[Soirée Mousse et Mandragore] Bulles et biéraubeurres (ouvert aux 4e à 7e année)

Alors qu'il nageait tranquillement ayant perdu tout espoir d'être retransformé en lui, Samaël sentit deux mains s'emparer de lui. Ses hallucinations avaient cessées et quand il avait plus ou moins ses esprits, il avait pleinement pris conscience de son état de canard.

Donc quand les mains le tirèrent de l'eau, il pensa pendant une seconde que quelqu'un allait enfin lui rendre sa forme normal mais il se trompa lourdement. Au lieu de le poser sur le carrelage de la Salle de bain, la personne qui l'avait sorti de l'eau commença à le secouer dans tous les sens et à lui souffler son haleine de chacal au bec.

Le fait d'être ainsi malmené ne plut que moyennement à Sam et alors qu'il allait donner un violent coup de bec à son tortionnaire, ce dernier le jeta à l'eau. Mais à la place d'atterrir bien sagement dans l'eau, il fut projeter sur Irving Whitaker qui n'avait pas l'air d'apprécier les canards car il lui arrache deux plumes. Il poussa un "Coin coin" de douleur et regagna enfin la douceur de l'eau.

Complètement paniqué à l'idée d'être de nouveau attaqué, Samaël se mit le plus loin possible du bord de la baignoire et recommença à barboter tranquillement.

Il ne vit Nora Weawer que quand cette dernière fit jaillir un éclair blanc de sa baguette.

Sam qui deux secondes plus tôt flottait sur le ventre, était maintenant la tête dans l'eau. Il battit des jambes et des bras pour se remettre debout.

Des bras et des jambes ? Il avait retrouvé son corps. S'il n'avait pas voulu rester discret, il aurait sauté au plafond en hurlant sa joie d'avoir retrouvé tous ses membres intacts.

Il se tourna alors pour remercier Nora de lui avoir rendu son apparence mais cette dernière avait disparu.

Il regagna le bord de la baignoire et aperçu la jeune Poufsouffle qui l'avait libéré. Il s'approcha d'elle et la remercia chaleureusement.

Il regarda ensuite en tous sens pour essayer d'apercevoir O'Connor. Il ne voulait pas être rechangé en canard donc mieux valait rester loin du Serpentard. Durant son hallucination, il n'avait aucune idée de qui il avait pu importuner mais il se rappelait parfaitement avoir vu Darren et il se rappelait aussi que sa forme de canard, il la lui devait.

Une fois sur qu'il n'allait pas croiser Darren O'Connor sur son chemin, il se dirigea vers la sortie de la Salle de bain en titubant, étant encore sous l'effet des nombreux verres de Whisky-pur-feu qu'il avait ingurgité.

La soirée était terminée pour Samaël, il était temps qu'il aille se coucher s'il ne voulait pas s'attirer d'autres ennuis. Il en avait assez eu comme ça.

Georgiana, passablement sonnée par l'alcool, s'était contentée de débiter ce qu'elle avait à dire sans réellement prêter attention à ce qui l'entourait. Aussi ne sortit-elle de sa torpeur que lors des dernières paroles prononcées par O'Connor.

- "L'année prochaine, je ne serai peut être pas la pour laver cet affront et cette honteuse tricherie dont j'ai été victime! Mais sache que d'une manière ou une autre, je me vengerai! J'attendrai patiemment mon heure et que tu sortes de cette maudite école qui te sert de forteresse à ta lâcheté, et tu regrettera tes paroles! Tôt ou tard je t'aurai, et tu imploreras mon pardon à genoux et pour de vrai cette fois-ci!"

Implorer son pardon ? Et pourquoi exactement ? Après tout, elle n'avait fait qu'exposer les choses comme elles s'étaient passées. Lâcheté ? Depuis quand l'était-elle ? Elle avait toujours affronté le Serpentard à la loyale et en face à face.

