[OFFRE] Préparer l'avenir [Ouvert à tous]

Alexandra Fitz
Alexandra FitzAncien personnage
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[OFFRE] Préparer l'avenir [Ouvert à tous] Icon_minitimeMar 15 Juil 2014 - 20:54
15 juillet 2008


Alex était fébrile. Le QG était en effervescence. Aujourd’hui avait lieu la première réunion de l’OFFRE depuis le Bloody Sunday. Physiquement la jeune présidente n’était pas au top. La violence qu’elle avait subie ce jour-là avait laissé des traces malgré les bons soins des médicomages. Sa hanche notamment la faisait souffrir bien plus souvent. Le violent coup qu’elle y avait reçu lui avait brisé l’os et les nombreux coups de pied n’avaient fait qu’aggraver la situation. Lorsqu’elle était revenue dans le Monde Magique, les médicomages n’avaient rien pu faire de plus que les médecins moldus pour guérir sa hanche boiteuse et à cause de ses antécédents, ils n’avaient pu soigner correctement la nouvelle blessure. Résultat, Alex boitait encore plus qu’avant.  

Cependant, ce n’était rien face aux morts de cette sombre journée. Alex avait tenu bon face aux diverses accusations qui avaient plu sur l’OFFRE. Oui, ils étaient en partie responsables du drame mais elle ne se laisserait pas culpabiliser, s’ils avaient été écoutés plus tôt, ils n’auraient pas eu à manifester et puis, le service d’ordre avait été vraiment ridicule.

Bien sûr, elle était triste pour ces gens, elle savait ce qu’ils avaient vécu, elle aussi avait failli y passer, mais elle ne regrettait rien et si elle avait l’opportunité de revenir en arrière, elle agirait de la même façon, n’en déplaise à certains. Parce que finalement, si on réfléchissait deux minutes, ils avaient eu ce qu’ils voulaient, ce qu’elle voulait. Le Monde Magique avait été ébranlé, de grands changements étaient à l’horizon. Certes, ce n’était pas le changement qu’elle espérait, le Secret Magique n’était pas tombé, mais si déjà le pouvoir en place pouvait changé, c’était un grand pas en avant.

C’était pour cela qu’ils étaient réuni aujourd’hui : faire avancer la société magique. Et même si Alex craignait les débordements et les tensions que pourrait créer une telle réunion, ouverte au public, après le drame du Bloody Sunday, elle ne lâcherait rien et ferait tout pour parvenir à son but.

Les membres les plus proches du bureau, ainsi que celui-ci, avaient passé l’après-midi à tout mettre en place. La salle de réunion était prête, les consignes données et les premiers sympathisants arrivaient. Il y avait foule, c’était sans doute la plus grosse réunion depuis le lancement de l’OFFRE mais ils étaient prêts.

A 21h exactement – être ponctuel faisait toujours bon effet –, Alex se leva. La salle de réunion – situé au rez-de-chaussée, derrière l’accueil – était comble. Des sièges avaient été disséminés dans la pièce pour accueillir les sympathisants. Dans le fond de la pièce, face aux membres, se dressait une table à laquelle était installé le bureau : Alex au centre, Summer à sa droite, Janice et Wilma à sa gauche. Lors des réunions plus informelles ou accueillant moins de monde, ils privilégiaient les tables rondes, aujourd’hui, c’était tout bonnement impossible et pour une question de sécurité, ils avaient préféré s’installer de cette façon. Ils espéraient que cette disposition rendrait plus facile la direction de la réunion.

Le calme se fit et après avoir inspiré un bon coup, Alex prit la parole :

« Bonjour à tous, merci d’être venus si nombreux ce soir. Vous connaissez tous la situation politique actuelle, la tragédie du Bloody Sunday a montré le mécontentement du peuple, notre mécontentement, et a obligé le gouvernement à réagir. Malheureusement, ce n’est que le début et j’ose espérer que les prochains changements se feront en douceur et que nous n’aurons plus jamais besoin d’en arriver à de telles extrémités pour se faire entendre.

C’est pour cela que la réunion d’aujourd’hui est fondamentale. Elle a pour but de fixer les bases des réclamations que nous ferons au nouveau gouvernement. Je vous invite donc à prendre la parole afin d’énoncer les changements qui vous semblent nécessaires pour faire avancer le droit des femmes. Nous prendrons note de vos idées et vous ferons part des nôtres.

Il est important que vous parliez sans tabou, chaque idée sera soumise au débat, chacun est libre d’intervenir et de réagir comme il le souhaite tant que cela se fait dans le respect de l’autre et en suivant les tours de parole. A la suite de cette réunion, nous dresserons la liste des thèmes récurrents et centraux, celle-ci sera publiée dans le prochain bulletin de l’OFFRE.

A vous. »


HRP:


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Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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[OFFRE] Préparer l'avenir [Ouvert à tous] Icon_minitimeJeu 7 Aoû 2014 - 12:21
Une ombrelle à la main, Mildred Magpie se laissait bercer par les clapotis des vagues contre la jetée en bois. Seule, au milieu de la plage déserte située à l'arrière du Casino/Cabaret "Les Folies Sorcières", elle appréciait ce moment éphémère où le soleil venait plonger derrière la ligne d'horizon. Durant ce laps de temps, où les flots maritimes s'embrasaient de mille feux, la sorcière se laissait emporter dans ses rêveries solitaires. Un jour, peut-être, cette plage lui appartiendrait. Elle fera de cette jetée un chemin de promenade sur lequel les familles viendraient en masse pour flâner et se distraire. En femme ambitieuse, Mildred Magpie nourrissait bien des projets pour sa ville de Bristol. Peut-être se complaisait-elle dans une douce utopie, tant la ville paraissait encore à des années lumières de son idéal d'art de vivre; Mais elle se plaisait à rêver qu'elle pourrait un jour changer le monde, et sa bonne vieille ville de Bristol. Après tout, les plus grandes décisions de l'histoire ne sont-elles pas le fruit de pensées jugées au départ surréalistes?

En termes de combat idéaliste, Mildred s'apprêtait à en rejoindre un autre : Celui mené par les membres de l'Offre. Cette cohorte de féministes voulait révolutionner le monde magique, et placer la femme au centre plutôt qu'en marge de l'échiquier décisionnel. Noble idée que ne pouvait que partager la rédactrice la rédactrice en chef de "Multiplettes", tant elle avait souffert de discrimination sexiste tout au long de sa carrière. En effet, dans l'univers impitoyable de la Presse Magique, un journaliste de sexe masculin qui surfait sur la vague des scandales ne manquait point d'éloge, et bon nombre de critiques louaient sa soi-disant liberté de ton et son courage dans sa mission d'information. Tandis qu'une femme, pour la même fonction, se voyait ouvertement qualifiée de "garce frigide et frustrée"! Rien que pour détruire cette vision machiste, Mildred Magpie soutenait le combat de l'Offre et sa leader, Alexandra Fitz. Toutefois, si la journaliste appréciait cette lutte féministe sur le fond, elle avait en contrepartie bon nombre de bémol à apporter sur la forme que prenait ce mouvement de protestation. Mais chaque chose en son temps, et elle aura le loisir de s'exprimer dans un très proche avenir. Pour l'heure, Mildred s'apprêtait à recevoir une invitée exceptionnelle en la personne de Swann Twilfit.

