[Rentrée 2006] Who's next?

Sans se soucier le moins du monde des autres occupants de la frêle embarcation, Linnet Sneals engouffrait sa petite main curieuse dans sa bouche sans dentition. Celle-ci n'était plus qu'un trou béant vers ses entrailles, et pourtant cela ne semblait gêner aucunement la petite fille. Celle-ci était subjuguée et fascinée par cette déformation de buccale. Alors qu'elle caressait avec amusement ses gencives vierge de dents, Linnet se posa toute une batterie de question. Comment allait-elle faire pour mordre? Devrait-elle aspirer de la purée à la paille comme papy jusqu'à la fin de ses jours? Ne pourrait-elle plus jamais planter ses canines dans la cuisse de son frère Danny? Pourrai-elle accomplir pareils maléfices un jour?
Autant de questions sans réponse, mais qui furent interrompues par une autre question provenant de la bouche même de l'un des occupants de la petite barque.

"Pourquoi t'as pas de dents...?"

Linnet dévisagea la petite fille qui avait osé la perturber dans l'examen minutieux de sa bouche. Des petits rubans roses bouclait les petites tresses impeccables de sa chevelure blonde, son regard arrondit trahissant son incrédulité. Linnet voulut lui donner une réponse mordante, mais elle se ravisa bien vite, se rappelant au combien il était difficile de parler sans l'ombre d'une dent. Cette petite mijaurée ne valait pas la peine de se ridiculiser, car discourir sans dentition, revenait à parler avec une trentaine de marshmallows dans la bouche...
Cette inconsciente bécasse lui évoqua en tout points une autre sotte de fille qu'elle avait balancé sans ménagement du haut du grand toboggan, simplement pour lui faire regretter de l'avoir traité de "Princesse Dégoutante" et de "Crapouillette"! Ce genre de petites effrontées qui rigolent bien de leurs blagues mais qui finissent toutes par pleurer leurs mamans...
L'idée de projeter la petite curieuse par dessus bord pour servir de nourriture pour les poissons, lui traversa vaguement l'esprit, mais rapidement elle réfréna ses ardeurs meurtrières ne voulant pas polluer les eaux du lac du cadavre de cette petite conne.
Elle se contenta alors de s'approcher à quelques centimètres du visage de la petite fille terrifiée, pour lui délivrer un sourire édenté des plus abjectes. Cela suffit à plonger le petit équipage dans un mutisme glacé, et ce pour le restant de la traversée. Seule les vaguelettes heurtant la coque de la barque, transformée en radeau de la méduse, troublaient ce profond silence...
Lorsqu'ils franchirent le rideau de lierre menant à une crique souterraine sous Poudlard, Linnet se posa alors certaines questions existentielles...

*Est-ce qu'il y a un dentiste à Poudlard? Vais-je devoir porter un dentier comme les vieilles mamie?*

Si Linnet se ravissait d'entendre le bruit de la roulette creuser l'émail de ses dents, elle détestait les salles d'attentes des cabinets dentaires. Il n'y avait jamais rien d’intéressant à lire, seulement des revue sur les pouffiasses couronnées ou sur les vacances des stars su showbizness. Et aucunes revues sur la chasse...
De plus si Linnet devait porter un dentier pour le restant de ses jours, elle ne voulait pas de dents en porcelaine toutes jolies! Ah ça, non! Elle voulait une vraie dentition qui fasse peur, des dents de prédatrices, le dentier du diable en personne!
Toutes ces questions furent balayées lorsque la cohorte de première années dû emprunter un passage creuser dans la montagne, quittant ainsi leurs embarcation et se mettant en rang discipliné. Finalement cela n'était pas aussi différents des autres rentrées, il fallait se comporter en mouton de Panurge et suivre le troupeaux. Danny n'était qu'un fieffé menteur! Cela n'avait rien de féérique, ni d'enchanteur! Cela ressemblait ni plus ni moins à une école prison! C'était une rentrée comme les autres! Les autres filles finiraient par l'encercler et se moquer d'elle, et logiquement elle devrait en mutiler une juste pour l'exemple et avoir la paix.
Mais cette école lui apparut au final gigantesque lorsqu'elle déboucha enfin sur la pelouse de la cour intérieure. Elle oublia alors toutes ses critiques, et se contenta d'observer, ses lèvres fines toujours aussi pincées pour cacher son handicap. C'est alors qu'elle atteignit le hall de Poudlard, et qu'elle vit se dresser devant elle, dans une attitude aussi souveraine que féline, la femme la plus belle qui lui ait été donnée de contempler dans sa courte existence.
Les yeux de Linnet pétillèrent en voyant cette femme sublime vêtue d'une longue robe de couleur pourpre ou bordeaux. Pour la jeune sœur de Danny, elle incarnait la beauté faite femme, ce qu'elle aurait toujours voulu devenir dans ses plus douces utopie d'enfant.

"Bienvenue à Poudlard, jeunes gens. Je suis Chloé Hellsoft, enseignante de divination et directrice de Gryffondor."

La divine directrice de maison commença alors un discours pour présenter les différentes étapes de leur répartition. Linnet, quant à elle, semblait absorber par une autre pensée.

*J'aimerai empailler cette femme juste pour l'avoir comme poupée à mes cotés, le restant de ma vie!*

Mais nul doute que empailler une femme aussi puissante que Chloé Hellsoft n'était pas aussi aisé que de vider la dépouille d'un furet. Et la jeune fille chassa cette idée lorsque la petite foule de premières années prit la direction de la grande salle. Cette dernière était encore plus grandiose que la cour et le hall d'entrée. Des tables immenses s'étendaient le long de l'allée centrale, et des bougies céleste éclairaient les lieux. Linnet Sneals resta un instant bouche bée comme une carpe en extase devant ce spectacle, mais ses lèvres se resserrèrent très vite, ne voulant point dévoiler son néant dentaire.
Parmi les élèves déjà attablé, Linnet reconnut très vite son blaireau de frère, qui était assis à une table de gros loosers. Le frangin évitait de manière grotesque le regard acéré de sa sœur, devenant aussi rouge qu'une tomate. Les autres tables paraissaient plus mystérieuse, et Linnet les balayant une à une du regard reconnut... son agresseur... du moins la fille qui lui avait subtilisée ses dents. D'ailleurs cette gargouille s'affichait avec l'une de ses canines pendue autour du cou! Quel culot! Linnet devrait se laisser envahir par un torrent de haine, et avoir une dent contre cette fille qui jouait le rôle de garde du corps de son couard de frangin. Et pourtant il n'en était rien...

