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Après la tempête [Shea & Klem]

Klemens Dabroski
Klemens DabroskiLoup-garou
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeVen 18 Juil 2014 - 16:03
18 juillet 2008

C'est un vendredi soir comme tous les autres. Un de plus. Ils s'enchaînent les uns derrières les autres sans que Klemens ne le remarque. Il y a un certain temps qu'il a perdu la notion du temps déjà. Depuis ce fameux soir. Le 30 juin. Il essaye d'oublier, de passer à autre chose mais il n'y arrive pas. Il ne fait que ressasser, il regrette un nombre incalculable de choses. Ne pas avoir passé plus de temps avec son compagnon dans un premier temps et puis ne pas lui avoir révélé certains éléments de son passé plus vite. Il pousse un soupir las et termine son verre d'une traite. Roy ne sait pas qu'il est là et il n'a certaine pas l'intention de lui dire non plus. Son meilleur ami le flic presque depuis la mort de Valery. Il n'a presque plus le droit de sortir seul pour aller boire un verre ou un café. Surtout un verre en fait. Il a compris que l'alcool n'est pas la solution a tous ses problèmes et que ce n'est pas le meilleur moyen pour oublier son amant mais ça l'aide un peu quand même. Il apprécie avoir l'esprit légèrement embrumé par un verre ou deux.

Ce soir, il en est déjà à trois, il a l'impression que la peine est plus difficile à supporter. Il est repassé à l'appartement tout seul. Il avait des affaires à récupérer. Mais l'odeur de son amant l'a frappé en plein visage. Toutes ses odeurs d'un coup pour son odorat, ça a été trop d'un coup. Il s'est effondré sur le pas de la porte, il n'a pas pu faire un pas de plus. Il est resté là prostré pendant presque deux heures avant de se décider à partir. Il a eu l'impression de le reperdre une seconde fois. Il s'en veut d'être aussi faible, il s'en veut de ne pas réussir à remonter la pente comme son ami. Il sait que vivre dans le passé, ce n'est pas la meilleure façon de tourner la page. Il ne doit pas s'embourber dans son souvenir mais il n'arrive pas à lâcher prise. Il ne veut pas souffrir une fois de plus, il ne veut pas culpabiliser de l'avoir oublié trop vite. Et pour l'instant, il se sent incapable d'avancer, il n'est pas prêt à ça.

Il regarde le fond de son verre vide sans le voir. Il sent une larme couler le long de sa joue. Il s'empresse de la faire disparaître avant que qui ce soit ne la remarque et il renifle légèrement faisant passer sa petite faiblesse lacrymale pour un simple rhume des foins. Il commande un nouveau verre. Ça fait un peu pitié de rester devant un verre vide quand même. Il ne l'entame pas, il est complètement perdu dans ses pensées. Il ne remarque pas l'agitation autour de lui, il s'en fiche bien que ce type reluque toutes les filles qui passent à côté de lui ce qui énerve sa petite-amie en face de lui. Il se moque bien de ce type là-bas qui vient de perdre la moitié de ses économies au poker. Il est bien trop concentré sur son propre malheur. Il se sent abandonné, comme noyé parmi la foule. Il ne sait plus quoi faire de sa vie. Son futur lui semblait pourtant limpide avec Val à ses côtés. Il était quelqu'un, du moins, il vivait à travers lui, il était aimé, accepté, choyé et il se sentait bien, heureux pour la première de toute sa vie, il se sentait vraiment heureux. Pas un demi bonheur gâché par la peur de mal faire ou de faire une bêtise qui entraînerait une punition quelconque.

Et il venait de tout perdre. A cause d'un stupide accident de transplanage. Il inspire profondément pour se tirer de ses pensées. Il ressasse encore et encore. Il n'en peut plus, il n'arrive même plus à dormir. Dès qu'il ferme les paupières tout ce qu'il voit c'est le corps sans vie de Valery ou alors son corps désartibulé et baignant dans son sang. Il ferme les paupières et se frotte les yeux du bout du pouce et de l'index pour chasser les images qui l'assaillent. Lorsqu'il rouvre les yeux, il les pose sur son verre encore plein. Il en boit une gorgée avant de tourner la tête sur sa droite. Il croise le regard d'une jeune femme qui semble l'observer. Il ne sait pas depuis combien de temps elle est là ni depuis combien de temps elle l'observe mais il s'en moque. Il détourne le regard et retourne se perdre dans la contemplation du liquide ambré qui occupe son verre dans sa main droite.


Klemens Dabrosky
Shea Gruffydd
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeVen 18 Juil 2014 - 16:45
Bristol !

C'était la première fois que j'y mettais les pieds. Je n'étais pas quelqu'un qui voyageait énormément. Pour ainsi dire, je ne bougeais que très rarement de chez moi. Née à Nimbus, j'ai passé mon enfance à Poudlard, mon adolescence, une partie aussi et puis de retour à Nimbus. Et me revoilà de nouveau à Poudlard. Mon père m'a emmenée une fois au Liban pour rencontrer une partie de la famille mais pour une raison inconnue, j'ai peur de voyager aussi loin. Le transplanage, c'est pas ma tasse de thé, je vomis à chaque fois que j'atterris, les portoloins me donnent la migraine, j'ai peur des hauteurs, bref, je ne sers à rien. Je ne supportais que le train ! celui que j'avais pris pour venir jusqu'à Bristol assister à cette conférence sur les arts du vol. En tant que professeur, je me devais d'y assister. Ma mère m'avait convaincue, je n'avais, pour ainsi dire, pas eu moi-même dans l'idée de m'y rendre. Mais ces derniers temps, les choses avaient changé. J'étais au tournant de ma vie et je crois que j'avais envie d'aventures, comme celle de me rendre compte qu'il y avait un monde... au-delà de Nimbus et Poudlard ?

Je posai mes mains sur le comptoir pour commander un verre, une liqueur sucrée, ma préférée. En sortant de ma conférence, j'avais marché jusqu'au port qui se situait à moins de cinq minutes. Attirée par l'odeur de la mer et du sel, sûrement. Je devais être d'un signe d'eau, ou quelque chose comme ça, mais j'avais un rapport très étroit avec la mer et l'océan. Pendant que le barman s'occupait de moi, je posai les yeux sur un homme non loin dont le visage me disait vaguement quelque chose sans pouvoir y mettre un nom ou même une quelconque reconnaissance. Mon sourire s'effaça légèrement en constatant le désarroi évident qui semblait l'envahir. Quand il leva les yeux sur moi en captant mon observation, je détournai le regard avant de me racler la gorge, resserrant mon châle sur ma poitrine.

Au passage, je me dandinai légèrement sur mes pieds. Je détestais porter une robe et les talons commençaient à me brûler. J'avais relevé mes cheveux dans un mauvais chignon dont plusieurs boucles ressortaient pour tomber sur mes épaules et dans mon dos. Heureusement, c'était la fin de la soirée. Vous devez penser qu'il était d'autant plus triste de venir boire un verre seule, n'est-ce pas ? Il était assez rare que je me déplace en solitaire et Lip n'avait tout simplement pas pu m'accompagner. Je comptais passer la soirée à Bristol et ne rentrer que demain, j'avais réservé une chambre d'hôtel dans le quartier mais à peine deux minutes après être sortie de la conférence... Je m'étais demandée ce que je pouvais faire. Mes pieds m'avaient guidée jusque là sans grande conviction.

Je portai un nouveau regard à l'homme en compagnie d'un verre à moitié vide - selon toute vraisemblance. Il ne sembla pas attendre quelqu'un, il ne sembla pas non plus comme moi s'ennuyer. Une femme peut-être ? La perte d'un travail. Le divorce de ses parents ? Ah non, ça c'était moi. Quoiqu'il en soit, je n'avais pas le droit de me mêler de ce qui ne me regardait pas. Je pris mon verre après l'avoir payé et m'orientai vers une table, plus près de la jetée pour profiter de la nuit et de la vue de la mer mais quelque chose me revint à l'esprit. D'une main, je me penchai à nouveau sur le comptoir, près de Klemens et interpelai le barman.

– Excusez-moi, est-ce que vous auriez quelque chose à manger ? Des trucs à grignoter, je meurs de faim, je sors de cette conférence à cinq minutes d'ici et personne n'a su installer un buffet avec des petits fours ! Je suis levée depuis 5h ce matin, j'ai fait près de 5h de train pour arriver ici alors vous vous imaginez bien que depuis ce matin, j'ai les valseuses dans l'estomac qui menacent de déchirer toutes les parois de mon intérieur pour aller bouffer la graisse jusque dans mes cuisses. - Je balayai l'air d'une main dans un léger rire en plissant le nez - Autant vous dire que j'aimerais éviter !

J'acquiesçai dans une grimace amusée en dodelinant de la tête, gênée au possible, comme si je demandais où étaient les toilettes parce que je traversais une période vampirique de mon calendrier féminin. Le barman laissa sa main glisser sur le torchon qu'il tenait dans sa main et ne cessa de me fixer pendant de longues secondes, à se demander à quel point je plaisantais. Si seulement il savait à quel point j'étais sérieuse. Il leva le menton avant d'acquiescer, une fois remis de sa surprise.

– Des cacahuètes, ça... ira ?

– La perfection !

J'écarquillai les yeux en acquiesçant frénétiquement, en levant un pouce. S'il pensait que cela suffirait, il se trompait mais je m'en contenterai ! Il se détourna lentement de moi pour aller satisfaire l'ogresse qu'il devait percevoir en moi et je me raclai la gorge en reposant mon verre sur le comptoir. Tobias me disait souvent que parfois, je parlais trop vite, trop fort et sans réfléchir. Il n'avait pas tort. Mais je ne voyais pas pourquoi je devrais faire mine d'être quelqu'un d'autre ! J'ai attendu quelques secondes et j'ai naturellement tourné les yeux vers Klemens en hochant la tête en rythme, les lèvres pincées dans un sourire digne d'une musique d'ascenseur. Et puis soudain, j'ai ouvert les deux mains.

– Je pourrais bouffer un loup-garou si j'en avais un sous la main, pas vous ?

C'était probablement l'excitation. La nervosité agissait sur moi comme une bouffée d'adrénaline, je me croyais capable de tout et de rien à la fois. Si seulement, pendant ces moments-là, je pouvais savoir ce que je disais. En attendant, mon sourire s'étendait d'une oreille à l'autre.


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Klemens Dabroski
Klemens DabroskiLoup-garou
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeSam 19 Juil 2014 - 17:40
Il est tétanisé, assommé, incapable de rien. Il se sent plus inutile que jamais. La douleur qui lui enserre sans fin la poitrine est pire que la mort. Il essaie de faire bonne mesure mais il ne doit tromper personne. J'en ai marre de faire comme si tout me glissait dessus. Il ne prête plus attention à rien, trop concentré sur sa douleur. Il ne laisse personne l'approcher, il ne veut pas de la pitié de Roy. Il laisse ses mots lui glisser dessus sans réagir. Il continue sa vie de loque humaine mais la vérité c'est qu'il ne peut plus continuer comme ça. J'ai besoin de toi comme d'une infirmière que tu répares ma tête et mes sentiments qui fonctionnent plus bien. Il a un problème, il le sait mais la seule façon de le régler c'est que Valery revienne auprès de lui et ce n'est pas possible. Il ne reviendra jamais.

