Carter's Anatomy [Marlene & James]

L'atmosphère dans la pièce n'était plus la même. Marlene était persuadée qu'elle ne se faisait pas d'idées, les choses avaient changé, subliment, au fil des mots et de leurs regards. James s'était rapproché d'elle et sa dernière phrase était sans équivoque. Inconsciemment, elle avait retenu son souffle quelques secondes. Elle savait qu'elle était au carrefour de quelque chose. Elle pouvait rester là, sur ce canapé, elle pouvait se laisser happer dans cet instant et oublier toutes les conséquences. Ou bien elle pouvait être raisonnable, se lever et aller ailleurs, rompre le lien qui s'était indiciblement noué entre eux. Elle pouvait être sage. C'est juste qu'avec James, elle ne l'était jamais. Elle pouvait pourtant imaginer mille catastrophes qui pouvaient découler de ce choix, mille raisons de ne pas le faire mais elle ne souhaitait tout simplement pas y penser. Comme à Poudlard, lorsque leur relation s'était nouée, qu'ils avaient décidé de ce drôle de lien qui les unirait, lorsqu'ils s'étaient laissés aller à ces baisers volés. Alors elle appuya sur coude sur le dossier du canapé, se rapprocha de lui. Leurs genoux s'effleuraient.

- Moi c'est de toi dont j'ai envie, souffla-t-elle.

Ses joues s'étaient embrasées mais ses yeux n'avaient pas quitté ceux de James. Une certaine lueur de défi brillait dans son regard.

Les quelques mots soufflés par Marlene lui firent l'effet d'une bombe. James se redressa doucement sur son dossier pour la contempler, avisa la lueur de défi qui brillait au fond de ses yeux. Qu'elle était belle. Merlin, qu'elle était belle et qu'elle lui avait manqué, ne put-il s'empêcher de penser alors qu'il se rapprochait d'elle avec lenteur.

Il observa ses yeux brillants, ses joues rouges, sur laquelle il posa une main, glacée en comparaison. Ce n'était pas raisonnable, ni judicieux, de faire une telle chose, souffla une légère voix au fond de son esprit. En effet. Ils s'étaient séparés en grands cris, en se déchirant encore plus qu'ils ne l'avaient fait auparavant. Il lui en avait voulu - aussi fort qu'il l'avait aimé, peut-être encore plus.

Et puis il s'était retrouvé, un peu au hasard, ce matin. Ils avaient vécu des choses fortes, tous les deux, et leur complicité était revenue, presque intacte. Rien n'avait changé. Tout avait changé. Il ne savait plus. Hypnotisé par le regard de Marlene, par sa peau douce sous ses doigts, il ne résista pas longtemps à capturer ses lèvres en un long baiser passionné, qui voulait tout dire ; qui ne voulait rien dire ; il ne savait plus.