Noah Forester

Pas facile de discerner le visage de Noah, il le garde souvent baissé et ses cheveux assez épais laissent ses yeux tout juste visibles. Non pas qu’il soit complexé vis-à-vis de son apparence ou d’une timidité maladive, c’est surtout qu’il préfère la discrétion. Il n’a de toute façon pas grand-chose à montrer, sa coupe au bol est des plus ennuyeuses, ses yeux sont d’un marron trivial et son teint blafard n’arrange rien. Au milieu de tout cela, son nez lui a valu quelques moqueries, il faut dire qu’il est assez unique, court, aplati, un peu grossier, et légèrement en trompette. Cependant, il a de jolies lèvres ourlées, et un joli sourire aussi, il le sait, on le lui a déjà dit, les rares fois où il daignait le montrer.
En pleine croissance, il reste pour l’instant assez petit, et se prédit une taille assez moyenne, à la hauteur de sa corpulence : ni gros ni maigre, la courbe de croissance de Noah est d’une parfaite normalité. Il peut cependant paraître plus charnu qu’il ne l’est, car il a tendance à s’habiller large et avec plusieurs couches, frileux comme il est. Noah aime bien les grosses doudounes, les grosses écharpes, et les gros pulls en laine. Même en été, ses T-shirts flottent. Il n’a de toute façon aucune musculature à exhiber, et même s’il en avait, sa pudeur presque excessive l’en empêcherait. Noah est le genre à répondre « Non merci, je préfère me laver chez moi » quand ses amis l’entraînent sous les douches communes après une dure séance de sport. C’est d’ailleurs, entre autres, pour cette espèce de promiscuité sans tabou que les garçons ont tendance à installer en rigolant qu’il déteste le sport. Tant pis s’il passe pour un gros dégueulasse qui refuse de se laver, de toute façon, les gens finissent par savoir qu’il n’est pas sale ou négligent, au contraire, il est même très maniaque.

A Gryffondor, les courageux, les plus hardis et les plus forts ? S’il devait choisir entre lâcheté et courage, il aurait pris l’option « raisonnable ».
A Poufsouffle, le juste et le loyal, le travailleur et le patient ? Bof, il était peut-être juste, mais certainement pas patient.
A Serdaigle, les érudits qui ont envie de tout connaître ? Noah a beau être bon élève, il a surtout une fâcheuse tendance à choisir ses matières.
A Serpentard, les malins, les vrais roublards ? D’accord, il est plutôt vif d’esprit, mais il a aussi l’ambition d’une chaussette sale.

Ce qui est sûr, c’est que Noah est quelqu’un d’indécis et d’anxieux. Le jour de la rentrée en première année, il s’est retrouvé comme un parfait étranger devant ces élèves qui priaient tous pour rejoindre telle ou telle maison. Lui, il n’avait strictement aucune idée de quelle maison il préférait, et encore moins de laquelle était faite pour lui. Plus il écoutait le Choixpeau chanter, et plus l’angoisse s’emparait de ses entrailles. Il n’y avait pas de cinquième maison, à tout hasard ? La maison des gens-qui-ne-sont-rien-du-tout ? Certes, ce n’était pas très glorieux comme appellation, mais ça lui convenait déjà mieux.

Nul besoin de côtoyer très longtemps Noah pour comprendre qu’il a une nette tendance à se dévaloriser. Il est tellement convaincu de sa propre médiocrité que même les professeurs oublient qu’il fait partie de leurs bons éléments. Ils l’oublient tout court, en fait. Exception faite pour les cours d’histoire de la magie, d’arithmancie et d’astronomie, des cours qui le passionnent et dans lesquels il excelle sans surprise, car il a un esprit très théorique. Mrs. Adamson et Mr. Londubat peuvent témoigner de son rebut dès qu’il s’agit de se salir les mains. De façon générale, quand quelque chose ne lui plaît pas, Noah a tendance à fournir le strict nécessaire de sa personne pour accomplir ce qu’on attend de lui (plus par refus de décevoir qu’autre chose), puis il décampe aussitôt.

Quant à l’avis de ses proches, ses amis diront souvent « Noah ? Il a vraiment un sale caractère. Mais bon… On l’aime bien. » C’est un peu ça, Noah. Le morceau de fromage ratatiné et puant qui donne pas très envie sur le coup mais qui se révèle en fait étonnamment… bon. Pas délicieux, seulement bon, mais c’est déjà bien assez, Noah n’a pas non plus un cœur d’or. Râleur, possessif, nerveux, têtu, rancunier, et on passe sous silence le reste de ses défauts qu’il ne reconnaît pas, par pure mauvaise foi. Mais c’est aussi un garçon curieux, intelligent et aimant, par-dessus tout. Vous savez, le genre de petit effronté à regarder trois fois à droite et à gauche, pour bien vérifier que personne ne le regarde sur le quai 9 3/4, avant d’offrir un câlin timide mais sincère à sa maman.

