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American dream [Ignacio & Joséphine]

Ignacio Walker
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeMar 10 Jan 2023 - 14:30
8 mars 2012, New-York.

Cela faisait des années qu'Ignacio évitait soigneusement New York. Depuis qu'il avait fui en Angleterre, il était retourné à quelques reprises sur le territoire américain ; en Floride pour un mariage, à Salem chez son père, et à Providence, où vivait un ami d'enfance avec sa femme et leur fille. Mais il n'avait jamais remis les pieds à New York, ville qu'il avait pourtant considérée comme sienne pendant de nombreuses années. Les rues étaient chargées de souvenirs auxquels il n'avait pas envie de se confronter et, après l'assassinat de Joe, rien ne garantissait sa sécurité. Le sang appelait le sang.

Mais les années étaient passées et, s'il aurait été illusoire de penser que le temps avait apporté un certain apaisement, les évènements qui s'étaient succédés avaient relégué son acte dans un passé auquel on ne pensait plus. Il y avait eu d'autres conflits, d'autres meurtres, d'autres ennemis et le souvenir d'Ignacio s'était doucement effacé des mémoires. Pas complétement, il en était bien conscient, mais suffisamment pour lui assurer une certaine tranquillité d'esprit. Quand, neuf mois plus tôt, son ancien associé Nick l'avait appelé pour le prévenir que la plupart des anciens hommes de Joe étaient partis pour Chicago, l'idée d'un retour aux Etats-Unis avait commencé à se dessiner dans son esprit. Plusieurs choses l'avaient finalement retenu en Angleterre : son engagement auprès des Veilleurs et Joséphine.

Leur relation était moins hésitante maintenant, plus naturelle depuis qu'ils s'étaient installés ensemble et avaient accepté d'embrasser leur avenir commun. Des questions restaient évidemment en suspens mais Ignacio s'en souciait moins aujourd'hui ; il se sentait bien avec Joséphine et leur relation semblait suffisamment solide pour supporter leurs (nombreux) désaccords. La preuve en était qu’ils s’en étaient (plutôt) bien sortis jusqu’à présent, malgré la grossesse de Joséphine qui avait pris fin au mois de février. Elle avait accouché d’un petit garçon en bonne santé, qui vivait désormais avec son père.

Le retour de Joséphine, à sa sortie de l’hôpital, avait été un moment difficile. Après avoir été occupée avec cette grossesse pendant neuf mois, elle se retrouvait brusquement démunie – et seule, alors qu’elle avait partagé son corps pendant toute la grossesse avec un autre être humain. Ignacio voyait bien qu’elle avait du mal à reprendre pied dans leur quotidien, qui devait lui paraître à la fois très différent et très semblable. Ignacio essayait d’être présent pour elle mais trouver des mots de réconfort n’avait jamais été sa spécialité.

L’idée d’un voyage lui était venue à la fin d’un service aux Folies Sorcières ; après l’effervescence de la fin d’année, les affaires se calmaient un peu. Il pouvait négocier facilement quelques jours de repos ; Joséphine, qui n’avait pas recommencé à travailler, était libre de ses journées elle aussi. Il lui avait soumis l’idée un soir : il voulait lui faire découvrir les Etats-Unis. Il pouvait se permettre de partir une dizaine de jours, pendant lesquels ils auraient le temps de visiter quelques villes emblématiques du pays : New-York, Miami, Los Angeles ou Las Vegas… « Tu peux voir ça comme mon cadeau de fiançailles » lui avait dit Ignacio.

Ils avaient commencé leur séjour par la Floride, pour profiter des températures encore douces, avant d’affronter le froid New-Yorkais. Ils avaient dormi dans un bel hôtel à Miami, sur le front de mer. Ignacio avait profité d’une belle soirée pour offrir à Joséphine la bague de fiançailles dont il avait fait l’acquisition quelques semaines plus tôt. En bon américain, il s’était tourné vers l’indémodable boutique Tiffany&Co pour trouver son bonheur.

Ils étaient arrivés à New-York la veille au soir. Ignacio avait mis un point d’honneur à faire découvrir à Joséphine la merveilleuse ville américaine : ses larges rues, ses buildings qui frôlaient les nuages, son iconique statut de la Liberté, ses mets traditionnels… Ignacio avait passé la journée à jouer au guide touristique (un guide très partial, qui ponctuait de nombreux commentaires par « c’est quand même autre chose que Londres ! »). Se retrouver dans cette ville lui faisait beaucoup de bien et il paraissait plus détendu, plus ouvert et plus enjoué.

Après avoir dîné dans un bon restaurant – il avait choisi avec soin, pour que Joséphine ne puisse pas critiquer la cuisine américaine (elle ne s’était pas privée, à Miami), ils remontaient Central Park tous les deux en direction de leur hôtel. Ignacio tourna la tête vers Joséphine et esquissa un léger sourire.

« Alors… Qu’est-ce que tu as pensé de cette première journée New-Yorkaise ? » lui demanda-t-il en faisant passer son bras autour de ses épaules.


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Joséphine Walker
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeDim 5 Mar 2023 - 22:08
Ce voyage outre-atlantique lui faisait du bien. Joséphine avait eu beaucoup de mal à se réhabituer à son quotidien, après son accouchement. Elle avait plutôt bien supporté sa grossesse mais, maintenant que c'était terminé, elle aurait voulu pouvoir tourner la page et tout effacer. Elle qui avait accueilli avec philosophie ses kilos supplémentaires tant qu'elle était enceinte, ne les supportait plus et passait des heures à la salle de sport pour essayer de récupérer son ancienne silhouette. Elle continuait de chercher vaguement du travail, sans grande motivation. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle voulait faire comme métier. Plusieurs fois, quand elle commençait à désespérer, elle avait songé à reprendre ses anciennes activités. Le temps avait effacé les mauvais souvenirs, et ne restait que celui de l'argent qui allait avec.

Le manque d'argent n'était pourtant pas un problème pour le moment. Ignacio ne semblait pas en manquer et, en fiancé modèle, subvenait largement à tous ses besoins, mais elle ne voulait pas dépendre entièrement de lui. Se faire entretenir par un riche mari avait longtemps été un projet de vie très sérieux, mais ce n'était plus le cas. Si quoi que ce soit arrivait entre eux, elle tenait à pouvoir se débrouiller toute seule. Elle ne voulait plus jamais se retrouver dans la situation qui avait été la sienne quand son père avait été arrêté et qu'elle avait perdu tout ce qu'elle avait. Alors, même si sa relation avec Ignacio était au beau fixe, elle s'interdisait de se reposer entièrement sur lui.

De toute façon, il était trop bien pour elle, songeait-elle parfois. Il l'avait soutenu tout au long de sa grossesse et continuait d'être prévenant et attentionné envers elle, plus qu'elle ne pensait le mériter. Elle n'avait rien d'autre qu'une âme tourmentée et un corps abimé à lui offrir en retour. Elle avait peur qu'un jour cela ne suffise plus. Il finirait par partir, se répétait-elle souvent, au coeur de la nuit, quand les hormones et les soucis avaient raison de son optimisme.

Pour le moment, elle s'autorisait malgré tout quelques jours à dilapider la fortune de son futur mari dans les boutiques new-yorkaises. Bien qu'il n'ait visiblement pas besoin d'elle pour ça puisqu'il avait lui-même dépensé une très belle somme chez Tiffany pour lui offrir la bague qu'elle portait à la main gauche. Elle n'arrêtait pas de la regarder. D'une part parce qu'elle était extraordinairement étincelante et que cela attirait inévitablement le regard, et d'autre part parce que cela rendait la perspective de leur futur mariage bien plus réelle. Pourtant, malgré la bague et malgré sa vision, elle avait encore du mal à y croire.

Ils se comportaient comme de vrais fiancés et il leur arrivait même de discuter de destination de lune de miel, mais elle n'arrivait pas à se laisser aller complètement. Est-ce qu'ils se comportaient ainsi uniquement à cause de sa vision ? Elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'à force de faire semblant, ils finiraient par se retrouver devant l'autel sans jamais l'avoir réellement voulu, et sa vision se réaliserait, sans autre raison que sa simple existence. Elle passait parfois de longues heures à retourner cette situation dans tous les sens, jusqu'à s'en faire des noeuds au cerveau.

Pour l'heure, le jeune couple remontait le long de Central Park après un repas délicieux. C'était son endroit préféré de la ville, pour l'instant. Elle avait beaucoup aimé les boutiques de la 5th avenue, évidement, et Time Square, mais Central Park avait quelque chose de surprenant, et de reposant. Ici, au coeur du parc, on entendait plus l'agitation de la ville autour, alors même qu'on en apercevait encore le sommet des buildings. Même la partie moldue du parc était magique.

"J'adore cet endroit, répondit-elle en se blottissant contre Ignacio qui venait de passer un bras autours de ses épaules. C'est paisible. J'ai hâte de le voir de jour demain !"

Ils avaient la chance de passer la nuit au coeur du Central Park magique. Sous un pont en pierre qui enjambait une piste cyclable se trouvait une petite porte en bois, visible seulement des sorciers, qui menait au à la partie sorcière du parc. Un espace de verdure somptueux qui abritait des espèces botaniques magiques du monde entier.

Ils passèrent la porte et s'engouffrèrent dans une petite rue, déserte. Il existait d'autres quartiers sorciers bien plus animés, mais Ignacio avait préféré un petit hôtel au calme, ce qui convenait parfaitement à Joséphine. Il faisait sombre, et elle le suivit dans des allées bordées d'arbres, de plus en plus étroites. Ils passèrent devant un homme, adossé contre un tronc, une capuche rabattue sur la moitié du visage, et Joséphine fut flattée de le sentir relever la tête sur leur passage. Il la détailla brièvement de haut en bas, avant de reprendre sa posture initiale. Elle manquait de confiance en elle en ce moment, et elle était preneuse de la moindre validation extérieure, quand bien même celle-ci provenait d'un sombre inconnu.

Ils n'avaient dépassé l'homme que de quelques mètres quand Joséphine s'arrêta brusquement au milieu du chemin. Ses yeux restaient fixés droits devant elle, perdus dans le vague. Elle s'immobilisa à peine quelques secondes avant de revenir à elle, le regard encore hanté par la vision qu'elle venait d'avoir.


