Roy leva les yeux au ciel, l’ombre d’un sourire sur ses lèvres à la réponse du danseur. Il exagérait, franchement. Il était loin d’être toujours en train de bouder ou râler. Il souriait, souvent. La plupart du temps à des femmes, d’accord. Et le reste, c’était surtout dans un but moqueur. Mais tout de même.

L’attaque chatouilles, il ne la vit pas venir, trop occupé qu’il était à ruminer contre Val –squatteur de lit qui se permettait en plus de lui faire des câlins et venir se plaindre ensuite, tout ça-, et Roy… était d’un genre plutôt chatouilleux. Malheureusement pour lui. Il était petit et chatouilleux, voilà, il ne pouvait pas être tout le temps fier de lui. Ses protestations furent vite entrecoupées de rires, et c’était terrible, car Roy ne voulait pas rire et Valery était trop lourd pour être repoussé facilement, même en se débattant et en balançant quelques coups de pieds.

« C’est bon, je me rends ! C’est bon, stop ! »

Quand il daigna enfin le libérer de son emprise, Roy se redressa, encore un peu hilare. Au moins, Val l’avait eu son sourire. Mais il n’allait pas s’en sortir comme ça. Roy saisit un de ses oreillers et le balança à sa figure en criant « Vengeance ! ». Après les chatouilles, une bataille de polochons, parfaitement. Etait-ce le dramatique de la veille qui ressurgissait dans une forme pathético-comique le lendemain ? Allez savoir, il n’y avait pas grand-chose de rationnel là-dedans.