Son plus grand espoir était d'ailleurs de rejoindre la maison de cette jeune fille... qui en l'espace d'une agression... était devenue sa meilleure amie!

Linnet Sneal en avait marre de jouer toute seule, ou de contraindre d'autres à jouer avec elle...
Marre de voir son frère la fuir aussi! Ce qu'elle voulait c'est la confrontation, une amie qui soit à la hauteur de ses espérances. Et cette inconnue qui avait spontanément décidé de jouer avec elle, était cette compagne de jeux qu'elle avait toujours espérée! Peut être qu'un jour elle s'amuserait à écraser des pigeons ensemble... Qui sait?

En fait le seul qui pouvait en décider était ce maudit chapeau tout rabougrit et hideux. Danny ne lui avait jamais franchement parlé du cérémonial d'intronisation des premières années, si ce n'est qu'un chapeau qui parle indiquait quelle maison devait rejoindre les nouveaux élèves. Mais au fond d'elle, Linnet espérait de toute son âme qu'elle n'aurait pas à revêtir ce truc infâme.
Car si la jeune fille abhorrait quelque chose en ce bas monde, c'était bien de sentir une massa se plaquer sur sa chevelure ou sur sa tête. Son psychiatre en avait fait les frais, voulant lui tapoter la tête, elle lui avait écorché l'index de ses dents qu'elle n'a plus à présent.
Non aucune caresse ne devait balayer le sommet de son crâne, aucun chapeau ou foulard s'y déposer!
C'était sa phobie, et elle maudissait Danny de ne point l'avoir prévenue!
Sa poitrine se soulevait sous l'effet d'une rage contenue, lorsqu'elle vit les élèves de première année être appelé tour à tour, et obliger de se coiffer de cet horrible choixpeau. Sa voix était affreusement grinçante et Linnet n'avait qu'une obsession le balancer dans l'une des cheminée de la grande salle. Malheureusement pour elle, toutes celles-ci étaient éteintes...
Plus de rage que de tristesse, Linnet se mit alors à pleurer à chaudes larmes, serrant ses dents qu'elle n'avait point pour étouffer ses cris de détresse.



"Sneals, Linnet!"

Au moment fatidique ou le Choixpeau finit par mentionner son nom de sa voix grinçante. Linnet Sneals ne ressemblait plus à rien. Elle dégoulinait maintenant du maquillage grossier qu'elle s'était soigneusement appliquée dans le Poudlard Express, histoire de faire meilleure impression et plus adulte...
C'est d'un pas chancelant qu'elle se dirigea vers terrifiant choixpeau, se retenant de vomir à l'idée de devoir le porter.
Alors que celui-lui faisait face, la scrutant de ses yeux qui n'en étaient pas vraiment, Linnet se dit qu'elle devait révéler sa phobie. Elle était obligée de parler au risque de paraitre étrange et folle alliée...
Mais comment le faire sans dents, et surtout sans paraitre ridicule. Linnet ne réfléchit guère longtemps et dans un élan impulsif, elle piqua de son index et de de son majeur les yeux du choixpeau... Et Hurla sa FUREUR!

"Nwe mwe regwarde pwas cwomme çwa! J'wai lwa phwobwie dwes chwoipweaux!"

Devant cette situation aussi burlesque que jamais vue, un silence implacable s'empara de la salle! Mais très vite une avalanche de rire saisit l'intégralité de la salle, enfin surtout dans les larges travées d'élèves. Seule Danny ne rigolait point, abattu de vivre pareille situation. Un élève osa même crier au milieu du brouhaha de rire :

"La sœur à Sneals est aussi barge que lui!!!"

Les professeurs firent rapidement revenir le calme et ne semblaient pas près de s'amuser de cette situation. Outrage venait d'être fait, mais le choixpeau ne semplait pour l'instant ne faire cas de rien. Linnet venait juste d'accomplir son premier fait d'arme à Poudlard...

Amely s'assit tranquillement sur le banc de la table de sa maison. Elle se fit la réflexion que l'idée des tables était vraiment stupide : quel intérêt de diviser les élèves quand ils mangent ? C'était purement symbolique, mais les Fondateurs devaient avoir des idées bien arrêtées. La cérémonie de répartition allait bientôt commencer. Amely était n'était qu'à moitié intéressée (c'était la même chose chaque année) mais il fallait bien avouer qu'elle était curieuse de voir dans quelles maisons les nouveaux élèves seraient répartis. Chloé Hellsoft, fidèle à elle même, prononça un petit discours pour introduire la cérémonie. Le Choixpeau chanta sa chanson avec une bonne dose d’auto-dérision (ou pas).

April, la copine de son petit frère, lui fit un signe de l'autre bout de la table et Amely lui rendit un clin d'oeil. Elle était adorable, cette petite Serdaigle. D'ailleurs, tous les Serdaigle étaient sympathiques. Elle jeta un oeil distrait sur la nouvelle arrivante et sursauta violemment quand elle l'identifia. Pilli ! La blondinette avait complètement oublié son vrai nom, tout le monde l'appelait Pilli. Le visage d'Amely s'assombrit : depuis leur première année, quand elle avait découvert qu'elles partageaient malheureusement le même dortoir, Pilli n'avait cessé de lui jouer des mauvais tours. Comme la fois où elle avait trouvé des bourres sous son oreiller ; elle avait alors passé la nuit barricadée dans la salle de bain. Ou la fois où Pilli l'avait enfermée dans un placard sombre et étroit pendant de longues heures minutes ; chaque seconde avait paru une éternité. Pour n'importe qui, ce genre de blague aurait paru tout à fait amusant, voire insignifiant. Mais Amely n'était pas n'importe qui. Pourquoi Pilli s'était mis en tête de se moquer de ses phobies ? Elle n'en savait rien, mais depuis ses 11 ans, elle employait des ruses de sioux pour éviter de la croiser.

Curieusement, Pilli s'assit en face d'elle en la saluant. Amely pâlit très légèrement, effrayée par ce comportement inhabituel - puisque le salut n'était pas suivi par un sourire railleur. Sans savoir à quoi se fier, Amely répondit avec méfiance :

« Euh... salut. Tu... tu vas bien ? »

Elle espérait que Pilli n'avait pas remarqué que sa voix tremblait à la fin de sa tirade. A ce moment là, Ahren Keller fut réparti. Alertée par ce nom connu, Amely applaudit quand il s'assit à leur table. Pourtant, elle déchanta vite : ses yeux froids lui inspiraient sans raison une forte antipathie, toute différente de son frère. Alors comme quoi, les Serdaigle n'étaient pas tous sympathiques. Peut-être qu'elle se trompait ; c'était juste l'impression qui en dégageait. Ce fut le tour de Linnet Sneals. Amely sourit : elle était à la fois semblable et différente de son frère. Quand elle se mit à hurler quelque chose d'incompréhensible au Choixpeau, la Serdaigle crut voir une folle ; le spectacle de cette petite fille en fureur contre un chapeau était à la fois effrayant et... divertissant.

