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American dream [Ignacio & Joséphine]

Joséphine Walker
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American dream [Ignacio & Joséphine] - Page 2 Icon_minitimeMer 9 Aoû 2023 - 11:58
Un soulagement immense s’empara d’elle quand elle sentit les bras d’Ignacio se refermer autour d’elle. Il était vivant, et conscient. Elle ne réalisa qu’à cet instant à quel point elle avait eu peur de le perdre.

"Tout va bien, souffla-t-elle contre lui. Tout va bien…" répéta-t-elle, comme si le dire à voix haute pouvait le rendre réel. »

L’adrénaline retombait, emportant avec elle ce qui lui restait de courage et d’énergie. Une part d’elle ne demandait qu’à se laisser aller contre Ignacio, à s’abandonner à cette étreinte réconfortante et à oublier ce qui venait de se passer. Il était là, il était vivant, et la menace de sa vision ne pesait plus sur eux. C’était tout ce qui importait à cet instant.

Mais déjà il commençait à se redresser. Le regard de Joséphine tomba sur le bras mutilé de son compagnon et ses yeux s’arrondirent d’effroi. Elle l’aida à se relever sans parvenir à détacher ses yeux de la plaie. Elle hocha machinalement la tête quand il affirma qu’il devait s’occuper des autres. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre ce que cela impliquait.

"Je vais t’aider, assura-t-elle avec conviction. Ignacio n’était pas en état de se battre, même s’il était de très loin un meilleur duelliste qu’elle. Dis-moi ce que je dois faire, mais d’abord il faut faire quelque chose pour ton bras… "

Elle n’eut pas le temps d’arriver au bout de sa phrase qu’un éclat de voix attira leur attention. Un des acolytes d’Evan, certainement alerté par les bruits de lutte, les avait retrouvés et venait de donner l’alerte. Un éclair vert et il s’effondra au sol. Joséphine se tourna vers Ignacio avec un mélange de peur et d’admiration. Il s’imposait des efforts qu’il n’était pas en état d’endurer et elle craignait qu’il ne finisse par s’épuiser. Elle n’eut toutefois pas le temps d’exprimer cette inquiétude qu’un sortilège fusait vers eux. Elle n’avait pas encore récupéré sa baguette mais fut protégée par le bouclier d’Ignacio, qui s’engagea dans ce duel avec une aisance qui trahissait une certaine habitude. Quelques sortilèges plus tard, son adversaire s’effondrait à son tour, mort.

"Il faut qu’on parte", affirma-t-elle avec autorité.

Et tant pis pour les autres. Elle n’était même pas certaine que le reste de la bande soit encore dans les parages et si c’était le cas, ils n’avaient pas assisté aux affrontements. Ils pourraient toujours les accuser d’avoir causé ce carnage, s’ils ne craignaient pas de se frotter à la justice, mais ils n’auraient aucune preuve. De toute façon, elle doutait qu’ils soient du genre à utiliser les voies légales. C’était plutôt de leur vengeance dont il faudrait se méfier, mais Joséphine décida qu’ils s’inquièteraient de ça plus tard. Pour le moment, elle était plus concernée par le bras d’Ignacio, dont le sang continuait de s’écouler.

Elle se pencha pour récupérer sa baguette, grimaçant lorsque son dos malmené l’élança brusquement, et la pointa sur le bas de sa robe pour en déchirer une bande. Elle saisit délicatement le bras d’Ignacio et s’efforça de réaliser un garrot à peu près convenable au-dessus de la plaie, en jetant fréquemment des regards inquiets à son compagnon pour s’assurer qu’elle ne lui faisait pas trop mal. Elle murmura ensuite un sortilège anti-douleur, que les danseuses des Folies utilisaient contre les courbatures. Elle n’était pas certaine que ce soit le plus adapté à la situation, mais c’était le seul qu’elle connaissait.

"Ça va aller ?" s’inquiéta-t-elle, jugeant soudainement le teint de son compagnon bien trop pâle.