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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeJeu 9 Mar 2023 - 12:56
« Demain, promit Ignacio en déposant un baiser dans les cheveux de Joséphine. On aura le temps de se balader dans Central Park et on pourra même aller faire un tour au MoMA si tu veux, c'est juste à côté... »

Les galeries sorcières du célèbre musée valaient largement le détour. On y accédait par un petit escalier invisible pour les moldus qui débouchait sur un immense hall dont l'agencement changeait au gré des expositions. C'était l'un des endroits les plus célèbres de New-York et Ignacio était impatient d'y retourner après toutes ces années passées en Angleterre.

Guidant Joséphine à travers les allées sombres qui menaient jusqu'à leur hôtel, Ignacio glissa un regard vers elle. Il avait l'impression que ce voyage lui faisait du bien. Elle paraissait plus enjouée et le voile de tristesse qui s'était installé dans son regard semblait de moins en moins opaque. Ignacio se doutait qu'elle souffrait de son inactivité en Angleterre. Elle ne travaillait plus depuis plusieurs moins maintenant et cela lui pesait moralement. Elle compensait comme elle le pouvait - en passant des heures à la salle de sport notamment - mais cela ne suffisait pas. Face à cela et à la souffrance qu’elle avait manifestée suite à son accouchement, Ignacio se sentait un peu impuissant. Il ne savait pas comment lui venir en aide et s’attachait donc surtout à lui changer les idées.

Ce voyage aux Etats-Unis s’inscrivait justement dans cette volonté et Ignacio était soulagé d’en constater les effets positifs sur Joséphine. Depuis qu’ils avaient décidé d’emménager ensemble, les choses allaient beaucoup mieux entre eux. Ils agissaient de manière beaucoup plus naturelle et avaient arrêté de redouter sans cesse le moment de leur mariage. Ils en parlaient davantage sans toutefois avoir commencé les préparatifs de manière tangible.

Plongé dans ses pensées, Ignacio ne remarqua pas l’homme, adossé contre un tronc, qui les dévisagea longuement lorsqu’ils passèrent devant lui. Central Park n’était pas un endroit mal fréquenté en soit et, même s’il y avait parfois des agressions la nuit, Ignacio ne s’y était jamais senti particulièrement en danger. Aussi, cette idée ne lui effleura pas l’esprit. En revanche, lorsque Joséphine se figea brusquement, il marqua un temps d’arrêt baissa les yeux vers elle.

Elle avait le regard flou, les traits froissés dans une expression hagarde.

« Jo ? » l’appela-t-il. Il passa devant elle et posa ses mains sur ses épaules. Elle sembla revenir à elle aussi brusquement qu’elle avait quitté cette réalité et il fronça les sourcils. « Ça va ? T’as vu quelque chose ? »


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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeJeu 9 Mar 2023 - 19:07
Le visage de Joséphine, faiblement éclairé par la lune et la lumière des réverbères, avait blêmit. Elle avait le souffle court d’avoir retenu sa respiration le temps de sa vision, et le cœur battant. La peur qu’elle avait ressenti ces dernières secondes se dissipait doucement mais habitait encore ses grands yeux troublés.

"Continue de marcher," souffla-t-elle à son compagnon.

Elle glissa son bras sous le sien et l'entraîna un peu plus loin. Elle aurait voulu mettre le plus de distance possible entre eux et cet homme qu’ils avaient dépassé un instant plus tôt, mais Joséphine attendit seulement d’avoir parcouru quelques dizaines de mètres avant d’inviter Ignacio à se pencher vers elle.

"L’homme qu’on a dépassé, commença-t-elle dans un murmure. Ne te retourne pas, ajouta-t-elle, persuadée que l’homme les observait, au loin. Elle sentait son regard dans leurs dos. Il… "

Elle ne savait pas exactement ce qu’elle pouvait dire à Ignacio. La vision s’était déroulée très vite et, si elle était certaine de ce qu’elle avait vu, elle ne voulait pas inquiéter son compagnon plus que nécessaire. Elle voulait encore croire qu’il y avait une explication logique à cette scène terrifiante, même si elle n’en trouvait aucune pour le moment. Une partie d’elle avait terriblement besoin de partager ce qu’elle avait vu, pour être rassurée, et l’autre craignait la réaction de son fiancé s’il tirait les mêmes conclusions qu’elle. Elle savait ce qu’il faisait, pour gagner sa vie, et elle avait fréquenté le monde dans lequel il évoluait. C’était un monde d’hommes violents. Un monde qui, visiblement, les avait rattrapés jusqu’ici.

"Je l’ai vu, il me…"

Il avait ses mains autour de sa gorge, et il la serrait si fort qu’elle avait presque ressenti le manque d’oxygène. Elle avait vu ses ongles griffer le visage de son agresseur alors qu’elle tentait désespérément de se libérer de son emprise.

"On se battait, je crois, et…"

Cet homme allait les agresser, elle ne voyait pas d’autres explications possibles. Et il allait le faire ce soir, peut-être dans les prochaines minutes. Elle le savait parce qu’elle portait la même veste et les mêmes bijoux dans sa vision que ceux qu’elle portait actuellement. Elle avait beau avoir l’habitude des visions, et avoir toujours été témoin de leur réalisation, elle avait du mal à réaliser que ce qu’elle avait vu allait se produire. C’était pourtant imminent, elle le sentait. Poussée par l’urgence, elle raffermit un peu sa prise sur le bras d’Ignacio, à la fois pour se rassurer et pour l’empêcher de faire quoi que ce soit d’irréfléchi.

"Ça se passait ce soir."


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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeVen 10 Mar 2023 - 11:44
Ignacio avait déjà assisté à des scènes similaires où, brusquement, Joséphine se figeait et ne répondait plus à aucune sollicitation. Elle rejoignait un monde de songes auquel elle était la seule à avoir accès et ne laissait dans leur réalité que son empreinte corporelle. Lorsqu’elle revenait à elle, elle semblait toujours un peu hébétée et cela durait parfois quelques secondes, parfois quelques minutes, le temps qu’elle intègre sa vision.

Mais ce n’était pas l’égarement qu’Ignacio lisait sur le visage de Joséphine alors qu’elle l’entraînait à sa suite. C’était de la peur.

Lorsqu’elle mentionna, dans un murmure, l’homme qu’ils avaient dépassé quelques secondes auparavant, Ignacio dut se faire violence pour l’écouter et ne pas se retourner. Il se souvenait de cette silhouette encapuchonnée et adossée à un arbre. Un homme, songea-t-il, mais il n’avait pas vu son visage, ni aucun signe distinctif chez lui.

Aussi, lorsque Joséphine lui confia, en quelques mots, le contenu de sa vision, il se figea imperceptiblement et resserra son étreinte autour d’elle. Parce qu’il sentait qu’elle ne lui disait pas tout, qu’un silence pesait à la fin de chacune de ses phrases, il la pressa d’une question :

« Qu’est-ce que tu as vu exactement ? Et où ? » chuchota-t-il en continuant à avancer. Sa main libre se glissa dans la poche de sa veste et ses doigts se refermèrent autour de sa baguette magique. Une autre question lui vint mais Joséphine y répondit avant même qu’il n’ait le temps de la poser.

Cela se passait ce soir.

Un sentiment d’urgence déferla en lui, lui serra le ventre et mit tous ses sens en alerte. Cela ne pouvait pas être une coïncidence, songea-t-il fugacement, pas alors qu’il revenait à New-York pour la première fois depuis le meurtre de Joe. La probabilité pour que l’homme dont parlait Joséphine ne soit qu’un petit voleur qui aurait voulu lui arracher son sac à main était si faible et pourtant, effleura l’esprit d’Ignacio.  

« Est-ce que tu as vu à quoi il ressemblait ? Est-ce que tu peux me le décrire ? » lui demanda-t-il à voix basse.


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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeVen 10 Mar 2023 - 17:29
"Je n’ai pas bien vu, mentit-elle. Mais j’étais à terre et on était en train de se battre. Joséphine ne pouvait pas se résoudre à avouer qu’elle avait vu cet homme l’étrangler, persuadée qu’Ignacio ferait immédiatement demi-tour pour aller lui régler son compte. Dans une allée, un peu comme celle-ci, reprit-elle. Mais il faisait sombre, je ne suis pas sûre..."

Tout s’était passé très vite, elle n’était plus certaine des détails. Pourtant elle se souvenait parfaitement du poids de son agresseur penché sur elle, de ses mains refermées autour de son cou, et de son visage déformé par la rage et la douleur. La vision n’avait duré que quelques secondes mais elle avait eu le temps de mémoriser les traits de cet inconnu, dont elle gardait un souvenir terrifiant.

Ce n’est que lorsqu’Ignacio lui demanda de lui décrire l’individu qu’elle envisagea, pour la première fois, qu’il ne soit peut-être pas si inconnu que ça. Ils se trouvaient dans le quartier magique de New-York et elle savait que son compagnon avait un passé trouble ici. L’idée que cet homme puisse en vouloir personnellement à Ignacio s’insinua dans son esprit et lui noua l’estomac. Elle était d’autant plus inquiète qu’elle n’avait pas vu son fiancé dans sa vision. Et elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander pourquoi. Pourquoi n’intervenait-il pas alors qu’elle se faisait étrangler par ce sale type ? Les hypothèses qui lui traversaient l’esprit ne lui plaisaient pas du tout.

La peur diffuse provoquée par sa vision se changeait doucement en véritable panique et son cœur commençait à battre de plus en plus vite. Elle dut se concentrer pour convoquer un souvenir aussi précis que possible de son futur agresseur.

"Il portait toujours sa capuche, mais je crois qu’il avait les cheveux courts, et…Il était mal rasé, blanc, énuméra-t-elle en essayant de se remémorer un maximum de détails. Et ses yeux ! ajouta-t-elle précipitamment, enfin certaine de tenir un élément distinctif. Ses deux yeux, ils n’étaient pas de la même couleur. Il avait les yeux… *vairons*. Joséphine fronça les sourcils en essayant de se rappeler du terme anglais, qu’elle n’avait peut-être même jamais connu. La panique ne l’aidait pas vraiment à trouver ses mots. Enfin, un bleu et un marron."

Elle scruta le visage d’Ignacio, inquiète de savoir si ce portrait lui rappelait quelqu’un. Et si ce quelqu’un en avait après lui.