"La sœur à Sneals est aussi barge que lui!!!" cria une voix insolente.

Pauvres parents Sneals.

Beth attendait dans la grande salle, elle pensa au moment quelle avait passée dans le Poudlard Expresse, Sa mère lui avait préparée des provisions. Elle Quand Beth avait d’ailleurs ajoutée : "Comme ça tu n’auras pas faim dans le train". Elle en avait proposée à la personne qui était dans le compartiment avec elle. Il avait dit : "C’est des bonbons de chez Bertie Crochu, des chocogrenouille ?"

Beth avait répondu que sa n’en était pas, et elle s’était ensuite tut pendant tout le reste du voyage. Mais elle se demandait ce que c’était des bonbons de Bertie Crochue et des chocogrenouilles, sûrement des bonbons sorciers. Après ils avaient été mis dans une petite pièce, puis une femme à l’air grave rentra dans la pièce et dit :

"Bienvenue à Poudlard, jeunes gens. Je suis Chloé Hellsoft, enseignante de divination et directrice de Gryffondor." Puis elle s’arrêta et continua : "Je vais vous accompagner jusqu'à la Grande Salle, qui est le coeur de Poudlard. Là, vous serez répartis chacun votre tour dans l'une des quatre maisons de l'école, à savoir celle qui correspondra le plus à vos qualités... et défauts: Serpentard, Serdaigle, Poufsouffle ou Gryffondor."

Elle fit un petit sourire puis dit :
"Quelque soit votre maison, portez en fièrement les couleurs et vous en serez récompensés. Ternissez son image, et vous serez sanctionné. Chaque bonne action est gratifiée par l'ajout de points. à votre maison, chaque mauvaise est punie par le retrait de ces mêmes points. A la fin de l'année, la maison qui aura le plus grand nombre de points gagnera la coupe des 4 maisons. Ainsi, vous verrez très vite que vos actions n'ont pas de conséquences que pour vous, mais pour tout un groupe d'élèves, et j'espère que vous aurez les intérêts de ce groupe et de l'école à coeur."

Puis elle s’arrêta de marcher et Beth vit un vieux chapeau. Tout d’un coup le chapeau se mit à chanter :

Il y a en Albion
Parmis des gens honnêtes
Quelques étranges trublions
Qui, armés de baguettes
Sont regroupés ce soir
En ce lieu sacré qu'on nomme Poudlard
Vous êtes ces troubles-fêtes
Qui, de réunis, vont être répartis
Pour que vos jolies têtes
Gagnent un groupe uni

Ce sera peut-être Serpentard,
La maison des prétentieux
Qui cachent des secrets noirs,
Sous de faux airs mielleux.

Heureux dans la mousse,
Pour Gryffondor vous serez bon,
C'est la maison des bisounours
Dont le cerveau est en option.

Si je vous trouve une concordance
Avec Dexter le psychopathe
C'est qu'vous avez d'l'intelligence
Chez les Serdaigles sont vos pénates.

Quant aux quelques tristes sires
Ayant le malheur d'être normaux
Poufsouffle sera ravir d'les accueillir
Dans le terrier des blaireaux.

Quoiqu'il en soit mes chers amis
N'oubliez point qu'vous êtes ici
Loin des honnêtes individus
Mieux que si vous n'les dominiez
Il n'tient qu'à vous qu'ça continue
Cette belle histoire d'amitié.

Elle avait été impressionnée par sa grandeur, des milliers de bougies étaient suspendue au plafond. Il y avait quatre grandes tables. Quelqu'un c’était exclamé : "Ho, les tables des quatre maisons". Mais oui chaque maison à sa propre table, il y a la table des Gryfondor, la table des Poufsouffle, la table des Serdaigle et pour finir la table des Serpentard. Beth était en train de rêver quand elle entendit : Beth Sweet. Elle était nerveuse, tout le monde l’a regardé. Beth s’avança vers le chapeau magique. A ce moment là, elle avait envie d’être invisible ou de pouvoir se cacher dans un trou de souris mais elle devait supporter tous ces regards braqués sur elle. Elle avait hâte que ça se finisse. Elle espérait aussi vraiment être à Serdaigle. Son père lui avait racontée comment se faisait la cérémonie de répartition, il lui avait raconté dans le salon, d’ailleurs elle se souvient du mécontentement de sa mère. Son père lui avait aussi raconté sa propre répartition, le jour où le Choixpeau Magique l’avait mis à Serdaigle c’est d’ailleurs aussi pour ça quelle voulait être à Serdaigle, pour suivre les traces de son père. Mais son père lui avait bien précisé que peu importe la maison où elle sera répartie, il sera toujours fier d’elle. Après ces explications qu’elle avait trouvées très intéressantes, ses parents s’étaient disputés, elle avait entendu quelques phrases de leur conversation. Elle savait très bien pourquoi ils se disputaient. Son frère Tom était entré en pleurant dans sa chambre, Tom avait demandé :

"Pourquoi ils se disputent Papa et Maman ? "

Beth avait répondu que c’était des histoires d’adultes et elle avait consolé son frère pendant tout ce temps là.

Quand le Choixpeau fut sur sa tête, elle espérait secrètement être à Serdaigle. Et le résultat arriva enfin. Le peu de temps qu’elle avait passée avec le Choixpeau sur la tête avait été un cauchemar, pour elle, les secondes était des minutes, les minutes était des heures. Mais elle allait enfin savoir, Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle ou Serdaigle ?

