! Swann! Ou êtes-vous???"

Tout en avançant, il cherchait désespérément du regard autours de lui, c'est alors qu'une main le saisit par le bras. Darren voulut instinctivement riposter mais un visage cruellement familier se dessina devant lui.

"O'Connor...Vous restez avec moi."

C'était sa pire ennemie Chloé Hellsoft qui tentait d'organiser apparemment une sorte de résistance face à l'envahisseur. Darren la supplia du regard de le relâcher, car il ne voulait point perdre de temps pour secourir Natasha.

"Vous n'allez sans doute pas me croire, mais pour une fois je ne suis responsable en rien de ce qui est train de se produire! Laissez moi partir je ne cherche qu'à secourir une personne!"

Darren tentait de se dégager de l'emprise de Hellsoft, mais il se rendit alors compte qu'il avait bien peu de chance de mener à bien son entreprise sans une aide extérieure. Il plongea alors son regard sombre dans celui de sa pire ennemie au sein de Poudlard. Véritable preuve d'affection pour Natasha, il allait devoir faire des concessions...

"Madame Hellsoft...
Je suis des vôtres si vous le souhaiter... Je tiens ABSOLUMENT à secourir les élèves piégés au milieu des combats! Même si je pourrai y arriver seul, votre aide serait salutaire..."

Darren devait s'y résoudre... Il allait devoir lutter au coté de sa pire ennemie... et ce pour le bien de Natasha.

Dès que les combats avaient éclaté, Mary-Ann n'avait pas hésité. Tous ses anciens réflexe lui était revenus en une seconde et elle avait bondit dans la cohue, la baguette en main. Elle désarma un type qui lui semblait louche sans s'arrêter de courir vers ses anciens collègues Auror. Elle entendit vaguement ses collègues crier qu'il fallait rassembler les élèves, mais elle ne s'arrêta pas. Il fallait d'abord éradiquer la menace, mettre les élèves à l'abri ne servirait à rien sinon. Et elle serait inutile auprès des autres professeurs. Elle était une Auror avant tout, sa baguette serait beaucoup plus utile dans les combats qu'à lancer des étincelles en l'air. Elle savait se battre, elle connaissait cette situation, elle y était formée, préparée. Alors oui, techniquement parlant, elle n'était plus Auror, elle avait été destituée. Mais elle était certaine que son commandant n'y verrait pas d'inconvénient si elle venait porter main forte. Elle venait de voir une bleusaille se prendre un sort et s'écrouler. Il fallait du renfort.
A coup de sortilège, en faisant attention à ne pas viser ceux qui semblaient mineurs, elle se rapprocha de la ligne de défense. "Ta droite, McPherson !" hurla t-elle à un bleu qui devait être devenu titulaire désormais. Il stupéfixa son adversaire et lui adressa un signe de tête. Ses anciennes habitudes étaient revenues au galop, elle avait de nouveau l'impression d'être en service, de se battre au milieu de ses collègues. Pour la plupart, elle les connaissait. Ils avaient déjà bossé ensemble, sur des enquêtes, lors des entrainements ou des missions. Elle connaissait leur façon de combattre, les stratégie ou les formations de combat. Et il la connaissait aussi. Elle engagea un duel contre une femme qui combattait férocement. Elle venait de désarmer le lieutenant Smith sans la moindre difficulté et elle ne semblait pas décidé à s'arrêter. Elle tenta de la toucher à la cuisse mais son adversaire fit un bond de coté. Elle avait de sacré réflexes, digne de ceux d'un Auror. Pourtant, Mary-Ann était persuadée de ne pas se trouver face à une ancienne collègue. "Votre gauche, Auror Clearwater !" hurla quelqu'un. En effet, elle venait de se prendre un sort sur le coté gauche et s'écroula, endolorie. Sa baguette lui roula des doigts. Une fois à terre, elle était sûre que la femme allait la finir. Heureusement, McPherson - qui était aussi celui qui venait de lui hurler dessus - l'envoya voler quelques mètres plus loin avec un sort bien placé. Avec un sourire en coin, il tendit sa baguette à Mary-Ann tandis qu'elle se relevait en grognant. Elle n'avait pas été raté par ce fichu sortilège.

- Vous perdez vos réflexes, Auror Clearwater, fit McPherson d'un ton amusé.
- La ferme, gamin. Et je ne suis plus Auror au cas où t'aurais oublié, persifla t-elle en évitant un coup de coude d'un type qui tentait de traverser la mélée.
- Pour moi, vous l'êtes encore ! lança McPherson avant de s'éloigner en courant pour rejoindre sa coéquipière qui semblait en difficulté.