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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeVen 10 Mar 2023 - 21:46
Un jour, Ignacio avait confié à Joséphine les raisons de son départ des Etats-Unis. Une nuit – avant la grossesse de Joséphine, avant la vision, avant leur couple – alors qu’ils partageaient un moment de complicité entre les draps froissés de son lit, il s’était ouvert sur les évènements qui l’avaient poussé à rejoindre l’Angleterre. Il avait mentionné les tensions, l’attaque, la mort d’Erin mais il n’avait rien dit de son brûlant besoin de vengeance et de réparation. Il ne lui avait pas confié le meurtre de Joe, ni la longue descente aux enfers de son meilleur ami, qui ne s’était jamais vraiment remis du décès soudain de sa fille. Cette fenêtre sur son passé s’était refermée et Ignacio – trop habitué à taire cette sordide histoire – n’avait jamais abordé le sujet à nouveau.

En revanche – et malgré tous les efforts qu’il avait déployé – il n’avait rien oublié de cette nuit-là, ni des jours qui avaient suivi. Il se souvenait parfaitement de cette soirée chez Nick et Hayley, où rien n’aurait pu laisser présager un quelconque drame. Le mois de décembre était déjà bien entamé et les enfants s’affairaient à écrire leur liste au Père-Noël. Caleb – qui, à l’époque, avait sept ans – traçait ses lettres avec une concentration accrue. Erin – alors âgée de cinq ans – s’était perchée sur les genoux de son parrain qui inscrivait sous son regard attentif toutes les références des jeux colorées qu’elle désirait tant. Elle pointait son petit doigt sur le magazine ouvert face à eux et répétait « Et ça ! » « Et ça aussi ! ». Elle ordonnait et Ignacio écrivait consciencieusement, un bras passé autour d’elle pour la maintenir correctement assise. Lorsque Nick l’avait appelé en cuisine, Ignacio avait déposé Erin sur la chaise et l’avait embrassé dans les cheveux. Elle lui avait dit, en le regardant avec ses grands yeux : « Est-ce que le père-Noël il passera chez toi aussi comme la dernière fois ? » et Ignacio avait gentiment pincé sa joue rebondie. « Seulement si tu es sage, crevette. » Il avait quitté sa bouille souriante pour le visage froissé de Nick. Il était inquiet ; Alexander avait cherché à le joindre et lui avait laissé un message difficilement déchiffrable. Au moment où Ignacio s’apprêtait à l’écouter, la porte de la maison avait été défoncée dans un bruit sinistre. La suite était allée très vite ; Nick et Ignacio s’était jetée sur leurs baguettes, Hayley avait crié, Caleb s’était caché sous la table. Il y avait eu un échange de sort ; Ignacio s’était acharné sur l’un de ses adversaires jusqu’à ce qu’un maléfice l’atteigne en pleine poitrine. Son bras s’était figé lorsqu’un hurlement avait déchiré l’atmosphère. Son cœur était descendu dans son estomac, sa tête s’était tournée vers la gauche et il avait découvert Erin, étendue par terre, le ventre maculé par un liquide sombre. Nick s’était précipité vers elle. Elle était morte dans la minute.

Ignacio vivait avec ces fantômes, avec ces souvenirs si vifs de cet évènement qui remontait désormais à plusieurs années. Il n’en disait rien mais n’oubliait pas.

Sauf qu’on ne l’oubliait pas non plus.

Lorsque Joséphine mentionna un homme aux yeux vairons, le sang d’Ignacio se glaça. Ses doigts se crispèrent contre le manche de sa baguette magique et son cœur rata un battement.

Quand Joe avait décidé de mener cette attaque chez Nick, il était venu accompagné de deux autres personnes : Jayden, qu’Ignacio avait tué lors de leur affrontement et Evan. Evan était une raclure, une petite frappe qui avait tellement d’ambition que ses dents ne faisaient pas que rayer le parquet ; elles le creusaient. Il avait un tempérament explosif et colérique, imposait ses ordres et ses désirs en comptant sur sa position pour se faire obéir. Il n’avait bien que ça pour lui ; il ne dégageait aucun charisme, aucun charme particulier. Des cheveux blonds filasses, pas suffisamment nombreux pour cacher sa calvitie. Une mâchoire tordue. Le seul élément pas trop disgracieux de son physique résidait dans la couleur de ses yeux : l’un était bleu et l’autre était marron.

Le maigre espoir que cette vision soit le fruit d’une coïncidence s’envola et Ignacio resserra sa prise autour de Joséphine. Son premier élan fut de les faire transplaner, comme pour conjurer ce futur. S’ils partaient loin maintenant, peut-être que… Mais sa concentration ne lui permit pas de se projeter dans la destination qu’il visualisait. Quelque chose le bloquait, empêchait son départ, comme une sensation désagréable qui le pinçait au niveau de l’estomac. Ignacio jura.

« On ne peut pas transplaner, annonça-t-il d’une voix blanche. Il doit y avoir un sort qui entoure cette zone… » Il baissa les yeux vers Joséphine. « Ce type que tu as vu… Je crois que je le connais. » Comme le temps lui manquait, il se contenta de saisir sa main dans la sienne. « Ecoute, on va essayer de sortir d’ici, de trouver un endroit où transplaner, d’accord ? » Derrière eux, il entendait les pas d’un homme qui se rapprochait. Il annonça, toujours dans un murmure. « Je vais me retourner, essayer de nous débarrasser du type qui nous suit et ensuite, on court jusqu’à la forêt. »

Une poignée de secondes passa, pendant laquelle Ignacio raffermit sa prise sur sa baguette magique. Il prit une profonde inspiration.

Et se retourna.

Il parvint à dévier un sort qui fusa vers eux et riposta immédiatement. Son maléfice n’atteignit pas sa cible où il l’aurait voulu mais suffit à déstabiliser suffisamment l’homme, qui ne s’attendait visiblement pas à une attaque aussi soudaine. Il tomba à la renverse, les poignés entravés par une corde.

Sans attendre, Ignacio entraîna Joséphine à sa suite. La « forêt » n’en était pas réellement une ; il s’agissait plutôt d’arbres qui avaient été artificiellement plantés mais qui leur offraient une protection supplémentaire.

Contre l’épais tronc d’un arbre, Ignacio encouragea Joséphine à se baisser. Un bruit dans leur dos le poussa à poser doucement son doigt contre ses lèvres, comme pour l’enjoindre au silence.


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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeSam 11 Mar 2023 - 8:48
L'expression sur le visage d'Ignacio quand elle lui décrivit l'individu qui allait les agresser confirma les craintes de Joséphine. Cet homme était une ancienne connaissance, et visiblement une connaissance qui ne leur voulait pas que du bien. Elle ne savait pas qui il était, ni comment il connaissait Ignacio, mais il était assez évident qu'il devait s'agir d'un ancien rival. Les guerres de gangs, les affrontement entre mafieux, elle en avait été témoin toute sa vie d'adulte, et elle savait que ce n'était jamais vraiment terminé. Pas tant qu'il y avait encore un homme debout. On ne se débarrassait jamais d'un passé comme ça. Elle-même n'avait fait que graviter autours de ce milieu criminel et pourtant elle y était rappelée sans cesse.

Habitée par un terrible pressentiment, Joséphine laissa échapper un soupir découragé quand Ignacio annonça d'une voix blanche qu'ils ne pouvaient pas transplaner. Evidement que non. Ils ne pouvaient pas fuir. Et ils ne fuiraient pas, elle l'avait vu. C'était peut-être le pire, avec les visions. Savoir qu'elles se réaliseraient, d'une façon ou d'une autre, inévitablement. Bien sûr, elle allait tout faire pour retarder cette échéance, avec l'espoir ridicule d'y échapper. Elle écouterait le plan d'Ignacio, elle se laisserait même convaincre qu'ils pouvaient y arriver, mais au fond elle savait très bien que c'était inutile. Ils allaient échouer, elle l'avait vu.

Abattue et impuissante, elle se contenta de hocher la tête quand son compagnon expliqua qu'ils devaient s'éloigner d'ici, et trouver un endroit où il serait possible de transplaner. Ça ne fonctionnerait pas. Elle le sentait, et elle le savait, mais que pouvait-elle dire ? Ils ne pouvaient pas attendre sagement que cet homme vienne les agresser. C'était humain, de vouloir se protéger. C'était l'instinct le plus primaire que de vouloir échapper au danger. Mais il n'y avait plus rien de naturel ou d'instinctif quand on savait déjà qu'on ne s'échapperait pas.

Joséphine était terrifiée par ce ce qu'elle avait vu, et ce qui allait inévitablement arriver, mais elle l'était encore plus par ce qu'elle n'avait pas vu. Ignacio n'était pas dans sa vision, et elle n'arrivait pas à trouver une raison acceptable à cette absence, pas alors qu'il se tenait juste à côté d'elle à cet instant. Pourquoi n'était-il plus à coté d'elle au moment de la vision? Elle tressaillit en entendant des pas se rapprocher derrière eux et se figea, le souffle court. Ignacio voulait se retourner pour les débarrasser de l'homme qui approchait.

"Non, souffla-t-elle dans un murmure désespéré. C'est trop dangereux..."

Mais le temps leur manquait et son compagnon mit son plan à exécution. Il se retourna et para aussitôt un sort qui fusait dans leur direction, avant d'en lancer un à son tour. L'homme était touché et Joséphine le vit tomber au sol avant d'être entrainée par Ignacio en direction des arbres plantés au bord du chemin. Ils s'enfoncèrent autant que possible dans le bosquet, et s'accroupirent derrière un tronc d'arbre. Des bruits de branches qui craquent, dans leur dos, leur apprirent que l'homme s'était relevé, et qu'il les cherchait. Joséphine s'efforça de calmer sa respiration quand Ignacio l'invita au silence en posant un doigt sur ses lèvres.

Elle sortit sa propre baguette de la poche de sa veste et, de son autre main, attrapa le poignet de son fiancé. Elle avait la désagréable sensation qu'il s'apprêtait à aller au devant du danger, et elle n'avait aucune intention de le laisser faire. Elle ne pouvait rien lui dire sans risquer d'être entendu mais elle s'accrocha fermement à lui, et lui jeta un regard suppliant qui semblait vouloir dire "reste".