Ils devaient quitter cet endroit au plus vite, mais il était hors de question de franchir la porte de leur hôtel dans cet état. Ils allaient devoir trouver refuge ailleurs. Joséphine se glissa sous le bras d’Ignacio pour qu’il puisse prendre appui sur elle, et commença à marcher sans savoir où aller, toujours pieds nus depuis qu’elle avait abandonné ses bottines à talons. Quitter le monde sorcier lui paraissait la meilleure solution.

"Tu sais où on peut aller ?"

Elle espérait qu’en tant qu’ancien New-Yorkais, Ignacio connaitrait un endroit où ils pourraient se réfugier le temps de panser leurs blessures et de reprendre leurs esprits.


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American dream [Ignacio & Joséphine] - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Aoû 2023 - 18:43
Ignacio était pâle et son cœur battait vite. Les genoux enfoncés dans le sol, il peinait à reprendre son souffle et ses esprits. Il avait un goût métallique dans la bouche et les paupières lourdes, si bien qu’il dut lutter pour ne pas sombrer dans la douce inconscience qui lui tendait les bras. Lorsque Joséphine s’agenouilla auprès de lui, il tourna le regard vers elle et avisa la bande de tissu qu’elle tenait entre les mains. Avec une grimace, il la regarda s’emparer de son bras douloureux et retint un juron entre ses dents lorsqu’elle noua le bandage de fortune autour de plaie. La douleur le lançait et se propageait jusqu’à son épaule qu’il peinait également à mouvoir. Et, si les soins apportés par Joséphine ne lui rendirent pas sa mobilité, ils eurent toutefois le don de faire cesser l’hémorragie.

« Ça va le faire. » répondit-il en se redressant. Il prit appui sur elle, le temps de se stabiliser et entreprit de faire quelques pas, ignorant la faiblesse de ses jambes.

Ils s’éloignèrent de cette scène sanglante et macabre, sans pour autant savoir où se réfugier. Ils devaient quitter Central Park immédiatement mais ne pouvaient pas retourner à leur hôtel dans cet état, au risque d’alerter les forces de police de leur implication dans ce règlement de compte. Ignacio ferma brièvement les yeux, comme pour s’intimer de réfléchir. Quitter le monde sorcier lui semblait être la meilleure solution ; pour autant, il ne se sentait pas du tout capable de transplaner ni même de subir un transplanage d’escorte. Ils étaient coincés à New-York – de toute façon, un départ précipité ne ferait qu’attirer l’attention sur eux.

Et Ignacio savait que son nom n’était pas inconnu des services de police locaux.

Il s’efforça de tenir cette pensée à distance, bien qu’elle charriât chez lui une angoisse familière. Il s’était déjà retrouvé dans cette situation, errant dans New-York, les mains tâchées de sang.

Juste avant de fuir en Angleterre.

« Je connais un endroit… Un restau, dans Harlem. Je connais le mec qui le tient, on sera tranquilles là-bas. »

***

« Les toilettes sont là-bas. » indiqua Jackson, qui se tenait derrière un bar en bois, les mains occupées à sécher un verre avec un torchon qui avait dû être blanc un jour. « Mais z’avez intérêt à pas me les dégueulasser, hein. »

Ignacio hocha simplement la tête et s’éloigna dans la direction indiquée. Joséphine et lui avaient quitté Central Park après avoir retrouvé les bottines de la jeune femme. Ils s’étaient éloignés jusqu’à trouver une station de bus. Le trajet – bien que court – avait été extrêmement déplaisant pour Ignacio, qui avait senti poindre une nausée qui ne l’avait pas quitté depuis. Pour éviter d’attirer les soupçons des autres passagers, Ignacio avait demandé à Joséphine de nettoyer ses vêtements d’un Evanesco qui avait permis de faire plus ou moins disparaître le sang qui maculait les tissus.

Sous la lumière blanche des toilettes du petit restaurant où ils avaient trouvé refuge, Ignacio croisa pour la première fois son reflet blafard. D’un sortilège, il verrouilla la porte et entreprit de retirer son manteau puis sa chemise, révélant le bandage de fortune de Joséphine. Avec son aide, il le retira et exposa à la lumière la vilaine plaie qui saignait toujours. Il jura entre ses dents, les doigts serrés contre le rebord du lavabo.