- " Mais de quelle lâcheté tu parles, imbécile ? Je t'ai toujours ... affronté loyalement moi d'abord !", murmura-t-elle avant de se rendre compte que le Serpentard avait disparu depuis plusieurs minutes déjà puisque les discussions aux alentours avaient repris et qu'elle ne le voyait nul part.

Quelqu'un lui prit alors la main et l'aida à se remettre sur son séant. Une fois la chose faite, la jeune fille se sentit prise de vertige à nouveau. Peu encline à se retrouver à nouveau sur les fesses au milieu de la salle de bains, elle se permit de s'appuyer sur la personne qui venait de l'aider avant de relever la tête dans sa direction. Celle-ci s'avéra être à nouveau Jeremy Baker.
Décidément, elle était vouée à se retrouver dans les situations les plus humiliantes en sa compagnie ce soir.

- "Non, t'aurais pas du dire ça !", répondit-il en riant à moitié à la question qu'elle lui avait précédemment posée, "Mais moi j'ai trouvé ça plutôt drôle ! Tu l'as entendu, ce prétentieux ? Complètement ridicule ! Tu imploreras mon pardon à genoux ! Les soirées de Baker ne sont qu'amas putride de raclures de la pire espèce !"

L'imitation du jeune homme la fit rire. O'Connor s'était clairement ridiculisé tout seul ce soir ! Se laissant entrainé par le blond, Georgiana se retrouva finalement assise dans le pouf que les Serpentards avaient abandonnés un peu plus tôt. Adressant un sourire à son condisciple, elle murmura un vague "merci" à son attention.
Etre assise était beaucoup plus confortable pour elle que la station debout où la tête lui tournait. Elle s'inquiétait d'ailleurs énormément de la manière qu'elle utiliserait pour rentrer à son dortoir. Appeler son balai serait une idée comme une autre après tout et cela lui assurait de ne pas devoir dépendre de ses jambes pour le trajet qui la mènerait à la tour.

"Ridicule ! Les Gryffondor ne devraient pas se mettre à genoux devant les Serpentard, ces gens là ne comprennent ni l'ironie, ni la poésie. D'ailleurs, Swann n'a vraiment pas été sympa ! Elle était cool ma fausse déclaration ! Et mes fleurs, elles étaient jolies !"

Georgiana adressa une caresse compatissante dans le dos de son capitaine. Elle n'avait que vaguement entendu la réaction de la commère des verts mais son esprit se souvenait d'un Baker au prise avec un poulpe pour le moins affreux.

- " C'est Twilfit après tout, Jeremy, et une Serpentard de surcroît. "

Baker, toujours dans ses réflexions, tourna alors vers elle un regard inquiet avant d'ajouter : " "Tu les aurais pas changé en poulpe toi, mes jolies fleurs ? Tu me trouves si nul que ça, Georgiana, hein, dis ?"

Devant ses traits, la jeune fille ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire.

- " Trop mignon !", commenta-t-elle puis reprenant le plus de sérieux qu'elle pouvait vu son état, " Elles étaient jolies tes fleurs, Baker ! Et t'es pas nuuuul. Si on passe le côté parfois m'as-tu-vu lié à ton statut de joueur de quidditch, t'es même gentil et plutôt patient. Puis tu as continué de me garder dans l'équipe même si je n'en faisais qu'à ma tête donc tu n'es pas mauvais du tout."

Pour terminer sa tirade, elle se pencha vers le Gryffondor et l'embrassa sur la joue. Ca faisait deux fois ce soir ... Décidément elle en devrait deux à son capitaine mais guillerette, elle enfuit ça dans un coin de sa mémoire préférant remettre sa réflexion à ce sujet à plus tard.
Repensant aux fleurs changées en poulpe, elle prit une mine qui se voulait boudeuse.

- " J'ai jamais eu de fleurs moi... Pourtant tu sais, j'aime les fleurs comme les jonquilles ou les roses sauvages.", s’enthousiasma-t-elle, " Je dois t'ennuyer hein ?"

Prenant une teinte rosée, elle tira à nouveau sur sa jupe et jeta un regard circulaire autour d'elle.