Un sortilège fusa, quelques mètres à leur droite, et elle retint son souffle. L'homme était en train de ratisser la forêt et il ne tarderait pas à les trouver.


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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeSam 11 Mar 2023 - 22:47
Accroupi derrière un arbre, Ignacio retenait son souffle. Comme l'obscurité entravait sa vision, il tendit l'oreille pour repérer le chemin qu'avait pris leur agresseur. Il n'avait pas pu les voir bifurquer dans le bosquet mais il était sûrement parvenu à cette conclusion en constatant qu'ils s'étaient volatilisés de la large allée qu'ils arpentaient. Il était à une vingtaine de mètres sur leur gauche, estima Ignacio, ce qui ne leur accordait qu'une courte longueur d'avance. Peut-être que s'il parvenait à le prendre par surprise, à le contourner pour l'attaquer alors qu'il lui tournait le dos...

La main que Joséphine posa sur son poignet fit s'envoler son esquisse de stratagème et le regard qu'elle lui lança lui retourna l'estomac. Elle était terrifiée, cela se lisait sans mal sur son visage et dans ses grands yeux bruns. Et cette peur n’était pas seulement liée à la situation présente mais également à cette vision du futur qu’Ignacio rejetait de toutes ses forces. Pourtant, une part de lui savait. Il se souvenait des longues conversations qu’il avait eues avec Joséphine au sujet du caractère irrémédiable des visions. Rien ne pouvait changer le futur, lui avait-elle dit un soir, bien avant qu’une vision ne les lie jusqu’au mariage. Ignacio savait. Et pourtant, il refusait cette éventualité, il la niait parfaitement. Il imaginait Joséphine se débattre contre l’homme qu’il pensait être Evan et il se sentait envahi par un immense sentiment de révolte qui l’empêchait d’accepter ce sort. Ce n’était pas possible.

Ce n’était pas possible.

Et Ignacio savait qu’il se démènerait pour que la vision de Joséphine ne se réalise pas, quitte à faire mentir toute la science produite autour des dons de voyance.

Il serra doucement la main de Joséphine dans la sienne, au moment où une voix inconnue s’éleva un peu plus loin :

« Tu les vois ?
-Nan, répondit celui qu’Ignacio put définitivement identifier comme Evan, mais ils peuvent pas aller bien loin. » Un rire grinçant ponctua son commentaire.

L’esprit d’Ignacio fonctionnait à toute vitesse. Ils étaient deux – peut-être davantage – ce qui annulait toute tentative d’affrontement. Ignacio était un bon duelliste, rompu aux affrontements mafieux, mais ce n’était pas le cas de Joséphine. Il ne pouvait pas se lancer dans un combat avec elle ; il ne pouvait pas la laisser seule avec le risque qu’elle se retrouve aux prises avec un autre adversaire.

Ce qui ne lui laissait pas beaucoup d’options.

« On va contourner l’allée, murmura Ignacio en se penchant vers Joséphine. On continue sur la droite, jusqu’à rejoindre le passage, d’accord ? » Il captura un bref instant son regard. « Tout va bien se passer, d’accord ? Suis-moi. »

Sans un bruit, ils se mirent en mouvement. Ils avançaient lentement pour faire le moins de bruit possible et penchés vers l’avant pour ne pas se faire repérer. Ils avaient peut-être une cinquantaine de mètres à parcourir pour revenir sur leurs pas. C’était faisable.

Un sort fusa à leur gauche et se perdit dans le bosquet, l’éclairant brièvement au passage.

« Walker ? Wal-ker, on sait que t’es là, lança Evan. Arrête de faire ta tapette maintenant. »

Les muscles d’Ignacio se raidirent mais il poursuivit son avancée. Un craquement attira son attention et…
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeSam 11 Mar 2023 - 22:47
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'Dé à 3 faces' : 3
Joséphine Walker
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeDim 12 Mar 2023 - 8:47
Le sang de Joséphine se glaça alors que deux voix masculines se répondaient entre les arbres. Ils étaient plusieurs. La situation ressemblait de plus ne plus à un piège. Un piège dans lequel ils étaient tombés malgré sa vision, qui ne leur avait été d'aucune utilité. Dans les moments comme celui-ci, elle détestait ce prétendu "don" qui se rapprochait davantage d'une malédiction. A quoi bon prédire l'avenir, si on ne pouvait rien faire pour y échapper ? Elle détestait ce sentiment d'impuissance, d'injustice et de désespoir. Elle l'avait déjà ressenti trop de fois, et elle n'en pouvait plus de perdre contre le destin, inévitablement.

Ignacio paraissait déterminé à échapper à leur sort, et elle se laissa convaincre qu'ils avaient une chance, même si au fond elle savait que c'était faux. Elle devait y croire, pour avoir au moins la force d'essayé. Ils allaient perdre, de toute façon, mais autant perdre en ayant joué une belle partie. Elle tenta en vain d'effacer la résignation et la peur de son visage, et hocha silencieusement la tête quand son compagnon lui assura que tout allait bien se passer.

Avant de se mettre en route, Joséphine défit la fermeture éclair de ses bottines et, prenant appui sur Ignacio pour ne pas perdre l'équilibre, retira ses chaussures. Ils étaient peut-être au pays d'Hollywood mais elle n'était pas un de ces héroïnes de film capable de traverse un monde post-apocalyptique sur des talons aiguilles, sans jamais tomber. S'ils devaient courir, elle préférait que ce ne soit pas sur des talons de dix centimètres, qui risquaient en plus de la faire repérer à cause du bruit.

Désormais plus petite d'une bonne dizaines de centimètres, la jeune femme n'avait qu'à se pencher très légèrement pour se baisser à la même hauteur qu'Ignacio alors qu'ils avançaient prudemment entre les arbres. A regret, elle abandonna la main de son compagnon pour plutôt s'armer de sa baguette. Joséphine n'était pas une excellente duelliste, ni même une sorcière très puissante. C'était comme si tout son pouvoir magique passait dans ses visions. Mais au cours de sa carrière, elle avait appris quelques sorts utiles pour se débarrasser des clients qui dépassaient les bornes, et elle était prête à se battre s'il le fallait. De toute façon, elle n'aurait pas le choix.

Elle sursauta quand un sort fusa sur leur gauche, alors que la voix qu'elle associait à l'homme de la vision invitait Ignacio à se montrer. Joséphine guettait avec appréhension les réactions de son compagnon, craignant qu'il ne cède à la tentation d'affronter cet ancien rival, et ne se mette plus en danger qu'ils ne l'étaient déjà.

Un craquement, quelques mètres devant eux, les fit s'arrêter et Joséphine retint son souffle en essayant de distinguer ce qui l'avait provoqué. Une silhouette se tenait devant eux et... leur tournait le dos. Elle souffla doucement et interrogea Ignacio du regard. Celui-ci avait levé sa baguette, mais semblait vouloir s'approcher davantage de la silhouette avant de tenter une attaque. Joséphine regarda autour d'eux pour vérifier que personne ne les avait repérés, et suivit son compagnon qui avançait doucement vers l'inconnu.

Ils ne se tenaient plus qu'à quelques pas de l'homme, et un sort informulé s'échappa de la baguette d'Ignacio.

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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeDim 12 Mar 2023 - 8:47
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Ignacio Walker
Ignacio WalkerPropriétaire d'un haras
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeLun 13 Mar 2023 - 17:31
Ignacio lança son sort au moment où une branche craqua sous son pied, attirant l’attention de l’homme qui leur faisait dos. Il se retourna juste à temps pour parer le maléfice mais fut suffisamment déstabilisé pour ne pas riposter immédiatement. Il ouvrit la bouche – sûrement pour donner l’alerte – mais fut frappé par un nouveau maléfice avant d’avoir pu émettre le moindre son. Il écarquilla les yeux, la langue bloquée contre le palais, avant de s’effondrer contre Ignacio qui avait profité de cette poignée de secondes pour prendre l’avantage et l’immobiliser. Il l’accompagna au sol pour éviter que le bruit de sa chute n’attire ses compagnons et brisa la baguette qu’il lui arracha des mains.

Ignacio était entraîné, méthodique. Son parcours au sein de la mafia l’avait déjà conduit à se retrouver dans des situations similaires, où sa survie avait été intrinsèquement liée à sa capacité à garder son sang-froid. Il avait passé les dernières années à traquer les ennemis des Veilleurs, les espionner, les éliminer. Il savait se montrer froid, réfléchi, distant. Il savait prendre le recul nécessaire pour analyser une situation, élaborer un plan, le mettre à exécution avec un détachement presque salvateur. Il savait séparer l’action de ses émotions.

Mais agenouillé auprès de l’homme dont le corps s’était rigidifié sous l’effet du sortilège qu’il avait reçu, Ignacio sentit une terreur sourde lui nouer l’estomac. C’était une chose de prendre un risque pour lui.

En revanche, l’idée de faire courir le même danger à Joséphine lui était tout simplement insupportable.

Il ne connaissait pas l’homme étendu au sol. Il paraissait assez jeune – la vingtaine peut-être. Une recrue idéale pour une mission comme celle-ci : les plus jeunes, qui cherchaient toujours à faire leurs preuves, ne rechignaient jamais devant le danger. Ignacio n’avait aucune idée des consignes qu’il avait pu recevoir ; le tuer sur place ? Le faire captif ? Le livrer à Evan ?

« On continue. » murmura-t-il à Joséphine en lui indiquant la direction du menton.

Le passage se trouvait un peu plus loin et, s’ils pouvaient avancer à couvert pour le moment, il faudrait nécessaire qu’ils s’engagent sur l’allée pour rejoindre le monde moldu. De là, ils pourraient sûrement transplaner, songea-t-il fugacement en reprenant leur trajet, penché vers l’avant.

Leur progression fut à nouveau stoppée par un maléfice, qui fusa entre les arbres et heurta violemment un tronc à quelques mètres d’eux. Ignacio tira Joséphine vers l’arrière, alors des éclats de bois volaient sous le choc.