Mary-Ann jeta un regard autour d'elle pour trouver un adversaire, quand elle aperçut Swann Twilfit qui s'écroulait. Ses collègues étaient donc incapables de faire leur job correctement et de récupérer les élèves ?! En poussant un juron, elle stupéfixa un type qui allait lancer un sort sur un Auror et se précipita vers Twilfit. Qu'est ce que cette petite idiote foutait en première ligne ? A coté d'elle, il y avait sa copine de Serdaigle. Elle les connaissait, les deux glousseuses. Et elles venaient combattre et servir de boulet à ceux qui savaient se servir d'une baguette ? N'importe quoi ! La préfète de Serpentard était inconsciente. Mary-Ann s’accroupit et la secoua pour tenter de la réveiller.

- Couvre-nous ! lança t-elle à la Serdaigle. Tire sur tout ce qui s'approche !

Twilfit ne semblait pas blessée physiquement. Pas de plaies, ni rien. Quel sort pouvait l'avoir touché ? Sans le savoir, elle ne pouvait pas tenter d'y remédier. En tout cas, elle ne semblait pas pétrifiée. Peut-être un stupéfix. Mais elle ne pouvait pas tenter de la soigner si elle n'était pas sûre, cela pourrait aggraver son état. Et puis Mary-Ann n'avait jamais été douée dans les guérisons. Quand elle était Auror, elle laissait ça à ses collègues. Elle leva la tête vers la Serdaigle dont elle avait oublié le nom. Barbara quelque chose. Damian, peut-être.

- Elle s'est pris quoi comme sort ?!

Emma continuait sa traversée à travers les différents éclairs de couleur quand elle sentit une main sur son épaule. Elle se retourna et souffla de soulagement quand elle reconnut Kelsey Lorgan.

"Il faut qu'on rejoigne le château ! Cria-t-elle. Suis moi !"

Emma n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que déjà la Poufsouffle l'entrainait à sa suite en la tirant par le poignet. Emma ne voyait rien, elle courait derrière Kelsey quand soudain devant elles apparut un type immense avec la tête aussi imberbe qu'un souaffle.

Emma entendit Kelsey lancer un sortilège de protection mais qui n'eut aucun effet. Elle se sentit alors tirée vers le bas et elle se retrouva à terre au côté de la jeune fille alors qu'un sortilège passait juste au dessus de leurs têtes.

La jeune Serpentard sentit Kelsey se relever et relancer un sortilège de protection avec plus de succès cette fois-ci. Toujours au sol, elle vit sa baguette sauter des mains de la Poufsouffle et atterrir dans l'herbe entre elles et crâne de souaffle.

Kelsey reculait ses chaussures à la main alors que son adversaire avançait vers elles tout sourire. La Poufsouffle lança alors une de ses chaussures sur crâne de Souaffle qui se prit l'escarpin en plein dans l’œil. Alors que ce dernier s'écroulait à terre en hurlant, Emma se jeta sur sa baguette et se releva. Kelsey se tourna vers elle et lui cria :

"Vite, cours !" avant de se mettre elle-même à courir en direction du château. "Je suis désolée pour ta baguette", ajouta-elle dans un souffle.

"Pourquoi es-tu désolée pour ma baguette ?" demanda la Serpentard avec un grand sourire en faisant tourner sa baguette entre ses doigts.

Elles se remirent ensuite à courir, la Poufsouffle tirant encore la plus jeune par le poignet pour la faire courir plus vite.

Elles furent de nouveau arrêtées dans leur course mais cette fois-ci par Darren O'Connor, le capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard, qui prit Kelsey par les épaules et lui cria :

"Kelsey! Diriges-toi vers ce chêne! Je crois que Nolan et les autres profs sont en train d'organiser l'évacuation! Dépêches-toi! Vas te mettre à l'abri! Je vais tenter de secourir les autres! On se retrouve la-bas! Bonne chance!"

Puis sans un regard pour Emma, il partit dans la foule des combattants.
Les deux jeunes filles continuèrent alors leur course, Kelsey tirant toujours Emma par le poignet, avec seulement une baguette pour deux, vers le chêne où se trouvait le Professeur Nolan.

Nora était noyée dans la foule, elle essayait de repérer Irving, Amely ou même ce satané Paul mais elle était bien trop petite. Elle arrivait à peine aux épaules de la plupart des personnes présentes et les seuls individus dont elle croisait le regard étaient des premières ou deuxièmes années tout ausi apeurés qu'elle. Mais au moins la plupart des sortilèges fusaient au dessus de sa tête sans la toucher, il fallait bien qu'il y ai des avantages à avoir la taille d'un elfe de maison . La jeune fille continuait donc de courrir sans trop se soucier des éclairs de lumières, cherchant déséspérement le visage de sa soeur. Elle reçut plusieurs coups de coude, quelques personnes qui ne l'avaient pas vu manquèrent de la renverser mais elle ne s'arrêta pas pour autant. Il fallait qu'elle trouve sa soeur, il n'y avait qu'à ses cotés qu'elle se sentirait rassurée. Seule la présence de sa soeur pourrait apaiser les battements frénétiques de son coeur ou arrêter les gouttes de sueur froides qui perlaient à son froid.

