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L'enfer, c'est les nôtres [Avalon, Roy & famille Davies]

Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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L'enfer, c'est les nôtres [Avalon, Roy & famille Davies] - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Juin 2021 - 17:19
Si Avalon a peur de voir le regard de Roy changer sur elle, l’inverse est tout aussi vrai à cet instant. Fait assez rare pour pouvoir être signalé, Roy se demande s’il n’a pas été un peu trop loin, s’il ne l’a pas heurtée avec son explosion de colère tout à l’heure. Elle a réagi de manière si véhémente, que la question peut se poser : peut-être qu’elle a trouvé sa réaction déplacée et que c’est pour cette raison qu’elle n’a pas fait mine de vouloir en reparler ensuite et qu'une distance s'est creusée entre eux.

Alors il se sent un peu soulagé de l’entendre répondre que ce n’est pas le cas, que ce n’est pas ce qui l’a déstabilisée. Décevoir son entourage a toujours été l’une de ses peurs inavouées. Décevoir quelqu’un qu’il aime profondément comme Avalon ne fait que placer la barre un peu plus haut : il aurait difficilement encaissé le coup. Légèrement plus rassuré, mais tout aussi perdu, Roy l’écoute en sentant qu’elle n’en mène pas plus large que lui. Ses mots sortent difficilement, ses phrases se coupent régulièrement, ses paroles restent un peu vagues. Elle a de toute évidence du mal à approcher le sujet dont ils sont en train de discuter et elle finit par le souligner d’ailleurs, en disant qu’elle n’a pas l’habitude d’en parler. Cet aveu réveille aussitôt chez Roy une question, qui tourne déjà dans sa tête depuis un moment :

« Est-ce que t’avais l’intention de m’en parler un jour ? »

Il n’y a pas de reproche dans sa voix, c’est presque l’inverse, Roy la prononce avec une certaine appréhension. Sentir que cette révélation lui avait totalement échappé la rendait encore plus difficile à entendre : il s’était senti comme une espèce de voyeur, à un endroit où il n’était pas le bienvenu. Après la sidération, la gêne, Avalon s’était vite retranchée derrière le refus d’en dire davantage. La communication n’avait pas très bien marché entre eux tout à l’heure et Roy sentait qu’elle était encore difficile maintenant.

Mais quoiqu’il en soit, qu’elle l’ait voulu ou non, les choses étaient dites, ils devaient faire avec, sauf que Roy n’a aucune idée de ce qu’il est sensé faire, maintenant. Avalon a placé un lourd et terrible secret entre ses mains, en cinglant que ce n’était pas son histoire et qu’il ne devait rien en faire. Face à cette injonction, il a fini par se taire et se placer dans une posture d’écoute et de réconfort qui semblait être le besoin le plus urgent d'Avalon à cet instant-là. Désormais, avec plus de recul, il se sent face à un paradoxe difficile à accepter vis à vis de ce qu’elle attend de lui. Il lui semble impossible de rien faire de cette bombe qu’elle a placé entre ses mains : sans même parler d’aller chercher vengeance, il y a tellement de questions, tellement de choc autour de cette annonce qu’il est incapable de simplement l’ignorer.

Mais parce qu’il sent que le sujet est douloureux et tabou pour Avalon, il ne sait pas par quel bout le prendre sans risquer de la heurter.

« C’est pas ta faute, assure t-il en secouant la tête face à ses excuses. Tu pouvais pas prévoir ça. »

Il se tourne légèrement sur le matelas pour mieux lui faire face et son regard troublé s’ancre dans le sien. Craignant de faire un faux pas en lui posant des questions déplacées, ou des questions auxquelles elle ne voulait pas répondre, il songe qu’il vaut peut-être mieux la laisser parler d’abord de ce qu’elle souhaitait lui dire, et se réfugie alors dans le silence.


Roy Calder

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Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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L'enfer, c'est les nôtres [Avalon, Roy & famille Davies] - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Juin 2021 - 18:27
La question que pose Roy est légitime et, pourtant, elle plonge Avalon dans un profond malaise. Si elle garde le silence un moment, c’est parce qu’elle ne peut pas lui offrir une réponse franche. Cette histoire est à la fois si ancienne et si secrète qu’Avalon a pris l’habitude de la cacher, de l’occulter, de ne pas la mentionner. Pendant des années, elle a été si actuelle, si ancrée dans son présent que, maintenant qu’elle peut la laisser dans son passé, Avalon n’ose plus vraiment y toucher. Elle la fait une fois, pour Toni, parce que le moment s’y prêtait et que la parole lui est venue facilement. Mais ce n’est pas la même chose avec Roy ; leur relation est différente, intime et, ce qu’a subi Avalon, des années plus tôt, c’est une atteinte directe à son intimité, sa dignité et son intégrité. Toni n’est pas pris dedans comme Roy l’est actuellement. C’est sûrement pour ça qu’Avalon n’a rien dit pendant ces mois où, pourtant, la parole était fluide entre eux.

