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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice]

Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeMer 19 Fév 2020 - 11:40
11 janvier 2020
« Mais enfin on marche sur la tête ! C’est grâce à moi si vous avez retrouvé le corps de ce pauvre homme ! C’est moi qui ais mis la main sur sa baguette ! Moi qui ais contacté la Milice ! Et qu’est ce que je récolte en retour ? Je suis soupçonnée de meurtre ! Ah ben bravo ! Merci ! 20/20 la Milice ! Dire que pendant ce temps, mon Kiki est tout seul à la maison : Personne n’est là pour s’occuper de lui ! Personne ! »


« Vous n’êtes pas mise en examen madame McAllistair, expliqua Angus pour la centième fois, vous êtes entendue en temps que témoin. On a retrouvé un cadavre sur votre propriété, c’est la procédure normale. »

« Alors, vous, ne me parlez pas de procédure ! répondit Margaret en pointant un index accusateur en direction du Milicien. Elle était encore vêtue de sa robe de chambre écossaise sous sa cape de pluie, Vous débarquez chez moi en pleine nuit pour me proposer un massage – oui, oui, ne faites pas l’innocent, un massage !- et vous osez me parler de procédure ! ? »

Angus ferma brièvement les yeux et jeta un regard en direction du miroir sans tain de la salle d’interrogatoire. Il savait que Danielle ne perdait pas une miette de cet échange –et qu’elle espérait sûrement le voir aboutir- mais honnêtement, Angus avait besoin d’une pause. Interroger la vieille McAllistair n’était pas de tout repos et il menait cette instruction depuis le début de la nuit.

En effet, les services de la Milice étaient arrivés sur les berges du Loch Maree peu de temps après l’appel des jumeaux Rice. Ils avaient posé un périmètre magique de sécurité et exfiltré le corps en toute discrétion. Danielle avait été claire : elle ne souhaitait aucune fuite concernant la découverte d’un cadavre et encore moins au sujet de l’identité éventuelle du défunt. La milice devait être en mesure de conserver un coup d’avance si Dalhiatus avait bel et bien été victime d’un meurtre. Les accromentules avaient donc embarqué Margaret McAllistair sans lui demander son reste afin de l’interroger dans les locaux du Ministère pendant que la Brigade- Scientifique-Magique quadrillait la zone de découverte des lieux sous sortilège de désillusion.

A leur arrivée à Londres, Doreen s’était enfermée dans son laboratoire avec le corps, demandant expressément à ne pas être dérangée. Depuis, tout le service attendait patiemment les résultats de ses prélèvements et de ses analyses. Les miliciens en charge du dossier D avaient ressorti tous les éléments de l’affaire Dalhiatus, en prévision,  et monté une cellule de crise dans la salle de réunion attenante aux locaux de la BSM. Quant à  Angus, il était chargé de l’interrogatoire de Mme McAllistair. Du moins, jusqu’à maintenant.

La porte de la petite salle s’ouvrit dans son dos et les bruits caractéristiques du service s’engouffrèrent dans la pièce  en même temps qu’un collègue.

« Rice, je prends le relai. » souffla ce dernier en s’installant sur le siège vide à côté d’Angus. Il posa son Pear Pro sur la table et enclencha son microphone.
« Bonjour Mme McAllistair, je suis l’agent Andrews. Si vous le voulez bien, nous allons reprendre ensemble.»

Merci Merlin.  L’irlandais rassembla ses notes tandis que Margaret fustigeait le nouveau venu. De toute manière, Angus était persuadé qu’ils ne tireraient rien d’elle. Le corps de Dalhiatus avait été abandonné sur son île, certes,  mais il ne plaçait pas la centenaire en tête de la liste des suspects.  Il  éteignit donc le micro de son Pear Pro qu’il rangea dans la poche arrière de son pantalon puis il quitta la pièce sans demander son reste pour rejoindre l’open-space de la Milice. Il flottait dans l’air un climat électrique, comme si tous les agents présents se tenaient prêts, sur le qui vive.

L’affaire Dalhiatus trainait depuis deux ans maintenant bien que Marchebank en avait fait sa priorité.
Si Doreen venait à confirmer l’identité du défunt comme étant celle de l’ancien directeur de département, cette nouvelle serait accueillie positivement par l’ensemble de l’équipe. Non seulement elle contribuerait à redorer l’image de la Milice mais elle leur permettrait, peut-être, de remonter la piste jusqu’au responsable de cette disparition.

En attendant, ils devaient patienter et ne pas céder à la fanfaronnade. Rester focus. Angus jeta un coup d’œil à l’horloge -15h14 – et calcula à quand remontait ses dernières heures de sommeil – plus de 32 heures. A vrai dire, il n’était pas vraiment fatigué mais il se sentait  quelque peu fourbu et crasseux.

Son pantalon était toujours maculé de boue par endroit et il avait la désagréable sensation de sentir encore l’eau croupie du Loch Maree. A moins que ce ne soit Accio qui empestait les locaux de son doux fumet. Le milicien rejoignit d’ailleurs son espace dans l’Open Space et s’accroupit au sol pour observer son fléreur paisiblement endormi dans son panier, sous son bureau. Il n’avait pas laissé une miette des harengs fumés obtenus en récompense de son excellent travail et semblait tout à fait calme et repu. Angus gratifia l’animal d’une affectueuse caresse  avant de rejoindre la fontaine pour boire un peu d’eau et s’asperger le visage. La journée était loin d’être terminée, songea-t-il en s’essuyant dans le creux de son coude.

A cet instant, une milicienne passa à proximité de lui et il l’arrêta pour lui demander quelques renseignements.
« C’est bon ? L’info n’a pas fuitée ? »
Elle secoua la tête négativement.
« Non, rien à la RITM, ni dans multiplettes ou la gazette. La découverte n’est pas non plus évoquée sur les réseaux sociaux magiques… Elle jeta un coup d’œil à sa montre et se fendit d’un léger sourire, En même temps, Sam Allport ne doit pas encore être réveillé! »

Angus laissa échapper un bref rire et regagna la machine à café. Cinq minutes plus tard, il poussait la porte de la salle de réunion de son épaule massive, amenant des boissons chaudes pour toute la cellule de crise.

« Tournée de bières ! » claironna-t-il avant de rectifier le sourire aux lèvres. « Nan, j’déconne c’est juste des cafés. »

Quelques miliciens étaient occupés à classer les différentes pièces du dossier D et les  affichaient  sur  un pan entier de la salle : Des dizaines de photographies, de cartes, de plans, de dépositions, de témoignages et des notes manuscrites lévitaient devant eux…  Plusieurs hologrammes flottaient aussi dans un coin de la pièce, grandeur nature: Jacob Dalhiatus, bien sûr, et les principaux suspects : Juliana McNeil –encore vivante au moment de la disparition du directeur de département, Chloé Hellsoft, Klemens Drabroski –terroriste suicidé le jour de son arrestation sans que la Milice ne puisse l’interroger, ou encore Joel Hudson…  

Toutes les pièces d’un puzzle ne demandant qu’à s’assembler entre elles.
Angus traversa la salle et s’appuya contre la table de réunion, face au mur de preuves, classées pour le moment par pôles géographiques : « Pré au Lard » «  Talladale » « Greyfriars Square», l’adresse de Dahlhiatus à Londres. Il tendit un gobelet à Amely Weaver qui se tenait debout à côté de lui et but une gorgée de café en silence, le regard posé sur le mur de preuves. Sa collègue était en charge de l’enquête depuis le début, avec  entre autre Nasreen Johar, elle était donc la plus légitime dans cette cellule.

« Alors ? Ça avance ? »
demanda Angus  après quelques instants de silence « De mon côté   McAllistair a confirmé qu’elle n’avait pas mi les pieds sur ses îlots depuis près de cinq ans. L’irlandais reporta son attention sur Amely, C’est son mari qui s’occupait de l’entretien des îles et il est mort en 2006. Depuis cette date elles sont  laissées à l’abandon. La municipalité de Talladale voulait en faire une réserve ornythomagique mais Margaret refusait de leur céder ses terres. »
Angus but une nouvelle gorgée de boisson.
« Et sinon, tu sais si Do a terminé ? »
A en juger par la  porte close donnant sur son labo, ce n’était pas encore le cas.
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeSam 22 Fév 2020 - 12:28
No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 200222122802830724
Amely Weaver - 23 ans - Milicienne

Amely avait été appelée au Ministère à une heure bien trop matinale et pourtant elle n'avait eu aucun mal à sortir du lit. La Milicienne s'était habillée en quelques minutes et avait abandonné Paul -encore endormi- sans un mot, transplanant immédiatement pour Londres. Son corps était encore plein de sommeil et elle avait du mal à garder les yeux ouverts mais son cerveau s'était déjà mis en marche. Elle se sentait investie de cette énergie caractéristique qu'elle ressentait toujours quand elle avait le sentiment de s'approcher de la résolution d'une enquête.

L'affaire Dalhiatus était au point mort depuis des mois. Ils n'avaient pas assez d'éléments de preuve, aucun ne semblait concorder avec les autres, et ils n'avaient aucun témoin. Après des semaines et des semaines de recherche acharnées, la jeune femme avait fini par se faire une raison et par accepter que ce cas ne serait probablement jamais résolu, mais la récente découvert d'un corps qui semblait être celui de l'ancien directeur faisait renaitre son espoir de mettre enfin la main sur son meurtrier.

Amely avait besoin de cette victoire pour retrouver la préférence de Danielle, qui ne lui confiait plus aucun cas intéressant depuis la mort de cette jeune ambulancière qui avait fait couler tant d'encre, et de sang. La jeune femme avait amèrement regretté les décisions prises ce jour-là, mais continuait de penser qu'elle n'aurait pas pu mieux faire. Elle restait persuadée qu'ils leur manquaient un élément dans cette affaire, un autre témoin qu'il n'aurait pas identifié, peut-être. Toute cette histoire n'aurait jamais dû s'ébruiter, ils avaient récupéré le résistant blessé et s'était débarrassés de la fille dans un accident parfaitement plausible. Quelles étaient ses chances de tomber sur une résistance chevronnée avec une petite-amie complètement folle qui crierait au meurtre ? Cet échec lui avait couté cher. Sa carrière était au point mort et elle comptait sur le dossier Dalhiatus pour la faire décoller.  

La jeune milicienne s'était assez vite désintéressée de l'interrogatoire de la vieille McAllistair, qui ne rimait à rien, et avait préféré se concentrer sur le rassemblement de tous les éléments de preuve - laissant derrière elle une Danielle Coleman impassible dont seuls les sourcils froncés trahissaient son impatience. Amely s'était replongée dans les épais dossiers qui contenaient toutes ses recherches de l'époque. Ils avaient de nombreux éléments : des traces de pas, des tags, des signes de lutte à l'orée de la forêt, mais aucun d'entre eux ne leur donnait de véritable indice sur l'identité du meurtrier. Ou des meurtriers, si on partait du principe que les auteurs des tags étaient également les assassins, ce qui était la piste privilégiée.

Elle avait fait léviter les cartons remplis de rapports, de notes manuscrites et de photographies jusqu'à une salle de réunion mobilisée pour l'occasion et s'appliquait maintenant à tout étaler sur le grand mur face à elle, en espérant que cela lui permettrait d'avoir un regard nouveau sur cette affaire. Accompagnée de Nasreen et de quelques autres milicien, elle s'appliqua à trier les différents éléments et à les regrouper, d'abord géographiquement, puis par thème.

Ils avaient quasiment terminé, et face à eux évitaient toutes les pièces les plus importantes du dossier, mais Amely n'était pas satisfaite. Ils avaient fait cet exercice des dizaines de fois, toujours avec les mêmes documents, et cela n'avait rien donné. Ils avaient besoin de repartir de zéro, mais pour cela il leur fallait de nouvelles preuves. Ils n'avaient plus qu'à espérer que le cadavre de Dalhiatus -s'il s'agissait bien de lui- serait suffisamment bavard. Et elle faisait parfaitement confiance à Doreen sur ce point, il n'y avait pas plus douée qu'elle pour faire parler les morts.

Le frère de cette dernière fit justement irruption dans la salle, les bras chargés de café, et Amely le remercia d'un sourire en attrapant le gobelet qu'il lui tendait. Elle n'était pas particulièrement proche d'Angus, dont elle n'appréciait pas toujours l'attitude désinvolte, mais elle reconnaissait qu'il faisait du bon boulot, comme il l'avait de nouveau prouvé cette nuit. C'était un excellent élément et elle avait appris à passer outre ses blagues douteuses et son apparence parfois négligée. Elle n'aurait pas été jusqu'à s'en faire un ami, mais tant qu'ils ne parlaient que de boulot elle y trouvait son compte.

"Pas vraiment, répondit-elle, les yeux rivés sur les preuves qui lévitaient sous leurs yeux. On n'a rien de plus qu'il y a deux ans. Elle soupira. Il nous manque trop d'éléments, j'espère que Doreen trouvera quelque chose. "

Ce cadavre était potentiellement une mine d'informations qui pourrait à minima les renseigner sur les causes de la mort, encore indéterminée. Vu l'état du corps, le meurtrier ne s'était pas contenté d'un Avada Kedavra. Il y avait vraiment des tarés partout.