Alors il ne cesse de se demander comment est-ce que ça va se finir ? Comment est-ce que je vais faire ? Il ne sait plus comment faire pour remonter la pente. Je me suis fait tirer de mes pensées de la pire façon possible. Klem jette à peine un coup d'oeil à la fille à côté de lui. C'est celle de toute à l'heure, celle qui le fixait. Elle semble pleine d'exubérance. Le barman essaie visiblement de croiser son regard pour partager son moment de trouble et d'incompréhension mais le jeune loup reste dans le même état apathique. Son regard vide fixant son verre sans le voir. Ça m'est retombé dessus d'un coup je me suis senti seul triste et fatigué.

Il pousse un soupir et tourne légèrement la tête juste au moment où les cacahuètes de la jeune femme lui sont servis. Il la dévisage un instant. En d'autre temps, il l'aurait trouvé jolie et se serait précipité pour l'aborder, la draguer un peu et passer un bon moment avec elle. Mais aujourd'hui, il n'est pas d'humeur. J'y arrive pas sans toi j'arrive plus à encaisser. Il a essayé un petit peu au début de lutter, de sortir la tête de l'eau mais ça ne sert à rien. L'intensité de ses souvenirs, de ses sentiments le clou littéralement au sol et l'empêche d'avancer. Il veut juste sentir l'odeur de Valery contre lui. Que tu passes ta main dans mes cheveux que tu prennes ma vie pour en faire quelque chose de mieux. Sa vie était beaucoup mieux, beaucoup plus épanouie avec Val à ses côtés. Il est retombé dans ses pensées et ne fait plus attention à la jeune femme à ses côtés.

Il prête à peine attention à ses paroles mais lorsqu'elle parle de loup-garou, il la fixe intensément et sans réfléchir, sans doute à cause de l'alcool et du chagrin. Il ne réfléchit pas, il la regarde comme si elle était folle et la bouche un peu pâteuse, il se sent obligé de répliquer, de sortir un truc stupide parce que c'est le premier truc qui lui vient à l'esprit.

"J'ai pas envie de me faire manger."

Il se rend compte de sa gaffe trop tard. Ses doigts se crispent autour de son verre et il rentre la tête dans les épaules. Il jette un regard morne à sa voisine de chaise et soupire légèrement. De toute façon quelle importance maintenant ? Aucune. Il n'a plus rien à perdre. Il a déjà tout perdu de toute façon alors si il fait fuir cette fille qu'est-ce que ça peut bien faire ? Je voudrais être à tes côtés, simplement. Il donnerait pour tout à cet instant précis pour revoir le sourire de son compagnon. Il ferait tout ce qui est imaginable de faire si c'était possible de le serrer contre lui une dernière fois. Pour te ramener contre moi.

HRP:


Klemens Dabrosky
Shea Gruffydd
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 20 Juil 2014 - 0:31
D'un seul coup, mon sourire tomba. Auprès de n'importe quel Moldu, la blague serait passée inaperçue. Le genre "Il a fait l'école du rire, celui-ci, non ?". Mais je savais qu'il ne plaisantait pas. Il n'avait pas la tête de quelqu'un qui plaisante et je n'étais pas ceux qui pouvaient se payer le luxe de ne pas croire aux loups-garous. Machinalement, je regardai le ciel à la recherche de la lune. Dans un sourire mal assuré, je penchai la tête pour tenter de capter son regard.

– C'est dommage, c'est rudement bon à la bierreaubeurre, il paraît...

Peut-être qu'une touche d'humour aurait pu amener un rictus à cette mine sinistre que je dévisageais. Une vaine tentative désespérée. Je remerciai le barman d'un hochement de tête.

– Excusez-moi...

Et doucement, je me hissai sur le siège à côté du sien, posant mon petit sac pas loin. Je me mordis la lèvre inférieure en hésitant en me souvenant des derniers événements. Le Chemin de Traverse avait été une catastrophe, une tragédie à laquelle j'essayais ne pas penser mais dont les images me revenaient fréquemment depuis. Heureusement, j'avais eu bien des choses à penser pour ne pas avoir à me confronter à ses sombres souvenirs. A nouveau, je penchai la tête en essayant de toucher son regard.

– Vous n'avez pas l'air dans votre assiette... Je peux faire quelque chose pour vous ? - Après un léger temps, je repris - Je peux peut-être vous tenir compagnie ?

J'ignore ce qui m'avait attirée chez ce type. Sûrement que sa visible tristesse m’avait touchée. J’étais suffisamment empathique pour l’avoir ressenti comme tel, même à quelques mètres. Si c’était, comme le pensais, un sorcier, alors j’imagine que je pouvais comprendre ce qu’il traversait ? Au moins, un peu ? En tout cas je l’espérais. Je connaissais ce regard, je savais ce qu’il signifiait et j’avais décelé le gouffre au bord duquel il se tenait. C’était donc à ça que j’avais ressemblé pendant un temps ? Accoudée au comptoir pour lui faire face, je souris un peu plus comme pour lui donner confiance. J’avais peut-être déjà croisé son visage quelque part sur le chemin de traverse, ou quelque part à Poudlard ? Notre communauté en Angleterre n’était pourtant pas si petite.

J’étais une sorcière passe partout. Aussi à l’aise parmi les Moldus qu’au sein des Sorciers. Je n’étais pas capable de me choisir un seul héritage, alors j’avais pris les deux. Mon frère aîné était un Moldu né et l’était resté en rejetant les origines de notre mère. Mon petit frère avait fait totalement l’inverse ! Quant à mon jumeau et mlii, nous nous trouvions au milieu, comme un terrain neutre, vague, et sujet à diplomatie. Ce n’tait pas nécessairement pour nous plaire, mais… Nous n’avions aucunement envie de prendre parti.

Dans mon ennui, en plus de me sentir concernée par ce qui semblait le hanter, je n’avais pas spécialement envie de rester seule, aussi, j’espérais qu’il accepterait ma compagnie. Peut-être arriverais-je à lui rendre une esquisse de sourire ? En tout cas, je l’espérais.[/color]


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeMar 22 Juil 2014 - 11:50
La jeune femme ne semble pas prendre peur. Elle continue même avec une petite blague. Elle essaye sans doute de dédramatiser la situation. En d'autres temps, le jeune loup aurait souri, peut-être même aurait-il ri mais pas ce soir. Pas aujourd'hui. Cela fait presque trois semaines qu'il n'a plus ri ou souri. Depuis que Val l'a abandonné. Depuis que Roy l'a recueilli comme un petit chiot perdu. Et c'est ce qu'il est, un chiot perdu. Il pousse un léger soupir et vide son verre. Il pose son regard à nouveau sur la jeune femme qui s'excuse. Il ne comprend pas pourquoi elle lui demande pardon. Elle ne lui a rien fait, à part peut-être lui donner un léger coup dans la cuisse quand elle s'installe sur le tabouret à côté du sien. Mais rien de dramatique, il ne s'en est même pas rendu compte de toute manière.

Il hausse les épaules pour montrer qu'il ne lui tient pas rigueur. Il aimerait tout de même retrouver sa solitude songeuse. Il doute d'être une présence très agréable. Avant, il aurait su faire rougir les joues de son interlocutrice d'un regard. Ce soir, il n'est bon qu'à instaurer la pitié. Son attention est une nouvelle fois accaparée lorsqu'elle reprend la parole. Il l'écoute sans l'entendre. Sa voix est un bourdonnement incessant de sons plus ou moins aigus. Il arrive néanmoins à distinguer quelques mots qui lui permettent de comprendre le sens de ce qu'elle raconte. Un sourire désabusé se dessine sur ses lèvres.

"Je ne pense pas que vous puissiez m'aider non. A moins que vous ne sachiez faire revenir les morts."

Il ne l'a pas regardé, il a dit cela d'un ton morne et dénué de sentiments. D'un geste, il commande un nouveau verre. Il sait que ce n'est pas raisonnable. Il entend la voix de Roy dans sa tête qui lui murmure qu'il sera pathétique le lendemain matin. Mais de toute manière, minable, il y est déjà. Il tourne la tête lorsqu'elle lui demande si elle peut lui tenir compagnie. Il hausse les épaules. Elle fait bien ce qu'elle veut. L'Angleterre est encore un pays libre. Peut-être plus pour très longtemps cela dit. Avec tous les événements des dernières semaines. Mais il s'en moque. Il n'a pas la tête à réfléchir à toutes ces arcanes politiques qui ne l'intéressent pas.

"Si vous voulez. Je pense que ma compagnie va vite vous ennuyer mais c'est vous qui décidez."

Il détourne à nouveau le regard sur son verre. Et pousse un léger soupir. Sa tristesse ne l'oblige pas à être asocial. Il tourne à nouveau la tête vers sa camarade de comptoir et la dévisage un instant. Elle semble dans ses âges. Peut-être se trompe-t-il. Et elle n'est pas vilaine à regarder. Sa main droite joue inconsciemment avec son verre et d'une voix laconique, il reprend la parole.

"Je m'appelle Klemens. Autant commencer par le début si vous voulez rester là avec moi."

Non, il n'est pas charmant, ni avenant, ni rien de ce genre mais il n'a jamais promis de l'être non plus. Après tout, c'est elle qui s'incruste, il ne lui a rien demandé.


Klemens Dabrosky
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeMar 22 Juil 2014 - 20:18
Bien sûr, j’aurais pu me taire. J’aurais pu aller voir ailleurs. J’aurais pu être n’importe où sauf ici. J’aurais même pu vaincre ma phobie du transplanage pour rentrer plus vite chez moi. Mais il y avait ce loup garou. Il m’apparaissait si vide de vie, si amorphe, je ressentais tant sa tristesse que je ne pouvais rien faire d’autre que rester là à le regarder. A la mention de son désarroi, expliquant mieux la raison de son état, je baissai les yeux dans un léger rire désabusé.

– Si je connaissais un remède aussi efficace, je l’aurais bien utilisé, il y a dix ans.

Quand bien même il m’ignorait, au moins des yeux, ça m’était égal. Il me rappelait quelqu’un que je connaissais très bien et que j’avais dû supporter dans une période similaire à celle-ci. Je gardai le silence mais ne bougeai pas, lui montrant que son humeur ne me faisait pas fuir. Mais si c’était là ce qu’il cherchait, le fait de me donner son nom indiqua le contraire. Et me fit sourire.

– Shea.