« Ma bague… » Ignacio baissa les yeux vers sa main valide, à laquelle il portait un anneau en argent, légèrement stylisé. C’était un cadeau d’Isobel, un artefact vaudou qui se transformait lorsqu’il le tournait trois fois sur lui-même avec son pouce. Une fiole se matérialisa dans sa main et il bénit sa sœur de lui avoir fait cacher ici ce trésor inestimable. « C’est de l’essence de dictame. » expliqua-t-il à Joséphine. Il avait toujours eu pour habitude de garder quelques potions sur lui – son « activité professionnelle » l’obligeait à la prudence. C’était Isobel qui lui avait proposé de lui transformer cette fiole en un anneau qu’il pourrait porter en permanence sur lui, lui offrant un avantage inestimable s’il était attaqué. « Est-ce que tu peux en verser un peu sur mon bras ? »



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American dream [Ignacio & Joséphine] - Page 2 Icon_minitimeSam 19 Aoû 2023 - 11:30
Joséphine n’avait eu d’autre choix que de se laisser guider par Ignacio, tout en gardant sur lui un regard inquiet. Elle n’avait aucun repère ici, aucune connaissance, contrairement à son compagnon qui lui avait assuré connaitre un restaurant où ils seraient tranquilles. Un hôpital ou le cabinet d’un médicomage aurait certainement été une destination bien plus intéressante, mais leur situation ne leur permettait pas de jouer les difficiles. A la demande d’Ignacio, qui avait de meilleurs réflexes qu’elle quand il s’agissait de gérer ce genre de choses, elle avait nettoyé leurs vêtements avant qu’ils ne montent à bord d’un bus moldu qui les avait charriés jusqu’à une avenue animée de Harlem.

Le patron ne parut même pas surpris de les voir, et accorda à peine un regard à leurs mains tachées de sang et au visage blafard d’Ignacio avant de leur indiquer les toilettes. Il avait l’air blasé de celui qui a l’habitude. Une fois qu’ils furent enfermés et à l’abris des regards indiscrets, Joséphine aida son compagnon à retirer sa veste puis sa chemise, et grimaça en constatant que la blessure de son bras avait toujours le même aspect et continuait de saigner malgré le garrot de fortune qu’elle avait réalisé.

Elle sentait l’angoisse s’infiltrer en elle, consciente que se rendre à l’hôpital magique le plus proche n’était pas une option, mais Ignacio était visiblement habitué à ce genre de situation puisqu’il lui demanda de l’aider à retirer sa bague. Elle s’exécuta sans poser de question, soulagée de ne pas avoir à prendre les décisions, et observa sans réelle surprise la bague se transformer en fiole d’essence de dictame. Il était toujours préparé, et cette pensée la contrariait autant qu’elle la rassurait. Elle n’aimait pas l’idée que ce soit son quotidien. Elle se demandait combien de fois il s’était retrouvé dans ce genre de situation. Elle fut néanmoins soulagée de voir les chaires se refermer sous l’effet de l’essence de dictame, et la plaie prendre un aspect moins menaçant. Elle soupira et s’appuya sur le rebord du lavabo pour reprendre ses esprits.

Maintenant que la vie de son compagnon n’était plus en danger immédiat, d’autres inquiétudes faisaient leur apparition dans son esprit. Pour la première fois depuis leur mauvaise rencontre avec le non-regretté Evan, elle prit pleinement conscience de ce qui s’était passé. Elle avait tué un homme, et Ignacio en avait éliminé deux autres. Elle ne savait même pas ce qu’ils avaient le plus à craindre entre les représailles du gang ou l’enquête de la police. Elle réprima un frisson et envisagea un instant l’idée de rester enfermés dans les toilettes de ce restaurant à jamais, pour ne pas avoir à affronter les conséquences de leurs actes.

Joséphine se sentait complètement dépassée, mais savait qu’elle pourrait compter sur Ignacio pour garder la tête froide. Elle ne cessait d’ailleurs de lui jeter des regards inquiets, même maintenant que la blessure à son bras s’était partiellement résorbée. Elle avait eu tellement peur… Elle quitta le rebord du lavabo contre lequel elle s’était installée et vint se blottir contre son compagnon, cherchant un peu de courage et de réconfort dans cette étreinte.