Les deux femmes ne s'étaient croisées qu'en de très rares occasions, depuis que Jacob Dalhiatus avait officialisé sa relation secrète. Sans doute, du fait de Mildred, qui avait de prime abord perçut la tenancière de Twilfit & Tatting comme un danger pour l'équilibre familial plutôt qu'une joyeuse trouvaille de Jacob. En effet, la journaliste craignait de de voir son demi-frère tomber dans l'un de ses pièges de séduction, dans lequel des jeunes et ravissantes sorcières venaient s'enticher de personnes plus âgées juste pour une question de Galions. Mais Swann Twilfit n'était pas de ce genre-là, et Mildred ne tarda pas à s'en convaincre. La fille de Sheba Twilfit était à l'image de sa mère : Une jeune femme accomplie et réfléchie, qui ne cherchait nullement à accroitre son prestige et sa fortune par d'autres intermédiaires que sa propre personne. Depuis qu'elle avait repris la boutique de Londres, Swann suivait la même ligne directrice que sa mère, brillant par son professionnalisme et un farouche désir de s'accomplir toute seule. Connaissant Jacob, et sa volonté dirigiste, elle se demandait comment ce vieux solitaire endurcit vivait cette situation nouvelle, et la présence à ses côtés d'une jeune femme au tempérament aussi déterminé que lui...

Au vue du courrier qu'il lui avait expédié dans le mois, Jacob Dalhiatus ne semblait l'accepter que trop bien, puisque son demi-frère faisait l'immense honneur à Mildred de devenir sa future témoin de mariage. Une demande qui avait émue presque aux larmes la trop solitaire Mildred Magpie. Depuis ce jour, la rédactrice en chef de "Multiplettes" avait complètement changé sa manière de voir celle qui deviendrait dans un proche avenir : Sa future belle-sœur! Car derrière l'image de femme carriériste et impitoyable qu'elle s'était forgée, Mildred éprouvait un certain manque affectif, celui de n'avoir presque plus de liens familiaux. Cet évènement la raccrochait à l'espoir de pouvoir briser la solitude dans laquelle elle s'était plongée toute seule. Pour cette raison, Mildred Magpie voulait faire bonne impression et ranger au placard tous son attirail de reine du scandale. Sachant que Swann en était l'une des membres non affiliées, la journaliste avait envoyé une invitation par hiboux à la jeune femme, de manière à pouvoir se rendre ensemble à la réunion de l'Offre.

Cette rencontre qui se voulait moins formelle, et tisser les bases d'une relation saine, fut malheureusement secouée par la tragédie du "Bloody Sunday". Lors de cette date funeste, Mildred Magpie avait joué à la perfection, son rôle de journaliste sans scrupule; A tel point, qu'elle ne s'était même pas aperçut que Swann faisait partie de cette foule mouvante et dangereuse. La rédactrice de "Multiplettes" n'avait qu'une obsession : celle d'immortaliser à jamais ce scoop sanglant par ses nombreux clichés. Sans l'intervention salutaire de Jacob, la jeune fille figurerait probablement parmi la liste sombre des victimes. Dans son for intérieur, Mildred avait mille questions à poser à Swann sur la manière dont elle avait vécue de l'intérieur cette catastrophe. Mais une forme exceptionnelle et inattendue de décence humaine s'était immiscée dans son cœur froid et objectif de journaliste, la poussant à s'abstenir. Aujourd'hui, elle se comporterait en belle-sœur modèle! Vêtue d'un tailleur jupe gris-clair, provenant judicieusement de la maison de couture Twilfit & Tatting, elle tenait à faire bonne impression. Les bras entrecroisés, elle fixait une cabine d'essayage de la plage, dans laquelle Swann ne tarderait pas à apparaitre d'une minute à l'autre. Cette cabine solitaire était l'un des point de passage privilégié qui reliait les villes magiques de Bristol à Londres, et pour l'occasion, le point de ralliement des deux belles-sœurs.  

Dans la pénombre naissante du crépuscule, la cabine s'illumina tout à coup d'une lumière surnaturelle, avant de s'ouvrir la seconde suivante sur une Swann Twilfit des plus radieuses. Mildred écarta alors ses mains comme si elle était sur le point d'applaudir, mais plutôt que des applaudissements, elle laissa tout simplement éclater sa joie. Le regard acéré de la pie qui sommeillait en elle, détailla la nouvelle venue des pieds à la tête. Swann était vêtue d'un sublime petit tailleur marine, qui lui allait à ravir, et ne semblait plus porter, fort heureusement, aucun stigmate du "Bloody Sunday". D'un naturel des plus tactiles, Mildred Magpie se précipita sur la jeune femme pour l'enserrer de ses bras, un sourire éclatant aux lèvres.

"Ma chérie! Quel plaisir de te voir! Si tu savait à quel point je me suis faite du mauvais sang suite à ce Dimanche Sanglant! Je n'ai cessé de prendre de tes nouvelles. Mais rassures-moi! Comment te portes-tu? "

Bien entendu, Mildred ne disait pas franchement toute la vérité. La seule véritable obsession de la rédactrice en chef avait été la diffusion et la propagation de ses articles concernant la tragédie du Chemin de Traverse. D'aucune manière, elle ne s'était souciée du sort de Swann. Mais il était fréquent qu'elle oublie l'essentiel dans sa frénésie journalistique. Elle écouta le récit de Swann d'une oreille distraite, puis sans la prévenir, elle l'enserra à nouveau. Mais cette fois-ci, en encadrant de ses mains blanches le visage de la jeune femme.

"Tu es vraiment resplendissante! Le digne portrait de ta mère au même âge! Cela en presque troublant! " Peut-être qu'elle ressentie une forme de gêne de la part de Swann, mais en tout cas, Mildred retira ses mains des douces joues de la jeune femme. " En tout cas, je suis aux anges de te savoir en bonne santé! Cette tragédie du Chemin de Traverse m'a empêchée de fermer l'œil, des nuits entières. Quand je repense à toutes ses pauvres victimes innocentes... " Mildred sortit un fin brocard de soie de l'une des poches de son tailleur, et tamponna une larme imaginaire. "Oh, mais je te demande pardon. Nous devrions changer de sujet. La plaie est sans doute encore trop vive pour toi. Ma pauvre enfant. Tu excuseras ma trop grande familiarité, mais Jacob a certainement dû t'expliquer que j'ai grandi dans l'ombre d'une gérante de Cabaret. Tu peux me croire, cela n'encourage, ni à la pudeur, ni à la retenue. N'hésite pas à me prévenir, si j'avais le malheur de te choquer... "

Sans le laisser paraitre, Mildred se sentait nerveuse au contact de la fiancée de Jacob. Comme si nouer des rapports humains s'avérait beaucoup plus complexe pour elle, que le fait de détruire une personne par le biais de fausses rumeurs. Dans ce rapport qu'elle voulait pour une fois sincère, loin des mensonges et des faux-semblants, Mildred n'était pas à son aise. Elle tenta une manœuvre de diversion, alors qu'elle jetait un regard furtif sur sa montre en or.

"Par Merlin! Il est presque l'heure! Ne faisons point languir ces dames de l'offre. En chemin, tu pourras me parler de toi. J'imagine que tu vas devoir, très prochainement, te trouver une robe de mariée! Et sans me tromper, je pense pouvoir prédire de sa provenance. Comme je t'envie! "

A vrai dire, Mildred ne l'enviait pas. En femme carriériste, elle avait toujours conçut le mariage comme un frein à l'ambition personnelle. Le nœud coulant qui encerclait peu à peu toutes formes de libertés individuelles. Mais cette discussion ne visait qu'à meubler le trajet qui les séparait de la réunion de l'Offre. Car Mildred avait d'ores et déjà l'intime conviction que Swann partageait bon nombre de points communs avec elle, dont celui d'être une solide businesswoman. Les deux femmes s'engagèrent alors en direction de la promenade des marins...