Néanmoins, je n’ajoutai rien. Je cherchai un moyen d’atteindre cet homme, quelque chose qui pourrait éventuellement l’aider à y voir plus clair. Peut-être qu’il n’en souhaitait rien mais j’étais une tête de mule. Quand j’avais décidé de m’investir, je le faisais. Alors… Je suis restée là, tout simplement, sans rien dire. Parfois, le silence est maître de bien des remèdes. Ressentir une présence, quelqu’un qui est là pour vous quand vous le voudrez, quand vous serez prêt, n’était-ce pas finalement plus efficace qu’un « Tu veux en parler ? » parce que finalement, en parler, ça ne sert pas à grand chose, simplement à intensifier ce malaise, ce qui nous ronge. Je pris une cacahuète entre mes doigts et la portai à mes lèvres pour la croquer dans un silence religieux, sinon les gens qui nous entouraient. J’ai dévisagé le barman qui ne s’occupait plus de nous et je baissai les yeux sur la main occupée de Klemens. J’étais peut-être douée pour comprendre que parfois, parler ne servait à rien… Je n’en étais pas moins bavarde ! Alors, au bout d’un moment, après une gorgée, je reposai mon verre en triant les cacahuètes du bout de mon index d’un air intéressé.

– Je savais pas trop quoi faire alors j’ai écrit une lettre. Et puis je l’ai jetée à la mer. Je venais tout juste d’avoir 18 ans, j’étais désespérée, désemparée et je n’aspirais qu’à une chose : que quelqu’un vienne me chercher pour me sauver.

Je tournai légèrement la tête pour dévisager Klemens, mon sourire toujours faible en coin. Ce n’était pas une expression de joie, mais simplement de réconfort. Le genre de sourire que vous donnez lorsque vous compatissez à la tristesse de la personne en face de vous mais que vous reconnaissez que vous ne pouvez peut-être pas comprendre ce qu’il traverse. Quand bien même, les événements survenus dix ans plus tôt avaient marqué plus d’un d’entre nous, n’est-ce pas ? Il n’était même pas utile de les prononcer à voix haute.

– Mon frère, lui, n’a pas dit un mot. - je levai mon index près de ma joue pour illustrer mes mots, avant de laisser ma main retomber sur le comptoir. - Pas un seul en l’espace de trois mois. Il grognait, il hochait la tête, il s’est renfermé sur lui-même pendant des semaines, il a écrit des pages entières dans un journal qu’il n’a fait lire à personne, pas même à moi. Pour ma part, j’étais en colère. J’ai cassé pas moins de deux baguettes, un balais, un poignet aussi. Et un nez. Celui de mon cousin lorsqu’il a tenté de dire que je n’étais qu’une pleurnicharde pitoyable - J’eus un léger rire - Et puis un jour… - j’ouvris les mains en l’air dans un « pouf » silencieux - Je suis revenue à la vie. Et mon frère a retrouvé sa voix de lui-même lorsqu’il a compris que tout ça ne le mènerait à rien.

Je penchai la tête sur le côté sans quitter Klemens des yeux. Même avec son visage quelque peu minable et déjà imbibé, je lui trouvai un sacré charme. Les vilains garçons métissés avaient toujours eu la côte auprès de moi mais celui-ci se révélait attrayant pour tout à fait autre chose. Il y avait une lueur dans ses yeux. Quelque chose d’indéfinissable à ce stade. Je refusai de me poser en super héroïne venue défendre le veuf et l’orphelin. Je ne voulais pas qu’il croit que je n’étais là que parce qu’il me faisait pitié - ce qui n’était même pas le cas. Mais je me demandais s’il pouvait voir en moi une potentiel amie. Une sorte de… Transition. Prenez ça pour mon côté Gryffondor.

– On appelle ça faire le deuil et ça peut parfois prendre un très long moment et personne ne pourra vous dire quand ni comment les choses s’apaiseront. Ne laissez jamais qui que ce soit vous faire croire le contraire, comme s’ils pouvaient être dans votre tête en ce moment.

Finalement, j’engloutis mon verre cul sec avant de le reposer sur le comptoir d’un coup dans une grimace. Je secouai la tête sous l’effet de l’alcool en crispant les yeux et j’avalai quelques cacahuètes avant de me laisser glisser de mon siège. J’eus la terrible envie de poser ma main sur son épaule, comme si ce simple geste aurait pu l’aider à l’apaiser mais je me ressaisis. Après tout, c’était un parfait inconnu mais j’étais plutôt tactile comme personne. A nouveau, j’aurais pu partir à cet instant. Au lieu de ça, je remontai mon châle sur mes épaules.

– Venez faire quelques pas avec moi. - ma propre spontanéité me surpris et je clignai des paupières - De toute façon, ce barman ne vous servira pas toute la nuit et il vous faudra bien rentrer chez vous à un moment donné ! Autant le faire en vous souvenant où c’est, vous ne pensez pas ? Allez venez !

Petit à petit, mon sourire s’agrandit et je me mordis la lèvres inférieure sans le quitter des yeux, l’incitant silencieusement à me suivre.

– Je promets de ne pas être assommante de bavardages. Mais je suis toute seule ce soir, je ne rentre chez moi que demain et je ne dirais pas non à votre compagnie, quoi que vous disiez. - Je tendis une main vers lui. - Quelques pas… - Sourire encore plus grand - Vous venez ?


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeSam 26 Juil 2014 - 15:32
Il y a dix ans. C'était la guerre en Angleterre, il y a dix ans. Ainsi donc, la jeune femme a perdu un être cher pendant la guerre. Ça ne l'intéresse pas au fond. Il ne sait pas ce que cette femme cherche à faire mais elle perd son temps avec lui. Il veut bien compatir à sa peine même si dernièrement son taux de compassion a grandement été revu à la baisse. Il n'en a plus en stock. Trop replié sur lui même qu'il est, trop obnubilé par lui même pour voir les autres. Pour essayer de s'intégrer aux autres. Il a vu beaucoup de personnes ayant perdu un proche lors du Bloody Sunday. Il partage leur peine mais ne se sent pas proche d'eux pour autant. Il ne veut pas faire parti de l'un de ces cercles de soutien qui a été mis en place après la catastrophe. Il ne veut pas parler de Valery. Et puis de toute façon, il ne l'a pas perdu pendant la manifestation.

Il hoche la tête lentement lorsqu'elle lui indique son prénom. C'est un prénom étrange pour une anglaise. C'est la première fois qu'il l'entend. Au moins, il sera difficile à oublier. La femme qui le porte beaucoup plus. Elle est assez banale si on exclue sa folie évidente. Il soupire et vide son verre avant d'en commander un autre. Il s'était dit qu'il ne se saoulerait pas ce soir pour prouver à Roy qu'il pouvait sortit seul maintenant mais visiblement, il se trompait. Il allait sans doute avoir le droit à une grimace. Il sait que ce n'est pas la solution de se laisser sombrer comme il le fait. Que roy est inquiet parce que depuis qu'il est chez lui, il se laisse aller. Il est de plus en plus irritable. Il s'en rend bien compte et le deuil ne doit pas tout justifier ni tout pardonner. Il sait qu'il doit se reprendre mais pour l'instant, il n'en a pas la force ni le courage. C'est plus facile de tout laisser couler. La pente sera très certainement beaucoup plus difficile à remonter mais de toute manière, il a déjà touché le fond, il peut difficilement tomber plus bas.

Il n'a pas rouvert la bouche depuis qu'elle lui a donné son nom et pourtant elle est restée à côté de lui. Elle commence à lui raconter sa vie et il ne l'écoute qu'à moitié. Il s'en moque, il ne va savoir. Il veut qu'elle se taise et qu'elle lui foute la paix. Il se fiche de sa lettre, de son frère, de sa colère. Il referme sa main autour de son verre et soupire en haussant les épaules. Qu'est-ce que ça peut bien lui faire ? Qu'est-ce qu'elle cherche à faire ? Elle lui donne une leçon de moral ? Elle essaye de lui faire comprendre que son comportement ne changera rien ? Elle croit quoi ? Qu'il ne le sait pas déjà, qu'il est trop stupide pour ne pas le voir ? Il sait que ça ne sert à rien mais ça lui fait du bien. Il extériorise à sa façon, il a besoin de se montrer taciturne et méchant pour que le laisse en paix pour évacuer son chagrin, son trop plein d'émotions et sa colère. Il a été victime d'une injustice. Il commençait à peine à se livrer, à laisser quelqu'un l'approcher. Il a finalement compris qu'il avait eu tord, c'était un avertissement, lui n'avait pas le droit de se fixer ni d'avoir un semblant de relation.

Il redresse la tête lorsqu'elle commence à lui parler de deuil et de chagrin qui passe. Il secoue légèrement la tête, comme si il allait sérieusement laisser quelqu'un lui dire ce qu'il avait à faire. Comme si il allait se mettre à croire quelqu'un qui lui dirait de faire telle ou telle chose pour que la douleur passe plus vite. Il a déjà connu le deuil lui aussi il y a dix ans. Il inspire profondément avant de reposer son regard sur son verre.

"Je sais. Ne vous imaginez pas que c'est mon premier deuil. Juste le plus récent."

Il la voit se lever du coin de l'oeil et pendant un instant, il a l'espoir qu'elle va partir et le laisser mouronner tout seul. Malheureusement, elle se lève uniquement pour l'inviter à sortir avec elle. Klemens jette un regard au barman qui commence déjà à montrer les signes de celui qui veut fermer. Il soupire et serre les mâchoires. Qu'est-ce qu'il a fait pour mériter une fille pénible comme elle ? Il l'observe un instant alors qu'elle remet son châle sur ses épaules. Il la détaille de la tête aux pieds. Elle aurait pu être son style. Il détourne le regard pour le perdre à nouveau dans son verre à moitié plein.

"Non. Je préfère rester là."

Il est borné. Roy et Valery lui ont répété plus d'une fois. Mais peut-être que si il se montre réellement désagréable, la fille finira par s'éloigner de lui. C'est ce qu'elle a de mieux à faire. Elle s'obstine à vouloir jouer les bons samaritains et à devenir son amie mais elle ne sait pas ce qu'elle risque à rester avec lui. Elle n'a même pas pris peur lorsqu'elle a appris qu'il était un lycanthrope. Elle doit réellement être folle. Alors, il est à peine surpris lorsqu'elle continue d'insister. Il soupire, vide son verre et se lève de son tabouret.

"Juste quelques minutes."

Il sort dans la douceur de la nuit et laisse le vent lui fouetter le visage. C'est agréable et ça le dégrise un peu. Il tourne alors la tête vers la jeune femme à ses côtés. Il ne comprend vraiment pas ce qu'elle lui veut.

"Pourquoi vous faites ça ?"


Klemens Dabrosky
Shea Gruffydd
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeLun 28 Juil 2014 - 13:51
Je le ressentis comme une victoire. Le voir se lever de son comptoir m'arracha plus qu'un sourire aux lèvres, j'étais ravie. Je n'avais aucune arrière pensée, cela dit, ce n'était pas tellement mon genre. J'aimais m'amuser avec mes amis et quand bien même je n'étais pas très farouche, je n'avais jamais réellement cherché à me forger une relation sentimentale avec qui que ce soit. Je crois que ça ne m'intéressait pas. Ou bien que je n'avais rien trouvé d'intéressant... Pour le moment. Mes aventures de çà de là n'avaient jamais été très concluantes, je crois que je manquais cruellement de passion en ce qui concernait les hommes. J'avais tant de choses à faire ! Fut un temps, j'aurais tellement voulu plaire que j'aurais fait presque n'importe quoi pour qu'un garçon me regarde. Inconsciemment, cette jeune fille adolescente sommeillait toujours en moi. Sûrement une des raisons qui ont fait que j'insistais auprès de Klemens pour me suivre. J'avais envie de croire que quelque part, j'avais suffisamment de charme pour faire sourire même le plus récalcitrant.

