30 janvier 2009« Matricule 321. »Matthew s’approche et attrape le carton que le gardien lui tend. A l’intérieur, les effets personnels qu’il portait sur lui le jour de son arrestation. Ses vêtements, un portefeuille en cuir de dragon et sa montre… Aucune trace de sa baguette. Logique, à l’heure actuelle, elle doit être quelque part dans les archives du Ministère sur le rayon des pièces à conviction.
Un cliquetis se fait entendre et une nouvelle grille s’ouvre sur un long corridor dans lequel le détenu s’engage, deux matons sur ses talons. Il débouche, après plusieurs sas de sécurité dans un petit bureau où une jeune femme trie de la paperasse.
« M. MacFarlane ? »lance-t-elle en levant le nez de ses dossiers.
Matthew s’approche alors qu’elle lui tend un long parchemin.
« Voici les termes de votre liberté conditionnelle, explique-t-elle,
Je me permets de vous rappeler que vous devez vous présenter tous les samedis au centre de réinsertion afin de rencontrer votre psychomage essentiellement pour qu’il puisse noter les effets du traitement sur votre organisme et voir si le protocole nécessite des changements. Dans la foulée, vous devez vous rendre chaque semaine aux locaux de la Police Magique, à Londres, entre 16h et 18h, avec l’attestation du médicomage comme quoi vous suivez toujours le programme. C’est un moyen pour la P.M de vérifier que vous êtes toujours sur le territoire et que vous respectez votre obligation de soin. Vous savez, bien évidemment, que le département de la Justice Magique peut vous contrôler à tout moment, sans vous prévenir… »
Matthew hoche la tête, on lui a déjà expliqué tout ça.
« Est-ce que vous supportez votre bracelet de dissuasion ? » demande-t-elle alors.
Matthew hausse les épaules et lève le bas de son pantalon pour montrer les plaies urticantes autour de sa cheville, à l’emplacement où trône un lacet de cuir noir. Un chercheur de Skye l’a mis en place une semaine plutôt en le prévenant des risques d’effets secondaires.
La jeune femme se lève à demi pour observer la jambe du détenu avant de se rasseoir.
« C’est une réaction normale due à la concentration magique du bracelet. Cela devrait passer d’ici quelques jours, en attendant vous ne devez pas y toucher. Si vous rencontrez le moindre souci avec le bracelet, ne tentez pas de l’enlever, vous violerez votre conditionnelle. »Nouveau hochement de tête.
« Seul les territoires anglais et écossais vous sont ouverts. Vous ne devez vous rendre ni au Pays de Galles, ni en Irlande. Si c’est le cas, le bracelet de dissuasion opérera. »La jeune femme s’assure d’un regard de l’adhésion de Matthew avant de poursuivre:
"Je présume qu'il est inutile de vous rappeler le caractère secret défense de votre protocole de guérison..."Les oubliators membre de l'équipe de Skye lui ont charcuté le cerveau pour qu'il ne puisse pas formuler clairement le contenu de son programme de soin, alors il est plutôt au clair sur ce point.
"C'est bon." souffle-t-il.
La jeune femme lui tend alors une plume pour l’inviter à signer le parchemin en trois exemplaires. Elle lui en laisse un et désigne une lourde porte en fer d’un geste de la main.
«Très bien. Au dos du document vous trouverez la liste des établissements qui sont susceptibles d’embaucher un ancien détenu engagé dans notre programme de réinsertion. Vous devez les avoir contacté pour la semaine prochaine. Voilà. A samedi prochain M. MacFarlane.»L’un des deux gardiens déverrouille la porte et il est libre. Libre. Cinq ans qu’il attend cela. Il attrape son carton et sort sur le parvis du centre de réinsertion de l’île de Skye. La côte écossaise est balayée par les vents mais instinctivement, il offre son visage aux faibles rayons du soleil qui percent les nuages. Cela fait si longtemps qu’il n’a pas ressentit cette sensation. La cours de promenade d’Azkaban était située au cœur du centre pénitencier et les geôliers semblaient éprouver à malin plaisir à programmer les sorties aux heures où le soleil était déjà caché derrière les hauts murs de la prison. Quand à Skye sa «
chambre » était dépourvue de la moindre ouverture.
« Matt’ ? »Une voix familière le sort de ses pensées, Il se tourne lentement et découvre une personne qui approche dans sa direction. Il reconnaitrait cette
silhouette élancée entre mille. Il s’agit de Robin, sa sœur. Lorsqu’elle arrive face à lui, ils s’observent quelques secondes en silence avant que la jeune femme ne s’approche pour le serrer longuement dans ses bras.
« Rentrons à la maison. » souffle-t-elle au bout d’un moment en entremêlant ses doigts aux siens.
***
Robin et Matthew ont tout juste neuf mois d’écart. Ils sont nés de l’union d’Evrett MacFlarlane, apothicaire de son état et de Rosamund Strike, coiffeuse magique. Les deux enfants ont grandis dans l’Allée des Embrumes où leur père tenait un microscopique commerce de potions situé entre « Les fleurs du Mal », la boutique de Fingal Flinn et le « Blackiss » la maison close de l’Allée. Les meilleurs clients d’Everett s’appellent Bill Griggs, Helmet Norvel ou encore Modingus Fletcher si bien que la vie des MacFarlane est intimement liée à la pègre locale. Matthew grandit donc avec l’idée que son monde, où se mêle truands, prostituées et mafieux est une réalité commune à tous les enfants d’Angleterre.
