La main nouée à celle de Roy, Avalon avait un sourire aux lèvres, signe que ses pensées étaient plus légères après cette longue conversation. Elle se sentait soulagée d’avoir pu aborder sans détour ce qui la préoccupait et d’avoir trouvé chez son mari un soutien indéfectible. Ce soir, ils avaient pris des décisions importantes pour leur famille et pour leur avenir ; des décisions dignes des parents qu’ils aspiraient à être. Et même s’ils se cherchaient encore dans ces nouveaux rôles récemment acquis, Avalon avait le sentiment qu’ils avaient pris le bon chemin.

Une lueur de tendresse et de fierté habitait donc son regard, malgré les mots taquins que Roy et elle s’échangeaient.

Mais cette dimension humoristique s’évapora de leur conversation au moment où il lui demanda de fermer les yeux. Suspicieuse, Avalon s’exécuta mais elle ne put s’empêcher de lancer, avec un sourire :

« C’est peut-être un peu tôt pour me redemander en mariage, non ? »

Et ce fut en effet l’écrin d’une bague que Roy déposa dans sa paume. Avalon ouvrit les yeux, le regard dirigé vers le bijou qui reposait au milieu d’un petit coussin blanc. C’était une bague magnifique, composée d’une perle blanche entourée d’entrelacs dorés qui ressemblaient à des feuilles. Des feuilles d’olivier, précisa Roy, comme le tatouage qu’elle portait dans le dos. Ses yeux s’attardèrent plus longtemps sur l’anneau et déchiffrèrent la date qui était gravée dans l’or. Le 28 février 2012.

Le jour de la naissance d’Alma.

« Oh, elle est parfaite. » commenta Avalon alors que Roy passait la bague autour de son doigt et se penchait pour y déposer un baiser.

Elle attendit qu’il se redresse pour l’inciter à se rapprocher d’elle. Leurs lèvres se trouvèrent en un baiser plus long, chargé de cette tendresse et de cette reconnaissance qu’ils nourrissaient l’un envers l’autre.

« Viens. » souffla-t-elle en se reculant de quelques centimètres. Elle se décala dans son lit pour faire une place à Roy. Il se débarrassa de ses chaussures et s’installa à ses côtés, un bras passés autour de ses épaules. « Je l’adore. » fit Avalon en levant sa main pour contempler la bague qui ornait son doigt. « Merci. » Elle lui vola un nouveau baiser et se blottit contre lui, alors qu’il refermait leur étreinte en appuyant sa tête contre la sienne.

Il se passa un moment de silence, pendant lequel ils savourèrent ce contact après en avoir été privé pendant ces quelques jours où Roy était parti aux Etats-Unis. Et ce moment suspendu se conclut sur une promesse, qu’Avalon fit à voix basse, comme pour préserver le sommeil de leur fille et la douceur du moment :

« Je lui offrirai. Quand elle sera grande, je lui offrirai cette bague. »