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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeLun 13 Mar 2023 - 17:31
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'Dé à 3 faces' : 2
Joséphine Walker
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeDim 19 Mar 2023 - 9:28
Joséphine était forcée d'admirer l'efficacité et le calme avec lesquels son compagnon agissait. Alors qu'elle demeura figée de terreur quand l'homme devant eux se retourna, prêt à donner l'alerte, Ignacio l'immobilisa d'un sortilège et le rattrapa avant qu'il ne tombe au sol, pour accompagner sa chute et en étouffer le bruit. Il se comportait de façon méthodique, entrainée. Pour la première fois elle songea que ce qu'ils étaient en train de vivre était presque routinier pour lui et l'observa avec un regard nouveau, où se disputait la peur et l'admiration.

L'aisance d'Ignacio ne pouvait que la renvoyer à sa propre inexpérience de ce genre d'affrontements. Oh, elle n'avait pas été épargnée par la violence. Elle avait travaillé pour des mafieux, et elle avait souvent été témoin de règlements de comptes. Elle avait-même parfois aidé, à hauteur de ses compétences. Elle avait attiré des hommes dans des endroits calmes pour les déshabiller et leur faire boire un verre ou deux, avant de le livrer à la merci de ses patrons. Elle avait été plus souvent témoin que victime de la violence des hommes, même si sa dernière rencontre avec les hommes de Roy Calder était encore gravée dans son corps. Et jamais elle n'avait été en position de riposter. Elle n'avait jamais eu d'autres choix que de se laisser faire, incapable de se défendre.

Cette fois-ci, elle devait faire mieux. Elle ne pouvait pas laisser Ignacio se débrouiller du mieux qu'il pouvait pour les protéger tous les deux, elle allait devoir assurer sa part aussi. Elle raffermit sa prise sur sa baguette et hocha la tête quand Ignacio annonça qu'ils reprenaient leur progression. Elle avait à peine fait quelques pas qu'un sortilège fusa juste devant eux et qu'elle se sentit tirée en arrière par Ignacio. Le maléfice frappa un tronc d'arbre sous leur yeux en projetant des éclats d'écorces. Joséphine leva un bras pour se protéger le visage mais sentit les morceaux de bois lui érafler la main et le cou. Elle laissa échapper un faible gémissement quand un morceau d'écorce lui entailla la cuisse, juste au dessus du genoux, filant son collant neuf au passage.

"C'est rien, souffla-t-elle à Ignacio après avoir baissé les yeux et constaté qu'un maigre filet de sang s'écoulait d'une plaie qui n'avait pas l'air très profonde. Ça va."

Le sortilège les avait forcés à s'arrêter et son auteur en avait profité pour avancer dans leur direction. Un homme se tenait face à eux et, sans leur laisser le temps de s'échapper, leva sa baguette pour lancer un nouveau sort. Le coeur de Joséphine s'affola quand elle reconnut leur adversaire, dont les yeux brillaient sous la faible lumière des réverbères. Un oeil sombre et l'autre d'un bleu perçant. C'était l'homme de la vision. Elle leva sa baguette pour conjurer un bouclier.

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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeDim 19 Mar 2023 - 9:28
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'Dé à 3 faces' : 1
Ignacio Walker
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeLun 20 Mar 2023 - 14:17
Le cœur d’Ignacio rata un battement lorsque ses yeux trouvèrent la plaie ouverte sur la cuisse de Joséphine. Elle saignait et, même si la blessure semblait superficielle, Ignacio sentit un sentiment bruyant et pesant l’envahir ; une profonde culpabilité qu’il identifia sans mal et qui lui tordit l’estomac. Il releva les yeux une seconde trop tard et son regard effleura la silhouette d’Evan avant qu’il ne soit aveuglé par un trait de lumière qui fila vers eux et s’écrasa de justesse sur le bouclier qu’avait conjuré Joséphine. Ignacio jura, se redressa immédiatement pour riposter et fit pleuvoir les maléfices sur son adversaire qui dût battre légèrement en retrait derrière un arbre. Il profita de cette occasion pour tirer Joséphine vers l’arrière et s’enfoncer plus profondément entre les arbres, jusqu’à se dissimuler derrière un tronc plus épais que les autres. D’un sortilège, il plongea les alentours dans l’obscurité la plus totale.

Il tenait Joséphine contre lui, le cœur battant à toute vitesse, alors qu’il essayait d’évaluer la distance qui les séparait du passage vers le monde moldu. Une trentaine de mètres – vingt dans le bosquet et dix à découvert. Peut-être que s’il parvenait à créer une diversion…

La voix d’Evan s’éleva, un peu plus loin sur leur droite :

« Bon, Walker, il serait temps de retrouver tes couilles. C’est l’Angleterre qui t’apprend à agir comme une fillette ? »

Ignacio resta silencieux, la main refermée sur sa baguette magique. « On peut essayer de s’éloigner » chuchota-t-il à l’adresse de Joséphine. « Il ne nous voit pas, on peut prendre de l’avance… »

Ils s’éloignèrent discrètement, progressant lentement car eux-mêmes ne distinguaient pas grand-chose autour d’eux. Ignacio marchait derrière Joséphine, la main posée sur son épaule.

« Pourtant il t’en a fallu, des couilles, pour aller buter Joe, hein ? » Evan marchait à l’aveuglette ; la faible lueur de sa baguette ne lui permettait pas de voir où il mettait les pieds. « T’avais un peu plus de gueule avant, Walker. C’est quoi ? La mort de la gamine qui t’a rendu fragile comme ça ? »

Quelque chose se noua au creux de son estomac.

« Erin, c’est ça ? Sacré bordel. » Le cœur d’Ignacio cognait douloureusement contre sa poitrine. « Elle avait quoi ? Cinq ans ? » Ses doigts se crispèrent contre l’épaule de Joséphine. « Tu te demandes pas, parfois, si c’est pas toi qui l’a buté ? » Il avait un ton presque chantonnant. « On y voyait rien, là-dedans. Un sort mal dévié, tu sais… »

Ignacio s’immobilisa brusquement.

« Ce serait dommage que l’histoire se répète, quand même. T’es sûr de vouloir prendre le risque que ta petite femme finisse comme la gosse, la dernière fois ? » Il eut un rire presque cristallin. « Pas exactement comme la dernière fois, confia-t-il avec presque une touche d’humour, j’ai eu le temps de perfectionner ma technique, depuis le temps ! »

Le sang d’Ignacio ne fit qu’un tour. Il poussa Joséphine vers l’avant et se retourna brusquement en brandissant sa baguette magique vers l’endroit d’où venait la voix d’Evan. Un sort fusa avant même qu’il n’ait conscience de le penser mais fut paré au dernier moment par son adversaire.

« Enfin ! » s’exclama ce dernier. « Allez, sois un homme et on la laissera tranquillement repartir. »
« Tu m’as pris pour le dernier des cons ? » répliqua Ignacio. Il ne voyait plus Joséphine, depuis l’endroit où il se tenait. Mais s’il parvenait à occuper suffisamment Evan et à l’attirer vers lui, peut-être qu’elle pourrait à réussir à gagner le passage jusqu’au monde moldu.

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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeJeu 23 Mar 2023 - 15:49
La main d’Ignacio posée sur son épaule, Joséphine avançait prudemment dans la quasi-obscurité. Son compagnon avait éteint d’un coup de baguette tous les réverbères autours d’eux, ce qui leur permettait de se déplacer sans se faire repérer mais les obligeait à progresser lentement pour éviter les racines et autres obstacles sur leur chemin.

L’homme de la vision n’était pas très loin, et sa voix semblait parfois s’approcher et parfois s’éloigner, à mesure de ses déplacements. Il ne les avait pas encore repérés mais ce n’était probablement qu’une question de minutes. Il cherchait à faire réagir Ignacio, espérant certainement s’épargner une partie de cache-cache pour pouvoir passer à un affrontement plus direct. Joséphine sentit la main de son compagnon se crisper sur son épaule lorsque son vieil ennemi raviva le souvenir de la mort de sa filleule.

Ignacio lui avait raconté cette terrible histoire, un jour qu’ils échangeaient des confessions sur l’oreiller, et il n’en avait plus jamais parlé. Il était resté plutôt vague sur les différentes personnes impliquées mais Jospéhine ne l’avait pas questionné davantage, consciente qu’il n’aimait pas aborder le sujet. Elle voulut poser sa main sur celle de son fiancé pour lui témoigner un peu de soutient, et pour s’assurer qu’il ne réagirait pas aux provocations de son adversaire, mais elle n’en eut pas le temps.

Elle se sentit poussée en avant et fit quelques pas déséquilibrés avant de prendre le pied dans une racine et de tomber à genoux, retenant de justesse un cri de surprise. Ignacio s’était détourné du chemin qu’ils suivaient pour affronter l’homme de la vision. Le sang de Joséphine se glaça dans ses veines alors que son cœur s’affolait dans sa poitrine. Elle aurait voulu lui crier de revenir, de fuir avec elle, mais elle devait se contraindre au silence si elle voulait leur laisser une chance de s’en sortir.

Elle resta au sol mais se déplaça jusque derrière un épais tronc d’arbre contre lequel elle s’adossa le temps de reprendre ses esprits. Elle ne devinait la position d’Ignacio que grâce aux éclairs lumineux réguliers qui perçaient entre les branches, et au son de sa voix. Elle renonça à allumer sa propre baguette magique, pour ne pas se faire repérer. L’homme de la vision avait cessé ses provocations, et elle voulait croire que c'était parce qu’Ignacio le mettait en difficulté. Elle avait confiance dans les capacités de duelliste de son fiancé, mais le souvenir de sa vision alimentait sa peur. C’était elle qui allait se retrouver à la merci de cet homme aux yeux vairons, elle l’avait vue. Pourtant c’était son compagnon qui l’affrontait en duel actuellement et elle ne trouvait aucun enchainement logique entre ces deux situations. Aucun qui ne lui soit acceptable en tout cas.

Contre toute attente, ce fut le souvenir d’une autre vision qui l’empêcha de céder à la panique. Ignacio ne pouvait pas mourir. Ils devaient se marier, elle l’avait vu. La vision de leur mariage ne s’était pas encore réalisée, et elle s’y accrocha aussi fort qu’elle le pouvait pour se rassurer. Elle ignora toutes les incertitudes qui entouraient la voyance, elle oublia l’imprécision de sa vision, et elle y plaça tous ses espoirs. Il n’arrivait rien à Ignacio parce qu’ils avaient encore un avenir à réaliser ensemble.