Même si ces conditions sont loin d’être idéales pour l’épanouissement des jeunes MacFarlane, ils n’en sont pas moins malheureux. Certes leurs parents se disputent souvent mais les querelles sont fréquentes sur l’Allées des Embrumes. Rien d’anormal. D’ailleurs, le petit Matthew apprend vite les codes de la rue où seuls les plus roublards ou les plus forts s’en sortent. Il observe les trafiquants et apprend vite à leur contact.
Alors qu’il n’a que 8 ans, sa mère quitte sans prévenir le domicile conjugal, abandonnant Evrett et les enfants. La petite famille reste deux longs mois sans aucune nouvelle durant lesquels Matt se pose des centaines de questions : Ou est leur mère ? Pourquoi est-elle partie ? Qu’ont-ils fait pour mériter cela, lui et Robin ? Cette période de doute et de remise en question est terrible pour le jeune garçon qui s’enferme dans un mutisme inquiétant. La tristesse de Matthew se mue progressivement en colère si bien que lorsque Rosamund reprend contact avec ses enfants après ce break, il refuse tout bonnement de la rencontrer, d’autant pus que les ragots qui courraient sur elle dans l’Allée des Embrumes se révèlent fondés : Elle a refait sa vie dans le Londres non magique avec un moldu. Si Robin accepte de garder contact avec sa mère . Matt est catégorique : Il ne la reverra pas. Malgré les excuses de cette dernière, il nourrit une grande rancune à son égard. Son père est loin d’être parfait mais lui, au moins, il est là.
D’ailleurs, la réciproque est vraie. Matthew et Robin font régulièrement quelques livraisons pour le compte de leur paternel. Lors de leurs virées sur le Chemin de Traverse, ils ne manquent jamais de s’arrêter devant la boutique d’Ollivander. Matt est littéralement passionné par les baguettes magiques et dans ses rêves les plus fous, il se voit devenir un concepteur de talent. Pendant des années, il épie le vieil Ollivander. Il se renseigne sur le contenu de ses livraisons et il n’est jamais loin quand le vieil artisan fait rentrer des essences de bois ou de la matière pour le cœur de ses baguettes. Il tente une fois de s’introduire illégalement dans la boutique du vieil homme mais il échoue lamentablement devant les multiples sorts de protection qui sécurisent la boutique.
Aussi, lorsqu’il pénètre pour la première fois dans le magasin l’été de ces onze ans, il attend ce moment depuis plusieurs années déjà. L’endroit semble vide et il règne dans ce lieu une atmosphère assez étrange mais Matthew s’y sent immédiatement bien. Ces locaux ont beau être sinistres, ils transpirent la magie. Le regard du gamin passe d’étagères en étagères puis se pose sur l’établi de l’artisan que l’on discerne à moitié dans l’arrière boutique. Il veut retenir chaque détail, chaque élément, mémoriser un maximum d’information pour nourrir ses rêves futurs aussi, il s’approche un peu de la porte entrouverte pour discerner quelques crins de licornes et du bois d’if posés sur le plan de travail.
« Bonjour » lance alors une voix dans son dos.
Matthew sursaute et se retourne brusquement. Il n’a pas entendu arriver le vieil homme derrière lui.
« Qu’étiez-vous en train de faire ? » s’enquière le vieux. Il n’y a aucune trace d’accusation dans sa voix ce qui encourage Matt à dire la vérité. S’il avait perçu la moindre animosité chez l’artisan il aurait cherché une parade.
« Je voulais voir comment vous faisiez.» explique-t-il en désignant d’un geste vague l’arrière boutique.
« C’est ce qui me semblait, répond le vieil homme d’un air énigmatique avant d’ajouter
,…et pourquoi n’êtes-vous jamais entré auparavant ? »
Matt comprend qu’Ollivander l’a surement vu plusieurs fois à travers la vitrine en train d’observer ses créations. Le gamin fouille donc dans la poche de sa cape de sorcier pour en sortir une missive qu’il déplie fièrement.
« J’attendais juste ça. » répond-il en tendant sa lettre signifiant son inscription au collège Poudlard.
***
Robin pousse la porte et pénètre dans le petit appartement de l’Allée des Embrumes en entrainant son frère à sa suite. Les effluves aigres des mixtures en cours de préparation ramènent Matthew des années en arrière. Lorsqu’il était enfant, il ne remarquait même plus ces odeurs tant elle faisait partie de son quotidien mais après avoir été coupé du monde pendant si longtemps il trouve ces parfums horriblement entêtants.
« Papa ? Nous sommes rentrés… » lance Robin en ôtant son manteau et son bonnet. Elle attrape la caisse remplie d’effets personnels des mains de son frère et l’emmène dans sa chambre.
« Aah voilaa mon fils ! » s’exclame alors Everett MacFarlane. Le père de famille est tout bonnement rayonnant et il traverse le salon les deux bras tendus, prêt à accueillir son fils dans une longue étreinte virile,
Ils t’ont pas eu ces crevards, hein ! On nous la fait pas à nous , Les MacFarlane ! Regarde ça, encore plus grand et plus fort qu’avant ! lance-t-il en donnant quelques tapes sur les joues de son ainé.
Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, Matt peut lire la fierté dans les yeux de son père. Il est sûr qu’Evrett s’est vanté dans toute l’Allée des embrumes d’avoir son gamin à Azkaban. C’est parfaitement son genre. Toutefois le jeune homme se laisse étreindre sans broncher même s’il perçoit le regard désabusé de sa sœur face à cette scène. Plusieurs heures plus tard, et un copieux repas dans le ventre, Evrett tient toujours la discussion :
«
…plus c’que c’était, les jeunes sont des vrais rapaces ! Dès qu’le vieux Bill a cassé sa baguette, ses seconds se sont entretués comme des chiens. Norvel a récupéré le secteur mais il a laissé filer Bristol. Quel cognard celui-là, poursuit-il sans chercher à masquer l’amusement que cela lui inspire,
il se l’est fait piquer sous l’nez par Sprunt, l’intello d’la bande, ah ah ! Il a fait ça avec son copain d’Bristol, comment y s’appelle déjà… Rob’ ! Comment il s’appelle ton chef ?-Calder.-Voila c’est ça ! Calder ! Roy Calder. Une p’tite frappe qui a la baguette qui raye le parquet ! L’était à Poudlard en même temps qu’toi d’ailleurs ? » S’enquière-t-il en se tournant vers son fils.
Roy. Bien sûr, Matthew s’en souvient très bien pourtant ils n’étaient pas dans le même dortoir et ne se fréquentaient pas spécialement à cette époque. Leur relation s’est développée à Bristol, plus tard, sur la Voie, et non pas à Poudlard où Matt met un certain temps avant de s’acclimater. L’ordre et la discipline qui règne au château le désarçonne quelque peu et il lui faut bien deux ans pour se plier aux règles de vie de l’école qui sont bien différentes de celles de l’Allée des Embrumes. Jusqu’à la fin de sa deuxième année, de nombreuses remarques sur sa désinvolture et ses forts excès de colère vienne ternir un dossier scolaire par ailleurs plutôt flatteur sur le plan des résultats.
Toutefois, plus Matt grandit, plus il apprend à se maitriser. Il sait que cette école va lui permettre d’acquérir les notions nécessaires pour mener à bien son projet, alors, il se donne les moyens de réussir. Il excelle littéralement en Botanique, Soins aux créatures magiques et Sortilèges, ses matières préférées où il fait presque figure d’élève modèle. Il se distingue dans les matières de pratiques magiques mais néglige littéralement tout le reste, préférant dormir au fond de la classe ou perturber le cours. Un profil assez curieux pour un Serdaigle qui lui vaut quelques remontrances.
Il rentre chez lui à toutes les vacances et il passe de plus en plus de temps dans la boutique d’Ollivander. Si, durant les premières années, il a seulement le droit d’ouvrir les boites pour observer les baguettes à l’intérieur, il finit par franchir la porte de l’atelier de conception après l’entretien de poursuite d’Etudes avec son directeur de Maison et l’obtention de ses BUSEs. Le vieil artisan est décidé à former ce jeune homme à la création de baguette magique seulement s’il promet de s’installer à l’étranger afin de ne pas faire de concurrence à son mentor.
Matthew accepte les termes de ce contrat en sachant pertinemment qu’il ne les tiendra jamais. S’il a toujours eu l’ambition de concevoir des baguettes, il n’a jamais voulu créer une boutique légale, soumise aux taxes du gouvernement et aux règles restrictives qui régissent le commerce. Car Matthew a beau être un jeune homme studieux par moment, il n’en oublie pas moins ses origines : La rue. Le trafic.
Le contexte politique a beau s’assombrir, il ne perd pas son objectif de vue. Bien au contraire, comme le souligne Everett, ces périodes sont souvent du pain béni pour les gens comme eux. Tout en poursuivant sa formation, il dépanne l’activité de son père en dealant même quelques potions de mémoires à Poudlard en période d’examens. Parallèlement à ses études, il met au point sa première baguette en autonomie-Bois de Rose, crin de Licorne- qu’il offre à sa petite-amie, la fougueuse
Krystal. Cette gryffondor a toutes les qualités à ses yeux : Intelligente, belle, drôle, et surtout terriblement sexy. Ils ont beau se disputer à longueur de temps, se pourrir comme des malpropres, se séparer pour se remettre ensemble, ces deux là s’aiment. Passionnément.
***
«
Alors, comment c’était en zonzon, tu les as mâté un peu ? Hein gamin ? T’as montré qui qu’c’était l’patron ? » S’enquière finalement Evrett, avide d’en savoir plus.
Robin s’est éclipsée dans sa chambre d’adolescente depuis une bonne demi-heure et Matthew subit seul le monologue de son père. Toutefois, maintenant que c’est à lui de parler, il n’a pas vraiment envie de s’exprimer sur ce point. La Prison, Skye...Il y aurait trop de choses à dire et il n’est pas sûr d’être prêt. Il est juste las et fatigué. L’ancien détenu s’appuie sur le dossier de sa chaise et observe son père pendant quelques secondes avant de lui répondre :
« J’aimerai me reposer un peu ce soir. »Evrett ne parvient pas à masquer sa déception bien qu’il se ressaisisse très vite.