Une certaine effervescence régnait devant le QG de l'offre. Nul doute que les évènements du Bloody Sunday n'étaient pas étrangers à cette forte affluence. Cette réunion de l'Offre devait marquer indubitablement un tournant dans l'avenir du mouvement féministe. En pénétrant dans la salle de réunion, Mildred adressa des petits signes de tête polis aux nombreuses consœurs qu'elle connaissait. Dans la communauté Bristolienne, la rédactrice de "Multiplettes" ne laissait guère de monde indifférent. Dans les jugements portés sur elle, la scandaleuse journaliste provoquait soit une profonde aversion teintée de crainte, soit au contraire, un profond respect pour son travail. Mais rarement un juste milieu...
Alors qu'elles cherchaient deux sièges côte à côte, Mildred se pencha vers Swann pour lui chuchoter à l'oreille une petite remarque déplacée.

"On dirait que l'odeur du sang a attiré nos hyènes enragées... "

"Hyènes enragées" avait été le qualificatif employé en coulisse par Alan Fiennes pour désigner les membres de l'Offre. Mildred avait surprit le ministre user de ce terme disgracieux lors d'un gala mondain, et n'avait pas manqué cette divine occasion d'en faire étalage dans l'un de ses articles. Les deux futures belles-sœurs finirent par trouver des sièges, quelque peu en retraits et excentrés au gout de Mildred, mais au vue de l'affluence, il valait mieux ne point être trop exigeante. Après avoir épousseté son séant, Mildred s'y installa avec grâce. Elle fixa alors la table centrale vers laquelle allaient s'installer les têtes pensantes de l'Offre. Autant dans les visages que dans les postures, le Bloody Sunday avait laissé une empreinte indélébiles au quatuor de représentantes. Même la fougueuse Alexandra Fitz affichait sa mine des mauvais jours, et paraissait sévèrement affectée par le tournure tragique des évènements. Mauvais présage ou non pour l'Offre, la fervente féministe semblait même boiter plus que d'accoutumée, signe de sa présence au cœur du carnage. Mildred Magpie lui jeta un regard emplit de compassion alors qu'elle prenait courageusement la parole. La réunion de l'Offre pouvait débuter, et entamer un virage bien nécessaire pour son avenir. Depuis le Bloody Sunday, les sympathisant du MIM nageaient dans la tourmente, et cela n'était plus une rumeur pour personne qu'un remaniement ministériel et de nouvelles élections verraient le jour dans les mois à venir. Bien entendu, Mildred jubilait intérieurement. Elle avait placé ses billes dans l'escarcelle d'un homme, qui avait de fortes chances de parvenir à tirer son épingle du jeu. Sans le nommer, Leopold Marchebank faisait figure de favori, tant il incarnait les valeurs qui faisaient tant défaut à ce monde magique. Formidable orateur, bel homme, il avait tout pour faire le job et remporter ses élections à venir. Mildred, quant à elle, devait jouer son modeste rôle afin que le leader du FREE obtienne le soutien de l'électorat féminin. Et quel meilleur endroit qu'une réunion de l'offre pour y parvenir! La journaliste attendit sagement son tour, puis se levant au milieu de l'assemblée, elle finit par demander la parole. Une fois que ce droit lui fut accordé, Mildred Magpie exprima ses pensées à l'assemblée et au quatuor de représentantes.

"Mildred Magpie, rédactrice en chef de Multiplettes. " annonçât-elle pour se présenter, avant de poursuivre.
"Bon nombre d'entre vous me connaissent déjà pour mon implication dans la cause féministe, et je tiens à m'exprimer dans ce débat qui s'avère crucial pour l'avenir du droit des femmes dans le monde magique. Mais tout d'abord, je tiens à féliciter personnellement Alexandra Fitz et toutes les personnes, sans qui cette initiative n'aurait jamais vu le jour. Je suis admirative de leur combat et de la volonté qui les anime, même si... "

Souvent dans les propos de Mildred, l'essentiel de sa pensée intervenait après un déluge de compliment. Et encore cette fois-ci cette règle ne ferait pas exception. Car si la rédactrice de Multiplettes approuvait sur le fond le combat de l'Offre, à contrario, elle nourrissait de nombreuses critiques sur la forme que prenait celui-ci. Et elle s'apprêtait à en faire part.

"Mais si je dois vous avouer que je m'interroge sur la portée véritable de notre lutte. Pensez-vous sincèrement que nos réclamations seront mieux entendues cette fois-ci que la précédente? Je vous concède que le nouveau Ministre voudra sans doute apaiser les tensions inhérentes au Bloody Sunday, et se montrer sans doute plus à l'écoute de nos revendications. Mais ne soyons pas dupes, nous connaissons toutes la valeur des promesses de campagnes! Un énième mensonge qui ne fera pas plus avancer la cause des femmes! Car pour l'instant, vous êtes forcées d'admettre que tous nos petits conciliabules féministes n'ont pas eu plus d'impact que des réunions Tupperware. Soyons logiques. Le gouvernement est sourd à vos appels, simplement parce que vous êtes en marge du système et loin de ses institutions. En cherchant à ne point vous engager politiquement, vous rendez votre lutte obsolète! Plutôt que de vouloir à tout prix avorter le prochain gouvernement, pourquoi ne chercheriez-vous pas à en faire partie? L'Offre doit faire partie du paysage politique, et cesser de s'en exclure. Quelqu'un doit nous représenter aux ministère... "

Mildred Magpie plongea alors son regard dans celui d'Alexandra Fitz, comme pour lui signifier que cette lourde charge lui incombait.

"Dans les jours à venir, nombreux seront les politiciens qui nous promettront monts et merveilles. A nous de déterminer celui qui répondra le mieux à nos attentes, de manière à lui signifier nos exigences. La création d'un poste pour la sauvegarde du droit des femmes pourrait être l'une de ses prérogatives. Plus que des paroles, nous pourrions exiger du futur Ministre, des actes signés et l'élaboration d'une charte. En tant que rédactrice de Multiplettes, je peux vous aider à porter ce noble combat sur le terrain médiatique et contraindre le futur gouvernement à vous entendre, et respecter ses engagements. J'espère sincèrement que vous saisirez cette main tendue. Loin de moi, toute idée de récupération, car ce n'est pas en tant que journaliste que je m'adresse à vous, mais en tant que femme! "

Une fois délivrée de cette vibrante déclaration, Mildred se décida à se rasseoir, et laisser la parole aux autres membres de l'Offre. Intérieurement, elle espérait que la horde féministe se déciderait à s'engager sur le terrain politique; là où Leopold Marchebank s'apprêtait à les entendre et à les recevoir en digne gentleman.


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Swann Twilfit
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[OFFRE] Préparer l'avenir [Ouvert à tous] Icon_minitimeJeu 7 Aoû 2014 - 12:30
19h. Swann lança plusieurs sortilèges de protections sur la vitrine et sur la large porte qui ouvrait directement sur le Chemin de Traverse.
« Rosalyn, vous sortirez par l’arrière-cour je vous prie, je viens de verrouiller l’entrée. »
La nouvelle vendeuse hocha la tête tout en arrangeant quelques robes de sorcier sur leurs cintres. Rosalyn Reynolds travaillait chez T&T depuis quinze jours. Agréable, jolie et polie avec la clientèle, elle remplissait –pour le moment- sa mission avec brio. Certes elle n’avait pas l’aisance relationnelle et la qualité de conseil d’un Stefan Guipure mais Swann ne doutait pas qu’avec un peu de bonne volonté elle pourrait apprendre sur le tas. Du moins, si elle le souhaitait car être une « simple vendeuse » n’était surement pas une finalité pour cette ex-Serpentard issue d’une lignée de Sang-pur. Avec son profil quasi similaire, Swann était bien placée pour le savoir.
« Bonne soirée à vous ! A demain ! »
Rosalyn se tenait devant le rideau qui desservait l’arrière boutique, son sac en bandoulière sur une épaule et sa veste posée sur son avant bras. Et bien ! Elle ne traine pas ! songea Swann en lui décrochant toutefois un léger sourire en guise de réponse.

