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40 weeks [Joséphine/Angus]

Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeMar 30 Mar 2021 - 21:14
23 juin 2011 - Semaine 4


Une semaine plus tôt, Joséphine avait eu l’insolence de se vanter de ne ressentir aucun symptôme. Tous ces maux contres lesquels la médicomage l’avait mise en garde, la fatigue, les nausées, rien. La vie s’était aussitôt chargé de lui faire regretter ces paroles malheureuses. Tout lui était tombé dessus d’un seul coup et les cinq derniers jours avaient été un véritable calvaire. La moindre odeur de nourriture lui donnait envie de vomir et elle se sentait nauséeuse du moment où elle se levait jusqu’à ce qu’elle s’endorme le soir.

Ces symptômes plutôt désagréable avaient au moins eu le mérite de lui faire prendre conscience d’une chose : elle était vraiment enceinte. Elle le savait depuis un mois déjà. Elle avait fait le test, puis sa grossesse avait été confirmée par la médicomage, mais tout était resté plutôt abstrait jusqu’ici. Elle savait qu’elle était enceinte mais elle ne le ressentait pas, et elle avait du mal à appréhender le fait qu’il y avait véritablement un petit être vivant en train de se former à l’intérieur d’elle. Son cerveau avait bien reçu l’information mais jusqu’à la semaine dernière son corps ne semblait pas encore au courant. La nouvelle était depuis visiblement arrivée jusqu’à sa poitrine, qui avait soudainement gagné une bonne taille de bonnet -ce qui aurait pu être un changement plutôt sympathique si ses seins n’avaient pas été extrêmement douloureux. Elle était dans sa quatrième semaine de grossesse et elle ne rentrait déjà plus dans aucun de ses soutiens-gorges. Cela l’inquiétait beaucoup pour la suite.

Elle se surprenait à toucher son ventre en permanence, comme si elle s’attendait à constater un changement ou à sentir quelque chose, même si elle savait parfaitement qu’il était beaucoup trop tôt pour ça. Elle guettait les autres symptômes de sa grossesse avec une certaine curiosité, tout en gardant une certaine distance, comme si elle observait une anatomie qui n’était pas la sienne. Ces derniers temps, son corps lui apparaissait comme un étranger, et elle l’observait changer comme on analyse un sujet d’étude, mi-fascinée mi-effrayée par ce qu’il était capable de faire.

Elle avait conscience de ne pas vivre une grossesse tout à fait traditionnelle et elle se demandait souvent ce que ressentait les femmes enceinte qui avaient désiré leur enfant. Savoir que cet embryon qui vous faisait vomir tous vos repas vous offrirait un jour des fleurs pour la fête des mères rendait-il la chose plus douce ? Est-ce que les maux étaient plus supportables, quand on attendait son bébé avec impatience ? Elle-même n’était pas particulièrement pressée d’arriver au moment de l'accouchement et paradoxalement une part d’elle avait déjà hâte que cela soit terminé.

En attendant, Angus passait la voir toutes les semaines, pour prendre des nouvelles et voir comment la grossesse se déroulait. La danseuse avait eu un peur peur que ces visites soient un peu gênante et qu’ils ne trouvent rien à se dire, mais elle avait vite réalisé que la conversation s’établissait assez naturellement entre eux. Elle devait avouer qu’il était même agréable de pouvoir parler de sa grossesse avec quelqu’un d’autre. La journée touchait à sa fin et elle attendait donc l’arrivée de Milicien, qui l’avait prévenu qu’il passerait en sortant du bureau. Là où il l’avait trouvé rayonnante et débordante d’énergie la semaine précédente, il allait devoir se contenter de ses cernes et de son teint verdâtre cette fois-ci.

"Salut, lança-t-elle en lui ouvrant la porte de son appartement, vêtue d’un short de sport et d’un débardeur qui lui servaient aussi de pyjama, ce qu’il n’était pas censé savoir. Tu vas bien ?"

Elle savait qu’il était plutôt intéressée par sa réponse à cette même question, mais ils pouvaient tout de même se permettre d’échanger quelques politesses.


40 weeks [Joséphine/Angus] Signature-Jo
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeSam 3 Avr 2021 - 8:37
*Papa. *
Un léger sourire étira les lèvres d’Angus à cette pensée qui ne le quittait plus depuis un mois.  Il allait être père. Il avait attendu ce moment depuis tant d’années qu’il avait encore un peu de  mal à réaliser malgré un processus déjà bien engagé : ils avaient reçu la confirmation de la grossesse par le D. Calder quelques semaines après l’insémination artificielle et Joséphine constatait déjà les premiers changements physiques liés à sa future maternité. D’ailleurs, elle n’était pas la seule à avoir remarqué sa nouvelle taille de bonnet puisqu’Angus avait très finement comparé ses seins à deux énormes chaudrons lors de leur rencontre précédente.

Il passait la voir tous les vendredis en fin de journée, après le travail, pour s’assurer qu’elle allait bien et qu’elle n’avait besoin de rien. Pour le moment, elle vivait cette grossesse assez sereinement et ne souffrait d’aucun effet indésirable inhérent à sa condition.  Au contraire, elle semblait même particulièrement en forme et débordante d’énergie et de vie. Angus se félicitait d’avoir écouté son instinct et choisit Joséphine comme mère biologique de son enfant.  Ils discutaient très facilement et sans aucun tabou de tous les aspects de cette grossesse. Joséphine était disposée à répondre aux questions qu’il se posait et elle avait toujours pris le temps de le recevoir longuement lors de ces visites de courtoisie.

Il faut dire qu’il n’avait pas vraiment l’occasion de parler de l’arrivée de son futur bébé avec qui que ce soit. Le D. Calder lui avait conseillé d’attendre la visite contrôle du troisième mois avant d’ébruiter la bonne nouvelle. Mise à part Emma et Melchior personne d’autre n’était au courant, pas même Doreen et,  d’une manière générale, il évitait de trop parler de la grossesse avec Emma. L’arrivée du bébé angoissait la jeune femme- ils avaient eu l’occasion d’en discuter-  alors Angus n’évoquait ces questions que lorsqu’elle lançait elle-même le sujet. Pour le moment, ils s’attachaient surtout à préparer leurs vacances d’été et à profiter de leur vie à deux.  Angus s’efforçait de ne pas trop rabâcher son projet de paternité même s’il devait prendre sur lui pour ne pas tout ramener à ça.
Toutefois n’importe qui d’un tant soit peu observateur aurait pu remarquer quelques changements dans son comportement. Si les déboires des miliciens parents ne l’avaient que moyennement intéressé jusqu’alors, il se surprenait à suivre des conversations qu’il aurait qualifiées de sans grand intérêt auparavant. Par exemple, il était resté longuement en salle de pause mercredi pour écouter Dane parler des Oreillongoules de sa fille cadette. A la cantine, il avait suivi une conversation entre Benedict et Leonard portant sur les modalités d’inscription à la crèche du Ministère… et sur la longue liste d’attente pour obtenir une place ! Il avait pris quelques notes mentales à propos de ce véritable parcours du combattant qui s’apparentait à un Hunger Games pour parents : Beaucoup de candidats, peu d’élus. En tant que parent isolé, il bénéficierait peut-être d’une place prioritaire mais encore devait-il s’en assurer. Il était bon pour un rendez-vous avec le responsable du service, songea-t-il d’un air absent.

« Monsieur. Monsieur. » Insista la voix du koubabier. Angus  sortit de ses pensées pour accorder toute son attention au serveur du petit restaurant de spécialités magiques  de la gastronomie turque. « Votre commande est prête. Deux Koubabs et deux boissons à emporter. »

Le Milicien régla son dû et un sac lévita jusqu’à lui. Il était sorti tard du travail et il avait donc décidé de prendre un (maxi) sandwich chez le meilleur koubabier de Leopoldgrad  pour le manger chez Joséphine. Il en avait même commandé un pour elle après s’être assuré qu’il n’y avait pas de contre-indication et demandé lors de sa commande à ce qu’on lave deux fois les légumes.
Il débarqua donc chez la jeune femme avec son sac sous le bras, impatient de savoir si Joséphine avait constaté de nouveaux changements liés à la grossesse. Il savait bien qu’elle devrait encore attendre plusieurs mois pour sentir le bébé bouger  mais peut-être avait-elle remarqué d’autres indices ?

Le sourire chaleureux du milicien resta toutefois figé sur ses lèvres lorsque la danseuse lui ouvrit. Joséphine l’avait toujours accueilli chez lui en étant apprêtée et maquillée, or aujourd’hui, il n’était pas vraiment sûr qu’elle se soit habillée de la journée. Même si sa tenue laissait supposer qu’elle revenait du sport, son teint verdâtre et ses cernes marquées envoyaient plutôt un message contraire.

« Ca va merci… Et toi ? » Demanda-t-il en refermant la porte derrière lui. Il retint le « T’as une petite mine » qui lui brûlait pourtant les lèvres – Mauvaise idée de balancer ça à une femme en plein dérèglement hormonal- et préféra lever son sac entre eux, J’ai prévu un casse-croute, si ça te dit ! »
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeLun 5 Avr 2021 - 18:33
La surprise d'Angus quand elle lui ouvrit la porte n'échappa pas à Joséphine, qui décida toutefois de faire comme si elle n'avait rien remarqué. Oui, elle avait mauvaise mine, mais cela risquait de durer un peu donc il allait devoir s'habituer. La danseuse était pourtant de nature plutôt coquette, elle avait toujours aimé plaire et se sentir regardée. Elle adorait la mode, le maquillage, et pouvait passer des heures entières à se préparer avant de sortir. Dans d'autres circonstances elle se serait certainement apprêtée avant de recevoir le milicien mais elle avait estimé que la séduction n'avait plus du tout sa place dans leur relation. Il allait la voir prendre quinze kilos de toutes façons, il n'y avait plus de charme à préserver.

C'était une dynamique qui était nouvelle pour elle. Elle n'avait jamais eu d'amis garçons, même si sa relation avec Angus était un peu plus complexe et surement moins durable qu'une amitié. Il y avait presque toujours eu une part de séduction dans ses rapport avec les hommes, même en dehors de son travail, et elle avait longtemps pensé qu'il ne pouvait pas en être autrement. Elle découvrait aujourd'hui qu'une autre forme de relation pouvait exister, et c'était plutôt agréable.

Ce ne fut pas l'expression figée d'Angus qui fit froncer les sourcils à la jeune femme mais une forte odeur de nourriture qui venait lui chatouiller les narines et lui retourner les entrailles. Avant qu'elle n'ait eu le temps de s'interroger sur l'origine de ce fumet, Angus brandit entre eux un sac en carton en affirmant qu'il avait amené un casse croute. Très charmante attention. Et très mauvaise idée.

Prise d'un haut le coeur, Joséphine plaqua sa main sur sa bouche et son nez dans une vaine tentative de se préserver de l'odeur  et se précipita dans sa salle de bain dont elle claque la porte derrière elle. Dans les moments comme celui-ci elle était ravie d'habiter dans un studio de trente mètres carré et de n'avoir que quelques enjambées à faire pour atteindre les toilettes, dans lesquelles elle vomit le peu de choses qu'elle avait dans l'estomac. Un peu étourdie et le souffle court, elle se laissa glisser sur le carrelage de sa salle de bain, le dos appuyé contre la porte.

"Tu peux entrer mais le casse-croute doit rester dehors..." lança-t-elle d'une voix un peu enrouée à l'intention d'Angus.

Une fois la nausée passée, elle se releva doucement en prenant appui sur son lavabo et attrapa sa brosse à dents et son dentifrice pour se rafraichir un peu. Quand elle rouvrit finalement la porte de la salle de bain, elle était un peu pâle mais commençait déjà à se sentir mieux.

"Désolée, s'excusa-t-elle en grimaçant. Voilà les nouvelles de la semaine : les nausées matinales sont arrivées, annonça-t-elle avec un enthousiasme parfaitement ironique. D'ailleurs je ne sais pas pourquoi on appelle ça des nausées matinales parce qu'elles durent du matin au soir."

D'un mouvement de baguette, elle ouvrit les fenêtres de la pièce de vie pour chasser toute odeur de nourriture de son appartement. Elle était devenue ultra-sensible aux odeurs, au point de devoir abandonner son gel douche préféré -senteur vanille- et de ne plus pouvoir manger que des aliments les moins parfumés possible, donc les moins savoureux. Elle ne savait pas exactement combien de temps elle pourrait survivre en ne se nourrissant que de biscottes et de pâtes sans beurre. Le pire étant qu'elle avait régulièrement envie d'avaler tout un plateau de fromages, alors même que cette simple idée lui donnait la nausée et que cela lui était formellement interdit.


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Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeMar 6 Avr 2021 - 7:32
Angus n’eut pas besoin que Joséphine lui explique son mal : il le devina rapidement en la voyant porter ses mains à sa bouche visiblement prise d’un puissant haut le corps : Les fameuses nausées tant redoutées par toutes les femmes enceintes. Elles étaient arrivées.  Angus avait  parcouru ce chapitre entier du livre « Neuf mois pour préparer l’arrivée du bébé. », livre qu’il avait acheté trois semaines plus tôt et qu’il parcourait régulièrement le soir dans son lit, avant de s’endormir en caressant distraitement Accio lové sur ses genoux.  Il savait donc que les nausées n’influaient pas sur la santé du bébé mais qu’elles pouvaient s’avérer particulièrement gênantes pour la maman...

D’ailleurs  Joséphine s’enfuit en courant en direction de la salle d’eau et s’y enferma, l’abandonnant avec son sac en papier sur le pas de la porte. Le milicien déposa le repas sur le vide poche, referma la porte d’entrée derrière lui et   fit quelques pas pour rejoindre la salle de bain.
« Ca va ? » demanda-t-il après avoir toqué sur le battant.

Il approcha son oreille de la porte et un gargouillis assez caractéristique lui indiqua clairement que « non, ça n’allait pas. »

Il hésita à entrer – peut-être qu’elle avait besoin qu’il lui tienne les cheveux ?- mais il se ravisa. Bien qu’il soit le père de son enfant à naitre, ils n’étaient pas en couple et Angus avait encore un peu de mal à trouver sa juste place dans cette drôle d’équation : Il voulait être présent pour Joséphine sans être intrusif… Un équilibre difficile à trouver pour lui. Il avait parfois envie de passer la voir à l’improviste, juste pour s’assurer que tout allait bien ou pour lui faire un petit coucou mais il devait lutter contre sa nature première afin de ne pas se montrer trop envahissant.