"Tu m’as fait peur," souffla-t-elle.

Elle glissa ses bras autour de sa taille et posa sa tête contre son torse, savourant son bonheur qu’il soit encore là, même si les prochaines heures s’annonçaient difficiles.

"Tu penses qu’ils vont nous retrouver ?" s’inquiéta-t-elle d’une petite voix, toujours dans la même position.

Elle n’était même pas certaine de savoir qui « ils » désignaient.


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American dream [Ignacio & Joséphine] - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Oct 2023 - 2:37
Ignacio serra les dents lorsque l’essence de dictame entra en contact avec sa chair. Cette dernière sembla entrer en ébullition et une vive douleur le fit basculer légèrement vers l’avant. Il soutint son poids sur ses avant-bras, le cœur au bord des lèvres et garda les yeux fermés le temps que la nausée disparaisse. Dans son esprit, des images passaient et repassaient en boucle, comme un cauchemar duquel il ne parvenait pas à se tirer. Aux souvenirs qui ne dataient que de quelques heures se superposaient des souvenirs plus anciens mais tout aussi violents. Ignacio était habitué aux cris, aux hurlements, aux sorts qui fusent, aux coups qui partent. Il savait mesurer le danger, adapter sa stratégie aux imprévus et prendre des décisions difficiles lorsque la situation le nécessitait. Ce qu’il connaissait mal, en revanche, c’était cette peur paralysante qui le saisissait à la gorge et rendait sa respiration douloureuse.

Maintenant que l’adrénaline était retombée, Ignacio réalisa pleinement que Joséphine aurait pu mourir.

Par sa faute.

Tout comme Erin était morte, des années plus tôt.

Cette cruelle réalisation le cloua sur place. Il déglutit difficilement, le regard hagard, l’esprit agité. Lorsque Joséphine vint se blottir contre lui, il referma ses bras autour d’elle, effleurant son corps à plusieurs endroits comme pour s’assurer de sa présence auprès de lui.

« Je suis désolé… » souffla-t-il d’une voix étouffée. Au milieu de toutes les émotions qui tourbillonnaient en lui, la colère fut la première et la plus familière à exprimer : « Je suis trop con putain, j’aurais jamais dû risquer de revenir ici. »

Il s’écarta légèrement et passa une main fébrile sur son visage froissé par l’inquiétude. La question de Joséphine, toujours enlacée à lui, le força à se calmer. Il inspira profondément en retrouvant leur étreinte.

« Non. » Sa voix sonnait faux. « Pas ici, en tout cas. Et puis, je ne pense pas qu’ils soient très nombreux. » affirma Ignacio. Il déposa un baiser sur les cheveux de Joséphine et murmura : « Mon Dieu, j’ai eu tellement peur de te perdre, Jo. » Il glissa ses mains contre ses joues pour trouver son regard. « Merci… Je m’en serais jamais sorti sans toi. » Son regard se fit inquiet : « Est-ce que tu as été blessée ? »


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American dream [Ignacio & Joséphine] - Page 2 Icon_minitimeLun 23 Oct 2023 - 14:37
Ignacio affirma que les gars d’Evan ne les retrouveraient pas, et Joséphine décida de croire à ce mensonge. Elle avait besoin d’être rassurée et de profiter de ce court instant de répit après les moments éprouvants qu’ils venaient de vivre. Alors que son partenaire exprimait la peur qu’il avait ressenti, elle-même prenait doucement conscience de tout ce qui aurait pu mal se passer et de ce qu’ils avaient risqué. Ils avaient évité le pire, de justesse. Elle réprima un frisson en réalisant qu’il aurait suffi de peu pour qu’elle ne puisse plus jamais serrer Ignacio contre elle.

"Moi aussi… répondit-elle d’une voix un peu étranglée quand il lui avoua qu’il avait eu peur de la perdre. J’ai eu tellement peur pour toi… "

Elle se blottit un peu plus dans les bras de son fiancé et ferma brièvement les yeux quand il déposer un baiser sur ses cheveux. Elle aurait voulu ne jamais quitter ses bras et s’oublier dans cette étreinte réconfortante, mais elle n’arrivait pas complètement à faire taire l’alarme de danger qui hurlait dans un coin de sa tête.