Marianne avait attendu ce fameux moment de la Répartition depuis si longtemps, et avec tant d’impatience, qu’elle dû retenir la bruyante exclamation de joie qui lui chatouillait la langue. A la place, elle se contenta de sautiller d’un pied sur l’autre en pénétrant enfin dans le château. Malgré sa joie et son impatience, la petite fille sentait son anxiété monter. Les battements de son cœur résonnaient dans sa tête. Et si, en allant poser le Choixpeau sur sa tête, elle trébuchait et tombait ? Tout le monde se moquerait d’elle ! Maudite anxiété qui faisait trembler ses genoux… Et si le Choixpeau ne lui trouvait pas de maison ? Non, il fallait qu’elle se raisonne, ce n’était jamais arrivé…si ? Une foule de question se bousculaient dans sa tête.
Attendant sagement, comme tous les autres, Marianne repensait à ce que sa sœur Michelle lui avait dit. Il fallait qu’elle ait confiance en elle, et tout se passerait bien. C’est alors que quelqu’un entra dans la pièce.
Rapidement, tout le monde se tut. La femme qui venait d’entrer était impressionnante et avait l’air sévère. Elle leur souhaita la bienvenue et se présenta comme étant professeur de divination et responsable de la maison Gryffondor. Marianne se sentit soulagée : elle n’aurait sûrement pas souvent affaire à elle. La divination ne l’intéressait absolument pas, et elle ne risquait pas d’être répartie à Gryffondor. Marianne était loin d’être courageuse. Elle avait même tout un tas de peurs stupides, qui faisaient bien rire sa petite sœur. Par exemple, elle avait peur des balais. Dès qu’elle était sur l’un d’eux, elle était prise de vertiges et avait brusquement envie de vomir. Elle avait aussi peur des vers de terre. Ainsi que du feu, des bébés, des serpents, des guêpes et des abeilles, de l’obscurité, des moldus et de leurs inventions, de traverser des ponts, des phasmes et des sauterelles. En énumérant tout cela, Marianne se sentit ridicule et rougit inconsciemment. Le professeur Hellsoft fit ensuite entrer les première année dans la Grande Salle.
Incroyable. Le ciel magique de la pièce était juste incroyable. Marianne observait attentivement la Grande Salle, détaillant du regard chaque étoile dans le plafond enchanté. Sa sœur lui avait dit que c’était beau, mais elle ne lui avait pas dit à quel point c’était réaliste et impressionnant ! Les yeux de la petite blonde se posèrent ensuite sur les bougies qui flottaient dans les airs, sur les tapisseries, les statues, les moulures, les dalles sur lesquelles elle marchait…Elle observait tout ce qui s’offrait à sa vue, et elle adorait tout ce qu’elle voyait. Michelle lui avait certes dit que c’était grand, mais elle ne lui avait pas dit que c’était aussi grand. Et puis tout était bien plus beau, bien plus impressionnant, bien plus vieux, bien plus incroyable que tout ce que lui avait décrit sa sœur ! Marianne observait maintenant les professeurs. Elle en reconnu certains, qui ressemblaient fidèlement aux descriptions de sa sœur, comme ce vieux monsieur, par exemple, qui devait être le professeur d’astronomie. Et Charlie Weasley. Tout le monde connaissait Charlie Weasley. Marianne reconnu aussi, bien évidemment, le visage de la directrice, Minerva McGonagall. Elle était encore plus impressionnante qu’en photo. En scrutant ainsi la table des professeurs, Marianne sentit son anxiété monter encore. *Et si je n’arrivais à rien ? Si je n’avais que des mauvaises notes ? Papa et Maman seraient tellement déçus… Et si j’avais des notes si catastrophiques que j’étais renvoyée ? Et si…*
Avançant avec les autres, elle regardait la foule d’élèves qui se trouvait là, repérant presque immédiatement la chevelure blonde de sa sœur, à la table des Serdaigle. Elle ne parlait pas, comme d’habitude. Michelle ne parlait que rarement. Mais elle souriait, elle semblait contente d’être là, à écouter ses amis. En pensant cela, Marianne se demanda si elle se ferait des amis, elle aussi, et jeta un coup d’œil aux élèves de première année qui patientaient avec elle. Certains semblaient encore plus nerveux qu’elle ne l’était, d’autres chuchotaient entre eux, d’autres encore semblaient subjugués par le décor. Elle se rappela avoir aperçu ce petit brun sur le Chemin de Traverse, quand elle avait été acheter ses livres. Elle reconnu aussi la blonde, là-bas, qu’elle avait croisé dans le train. Mais elle n’avait encore parlé à aucun d’eux. Ah, si, elle s’était excusée pour avoir bousculé quelqu’un. Mais elle ne se souvenait pas qui. Elle était plongée dans ses pensées, quand le nom de la première élève de la liste retentit dans la salle. Marianne regarda donc Sasha Benson s’avancer d’un air déterminé vers le Choixpeau, qu’on lui mit sur la tête. Quelques instants plus tard, celui-ci la répartissait à Serpentard, sous les applaudissements de la tablée de cette maison. Marianne les observa, les plus grands comme les plus petits, détaillant le visage de chacun de ses yeux bleus. Aurait-elle sa place dans cette maison ? Oui, sûrement. On lui disait souvent qu’elle ressemblait à son père, qui y avait été. Tatie Flo, sa nourrice, aussi. Et puis elle avait l’intelligence nécessaire, et une pointe d’ambition aussi. Marianne suivait attentivement la répartition, effrayée à l’idée de ne pas entendre son nom. Elle vit ainsi un autre enfant rejoindre Serpentard, puis un Gryffondor. Et encore un Gryffondor. En jetant un coup d’œil du côté des Serdaigle, elle vit sa soeur lui sourire.
Nullement rassurée pour autant, Marianne regarda Ahren Keller rejoindre la table de Michelle. Il avait de la chance. Elle aimerait bien être dans la même maison que sa sœur. Et puis, elle serait sûrement très bien à Serdaigle. Elle était intelligente, plus que Michelle même, elle en était persuadée. Et puis elle savait déjà tout un tas de choses. Et Tatie Flo lui disait toujours qu’elle était douée. Oui, Serdaigle pourrait lui convenir.
N’importe laquelle des maisons, en fin de compte, pourrait lui convenir. Excepté Gryffondor. Marianne voulait bien aller partout, sauf à Gryffondor. Là-bas, elle serait la risée de tous, avec ses peurs stupides et son absence totale de courage. Pourtant, quand elle était avec sa petite sœur, elle était toujours partante pour faire les meilleures bêtises et elles se retrouvaient toujours dans des situations improbables. Comme la fois où elles s’étaient accidentellement enfermées dans le cagibi et y étaient restées plusieurs heures avant que quelqu’un ne s’aperçoive de leur absence. Mais lorsqu’il s’agissait de choses sérieuses ou importantes, Marianne n’était jamais courageuse. Après tout, peut-être que Gryffondor l’aiderait à affronter ses peurs. Mais tout de même, elle paraitrait ridicule, à côté des autres. Elle scrutait la table des Gryffondor, pour voir s’ils avaient l’air si braves et courageux qu’ils étaient censés l’être lorsqu’elle sursauta. Elle s’était légèrement désintéressée de la répartition des autres élèves et c’était à présent au tour d’une dénommée Linnet Sneals d’être répartie. Cette dernière était maintenant en train de vociférer des paroles presque incompréhensibe et s’en était pris au Choixpeau. Malgré tout, on le lui mit sur la tête.
En entendant que Linnet était envoyée à Serdaigle, Marianne grimaça et croisa les doigts pour ne pas être répartie dans cette maison. Tant pis pour la présence rassurante de Michelle, elle saurait se débrouiller sans elle, Marianne ne voulait absolument pas avoir à partager le dortoir de Linnet Sneals, qui avait l’air clairement dérangée. *Tout, mais pas ça. Pitié. Le Choixpeau a-t-il un cœur ? Bah, il a un cerveau, il doit comprendre qu’il ne peut pas m’envoyer partager le dortoir de cette fille. Ça doit encore être une de ces nées-moldues…si ça, ce n’est pas la preuve que les moldus sont fous et dangereux et que leurs gènes sont porteurs de tout un tas de trucs horribles…* Beth Sweets qui venait d’être répartie à Poufsouffle était en train de rejoindre la table de sa nouvelle maison lorsque Marianne entendit enfin son nom. A ce moment-là, toute son anxiété s’envola.
*J’attends ça depuis toujours. Je n’ai pas le droit d’angoisser pour quelque chose que j’attends depuis ma naissance. Je ne vais pas laisser cette maudite anxiété me gâcher ma joie d’être là !*C’est donc avec un grand sourire et une démarche presque assurée que Marianne se dirigea vers le Choixpeau.
*Enfin !*