"Tu peux entrer mais le casse-croute doit rester dehors..." finit-elle par dire depuis l’intérieur de la salle de bain. Bien sûr, il aurait dû s’en douter, les odeurs de cuisine figuraient parmi la liste des facteurs déclencheurs de nausées.   Gus s’empressa de faire disparaitre les deux koubabs d’un sortilège et lança un sort d’aération qu’il maitrisait plutôt bien – comme quoi, cela pouvait s’avérer utile d’avoir grandi dans une morgue.  

« Tu as besoin de quelque chose ? » demanda-t-il en revenant tout près de la porte close. Un verre d’eau ? Une potion anti-vomitive ? « Tu veux aller t’allonger ? » Il était tout à fait disposé à l’aider mais elle finit par sortir d’elle-même. Angus recula d’un pas pour la laisser respirer. Elle avait le teint pale et les lèvres blanches mais son ton ironique laissait entendre qu’elle allait un peu mieux.

« J’espérais pour toi que tu allais passer à travers… »

Les nausées étaient sans nul doute le trouble le plus fréquent associé aux grossesses mais certaines femmes parvenaient toutefois à y réchapper. Angus espérait que Joséphine n’allait pas les endurer durant neuf mois…

« J’ai lu qu’il fallait fractionner les repas en plusieurs mini collations pour les atténuer, dit-il en la suivant dans la cuisine. Il s’adossa sur un meuble, et posa ses mains sur le plan de travail dans son dos, ça a commencé quand ? »

S’il avait su qu’elle était sujette aux nausées, il n’aurait peut-être pas amené des koubabs en guise de repas. Il aurait opté pour des légumes cuits à la vapeur préparés par le traiteur qui jouxtait le Ministère (même si, il devait l’avouer,  ce menu l’enchantait nettement moins que les deux maxi-sandwichs qui l’attendaient au fond du sac en papier.)

« Tu sais, tu peux me dire quand ça va pas. Ils n’étaient pas obligés de suivre à la lettre leurs rendez-vous hebdomadaires du vendredi soir. Si tu préfères que je passe à un autre moment, je m’adapte. Il haussa brièvement les épaules. Que ce soit parce que tu préfères me voir quand tu es dans de bonnes dispositions ou au contraire quand ce n’est pas trop la forme. »

Joséphine vivait cette grossesse seule, elle le lui avait dit : Elle n’avait pas vraiment de famille et il avait cru comprendre qu’elle s’était éloignée de la personne qu’elle voyait avant de tomber enceinte. Angus  ne tenait pas à ce que ces nausées entament lourdement son morale alors il entendait bien la soutenir de la manière la plus appropriée pour elle.
Joséphine Walker
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeMar 6 Avr 2021 - 13:18
Joséphine s'installa sur une des chaises de la cuisine alors qu'Angus s'appuyait contre le plan de travail, en lui expliquant qu'il fallait fractionner les repas pour atténuer les nausées.

"Ah ? Je ne savais pas, avoua-t-elle. Qu'est-ce qu'ils conseillent de manger ? Elle aurait aimé pouvoir se nourrir d'autre chose que de biscottes sans beurre mais elle redoutait la moindre odeur et n'osait plus rien cuisiner. Ça fait trois ou quatre jours."

Ce n'était pas la première fois qu'elle constatait à quel point Angus était mieux renseigné qu'elle sur la grossesse. Cela devait être assez rare, que ce soit l'homme qui se retrouve à résumer le contenu d'un livre sur la grossesse à la femme enceinte de son enfant, mais il fallait dire que leur configuration n'était pas tout à fait dans la norme. Elle aurait pu se renseigner elle aussi, elle n'avait même que ça à faire, mais elle n'arrivait pas à franchir le pas.

L'enfant qu'elle portait avait beau être génétiquement le sien, elle ne le considérait que comme celui d'Angus. C'était son bébé à lui, elle ne faisait que le garder pendant neuf mois. Un peu comme s'il lui avait confié son chat pendant de longues vacances, même si le mode de garde était sensiblement différent. Elle ne se considérait pas comme une future maman et avait du mal à s'impliquer dans cette grossesse comme elle aurait pu le faire. C'était certainement un moyen de se protéger et de garder un peu de distance, et pour l'instant cela fonctionnait plutôt bien.

Elle laissait donc Angus gérer seul le rôle de futur parent, ce qu'il faisait très bien. Le milicien se montrait d'ailleurs toujours particulièrement prévenant, et le prouva une nouvelle fois en affirmant qu'elle pouvait le solliciter quand cela n'allait pas.

"C'est gentil, le remercia-t-elle avec un sourire. Mais à part les nausées et la fatigue tout va bien, ajouta-t-elle. Malheureusement je n'ai pas trop le calendrier à l'avance, ajouta-t-elle quand il lui proposa de décaler ponctuellement leurs rendez-vous du vendredi si elle préférait le voir quand elle était dans de meilleurs dispositions. J'ai l'impression que mon humeur change plus vite que la météo de Londres, et vraiment je n'ai toujours rien compris au temps ici ! Il pouvait pleuvoir des cordes pendant des heures et faire un soleil radieux dix minute plus tard, c'était assez impressionnant. Le fait de vivre sur une île, certainement. Le vendredi soir c'est très bien, conclut-elle. Mais si tu veux passer à un autre moment n'hésite pas, ton agenda est surement plus rempli que le miens..."

Il avait aussi son travail et son couple à gérer là où elle n'avait... plus rien du tout. Il lui arrivait souvent de se sentir seule depuis le début de cette grossesse. La seule autre personne à savoir qu'elle était enceinte était Ignacio et elle n'osait pas le déranger avec ses maux de grossesse. Elle se surprenait donc à attendre avec impatience les visites d'Angus pour pouvoir en discuter avec lui. C'était généralement un moment plutôt agréable mais il arrivait aussi que la situation du milicien lui rappelle à quel point la sienne était triste. Dans neuf mois il devrait jongler entre un bébé, sa compagne et son métier, et elle se retrouverait encore plus seule qu'elle ne l'était maintenant.

Elle avait pensé profiter de cette grossesse pour faire le point sur sa vie et sur ce qu'elle voulait faire plus tard mais elle n'était pas très avancée. Elle avait commencé à éplucher les petites annonces à la recherche d'une offre d'emploi, pour l'instant sans succès. Et elle commençait à craindre de se retrouver encore à la case départ après son accouchement.


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Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeMer 7 Avr 2021 - 9:44
« Des purées, des légumes cuits, des fruits et d’une manière générale, ce qui te fait envie, énuméra-t-il de tête. Il avait parcourut ce chapitre du livre assez rapidement puisque Joséphine n’était pas sujette aux nausées mais il comptait bien revenir dessus dès ce soir, je t’enverrai une photo de la page en question si ça t’intéresse. » Suggéra-t-il alors.

Il trouvait cela étrange que Joséphine ait enduré cinq jours de nausées sans même chercher à se renseigner sur comment les calmer. Peut-être aurait-il dû lui acheter un exemplaire de « Neuf mois pour préparer l’arrivée du bébé. » ? Ils avaient chiffré ensemble tout un tas de frais annexes qu’Angus avait accepté de prendre en charge – les vêtements de grossesse, les crèmes contre les vergetures ou les potions anti-jambes lourdes- mais ils n’avaient pas prévu de budget «  documentation ».  C’était peut-être une erreur. Même si on trouvait beaucoup d’informations sur les réseaux informagiques, Angus ne jurait que par le sérieux d’un bon livre chaudement recommandé par le vendeur de Fleury et Bott.

Alors certes, certains chapitres n’allaient  pas concerner Joséphine –comme celui sur le choix du meilleur cosy lévitationnel  qu’Angus avait dévoré avant de découvrir les prix exorbitants de  ces petits bijoux techno-magiques dans la vitrine d’Animatus Apparitus, le magasin incontournable en matière d’équipement de bébé. Oui, il était déjà allé regarder  la vitrine -plusieurs fois même- mais il n’avait pas encore poussé la porte, désireux d’attendre le fameux troisième mois. Il était resté  de longues minutes à regarder les équipements, bras croisés sur le torse, casquette visée sur la tête. Les tables à langer, les vêtements de naissance microscopiques, les jouets d’éveil et ce si joli mobile  avec des abraxans qui lui faisait de l’œil depuis le premier jour où il s’était arrêté devant la devanture. Il y avait d’autres objets un peu insolites – comme ce mouche bébé qu’il n’était pas vraiment pressé d’essayer- et Gus avait dû lutter pour ne pas pénétrer dans l’établissement pour en faire le tour…

Bon, il attendrait le deuxième mois de grossesse … qui commençait… la semaine prochaine, décida-t-il en faisant complètement fi du calendrier.  De toute manière,  Animatus Apparitus vendait surement « Neuf mois pour préparer l’arrivée du bébé. », Angus avait donc une bonne raison d’aller y faire un tour. C’était pour Joséphine.

Sa décision était prise : Il irait acheter son livre et il l’apporterait à Joséphine dans la foulée puisqu’elle venait de lui donner l’autorisation de passer quand il voulait.

« Ok, super. » répondit-il avec un sourire, « Et sinon, à part les nausées, rien de neuf cette semaine ? Il l’interrogea du regard soudainement plus sérieux «  Pas de …» -De saignements vaginaux, allez un petit effort, Angus,  tu peux le dire- « …D’autres trucs chelous ? »

Il y avait aussi un long chapitre sur cet aspect de la grossesse qui était surement une des plus grandes sources d’inquiétude d’Angus tant il craignait  une éventuelle  fausse-couche. Il savait que sa mère en avait fait une avant de les avoir, lui et Doreen.
 
Si avant que Joséphine soit enceinte il se sentait prêt à accueillir ce coup du sort avec une certaine fatalité – cela arrivait très souvent, à beaucoup de femmes, plus qu’on ne le pensait- il devait admettre que cette perspective le préoccupait réellement. Les hommes avaient soi-disant plus de mal que les femmes à créer un lien avec le bébé avant sa naissance et pourtant Angus se sentait déjà complètement en phase avec ce petit être en devenir qui grandissait dans le ventre de Joséphine.

Et une chose était sûre, il ne voulait pas le perdre.

Soucieux de chasser ces pensées parasites de son esprit, Angus décida d’aiguiller la conversation vers un sujet moins anxiogène pour lui.

« Tu as trouvé le temps de faire des trucs pour toi ces derniers jours ? »
Joséphine Walker
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeDim 11 Avr 2021 - 9:13
"Je veux bien, merci !" répondit-elle avec un sourire quand Angus proposa de lui envoyer la page de son livre sur la grossesse qui concernait les nausées.

Joséphine n'avait pas ressenti l'envie de se documenter sur la grossesse pour l'instant, mais les chapitres concernant les symptômes du premier trimestre pouvaient effectivement s'avérer utiles. Elle avait le sentiment, peut-être à tort, que moins elle en savait et moins elle s'impliquait, plus les choses seraient facile. Elle avait tellement entendu dire que les mamans commençaient à créer des liens avec leur bébé dès les premières semaines de grossesse qu'elle faisait tout pour éviter que cela se produise. Elle n'avait même pas envie de connaitre les différentes étapes du développement, ni de savoir à quoi le bébé ressemblait, quelle taille il faisait pour l'instant, comment il évoluait. Elle avait bien conscience qu'elle ne pourrait pas éternellement se contenter de suivre cette grossesse de loin, comme s'il s'agissait de celle de sa voisine de palier, mais pour l'instant cela lui convenait. Chaque chose en son temps.

Angus retrouva un ton plus sérieux alors qu'il l'interrogeait au sujet d'autres désagrément potentiels, ou "truc chelous", comme il le formulait si bien. Elle ne le sentait pas particulièrement à l'aise sur le sujet, mais inquiet aussi et elle le rassura d'un sourire.

"Mises à part les nausées tout va bien, assura-t-elle. Je suis juste très fatiguée, je n'ai jamais passé autant de temps au lit. Pas pour dormir en tout cas. Hum... J'ai surtout dormi, pour l'instant, répondit-elle quand il lui demanda si elle avait eu le temps de faire des choses pour elle. Il faudrait que je me penche un peu sur ma recherche de boulot, mais je n'avance pas tellement de ce côté là."

Elle ponctua sa phrase d'un haussement d'épaules fataliste. Elle savait qu'elle n'avait pas vraiment le CV idéal. Celui-ci ne mentionnait évidement pas ses activités dans l'Aile Ouest, mais elle était obligée d'y faire figurer son poste de danseuse aux Folies -seul métier qu'elle avait exercé en Angleterre- et les gens faisaient assez vite le lien. Le fait que la plupart des danseuses du cabaret fassent des "extras" était un des secrets les moins bien gardés de Bristol. Elle avait conscience que sa reconversion risquait d'être très compliquée. Une ancienne prostituée enceinte n'était pas vraiment la candidate idéale aux yeux des recruteurs.

Au delà de ça, elle n'avait encore aucune idée précise de ce qu'elle voulait faire. Elle aimait le milieu du spectacle, et elle aurait aimé continuer de faire de la scène mais elle arrivait à un âge où ce genre de projet ne pouvaient être que du court-terme. Dans quelques années elle serait déjà considérée trop vieille pour une danseuse de cabaret. C'était un monde cruel à bien des égards. Et un monde dont elle aurait bien aimé s'éloigner un peu, mais qui était tout ce qu'elle connaissait. Elle constatait avec amertume qu'elle manquait cruellement d'imagination quand il s'agissait de se redéfinir en dehors de ce qu'elle avait été jusqu'à présent.

Peu désireuse de s'étendre sur le sujet, la jeune femme préféra revenir sur ce qui les intéressait tout les deux, à savoir le suivi de cette grossesse.

"Quand est le prochain rendez-vous avec le Docteur Calder ? Elle avait noté la date sur un bout de papier la dernière fois, qu'elle avait perdu. Cette fois-ci elle attrapa son Pear posé sur la table et déverrouilla l'application Agenda pour y noter le rendez-vous. Tu voudras connaitre le sexe du bébé, quand tu pourras ?" s'enquit-elle avec curiosité, même si elle savait qu'il faudrait encore attendre plusieurs mois avant d'en avoir la possibilité.