Je me retins de sautiller sur place quand il daigna enfin me suivre. Mon sourire suffisait, j'imagine. Je le suivis des yeux alors que nous sortions à l'air doux et j'ai promené mes yeux sur le canal paisible avant qu'il ne reprenne la parole. J'avais du user d'un sacré self control pour ne rien dire et j'en avais serré les dents, de peur de l'effrayer ou juste de paraître stupide, désagréable, envahissante et j'en passe. A sa question, j'ai retourné la tête vers lui pour le dévisager à nouveau. Il avait l'air si fatigué, épuisé, démoralisé, au fond du trou. J'en avais mal au coeur. Vraiment. Je nourrissai le désir de faire quelque chose pour lui. A défaut de l'aider, je voulus l'apaiser. Alors en guise de réponse, mes lèvres s'étirèrent d'autant plus et je me mordis la lèvre inférieure alors que mon visage devait rayonner. Il me posait lui-même la question, je n'avais rien forcé et sa curiosité me flattait. S'il n'avait vraiment pas voulu me suivre, il m'aurait envoyée balader. Je n'aurais pas été surprise. Déçue mais pas surprise. Après tout, je n'étais qu'une inconnue, de quoi est-ce que je me mêlais ? Alors, dans une voix à la fois mystérieuse et malicieuse, je répondis.

_ J'ai parié avec la petite voix dans ma tête que vous aviez un magnifique sourire.

Un loup garou alcoolique en plein deuil ? La dite petite voix dans ma tête hurlait toutes les alertes du monde et ne demandait qu'à fuir. Mais c'était sûrement les restes de l'adolescente lâche en moi. J'avais changé, depuis.

_ Je suis certaine de gagner avant d'arriver au caroussel, là-bas.

D'un petit geste de la main, je désignai le manège à un peu plus de 500m sur la promenade. Je ne doutai que très peu de moi. Je me dis que s'il n'était pas voué à me sourire au moins une fois avant la fin de la soirée, alors il m'aurait déjà balancée contre un mur pour me dire de le lâcher.

_ C'est une raison suffisante, vous croyez ?


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeSam 2 Aoû 2014 - 13:43
Klem regarde la jeune femme de son regard vide. Il s'interroge vraiment sur ses intentions et sa réponse le laisse pantois. Il la regarde avec des yeux ronds. Tout ça pour un soupire. Il secoue la tête de gauche à droite légèrement décontenancé. Cette fille en a un grain c'est certain. Il ne peut s'empêcher d'esquisser l'ombre d'un sourire lorsqu'elle affirme qu'elle gagnera avant d'atteindre le carrousel au bout de la promenade. Il jette un regard au manège en bois avant de poser son regard à nouveau sur Shea et explose de rire.

"C'est la raison la plus stupide que j'ai jamais entendu."

Il se passe la main sur la visage, essayant de reprendre son sérieux. Il y a longtemps qu'il n'a pas rit. Ça lui fait du bien sur le moment. Il soupire légèrement et se demande ce qui va se passer ensuite. Il a perdu, il a sourit. Elle va donc le laisser en plan au beau milieu de la jetée alors qu'il commence un peu à se tirer de ses idées noires. Il se rapproche de la jeune femme avec un sourire un peu timide.

"Et bien, vous avez gagnée. Que diriez vous de faire un tour de chevaux de bois avec moi ? Comme gage de ma défaite."

Puis sans réfléchir, il attrape la main de la jeune femme et l'entraîne à sa suite vers le carrousel. Puis sans attendre de réponse de sa part, il monte sur le manège de bois, forçant la jolie rousse à le suivre. Puis alors qu'il lui fait face, il se penche sur elle et s'empare de ses lèvres sans un mot. L'une de ses main vient se caler au creux de ses reins pour l'attirer un peu plus contre lui alors que la seconde va se perdre dans ses cheveux. Son souffle s'accélère et ses yeux ont retrouvé de leur brillant lorsqu'il la relâche enfin.

"Merci"

Petit sourire. Alors maintenant, soit elle lui rend son baiser soit elle le gifle. Quelle option va-t-elle choisir ?


Klemens Dabrosky
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeSam 2 Aoû 2014 - 14:31
J'écarquillai les yeux en remarquant l'esquisse. Suspendue à ses lèvres, j'ai attendu sans songer un instant qu'il éclaterait de rire. Soulagée de le voir se dérider, j'en fus tout aussi flattée d'avoir réussi un tel exploit aussi rapidement. Si jusque là, j'avais du insister et y mettre du mien, je n'eus pas le temps de lui proposer de faire comme si je n'avais rien entendu afin qu'il puisse profiter des autres idée qui grouillaient dans ma tête. Je possédais un panel incroyable de solutions pour rendre le sourire aux gens. J'allai ouvrir la bouche mais déjà il me prenait la main pour m'entraîner. A mi chemin alors que ses enjambées faisaient deux fois les miennes, je lui demandai de s'arrêter une seconde le temps que j'enlève mes chaussures, clopinant d'un pied à l'autre. Celles-ci entre mes mains, je remontai mon châle sur mon épaule avant qu'il ne tombe et je le suivis.

– Je crois que quelqu'un est parti en oubliant d'éteindre les lumières !

Je regardai autour de nous en montant sur le manège éclairé mais à cette heure-ci, il n'y avait plus personne. Plus que nous deux sur la plateforme. J'avais toujours aimé ces manèges, comme le petit bac à sable en face de chez ma tante. Avec sa balançoire, je passais des heures à contempler la mer dans laquelle j'avais jeté ma bouteille dix ans auparavant. Je retournai la tête vers Klemens, légèrement à bout de souffle après la course mais un sourire aux lèvres. Je tressautai légèrement à son contact, totalement inattendu et je restai figée quelques secondes. En sentant sa main sur mes reins et l'autre dans mes cheveux, je sentis un frisson me parcourir l'échine et mon coeur s'emballer lorsqu'il me serra plus contre lui. Je me rattrapai à ses épaules pour ne pas tomber en arrière, la bride de mes chaussures pendante toujours à mes doigts.

Quand il écarta la tête, mes joues devaient être plus rouges que mon rouge à lèvres ! Je le dévisageai, les yeux ronds d'étonnement, sans rien dire. Il y avait moins de 10min, je songeais que cet homme pouvait me sauter à la gorge et il avait à présent ses doigts glissés à travers mes cheveux. Ce que j'avais fait ? Parier que ce visage froid et dépressif pouvait sourire. Et c'était tout. Doucement, je souris, mon visage se détendant mais mes mains ne quittant pas ses épaules. Cependant, mes couleurs, elles, demeurèrent, témoins de ma visible nervosité. J'étudiai ses yeux brillants à la lumière plus vive que celle au bar et je souris un peu plus avec une voix pensive.

– J'avais raison. Mais si vous embrassez toutes les filles qui vous font sourire, j'espère que vous en embrassez plus qu'il n'y paraît, alors...

J'acquiesçai doucement.

– De rien. C'est un plaisir.

Je me hissai sur la pointe des pieds pour déposer un bref baiser sur ses lèvres et je plissai les paupières, proche de son visage. Je lui soufflai dans un murmure moqueur, en faisant glisser mon pouce sur sa joue.

– Mais je crois que vous avez un peu trop bu.

Je pouffait légèrement de rire en retrouvant le plat de mes pieds sur le sol et baissant les bras.


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeSam 2 Aoû 2014 - 19:14
Son esprit est un mélange embrouillé de sensations diverses. Il ne sait plus vraiment ce qu'il fait ni ce qu'il veut. Il ne sait même plus ce qu'il ressent. La peine qui lui déchirait la poitrine à peine une heure auparavant est un peu atténué grâce aux efforts de Shea pour le faire sourire. Et voilà qu'il l'embarque en direction du carrousel sans plus réfléchir à ce qu'il fait. N'écoutant plus sa raison, ni plus rien, il se laisse guider au feeling. Il ralentit l'allure lorsque la jeune femme lui demande de s'arrêter, il la regarde retirer ses chaussures. Elle est plutôt jolie. Et rousse. Rien de semblable avec Valery. C'est ce qu'il lui faut. La suite est assez flou, il ne sait plus bien comment ni pourquoi ses lèvres se sont retrouvées sur celles de Shea. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il n'a plus mal. Ou du moins, la douleur est beaucoup moins intense. Un nouveau sourire se dessine sur ses lèvres lorsqu'il remarque les joues colorées de sa nouvelle amie et il se colle un peu plus contre elle pour poser ses lèvres contre son oreille pour chuchoter.

"Vous n'imaginez même pas le nombre de fille que j'ai embrassé grâce à mon sourire."

Sourire qui a disparu au cours des dernières semaines. Rien ne trouve grâce à ses yeux de toute manière. Il se recule légèrement pour faire face à la jeune femme ne sachant plus très bien ce qu'il convient de faire maintenant. Ou même si il est prêt à faire quoique ce soit. Il ne se pose plus vraiment de question lorsque Shea dépose un chaste baiser sur ses lèvres et lui fait remarquer qu'il a sans doute trop bu. Un sourire se dessine à nouveau sur son visage et il attrape la taille de la jeune rousse comme pour se retenir et ne pas tomber.

"Il va falloir m'aider à rentrer chez moi alors."

Le hic, c'est qu'il n'habite pas seul. Il y a Roy et il ne sait pas vraiment comment il réagira si il ramène une fille dans son appartement. Sans doute pas très bien.

"Ou alors... on va chez vous si c'est plus prêt."

C'est peut-être un peu osé comme proposition mais elle peut vite être mise sur le compte de l'alcool après tout. Tout comme son manque de gêne face à la situation.


Klemens Dabrosky
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeSam 2 Aoû 2014 - 20:29
Je fermai les yeux pour acquiescer. Le ramener chez lui me sembla une excellente idée. Je pouffai de rire en attrapant sa main dans mon dos pour le soutenir. Quant à ce qu'il m'avait murmuré à l'oreille, je le crus sur parole. Moi-même venais de me faire piéger. Les couleurs de mes joues ne semblèrent pas vouloir disparaître et j'arborais un magnifique aspect tomate mûre. Cependant, il ne cessa plus de sourire. Je plissai le nez en commençant par descendre de la plateforme du manège.

– Je n'habite pas très près d'ici. Je viens d'emménager à Pré-au-Lard, alors... Je pense qu'il est plus sage de vous raccompagner chez vous comme un bon gentleman que je suis !