Nora laissa échapper un cri en voyant un corps s'effrondrer juste devant elle. Elle ne savait pas si c'était un allié ou un ennemi, aussi continua-t-elle sa course après un bref moment d'hésitation. Elle avait le souffle court, les mains tremblantes et la terrible sensation de ne pas avancer. Elle ne cessait de courrir et avait l'impression d'être toujours au même endroit, étouffée entre des costumes et des capes de couleurs sombres. Enfin, elle aperçut Irving. Le noeud d'angoisse dans sa poitrinne se détendit et elle courrut en direction du Gryffondor qui avançait lui aussi dans sa direction. Elle comprit à la simple expression de son visage que quelque chose n'allait pas et craint un instant qu'il ne soit blessé. Elle se mit à courrir plus vite et finit par arriver à sa hauteur. Elle aurait voulu se jeter dans ses bras mais il lui empoigna fermement les avant-bras, l'empêchant de faire le moindre mouvement.

"Irving, qu'est-ce...? commença-t-elle, le souffle court.

« Nora ... Pardon. J’ai cru que c’était toi et, du coup, ça l’a déconcentré ! Je… Je suis désolé… Excuse-moi ! Je l’ai mise à l’abri mais j’connais pas le maléfice qui l’a touché ! C’était un éclair violet, je crois… Je… pardon. »

Mais enfin qu'est ce qui lui arrivait ? Elle n'avait pas compris grand chose à la tirade de son ami, mais visiblement il avait blessé quelqu'un. Ou du moins quelqu'un avait été blessé par sa faute. Le pauvre devait terriblement s'en vouloir, mais elle était là pour l'aider. Ils trouveraient bien quelqu'un pour s'occuper de cette personne, et puis apparement Irving l'avait mise à l'abris donc tout irait bien. Il n'y avait rien de grave.

"C'est pas grave, on va..."

« C’est Amely. »

Amely. Elle était blessée, peut-être même pire. Un éclair violet il avait dit ? Quel sortilège c'était ? Et si jamais c'était grave ? Si la vie de sa soeur était en danger ? Non, c'était impossible. Elle avait besoin d'Amely, si elle la perdait elle n'avait plus rien. Sans elle Nora se savait incapable de tenir debout, sa soeur était tout pour elle. Parviendrait-elle à pardonner Irving si jamais son erreur coûtait la vie à Amely ? Elle ne pouvait pas perdre son meilleur ami en plus de sa soeur. Avec la sensation que le monde venait de s'écrouler, Nora sentit ses yeux se remplir de larmes. La jeune fille tourna vers Irving un regard perdu, elle ne savait pas quoi lui dire. Elle aurait du lui en vouloir mais n'y arrivait pas, tout ce qu'elle voulait c'était qu'il la réconforte. Elle avait besoin d'entendre que tout irait bien. C'est ce moment que choisit le Gryffondor pour éclater de rire.

Quelque part à l'intérieur de Nora, quelque chose se brisa. Elle avait besoin de lui, peut-être plus que jamais, et il était mort de rire ! Pourquoi ne voyait-il pas sa détresse ? Elle avait envie de le frapper, de le secouer pour le ramener à la raison mais il retenait toujours ses bras prisonniers.

"Qu'est-ce qui te fait rire ? demanda-t-elle d'une voix dure, quoiqu'un peu tremblante. C'est pas drôle ! Dis moi où elle est..., le supplia-t-elle en retenant toujours ses larmes. Irving, dis moi où elle est !" reprit-elle pour fort en tentant de se libérer de la poigne du Gryffondor.

Elle n'obtint pour réponse qu'un nouvel éclat de rire et ses larmes se mirent à ruisseler sur ses joues. D'un mouvement brusque, elle se libéra des poignets du Gryffondor en lui lançant un regard haineux. Blessée et desespérée elle se remit à courrir sans savoir où elle allait. Elle n'avait pas la moindre idée de l'endroit ou son meilleur ami -ou celui qui l'avait été- avait pu mettre sa soeur à l'abris mais il fallait absolument qu'elle la trouve. Elle ne savait même pas si Amely était consciente ou pas. Le visage ruissellant de larmes, elle ne regardait pas vraiment où elle allait et percuta quelqu'un de plein fouet.