"Bien joué pour le corps, d'ailleurs." Elle se tut un instant pour boire une longue gorgée de café, et réalisa à cet instant qu'elle n'avait rien avalé depuis son réveil ce matin. Angus devait lui aussi être débout depuis beaucoup trop longtemps, et s'enquit de savoir si sa soeur avait terminé l'autopsie.

"Non, elle n'a pas encore fini,et personne n'ose la déranger,  expliqua-t-elle en jetant un regard plein d'espoir vers la porte du labo. Le corps était couvert de sang, il y a de bonnes chances pour que ce soit celui de Dalhiatus, mais on peut espérer qu'il y ait un peu de celui de son meurtrier..."

Une trace ADN, n'importe laquelle, était leur meilleure chance d'arriver à dresser un portrait du coupable, peut-être même de l'identifier. Le regard toujours accroché à la porte du laboratoire de la milice scientifique, Amely se redressa imperceptiblement et retint son souffle quand celle-ci s'ouvrit sur Doreen. Ils allaient bientôt connaitre tous les secrets que le cadavre de Dalhiatus avait révélés.
Doreen Denton-Rice
Doreen Denton-RiceMilicienne chef de la Brigade scientifique et magique
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeMar 10 Mar 2020 - 10:13
No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 200309070047986076No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 200309071112675447

Le calme avant la tempête…

Plantée au milieu du laboratoire d'examen post-mortem de la Milice, la responsable en chef de la Brigade Scientifique & Magique poussa un long soupir de soulagement à la vue des résultats finaux. Cette fois-ci, cela ne faisait plus l'ombre doute ; Il s'agissait bel et bien du corps de Jacob Dalhiatus. L'Adénomagique avait fini par livrer son verdict infaillible et dévoiler une vérité que Doreen et Angus avaient d'ores et déjà deviné lors de la découverte du vieux corps en décomposition. Le regard de Doreen s'embrasa d'une certaine effervescence, alors qu'elle contemplait avec fierté et satisfaction le cadavre qui gisait enfin sur sa table d'autopsie. Même si la victoire finale lui avait été quelque peu dérobée par son encombrant frangin ; Doreen savourait pleinement de voir son travail récompensé. Quel soulagement que d'entrevoir enfin le dénouement des fastidieuses recherches, et de savoir que les sacrifices entrepris pour retrouver le célébrissime disparu n'avaient point servis à rien. Bien que caché sous un masque, un léger sourire victorieux étira ses fines lèvres, alors qu'elle dévisageait froidement ce qu'il restait du visage du défunt chef de département.  

"Alors monsieur Dalhiatus? Je ne vous demande pas si vous allez bien… " ironisa-elle, alors qu'elle se lançait dans une discussion à sens unique avec le défunt chef de Département.  Saisissant son matériel d'autopsie aussi neuf que tranchant, elle s'approcha avec une certaine grâce auprès de son client décomposé, avant de poursuivre son morbide monologue. " Si vous saviez la peine que je me suis donnée pour vous retrouver! Franchement, avec tous le respect que je vous dois : Vous ne pensez pas avoir passé l'âge de jouer à cache-cache? " Meublant l'absence de réponse de son cadavérique interlocuteur, la sorcière irlandaise secoua tragiquement la tête avant d'ajouter une promesse à peine déguisée : "Peu importe le temps que cela me prendra, mais sachez que je finirai par découvrir les causes et les circonstances de votre disparition. Vous êtes bien placé pour savoir à quel point la Milice n'aime pas les sales petits secrets et les sombres mystères irrésolus… " Quoiqu'il lui fut arrivé, et même perdu dans l'au-delà ; Cette figure emblématique du FREE obtiendrait justice. " Maintenant, je vous demande de m'accorder une seconde de votre temps, qui je l'imagine ne vous ai plus vraiment précieux."    

La responsable de la Brigade Scientifique & Magique se retrouvait littéralement devant un coffre à trésor qui ne demandait qu'à être ouvert. Si l'identité du défunt était formelle, elle devait encore découvrir les circonstances de sa mort. Était-ce accidentel? Une noyade? Un meurtre sinistre? Bref autant de mystère qu'elle était dans l'obligation de résoudre pour satisfaire sa hiérarchie et l'intransigeante Danielle Coleman. Afin de calmer l'excitation qui tourbillonnait en elle, alors qu'elle était sur le point de lever un mystère vieux de plusieurs années ; Doreen esquissa un mouvement de baguette magique afin d'abaisser la point diamant d'un tourne disque magique qui sommeillait dans un recoin de la morgue. Une longue et contemplative mélopée envahit alors l'espace gelé du laboratoire d'autopsie, tandis que les rayons savamment dosés d'un "Lumos" éclairaient les entrailles putrides du défunt Jacob Dalhiatus. Doreen accomplit alors tout un protocole de légiste médicomagique, qui n'avait pour finalité que de découvrir les causes réelles du décès. Certes les poumons de l'ancien Chef de Département semblaient encore gorgés par les eaux saumâtres du Loch Maree, mais ce n'est pas ce qui alerta immédiatement l'œil aguerri de l'experte en autopsie. Bien que sévèrement décomposé, le visage du Ministre offrait une preuve irréfutable que la noyade n'était peut-être le seul motif mortel. En plus de traces d'ecchymose anciennes encore visible malgré les affres de la décomposition ; Le cartilage septal, ainsi que la cloison nasale du défunt disparus semblaient s'être fracturer sous l'impact de coups répétés. Était-ce les signes manifeste d'une lutte ou d'une chute? Doreen nota dans un calepin ses observations, avant de poursuivre son examen minutieux…  

"Franchement monsieur Dalhiatus, je ne suis pas du genre à médire sur les morts ; Mais vous auriez pu m'attendre, et me laisser la chance de découvrir votre précieuse carcasse…  Plutôt que de laisser ce privilège à mon grand bêta de frère, qui ne va cesser de me railler avec son authentique exploit! Comme s'il avait véritablement travaillé sur ce dossier… " Car malgré tout, Doreen avait la nette impression de s'être faite voler sa victoire par Angus. L'encombrant jumeau la doublant dans la dernière ligne droite, alors qu'elle s'était retrouvée les fesses malencontreusement embourbées dans la vase épaisse du Loch écossais. Un sentiment d'injustice et une jalousie immense que Doreen n'arrivait pas à se défaire. Allait-il éternellement lui voler ses ambitions? Lui usurper le fruit de SON travail? Cette pensée viscérale s'estompa quelque peu alors que le regard de la légiste se posa sur une plaie manifeste au niveau de l'abdomen de Jacob Dalhiatus. Quelque chose de pointu et d'aiguisé semblait lui avoir perforer les entrailles de part en part…

"Attendez-voir... Qu'est-ce que nous avons-là, monsieur Dalhiatus?"

Doreen se mordilla le coin inférieur des lèvres, alors qu'elle se concentrait pour extirper de l'entaille ventrale ce qui semblait être de l'écorce d'arbre. Maniant avec précaution son aiguille serpentine, ainsi que pince coupante, elle réussit en effet à extraire des fragments de bois. Au vue de la profondeur, de la circonférence des plaies, des organes touchés, et par la présence d'écorce de chêne ; Tout plaidait en faveur d'une blessure létale, occasionnée par une violente projection sur une branche d'arbre pointue. Tel un vampire, Jacob Dalhiatus semblait s'être fait embrocher sur un pieu en bois, dans une perforation allant du dos en direction du ventre.

"Aïe! J'ai mal pour vous. Cela doit piquer… "

Doreen haussa un sourcil perplexe. Mais que s'était-il passé? Au delà des coups manifestes portés au visage, c'est bien cette blessure profonde qui était la cause principale du décès du chef de Département. Quelque chose ne tournait pas rond, alors qu'il apparaissait désormais impossible que l'ancien numéro 2 du Free fût mort de manière accidentelle. A moins d'être assez crétin pour penser que Jacob dans un accès de démence suicidaire, soit suffisamment doué pour s'autofrapper le visage, se précipiter sur un pieu aiguisé et jeter sa vieille carcasse dans un lac gelé d'Ecosse. Si les causes de la mort était résolue ; Il y avait forcement un indice susceptible de dévoiler le mystère sur l'identité du ou des coupables. Comme se plaisait si souvent à le répéter Doreen : Aucun crime n'était parfait. La chef de la BSM se jeta alors corps et âme dans la traque de la moindre empreinte digitale, ou de la malheureuse macromolécule biologique égaré par le coupable. L'experte en sciences forensique fit alors usage d'une précieuse poudre magique révélatrice, afin de desceller la moindre trace étrangère présente sur ce qui restait du corps de Jacob Dalhiatus. Malgré sa longue immersion prolongée, le cadavre se mit à parler et dévoiler la présence d'indices exogènes. Noyé dans ce qui restait de la main décharnée du défunt chef de département, un long filament éveilla immédiatement la curiosité de la méticuleuse Doreen.

"Bonjour, toi! Qui es-tu? " s'interrogea la légiste magique alors qu'elle extirpait minutieusement à l'aide d'une pincette, ce qui semblait être un long cheveu blond. Le si sérieux Jacob Dalhiatus n'étant pas de genre à arborer une jolie perruque blonde, il pouvait s'agir d'une des dernières personnes à avoir croisé le chemin du chef de Département avant sa disparition. Intéressant… Même corrompu par l'élément liquide, Doreen savait qu'un élément capillaire pouvait rapidement s'avérer précieux pour révéler l'apparence physique d'un suspect. Si le cheveu n'était point trop abimé, il pouvait user d'une potion du type Polynectar, ou dans le cas contraire faire usage d'une lotion magique répondant au petit nom de "L'identitatem". Cette dernière pouvait dessiner les contours lumineux d'un portrait robot magique, donnant une vague idée de ce à quoi pouvait ressembler un éventuel suspect. Même si l'on pouvait en définir la blondeur, dans le cas présent le cheveu recueillit était beaucoup trop altéré pour faire usage du Polynectar. De plus, la Milice n'avait pas un mois à perdre. Voila pourquoi Doreen immergea immédiatement l'indice capillaire dans une vasque contenant de l'identitatem…

Retournant à ses moutons ou plutôt son cadavre, Doreen descella rapidement un nouvel indice biologique situé cette fois-ci à l'angle de l'os zygomatique, appelé vulgairement l'os de la pommette. Une gouttelette de sang exogène, sans doute perdu par celui qui avait éhontément martelé le visage du pauvre Dalhiatus. Doreen jubilait intérieurement, alors qu'elle détenait plus d'élément que nécessaire pour décrypter l'identité génétique d'un suspect. Elle s'affaira alors à recueillir l'élément sanguin, afin de pouvoir le croiser avec les codes génétiques déjà présents dans les archives criminelles de la Milice. Qui sait, avec un peu de chance, l'ADN récolté correspondra à une ancienne affaire. Un fin sourire satisfait éclaira le visage de Doreen, alors qu'elle s'apprêtait cette fois-ci à pratiquer une incision rectiligne du sternum pour ouvrir la cage thoracique du défunt Dalhiatus.

*****
 

Après plus de deux heures à charcuter ce qui restait du cadavre du pauvre Jacob Dalhiatus, Doreen troqua sa blouse maculée de sang putride contre un tailleur raffiné et disons le plus adapté à tenir une conférence. Poussant la porte de son laboratoire, les bras chargés d'un rapport contenant ses nombreuses observations, Doreen avança d'un pas souverain et léger en direction d'un petit pupitre où elle allait pouvoir faire étalage de sa science. Menton dressé et démarche fière comme un mannequin défilant sur un podium, l'experte forensique ignora littéralement l'assemblée de Miliciens réunis pour entendre les nouveaux éléments de preuves recueillis dans l'affaire "D". Nul doute, qu'une réponse brulait toutes les lèvres - Celle de savoir s'il s'agissait oui ou non du cadavre de Jacob Dalhiatus. Doreen était bien décidée à ménager le suspense et profiter pleinement de son moment de gloire. Elle s'éclaircit doucement la voix, tapota légèrement le petit micro magique qui ornait son pupitre d'experte légiste. Doreen jeta un vif regard sur la salle et s'arrêta sur sa supérieure hiérarchique, Danielle Coleman. La sorcière irlandaise prit une longue inspiration, balaya du revers de la main sa longue chevelure rousse, et s'élança dans son rapport d'autopsie.

"Chères consœurs, chers confrères : Bonsoir. Inutile de m'appesantir sur les débuts de l'enquête, qui comme vous le savez déjà, ont permit dans un premier temps à authentifier un morceau de baguette comme appartenant bel et bien à celle du disparu Jacob Dalhiatus ; et dans un second temps à localiser un cadavre dans un état de décomposition avancée sur les berges du Loch Maree. Ne suivant que ma propre intuition, il était de mon devoir de vous prévenir de cette découverte afin de pouvoir procéder à l'examen post-mortem. Je suis désormais en mesure de vous révéler l'identité de l'individu retrouvé, ainsi que les causes résultantes ayant entrainé la mort… "

Tel un professeur vérifiant qu'elle avait obtenu l'attention, Doreen balaya presque l'intégrité des visages de miliciens présents, en prenant soin tout de même d'éviter scrupuleusement celui de son facétieux jumeau, Angus. Il ne manquait plus qu'un roulement de tambour, avant qu'elle ne se lance dans son rapport d'examen.