« J’ai déjà pensé à te le dire… » souffle-t-elle toutefois en retrouvant son regard. Une fois, elle avait même cru pouvoir le faire. « Mais je savais pas comment. »

C’est la seule chose qu’elle lui dire sans lui mentir. Elle ne sait pas si, dans un autre contexte, cette histoire aurait fini par être révélée de son plein gré. Peut-être, sûrement même, mais elle ne peut pas lui assurer. La parole, après un tel évènement, n’est pas anodine. Privée de son consentement, objectifiée par un homme, Avalon s’est accrochée à son choix de ne rien dire pour préserver une part de sa volonté. Ne rien dire, c’était s’assurer une maigre part de contrôle et tenter de s’accaparer cette loi du silence qui, de toute façon, l’empêchait de parler. Au fond, ce n’est rien d’autre qu’un cercle vicieux et les conséquences sont les mêmes dans les deux situations. Avalon s’est simplement construite une stratégie de survie autour de ça. Et elle y tient, même des années après, parce que lorsqu’elle n’y est pas confrontée, elle se porte plutôt bien. Ce n’est plus quelque chose qui lui pèse au quotidien, qui l’empêche de vivre ou d’avancer. L’évènement reste présent, inscrit dans son passé mais, au moins, il n’est plus actualisé par ses cauchemars. Et, comme Avalon est terrifiée de basculer à nouveau dans cette période où le passé et le présent se mélangeaient dans les sensations qu’elle ressentait directement dans son corps, elle préfère ne jamais y revenir. Si elle parle, se dit-elle parfaitement inconsciemment, l’histoire risque de se répéter, encore et encore. Alors elle se tait.

Elle se taisait du moins, avant qu’une parole inconsciente s’échappe de ses lèvres pour s’offrir à Roy. Ce n’est pas anodin que ce soit arrivé aujourd’hui, ni que ce soit arrivé face à son partenaire. C’est sûrement le signe qu’elle est prête à parler – du moins, qu’elle en a besoin, que cela devient même nécessaire, après la scène qu’elle a vécue chez ses parents et toutes les réalisations douloureuses qui s’y sont associées. Sauf qu’Avalon peine à prendre conscience de ça ; elle redoute bien plus les pensées secrètes de Roy qu’elle n’écoute la signification de ce premier élan inconscient. Sa dernière phrase est une perche, qu’elle lui tend avec l’espoir maladroit qu’il la rassure quant à ce qu’ils viennent de vivre ensemble. Il l’ignore d’une parole qu’Avalon ne sait pas comment interpréter, puis l’observe en silence.

« C’est pas ta faute » a-t-il dit « tu pouvais pas prévoir ça ». La jeune femme hoche la tête, attend une suite qui ne vient jamais. C’est un constat que fait Roy – un constat véridique, certes – mais qui ne répond pas aux craintes d’Avalon. Il ne l’accuse pas de la situation, mais ne lui assure pas non plus qu’il a été capable de la supporter, ni qu’il sera capable d’en supporter les conséquences. C’est peut-être trop pour lui, songe Avalon, confuse. La relation qu’ils voulaient simple, qu’ils voulaient évidente, se teinte peut-être de difficultés supplémentaires qu’il ne sait pas affronter. Ou qu’il ne veut pas affronter, à vrai dire, Avalon n’en sait rien et Roy ne cherche pas à préciser sa pensée.

« Ouais… » lâche-t-elle alors pour briser le silence, en rebondissant avec un temps de retard sur ses propos.

Le silence qui retombe lui serre un peu le cœur. Comme Roy ne l’interroge pas, elle n’ose pas ramener à nouveau le sujet entre eux, comme par crainte de recréer ce choc qui a été si violent pour lui la première fois. Ce qu’Avalon craignait semble se dérouler sous ses yeux agités par l’effroi. En une poignée de seconde, plusieurs émotions la traversent : une vive détresse, une lourde injustice, une pointe de résignation et une crainte irrépressible. Soutenir le regard de Roy devient si difficile qu’Avalon finit par basculer sur le dos et tourne les yeux vers le plafond pour le fuir.

« Je t’en voudrais pas, si tu trouves que c’est trop pour toi, tout ça. » lâche finalement Avalon, le cœur battant la chamade. Elle tourne brièvement les yeux vers lui, croise son regard le temps d’essayer d’identifier ce qu’elle y lit : « Tu m’as jamais regardé comme ça avant. J’ai l’impression que ça te dégoûte. » fait-elle finalement, comme un constat.