La blondinette assise en face de Pilli n’avait pas l’air dans son assiette. Elle semblait pale et fragile et lorsqu’elle prit la parole, ce fut d’une voix mal assurée :

« Euh... salut. Tu... tu vas bien ? »

Mary-Lisbeth scruta quelques secondes son vis-à-vis qui paraissait bien mal à l’aise. Etait-ce la présence de Pilli qui la mettait dans un état pareil ou simplement la perspective d’entamer une nouvelle année à Poudlard ? Impossible de le savoir. Dans le doute, la jeune Serdaigle répliqua un « Mouaaii » peu convaincu avant de se masser les tempes des deux mains pour soulager son mal de crâne. Depuis l’accident, elle avait de très fortes migraines qui arrivaient aussi soudainement qu’un sorcier qui transplane. Elle avait appris à reconnaitre les symptômes précurseurs d’une nouvelle crise aussi, elle sortit rapidement sa trousse à pharmacie et vida une partie de son contenue sur la table à la recherche des antidouleurs. Lorsqu’elle reconnu les petits comprimés verts, elle en fourra trois dans sa bouche, au hasard. Au pire, elle serait dans les vapes pendant le reste du repas !

Malheureusement, avant que les médicaments ne puissent faire effet, tous ses voisins de table se mirent à applaudir, intensifiant ses élancements crâniens. Sa lèvre supérieure se retroussa momentanément face à la douleur, et elle suivit des yeux le jeune garçon, à l’air suffisant, qui était à l’origine de ce chahut. D’après ce qui se disait à table, c’était le petit frère de l’actuel préfet-en-chef…
Pilli soupira de nouveau. Elle ne savait même pas sur quelle table regarder pour trouver ce fameux Ulrich Keller ! En tout cas, son petit frère semblait particulièrement venimeux. C’était un profil intéressant pour son réseau. Le genre de gamin un peu vicieux qui accepterait peut être d’être l’homme de main pour le I-Commerce… Il faudrait qu’elle lui en touche deux mots !

Sasha Kiteny et Abigail Scavo furent également envoyées chez les bleus. Les deux fillettes s’installèrent d’ailleurs non loin d’elle mais Pilli ne leur prêta guère attention. En effet, Linnet Sneals venait d’être appelé en vue de sa répartition. Visiblement, la fillette ne s’était pas encore fait ressouder les dents puisqu’elle agressa le Choixpeau avec des paroles incompréhensibles. Pilli se joignit aux éclats de rire face à cette scène cocasse et darda un regard en direction de la table des Pousfouffle pour y chercher Danny. Elle secoua la tête de dépit lorsqu’elle le vit, vouté au dessus de sa table, aussi rouge qu’une tomate, n’osant pas regarder sa sœur ! Non, vraiment, qu’est ce qui lui était passé par la tête lorsqu’elle s’était tapé ce gars !

Après que le Pr. Hellsoft lui eut enfoncé de force le Choixpeau sur la tête, la cadette des Sneals fut envoyé chez Serdaigle. Les applaudissements furent nettement moins nourris que pour les autres recrues même si Pilli cria et siffla pour attirer l’attention de la nouvelle venue.

*Eh ouai ma petite, on est dans la même maison !* pensa-t-elle en croisant les yeux baignés de larmes de Linnet.


Afin d’impressionner davantage la petite fille et d’asseoir sa supériorité, Mary-Lisbeth sortit de sa poche le trophée qu’elle avait récupéré dans le train : Une jolie incisive tranchante qui appartenait encore à la fameuse Linnet quelques heures plus tôt. Un sourire mauvais illumina le visage de la batteuse lorsqu’elle entreprit de faire tourner la dent sur elle-même comme une toupie sur la table. Malheureusement, la dent ripa et voltigea dans les airs avant de finir sa course dans l’œil de sa voisine d’en face. Pilli gloussa doucement afin de ne pas attirer l’attention des professeurs vers elles puis elle se pencha au dessus de la table.

« Désolé, tu peux me rendre ma dent ? Elle a dû tomber vers tes pieds ! »

Andrew sursauta quand le Choixpeau lui tomba sur les yeux. Ça faisait tout noir. Pas qu'il avait peur, non ! Il n'était plus un bébé quand même. C'est juste qu'il enfonçait rarement ses chapeaux jusqu'aux oreilles, ne serait-ce que pour des raisons primaires d'obstruction des oreilles. En plus, le Choixpeau n'était pas vraiment quelqu'un, ou quelque chose d'aimable. Bien au contraire. Andrew rencontrait peu d'objets parlant dans sa vie, encore moins des vêtements. Alors se faire insulter par un chapeau, c'était assez désagréable. A l'avenir, il se méfierait de toute écharpe ou pull parlant qui viendrait se présenter à lui. Fronçant les sourcils, il protesta vivement "Hé ! J'ai des neurones ! Plein même ! Et sûrement plus que vous ! Vous n'êtes qu'un chapeau, vous ne devez pas avoir de neurones du tout ! Alors que moi, si !" Vraiment mal élevé, ce chapeau. L’éducation des objets magiques n'était vraiment plus ce qu'elle était ! Il s'était déjà fait traité de "débraillé" par le miroir de sa grand-mère.