"L'examen adénomagique atteste sans marge d'erreur que le corps retrouvé dans la nuit du 10 au 11 Janvier, est bel et bien celui de Jacob Dalhiatus. L'état avancé de décomposition, et l'analyse des tissus corporels permet de dater la mort aux alentours du mois de Mars 2009, soit un peu moins de deux ans. Bien que les poumons du sujet soient gorgés d'eaux, il est avéré que sa mort ne résulte point de la noyade, mais d'une perforation abdominale suite à une projection violente sur ce qui s'apparente à une branche de chêne. La perforation et la présence d'écorce, indique un impact violent allant du bas du dos et émergeant au niveau du bas ventre. La présence d'ecchymose, d'une fracture du cartilage septal, ainsi que de la cloison nasale indique que le sujet a subis l'assaut de coups répétés peu avant sa mort. Bref, tout laisse penser que la mort ne résulte point d'un facteur accidentel, mais bien et bien d'un meurtre perpétré avec une rare sauvagerie... "

Doreen balaya une mèche de sa chevelure qui venait avec grâce obstruer son champ de vision.

"Fort heureusement pour la suite de l'enquête, l'examen post-mortem a décelé la présence de deux souches d'ADN, exogène à l'empreinte génétique de Jacob Dalhiatus. J'ai bien dit deux, car il semblerait que nous ayons véritablement deux suspects dans cette affaire délicate. Le premier indice est d'ordre capillaire ; Puisqu'il s'agit d'un cheveu long, d'aspect blond, qui après examen adénomagique de la kératine appartiendrait assurément à une jeune femme de moins de 20 ans, ayant un  régime végétarien assez stricte. Vu l'état avancé de décomposition du tissu phanère, il est malheureusement impossible d'user du polynectar pour déterminer l'apparence de cette suspecte. En revanche, l'usage d'une lotion d'Identitatem a permit de rendre compte d'un portrait hologromique, et des contours d'une silhouette que je vous laisse découvrir immédiatement. Coupable ou non, voici la première suspecte dans cette affaire criminelle… "

D'un geste souverain de la main, Doreen versa sur le sol le contenu d'une fiole magique, qui se matérialisa immédiatement sous la forme d'un hologramme lumineux. Le visage blond et angélique d'une jeune inconnue apparus face à l'assemblée.

"Pour l'heure aucun trace de son ADN n'a été retrouvé dans nos archives criminelles, et j'attends encore le compte-rendu de nos laboratoires concernant la présence d'un second indice biologique qui se matérialise cette fois-ci sous la forme d'une gouttelette de sang. Il est avéré que l'acide désoxyribonucléique contenu dans celle-ci ne correspond pas à l'empreinte macromoléculaire contenu dans le cheveu. Nous sommes donc bien face à deux individus, et deux suspect… Pour l'heure, encore non identifiés. J'ai transféré toutes les informations adénomagique à nos laboratoires, ainsi qu'au centre de réhabilitation mémoriel de Skye, afin qu'il nous avertisse d'une éventuelle correspondance avec un passif criminel. Une réponse ne devrait guère tarder dans les minutes à venir, et je vous invite donc à surveiller vos Pear professionnel. Sur ce, merci pour votre attention, et sachez que je reste à votre entière disposition pour d'éventuelles précisions… "

Doreen gratifia un sourire aimable à sa consœur Amely Weaver, qui se tenait non loin d'elle, avant de lever un menton impérieux en direction de son jumeau. Elle esperait secrètement avoir marqué les esprits de ses supérieurs, et permit une grande avancée dans cette enquête...  


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Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeMar 10 Mar 2020 - 16:51
« J'espère que Doreen trouvera quelque chose. "

« Elle va trouver. » assura Angus, les bras toujours croisés sur son torse, le regard perdu sur le tableau des preuves. Il n’en avait aucun doute.   Sa sœur était d’une persévérance sans limite et il ne doutait pas une seule seconde de ses compétences professionnelles : S’il restait la moindre preuve accablante sur le corps de Dalhiatus, même infime,  Doreen la débusquerait. Elle avait beaucoup de défaut mais son travail acharné et consciencieux finissait toujours par payer. « C’est une lâche-rien. » ajouta-t-il en coulant un regard en direction d’Amely accompagné d’un léger sourire en coin.

Il reporta alors son attention sur sa montre et retint un soupir.

Ils étaient condamnés à attendre les résultats de l’expertise de Doreen et Angus voyait bien que toute la Milice était dans l’expectative. A travers les baies vitrées de la Cellule de Crise, il pouvait voir les agents lorgnant régulièrement en direction de la porte desservant le labo de la BSM.

« Le corps était couvert de sang, il y a de bonnes chances pour que ce soit celui de Dalhiatus, mais on peut espérer qu'il y ait un peu de celui de son meurtrier..."

« Ou de sa meurtrière, rectifia Angus, je parie un billet que c’est Hellsoft :  Petit règlement de compte entre Directeurs de Département. »

Chacun avait sa théorie concernant les causes de  la disparition de  Dalhiatus et le milicien imaginait bien un combat magique à mort entre la terroriste – désormais avérée- et son collègue du Ministère. Il s’apprêtait à tromper l’ennui en expliquant sa thèse à Amely Weaver lorsqu’un collègue poussa la porte de la Cellule de Crise.

« Denton-Rice est en salle de conférence ! »

« En salle de Conf ? » s’étonna Angus avant de croiser le regard d’Amely. Doreen avait du sortir par l’autre porte alors que toute l’équipe en charge du dossier l’attendait ici.

Merlin, sa sœur ne savait rien faire sans rechercher le feu des projecteurs ! Quand comprendrait-elle qu’elle n’avait pas besoin de mettre en scène ses découvertes pour être reconnue comme l’excellente légiste qu’elle était ?

Angus se garda toutefois de tout commentaire. Il ne donnerait pas de grains à moudre aux éventuels détracteurs de sa jumelle.  Il délaissa donc son café sur la table de la salle de réunion et suivit les agents de la Cellule de Crise jusque dans la Salle de Conférence, remplie de capes violettes. Doreen avait pris place, derrière le pupitre et attendait visiblement que tout le monde daigne bien s’installer afin d’obtenir le silence qui lui était du. Angus s’assit  à moitié sur une table entreposée contre le mur latéral et il croisa les bras sur son torse, doigts sous les aisselles, attendant le rapport de sa sœur, non loin d’une Danielle Coleman attentive.

"Chères consœurs, chers confrères : Bonsoir. »

Angus retint difficilement son sourire, mi-amusé mi-désabusé, devant cette entrée en matière un brin pompeuse. Menton haut, attitude souveraine, tailleur propre : Du Dodo tout craché.  Elle était incorrigible ! Assumant pleinement tous les regards posés sur elle – et s’en délectant surement-  elle résuma le début de l’enquête, sans s’appesantir sur  le travail formidable accompli par son propre frère et, surtout, par Accio. Angus n’en tira aucun affront personnel – ils n’étaient pas tous réunis ici pour se jeter des fleurs mutuellement – et il  n’attendait pas de louanges publiques de la part de sa sœur. Il avait fait son job et  toute la Milice allait ressortir grandie de cette découverte, si tant est qu’elle débouche sur quelque chose, bien sûr.

Fort heureusement, les révélations ne tardèrent pas à tomber : Doreen commença par confirmer l’identité du défunt : Ils avaient bien retrouvé le cadavre de Jacob Dalhiatus disparu maintenant depuis presque deux ans. Bien qu’ils s’attendaient tous à cette annonce, la nouvelle fut accueillie par quelques échanges à voix basses, des hochements de têtes satisfaits et même quelques sourires.  Angus ne prêta pas vraiment garde à ces réactions. Il était pendu aux lèvres de sa sœur, attendant  la suite de son exposé.

Doreen ne tarda pas à dérouler son jargon scientifique et médico-magique  pour confirmer les causes de la mort : Perforation abdominale par une branche. Wow. Angus afficha une drôle d’expression à la fois dubitative et étonnée. Il ne s’attendait pas à ça. Il avait bien vu les vêtements du défunt tachés  de  sang mais il avait imaginé une mort par sortilèges de magie noire type, sectumsempra. Le coup de la branche faisait un peu amateur pour un sorcier confirmé de la trempe de Chloé Hellsoft, par exemple. A moins que Dalhiatus ait été projeté contre l’arbre grâce à un  puissant maléfice. Théorie tout à fait envisageable bien que la suite du rapport de Doreen n’aille pas particulièrement dans ce sens :

« Tu as une idée des sortilèges qui ont pu causer les bleus et les fractures faciales ? la coupa-t-il sans préambule, C’est bizarre, Il caressa doucement sa barbe, pensif, ça ressemble à un combat à mains nues. A la moldu, il se tourna vers Danielle, Pourquoi s’embêter à donner des coups alors qu’on peut utiliser sa baguette ? Même pour faire mal, le doloris est bien plus efficace que n’importe quel choc. »

Angus remisa bien vite ses interrogations à plus tard puisque  Doreen reprenait déjà la parole du haut de son pupitre. Elle n’en avait pas terminé avec son exposé et  leur présenta, enfin, le clou de son analyse : Elle avait réussi à extraire deux souches adénomagiques différentes, en plus de celle de Jacob . L’une, sur un cheveu, l’autre, sur une tache de sang.

Angus se redressa sur son séant, soudainement très attentif. L’air s’était brutalement  chargé d’électricité dans la salle de conférence. Les pièces du puzzle  commençaient doucement à s’assembler. Les enquêteurs avaient déjà émis l’hypothèse que plusieurs personnes puissent  être mêlées à la disparition de Dalhiatus. L’analyse graphologique des tags retrouvés à Pré-Au-Lard indiquait clairement que les inscriptions avaient été faites par, au moins, deux individus différents.  Angus échangea un regard entendu avec Amely qui patientait non loin de lui. Il savait qu’elle avait toujours soutenu la thèse comme quoi  les auteurs des slogans révolutionnaires étaient sans doute les responsables de la disparition de Dalhiatus. L’adénomagie allait peut-être lui donner raison.  Cette technique d’analyse était, de loin,  la méthode d’identification la plus fiable utilisée par les services de la Justice Magique. Si les suspects avaient déjà été entendus par la Milice, les Aurors, ou même la P.M,  ils figuraient dans leurs fichiers.

Ce qui n’était malheureusement pas le cas de la première souche, leur révéla Doreen sans toutefois s’avouer vaincue. Elle était parvenue  à établir un hologramme-robot de cet individu – une femme- grâce à une potion d’identitatem.  Angus nota mentalement les éléments du portrait– Très jeune / blonde/ végétarienne- et observa longuement l’hologramme lumineux  qui s’était matérialisé dans la pièce afin de le confronter avec les portraits de leurs principales suspectes. Malheureusement le visage holographique ne ressemblait ni à celui de Juliana McNeil, ni à celui de Chloé Hellsoft, mais plutôt à celui d’une autre personne…

« Hé Amely, t’es végétarienne ?!» railla Angus, assez fort pour être entendu de tous les miliciens. Il se mit à rire doucement, tressautant des épaules, amusé par sa boutade.

L’heure n’était pas vraiment aux plaisanteries – que Danielle n’appréciait guère d’ailleurs, et encore moins dans ces circonstances-  mais Gus devait bien formuler tout haut ce que l’assistance pensait tout bas : Il y avait comme un petit air de ressemblance entre la suspecte et leur charmante collègue !

Le milicien finit par retrouver son sérieux lorsque Doreen leur révéla que la deuxième empreinte adénomagique était en cours d’analyse . Si le –ou la suspecte- figurait dans leur fichier, tous les miliciens recevraient  une notification sur leur Pear Pro.
Finalement, cet outil technomagique s’avérait plutôt utile, admit Angus en sortant son Pear de sa poche.

« Sur ce, merci pour votre attention, et sachez que je reste à votre entière disposition pour d'éventuelles précisions… "  

Les miliciens se levèrent dans un joyeux chahut : Certains débriefaient par petit groupe  quand d’autres quittaient déjà la pièce. Angus fendit la foule en sens inverse, slalomant entre les capes pourpres,  pour rejoindre Doreen aux pieds de l’estrade.

« Ça c’est ma Dodo putain ! s’exclama-il en lui pressant vigoureusement l’épaule. L’œil du tigre ! Il la gratifia d’une série de petites tapotes sur la joue et ajouta,  T’as assuré ! »

Même s’il trouvait des choses à redire sur la forme et sur son attitude de maîtresse d’école il ne pouvait que s’incliner devant le travail remarquable de sa légiste de sœur. Faire parler un corps en décomposition depuis près de deux ans n’était pas une mince affaire et Angus était tout à fait prompt à mettre de côté leurs petits désaccords fraternels pour vanter les mérite de sa frangine. Contrairement à Doreen, il n’était pas avare en compliments et il était même particulièrement fier de sa jumelle, présentement.

« J’espère que les résultats vont vite tomber. » il coula un regard en direction de son Pear qu’il tenait en main et reporta son attention sur Doreen. Elle n’avait pas dormi depuis un paquet d’heures, elle aussi, mais étrangement, elle paraissait nettement plus fraiche que lui, je t’offre un café ? »

Angus s’apprêtait à entrainer sa sœur dans l’open-space lorsque son Pear se mit à vibrer dans sa paume. Le bruit des notifications envahi alors la pièce faisant taire les conversations. Un bref silence s’installa, les miliciens se jaugèrent du regard un instant avant de consulter  l'information qui venait de tomber sur Netflics.
Une phrase fendit le silence.