"Non, rien de grave, assura-t-elle quand il lui demanda si elle avait été blessée. Les mains d’Evan avaient laissé des marques violacées sur la peau blanche de son cou, et son dos la faisait souffrir, mais rien qui ne nécessitait des soins urgents. Elle avait connu pire. Tout va bien."

Elle avait besoin de le répéter pour s’en convaincre, mais ce sentiment de sécurité auquel elle s’accrochait n’était qu’une illusion. Ils n’étaient pas encore tirés d’affaires. Elle s’était immédiatement inquiété des éventuelles représailles de la part du gang d’Evan, mais elle savait que ces mafieux n’étaient pas la seule menace à peser sur eux.

Ils avaient tué des gens ce soir. Elle devait se répéter cette affirmation régulièrement pour forcer son cerveau à l’accepter. Ignacio avait tué des hommes. Elle avait tué un homme aussi. Ils n’avaient fait que se défendre, selon elle, mais ils n’en restaient pas moins des meurtriers. Joséphine avait déjà vu des hommes mourir, en vision et en réalité, mais elle n’avait encore jamais été celle qui leur ôtait la vie. Elle fut étonnée de ne pas ressentir la moindre culpabilité mais un mélange d’angoisse et de malaise. Elle avait encore le sang d’Evan sur les mains et elle savait qu’elle aurait beau les laver encore et encore, elle ne s’en débarrasserait jamais vraiment. Elle décida de remettre à plus tard l’examen des sentiments complexe que les souvenirs de la dernière heure éveillaient en elle.

"Et la police ?" s’inquiéta-t-elle finalement en s’écartant à contre-cœur d’Ignacio.

Ils n’avaient pas vraiment pris le temps d’effacer leurs traces et avaient probablement laissé plus d’indices qu’il n’en fallait pour que la police magique ne parvienne à récolter leur ADN. Elle était à peu près certaine qu’Ignacio avait déjà un dossier bien rempli auprès des forces de l’ordre américaines, et qu’il serait identifié immédiatement. Ils étaient peut-être déjà recherchés.

"Est-ce qu’il faut qu’on parte ?" Ou quitter le pays serait-il vu comme un aveu de culpabilité ?

Avaient-ils plutôt intérêt à fuir ou à tout avouer en plaidant la légitime défense ? Ses souvenirs étaient un peu confus, mais elle était presque certaine que les hommes d’Evan avaient attaqué en premier. Elle se rappela Ignacio, faisant volte-face pour affronter l’homme qui les suivait. Qui avait lancé le premier sortilège ? Elle ne se souvenait pas, mais cela n’avait aucune importance. Ils étaient les seuls survivants, et les autorités n’auraient que leurs témoignages pour reconstituer les faits. Ils pouvaient modifier un petit peu le déroulé des évènements, s’arranger un peu avec la vérité.

"On dira que c’était de la légitime défense, affirma-t-elle. C’est la vérité, ajouta-t-elle pour achever de se convaincre. Ils seront obligés de nous croire !"


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American dream [Ignacio & Joséphine] - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Déc 2023 - 20:06
Ignacio laissa Joséphine quitter ses bras à contrecoeur. Il ressentait le besoin physique de la tenir contre lui, comme pour s’assurer de sa présence. Il avait eu tellement peur pour elle et ce sentiment ne quittait pas son ventre tordu, ni son coeur serré. Alors qu’il était, de fait, un homme d’action, Ignacio n’aspirait actuellement qu’à une seule chose : partir. Fuir le plus loin possible de cette ville maudite où ils avaient failli perdre la vie. Il n’y avait rien pour lui, ici.

Uniquement des souvenirs douloureux et la promesse d’en fabriquer de nouveaux.

Mais son cerveau, qui tournait à plein régime, l’empêcha de céder à cette pulsion instinctive de son corps. Il resta immobile sous les néons vacillants, sans quitter Joséphine des yeux. Elle s’inquiétait et formulait à voix haute toutes les questions qu’il se posait aussi. Et la police ? Ils pourraient sans doute remonter leur trace. Avec le casier judiciaire qu’il avait sur le sol américain, Ignacio n’était pas certain qu’on lui accorde le bénéfice du doute. La NYPD ne serait que trop heureuse de pouvoir l’enfermer. Quant à Joséphine… Elle serait probablement soupçonnée d’être sa complice. Elle pourrait peut-être plaider la légitime défense mais Ignacio n’était pas certain que cette défense tienne face aux juges épuisés par les affaires mafieuses qui déchiraient la ville.