Elle passa encore plusieurs minutes à remettre en ordre la boutique, à nettoyer les cabines et à astiquer la banque d’accueil. A vrai dire, tout cela était bien inutile étant donné le nombre de client limité de la journée.

Depuis le Bloody Sunday la fréquentation du Chemin de Traverse avait particulièrement chutée. Quelle personne sensée aurait envie de dépenser son argent à l’endroit même où des dizaines de sorciers venaient de trouver la mort ? Et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement avait fait mettre une plaque commémorative pour les défunts. Les rares badauds présents sur la célèbre rue sorcière venaient se recueillir et pleuraient longuement devant la liste de noms. Swann aurait voulu dire qu’il n’y avait rien de mieux pour se remonter le moral qu’une virée shopping mais elle savait bien que son argument apparaitrait bien futile aux yeux des familles des victimes.

Incontestablement, cette sinistrose n’était pas bonne pour le commerce.

Tous les travailleurs du chemin de Traverse partageaient son avis, elle en était sûre, mais les règles élémentaires de savoirs-vivres voulaient qu’ils n’en parlent pas ouvertement. Une semaine plus tôt, lors d’une réunion de l’association des commerçants, la gérante de la Ménagerie Magique avait dit sans détour « Ce foutu dimanche sanglant va bousiller nos chiffres de l’été ! ». Cette remarque avait été accueillie par un silence glacial et une nuée de regards désapprobateurs. Bien qu’elle n’en pense pas moins, Swann s’était joint aux autres gérants indignés en arborant un air contrarié. Florian Fortarôme avait prit la parole d’une voix solennelle :
« C’est le temps du deuil Wilelma, l’état est déjà au courant des terribles retombées économiques pour nous mais ne brusquons pas les choses… » Et bla, et bla, et bla ! Toujours la même rengaine ! Le temps du deuil ! Mon œil ! Le temps que l’Avenue des Douze Chênes de Bristol récupère toute la clientèle, oui !

Swann fit claquer sa langue sur son palais avant de se sermonner mentalement. Bien sûr elle était attristée par ce qui s’était passé mais elle était surtout inquiète de la tournure des événements.  Suite au Bloody Sunday sa mère était revenue temporairement de Salem pendant que Swann était à St-Mangouste. Commotion cérébrale sévère, avait diagnostiqué les médicomages. A vrai dire, l’ex-préfète n’avait que de vagues souvenirs de ce qui s’était vraiment passé. Par contre elle se remémorait parfaitement la terreur qu’elle avait ressentie et l’état d’hystérie dans lequel ces événements l’avaient plongée. Elle avait un peu honte d’elle d’ailleurs tant elle aurait voulu être parfaitement maîtresse de ses émotions même dans de telles circonstances.

A Sainte Mangouste, elle avait lu cet article dans Multiplettes qui expliquait comment une jeune femme répondant au prénom de Shea avait sauvé une fillette. Au moins une fois dans sa vie, Swann aurait aimé avoir cet espèce d’instinct gryffondoresque –ou suicidaire, au choix- qui faisait de vous un héros.

« Swann Twilfit, la gérante de T&T sauve une enfant d’une mort certaine. »

Sûr que les clients seraient venus en masse pour la féliciter plutôt que de bouder son magasin.

Au lieu de ça, elle s’était retrouvée complètement sonnée dans le carré VIP sans être parvenu à tirer Edmund et Margot de cet enfer. Sans Jacob, elle serait peut-être morte. Elle gardait toutefois un souvenir un peu amer de ce moment et notamment du ton virulent qu’il avait usé pour la sermonner devant tout ces collègues du ministère après son sauvetage. Comme si elle était une enfant particulièrement désobéissante ! Swann avait eu honte, mais elle n’avait rien dit. Elle aimait penser qu’elle s’était tut uniquement parce qu’elle était sous le choc mais elle savait bien au fond d’elle-même que ce n’était pas vrai. Soucieuse de sauver les apparences, elle n’avait pas voulu se donner davantage en spectacle et elle avait mi la colère de Jacob sur le compte de la peur qu’il avait ressentie à l’idée de la perdre. Il l’aimait tant, tout simplement.

La jeune femme avait finalement repris le travail. Sheba était retournée aux États-Unis laissant le soin à  sa fille de finaliser les travaux d’agrandissement de la boutique de Londres. Le deuxième étage était presque terminé. Il ne manquait plus que les clients en somme…

Swann soupira et rejoignit son nouveau bureau au second. Il lui restait une bonne heure avant la réunion de l’OFFRE où elle avait prévu de se rendre avec sa future belle-sœur. Mildred Magpie était la rédactrice en chef de Multiplettes, le genre de magazine torchon que tous les sorciers affirmaient ne pas acheter mais que chacun lit dans la salle d’attente du Guérisseur. Swann n’échappait pas à la règle. Durant son bref séjour à St-Mangouste, elle avait littéralement dévorée les numéros spéciaux sur le dimanche sanglant. Sans l’avouer, elle cherchait son visage dans les photographies de la foule terrifiée. Sur l’un des clichés, on discernait parfaitement l’enseigne T&T et les nouveautés en vitrine mais le corps étendu au pied de la devanture gâchait quelque peu cette publicité gratuite.

Bien sûr Swann avait versé sa larme en lisant certains articles particulièrement dramatiques mais elle éprouvait une sorte de fascination morbide pour les images de ces derniers événements.
Cela lui faisait au moins un point commun avec sa future belle-sœur qu’elle n’avait croisé qu’en de très rares circonstances, toujours en présence de Jacob. A vrai dire, c’était la première fois qu’elles se voyaient seulement toutes les deux et Swann était plutôt soulagée que cette rencontre informelle se déroule dans le cadre d’une réunion de l’OFFRE. Si jamais elles ne trouvaient pas grand-chose à se raconter, elles n’auraient qu’à écouter les propos d’Alexandra Fitz. Dans le hibou que Swann avait reçu, la présidente de l’OFFRE expliquait combien cette réunion était importante. Un nouveau gouvernement allait être élu incessamment sous peu et c’était le moment idéal pour que les femmes fassent entendre leurs revendications.
En dépit de tous les potins que pouvait lui apporter ce genre de réunion, Swann souhaitait ardemment participer au projet. Elle trouvait cela nettement plus constructif que d’aller manifester sur le chemin de Traverse, le poing en l’air pour exposer ces aisselles non épilées ! Ce constat était à peine caricatural tant certaine féministe semblait rejeter en bloc leur féminité. Quoiqu’il en soit, Swann était bien décidée à faire entendre la voie des femmes et mine de rien, par son travail et sa volonté, elle avait l’impression d’œuvrer déjà dans ce sens.

L’heure du rendez-vous arriva finalement. L’ex-préfète rangea les différentes candidatures de mannequin-adolescents qu’elle examinait depuis tout à l’heure en prenant soin de mettre de côté les deux candidats qu’elle avait sélectionné afin de leur envoyer une réponse favorable. D’un mouvement de baguette elle éteignit toutes les lampes du magasin puis elle quitta son enseigne par la porte de derrière. Le Chemin de Traverse était complètement désert alors qu’il n’était pas rare habituellement qu’à cette période de l’année quelques amoureux déambulent sur le pavé en partageant une glace de chez Florian. Seul le gérant de Fleury et Bott était là en train de jeter quelques charmes de protections à sa vitrine.