Enfant d’un homme Moldu et d’une mère Sang-Pur, Noah a baigné toute son enfance dans un univers de mixité culturelle, avec ses avantages, mais surtout ses écrasants défauts. Le mariage de ses parents avait fait scandale, bien évidemment, les Highlands restaient accrochés à leurs idées conservatrices comme moules à leur rocher. Un Sang-Mêlé, passe encore, un né-moldu, on veut bien faire un effort, mais… Un moldu ? Diana Highlands avait effarouché ses parents en leur présentant un fiancé beaucoup trop différent. Malgré tout attachée à sa famille, elle n’avait pas le courage de leur claquer la porte au nez en hurlant fuck the world. Prête à faire tous les compromis nécessaires pour faire accepter son union à sa famille, tiraillée entre ses proches et son mari, elle se trouva vite dépassée par les évènements. A sa grande surprise, la nouvelle de sa grossesse ne fut pas la catastrophe qu’elle avait prédit, mais au contraire, un petit pas en avant. Il avait du sang Highlands qui coulait dans les veines du petit Noah, et pour une lignée qui se tuait à petit feu, il fallait y réfléchir à deux fois avant d’écarter l’un des leurs.
Rien n’était gagné pour autant. Un grand débat agitait la famille. Serait-t-il sorcier ? Son père s’en moquait, il avait bien accepté sa mère. Pour elle, en revanche, c’était quasiment une question de survie familiale : s’il s’avérait que son fils n’avait pas de pouvoirs magiques, elle pouvait dire adieu aux quelques liens qui la maintenait encore avec les Highlands. Noah était presque un enfant symbole, son espoir à elle. Il fallait qu’il naisse sorcier, afin de perpétuer leurs traditions, autrement il ne serait perçu que comme un enfant raté, un garçon sans intérêt, un odieux bâtard qui avait osé nier leur héritage.
Noah ne se souvient plus de la première manifestation de ses pouvoirs magiques, il en conclut qu’elle est arrivée très tôt. Il se rappelle en revanche de la fête qui a suivi et d’une soudaine apparition dans sa vie d’une nouvelle moitié de famille, celle de sa mère. Lui, il était juste content, il était moins seul, et tout le monde paraissait fier de lui. La réflexion n’allait pas plus loin, il était tout à fait ignorant des conflits qui déchirait sa famille, en sous-terrain. Il avait grandi aimé et gâté, sans comprendre qu’on essayait de l’acheter.  C’est en grandissant qu’il a commencé à voir des choses, des sous-entendus déplaisants, des regards malhonnêtes entre adultes, des sourires forcés et des scènes qu’il aurait préféré ne jamais voir.

C’est sans doute pour ses propres origines qu’il a si peu de désillusions politiques, et qu’il est toujours incapable de choisir son camp. Le mélange Moldu-sorcier, il le connaît dans sa forme la plus brute puisqu’il vit avec les deux extrêmes, et il n’en a pour l’instant pas tiré de grands résultats. Il aime sa famille paternelle autant que sa famille maternelle, tout le monde a été toujours adorable avec lui. Surprotégé, mais pas stupide, il a compris que rien ne changerait jamais. Ou alors il faudrait des siècles d’efforts et de patience, et d’ici là, il ne serait sans doute plus de ce monde. Noah a donc vite appris à se résigner. Pessimiste ? Sans doute, mais il préfère dire réaliste.
Ces opinions très défaitistes sont nées peu avant sa deuxième année à Poudlard, à l’occasion du divorce de ses parents. Ils ne pouvaient plus se leurrer, leur couple était pourri par des relations familiales plus que tendues, même eux ne savaient plus de quel côté se situer. Noah n’avait été l’objet que d’une réconciliation temporaire, l’amour et la filiation ne réglait pas tout, d’autres problèmes naissaient au fur et à mesure qu’il grandissait. Noah se souvenait encore du jour où sa grand-mère paternelle l’avait pris à part, peu avant sa rentrée à Poudlard, pour lui montrer avec fierté un article sur une école Moldue prestigieuse de leur quartier, dans lequel avait étudié son père. Et lui, tout naïf, avait répondu « Mais moi, j’ai déjà reçu ma lettre pour Poudlard, c’est encore mieux que n’importe quelle école ! », répétant naïvement les compliments que les Highlands lui avaient fait. Depuis ce jour-là, il n’avait plus été invité chez sa grand-mère jusqu’à l’année suivante, et n’avait compris que plus tard à quel point son éducation posait des questions sensibles au sein de sa famille.