Réconfortée par cette certitude, elle se redressa légèrement pour tenter de suivre le duel qui s’était engagé un peu plus loin. Un bruit sur sa droite la fit sursauter. Elle se retourna et aperçut une silhouette, qui se dirigeait vers l’endroit où les deux ennemis s’affrontaient. Elle se figea en voyant la silhouette s’arrêter et tourner la tête dans sa direction, mais elle ne semblait pas l’avoir vue. L’homme à qui appartenait la silhouette leva une main, comme pour faire signe à quelqu’un. Joséphine se retourna à nouveau et aperçoit une autre silhouette, à sa gauche. D’un seul mouvement, les deux hommes se remirent en marche dans la même direction. Ignacio était en train de se faire encercler.

Joséphine lutta difficilement contre une envie de hurler pour le prévenir et se força à réfléchir. Elle ne pouvait pas rester sans rien faire. Elle imaginait qu’ils devaient être plusieurs à se rapprocher ainsi, guidé par les éclairs lumineux des sortilèges. Ils seraient trop nombreux pour qu'Ignacio puisse les affronter seul.

Elle raffermit sa prise sur sa baguette, consciente qu’elle allait devoir agir très rapidement, et expira doucement pour se forcer à se calmer.

"Confundo" murmura-t-elle en braquant sa baguette sur l’homme à sa droite.

Elle ne prit pas le temps de constater que son sort avait atteint sa cible -qui se demandait désormais ce qu’elle faisait au milieu d’une forêt en pleine nuit- et pivota pour utiliser la même formule sur l’homme à sa gauche. Celui-ci avait été alerté pour la lumière du premier sortilège et s’était arrêté dans sa progression.

Et...:


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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeMar 11 Avr 2023 - 15:53
Dissimulé derrière un épais tronc d’arbre, Ignacio s’exhorta au calme et à la concentration. Evan avait cessé ses attaques verbales mais trahissait régulièrement sa présence en lançant des sorts dans sa direction, qu’il parait avec un bouclier pour éviter de les dévier – il ne voulait pas prendre le risque que Joséphine soit frappée par un sort perdu. L’avantage, c’était qu’Evan concentrait l’essentiel de ses forces sur lui et que Joséphine avait désormais la possibilité de se cacher – ou mieux, de rejoindre discrètement le passage vers le monde moldu. De là-bas, il lui suffirait de prévenir la police ; la NYPMD avait toujours été assez réactive et avait l’habitude d’agir dans ce secteur. Il fallait simplement qu’il parvienne à occuper Evan suffisamment longtemps – voire à le mettre hors d’état de nuire, s’il en avait l’occasion.

Ignacio avait confiance en ses capacités mais n’avait pas envie de se lancer dans un combat à découvert contre Evan. Tant qu’il était dissimulé dans le bosquet, il pouvait garder un œil sur les mouvements autour de lui et, ainsi, éviter de se retrouver encerclé par de potentiels renforts appelés par Evan. Mais, une fois lancé dans un combat pour sa vie… Il risquait de faire une erreur qui pourrait lui être fatale. Pendant quelques secondes, Ignacio se contenta donc de parer les sorts de son ennemi et renvoya quelques maléfices pour le mettre en difficulté. Le râle de douleur qui s’échappa des lèvres d’Evan lui indiqua qu’il avait touché sa cible. Prudent, il fit le choix de changer d’emplacement et se décala de plusieurs mètres sur la gauche, jusqu’à un buisson un peu plus feuillu que les autres qui le masquait partiellement dans l’obscurité.

Un craquement à sa droite lui fit brusquement tourner la tête vers l’origine du bruit. Des pas. Des pas feutrés mais qui, dans une forêt hivernale, faisaient inévitablement craquer les petites branches qui jonchaient le sol. Ignacio dirigea sa baguette vers l’origine du bruit, retint un juron en voyant un homme s’approcher de son ancienne cachette. Un sortilège risquerait de trahir à nouveau sa position auprès des autres hommes d’Evan qui patrouillaient dans les alentours. Alors qu’il se mettait à la recherche d’un caillou sous les couches de feuilles mortes, les pensées d’Ignacio s’envolèrent vers Joséphine. Où était-elle ? Avait-elle réussi à s’échapper jusqu’au monde moldu ? Et si Evan parvenait à la rattraper avant qu’elle soit en sécurité ? La vision… Non. Ignacio repoussa de toutes ses forces la peur lancinante qui dévorait ses entrailles et les mots de sa fiancée qui tournaient pourtant en boucle dans son esprit. « On se battait, je crois. » Non.

Ses doigts se refermèrent sur un caillou suffisamment gros et Ignacio s’empressa de le lancer. Il heurta un tronc d’arbre et roula sur quelques mètres, attirant inévitablement l’attention du sorcier qui inspectait les alentours. Ce dernier se dirigea vers l’origine du bruit, éclairant le sol avec sa baguette magique.

Il fallait agir vite, s’intima Ignacio en sortant de sa cachette et en avançant en direction de l’homme qui lui tournait le dos. Il évita de justesse une branche morte sur son chemin mais le bruit de son déplacement finit par attirer l’attention du sorcier. Lorsque ce dernier tourna la tête vers lui, Ignacio le bâillonna de sa main, posa la pointe de sa baguette sur son ventre et, d’un sortilège informulé, lui fit perdre connaissance. Il accompagna la chute pour éviter le bruit d’un corps inanimé qui tombe à terre et rebroussa chemin tout aussi rapidement, peu désireux de s’attarder ici.

Combien étaient-ils ? songea Ignacio, les entrailles rongées par l’appréhension. Evan. L’homme qui parlait avec lui, quelques minutes plus tôt. Le jeune homme qu’il avait immobilisé. Celui qui était désormais étendu au sol, vaguement masqué par un amas de feuilles mortes. Quatre ? Davantage ?

Et surtout. Où était Joséphine ?

La lumière d’un sortilège à sa gauche fut la réponse à sa dernière question. Les arbres s’illuminèrent fugacement une première fois, puis une seconde… Avant qu’une voix ne s’élève :

« Evan ! J’ai la rouquine ! »

La forêt s’éclaira d’une lumière rouge qui finit sa course contre un arbre.

Un poids tomba dans l’estomac d’Ignacio et lui fit perdre son sang-froid et sa froide détermination. Son sang ne fit qu’un tour, il se redressa brusquement et se propulsa vers l’avant, évitant de justesse une branche morte qui lui barrait la route.

« Joséphine ! » cria-t-il, perdu dans l’obscurité des alentours, incapable de se repérer parmi ces arbres qui se ressemblaient tous.

La voix de sa fiancée lui répondit et Ignacio pressa le pas, les doigts crispés sur sa baguette. Son sortilège fusa dès qu’il se retrouva face à l’homme qui menaçait Joséphine. Il le rata de quelques centimètres et un combat s’engagea, éclairant le bosquet de lumières multicolores. Un sort lui entailla le bras, rendant ses mouvements moins fluides et…

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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeDim 16 Avr 2023 - 8:19
"Evan, j’ai la rouquine ! "

Le sang de Joséphine se glaça dans ses veines. La peur qu’elle avait essayé de repousser à coups de pensées rassurantes la saisit aux entrailles. Elle fit malgré elle un pas en arrière dans l’espoir ridicule de s’éloigner un peu de son adversaire. Ce dernier pointa sa baguette sur elle et marmonna un sortilège qu’elle évita de justesse en se penchant sur le côté. Le sort s’écrasa sur un tronc à sa droite en projetant des éclats d’écorce. Elle brandit sa propre baguette devant elle, terriblement consciente qu’elle n’avait aucune chance en duel contre son opposant, certainement surentrainé.

L’appel d’Ignacio, qui semblait n’être plus qu’à quelques mètres d’elle, lui redonna un peu de courage et elle parvint à parer un second sortilège de son assaillant en conjurant un bouclier.

"Par ici !" appela-t-elle pour le guider au son de sa voix, sentant qu'elle aurait rapidement besoin de renforts.
Par ici ! répéta son adversaire en singeant une voix féminine grotesque. Le chevalier servant à la rescousse… " ajouta-t-il en se rapprochant de Joséphine avec un sourire menaçant.

Il aurait pu attaquer à nouveau, mais il n’en fit rien. Il guettait les bruits de course autours d’eux pour repérer Ignacio. C’était lui qui l’intéressait, comprit-elle. Elle n’avait aucune valeur à ses yeux, tout au mieux lui servait-elle d'appât. Elle voulu profiter de cet instant pour l’attaquer mais elle eut à peine le temps de lever le bras qu’il la désarma d’un sortilège informulé.

"Commence pas à me faire chier espèce de…"

Il n’arriva pas au bout de sa menace. Un sortilège fusa juste au-dessus de sa tête, et l’obligea à faire volte-face pour s’engager dans un duel avec Ignacio qui venait de surgir derrière lui. Joséphine fut brièvement soulagée à la vue de son fiancé, avant de se rappeler des autres menaces qui rôdaient entre les arbres. Ce duel ne pouvait pas s’éterniser, au risque de voir le nombre d’adversaires augmenter de façon dramatique.

Profitant que l’homme soit concentré à parer les attaques répétées d’Ignacio, Joséphine l’atteignit d’un Stupéfix dans le dos. Son sort n'était pas très puissant et l'homme se contenta de poser un genoux au sol, complètement sonné, ce qui permit à Ignacio de l'achever d'un autre sortilège. Elle récupéra sa baguette, que l’homme avait laissé échapper dans sa chute, et le dépassa en deux enjambées. Elle attrapa la main qu’Ignacio lui tendait, et ils se mirent à courir en direction de la zone moldue, où ils seraient enfin libres de transplaner.

Elle avait les poumons en feu et du mal à trouver son souffle mais elle s’interdisait de ralentir et se forçait à suivre le rythme imposé par Ignacio. Plus que quelques dizaines de mètres à parcourir et ils pourraient s’échapper. Mais une voix dans sa tête continuait de lui rappeler qu’ils ne s’échapperaient pas. Ce n’était pas ce qu’elle avait vu. A mesure que la distance se réduisait, l’espoir qu’elle ait pu se tromper renversait doucement la certitude que sa vision allait se réaliser. Plus que quelques secondes de course...