[ HRP : Merci de ne pas prendre le terme caresse au sens le plus saugrenu du terme ]

Alors que Swann venait tout juste de rejoindre Anton et Rebecca, quelqu’un l’attrapa fermement par le bras. Agacée, la préfète émit un claquement de langue sonore et tenta vainement de dégager son bras avec un mouvement d’épaule. Qui osait donc l’attraper avec autant de brusquerie ? La jeune femme se retourna pour découvrir… Aaron.

"Eh, Swann, tu ne vas pas encore me faire la tête pour une broutille pareille, quand même!"

Bien sûr, depuis son anniversaire, ils n’étaient plus fâchés tous les deux mais Swann évitait tout de même son camarade : Même s’ils leur arrivaient de plaisanter ou de discuter aux intercours, la préfète jugeait que cela ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie en cherchant la compagnie du Serdaigle. Manifestement, elle ne l’intéressait pas plus que ça et elle était bien résolue à faire en sorte, qu’un jour, elle puisse ressentir la même indifférence à son égard…même si ce n’était pas encore le cas. Ce léger penchant la fit donc réagir avec un peu plus de retenue qu’elle ne s’apprêtait à le faire avant de connaitre l’identité de son trouble-fête.

« Aaron, tu sais que pour me parler tu n’es pas obligé de me broyer le bras… dit-elle en levant les yeux au ciel sans pour autant chercher à se dégager, et je ne fais la tête à personne je veux juste que les gens sous l’emprise de Mandragore me laissent tranquille… » Précisa-t-elle en s’efforçant de ne pas paraitre trop ronchon.
Elle ne savait pas si Aaron était un consommateur de ce type de produit mais au moins le message était clair. Si le jeune homme avait fumé quoique ce soit d’interdit, il était prié de partir … Enfin pas avant que Swann ne se soit justifié. La jeune femme fit taire la petite voix dans son cerveau qui lui disait qu’elle faisait ça uniquement pour faire durer la conversation et entama son explication :

« Mets toi à ma place deux minutes : Sneals fume de la Mandragore et écrabouille mon gâteau d’anniversaire, Smith fume de la Mandragore et il agresse Natasha avant de m’enchainer violemment à l’aide d’un sortilège, Baker fume de la Mandragore et … elle secoua la tête de gauche à droite en signe d’incrédulité,… il se met à faire de la poésie pour te donner une leçon de séduction en me prenant comme cobaye ! Avoue qu’il y a de quoi être un peu énervée contre cette racine, non ?! »

La jeune femme se tourna alors vers les convives et balaya la foule de la main.

« Regarde : Ils font tous n’importe quoi ! Depuis quand Baker et Wright se font-ils des petits bisous sur la joue alors qu’ils étaient ennemis jurés jusqu’à aujourd’hui ! »

Elle passa en revue les autres invités avant que ses yeux ne s’arrondissent de stupeur devant la scène qui se jouait à quelques mètres de là :

« Kelsaguicheuse embrasse…Sneals ?! »

Swann éclata de rire. La perspective d’avoir le potin du siècle à colporter dès le lendemain matin lui redonna immédiatement le sourire ! Elle voulut d’ailleurs partager cette réelle joie avec quelqu’un et se tourna brusquement vers Aaron…qui détestait les ragots. Tout en tentant vainement d’effacer son sourire moqueur de son visage elle déclara finalement :

« La Mandragore …C’est un véritable fléau ! »

Cette soirée était un pur désastre. Elle avait été comparée à un monstre marin, maltraitée et humiliée devant quasiment tous les élèves à partir de la quatrième année ! C’était honteux, un désastre, l’apocalypse ! Elle n’oserait plus jamais sortir de son lit, c’était certain. Rouge comme une tomate, à présent libérée des bras monstrueux de Samaël, elle observait ce dernier se faire enguirlander violemment par son petit-ami. Smith fit alors quelque chose qui laissa Natasha bouche bée. Il posa ses lèvres sur Darren.