J'ai toujours eu beaucoup d'aisance avec les gens, même ceux que je ne connaissais pas. Et plus les gens étaient à l'aise avec moi, plus je les imitais. C'est ce qui me rendait plutôt bon public, j'imagine. Mais Klemens fut une preuve de mes facilités avec le monde extérieur. Non, j'ai toujours eu l'intime conviction que pour aider quelqu'un à aller mieux, le faire parler de son mal être n'était pas la solution. De plus, j'avais une tendance assez empathique, alors disons que c'était également une façon de me protéger.

Je marchai à ses côtés d'un pas lent. Où qu'il habite, mon hôtel n'était pas si loin et j'avais envie de profiter de l'air doux. De plus, j'aurais trouvé ça dommage de l'abandonner si vite sans profiter de ce sourire. Je repensai à sa mine dévastée et sans vie au comptoir, sa façon de boire après avoir creusé un trou dans le verre à force de le regarder. Je n'eus pas le coeur à le laisser partir déjà si tôt. Et puis ! Je n'avais pas insisté pour être sa cavalière et me défiler aussitôt après eu ce que je voulais. Ici : un sourire.

– Depuis combien de temps vous étiez assis là à m'attendre ?

Et d'un coup, je me dégageai de lui pour lui faire face en le désignant d'un index impérial et dénonciateur. Les doigts sur les lèvres et les yeux ronds, je m'offusquai.

– C'était une technique de drague ! C'est ça ? - Je roulai des yeux en riant - En fait, vous saviez que je viendrais alors vous avez sorti le grand jeu ! Et moi, je suis tombée dans le panneau. Je parie que c'est ça. C'est pour ça que vous avez souri si rapidement ! Avouez ! - Je penchai la tête sur le côté, amusée - Je n'ai pas un tel don, ça se saurait. Vous pouvez le dire si vous m'avez roulée, hein. Je vous en voudrais pas.

Et parce que c'était moi, je me remis à marcher en agitant les mains.

– Enfin... Je vous en aurais voulu, j'imagine si vous ne m'aviez pas embrassée avec vos... lèvres... à la limite de l'animal si je puis me permette le jeu de mot. Parce que si vous aviez continué à jouer le jeu jusqu'à ce qu'on passe la nuit ensemble etc et le lendemain, vous auriez souri en vous disant "Je l'ai bien eue cette petite Galloise !" Bon et bien là je pense que je vous en aurais voulu ! Je parle beaucoup, en général quand je suis nerveuse. Mais là, ça va. Je ne vous en veux pas. Et je vais même me dire que je suis très fière d'avoir un tel pouvoir sur un homme, oui oui, parce qu'après tout, c'est primordial de se dire qu'on peut encore faire quelque chose pour quelqu'un sans se poser de questions ! Si seulement plus de gens pouvaient réagir ainsi, aller à l'encontre des autres, faire connaissance avec des personnes vraiment particulières ! Vous savez, ma bouteille à la mer... Ma lettre... - Je me tournai vers lui en marchant - j'ai eu une réponse ! Je trouve ça véritablement magique. Ce lien si particulier que peuvent tisser deux personnes totalement inconnues, peu importe le sexe ou le genre ! Je trouve ça... - Je cherchai mon mot en regardant le ciel puis roulai des yeux en hochant le menton. - C'est un bon signe pour l'humanité que nous soyons encore capables de communiquer au détour d'une rue avec un inconnu sans avoir besoin d'en avoir peur ! Vous ne trouvez pas ?

Les sourcils hauts, la respiration courte d'avoir parlé trop et trop vite, mes joues étaient pourpres et je me rendis compte que j'étais peut-être encore plus nerveuse que je ne voulais bien le croire. Il m'intimidait réellement, maintenant.


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeSam 2 Aoû 2014 - 22:44
Klem ne lâche pas la main de Shea et l'aide même à descendre du manège alors qu'elle semble vouloir partir pour de bon. Il esquisse un léger sourire lorsqu'elle lâche qu'elle habite à Pré-au-Lard et qu'elle jouera son rôle de gentleman jusqu'au bout en le ramenant chez lui. Il n'y a plus qu'à espérer que Roy passe la soirée avec Jayce où tout autre personne susceptible de l'héberger une nuit entière. Il emboîte donc le pas à la jeune femme en silence sans la lâcher lorsqu'elle lui demande depuis combien de temps il l'attendait. Son visage s'assombrit légèrement, il ne sait pas combien de temps, il est resté assis dans ce bar avant que la rouquine ne vienne le sortir de son état de transe. Il essaye de calculer mais il n'a pas le temps de répondre que déjà la jeune femme le regarde avec un regard offusqué. Il reste planté les bras ballants au milieu de la rue sans comprendre.

Shea est partie toute seule dans un délire et le jeune loup se demande un instant ce qu'il peut faire pour calmer l'hystérie de la jolie rousse. Et son idée première qu'elle en a un sacré grain se confirme indéniablement. Il la suit comme il peut alors qu'elle s'agite dans la rue tout en continuant à marcher. Et lui ne sait plus comment réagir, ni quoi dire. Il est blessé aussi qu'elle lui porte accusation comme le fait. Il n'est pas ce genre d'homme à faire semblant d'éprouver de la peine pour attirer une femme dans son lit. Il est vexé que Shea puisse penser cela de lui mais après tout elle ne le connait pas. Il enfonce ses mains dans ses poches, le visage fermé à nouveau. Il s'arrête pour faire face à la jeune femme.

"Je ne sais pas ce que tu t'imagines mais j'ai rien prémédité du tout."

Il est passé au tutoiement sans réfléchir mais ça n'a pas vraiment d'importance. Il n'a même pas relevé la fin de ses paroles et la question qui l'accompagnait trop vexé qu'elle l'accuse d'une chose ignoble. Il a beau être un loup-garou, il n'est pas forcément une horrible personne. Il en vient presque à se demander pourquoi Shea a insisté autant si elle pensait qu'elle tomberait dans un piège. Il soupire et continue d'avancer, laissant la jeune femme en plan si elle ne le suit pas. Voilà, elle a tout gâché.

A aucun moment, il ne lui vient à l'idée qu'elle ait pu plaisanter. Il en vient même à regretter le baiser qu'il lui a donner. Il oublie bien vite Valery, un peu trop vite sans doute. Il s'est vite laissé détourner de sa peine et c'est mal. Enfin, c'est ce qu'il se dit à l'instant parce qu'en réalité, il n'y a rien de mal à rendre sa perte moins douloureuse.


Klemens Dabrosky
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeSam 2 Aoû 2014 - 23:05
Bien sûr que non, il n'avait rien prémédité. N'avais-je pas précisé que nerveuse je parlais beaucoup ? Sûrement avais-je du oublier d'ajouter que mon esprit parlait à voix haute avant que je n'aie le temps de m'en rendre compte. Je fronçai les sourcils en l'étudiant. N'avait-il donc pas compris la plaisanterie ? L'adolescente en moi était toujours là, cachée quelque part au fond. Celle qui pensais qu'aucun homme ne pouvait me trouver attirante, jolie ou même désirable. Quoique cette petite voix s'était adoucie depuis une dizaine d'années, pour sûr. Mais je restais toujours quelque peu maladroite. D'accord, j'étais très maladroite quand il s'agissait du sexe opposé. Il était déjà à quelques pas plus loin. Je le regardai s'éloigner et jurai dans ma tête. Pourquoi n'apprenais-je toujours pas à me taire quand il le fallait. Je redressai mon châle sur mes épaules, un coup de vent m'arrachant un frisson.

– Attends !

Je sursautai avant de le rattraper au pas de course, grimaçant légèrement face à l'aspérité du sol sous la plante de mes pieds. Une fois à sa hauteur, je repris sans me soucier de son visage morne.

– Je suis désolée, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, ce n'est pas réellement ce que j'ai pensé non plus - Et voilà que je parlais à nouveau comme un moulin sous les chutes du Niagara - J'essaye juste de trouver une raison rationnelle, c'est tout. Ce n'est pas comme si j'avais ce don d'embrasser quelqu'un grâce à mon sourire ! J'ai été surprise. C'est tout. Et ma tête a un moyen très à elle de faire diversion lorsque quelque chose me surprend.

J'eus un sourire gêné en relevant les yeux sur lui. Bien sûr, que j'avais eu des aventures mais jamais rien de sérieux. Le pire dans tout ça, le plus paradoxal ? C'est que ça ne m'intéressait même pas. Est-ce qu'un jour, quelqu'un trouverait mes excentricités désirables ? Peut-être pas. Mais malgré tout le travail accumulé sur moi-même pour vaincre timidité et réserve forcée, cet exorcisme dont je me servais pour avancer et dépasser mes peurs... Etait plus qu'un trait de ma personnalité. C'était une part de moi dont j'étais incapable de me défaire.


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 1:15
Klem ralentit à peine lorsque Shea lui demande de s'arrêter. Il entend un bruit de pas accélérés sur le parvis de la jetée. Elle doit courir pour se remettre à sa hauteur et elle recommence à parler. Elle se justifie, s'excuse. Affirme que ce n'était pas ce qu'elle voulait dire et qu'elle parle trop et sans réfléchir. Ça pour trop parler, un vrai moulin à paroles cette fille. Le lycanthrope soupire et hoche la tête avec un sourire amusé. Elle semblait si sûr d'elle tout à l'heure et maintenant là voilà toute gênée et toute timide. Il avance sa main tout doucement vers son visage et écarte une mèche de cheveux de devant ses yeux.

"Ce n'est rien. J'aurais dû me douter que tu plaisantais."

Mais seulement voilà, sa perception de l'amusement a beaucoup diminué ces derniers temps. Avant, tout était un jeu. Maintenant, il a du mal à simplement sourire. Et ce soir Shea lui a rendu le sourire simplement en parlant et en faisant un pari stupide. Il esquisse un sourire timide et lui reprend la main.

"Toujours d'accord pour me ramener chez moi ?"

Puis sans attendre de réponse, il entraîne la jeune femme à sa suite une nouvelle fois. Cette fois-ci, il ne s'arrête plus avant d'arriver devant la porte d'entrée. Il sort ses clés et les fait tourner dans la serrure avant de se tourner vers Shea et de la fixer intensément. Il lui sourit timidement, il ne sait pas si elle acceptera de rester un peu avec lui, il ouvre la porte et regarde furtivement pour s'assurer que Roy n'est pas là. Ce qui est bien le cas.

"Tu veux entrer ?"

Il fait un pas dans l'appartement avant de se tourner vers Shea et de se mordiller sa lèvre inférieure signe d'une certaine anxiété intérieure. Il se demande encore si c'est une bonne idée. Est-ce que ce n'est pas trop tôt ? Est-ce qu'il ne devrait pas encore attendre pour que ce soit éthiquement correct. Et puis zut, il balance toutes ses angoisses aux orties et esquisse un sourire un peu plus ferme.

"J'aimerais beaucoup que tu rentres. Je n'ai pas envie de rester seul... pas encore."

Il baisse la tête. Il s'en veut un peu là d'utiliser sa peine pour la faire rester. Mais elle a été un petit rayon de soleil dans sa soirée si morose et il n'a pas envie qu'il disparaisse si vite. Elle a été la seule à le faire rire depuis la mort de Valery. Il ferme les paupières à cette pensée. Il a pensé Valery juste après le mort mort. Chose qu'il a évité ces dernières semaines. Il lance un regard flamboyant à la jeune femme pour la faire entrer, il s'écarte du passage pour l’inciter davantage à entrer.