Elle-même aurait préféré ne pas savoir, pour ne pas pouvoir imaginer l'enfant qu'il serait, mais le choix appartenait à Angus.


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Angus Rice
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeDim 11 Avr 2021 - 12:09
Mise à part les nausées et la fatigue, Joséphine n’avait rien constaté d’anormal. Les effets qu’elle ressentait étaient  récurrents chez beaucoup de femmes lors des premiers mois de grossesse et Angus fut rassuré par la réponse qu’elle lui fit.

Pas de trucs chelous donc, au contraire, Joséphine prenait le temps pour se reposer et se ménager. Angus n’en attendait pas davantage. Il devait avouer qu’il aurait été un peu plus stressé de la savoir à courir les castings pour retrouver un job de danseuse. Elle était surement encore en mesure de pratiquer son art  puisque son corps n’avait pas tellement changé -si l’on ne tenait pas compte de son nouveau tour de poitrine, bien sûr-  mais ce dernier ne l’empêchait surement pas d’esquisser quelques pas de danse en  talons hauts.

D’ici quelques mois, il en serait peut-être autrement mais Angus se garda de tout commentaire. Joséphine vivait comme elle l’entendait et il n’avait pas son mot à dire sur la manière dont elle gérait ses projets d’avenir ou de reconversion. Tant qu’elle faisait tout pour garantir la santé du bébé, il n’en demandait pas plus et le reste ne le regardait pas vraiment.

« C’est le 15 juillet. » répondit-il lorsqu’elle lui demanda quant avait lieu le prochain rendez-vous avec le docteur Calder. Il se souvenait précisément de la date car il avait programmé une petite semaine de vacances avec Emma du 16 au 23, dès le lendemain de la visite contrôle. Leur fameuse semaine en amoureux dans les îles anglo-normandes. Angus était impatient de profiter de ce petit break avec sa chérie mais il voulait partir l’esprit léger et il espérait que la gynécomage ne lui annoncerait pas de mauvaise nouvelle.

Le milicien remisa ces pensées dans un coin de son esprit  - cela ne servait à rien de se tourmenter l’esprit par anticipation- et préféra répondre à  Joséphine qui lui demandait  s’il voulait connaitre le sexe du bébé.

« Bien sûr. » dit-il sans une once d’hésitation. «  Mais je ne pense pas qu’on pourra le savoir lors de la prochaine visite contrôle, ajouta-t-il en tirant une chaise pour s’attabler en face de Joséphine,  C’est trop tôt. » Du moins, c’est ce que disait sa nouvelle bible  " Neuf mois pour préparer l’arrivée du bébé. "  Angus laissa fleurir un sourire sur ses lèvres en s’imaginant découvrir le sexe de son futur enfant. Il s’adossa sur son siège  et coinça ses deux mains derrière sa tête. « J’aimerais bien que ce soit un petit mec, avoua-t-il alors, subitement prompt à la confidence. Il risqua un regard en direction de Joséphine et ajouta, Je sais que ça se fait pas trop et qu’il vaut mieux dire que quelque soit le sexe du bébé on sera heureux – ce qui était totalement vrai le concernant- mais je pense que je saurais mieux m’y prendre avec un garçon. »

Peut-être qu’il se trompait mais il avait l’impression qu’élever un garçon serait plus facile pour lui qu’une fille. En tant que parent isolé, il savait qu’il allait devoir jouer à la fois le rôle de la maman et du papa. Vu comment il avait des difficultés  à parler de saignements vaginaux à Joséphine il  s’imaginait assez mal évoquer l’existence des règles avec sa future fille. Non, décidément, il se sentirait plus à l’aise avec un petit gars. Ça, il connaissait, il maitrisait, alors qu’une nana : C’était plus compliqué.

Angus ne fit pas l’affront à Joséphine de lui demander sa préférence car il estimait cette question particulièrement déplacée. Elle avait accepté de porter cet enfant pendant neuf mois mais tout ce qui intervenait après la naissance ne la concernait pas vraiment. Pour ne pas dire, pas du tout.
Pourtant, elle était la seule autre personne directement concernée par l’arrivée de ce bébé et avec qui le milicien pouvait discuter plutôt librement de ces souhaits et de ses projets.

Il voyait bien qu’Emma vivait cette naissance future  comme une menace pour leur couple alors il essayait de ne pas trop évoquer ce sujet lorsqu’ils étaient tous les deux. Sa compagne avait besoin de temps pour se faire à l’idée qu’il allait être père et Angus ne voulait pas trop brusquer les choses…

Etrangement, les conversations autour de la naissance  semblaient plus aisées avec Joséphine même si elle était vouée à quitter la vie du bébé dès qu’elle l’aurait mi au monde.

« En plus, je n’ai pas vraiment d’idées de prénom pour une fille, reprit le milicien après quelques instants de silence,  Alors que pour un garçon, j’en ai plein. »  Il avait déjà un répertoire rempli de prénoms irlandais masculins qu’il comptait bien énumérer, si tant est que Joséphine soit intéressée…


27 juin 2011

Angus frappa à la porte de l’appartement de Joséphine tout en espérant qu’elle soit chez elle. Il n’était pas attendu mais comme elle le  lui avait dit quelques jours plus tôt, il pouvait passer à l’improviste. Il avait donc profité de sa longue pause-déjeuner pour venir lui dire bonjour après avoir fait quelques emplettes à Leopoldgrad.

« Salut ! claironna-t-il lorsqu’elle ouvrit la porte. Il leva les deux mains en l’air de part et d’autre de son visage comme si elle l’avait mi en joue, Promis je n’amène pas de Koubabs aujourd’hui, lança-t-il joyeusement. Il tenait pourtant un sac en papier entre les mains, par contre… je t’ai pris ça. »  D’un geste, il sortit du sac un exemplaire encore empaqueté de "Neuf mois pour préparer l’arrivée du bébé."   «  Tu vas être incollable sur les nausées et sur tout un tas d’autres trucs ! » Diabète gestationnel, infections urinaires, vergetures, impressions de jambes lourdes et autres joyeusetés. Il lui tendit le bouquin tout en restant sur le pas de la porte. « Je veux pas te déranger plus. » En vérité, il avait très envie qu’elle l’invite au café.  Il avait craqué sur des petits pyjamas de naissance au magasin et il rêvait de pouvoir les montrer à quelqu’un qui partagerait un tant soit peu son enthousiasme et son excitation.
Joséphine Walker
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeVen 16 Avr 2021 - 8:35
Joséphine boudait son assiette depuis déjà plusieurs minutes. Elle avait avalé quelques fourchettes de purée de carottes avant d'être prise de nausée et attendait maintenant que ça passe, sans succès. Elle abandonna finalement l'idée de finir son déjeuner et se leva pour débarrasser la table. La sonnerie de sa porte la fit alors sursauter et manqua de lui faire lâcher son assiette. La danseuse fronça les sourcils, elle n'attendait personne et n'avait pas pour habitude de recevoir beaucoup de visites improvisées.

Elle entrouvrit à peine la porte pour jeter un regard dans le couloir et se détendit immédiatement en reconnaissant Angus. Elle était un peu surprise de le trouver là -était-on déjà vendredi ? Elle perdait la notion du temps- mais accueillit d'un sourire sa blague sur le dîner particulièrement odorant qu'il avait ramené la dernière fois. Le simple fait de l'évoquer lui soulevait l'estomac.

Elle resta un instant stupéfaite quand le milicien lui tendit un exemplaire "Neuf mois pour préparer l'arrivée de bébé." Elle s'était tenue volontairement éloignée des livres de grossesse jusqu'à présent. Elle mentirait si elle disait qu'elle n'avait jamais été jeté un oeil dans ce rayon de la librairie de l'avenue Dalhiatus, mais elle avait toujours reposé assez vite les ouvrages après avoir commencé à les feuilleter. Ils étaient tous destinés aux futurs parents, ce qu'elle n'était pas. Elle n'avait pas envie de lire des textes qui la qualifiaient de "maman", ce qu'elle n'était pas non plus, mais il n'existait visiblement pas encore de manuel de grossesse à l'attention des mères porteuses.

"Merci beaucoup, répondit-elle toutefois avec un sourire un peu forcé, c'est gentil. Et je commence déjà à acquérir pas mal d'expérience pratique sur le sujet ! ajouta-t-elle en références à ses nausées, qui ne se calmaient pas. Tu as le temps pour un café ?"

Elle imaginait au vu de l'heure que le milicien était passé la voir pendant sa pause déjeuner et aurait compris qu'il ne puisse pas s'attarder mais il accepta son invitation et elle s'effaça pour le laisser entrer.

"En fait est-ce que je peux te proposer un thé plutôt ? s'inquiéta-t-elle en se dirigeant vers la cuisine. Je ne supporte plus l'odeur du café -et elle n'avait aucune envie de rejouer l'épisode de la dernière fois. Ou une bière ? Ce n'est pas moi qui vais les boire..." Il restait quelques bouteilles au fond de son frigo, qu'elle gardait pour les éventuels visiteurs.

Joséphine cherchait surtout à s'occuper les mains et à se détourner d'Angus pendant quelques minutes. Elle était un peu déstabilisée de se retrouver si vite face au milicien qu'elle n'attendait pas avant plusieurs jours. Elle était ravie d'avoir un peu de compagnie mais elle avait récemment eu une vision concernant le bébé et n'avait pas pris le temps de réfléchir à comment l'annoncer à Angus, ni même de se demander s'il aurait envie qu'elle le fasse. Le plus simple aurait certainement été de lui poser directement la question mais elle savait qu'il était un peu tard pour ça. Aucun futur parent ne résisterait à l'envie d'apprendre quelque chose au sujet de leur futur enfant.

C'était un garçon. Elle l'avait vu, ou plutôt entendu d'ailleurs. La vision, très brève, était arrivée la veille alors qu'elle sortait de la douche et s'enveloppait dans sa serviette. Elle avait distinctement senti quelque chose d'un peu froid glisser sur son vente et une voix féminine annoncer que c'était un garçon. En soit, c'était une bonne nouvelle, et elle était certaine qu'Angus serait heureux, mais peut-être préférait-il l'apprendre de façon "traditionnelle", à l'occasion d'un rendez-vous avec le Dr. Calder. Elle-même s'était senti étonnement soulagée. Elle n'élèverait pas cet enfant et n'avait exprimé aucune préférence concernant son sexe, mais si elle avait du choisir, elle aurait préféré un garçon aussi. Elle se serait trop inquiété pour une fille. Elle aurait eu peur que sa fille reproduise les mêmes erreurs que les siennes, se retrouve dans le même milieu. Elle savait que ces risques existaient aussi pour les garçons mais elle avait, peut-être à tort, l'impression que la vie pouvait être particulièrement dure avec les filles.

Cela lui fait un peu bizarre, de pouvoir penser au bébé en disant "il", et pas comme un genre soit-disant neutre mais comme pour désigner un être masculin. De "quelque chose", le bébé dans son ventre était soudainement devenu "quelqu'un", un petit garçon qui deviendra un jour un homme.

"J'ai des nouvelles, annonça-t-elle en déposant sur la table une tasse de thé pour Angus et une infusion pour elle -pas de théine pour les femmes enceinte. De bonnes nouvelles, précise-t-elle aussitôt, mais un peu spéciales... Ce n'était pas vraiment le format de nouvelles auxquelles Angus devait s'attendre. J'ai eu une vision, concernant le bébé. Je sais si c'est une fille ou un garçon."


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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeSam 17 Avr 2021 - 10:47
« Un thé c’est très bien. » répondit Angus en pénétrant chez Joséphine. Même s’il refusait rarement une bière, il évitait tout de même de boire de l’alcool pendant le service. Il suivit la jeune femme jusqu’à la cuisine en observant furtivement l’appartement. Habituellement, il était toujours attendu lorsqu’il venait, cette visite à l’improviste lui permettait de voir si Joséphine menait vraiment la vie qu’elle lui décrivait tous les vendredis. Déformation professionnelle oblige : En tant qu’enquêteur, il savait qu’il n’y avait rien de mieux qu’une visite impromptue pour en savoir davantage sur quelqu’un.

Il ne lui fallut guère plus de quelques secondes pour être rassuré. L’appartement était propre et rangé et il avait visiblement interrompu Joséphine en plein débarrassage de son repas de midi. Son assiette remplie de purée de carotte – alimentation tout à fait saine-  trônait encore près de l’évier. Un verre d’eau. Pas de vin rouge ou de cigarette, rien qui puisse nuire à la santé du bébé. Bien. Le milicien accrocha un sourire sur ses lèvres tandis que Joséphine s’afférait devant le fourneau.

« Même les légumes ne passent pas ? »
demanda-t-il en désignant du menton l’assiette à peine entamée. Il devait tout de même veiller à ce qu’elle se nourrisse un peu pour éviter l'amoindrissement des apports nutritionnels, Si ton poids stagne trop ou si tu maigris je demanderai un rendez-vous auprès du docteur Calder. » Dit-il en tirant une chaise pour s’attabler.

Mieux valait consulter un spécialiste que de laisser la situation s’envenimer.

"J'ai des nouvelles. » révéla alors Joséphine en posant devant lui une tasse de thé.
« Des nouvelles de ? Du docteur? » S’étonna Angus ; Il n’était pas contre l’idée que Joséphine aille consulter seule – au contraire, si elle en ressentait le besoin, il ne s’y opposait absolument pas- mais il était un peu étonné qu’elle ait fait cette démarche seule.
En effet, il était toujours celui qui lui rappelait les dates des rendez-vous mensuels ou des échographies. Il gérait tout  le suivi médical et administratif de la grossesse quand Joséphine s’appliquait à honorer la tache qui lui avait été confiée : Porter le bébé. Ni plus, ni moins. Elle s’acquittait parfaitement de ses engagements et semblait mener le mode de vie adéquat sans outrepasser le rôle qui était le sien si bien qu’Angus fut réellement surpris à l’idée qu’elle ait pris  une initiative dans cette grossesse.