La bouche entrouverte, les yeux écarquillés, elle pointa Samaël du doigt, sans pouvoir dire quoique ce soit. Samaël Smith embrassait SON petit-ami ! Encore plus rouge qu’avant, elle allait écarter violemment le Poufsouffle de son copain mais Darren réagit plus rapidement. Après lui avoir donné un coup au nez, Darren se remit à hurler contre Smith, encore plus dégouté qu’elle si possible. Mince quoi, qu’est-ce qui avait prit à Smith !? Embrasser Darren O’Connor, accessoirement son copain ? Si avant elle le détestait, Natasha haïssait maintenant cet homme qui avait posé ses lèvres sur SON homme.

Cependant, lorsque l’homme en question leva la baguette vers le Poufsouffle, Natasha posa un regard apeuré sur Darren et tendit la main vers lui afin de l’empêcher de commettre une grosse erreur. Ce dernier ne sembla pas la voir puisqu’il poursuivit son geste et, en deux temps trois mouvements, Sam n’était plus qu’un vulgaire canard. Surprise, Natasha observa un instant l’animal puis éclata bruyamment de rire. Alors que ce dernier s’enfuyait, la jeune femme se rapprocha de son copain, l’enlaça et déposa un baiser sur ses lèvres.

« Merci mon très cher sauveur… Laisse-moi donc te féliciter comme il se doit, » murmura-t-elle en reprenant possession des lèvres de son amoureux.

Ses mains se glissèrent dans son dos, le serrant fortement contre elle, mais Natasha dut se dégager brusquement lorsqu’une importune se jeta aux pieds de Darren. Levant les yeux au ciel, elle s’exclama :

« Allons bon, on ne va pas finir par nous laisser tranquille ? »

Si Natasha était complètement perturbée et horrifiée par ce qui lui était arrivé précédemment, elle mettait un point d’honneur à retrouver de sa superbe et le mépris qu’elle donnait à certaines personnes. De plus, elle était réellement agacée de ne pouvoir profiter comme il se doit de cette soirée, maintenant gâchée, avec son petit ami. Le regard irrité, elle croisa les bras et observa avec mépris une autre Gryffondor, pas mal imbibée, hurler aux pieds de Darren. Espérant, qu’elle ne resterait pas longtemps, elle jeta un regard ennuyé à Swann, certaine qu’elle la comprendrait.

Malheureusement, l’importune dit des choses qui semblèrent envenimer la situation et Darren se remit à hurler afin de préserver son honneur, si bien que Natasha grimaça plusieurs fois devant les exclamations de son chéri. Elle eut peur un instant qu’il en revienne aux mains, espérant toute fois qu’il ne s’abaisserait pas à frapper les femmes, et soupira de soulagement lorsqu’elle le vit se détourner de la Gryffondor. Cependant, le geste impérieux et le ton qu’il utilisa pour lui parler par la suite fit rapidement disparaitre son soulagement, le remplaçant par une colère froide. Sentant qu’il n’était pas le moment de faire un énième scandale, Darren n’étant certainement pas en état de se calmer pour lui parler, elle respira profondément et arbora un sourire faux.

« Tu as raison, allons-nous en, nous serons mieux ailleurs. Merci tout de même pour cette soirée, Baker, » ajouta-t-elle en direction de l’organisateur de la fête, bien que n’étant pas certaine qu’il l’ait entendu.

Cependant, elle n’eut pas le temps de plus se poser la question, Darren s’en allait déjà. Elle adressa un rapide sourire à Swann puis rejoignit son amoureux, lui prenant de manière possessive la main.

« Calme-toi, voyons, et souris-moi. Je n’aime pas quand tu es fâché, » susurra-t-elle alors qu’ils sortaient de la salle de bain.

Une fois dehors, elle l’immobilisa un instant et le regarda dans les yeux, souriant.