Avalon Calder

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L'enfer, c'est les nôtres [Avalon, Roy & famille Davies] - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Juin 2021 - 23:37
Roy ressent aussitôt la gêne que génère sa question chez Avalon et qui finit par le contaminer également. Il anticipe la réponse qu’elle va lui donner avant même qu’elle ne la prononce : si elle réagit de cette manière, c’est qu’elle pense plutôt « non ». Ou en tout cas, qu’elle n’est pas certaine d’un oui. C’est un coup un peu difficile pour Roy, pas tant pour le fait qu’elle lui cache des pans de son histoire - il a lui-même ses secrets et n’estime pas qu’Avalon doive tout lui dire d’elle-même et de sa vie — mais plutôt parce que cela confirme son sentiment de n’être pas à sa place dans cette histoire, d’avoir entre ses mains des informations qu’elle ne voulait pas vraiment lui donner, ce qui ne l’aide pas à savoir comment les traiter.

« Ok » répond t-il, simplement, sans insister davantage.

Il n’a pas envie de la faire se sentir coupable ou mal de ne pas lui avoir parlé aux moments où elle avait songé à le faire. De toute manière, ce n’est pas très productif d’en parler, songe t-il. Les choses ont été dites de cette façon, ils devaient simplement trouver le moyen de composer avec.

Par son silence attentif, Roy pense laisser l’espace à Avalon de revenir sur ses aveux si elle le souhaite, sans se douter qu’elle attendait plutôt de sa part de la réassurance. C’est un peu leur manière habituelle de fonctionner quand ils abordent des sujets sensibles : ils laissent l’autre choisir la façon de mener le récit, ils l’écoutent plus qu’ils ne parlent ou n’interrogent. Mais cette fois, c’est un silence pesant qui s’installe entre eux, si bien que Roy s’apprête à dire qu’ils ne sont pas obligés d’en parler si elle n’en a pas envie, au moment même où elle finit par changer de position et prendre la parole.

Avalon n’est pas en mesure de le voir puisqu’elle a rompu leur contact visuel, mais c’est un nouveau choc qui marque le visage de Roy à ses mots. Soudainement, il ne comprend plus ce qu’elle dit et ce qu’elle veut dire par « trop pour lui ». La dernière remarque qu’elle fait, en retrouvant son regard, lui fait l’effet d’une gifle. Dégoût. Ce mot très fort le blesse, en le mettant face à une image de lui qu’il n’accepte pas. Il sursaute littéralement, en redressant contre ses oreillers, et proteste avec force, mais ses mots s’emmêlent :

« Quoi ? Mais, je… De quoi tu parles ? Pas du tout ! » Roy pince nerveusement l’arrête de son nez et ferme les yeux le temps de remettre de l’ordre dans ses idées. « Attends, attends. C’est pas du tout ce qui se passe. » Son coeur cogne plus fort dans sa poitrine alors qu’il commence à comprendre que ce qui se joue entre eux depuis quelques heures est une espèce de malentendu dont il entrevoit les contours. Il cherche le regard d’Avalon, comme pour mieux la convaincre de ce qu’il affirmer : « Je suis pas dégoûté, je… C’est juste que… Je sais juste pas quoi faire ! » admet t-il enfin dans un soupir, en laissant sa main retomber sur sa cuisse, dans un geste défaitiste. « Tu m’as balancé une bombe en plein milieu d’une conversation, un truc choquant, et c’était évident que t’avais pas prévu de me le dire ou en tout cas pas comme ça… Je me retrouve avec ce secret entre les mains et ça me met tout de suite en rage parce que c’est juste insupportable l’idée que quelqu’un ait pu te… » Le mot « viol » lui paraît si difficile à prononcer à cet instant, si violent qu’il renonce à terminer sa phrase et prend une grande inspiration. « Tu me balances ça, puis tu me dis de ne rien en faire, de pas m’en approcher, que c’est pas mon problème. D’accord. Mais je… Je sais pas comment je suis sensé mettre ça sous le tapis, moi. Puis le fait que t’aies pas prévu de me le dire… bah forcément ça me donne l’impression d’être… pas trop à ma place » conclut-il en détournant le regard.

Il se trouvait finalement dans une position inconfortable, à se sentir à la fois impuissant et pas vraiment désiré dans l’équation. Il se tait un bref instant, comme pour mieux mesurer le poids de ses propres paroles et repenser à celles d’Avalon. Il ajoute pour faire bonne mesure et ne pas lui mettre une pression qu’il ne souhaite pas :

« On est pas obligés d’en parler. Si c’est juste un sujet que tu veux oublier alors… Ok » assure t-il en se tournant vers elle.

