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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy

Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeSam 4 Fév 2023 - 19:34
21 février 2012

« Allo Abuela ? C’est Avalon.
-Oh, querida ! Como estás ?
-Bien y tu ?
-Et le bébé ? Tu as fait des examens récemment ? Qu'est-ce que les médecins t'ont dit ? » enchaîna Alma Muňoz, qui avait la fâcheuse tendance à ne pas répondre aux questions qu’on lui adressait.
« Tout va bien pour le moment, répondit Avalon en posant distraitement une main sur son ventre rebondi. En fait, je t’appelais pour te dire quelque chose.
-Ah ? » Avalon sentit que sa grand-mère, qui habituellement continuait à vaquer à ses occupations, le téléphone coincé entre l’épaule et l’oreille, s’était immobilisée. Elle esquissa un sourire. « Oui dis-moi ?
-Roy et moi, on va se marier. » annonça-t-elle sans pouvoir retenir un rire léger.
-Ohhh ! Maravilloso ! Avalon, c’est formidable ! » Avalon l’entendit interpeller son mari : « Mateo ! Roy y Avalon se van a casar ! Ma chérie, je suis si heureuse pour vous…
-Gracias abuela, répondit-elle sans se départir de son large sourire.
-Il faut qu’on fête ça, querida… On pourrait peut-être venir vous voir, le weekend prochain ? Il y a bien des trains qui vont jusqu’à Bristol, on pourrait…
-Justement, abuela, je voulais te parler du weekend prochain.
-Ah oui ? Vous voulez venir à la maison, tous les deux ? Tu sais que ça me ferait très plaisir mais avec ton état, c’est sûrement mieux que tu évites les déplacements et…
-Non, non. En fait, on a décidé de se marier samedi.
-Samedi ? Samedi prochain ? répéta Alma. Mais c’est dans quatre jours !
-On va juste faire une petite cérémonie, avec nos familles et nos amis proches, la rassura Avalon. On sait que ça fait court mais on avait vraiment envie d’être mariés avant la naissance du bébé.
-Oui, oui, bien sûr. » Ce n’était pas sa grand-mère qui allait se positionner contre l’argument du mariage avant l’arrivée des enfants. « Mais ça ne risque pas d’être compliqué de trouver un lieu ? Et la robe, les alliances…
-Les parents de Roy nous ont proposé de nous prêter leur jardin alors on va organiser la cérémonie et le dîner là-bas. Et puis, c’est un mariage civil alors que je ne serais pas en robe…
-Vous ne faîtes pas de cérémonie religieuse ? releva Alma. Avalon grimaça.
-Pas pour le moment. On s’est dit qu’on en ferait une après la naissance du bébé, tu sais, avec une grande fête…
-Vous pouvez vous marier religieusement maintenant et faire une grande fête plus tard pour célébrer, si vous voulez. » Elle ajouta avec douceur mais fermeté : « Querida, tu sais que c’est important d’être mariés devant Dieu.
-Je sais abuela, mais pour le moment on préfère se contenter d’une cérémonie civile, mais, fit-elle avant que sa grand-mère ne l’interrompe à nouveau, on fera un mariage à l’église bientôt, promis.
-Bon, bon. » Il y eut un léger temps de silence, avant que sa grand-mère ne reprenne avec enthousiasme : « Bon alors ! Il va y avoir beaucoup de choses à organiser avant samedi, alors !
-Vous allez pouvoir venir ?
-Claro que si ma chérie, on sera là. On ne va pas manquer ton mariage !
-Morgane et Garlan aussi ?
-Evidemment qu’ils vont venir au mariage de leur sœur. Je les emmènerai faire quelques boutiques demain, tous les pantalons de ton frère sont devenus trop petits, c’est fou ce qu’il grandit en ce moment. Bon dis-moi querida, comment on peut t’aider ? De quoi vous avez besoin ? Je peux m’occuper de la cuisine, tu sais ! On sera combien ? »

*********

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Avalon Calder

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Roy Calder
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeSam 4 Fév 2023 - 20:40
21 février 2012

« Allô, maman ?
-Hola, cariño, comment tu vas ? Je me disais justement qu’il fallait que je t’appelle pour prendre des nouvelles d’Avalon. Comment ça va ? Elle a fait ses tests hier à l’hôpital, non ? C’était ma journée de repos mais ma collègue l’a vue passer. Tout va bien ? Le bébé va bien ? Et Avalon, ça va ?
-Oui, oui, tout va bien. Rien à signaler.
-Aaaah, c’est très bien ! Les médicomages sont optimistes alors ? Elle rentre dans son huitième mois, non ?
-Oui, c’est ça, elle…
-Booon, c’est très bien ça ! C’est rassurant. Même si elle accouche dans les prochains jours, ça devrait aller, on n’est plus dans la grande prématuration pour le bébé. Elle se repose bien, Avalon ?
-Oui, ça va, on…
-C’est bien, c’est important. Et toi, cariño, ça va ?
-Eh ben, justement, j’avais un truc à vous dire à toi et papa.
-Oh ! Ton père aussi ? Tu veux que je te mette en haut parleur ?
-Non, c’est pas la p…
-Victor ! Victor ! Ven aquí, es tu hijo al teléfono ! Attends, je te mets en haut parleur. » Il y eut le son d’un grésillement qui masqua le soupir d’impatience que poussait Roy. « Voilà, on t’entend tous les deux.
-Salut, papa. 
-Hola hijo. Ça va ?
-Il a quelque chose à nous dire, révéla Elena d’un ton qui sonnait excité et curieux.
-Ouais, bah… Voilà, Avalon et moi on va se marier. »

Un léger silence accueillit cette annonce et Roy vit sur les hologrammes de ses parents la surprise laisser place à des sourires. Elena fut évidemment la plus démonstrative :

« Dios mio ! C’est formidable ! » Elle se tourna brièvement vers son mari, dans une posture complice. « Bon, pour tout te dire, on se doutait que ça n’allait pas tarder à se produire… Mais on ne pensait pas si vite !
-Félicitations, c’est une très bonne nouvelle, une très bonne chose » déclara Victor.

Son père affichait un sourire sincère que Roy ne l’avait pas vu lui offrir depuis longtemps, ce qui le détendit. Savourant d’être pour une fois l’objet de son approbation, il sourit à son tour.

« Merci.
-Oh la la, mon fils se marie ! » s’exclama Elena sans cacher sa joie et sa fierté. « Mon premier fils ! Il va falloir qu’on appelle la famille au Mexique pour les prévenir… Vous avez déjà une date ?
-Alors, justement, ça va arriver très vite. On veut se marier cette semaine, samedi. »

Cette fois-ci, la surprise laissa place à un silence plus long et déconcerté.

« Oh mais pourquoi vous faites ça si vite ? C’est important un mariage, il faut se laisser le temps de préparer les choses, de prévenir la famille pour qu’ils puissent s’organiser… Ça va être compliqué de faire venir tout le monde pour samedi.
-Non mais ça sera une toute petite cérémonie, juste une cérémonie civile, je veux qu’il y ait seulement vous deux, Jason, Irina et Adrian et quelques uns de nos amis. On fera une grande fête pour tout le monde plus tard, mais on veut se marier avant qu’Avalon n’accouche. C’est… C’est important pour nous » dit Roy avec pudeur.

Elena ne semblait pas tout à fait convaincue et Roy s’apprêtait à rajouter quelques arguments supplémentaires. Mais à sa grande surprise, son père l’interrompit, pour aller entièrement dans son sens.

« Laisse-le faire, c’est son mariage » déclara t-il à son épouse. « C’est lui qui décide comment il souhaite faire les choses. Et il n’y a pas besoin d’en faire des tonnes pour que ça soit un très beau mariage. Restons simples, c’est très bien. »

Elena elle-même parut stupéfaite de voir son fils et son mari s’accorder enfin sur quelque chose. Stupéfaite et un peu heureuse visiblement car elle hocha la tête.

« Très bien. » Cependant, Roy ne tirait pas ses talents en négociation de nulle part, car sa mère s’empressa d’ajouter un point : « Mais à une condition ! Puisque c’est un petit mariage, vous pouvez le faire à la maison, non ?
-À la maison… chez vous ?
-Oui ! » Elle désigna d’un grand geste du bras la fenêtre derrière elle. « Le jardin est grand ! Il y a largement la place d’accueillir vingt personnes, même trente s’il faut. Il suffira de dresser une grande table. »

Roy retint une grimace. Il n’affectionnait pas plus que ça la campagne boueuse et perdue du Pays de Galles où ses parents avaient élu domicile. Il imaginait en effet un petit mariage, mais il restait Roy Calder avec ses goûts de luxe. Il se voyait plus volontiers se marier dans un endroit un peu insolite et spectaculaire, autour d’un bon dîner aux chandelles, préparé par un traiteur de son choix.

« C’est une bonne idée, ça, approuva Victor qui préféra retourner dans le camp de sa femme sur ce point.
-Et je pourrai faire le dîner ! Un grand repas de chez nous, après tout la famille d’Avalon est mexicaine aussi, ça nous réunira !
-Je pensais plutôt faire appel à un traiteur…
-Tutut ! Tu feras appel à un traiteur pour la grande fête que vous ferez après l’accouchement si tu veux, mais sous mon toit, les gens mangent ma cuisine.
-Mais ça va te faire beaucoup de travail, non ? tenta Roy dans une autre approche.
-Je peux m’organiser. Ça me ferait très plaisir, de le faire. Tu es le premier de mes enfants à se marier, cariño, j’ai envie qu’on marque le coup. »

Forcément, si elle le prenait par les sentiments de la sorte… Elle était forte, il n'y avait pas dire. Plus forte que lui, parfois. Roy poussa un soupir.

« Je vais réfléchir. Et en parler à Avalon. Je vous redirai. »

*******


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Roy Calder

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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeSam 4 Fév 2023 - 22:41
Avalon venait beaucoup moins aux Folies Sorcières depuis que les médicomages lui avaient recommandé le repos. Aussi, quand elle arriva au bras de Roy en fin d’après-midi dans le cabaret où circulaient les employés en pleins préparatifs de la soirée, elle fut remarquée. Son ventre rond de huit mois de grossesse lui valut des révérences et des applaudissements de la part des Veilleurs qui la connaissaient bien. Toni se joignit à cette ambiance pour l’accueillir en grande pompe, quand il la vit passer le pas de la porte de la partie réservée au casino.

« Madame Davies. » Il exécuta une grande révérence avant de faire signe à un des employés. « Je fais venir votre siège, annonça t-il en les conduisant vers les canapés où ils aimaient s’installer. Le meilleur siège de tout l’établissement ! Admirez ce velours, parfait pour votre fessier délicat.
-Calme-toi, Toni, elle est enceinte, pas en sucre, répliqua Roy qui suivait Avalon.
-C’est toi qui parle ! Tu nous as cassé les couilles pour qu’on soit à son chevet à chaque seconde où t’y étais pas.
-C’est comme ça que t’as gagné ta place de parrain, chouchou, intervint Avalon en s’installant sur le canapé, pour tous les moments où tu es venu me tenir compagnie au lieu de pécho.
-T’as vu les sacrifices que j’ai fait ? Une place durement gagnée, hein, déclara t-il, malheureusement sans une once d’auto-dérision.
-Bon, au lieu de dire des conneries, Fergus et Jayce sont dans le coin ? Ça fait longtemps qu’on a pas trinqué ensemble.
-Ah ouais, bonne idée, ils sont dans le bureau, je crois ! »

Roy échangea imperceptiblement un regard complice avec Avalon, pendant que Toni envoyait quelqu’un quérir leurs deux amis. Ils avaient fait leur grande annonce à leurs familles respectives, par appel téléphonique et par messages, il ne restait plus qu’à l’annoncer aux amis proches qu’ils comptaient inviter à leur cérémonie. Et pour eux, ils avaient décidé de le faire de vive voix, trop impatients et curieux de voir leurs réactions et de recevoir leurs félicitations en personne. Ils s’étaient entendu pour profiter du temps relativement calme aux Folies avant l’arrivée des clients pour l’annoncer à Fergus, Toni et Jayce. Et ils avaient invité Isobel à dîner ce soir dans un beau restaurant de Londres, pour lui faire la même annonce et lui demander d'être l'une de leurs témoins.

Leur emploi du temps était donc relativement chargé de beaucoup d’annonces agréables à faire et cela les mettait tous les deux de bonne humeur.

Jayce, qui arrivait avec Fergus, les accueillit avec la même humeur joviale, en tendant les bras vers Avalon qu’il n’avait pas vue depuis longtemps. Il l’embrassa sur les deux joues, puis s’attarda quelques instants sur le ventre désormais proéminent qui attirait tous les regards.

« Non mais c’est fou, je me souviens comme Sun changeait super vite aussi pendant la grossesse des filles, à chaque fois ça me choque ! T’es rayonnante, Av’ » la complimenta t-il sans se douter que derrière ses yeux pétillants se cachait une autre heureuse nouvelle qu’elle n’avait pas encore partagée.

Il laissa la place à Fergus de saluer Avalon et prit place sur un fauteuil à gauche de Roy.

« Ça va, toi ? Pas trop claqué avec tous les allers retours à Sainte Mangouste ? s’enquit t-il en serrant sa main.
-Ça va. Ça se passe bien, on a franchi un cap, là. C’est le huitième mois. »

Papa de deux filles qu’il était, Jayce comprenait parfaitement l’enjeu qu’il y avait derrière ce cap et hocha la tête.

« C’est bien. Je te l’ai déjà dit mais… Oubliez pas de profiter quand même. Ça va passer à toute vitesse, maintenant. » Il posa une main sur l’épaule de Roy, avant de se tourner vers les autres. « On trinque à quoi alors ?
-À ces retrouvailles ? J’ai l’impression que ça fait une éternité, avoua Avalon avec un sourire.
-Ah bah ça ! s’exclama Toni, qui ne perdait jamais une occasion pour se plaindre de ça, depuis que ça fait des gosses, ça a plus le temps pour la famille hein.
-Bah, justement, avec Roy on voulait vous proposer quelque chose… On aimerait bien organiser un truc ce weekend, vous seriez dispo ?
-Ce weekend ? » Fergus faisait tourner lentement son whisky contre les parois de son verre. « Quand ça ?
-Samedi soir ?
-Avec le rush des Folies ? Vous préférez pas qu’on dîne ensemble en début de semaine prochaine plutôt ?
-Ce sera plus compliqué pour nous parce que… commença Avalon, bien vite interrompue par Toni.
-Parce que ton congé maternité te prend beaucoup trop de temps ? lui demanda-t-il, railleur.
-Parce qu’on a décidé de se marier samedi prochain et qu’on aimerait bien que vous soyez nos témoins.

Les deux fiancés se délectèrent de l’expression de franche surprise et de joie incrédule qui s’imprimèrent sur les visages des trois hommes. Comme toujours, Toni fut le plus vif à réagir :

« Quoi ?! ATTENDS UN PEU, Roy montre ton poignet ?? »

Roy, qui avait fait attention à dissimuler la montre qui ornait son poignet sous sa chemise, accepta de lever la manche en levant les yeux au ciel face à l’expression hilare de Toni.

« Mais naaaaan, tu l’as vraiment fait, Av’, putain j’y crois pas ! »

Roy avait été prévenu par sa compagne avant de venir : Toni avait été le premier à connaître ses plans, quand trois mois plus tôt, elle songeait à le demander pendant un week-end de vacances à la montagne et qu’elle avait tout préparé avant que l’annonce de son déni de grossesse ne la coupe dans son élan. Evidemment, Toni n’avait pas su garder le secret et l’avait dit à Fergus qui lui, avait eu la décence de rester discret. Seul Jayce ne comprenait pas de quoi il s’agissait et Roy dut lui expliquer :

« Oui, c’est Avalon qui m’a demandé et elle m’a offerte cette montre, voilà, vous savez tout, ça vous fait rire, très bien, est-ce qu’on peut parler de l’organisation de samedi, maintenant ?
-Non mais, elle t’a vraiment fait sa demande ? répéta Jayce, qui riait à son tour. Attends, tu vas pas t’en tirer comme ça, Roy, faut que tu nous racontes !
-Laissons plutôt la vraie héroïne de cette histoire nous raconter, proposa Fergus avec un fin sourire en coin, car même lui se fichait ouvertement de lui malgré ses grands airs sérieux.