« Tu finis tard aujourd’hui ! » lança-t-il en la voyant arriver.
-Je peux te dire la même chose, souligna-t-elle en s’arrêtant à sa hauteur, Comment s’est passée ta journée ?
-Plutôt calme, répondit-il. Swann hocha la tête en sachant parfaitement ce qu’il voulait dire. Alors ta nouvelle vendeuse, elle donne quoi ? demanda-t-il finalement pour changer de sujet.
-Rosalyn est très bien mais j’attends de voir ce qu’elle donnera dans deux mois… Tu sais comment c’est ! » ajouta-t-elle avec un sourire.

Certains employés se bonifiaient avec le temps, ils devenaient plus autonome, prenaient des initiatives tout en sachant rester à leurs places. D’autres régressaient sérieusement. Ca commençait par de petits retards après la pause déjeuner et ça finissait par demander une augmentation ! Swann n’était pas contre cette idée mais elle mettait un point d’honneur à récompenser à leur juste valeur seulement les travailleurs méritants.

-Et toi ? Ton vigile ? s’enquit-elle alors.

Elle avait été de voir Adrian Calder, un ancien camarade de maison, travailler au sein de la librairie de son collègue, signe que l’interdiction pour les sorciers non-diplômés supérieurs de travailler dans le monde magique avait été levée.

-Pareil que toi, répondit le gérant en lui faisant un clin d’œil.

Swann laissa échapper un petit rire avant de s’excuser auprès de son ami. Elle ne voulait pas faire attendre son rendez-vous aussi elle se hâta de rejoindre une cabine téléphonique à l’extrémité du Chemin de Traverse qui s’avérait être un passage direct vers le Bristol Magique. Le ministère avait mis en place ces  issues de secours depuis le dimanche sanglant. Chaque cabine fonctionnait comme une armoire à disparaitre et vous transportait dans un autre lieu déterminé à l’avance. Lorsque Swann découvrit le sable sur le sol de sa cabine, elle sut qu’elle était arrivée à bon port. Enfin « à bonne plage » serait le terme plus juste puisque le passage débouchait dans une cabine de plage situé en contrebas de la Promenade des Marins.
La jeune femme ôta ses escarpins vernis avant de sortir. Le soleil couchant éclairait le paysage et faisait scintiller la mer de lueurs éclatantes. Swann sortit sa paire d’Azka-Ban de sa pochette et discerna enfin Mildred qui lui faisant de grands signes, à quelques mètres de là. L’ex-préfète arbora son sourire le plus radieux en guise de réponse et s’avança vers sa future belle sœur qui l’enserra de ses bras. Aussitôt, Swann se raidit légèrement. Elle n’était pas coutumière de ce genre d’embrassades. Les seules personnes à qui elle réservait des accolades étaient Natasha, son amie d’enfance, et Sean parce qu’il était gay.

Fidèle à sa réputation de Pie bavarde, Mildred se mit à babiller. Elle lui demanda si elle s’était bien remise du Bloody Sunday et Swann se borna à une réponse politiquement correcte.

« Tout va bien, ne vous en faites pas, répondit-elle sans parvenir à user du tutoiement, j’ai eu un léger traumatisme mais je m’estime chanceuse quant on voit ce qui est arrivé à d’autres… »
Elle se composa une mine grave de circonstance qui eut le malheur de réveiller les tendances tactiles de Mildred. Fort heureusement la rédactrice de Multiplettes passa rapidement à autre chose affirmant que Swann ressemblait en tout point à sa mère au même âge. Mildred n’était pas la première à souligner cet air de famille pour la plus grande fierté de la jeune fille.

« On nous le dit souvent, répondit l’ex-préfète, d’ailleurs ma mère vous transmet ses meilleurs pensées. »

Sheba Twilfit avait encore en mémoire un excellent papier de Mildred paru dans Sorcière-Hebdo lors de l’ouverture de T&T. Malheureusement aujourd’hui la rédactrice avait perdu de son aura médiatique en choisissant de rejoindre la presse à scandale. On ne se battait pas particulièrement pour que Magpie fasse un bon article sur vous, au contraire, on espérait plutôt qu’elle vous oublie. Il suffisait de voir le nombre de personnes dont elle avait ruinées l’existence rien qu’avec sa plume pour en être persuadé ! D’ailleurs Swann ne pouvait pas s’empêcher de ressentir une certaine crainte en sa présence, comme si elle devait absolument mesurer tous ces propos. En tant que commère, elle était bien placée pour savoir qu’il suffisait parfois d’un mot pour lancer les rumeurs les plus folles. Elle était donc constamment sur ses grades même si elle se prenait à espérer que Mildy finisse par lui dévoiler tous les potins de Multiplettes en avant-première.
Quoiqu’on en dise, Mildred Magpie avait bien mené sa barque et en dépit de ses nombreuses frasques elle était une figure féminine qui avait parfaitement sa place au sein des membres de l’OFFRE.

L’ancienne Serpentard fut tirée de ses pensées lorsque sa future belle sœur évoqua son mariage prochain et plus particulièrement la robe qu’elle comptait porter:

« Pour tout vous dire, je ne me suis pas encore penchée sur la question. J’aurai surement plus de temps pour moi dès que le second étage du magasin sera inauguré. Pour cette occasion j’aimerai organiser une grande fête à mi-chemin entre un vernissage et un défilé de mode. J’ai un ami qui étudie à l’Académie des Arts Magiques qui pourrait exposer quelques toiles et je suis en train de recruter des mannequins pour représenter la marque. J’aimerai beaucoup vous compter parmi les invités d’ailleurs ! » ajouta-t-elle en renfilant ses chaussures une fois sur le ponton en bois.

L’art et la manière d’éluder la question du mariage. A vrai dire, ce sujet mettait Swann un peu mal à l’aise depuis quelques temps. Avait-elle peur de l’engagement ? Est-ce que toutes les futures mariées doutaient à un moment donné ? Etait-ce normal ? Swann n’avait personne avec qui en parler. Sa mère avait fait le choix de rester célibataire tout comme Mildred. Quoiqu’il en soit, elle préférait parler des sujets qu’elle maitrisait parfaitement en l’occurrence ses projets professionnels plutôt que de ses histoires de cœur.
Les deux femmes bavardèrent donc tout au long de la promenade et arrivèrent pile à l’heure devant l’ancien bar qui servait de QG à l’OFFRE. A l’intérieur, des dizaines de femmes mais aussi quelques hommes étaient déjà installés. Imitant Mildred, Swann partit saluer quelques personnes de sa connaissance : De nombreuses clientes, quelques anciennes camarades de Poudlard et même son employée, Rosalyn Reynolds, qu’elle ne s’attendait vraiment pas à retrouver ici. Finalement elle marquait des points cette vendeuse !

Après ces salutations de rigueur, Swann retourna s’asseoir auprès de sa belle sœur qui commenta- de manière fort ironique- l’assistance venue nombreuse.
Swann esquissa un sourire espiègle avant de murmurer à son tour :

« Avec tout le respect que je voue à la cause, on peut dire que Fiennes a trouvé la formulation exacte pour qualifier certaines d’entre nous. » Elle accompagna sa tirade d’un regard appuyé en direction  d’une membre de l’organisation qui aboyait littéralement sur la foule pour « inviter » les personnes à rejoindre un siège.