Mais malgré toute sa vindictes sur les valeurs qui se perdent, Andrew avait les doigts qui serraient fort le tabouret. Il espérait vraiment Poufsouffle ou Gryffondor, pour faire plaisir à ses parents. Pitié, faites que ce soit Poufsouffle ou Gryffondor. Par Merlin, Morgane, Dumbledore, Bertie Crochue...

- GRYFFONDOR !

La voix tonitruante du Choixpeau vrilla ses tympans et il senti son cœur faire un bond. Gryffondor, c'était Gryffondor. Merlin merci. Comme son père avant lui. Gryffondor. La maison des courageux. La maison d'Harry Potter, de Ron Weasley, d'Hermione Granger, de Neville Londubat, de Seamus Finnigan... De Dumbledore ! La maison la plus cool du monde.

Il bondit de son tabouret une fois le Choixpeau retiré de sa tête et adressa un grand sourire à la table des Gryffondor, complétement extatique. Il était un Gryffondor, un vrai ! Il allait porter les couleurs de sa maison, aborder fièrement son écusson avec un lion rugissant ! Il pourrait faire plein de blagues sur toutes les autres maisons ! C'était vraiment trop cool. Puis, surtout, il suivait les traces de son père. Et ça, c'était une chose très importante à ses yeux. Il savait que ses parents auraient été contents peu importe la maison où il serait allé, mais il avait hâte de recevoir la lettre de son père qui réagissait à sa répartition. Puis peut-être qu'il pourrait rentrer dans l'équipe de Quidditch et en devenir le capitaine un jour, comme son père avant lui. Avoir un autre écusson au nom de Dubois dans la salle des trophées. Voir les yeux de son père s'il gagnait un jour un match en tant que Capitaine de l'Equipe de Quidditch de Gryffondor. Avec une robe écrite "Dubois" dans le dos. Ça serait vraiment fantastique.

Les applaudissements de ses nouveaux condisciples le ramenèrent à la réalité et il leur adressa un grand sourire en s'installant à sa nouvelle table. Il leva le pouce en direction de Juliet qu'il apercevait assise un peu plus loi. Tout le monde avait l'air super-sympa. Puis tous les Gryffondor qu'il connaissait, des amis de son papa, étaient super-cool. Peut-être qu'un jour, il serait comme eux !
Ravi, il applaudit à tout rompre les nouveaux répartis, notamment les garçons qu'il avait rencontré dans le train.
Tout en surveillant d'un œil la file des élèves, il jeta un regard vers les autres tables, pour voir ses futurs camarades de classe. La fille avant lui, Sacha, était déjà en pleine discussion avec une grande fille de Serpentard. Elle était quand même plutôt jolie, Sacha. Moins que Lucy Oxford, la plus jolie fille de son école dont tous les garçons étaient amoureux, mais quand même très jolie. Rougissant légèrement, il jeta un coup d’œil aux Serdaigle. Il n'aurait vraiment pas voulu aller dans cette maison ! Trop sérieux à son goût ! Ahren Keller n'avait pas l'air vraiment sympathique et Andrew n'avait pas apprécié sa façon de bousculer les gens. Un peu de politesse ne faisait pas de mal. Il avait dû bien s'entendre avec le Choixpeau ! Il espérait ne pas avoir à le fréquenter. Néanmoins, s'il lui cherchait des noises, cela n'allait pas se passer comme ça ! Sa sœur jumelle, Kathrina, semblait beaucoup plus sympathique et fut envoyée à Poufsouffle. Elle était aussi jolie. Bah dis donc, Poudlard, c'était bien mieux que son école élémentaire ! Une deuxième Sacha et une Abigail avaient rejoints les rangs de Serdaigle. Les pauvres ! Partager sa classe avec Keller et étudier avec lui ! Pouah.

A force d'applaudir, il avait vraiment mal aux mains et se réserva une petite pause le temps que Linnet Sneals passe sous le Choipeau. Malheureusement, cette dernière ne semblait pas avoir très envie. Elle se mit à hurler des paroles qu'il ne comprit pas mais il eut un mouvement de recul devant son maquillage qui coulait. Si Sacha et Kathrina étaient très jolies, on ne pouvait pas en dire autant de Linnet. Andrew échangea un regard interloqué avec les autres nouveaux répartis à Gryffondor tandis que le reste de la tablée riait franchement. Elle rejoignit la table des Serdaigle après que le professeur au chignon serré lui ait enfoncé le Choixpeau sur la tête. Il haussa les sourcils. Entre Keller et Sneals, il était plus que ravi de ne pas être à Serdaigle, encore plus que d'habitude. Sacrée promotion ! Celle de Gryffondor semblait bien mieux, du moins, il n'avait pas encore rencontré de personnes antipathiques. Il adressa un grand sourire à Beth Sweets quand cette dernière fut envoyée à Poufsouffle et fit de même pour Marianne qui venait de s'assoir sur le tabouret. Trop de filles dans cette école ! D'ailleurs, pour le moment, il y avait plus de filles dans son année que de garçons, s'il avait bien compté.

Poudlard, c'était vraiment trop cool.

[Défi no name]

Le professeur de runes leva à peine les yeux vers la file de premières années lorsque ceux-ci entrèrent dans la grande salle. Ses yeux clairs glissèrent sur les silhouettes apeurées sans s'y arrêter, et se posèrent sur la directrice des Gryffondors, qui était la source de tous ses tourments. Chaque fois qu'il la voyait une petite voix dans son cerveau jouait à lui faire avoir une mini-crise cardiaque en lui rappelant "Tu vas avoir un enfant". Cette idée le torturait jour et nuit, et pourtant ça lui faisait toujours un choc. Il ne s'y ferait jamais. Enfin, si, il s'y ferait forcément, dans quelques mois il n'aurait plus tellement le choix. Plus les jours passait, plus il était convaincu qu'il avait fait un mauvais choix, même ses rêves semblaient vouloir lui prouver qu'il prenait trop de risques.