« De bonnes nouvelles, précisa-t-elle, mais un peu spéciales... »
« Allez. Vas-y, crache le morceau. » L’encouragea-t-il en dodelinant de la tête pour raccourcir ce moment qui s’éternisait dans le temps.

Comme souvent Angus montrait une certaine impatience. Il n’appréciait guère qu’on tourne autour du pot pour lui faire une annonce. Il préférait de loin le choc peut-être brutal d’une révélation directe à ces tergiversations préliminaires. Même s’il s’agissait d’une soi-disant bonne nouvelle, lui seul pouvait en juger mais les mots de Joséphine le laissèrent littéralement  sans voix. Elle avait eu une vision concernant le bébé. Une vision ! Il s’attendait à ce qu’elle apporte des précisions mais, en vraie reine du suspense, elle n’ajouta rien d’autre au fait qu’elle connaissait déjà le sexe de l’enfant.

« Et ? » demanda Angus après un bref silence que la jeune femme ne combla pas, « Tu sais que je veux savoir alors dis-le: Fille ou garçon ? »ajouta-t-il avant de brusquement se rétracter. «  Non, non. Attends. » Il leva la main entre eux pour contrecarrer son propre ton insistant et se donner un instant de réflexion.

Bien sûr son premier reflexe était de savoir, coûte que coûte, mais il ne devait pas s’emballer et risquer une terrible désillusion. Avant toute chose il devait s’assurer que Joséphine ne se méprenait pas sur sa vision. Il ne remettait pas en doute l’apparition en elle-même mais plutôt, l’interprétation.
En effet, Angus s’était renseigné sur les dons de voyance suite aux révélations de Joséphine lors de leur premier rendez-vous. Il en avait parlé au D. Calder, seul à seul,  craignant de transmettre une malédiction à son futur enfant s’il choisissait l’ex-danseuse comme mère-porteuse.

Le docteur lui avait expliqué qu’il existait plusieurs types de profils extralucides – plus ou moins visionnaires- mais  qu’il s’agissait d’un gène sorcier récessif. Leur enfant à naitre ne serait peut-être pas porteur, et quand bien même il le fût, il existait de fortes chances pour que ses facultés soient moins développées que celles de Joséphine.

Pour le médicomage, l’extra lucidité n’était ni un don, ni une malédiction. Tout dépendait de la personnalité du voyant et de la manière dont il apprivoisait ces facultés. Quand Angus avait posé l’innocente question «  Est-ce que les visions se produisent obligatoirement ? » Le  docteur Calder avait assuré qu’elles étaient inéluctables mais que, parfois, le voyant pouvait se tromper dans l’interprétation qu’il en faisait. Un peu comme les prophéties en somme.

« Qu’est-ce que tu as vu exactement ? demanda-t-il donc. Un nouveau né ? Un ou une adulte ?  Est-ce que tu es sûre qu’il s’agissait de notre enfant ? Enfin, je veux dire, du mien, corrigea-t-il conscient que la formulation était un peu maladroite,  et pas d’un autre enfant  que tu aurais dans le futur avec une personne différente ? »
Joséphine Walker
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeMer 21 Avr 2021 - 7:49
L'impatience et l'excitation d'Angus faisaient plaisir à voir, et Joséphine se surprit à sourire face à ses questions pressantes. Il était plutôt agréable d'avoir la certitude que son annonce serait accueillie comme une bonne nouvelle. Cela ne lui arrivait malheureusement pas souvent, ses visions ayant tendance à se concentrer sur des évènements plutôt négatifs, en général. Elle profitait donc un peu de la situation et devait avouer qu'elle prenait un certain plaisir à faire durer le suspens. Elle s'apprêtait enfin à lui répondre mais à peine avait-elle ouvert la bouche que le milicien l'arrêtait en levant une main entre eux.

Joséphine fronça les sourcils, surprise par ce changement de ton soudain. L'empressement du futur père avait laissé place à une hésitation prudente qu'elle pouvait comprendre. Il avait besoin d'être sûr qu'elle ne lui racontait pas n'importe quoi avant de prendre ce qu'elle lui disait pour acquis. Elle avait envie de lui répondre qu'elle n'aurait jamais pris le risque de lui donner de faux espoirs, mais savait qu'ils ne se connaissaient pas assez pour qu'elle puisse lui demander de lui faire confiance aveuglément. Il avait besoin d'élément un peu plus concrets que sa seule promesse d'honnêteté pour être convaincu, et elle ne pouvait pas lui en vouloir d'accueillir ses prédictions avec un peu de méfiance.

Joséphine ne put s'empêcher de grimacer quand il évoqua la possibilité que sa vision concerne un potentiel futur enfant qu'elle aurait avec quelqu'un d'autre.

"Je n'espère vraiment, vraiment pas qu'il y aura un autre enfant, commença-t-elle. Je n'en veux pas, rappela-t-elle. Je suis sûre que c'était ce bébé, affirma-t-elle avant de se reprendre, rattrapée par le doute. Enfin, disons 99,90% sûre."

Elle ne pouvait pas écarter la possibilité qu'elle puisse se tromper. Il y avait toujours le risque d'une mauvaise lecture ou d'une fausse interprétation, mais ses visions étaient particulièrement claires depuis son séjour forcé à Skye et elle avait confiance en ses capacités. Suffisamment confiance pour les partager sans risque avec Angus, mais pas assez pour prétendre détenir la vérité absolue. Elle voulait bien se ménager 0,10% de marge d'erreur.  

"Je n'ai pas vu grand chose, poursuivit-elle. Mais j'ai entendu la voix du Dr. Calder qui annonçait que c'était... Elle s'interrompit en se rappelant que la question d'Angus visait d'abord à vérifier le sérieux de sa vision avant d'en connaitre le contenu. Qui annonçait le sexe du bébé, et j'ai entendu ta réaction aussi. Réaction plutôt enthousiaste d'ailleurs. Donc soit il s'agissait bien de l'annonce du sexe de ce bébé, soit je vais effectivement avoir un autre enfant dans le futur avec une personne différente et tu seras avec moi lors de l'échographie. Elle ponctua sa phrase d'un sourire amusé, même si concrètement cette perspective n'avait rien de très drôle. Les probabilités me font pencher pour la première option, mais je vous laisse trancher, monsieur l'inspecteur."

Elle était à peu près certaine qu'il n'est pas exactement inspecteur mais elle n'y connaissait rien aux différents grades de la Milice. Quoiqu'il en soit, Angus avait désormais toutes les cartes en mains, et c'était à lui de décider s'il voulait se fier à cette vision ou non. Elle espérait vraiment qu'il accepterait qu'elle lui révèle l'information, parce que maintenant qu'elle connaissait le sexe du bébé, elle avait envie de pouvoir partager cette nouvelle avec quelqu'un. En plus elle savait qu'il serait content, puisque c'était la préférence qu'il avait exprimé lors de leur dernière rencontre, et elle avait hâte de le voir se réjouir d'avoir un petit garçon.


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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeMer 21 Avr 2021 - 9:12
Angus ne voulait pas se précipiter. Bien sûr il crevait d’envie de connaitre le sexe du bébé mais il tenait à s’assurer que Joséphine n’avait pas mésinterprété sa vision. Malgré les doutes évidents d’Angus, elle resta formelle : il s’agissait bien de son enfant à lui. Elle en était sûre, du moins à 99.9%.

« C’est très précis. » Souffla Angus avec un sourire.

Il n’était toutefois pas encore complètement convaincu. Pour en avoir discuté avec le D. Calder, il savait que les visions pouvaient être floues et sibyllines mais il avait besoin d’un peu plus de détails qu’un simple pourcentage de certitude, aussi élevé soit-il.

Accoudé sur la table de la cuisine, il passait sa main dans sa barbe d’un air pensif lorsque Joséphine décida d’apporter quelques compléments d’information. Il leva les yeux vers elle et l’écouta en silence tandis qu’elle expliquait l’avoir entendu réagir à l’annonce du D. Calder. Sa voix, son enfant. Effectivement, vu sous cet angle cela paraissait tout à fait logique. Joséphine se fendit même d’une boutade qui dérida quelque peu le milicien soucieux. Il laissa échapper un bref rire.
Pour le coup, il voulait bien la croire : il n’y avait aucune raison pour qu’il soit présent lors du suivi d’une future grossesse de Joséphine, à moins d’y être directement impliqué bien sûr. Mais cela semblait relativement peu probable.

Comme toujours face à un dilemme, Angus se livra à une brève introspection, pesant le pour et le contre.

Il lui faudrait attendre sept semaines de gestation pour connaitre le sexe de l’enfant lors de l’échographie – il l’avait lu dans sa bible- , et encore, seulement si le bébé acceptait de dévoiler ses organes lors de l’examen. Il pouvait très bien tomber sur un fœtus pudique ( ou têtu) tournant résolument le dos à l’échographe. Il s’agissait toutefois d’un examen scientifiquement fiable contrairement à une vision basée sur la libre interprétation de Joséphine.  Interprétation qui semblait toutefois particulièrement limpide et à laquelle il était difficile de trouver des contre-arguments…
Fort de cet exercice d’appréciation, Angus se rendit compte qu’il connaissait déjà la réponse à son dilemme : Il voulait savoir. Il n’allait pas pouvoir rester dans l’ignorance alors que Joséphine détenait visiblement cette information capitale. L’attente allait le ronger et il allait finir par débarquer chez elle au milieu de la nuit pour obtenir une réponse à sa question.

Fille ou garçon ? Les deux options tournaient dans sa tête. Bien sûr, il avait sa préférence mais il se sentait capable d’accueillir n’importe quelle nouvelle avec plaisir.  Il s’agissait de son futur bébé après tout, cette simple perspective le rendait déjà particulièrement heureux et impatient d’en savoir plus.

« Ok. » dit-il après un bref instant de silence. Il plaça ses mains en prière devant sa bouche et s’accouda sur la table. Le moment était venu.
Il chercha le regard de Joséphine.

«  Je suis prêt. Vas-y, dis-le moi. »
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeMer 21 Avr 2021 - 13:42
Angus mourrait d’envie de savoir, cela se voyait à sa façon de triturer sa barbe et à son attitude nerveuse. Joséphine lui laissa toutefois les quelques secondes de réflexion nécessaires pour qu’il mette ses doutes de côté et parvienne lui aussi à cette conclusion. Elle se demandait comment elle aurait réagi, si elle avait été dans sa position. Elle ne projetait pas d’avoir d’enfant, comme elle le lui avait rappelé, mais cette grossesse la forçait à se poser des questions auxquelles elle ne s’était jamais confrontée avant. Si elle avait attendu un enfant, aurait-elle aimé connaitre son sexe ? Elle avait tendance à croire que oui, et savait que ses facultés de voyance lui auraient certainement gâché la surprise de toute façon.  

Un sourire triomphant éclaira le visage de la jeune femme quand il lui donna enfin le feu vert pour lui révéler le sexe de son futur bébé.

« Si j’avais su que tu venais j’aurais acheté un truc rose ou bleu. Même si elle était pour que les petites filles s’habillent aussi en bleu et les petits garçons en rose, les stéréotypes avaient la vie dure. Il faut faire ça bien ! »

De plus en plus de futures parents faisaient de la révélation du sexe de leur enfant un véritable évènement mondain. Joséphine ne comprenait pas vraiment l’intérêt d’inviter des dizaines de personnes à partager un moment qu’elle estimait être réservé aux futurs parents, mais elle trouvait l’idée de marquer le coup de façon spéciale plutôt mignonne. Angus n’avait pas de futur co-parent avec qui partager cette révélation mais il avait malgré tout le droit de vivre un moment spécial. Malheureusement elle n’avait pas eu le temps d’acheter un petit pyjama bleu ou un body avec inscrit « Daddy’s boy », ils allaient devoir faire sans.

Elle se contenta donc de frapper le bord de la table du bout des doigts pour simuler un roulement de tambours.

« C’est…  Elle avait consciente que chaque seconde d’attente était certainement une véritable torture et ne marqua qu’un bref instant de pause avant la révélation finale. Un garçon. »

Elle savait que le milicien serait ravi de cette nouvelle, lui qui avait affirmé qu’il saurait mieux s’y prendre avec un « petit mec ». Joséphine était certaine qu’il se serait très bien débrouillé avec une petite fille aussi, mais elle l’imaginait en effet plus facilement assister aux match de Wizball du dimanche après-midi qu’aux cours de danse classique du samedi matin, bien qu’encore une fois, une fille puisse très bien jouer au Wizball.

L’ex-danseuse se souvenait également des aveux du futur papa concernant ses idées de prénoms, dont il manquait cruellement pour une fille, mais pas pour un garçon.

« Tu vas commencer à pouvoir faire du tri dans ta liste de prénoms… »

Elle ne savait pas s’il avait déjà une préférence et n’osa pas lui demander. C’était certainement une information qu’il garderait pour lui jusqu’à la naissance, et qui ne la concernait pas. Elle sentait toutefois qu’il lui serait difficile de se désintéresser complètement de ce qui constituerait l’identité du bébé qui grandissait en elle. [/color]


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Angus Rice
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeMer 21 Avr 2021 - 16:35
Angus était concentré, parfaitement prêt pour accueillir cette nouvelle qui s’apprêtait à bouleverser sa future existence : fille ou garçon ? Dans quelques secondes à peine, il saurait. Mais c’était sans compter sur Joséphine. Elle  entendait bien faire durer un peu le suspense et imposer son propre rythme. Angus fut quelque peu étonné de l’entendre dire  qu’il fallait faire les choses bien. Ah, vraiment ? Il était d’accord sur le principe mais il ne s’attendait pas à une telle attention venant d’elle. Elle n’était pas obligée mais elle tenait à rendre ce moment un peu spécial et elle décida d’improviser un  adorable roulement de tambours sur le bord de la table. Angus lui était reconnaissant de prendre la pleine mesure de ce moment et de mettre en scène – avec les moyens du bord- cette annonce.