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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 1:42
Sa main fut comme une brûlure sur mon visage. Ce qui était étonnant parce que j'étais quelqu'un de tactile. J'appréciais le contact des gens, et d'autant plus quand il s'agissait d'un homme qui me plaisait. Mes joues s'empourprèrent à nouveau et j'acquiesçai dans un sourire en me mordant la lèvre alors qu'il avançait.

– Bien sûr.

Je souris un peu plus lorsqu'il prit ma main et le suivis. Cette fois, je me mordis la langue pour ne plus parler. C'était ce qui avait le mieux marché la fois précédente et il me semblait que c'était ce qu'il préférait. Une fois devant sa porte, je relevai mon châle pour me protéger de la fraîcheur de la nuit. Je n'étais pas si loin de mon hôtel, ce qui m'arrangeait. Ce surplus d'émotions m'avait fatiguée et j'avais hâte de retrouver un lit. Je n'imaginai pas un instant qu'il me demande de rester. Je clignai des paupières, à nouveau surprise en le regardant là, debout devant lui, serrant mes chaussures à deux mains devant moi.

J'ouvris la bouche pour répondre et regardai le chemin jusqu'à l'hôtel jusqu'à ce qu'il me demande vraiment de rester. Je réfléchis une seconde, mon regard se baladant un peu partout puis je pinçai les lèvres dans un léger sourire.

– J'ai mon train tôt demain matin... Je ne supporte pas le transplanage, alors...

Ses yeux s'illuminaient tellement et puis j'eus le souvenir de son sourire, puis de son baiser et enfin de sa main dans mes cheveux. J'inspirai profondément, persuadée de commettre une énorme bêtise qui était plus facilement du ressort de mes frères que de moi et je rentrai la tête dans les épaules en avançant. Je passai à ses côtés en souriant un peu plus, le rouge se faisant la couleur locale de la soirée. Je promenai mon regard à l'intérieur en posant mes chaussures dans l'entrée. C'était plutôt grand à vue d'oeil pour une seule personne.

– Tu vis seul ici ?

Je me retournai vers lui et en le voyant je sus déjà que j'allais rater mon train. Je troquai mon côté excentrique pour une expression plus sérieuse, non sans un sourire aux lèvres. Je retirai mon châle pour le poser. Je n'avais pas dans l'idée de semer mes affaires. Mais je n'étais pas stupide.

– Et qu'est-ce que je peux faire pour toi, alors ?

Ma question, en revanche, l'était. Peut-être aussi que les événements de juin m'avaient secouée. Sans quoi je ne serais peut-être pas entrée. Peut-être ne me serais-je pas dit que j'avais besoin de faire quelque chose qui ne me ressemblait pas. Il avait besoin de sourire mais moi j'avais peut-être besoin de faire sourire quelqu'un. Retrouver une certaine confiance en moi.

– J'aime autant te prévenir... Ce n'est pas dans mes habitudes d'accepter d'entrer chez un homme dont je ne sais rien sinon que je suis contente que ce ne soit pas la pleine lune, cette nuit.


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 2:15
Klem baisse légèrement les yeux lorsqu'elle lui annonce qu'elle a un train tôt le lendemain matin. Il redresse néanmoins le regard et la fixe, la suppliant des yeux pour qu'elle reste encore un peu. Il esquisse un léger sourire lorsqu'elle baisse les armes et rentre à sa suite dans l'appartement. Il enlève sa veste devenue superflue dans la chaleur naturelle de la pièce et se tourne vers la jeune femme pour l'observer alors qu'elle se défait de ses chaussures et de son châle. Il la voit parcourir l'appartement du regard et hoche négativement la tête à sa question.

"Non avec un ami mais il n'est pas là ce soir. Il ne rentrera que demain."

Comme c'est souvent le cas avec Roy d'ailleurs, il hausse les épaules pour montrer que ce n'est pas important. Il s'appuie contre le dossier du canapé qui lui sert de lit, accessoirement, et sourit légèrement alors qu'elle lui demande ce qu'elle peut faire pour lui. Il l'ignore, peut-être rester là à discuter avec lui ou alors... non, ce n'est sans doute pas très raisonnable.

"Tu veux boire quelque chose ?"

Il se décolle du canapé et s'avance en direction de la cuisine lorsqu'il est stoppé dans son élan par la voix de Shea. Il la regarde en souriant, riant à moitié à sa boutade sur la pleine lune et s'approche d'elle lentement. Il pose sa main sur sa joue et la fait glisser lentement dans ses cheveux sans lâcher ses yeux du regard. Son sourire s'agrandit légèrement et il se penche pour l'embrasser à nouveau. Il presse son corps contre le sien et vient poser son autre main de le creux de ses reins pour la presser un peu plus contre lui. Il approfondit lentement le baiser pour lui laisser l'opportunité de se reculer à tout instant. Lorsqu'il se recule, ses yeux sont légèrement brillant et il lui murmure à l'oreille.

"Tu n'as pas à avoir peur de moi, je ne te ferais jamais de mal."

Il esquisse un nouveau sourire détache sa main de ses cheveux pour la passer sous son menton et capturer une nouvelle fois ses lèvres entre les siennes alors que son autre main entreprend de descendre lentement la fermeture de sa robe en un geste sûr et assuré procuré par l'habitude.


Klemens Dabrosky
Shea Gruffydd
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 3:06
Pas raisonnable, c'était sûrement le mot. Boire, je l'avais fait au bar et ça me suffisait. Les mains en appui sur le dossier du canapé dans mon dos, je le suivis des yeux jusqu'à ce qu'il capte mon regard. Je le dévisageai, revenant vers moi avec un sourire naissant. Décidément, je faisais peut-être un meilleur effet que je ne le pensais. J'étirai moi-même mes lèvres dans un sourire et quand il fit glisser ses doigts dans mes cheveux, je levai les miens pour en défaire la pince qui les retenait afin de libérer la cascade rousse sur mes épaules, sans le quitter des yeux. J'étais peut-être maladroite, mais tourner autour du pot, ce n'était pas vraiment dans mes habitudes non plus.

Il se pencha pour m'embrasser à nouveau et j'entourai son cou d'un bras. Pour moi qui étais une romantique, c'était une première. Mais j'avais sûrement besoin de me défouler, de faire quelque chose d'extraordinaire. Car vous remarquerez que, aussi étrange qu'incroyable, je ne disais plus rien depuis de longues secondes. J'étais concentrée. Je me serrai contre lui jusqu'à ce que son visage s'écarte légèrement. Je fermai les yeux en riant, très franchement amusée.

– Je parie que je mords encore plus fort de toute façon.

Je souris toujours contre ses lèvres. Son geste dans mon dos me fit dresser les poils sur mes bras. J'en profitai qu'il me soutenait pour lui retirer la chemise de sa ceinture. Pendant que je la déboutonnais, je l'entraînai avec moi alors que je reculais pour contourner le canapé. J'ignorais totalement que c'était aussi son lit mais je n'eus pas dans l'idée de m'immiscer dans la chambre d'un inconnu. Je glissai mes mains sous sa chemise ouverte et les fit remonter jusqu'à ses épaules pour lui retirer complètement, le souffle court. Je laissai ma robe tomber à mes pieds et l'enjambai d'un pas. Ne quittant pas ses lèvres des miennes, je lui murmurai.

– Tu es sûr que ton copain ne va rentrer à l'improviste avant demain ?


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 15:09
Klem s'esclaffe légèrement à sa blague. Il doute sincèrement qu'elle morde plus fort que lui mais il ne réplique pas. Se contentant de la faire taire avec un nouveau baiser. Il frissonne légèrement lorsqu'elle commence à déboutonner sa chemise et l'entraîne vers le canapé. Il esquisse un léger sourire contre ses lèvres alors qu'il passe ses mains sur les épaules de Shea pour faire glisser sa robe au sol. Il laisse un soupir lui échapper lorsque la jeune femme glisse ses mains sous sa chemise ouverte et entreprend de lui enlever. Il la lâche pour s'en débarrasser complètement sa bouche toujours contre la sienne alors qu'elle même enjambe sa robe. Les paroles de Shea lui jette ensuite le doute. Et si Roy décidait de rentrer plus tôt aujourd'hui. Il soupire et esquisse un léger sourire à la jeune femme avant de se saisir de sa baguette.

"Tu as raison, mieux vaut être prudent."

D'un mouvement de baguette, il fait apparaître son Patronus et le charge de dire au trafiquant de rester où il est peu importe l'endroit où il se trouve. Lorsqu'il a terminé, il lance sa baguette vers la table basse un peu plus loin, sur la pile d'affaire à lui qui s'y accumule déjà. Il se saisit à nouveau de la taille de la jolie rousse et l'embrasse un peu plus passionnément cette fois. Il se recule légèrement le souffle court et plonge son regard dans le sien.

"Maintenant, je suis certain qu'il ne va pas rentrer."

Son sourire se perd dans le cou de Shea alors qu'il la fait doucement basculer sur le canapé derrière eux. Ses lèvres parcourent lentement son cou, sa clavicule, il fait lentement glisser les bretelles de son soutien-gorge sur ses bras puis il se redresse doucement pour la regarder. Il sourit doucement. Il y a longtemps qu'il n'a pas eu ce genre de relation avec quelqu'un. Il ne s'en rend compte que maintenant mais cela lui a manqué. Il caresse doucement la joue de la jeune femme et s'approche de ses lèvres pour les saisir à nouveau entre les siennes tout en murmurant.

"Tu es très belle."


Klemens Dabrosky
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 16:00
Je pouffai de rire à ses doutes. Je pensais qu'il se contenterait d'enchanter la porte pour la bloque mais je haussai les sourcils d'étonnement en voyant son patronus, quelque chose que j'étais bien incapable de faire. Je ri, plus franchement, en portant ma main à ma bouche, puis je reportai mon regard sur Klemens. J'avais souvent entendu mon frère parler de ses conquêtes, de cette impression de liberté que cela lui offrait. Il n'en parlait ainsi qu'à moi. Peut-être parce que j'en étais la seule curieuse, me demandant comment deux personnes, ne sachant rien l'une de l'autre et sans avenir possible, pouvaient se retrouver au détour d'une nuit et partager un instant comme celui-ci. Pourtant pas farouche, je n'avais jamais franchi le pas pour la simple et bonne réponse que j'imaginais qu'il me fallait plus qu'une simple attirance pour laisser quelqu'un s'approcher de moi de la sorte. Néanmoins, cette sensation de l'inconnu me donna des ailes. Ce n'était pas comme si j'habitais Bristol ou que j'étais supposée le retrouver à Poudlard à la rentrée. Je l'aurais su s'il s'agissait d'un des professeurs, et qui plus est, son nom ne me disait rien.

