Roy se sentait pris de cette fébrilité caractéristique des événements imprévus, cette fébrilité qui faisait créait de l’impatience et faisait s’envoler le coeur d’espoir. Avalon venait de faire quelque chose de fou en le demandant en mariage de manière totalement spontanée et soudaine. Lui aussi, il avait envie de faire quelque chose d’inattendu. Et il perçut à la façon dont Avalon répondait qu’elle était en train de se laisser séduire par sa proposition. Alors il renchérit, avec ce bagou et cette force de conviction qui le caractérisait :

« Pourquoi pas ? » répliqua t-il, une lueur malicieuse dans le regard, un sourire provocateur aux lèvres. « Ça nous ressemble bien de faire un truc pareil, non ? Ça surprendrait tout le monde. Et puis il n’y a pas besoin que ça soit un énorme truc, on pourrait juste… Faire une cérémonie en petit comité, avec les gens dont on est vraiment proches. Et on pourra faire une grosse fête plus tard, si on veut. Toi et moi, on a toujours fait les choses comme on le sentait, en se disant qu’on a qu’une vie » rappela t-il.

Il prit les mains d’Avalon dans les siennes, pour y déposer un baiser.

« C’est justement parce qu’on sait pas de quoi demain est fait que ça a du sens qu’on le fasse maintenant. » Son regard était plus sérieux, plus doux, dans l’attente de la réaction de sa compagne. « T’en dis quoi ? »

Avalon l’observa quelques secondes, avant de se laisser gagner par un rire. Elle secoua la tête, embrassa à son tour leurs mains jointes.

« D’accord. » Elle hocha la tête, sans le quitter les yeux. « D’accord, répéta-t-elle, juste nous, nos proches… T’as raison, j’ai pas envie d’attendre plus longtemps. »

Une délicieuse montée d’adrénaline et d’allégresse éclata chez Roy, lui tirant un immense sourire. Pris d’un élan d’affection, il attrapa le visage d’Avalon entre ses mains, pour lui voler deux ou trois baisers à la suite qui se mêlèrent à leurs rires.

« Bordel, on est fous, j’adore. Je t'adore. » Plus question de se coucher maintenant qu’ils avaient décidé qu’ils se mariaient d’ici cinq jours. Il y avait trop de choses à penser et à faire. « Ok, alors, on invite qui ? »

D’un commun accord, ils décidèrent de se laisser cette soirée où ils étaient encore les seuls à savoir, où ils pouvaient caresser l’idée de leur futur mariage juste à deux, avant d’en faire des annonces à leurs proches, et ils passèrent la moitié de la nuit à en imaginer les détails avant de se laisser attraper par un sommeil agité de veille de fête.