« C’est… »
« C’eeest… » Répéta-il comme pour l’encourager à parler. Il n’en pouvait plus d’attendre même si ce moment s’apparentait à une douce torture.
« Un garçon. »

Un garçon. La réaction d’Angus fut immédiate et raisonna telle une explosion de joie dans la cuisine.
« Un garçon !! » répéta-t-il, bras écartés, en projetant le poids de son corps sur les pieds arrière de son siège, « Je vais avoir une garçon !!!! »  Une expression béate se lisait sur ses traits. Il irradiait littéralement d’un pur bonheur même si, visiblement, il n’en revenait pas.  «  Oh bordel ! » Angus posa ses deux énormes paluches sur son crane et se mit à rire en regardant Joséphine. Un rire un peu nerveux, à la fois incrédule et heureux. « Je vais avoir un p’tit gars. » répétait-il comme pour se convaincre lui-même.

C’était exactement ce dont il avait toujours rêvé. Il ne comptait plus le nombre de fois où il s’était imaginé père d’un petit garçon. Il avait fantasmé tant de situations avec son fils qu’il lui était impossible de toutes les lister : Bricoler ensemble,  lui apprendre à monter un abraxan, l’amener déjeuner au pub – comme un fier irlandais- et lui commander une grenadine dans une pinte.  Des petites choses futiles mais auxquelles il s’était accrochées ces dernières années, au fur et à mesure que son désir de paternité grandissait. Puis il avait décidé d’avoir cet enfant. Il avait œuvré pendant plusieurs mois pour mettre ce projet sur pieds. Il avait même fini par embaucher une femme uniquement dans ce but. Jusqu’à aujourd’hui, il n’avait eu aucune surprise dans cette grossesse dont il avait géré méthodiquement tous les aspects, toutes les étapes. Or, Joséphine venait de lui apprendre la première et surement la meilleure des nouvelles.

«  Je… C’est…Whaou… »
Une deuxième émotion le saisissait à présent. Quelque chose de plus profond et d’authentique qui le submergeait et lui humidifiait un peu les yeux malgré son large sourire. « Mon père va être très content. » finit-il par dire. Allez quoi… Il n’allait quand même pas se mettre à pleurer dans la cuisine de Joséphine qu’il connaissait à peine. Le milicien prit une inspiration et décida de ne pas trop laisser de place à cette vive émotion qui lui serrait la gorge.  Au lieu de ça, il  afficha son plus grand sourire, on ne peut plus sincère malgré ses yeux rougis.  « Un p’tit Rice. »

Cela pouvait sans doute sembler stupide mais Angus était très fier  que son patronyme ne se perde pas et il mettait sa main au feudeymon que Declan allait être ravi lui aussi.

« Tu vas commencer à pouvoir faire du tri dans ta liste de prénoms… »
Angus se mit à rire.
« Oui, tu as l’art de régler mes problèmes ! »  Il n’aurait plus besoin de chercher un prénom féminin maintenant.

«En tout cas, je suis content que ce soit toi qui m’ais appris cette nouvelle. »
reprit-il avec plus de sérieux sans toutefois se départir de son air heureux.  Maintenant qu’il savait, il était persuadé d’avoir fait le bon choix, non seulement pour lui, mais aussi pour son futur fils. «  Je pense que ce sera un événement important pour son histoire personnelle. »  Il baissa les yeux sur le ventre de Joséphine.

Car bien évidemment, Angus raconterait à son fiston cette précieuse anecdote. Il lui dirait que sa mère biologique avait su, avant tout le monde. Que même si elle ne partageait pas sa vie aujourd'hui, elle avait été la première à connaitre cet aspect là de sa personne. On ne pourrait pas le lui enlever. Il lui expliquerait  qu’elle avait fait le choix  de rendre cette annonce un peu singulière aux yeux d'Angus.

Il lui raconterait le roulement de tambours sur le bois de la table.

Car malgré les lourdes démarches administratives liées à la GPA, malgré le contrat régissant les engagements d'Angus et de Joséphine l'un envers l'autre, les rendez-vous à jours et heures fixes qui manquaient cruellement de poésie,  il existait toutefois  un peu de beauté et d'authenticité dans l'histoire de sa conception.

Poussé par un réel sentiment de gratitude, Angus se leva de son siège pour s’approcher de Joséphine. Il s’arrêta devant elle et écarta les bras : «  Je peux ? » demanda-t-il en tout bien tout honneur.

Il voulait juste la remercier d'une étreinte pour cet inestimable cadeau qu'elle venait de lui faire.
Joséphine Walker
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeSam 24 Avr 2021 - 8:47
La joie d'Angus était communicative, et il était impossible de ne pas sourire avec lui. Joséphine avait l'impression de partager un peu de son bonheur alors qu'il accueillait la nouvelle avec un sourire béat. Elle avait rarement fait autant d'effet avec l'annonce d'une vision et ne regrettait pas d'avoir choisi de la partager avec le futur père. Elle se demandait toutefois s'il en serait de même avec les autres visions qu'elle pourrait potentiellement avoir pendant sa grossesse. Si elle apercevait malgré elle des morceaux de l'avenir de cet enfant, devait-elle les révéler à Angus ou lui laisser la surprise ? C'était des questions qu'il leur faudrait définitivement aborder mais elle décida que ce n'était pas le bon moment ; elle ne voulait pas gâcher le bonheur du futur papa.

"Je suis contente pour toi, affirma-t-elle avec un sourire sincère. Pour vous." ajouta-t-elle en baissant les yeux sur son ventre encore plat pour inclure le futur bébé.

Le ton d'Angus devint soudain plus sérieux alors qu'il prenait la pleine mesure de cette annonce. Joséphine fut surprise par son émotion et se retrouva prise au dépourvu face à ses yeux humides. Elle fut soudainement envahie par une puissante mélancolie. Elle n'avait eu aucun mal à participer à la joie du milicien un instant plus tôt mais elle se sentait maintenant en décalage complet avec lui. Elle n'avait rien ressenti de comparable quand elle avait appris la sexe du bébé. Cette découverte lui avait apporté un vague soulagement et lui avait arraché un sourire en pensant à la réaction d'Angus, mais aucune émotion aussi intense que celle du futur papa. Ce qui était parfaitement normal, parce que ce n'était pas son enfant à elle, mais pendant un instant elle s'était laissée embarquer dans le moment en oubliant sa place.

Cet instant était passé, et elle était de nouveau parfaitement conscience du rôle qui était le sien et de la nécessité de garder un minimum de distance avec cet enfant à naitre. Mais elle avait de plus en plus de mal à trouver instinctivement les limites qu'elle devait s'imposer pour ne pas trop s'impliquer émotionnellement. L'exercice était plus difficile qu'elle ne l'aurait cru, et elle réalisait à quel point il pouvait être difficile de maintenir un équilibre et de trouver sa place dans cette drôle d'histoire de vie.

Elle renvoya un sourire un peu vacillant à Angus quand il affirma qu'il était content d'avoir appris la nouvelle de cette façon. Elle sentit son coeur se serrer légèrement quand il ajouta que ça serait un évènement important de l'histoire de ce futur petit-garçon. Elle était là, sa place. Elle serait une partie de son histoire. Une toute petite partie même, mais pas la moins importante. Et elle saurait s'en contenter. Elle n'avait jamais voulu plus et n'en voulait toujours pas.

Joséphine chassa ces réflexions de son esprit et hocha la tête avec un sourire quand Angus s'approche d'elle en écartant les bras. Elle se leva à son tour et lui tendit les bras elle aussi.

"Profites-en tant que tu peux encore faire le tour de moi avec tes bras !" Ce qui ne serait certainement plus le cas quand elle aurait pris quinze kilos.

L'étreinte du milicien lui apporta un réconfort dont elle ne savait même pas avoir besoin et elle se sentait apaisée quand elle s'écarta finalement de lui. Elle remarqua alors un sac en carton par terre qui avait du se renverser quand Angus s'était levé de sa chaise. Elle crut un instant que c'était le sac dans lequel il lui avait apporté le livre sur la grossesse, mais il n'a pas l'air d'être vide.

"Attention, tu as fait tomber ton sac." fit-elle remarquer alors qu'ils reprenaient leur place autour de la table de la cuisine.


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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeDim 25 Avr 2021 - 11:47
Angus referma ses bras autour des épaules de Joséphine et lui tapota doucement les omoplates dans une étreinte presque fraternelle. Il était vraiment très heureux et il flottait littéralement au dessus du sol,  sur son petit nuage de bonheur extatique. Il avait envie d’envoyer un message immédiat à Melchior et à Emma pour les informer de cette bonne nouvelle mais il décida d’attendre d’avoir quitté l’appartement de Joséphine pour le faire.  Il voulait faire durer ce moment encore quelques instants.
La blague de la danseuse le fit rire et il relâcha finalement son étreinte avant de s’éloigner d’elle.

« T’en fais pas un peu trop, là ? » Il voulait bien qu’elle prenne quelques kilos mais pas au point de devenir un véritable bibendum. Il désigna du regard  le livre qu’il lui avait acheté et ajouta, Il y a un chapitre entier sur comment maitriser sa prise de poids pendant la grossesse. Si ça t’intéresse. » Chapitre qu’Angus n’avait pas lu…mais qu’il aurait peut-être du. Il fêtait un peu trop son bonheur en ce moment avec des apéros et autres gourmandises.

D’ailleurs, il reporta son regard sur la tasse fumante qui trônait sur la table et afficha une vague moue, finalement, je préférerai une bière, si ça ne t’embête pas…. J’ai quelque chose à fêter ! Il n’allait quand même pas honorer cette annonce  avec un thé.  C’était mal le connaitre… Je le boirai après, promit-il toutefois en s’appuyant sur le meuble de la cuisine.

Ce fut à cet instant que Joséphine remarqua que  le sac en papier dans lequel il avait rangé ses bodys était tombé au sol. Angus se pencha pour le ramasser et le posa sur ses genoux après s’être rassis à sa place à table.

« C’est justement des achats pour le bébé, expliqua-t-il avec enthousiasme. Il ouvrit le sac en kraft et plongea sa main à l’intérieur pour en sortir un adorable body taille naissance qu’il positionna juste devant lui, comme si sa grosse tête sortait de l’encolure, C’est mignon hein ? »

Il prit la pause tout sourire durant quelques secondes avant de retourner le vêtement vers lui. Il le tint alors  à bout de bras pour l’observer d’un air conquis. « Je l’imagine déjà dedans. »

Il visualisait sans mal un nouveau né gigotant dans son petit body. Tout devenait plus clair maintenant qu’il connaissait le sexe de l’enfant. La décoration de la chambre, les vêtements, les jeux… Angus ne pouvait pas le nier, cette annonce le rassurait tout particulièrement. Il aurait été heureux d’avoir une fille mais, il le savait, cette issue l’aurait rendu un peu plus anxieux. Là, il se sentait étonnamment confiant, comme s’il allait pouvoir affronter cette vie de parent isolé plus sereinement.

Sans se départir de son sourire, il replia soigneusement le body pour le remettre dans son sac qu’il accrocha au dossier de son siège. Il attrapa la bière que Joséphine lui avait servie et leva sa bouteille entre eux.
« A la santé de mon futur fils ! » clama-t-il avant de boire une longue gorgée. La meilleure blonde de toute sa vie, incontestablement. Il laissa échapper un «  Aah  » de gorge appréciateur après avoir claqué des lèvres.

« Et sinon, quand est-ce que tu as eu la vision ? demanda-t-il à Joséphine en tenant toujours la bière fraiche dans sa main, ça fait longtemps que tu sais ? »

Il s’était un peu documenté sur le don de voyance mais cela restait de la théorie pure et dure. Il avait lu quelques articles sur son pear et avait posé plusieurs questions au D. Calder. Mais  c’était bien la première fois qu’il était confronté à une vision le concernant  directement…et peut-être pas la dernière.  Si son fils était porteur du gène, il risquait de développer les mêmes compétences que sa mère biologique.

«  A quel âge, as- tu découvert ton don ? » s’enquit-il alors avec un peu plus de sérieux.
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeMer 28 Avr 2021 - 8:43
Joséphine se promit intérieurement de lire le chapitre de "Neufs mois pour préparer l'arrivée de bébé" consacré à la prise de poids. Elle trouvait quelque chose de libératoire au fait de pouvoir disposer de son corps comme elle l'entendait après des années passées à surveiller la moindre altération de son apparence, mais elle préférait quand même limiter les dégâts autant que possible, et espérait pouvoir retrouver sa silhouette rapidement après son accouchement, même si elle se préparait déjà mentalement à ce que cela prenne plus de temps qu'elle ne le souhaitait.

Elle se dirigea vers le coin cuisine pour servir une bière à Angus -les circonstances appelaient effectivement à quelque chose de plus festif qu'une tasse de thé !- et remarqua au passage que le sac en carton ramené par le milicien s'était renversé. Ce dernier en sortit alors un minuscule body avec une inscription qui arracha un sourire à la danseuse. On lui avait offert un t-shirt "Fuck me I'm French" en guise de blague pour un anniversaire quelques années plus tôt, ils auraient fait la paire.

Une partie d'elle ne demandait qu'à s'extasier sur la taille minuscule du body, mais la partie raisonnable de son cerveau la mettait en garde contre ces pulsions. Elle n'avait pas forcément envie de s'imaginer un adorable nouveau-né dans ce body alors qu'elle n'aurait surement jamais l'occasion de le voir porté. Pour elle l'aventure s'arrêterait après la naissance, et il lui paraissait plus sain de ne pas trop se projeter la vie du bébé après ça.

"Ça te va comme un gant ! se contenta-t-elle de répondre avec un sourire amusé en lui tendant une bouteille de Gobière. Tu ne m'en veux pas de ne pas t'accompagner... Elle devrait se contenter de son infusion de plante pour célébrer la bonne nouvelle. A ton futur fils !" répéta-t-elle en levant sa tasse encore fumante entre eux.

Joséphine ne fut pas mécontente de voir la conversation s'éloigner des vêtements de nouveaux-nés pour se concentrer sur sa vision.

"Hier matin, répondit-elle. J'ai hésité à t'appeler mais je n'étais pas sûre que tu voudrais l'apprendre comme ça. Elle était finalement contente d'avoir attendu la prochaine visite d'Angus, il aurait été dommage de faire cette annonce par Pear. Je devais avoir sept ou huit ans, poursuivit-elle quand il l'interrogea sur son don de voyance. Je pense que j'ai eu des visions avant ça mais que je ne les avais pas identifiées comme telles. Pendant l'enfance elles arrivaient surtout pendant mon sommeil, j'ai du apprendre à faire la différence entre les simples rêves et les visions, mais le ressenti est assez différent, quand on a l'habitude." Elle ne se trompait plus sur l'identification de ses visions depuis longtemps.