Avalon se fit un plaisir de raconter ce moment dans ses moindres détails. Elle fut interrompue par diverses interventions de Toni - qui hurlait de rire - et par les remarques pince-sans-rire de Fergus, qui paraissait très amusé par ce moment. La palme de la pique revint toutefois à Jayce, qui se tourna vers Roy avec un grand sérieux et une expression soucieuse :

« Bon, Roy, après tout ce récit, je me dois de te poser une question. Ça va, tes couilles ? »

Sous les regards moqueurs et les ricanements de ses amis, Roy soupira, excédé :

« Bon c’est bon, là ? Hé la vérité, vous méritez même pas d’être mes témoins. Je vais demander à mes frères, plutôt. Mes vrais frères. »

Face à cette menace, Jayce porta la main à son coeur dans un geste très théâtral, la figure crispée d’une douleur imaginaire.

« Moi qui pensais que nous partagions plus que notre sang, Roy, tu me brises le cœur. Tu vas préférer Jason à moi ?
-On se sent pas du tout concernés par cette menace, déclara Fergus en échangeant un regard très indifférent avec Toni.
-Ouais, on est les témoins d’Avalon, nous, du coup on va continuer à bien se foutre de ta gueule, Roy. »

Les vannes continuèrent encore quelques minutes, le temps de bien essorer Roy dans tous les sens et quand ils en eurent finalement assez, les trois compères se tournèrent vers le couple avec plus de sérieux.

« Bon. Samedi, alors ? » reprit Fergus.

Contrairement à leurs familles qui avaient exprimé une grande surprise et une profonde incompréhension à les voir se marier si vite, les trois Veilleurs, eux, parurent comprendre tout de suite d’où provenait la décision de leurs amis qu’ils avaient écouté et soutenu pendant ces longs mois de grossesse difficile. Et puis, ils partageaient tous la même philosophie : on n’avait qu’une vie.

« Samedi, confirma Avalon. On veut faire une petite cérémonie, juste vous, Isobel, et nos familles.
-Vous voulez organiser ça ici ? s’enquit Jayce. On pourrait privatiser les Folies pour la soirée…
-Non, on va faire ça chez les parents de Roy. »

Si la rapidité de leur union n’avait pas surpris leurs amis, cette annonce en revanche les interpella davantage.

« Au Pays de Galles ? » releva Fergus en haussant les sourcils. Avalon secoua la tête en riant.
« Oui, oui, au Pays de Galles.
-C’est bon, faites pas cette tête, ça va bien se passer » rétorqua Roy -même si honnêtement, il essayait encore de s’en convaincre lui-même. « Non mais c’était pas forcément ce qu’on imaginait au départ avec Avalon mais… ma mère a insisté. Et puis on s’est dit que ça serait plus facile pour la famille d’Avalon aussi, plutôt que de les faire venir dans une ville sorcière, comme ils sont moldus… Ca sera moins dépaysant pour eux.
-Ta famille compte venir, Av ? demanda Fergus en se tournant vers elle.
-Ouais. Enfin, pas mes parents mais mes grands-parents, oui.
-Et tes frères et soeurs ?
-Ils sont trop heureux d’avoir l’occasion de rencontrer les parents de Roy. » Avalon leva les yeux au ciel mais son sourire trahissait sa joie ; elle avait été agréablement surprise de leur réponse unanime. « J’ai juste pas invité Néro et Yvain.
-C’est pas plus mal, commenta Toni, qui n’avait pas oublié la dernière fois qu’il s’était retrouvé face au frère aîné d’Avalon.
-C’est ce que je me dis aussi. »

Chassant l’ambiance pensive qui s’installait, Roy se pencha vers la table, avec un sourire.

« Bon, cette cérémonie express va pas s'organiser toute seule. Maintenant que vous avez accepté d’être nos témoins, on a plein de choses à vous demander. »


Roy Calder

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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeSam 4 Fév 2023 - 22:42
25 février 2012

16h – cérémonie.

Ils avaient fini les derniers préparatifs sur les coups de quatorze heures. Dans le jardin des parents de Roy, une tente avait été dressée pour accueillir le repas du soir. Invisible, on la distinguait uniquement car des guirlandes courraient autour et au-dessus, éclairant l’intérieur d’une lumière chaude. La table était déjà mise, seules les bougies seraient allumées au dernier moment. Elena avait passé des heures en cuisine à concevoir le repas ; la grand-mère d’Avalon s’était chargée du buffet des desserts – seule la pièce-montée avait été commandée chez un traiteur et livrée dans la matinée. Ils n’avaient pas cherché à faire dans la démesure ; en prenant la décision de se marier aussi rapidement, Roy et Avalon avaient préféré opter pour une réception intimiste, chaleureuse, familiale. Ils avaient vingt-quatre invités : les parents de Roy, les grands-parents d’Avalon, Irina, Adrian, Jason et Moïra, Galaad, Célice, Yseult, Garlan, Morgane, Vivianne, son neveu Elio, et leurs amis qui composaient leur famille de cœur : Jayce et Sun avec leurs deux filles, Fergus qui venait avec Laoise, Toni, Isobel et Abel. Ils avaient établi cette liste réduite assez facilement, en ne choisissant que les personnes les plus importantes, celles sans qui ce grand jour ne pouvait pas se dérouler.

En l’espace de quatre jours, Avalon et Roy avaient dû s’accorder sur une foule de détails et – chose rare – ne s’étaient pas trop chamaillés pour parvenir à un consensus. Ils s’étaient entendus pour organiser une petite cérémonie civile sur les hauteurs de Bristol, à laquelle ils se rendraient ensemble. Ils n’avaient pas voulu imiter les conventions – la robe blanche, le costume trois pièces – en se disant qu’ils auraient tout le temps d’organiser un second mariage – religieux, cette fois-ci – après la naissance de leur fille. Ils voulaient simplement se marier devant leurs proches, partager un beau moment avec eux, devenir mari et femme.

L’organisation de cette journée avait été assez aisée. Ils n’avaient pas eu à choisir un traiteur – Elena avait été intraitable sur ce sujet – et s’étaient seulement occupés de l’agencement de l’espace. Ils avaient loué une tente magique pour l’occasion (car Toni, qui connaissait un gars pour tout, connaissait aussi un gars pour ça), trouvé une grande table et suffisamment de chaises pour y asseoir vingt-six personnes. Ils avaient organisé un coin plus tranquille autour d’un feu, en se disant que ce serait plus convivial d’y passer une partie de la soirée, une fois le dîner terminé. Evidemment, un espace pour danser avait été aménagé, là où un parquet recouvrait désormais le sol.

Plus d’une heure avant le début de la cérémonie, Roy et Avalon étaient rentrés chez eux. Ils s’étaient préparés ensemble, en riant de nervosité et d’émerveillement en même temps. Il était difficile de croire que, dans quelques heures à peine, ils seraient mariés.

Installée devant un grand miroir, Avalon fixait une dernière épingle dans ses cheveux, qui tombaient dans son dos et tranchaient sur le tissu clair de la combinaison qu’elle avait revêtu pour l’occasion. Des boucles d’oreilles dorées, la magnifique bague que Roy lui avait offerte la veille, un collier qui descendait dans son cou, une touche de maquillage sur les yeux, sur les lèvres. Elle sourit à son reflet mais se tourna lorsqu’elle y aperçut Roy.

Elle le détailla longuement avec un air appréciateur.

« Mais qu’est-ce que tu es beau. » commenta-t-elle en haussant les sourcils.

Dans le calme de leur appartement, ils se volèrent quelques derniers baisers avant de transplaner ensemble jusqu’au lieu de leur cérémonie. Un vent fort les accueillit et ils subirent le froid glacial pendant quelques secondes, avant de pénétrer sous un dôme invisible créé par Fergus, qui les protégeait des températures hivernales et des intempéries. Une nouvelle exclamation s’échappa des lèvres d’Avalon alors qu’elle contemplait l’endroit qui avait entièrement décoré par ses deux témoins. Une végétation entourait des bancs en bois, des fleurs parsemaient le sol et les buissons et un parterre encore plus conséquent les attendait au bout d’une allée vers laquelle ils se dirigèrent. Tout le monde était déjà là ; les parents de Roy qui discutaient avec les grands-parents d’Avalon, Galaad qui riait avec Toni, Célice qui tenait Elio par la main mais était penchée vers Meera, Vivianne et Garlan qui s’étaient installés côte à côte, Morgane qui les remarqua la première et les pointa du doigt. Tout le monde tourna la tête vers eux et Avalon fut brusquement saisie par ce tableau incongru. A ses côtés, elle sentit Roy frémir aussi.

« Toi aussi, t’as l’impression qu’il y a trois mondes qui sont en train de se rencontrer ? » lui souffla-t-elle en glissant son bras au-dessus du sien. Elle tourna la tête vers lui, lui adressa un léger sourire. « Tu es prêt, hermoso ? »



Avalon Calder

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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeDim 5 Fév 2023 - 0:06
Roy commença cette journée avec la sensation d’être béni. Ce pari fou qu’ils s’étaient lancé avec Avalon de se marier à peine cinq jours plus tôt se réalisait avec une surprenante fluidité. Il ne savait trop comment, tout le monde avait accepté de jouer le jeu. Toutes les personnes invitées avaient accepté de venir -et ce n’était pas gagné pour certaines, du côté de la famille d’Avalon- en leur témoignant un soutien sincère. C’était comme si, malgré les différends et les incompréhensions, tous leurs proches s’accordaient sur un point qui était pour eux également une évidence : ils étaient faits pour passer leur vie ensemble. Alors qui pourrait les empêcher de se marier ?

Rien ni personne, avait décidé le couple, et ainsi il en avait été. Tout était prêt, sans aucun retard à déplorer, sans même qu’ils n’aient eu à fournir beaucoup d’effort. Chacun de leurs proches avait pris une part du travail pour les soulager et leur permettre de se ménager -surtout Avalon qui approchait de la fin de sa grossesse. La mère de Roy cuisinait le dîner, pendant que la grand-mère d’Avalon s’occupait des desserts. Victor, Jason, Irina, Adrian et Jayce avaient arrangé et décoré la maison de famille pour pouvoir y accueillir tous les invités après la cérémonie. Isobel avait accompagné les deux fiancés dans des boutiques, pour les conseiller dans le choix de leurs tenues. Toni et Fergus s’étaient occupés de la décoration du lieu de cérémonie choisi, sur les falaises de Bristol si chères au coeur de Roy et symboliques dans l’histoire de leur couple.

Il y avait eu quelques couacs à des moments, par exemple Adrian qui était descendu de sa chambre en pull et en jean, en déclarant qu’il était prêt pour la cérémonie. « Quoi c’est pas un mariage ambiance champêtre ? » avait-il argué face à Roy avant que ce dernier ne l’envoie de force dans sa chambre pour enfiler un vrai pantalon et une chemise. Rien de bien grave, finalement.

Le seul vrai regret de Roy était de ne pas pouvoir avoir sa fille Teresa avec lui. Elle était encore trop petite pour voyager si loin, mais Joséphine avait accepté qu’il l’appelle après la cérémonie, pour voir sa fille par écran interposé et pouvoir partager ce moment avec le reste de sa famille.

Grâce à cette organisation bien maîtrisée, Roy et Avalon avaient pu prendre tout le temps de se préparer chez eux -et Merlin savait que Roy ne plaisantait pas avec ce type de préparatifs. Une heure ne fut pas de trop pour qu’il se pomponne devant le miroir de sa salle de bain, à la quête de la moindre imperfection sur sa peau et du moindre poil dépassant de sa barbe. Puisqu’ils n’avaient pas voulu d’un mariage très conventionnel pour cette cérémonie familiale et intimiste, les tenues qu’ils avaient choisi ne l’étaient pas non plus. Roy avait opté pour un pantalon beige assorti d’une veste prune en velours côtelé sur un col roulé gris, adapté à la saison et à l’occasion, qu’il n’oublia pas d’accompagner de la touche finale symbolique : la belle montre qu’Avalon lui avait offerte pour sa demande en mariage. Un sourire se glissa sur ses lèvres face au compliment de sa fiancée.

« Évidemment, tu n’épouses pas n’importe qui » dit-il en haussant les sourcils. Mais derrière ses fanfaronnades, il ne cacha pas l’admiration qu’il portait à Avalon. « Tu es magnifique aussi, mi alma » souffla t-il en se penchant vers elle pour lui voler un baiser.

Il sentait déjà son coeur frémir d’impatience et de fierté à l’idée d’épouser cette femme merveilleuse d’ici quelques dizaines de minutes mais il dut pour le moment se contenter d’achever leurs derniers préparatifs avant de transplaner sur les falaises où les attendaient leurs proches.

Parce qu’il était réputé au sein des Veilleurs pour savoir créer des sortilèges particulièrement inventifs -pour torturer des gens ou déjouer des contrôles frontaliers- on oubliait que l’étendue des talents magiques de Fergus dépassait ces quelques méfaits et qu’il pouvait aussi créer de très belles choses. On avait du mal à l’imaginer faire fleurir des fleurs en hiver sous le vent glacial des falaises de Bristol et pourtant, elles se multipliaient généreusement autour des bancs installés avec Toni. Roy eut le plaisir de découvrir tout l’arrangement décoratif que leurs amis avaient voulu garder secret jusqu’au jour J. Le dôme magique fonctionnait à merveille : dès qu’ils parvinrent à l’entrée de l’allée centrale, les deux amoureux se sentirent entourés d’une atmosphère chaude et enveloppante, comme s’ils étaient au milieu d’un salon, tout en restant au coeur de ce paysage sauvage hivernal qu’ils affectionnaient tant.

Et pourtant, il y avait peut-être un tableau plus captivant et étonnant encore et c’était celui de toutes les personnes qu’il avait tant pris soin de séparer pendant toutes ces années, qui se retrouvaient désormais toutes réunies face à lui, dans un mélange incongru. Jayce échangeait quelques mots avec Jason pendant que Toni plaisantait avec Galaad, qu’Isobel rencontrait Irina et que ses parents papotaient avec les grands-parents d’Avalon.

Roy tourna la tête vers sa compagne qui faisait la même réalisation que lui.

« Ouais, je sais pas si ça m’angoisse ou si ça me fascine, là » lui répondit-il avec un rire un peu nerveux. « Ecoute, ils ont l’air de bien s’entendre pour l’instant. » En tout cas, il avait l’impression de ne voir que des sourires sur les visages qui lui faisaient face. Il décida de ne pas s’en préoccuper pour le moment -il aurait tout le temps de penser à ça plus tard, pendant la soirée- et raffermit sa prise sur le bras de sa fiancée. Aucun doute ne voilait le regard et le sourire qu’il tournait vers Avalon. « Prêt. »

Ils attendirent que leurs invités terminent de regagner leurs sièges avant de s’avancer ensemble dans l’allée, bras dessus, bras dessous. Ce n’était pas la longue allée d’une église mais ils firent tout de même leur petit effet auprès de leurs proches et Roy sentit une certaine solennité dans l’ambiance. Il croisa les yeux émerveillés de Chandra et Meera, le regard embué de sa mère au premier rang, le sourire d’Isobel. Toni, grand gaillard musclé d’un mètre quatre vingt dix qu’il était, avait déjà des larmes aux yeux. Fergus affichait un air fier comme si c’était sa fille qui s’avançait devant lui. Jayce lui adressa un petit clin d’oeil quand il arriva devant l’autel et le maître de cérémonie, un petit sorcier replet dépêché du Ministère.

Puis il n’y eut plus personne d’autre qu’Avalon, à l’instant où il se tourna vers elle. Il n’y eut que ses grands yeux noisette, son sourire lumineux et l’amour infini qu’il lui portait.

« Nous sommes aujourd’hui réunis pour célébrer l’union de deux sorciers. »


Roy Calder

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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeDim 5 Fév 2023 - 20:09
« Les deux. » chuchota Avalon à Roy lorsque ce dernier lui avoua hésiter entre l’angoisse et la fascination. « Définitivement les deux. »

Cela faisait plusieurs années qu’elle évoluait entre deux mondes séparés ; qu’elle était parfois moldue, parfois sorcière, jamais entièrement l’un ou l’autre. Cette brusque réunion de ces univers la rendait un peu fébrile et elle resserra légèrement sa prise sur le bras de Roy en guettant les visages de ses proches. Elle n’y aperçut que des sourires ravis, des regards déjà embués, des expressions douces. Ses grands-parents, visiblement émus, installés à côté des parents de Roy. Célice, qui lui sourit lorsqu’elle la dépassa. Galaad, qui lui adressa un clin d’œil. Morgane, qui lui souffla un commentaire moqueur et lui tira un rire. Fergus, manifestement fier. Toni, au bord des larmes. Isobel, souriante.