Et il n’était pas prêt à prendre le risque.

« C’est trop risqué de plaider ça, contra Ignacio. Ils écriront l’histoire qu’ils veulent, quoiqu’il arrive. Moi, c’est certain qu’ils me jugeront pour meurtre. Ils auraient même le mobile pour dire que c’est assassinat. » Il passa ses mains sur son visage, le coeur battant. « Si on avoue tout… Ils auront même pas besoin de nous interroger. On tombera avant même de pouvoir donner notre version de l’histoire. »

Il se força à revenir sur les détails de cette scène de crime qu’ils avaient quittée dans la précipitation. Il avait ramassé la lime à ongle de Joséphine avant de partir ; elle était dans sa poche, juste à côté de sa baguette magique. Si Evan avait prévu de lui tendre un piège ici, il s’était forcément arrangé pour le faire discrètement, sans que la police ne puisse remonter sa trace. Il n’y aurait pas d’images pour témoigner de leurs actions sur la scène de crime. Ils pourraient sûrement collecter son ADN - il avait beaucoup saigné du fait de sa blessure à l’épaule infligée par Evan - mais cette preuve suffisait seulement à le placer à Central Park.

Pas à l’identifier comme meurtrier.

« Si on dit rien… commença Ignacio en retrouvant le regard de Joséphine. Si on dit rien, je suis pas sûr qu’ils aient suffisamment d’éléments pour nous inculper. Mais ils pourront savoir que j’étais là-bas et, en faisant quelques recherches, que tu étais probablement avec moi. Toi et moi, on est les seuls à savoir ce qui s’est passé. Evan a dû saboter les caméras pour pas qu’on puisse l’identifier lui. Donc… » Il parlait en même temps qu’il réfléchissait. « Donc on ne dit rien. Et… Et la NYPD peut toujours nous interroger mais la justice américaine prévoit que… »

Et son regard s’éclaira sous le coup de la surprise :

« Que les couples mariés n’aient jamais à témoigner l’un contre l’autre. »


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American dream [Ignacio & Joséphine] - Page 2 Icon_minitimeVen 29 Déc 2023 - 8:57
Ignacio avait la mine si concentrée que Joséphine pouvait presque voir les rouages de son cerveau s'activer derrière ses yeux clairs. Elle le laissa parler sans l'interrompre, par peur de lui faire perdre le fil de sa réflexion, se contentant de le fixer d'un regard inquiet. Elle n'aimait pas ce qu'elle entendait. Elle voulait croire qu'il y avait un moyen de faire entendre leur version des faits, mais son compagnon semblait persuadé du contraire. La justice américaine n'attendait qu'une bonne raison de le mettre derrière les barreaux. Ils sauteraient sur la moindre occasion de les condamner et -quand bien même on leur laisserait une chance de prouver leur innocence- ils n'avaient aucun moyen de le faire. Pas de témoin, pas d'image, seulement leur parole, qui ne devait pas avoir beaucoup de valeur.

Plaider la légitime défense était donc exclue. Ils n'avaient pas beaucoup d'autres options. Ils n'avait plus qu'à prendre la fuite, à garder le silence, ce qu'Ignacio confirma en expliquant qu'il était préférable de ne rien dire. Il ajouta que la Police Magique de New-York remonterait certainement jusqu'à eux, et qu'ils seraient interrogés, ce qui fit grimacer Joséphine. Contrairement à la loi anglaise, la loi américaine n'interdisait pas l'usage du véritaserum lors des interrogatoires. S'ils étaient interrogés par la Police, ils seraient contraints de leur dévoiler toute la vérité. Et elle n'était pas certaine que cela joue en leur faveur, à moins que...

"...Que les couples mariés n’aient jamais à témoigner l’un contre l’autre."