Roy peut totalement comprendre le besoin d’Avalon de ne pas remuer le passé, car il a la fâcheuse tendance à réagir de la même manière à l’égard de ses propres traumatismes. Son regard cherche celui de la jeune femme et un silence un peu plus doux que les précédents s’installe, alors qu’il pose sa main sur son front dans une caresse, comme pour mieux chasser l’idée incongrue qu’elle puisse le dégoûter. Il n’a pas du tout envie qu’elle retienne de lui une telle l’image d’un homme prêt à fuir à la moindre difficulté, alors que cette journée lui a plutôt fait l’effet inverse : il n’a jamais eu autant envie d’être près d’Avalon, à la soutenir pour vaincre ses démons du passé et ses déboires du présent. Sa voix est plus basse, comme un secret entre eux, quand il ajoute :

« Je sais juste pas ce que t’attends de moi. Mais j’ai pas envie de fuir, si c’est ce que tu crois. J’ai plutôt envie de retourner le monde entier pour toi, là. »


Roy Calder

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L'enfer, c'est les nôtres [Avalon, Roy & famille Davies] - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juin 2021 - 8:47
En réalité, Avalon ne sait pas exactement ce qu’elle cherche à faire en s’adressant à Roy de cette manière. Il est évident que la dernière chose qu’elle souhaite est que leur relation prenne fin après cette tragique journée. Pourtant, une part d’elle ne peut s’empêcher de l’envisager, probablement parce qu’elle en redoute les conséquences. Désormais, Roy connait tout d’elle ; à la fois tout ce qu’elle montre et tout ce qu’elle cache. Face à lui, Avalon a l’impression d’être entièrement nue, sans la moindre possibilité de se couvrir. Or, la dernière fois qu’elle a eu ce sentiment face à un homme, leur relation s’est terminée d’une manière catastrophique, et Avalon a longuement regretté d’avoir mis ces confidences entre ses mains. Forcément, la situation actuelle la renvoie à une autre, passée, à laquelle elle n’a pas envie de songer mais qui ne peut véritablement s’effacer de sa mémoire. Alors, presque instinctivement, pour se protéger, Avalon prend les devants de cette fin hypothétique qu’elle redoute. Plutôt l’annoncer maintenant que de la laisser planer pendant des semaines, songe-t-elle à contre-cœur en prononçant ces mots fatidiques.

Et puis, il y a sûrement aussi une part de fierté qui joue. Avalon ne supporte pas d’inspirer la pitié et refuse de la voir occuper le regard de son partenaire. Ni la pitié, ni le dégoût qu’elle a nommé en fuyant son contact. C’était déjà suffisamment dur, pendant des années, de gérer les sentiments qu’elle avait pour elle et pour ce corps sacrifié. Après cet effondrement, le travail de reconstruction a été immense et épuisant et il n’est peut-être même pas totalement terminé. Alors forcément, les sentiments qu’elle projette dans le regard de son partenaire sont les pires, les plus difficiles et les plus douloureux, et il devient insupportable pour Avalon de s’y exposer. Ce malentendu immense, créé par un silence pesant, par un malaise indicible, les amène au bord d’une explosion étouffée dans la voix d’Avalon.

Jusqu’à ce que Roy sursaute, littéralement, se redresse, et proteste avec véhémence. Le voile se lève, les sourcils d’Avalon se froncent et, enfin, le silence est brisé.

La tirade de son compagnon la laisse pourtant interdite, sans qu’elle ne puisse y réagir par autre chose que par le fait de se redresser, à son tour, pour lui faire face. Face à ce qu’il souligne, Avalon s’agite un peu, mal à l’aise, coupable peut-être d’un tel poids qu’elle laisse reposer entre ses mains en lui interdisant toute action. Toute action, souffle une voix dans sa tête, pas toute parole. La jeune femme se mord brièvement la lèvre ; elle n’a jamais laissé entendre à Roy que sa voix comptait pour elle. Que malgré les circonstances de cette annonce, c’était important pour elle qu’il le sache, un jour. Evidemment, elle a été incapable de lui formuler ça et, à vrai dire, elle peinait même à se le formuler à elle-même. Perdue par ces émotions violentes, il a été plus simple, plus rassurant aussi, de le repousser et de le tenir à distance. D’abord, parce que sa réaction furieuse, enragée, a créé la peur chez Avalon de voir son histoire lui échapper totalement. Ensuite, parce que le malaise silencieux qui s’est installé entre eux l’a réduite à un silence chargé par l’appréhension de voir le regard de son partenaire changer sur elle.

Alors Avalon s’est tue, sa parole s’est bloquée et se retrouve brusquement libérée par la possibilité que lui offre Roy, celle de ne rien dire. Elle lève vers lui un regard reconnaissant, au moment où sa main vient se poser sur son front en une caresse qui, cette fois, leur paraît naturel. Avalon n’a pas besoin d’oublier ; elle n’a rien oublié, d’ailleurs. En revanche, elle a besoin de sentir que sa parole n’est pas forcée par l’urgence, mais accueillie tout autant que le fait qu’elle puisse ne jamais exister. Libérée d’un poids immense, Avalon sent son estomac se délier.