Et Roy, rayonnant.

Leurs regards s’accrochèrent lorsqu’ils se tournèrent l’un vers l’autre et leurs mains se trouvèrent naturellement.

« Nous sommes aujourd’hui réunis pour célébrer l’union de deux sorciers. Avalon Alma Davies, née le 18 mars 1982 à Londres, cheffe du bureau des renseignements de la justice magique et Roy Gaspard Calder, né le 20 mars 1979 à C… à Cam… à Cwncarn, directeur d’un établissement de divertissement, ont fait le choix de se marier devant leurs proches et leurs témoins. » déclara le sorcier qui officiait la cérémonie, avant de présenter ces derniers : « Isobel Louise Anne Lavespère, née le 31 décembre 1976 à la Nouvelle-Orléans, chargée de communication. Jayasimha Vijayan, né le 21 décembre 1978 à Londres, gérant d’un établissement de divertissement. Ferguson Avner, né le 22 décembre 1978 à Dublin, responsable de la sécurité. Antonino Tessio, né le 18 avril 1980 à Naples, adjoint gestionnaire. »

Derrière elle, Avalon sentit Toni masquer un éclat de rire dans une quinte de toux et se mordit l’intérieur de la joue pour garder son sérieux. Le sorcier dépêché par le ministère – M. Cholmondeley – glissa sa feuille dans la poche intérieure de sa veste et reprit plus tranquillement :

« Dans le cadre de ma profession, c’est toujours avec un immense plaisir que je reçois les futurs époux qui ont choisi la voie du mariage, un engagement civique et moral qui suppose pour les époux un respect mutuel et un accompagnement de chaque jour. Je pense pouvoir parler au nom de vos familles, de vos amis et de tous ceux qui vous sont chers et qui sont ici aujourd’hui en vous souhaitant beaucoup de bonheur pour cette vie commune. Evidemment, chacun sait qu’il y aura aussi des jours d’épreuve et c’est dans ces moments-là que l’amour, la présence, la communication et l’implication de chacun dans le mariage prendront toute leur valeur et leur importance. »

Doucement, Avalon serra les doigts de Roy entre les siens. Son cœur battait un peu vite mais elle ne s’était jamais sentie aussi sereine.

« Nous allons à présent procéder à l’échange des vœux de mariage entre mademoiselle Davies et monsieur Calder. »

Avalon prit une profonde inspiration. Elle avait longuement pensé à ce moment, à ce qu’elle aurait envie de dire et de partager, pas seulement avec Roy mais également avec leurs proches. Très pudique vis-à-vis de ses sentiments, l’exercice n’avait pas été évident pour Avalon, qui avait recommencé plusieurs fois les mêmes phrases, les avait raturées, réécrites, supprimées à nouveau. Elle en avait finalement choisi quelques-unes, en laissant d’autres, plus personnelles et plus intimes, pour un moment qu’ils partageraient seulement tous les deux.

« Il y a quelques jours, je t’ai dit que j’avais l’impression de t’aimer depuis une éternité. Je crois que je ne peux pas mieux décrire ce sentiment très particulier, cette espèce d’évidence qui me saisit quand je pense à notre histoire. Pourtant, il n’y avait rien d’évident au premier abord, » rappela Avalon avec un sourire en coin, « et c’est sûrement ce qui me donne une confiance absolue en notre avenir, tout comme j’ai une confiance absolue en toi. » Ses yeux brillants ne quittaient pas ceux de Roy ; elle en oublia la petite assemblée, suspendue à ses mots. « Tout ce que j’ai, je te le donne. Mon écoute, mon temps, ma force. Mon soutien indéfectible. Mon amour infini. »


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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeLun 6 Fév 2023 - 14:09
En quelques jours, les deux fiancés avaient dû remplir toute la paperasse nécessaire pour faire venir un représentant du Ministère pour leur mariage civil. C’était peut-être la composante qui aurait pu les forcer à décaler leur cérémonie, tant la bureaucratie pouvait être lente. Mais avoir la mariée et la témoin employées au Ministère, à des postes qui leur permettaient d’avoir les bons contacts et d’accélérer les choses, leur avait permis de tenir leurs délais. Il avait alors fallu donner des informations qu’ils n’avaient guère l’habitude de donner : pour Roy, sa ville de naissance galloise imprononçable.

Et pour les quatre mafieux, les intitulés légaux de leurs activités très discutables.

Roy ne put retenir un sourire en entendant Toni étouffer un rire derrière Avalon. De sa position, il pouvait voir Fergus garder son calme olympique et admirable de responsable de la sécurité. D’autres personnes dans l’assistance parurent relever l’incongruité de ces informations. Mais les tics nerveux et les sourires amusés disparurent quand le maître de cérémonie entra dans le vif du sujet, avec un joli discours sur le mariage qu’ils s’apprêtaient à officialiser.

« Evidemment, chacun sait qu’il y aura aussi des jours d’épreuve et c’est dans ces moments-là que l’amour, la présence, la communication et l’implication de chacun dans le mariage prendront toute leur valeur et leur importance. »

Cette phrase résonna chez Roy et le poussa à échanger un regard complice avec Avalon. Des jours d’épreuve, ils en avaient déjà vécus de nombreux et chacun d’entre eux avait participé à renforcer leur couple. A cet instant, Roy s’en sentait plus fier et plus heureux que jamais.

Toujours de son regard tendre ancré dans celui d’Avalon, il l’encouragea dans le moment qui suivit. Si tous les deux pouvaient se montrer très démonstratifs dans leurs gestes -parfois même trop, selon leurs amis les plus proches, qui ne manquaient jamais de râler à les voir collés comme des sangsues- ils restaient bien plus pudiques sur leurs mots. Après avoir d’abord hésité à faire un discours devant tous leurs proches sur quelque chose d’aussi intime que leur amour, ils avaient finalement décidé de s’autoriser à prononcer quelques mots, pour marquer le coup. Puisqu’ils étaient en petit comité, entourés seulement de leur famille proche et leurs plus fidèles amis, tout ce qu’ils pouvaient dire resterait entre des mains de confiance.

Et les mots qu’Avalon avaient choisis touchèrent particulièrement juste et éveillèrent chez Roy une émotion qu’il n’avait pas anticipée. Il sut que ses yeux brillaient au moment où la jeune femme prononça le mot qui résumait toute leur histoire : évidence. Elle conclut en lui faisant une promesse tout autant à l’image de leur relation. Ils n’avaient en effet jamais cessé de tout se donner, de ne jamais ménager aucun de leurs efforts pour être présent l’un pour l’autre et Roy fut touché d’entendre Avalon le déclarer devant tous leurs proches. Il lui offrit un sourire et pressa les mains dans les siennes pour la remercier silencieusement.

Mais heureusement pour son ego plein de virilité, un reniflement particulièrement fort derrière Avalon détourna toute l’attention. Toni ne se cachait pas pour pleurer, lui, et il présenta un portrait inattendu de lui-même pour ceux qui le connaissait pas. Ses amis, eux, savaient bien qu’il pouvait se montrer aussi fort et musclé qu’émotif. Il s’offusqua de voir tous les regards tournés vers lui.

« Quoi ?? C’est beau !! » se justifia t-il, en attrapant le mouchoir en tissu que lui tendait Fergus.

Cette réplique suscita des rires dans l’assistance. Roy en profita pour se ressaisir en faisant une blague :

« Ressaisis-toi, Toni, j’ai pas dit mes voeux, encore. 
-Ça pourra pas être aussi beau que ce que Av’ vient de dire ! »

Haussant les sourcils, Roy répliqua du tac au tac :  

« Challenge accepté. »

Amusé, il secoua la tête avant d’essayer de retrouver sa concentration. Il faisait le malin, mais prononcer ses voeux de mariage devant toute sa famille n’avait rien d’anodin et il dut s’accrocher au regard de sa compagne pour parvenir à faire le vide dans sa tête.

« Je sais pas si tu te souviens, mais quand on s’est mis ensemble, on était un peu cassés par plein de trucs, toi et moi, alors on se disait qu’on irait doucement. Bon, on a un peu raté cette partie-là. » Cette introduction sur le ton de l’humour lui permit de se détendre pour la suite qui fut prononcée sur un ton plus sérieux. « Mais on a réussi tellement de choses. Des choses dont je me pensais même pas capable. Et je crois que la meilleure chose qu’on ait faite ensemble est juste ici. » Il posa doucement les deux mains sur le ventre rond d’Avalon, sans pouvoir retenir un immense sourire. « Tu me donnes une force incroyable, il n’y a rien que je ne m’imagine pas faire avec toi. Mais je crois que ce qui me fascine le plus, c’est à quel point tu me rends meilleur. Pour ça, je t'aime et je te suis éternellement reconnaissant et je te promets de tout te donner, moi aussi. J’ai hâte de voir les personnes qu’on va devenir ensemble dans les années à venir. »


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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeLun 6 Fév 2023 - 16:32
Avalon avait les joues un peu roses lorsqu’elle termina son discours en offrant un sourire tendre à son fiancé qui pressait doucement ses mains dans les siennes. L’émotion qu’elle lisait dans le regard de Roy faisait très exactement écho à celle qui gonflait son cœur. Pendant un bref instant, ils semblèrent seuls au monde, perdus dans les yeux l’un de l’autre.

Puis, l’univers se rappela à eux dans des rires émus qui émanèrent de la petite assemblée venue les voir s’unir.

Avalon pivota légèrement, juste assez pour apercevoir Toni essuyer ses joues avec un mouchoir en tissu. Elle secoua la tête en souriant, habituée à voir son meilleur ami se montrer aussi émotif – il avait eu les larmes aux yeux lorsque, quelques semaines auparavant, elle lui avait demandé d’être le parrain de sa fille. Sur ce point comme sur beaucoup d’autres, ils se ressemblaient beaucoup ; ils étaient tous les deux très intenses dans leur manière d’exprimer leurs sentiments, très expressifs aussi.

Ce petit moment de flottement permit à Roy de reprendre ses esprits et, quand Avalon retrouva son regard, il semblait moins fébrile. A son tour, elle l’encouragea d’un sourire, les yeux étincelants. Elle rit lorsqu’il mentionna cette promesse qu’ils s’étaient faite des mois plus tôt. A la lumière de tout ce qu’ils s’étaient dit, et notamment sur leurs précédentes relations désastreuses, ils s’étaient promis de prendre leur temps, d’y aller doucement. Une grossesse, des fiançailles et un mariage plus tard, ils devaient bien se rendre à l’évidence : ils avaient complètement échoué dans cette entreprise. Ils s’étaient aimés vite, fort, entièrement et sans concession, jusqu’à se promettre l’éternité moins d’un an après leur premier baiser. Avalon secoua doucement la tête ; ils n’avaient jamais été très mesurés.

Mais, comme le soulignait très justement Roy, c’était cet amour complètement démesuré qui leur avait permis d’accomplir toutes ces choses magnifiques qui faisaient désormais partie de leur quotidien. Avalon sentit son cœur frémir lorsqu’il posa doucement ses mains sur son ventre arrondi. Ils avaient fait un bébé. Un tout petit être, qui avait été créé à leur insu, avait grandi sans qu’ils ne s’en aperçoivent et s’accrochait malgré toutes les épreuves. C’était fou, quand elle y pensait. Elle avait devenir mère. Ils allaient être parents ensemble. Un large sourire étira ses lèvres.

Roy poursuivit ses vœux, mentionna la force qu’elle lui donnait, l’amour qu’il lui portait, leur avenir en commun. Avalon sentit son cœur s’emballer et elle battit ces cils pour chasser l’humidité qui s’était logée dans son regard. Il avait mis en lumière un élément essentiel de leur relation ; ils se tiraient vers le haut, ils se rendaient meilleurs. Ils s’offraient le soutien nécessaire pour tout entreprendre, tout réussir. Ils se l’étaient dit quelques mois plus tôt, lorsqu’Avalon avait été hospitalisée en urgence : ils n’étaient capables de faire face à la situation que parce qu’ils étaient ensemble. En l’espace d’un an, ils avaient mûri et évolué ensemble, embrassé leurs responsabilités, changé drastiquement de vie.

Et étaient exactement à la place qu’ils étaient censés occuper.

La déclaration de Roy fut suivie par un léger silence, pendant lequel ils se dévorèrent des yeux en souriant, les mains toujours nouées.

« Nous sommes tous ici témoins de votre amour et du lien fort qui vous unit déjà. Avant de procéder à l’échange des consentements, il est de mon devoir de vous rappeler les textes qui encadrent le statut marital. »

L’émotion qui avait saisi Avalon à la gorge retomba légèrement alors que le petit sorcier dépêché par le ministère listait plusieurs articles de loi. La cérémonie aurait pu être assez similaire à un mariage moldu, si M. Cholmondeley n’avait pas sorti sa baguette à la fin de son laïus.

« Monsieur Roy Gaspard Calder, acceptez-vous de prendre pour épouse mademoiselle Avalon Alma Davies, ici présente ?
-Oui.
-Mademoiselle Avalon Alma Davies, acceptez-vous de prendre pour époux monsieur Roy Gaspard Calder, ici présent ?
-Oui. »

Jamais un mot ne lui avait paru si lourd de sens.

« Alors, par les pouvoirs qui me sont conférés par le ministère de la magie, je vous déclare mari et femme, unis par les liens du mariage. »

Les lèvres d’Avalon trouvèrent celles de Roy au moment où des applaudissements tonitruants et des exclamations réjouies s’élevèrent de l’assemblée. Une pluie d’étoiles argentées jaillit de la baguette du sorcier qui officiait la cérémonie et fit disparaître le couple enlacé derrière une lumière douce.


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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeLun 6 Fév 2023 - 22:44
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Célice Davies, 26 ans, soeur d'Avalon.

18h - vin d'honneur.

« Maman maman maman maman maaaaamaaaaan. » Elio trépignait à côté de Célice, qui discutait avec Yseult en buvant une coupe de champagne.
« Elio, je t’entends. » soupira-t-elle en baissant les yeux vers lui.
« Mais tu réponds pas ! »

Yseult étouffa un rire et Célice secoua la tête.
« Si, regarde, je te réponds. Qu’est-ce qu’il y a ?
-J’peux avoir du jus ?
-Encore ?
-S’il-te-plaaaaaaait. » Il lui adressa un regard désespéré, le visage froissé par une expression suppliante.
« Un dernier alors, après tu vas avoir mal au ventre. »

Trop heureux d’avoir eu gain de cause, Elio sautilla sur place. Célice savait très bien qu’il reviendrait très vite à la charge, toute promesse oubliée. Mais elle préférait s’offrir encore quelques minutes de tranquillité avant d’entrer en négociation avec son fils déjà bien trop têtu. Quittant sa petite sœur avec une grimace d’excuse, Célice se dirigea vers le petit buffet. Elle adressa un petit sourire à Jason Calder qui se décala légèrement pour lui permettre d’accéder à la table et entreprit de remplir le verre d’Elio – celui en plastique bleu avec un petit goulot, qui ne se cassait pas et qui ne se renversait pas systématiquement sur ses vêtements – de jus de pomme.

Seulement quelques secondes s’écoulèrent mais, lorsque Célice se retourna, le gobelet rempli entre les mains, Elio avait déjà disparu.

Elle le chercha du regard, parmi les adultes qui discutaient entre eux. Elle ne le trouva pas auprès d’Avalon, occupée à rire avec Morgane, ni à côté de son arrière-grand-mère, plongée dans une grande conversation avec la mère de Roy. Un éclat de rire enfantin attira finalement son attention et son regard.

Et elle se figea, le cœur comme suspendu.

Elle avait déjà ressenti ça deux heures plus tôt, en arrivant sur le lieu de la cérémonie. Le cœur qui s’arrête de battre, la bouche qui s’assèche, les yeux qui papillonnent. Une impression de se retrouver face à un fantôme. Elle avait ri nerveusement en lissant les plis de sa robe. C’était impossible, avait-elle songé en s’installant sur un banc, Elio sur ses genoux. Une simple coïncidence, s’était-elle répétée, juste avant que les témoins ne soient présentés. Puis son nom avait été prononcé. Tessio. Et sa ville de naissance. Naples.