Les grands yeux de Joséphine accrochèrent ceux d'Ignacio et elle le contempla un instant, incrédule. Les commissures de ses lèvres se retroussèrent malgré elle et elle laissa échapper un éclat de rire nerveux. Elle avait conscience que le moment était mal choisi pour rigoler, mais c'était plus fort qu'elle. C'était donc ça. La réponse à cette énigme policière dont ils étaient les principaux suspects, et l'explication à cette vision qu'elle avait eu des mois plus tôt. Un mariage blanc, pour leur éviter une condamnation pour meurtre. Ce n'était pas glorieux, et pourtant elle se sentait presque soulagée d'avoir enfin trouvé toutes les pièces du puzzle. Elle avait le sentiment qu'ils reprenaient un peu le contrôle de leur vie. Ils n'étaient pas encore tirés d'affaires, loin de là, mais ils avaient un plan.

"C'était donc ça... souffla-t-elle en retenant un nouveau rire. Tu ne serais pas vexé si je te disais que je m'attendais à une demande un peu plus romantique ?"

L'instant n'avait rien de mémorable. Ils étaient cachés dans les toilettes d'un restaurant, couverts de sang, leurs corps et leurs visages portaient encore les traces de l'affrontement duquel ils venaient de réchapper, ils envisageaient leur mariage comme seul moyen d'échapper à la justice, et pourtant elle voulait graver cet instant dans sa mémoire. De façon parfaitement inexplicable, elle se sentait submergée par une vague d'affection pour Ignacio. Peut-être parce qu'elle avait eu peur de le perdre pour toujours. Peut-être parce que, pour la première fois, elle envisageait de l'épouser non pas parce qu'une vision l'avait prédit, mais parce qu'ils l'avaient décidé.

"J'ai toujours voulu visiter Las Vegas..."


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American dream [Ignacio & Joséphine] - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Jan 2024 - 18:49
Ignacio avait un air un peu incrédule sur le visage. Joséphine eut un rire nerveux et il rit à son tour, sonné par les récents événements et par cette conclusion à laquelle ils parvenaient. Alors c'était ça, la raison de leur mariage. Brusquement, la vision de Joséphine prenait un autre sens et répondait à cette question qui les avait tant remués au début de leur relation : pourquoi finissaient-ils par se marier, eux qui étaient si différents ?

C'était un mariage blanc. Un mariage pour échapper à une probable arrestation, quelques heures après avoir frôlé la mort.

Le commentaire de Joséphine lui tira un nouveau rire, un peu plus embarrassé cette fois-ci. Lui aussi avait imaginé les choses différemment lorsqu'il s'était projeté dans leur mariage. S'il avait eu du mal à se faire à cette idée dans un premier temps, les mois passés auprès de Joséphine lui avait permis d'envisager autrement cette perspective. Alors si une part de lui était soulagée d'avoir enfin cette explication qui l'avait tant taraudé, une autre se sentait un peu honteuse.

Au fil des mois, il avait cultivé l'envie d'épouser Joséphine, si bien qu'elle était bien ancrée en lui, désormais.

Il aimait le quotidien qu'ils avaient tous les deux. Il aimait que Joséphine se réveille à ses côtés le matin et voir son visage encore froissé par la fatigue émerger d'un profond sommeil. Il aimait leurs longues discussions et le sentiment de sérénité qu'elles lui apportaient. Cela faisait une éternité qu'il ne s'était pas tant dévoilé à quelqu'un mais il avait confiance en elle et peut-être encore plus après cette soirée désastreuse. Ils riaient beaucoup ensemble, aussi. Ignacio adorait le rire de Joséphine, surtout son rire indigné quand il la taquinait. Il se sentait heureux avec elle, bien plus qu'il ne l'avait jamais été. C'est vrai, ils n'étaient pas parfaits ensemble. Ils se chamaillaient beaucoup, même, parce que Joséphine était du genre à laisser trainer ses papiers dans le four quand Ignacio les rangeait par ordre alphabétique dans des classeurs.

Mais au fond, il adorait ça aussi. Il l'adorait, elle.

Alors il eut un sourire quand Joséphine mentionna Vegas, un sourire qui trahissait son affection pour elle et son impatience. Il se rapprocha d'elle pour faire glisser ses bras autour de sa taille. Ses yeux s'accrochèrent aux siennes.