Je crois que c'est mon frère qui m'avait parlé de cette complicité quasi vitale, comme si, d'une manière ou d'une autre, le courant passait si naturellement qu'il fallait se contenter d'en profiter. Sans poser de questions. Ce sentiment, que je ne découvrais que pour la première fois, était ce qui m'avait manqué dans toutes mes relations, au fil desquelles je m'étais plus facilement sentie "l'enfant", la "gamine" du couple, celle qu'on veut protéger parce qu'elle n'est pas capable de le faire elle-même. J'avais envie que pour une fois, on me regarde plus comme une femme que comme un complexe de Peter Pan. Alors inutile de vous faire un dessin. Mon coeur rata un battement à son compliment. Ma poitrine se souleva sous ma respiration et le rouge, précédemment tamponné sur mes joues, chuta instantanément au creux de mon ventre, forçant mon sourire à disparaître mais pas pour les raisons que Klemens aurait pu s'imaginer. Je sentis mon visage me brûler, la sensation accentuée sous la caresse du loup garou. Je fis glisser mon index sur ses lèvres, y dessinant par ce geste un sourire imaginaire que j'étais bien contente de lui avoir trouvé ce soir. Je le dévisageai un instant et, d'abord doucement, je vins pincer ses lèvres des miennes. Puis, avec plus de force, je l'attirai plus à moi en pressant ma main dans son dos, l'autre allant se perdre dans ses cheveux. Je ne sais pas si un jour je pourrais y trouver autant d'aisance, d'équilibre et de naturel que mon frère, mais dans ce cas-là, je ne gardai que le principal : je me sentais bien et en sécurité. Et c'était là bien le plus important.

***

Délicatement, mon index se promena sur son torse, suivant les courbes et les dessins qui le constituaient. Mon autre main sur son épaule, ma tête était appuyée contre et mes yeux suivirent mon geste, pensifs.

– Je l'imaginais bien plus loin, ce caroussel...

Je n'avais pas eu envie de passer la soirée seule, c'était un fait, mais je ne m'étais pas imaginée la passer ainsi. Ma paume sur son torse, je redressai la tête, mon menton sur le plat de ma main et je le dévisageai à nouveau, des boucles me retombant devant le visage. Je lui souris avant de reprendre l'exploration de ses lèvres du bout de l'index. Ma voix n'était pas plus forte qu'un murmure, comme si nous n'étions pas seuls.

– Tu avais l'air si désemparé... Tu voulais savoir pourquoi j'étais venue à toi. Je n'ai pas pu faire comme si je n'avais rien vu, même si pour ça, je devais me mêler de ce qui ne me regardait pas. Tu étais sur le Chemin de Traverse le mois dernier ?

Peut-être que l'impression de l'avoir déjà croisé quelque part venait de là. Mais c'était une impression si diffuse, si floue que je me demandai si je le confondais pas avec quelqu'un d'autre. Je quittai son regard quelques secondes pour embrasser le haut de son torse et je relevai les yeux dans les siens, un voile les couvrant un instant alors que je caressai sa pommette de mon pouce.

– Je suis navrée que tu aies perdu quelqu'un qui t'était proche. Je voudrais tellement pouvoir faire quelque chose pour toi qui soit plus efficace qu'un pari stupide.

J'eus un léger rire sur la fin de ma phrase et mon pouce glissa jusqu'à son menton que je pinçai doucement.


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 17:28
Klem ferme les yeux sous les caresse de Shea. Il ne s'est pas senti aussi léger depuis... il ne sait même plus depuis quand. Il pousse un petit soupir et ouvre les paupières alors que la jeune femme contre lui semble perdu dans ses pensées. Il esquisse un léger sourire alors qu'elle évoque le carrousel, il ne comprend pas bien ce qu'elle veut dire mais il ne cherche pas à comprendre non plus. Elle se redresse et il peut l'observer tout à loisir tandis qu'elle continue son exploration tactile. Il embrasse superficiellement son doigt alors qu'il redessine la courbe de ses lèvres. Il resserre l'étreinte autour de sa taille alors qu'elle reprend la parole. Il aimerait qu'elle ne parle pas de l'état dans lequel il était. Il sait bien que tout n'est pas réglé que le vide dans sa poitrine n'est pas comblé et que dès que Shea aura passé la porte, il ressentira l'absence de Valery encore plus fortement. Il laisse sa tête retomber en arrière et réfléchit à ce qu'il peut bien répondre.

"Oui, j'y étais mais pas lui. Il a eu un accident de transplanage quelques jours plus tard."

Il frissonne alors que la jeune femme l'embrasse. C'est étrange de parler de lui alors qu'il est avec une femme. C'est une situation particulièrement troublante. Il hausse les épaules alors qu'elle s'excuse. Il a envie de dire que c'est la vie et que ce sont des choses qui arrivent mais les mots ne franchissent pas ses lèvres. Il n'y arrive pas. Il caresse distraitement son épaule d'un pouce et laisse son regard se perdre dans le vide. Il baisse à nouveau le regard lorsqu'elle lui pince le menton et de sa main libre, il se saisit de ses doigts pour les porter à ses lèvres.

"Tu as déjà fait beaucoup."

Il se demande néanmoins si il serait capable de la revoir. Que tout ça devienne quelque chose de régulier, une sorte de thérapie par le sexe. Il a bien vu que ça chasse la peine pour quelques heures. Et ça chasse surtout sa solitude.

"Je ne m'étais pas rendu compte que je me sentais seul avant que tu ne viennes me tirer de mes pensées."

Il esquisse un léger sourire et approche son visage du sien pour l'embrasser. Il n'a pas vraiment envie de parler de lui, il préfère quand elle parle pour ne rien dire. Il se recule légèrement et la fixe un instant en silence.

"Et toi, qui as-tu perdu ?"

Après tout, c'est elle même qui a avoué avoir été en deuil il y a 10 ans. Environ en même temps que lui, sauf qu'à l'époque il n'a pas eu le temps de réellement pleurer la perte de Kaszia. Ce qui explique peut-être qu'il n'a pas complètement fait le deuil de sa petite soeur.


Klemens Dabrosky
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 18:14
Je souris au compliment. Si j'avais pu faire quelque chose, même sans en avoir été consciente et malgré mon caractère horripilant, j'en étais contente. Je capturai ses doigts des miens et inspirai profondément en baissant les yeux. Parler de ce que j'avais vécu aujourd'hui ne me faisait plus rien, dix ans après. J'en ressentais toujours la peine, vive et coriace mais c'était une partie de moi, à présent. La douleur, je ne la ressentais plus, c'était de l'ordre du souvenir.

– Mon meilleur ami.

Je relevai les yeux en me rappelant cette période et je portai ses doigts à mes lèvres en y réfléchissant. Je n'avais pas de difficulté à me rappeler mais c'était quelque chose que je me refusais d'oublier, des événements auxquels je faisais honneur, hommage et dignité. Je déglutis avant de reprendre en m'humectant les lèvres et je reportai mon regard dans le sien.

– J'ai trois frères. Un qui n'est pas né sorcier qui vit au Liban avec sa femme. J'ai un frère jumeau, blond comme les blés, d'un romantisme à rendre jaloux Beaudelaire mais incapable de s'exprimer autrement que par des aventures d'une nuit. Et j'ai également un petit frère, un petit surdoué de Serdaigle mais peut-être encore plus fan de Quidditch que moi. J'ai une complicité assez particulière avec chacun d'eux mais rien n'égalait ce que j'ai connu avec lui.

Je baissai les yeux pour détailler ses doigts en caressant l'étreinte de mon pouce. Je me raclai la gorge en voulant poursuivre, me rendant compte que finalement, j'avais peut-être plus de mal à en parler que je ne le croyais, ne l'ayant plus fait depuis près de dix ans.

– Je crois qu'il était plus que mon meilleur ami, en réalité. Je ne le saurai jamais, j'imagine. Il était comme un frère pour mon jumeau et moi. Nous étions toujours ensemble, ou presque. Je suis de la même année que Harry Potter et euh...

Je me grattai le cou nerveusement. Je relevai les yeux sur lui mais je n'arrivai pas à soutenir son regard alors je repris mon observation de ses doigts avec lesquels je jouais, ouvrant sa paume pour en suivre les lignes d'un index. J'eus un sourire sans joie, un brin ironique.

Je crois que ça lui est monté à la tête. Il a du se croire invincible, je ne sais pas. Quand l'école a commencé à s'effondrer, on a voulu se mettre à l'abris avec les autres mais c'était... Un chaos indescriptible. Mon frère, le plus jeune, était déjà avec le reste de sa maison mais on était à la traîne. Mon frère s'est retrouvé coincé quand une poutre s'est effondrée et on s'y est mis à quatre avec d'autres élèves autour de nous pour la soulever et le dégager.

Je haussai les sourcils et me mis à rire, nerveusement.

– Ouah, j'ai pas raconté cette histoire depuis tellement d'années, ça me fait bizarre. - Je levai les doigts pour lui indiquer que je ne me laisserai pas interrompre malgré tout - Je crois que c'est pas plus mal que je le dise à voix haute, une bonne fois pour toute, après tout, pas vrai ? - je fronçai les sourcils - Bref, je ne sais plus ce qui s'est passé ensuite mais il a fallu qu'il joue les héros à nouveau. On était pas loin de la sortie et quelqu'un ou quelque chose a fait voler un morceau de l'escalier en mille morceaux. Il m'a poussée vers mon frère, il a pris un roc en pleine poitrine et sa tête est allée heurter le mur derrière. Le choc lui a sûrement brisé les jambes au passage. Les autres sont partis en courant pour sortir de la bâtisse mais mon frère et moi avons essayé de le décoincer. J'imagine que... Comme la majorité des personnes qui sont tombées à ce moment-là, il n'y avait plus rien à faire, mais... Il était la personne la plus importante à mes yeux. - La tête légèrement penchée, je relevai les yeux sur lui - Alors je n'ai pas cessé d'essayer. Je n'étais pas très maligne à l'époque ni même très adroite et encore moins courageuse. Alors quand mon frère a commencé à me tirer par les bras pour me relever, je n'ai pas beaucoup résisté. Je m'en voulais de le laisser là mais nous n'avions pas le choix. Alors...

J'acquiesçai et soupirai en reportant la main de Klemens à mes lèvres. Je clignai des yeux, pensive.

– Je l'ai embrassé et... J'ai suivi mon frère. On allait sortir et j'ai regardé par dessus mon épaule. Sa tête est tombée sur son épaule et c'était déjà fini.

Je haussai les épaules.

– Moins d'un mois plus tard, mes parents annonçaient leur divorce après plus de 25 ans de mariage. Mon frère culpabilisait déjà énormément, pensant que c'était tout ce qui arrivait était de sa faute. J'aspirais à retrouver une vie stable mais mes parents me l'ont interdit. J'étais... Si en colère.

Je le regardai en plissant les yeux avec un léger sourire malicieux.