Et Célice avait senti ses jambes trembler.

Elle mit peut-être une seconde de trop à se remettre en mouvement. En plaquant un sourire sur son visage, elle se dirigea vers son fils, perché sur les épaules du témoin de sa sœur. Il riait aux éclats, ses doigts serrés dans ses cheveux.

« Youhouuuu » s’exclama-t-il (il devait s’imaginer pilote d’avion, c’était son grand truc en ce moment.) « Maman ! Regarde ! »

Célice leva les yeux, son sourire se fit plus sincère en voyant l’expression réjouie de son fils.

« Oh, lala, mais tu es beaucoup trop haut pour moi, comment je t’attrape maintenant ? » lui demanda-t-elle.
« Tu peux pas, tu peux pas… » chantonna-t-il pour la narguer.
« Je garde le jus pour moi, alors ? »
« Naaaaan, je veuuux. »

Incapable de résister à l’appel du sucre, Elio se tortilla pour rejoindre le sol. Après avoir vérifié qu’il était bien fermé, Célice lui tendit le gobelet. Le petit garçon le porta aussitôt à ses lèvres et s’éloigna, l’attention visiblement détournée par les lanternes qui voletaient paresseusement dans les airs.

« Je vois que tu connais déjà mon fils, Elio. » amorça-t-elle en le désignant du menton. « Je suis Célice, la sœur d’Avalon. Je crois qu’on s’est jamais rencontrés… ? »


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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeMer 8 Fév 2023 - 22:07
16h – cérémonie.

L’émotion lisible dans les yeux d’Avalon réveilla en miroir celle de Roy, qui conclut son petit discours d’un grand sourire. Leurs doigts étaient enlacés et leurs regards accrochés l’un à l’autre pendant que l’homme du Ministère récitait des articles de loi donnant à la cérémonie tout son caractère solennel. Très vite, Roy sentit qu’ils arrivaient à la partie la plus importante et il perçut comme un frémissement dans l’assistance quand fut prononcé son nom complet. Les visages se levaient, les sourires s’élargissaient, les yeux pétillaient, illuminés d’une attention renouvelée, tandis que la question que tous attendaient. Roy sentait son coeur cogner dans sa poitrine et tout son être s’animer d’une délicieuse montée d’adrénaline, alors qu’il prononçait le seul mot qu’il s’imaginait dire avant de venir et qu’il désirait plus que tout clamer à cet instant :

« Oui. »

La même certitude éclairait le visage d’Avalon. Comme il était étrange de constater que la plus grande promesse de leur vie se réalisait en une poignée de minutes à peine ! Mais c’était à l’image de leur couple, songea Roy. Simple et évident.

Mari et femme. Ces mots caressèrent son oreille, ces mots si particuliers qui recelaient leur promesse et qu’ils marquèrent d’un long baiser devant les acclamations de leurs proches. Pendant ces quelques secondes qu’ils passèrent entourés d’une volée d’étincelles magiques, lumineuses et chaleureuses, il n’y eut qu’eux deux dans leur monde. Avalon et Roy Calder, mari et femme.

Quand ils se séparèrent, Roy fut pris d’un éclat de rire spontané, un rire de pure joie. Il embrassa Avalon sur la joue et voulut la soulever dans ses bras mais l’imposant ventre entre eux l’en empêcha, ce qui lui tira un autre rire. Très vite, leur étreinte quelque peu bricolée fut rejointe par leurs quatre témoins, qui ne manquèrent pas de les chahuter. La voix grave de Toni couvrait toute les autres, accompagnée des sifflements de Jayce et des applaudissements sonores de Fergus. Dans la petite fenêtre qu’il pouvait apercevoir à l’angle du coude d’Isobel, Roy aperçut l’ensemble des invités, levés de leurs siège, pour les applaudir chaleureusement. Il grava cette petite image dans un coin de sa mémoire et savoura cette merveilleuse sensation d’être l’homme le plus heureux du monde.

M.Cholmondeley eut un peu de mal à faire revenir suffisamment de calme pour demander les signatures des mariés et des témoins sur le parchemin qu’il fit voleter vers eux. Roy fut le premier à apposer sa signature et tendit sa plume à Avalon -sa femme. Quand elle eut terminé, le maître de cérémonie les invita à échanger leurs alliances. Jayce fit alors un signe vers sa fille Meera, adorable du haut de ses quatre ans et vêtue de sa plus belle tenue traditionnelle, chargée d’apporter les écrins. Sous les regards attendris des adultes, elle s’acquitta de sa mission avec le plus grand sérieux -on sentait qu’elle avait longuement répété ce moment- et Roy s’agenouilla pour l’accueillir dans ses bras.

« Merci, petit coeur, lui dit-il en déposant un baiser sur sa joue. T’es la plus belle. »

Meera fit ce sourire ravi d’une enfant fière d’avoir accompli son devoir. Roy ouvrit l’écrin qui contenait l’alliance qu’il devait glisser au doigt d’Avalon et qu’ils avaient choisie ensemble. Il ne put s’empêcher de la charrier avant ce dernier geste qui concluait leur cérémonie, avec un sourire en coin.

« T’es sûre de vouloir t’appeler Madame Calder, pas de regrets ? »


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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeVen 10 Fév 2023 - 13:36
Une pluie d'étoiles lumineuses. Un long baiser. Des exclamations réjouies. De francs applaudissements. Ils étaient mariés.

Ils étaient mariés. Avalon eut un rire aussi incrédule qu'heureux en se séparant de Roy, le visage rayonnant d'une joie presque vertigineuse. Elle eut tout le temps de savourer ce sentiment au cœur de l'étreinte désordonnée qu'ils partagèrent avec leurs témoins, sous les regards heureux et émus de l'assemblée. Le menton posé contre l'épaule de Roy, Avalon ferma brièvement les yeux, enveloppée par l'amour que lui portait ses proches. Le chemin qui l'avait mené jusqu'à ce jour avait été périlleux et même douloureux parfois. Elle avait perdu des proches, s'était égarée elle-même, mais avait fini par trouver cet ancrage qui lui avait tant manqué par le passé. Elle l'avait trouvé dans le soutien indéfectible de Fergus, dans son lien si fort à Toni, dans cette compréhension mutuelle qu'elle partageait avec Jayce, dans son amitié avec Isobel. Et dans l'amour infini que Roy lui portait.

Lorsque le silence revint, les yeux d'Avalon brillaient de tendresse et de cette merveilleuse certitude d'être exactement à sa place.

Quelques minutes supplémentaires furent nécessaires pour que les nouveaux époux et les quatre témoins signent un parchemin enchanté, actant ainsi formellement leur union. Ils passèrent ensuite à l’échange des alliances, dont les écrins furent amenés très solennellement par Meera, qui avait pleinement saisi l’importance de sa tâche. Avalon eut un sourire attendri en observant son visage froissé par la concentration, mais reporta rapidement son attention sur Roy qui avait saisi sa main gauche dans la sienne pour glisser son alliance sur son annulaire.

« T’es tellement content de dire ça. » souffla-t-elle avec un sourire moqueur lorsqu’il l’appela « madame Calder ». Elle avait un peu hésité avant de faire le choix de prendre son nom. Cela faisait trente ans qu’elle portait celui de Davies et, malgré les liens conflictuels qu’elle entretenait avec son père, cela avait une certaine signification pour elle – notamment en termes d’ancrage au sein de sa fratrie et de son monde de naissance. Elle avait finalement pris cette décision parce qu’elle aimait le symbole derrière ce changement de nom, cette création d’un nouveau foyer qui ne tarderait pas à s’agrandir d’un troisième membre. Elle ne résista toutefois pas à l’idée de le taquiner en retour : « Dépêche-toi de me passer la bague au doigt avant que je change d’avis… »

L’alliance glissa le long de son annulaire et se superposa avec la bague de fiançailles que Roy lui avait offert la veille. A son tour, Avalon se pencha vers Meera qu’elle embrassa sur le front avant de saisir l’écrin qui contenait l’alliance de son compagnon. Elle eut un rire léger en réalisant le même geste que lui et observa pendant un bref instant ce signe très visible de leur mariage. Dans un élan tendre, elle porta la main gauche de son époux à ses lèvres et déposa un baiser à l’endroit où, désormais, un anneau entourait son doigt.

Sur ce geste, la cérémonie s’acheva.

Les mains nouées, Avalon et Roy pivotèrent pour faire face à leurs proches qui, déjà, se levaient pour s’avancer vers eux. Ils se retrouvèrent assaillis par des mots de félicitations et de larges sourires, qu’ils accueillirent avec joie. Des yeux, Avalon chercha sa grand-mère, qui s’était effacée pour laisser passer Galaad. Ce dernier l’enlaça, visiblement ému.

« J’y reviens pas que tu sois mariée, Av. » lui lança-t-il en posant son menton sur le haut de son crâne. Elle sourit contre lui. « Et tu changes de nom ! Comment les gens vont savoir qu’on est jumeaux, maintenant.
-Personne devine jamais que vous êtes jumeaux, Gal, intervint une voix plus douce. Crois-moi, ça va pas changer grand-chose. »

Faisant fi de l’indignation de son frère – qui souffla un « Quoi ? » offusqué – Avalon se sépara de lui et fit un pas vers l’avant, jusqu’à découvrir un visage qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs mois.

« Ys ! s’exclama-t-elle en riant. Je suis tellement contente que tu sois là. » lui dit-elle en la prenant dans ses bras.

Elles ne s’étaient pas vues depuis l’anniversaire de Garlan, en mai dernier. Yseult avait toujours été assez discrète et secrète, mais c'était la première fois qu'elle disparaissait de la sorte. Elle répondait à peine à leurs messages, encore moins à leurs appels. Avalon, qui n'avait pas oublié les révélations de Néro, sentit un profond soulagement s'emparer d'elle alors que sa sœur l'embrassait sur la joue en la félicitant dans un souffle.

« Nous, par contre, on peut toujours se jeter du haut de la falaise. » fit remarquer une voix moqueuse.

Morgane se tenait derrière, les sourcils haussés dans une expression provocatrice. Avalon secoua la tête en levant les yeux au ciel.

« Viens là, toi. » fit-elle en l'attirant dans ses bras. Elles demeurèrent ainsi quelques secondes avant que Morgane ne se dégage dans un rire.
« Merci au fait, j'ai gagné mon pari contre Célice.
-Quoi ?
-J'avais parié que tu te mettrais à pleurer pendant la cérémonie.
-Mais j'ai pas pleuré !
-Si, si, on a tous vu les larmes dans tes yeux.
-J'avoue, intervint Galaad, franchement c'était beau.
-Mais attends, j'y crois pas, vous avez parié sur ça ? Vous avez vraiment aucun respect, en fait.
-Hé les temps sont durs hein, j'allais pas refuser l'argent de Célice. Et puis si ça peut te rassurer, on a tous vu ton mec à deux doigts de fondre en larmes aussi. Non franchement, c'était émouvant. » affirma Morgane sans se départir de son sourire vaguement moqueur.
« Laisse mon mari tranquille, répliqua Avalon avec un sourire en coin.
-Alors là, jamais. C'est mon beau-frère maintenant, y a plus de traitement de faveur qui tienne. »


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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeDim 12 Fév 2023 - 17:10
Pendant quelques dizaines de minutes, il n’y avait eu qu’Avalon dans les yeux de Roy. Puis brusquement, quand la cérémonie finit par se clôturer sur l’échange d’alliances, il y eut une foule de personnes qui vinrent partager leur joie avec eux. Roy enchaîna les étreintes, les embrassades, reçut plus de paroles de félicitations qu’on ne lui en avait jamais données en dix ans. Ses amis furent les premiers à l’approcher. Il embrassa Jayce, serra Isobel dans ses bras, partagea une accolade avec Fergus, accusa dans son dos le coup d’une claque amicale de Toni qui vous donnait l’impression de déplacer tous vos organes.

Puis, la silhouette d’Irina apparut au milieu de ce petit monde et offrit à Roy un étonnant tableau où se rencontraient deux univers distincts, qui lui fit le même effet troublant que tout à l’heure. Même juchée sur ses talons hauts, elle paraissait toute petite à côté de Toni mais elle ne se laissa guère impressionner. Face à son frère qui ne s’avançait pas vers elle, elle réagit d’une pique :

« C’est le fait que je sois plus grande que toi d’une tête qui me vaut ce regard perplexe ? »

Se retrouver entourée d’une bande de mafieux ne semblait pas empêcher Irina de rester fidèle à elle-même. Ce simple constat aida Roy à se détendre et à retrouver le sens de sa répartie.

« Je me disais juste que tu devais te les peler sévère, dans cette robe.
-C’est pas moi qui ait eu la stupide idée de me marier en hiver.
-Ah ouais, là je vois l’air de famille » intervint alors Toni. Il s’expliqua face à la moue dubitative de Roy : « Bah quoi, elle parle comme toi. C’est jamais de sa faute. 
-Sauf que moi, c’est réellement pas de ma faute » se défendit Irina, attirant des rires autour d’elle.

Et si elle pouvait se montrer très taquine avec ses frères, elle savait se montrer très affectueuse aussi. Elle offrit un long câlin à Roy en glissant à son oreille des paroles qui le touchèrent.

« Vous êtes trop beaux tous les deux, ça me fait plaisir de te voir heureux comme ça.
-Merci, ma belle. »

Adrian et Jason qui succédèrent à leur soeur fut un peu moins démonstratifs mais quelque part, leurs attentions en furent plus touchantes encore. En les serrant dans ses bras, Roy se rendit compte qu’il n’avait pas fait ça depuis une éternité. Adrian faisait littéralement deux fois moins sa taille quand il l’avait pris dans ses bras la dernière fois. Quant à Jason, c’était un peu plus récent, parce qu’il y avait eu cette prise d’otage aussi absurde que traumatisante, quelques mois plus tôt. Mais les circonstances étaient malheureuses, ce n’était pas un genre de souvenir agréable. Rien de comparable avec l’étreinte qu’ils partagèrent et dont il pourrait se remémorer plus tard comme un vrai bon souvenir. Même Moira, la petite amie de Jason que Roy connaissait à peine, se montra chaleureuse en le félicitant.

Il souriait donc jusqu’aux oreilles quand il entendit une partie de la conversation qui se tenait à côté de lui, dans les parages d’Avalon. Il s’approcha en passant un bras autour de la taille de sa compagne.

« J’ai entendu ma femme évoquer mon nom ? »

Il ne se lasserait jamais de le dire, semblait affirmer son petit sourire en coin. Morgane parut prendre un malin plaisir à répondre :

« Ouais, on parlait des grosses larmes qu’on a vues sur tes joues pendant la cérémonie. »

Roy profita d’avoir Avalon dans ses bras pour faire diversion en déposant des baisers sur sa joue.

« Quoi, j’entends rien, je suis trop occupé à embrasser ma femme.
-A lui baver dessus, ouais ! »

Pris dans la bonne humeur générale et face à Morgane qui prenait beaucoup de place, Roy ne remarqua pas tout de suite Yseult. Même s’il ne l’avait vue que sur une photo, il n’eut aucun mal à la reconnaître : sa ressemblance avec Avalon était flagrante. Il s’approcha d’elle en tendant sa main.

« Tu es Yseult c’est ça ? Merci d’être venue. » Il savait que sa présence n’était pas acquise, cela avait du faire plaisir à Avalon de la voir et il s’en montra solidaire. « Ça me fait plaisir de te rencontrer. 
-Contente aussi » répondit la jeune femme en serrant sa main, avec un sourire qui semblait sincère.

Roy n’eut pas l’occasion de faire plus ample connaissance -et cela ne semblait pas le meilleur moment pour le faire- car sa mère rejoignait leur petit groupe avec un air faussement mécontent.

« Comment ça se fait que je ne sois pas la première que tu viens embrasser, hijo ? »

Parce qu’il était de trop bonne humeur pour protester, Roy eut simplement un grand éclat de rire et s’approcha de sa mère. Elle n’eut pas seulement une embrassade de sa part, elle décolla légèrement du sol, soulevée dans les bras de son fils qui déposa un joyeux baiser sur sa joue.