Aaah quel doux plaisir d’avoir l’occasion de cancaner ! C’était presque le meilleur moment de la journée. Mais rapidement le silence se fit autour d’elles et la présidente, Alexandra Fitz, prit la parole. Swann ne la connaissait pas personnellement mais elle avait hâte d’aller se présenter à elle à la fin de la table ronde. Fitz faisait peut-être partie de la catégorie des hyènes enragées mais on ne pouvait pas lui enlever l’intelligence de son comba, ni sa détermination. Swann se sentait toujours proche des femmes qui se battaient pour accomplir leurs rêves : Que celui-ci soit promouvoir l’égalité hommes-femmes, développer l’entreprise familiale ou même élever une famille de dix enfants, l’ex-préfète admirait toujours celles qui se donnaient les moyens de réussir. A l’instar d’une Mildred Magpie, Alexandra Fitz était de cette trempe…. Et si elle pouvait, dorénavant, venir s’habiller chez T&T, elle n’en serait que meilleure !

Durant le discours de présentation, Swann s’assura donc qu’elle avait bien prévu quelques cartes du magasin dans son sac à main. De toute manière les lamentations sur le Bloody Sunday ne l’intéressaient pas et elle tendit seulement l’oreille lorsque le sujet dériva sur les réclamations à proposer au prochain gouvernement pour faire avancer le droit des femmes.
Le silence se fit dans l’assistance qui fut soudainement troublé par le raclement d’une chaise sur le sol. Mildred venait de se lever pour prendre la parole. Le moins que l’on puisse dire c’est que sa future belle-sœur était une excellente oratrice. Ses proposition étaient intelligentes même si Swann avait légèrement tiqué sur la formulation « Sauvegarde du droit des femmes » , Sauvegarde ! Nous ne parlons pas de Boursoufs en péril par Merlin !
Toutefois elle était d’accord sur la majorité des propositions de Mildred. Cette dernière se rassit et Swann la gratifia d’un regard impressionné. Mais personne ne semblait vouloir rebondir sur ce que la rédactrice de Multiplettes venait de proposer. L’ex- préfète prit donc une profonde inspiration et se leva à son tour. La situation était aussi intimidante qu’exaltante mais elle tacha de se montrer la plus professionnelle possible malgré son jeune âge.

« Bonsoir à tous, Swann Twilfit, commerçante. »

Elle aurait bien dit « ex-préfète et préfète en chef à Poudlard, Gérante de T&T Londres et Milan, responsable de l’agrandissement de la firme » afin de démontrer à l’assistance combien elle était une jeune femme dynamique et investie mais elle savait que cela serait interprété comme de la vanité mal placée, aussi elle se borna à l’essentiel.

« Je suis en grande partie d’accord avec les proposition de Mildred Magpie. Nous devons imposer la mise en place d’un département de l’Egalité au Ministère afin d’assurer la pérennité du combat des femmes. »

Elle se racla la gorge avant d’aborder le sujet qui lui tenait à cœur en tant que chef d’entreprise.

« J’aimerai aussi soulever un autre point à ajouter à nos revendications: La difficulté pour obtenir des prêts financiers auprès de Gringotts lorsque l’on est un entrepreneur féminin.  Pour un projet équivalent, un chef d’entreprise masculin a droit à un prêt plus conséquent qu’une femme. Et il l’obtient sans aucune difficulté.»

Stefan Guipure n’avait même pas eut à marchander pour obtenir l’aide de Gringotts lorsqu’il avait voulu réaménager sa réserve. Il avait obtenu la somme qu’il demandait et en moins d’une heure tout était réglé.

« Alors qu’une femme doit longuement se justifier sur ses motivations et sur sa situation personnelle. Un mariage de prévu ? Une naissance ?... » Swann secoua la tête dépitée.  Les gobelins étaient allés très loin lors de son entretien mais elle n’avait rien lâché disant qu’elle était investie corps et âme dans ses projets professionnels. Elle n’avait même pas eut à mentir mais elle avait été atterré d’apprendre la facilité avec laquelle Stefan avait obtenu plus d’argent qu’elle pour une entreprise au chiffre d’affaire équivalent. Et ils ne lui avaient même pas demandé s’il comptait se marier ou avoir un enfant bientôt! Depuis elle en avait discuté avec sa mère et les autres patronnes du Chemin de Traverse. Apparemment, c’était monnaie courante mais Swann espérait que le prochain gouvernement allait se charger du problème.

« Les critères pour l’obtention d’un prêt devraient être identiques pour les hommes et les femmes. Objectifs et transparents. le gouvernement à le pouvoir d'imposer cette clause à Gringotts » Ajouta-t-elle avant de se rasseoir. Elle lissa sa jupe sur ses cuisses, prêtes à écouter les autres remarques.


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Amely Anderson
Amely AndersonPréfète
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[OFFRE] Préparer l'avenir [Ouvert à tous] Icon_minitimeDim 21 Sep 2014 - 19:05
Amely ouvrit violemment la porte de sa chambre.

« Je suis occupée et j'ai besoin de calme ! » vociféra-t-elle pour couvrir le vacarme ambiant.

Un bruit de verre cassé, puis des hurlements stridents se firent entendre à l'étage inférieur. À tous les coups, Lucy avait accidentellement rompu le sortilège qui maintenait la vaisselle en suspension. La petite Alice, comme à son habitude, criait comme une Mandragore qu'on égorge.

Quelqu'un augmenta le son de la télé.
Excédée, Amely se réfugia à nouveau dans son antre.

« Mais qu'est-ce que tu fais là, toi ? »

Une seconde plus tard, elle rouvrait la porte et éjectait David par le collet – avec une force surprenante quand on prenait en considération l'épaisseur de ses bras. Ce sale fouineur était sûrement à la recherche d'une preuve qui lui permettrait de la faire chanter, sous menace de tout révéler aux parents. Sauf qu'il n'y avait rien à révéler, donc Amely était tranquille... ou presque, car elle détestait que son espace personnel soit envahi. Hélas, sa vie privée se partageait entre un dortoir commun aux filles de son année (et à des créatures dangereuses telles que le rat de Pilli), puis une maison où pullulaient ces bestioles aux pattes crasseuses qu'on osait appeler des enfants. Pire, ses frères et sœurs ! Ils allaient jusqu'à entrer dans sa chambre, lieu sacro-saint dans lequel on ne recevait l'autorisation de pénétrer que si l'on frappait à la porte sans l'ouvrir avant d'avoir obtenu de réponse. Probablement la loi la moins respectée de l'histoire de l'humanité.

C'était vital, Amely avait besoin de l'espace qu'on lui avait toujours accordé. Il lui était dû. Pourquoi en aurait-il été autrement ? Elle était si sage... Une fois, elle avait réalisé que beaucoup d'enfants rêveraient d'être à sa place. En y réfléchissant bien, elle pourrait faire absolument tout ce qu'elle voulait si seulement l'idée de désobéir lui traversait l'esprit... Mais elle était bien trop responsable pour cela, et les adultes le savaient bien. Elle n'introduirait jamais d'autres élèves dans la salle de bain des Préfets, c'était pour cela qu'elle était Préfète. Elle ne se coucherait jamais à trois heures du matin, c'était pour cela que ses parents ne mettaient pas de couvre-feu. Elle ne cesserait jamais de s'appliquer dans ses devoirs, c'était pour cela qu'ils n'étaient pas exigeants avec elle. L'assiduité, les résultats, les études, ils la laissaient gérer, car ils savaient pertinemment qu'elle était déjà bien assez exigeante avec elle-même. Par nature ou par nécessité ? Son côté raisonnable et son perfectionnisme étaient deux traits de caractère qu'elle avait toujours possédés ; face à la grande liberté que lui donnaient ses parents, elle l'était devenue deux fois plus.