« Je sais juste pas ce que t’attends de moi. Mais j’ai pas envie de fuir, si c’est ce que tu crois. J’ai plutôt envie de retourner le monde entier pour toi, là. »

« Roy… » souffle Avalon, surprise, touchée, émue. Elle sent ses lèvres s’étirer en un sourire tendre, véritable, qu’elle lui offre. La puissance de cette déclaration la laisse silencieuse encore quelques secondes, alors qu’elle en prend la mesure. Avalon a longtemps vécu seule et, surtout, a longtemps considéré que les problèmes qui venaient entraver sa vie étaient de son unique responsabilité. Avoir la possibilité de les partager, de s’appuyer sur quelqu’un qui, non seulement l’accepte mais n’envisage aucunement le contraire, les rend brusquement plus supportable. La jeune femme se mord légèrement la lèvre ; aveuglée par ses propres doutes et insécurités, elle prend conscience d’avoir attribué à Roy un comportement qui ne lui appartient pas. Elle soupire, doucement, et retrouve son regard.

« Je suis désolée, je sais pas pourquoi j’ai pensé que… Enfin, si, je pense que ça me faisait flipper que tu puisses, tu sais, ne plus jamais voir autre chose de moi que ça. » Elle a un sourire sans joie lorsqu’elle explicite : « Moi, ça m’a pris beaucoup de temps pour y arriver. » D’un geste, elle se rapproche de Roy et noue une de ses mains à la sienne. Elle caresse distraitement sa paume du bout de son pouce, et prend le temps de chercher ses mots avant de reprendre : « C’est pas quelque chose que je veux oublier. » assure-t-elle finalement. « On peut en parler, toi et moi. J’ai juste pas envie que tu te mettes en tête de retrouver ce mec pour lui faire payer, je… » Avalon s’interrompt, un peu confuse. Il est difficile pour elle de démêler tout ce que cette idée engendre chez elle. « Je suis pas impuissante, Roy. Si j’avais voulu me venger, j’aurais pu le faire, et si j’ai décidé de ne rien faire pour l’instant c’est parce que… J’en sais rien. » admet-elle un peu pudiquement. « C’est compliqué. Mais si un jour je décide de faire quelque chose, j’ai besoin que ça vienne de moi, pas de toi. » explique-t-elle en pressant sa main. « Mais ça veut pas dire que je veux pas t’en parler. Et ça veut pas dire non plus que t’es pas à ta place. Je te l’ai jamais dit avant parce que je savais pas comment amener le sujet et que c’est difficile de le faire mais… Je crois que c’est important, pour moi, que tu saches. » Un minuscule silence s’établit entre eux, avant qu’Avalon ne murmure, à voix basse : « Moi, j’ai juste besoin que tu sois là. » Elle finit par l’interroger du regard : « Si tu as besoin d’en parler, de savoir quelque chose, on peut le faire, je peux te répondre. »


Avalon Calder

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Roy ne mesure pas vraiment la portée de ses dernières paroles, elles sortent simplement sur le coup d’une émotion spontanée, sincère, qui l’a suivi toute la journée. Il a littéralement pris des coups pour Avalon tout à l’heure, face à sa famille, il en a donné aussi, il s’est décarcassé pour joindre des contacts, obtenir des informations qui pourraient être utiles, et il est prêt à continuer de placer toute cette énergie pour elle dans les prochains jours, car c’est sa manière la plus instinctive de manifester son amour pour quelqu’un. A pleins d’endroits de ses relations, Roy a pu se montrer défaillant, notamment avec sa famille avec qui ses rapports sont complexes, mais quand il s’agit de protéger ou secourir l’un de ses proches en danger, il s’est toujours donné entièrement.

Avalon a pris une place et une importance à ses yeux telle qu’il ne s’imagine pas du tout la laisser affronter ses problèmes seule. Il n’a même pas besoin d’y réfléchir, de se poser des questions pour savoir qu’il compte rester à ses côtés, c’est une telle évidence pour lui qu’il n’a pas pensé à le dire d’emblée face à Avalon qui avait visiblement besoin de s’en assurer. Le sourire doux qu’elle lui adresse les apaise tous les deux et ouvre la porte vers une discussion plus sereine où ils parviennent enfin à expliciter ce qu’ils ressentent.