« Le meilleur pour la fin, Maman, tu sais bien.
-Ah je reconnais mieux le beau parleur que j’ai élevé ! »

Radieuse, Elena l’embrassa à son tour et le tint quelques minutes dans ses bras, à lui faire un petit discours de maman que Roy écouta jusqu’au bout pour une fois. Du « Je suis tellement heureuse » à « Avalon est une femme très bien, vous allez bien ensemble, je prie tous les jours pour vous » en passant par « Tu t’occuperas bien d’elle, hein ! », il prit tout, sans rien contester, il prit avec l’humilité d’un fils content de rendre sa mère si heureuse.

La suite logique des choses le poussa à chercher instinctivement son père du regard, une fois qu’Elena le libéra pour aller féliciter Avalon. Victor n’aimait pas beaucoup les grands mouvements de foule, dont il s’efforçait toujours de se tenir à l’écart. Il se tenait donc assis sur une chaise, au fond de l’allée, sa veste posée sur son bras. Parce qu’il avait le regard baissé sur son Pear One qu’il tenait entre ses mains -il raffolait des petits jeux de logique sur lesquels il se montrait très compétiteur- il ne vit pas tout de suite son fils approcher. Roy posa la main sur son épaule pour attirer son attention et répéta -presque machinalement- ce qu’il venait de dire à tous ses invités.

« Merci d’être venu. »

Une drôle d’expression interloquée se peignit sur le visage de Victor. Il se leva face à Roy qui tendait déjà la main pour serrer la sienne. Mais s’il avait pu prédire la réaction de ses frères et soeur et de sa mère, il ne prédit pas celle de son père qui ignora sa main pour l’attirer dans ses bras. Seul son ton bourru restait fidèle au Victor Calder qu’il connaissait :

« Bien sûr que je suis venu. Je n’allais pas rater le mariage de mon fils. »

Si les précédentes accolades de ses proches lui avaient procuré une grande joie et de grands sourires, celle-ci créa plutôt chez lui une émotion trouble, une sorte de reconnaissance qu’il exprima simplement en refermant ses bras dans le dos de son père.


Roy Calder

Walking on the sunny side

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Antonino Tessio
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeDim 12 Fév 2023 - 18:48
18h - vin d’honneur

Roy avait été très clair sur les sujets à ne pas aborder pendant le mariage avec les membres de sa famille. Pas d’anecdotes sur leur vie de mafieux. Pas de blagues salaces sur son passé sulfureux parsemé de conquêtes féminines - ni le sien, ni les leurs. Pas de référence à ce qui touche de près ou de loin à toute forme de substance ou d’ingrédient illégal. Aux yeux de Toni, cela l’amputait déjà de trois quarts de ses sujets de conversation favoris où il pouvait s’illustrer et marquer les esprits. Fergus et Jayce étaient meilleurs que lui à ce jeu de s’intégrer dans le monde normal, puisqu’ils avaient des trucs de gens sérieux à raconter. Leurs dernières lectures, leur avis sur la politique du pays ou leurs histoires de papa… Bref, des sujets que Toni trouvait soit rébarbatifs soit trop éloignés de sa vie à lui pour qu’il ait quelque chose à en dire.

Il avait donc opté pour la stratégie d’éviter plus ou moins de parler à la famille Calder -comme ça, pas de risque de casse- et s’approchait des gens qu’il connaissait un peu mieux, avec qui il pouvait être lui-même : Isobel, notamment, mais aussi certains membres de la famille d’Avalon qu’il avait rencontré, comme Galaad. Il avait déjà croisé à plusieurs reprises le jeune homme chez Avalon, il était le seul de ses frères dont elle était vraiment proche et avec qui elle gardait un lien presque quotidien. Toni avait donc eu l’occasion de sympathiser avec lui et se découvrir des points communs.

Et quoi de plus consensuel pour de jeunes trentenaires comme eux, moldu pour l’un et issu du monde moldu pour l’autre, que de parler de modèles de voiture ? Toni vouait une véritable passion à ces objets qu’il n’avait jamais délaissé, même en découvrant ses pouvoirs magiques. Galaad l’interrogeait justement sur le sujet, un verre de champagne à la main :

« C’est drôle que tu possèdes autant de voitures alors que tu peux littéralement te téléporter d’un bout à l’autre du pays en quelques secondes avec votre truc-là, le transportage…
-Le transplanage ? Bah c’est clair que c’est hyper pratique quand t’es pressé. Mais c’est désagréable aussi.
-C’est vrai que ça fout la gerbe.
-T’as vu ? Alors que le frisson de la route, à toute vitesse dans ta caisse… Ça, c’est bon ! Je te le dis, mon prochain achat, ça sera une Panamera.
-Le dernier modèle Porsche ? Mec, si tu achètes ça, tu me réserves un tour avec. »

Ils furent rejoints dans leur échange par la petite voix surexcitée d’Elio, au niveau de leurs genoux, qui tentait d’attirer leur attention.

« Moi aussi, moi aussi je veux la voiture ! »

Toni baissa les yeux vers le jeune neveu d’Avalon qu’il avait eu aussi l’occasion de croiser à plusieurs reprises chez son amie, puisqu’elle jouait régulièrement les baby-sitters. Il aimait beaucoup ce garçon, vif, plein d’énergie et de caractère, qui n’avait pas volé ses gènes Davies.  Il posa sur la table derrière lui la coupe de champagne qu’il avait à la main et se pencha vers Elio avec un grand sourire.

« J’ai pas de voiture avec moi, là… mais on peut faire l’avion si tu veux ! »

Et d’un geste, il l’embarqua dans ses grands bras musclés, jusqu’à le transporter vers le ciel, comme Elio en raffolait. Le petit garçon ria aux éclats avec cette joie sans limites que seuls les enfants savaient manifester, attirant avec lui les rires de ses deux tontons.

« Où est-ce qu’on va, commandant ?
-Là-baaas ! » s’écria le petit en pointant une direction hasardeuse.

Ils jouèrent quelques instants avant de se faire interrompre par la mère d’Elio. Toni l’avait repérée dans la foule plus tôt, parce qu’il avait enfin pu mettre un visage sur le nom d’une des soeurs d’Avalon dont elle parlait souvent -pour s’en plaindre, la plupart du temps. Lui, du coup, il imaginait une femme aigrie et pénible, pas une belle brune pulpeuse !

Mais l’autre avertissement que ses deux amis lui avaient fait avant le mariage était de ne coucher avec personne et surtout pas leurs soeurs. On ne pouvait vraiment pas s’amuser ici.  

Loyal à sa promesse, il resta donc sage dans son approche, en rendant à Célice son fils et en lui répondant jovialement, dans son fort accent italien :  

« Non jamais ! Même si j’ai déjà vu Elio plusieurs fois chez Avalon… On joue ensemble, parfois, pas vrai p’tit gars ? » Mais Elio jouait déjà avec autre chose, tout en buvant avec gourmandise son verre de jus. Toni reporta son attention sur Célice et lui tendit sa grande main. « Content de te rencontrer ! Avalon parle beaucoup de toi. » Oups, est-ce qu’il faisait une gaffe en précisant ça ? Il essaya de se rattraper. « Pas en mal hein ! Bon parfois elle râle. Mais tu connais Av’, c’est une meuf qui râle. Bref, je suis Toni. J’espère qu’elle t’a parlé de moi ! Et en bien. »


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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeDim 12 Fév 2023 - 19:04


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Galaad Davies, 29 ans, frère jumeau d'Avalon.

17h – Vin d’honneur.

« Mais tu les as tous déjà rencontré, toi ? demanda Célice en attrapant la coupe de champagne qu’Yseult lui tendait. Les amis d’Avalon ?
-Hum, juste Fergus et Toni. » répondit Galaad. Il fronça les sourcils. « J’ai croisé Jayce une fois je crois, mais c’était y a longtemps. » Devant l’air étonné de sa sœur, il se justifia en haussant les épaules. « Je passais souvent chez elle, quand elle était encore à Londres.
-Ouais enfin, moi aussi mais… » Elle secoua la tête. « Non, rien, fit-elle face au regard interrogation de son aîné.
-Ils ont l’air sympas, intervint Yseult. Ses témoins avaient l’air hyper émus quand elle a prononcé ses vœux.
-C’est clair, sourit Galaad. Franchement, même moi j’étais un peu fébrile.
-Mohh, se moqua Célice avec un petit rire. Toi, t’as toujours été un sentimental.
-N’importe quoi.
-Si, si. On sait tous que t’as un petit faible pour les téléfilms de Noël bien niais, là. » Elle ajouta, les yeux brillants : « Pas la peine de nier, Lucy m’a déjà tout dit.
-Quoi ? » Galaad haussa les sourcils. Face au petit sourire satisfait de sa cadette, il soupira. « Franchement, Célice, la prochaine fois que tu nous présentes un gars, je lui raconte l’incident de la mousse à raser.
-Gal ! s’offusqua la jeune femme, pendant qu’Yseult éclatait de rire. Tu m’avais promis de plus jamais en parler ! »

Galaad leva les mains et joignit son rire à celui d’Yseult, trop heureux de voir Célice fulminer face à lui. En tant que frère aîné, il se devait de rappeler aux plus jeunes les souvenirs embarrassants qu’ils essayaient désespérément d’oublier – et, bien évidemment, il prenait ce rôle très à cœur.

Ce petit moment d’hilarité fut suivi par un bref silence, pendant lequel Galaad porta sa coupe à ses lèvres pour avaler une gorgée de champagne, ignorant sciemment le regard noir de Célice.

« C’est fou, quand même, lâcha finalement Yseult en observant un plateau chargé de petits fours léviter tranquillement jusqu’au buffet déjà bien garni. J’ai toujours su qu’Av était une sorcière mais j’avais jamais vu autant de magie. C’est assez… Incroyable.
-Des années passées à faire le ménage moi-même alors qu’elle aurait juste pu agiter sa baguette magique, soupira dramatiquement Célice. Quel gâchis. »

Yseult leva les yeux au ciel, sans se départir de son sourire doux.

« Vous pensez qu’elle osait pas ?
-Faire quoi ? De la magie ?
-Oui.
-Ah… » Elle haussa les épaules, une légère grimace froissant ses traits. « Sûrement, oui. On peut pas dire que les parents étaient très emballés par cette histoire, même avant… Tout ça. »

Galaad hocha la tête. Il s’apprêtait à ajouter quelque chose, lorsque son regard croisa celui d’une femme qui avançait vers eux, un large sourire aux lèvres.

« Oh, je crois que la mère de Roy vient vers nous.
-Hein ? » Célice se retourna. « Ah, oui. »

Célice repéra Avalon quelques mètres plus loin, qui observait la scène, les sourcils légèrement froncés.

« Regarde Av’, souffla-t-elle à Galaad. Elle a peur de quoi ? Qu’on raconte à sa belle-mère comment Néro l’a surpris en… »
Galaad lui donna un petit coup de coude, alors qu’Yseult pouffait en masquant son rire avec sa main.
« Tiens-toi bien, Lili, ou je te jure que… » Mais il n’eut pas le temps de compléter sa menace car, déjà, Elena arrivait à leur hauteur :

« Bonjour ! la salua-t-il avec un large sourire. Galaad, enchanté, je suis le frère jumeau d’Avalon. Merci beaucoup de nous accueillir chez vous. »
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeDim 12 Fév 2023 - 22:18
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Célice Davies, 26 ans, soeur d'Avalon.

18h - vin d'honneur.

Le sourire de Célice se figea légèrement lorsque le témoin de sa sœur mentionna avoir déjà rencontré Elio à plusieurs reprises, lorsqu’elle le laissait pour une nuit à Avalon. Cela arrivait fréquemment, surtout depuis qu’elle avait changé de manager et qu’il changeait ses jours de travail à la dernière minute pour « pallier au manque d’effectif. » Célice s’était déjà franchement opposée à lui, en arguant qu’elle avait un fils, qu’elle devait pouvoir s’organiser en amont… Mais sa plainte avait été à peine entendue et, comme une grosse partie de son salaire n’était pas déclaré, ce n’était pas comme si elle pouvait faire valoir ses droits sans craindre un sérieux retour de bâton par la suite. Elle pensait de plus en plus à changer d’emploi – elle travaillait en tant que serveuse et danseuse dans un bar de Londres – mais n’avait aucune idée de ce qu’elle pourrait bien faire après. Elle avait décroché avec justesse son baccalauréat et s’était mise à travailler dans des bars l’été qui avait suivi la fin de son lycée. Elle n’était pas trop mal payée – surtout avec les pourboires – et, avec Elio, elle avait vraiment besoin de cet argent pour vivre. Mais il n’était pas évident de concilier un travail de nuit et un enfant en bas-âge ; il n’était donc pas rare que Célice fasse appel à ses proches à la dernière minute pour leur demander de garder Elio pour la nuit. Avalon était toujours son premier choix – déjà, parce qu’elle lui faisait suffisamment confiance pour lui confier son fils et, ensuite, parce qu’elle ne refusait presque jamais.

Et ce n’était pas de sa faute si sa sœur aînée était incapable de poser des limites avec eux.

Il n’était donc pas rare qu’Elio passe la nuit chez Avalon – même si cela arrivait moins fréquemment maintenant qu’elle ne vivait plus à Londres. Et, effectivement, elle avait peut-être mentionné à quelques reprises que son meilleur ami – ce Toni dont elle parlait tout le temps – passerait une partie de la soirée avec eux. Célice n’avait jamais particulièrement prêté attention à cette information, se contentant de savoir Elio en sécurité auprès de sa tante.

Combien de fois avait-elle manqué de justesse de le croiser en déposant son fils ou en allant le récupérer ?

En masquant son malaise derrière un sourire, Célice serra la main de Toni.

« Contente aussi. » Son commentaire lui tira un petit rire. « Ah oui ? » Elle secoua la tête. « Ouais, je connais Av’, c’est une meuf qui râle mais c’est surtout une meuf capable de te lister les quarante raisons pour lesquelles je lui casse les couilles depuis ma naissance. » Elle ajouta, avec un sourire en coin. « Mais bon, c’est réciproque. » Elles avaient toujours eu une relation un peu particulière, toutes les deux. Elles avaient seulement trois ans d’écart et ne se ressemblaient pas du tout si bien qu’il était parfois difficile pour elles de se comprendre. Les choses s’étaient un peu apaisées ces dernières années avec la naissance d’Elio mais, sur beaucoup de points, Avalon et Célice demeuraient très différentes. « Oui, oui, t’inquiète, elle nous a dit que du bien de toi. Tellement qu’on a tous cru que vous étiez ensemble pendant des années, en fait. » lui avoua Célice. Elle tenta, subtilement : « Vous vous êtes rencontrés il y a longtemps, non ? Vous étiez ensemble dans son école ? »
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Elena Calder, 57 ans, mère de Roy, en mode enquêtrice

17h – Vin d’honneur

Sitôt arrivée chez elle, Elena avait vite enfilé un tablier par-dessus sa jolie robe. L’organisation était le maître mot de sa vie d’épouse et de mère. Elle avait déjà tout préparé en se levant très tôt ce matin, pour qu’elle n’ait plus qu’à servir en arrivant et ajouter quelques petites touches finales sur les petits fours qui allaient accompagner le vin d’honneur. Elle avait réquisitionné -de force- Irina et Adrian, ses deux derniers enfants, pour qu’ils l’aident pendant que Victor et les garçons installaient les invités dans le jardin. Une quinzaine de minutes plus tard, des plateaux flottaient jusqu’aux tables disposées dans le jardin, sous le contrôle attentif d’Elena et de sa fine baguette.

Elle ne se servit un verre et un petit four que lorsqu’elle se fut assurée que tout le monde avait pris quelque chose. Il ne serait pas dit d’elle qu’elle avait reçu des gens sans remplir leurs estomacs ! Et elle avait été généreuse sur ce plan, en ressortant de ses placards toutes ses fiches de recettes mexicaines, même celles qu’elle ne faisait pas souvent. Brochettes de poulet, tamales, quesadillas de fromage, empanadas, tacos de légumes et petites bouchées à tremper dans des sauces épicées chargeaient les plateaux et circulaient entre les mains des invités qui affichaient des sourires ravis, pour le plus grand bonheur d’Elena.