Brusquement, elle se sentit tirée en arrière par Ignacio, avant que celui ne lâche sa main et tombe ai sol, touché par un maléfice d’entrave. Joséphine s’arrêta dans sa course et se retourna vers l’homme de sa vision, qui s’avançait vers eux, baguette levée. Elle leva sa baguette à son tour, décidée à se défendre.

"Stupéfix !"


La suite:


American dream [Ignacio & Joséphine] Signature-Jo
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeDim 16 Avr 2023 - 8:19
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Ignacio Walker
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeMer 26 Juil 2023 - 14:07
Il ne restait plus que quelques mètres. La main d’Ignacio tenait fermement celle de Joséphine alors qu’ils couraient en direction de l’arche qui servait de passage vers le monde moldu. Un dernier tournant, puis une longue ligne droite, se répétait Ignacio en jetant fréquemment des coups d’œil en arrière, les doigts serrés sur le manche de sa baguette magique. Une fois dans le monde moldu, ils pourraient transplaner et se mettre en sécurité loin de cette ville maudite. Cette pensée tordit son estomac d’un sentiment de culpabilité qu’il s’empressa de repousser en se focalisant sur leur course. Fuir, ils devaient fuir.

Fuir et faire mentir la vision de Joséphine.

Ignacio y croyait ; il y croyait même déraisonnablement, avec l’espoir de celui qui ne peut se résoudre à voir sa vie prendre brusquement fin en étant dépossédé de toute capacité d’agir. Encore quelques mètres pour sa vie et pour celle de Joséphine.

Ils entamaient la ligne droite lorsqu’un sort fusa à ses oreilles. Ignacio jura et dressa un bouclier derrière eux. Le deuxième sortilège l’affaiblit, le troisième le fit éclater et le quatrième le toucha dans le dos, entre les deux omoplates. Ses jambes refusèrent de le porter davantage et il s’effondra au sol, entravé par des cordes invisibles. Le visage écrasé contre le sol froid et poussiéreux, Ignacio essaya de lever les yeux vers Joséphine, qui dressait sa baguette vers un adversaire qu’il ne voyait pas encore mais dont la course précipitée lui parvenait très clairement.

« Jo ! » articula Ignacio comme pour attirer son attention. Elle ne lui accorda pas un regard et envoya un sortilège qui ne sembla pas trouver sa cible. Quelques secondes plus tard, sa propre baguette lui échappa des mains et vola à quelques mètres d’elle. « Joséphine ! » répéta Ignacio, plus fortement. « Va-t’en ! » Il entendait des pas se rapprocher dans son dos, une marche déterminée, presque victorieuse. « Va-t’en ! » insista-t-il, le regard voilé par un sentiment si douloureux qu’il noua sa gorge et donna à cet ordre une intonation suppliante.

Il n’eut pas le temps d’ajouter quoique ce soit ; une main se posa sur son épaule et le retourna brusquement sur le dos. Sa tête heurta violemment le sol et il grimaça.

« Va-t’en » singea Evan au-dessus de lui. « Comme c’est mignon. »

Les yeux d’Ignacio se posèrent sur le visage d’Evan qui l’observait avec un sourire malveillant. Il n’avait pas beaucoup changé, après toutes ces années. Mêmes cheveux sombres – qu’il avait coupé après les avoir porté longs dans sa jeunesse. Mêmes yeux vairons qui donnaient un éclat particulier à son regard. Même tâche rouge sur la joue, qu’il portait depuis la naissance et qui lui avait valu le surnom « red-head ».

« Si tu savais comme ça fait longtemps que j’attends ce moment, Walker, soupira Evan en s’accroupissant à ses côtés.
-Qu’est-ce que tu veux ? articula Ignacio en ignorant la baguette magique de son ennemi posée sous son menton.
-Figure-toi que j’ai eu des années pour penser à ça ! Des années où t’es parti te terrer en Angleterre comme la petite tapette que t’es au fond. Et au bout d’un moment, je me suis même demandé si on pouvait pas oublier tout ça. La gamine contre Joe, un partout, balle au centre, tu vois ?
-Et t’as changé d’avis, visiblement, commenta-t-il, les dents serrées.
-Visiblement.
-T’avais vraiment les boules, quand je l’ai buté, hein ? » Une part d’Ignacio refusait de ployer face à la menace évidente que représentait Evan. Il était complètement impuissant, les membres entravés par des cordes invisibles, ses doigts serrés sur une baguette magique qu’il ne pouvait pas utiliser. Une autre part de lui – une part bien plus large – était terrorisée et cela se voyait au fond de ses yeux clairs. Son estomac était noué par la peur et par le regret. Si ses mains n’étaient pas immobilisées, elles trembleraient sûrement de ces mêmes sentiments. Et ses pensées, ses pensées tournaient en boucle autour d’une même prière qu’il se refusait de formuler à voix haute. « Pitié, faîtes qu’elle soit déjà loin d’ici. » Mais ce ne fut pas sa peur qu’Ignacio montra à l’homme qui se tenait au-dessus de lui. Il releva simplement les sourcils d’un air méprisant : « Comme c’est mignon » le singea-t-il à son tour.

Evan lui décrocha un coup dans la mâchoire. Sa lèvre inférieure se mit à saigner et sa bouche fut pleine d’un goût métallique.

« Ta gueule. » Il décala son genou pour venir l’appuyer contre sa gorge, l’empêchant de formuler le moindre mot à voix haute. « Voilà, comme ça, ferme bien ta gueule. » Il fit traîner sa baguette magique contre son visage. « Je t’ai dit, j’ai eu des années pour penser à tout ça. » Il se pencha vers lui, accentuant la pression de son genou, pour lui chuchoter à l’oreille : « Et à la fin, tu vas me supplier d'en finir. »

La baguette d’Evan devint alors un couteau, une lame affutée et brûlante qui s’enfonça dans son bras, suffisamment profondément pour venir entailler le muscle de son épaule. Un cri s’arracha d’Ignacio mais mourut avant de s’envoler dans les airs. Imperturbable, Evan fit descendre sa baguette sur plusieurs centimètres. Un liquide rouge s’écoula abondamment sur le sol et tâcha ses vêtements, emplissant ses narines de cette même odeur métallique que celle qu'il avait en bouche.


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Joséphine Walker
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeMar 1 Aoû 2023 - 20:02
Son sortilège manqua sa cible de peu et se perdit dans l'obscurité. Elle n'eut pas le temps de braquer à nouveau son adversaire, qu'elle se retrouvait désarmée. Sa baguette lui sauta des mains et s'envola pour retomber quelques mètres derrière elle. Haletante, Joséphine s'immobilisa une seconde, impuissante face à l'homme qui s'approchait dangereusement d'Ignacio, maintenu au sol par un maléfice d'entrave. Elle abandonna le projet fou de récupérer sa baguette -consciente que son adversaire l'aurait attaquée dès qu'elle aurait eut le dos tourné- et se précipita pour aider son compagnon, ignorant délibérément ses suppliques qui l'imploraient de prendre la fuite. Il était hors de question qu'elle l'abandonne ici.

Elle n'avait que quelques mètres à parcourir pour atteindre Ignacio et l'aider à se libérer du sortilège, mais elle devait progresser en évitant les sortilèges d'Evan. Elle se pencha pour éviter un éclair lumineux et dut se décaler plusieurs fois de sa trajectoire, mais elle parvint presque à hauteur d'Ignacio. Elle tendait le bras pour l'aider à se relever quand un sortilège la frappa à l'épaule et la fit basculer en arrière. Elle tomba lourdement sur le dos mais se redressa aussitôt, juste à temps pour constater qu'Evan avait atteint à sa cible, et qu'il avait été rattrapé par deux de ses acolytes. Elle voulut pousser sur ses jambes pour se relever mais un coup violent sur le côté de la tête la renvoya au sol, inconsciente.

Du bout de sa chaussure, l'homme qui l'avait assommée fit basculer la tête de Joséphine sur le côté.

"Complètement H.S. fanfaronna-t-il avec un sourire carnassier.
- Laisse-la, j'm'en occuperai après. Allez plutôt nettoyer l'bordel, on n'laisse aucune trace. Et trouver un gars pour nous débarrasser des corps, j'ai pas envie d'avoir la NYMPD sur le dos," lui répondit Evan, pas impressionné.

Il se pencha alors sur Ignacio qu'il empoigna par l'épaule pour le retourner brutalement sur le dos.

"Va-t’en, singea-t-il. Comme c’est mignon."

.....

Quelqu'un criait. Un homme. Les son lui parvenaient étouffés, comme dans un rêve, mais elle croyait entendre des hurlements. Joséphine essaya d'ignorer ces bruits inquiétants pour retrouver la douce torpeur dans laquelle elle était plongée un instant plus tôt, mais c'était trop tard. Peu à peu, elle retrouvait ses esprits et tout son corps se réveillait en même temps. Une douleur lancinante pulsait au niveau de ses tempes, le sol dans son dos était dur et froid, elle avait mal partout. Et une odeur désagréable lui chatouillait les narines. Un mélange de terre, d'humidité, et de sang. D'un seul coup, tout lui revint brusquement en mémoire et elle ouvrit les yeux.

Elle était toujours dans la forêt, étendue sur le dos. Et les hurlements étaient ceux d'Ignacio, en proie à la torture que lui infligeait Evan. Elle dut lutter contre un instinct primaire qui lui dictait de de se redresser aussitôt pour secourir son compagnon, et tourna légèrement la tête pour essayer d'avoir un aperçu de la scène, sans succès. Elle ne distinguait que le dos d'Evan, penché sur sa victime qu'il prenait un plaisir évident à malmener. C'était insupportable. Savoir qu'Ignacio était là, à quelques mètres d'elle, à le merci de ce bourreau. Chacun de ses cris lui déchirait le coeur, et elle sentit des larmes d'impuissance lui monter aux yeux.

Refusant de céder à la panique, et résistant à l'envie de se jeter sur Evan sans plus de cérémonie, Joséphine promena rapidement son regard autour d'elle à la recherche des acolytes de leur adversaires. Elle n'en vit aucun à proximité immédiate. Son regard tomba alors sur sa baguette, à quelques mètres de là. Elle n'hésita pas plus longtemps et, après un bref regard en direction d'Evan pour vérifier qu'il ne l'avait pas repérée, elle se retourna sur le ventre et commença à ramper silencieusement en direction de sa baguette. Elle tendit le bras pour l'attraper et... elle s'envola à nouveau.