Le directeur des Serdaigles était un habitué des mauvais rêves, les mêmes cauchemars le hantait depuis des années. Mais ses cauchemars changeaient à présent. Pourtant ils commençaient toujours pareil. Deux sorciers qui sortent d'un bar, se tiennent les épaules et rient beaucoup trop fort. Puis, tout devenait noir. Une ruelle sombre, peu éclairée, et un troisième homme, qui arrive en face. Encore un flash noir. Le ton qui monte, un premier coup qui part. A nouveau un noir. Le plus âgé des deux sorcier se retourne vers l'autre, mais l'autre n'est plus un homme, c'est un enfant. Un enfant aux yeux turquoises et aux cheveux d'un noir de jais. Un enfant avec du sang sur les mains, qui regarde son père horrifié, avant de baisser le regard vers le cadavre qui gît à ses pieds. En général il se réveillait à ce moment là, avec la ferme intention de faire ses bagages et de transplaner pour l'Australie. Et il restait, parce qu'il ne pouvait pas partir. Les yeux toujours posés sur la directrice des rouges et or, il se dit qu'il n'aurait jamais la force de la quitter.

L'enseignant fait mine de se redresser avec intérêt quand la première élève fut appelée, ses collègues allaient finir par le trouver étrange avec son air morne et sa mine grave. Quoique, toute l'équipe professorale semble moins joyeuse que les années précédentes. Tous ont encore en mémoire le décès récent de Septima Vector, qui enseignait ici depuis de longue années. L'expression absente du professeur de runes était donc parfaitement approprié. La première répartie fut envoyée à Serpentard, puis d'autres élèves suivirent, avant que l'un d'eux ne retiennent l'attention du directeur des Serdaigles. En effet, le jeune frère de l’actuel préfèt-en-chef venait d'être appelé. Et si ce dernier se révélait avoir un comportement aussi exemplaire que son ainé, il en voulait bien dans sa maison ! Le choixpeau exauça son souhait car le gamin fut effectivement envoyé chez les bleus et bronze, voilà qui était une excellente nouvelle, ou pas. Finalement, l'attitude hautaine du jeune garçon ne laissait rien présager de bon...

Une fillette à l’apparence fort étrange étonna (et effraya) tous les enseignants en beuglant des paroles incompréhensible au choixpeau, tout en pleurant à chaudes larmes, faisant couler son maquillage noir sur ses joues. A l'entente de son nom, le professeur de runes comprit qu'il s'agissait là de la sœur de ce crétin de Poufsouffle qu'il avait dû sauver d'un punk enragé quelques mois plus tôt, et pria pour ne pas l'avoir dans sa maison. Il échangea un regard rapide avec les autres directrices, qui avaient l'air aussi inquiètes que lui, et attendit le verdict du choixpeau...

"SERDAIGLE !"

Chapeau de malheur ! Le professeur de rune jeta un regard noir à ce ramassis de tissus en s'imaginant quelle joie cela lui procurerait de le voir tomber malencontreusement dans une des cheminées de l'école. Il ne payait rien pour attendre...L'enseignant détestait ce vieux choixpeau depuis le jour où on le lui avait posé sur la tête. Parce qu'il savait qu'il savait, et que personne ne devait savoir. Avec tout ça, il avait oublié d'applaudir. Le directeur des Serdaigles se força donc à accueillir sa nouvelle avec des applaudissement presque chaleureux et passa le reste de la répartition à se demander où serait envoyé son fils ou sa fille un jour...Par Merlin ! Il s'en posait de drôle de questions ! Ça ne lui ressemblait vraiment pas, ce genre de réflexion...

En entendant le nom de sa nouvelle maison, Sasha se dépêcha, courant presque, de se rendre à sa table. Elle réussit à trouver une place entre deux élèves qui ne s'occupèrent pas d'elle et, avant de reporter son attention sur la suite répartition, décida de faire un topo de son passage sous le choixpeaux.

Il s'était montré assez rassurant, c'était un fait. Elle n'était pas passée pour une pauvre petite fille qui serait prête à suivre tout le monde comme un animal de compagnie, ni comme une trouillarde. Cependant, même s'il lui avait dit qu'elle n'avait rien à voir avec l'autre Sasha, elle aurait bien aimé avoir un peu de son assurance. Elle avait dû être pitoyable, devant toutes ces personnes.

Elle savait qu'elle n'était pas la première répartie à serdaigle. Un autre élève, qui s'appelait Ahren si sa mémoire était bonne, avait été envoyé ici quelques minutes auparavant. Ce n'était pas vraiment le genre de personne avec qui elle pourrait s'entendre, Sasha en était sûre. Elle avait beau répéter sans cesse qu'il ne fallait pas juger les gens sans les connaître, c'est ce qu'elle faisait à ce moment là. Et elle s'en contenterait. Pas envie du tout de faire connaissance.

Délaissant ses pensées, Sasha se re-concentra sur ses autres camarades qui passaient sous le vieux chapeau. Une autre fille fut répartie à Serdaigle, et elle l'applaudit avec les autres. Elle pensait que plus aucun élève ne serait envoyé dans cette maison, mais, à son grand regret, eut tort.

Sasha ne connaissait pas les familles de Poudlard, du moins pas encore. Elle avait eu raison en disant que d'autres élèves de première année avait des frère et soeur à l'école. Sauf qu'elle ne le découvrit pas de la meilleur manière. En effet, lorsqu'une autre fille brune à l'air peu rassurant du nom de Linnet Sneals s'avança vers le chapeau, cria quelque chose d'intelligible au vieux tissu, et que quelqu'un s'exclama "La sœur à Sneals est aussi barge que lui!!!", Sasha fit un bond. Et pas un petit. Vu la folie de cette fille, si elle avait un frère comme elle, ça ne devait pas être de tout repos ici.

Elle pria de toutes ses forces, croisa les doigts, implora tous les Dieux, même ceux de l'antiquité, pour ne pas que cette furie au maquillage dégoulinant se retrouve dans la même maison qu'elle. Peine perdue. Le choixpeaux l'avait bien rassuré, mais toute l'assurance qu'elle avait gagné s'envolait dès maintenant. Cette folle là, Linnet, était maintenant une serdaigle, et dormirait dans le même dortoir qu'elle. Pour la première fois de sa vie, Sasha songea à dormir avec une arme, ou quelque chose pour la protéger. Non vraiment, c'était injuste. Avec une fille comme elle dans les dortoirs, elle se demandait comment elle, ou même Abigail, feraient pour survivre.