«
Bien sûr, va piquer un somme ! Après on descendra tous les deux au Blackiss, ça a du t’manquer tout ça mon grand hein !? Tu vas voir, ton vieux père va t’payer la plus belle poule ! »Matthew esquisse un sourire avant d’hausser un sourcil dubitatif.
« Une seule ? » raille-t-il avec un sourire complice pour Evrett qui s’esclaffe
Matt finit par se lever pour rejoindre les chambres. Toutefois au lieu d’ouvrir la porte de gauche pour regagner la tanière de son adolescence, il pénètre dans la pièce de droite où Robin est installée. Elle fume de la mandragore, accoudée à la fenêtre ouverte de sa chambre de petite fille. Il fait un froid terrible mais Matthew préfère cela à l’atmosphère surchauffée et écœurante du reste de la maison. Il rejoint sa sœur en quelques enjambées et attrape la cigarette posée dans le cendrier sur le rebord de la fenêtre.
« Je croyais qu’t’avais arrêté tout ça. » siffle Robin en désignant d’un geste dédaigneux du menton le joint au bord des lèvres de son frère.
Matthew tire sur la cigarette avant de la reposer. Robin est en colère mais il n’a aucune envie de se disputer avec elle, d’autant plus qu’il sait très bien que ce petit joint n’est pas la cause véritable de son énervement.
« Papa est un cognard. Tu le sais Robin ? » finit-il par dire en se tournant vers elle.
La jeune femme lâche un soupir désabusé avant de secouer la tête :
«
J’ai fini major de ma promotion à l’Académie des Arts Magiques Matt. J’ai obtenu le prix de la meilleure danseuse. Le jury m’a applaudit le jour de mon diplôme, tu t’rends compte ? Et il n’a jamais été fier comme ça. Jamais. Toi, tu t’fais coffré, t’en prends pour 10 ans- ramenés à 5 on ne sait comment- et il est complètement gaga !...C’est pas juste. » Souffle-t-elle en retenant difficilement des larmes de rage.
« Rien n’est juste Robin… » répond-il en lui tendant le joint.
***
Eté 96« Enfin, il a pas pu partir comme ça ! On avait encore plein de truc à voir ! »« Calme-toi Matt, il doit y avoir une explication. »« Une explication ? Vraiment ? Son magasin est vide. Plus de stock, pas un mot, rien. »
Matthew est excédé, il serpente sur le chemin de Traverse bondé, Robin sur ses talons. La boutique d’Ollivander a été vidée. Le vieil homme est parti. Sans même le prévenir. Matt se sent trahi, pour la deuxième fois de sa vie. Pourtant, il pensait sincèrement être celui qui avait une longueur d’avance. Il avait réussi à se mettre le vieux dans la poche après tout et voila qu’il s’est volatilisé !
« Il a peut-être eu un problème, tente Robin en courant presque derrière lui,
ou des menaces. » ajoute-t-elle un ton plus bas comme si elle craignait d‘être entendu.
Les deux adolescents bifurquent dans l’Allée des embrumes ignorant les prostituées, les vendeurs d’artefacts magiques et de drogue sur leur passage. Ils pénètrent en trombe dans le commerce paternel.
« Pa’, tu es au courant pour Ollivander ? »Evrett est occupé à mettre en bouteille de la potion Tue-loup lorsqu’il se retourne.
« Bien sûr c’vieux chnoque s’est barré ! »«Mais pourquoi tu m’as rien dit ? » s’énerve Matthew en prenant à parti son père.
Evrett se redresse de toute sa stature et fronce les sourcils.
«
Qu’est ce qui a ? Tu fais dans l’sentimentalisme maintenant ? Arrête de pleurnicher on dirait ta sœur. Le vieux est parti. Point. Y a pas à tortiller, gronde-t-il, V
ois plutôt la chance que tu as ! Tant qu’y a pas d’vendeur officiel, les baguettes vont s’vendre à prix d’or au marché noir alors magne-toi d’déboiser les forets d’Angleterre et d’ôter l’crin d’licorne du cul d’ces bestioles ! T’as compris !? »Evrett donne parfois l’impression d’être un sombre imbécile mais il a de la suite dans les idées. Matthew est forcé de l’admettre sur ce coup. Ollivander étant parti, le Serdaigle n’a aucun scrupule à produire ses premières baguettes en toute illégalité. Il passe donc son été dans la boutique de son père à confectionner des centaines d’exemplaires et pendant qu’il crée, Robin les vend comme des petits pains.
Quand il retourne à l’école pour sa septième année, il néglige clairement les révisions pour ses examens au profit de la conception de baguette. Son père lui envoie la matière première par hibou, un peu chaque jour pour ne pas éveiller les soupçons, et son fils lui retourne le stock quelques semaines plus tard, si bien qu’à la fin de l’année, Matthew n’a que quelques ASPICS en poche, certes, mais des dizaines de galions en contrepartie.