Elle commença par aller voir Roy, qui rajoutait un tacos sur son assiette déjà bien garnie, pour le taquiner :

« Alors, tu ne regrettes pas de ne pas avoir fait appel à un traiteur ? »

Son fils sourit, en haussant les épaules.

« Tu sais bien que j’adore ta cuisine, Maman. Mais quand même, ça a du te faire beaucoup de travail, tout ça.
-T’as pas idée, intervint Irina derrière lui. Tu devrais nous payer, pour ce service. »

Elle reçut une tape sur le bras de la part de sa mère et une réprimande :

« Mangez au lieu de dire des bêtises. Et mangez bien, je ne veux pas voir de restes !
-Bon bah j’espère que t’es prêt, Roy, les kilos du bonheur du mariage commencent dès maintenant » grimaça Irina en avisant les plateaux toujours remplis malgré le passage des invités.« Je suis sûre que t’as lancé un sort de démultiplication de la nourriture… Tu sais que c’est interdit par la loi de faire ça ? »

Elena leva les yeux au ciel, avant de les quitter. Elle aperçut son mari dans la foule, occupé à discuter avec un des invités -ce grand homme avec des lunettes, qui était le mari de la témoin de son fils, elle avait oublié son nom, un grand archimage, avait-elle retenu- et décida de ne pas interrompre cet échange. C’était très bien que Victor fasse connaissance avec les amis de son fils et il avait tendance à se taire quand sa femme était là pour faire toute la conversation. Son regard passa ensuite sur le groupe de frères et soeurs d’Avalon qui se tenaient debout plus loin et elle décida qu’elle avait trouvé sa prochaine occupation.

Une des raisons pour lesquelles elle attendait ce mariage avec impatience était de pouvoir enfin rencontrer la famille d’Avalon dont elle n’avait vue que Vivianne pour l’instant. Elle avait cru comprendre que presque toute sa fratrie était présente, qu’il ne manquait que deux de ses frères -ceux avec qui elle ne s’entendait pas très bien. Cela faisait tout de même quatre nouvelles personnes à découvrir, dont les trois adultes qui la voyaient approcher. Elle afficha un grand sourire, pas intimidée pour un sou -elle avait toujours été très sociable et en l’occurrence, elle avait très envie de mieux connaître la famille Davies. Elle eut l’impression que ce désir était réciproque face au grand sourire que lui adressa ce grand gaillard qui se présenta comme le jumeau d’Avalon.

« Oooh, c’est donc toi, le frère jumeau ! » Elle analysa quelques secondes la figure de ce beau jeune homme. « C’est vrai que vous avez les mêmes yeux » s’amusa t-elle avant de tendre sa main. « Enchantée, je suis Elena, la maman ! Bienvenue chez nous. Et vous, vous êtes… Alors attendez » fit-elle en se tournant vers les deux femmes. Elle avait retenu les prénoms que lui avait donné Avalon, mais c’était plus difficile d’y associer des visages. « C’est drôle, j’ai compris que vous aviez tous des prénoms issus de la légende arthurienne quand Avalon m’a dit qu’elle avait une soeur qui s’appelait Yseult, ce n’est pas commun comme prénom… C’est l’une de vous ? C’est forcément l’une de vous, la grande ado là-bas doit être Morgane, non ? J'ai retenu que les trois derniers de votre fratrie ont les trois prénoms qui riment ! »

Morgane et Garlan, les deux autres enfants Davies soustraits à l’autorité parentale, sous la garde de leurs grands-parents, se souvenait Elena. Après ce bref moment de présentation, elle s’exclama :

« Vous êtes très nombreux c’est impressionnant ! Moi qui pensais que nous étions une famille nombreuse avec mes quatre enfants… » Puis passa à un toute autre sujet en voyant leurs mains pas assez remplies à son goût. « Oh mais vous n’avez rien pris du tout. Vous voulez que je vous serve ? Goûtez au moins les tamales, c’est une recette familiale. Attendez, je vous apporte ça » dit-elle sans bouger d’un pouce. Elle agita simplement sa baguette et en quelques mouvements de poignets, trois assiettes remplis d’une sélection de petits fours lévitaient vers eux. « Tout est fait maison, vous pouvez y aller ! »
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeLun 13 Fév 2023 - 8:51


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Galaad Davies, 29 ans, frère jumeau d'Avalon.

17h – Vin d’honneur.

Un large sourire s'étira sur le visage de Galaad lorsqu'Elena abonda immédiatement dans son sens.

« Exactement ! fit-il lorsqu'elle mentionna ses yeux, similaires à ceux d'Avalon. Et la même tâche de naissance sur le bras. » précisa-t-il.

Célice ricana en observant son frère aîné.

« S'il est aussi heureux, c'est parce que généralement, personne veut le croire quand il dit ça, expliqua-t-elle. On veut tous bien s'accorder pour dire qu'Yseult et Vivianne sont les portraits crachés d'Av, mais alors vous deux... »

Galaad secoua la tête, un sourire au coin des lèvres. « Les gens qui disent ça sont pas très observateurs, c'est tout. »

En réalité, il savait bien qu'Avalon et lui étaient très différents. Sur le plan physique, c'était flagrant : elle dépassait tout juste le mètre soixante alors qu'il faisait un mètre quatre-vingt-deux depuis la fin de sa puberté. Ils avaient certes des traits un peu similaires au niveau du visage, mais pas comme Yseult et Avalon par exemple qui, à quelques années près, auraient pu se faire passer pour de vraies jumelles. En termes de caractère, ils ne se ressemblaient pas beaucoup plus, même s'ils partageaient cette aisance sociale qui les rendait facilement accessibles. Galaad était bien plus patient que sa sœur, il savait temporiser les choses et jouait facilement le rôle de médiateur, quand Avalon - très émotive - explosait beaucoup plus facilement. Il était davantage une force tranquille si bien que, s'ils ne ressemblaient pas beaucoup, ils se complétaient très facilement. Au fond, ce n'était pas un mal ; Avalon et Néro, qui avaient un caractère assez similaires, se supportaient difficilement.

« Ah oui, c'est la petite spécificité de notre famille, commenta Célice lorsqu'elle Elena mentionna leurs prénoms, tous tirés de la légende arthurienne. Moi je suis Célice.
-Et moi Yseult.
-Et là-bas, c'est bien Morgane. » acheva Galaad en tournant brièvement vers sa petite sœur, qui discutait avec Vivianne. « Ah c'est sûr que... » commença-t-il, avant de se faire interrompre par la mère du marié qui venait tout juste de repérer qu'ils ne s'étaient pas encore servis au buffet.

Il observa trois assiettes voleter paresseusement jusqu'à la table où étaient disposés les différents mets. Elles se chargèrent de plusieurs petits fours avant de venir jusqu'à eux. Yseult avait observé la scène sans pouvoir cacher une certaine fascination face à ce ballet magique. Elle baissa les yeux vers son assiette et esquissa un petit sourire.

« Merci, la remercia Célice
-Oui, merci beaucoup, abonda Galaad. On attendait que le buffet soit un peu moins pris d'assaut pour y aller mais vous avez une technique beaucoup plus efficace.
-C'est délicieux. » conclut Yseult, qui avait déjà mordu dans un tamales.

Célice ne résista pas bien longtemps avant de reprendre, avec un petit sourire que Galaad capta du coin de l'œil.

« Je suis très heureuse de vous rencontrer, vous et votre famille. J'étais un peu curieuse, avoua-t-elle. Avalon nous a pas dit grand-chose...
-Célice... commença Galaad, en haussant légèrement les sourcils.
-Bah quoi ? C'est vrai, on peut pas dire qu'elle soit très bavarde lorsque ça concerne sa vie privée, se défendit Célice.
-Toi non plus, lui fit remarquer Yseult avec un petit sourire.
-C'est différent. Ils sont mariés maintenant. Et puis, ajouta-t-elle, c'est pas comme si Roy était plus facile à faire parler qu'Avalon !
-Et pourtant, elle a essayé pendant tout le repas de Noël, précisa Galaad avec un sourire moqueur.
-T'es fatigante, Lili.
-Quoi ? fit mine de s'offusquer cette dernière. Il vit avec Vivianne aussi, il fallait bien que je m'assure qu'il soit sérieux. » Devant les regards franchement dubitatifs de Galaad et Yseult - qui savaient qu'elle aimait surtout le thé - elle ajouta pour faire bonne mesure : « Vous comprendrez quand vous aurez des enfants. »

Yseult étouffa un rire et Galaad leva les yeux au ciel.

« Ce qu'elle veut dire, compléta ce dernier, c'est qu'on est très contents qu'Avalon épouse votre fils. On l'a jamais vu aussi heureuse. »
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeSam 18 Fév 2023 - 17:15
Célice semblait avoir un humour piquant, le genre d’humour qui allait bien avec la femme de fort caractère qu’Avalon lui avait déjà décrite. Toni eut un rire et leva les mains en signe d’innocence.

« C’est possible qu’elle ait fait ça… Mais j’dirai rien, je trahis pas les secrets de mes potes ! »

Et puis se mêler de relations de famille n’était pas son genre. Bien placé pour savoir que les relations fraternelles pouvaient parfois s’avérer franchement compliquées, il n’avait jamais cherché à ingérer dans celles de ses amis, se contentant de les soutenir quand ça n'allait pas. Et il fallait dire qu’il était entouré de sacrés cas autour de lui. Il y avait Avalon et sa famille pas très fonctionnelle, mais aussi Jayce qui avait subi des violences de sa famille très anti-sorciers jusqu’à couper complètement les ponts avec eux, Fergus qui s’épuisait à tenir un rôle de père plus que de frère pour chacun des membres de sa fratrie, Roy qui vivait une vie si éloignée de celle que ses proches projetaient pour lui qu’il avait fini par les fuir.

Cela dit, chacun d’entre eux s’accordait à dire que Toni raflait la palme de la famille la plus éclatée d’entre eux, entre son père qui avait abandonné ses enfants en bas âge du jour au lendemain sans jamais revenir et son frère aîné qui avait tué son autre frère avant de disparaître lui aussi dans la nature.

Mais si Toni pouvait écouter tous les soucis de famille de ses amis sans broncher, il évoquait très rarement les siens et cela lui allait très bien.

Lorsque Célice lui avoua qu’elle l’avait cru en couple avec Avalon pendant des années, Toni esquissa une grimace. Ce n’était pas la première fois qu’on lui faisait ce genre de remarque mais il la rejetait à chaque fois avec le même ton catégorique.

« Mais, qu’est-ce que les gens ont avec ça, sérieux ! On a jamais été ensemble, c’est trop sale, c’est ma soeur. »

Et il ne prit même pas la peine de nuancer son propos, même s’il se trouvait face à la vraie soeur d’Avalon. Aux yeux de Toni, sa famille de coeur avait pris autant -si ce n’était plus- de place que sa propre famille de sang. Distinguer les deux n’avait pas vraiment de sens pour lui.

« Vous vous êtes rencontrés il y a longtemps, non ? Vous étiez ensemble dans son école ? »

Un sourire revint sur le visage de Toni et chassa sa grimace comme si elle n’y avait jamais été.

« Aaah mon accent et mon anglais doivent s’être bien améliorés pour que tu penses ça ! » s’exclama t-il avec fierté. Il chercha machinalement du regard Fergus pour échanger un regard de connivence avec lui -après tout, il lui devait tout son apprentissage de l’anglais- mais il semblait bien occupé avec Avalon. « Nan, on a pas été à l’école ensemble » corrigea t-il auprès de Célice. « On s’est connus plus tard. J’ai grandi en Italie, moi. À Naples. J’ai rencontré Av’ un peu après être arrivé en Angleterre. J’avais quoi, vingt ans ? Quelque chose comme ça. C’est Fergus qui nous a présentés. Le grand gars là-bas » dit-il en désignant d’un mouvement du menton son meilleur ami, quelques mètres plus loin.


Antonino Tessio
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeSam 18 Fév 2023 - 18:57
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Elena Calder, 57 ans, mère de Roy, en mode enquêtrice

17h – Vin d’honneur

« Ah, moi, je suis très observatrice et j’ai une bonne mémoire des visages ! » se targua la mère de Roy. « De ce que je vois, vous avez tous un air de famille, plus ou moins prononcé, certes, mais vous vous ressemblez. »

Elena n’avait pas sursauté de surprise en découvrant la fratrie d’Avalon, en tout cas. Vivianne et Yseult étaient en effet celles qui ressemblaient le plus à Avalon. Mais Galaad et Garlan s’identifiaient facilement comme ses frères aussi, avec leur teint hâlé, leurs yeux noisette et leurs nez de petite taille. Célice et Morgane était plus différentes, peut-être parce qu’elles semblaient avoir pris du côté anglais de leur famille : plus claires de peau, les yeux verts pour Célice, une grande taille chez Morgane.

Au delà de l’aspect physique qu’elle avait déjà bien observé, Elena était curieuse de découvrir les personnalités de ses invités. Elle se montrait assez forte à ce jeu, elle avait un certain talent pour sentir les gens quand elle les rencontrait et ses premières impressions ne se démentaient que rarement. C’était pour cette raison qu’elle s’était montrée très ouverte avec Avalon -en dehors de sa satisfaction de voir son fils enfin casé : elle avait senti chez elle une belle personnalité dès leur première rencontre.

De ce qu’elle percevait, Galaad était un garçon avenant et sociable. Yseult dégageait de la douceur et une certaine discrétion, laissant ses frères et soeurs prendre la place et mener l’échange. Quant à Célice, elle possédait cette verve et cette force de caractère qu’Elena voyait chez sa propre fille : une femme déterminée qui ne se laissait pas marcher sur les pieds.

Dans son observation attentive de ses trois invités, Elena perçut chez Yseult une certaine fascination dans la manière dont elle avait observé les assiettes qui volaient jusqu’à elle. Etait-ce la première fois qu’elle voyait ce genre de choses ? Elle avait compris à travers les récits d’Avalon que la magie était un peu tabou chez eux. Galaad fit un trait d’humour à ce sujet, qui permit à Elena de rebondir :

« Haha oui c’est une bonne technique ! Bon, les sorciers évitent de faire ça en général, ce n’est pas très poli mais bon… Je suis chez moi alors personne ne peut me gronder » souffla t-elle malicieusement en haussant les épaules. Satisfaite de voir les trois jeunes gens manger avec appétit, elle déclara avec un sourire : « Je suis ravie que ça vous plaise ! N’hésitez surtout pas à vous resservir. »

Célice finit par avouer qu’elle tout aussi curieuse qu’elle. En voyant la voyant interagir avec son frère et sa soeur, Elena se surprit à déceler une complicité qu’elle ne s’attendait pas forcément à voir si vite. Personne n’aurait pu deviner leur histoire familiale et son lot de tragédies en les voyant à cet instant. Ils ne dégageaient rien de différent que ses propres enfants qui aimaient bien s’embêter et se charrier. Ce constat rassura la mère de famille. Les parents d’Avalon avaient beau avoir commis de graves erreurs et manqué à leur rôle, leurs enfants semblaient s’en sortir malgré tout et garder des interactions saines entre eux. Sa future petite fille n’allait pas naître dans une famille brisée et au fond, c’était tout ce qu’Elena espérait.

Détendue, elle se laissa aller à un rire.

« Oh Roy est une vraie tombe quand il veut ! On se casse les dents à vouloir le faire parler. Croyez-moi, même moi, sa propre mère, je n’y arrive pas toujours… Il a l’air très sociable et très blagueur comme ça au premier abord, mais dès qu’il s’agit d’aborder des sujets sérieux ou personnels, il n’y a plus personne ! » Elle se reprit, d’un air mi-coupable, mi-amusé. « Oh je ne sais pas si je dois dire tout ça, il m’en voudrait peut-être… Mais bon ! Moi je ne fais pas de secrets, surtout pas en famille et vous faites partie de la famille maintenant » assura t-elle en posant brièvement ses mains sur les avant-bras des deux personnes les plus proches d’elle.

Et le sens du mot famille semblait important pour la fratrie Davies aussi, si elle en croyait les paroles de Célice et de Galaad. Ravie, Elena hocha la tête.