« Je suis désolée, je sais pas pourquoi j’ai pensé que… Enfin, si, je pense que ça me faisait flipper que tu puisses, tu sais, ne plus jamais voir autre chose de moi que ça.
-C’est pas le cas… assure t-il aussitôt.
-Moi, ça m’a pris beaucoup de temps pour y arriver. »

Pris de compassion, Roy se contente de serrer la main qu’elle glisse dans la sienne, un peu déstabilisé d’apprendre qu’un évènement dans la vie d’Avalon a pu lui ôter un jour tout amour-propre et confiance en elle, alors qu’elle rayonne d’assurance aujourd’hui. Il mesure par la même occasion les efforts et le courage qu’ont dû nécessiter cette reconstruction et comprend encore mieux d’où lui vient cette résilience à toute épreuve : elle a vécu de multiples enfers dans sa jeunesse, qu’elle a dû gérer pour ne jamais se laisser sombrer.

Les paroles qu’elle prononce ensuite sont rassurantes pour certaines, nécessaires pour d’autres. Dans cet élan puissant pour protéger ses proches, Roy peut et a même déjà eu tendance à prendre des décisions pour eux, et c’est plutôt une bonne chose qu’Avalon coupe court à cette éventualité. Sa demande de ne rien faire pour retrouver son agresseur, qu’elle lui répète, plus calmement, avec plus d’explications cette fois, Roy finit par l’entendre un peu différemment. Formulé comme Avalon le fait, il l’interprète comme un principe qu’il peut comprendre, qui fait même partie des codes de son milieu : Avalon est la première victime, alors c’est sa vengeance à elle. C’est à elle de décider comment, quand elle doit se passer. Quitte à ce que cela n’arrive jamais, dit-elle, sans réussir à lui expliquer pourquoi. Elle semble ne pas trop vouloir remuer la question et Roy se force à respecter ce choix. Il finit par répondre, d’une voix basse :

« Ok… Si tu as envie de faire quelque chose un jour… Je serai là. »

Avalon presse sa main et le rassure sur cet inconfort qu’il a pu ressentir à se sentir possesseur forcé de son secret. Roy ne dit rien, cette fois, mais une certaine reconnaissance se lit dans le regard qu’il échange avec elle, pour la remercier de la confiance qu’elle lui accorde. Il est, au fond, soulagé de savoir qu’elle ne regrette pas le fait de l’avoir mis involontairement dans la confidence, il a l’impression que cela pose des bases plus saines sur la conversation qu’ils sont en train d’avoir.

« Moi, j’ai juste besoin que tu sois là. Si tu as besoin d’en parler, de savoir quelque chose, on peut le faire, je peux te répondre. »

Sans hésiter, Roy l’attire contre lui d’un geste et les entraîne tous les deux vers les oreillers, contre lesquels il se rallonge avec elle. Sa main se glisse dans ses longs cheveux qu’il caresse d’un geste régulier.

« Je suis là. »

Un silence suit cette promesse, un silence qui laisse place à une longue réflexion chez Roy. Des questions, il en a beaucoup, mais ne souhaite pas toutes les poser. Il aurait voulu savoir par exemple pourquoi Avalon avait fait le choix de ne pas chercher à faire payer son agresseur, que ce soit par une vengeance personnelle ou par le biais de la justice, car c’est un choix qu’il ne comprend pas. Mais il sent au fond de lui que ce n’est pas une question à laquelle elle a envie de répondre. Il pourrait demander également plus de précisions sur comment un tel événement a pu se produire, mais il sait qu’un récit détaillé risque de nourrir son animosité plus qu’autre chose et ne serait pas très productif. En songeant au fait qu’Avalon avait du être toute seule pour surmonter ça, puisqu’elle n’avait rien dit à sa famille, il se rend compte que ce n’est pas forcément le cas et demande :

« Qui d’autre le sait parmi les gens qu’on connaît ? » Il parie sur Fergus ou Toni, ou peut-être les deux. Peut-être Isobel aussi, c’est sans doute plus simple de parler de ce type de sujet avec une femme. Il hésite un peu sur l’autre point qui le tracasse et qu’il ne sait pas exactement comment formuler. S’il veut être un bon soutien pour elle, il a besoin de mesurer l’impact que cet incident a eu sur sa vie et s’il en a encore aujourd’hui. « Est-ce que… Est-ce que tu y penses encore, parfois ? »