Pour certains, l’année des ténèbres débute, pour Matthew, c’est l’année de la gloire. Le magasin de son père devient vite trop petit pour gérer les deux commerces – de potions et de baguettes- aussi, Matthew décide de s’acheter un local. Londres étant devenu trop incertain, à cause des mangemorts et des rafleurs, la pègre se développe davantage dans les autres villes. Matthew écoute les conseils du revendeur de chaudron de son père –un certain Evan Travis- qui l’incite à s’installer sur Bristol. Le petit trafiquant à même une offre à lui faire : Un local incartable sur la Voie des Miracles. Une aubaine, à saisir.
Matthew installe son atelier là-bas, au premier étage au dessus du Cerbère. Un endroit totalement protégé dont seuls Evan et lui connaissent l’accès. Pendant près d’un an, il fabrique pour divers clients : Des simples citoyens voulant se rassurer en ces temps troubles avec une deuxième baguette en passant par des membres de la résistance nés-moldus privés de leur artefact magique par le gouvernement, puis des rafleurs soucieux de commettre les pires méfaits avec une autre baguette que celle reliée à leur identité,…
Bref pendant près d’un an, Matthew engrange les galions et mène la grande vie. Il loue un appartement dans Bristol avec une superbe vue sur la Marina et il s’y installe avec Krystal qui entame ses études à Lycaon. Si Matt est calme et pragmatique quand il est question d’affaire, son couple est toujours aussi explosif. Leur relation oscille entre complicité torride et violentes disputes mais ils semblent tous les deux s’en accommoder. En temps que fêtards invétérés, ils fréquentent de plus en plus la pègre locale et ils deviennent des habitués des casinos clandestins où la drogue et l’alcool coulent à flot. L’argent leurs brûle les doigts mais la fin de la guerre, le 2 mai 1998, sonne le ralentissement de leur train de vie.
En effet, Ollivander réintègre ses fonctions sur le Chemin de Traverse et c’est seulement à ce moment que Matthew apprend que le vieil homme a été séquestré. Matt’ perd une grosse partie de sa clientèle et il décide donc de revoir son cœur de cible : Il élargit sa palette de conception aux matières interdites et il se spécialise en temps que faussaire. Quand l’apparence physique ne suffit plus pour usurper l’identité d’une personne, disposer d’une baguette absolument identique à celle de votre victime est un sérieux atout, surtout quand elle vous permet de vider ses comptes à Gringotts.
Matt arrive à maintenir sa petite affaire à flot avec cette combine. Il est devenu l’une de ses figures récurrentes que l’on croise sur la voie à l’instar d’un Evan Travis –avec lequel il réalise quelques coups- ou d’un Jayce Bowers et de son acolyte Roy Calder. Matt leur achète fréquemment de la matière première pour ses créations et de la drogue aussi: Mandragore, Mona Lisa, Volubilis… Ces substances n’ont plus de secret pour lui et Krystal qui sont deux consommateurs réguliers. La jeune femme a arrêté ses études travaille à mi-temps dans un pub de la promenade des marins. Le reste du temps elle revend les baguettes que confectionne Matt sur la Voie.
***
Toujours accoudés à la fenêtre du petit appartement de l’Allée des Embrumes, Robin et Matthew sont silencieux. La jeune femme semble aller un peu mieux. Du moins, sa respiration s’est calmée analyse Matt dans l’obscurité.
« Alors comme ça tu bosses pour Calder maintenant ? » demande-t-il finalement en observant du coin de l’œil le visage de sa soeur.
«
Ouai… souffle-t-elle après un silence,
enfin plutôt pour Mildred Magpie. Roy et elle sont co-gérants des Folies Sorcières, tu te souviens ? Le Casino Cabaret au bout de la Marina vers ton ancien appartement … »
«
Le vieux truc tout délabré ? » s’étonne Matt en arquant un sourcil.
«
Oui, et bien c’est devenu “The place to be” aujourd’hui. Ils l’ont réhabilité et j’y travaille comme danseuse de revue… et j’fais même quelques extras parfois.Matt arque un sourcil devinant ce que sous-entend sa sœur.
« Ça paye bien ?»« Les membres du gouvernement ont du fric à revendre. Alors crois-moi, ils raquent ! »Bien qu’elle le juge sévèrement, Robin est bien la digne fille de son père.
« J’ai mon laissez-passer professionnel pour pouvoir entrer et sortir de Bristol à ma guise… C’est cool. »
ajoute-t-elle avec un haussement d'épaule.
Tout a tellement changé en cinq ans. Matt a parfois l’impression qu’il n’arrivera pas à reprendre le fil.
«
C’est vrai alors cette histoire de bouclage ? On en a entendu parler en prison mais, cela semblait si irréel… » Répond-il en s’adossant sur le montant de la fenêtre.
«
Oui…Interdiction de pénétrer en ville sans des papiers à jour, une baguette ou un contrat de travail. Elle se rapproche et lui chuchote,
… tu ne vas pas pouvoir rejoindre ton atelier d’ailleu... »
Matthew pose un index devant la bouche de sa sœur pour l’inviter à se taire. Il n’a pas d’atelier. S’il n’a fait que cinq ans à Azkaban, c’est bien parce qu’il ne
fabriquait pas de baguettes, voyons, c’est bien connu.