– Alors quand tout a commencé à dégénérer sur le Chemin de Traverse, je me suis promis que ça n'arriverait pas. Quand mon frère a voulu me mettre à l'abris, j'ai dit non. Je l'ai mis en danger. Lui et moi, je nous ai exposés. J'aurais pu le perdre, j'aurais pu mourir étouffée comme d'autres sous la foule. Mais je n'ai pris quelques coups sans gravité, rien de quoi on ne se remet pas. mais au moins, je n'ai pas été lâche comme il y a dix ans. J'étais terrifiée, pétrifiée, j'ai cru mourir un nombre incalculable de fois mais je me suis refusée à manquer de courage. Je crois que jamais je n'ai vu mon frère hurler autant, aussi fort et avec tant de violence que lorsque tout a été fini et qu'il s'est rendu compte à quel point il avait eu peur de me perdre. Mais tu sais quoi ?

Je me mordis la lèvre inférieure et mes lèvres s'étirèrent de plus en plus avec des yeux lumineux.

– En guise de réponse, j'ai simplement souri. Tu aurais vu sa tête. Quelques jours plus tard, j'ai reçu une réponse à ma bouteille jetée à la mer. Un Moldu qui venait de la trouver. Ca m'a tellement redonné foi et force que j'en ai à revendre.

Je souris un peu plus et gigotai sur lui en délaissant ses mains pour venir encadrer son visage de mes bras et l'embrasser en m'attardant sur ses lèvres.

– Mais pour toi, c'est gratuit.


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 22:30
Klem écoute Shea lui raconter son histoire. Il caresse distraitement son épaule au fur et à mesure qu'elle parle. Il la laisse jouer avec son autre main tandis qu'il ressert son étreinte lorsqu'elle se perd dans ses souvenirs. Il sourit lorsqu'elle lui encadre le visage de ses bras et l'embrasse. Il lui rend son baiser et se laisse retomber sur le canapé, la serrant davantage dans ses bras. Il ne sait pas trop quoi dire, il sent que c'est à lui de parler. Peut-être lui parler un peu de lui aussi. A part le fait qu'il est un loup-garou, elle ne sait rien de lui. Elle ne sait même pas qui il a perdu. Il inspire profondément.

"Il s'appelait Valery. On se connaissait depuis cinq ans. Depuis mon arrivé en Angleterre en fait. Je suis pas d'ici à la base. Je suis polonais et j'ai fait mes études à Durmstrang."

Il esquisse un léger sourire alors qu'il repense à son adolescence. Il est nostalgique de cette époque et en même temps, il ne regrette pas vraiment, il est devenu quelqu'un de meilleur, il pense.

"J'étais populaire, très apprécié de tout le monde et le genre à ne pas vraiment prêter une grande attention à ce qui m'entoure. Très mauvais à l'école, très bon pour faire des bêtises et organiser des soirées illégales à l'extérieur. Mon frère aîné était de la promotion de Victor Krum, il est parti à Poudlard avec lui d'ailleurs. Moi j'étais trop jeune pour l'accompagner et je crois bien que j'étais jaloux. Il avait tout, l'estime de nos parents, l'attention de notre père et le droit de partir à l'étranger. Et en réalité, j'avais bien plus que lui, on me pardonnait toutes mes erreurs et j'en profitais."

Le lycanthrope laisse son regard se perdre dans le vague et esquisse un léger sourire à Shea avant de lui embrasser le front.

"Et puis, j'ai été mordu. Je suis parti et j'ai fait ma vie ici. J'ai rencontré Val. On est très vite devenu ami avant que d'autres sentiments ne viennent se mêler à l'équation. On était ensemble depuis à peine trois mois. Je veux dire vraiment ensemble. Il a appris à me supporter. Moi, mes incertitudes et mes cauchemars. Je pensais qu'on aurait un avenir ensemble mais faut croire que le destin s'acharne."

Un sourire légèrement désabusé lui échappe. Il lui a raconté rapidement et sans détaille, il a omis de lui parler de Kaszia, de ce qui l'a réellement fait fuir de Pologne. Il n'a pas non plus parlé de la lune sanglante. Il n'a pas parlé de son errance avant d'arriver en Angleterre. Ce ne sont pas des choses qu'elle a besoin de savoir. De toute manière, il ne la connait même pas vraiment. Il soupire, il pensait qu'il arriverait à oublier Valery. Il n'est qu'un idiot, il n'a même pas encore fait le deuil de sa soeur alors comment pourrait-il faire celui de son amant qu'il a perdu il y a à peine trois semaines. Il serre la jeune femme un peu plus fort dans ses bras et l'embrasse fougueusement.


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Shea Gruffydd
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 23:05
Sa petite histoire ressemblait à mes deux frères réunis. Un peu de popularité et tout le reste dans la bêtise. Je souris à cette évocation, mes lèvres se baladant sur son visage pendant qu'il parlait. Je l'écoutai attentivement même si je n'en avais pas l'air. Je ris même parfois doucement. Je redressai vivement la tête à l'évocation de Krum, les yeux plein d'étoiles.

– Ton frère était un de ces mecs ? Est-ce que je peux dire qu'ils étaient physiquement intelligents ces garçons-là ? Ils ont fait de ces jaloux...

Je me mordis la lèvre, malicieuse avant de revenir l'embrasser en riant doucement. Je le laissai poursuivre, mes doigts caressant sa joue et mes baisers couvrant ses yeux, comme pour le guérir ou l'apaiser. Et puis je me figeai. Je n'étais pas sûre d'avoir bien entendue. Je fronçai les sourcils et reculai la tête pour le dévisageai. Quand il insista sur sa relation avec le défunt, je ne sus pas vraiment comment y réagir. Il m'était apparu très clairement que j'étais à ma place. Je veux dire... Enfin, vous voyez ? Il y avait des choses qui ne trompaient pas ! Je clignai des yeux, le fixant en attendant peut-être une explication plus claire ? Au lieu de ça, je retombai sur ses lèvres et l'envie de tout oublier me submergea. Je lui répondis, mes mains soutenant sa nuque, et mes doigts se mêlant à la naissance de ses cheveux. Mais au bout de quelques secondes, je poussai un léger grognement avant de me redresser pour me forcer à me séparer de lui. Si je ne me relevai pas entièrement, je posai mes mains sur son torse pour le détailler.

– Attends...

Je portai les mains à mon visage en me repassant ses mots dans la tête avant de les écarter à nouveau pour le voir. J'eus un nouveau rire.

– Tu ne peux pas me balancer une bombe pareille et...

Comprenez que pour moi, c'était le genre de sujet que l'on n'abordait pas dans la famille. D'abord parce que personne n'était concerné mais parce qu'ensuite, en ce qui me concernait, je n'étais absolument pas sûre d'être à l'aise avec des sexualités "extra-ordinaires". En fait, je ne comprenais pas. Mon esprit se noya dans l'incompréhension. Je secouai la tête sans trop savoir quoi dire avant d'ouvrir enfin la bouche. Sauf qu'aucun son n'en sortit. J'étais partagée par la perte effroyable qu'il avait perdue et le fait de ne pas savoir comment le prendre. Alors comme à chaque fois que j'étais nerveuse, je me mis à rire.

– Je ne comprends pas ce que ça veut dire.

Et j'étais profondément sincère. Je ne fuyais pas non plus, je ne m'éloignais pas. J'étais toujours là, contre lui. Je perdis mon sourire, mes yeux se perdant dans les siens. Dans ma tête, il était totalement improbable, impossible d'aimer deux genres totalement différents. Pour ainsi dire, c'était également la première fois que je me retrouvais dans une situation pareille. Je plissai les paupières et me rapprochai de lui, la tête dans les épaules, curieuse à souhait et repris dans un souffle discret.

– Mais pourtant, tout m'a eu l'air normal...

Non, un loup n'était pas asexué, non. Je n'avais peut-être pas la lumière à tous les étages, mais je n'étais pas stupide.


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Klemens Dabroski
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Après la tempête [Shea & Klem] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 23:51
Klem hausse un sourcil à la remarque de Shea. Il n'a jamais vu son frère comme quelqu'un de physiquement attirant. Pour lui Jacek a toujours été ce garçon beaucoup trop sérieux qui ne sait pas s'amuser. Aujourd'hui, il est même devenu cruel. Pourtant, ce n'est pas réellement étonnant d'entendre qu'il ait pu séduire quelques anglaises. Jacek lui ressemble beaucoup, même si Klem a toujours obtenu le plus d'attention. Sans doute parce qu'il est le moins timide et le moins introverti des deux. Il hoche la tête avec un léger sourire pour confirmer et continue à parler. A aucun instant, il ne va imaginer que la relation qu'il a entretenu avec Valery puisse choquer ou surprendre la jeune femme. Pour lui, le genre n'a jamais eu d'importance. Il aime autant Vénus que Mars. Val partageait son point de vue d'ailleurs et Roy n'a jamais semblé plus choqué ou intrigué que cela. Alors lorsque Shea le stoppe après lui avoir rendu son baiser, il ne comprend pas trop ce qu'elle a.

Il la regarde légèrement perplexe alors qu'elle pouffe de rire. Il ne voit pas de quelle genre de bombe elle parle. Est-ce que ça a un rapport avec Jacek, sa morsure ou complètement autre chose ? Il ne voit pas bien et reconnait volontiers qu'il est perdu. Il la regarde alors qu'elle lui affirme ne pas comprendre. Mais ne pas comprendre quoi ? Il la fixe, cherche une réponse dans ses yeux remplient d'incompréhension. Et c'est là qu'il fait le lien. Elle ne comprend pas comment il a pu tomber amoureux d'un homme et maintenant être avec elle. Elle doit se dire que ce n'est pas logique. Que si il aime un homme alors il n'est attiré que par eux et qu'il ne peut plus ressentir quoique ce soit pour une femme. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, il est prêt à lui expliquer lorsqu'elle lâche la phrase de trop. Celle qui le glace complètement. Son regard se durcit et il repousse la jeune femme sur le côté pour se redresser.

Il se lève sans un mot, attrape son caleçon et commence à l'enfiler. Alors comme ça, il n'est pas normal. Parce qu'il est amoureux d'un homme et qu'il couche avec une femme, il n'est pas normal ? Il aurait mieux fait de se taire. Elle lui semblait pourtant pleine d'ouverture d'esprit et de fantaisie. Il faut croire qu'il se trompe. Que les apparences ne sont pas ce qu'elles sont. Il lui tourne le dos, les poings serrés alors qu'il vient de remettre son pantalon. Elle peut sans doute apercevoir la cicatrice qui lui barre l'omoplate mais il s'en fiche. Il n'a presque plus honte de cette marque, elle est ce qu'il est après tout.

"Alors pour toi, je ne suis pas normal ? Parce que j'aime un homme et que je suis attiré par une femme, je ne suis pas normal ? C'est vraiment ce que tu penses ?"

Il se tourne vers elle et la foudroie du regard. Il est en colère et en même temps très vexé. Il ne pensait pas que des paroles pourraient le blesser autant. Il en a pourtant beaucoup entendu. Entre sale catin, sale erreur de la nature et il en passe. Mais entendre de la bouche d'une femme avec qui il vient de passer un agréable moment qu'il n'est pas normal, le blesse bien plus que tout le reste.


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