"N'y penses même pas !" claqua une voix au-dessus d'elle.

Un regard par dessus son épaule lui apprit qu'Evan s'était redressé, et qu'il venait de récupérer sa baguette à l'aide d'un sortilège informulé.

"Laisse-moi finir avec ton fiancé, darling, et je m'occupe de toi après."

Considérant qu'elle ne représentait plus aucune menace, Evan se pencha à nouveau sur Ignacio, baguette à la main. Mais Joséphine ne lui laissa pas l'opportunité de prononcer un nouveau maléfice. Elle poussa brusquement sur ses jambes pour se mettre debout et se propulsa en avant, courant à toute vitesse jusqu'à percuter l'homme de plein fouet. Le tout n'avait duré qu'une seule seconde et Evan n'eut pas le temps de se préparer à l'impact. Il bascula en arrière, emporté par le poids de Joséphine.

Ils roulèrent au sol et Joséphine essaya aussitôt de s'emparer de la baguette d'Evan, mais celle-ci lui glissa entre les doigts et se perdit dans l'herbe. Son adversaire la renversa et se plaça au-dessus d'elle, l'immobilisant sous son poids. Et elle sut. Elle comprit ce qui allait se passer parce qu'elle l'avait déjà vu. Il allait l'étrangler. Elle tourna la tête sur le côté en cherchant frénétiquement une baguette magique du regard, mais ne trouva rien. Alors que le désespoir s'emparait d'elle, elle se souvint s'être cassé un ongle, plus tôt dans la journée en ouvrant une canette de soda sans sucre. Elle avait sortit sa lime à ongles de son sac, mais elle ne l'y avait pas rangée ensuite.

Joséphine plongea la main dans la poche de sa veste au moment où celles d'Evan se refermaient autours de son cou. Elle serra les doigts autours de sa lime à ongles en métal, mobilisa toute l'énergie qui lui restait, et frappa de toute ses forces, juste sous la mâchoire. Elle sentit la peau se tendre puis céder sous l'impact, et la lime s'enfoncer de plusieurs centimètres. Un filet de liquide chaud et épais se mit à couler sur sa main et le long de son bras. Evan lâcha prise aussitôt et laissa échapper un cri étranglé. Elle ne lui laissa pas le temps de réagir, empoigna de nouveau son arme, et frappa une deuxième fois. Cette fois Evan grogna de douleur et lui arracha la lime des mains pour la jeter au sol, mais il était trop tard. Son sang s'écoulait des deux entailles sur le côté de sa gorge, sans qu'il ne puisse l'arrêter. Il se redressa sur les genoux, voulut appeler à l'aide mais ne parvint à produire qu'un gargarisme répugnant. Il fouilla frénétiquement les environs du regard, sans parvenir à localiser sa baguette ni celle de Joséphine. Son visage était livide, son front couvert de sueur, et son propre sang s'écoulait le long de son cou et sur son blouson. Il voulut se mettre debout mais à peine avait-il commencé à se redresser qu'il s'effondrait, mort.

Joséphine resta pétrifiée une seconde, le souffle court, le coeur battant et la main couverte de sang, avant de se précipiter sur Ignacio en priant pour qu'elle n'arrive pas trop tard.


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Ignacio Walker
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American dream [Ignacio & Joséphine] Icon_minitimeMer 9 Aoû 2023 - 0:08
Au début, Ignacio avait ressenti une colère grondante au fond de son estomac. Une rage féroce qui lui dévorait les entrailles et assombrissait son regard. Entravé par un maléfice, il n’avait pas pu se débattre ; cela n’avait fait qu’accentuer sa fureur désespérée.

De cela, il ne restait plus qu’une ombre masquée par une douleur si vive que sa tête lui tournait. Malgré cela, il restait désespérément conscient ; son esprit lui refusait le confort de l’inconscience. Evan avait commencé par entailler profondément son bras droit, avant de murmurer un sort, le bout de sa baguette logée dans la plaie qu’il venait de créer. Brusquement, son corps avait pris feu.

Et Ignacio avait hurlé.

Un hurlement long, rauque, qui disait tout de cette douleur où ses os, ses organes et sa peau semblaient fondre. Ce n’était pourtant qu’une manipulation, l’effet d’un sortilège particulièrement cruel ; son corps gisait inerte sur le sol. Mais derrière les yeux révulsés d’Ignacio, il y avait un univers de souffrance. Ses pensées avaient perdu en cohérence et, désormais, seules des idées éparses lui parvenaient.

Quelques souvenirs plus ou moins lointains. Cette journée d’été avec son père. Ce dîner avec Nick et Hayley, quelques semaines avant la naissance de Caleb. La première fois qu’il avait tenu Erin dans ses bras, à la maternité. Cette nuit éveillée avec Joséphine. La soirée où ils avaient pris la décision d’habiter ensemble. Le jour où il avait découvert son lien de parenté avec Isobel. Tous les moments qu’ils avaient passé ensemble depuis. Ces soirées aux Folies Sorcières et ce doux sentiment d’appartenance.

Quelques remords. Il n’avait pas été un très bon fils. Son père l’aimait suffisamment pour ne rien dire mais Ignacio le savait au fond de lui. Il n’avait pas non plus été un très bon fiancé, ni même un très bon ami. Très honnêtement, il n’était même pas certain d’être une très bonne personne.

Quelques pensées confuses, chargées d’une volonté lointaine mais présente. Il pouvait peut-être s’en sortir. Le maléfice d’Evan finirait par prendre fin et il avait toujours sa baguette serrée entre ses doigts paralysés. C’était possible.

Quelques regrets. Il n’avait jamais dit à son père qu’il était un modèle pour lui, un homme qu’il aspirait à devenir. Son lien avec Isobel était encore fragile. Sa relation avec Nick avait tout d’une relation fantôme, passée, lointaine. Il n’avait pas épousé Joséphine.

Il ne lui avait même pas dit qu’il l’aimait.

Son esprit s’attardait sur cette pensée lorsque la voix d’Evan claqua dans les airs et lui fit relâcher son maléfice. La douleur qui rongeait le corps d’Ignacio cessa d’exister, ne laissant derrière elle qu’une trace fantôme sur son corps brûlant et tremblant. Un gémissement lui échappa – un son entre le soulagement et la lassitude – et il ouvrit péniblement les yeux, comme pour retrouver le regard de son ennemi qu’il sentait toujours positionné au-dessus de lui.

Puis un choc, un cri étouffé, le bruit d’un corps qui tombe à terre. Paralysé par le sort d’Evan, Ignacio ne voyait rien de la scène qui se jouait à sa gauche. Ses yeux fixaient le ciel noir.

Et la vision de Joséphine lui revint en mémoire.

« Jo ? » appela-t-il, la voix pressée d’un sentiment d’urgence. « Jo ? JOSEPHINE ? »

Seuls les bruits d’un affrontement lui parvinrent. Avec une énergie désespérée, Ignacio chercha à se débattre contre le sol qui le maintenait au sol. Il lutta et il lutta encore contre la magie, cherchant une faille, un espace dans lequel s’engouffrer.

Jusqu’à ce que toute la tension qui pesait sur ses membres s’évanouissent, le laissant libre de ses mouvements.

Immédiatement, il tourna la tête ; juste à temps pour apercevoir Evan s’effondrer sur le sol, mort.

Cherchant à se redresser, Ignacio se heurta aux limites de son corps. Son coude se déroba sous lui et il jura entre ses dents, les yeux humides d’une douleur qui ne passait pas. Le cœur battant, il chercha à réitérer son geste. Mais déjà, Joséphine était auprès de lui, le visage froissé par l’inquiétude et l’effroi.

« Oh, Merlin… » souffla Ignacio en refermant ses bras autour d’elle, dès qu’elle se pencha vers lui. Elle tremblait un peu et, en miroir, il se rendit compte que lui aussi. « Tu es là. » Ses lèvres se perdirent dans ses cheveux. Il l’embrassa, inspira cette odeur si familière qui se dégageait d’elle, continua de la serrer contre lui, comme pour s’assurer qu’elle était bien contre lui. « Jo, je suis… »

Il n’eut même pas les mots pour poursuivre. Il était désolé. Tellement désolé que les mots se confondaient dans sa bouche, s’entremêlaient sur le bord de ses lèvres. Ses mains accrochées dans le dos de Joséphine disaient tout de la peur qui demeurait enfermée en lui.

« Il faut… Il faut qu’on s’en aille d’ici. » décréta-t-il. Lorsqu’il se recula légèrement, ses yeux tombèrent sur les mains de Joséphine. Elles étaient rougies par le sang. Un éclair passa dans son regard et il dut lutter contre lui-même pour ordonner ses pensées. Il se sentait partir, comme s’il s’enfonçait dans le sol humide sur lequel il était allongé. Faisant appel à son sang-froid légendaire, il recouvrit les mains de Joséphine des siennes. « Il faut s’occuper des autres. Je dois… Je vais le faire. » Il déglutit puis fit l’effort de se redresser. Il avait la nausée, des vertiges. Ses yeux tombèrent sur la plaie sanguinolente de son bras. La chair était visible et il ne pouvait plus bouger son membre, comme si le muscle avait été atteint. Ce fut une voix qui l’arracha à cette brève contemplation.

Une voix, puis une seconde. Ignacio ne sut dire par quel miracle sa main parvint à se dresser devant lui. Il n’y eu aucune réflexion dans ce qui se passa ensuite ; aucun plan élaboré, aucune machination. Juste un pur instinct de survie. Un « eux ou nous » dont l’équation fut rapidement résolue.

Un éclair vert fila. Corps qui s’effondre, exclamation étouffée. Sort violet qui fuse vers eux. Bouclier. Un second. Bouclier. Un troisième. Bouclier. Un homme qui émerge enfin de la forêt, le visage déformé par la rage. Un duel qui s’engage ; des étincelles colorées, des sorts déviés qui terminent leur course dans des troncs épais. Une égratignure sur le front.
Un autre éclair vert.
Puis le silence.

Epuisé, tremblant, le visage recouvert de sueur et de sang, Ignacio tomba à genou sur le sol. Son cœur battait vite et, pourtant, il se sentait de plus en plus faible.


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