Joséphine ne pouvait pas s'empêcher de se demander si le bébé hériterait de ce don de double-vue. Elle ne lui souhaitait pas. C'était un pouvoir extrêmement utile et très puissant si on apprenait à le maitriser, mais il venait avec son lot de responsabilités et une charge mentale qui pouvaient être difficile à porter. Elle se demandait parfois si sa vie aurait été différente, si elle n'avait pas eu le troisième oeil. Elle n'avait pas l'impression d'avoir souvent basé ses choix sur le contenu de ses visions, mais elle ne pouvait pas dire que ce n'était jamais arrivé. Est-ce que cela l'avait aidé ou desservi ? C'était difficile à dire, mais cela lui avait certainement valu quelques situations délicates.

"Si jamais j'avais d'autres visions concernant le bébé, reprit-elle justement. Qu'est-ce que tu voudrais savoir et qu'est-ce que tu préfèrerais que je garde secret ?"

Elle savait que ce n'était pas une question facile mais il lui paraissait important d'avoir cette conversation maintenant plutôt qu'après une éventuelle nouvelle vision concernant la vie du bébé. Il était assez probable que cela se produise, ses visions concernaient généralement les personnes dont elle était proche et ce bébé était en train de se développer à l'intérieur d'elle-même, aussi préférait-elle anticiper dès à présent.


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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeDim 2 Mai 2021 - 14:34
Angus sirotait sa bière et écoutait les explications de Joséphine au sujet de son don de double-vue. Elle avait toujours porté cette faculté en elle, même durant sa prime enfance, expliquait-elle. Ils avaient déjà eu l’occasion de parler  de son don avant qu’elle ne soit enceinte  mais c’était la première fois qu’une vision concernait directement Angus et son fils.

Or, le milicien prenait la pleine mesure de ce que cette faculté sous-entendait et du poids qu’elle pouvait représenter.

A travers l’histoire personnelle de Joséphine et ses récits d'enfance,  Angus cherchait à s’armer pour sa potentielle future mission de père : Elever un éventuel enfant voyant.

En tant que parent, il allait devoir  préparer son fils à recevoir le plus sereinement possible des visions, l’aider à appréhender cette faculté et  l’accompagner vers l’acceptation de ce don - si jamais il venait à se manifester, évidemment. Rien n’était moins sûr mais Gus devait se tenir prêt, au cas où.

Il se demandait justement comment Joséphine avait géré cet aspect de son existence, notamment dans sa jeunesse. Est-ce que ses parents l’avaient aidé à accepter ses compétences divinatoires ? Se sentait-elle seule face à une vision ? Préférait-elle en parler ou les garder pour elle ?

Angus avait beaucoup d’interrogations en tête mais Joséphine le devança avec une question qui le prit de court et le laissa pensif durant de longues secondes. Voudrait-il connaitre le contenu des futures visions les concernant, lui ou le bébé ? Il sentait qu’il ne devait pas répondre à l’emporte pièce – comme trop souvent- et prendre le temps de la réflexion si bien qu’il ne répondit pas immédiatement.


«  A vrai dire, je n’y ai pas du tout réfléchi. »
Il disait surtout cela  pour faire patienter la danseuse. «  C’est une question compliquée. »

Angus  esquissa un mince sourire tout en évaluant les différents scénarios.
Evidemment, il avait très envie de savoir. Si Joséphine détenait la moindre information sur son enfant, il voulait la connaitre.  Il était porté par le même élan qui l’avait poussé à inciter Joséphine à lui révéler le sexe du bébé.

Mais il savait aussi que toutes les visions ne seraient peut-être pas aussi agréables à entendre que celle-ci. La vie n’était pas faite que de bonnes nouvelles.  Que se passerait-il si Joséphine était le témoin indirect d’une tragédie les concernant, lui ou le bébé ?

Angus grattait de son index l’étiquette de sa bière.  Son front s’était strié de petites rides qui dessinaient sur son visage une expression difficilement déchiffrable, mi- soucieuse, mi- concentrée.
Il était plongé dans ses pensées depuis plusieurs minutes lorsqu’il reprit la parole.

« Avant de te répondre, j’ai quelques questions, si ça t’embête pas. » Il releva les yeux de son étiquette. « Est-ce que tu as déjà vu des accidents ou la mort de quelqu’un lors d’une vision ? » Angus chercha le regard de Joséphine. «  Si tu préfères ne pas me répondre, je comprendrais. C’est plutôt intime comme sujet. » Et particulièrement délicat compte-tenu du fait qu'il était parfaitement conscient de la culpabilité que devait engendrer ces prémonitions malheureusement irrémédiables.
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeJeu 6 Mai 2021 - 8:16
Joséphine laissa à Angus le temps de la réflexion et but lentement une gorgée de tisane encore brulante. Le milicien semblait réellement préoccupé par le sujet, et elle ne résista pas à l'envie de se plier à l'exercice elle aussi. Elle ne voulait pas d'enfant mais si elle avait du en avoir un, et si on lui avait laissé le choix, elle aurait préféré ne rien savoir. Elle savait aussi à quel point il était difficile de résister à la curiosité quand on savait que l'information était disponible, c'était pour cela qu'elle préférait poser la question maintenant, avant une autre vision. Si c'était le choix d'Angus, elle était prête à garder même l'existence de ses visions pour elle. Ce dernier lui expliqua avoir quelques questions à lui poser avant de pouvoir prendre cette décision et elle l'invita d'un hochement de tête à poursuivre.

Il voulait savoir si elle avait déjà prédit des accidents ou la mort de quelqu'un. Ce n'était pas un sujet que Joséphine aimait aborder d'habitude, pour des raisons assez évidentes, et elle pouvait compter sur les doigts de sa main les personnes à qui elle s'était confiée à ce propos. Dans d'autres circonstances elle aurait certainement évacué rapidement cette question, mais elle sentait que cette fois-ci c'était important. Il s'agissait d'informer le père d'un enfant qui, peut-être, aurait à affronter les mêmes situations au cours de sa vie. Si le fils d'Angus développait des capacités de voyance, elle ne serait pas là pour l'accompagner et l'aider à appréhender ce don. La seule chose qu'elle pouvait faire pour lui, c'était avoir cette conversation avec son père.

"Non, ça va, c'est important que tu saches, si jamais..." répondit-elle simplement quand il affirma qu'il comprendrait qu'elle ne veuille pas en parler.

Joséphine réalisa pour la première fois que cela devait être difficile, d'élever un enfant voyant, et soulever beaucoup de questions. Elle repensait à son propre père et était forcée d'admettre qu'il n'avait jamais été aussi prévenant qu'Angus l'était déjà pour son enfant à naître. Il avait payé très cher un spécialiste pour qu'il leur confirme son don de voyance -un diagnostic assez évident- puis l'avait félicitée à chacune de ses visions comme s'il s'agissait d'une prouesse quelconque. Sa soeur jouait du violon, et elle voyait l'avenir, chacune son truc.

Les premières fois où elle avait eu des visions angoissantes ou préoccupantes, il avait maladroitement tenté de la rassurer en lui affirmant qu'elle devait se tromper, que cela n'arriverait pas. Il ne s'était jamais beaucoup renseigné sur le sujet, il n'y connaissait rien, il avait certainement fait de son mieux, mais elle avait rapidement arrêté de lui en parler. Plus elle y repensait plus elle réalisait à quel point son père l'avait laissé gérer ça toute seule. Il n'avait pas vraiment été à la hauteur, sur ce point là comme sur tant d'autres, mais elle faisait confiance à Angus pour faire mieux, si l'occasion se présentait. Le simple fait qu'il s'inquiète déjà de cette hypothèse, alors même que son fils n'était pas encore né et qu'il avait encore moins manifesté le moindre don de voyance, prouvait à quel point il avait l'intention d'être présent pour lui. Il avait simplement besoin des connaissances nécessaires et Joséphine était prête à partager tout ce qu'elle savait, même si cela revenait à aborder des sujets intimes, et un peu douloureux.

"J'ai déjà prédit la mort de quelqu'un, deux fois. Trois fois si on comptait James Smith, mais elle ne l'avait pas exactement vu en train de mourir, et elle était déjà au courant de ce qui l'attendait, elle estimait que cela ne comptait pas. J'avais seize ans la première fois, poursuivit-elle en baissant les yeux sur sa tasse de thé, le regard vague. J'ai vu mon petit-ami de l'époque se faire tuer. Elle avait la gorgée nouée, comme chaque fois qu'elle évoquait Camille, même vingt ans plus tard. Je l'ai prévenu évidement, mais il ne m'a pas crue. Je n'en ai parlé à personne d'autre, à l'époque, avoua-t-elle. Mais je crois que... peut-être que j'aurais voulu pouvoir le faire."

Elle s'était souvent demandé, depuis, si les choses auraient été différentes si elle avait été directement confronter Constantine ou si elle avait alerté son père et les parents de Camille. Elle savait toutefois que cela n'aurait rien changé au résultat, les visions étaient inévitables. Mais est-ce que cela aurait rendu les choses plus faciles pour elle ?

"C'est le plus dur, quand les gens ne te croient pas."

C'était le plus difficile à gérer face à ce genre de visions désagréables, la solitude face au déni des autres, et l'impuissance face à l'inévitable.


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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeLun 10 Mai 2021 - 19:48
"Non, ça va, c'est important que tu saches, si jamais..."

Si jamais Joséphine avait transmis son don à leur enfant.

Angus tenait à se préparer au mieux pour faire face à ce cas de figure. Il avait choisi une voyante comme mère porteuse en toute connaissance de cause, ce n’était pas pour laisser son fils se débrouiller seul avec des facultés extra-lucides. Le milicien voulait être en mesure d’épauler son enfant le cas échéant et lui apporter le soutien indéfectible dont il allait peut-être avoir besoin.
Cela commençait par se renseigner sur les visions potentiellement observables par un voyant. Angus avait pu apprécier la joie procurée par une vision positive, il se demandait maintenant quel était le revers de la médaille. Car il en existait forcément un : Bonheur intense, horreur absolue. Joséphine ne tarda pas à lever le voile sur l’aspect le plus éprouvant de son don qui glaça le sang du milicien. Par deux fois, elle avait été confrontée à une vision de mort. La première à l’âge de seize ans avait mis en scène le décès de son petit-ami.

« Oh bordel. Le milicien posa une main devant sa bouche avant d’étirer sa barbe vers le bas, Je suis vraiment désolé Joséphine. »

Il savait que les événements remontaient à plus de seize ans mais Angus était réellement peiné pour elle. Personne ne méritait d’être le témoin par anticipation du décès de son amoureux. Personne.  Evidemment, le petit-ami en question ne l’avait pas crue et Angus devinait sans mal l’issue de cette histoire dramatique. L’amoureux était parti conformément à la prédiction sans que Joséphine ne puisse empêcher quoique ce soit. Scénario terrible.

Forcément, Angus ne pouvait pas s’empêcher de transposer cette expérience à son propre vécu. Que se passerait-il si Joséphine prédisait sa mort ou pire, celle de son fils ? Voudrait-il être tenu au courant de cette vision ? Préférerait-il vivre dans une douce ignorance ?

Il y avait incontestablement quelque chose de tentant et de rassurant  au fait de pouvoir se préserver de ces funestes visions. Contrairement à Joséphine, Angus avait le choix. Un véritable privilège en soit. Il n’était pas obligé de subir ou d’organiser sa vie en fonction des prédictions. Il lui suffisait de dire à Joséphine qu’il ne voulait rien savoir et il savait qu’elle respecterait son voeu.  Elle ne ferait plus partie de son existence dans quelques mois, il n’avait pas à s’imposer le fardeau que pouvait représenter son don. Elle était adulte et Angus ne doutait pas du fait qu’elle parviendrait à gérer seule d’éventuelle prémonition le concernant.

Il pouvait encore se protéger, se ménager mais il ressentait une pointe de culpabilité à cette idée. Il avait promis à Joséphine de gérer tous les aspects découlant de la grossesse : Des frais de médicomages aux achats de vêtements.  Il s’était engagé à être présent et à lui faciliter ces neufs mois.  

Bien que la situation soit complexe et qu’elle n’ait rien de romantique, ils avaient décidé de faire cet enfants ensemble, tous les deux. Joséphine lui apportait la plus belle chose qui soit et il estimait qu’il devait être à la hauteur de son investissement. Elle donnait de sa personne, il devait en faire autant et ne pas se contenter de mettre la main au porte monnaie…
 
"C'est le plus dur, quand les gens ne te croient pas."

Angus hocha la tête en se promettant mentalement de ne jamais remettre la parole de son enfant en doute.

« Je ne te demande pas comment l’histoire s’est terminée. » Il esquissa un sourire triste et arracha l’étiquette de sa bière humidifiée par la condensation avant de reprendre. « Ni ce qui s’est passé pour ta deuxième prédiction. » L’autre avait dû subir le même sort que le petit- ami.

«  Mais si jamais tu as une autre vision concernant le bébé ou moi-même – quelle qu’elle soit- insista-t-il,  je crois que je voudrais que tu m’en parles… En fait, j’en suis sûr : Je veux que tu me le dises.»

Il chercha le regard de Joséphine.