Roy Calder

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L'enfer, c'est les nôtres [Avalon, Roy & famille Davies] - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juin 2021 - 17:54
Sans opposer la moindre résistance, Avalon se laisse attirer contre Roy qui, d’un geste, l’entraîne contre leurs oreillers et l’enlace. Il a la main dans ses cheveux, son corps contre le sien, et lui murmure une parole qui est chargée d’une lourde promesse. Avalon l’entend et découvre l’apaisement qu’elle lui apporte. L’abandon, chez elle, est une peur qui a quelque chose d’intolérable et de particulièrement anxiogène. Ce n’est pas étonnant, au fond ; l’indifférence de ses parents a probablement contribué à l’émergence de cette crainte et, d’ailleurs, c’est aussi sûrement ça qu’Avalon a répété dans plusieurs de ses relations, lorsqu’elle était plus jeune. Avec le temps et, surtout, avec la construction de liens solides – indestructibles, même – elle est devenue moins présente dans son quotidien, plus en retrait par rapport à son assurance naturelle. Elle continue cependant de resurgir à quelques endroits, de la rendre sensible sur certains points qui, de toute évidence, l’exposent particulièrement. Le couple qu’elle forme avec Roy en est un évidemment car Avalon s’y investit et, pour la première fois depuis longtemps – peut-être depuis toujours – s’y sent entièrement épanouie. Le perdre serait un déchirement.

Alors, les mots que Roy prononce en caressant ses cheveux, comme cette promesse qu’il lui a faite quelques secondes plus tôt en lui promettant son soutien si, un jour, elle se déciderait à chercher justice, lui font l’effet d’un baume apaisant. Elle n’a pas besoin de plus ; elle a confiance en lui et en sa parole. S’il dit qu’il sera là, s’il lui assure que son regard ne changera pas, alors Avalon veut bien le croire. Elle n’accorde pourtant pas sa confiance facilement mais, lorsque c’est le cas, elle le fait de manière entière et, il est vrai, absolument aveugle.

Rassurée, la jeune femme bascule sur le côté pour observer son compagnon alors que ce dernier semble réfléchir en silence à sa proposition. Elle ne cherche pas à interrompre ce processus et patiente face à lui, l’estomac toujours un peu noué mais armée d’une certitude qui délie sa parole et la rend possible dans un tel contexte. Ce n’est toujours pas évident pour elle – mais, à vrai dire, elle doute que cela le soit un jour – mais, au moins, cela devient envisageable.

Roy a deux questions, qu’il lui pose un peu nerveusement. Qui est au courant et comment se positionne-t-elle, elle, aujourd’hui, vis-à-vis de cet évènement vieux d’une dizaine année. La première a une réponse plutôt facile, qu’Avalon peut lui offrir sans mal :

« Fergus et Toni. » Elle doute que Roy en soit vraiment surpris. Elle précise cependant : « Toni depuis quelques mois seulement. Fergus depuis… Eh bien, depuis toujours. On s’est rencontrés juste après, lui et moi. » Quelques mois plus tôt, alors qu’ils visitaient l’Equateur, Avalon lui a confié une part de cette histoire. Elle poursuit aujourd’hui : « J’étais vraiment dans… Dans un sale état. Alors il m’a ramené chez lui et j’y suis restée. » Avalon est consciente de l’immense chance qu’elle a eu – et qu’elle a su saisir – juste après ce moment si douloureux et si traumatique.

Coupée de son environnement familial, Avalon a pu se reconstruire loin de toutes les influences néfastes de sa vie. Cela n’a pas été évident, surtout les premiers mois, mais elle a tenu bon – et Fergus aussi, en résistant à son caractère absolument exécrable avec une patience à toute épreuve – ou plutôt, comme Avalon l’a toujours soupçonné, une résignation légendaire. Au fil du temps, les choses se sont déliées, inscrites, apaisées. C’est difficile, d’affirmer qu’aujourd’hui tout va bien, que cela ne pèse jamais dans sa vie ou dans les choix qu’elle fait parce que cet évènement fait partie d’elle et trop le tenir à distance n’a pas de sens. Il est là, quelque part dans le fil de ses souvenirs. Elle essaie de ne pas y retourner trop souvent, mais elle sait qu’il est là.

« Pas vraiment. » répond-t-elle à sa deuxième question, avant de se mordre brièvement la lèvre. « Enfin, c’est compliqué. J’y pense plus comme avant. » La jeune femme prend le temps de rassembler ses pensées et accroche, pendant ce temps, son regard dans celui de son partenaire. « Dans les mois qui ont suivi, c’était vraiment difficile de penser à autre chose parce que ça revenait tout le temps, dans tout. J’en faisais des cauchemars, j’avais des flashbacks et… Ca me donnait l’impression de le revivre à chaque fois comme si… Comme si c’était toujours dans le présent, tu vois ? Un jour, ça s’est arrêté. » commente-t-elle alors simplement, en haussant les épaules. « Je savais pas trop pourquoi, à l’époque. Aujourd’hui je crois que c’est parce que… Parce que j’ai arrêté d’être autant en colère et que je me suis concentrée sur d’autres choses, tu vois. Vraiment, je pouvais devenir folle de rage, quand j’étais jeune. » lui confie Avalon dans un murmure. « Et un jour, j’ai juste… Arrêté. Et ça a arrêté de revenir tout le temps. Et aujourd’hui eh bien… Ça va. » Avalon a un minuscule sourire qui étire ses lèvres. « Ok, on aurait pas trop dit que ça allait, tout à l’heure, mais c’est la vérité. Ça va. C’est… un souvenir ? C’est dans le passé, en tout cas, ça m’empêche pas de vivre. Quand on en a parlé tout à l’heure, c’était juste que… J’étais tellement sur les nerfs, après la scène chez mes parents, alors, moi aussi j’ai vrillé. »