« Hééé, mais. C’est l’homme au poireau ! »

L’agent Grimes avait totalement raison : il s’agissait bel et bien du sorcier, un peu étrange, qui avait fait le buzz avec son légume  sur les réseaux sociaux magiques, quelques mois plus tôt,  lors de la manifestation anti-Marchebank et la destruction du dôme de Bristol. Angus fronça les sourcils et croisa le regard de sa sœur. Il ne figurait même pas sur la liste des potentiels suspects.

« Mais c’est qui ce type ? » gronda l’irlandais avant de reporter son attention sur Danielle qui prenait  la direction des opérations :

« Je veux tous les miliciens qui ont travaillé sur cette enquête dans la Cellule de Crise, tout de suite. Strong, demandez aux Transports Magiques de se tenir prêt à boucler la zone de transplanage et les cheminettes autour de l’adresse du suspect. Fishburn, il me faut du monde sur ce coup, réquisitionnez les agents disponibles. Les autres, vous vous tenez prêts à intervenir et, surtout, vous attendez mes ordres. Pas de précipitation.»

Angus rangea son Pear dans la poche de sa cape et quitta prestement la salle de conférence comme la plupart de ses collègues. Une fois dans l’Open Space, il siffla Accio et slaloma entre les miliciens qui s’affairaient tout autour de lui. Certains enfilaient leurs capes pare-sorts, d’autres leurs brassards phosphorescents afin d’être parés pour une éventuelle intervention rapide.  Accio apparut entre deux bureaux, visiblement sur le qui-vive, alarmé par l’agitation ambiante. Angus le gratifia d’une tapote sur le crâne et le  fléreur emboita le pas de son maître. Ils pénétrèrent dans le même temps dans la salle de réunion où plusieurs miliciens s’installaient autour de la grande table ronde et connectaient leurs Pears au réseau.
D’un mouvement de baguette, Danielle fit apparaitre l’hologramme grandeur nature du principal suspect : Un tout jeune homme, brun, frisé à l’allure un peu dégingandée. Monsieur tout le monde. Un type lambda.

« Trouvez moi tout ce que vous pouvez sur ce Whitaker. Fouillez du côté de la Cité Cosmos, de Poudlard et de Mallowsweet. N’oubliez pas les réseaux sociaux.»

« Je m’occupe de Poudlard. » lâcha Angus en prenant place autour de la table entre deux collègues déjà au travail sur leurs Pear Pro. Depuis que la direction de l’école avait fourni les dossiers scolaires des anciens et actuels élèves à la Milice – en toute discrétion bien sûr-  le travail d’investigation concernant la scolarité d’un suspect était grandement facilité. En plus, Angus préférait s’atteler à cette tâche  plutôt que de fouiller un énième compte instamag. Le Milicien pianota sur son Pear, accéda aux ressources en ligne et ne tarda pas à trouver le dossier scolaire du suspect, numérisé magiquement :

« Il est rentré à Poudlard en Septembre 1991- sortit en 1996. Réparti chez Gryffondor, à l’époque où Hellsoft en était la directrice.  Il a fait sa septième année en France à Beauxbâtons. Ses résultats scolaires étaient… Angus dodelina de la tête : Bof. Très bof. Nul en sortilèges. Crut-il bon de relever. Cela pouvait expliquer le fait que Dalhiatus n’ait pas été tué par un maléfice, il est connu pour plusieurs manquements au règlement dont violences et torture envers un animal domestique. Angus serra la mâchoire. Encore un pauvre taré qui trouvait judicieux de passer ses nerfs sur les animaux. On dénombre plusieurs fugues de l’école pour assister à un concert ou se rendre à Sainte Mangouste. Une personnalité peu encline au respect de l'ordre établi, donc. Le milicien se tut un instant pour parcourir les autres écrits du dossier scolaire d’Irving Whitaker,  Les lignes qui suivent sont  rédigées par Chloë Hellsoft elle-même, elle semble lui chercher des excuses, comme si elle s’était prise d’affection pour lui. Elle mentionne un père malade, atteint de la consumeuse. »

« J’ai aussi un lien établi avec Hellsoft  de mon côté, lança alors  Franck un collègue milicien assis en face d’Angus, concernant l’état civil de Lou Hellsoft-Virtanen, la dernière fille de Chloé : Whitaker est son parrain. »

L’étau se refermait autour de ce suspect. Non seulement son profil adenomagique avait été trouvé sur une scène de crime mais en plus la Milice entrevoyait l’hypothèse d’ un mobile se dessiner. De part ses liens avec une opposante au régime, le mobile terroriste semblait de plus en plus probant.

« Il n’est pas sur les réseaux sociaux, ni instamag, ni twitcher, ni tindersurprise.  Par contre,  j’ai trouvé une trace de lui sur la toile. Il a été programmé lors d’un tremplin musical en 2008 aux Folies Sorcières, avec son groupe, Irvana. Un duo. Je vous laisse deviner  qui était le second membre ? » lâcha amèrement Stella, une jeune recrue tout juste sortie de l’académie.
Angus secoua la tête. Il n’en avait aucune idée.
« Juliana McNeil. »
« Putain,  Il passa une main lasse sur son visage, Comment on a fait pour passer à côté de ce gars ? »

Ce frisé binoclard les avait bien roulé lors de la manifestation anti-Marchbank. Dire que la Milice aurait pu le confondre dès ce moment là. Angus s’efforça de ne pas céder à l’agacement et poursuivit son investigation, scrollant les différents commentaires liés à la scolarité du suspect.

« Il tient une auberge dans le village de Mallowsweet avec son associée qui est aussi sa compagne visiblement, expliqua Nasreen Johar en parcourant elle aussi la projection de son Pear, une certaine Nora Weaver. »
« Weaver ? Nora, Weaver ? Tu la connais, Amely ? » demanda Angus son quitter des yeux ses dossiers. Silence. « … Amely ? » répéta-t-il au bout d’un instant en cherchant du regard sa collègue de travail autour de la table ronde. Ses pupilles balayèrent alors tous les miliciens, un à un, Nasreen, Doreen, Danielle et les autres mais il ne vit aucune trace de la lieutenante.  Saisi par un mauvais pressentiment, Angus répéta un ton plus haut :
« Hé les gars, Vous savez où est Amely ? »

Il se tourna sur son siège afin de chercher sa silhouette dans l’open-space, derrière la paroi vitrée. Rien. Sa place était vide.

Elle s’était comme volatilisée.
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeMar 10 Mar 2020 - 19:22
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Amely Weaver - 23 ans - Milicienne

Amely fut interrompue par l’annonce de l'intervention de Doreen alors quelle échangeait ses derniers pronostics sur l’identité du meurtrier de Dalhiatus avec le frère de cette dernière. La milicienne se dirigea aussitôt vers la salle de conférence pour écouter avec attention le rapport de la légiste. Tous son corps était en tension et elle sentait son coeur battre un peu plus vite à l’idée qu’ils se rapprochaient enfin de la résolution de cette enquête. Un sourire satisfait s’étira sur ses lèvres fines et elle échangea un regard avec Angus quand Doreen confirma l’identité du cadavre.

Amely tira son Pear de la poche de sa veste et activa le mode dictaphone pour enregistrer la prise de parole de la légiste -au cas où elle aurait besoin de la réécouter plus tard. Elle posa l’appareil sur la table derrière elle et attrapa un calepin sur lequel elle griffonna quelques notes supplémentaires. Elle écrivit les termes « coups » et « bagarre » traça une flèche vers le mot « Pré-au-Lard » qu’elle entoura d’un cercle. Ils avaient relevé des traces de lutte à l’orée de la forêt interdite, le soir de la disparition du directeur. Se pourrait-il qu’elles correspondent au combat entre Dalhiatus et son agresseur ? Mais alors que faisait le corps près du Loch Maree ? Le défunt s’était-il trainé là-bas avant de mourir ou le meurtrier avait-il cherché à se débarrasser du corps loin des lieux du crime ? La milicienne avait bon espoir que le cadavre ait livré les réponses à certaine de ces questions, et braqua ses yeux clairs sur Doreen, dont elle buvait les paroles.

Son coeur s’emballa à la mention des deux souches ADN retrouvées sur le corps. La piste privilégiée par la Milice impliquait deux meurtriers, qui seraient également les auteurs des tags sur les murs de Pré-au-Lard réalisés cette nuit-là. Cette piste se trouvait peut-être confirmée par le travail impressionnant de Doreen. La légiste était un élément d’une valeur inestimable, tant elle était douée pour faire parler même le plus défraichi des cadavres.

Le premier profil ne correspondait pourtant pas à ce que la Milice avait imaginé puisqu’il s’agissait d’une adolescente blonde, et apparement végétarienne, d’après les informations recueillies à partir de son cheveu. Amely fronça les sourcils, contrariée par cette découverte. Ce profil ne correspondait pas aux traces de pas retrouvés à Pré-au-Lard et dans la forêt, qui semblaient toutes avoir été laissées par des chaussures pour homme. Elle nota cette information dans un coin de son calepin, et griffonna à la suite plusieurs hypothèses : « trois personnes ? » ; « déguisement ? » . Elle étudierait ces différents options plus tard, décida-t-elle en reportant toute son attention sur la fiole de potion que Doreen venait de renverser sous leurs yeux, et qui leur révélerait bientôt un portrait-robot de la première suspecte. La silhouette se dessina sous les regards impressionnés des Miliciens, qui scrutèrent l’hologramme avec attention.

« Hé Amely, t’es végétarienne ?! railla Angus.
- T’as un alibi pour la nuit de la disparition j’espère ? » ajouta Peterson, un collègue ancien Auror.

Il y eut quelques rires dans l’assemblée et Amely leva les yeux au ciel avec un sourire amusé, forcée de constater que la suspecte lui ressemblait vaguement -cela tenait surtout aux longs cheveux blonds.

« J’étais surement coincée ici à finir ton boulot, Rice. »

Sa réponse fut saluée par de nouveaux rires, avant que toute l’assemblée ne retrouve le silence pour écouter la suite du rapport de Doreen. La deuxième souche ADN provenait d’une goutte de sang retrouvée sur le visage du cadavre, et qui n’était pas celui de Dalhiatus. Malheureusement, les laboratoires n’avaient pas encore fini leurs analyse et il était encore trop tôt pour savoir si, contrairement à l’ADN contenu dans le cheveu, celui-ci figurait déjà dans leurs fichiers. D’un même geste, tous les miliciens présents s’emparèrent de leur Pear, guettant avec impatience la réponse du laboratoire. Amely arrêta l’enregistrement vocal, poussa le volume de sa sonnerie au maximum, et rangea l’appareil dans la poche de sa veste pour le garder à portée de main.

Bien décidée à ne pas perdre une seconde, elle attrapa une chaise et s’installa autour de la table, son calepin posé devant elle. Le profil ADN du second suspect n’était pas encore disponible mais elle pouvait se concentrer sur le premier. Elle balaya ses notes des yeux en relevant fréquemment le regard vers le mur d’indices face à elle, et lista la totalité des informations dont ils disposaient sur cette jeune femme.

« Est-ce que la suspecte pourrait être l’auteur d’un des tags ? s’interrogea-t-elle à voix haute en fixant les photographies des inscriptions, qui lévitaient devant elle.
- Pas impossible, lui répondit Peterson, en attrapant un dossier en bas d’une pile, qu’il feuilleta rapidement. Le rapport du graphomage mentionne une personne d’au moins un mètre quatre-vingt, à priori un homme, et une deuxième personne de moins d’un mètre soixante, homme ou femme. »

Amely détailla de nouveau le tag qu’elle avait sous les yeux, en gardant cette hypothèse en tête. Maintenant qu’elle savait que le message avait potentiellement été écrit par une adolescente, elle le découvrait sous un nouvel angle. Elle s’imagina une jeune fille blonde, le bras levé, s’efforçant d’écrire  peu près droit. Elle remarqua pour la première fois l’écriture un peu arrondie et le « R » de travers, et eut alors une drôle d’impression de déjà-vu. Comme si elle connaissait cette écriture…  

Elle fut coupée dans sa réflexion par une vibration à l’intérieur de sa veste, immédiatement suivie d’une sonnerie agaçante. La réponse du laboratoire venait de tomber. En même temps que toutes les personnes dans la pièce, Amely sortit son Pear de sa poche pour consulter le message. Elle faillit laisser tomber l’appareil en reconnaissant le jeune homme sur la photo, et laissa échapper une exclamation de surprise qui fut noyée dans le bruit ambiant. D’un seul coup, sa réalité sembla se détacher brutalement de celle des autres. Alors que le bureau se mettait soudainement à grouiller d’activité et que les choses s’accéléraient autour d’elle, son temps intérieur se déroulait avec une lenteur oppressante, chaque seconde trainant avec elle son lot de révélations. C’était Irving. La tâche de sang retrouvée sur le visage de Dalhiatus, là où il avait reçu de violents coups, appartenait à Irving. L’identité de la suspecte blonde était devenue évidente, pourtant elle se refusait à le formuler.