Sans la quitter des yeux, il ferme la fenêtre qui donne sur l’extérieur. Toujours se méfier de l’Allée des Embrumes et de ses oreilles indiscrètes, même pendant une fraiche soirée de janvier. Matthew allume le chevet qui illumine la pièce d’une douce lueur rosée.
«
Tu as pu t’y rendre ? demande-t-il maintenant qu’il est sûr de ne pas être entendu.
-
Non.-
Et Evan ?- Aucune idée, tu sais comment il est….Matthew s’assoie sur le couvre lit brodé de licorne et se pince l’arête du nez avant de lever les yeux vers sa sœur.
-Tu le vois toujours ?Il sait que Robin a eut, par le passé, un petit faible pour Travis. Sa sœur a toujours été attirée par ce genre de gars un peu étrange voir même complètement barré. Enfin, il est mal placé pour juger.
-De temps en temps, répond-elle en haussant les épaules
, il passe parfois aux Folies.Matt pousse un soupir.
-Il faut que je trouve un moyen pour rejoindre Bristol. Je dois voir si l’atelier est toujours là, en bon état.-Tu veux reprendre le trafic ? Pendant ta conditionnelle ? S’étonne sa sœur.
- J’ai besoin de fric Robin, et c’est surement pas avec les boulots que je vais pouvoir décrocher dans les entreprises partenaires du programme de réinsertion que je vais me faire assez d’argent pour la retrouver et quitter le pays… » souffle –t-il d’un air blasé.
-Tu n’y penses pas sérieusement ?Le regard qu’il lui jette est sans ambigüité. Il est très sérieux. C’est au tour de Robin de pousser un soupir tandis qu’elle s’assoie sur le lit, entre le carton qui renferme les effets personnels de Matt et son frère. Machinalement, elle attrape la liste des établissements susceptibles d’embaucher son frangin qui trône sur le couvercle de la boite. Il n’a même pas daigné la déplier. Robin la parcourt des yeux avant de s’arrêter sur le nom de la septième entreprise. Elle bloque quelques secondes avant d’esquisser un léger sourire en tendant la liste à son frère.
« C’est déjà un début…, souffle-t-elle en désignant le nom des Folies Sorcières en septième position.
***
Matthew et Krystal se marient en 2001 bien que cela ne soit pas du tout prémédité. A vrai dire, ils le décident sur un coup de tête au cours d’une soirée arrosée sur la Voie. Un an plus tard nait Eve, leur adorable petite fille. Matthew n’aurait jamais pensé cela mais il est complètement sous le charme de sa petite bouille d’ange. S’il prend sa mission de père à cœur et qu’il décide de rédimer de lui-même sa consommation d’alcool et de drogue, Krystal ne parvient pas à en faire autant. Elle est complètement accroc à la Volubilis et peine à se passer de sa dose quotidienne. Les finances du couple en pâtissent et c’est un sujet de dispute fréquent entre eux. Krystal ne travaille plus et elle passe le plus clair de son temps dans leur appartement. La consommation excessive de la jeune femme devient de plus en plus problématique même si Matthew se voila la face. Du moins, jusqu’au jour où tout bascule…
«
Maaatt mon amour, s’exclame Krystal en se jetant au cou de son mari qui rentre d’une journée passé sur la Voie. Seulement vêtue d’une nuisette en satin elle enserre la taille de son homme entre ses jambes et l’embrasse fougueusement.
Cet accueil ne laisse pas Matthew indifférent si bien qu’il tente de se débarrasser de sa veste tout en déposant sa femme sur la table du salon.
« Ou est Eve ? » demande-t-il entre deux baisers.
« Dans son lit… » Répond-elle en ôtant son tee-shirt.
Un coup d’œil en direction de la chambre de la petite et Matt la voit par l’embrasure de la porte en train de jouer dans son lit à barreau. Soucieux d’avoir un peu d’intimité avec sa femme, il se détache d’elle à contre cœur juste le temps de tirer le battant. C’est à ce moment qu’il le voit. Le sachet rempli de poudre violette entre les mains de sa fille. Il n’en croit pas ses yeux. Il entre tandis que la fillette secoue joyeusement le petit sac en découvrant son père.
« Donne à papa … » lâche-t-il d’une voix blanche en tendant la main. Il n’a qu’une crainte, que le sachet rempli de Volubilis se craque et que sa fille en inhale,
« Donne ma puce… » Répète-t-il.
La fillette obtempère de bonne grâce, avec même un sourire pour son père, mais c’est un Matthew furieux qui rejoint le salon, le sachet entre les mains.
« Tu peux m’expliquer pourquoi Eve joue avec ça ? »Sa voix est anormalement calme, Krystal le repère de suite. Elle descend sa nuisette sur ses cuisses, saute de la table pour rejoindre son mari et attraper la poudre de Volubilis.
« Ou est-ce qu’elle a trouvé ça… » Souffle-t-elle simplement en faisant volte face. Toutefois, Matthew ne la laisse pas fuir, il est trop excédé pour la laisser s’en sortir avec une pirouette. Il la retient donc par l’épaule et la force à le regarder.
« Krystal, pourquoi Eve se retrouve avec TA came ? » gronde-t-il en attrapant brusquement le visage de sa femme entre ses mains.