« Ils sont très mignons ensemble hein ? Je n’ai jamais vu mon fils comme ça moi non plus ! Il a changé depuis qu’il est avec Avalon, je le vois. » Elle en discutait justement avec son mari quelques jours plus tôt et même lui était d’accord pour dire que Roy avait gagné en maturité depuis quelques temps et qu’il s’ouvrait davantage à eux. Sa récente paternité l’avait transformé mais il n’y avait pas que cela. Il y avait aussi ce foyer stable et solide qu’il formait avec Avalon et dans lequel ils avaient accueilli Vivianne. « L’important, c’est qu’ils s’aiment et qu’ils soient présents l’un pour l’autre, dans toutes les difficultés de la vie » conclut t-elle de son ton de mère et épouse d’expérience. « Et ça, ils le sont, je vous le dis ! Je l'ai vu. Je travaille à Sainte-Mangouste, vous savez, c’est un hôpital pour sorciers caché en plein coeur de Londres. Alors je les voyais ensemble quand ils ont appris pour la pré-éclampsie d’Avalon… Mon fils a tout arrêté pour rester auprès d’elle le plus possible ! Et il envoyait quelqu’un d’autre quand il ne pouvait pas être présent. Si ça peut vous rassurer sur son sérieux » ajouta t-elle à l’adresse de Célice. « Vous savez, je suis tout à fait d’accord avec vous, tout change quand on a des enfants. C’est une autre vision du monde, un autre sens des priorités… Mais je pense qu’ils sont prêts tous les deux. »

Sur cette conclusion plutôt sérieuse, un bref silence s’écoula avant qu’Elena ne laisse à nouveau sa curiosité s’exprimer :

« Et vous alors ? » lança t-elle à ses trois invités. « Vous avez quelqu’un dans votre vie ? Un ou une petite amie ? J’espère que ce n’est pas Roy qui vous a dit de venir seuls, bon je sais que c’est un mariage en petit comité mais ils auraient pu venir ! »
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeSam 18 Fév 2023 - 19:18
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Célice Davies, 26 ans, soeur d'Avalon.

18h - vin d'honneur.

La remarque de Toni sur Avalon tira un sourire moqueur à Célice.

« Ouais, ça m’étonnerait même pas que ce soit vrai, je lui ai toujours dit qu’elle avait été adoptée. » lança-t-elle avec une mine faussement sérieuse.

Quelques années plus tôt, quand Célice avait interrogé Avalon sur ce « Toni » dont elle parlait tout le temps, cette dernière lui avait offert une réponse similaire. « Mais n’importe quoi » avait-elle dit en levant les yeux au ciel « c’est un frère pour moi. »  Evidemment, Célice avait tiqué. « T’as pas déjà assez de frères comme ça ? » lui avait-elle demandé, railleuse. Mais elle avait été bien forcée de constater que le lien entre sa sœur et Toni demeurait amical – ou fraternel, comme ils se plaisaient tant à le dire. Alors, en arrivant aujourd’hui sur le lieu de la réception, elle avait cherché avec une certaine curiosité ce « frère » qu’elle n’avait jamais croisé en l’espace de dix ans.

Evidemment, quand elle s’était retrouvée face copie conforme de Dario, son cœur avait manqué plusieurs battements.

Pendant la cérémonie, elle avait eu toutes les peines du monde à détacher son regard de lui. Galaad, qui avait perçu son trouble, lui avait soufflé qu’il n’était pas certain qu’Avalon soit ravie si elle se tapait son témoin pendant le dîner. Célice avait imité un rire qui sonnait faux et avait dû déployer toute sa concentration pour ne pas se perdre dans l’observation minutieuse du visage d’Antonino Tessio, qu’elle découvrait pour la première fois et qui lui paraissait pourtant très familier.

Elle s’était dit que tout cela n’était qu’une coïncidence, une très mauvaise blague de l’univers pour lui rappeler ses torts. « Tessio » était sûrement un nom de famille très répandu en Italie, avait-elle songé en cachant son malaise derrière un sourire. Depuis qu’ils discutaient, elle s’attachait à noter toutes les différences entre lui et cet homme qu’elle avait connu des années auparavant. Mais la grimace qui froissait ses traits, le sourire qui éclairait son visage, la façon dont il bougeait ses mains – tout, absolument tout la renvoyait à Dario.

Si bien qu’elle mit une seconde de trop à rebondir sur ce qu’il lui disait :

« Ah. Oui. Oui, on s’est déjà croisés. » fit-elle lorsqu’il lui indiqua Fergus au loin. « D’accord donc ça fait bientôt dix ans que tu connais Av. » lança-t-elle, plus pour elle-même que pour Toni. Dix ans. Elle réprima un vertige mais ses doigts se crispèrent autour de sa coupe de champagne. « Et tu… »

Un bruit à sa gauche coupa sa question. Elle tourna la tête et aperçut Elio, qui se relevait difficilement, le menton déjà tremblant. Il avait dû tomber en jouant – cela lui arrivait souvent – et Célice adressa un sourire d’excuse à son interlocuteur :

« Excuse-moi, je dois… » Elle lui indiqua le petit garçon du menton. Elle se dirigea vers lui, le souleva pour l’installer sur sa hanche, consolant ce gros chagrin qui, elle le savait, ne durerait que quelques minutes. En passant sa main dans les boucles noires de son fils, Célice sentit son estomac se nouer.

La ressemblance était frappante.

****

2h du matin – soirée

Rien n’avait pu alléger le poids au creux de son estomac. Ni le délicieux repas concocté par la mère de Roy, ni les petites mignardises de sa grand-mère, dont elle raffolait habituellement, ni la belle pièce-montée, ni les conversations joyeuses et les rires réjouis, ni la musique, ni la danse. Evidemment, Célice avait pris part aux festivités ; elle avait mangé, elle avait chaudement complimenté les cuisinières, elle avait ri, elle avait dansé mais elle sentait bien qu’une part d’elle était absente, que ses gestes sonnaient parfois faux. Elle voyait bien que, malgré elle, son regard cherchait la silhouette de Toni et qu’un trouble chiffonnait parfois ses traits.

Elle s’était éclipsée de la soirée quelques minutes pour tôt pour porter Elio jusqu’à une chambre qu’Elena Calder lui avait désignée. Elle avait déjà tenté de le mettre au lit deux heures plus tôt, mais il ne s’était assoupi que quelques minutes avant de redescendre. Le bruit, le monde et les environnements inconnus l’excitaient beaucoup trop pour qu’il trouve le sommeil. Consciente qu’elle passerait plus de temps à se battre contre lui pour qu’il dorme qu’à laisser la fatigue le cueillir, Célice l’avait surveillé du coin de l’œil. Cela n’avait pas loupé ; Elio avait fini par s’endormir par terre, sous une table.

Avec une petite grimace – il pesait son petit poids, maintenant – Célice l’installa sur le lit et remonta la couverture jusqu’à son menton. Elle s’assit à côté de lui et caressa doucement ses cheveux noirs et sa joue rebondie du bout des doigts, comme elle le faisait souvent. En contemplant son fils, Célice sentit quelque chose frémir en elle ; sa gorge se serra et un frisson parcourut son échine. Elle était toujours surprise par cet amour féroce qu’elle avait pour Elio, un amour qui la portait depuis quatre ans, notamment à travers les moments difficiles de son quotidien de mère célibataire. Elle avait tout fait pour lui, pour lui offrir un foyer aimant et de la nourriture à tous les repas. Elle s’était débarrassée de ses mauvaises habitudes, de ses mauvaises fréquentations. Elle avait tout fait pour lui. Presque tout fait.

Cette pensée la fit tressaillir et elle sentit une habituelle vague de culpabilité lui ronger le ventre. Elle se redressa doucement et, sans faire de bruit, quitta la chambre.

En redescendant dans le jardin, les yeux de Célice tombèrent sur la silhouette de Toni. Il se tenait un peu à l’écart des autres, une cigarette à la main. Elle hésita. Fit un pas vers Avalon, plongée dans une discussion avec Roy. Et, sans vraiment y réfléchir, portée par cet amour qu’elle avait pour Elio, changea de direction.

Toni ne la vit pas arriver. Elle s’annonça à lui avec une question qui lui parut presque lointaine :

« T’as du feu ? »

Elle avait sorti une cigarette, elle aussi et, une fois allumée, elle la porta à ses lèvres pour tirer nerveusement dessus. Un silence s’installa. Son cœur se mit à cogner dans sa poitrine et, si une phrase tournait en boucle dans son esprit, il lui fallut du temps pour réussir à la former. Dès qu’elle ouvrait la bouche, les mots s’embrouillaient, se heurtaient contre ses lèvres, ses dents. Contre son mensonge.

« J’ai connu un Tessio, il y a quelques années. » annonça-t-elle finalement. Sa voix tremblait un peu, fissurant sa belle assurance. « Je sais pas si c'est juste une énorme coïncidence mais... »

Elle se tourna vers lui, leva les yeux jusqu’à trouver son regard.

« Il s’appelait Dario. »
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeSam 18 Fév 2023 - 20:58
Toni n’avait pas manqué de remarquer les regards insistants de Célice sur lui. Il remarquait toujours le regard insistant d’une femme sur lui. Il avait d’abord hésité sur l’interprétation à y donner, parce qu’elle n’avait pas l’air de chercher à l’aborder pour autant. Mais elle laissait trop son regard traîner sur lui pour qu’il ne s’en préoccupe pas. Et comme Célice était une très belle femme, que l’ambiance était festive et agréable, il n’avait pas besoin de davantage de raisons pour commencer à s’intéresser à elle.

C’était après le dîner, sur la piste de danse où il se défoulait avec ses amis qu’il avait fini par en glisser un mot à Avalon. « C’est moi ou ta soeur me reluque grave ? Tu crois que je lui plais ? ». Cette dernière avait un peu soupiré. « Je sais pas. C’est vrai que c’est son genre les grands bruns musclés italiens dans ton genre, elle a fait un gosse avec l’un d’entre eux, je te rappelle. » Toni avait rigolé. Puis reposé la question plus sérieusement, un peu plus tard dans la soirée, avec un verre à la main. « Tu fais ce que tu veux avec ta bite, Toni, je suis pas ta mère. » Avant de prendre ses gros yeux pour lui faire un rappel qui la démentait un peu « Mais t’as intérêt à mettre une capote. Deux, même. » A nouveau, Toni avait rigolé. Puis la soirée avait avancé. Et il s’était laissé séduire par l’idée, peu à peu. Son regard à lui avait commencé à traîner sur Célice aussi. Pourquoi pas ? Elle était charmante. Et c’était un mariage. Un mariage sans quelques galipettes n’était pas un mariage réussi. Il maintenait cet adage, même après ses mésaventures avec quelques jolies Lavespère l’été dernier pendant le mariage d’Isobel…

Célice Davies était inoffensive au moins, contrairement à des sorcières vaudou revanchardes.

Il était deux heures du matin, la fête se calmait, sous l’effet de la fatigue et des vapeurs de l’alcool qui avait été généreusement servi ce soir. Fergus tenait avec Jayce une conversation dont Toni commençait à se désintéresser. Les parents Calder venaient de monter se coucher. Jason baillait et consultait sa montre en disant qu’il n’allait pas tarder. Galaad se resservait une généreuse part de dessert, sous le regard approbateur de sa grand-mère. Roy et Avalon étaient enlacés, installés sur une chaise longue, les yeux dans les yeux, à se murmurer des choses plus loin, près du feu allumé dans le jardin.

Toni finit par se lever et sortit une cigarette plus pour s’occuper qu’autre chose. Par respect pour les grands-parents d’Avalon qui étaient encore présents autour de la table, il s’éloigna un peu pour laisser la fumée du tabac se disperser dans l’air frais.

La voix de Célice dans son dos le surprit. Il avait cru qu’elle avait fini par rentrer chez elle, pour coucher son fils qui s’était endormi un peu plus tôt. Un sourire s’esquissa sur le visage de l’italien, content de voir se présenter la perspective d’une agréable distraction.

« Ouais, bien sûr. »

Il sortit son briquet -et non sa baguette, ses années passées à cacher sa magie comme un secret honteux dans une Italie du Sud très catholique l’avait marqué et il n’avait jamais pris l’habitude de lancer un sort pour des gestes aussi stupides et quotidiens. Tandis qu’il allumait le bout de la cigarette de Célice, il en profita pour analyser son attitude d’un regard. Et ce qu’il vit le déçut un peu. Elle semblait tendue, préoccupée. Elle ne dégageait pas vraiment l’attitude d’une femme qui avait envie d’un moment plus intime.

Un peu perplexe face à ce comportement en demi-teinte dont il ne savait pas quelle conclusion tirer -il était pourtant certain d’avoir surpris ses regards insistants à plusieurs reprises et c’était le moment parfait pour un rapprochement !- Toni garda le silence.

Quelques secondes très longues s’écoulèrent dans ce silence étrangement pesant. Jusqu’à ce que quelques mots le fassent voler en éclats, sous l’effet de la déflagration d’une violente bombe que Toni ne vit absolument pas venir.

Il n’entendait presque jamais ce prénom. Même les quelques fois où il était revenu en Italie voir sa famille. Un nom secret, maudit, à peine murmuré, aussitôt étouffé quand il s’approchait, parce que personne ne voulait le voir entrer dans une de ses colères monumentales que seule l’évocation du prénom Dario pouvait éveiller. Toni avait passé presque la moitié de sa vie à enterrer ce nom dans un sombre recoin de sa conscience et de sa mémoire.

Et Célice Davies le déterrait brusquement, sans une once de délicatesse.

Alors sa première réaction, instinctive, fut un déni tout aussi brutal. Un sursaut presque physique.

« C’est impossible. »

Ce qu’il disait n’avait pas de sens. Mais ce que Célice disait n’en avait pas non plus. Dario Tessio ? Elle ne venait pas lui évoquer ce nom auprès de lui avec l’idée qu’il s’agissait d’une « énorme coïncidence ». Elle n’aurait pas un air si grave sinon.

Elle venait parce qu’elle était déjà convaincue qu’elle avait connu son frère.

Alors Toni n’avait pas le loisir de croire à une plaisanterie. Elle ne plaisantait pas du tout. Et lui non plus. La figure assombrie, il serra sa cigarette qui se consumait toute seule entre son pouce et son index.

« Je sais pas de qui tu parles. »

Il avait disparu. Dario Tessio n’existait pas.


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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeSam 18 Fév 2023 - 23:09
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Célice Davies, 26 ans, soeur d'Avalon.

2h du matin – soirée


Cela faisait plus de quatre ans que Célice n’avait pas prononcé le prénom de Dario, depuis qu’il avait quitté Londres alors qu’elle était enceinte d’Elio. Après son départ, elle s’était efforcée d’enterrer leur histoire, leurs souvenirs tumultueux, leurs moments d’amour. Le convoquer ainsi, dans ce présent qu’elle avait construit si loin de lui, n’avait rien de naturel pour Célice. Mais maintenant qu’elle avait rencontré Toni, maintenant qu’elle l’avait vu interagir avec Elio, elle ne pouvait plus revenir en arrière ; il fallait qu’elle sache.

Et sa réaction lui donna la réponse qu’elle était venue chercher auprès de lui.

Toni avait beau dire que c’était impossible, qu’il ne savait pas de qui elle parlait, tout, chez lui, démentait ces affirmations catégoriques. Son regard s’était brusquement assombri, ses doigts étaient crispés autour de la cigarette qu’il ne fumait plus, sa voix était devenue plus grave, plus basse. Il connaissait Dario, c’était évident.

Célice aurait même pu parier qu’ils étaient frères.

C’était d’ailleurs sûrement pour cette raison que Toni réagissait si vivement.

Un jour – peut-être quelques mois après leur rencontre – Dario lui avait parlé de la famille déchirée qu’il avait quitté en Italie. Il lui avait confié le départ soudain de son père puis, à demi-mots, la mort de son frère aîné. Il lui avait raconté la dispute, le ton qui était monté, les coups qui s’étaient mis à pleuvoir. Puis la fuite, l’errance et l’immense culpabilité qu’elle avait aisément devinée derrière ses phrases hachées. Elle le revoyait, allongé à côté d’elle, le visage fermé, les poings serrés. Elle l’avait senti fébrile, prêt à exploser.

Exactement comme Toni aujourd’hui.