« Hééé, mais. C’est l’homme au poireau ! »

Brusquement prise de nausées, Amely se leva en faisant racler sa chaise sur le sol, bouscula Peterson en s’excusant d’un « Je ne me sens pas très bien », et annonça qu’elle devait prendre l’air. Dès que la porte de la salle de conférence se fut refermée derrière elle, son cerveau se remit à fonctionner à une vitesse normale, et l’urgence se diffusa aussitôt dans ses veines. Elle n’avait pas le temps de chercher à comprendre, pas le temps de se demander pourquoi ni comment. Elle avait un coup d’avance sur ses collègues, et elle devait en profiter. Ils ne tarderaient pas à tirer les mêmes conclusions qu’elle et à trouver l’identité de la deuxième suspecte. Elle n’avait que quelques minutes devant elle. Elle devait agir, et vite. Elle entendait son coeur battre à une vitesse folle jusque dans ses tempes et elle était poussée par un instinct de survie qui lui dictait de fuir. Elle devait quitter le Ministère et arriver à Mallosweet avant le reste de la milice.

Elle oublia complètement l’enquête, elle oublia le meurtre et les années de recherches. Elle oublia son métier, son grade, et les risques qu’elle prenait. Renonçant à emprunter les ascenseurs -trop lents- elle se mit à courir en direction des escaliers qui menaient à l’atrium, mettant le plus de distance possible entre la salle de réunion et elle, avant de s’arrêter brusquement en se rappelant la présence de ses parents, deux étages plus bas. Fébrile, et en proie à une angoisse grandissante, elle sortit son Pear de sa poche et rédigea précipitamment un message à l’attention de son père.

« Partez avec maman. Maintenant. C’est urgent. Je t’expliquerai. Allez en France, chez les parents de Paul. On se voit là-bas. »

Elle envoya le même message à Paul et, après un bref instant d’hésitation, laissa tomber l’appareil au sol et l’écrasa violemment sous son pied. Hors de question que ses collègues se servent de la géolocalisation pour la suivre à la trace. Elle n’avait pas le temps de s’assurer que ses messages avaient bien été reçus et exécutés, elle devait se contenter de faire confiance à sa famille. Il n’était pas dans sa nature de faire de mauvaises blagues, il n’y avait pas de raison pour que ses messages ne soient pas pris au sérieux, se rassura-t-elle.

La milicienne s’engagea dans les escaliers de service, qu’elle dévala en courant. La peur lui nouait les entrailles mais son cerveau restait concentré sur l’urgence. Elle ne devait pas céder à la panique D’ordinaire docile, voire zélée, Amely ne pensait même plus aux règles qu’elle était en train d’enfreindre, à sa hiérarchie, ou à son avenir au sein du ministère. La seule chose qui importait était de mettre Nora et Irving en sécurité. Si la milice mettait la main sur eux avant elle, ils ne leur laisseraient pas la moindre chance de s’expliquer. Ils cherchaient des coupables depuis trop longtemps pour faire les difficiles, ils les condamneraient sans hésitation.

Elle-même se fichait pour le moment de savoir s’ils étaient coupables ou innocents. Peu importait ce qu’ils avaient fait ou pas, elle devait les protéger. C’était une réaction qui n’obéissait à aucune logique et qui défiait sa loyauté envers le Ministère, mais qui s’était imposée comme la seule réponse possible. C’était ancré en elle, bien plus profondément que son éducation, que son entrainement d’Auror, que son engagement dans la milice. C’était sa famille qui était en danger, et elle la protégerait à n’importe quel prix.  

Malgré elle, la jeune femme ne pouvait pourtant pas s’empêcher de se demander de quelle façon sa soeur et son petit-ami étaient liés au meurtre de Jacob Dalhiatus. La réponse semblait s’imposer d’elle-même mais elle se refusait à l’accepter. Elle ne pensait ni Nora ni Irving capable de meurtre, et son cerveau bouillonnait à la recherche d’une autre explication, en vain. Elle connaissait ce dossier par coeur, et tout les désignait comme coupables. Elle chassa cette pensée de son esprit, refusant de se laisser convaincre si facilement. Elle trouverait une autre explication, il y avait forcément une autre version de cette histoire. Elle s’accrocha à cette idée et survola les dernières marche d’une grande enjambée avant de se jeter sur la porte qui permettait de rejoindre le hall.

Arrivée dans l’atrium, la milicienne poursuivit sa course en direction d’une zone de transplanage, sans se soucier des employés qui se retournaient sur son passage, surpris. Elle n’était qu’à quelques mètres de son échappatoire quand une voix masculine, de l’autre côté de l’Atrium, cria son nom. Elle ne s’arrêta pas et accéléra, les yeux rivés sur son objectif. Un premier éclair de lumière rouge siffla à côté de son oreille et elle se baissa juste à temps pour éviter un deuxième sortilège. Sans interrompre sa course, elle dégaina sa baguette et invoqua un bouclier qui lui permit de repousser les assauts répétés de ses collègues. Elle atteignit finalement la limite de la zone de transplanage, à bout de souffle, et se laissa à peine le temps de fermer les yeux pour visualiser sa destination. Un instant plus tard, elle avait disparu.

Elle réapparut aussitôt au milieu d’un paysage verdoyant, donc le calme et le silence contrastaient curieusement avec les derniers instants qu’elle venait de vivre. Amely ne se laissa pas tromper par cette ambiance apaisante et reprit immédiatement sa course. Elle avait un avantage non négligeable sur ses collègues : sa connaissance des lieux. Elle n’était venue qu’à une ou deux reprises mais avait une assez bonne mémoire et identifia rapidement l’entrée principale de l’auberge. Elle passa sans s’arrêter devant les portes rondes des chambres disposées autour de l’établissement et s’arrêta devant celle qui donnait sur la grande salle à manger. Elle frappa trois coups successifs contre le bois et, sans attendre de réponse, ouvrit brusquement la porte.

Elle tomba presque nez-à-nez avec un Irving surpris, qu’elle braqua aussitôt avec sa baguette. Elle n’était particulièrement proche du jeune homme avec qui elle n’avait pas grand chose en commun, mais elle l’avait toujours considéré comme un gentil garçon, pas du genre à se retrouver mêlé à un meurtre. Elle ne le connaissait visiblement pas si bien que ça, et ne pouvait pas se permettre de se laisser surprendre par sa réaction. Il allait coopérer et prendre la fuite avec elle, qu’il le veuille ou non.

A bout de souffle, le bras tremblant et la peur au fond des yeux, elle balaya rapidement la pièce du regard -aucune trace de Nora- avant de reporter son attention sur son beau-frère.

« Dalhiatus, lâcha-t-elle simplement entre deux respirations sifflante. Vous êtes découverts. Il faut partir tout de suite. Où est Nora ? »
Irving Whitaker
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeMer 11 Mar 2020 - 17:54
Irving fit léviter les dernières boules du sapin dans le carton des décorations de Noël avant de déposer,  par-dessus, les guirlandes ensorcelées.

« Et voilà ! A l’année prochaine ! »lança-t-il en refermant joyeusement le paquet sur lui-même. Ils avaient fait durer la période des fêtes un peu plus longtemps que prévu cette année –les clients adoraient voir l’auberge décorée- mais le sapin commençait à décrépir sérieusement. Les branches  ployant sur le poids des boules, pourtant légères, touchaient quasiment le sol …pour la plus grande joie de Looping qui ne cessait de jouer avec ! Irving avait donc du se résoudre à enlever son  arbre de Noël avant que le chien ne le renverse au milieu du salon. Looping était d’ailleurs installé tout près de la cheminée et observait d’un air triste son maître le priver de son jouet préféré du moment.

Irving attrapa le carton  rempli de décorations entre ses bras et prit la direction des escaliers qui desservaient l’étage. Il lui restait à ranger tout ça en haut, sortir le sapin pour le débiter en petit bois  et  préparer une chambre pour des clients arrivant le soir même à l’Auberge. A vrai dire, Irving avait surtout hâte de cuisiner le dessert de ce soir :  une nouvelle recette, la brioche aux pralines .

Il était tout à ses pensées lorsque trois coups puissants retentirent contre le porte  de l’établissement. Il eut tout juste le temps de tourner la tête  en direction de l’entrée qu’Amely, la sœur de Nora, pénétrait  dans le salon brusquement, le souffle court. Irving eut un léger mouvement de recul en la découvrant ici. Elle était rarement venue  à Malowsweet depuis que Nora et lui y habitaient. Ils n’étaient pas spécialement en mauvais termes – pas du tout même – mais Irving avait peu d’atome crochu avec sa belle –sœur et son beau-frère si bien qu’ils se côtoyaient peu. Jusqu’à aujourd’hui, elle ne leur avait jamais rendu visite en tenue de Milicienne, et encore moins avec une baguette entre les mains…braquée sur lui.

« Qu’est-ce qu… »
« Dalhiatus, Vous êtes découverts. Il faut partir tout de suite. Où est Nora ? »

Combien de fois avait-il imaginé ce moment précis ? Le moment  où il serait confondu par la Milice.  Des centaines? Des milliers ? Il ne saurait le dire.  Il s’était torturé l’esprit inlassablement avec ce sordide scénario.

Parfois on venait le cueillir en pleine nuit, dans son lit. D’autre fois, ils marchaient  main dans la main avec Nora et les miliciens sortaient de nulle part pour les séparer sauvagement et les embarquer. Il en avait fait des insomnies et des cauchemars si bien qu’il avait même songé à se rendre, plusieurs fois.  Et puis il s’était ravisé. Il avait appris à vivre, au fil des mois,  avec le poids de la culpabilité et la crainte d’être découvert, un jour ou l’autre.

Et ce jour était arrivé.

Il avait toujours pensé qu’il n’aurait aucune chance, qu’il ne verrait rien venir. Qu’en un claquement de doigts, tout serait fini pour lui. Pour eux. Pourtant, Amely n’était pas là pour l’arrêter. Elle avait beau le tenir en joue, elle leurs offrait quelques minutes d’avance sur ses collègues. Des minutes précieuses. Elle, la terrible milicienne inflexible qu’il n’avait jamais particulièrement portée dans son cœur, leur permettait  de fuir.

Irving dût lutter profondément pour sortir de l’hébétude dans laquelle cette annonce venait de le plonger. A quel moment le carton des décorations s’était-il répandu au sol ? Il n’en savait rien. Looping s’était approché tout près, à ses pieds, et l’observait d’un air interrogateur. Amely toujours face à lui, à la fois résolue et désespérée.  

Et Nora ? Où était-elle Nora ?

L’urgence extrême de la situation frappa Irving de plein fouet. Dopé par une peur panique, il en oublia le sac qu’ils avaient préparé en cas de coup dur, avec des vêtements et des vivres, et bouscula même Amely  pour sortir en trombe  à l’extérieur, Looping sur ses talons.

« Nora ! »

Elle était allée étendre le linge un peu plus tôt. Elle ne devait pas être loin. Irving s’arrêta au bout de la terrasse et observa l’étendage en contre bas.  Les draps immaculés flottaient paisiblement dans les airs. Le panier à linge était encore posée au sol, dans l’herbe, à côté du petit saut à épingles.

Non, non, non, non. Les secondes filaient, inexorablement, mais Irving  ne comptait pas partir sans elle. Ils s’en sortiraient tous les deux ou ils tomberaient, ensemble.

« NORA !!! »  Hurla-t-il alors tandis que son pouls s’accélérait furieusement.

Aucune trace d’elle à proximité de l’étable. Ni vers la marre. Les battements de son cœur pulsaient jusque dans ses tempes alors que son regard balayait le terrain à la recherche de la chevelure blonde de sa petite amie. C’est alors qu’il la vit, à l’orée de la forêt, un peu plus haut, tout près des clapiers, un panier rempli de légumes entre les mains : Elle nourrissait les lapins. Sans réfléchir davantage, Irving transplana à ses côtés. Ils n’avaient plus une seconde à perdre.

« Il faut qu’on parte. Tout de suite. Il avala sa salive Ils savent. »

Irving attrapa les mains de Nora d’autorité prêt à fuir immédiatement avec elle.


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Nora Weaver
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeDim 15 Mar 2020 - 16:50
Nora inspira profondément pour respirer un peu l'agréable odeur de lessive qui se dégageait des draps fraichement étendus. Elle se contentait en général d'un coup de baguette pour sécher le linge, mais c'était la première fois depuis des semaines que le soleil se montrait à Malloswseet alors elle avait profité pour étendre la lessive dehors, malgré le froid. Leurs clients de ce soir auraient des draps tous frais !

La jeune femme frissonna -elle avait été un peu optimiste en ne sortant qu'avec un gros gilet en laine !- et récupéra le panier de légumes qu'elle avait emmené avec elle en vue de passer nourrir les lapins avant de rentrer à l'auberge. Elle prit le chemin de la forêt, où ils avaient installé des clapiers pour les lapins, de plus en plus nombreux. Irving et elle découvraient de nouveaux lapereaux quasiment toutes les semaines. Tous ne survivaient pas, malheureusement, mais leur élevage grandissait à une vitesse impressionnante. Un jour il faudrait se résoudre à faire quelque chose pour éviter qu'ils n'envahissent complètement Mallowsweet, mais pour le moment Nora se refusait à envisager ces options, et venait régulièrement nourrir ses protégés.

Arrivée au niveau des enclos, elle abandonna son panier au sol et ouvrit doucement la grille d'un clapier à l'intérieur duquel elle déposa quelques feuilles de salades et des épluchures de légumes. Plusieurs petites boules de poils se rapprochèrent alors pour commencer à grignoter leur repas et elle les observa avec un regard attendri. Une fois tous les lapins repus, elle ne résista pas à la tentation de prendre les derniers nés dans ses bras, pour vérifier qu'ils allaient bien. Ils n'avaient qu'une dizaine de jours et tenaient entièrement dans la paume de ses mains, pourtant à peine plus grandes que celles d'un enfant.