« On y va ! beugla une voix déformée par la distance.
- J'arrive ! »

Crier était le principal moyen de communication chez les Anderson. Amely avait bien dû se résoudre à l'utiliser pour se faire comprendre des autres membres de sa famille. Elle redressa de quelques millimètres le cadre posé sur sa table de chevet, puis se dirigea vers la sortie. C'était une chambre à l'image de sa propriétaire : claire, propre et rangée. Impeccablement repassés, les draps blancs sentaient bon la lavande, et chaque livre avait sa place attitrée sur les étagères. Quelques photographies encadrées décoraient les murs : des moldues tout d'abord, elle-même, déjà pâle comme la mort, puis avec son père (quand il avait moins de ventre et plus de cheveux). S'y intercalaient des clichés mouvants : son frère Robin et elle, riant aux éclats, et puis une version miniature de ce qu'elle était, mais déjà moralisatrice.

En bas, à la vue des débris qui jonchaient le sol de la cuisine, Harriet Anderson laissa échapper un juron bien senti.

« Maman ! » se récria sa fille en descendant l'escalier qui menait au rez de chaussée.

Comme sa mère pouvait être vulgaire, parfois ! Elle l'attrapa malgré tout par le bras et la pressa :

« Allez, on se dépêche ou bien on va arriver en retard !
- C'est bon, déstresse un peu Amely ! C'est les vacances, faut y aller tranquille... »

Quand elles transplanèrent devant le lieu de réunion, l'entrée était presque déserte. Amely se hâta de rejoindre une place libre, mortifiée de ne pas être à l'heure. Encore une qualité que ne possédait pas sa mère : la ponctualité. Cependant, si elles étaient toutes deux ici, c'était parce qu'elles partageaient des convictions communes. Harriet était une féministe convaincue et lorsqu'elle avait décrit les actions de cette organisation, l'OFFRE, Amely avait tout de suite été tentée d'assister à l'une de leurs réunions. Après tout, c'était ouvert à tout le monde ! Une première membre exposa son point de vue au reste de la salle. Amely était tout à fait d'accord avec elle : si les femmes voulaient faire valoir leurs droits auprès du gouvernement, elles devaient s'y intégrer. En la deuxième intervenante, Amely reconnut une ancienne élève de Poudlard (qui avait été dans son équipe de rugby, une fois !) Elle ouvrit les yeux grands comme des Gallions à l'écoute de son témoignage. C'était absolument scandaleux ! Elle n'était pas la seule à le penser car deux commerçantes vinrent corroborer ses dires.

Amely attendit encore quelques instants puis, comme personne ne se manifestait, elle se décida à prendre la parole. En effet, une idée avait germé dans son esprit et elle comptait bien la faire valoir, nullement intimidée d'être la plus jeune de l'assemblée.

« Amely Anderson, se présenta-t-elle – et, puisque préciser sa « qualité » semblait de rigueur, elle ajouta : Préfète de Serdaigle. »

Elle s'adressa à l'assistance d'une voix forte.

« Vous avez parlé plus tôt de l'importance de se faire entendre au niveau du Ministère. De mon côté, je voudrais aborder un autre point : celui se faire entendre parmi les jeunes. Jusqu'ici, je n'avais jamais entendu parler de l'OFFRE, et je pense qu'il en est de même pour les gens de mon âge. Je trouve ça vraiment dommage : notre génération, c'est l'avenir de la société ! Elle est pleine de potentiels futurs adhérents qui sortent chaque année de Poudlard sans avoir la moindre idée de ce qu'est véritablement le féminisme ! »

Un jour, Violet lui avait dit qu'elle n'était pas féministe parce qu'elle croyait à l'égalité homme-femme. Amely avait répliqué qu'elle venait de lui donner la définition même du féminisme.
La jeune fille se tourna vers la présidente de l'association.

« Voilà donc pourquoi je propose, si l'OFFRE accepte, de sensibiliser d'une manière ou d'une autre les autres élèves à nos objectifs et revendications... »
Alexandra Fitz
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[OFFRE] Préparer l'avenir [Ouvert à tous] Icon_minitimeMer 18 Mar 2015 - 22:22
Alex aurait préféré que la réunion commence autrement que par une prise de parole de Mildred Magpie mais on ne pouvait pas tout avoir dans la vie et ces derniers temps cela semblait encore plus difficile qu’à l’accoutumée. Dans un sens, elle admirait Mildred pour son succès, c’était une femme de pouvoir et il y en avait trop peu pour cracher sur l’une d’entre elle, même si personnellement Alex avait du mal à la supporter.

Pour commencer, son journal n’était aux yeux d’Alex qu’une façon de stigmatiser les femmes comme étant des commères à l’affut des ragots et elle se doutait que ses méthodes étaient plus que discutables comme c’était courant dans le métier. Elle avait du mal à concevoir qu’on puisse prendre plaisir à étaler aux yeux de tous la vie privée de tout un chacun et craignait un peu de se retrouver sur la première page de Multiplettes un jour. C’est une des raisons pour laquelle Alex restait toujours cordiale avec Mildred, lui servant un paquet de sourires hypocrites, et cette fois ne dérogea pas à la règle :

« Miss Magpie, merci de votre intervention qui soulève un point fondamental. »

Si elle n’appréciait pas la personne, Alex était bien obligée d’avouer que Mildred Magpie savait réfléchir. La préparation de cette réunion avait été un vrai calvaire pour les membres dirigeants, les tensions qui d’habitude s’apaisaient dans le compromis avaient pris des proportions inédites et ils arrivaient aujourd’hui désunis face à leurs membres bien qu’ils essayassent de le cacher.

La violence et le traumatisme liés au Bloody Sunday empêchaient les esprits de s’apaiser et chacun avait sa vision de la direction à donner à l’OFFRE. Personnellement, Alex rechignait à s’engager en politique, elle ne voulait – et ne pouvait – faire confiance à personne. Pour elle, les politiques ne faisaient que les tromper et risquaient de les utiliser pour se donner une belle image sans pour autant les écouter et si leur politique ne convenait plus à l’OFFRE, l’association devrait payer les conséquences de sa prise de position.

Néanmoins, elle devait admettre que dans l’état actuel des choses, personne ne les écoutait vraiment. A la rigueur, une petite réforme par-ci, par-là afin de les faire taire mais rien de bien sérieux. Alors que si l’OFFRE entrait dans le gouvernement, ils auraient un pouvoir d’action bien plus élevé. Elle soutint le regard de Mildred qui semblait penser qu’elle était faite pour cela alors que plus Alex était loin du pouvoir, mieux elle se portait et finit par lui répondre le plus sincèrement possible :

« Je vais vous répondre avec franchise car c’est une des bases de l’OFFRE, je pense que vous méritez de savoir ce qui se dit entre nous et surtout nous avons besoin de vous pour prendre une décision. Ce que vous dites, Miss Magpie, est soutenu par un certain nombre d’entre nous alors que d’autres souhaitent maintenir la neutralité afin de garder notre liberté face aux idéaux politiques. »

Voilà, l’annonce était faite et déjà elle entendait les bruissements de conversation, tant mieux, ils avaient besoin de leur avis à tous.