Avalon s’agite un peu pour se rapprocher de Roy. Elle enlace leurs jambes et pose sa main contre son torse. Il y a silence qui s’établit brièvement entre eux, avant qu’elle ne le coupe :

« Penser à Morgane, la voir aussi... Grande ? Et en même temps, encore tellement petite, ça m'a fait un choc. Je pense que ça m'a rappelé moi, au même âge et... Je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose. » Car personne, dans son entourage familial, n'a pu le faire pour elle lorsqu'elle était encore adolescente. Sa main glisse de quelques centimètres vers le haut pour atteindre le visage de Roy, et sa joue qu'elle caresse du bout des doigts. Elle se cache derrière l'humour pour souffler quelque chose qui s'empare de son coeur : "Dis-moi, Roy Calder, si tu ne fuis même pas devant ma famille complètement barge, on risque de rester collés ensemble un long moment, toi et moi."


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L'enfer, c'est les nôtres [Avalon, Roy & famille Davies] - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Aoû 2021 - 13:52
Le contexte de la rencontre entre Fergus et Avalon n’est pas totalement étranger à Roy. Il savait déjà à l’époque que son ami avait accueilli et accompagné une jeune fille un peu paumée. Un peu plus tard, il avait appris la dépendance qu’elle avait du affronter. Plus récemment, il avait su qu’à ce moment-là, Avalon fuyait sa famille avec qui ses relations s’étaient délitées. Aujourd’hui, il apprenait qu’elle essayait également de surmonter un véritable traumatisme, après une agression innommable.

Il garde le silence, sans cesser ses caresses réconfortantes dans la chevelure d’Avalon, le temps d’encaisser ces nouvelles informations. Tout ce qu’il a connu chez elle semble éclairé d’une nouvelle explication : sa résilience, sa force intérieure remarquable, mais aussi son amitié si forte avec Fergus et Toni, qui ont été ses piliers dans la période la plus dure de sa vie. Ses pensées s’arrêtent sur ce dernier point et le font commenter dans un souffle :

« Je comprends pourquoi ils sont ta famille, eux deux, maintenant. »

Il laisse Avalon répondre à la question qui le préoccupe le plus, face à tous ces aveux : quelles traces garde t-elle de ce viol qu’elle a subi ? Sans rien dire, il l’écoute pendant qu’elle lui décrit avec une certaine difficulté cette colère légitime qu’elle a ressentie pendant un long moment, ce cauchemar vivant dans lequel elle avait vécu, avant que le temps ne fasse son oeuvre et n’écarte progressivement cet événement douloureux de sa mémoire. Il serre un peu plus Avalon contre lui, dans un geste purement réflexe, comme s’il pouvait encore la protéger de cette affreuse réalité qu’elle a vécu, même si en vérité il est impuissant. A part l’écouter, il ne peut rien faire de plus.

Si, songe t-il, alors qu’elle revient sur le sujet de sa soeur. Il peut faire quelque chose de plus. Il peut l’aider à faire en sorte que ce terrible événement ne se reproduise pas, que Morgane ne soit pas une victime de plus de la négligence et des mauvaises fréquentations de ses parents. Il n’a pas pu aider Avalon à l’époque, mais il peut l’aider aujourd’hui et il ne lui faut pas une minute de réflexion pour prendre aussitôt sa décision. Comme si elle avait lu ses pensées, Avalon le taquine et il lui répond avec un sérieux étrange :

« Je ne fuirai pas, je t'aiderai. » Ce qu’il a vu tout à l’heure, dans l’appartement des Davies, plutôt que de le repousser, a eu l’effet totalement inverse : il ne s’est jamais senti aussi proche d’Avalon, aussi désireux de partager un avenir avec elle et être son soutien dans ses multiples épreuves. Par habitude, il se glisse dans une posture plus nonchalante et moqueuse, alors qu’il sait très bien qu’ils sont tous les deux conscients de l’importance de ce qu’ils se disent : « Si tu essayes de te débarrasser de moi, c’est raté. »

Son sourire est humoristique mais son regard est sérieux et s’attarde sur Avalon pendant quelques instants. Il répète, comme une promesse :

« Je suis là. »

FIN DU RP


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