« Ça a toujours été mon rêve secret, d'être marié par un sosie d'Elvis Presley. » confia Ignacio avec un regard un peu ironique. Il remonta son bras pour venir caresser la joue de Joséphine avec son pouce. Sa voix devint plus basse alors qu'il poursuivait, sans la lâcher du regard. « Pardon, j'aurais préféré t'offrir plus que ça. » Son cœur battait un peu vite dans sa poitrine alors qu'il soufflait, comme un secret teinté d'évidence : « Je t'aime, tu sais. »


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American dream [Ignacio & Joséphine] - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Jan 2024 - 12:49
"Je ne sais pas qui est cet Elvis mais j’espère qu’il sera disponible rapidement, répondit-elle quand Ignacio affirma avoir toujours voulu être marié par un certain Elvis Pressley. On est un petit peu pressé... »

Un mariage en urgence à Las Vegas pour éviter une probable condamnation pour assassinat. On pouvait difficilement faire moins romantique, et elle aurait pu être déçus de constater qu’ils n’avaient pas pris la décision de se marier par amour, comme sa vision le laissait imaginer. Pourtant ce n’était pas le cas, elle était même soulagée de pouvoir dissocier ce mariage de leurs sentiments et de leur vie de couple. C’était un mariage qui ne comptait pas, et qui ne sonnait pas l’aboutissement d’une vie à deux, mais simplement une étape sur le chemin de leur relation, qui serait encore très long.

Elle sourit avec douceur quand Ignacio s’excusa de ne pas pouvoir lui offrir plus que ça. Elle referma ses bras autour de lui et se blottit contre son torse.

« Comptes sur moi pour te donner des tas d’occasion de te racheter, souffla-t-elle contre lui avec un sourire amusé. C’est très bien comme ça, reprit-elle plus sérieusement. Certains disent que le mariage est une prison, mais je crois que je préfère celle-ci à une véritable prison. En plus le geôlier est pas mal, alors…. »

Elle glissa une main dans la nuque d’Ignacio pour l’inviter à se baisser et se hissa sur la pointe des pieds pour capturer ses lèvres dans un tendre baiser avant de se blottir à nouveau contre lui.

« Je t’aime, tu sais. »

C’était la première fois qu’Ignacio lui disait ces mots, et la première fois que Joséphine avait envie de les lui adresser en retour.

Ils n’avaient pas vraiment fait les choses dans l’ordre, et cette vision de leur mariage avait rendu les débuts de leur vie de couple moins naturels, comme s’ils essayaient de forcer les choses. Puis petit à petit, tout était devenu à la fois plus compliqué et plus simple. Il y avait eu sa grossesse, cet enfant qu’elle avait porté mais qui n’était pas vraiment le sien, et Ignacio l’avait soutenue au cours de chacune des étapes. Il était resté auprès d’elle, même dans cette situation délicate, et lui avait été d’un soutient indispensable. Il lui avait prouvé qu’elle pouvait compter sur lui, et il s’était ouvert à elle bien plus qu’il ne l’avait jamais fait auparavant. Ils avaient parlé pendant des heures, de leurs vies, de leurs passés, de leurs craintes. Ils avaient échangé leurs secrets, qui paraissaient un peu léger maintenant qu’ils les portaient à deux.

Confidence après confidence, ils avaient construit une véritable relation de confiance, au point que Joséphine se sente libre d’être parfaitement elle-même en présence d’Ignacio. Elle avait tellement l’habitude des artifices, elle jouait si souvent son rôle de séductrice, qu’il n’était pas facile pour elle de se comporter avec sincérité auprès d’un homme. Elle ne s’accordait jamais la possibilité de pouvoir juste vivre, exister telle qu’elle était sans chercher à combler un fantasme ou à correspondre à l’image qu’elle voulait renvoyer, mais elle pouvait désormais le faire sans crainte auprès de lui.

Ils avaient été fiancés avant d’être un véritable couple, mais la sincérité de leurs sentiments ne faisait aujourd’hui plus aucun doute aux yeux de Joséphine.

« Moi aussi je t’aime. »


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