Elle caressait distraitement un jeune lapereau entre les deux oreilles quand un bruit de transplanage, juste à côté d'elle, la fit sursauter. Elle se retourna vivement et laissa échapper un bref soupir en réalisant qu'il ne s'agissait que d'Irving. Son soulagement ne fut que de très courte durée et elle fronça les sourcils face à la mine inquiète, voire effrayée, de son petit-ami.

"Qu'est-ce que...? commença-t-elle en replaçant délicatement le bébé lapin à l'intérieur du clapier.
- Il faut qu’on parte. Tout de suite. Ils savent."

Nora suspendit son geste alors que cette phrase se répétait dans sa tête jusqu'à ne plus avoir aucun sens. Elle avait immédiatement compris ce dont il était question. Elle lisait clairement la peur dans les yeux clairs d'Irving et elle ne voyait qu'une seule situation qui pourrait le mettre dans cet état de panique. Pourtant elle n'arrivait pas à réagir. Elle avait bien reçu l'information, mais son cerveau refusait de la traiter. Elle aurait du être complètement affolée mais la seule chose dont elle réussissait à s'inquiéter était leurs clients de ce soir, qui allaient trouver l'auberge vide s'ils partaient sans prévenir. Elle se contenta de hocher vaguement la tête alors qu'Irving lui prenait les mains, prête à le suivre malgré tout.

Un nouveau bruit de transplanage la tira de sa torpeur et elle posa un regard surpris sur sa soeur ainée, dont la cape violette flottait doucement dans le vent. Son visage exprimait la même terreur que celui d'Irving, et Nora sentit la peur monter doucement en elle alors qu'elle prenait enfin la mesure de ce qui était en train de se passer. Ils savaient. La Milice savait. Et ils devaient déjà être à leurs trousses.

Irving et elle savaient depuis longtemps que ce moment finirait par arriver. Nora l'avait déjà vécu des dizaines de fois, dès que ses pensées ou ses rêves se nourrissaient de ses angoisses profondes, pourtant elle n'était pas prête. Rien n'aurait pu la préparer au sentiment de peur et de détresse qui venait de s'abattre sur elle. Son coeur abandonna enfin son rythme paisible et se mit à battre furieusement dans sa poitrine, comme pour rattraper son retard.

"Vous devez quitter le pays tout de suite, affirma Amely avec empressement. Il faut qu'on parte en France, on nous aidera là-bas, ajouta-t-elle en tendant une main vers eux.

Nora réalisa alors qu'ils partaient sans savoir s'ils pourraient revenir un jour. Ils abandonnaient toute leur vie derrière eux, leurs familles, leurs amis, leur auberge. En l'espace de quelques secondes, c'était tout leur avenir qui venait de partir en fumée. Ses pensée se dirigèrent à la fois vers ses parents, Jeremy et Juliet, Ahren et Kathrina, Grady et James, et vers tous ceux qu'ils quittaient sans dire au revoir. Elle eut l'impression que son coeur allait éclater. Un noeud se forma au creux de sa gorge mais elle lutta contre ses larmes et interrogea brièvement Irving du regard. Ils savaient malheureusement l'un comme l'autre qu'ils n'avaient pas d'autres choix. Le souvenir de Lauren, enchainée face à son bourreau, acheva de chasser la moindre hésitation de son esprit. S'ils voulaient vivre, ils devaient fuir.

La jeune femme tendait sa main de libre en direction de celle de sa soeur quand un aboiement l'arrêta dans son geste. Looping venait de surgir d'entre les herbes hautes, haletant et visiblement peu disposé à être abandonné ici. Il se précipita vers eux et vint se frotter nerveusement contre leurs jambes, comme s'il avait senti qu'ils s'apprêtaient à partir. Cette vue lui serra le coeur et Nora se pencha pour poser une main dans le cou du jeune chien. Elle n'avait consulté personne mais sa décision était prise. Il partait avec eux.

Amely s'approcha pour poser une main glacée sur l'épaule de sa cadette et souffla un dernier "On y va" avant de fermer les yeux. Nora sentit aussitôt ses pieds quitter le sol et eut la désagréable sensation de se rétrécir sur elle-même, mais celle-ci se dissipa bien trop vite. Pas de tournis, pas de paysages qui défilent à toute allure, pas d'impression de chute à l'arrivée. Le sol fut de nouveau sous ses pieds et quand elle rouvrit les yeux, ils n'avaient pas bougés. Elle leva un regard inquiet vers sa soeur ainée, dont le visage avait perdu le peu de couleurs qui lui restait.

"Ils sont déjà là, annonça-t-elle d'une voix blanche. Ils ont jeté des sortilèges anti-transplanage."

Nora sentit toute la chaleur quitter son corps alors que son coeur manquait un battement, comme pris par surprise dans sa course folle. L'étau se resserrait autour d'eux. La seule pensée que des miliciens puissent être déjà là, tapis dans l'ombre et prêts à se jeter sur eux, lui donnait le vertige. Elle jeta un regard paniqué à Irving avant de reporter son attention sur sa soeur, dont les traits s'étaient durcis.

"Ils ne nous ont pas encore localisés, sinon... Elle ne termina pas sa phrase. S'ils ont respecté le protocole habituel, le périmètre est bouclé dans un rayon d'un kilomètre autour de l'auberge."

Sa voix était devenue froide, presque mécanique. Elle avait mis sa peur de côté et retrouvé son attitude de milicienne. Amely posa alors la pointe de sa baguette sur les bouclettes brunes d'Irving, qui commença aussitot à disparaitre, ou plutôt à se fondre dans le paysage, comme s'il était lentement recouvert d'un miroir liquide. La milicienne renouvela l'opération sur les cheveux blonds de Nora, qui eut l'impression que l'on venait de lui casser un oeuf sur le sommet du crâne. Ils étaient désillusionnés.

"Partez par-là, leur intima Amely avec un regard en direction de la forêt. Je ferai diversion."

Nora mit quelques secondes à comprendre le plan de sa soeur et la dévisagea avec des yeux horrifiés.

"Non ! Tu viens avec nous ! protesta-t-elle d'une voix étranglée. Elle abandonna momentanément le pelage chaud de Looping pour attraper les doigts glacés de sa soeur, qu'elle pressa fort entre les siens. Elle refusait de la laisser derrière. Elle ne pouvait pas partir sans Amely, pas dans ces conditions.
- On n'y arrivera jamais, répliqua sa soeur en balayant les environs d'un regard nerveux, en évitant soigneusement de croiser les yeux larmoyants de sa cadette. On se retrouvera en France, promis. Partez devant. Maintenant, ajouta-t-elle à l'attention d'Irving, comme si elle lui faisait davantage confiance pour réagir. Courrez !



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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeDim 22 Mar 2020 - 14:55
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Une jolie petite libellule bleu…

Petite tache colorée contrastant dans l'immensité de la lande verdoyante, une libellule bleutée scrutait l'horizon depuis les hauteurs d'une haute tige de fougère située à l'orée d'une forêt tordue par le vent. Ses yeux à facettes ne quittaient plus les contreforts d'une des nombreuses collines qui jalonnaient le paysage sauvage du Dartmoor, et sur laquelle s'accrochait tant bien que mal la fameuse auberge de Mallosweet. Mais que pouvait bien faire une libellule aussi loin de ses terres humides et marécageuses? Sa présence n'avait rien d'anecdotique alors que ses quatre petites ailes membraneuses se mettaient déjà en action pour un vol saccadé en direction du repaire bucolique. Luttant péniblement contre la bise glacée qui caressait la lande, l'insecte gracieux changea plusieurs fois de cap pour revenir d'une manière quasi mécanique sur son objectif principale. L'auberge de Mallosweet serait-elle devenue un paradis pour libellule égarée? L'odonate survola le jardin encore endormi par les affres d'un hiver rigoureux, surplomba les tumulus sous lesquels ronronnait encore la chaleur d'un foyer, esquiva les fumerolles qui s'échappait de la cheminée ; Pour se diriger vers les enclos et l'animation soudaine qui semblait secouer la quiétude campagnarde…  

Signe d'une présence humaine : Les ondes sonores d'une conversation, vinrent alors chatouiller les antennes de l'insecte longiligne. Immédiatement, la frêle libellule bleutée slaloma habilement entre les voiles des draps suspendus, ondulant dans l'air frais du Dartmoor, pour venir se poser sur le rebord d'un enclos à lapins.

"Qu'est-ce que...? commença fébrilement une jolie jeune femme blonde, alors qu'elle reposait délicatement un petit lapereau à l'intérieur du clapier.
- Il faut qu’on parte. Tout de suite. Ils savent." répondit un jeune homme paniqué aux cheveux bouclés.

Le souffle d'un transplanage souleva alors le linge étendu, tandis qu'une tierce personne vint s'inviter dans cette discussion placée sous le signe de l'urgence absolue. Soucieuse de ne pas se faire repérer par la jeune femme blonde à la cape violette qui venait d'interrompre le couple d'aubergistes ; La petite libellule reprit son vol, se glissa entre les oreilles tendues d'un bébé lapin, avant de se poser délicatement sur le dos de la jeune femme blonde dont la voix était si douce. Cette dernière flairait encore bon le parfum de lessive, même si une odeur de peur et d'adrénaline venait corrompre cette senteur délicate.

"Vous devez quitter le pays tout de suite, il faut qu'on parte en France, on nous aidera là-bas… " ajouta la plus dure des deux têtes blondes en tendant sa main vers son double plus fragile. Serait-ce l'heure de la grande invasion? La libellule espionne grimpait prudemment de quelques étages en direction de l'épaule de son hôte, quand tout à coup les aboiements frénétiques d'un chien vinrent perturber sa tentative. L'animal avait-il flairer sa présence? Sa truffe sentait-elle l'éminence d'un danger? Alors qu'il se jetait nerveusement dans les jambes de sa maitresse, la petite libellule manqua dégringoler et se faire happer dans la gueule du canidé. Inutile de s'incruster plus longtemps au milieu de ce quatuor en panique, qui espérait naïvement pouvoir se glisser entre les mailles d'un filet qui s'apprêtait à se refermer sur eux. L'urgence n'était plus au repérage ; Elle se trouvait désormais ailleurs. La libellule devait immédiatement prévenir les autres. Elle s'envola alors prestement pour se diriger en direction du sommet de la colline surplombant l'auberge isolée. Sur le versant opposé, une présence encore tapît dans l'ombre, attendait calmement son tour. Une armée violacée, encore à l'arrêt qui n'attendait qu'un ordre ; Celui de donner l'assaut contre la position rebelle...

No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 010No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 110No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 210
Desmond Taggart ~ William Covidus ~ Yasmin Tituba
* Unité d'élite et d'intervention de la Milice *

La petite libellule tournoya dans le ciel, décrivant des cercles de plus en plus rapprochés, avant d'atterrir devant le parterre de miliciens siégeant en ordre de bataille. Un cinquantaine de miliciens, aussi immobiles que disciplinés qui n'attendaient qu'une chose : Attaquer ceux qui avaient lâchement exécuter Jacob Dalhiatus. Dés lors, dans un éclair de magie, l'insecte se mua en sa forme originelle qui n'était autre qu'une jeune sorcière animagi, répondant au nom d'Ymeldiz. L'éclaireuse milicienne ne tergiversa guère longtemps, pressée de délivrer son précieux lot d'information à l'unité d'attaque et d'intervention. Avec prestance, elle joua alors de sa baguette magique pour dessiner les contours d'une carte lumineuse dans les airs.

"Les deux suspects sont bien présents dans cette zone-ci, située à l'extérieur de l'auberge, au niveau des enclos à lapins. Ils sont tout deux équipés de leurs baguettes, et également prévenus sur l'imminence de notre intervention… "

La Milicienne Yasmin Tituba, dont le nom trahissait des origines lointaines d'une puissante famille située de l'autre coté de l'Atlantique ; arqua un sourcil circonspect, avant de poser une question dont elle connaissait malheureusement déjà la réponse.

"Prévenus par qui? Non, sérieusement… Amely Weaver? Cela ne se peut… "

Malheureusement l'éclaireuse animagi confirma ce que tous les Miliciens devinaient avec tristesse ou mépris : Amely Weaver était belle et bien impliquée dans cette affaire de haute trahison avec l'ennemi.

"Je suis dans l'obligation de vous dire que Amely Weaver ne doit plus être considérée comme l'une des nôtres. En son âme et conscience, elle a désobéi aux ordres et rejoint délibérément l'auberge, dans le but de prévenir les suspects de notre arrivée. Je l'ai même distinctement entendue prononcer les termes d'un plan d'évasion en direction de la France. "

Un long silence ponctua cet aveu. Signe manifeste qu'il était difficile pour les Miliciens présents d'intégrer cette information.