« Je sais que je ne pourrai rien y changer mais au moins tu ne seras pas seule à porter ça sur tes épaules. Tu portes déjà le bébé dans ton ventre c’est bien assez suffisant non ? Il sourit pour détendre un peu l’atmosphère sans toutefois être pleinement serein face à cet engagement qu’il venait de prendre. Angus avait beaucoup de mal à se résigner face à des annonces supposées inéluctables. Il les niait avec force et vigueur. Il suffisait de voir comment il avait réagi à l’annonce de la maladie de Leonard pour savoir que ce n’était pas dans sa nature d’accepter quoique ce soit sur parole. Pourtant, il voulait bien essayer de prendre des engagements pour le futur  dès aujourd’hui, Ca m’entrainera si jamais tu transmets ton don à notre enfant.  Je serai un peu préparé pour faire face à ce genre d’annonce, bonne ou mauvaise. » Il gratouilla sa barbe, signe qu’il n’était pas encore très à l’aise avec l’idée, «  je vais tout faire pour réagir du mieux que possible à tes éventuelles visions mais ne m’en veux pas  trop si je manque de délicatesse ou de tact. J'ai compris que je ne dois pas remettre en doute ta parole mais je me connais, il va falloir que je travaille beaucoup sur moi. Il n’acceptait toujours pas le cancer de Léonard et les pronostics des médecins, autant vous dire qu’il n’était pas vraiment prêt pour entendre le récit d’un malheur impactant son fils, Mais promis, je ferai des efforts. Et je veux que tu saches que tu peux tout me dire… » Son sourire se fit amical «  Enfin, surtout le tirage gagnant du loto. »

Il n’avait pas envie de voir s’éterniser la conversation sur les aspects négatifs du don de voyance. Maintenant qu’il connaissait cette éventualité Angus allait prendre le temps de l’apprivoiser sans chercher à se torturer l’esprit durant des heures. Il préférait se concentrer sur des aspects plus positifs présentement pour ne pas se tourmenter inutilement.

« Et du coup à quel moment la voyance t’a vraiment servie dans la vie ? »
Joséphine Walker
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeMer 26 Mai 2021 - 8:16
Joséphine ne répondit rien quand Angus suggéra que ses deux prédictions de mort s'étaient certainement terminées de la même façon. Ce n'était pas tout à fait vrai. La dernière fois qu'elle avait vérifié, Léopold Marchebank était encore bien vivant -mais ce n'était certainement qu'une question de temps. On échappait pas à ce genre de présages.

Alors même qu'elle venait de lui parler des visions les plus difficiles qu'elle ait eu au cours de sa vie, Angus affirma que quoiqu'elle apprenne au sujet de son fils, il voulait le savoir. Joséphine était  peu surprise par sa réponse, elle-même avait déjà trop souffert de connaitre des mauvaises nouvelles en avance et aurait probablement choisi de rester dans l'ignorance si elle avait pu. Son étonnement devait se lire sur son visage et le milicien justifia son choix en expliquant qu'elle n'aurait pas à porter seule le fardeau de la vérité. Elle était réellement touchée de constater qu'il faisait en partie ce choix par solidarité avec elle. C'était la première fois que quelqu'un lui témoignait autant de soutient face à ses visions. Il ajouta que cela l'entrainerait à faire face à des prédictions, si jamais son fils héritait de son dos. Il était déjà bien mieux préparé que son père à elle ne l'avait jamais été. Elle aurait aimé avoir une personne aussi informée et bienveillante auprès d'elle quand elle était jeune et qu'elle essayait d'appréhender ce pouvoir.

Elle laissé échapper un bref éclat de rire quand il la prévint qu'il ne fera peut-être pas toujours preuve de tact -elle n'en attendait pas moins de la part de quelqu'un qui avait récemment comparé sa poitrine à deux énormes chaudrons. Son sourire s'adoucit quand il affirma qu'elle pouvait tout lui dire et, malgré ses mises en garde, elle avait la certitude qu'il saurait réagir, quoiqu'elle ait à lui annoncer à l'avenir.

"Merci beaucoup."

Visiblement peu désireux de s'attarder sur le sujet des présages de morts et autres aspects désagréable du troisième oeil, le milicien cherchait désormais à savoir comment son don de voyance lui avait été utile dans la vie. Joséphine s'accorda un instant pour réfléchir, elle ne se rappelait d'aucune vision qui aurait changé positivement le cours de sa vie. Elle fronça légèrement les sourcils, un peu contrariée, alors qu'elle réalisait que ses visions les plus marquantes, celles qui avaient laissé une empreinte indélébile dans sa mémoire, étaient principalement des visions négatives. Elle voulait toutefois convaincre Angus qu'il y avait aussi des bons côtés à être voyant, et se rassurer elle-même par la même occasion.

"Cela ne m'a jamais permis de gagner au loto, commença-t-elle néanmoins en englobant les trente mètres carré de son studio d'un geste de la main, comme une preuve de sa fortune inexistante. Mais ça m'a rapporté un peu d'argent, à une époque. Pas mal d'argent même, dont la majeure partie était toutefois tombée dans les poches de son proxénète de beau-frère. Les gens peuvent payer cher pour connaitre leur avenir, surtout quand ils peuvent avoir la voyante avec. Inutile de se cacher, étant donné les circonstances de leur première rencontre, Angus savait très bien qu'elle avait fait commerce de son corps. Fut un temps ou elle avait aussi vendu ses prédictions. Mais il faut être vraiment doué, pour pouvoir avoir autant de visions, et je ne l'étais pas assez. Il lui avait fallu une consommation quotidienne de Mona Lisa et une bonne dose de mensonges pour pouvoir tenir le rythme. Mais je pense qu'un très bon voyant doit pouvoir gagner sa vie avec son don."

Joséphine avait, comme souvent, immédiatement pensé à l'aspect financier, mais ce n'était pas le seul avantage à posséder le don de voyance. Le troisième oeil l'avait aussi aidé de façon plus discrète, sous la forme de petits coups de pouce de temps en temps, d'indices de ce qui l'attendait. Elle avait parfois choisi des les ignorer, mais cela lui avait aussi permis d'échapper à certains problèmes. Et elle avait beau savoir que l'avenir était écrit et que l'on ne pouvait pas en changer le cours, elle avait l'impression que certaines de ses visions lui avait épargné quelques mésaventures.

"Je pense que ça m'a aussi permis d'éviter certains problèmes, reprit-elle en posant ses deux mains autours de sa tasse encore chaude. Je n'ai pas toujours vécu dans le plus strict respect des lois, avoua-t-elle avec un regard entendu. En tant qu'ancienne prostituée aujourd'hui mère-porteuse, ce n'était rien de le dire. Et j'ai toujours échappé aux contrôles, un peu par hasard."

Un hasard qui n'en était surement pas un. Sa soeur lui en voulait toujours de ne pas l'avoir prévenu de la descente de la police magique dans leur cabaret à Berlin, et d'avoir pris sa soirée à la dernière minute juste ce jour-là. Joséphine avait soutenu que ce n'était qu'une coïncidence -et elle y croyait à l'époque- mais avec le temps elle avait finit par admettre qu'il était fort possible qu'elle ait effectivement eu une vision et qu'elle l'ait aussi vite oublié. Elle était défoncée la moitié du temps, à l'époque, et inventait des dizaines de fausses prédictions par soir pour répondre à ses clients. Elle avait très bien pu se perdre entre les mensonges et la réalité.

"Mais avec un père milicien il ne devrait pas avoir besoin de ça, conclut-elle avec un sourire. J'espère que tu n'en feras pas un hors-la-loi !"

Le fils d'Angus avait été conçu en dehors de tout cadre légal, c'était une expérience suffisante avec l'interdit et elle espérait qu'elle ne lui transmettrait pas son aptitude à faire de très mauvais choix de carrière.


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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeSam 29 Mai 2021 - 9:14
Son fils ne serait peut-être jamais voyant toutefois Angus tenait à se préparer au mieux à cette éventualité. Il estimait avoir pris la bonne décision en disant à Joséphine de le prévenir en cas de vision aussi négative soit-elle… Il préférait être déstabilisé aujourd’hui par les dons extra-lucides de Joséphine plutôt que plus tard par ceux de son enfant.

Il avait décidé d’aborder cette situation comme un entrainement à sa mission de futur super papa. Il avait choisi Joséphine comme mère porteuse en toute connaissance de cause et il entendait bien être présent pour son fils si jamais il développait les mêmes facultés que sa mère biologique. Angus y mettait même un point d’honneur.

Il avait conscience que l’histoire personnelle de son garçon allait être marquée par l’absence d’une mère. Il imposait cette situation à son futur fils, en quelque sorte. Un choix que l’on pouvait aisément qualifier d’égoïste alors il tenait plus que jamais à être présent et disponible pour lui le moment venu.

C’était le moins qu’il puisse faire.

Il allait se préparer à accueillir les visions du mieux possible et chercher à en savoir un peu plus sur ce don. Maintenant qu’il savait à quel point les visions pouvaient être sombres et funestes il questionna  Joséphine sur les aspects positifs de la voyance. Ce don lui avait peut-être permis de gagner en confiance en elle, d’être plus assurée dans ces choix. Il l’avait sans doute soulagée quant à ses inquiétudes sur l’avenir mais la réponse de la jeune femme ne le satisfit  guère. Il ne verbalisa pas sa déception et se contenta d’écouter le récit de la danseuse  en sirotant sa bière.
Les seuls points positifs qu’elle trouvait au fait d’être voyante étaient l’aspect financier –le commerce de ses visions lui avait permis de se faire quelques galions- et l’opportunité offerte de pouvoir échapper plus facilement à la justice.    Angus laissa échapper un bref rire en entendant cet aveu audacieux compte tenu de ses fonctions de milicien. Il faut dire qu’il n’incarnait sans doute pas l’image du justicier irréprochable et incorruptible, lui qui avait longtemps fréquenté l’aile ouest des Folies et qui se permettait d’embaucher une femme pour porter son enfant alors que les lois magiques l’interdisaient.

Mais derrière son sourire amusé, Angus cachait des questionnements plus profonds quant au don de Joséphine. Il espérait qu’il ne s’agissait pas là des seuls aspects positifs de l’extra lucidité car, à ses yeux, ils ne compensaient absolument pas le choc et la culpabilité découlant des visions négatives.
Joséphine avait visiblement réussi à utiliser son don à des fins pécuniaires ou pour se tirer de vilains faux-pas mais Angus avait l’impression qu’elle avait négligé l’apport personnel et intime que de telles facultés pouvaient lui apporter.

« Tu n’as jamais pensé à mettre ton extra-lucidité au service d’une cause qui te tienne véritablement à cœur ? » demanda-t-il en reposant sa bière sur la table et en relevant un regard curieux sur elle.
Pour Angus, les facultés de Joséphine étaient clairement sous-exploitées, et, pire que tout, elles ne lui semblaient pas bénéfiques personnellement. Elle n’en tirait aucune valorisation si ce n’est financière.

«  J’vais parler de ce que je connais mais avec tes facultés tu pourrais facilement te faire une place de consultante dans n’importe quel bureau d’investigation de la justice magique. Il leva légèrement  les mains pour tempérer ses propos, Je dis pas que bosser pour Marchebank est une noble cause, je dis juste que des enquêteurs auraient parfois besoin d’un coup de pouce pour résoudre certaines enquêtes délicates  comme les  disparitions de gosses par exemple. »  Il se souvenait d’anciennes affaires de la PM qui le hantaient toujours encore des décennies plus tard. « Ton don pourrait être vraiment utile. » Combien d’enquêtes piétinaient des années durant ? Combien de suspect restaient en liberté, faute de preuve ? Si Joséphine ne pouvait pas empêcher un crime elle était clairement en mesure d’en identifier l’auteur et de l’empêcher de récidiver. « C’est toujours valorisant d’agir pour le bien commun. » Se mettre au service des citoyens nourrissait l’estime de soi et Angus avait justement l’impression que Joséphine en manquait cruellement en ce moment.
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeVen 4 Juin 2021 - 8:29
Même s'il ne l'avait pas verbalisé, la déception du milicien n'échappa pas à Joséphine, qui baissa les yeux sur sa tasse de thé en réfléchissant à d'autres avantages de son don de voyance qu'elle aurait pu oublier. Elle avait réussi quelques contrôles surprises grâce à des visions, quand elle était élève à Beauxbatons. Et elle avait prédit l'équipe gagnante de la coup de Quidditch presque tous les ans. Tout cela paraissait bien dérisoire face aux inconvénients des visions plus difficiles. Elle résista à l'envie de s'inventer une certaine confiance en l'avenir ou une forme de sérénité venue de son extra-lucidité. Elle n'avait aucun intérêt à mentir à Angus, même si c'était pour le rassurer.

"C'est mon vécu personnel, précisa-t-elle toutefois. Et cela ne voulait pas dire que celui du bébé qu'elle portait serait le même, pour peu qu'il hérite de ce don de double-vue. Je pense que chaque voyant a une relation différente avec son don."

Du moins, c'était ce qu'elle imaginait, elle n'avait jamais rencontré d'autres voyants. C'était assez étonnant d'ailleurs, mais cela s'expliquait aussi par le fait qu'elle n'avait jamais rien fait pour provoqué cette rencontre. Elle avait conscience de ne pas avoir toujours fait honneur à ses facultés, en vendant de fausses prédictions à prix d'or, et elle avait soigneusement évité de croiser la route d'un autre voyant. Maintenant que son don était plus développé -depuis son séjour à Skye- et qu'elle avait cessé d'en faire commerce, elle se demandait si un échange avec un autre voyant pourrait lui apporter quelque chose. Elle se demandait s'il en existait beaucoup, en Angleterre, et ce qu'ils faisaient de leur vie. Exploitaient-il leur don pour gagner leur vie, comme elle avait pu le faire, ou exerçaient-ils des métiers qui n'avaient aucun lien avec leurs facultés, qu'ils gardaient pour leur usage personnel ?

Angus semblait avoir sa propre opinion sur le sujet puisqu'il lui demanda alors si elle avait déjà pensé à mettre son don au service d'une grande cause. Joséphine fronça légèrement les sourcils, pas certaine de comprendre comment elle pourrait être utile à une grande cause, quelle qu'elle soit. Elle ne pouvait pas agir sur le contenu de ses visions ni changer l'avenir, elle ne détenait  que certaines informations un peu en avance, pas le pouvoir de changer le monde.

"Pas vraiment..." avoua-t-elle finalement avec un haussement d'épaules.

En bon milicien, Angus évoqua aussitôt un poste de consultante à la justice magique. Il s'agissait effectivement de l'un de ces métiers où le simple accès à l'information pouvait se révéler très utile, même avec le certitude de ne pas pouvoir changer le cour des choses. Il lui arrivait, quoique rarement, d'avoir des visions du passé. Avec de l'entrainement, elle pourrait devenir utile sur une scène de crime, pour recomposer les évènements qui s'y était déroulés. Toute sa vie d'adulte, Joséphine avait essayé de limiter ses contacts avec la justice magique au maximum et l'idée d'y travailler lui semblait un peu cocasse, mais pas complètement absurde.