« Je suis désolée de t’avoir obligé à venir, mon amour, j’espère que tu ne m’en veux pas trop. On peut dire que ce ne fut pas la meilleure soirée de notre vie. En tout cas, ça m’a vraiment fait plaisir que tu fasses cet effort. Merci, » ajouta-t-elle en déposant un dernier baiser sur ses lèvres.

Les yeux pétillants, elle recula d’un pas et lui adressa un petit sourire.

« Je vais rejoindre la tour de Serdaigle, ne t’embête pas à me ramener. Fais attention à toi en rentrant, » conclut-elle avant de se détourner tout en lui envoyant un baiser de la main.

[Fin pour Natasha]

Quand elle se rendit compte que tout le monde s'était rendu compte qu'elle s'était rendue compte qu'elle pleurait vraiment, Joy piqua un fard et se maudit de s'être transformée en une si ridicule fontaine, elle qui gardait si bien son sang froid d'ordinaire. Artémis lui assura que ce qu'elle avait dit était gentil, mais Joy pensait tout le contraire : quand elle vit Danny se mettre à pleurer, elle pensa qu'elle était un monstre. Elle avait vraiment honte d'elle, honte de l'avoir repoussé si peu cavalièrement, honte de le faire pleurer, honte de ne penser qu'à elle, et honte de ce qu'elle était. Quand Danny se mit à courir autour du bassin en hurlant qu'il était un monstre, jamais Joy ne se sentit aussi coupable. Oui, c'était elle, le monstre : égoïste, n'apportant que le mal aux autres.

Elle allait lui courir après pour s'excuser, mais Juliet, avec qui elle avait fait connaissance peu auparavant, lui demanda si elle allait bien, puis se rendant compte du contraire, si elle pouvait l'aider. Affreusement mal à l'aise de s'être ainsi laissée allée, et dans un élan d'affection pour la Gryffondor qui ne se moquait pas d'elle (il faut avouer que la quantité de Mandragore y était peut-être pour quelque chose), elle balbutia :

« Mer... Merci Juliet, mais... ça ira, je... vais me débrouiller. »

Pathétique ; dès que Joy parlait, elle ne parvenait pas à aligner correctement sa pensée. Mais elle avait autre chose à faire. La culpabilité la rongeait. Son objectif ? Retrouver Danny avant qu'il ne commette l'irréparable... Joy adressa à Juliet ce qui aurait dû être un sourire rassurant mais qui ressembla plutôt à une faible grimace, fit un petit signe à Artémis qui avait l'air de se sentir un peu perdue - comme elle la comprenait - et courut à la poursuite du Poufsouffle entre les élèves. Ceux-ci avaient justement des réactions bizarres : Joy crut entendre au moins deux déclarations d'amour avant d'apercevoir Danny complètement décomposé. Ça lui fit mal. C'était sa faute, encore sa faute. Elle ne savait donc pas faire le bien ?

Prenant bien garde à ne pas glisser sur les flaques, la Serpentard essuya ses yeux rouges et ramena une mèche qui tombait sur son front. Elle avait piètre allure ; elle devait être bien ridicule dans cet accoutrement. Elle n'aurait d'ailleurs jamais dû venir : ce genre de fête n'était pas fait pour les personnes asociales et sans amis comme elle. elle tenta vainement de se faire pardonner :

« Danny, écoute... Ce n'est pas à cause de toi que j'ai... » Elle déglutit difficilement. « ... pleuré... » Puis elle reprit plus fermement : « Tu n'es pas un monstre, je ne t'en veux pas. Le seul problème, ici, c'est moi. »