« Vous avez exprimer assez efficacement le point de vue de ceux qui sont à faveur de l’intégration de l’OFFRE dans le monde politique. A mon tour maintenant d’exposer l’autre point de vue. S’engager en politique veut dire prendre des risques car nous ne savons jamais ce que les hommes politiques peuvent décider, nous pouvons conseiller mais nous n’aurons certainement aucun pouvoir, aucune pression autre que celle de la rue – que nous avons déjà – et qui sera sans doute réduite puisque nous serons officiellement en faveur d’un parti. De plus, cette prise de position est définitive, nous ne pourrons plus prétendre à la neutralité après avoir soutenu un parti politique. Qu’importent les décisions de celui-ci, nous y serons associés même si nous ne sommes pas d’accord. Je pense que c’est une décision qu’il faut mûrement réfléchir car elle va déterminer l’avenir de l’OFFRE. »

Elle devait maintenant répondre aux autres propositions de Mildred :

« J’ai également bien entendu vos propositions et il est certain que l’appui d’une journaliste aussi écoutée que vous pourrait être d’un grand soutien pour l’OFFRE. Je vous invite si vous le souhaitez à venir en discuter plus en détail à la fin de la réunion ou alors à prendre rendez-vous lorsque vous serez disponible. »

Le but majeur de l’OFFRE aux yeux d’Alex était de se faire entendre, de sensibiliser la population et si Mildred leur proposait de l’aide, peut-être que Multiplettes allait pouvoir avoir une fin utile pour une fois. De plus, c’était un journal plutôt populaire, ce qui leur permettrait de toucher un plus grand public, un public qu’ils n’avaient pas l’habitude d’atteindre.

Malgré tout, l’hypocrisie était reine dans ce dialogue car elle doutait que Mildred soit totalement désintéressée, tout comme Alex ne pensait pas que Mildred était une journaliste digne de ce nom.

Lorsque l’échange prit fin, la voisine de Mildred prit la parole et Alex sourit à Swann Twilfit. La jeune femme elle était l’exemple parfait pour une association telle que l’OFFRE, elle était l’ambitieuse qui, tout juste sortie de Poudlard, reprenait l’entreprise familiale et y apportait sa modernité et sa personnalité. Elle hocha la tête alors qu’elle soutenait les propos de Mildred et nota sa proposition, intérieurement impressionnée de constater la maturité de l’héritière Twilfit.

« Votre remarque est des plus intéressante, mademoiselle. Il est vrai que nous nous sommes concentrés jusqu’à présent sur des problèmes sociaux plus qu’économiques, non pas parce que nous les ignorons mais plutôt car nous ne trouvions pas d’angle d’attaque efficace. Votre exemple et la situation des commerçantes pourraient être un moyen de faire comprendre l’injustice dont la société fait preuve face aux femmes entreprenantes. De plus, vous nous proposez une mesure concrète qui pourrait facilement être défendue face au gouvernement. »

Elle réfléchit quelques instants avant d’ajouter :

« Je pense que mademoiselle Twilfit n’est pas la seule à avoir fait ce genre de constat, je vous propose donc d’y réfléchir chacun de votre côté et de noter vos exemples et réclamations. Nous allons dès demain mettre à votre disposition un livre des réclamations dans le hall d’accueil de l’OFFRE. Si vous avez déjà des idées, vous pourrez les noter dès la fin de la réunion. Nous collecterons ces informations et les mettrons au propre dans un cahier de réclamation comme Miss Magpie l’a mentionné. Celui-ci remplacera celui que nous avions fait aux débuts de l’OFFRE, il correspondra bien plus à l’ampleur qu’a pris l’OFFRE et reflétera les changements récents. Il définira la ligne d’action que va suivre l’OFFRE à partir de maintenant, votre participation est donc primordiale, n’hésitez surtout pas à donner votre avis, qu’importe si cela vous semble idiot ou inutile, tout témoignage est intéressant. »

Alex reprenait confiance et menait sa réunion avec un enthousiasme renouvelé. Qu’importent les traumatismes, qu’importent la peur et la douleur, l’OFFRE ne tomberait pas comme ça. Ils étaient nombreux aujourd’hui et ils allaient pouvoir donner un nouveau souffle à l’association. Elle n’était pas sûr que toutes les décisions lui plaisent mais c’était le propre de l’association, être basée sur le compromis et l’écoute des réclamations de chacun.

Et lorsqu’on parlait d’être à l’écoute de chacun, elle fixa d’un regard curieux une toute jeune fille qui levait un bras bien droit, déterminée. Elle lui donna la parole en restant la plus professionnelle, démontrant par-là que chacun avait le droit de s’exprimer, n’en déplaise aux quelques rires qu’elle entendit lorsque la jeune fille se présenta comme préfète de Serdaigle.

Et elle avait bien fait. Dans un autre contexte, Alex aurait sans doute prit la jeune fille dans ses bras pour lui plaquer deux bises sur les joues afin de la remercier. En effet, Amely, puisque c’était son nom, venait en quelques mots de résumer la pensée d’Alex. Sensibiliser, expliquer ce qu’était le féminisme, le vrai féminisme et pas l’image pleine de clichés que pouvaient véhiculer certains médias et transmettre certains parents. Et surtout, il fallait donner leur voix aux plus jeunes, car comme le disait – et le représentait – si bien cette jeune fille, c’était eux le futur.

« Votre réflexion est des plus pertinentes mademoiselle Anderson. Le sujet de la sensibilisation des plus jeunes nous préoccupe depuis longtemps mais nous n’avions jusqu’à présent pas trouvé de façon de le mettre en œuvre. Le faire entrer à Poudlard serait le plus efficace sans aucun doute. Nous pourrions peut-être faire une sorte de club comme il y en a pour différentes activités extra-scolaires. Il faudrait que nous prenions rendez-vous avec la direction de l’école pour avoir leur avis mais si cela vient de demandes d’élèves, la demande a beaucoup plus de chances d’aboutir. Comme je l’ai proposé à Miss Magpie, je vous invite à venir nous voir à la fin de la réunion ou à prendre rendez-vous pour en parler plus en détail. Je serais cependant curieuse de connaître l’avis des autres membres sur le sujet. »

Quelques mains se levèrent, la plupart des avis soutenaient Amely bien que certains émettaient des doutes quant à l’intégration d’une sorte de politique dans l’école, ce qui serait d’autant plus problématique s’ils prenaient position dans le gouvernement, justement.

La conversation se réorienta rapidement vers le problème majeur qui se posait à eux, à savoir s’ils allaient prendre partis en politique. Les discussions furent tendues et le vote prit un long moment. Alex ne put qu’être soulagée de voir que bon nombre des membres de l’OFFRE pensaient, comme elle, que la liberté d’action et l’indépendance de l’OFFRE étaient primordiales. Il fut finalement décidé qu’ils enverraient un résumé de leurs demandes aux différents candidats aux élections sans prendre partie au nom de l’association, elle savait cependant qu’un certain nombre d’entre eux, dont des membres dirigeants influents, allaient entrer en campagne, aux côtés de Leopold Marchebank notamment. C’était le lot commun lorsqu’on était dans une association de ce genre, on ne pouvait demander aux membres de nier ce qu’ils étaient, c’était d’ailleurs ce qui faisait leur force et leur diversité.

Lorsque le nouveau ministre serait élu, ils prendraient alors rendez-vous avec lui pour discuter de leurs requêtes. Alex sentait d’ici qu’elle allait être celle qui devrait gérer ces entretiens bien que cela ne l’enchantât guère, mais elle était la présidente de l’OFFRE et elle devait assumer ses responsabilités. Par contre, elle savait qu’elle n’accepterait jamais un poste au gouvernement, elle avait ses limites et si elle pouvait faire quelques compromis, elle ne pouvait nier totalement ce qu’elle était en s’associant avec ces faux-jetons de politiques.
[Fin du RP]

HRP:


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