"Malheureusement, je crains que chez certains, les liens du sang dépassent parfois ceux de l'honneur et de l'engagement… " soupira tristement Desmond qui regrettait déjà amèrement de perdre un aussi précieux et talentueux élément. Même si la sœur d'Amely était reliée à une entreprise criminelle : Pourquoi n'avait-elle point attendu le dénouement de l'enquête? Pourquoi se trahir de la sorte? Sa sœurette Nora, sans doute un brin trop naïve ou amoureuse s'était peut-être laissée envouter par l'interdit et les charmes d'un dangereux révolutionnaire. Bref, elle n'était sans doute passible que d'un lavage de cerveau, en lieu et place de la peine capitale. Alors pourquoi diable Amely, l'une des Miliciennes les plus émérites et zélée de l'unité, osait se sacrifier avec si peu de discernement. Était-elle coupable de complicité avec l'ennemi? La réponse à cette question ne faisait pas l'ombre d'un doute pour l'intransigeant William Covidus…

"C'est surtout une maudite traitresse, voila tout! Une putain de taupe qui nous espionnait depuis l'intérieur! Elle nous a tous berné ! Et dire que je la tenais au bout de ma baguette avant qu'elle ne transplane en terre ennemie! Mais cette fois-ci, sur mon honneur de Milicien, je vous jure qu'elle ne va pas m'échapper! Personne ne peut se soustraire longtemps à la justice! " cracha-t-il entre sa mâchoire serrée de haine et de mépris.

"Du calme, Covidus! Les ordres de Danielle Coleman sont clairs et précis, et ils se limitent à l'interpellation pure et simple des suspects et de toutes personnes entravant notre action. Quoiqu'il se passe, il nous faut les capturer vivants! " Le regard noir de la sorcière Yasmin Tituba se durcit, avant d'indiquer la marche à suivre : "Que les choses soient claires : L'ennemi est encerclé, et n'a plus aucun moyen de fuite. Nous avons effectué des sortilèges anti-transplannage, et nous quadrillons la zone. Nous devons attendre le feu vert de Danielle Coleman pour passer à l'offensive. Si les cibles n'obtempèrent pas et résistent, alors nous ferons usage de la force. S'ils cherchent à s'enfuir en direction de l'aval, alors ils s'écraseront sur nos lignes défensives planquées en contrebas. Si l'envie de de jouer à cache-cache les habitait, alors nous pouvons compter sur le Milicien Angus Rice et la brigade fléro-technique. Quoiqu'ils décident, ils sont piégés comme des rats. "

Pour cette intervention, la Milice n'avait pas lésiné sur les moyens. Il y avait près de quatre-vingts sorciers en capes violette pour trois malheureux rebels révolutionnaires. Nul doute que dès l'assaut donné, les cibles seraient résignées à combattre une force de frappe aussi nombreuse, et trop tétaniser pour chercher à s'enfuir. Mais Desmond Taggart n'était pas de cette idée, sachant pertinemment pour avoir officié au coté d'Amely Weaver, que cette dernière ne se rendrait pas si facilement. Voila pourquoi, il rajouta sur un ton lapidaire :

"Nous avons le temps et les effectifs pour nous. J'exigerai donc de vous patience et vigilance. Nous allons purement et simplement les pousser à la faute… "

Cette chasse à l'homme allait prendre la forme d'une battue, dans laquelle les proies se devaient d'être capturées vivantes. Leurs petites cervelles toutes fraiches et rebelles avaient trop de renseignements à fournir à Skye. Tous alignés derrière la ligne de crête de la colline, les Miliciens attendaient patiemment le feu vert de Danielle Coleman. Sage et discipliné, sauf William Covidus qui comme bien souvent chassait l'appréhension et l'excitation avec des bravades. Sans prévenir, il trouva le moyen de se retourner en direction d'Angus Rice et de son flaireur, pour lui asséner un conseil aussi acerbe que condescendant.  

"Hey, Gus! Toi et ton chaton, vous restez bien derrière. Je veux pas vous avoir dans les pattes! Tu laisses agir les grands! Ok? Après, une fois l'action passée, et si ça peut te faire plaisir, tu pourras faire mumuse avec ta boule de poil... " William Covidus afficha alors ce sourire narquois, qui avait le don d'irriter le plus patient des hommes. Puis dans un clin d'œil, il ajouta : "En parlant de faire mumuse… Te vexe surtout pas, Gus ; Mais est-ce que tu sais ce qui pourrait débrider l'humeur de ta jolie sœurette? Je dois t'avouer que j'aime bien son petit air supérieur et pincé, et tu vois, s'il y avait moyen de la… "

Le sorcier sans scrupule n'eut pas le temps de finir sa phrase que les Pear des deux chefs de brigade d'intervention de la Milice scintillèrent d'une lumière verdoyante. L'ordre de l'assaut était donné.

"Miliciennes, Miliciens, en AVANT! " rugit alors Yasmin Tituba.

En une symbiose parfaite, les miliciens se redressèrent tout en extirpant leurs dangereuses baguettes de leurs capes violettes. Comme un seul sorcier, ils avancèrent en rang serré sur la ligne de crête. L'idée n'étant plus d'œuvrer dans la discrétion, mais de provoquer la panique chez l'ennemi isolé. Respectivement à gauche et à droite de la ligne d'attaque; Yasmin et Desmund prononcèrent alors un vibrant et puissant "Protego Horribilis" qui mit sous une cloche protectrice l'ensemble de l'unité d'intervention, tandis que celle-ci se rapprochait de l'auberge. L'ennemi demeurait pour l'heure invisible, sans doute trop apeuré pour se lancer dans un combat aussi inégal. Sous sa forme de libellule, la sorcière animagi Ymeldiz cherchait depuis les airs les cibles encore introuvables.

Usant d'un puissant sonorus, Desmund Taggart lança alors un appel sans une once d'émotion en direction de l'auberge de Mallosweet :

"Irving Whitaker! Nora Weaver! Amely Weaver! Vous êtes tenus responsables du meurtre de Jacob Dalhiatus et de haute trahison envers les lois qui régissent le Monde Magique. Au nom de notre Ministre à tous, Leopold Marchebank, de la Justice magique et des forces de la Milice : Je vous somme de vous rendre immédiatement! Inutile de résister : Vous êtes cernés de toute part! Ceci sera notre premier et dernier avertissement! Venez à nous, mains sur la tête, et aucun mal ne vous sera fait! "

Le silence majestueux de la lande répondit à l'ordre sans appel du Milicien, sans que personne ne se soustrait pour autant à l'autorité de Leopold Marchebank, représenté ici-même par sa loyale et fidèle Milice. Les deux chefs d'intervention échangèrent alors un bref regard convenu, et abandonnant son sortilège défensif ; La puissante sorcière Yasmin Tituba avança calmement, tandis que sa baguette crépitait de manière sinistre à la recherche d'un éventuel intrus planqué. Escortée à la fois par la libellule bleu qui zigzaguait de toute part pour débusquer l'ennemi, ainsi que des baguettes des miliciens se préparant à faire feu en cas d'attaque surprise, et d'un sortilège défensif prononcé par son comparse Desmond  ; La sorcière se sentait en toute sécurité, alors qu'elle usait déjà d'un sortilège pour dénicher la présence éventuelle des suspects dans l'auberge…

" Homenum revelio " prononça-t-elle. Mais rien d'humain ou de vivant ne semblait vivre pour l'heure dans la maison.

Ils n'avaient pas pu s'enfuir bien loin? Alors où se cachaient-ils? Les lapins apeurés faisaient claquer leurs pattes arrière sur le sol, tout en tournoyant nerveusement dans leurs cages… Le regard noir de la Milicenne Tituba se plissa dans cette direction ; Quand tout-à-coup un chien jaillissant de nulle part se jeta en aboyant sur elle, saisissant le revers de sa robe dans sa gueule baveuse. L'intervention soudaine de l'animal protégeant la maison de ses maîtres, rendit immédiatement la milice plus nerveuse ; Chacun retenant de gaspiller un sortilège sur un vulgaire chien.

"Mais tu vas me lâcher sale bête!" menaça Yasmin alors qu'elle s'apprêtait à lancer un sortilège de pétrification en direction de l'animal furibard.

Mais elle alors fut devancée, par un puissant sortilège informulé, aussi tranchant qu'une lame de rasoir, qui vint frapper violemment la pauvre bête en plein poitrail. Sous la violence de l'impact, le chien fut propulsé dans les airs, et projeté contre la roue d'une charrette. Agonisant, il poussa alors de longs glapissements sourds, signe d'une souffrance insupportable. Cet acte inqualifiable détourna quelque peu l'attention de la Milice entière en direction de son cruel investigateur. Sa baguette encore tendu, William Covidus se contenta d'un simple haussement d'épaule avant d'ajouter d'une voix aussi tranchante que son sortilège  :

"Et voilà, elle nous embêtera plus cette satanée bestiole… "      

William Covidus était le genre de Milicien, qui en toute impunité franchissait trop souvent les barrières morales, et les règles de l'éthique. Certes Desmund Taggart et Yasmin Tituba allait pondre un rapport corsé sur son compte… Mais William savait que l'on avait besoin de sorciers comme lui, pour faire respecter la loi. En cette période de crise, tout semblait admis pour éradiquer la menace terroriste. Comme il le disait lui-même, la peur devait changer de camp. Quand on était du côté des vainqueurs et de la justice ; L'horreur, quel qu’elle soit, finissait toujours par se justifier. Ignorant le chien qui glapissait à mort, et les regards sévère se posant sur lui ; William Covidus se sentit bon d'ajouter avec une désinvolture inqualifiable :

" C'est quoi le problème? Ce n'est qu'un chien…  "

Ce n'était peut-être qu'un chien, mais son intervention héroïque avait suffi à semer le trouble et disperser l'attention d'une garnison entière de miliciens surentrainés. Aussi terrible soit-il, le sacrifice de ce loyal compagnon allait peut-être servir la cause de ses maitres.
Angus Rice
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeMer 25 Mar 2020 - 7:30
Les membres de la brigade Flérotechnique transplanèrent sur le territoire vallonné de Mallowsweet. En d’autres circonstances, Angus aurait trouvé l’endroit charmant mais il n’était pas là pour apprécier le beauté des paysage ou le charme désuet de cette petite auberge perdue au milieu de nulle part.   Il était prêt à recevoir les instructions de la lieutenante en charge de leur progression, Yasmine Tituba. Flanquée d’Accio, il se rapprocha de ses collègues pour écouter la marche à suivre.
Il faisait partie de l’équipe offensive, autrement dit celle qui allaient faire pression sur les assassins pour les pousser dans les mailles du filet. L’équipe défensive attendait à moins d’un kilomètre de là, dans la forêt, que Whitaker et sa complice leur foncent dessus dans l’espoir vain de fuir l’assaut.  La Milice encerclait littéralement la zone. Si les suspects étaient chez eux, il n’y avait aucune chance pour qu’ils s’en sortent.

Ymeldiz, la meilleure éclaireuse des accromentules, ne tarda pas à revenir de son tour d’horizon  pour confirmer la présence des trois suspects dans le périmètre.
Oui, trois. Amely avait rejoint les individus et fomentait même un plan d’évasion pour sa sœur et son beau-frère. Amely Weaver.  Angus retint difficilement un juron. Amely, la lieutenante prometteuse passait du statut de collègue de travail à celui d’ennemie publique numéro un. Le milicien en faisait presque une affaire personnelle pour le coup. Il avait nettement plus à cœur de chopper cette traitresse plutôt que de capturer « l’homme au poireau » et sa compagne.  Amely les avait tous berné en laissant sciemment cette enquête patauger durant tout ce temps, dans un seul et unique but : couvrir sa petite sœur meurtrière. Le corps d’élite de la milice n’était malheureusement pas à l’abris des sales taupes de son espèce. Une fois n’est pas coutume, ils étaient nombreux à partager l’avis tranché de William Covidus : Amely Weaver paierait le prix de sa trahison.

Tituba dût sentir dans l’air cet esprit vengeur puisqu’elle invita ses agents à davantage de  calme et de professionnalisme. Elle avait raison, l’objectif principal du jour était l’interpellation des suspects. Les miliciens régleraient leur compte avec Amely une fois qu’il l’aurait capturée.

Angus s’agenouilla près d’Accio pour réajuster son harnais et vérifier l’attention de son fléreur. Les pupilles de l’animal était noires, dilatées et les légers mouvements de sa truffe indiquaient qu’il était déjà au travail.

« C’est bien. Cherche Accio, cherche la trace. »
l’encouragea Angus en posant son épaisse paluche sur la tête de l’animal.

"Hey, Gus! Toi et ton chaton, vous restez bien derrière. L’interpela alors Covidus. Le maître fléreur se leva pour faire face à son collègue, Je veux pas vous avoir dans les pattes! Tu laisses agir les grands! Ok? Après, une fois l'action passée, et si ça peut te faire plaisir, tu pourras faire mumuse avec ta boule de poil... »

« Tu veux passer devant Covid’ ? Pas de problème mais tu comptes flairer la piste avec ton museau ? » demanda Angus  en étendant le bras de manière à ce que la pointe de sa baguette tapote le dessous du nez de William. Ce qu’il pouvait être stupide parfois celui-là. Personne n’aimait travailler avec Covidus. L’esprit de corps lui était étranger. Pourtant les miliciens devaient pouvoir compter les uns sur les autres –surtout dans ce genre d’assaut ou chacun couvrait l’autre- mais la confiance en William était largement entamée dans les rangs de la Milice. Covidus se galvanisait personnellement en déstabilisant ses collègues. Allez comprendre pourquoi ! Ce fut d’ailleurs Angus qui fit les frais de ses sarcasmes cette fois – enfin plus précisément Doreen.