Et elle lui sourit, vraiment cette fois, mais ce faible sourire s'effaça vite quand Kelsey Lorgan - qui semblait avoir abusé de la Mandragore - surgit et embrassa le Poufsouffle avec fougue. Dégoûtée, Joy détourna le regard, n'osant pas les regarder. La sulfureuse blonde ajouta une phrase que Joy n'entendit pas bien mais qui n'allait sûrement pas arranger les choses et s'éloigna. Le regard fuyant, Joy se demanda ce que Danny pouvait-il bien éprouver à l'instant. Que faisait-elle, plantée là ? Que pouvait-elle dire ? Jamais le Poufsouffle ne croirait ses précédentes paroles après la remarque de Lorgan. Pourtant, Joy était sincère. Après un dernier regard confus, elle détourna les talons. Elle n'avait plus rien à faire ici. Elle avait brisé un coeur et il lui était incapable de réparer sa bêtise, alors elle marcha lentement vers la porte d'une sortie voulue digne mais se cogna violemment contre le battant que le portier venait de lui ouvrir. Les joues brûlantes, elle sortit de la salle étouffante et bruyante pour se retrouver dans le couloir froid. Joy frissonna et un des deux élèves qui gardaient l'entrée, en voyant les traces de ses larmes désormais sèches, demanda :

« Un problème ? »

La Serpentard se constitua un visage de glace et répondit sèchement :

« De quoi je me mêle ? »

Ouf, tout était redevenu normal.

- "Deux bisous dans la même soirée, méfie-toi, je vais finir par m'habituer.", lui lança le jeune homme avec un clin d'oeil.

La Gryffondor se contenta de hausser les épaules avec une mine boudeuse.

- " Ce serait si mal ? Je suis pas Lorgan mais ... voilà."

Après avoir affirmé que c'était un scandale que personne ne lui ai jamais offert de fleurs, Jeremy lui offrit un beau bouquet de jonquilles qu'elle prit en rougissant, heureuse comme une enfant de quatre ans qui vient de déballer un cadeau de noël particulièrement plaisant.
Pendant que Jeremy continuait de parler, Georgiana se mit à analyser le bouquet de fleurs qu'elle venait de recevoir de la part de son capitaine. A dire vrai, ses pensées étaient pour le moins confuses et peinaient à se décider de ce qu'elle allait réaliser avec les jolies fleurs jaunes : deux couronnes ou bien des bagues et des bracelets.
Après quelques minutes d'intense réflexion, elle se mit au travail. Quiconque l'aurait vu en cet instant aurait réellement cru avoir à faire avec une gamine du primaire qui jouait avec sa dinette. La jeune fille était entièrement concentrée sur ces futurs chefs d'oeuvre, oubliant complètement qu'elle pouvait utiliser sa baguette pour réaliser ce qu'elle souhaitait. A ses yeux, en cet instant, c'était bien mieux de le réaliser de ses propres mains.

- " Tadam !", fit-elle triomphalement en brandissant ces réalisations, " C'est joli même si c'est réalisé rien qu'avec mes mains, non ?"

Réalisant qu'éventuellement ses oeuvres pouvaient être en vérité affreuses, la mine de Georgiana devint soucieuse. Se penchant vers Jeremy, elle plaça sur le sommet du crâne de celui-ci une jolie couronne de fleurs avant de saisir sa main et de lui passer innocemment (HS : j'ai dit innocemment, j'insiste!) une fine bague composée également de jonquilles autour de son annuaire droit. Fière de son présent, elle fit pareil avec la seconde couronne et bague.

- " T'es pas obligé de garder ça sur toi si tu trouves ça moche, tu sais.... Mais si tu pouvais juste attendre que je sois partie...", lui fit-elle la mine rayonnante.

Se levant, la préfète embrassa distraitement Jeremy sur la joue avant de partir en vacillant vers les deux élèves qui gardaient l'entrée auquel elle accorda un sourire enfantin en demandant gaiement si l'un d'entre eux pouvaient la désillusionner.


[ Suite à cela, s'il n'y a aucune autre intervention, on peut partir du principe que Georgia' est retournée sans trop d'encombres dans la tour des Gryffondor.]