Sa femme se dégage et lève le menton. Elle n’est pas du genre à se laisser impressionner.
«
Matt. C’est bon. Arrête. Moi aussi ça m’fait flipper mais arrête de me gueuler dessus. Le sachet est resté fermé. Eve n’a rien.»
-
Le sachet est resté fermé ? répète-t-il avec hargne,
fermé comme ça ? ajoute-t-il en attrapant la drogue des mains de sa femme et en déchirant le plastique en deux d’un simple geste faisant tomber la Volubilis au sol,
Fermé ? »
-
Non mais ça va pas la tête ! t’es complètement taré ! Tu sais combien ça coute ça Matt ? » s’énerve-t-elle en se baissant pour ramasser.
Matthew n’en croit pas ses yeux. Il nage en plein cauchemar.
«
Krystal, putain mais regarde toi ? t’es à quatre pattes dans le salon en train de ramasser cette merde et tu ne vas même pas voir si ta propre fille va bien ! » éructe-t-il en désignant la porte de la chambre d’Eve.
«
Qu’est ce que tu veux dire, Matthew? Qu’est ce que tu sous-entends ? reprend Krystal en se relevant. Elle a toujours démarré au quart de tour,
que je suis une mauvaise mère ? Que je ne sais pas m’occuper de ma fille, c’est ça ? »«
Parfaitement ! Regarde toi t’es complètement défoncée, t’aurais pu la tuer ! » hurle-t-il.
« J’uis pas défoncée ! » répond elle sur le même ton.
Matthew secoue la tête et tourne les talons pour rejoindre la chambre d’Eve qui sanglote dans son lit. Il l’attrape dans ses bras et rempli d’une main le sac à langer de couches et d’affaires de rechange.
« Qu’est ce que tu fais ? »Il ne répond pas.
« Matt, Qu’est ce que tu fais ? »Le manteau, les doudous, les petits souliers roses.
« Matt ne m’enlève pas ma fille. »Krystal a beau se tenir dans l’embrasure de la porte de la chambre, Matthew force le passage pour rejoindre le salon.
« Matt, Tu m’entends ? ! » reprend –t-elle. Son ton se fait plus menaçant mais le faussaire n’en a cure. Il pose Eve et le sac à langer sur la table le temps d’enfiler son tee-shirt. Il va amener la petite chez Robin et il reviendra ici. Krystal doit se faire soigner. Et tout de suite.
Il reprend la fillette et ses affaires et s’apprête à sortir au moment où un sortilège l’atteint entre les omoplates. Il chancelle et tombe au sol, cognant Eve sur le parquet. Krystal s’empare de la petite fille en pleurs et l’entraine avec elle vers l’intérieur de la pièce.
« Dégage ! crie-t-elle,
Sors ! »Krystal vient de lui jeter un sortilège. Elle a osé, songe-t-il en se relevant
« SORS !, toi et moi c’est fini ! Pousse moi encore une fois et je te fais la peau.» vocifère Krystal en pointant sa baguette sur lui tout en tenant fermement Eve contre elle.
Je vais dénoncer toute ta petite combine aux flics et tu ne verras plus jamais ta fille. Tu m’entends ? Plus jamais ! JA-MAIS ! T’es un homme mort Matthew MacFarlane !»Si, lors de son procès pour homicide, les jurés n’entendront pas parler de la Volubilis qui était la cause première de leur dispute, Matthew leur racontera toutefois le récit des derniers instants de Krystal, tels qu’ils se sont réellement passés. Comment, aveuglé par la colère, il lui a jeté un sort d’étranglement pour la faire taire. Juste pour la faire taire.
***
« Une mère de famille étranglée devant sa petite fille : Crime passionnel ou assassinat ? » C’est le titre en Une de Multiplettes le jour de son procès. Matthew risque jusqu’à 30 ans d’emprisonnement à Azkaban si le meurtre avec préméditation est retenu contre lui mais l’avocat que Robin a engagé, Thaddeus McNair, a de bonnes raisons de penser qu’il pourra obtenir une peine moins lourde.
Pour Matt, dix, vingt, trente ans… c’est la même chose. Il nage en plein cauchemar depuis la mort de Krystal et il voudrait pouvoir se réveiller. Ou tout effacer. Par mesure préventive, Eve a été placée en famille d’accueil et personne n’a de nouvelle d’elle. Evrett est bien trop occupé à camoufler les activités illégales de son fils aux yeux de la justice pour se soucier de sa petite fille, quant à Robin, c’est elle qui gère la ligne de défense de son frère en choisissant de plaider le crime passionnel.
Plusieurs connaissances du couple viennent témoigner à la barre afin de prouver que Krystal et Matthew étaient très amoureux mais aussi toxiques l’un pour l’autre. La P.M soupçonne –à juste titre- les activités illicites de Matthew mais ils ne parviennent pas à réunir les preuves nécessaires pour l’incriminer davantage. Son local clandestin incartable reste introuvable si bien qu’il passe aux yeux des jurés pour un jeune homme, issu d’un milieu simple, traumatisé par le départ de sa mère durant son enfance et qui, une fois devenu adulte, n’a pas supporté que sa femme lui annonce qu’elle veuille le quitter.