Elle était tellement bouleversée qu'elle ne se préoccupa pas tellement des derniers élèves à répartir. Finalement, la magie, ça pourrait se révéler moins passionnants que ce qu'elle avait pensé.

Après la cérémonie d'intronisation des premières années, la directrice Minerva McGonagall finit par prendre la parole, et annoncer sur un ton solennel la tragique disparition de Septima Vector. Ana, en comédienne émérite, se mordit la lèvre inférieure pour souligner son chagrin, et balaya d'un revers gracieux de la main une larme invisible qui semblait lui perler le coin de l’œil.
Mais très vite, l'Arithmancienne reprit le dessus pour afficher à nouveau un masque digne et autoritaire, mettant fin à ce simulacre de détresse qui n'avait pour but que d'apitoyer les occupants de la table professorale.
Comme prévue auparavant, la future ex-directrice lui donna alors le signal pour adresser un message posthume à la défunte Septima Vector. Nul doute que bon nombre d'élèves devaient être choqués de ne plus voir apparaitre le visage familier de l'ancienne arithmancienne, mais ils allaient devoir s'y faire. C'était elle désormais au commande, et par cet ultime témoignage, elle voulait définitivement tourner la page de Septima, pour ouvrir son propre chapitre.
Ana Sorden n'avait pas réellement aimé l'accueil assez distants des autres professeurs et elle voulait réellement se faire sa place. C'est pourquoi, elle se leva telle une reine, sa robe majestueuse balayant le sol derrière elle.
Pendant un instant, elle fixa la foule immobile d'élève, dans un silence sépulcrale, puis elle prit la parole d'une voix aussi digne qu'empreinte d'émotion.

****

Le nouveau travail de William était officiellement commencé. Les élèves étaient tous dans la Grande Salle, attablés devant leurs assiettes vides, plus ou moins attentif à la répartition des premières années. Du moins, William l'imaginait puisqu'il était dans le couloir attendant que les portes s'ouvrent pour lui. Il sentait le stress monter en lui. Et si les élèves n'applaudissaient que mollement et si un silence de plomb régnait à l'annonce de son nom. Et si les élèves ne l'aimaient pas. Il ne pouvait pas être pire que Rusard cela dit. Le vieux croutons et le paillasson qui lui servait de chat était un affreux bonhomme, doublé d'un crétin. Il espérait ne pas être considéré comme ça. Il espérait qu'il arriverait à se faire respecter un minimum. En fait, il espérait tout un tas de truc.

Les portes de la Grande Salle s'entrouvrirent alors pour le laisser passer. Il laissa un sourire fleurir sur son visage et franchit les lourdes portes. Pour son plus grand plaisir, il vit les élèves applaudir avec enthousiasme. Certain semblait cependant un peu moins heureux de son arrivé, il fit un rapide portrait de ces derniers. Les moins enthousiastes étaient sans doute les plus perturbateurs, il faudrait donc qu'il les surveille d'un peu plus près.

La directrice continua alors son discours, faisant la présentation des nouveaux Préfets-en-Chef. William fut surpris de voir qu'il s'agissait de deux Serpentards. Habituellement, les Préfets-en-Chef étaient de deux maisons différentes. Enfin après tout, si Minerva McGonagall les considérait suffisamment sérieux, qui était-il pour critiquer ses choix ? Il nota mentalement le nom des deux nouveaux élus, Swann Twilfit et Ulrich Keller. Le jeune concierge reconnut aussitôt Swann, il l'avait déjà vu plus d'une fois aux côtés de sa mère, Sheba Twilfit, lors des rassemblements des commerçants du Chemin de Traverse. C'était une jeune fille des plus charmante. Polie et respectueuse. Toujours parfaitement apprêtée, la jeune fille était parfaite en tout point de vue. Elle semblait donc faite pour le poste de Préfète-en-Chef. Bien sûr, Will ne connaissait Swann qu'en dehors de Poudlard, il ne savait donc pas quel genre d'élève, elle était. Peut-être devrait-il quand même faire attention. Quand à Ulrich Keller, et bien, il ne le connaissait pas et son nom ne lui disait pas grand chose. Il examina le jeune homme un instant mais ne trouva rien à lui reprocher, comme Swann, il semblait correct sous tout les aspects. Il serait donc heureux d'apprendre à les connaitre.

Tandis que la directrice continuait son discours, William laissa son regard vagabonder dans la Grande Salle, à la table des Poufsouffles, il aperçut la petite Artémis que Cocaïne avait malencontreusement bousculé. Un instant perplexe, Will fronça les sourcils, pourquoi la gamine était-elle à la tables des Poufsouffles alors qu'elle lui avait affirmé être à Serdaigle ? Lui aurait-elle menti ? C'est vrai que lors de leur rencontre, elle ne semblait pas très à l'aise mais de là à lui mentir. Il faudrait donc qu'il garde un œil sur la demoiselle. Le concierge poussa un soupir, il en avait du monde à surveiller. Son regard se posa alors sur la table des professeurs. Il ne les connaissait pas encore tous, il vit Peter à côté de Chloé Hellsoft, cette dernière était d'ailleurs très belle ce soir. Il avait rencontré la directrice des Gryffondors le matin même et l'avait trouvé très gentille. Il espérait que les autres professeur serait aussi accueillant qu'elle. Enfin pour l'instant ceux qu'il avait rencontré était tous très sympathique. Peter était un homme des plus intéressant et il était sûr qu'ils pourraient devenir amis, il y avait également Charlie Weasley qui était très gentil quoique un peu bizarre mais l'aperçue qu'il en avait vu lui plaisait. La prochaine fois, il lui ramènerait une bouteille de vieux Whisky-pur-feu de sa propre réserve et il la boirait tout les deux, peut-être inviterait-il Peter si ce dernier s'entendait bien avec Charlie. Il ne voulait pas de conflit et autour d'un verre les conflits étaient toujours amplifiés.

Son regard dériva alors sur Rachelle Bloomwood. Rachelle, la jolie Rachelle. Le sourire de William s'agrandit, il faudrait qu'il passe bientôt à l'infirmerie, il devait lui rendre sa monnaie. Il n'avait pas oublié et il espérait que la jolie infirmière ne l'avait pas oublié non plus. Malgré lui ses joues se colorèrent légèrement mais il se reprit aussi vite qu'il put, il aurait l'air malin si dès le premier jour, les élèves commençaient à raconter partout que le concierge avait un faible pour l'infirmière.

Il reporta donc son attention sur Minerva qui souhaitait un bon appétit à l'ensemble de la salle.