Danny Sneals cessa un instant de se morfondre dans son chagrin, levant peu à peu la tête pour voir qui osait troubler son isolement. Les yeux rougis du Poufsouffles s'arrondirent comme des poissons lune en découvrant la divine surprise qui se tenait devant lui. Longues jambes ciselées, hanches magnifiques, taille de guêpe, poitrine de rêve, lèvres pulpeuses, regard sensuel, crinière dorée... Le fantasme Kelsey Lorgan se tenait devant lui!
Danny voulut émettre un son, un bégaiement quelque chose, mais rien ne vint. Les mots s'étranglaient dans sa gorge alors que cette sirène du désir lui faisait face. Mais que lui voulait-elle?
Au cours des cinq années qu'il avait passé à Poudlard, Kelsey avait dû lui adresser la parole, en tout et pour tout, seulement trois fois :

- La première fois c'était lors d'une sortie à Pré-au-Lard, Danny découvrant son sex-appeal, était resté scotché devant elle un petit filet de bave coulant à la commissure des lèvres. Kelsey s'était alors retournée vers lui pour le questionner sauvagement : "Quoi!? Tu veux ma photo!?"
- La seconde fois ou Kelsey avait manifesté un quelquonque intérêt pour lui, se produisit lors de sa première rencontre de quidditch. En retard pour le match contre serpentard, Danny était tombé sur Kelsey en galante compagnie de... Jack. Kelsey lui avait jeté au visage un : "Mon Dieu Jack! Ce porc pervers de Danny est en train de nous mater!" . Danny s'était dit ce jour-la qu'elle avait mémorisé son prénom...
- La troisième fois vint lorsque Danny se retrouva bloqué dans les toilettes de filles, un combat de panthères enragées se déroulant à l'extérieur. Par une maledresse, il s'était retrouvé jeté aux pieds de Juliet et Kelsey. Cette dernière, le regard effaré lui avait alors posé la question qui tue : "Pourquoi ton pantalon est tâché ?". Mais de la bouche de la Gryffondor Juliet Wilson, Danny avait apprit une nouvelle renversante! Même si elle le dissimulait, Kelsey se sentait irrésistiblement attirée par lui...

Danny doutait fortement des dires de Juliet Wilson. Les deux poufsouffles avaient beau vivre sur la même planète, ils ne faisaient vraiment pas partis du même monde. Elle couchait avec tout le beau gratin de Poudlard, ses réguliers étant les plus beaux gosses de Poudlard, alors que lui n'avait connu qu'une fille et qu'il n'avait pas dépassé le stade du smack...
Danny voulait une preuve pour tenter quelque chose.

Et cette preuve irréfutable que Juliet E. Wilson disait vrai finit par arriver!

Kelsey se pencha vers lui, inclina doucement la tête, et lui viola littéralement la bouche! Un tsunami s’abattit sur le poufsouffle désemparé! Oui un tsunami! Il n'y avait pas d'autres mots pour qualifier cet acte aussi soudain que délicieux! La langue de Kelsey tournoyait dans sa bouche, lui imprimant un mouvement circulaire sensuel, alors que les lèvres pulpeuses de la jeune fille baignait sur les siennes. Dans un torrent de salive partagée, Danny faillit s'évanouir, le choc émotionnel étant trop grand! Il ne cessait de se marteler intérieurement les méninges :

*Kelsey est en train de me rouler une pelle... Kelsey est en train de me rouler une pelle... Kelsey est en train de me rouler une pelle... OH...MY...GOD...!!!*

Danny sentait ses douces mains sur ses joues et une onde de parfum envoutant lui monter au cerveau. De tout les baisers qu'il connaissait, celui-ci n'avait rien de comparable! Danny n'avait aucune éducation sexuelle. Tout ce qu'il avait apprit en matière de fille, et ce qu'il fallait faire avec ces sublimes créatures, il le tenait du cinéma moldu.
Le poufsouffle avait d'ailleurs classifier avec une minutie proche de la folie, neuf grandes catégories de baiser dans le cinéma :