Il y a très certainement une part de vérité dans ces propos mais la réalité est plus compliquée. Matthew écope finalement d’une peine d’emprisonnement de dix ans dont deux avec sursis et il est déchu de ses droits parentaux envers Eve. Cette dernière mesure est la pire pour Matt.
En Mars 2004, il est incarcéré à Azkaban. Même si les détraqueurs ne sont plus les gardiens du centre pénitencier, le faussaire perd toute raison de vivre. La première année, il tombe dans une profonde dépression, il refuse de s’alimenter ce qui lui vaut même quelques semaines d’hospitalisation dans la section médicalisée de la prison. Et puis, l’espoir renait. Eve, le prénom de sa fille tourne sans cesse dans sa tête. Eve. Son enfant. Il ne veut pas que la petite se demande pourquoi ses véritables parents l’ont abandonné. Il veut pouvoir lui expliquer ce qu’il s’est réellement passé. Pas pour se faire pardonner mais juste pour qu’elle sache. C’est elle qui le pousse à se lever tous les matins. Il endure les brimades des gardiens et des autres détenus en caressant l’espoir de la retrouver un jour. Eve. C’est aussi pour elle qu'il s’allie à la bande qui fait la loi entre les murs de la prison. Si on veut survivre à Azkaban, il faut savoir s’allier aux bonnes personnes. Pour eux, il deale, il vole, il frappe… Et pire encore.
Alors qu’il a purgé près de la moitié de sa peine, il reçoit la visite d’un chercheur dans sa cellule peu de temps après l’évasion massive des détenus du quartier haute sécurité en Novembre 2009. Cet homme vient lui présenter un projet de centre de réhabilitation d’un genre nouveau. S’il accepte d’être une sorte de cobaye pour des expériences visant à réduire les risques de récidives chez les détenus, il pourrait bénéficier d’une liberté conditionnelle d’ici quelques mois à peine. Matthew lit attentivement le dossier qui présente le Centre de réinsertion de Skye laissé par le chercheur. Il est question de travaux sur la mémoire, les émotions, et l’aspect expérimental du travail fait à Skye est clairement mit en avant. Matthew a conscience que ces expériences sont fortement discutables du point de vue déontologique mais si elles lui permettent de recouvrer la liberté plus rapidement, il est prêt à tenter sa chance. Plus les années passent, plus Eve l’oublie et il se porte donc volontaire pour participer au programme sur le conditionnement des réflexes.
Il est transféré à Skye mi-décembre où une équipe de médicomages et de chercheur lui fait toute une batterie de tests. Ils conviennent de travailler sur son impulsivité –puisqu’ils estiment qu’il s’agit, entre autre, de l’un des traits de son caractère responsable du meurtre de sa femme. Les chercheurs l’équipe donc d’un prototype, le bracelet dissuasif, qui absorbe les émotions. Lorsque le bracelet croit percevoir en vous une certaine forme de colère ou d’emportement, il diffuse une onde magique dans votre organisme. De gênante elle peut devenir franchement incommodante voir même carrément douloureuse si le sujet s’emporte véritablement. Toutefois le bracelet de dissuasion a été conçu dans le seul et unique but de générer des réflexes conditionnés afin de guérir certaines déviances.
Il s’agit ni plus ni moins de torture et les chercheurs ont beau se cacher derrières leurs termes scientifiques, Matthew ne s’y trompe pas toutefois il adhère pleinement au projet pour sortir d’ici. Une fois libre, il avisera.
***
Le frère et la sœur sont toujours assis sur le lit de la petite chambre, côte à côte, depuis plusieurs minutes. Ils semblent tous les deux perdus dans leur pensée mais Matthew se décide enfin à poser la question :
« Tu as eu des nouvelles d’Eve ? »Robin appréhendait ce moment. Elle sait qu’elle doit lui dire ce qu’elle sait alors elle pose sa main sur la sienne avant de lui révéler la vérité :
« Pas depuis quatre ans…mais j’ai su qu’elle a été adoptée, une amie qui travaille à St-Mangouste m’a donné l’info. Elle n’avait pas le droit de m’en dire davantage mais d’après elle la famille avait l’air très gentil et il y avait visiblement d’autres enfants… » La jeune femme presse un peu plus fort la main de son frère avant d’ajouter
« Je suis désolée Matthew. »Un long silence s’ensuit avant que Matt ne se lève :
« Je vais me coucher. Il faut que je sois en forme pour aller aux Folies Sorcières demain. » 
Mar 3 Fév 2015 - 19:07
</font>Matthew MacFarlane<div><img src="http://images4.fanpop.com/image/photos/17900000/GarrettHedlund-garrett-hedlund-17945352-100-100.jpg" class="img_info_pres" /><span class="nom_info_pres">- <span class="qualif_pres"></span></span><br />Cet ancien faussaire spécialisé dans les baguettes magiques est un détenu en liberté conditionnelle. Il a été emprisonné pour avoir tué sa femme suite à une dispute. Il n'a qu'un but dans la vie retrouver sa fille et il est prêt à tout pour y parvenir même si pour cela il doit s'allier aux mauvaises personnes et reprendre ses anciennes activités. Il travaille actuellement au casino cabaret des Folies Sorcières. </div></a>[/code]