Noah a honte de le dire, mais le divorce de ses parents a presque été un soulagement pour lui. Au départ attristé, il a fini par voir quel effet bénéfique cette séparation avait eu, comme si finalement, tout ceci n’avait été qu’un mensonge, un espoir naïf. Les choses retournaient dans leur ordre établi, et il fallait le reconnaître, tout était beaucoup plus calme aux yeux de Noah, aussi égoïste cela soit-il.
Aujourd’hui, ses parents, encore liés par un grand respect mutuel, ont convenu d’une garde équitable entre eux, mais les Highlands cherchent un moyen légal de faire changer son patronyme pour le remplacer par le leur. Noah n’est pas au courant de ces discussions, pour le moment, il se remet doucement de la séparation de ses parents et commence tout juste à profiter du calme tout nouveau de l’atmosphère familiale.

Famille :

Diana Highlands : Sa mère, ancienne Serdaigle. « C’est en s’intruisant qu’on finit par comprendre les erreurs du monde » dit-elle souvent. Pour elle, la haine ou la méfiance envers les Moldus était une erreur, mais elle n’a jamais fait part de ses idées politiques avec sa famille, consciente qu’elle passerait pour une marginale. Sans doute les aurait-elle enterrées, d’ailleurs, si elle n’avait pas fait la connaissance de Peter Forester l’été de ses ASPICS. Noah l’adore, s’il était un peu plus courageux, il oserait la défendre face à  l’opinion familiale. Pour l’instant, il est aussi fragile et silencieux qu’elle, mais eux deux se comprennent même sans rien dire et ils le savent. Alors il se contente de se blottir dans ses bras ou de lui serrer fort les mains, pour lui exprimer ce qu’il n’ose pas dire.

Peter Forester : Son père. Un Moldu architecte comme on en croise des centaines, mais qui avait le mérite d’avoir un caractère assez marginal pour plaire à la belle Diana. Il a compris qu’elle n’était pas comme les autres, le jour où il lui a demandé son numéro de téléphone. « Numéro de… quoi ? ». Et elle avait commencé à lui parler de communication par hibou, sous ses yeux éberlués. Il avait cru à une blague, lui-même étant un grand plaisantin. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant un grand-duc tambouriner à sa fenêtre, quelques jours plus tard ! Mais il prit vite le pli, s’il y a une qualité formidable qu’on peut reconnaître à Peter, c’est sa faculté d’adaptation. Diana n’avait pas senti la moindre once de jugement négatif de sa part si bien qu’elle avait fini par lui confier son plus grand secret. Et Peter se retrouva embarqué dans une aventure qu’il n’aurait jamais imaginée.  Il aurait préféré que leur histoire d’amour continue, mais il a fini par perdre patience, et sans doute, ses sentiments se sont ternis. Il aspire à une vie plus simple. Cependant, il ne peut s’empêcher de regarder Noah comme un morceau de la femme qu’il a aimé, ce qui instaure entre eux une forme de malaise. Noah a toujours été plus proche de sa mère, et même s’il aime son père, il a l’impression que la distance se creuse entre eux.

Philip Highlands : Son oncle, frère aîné de Diana. Frère aîné de Diana, il était l’un des plus virulents opposants à son mariage. Il ne l’a jamais  soutenue dans sa famille, et même aujourd’hui, Philip continue de rappeler à sa sœur son écart de conduite. Il fait partie des quelques membres de la famille qui considèrent que Noah ne pourra jamais véritablement être un Highlands, même s’il coupe les liens avec son père. Diana, blessée par son attitude, évite son frère autant qu’elle peut, ce qui déteint sur les relations entre Joy et Noah : ils se voient rarement en dehors de Poudlard.

Joy Highlands : Sa cousine, fille de Philip. Ils se connaissent depuis touts petits et étaient très complices dans leur prime enfance. Cependant, quand les tensions dans la famille s’intensifièrent, ils furent séparés, le père de Joy n’appréciant pas qu’ils se fréquentent. Ils ont pu renouer tout récemment à Poudlard, car leurs parents ne sont plus là pour les surveiller. Mais ils restent très discrets, personne ne connaît leur lien à Poudlard. Ce secret pourrait bientôt être levé, maintenant que Diana s’est réconciliée avec la plupart de ses proches. De toute manière, ils n’en feront qu’à leur tête, ils sont têtus tous les deux. Proches de caractère, ils se comprennent bien  et se confient souvent l’un à l’autre. Noah soutient Joy dans son opposition aux décisions de son père, si bien qu’il la taquine parfois en lui disant que c’est elle qui aurait du aller à Gryffondor. Au fond, il l’admire, lui qui n’a jamais su affirmer ses positions et est toujours resté passif entre deux camps. Il ne se rend pas compte que c'est au fond la même chose pour Joy, il a tendance à l'idéaliser.

4 août : Teenagers on a swing - avec Gwenwyfar A. Greengrass - abandonné

7 août : Délicatesse et discrétion, ou un éléphant dans un bal de dragons roses - avec Victor Lloyd - fini

18 août : A la queue leu-leu - avec Andrew O. Dubois-Cavill - fini

2 septembre : Le changement, c'est maintenant - avec Nate Windstom - fini 


3 novembre : Pas chère cousine du tout - avec Azénor Reynolds - en cours