1) Le baiser innocent : C'était le baiser des premières fois. Celui qu'il avait eu avec la ravissante Sophie Kirte. La découverte d'un monde inconnu...
2) le baiser attentiste : Celui qui se fait longtemps attendre. Ou on parle de tout et de n'importe quoi alors que l'on a une obsession en tête...
3) Le baiser émotionnel :Envahie par la puissance des sentiments, ce baiser peut vous faire frissonner de tout votre être. Il est intense et spontané!
4) Le baiser sensuel : Celui qui vient avec l'expérience et le temps! Quand on connait tous de sa partenaire! Ses moindres désirs...
5) Le baiser fougueux : Ce baiser se donne à l'aube d'une bataille. Fougueux comme s'il s'agissait du dernier! Un divin adieu avant le trépas!
6) Le baiser acrobate : Bah la faut être d'une agilité sans faille et téméraire! A déconseiller pour éviter les accidents.
7) Le baiser gourmand : Un baiser coquin et sensuel, à ne pas confondre avec le baiser glouton!
8) Le baiser glouton : Adopté dans les tribus cannibales, ce baiser vient uniquement lors des grosses faims.
9) Le baiser mortel : L'ultime baiser empoisonné des veuves noires, des mantes religieuses! A proscrire d'office!

Malgré ce travail d'approche, Danny n'arrivait pas à classifier le baiser de Kelsey Lorgan! Il n'appartenait à aucun univers connu! C'était un mélange des neufs catégories de baiser, multiplier pas mille! Danny était en train de vivre l'instant érotique le plus puissant de toute sa vie! Deux minutes auparavant, il souffrait le martyr après sa déconvenue avec Joy Highlands, et voila que maintenant il se retrouvait au nirvana des délices!
Lorsque Kelsey mit fin à cet instant de grâce, elle le toisa d'un regard circonspect, avant de prononcer d'étrange paroles, tout en tirant la langue :


"Beurk ! Bah en fait c'est vraiment pas mon truc les monstres ! C'est dégoutant ! Et puis c'est pas bon le savon, T'as raison de rester tout seul !"

Danny leva le bras pour la retenir. Les mots lui revenant, il tenta de la conserver à ses cotés :

"Je suis au courant Kelsey,... pour nous deux... Ne te sauve pas... s'il te plait... C'est le regard des autres qui te dérange...? Laisse moi être ton monstre... comme dans la belle et la bête..."

Mais telle une nymphe, Kelsey disparut dans un tourbillon de vapeur. Peut-être n'étais-ce qu'un rêve?
Le poufsouffle balaya cette idée lorsque son ami Irving le rejoignit pour le féliciter. Danny s'étant relevé, il demeurait tout pantelant, comme abasourdi lui-même par ce qui venait de lui arriver. Et Irving ne laissa pas respirer une seconde et reprendre ses esprits. La voix du gryffondor n'était qu'un lointain écho...

"Comment ?... Mais.... Putain ! Comment t'as fait pour l'avoir, elle ? Alors ? C'était comment ?"

Danny le fixa alors de son regard trouble, signe qu'il était au bord de l'évanouissement. Il pose une main sur l'épaule de son ami, avant de tenter de décrire ce qu'il ressentait. Mais est-il possible de décrire un baiser de Kelsey?

"C'était... C'était...C'était...je crois...le plus beau jour de ma vie...je vais aller me coucher...ou simplement mourir heureux...je ne sais plus mon ami..."

Danny s'éloigna de quelques pas, avant de se retourner une dernière fois vers Irving.

"Irving...Je pensais pas le dire depuis le départ de Sophie... mais je suis amoureux... et je ne veux pas tout gâcher cette fois-ci..."

Danny ne rajouta pas un mot, son cœur condamné par ce baiser ensorceleur. Il quitta la soirée mousse, marchant comme dans un rêve pour rejoindre son dortoir. Dormir était impossible. Il n'allait sans ressasser cet instant ou Kelsey s'était agenouillée devant lui pour l'embrasser. Il avait d'ailleurs encore le gout de ses lèvres dans sa bouche. Danny s'extasia, transi d'amour pour la sculpturale poufsouffle...

[Fin de RP pour Danny Sneals!]