Dario et elle étaient restés près de deux ans ensemble. Elle l’avait rencontré à dix-neuf ans ; il en avait déjà vingt-huit et fréquentait régulièrement le bar dans lequel elle travaillait. Un soir, il l’avait invité à prendre un verre ; ils avaient passé la nuit ensemble, puis les suivantes. Leur relation n’avait rien eu d’une idylle ; ils s’étaient aimés, déchirés, détestés, adorés. Ils s’étaient mutuellement rendus fous ; fous d’amour, fous de colère, fous de jalousie. Ils pouvaient se dire qu’ils s’aimaient puis, la minute d’après, qu’ils n’avaient aucun avenir ensemble.

Ils s’étaient effectivement séparés avec perte et fracas.

Sauf que Dario n’avait jamais vraiment disparu de la vie de Célice ; elle le retrouvait partout dans leur fils.

Il avait tout pris de lui ; ses cheveux noirs bouclés, son caractère explosif si différent de celui de sa mère. Elle lui avait même donné un prénom italien, comme pour honorer les origines qu’il ne connaitrait jamais.

Parce qu’elle avait empêché qu’il les connaisse.

Un long silence s’installa entre Célice et Toni, qui s’observaient avec méfiance et nervosité. Une part d’elle la suppliait d’effacer ce qu’elle venait de faire. Elle pouvait oublier ; elle savait oublier, taire la vérité, vivre avec un mensonge. Elle avait toujours eu un don pour ça, louvoyer, s’attirer les faveurs des autres en arrangeant la vérité à son avantage. Elle pouvait continuer ainsi ; elle était censée continuer ainsi.

Sauf que Toni était apparu exactement à l’endroit où une culpabilité tenace la saisissait parfois à la gorge.

« Je parle du père de mon fils. » lâcha-t-elle finalement du bout des lèvres. « Dario Tessio. C’est le père d’Elio. »
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeLun 20 Fév 2023 - 22:20
2h du matin – soirée


Célice n’avait même pas conscience qu’elle était en train de ressusciter un être mort dans le regard de Toni. Il était sincère dans ses mots prononcés sur un ton dur, il ne mentait pas. Pour lui, Dario n’existait plus, parce que cela faisait douze ans que son nom n’était plus prononcé et que son visage n’avait plus été aperçu. Il n’existait plus, parce que Toni l’avait rayé de sa vie et détrôné de sa place de frère.

Mais dans cette entreprise très catégorique, Toni oubliait -ou ne voulait pas voir- que si Dario n’existait plus dans son monde à lui, il pouvait continuer à exister ailleurs. Il pouvait rencontrer de nouvelles personnes, construire des relations, retrouver un endroit où s’installer et vivre.

Il pouvait même rencontrer Célice Davies et finir par lui faire un enfant.

Cette annonce fut un choc encore plus grand et incompréhensible que le précédent. Toni tourna des yeux hagards sur Célice, qu’il regardait comme si elle était devenue une hallucination. Rien dans la situation ne faisait sens dans son esprit où se bousculaient ses pensées. Tout à coup, les signes d’intérêt qu’il avait cru percevoir chez Célice pendant la soirée prirent une toute autre interprétation. Ces regards qu’elle lui avait adressés, ces questions qu’elle avait posées sur son passé, tout ceci n’était qu’une manière de le comparer à Dario et confirmer l’hypothèse qu’elle avait en tête.

Qu’avait-elle pensé en laissant ses yeux détailler sa carrure et les traits de son visage ?

« C’est fou ce qu’il lui ressemble. »

Pris d’un sentiment d’aversion physique, Toni eut l’impression que tout son corps se soulevait à cette pensée. Il avait déjà entendu cette phrase par le passé, de la part de membres de sa famille ou de ses amis, des parallèles tracés si facilement entre lui et son frère aîné qui lui ressemblait tellement, autant pour sa belle gueule que sa personnalité explosive. Il détestait l’idée que Célice ait pu penser la même chose, des années plus tard, alors que Toni s’était tant employé à sortir ce frère haï de sa vie, allant même jusqu’à changer de pays de résidence.

Quel genre de tour cruel la vie lui avait réservé en laissant Dario suivre ses pas à son insu et laisser derrière lui un enfant sur le sol britannique, un enfant qui finirait par faire partie de son existence à lui également ? Quelle était la probabilité pour qu’une chose pareille arrive ?

Toni n’était pas comme Fergus ou Roy, à vouer toute sa confiance à des chiffres et des probabilités. Il n’était pas non plus comme Jayce, à se laisser guider par les signes d’un destin mystérieux que la divination pouvait permettre de percer. Mais de toute manière, à cet instant, ni la rationalité pure ni le mysticisme ne pouvait fournir d’explication acceptable à ce qui était de se produire.

Un sentiment de pure angoisse commençait à étendre ses griffes sur Toni. Les mots ne parvenaient plus à franchir la barrière de ses lèvres. Que lui avait déjà dit Avalon au sujet du père d’Elio ? Ses pensées et ses souvenirs s’emmêlaient dans la plus grande confusion. Elle n’avait jamais rencontré ce mec avec qui sa soeur était restée quelques années. Un mec qui venait d’Italie. Une relation pourrie. Un connard. Qui avait pris la fuite en apprenant que sa copine était enceinte.

Oui. Ça pouvait coller.

Une insupportable nausée suivit ces pensées.

« Je… »

Pourquoi était-il incapable de contrôler ses émotions comme Fergus ou de mentir comme Roy ? Il n’arrivait même plus à respirer. Face à la trahison de son propre corps et face à cette situation qui lui échappait totalement, la colère, vieille amie, finit par surgir et prendre les rênes.

« Je sais pas pourquoi tu me dis ça mais je le connais pas » déclara t-il. « Je m’en fous qu’il soit le… » Il n’arrivait même pas à le dire. Entre ses dents serrées, il cracha : « Il n’existe pas, putain. Je l’emmerde. » Signe qu’il ne contrôlait ni ses émotions, ni ses pensées, la suite de son discours incohérent sortit en italien : « Chi se ne frega di questo stronzo ! * »

Toni ne laissa guère à Célice le loisir de répondre. D’un geste fulminant, il écrasa du pied sa cigarette encore fumante avant de s’écarter d’elle. De fuir était un terme plus exact. Il passa en coup de vent devant la tente encore illuminée, jusqu’à atteindre la chaise où il avait laissée sa veste. Il lança un regard hésitant vers Avalon et Roy, toujours assis ensemble plus loin, avant de se raviser. Il n’avait pas envie de gâcher la fin de leur mariage et il se connaissait bien : il serait incapable de les saluer en faisant comme si tout allait bien. Mieux valait encore partir comme un voleur.

Mais l’autre personne qui le connaissait bien -si ce n’était mieux- l’avait repéré. Toni sentit la main de Fergus se poser sur son torse, au moment où il s’apprêtait à tourner le dos à la grande table et s’en aller. Sans un mot, son meilleur ami l’interrogeait d’un simple regard soucieux. Après une brève hésitation, Toni finit par dire :

« Je t’appelle tout à l’heure. »

Les moments où Toni recherchait volontairement la solitude étaient suffisamment rares pour que Fergus saisisse la gravité de la situation. Il respecta toutefois son souhait, sans chercher à le brusquer, et déclara en détachant sa main :

« Je t’attends. »

Dans un craquement sonore, Toni disparut, emportant avec lui un tourbillon d’émotions et un lourd secret qu’il était pour le moment incapable de partager.


*Je m’en fous de ce connard !


Antonino Tessio
« Qu'importent les crimes, morts, victimes innocentes, dans la vie, chacun sa chance »
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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeMar 21 Fév 2023 - 17:10
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Célice Davies, 26 ans, soeur d'Avalon.

2h du matin – soirée


Lorsque Toni éleva la voix, Célice songea fugacement qu'il n'avait sûrement aucune idée de sa troublante ressemblance avec son frère aîné. Même visage froissé par la colère, même regard sombre, même carrure immense et menaçante. Elle se figea face à lui, le cœur battant, incapable de trouver les mots pour poursuivre cet aveu difficile. Célice aurait aimé que Dario n'existe plus pour elle, qu'il devienne un fantôme de son passé qu'elle aurait pu enfermer dans un placard et oublier. Mais c'était impossible ; Elio était le rappel constant de son existence par sa ressemblance frappante avec son père et par les nombreuses questions qu'il posait à son sujet. Il le réclamait parfois, comme un enfant qui devine qu'on lui cache quelque chose et qui se met inlassablement en quête de réponses. Le mensonge pesait à Célice, qui découvrait sa limite dans le regard tremblant de son fils.

Sa rencontre avec Toni avait été un cruel rappel de cette culpabilité lancinante qu'elle portait depuis la naissance d'Elio.

Alors, lorsqu'il la quitta brusquement, après un dernier éclat de colère en italien, Célice accusa difficilement le coup. Elle resta immobile, les yeux fixés vers l'horizon assombri, ses doigts tremblants serrés autour de sa cigarette. Elle s'efforça à prendre une longue inspiration pour calmer les battements de son cœur et demeura ainsi, loin de la fête dont elle percevait clairement les échos. Elle ressentait un mélange de colère et de déception qui engourdissait son esprit, une pointe de révolte aussi contre cette idée idiote qu'elle avait eue. Qu'attendait-elle d'une telle annonce, alors qu'elle savait à quel point la famille Tessio avait été brisée, des années auparavant ? Personne ne sauterait de joie à l'idée que Dario ait eu un enfant sur le sol anglais.

Cette pensée la piqua et redirigea la colère qu’elle nourrissait envers elle-même. Elio n'y était pour rien. Elle n'y était pour rien non plus. Elle aurait même préféré ne jamais rencontrer Toni, pouvoir vivre dans l'ignorance la plus totale et entretenir son mensonge avec la force de l'habitude. Que croyait-il ? Qu'elle était ravie de convoquer Dario, alors qu'elle l'avait sciemment éloigné de leur fils ? Mais que pouvait-elle faire ? Savoir que Toni passait du temps avec Elio et ne rien dire du lien qui les unissait ? Mentir, encore, à Avalon ? Mentir, toujours, à son fils ?

Un soupir rageur s'échappa de ses lèvres. Célice écrasa sa cigarette sous sa chaussure et prit le temps de chasser la contrariété et le trouble de son visage avant de se retourner. Sous la tente illuminée, elle distingua Galaad, plongé dans une discussion avec Morgane qui étouffait ses rires pour ne pas perturber Vivianne, endormie contre son épaule. Avalon et Roy étaient enlacés un peu plus loin, ils parlaient à voix basse auprès du feu qui crépitait toujours. Toni avait visiblement quitté la soirée et Célice regretta de ne pas pouvoir s’éclipser de la même manière, sans avoir à se confronter à sa sœur aînée.

« Célice ? » l’interpella une voix dans son dos.

La jeune femme se retourna vers Yseult, qui l’observait avec curiosité.

« Ça va ?
-Oui. » Elle hocha la tête avec raideur, ignorant le regard soucieux de sa petite sœur. « Tout va très bien. »

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Toutes les belles choses que porte le ciel | Mariage Avaloy Icon_minitimeMar 21 Fév 2023 - 19:47
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Yseult Davies, 24 ans, soeur d'Avalon.


Comme toujours lorsqu’elle se trouvait dans un endroit qui regroupait beaucoup de monde, Yseult se montrait assez discrète mais très observatrice. Elle préférait appréhender ainsi son environnement, quitte à laisser ses – nombreux – frères et sœurs mener les conversations. Galaad et Célice faisaient ça très bien ; ils répondaient aux questions d’Elena, rebondissaient sur ses paroles ou faisaient un trait d’humour. Yseult suivait cet échange avec intérêt mais avec un peu plus de retrait, ne se fendant que de quelques commentaires moins flamboyants que ceux de ses aînés. Dans sa grande fratrie, elle avait toujours été la plus sage, la plus calme, celle qui posait le moins de problème aussi. Elle se faisait facilement oublier – ce qui, la plupart du temps, lui convenait très bien et lui assurait une certaine tranquillité. Son caractère naturellement doux la poussait à tout mettre en œuvre pour éviter les conflits – et, lorsqu’ils éclataient malgré tout autour d’elle, elle avait davantage tendance à les fuir qu’à les affronter. C’était d’ailleurs une des raisons pour laquelle elle avait évité ses proches ces derniers mois ; le mariage d’Avalon était le premier évènement familial auquel elle se rendait, après plusieurs mois de silence.

Elle avait vu l’invitation de sa sœur aînée comme une chance de renouer avec sa famille. Elle se sentait un peu coupable de les avoir abandonné à un moment aussi douloureux – Célice lui avait raconté les détails du procès – mais elle n’avait pas pu se résoudre à ajouter au stress de sa situation personnel celui de l’éclatement de sa cellule familiale. Mais personne ne lui avait reproché son attitude et Yseult en avait été réellement soulagée. L’heure était de toute évidence aux retrouvailles heureuses et aux rencontres curieuses.

« Il a l’air très sociable et très blagueur comme ça au premier abord, mais dès qu’il s’agit d’aborder des sujets sérieux ou personnels, il n’y a plus personne !
-Avalon est exactement pareille. » se désola Célice en secouant la tête, s’attirant le sourire d’Yseult, qui songea brièvement que sa sœur était bien mal placée pour critiquer la jeune mariée sur un tel sujet.

Lorsqu’Elena Calder posa une main sur son avant-bras et sur celui de Célice, leur assurant qu’ils faisaient désormais partie de la famille, Yseult lui retourna son sourire. La mère de Roy lui inspirait beaucoup de sympathie ; elle avait l’air d’être une femme aimante et très chaleureuse, un peu à l’image de leur grand-mère qui avait ce don de toujours parvenir à les rassembler, malgré les disputes qui agitaient fréquemment leur fratrie.

Le récit qu’Elena leur fit des récentes mésaventures de sa nouvelle belle-fille piqua l’intérêt d’Yseult. Elle n’avait pas eu l’intégralité du récit de la grossesse d’Avalon. Galaad lui avait donné les informations les plus importantes, mais elle avait tout manqué de sa découverte tardive puis du diagnostic qui avait été posé quelques semaines plus tard. Elle avait cru comprendre que, pour le moment, la situation se maintenait plutôt bien, même si Avalon avait dû cesser toute activité professionnelle et était désormais hautement surveillée par les médecins.

« Vous savez, je suis tout à fait d’accord avec vous, tout change quand on a des enfants. C’est une autre vision du monde, un autre sens des priorités…
-Exactement, approuva Célice, qui avait l’air d’apprécier cette connivence entre mères.
-Mais je pense qu’ils sont prêts tous les deux.
-Ils ont l’air. » approuva-t-elle avec un petit hochement de tête.

Yseult approuva d’un sourire. Elle n’avait pas eu l’occasion de parler avec sa sœur de sa grossesse mais elle n’avait pas de doute sur sa capacité à être mère. Avalon – comme Galaad, d’ailleurs – s’était toujours beaucoup occupée d’eux quand ils étaient petits. Elle s’apprêtait d’ailleurs à rebondir dessus, lorsque la mère de Roy enchaîna avec une question qui la plongea dans un léger malaise. Galaad, qui avait jeté un coup d’œil vers elle, s’empressa de prendre la parole :

« Moi oui. On vit ensemble depuis quelques mois maintenant mais elle ne sait pas pour Avalon. Que c’est une sorcière, je veux dire, précisa-t-il.
-Hum, oui, elle aurait été légèrement surprise, commenta Célice en laissant son regard traîner sur les évidentes manifestations magiques autour d’eux.
-C’est ça, grimaça Galaad. C’est un secret un peu compliqué à tenir.
-Et donc, par solidarité avec Galaad, on est toutes venues non-accompagnées. N’est-ce pas Ys ?
-Exactement, approuva cette dernière avec un sourire.
-Quelle chance j’ai de vous avoir. » lança-t-il en posant une main sur son cœur. « Mais vous savez, j’ai confiance. Si Avalon peut trouver quelqu’un pour la supporter, je me dis que ça vous arrivera aussi. Surtout toi, Célice.
-Comment ça, surtout moi ? s’offusqua la jeune femme en haussant les sourcils.
-Ys’ est beaucoup plus supportable. »

Galaad évita avec aisance le coup de coude de sa petite sœur en étouffant un rire.

« Sois gentil ou je vais répéter à Av’ que tu dis à sa belle-mère à quel point tu la trouves insupportable, lança finalement Célice avec un sourire en coin.
-J’ai pas exactement dit ça, se corrigea-t-il en se rendant compte de sa bêtise. Elle a son caractère, c’est tout. »


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