"C’est toujours valorisant d’agir pour le bien commun.
- Sauf quand on échoue," compléta-t-elle avec un sourire sans joie.

Elle était obligée de penser à ce jour hypothétique où on compterait sur elle pour obtenir des réponses, et où elle n'y arriverait pas. Parce qu'elle aurait beau s'entraîner, son don restait aléatoire et capricieux. Elle ne pourrait jamais savoir s'il allait fonctionner ou non. Elle n'en avait jamais fait l'expérience mais elle voulait bien croire qu'il soit valorisant de servir le bien commun par son travail, surtout quand on le faisait bien. Cela lui paraissait beaucoup moins valorisant d'essayer de servir le bien commun avec des facultés dont elle avait hérité à la naissance et qu'elle ne maitrisait pas complètement.

"Je ne sais pas...C'est une bonne idée, sur le papier, reprit-elle. Mais c'est un don tellement aléatoire... Je ne pourrai jamais garantir quoi que ce soit. Les gens en attendent souvent beaucoup trop, face à un voyant, mais on ne choisit pas ce que l'on voit."

Elle n'était pas complètement fermée à l'idée, mais n'était pas convaincue de pouvoir être à la hauteur. Elle pourrait certainement donner un coup de pouce sur quelques affaires, mais échouerait inévitablement à aider sur de nombreuses autres. Elle n'avait pas envie de faire face à la déception de ses employeurs quand cela arriverait.

"Ça te plait, toi ? La milice."

Angus n'avait peut-être rien du milicien rigide et incorruptible, mais il donnait plutôt l'impression d'aimer ce qu'il faisait, malgré les critiques que subissait parfois la Milice de la part de l'opposition. En pleine réflexion sur sa potentielle reconversion professionnelle, Joséphine se demandait ce qu'il appréciait dans son travail pour la justice magique.


40 weeks [Joséphine/Angus] Signature-Jo
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeSam 5 Juin 2021 - 9:16
Joséphine nourrissait de gros doutes quant à ses performances extra-lucides. Elle ne s’inquiétait pas de la véracité de ses visions mais plutôt sur sa capacité à les convoquer sur demande, pour le bien d’une enquête. Angus hocha lentement la tête. Il ne pouvait qu’imaginer la situation dans laquelle elle se trouvait et il n’avait aucune idée de la fréquence des visions, ni si elles laissaient une grande place à l’interprétation du voyant.

Si Joséphine ne le sentait pas, il ne comptait pas insister. Il avait lancé l’idée comme ça mais peut-être qu’elle préférait garder son don pour elle ou le transformer en un juteux commerce à destination de clients fortunés. Quelque soit son choix, elle menait sa vie comme elle l’entendait.
Le milicien termina sa bière et jeta un coup d’œil à sa montre. Sa pause déjeuner était bientôt terminée et il allait devoir retourner au travail, échanger avec ses collègues et faire cas de rien. Il lui tardait de pouvoir enfin annoncer qu’il allait être père – d’un garçon qui plus est !- mais il tenait à attendre que la grossesse soit bien installée, au cas où.  En attendant, il ne devait rien changer à ses habitudes, du moins en théorie. Ils diraient à ses collègues qu’il avait profité du temps de midi pour rendre visite à un tatoueur plutôt que de flâner dans les allées d’une boutique de puériculture. Il s’apprêtait à prendre congé de Joséphine lorsqu’elle le questionna sur son travail.

"Ça te plait, toi ? La milice."


« Bien sûr. » répondit-il sans même réfléchir. Ce n’était pas dans sa nature d’exercer un emploi qu’il jugeait inintéressant.  Il avait beaucoup de mal avec le concept du « job alimentaire » : S’il passait huit heures par jour à exercer une activité, il devait l’apprécier et s’y sentir bien. «  Enfin, j’aime le terrain. » Tempéra-t-il toutefois.

Angus aimait les filatures, les enquêtes de voisinages et par-dessous tout, les interventions. Pour un agent de terrain, aucune journée ne ressemblait à la précédente. Vous pouviez rester en planque des heures durant, procéder à des interpellations plus ou moins musclées, remonter le fil d’une enquête, pas à pas, au détour d’auditions. Il n’aurait jamais supporté l’idée d’exercer un emploi routinier, enfermé dans un bureau. Certes, il n’était pas toujours d’accord avec la politique menée par Marchebank mais il était un agent au service de l’Etat. Il faisait son job, et plutôt bien.

« La seule chose qui me déplait au sein de la Milice, c’est qu’on a de plus en plus d’administratif à traiter.  Il ne chercha pas à masquer son état de sa saturation à cette idée, Et des dossiers à constituer, et des comptes-rendus à taper, et des demandes à faire en douze exemplaires, énuméra-t-il visiblement lassé par ces tâches qu’il jugeait ingrates. De la paperasse, tout le temps, ça pollue le métier. Laissons les formulaires à ceux qui sont bons pour les remplir. Chacun son métier. On demande pas aux agents administratifs de pénétrer dans un bâtiment en enfonçant une fenêtre n’est-ce pas !? » Activité qu’il pratiquait, pour sa part, assez régulièrement.

Angus secoua la tête, visiblement dépité. Il ne supportait vraiment pas cette partie du métier contre laquelle il râlait volontiers.

Il existait toutefois une autre ombre au job de milicien. Ombre qui s’était dessinée dernièrement dans l’esprit d’Angus : La dangerosité de son activité.  Il n’avait jamais ignoré ce point, bien évidemment. Le danger était inhérent à son activité de policier. Il avait appris à réduire les risques, méthodiquement, et il avait accepté sans problème cette menace dans son existence. Il l’avait fait sienne, acceptant sereinement l’idée d’être confronter à des situations pouvant lui couter la vie…
Il avait toujours plutôt bien vécu cet aspect-là de sa fonction mais il devait avouer qu’il y pensait davantage ces dernières semaines. Maintenant qu’il allait être père, il ne vivait plus seulement pour lui-même. Il avait des responsabilités vis à vis de cet enfant à naitre, d’autant plus qu’il avait décidé de l’élever seul. Son fils n’aurait que lui et personne d’autre. Pas de mère pour prendre le relais si jamais il venait à disparaitre. Angus ne pouvait pas ignorer cette nouvelle responsabilité.
Certes, son job à la milice lui plaisait,  mais pouvait-il encore se permettre d’exercer un métier si dangereux ?

Il se posait réellement la question mais il n’avait pas encore arrêté de réponse claire et définitive aussi il ne verbalisa pas ses inquiétudes.

« D’ailleurs en parlant de boulot, il faut vraiment que j’y aille ! » lâcha-t-il en se levant, «  Merci pour la bière… et pour le reste. » Il esquissa un sourire.  Cette pause méridienne allait probablement rester graver dans sa mémoire jusqu'à son dernier souffle mais toutes les bonnes choses avaient une fin. Il gratifia la jeune femme d’une brève accolade et finit par prendre congé.

+++

26 août, 2h 54 du matin.

Angus ouvrit les paupières brusquement tiré de son sommeil. Il cligna des yeux, le temps que ses pupilles s’habituent à l’obscurité et il discerna le mouvement lents des rideaux du mobil home. Il avait fait un courant d’air entre les différentes fenêtres pour la nuit afin de réduire les températures estivales… et la chaleur corporelle de Nox, allongé à côté de lui, dans le lit. Le vieux chien ronflait aussi fort qu’un ronflak cornu et rien n’était venu troubler sa quiétude, contrairement à celle du milicien.

Quelque chose ou quelqu’un l’avait réveillé.

Il se hissa sur ses coudes et balaya la pièce du regard. Alohomora et Reducto  étaient allongés au pied de la couchette et dormaient paisiblement. La vaisselle sale attendait toujours dans l’évier et un tas de vêtements trainait sur une chaise. Deux éclats blancs attirèrent toutefois son regard dans le fond de la pièce : La réverbération de la lune dans les pupilles d’Accio assis sur la petite table escamotable de l’espace cuisine.
Son fléreur semblait en proie à une insomnie. Angus émit un bref bruit de bouche et tapota sa couche du plat de la main pour attirer l’animal mais il ne bougea pas d’un pouce.
« Meow »
« Allez viens te coucher. » chuchota Angus mais Accio resta aussi immobile que le sphinx.
Le milicien poussa un soupir et rejeta le drap sur le côté, dévoilant sa nudité. Il enjamba les deux créatures assoupies au sol et rejoignit en quelques pas son fléreur qu’il gratifia de grattouilles entre les oreilles.
« Et ben? Qu’est-ce qui t’arrive ?»
Le regard d’Angus se posa alors sur son Pear qu’il avait abandonné la veille au soir sur la table. Deux notifications. Il fronça les sourcils et déverrouilla l’écran pour lire les messages nocturnes qu’il avait reçus.


40 weeks [Joséphine/Angus] F82f

Son sang ne fit qu’un tour. Joséphine ne lui avait jamais demandé de passer, même lorsqu’elle était en proie à de sévères nausées. Elle s’était toujours débrouillée seule avec les effets indésirables de la grossesse. Si elle cherchait à le joindre en pleine nuit, ce n’était sûrement pas pour rien.
Sans attendre, Angus sauta dans un short, enfila un débardeur et une paire de chaussures et attrapa sa baguette sous le regard curieux de ses animaux, réveillés par sa soudaine agitation. Il transplana dans la foulée directement devant la porte de l’appartement de Joséphine qu’il martela de coups sonores.

« Joséphine ? C’est Angus ! » Il plaqua son oreille tout contre la paroi, guettant le moindre bruit venant de l’intérieur. Si elle ne répondait pas, il emploierait les grands moyens et ferait sauter la serrure d’un sortilège…
Joséphine Walker
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40 weeks [Joséphine/Angus] Icon_minitimeLun 7 Juin 2021 - 18:41
Joséphine repoussa ses draps au pied de son lit et se retourna pour essayer de trouver une position confortable malgré la chaleur écrasante qui régnait dans son studio. Elle ne savait pas où était géographiquement située Léopoldgrad en ce moment mais il y faisait beaucoup trop chaud. Elle avait passé les dernières nuits chez Ignacio, mais elle essayait de continuer à passer un peu de temps dans son appartement, pour ne pas précipiter les choses. Ils étaient tous les deux plutôt indépendants et auraient certainement mal supporter de vivre ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Incapable de trouver le sommeil, la jeune femme soupira et quitta son lit pour aller chercher un verre d’eau dans la salle de bain, uniquement vêtue d’un long t-shirt qui faisait office de pyjama. Elle but quelques longues gorgées d’eau fraiche et se rinça le visage au-dessus du lavabo dans l’espoir de se rafraichir un peu. Elle s’apprêtait à éteindre la lumière pour quitter la pièce et retourner se coucher quand un détail attira son attention. Faiblement éclairés par la lumière qui provenait de la salle de bain, deux taches sombres maculaient ses draps blancs à un endroit qui ne laissait qu’une explication possible.

Saisie par l’inquiétude, elle releva le bas de son t-shirt et baissa les yeux pour constater que l’intérieur de ses cuisses était taché de sang. Le ventre noué, elle tenta vainement de repousser l’idée qui vint pourtant s’écraser sur sa conscience : fausse couche. Elle venait de terminer son premier trimestre de grossesse et les risques étaient moindres, mais pas inexistants. Joséphine souffla pour se forcer au calme et s’intima de ne pas se focaliser sur cette idée. Ce n’était peut-être rien du tout. Elle avait eu une vision du Dr. Calder lui annonçant le sexe du bébé. Elle allait poursuivre cette grossesse, elle l’avait vu. Elle s’accrocha à cette idée pour ne pas céder à la panique.

Revenue dans sa chambre, elle attrapa son Pear sur sa table de chevet et envoya un message à Angus. Il lui avait demandé de le tenir informer du moindre problème et, même si elle espérait que ce n’était rien de grave, cela ressemblait assez à un problème. Elle résista à l’envie de l’appeler pour ce qui n’était certainement qu’un saignement parfaitement bénin et attrapa plutôt l’exemplaire de « Neuf mois pour préparer l’arrivée de bébé » qui trainait par terre à côté de son lit.

Elle en feuilleta frénétiquement les pages jusqu’à arriver au chapitre consacrer aux saignements vaginaux. Les premières lignes eurent le mérite de la rassurer immédiatement, il s’agissait visiblement de quelque chose de très fréquent. Son soulagement ne fut malheureusement que de courte durée puisque le paragraphe suivant indiquait que des saignements après la fin du premier trimestre pouvaient être plus graves. Elle était incapable de savoir exactement si elle était à la fin de son premier trimestre ou au début du deuxième. Est-ce qu’elle devait compter quatre semaines pour un mois, ou un mois civil ? Elle renonça à trouver cette information dans le livre, qui conseillait de toute façon de consulter rapidement un médecin. Qu’est-ce qu’ils voulaient dire par « rapidement » ? Pouvait-elle attendre le lendemain matin ou devait-elle se rendre tout de suite aux urgences de Sainte-Mangouste ?

En proie au doute, elle attrapa de nouveau son Pear pour constater qu’Angus n’avait pas répondu, et envoya un message à Ignacio pour savoir s’il dormait déjà. Le barman lui répondit rapidement par la négative et elle lui demanda aussitôt s’il pouvait venir chez elle, et potentiellement l’accompagner à Sainte-Mangouste. Il débarqua chez elle en à peine quelques minutes et elle lui expliqua brièvement la situation, un peu gênée de lui imposer ça alors qu’elle essayait habituellement de ne pas trop évoquer sa grossesse avec lui. Elle s’efforçait de rester rationnelle –ce n’était certainement rien de grave- mais ne parvenait pas complètement à chasser la peur de sa voix.

Ignacio semblait penser qu’une visite à Sainte-Mangouste s’imposait, et Joséphine savait de toute façon qu’elle ne serait pas rassurée avant d'avoir vu un médecin. Elle envoya un nouveau message à Angus et demanda cinq minutes à Ignacio pour pouvoir prendre une douche rapide et enfiler autre chose qu’un t-shirt.

Elle n’était pas encore sortie de la salle de bain quand Angus frappa contre la porte de son appartement.


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