« Ne me cherche pas trop, William. » gronda le milicien en guise de réponse.
Il ne comptait pas régler ses comptes avec Covidus ici - ce n’était ni l’endroit ni le moment- mais il n’hésiterait pas à l’attraper entre quatre yeux dès la mission terminée s’il continuait son petit numéro. L’assaut donné par Yasmin Tituba mit fin à cette conversation et les miliciens avancèrent lentement dans les hautes herbes, baguettes levées. Ils étaient éloignés les uns des autres d’une vingtaine de mètres environ et se dirigeaient vers la petite auberge qui semblait si paisible posée à flanc de colline, à l’orée de la forêt, au dessus d’une petite marre. Le puissant sonorus de Desmund Taggart fit s’envoler une nuée d’oiseaux tandis que des capes prunes approchaient inexorablement de la maison.

Un petit groupe d’intervention de trois miliciens fit sauter le verrou de l’étable. Une chèvre et quelques poules filèrent à l’extérieur.

« Rien ici Chef ! »

Ils ne devaient laisser aucun détail au hasard.

Angus gardait sa position de soutien –à mi chemin entre l’étable et l’auberge - et surveillait autant les alentours du regard que l’attitude de son féreur humant l’air à la recherche d’une piste. Des bruits d’échauffourées sur sa droite lui firent toutefois tourner la tête en direction de la maison. Yasmin – qui était en charge de sécuriser l’auberge-  semblait aux prises avec un chien. Il n’y avait aucun risque à prendre, l’équipe autour d’elle devait neutraliser l’animal le plus rapidement possible et se fut Covidus qui se fendit d’un puissant sortilège pour mettre le chien hors d’état de nuire. Si Angus n’apprécia  guère l’usage d’un tel maléfice-violent et douloureux pour l’animal- il n’en dit rien :  William avait fait son job en défendant leur lieutenante.
Ce fut à ce moment précis qu’Accio poussa un long feulement. Oreilles rabattues en arrière, babines sorties, il se mit à cracher en direction des clapiers à lapins situés à l’orée du bois. Le fléreur tirait sur sa laisse enjoignant son maitre à le suivre.

« La forêt ! » s’exclama Angus afin de guider les troupes en indiquant la bonne direction de la main. Il monta le terrain en quelques enjambées et se retrouva vite à proximité des cages à lapins. Son regard fouilla les bois touffus situés à l’arrière durant quelques instants. Ce n’était pas le meilleure terrain de chasse pour la Milice. Beaucoup de cachettes potentielles, un terrain escarpé et glissant. Dangereux. Amely le savait. S’il avait été elle, il se serait réfugié par ici. Il aurait trouvé une cache mêlant à la fois bonne visibilité et protection. Un arbre creux, un gros rocher peut-être. Le milicien contourna les clapiers et  fit quelques pas dans le sous bois privé de clarté. La fraicheur et l’humidité le saisirent immédiatement. Il régnait une ambiance lugubre ici. Des branches se brisèrent sous ses pieds tandis qu’il avançait encore. Oui, Amely était quelque part par là, tapie, attendant  le bon moment.

Accio tira brusquement sur la gauche et laissa échapper un long grognement. Angus leva la tête, aperçut dans le lointain un éclair pourpre  et le premier sortilège fusa.
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeSam 28 Mar 2020 - 15:01
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Amely Weaver - 23 ans - Milicienne

Amely s’efforça de ne pas penser au fait que c’était peut-être la dernière fois qu’elle voyait sa petite soeur, et regarda les silhouettes désormais invisibles de Nora et Irving s’éloigner dans la forêt avec la boule au ventre. Elle avait beaucoup de questions à leur poser et elle pensait déjà à tout ce qu’elle aurait voulu dire à sa cadette avant de la quitter, mais ils n’avaient pas le temps. Quand le bruit étouffé de leur pas fut suffisamment loin, la jeune milicienne ravala les larmes qui lui montaient aux yeux secoua la tête pour se remettre les idées au clair.

L’ancienne Auror avait un énorme avantage : elle connaissait les méthodes de la Milice. Elle avait déjà assisté à quelques arrestations de grande ampleur et il y avait fort à parier qu’ils avaient réutiliser les mêmes techniques. Si elle ne se trompait pas, la zone était encerclée par les Miliciens. Une partie du cercle se refermerait sur eux, pour les pousser à fuir dans la direction opposée où d’autres miliciens les attendraient, prêts à les cueillir en pleine course. C‘était un piège extrêmement efficace, qu’elle avait vu à l’oeuvre à plusieurs reprises et qui n’avait jamais failli à se refermer impitoyablement sur sa proie. Si elle voulait laisser une chance à Nora et Irving de passer à travers la maille du filet, il faudrait pousser les miliciens à abandonner leur stratégie et à rompre leurs rangs. Il fallait les désorganiser.

La peur qu’elle avait éprouvé en voyant sa soeur s’éloigner d’elle se transformait doucement en adrénaline maintenant qu’elle se retrouvait seule. Dissimulée derrière les premiers arbres de la forêt, Amely balaya les environs du regard et distingua, en haut de la colline qui surplombait l’auberge, une rangée de miliciens prêts à fondre sur eux, leurs capes pourpres flottant doucement dans le vent. Elle était trop loin et leur ligne était trop étendue pour pouvoir les compter mais elle était certaine d’une chose : ils étaient trop nombreux. Elle n’avait pas la moindre chance de les neutraliser, elle ne pouvait qu’espérer gagner un peu de temps pour Nora et Irving.

La sommation, prononcée par la voix magiquement amplifiée de Desmund Taggart, lui fila la chaire de poule. Elle était en état d’arrestation, elle aussi. Elle était devenue l’ennemi public n°1, une traitre à la Milice. Elle savait parfaitement de quoi cela devait avoir l’air. Tous ses collègues pensaient certainement qu’elle oeuvrait contre la résolution de cette enquête depuis le début et qu’elle les avait tous manipulés. Cela n’aurait pas pu être plus faux. Elle avait réellement été investie dans cette enquête et si les principaux suspects avaient été n’importe qui d’autre, elle aurait été au sommet de cette colline avec tous les autres. Elle respectait la milice, et avait une très haute estime de ses supérieurs et de la plupart de ses collègues. Elle n’agissait pas contre eux par principe, elle essayait seulement de protéger sa famille. C’était une réaction instinctive, presque animale, contre laquelle elle n’avait même pas cherché à lutter tant elle était puissante. Elle aurait voulu leur expliquer tout ça, mais elle savait qu’ils ne lui en laisseraient pas l’occasion, et que les raisons qui l’avaient poussé à agir ne justifiait pas sa trahison.  

La milicienne s’accroupit derrière les clapiers à lapins, placés juste à l’orée du bois, de l’orée du bois pour pouvoir surveiller silencieusement ses collègues, qui se rapprochaient de l’auberge. Ils étaient protégés par un puissant bouclier magique et il aurait de toute façon été idiot de les attaquer maintenant, aussi resta-t-elle parfaitement immobile alors qu’ils vérifiaient la présence de vie à l’intérieur de la maison. Amely se figea et son coeur s’affola alors que le regard de Yasmin Tituba se dirigeait dangereusement dans sa direction. Elle résista à l’envie de faire quelques pas en arrière pour se tapir dans l’ombre de la forêt, parfaitement consciente que le moindre mouvement de sa part attirerait l’attention de sa collègue. Elle retint son souffle, prête à défendre sa vie à la moindre offensive, mais l’attention de Yasmin fut alors détournée par un aboiement qui fit sursauter Amely pour la deuxième fois de la journée.

Le chien de Nora venait de surgir de la forêt et s’attaquait à la cape de la milicienne, offrant ainsi de précieuse secondes à Amely qui les mit à profit pour s’éloigner de quelques mètres de sa position initiale, et se cacher derrière un tronc d’arbre suffisamment imposant. Elle ne pouvait plus observer la scène de là où elle se tenait mais son coeur se serra en entendant le gémissement de l’animal, visiblement frappé par un sortilège. La voix de William Covidus la renseigna aussitôt sur l’identité de l’agresseur, qui n’était pas une surprise. Elle eut une pensée pour Nora, qui serait effondrée en apprenant la mort de son fidèle compagnon, et fit taire la petite voix dans son esprit qui lui soufflait qu’ils risquaient tous de connaitre le même sort.

L’attention de l’ensemble des Miliciens était portée sur l’auberge et les alentours, aussi Amely se risqua-t-elle à jeter un oeil dans leur direction. Personne ne semblait se douter de sa présence. C’était sans compter sur le fléreur d’Angus, qui se mit à feuler dans sa direction. Terrifiée, la milicienne se dissimula de nouveau derrière le tronc d’arbre. Elle se tenait à plusieurs dizaines de mètres de l’animal et pourtant elle était persuadée qu’il l’avait vue, aussi distinctement que si elle s’était tenue devant lui. Maudite bestiole !

Amely dut lutter contre son instinct qui lui hurlait de s’enfoncer dans la forêt pour se cacher. Elle ne devait surtout pas attirer les troupes dans cette direction, si elle voulait laisser suffisamment d’avance à Nora et Irving. Les fléreurs n’étaient pas seulement doté d’une vue perçante, ils avaient aussi un excellent odorat et Accio ne se laisserait pas berner par un simple sortilège de désillusion, tout comme il ne tarderait pas à venir la débusquer de sa cachette.

Guidées par l’animal et par son maitre, les troupes se rapprochaient dangereusement et commençaient à investir le sous-bois. Elle devait les arrêter avant qu’ils n’aillent plus loin. Si elle voulait laisser une chance au couple de s’enfuir, Amely devait retenir la Milice à l’orée du bois aussi longtemps que possible. Mais comment les retenir alors qu’ils étaient si nombreux ? La panique se diffusait lentement dans ses veines alors qu’elle constatait avec désespoir qu’elle n’avait pas de plan.

Pour la première fois, elle se laissa aller à l’idée que, peut-être, elle ne s’en sortirait pas. C’était une idée qui flottait dans un coin de son esprit depuis son arrivée à Mallowsweet, sur laquelle elle n’avait pas eu le temps de s’appesantir. Mais à mesure que les miliciens se rapprochaient de sa cachette, elle sentait cette idée grandir pour occuper de plus en plus ses réflexions. Elle pouvait faire une diversion, elle pouvait ralentir la progression de ses collègues, mais pas les battre au combat. Même elle n’était pas assez orgueilleuse pour penser qu’elle soit capable de vaincre plusieurs dizaines de miliciens aguerris. Son but était de faire durer la partie le plus longtemps possible, alors même qu’elle savait qu’elle avait déjà perdu.

Etrangement, l’idée de cette défaite certaine lui insuffla une énergie nouvelle, teintée de colère et de résignation. Si elle devait perdre, alors elle le ferait en causant un maximum de dégâts. Elle ne se laisserait pas avoir si facilement. Elle était en train d’élaborer un plan d’action, toujours tapie silencieusement dans l’ombre d’un arbre, quand un grognement sur sa droite lui fit tourner la tête juste à temps pour éviter un sortilège. Accio l’avait repéré, et était en train d’indiquer sa position à tous les miliciens.

Saisie de panique, Amely leva sa baguette et invoqua le premiers sortilège qui lui traversa l’esprit. Un mur de flamme s’éleva à sa droite, stoppant net la progression d’Angus qui se dirigeait vers elle. Elle espérait que, comme la majorité des animaux, les fléreurs craignaient le feu. Cette maudite créature aux sens surdéveloppés représentait le traqueur le plus dangereux. Elle devait l’empêcher de faire son travail. L’ancienne Auror se lança alors dans une course effrénée à travers le sous bois qu’elle ponctua de sortilèges enflammée, en prenant gare à ne pas progresser en ligne droite mais à changer régulièrement de direction. L’orée de la forêt s’embrasait lentement alors que le feu magique invoqué par la jeune femme se répandait d’arbre en arbre, rendant la progression de plus en plus difficile. Elle avait bon espoir que cela découragerait certains miliciens de s’enfoncer dans la forêt, où l’air devenait difficilement respirable.  

Amely avait elle-même de plus en plus de difficultés à respirer et dut se résoudre à invoquer un sortilège de têtenbulle pour pouvoir reprendre son souffle après sa course, s’abritant derrière un imposant rocher qui tiendrait les flammes à distance pendant un temps. Elle posa ses mains sur ses genoux et prit plusieurs grandes inspirations. Les différents incendies qu’elle avait provoqués semblaient avoir retenu l’attention des miliciens pour le moment mais elle n’avait que quelques secondes devant elle avant que l’un d’eux ne retrouve sa trace. Elle devait absolument rester en mouvement. Ignorant ses poumons en feu et la fumée qui lui piquait les yeux, la milicienne prit appui sur ses genoux pour se redresser.

Elle contourna précautionneusement le rocher en jetant frénétiquement des regards autours d’elle pour analyser le terrain avant de reprendre sa course. Un brasier consumait lentement les arbres à sa droite, tandis qu’à sa gauche la végétation moins dense de l’orée du bois était pour le moment épargnée par les flammes. La Milicienne s’apprêtait à reprendre sa course quand son regard croisa celui d’Angus, quelques mètres plus loin, qui s’était retrouvé comme elle coincé entre la lisière de forêt et l’incendie magique. Elle braqua aussitôt son ancien collègue avec sa baguette, le regard déterminé.

Elle n’avait rien à reprocher au maitre-fléreur. Elle n’était pas toujours réceptive à son sens de l’humour mais elle avait de l’estime pour lui. C’était quelqu’un de bien, elle en était persuadée, mais cela n’avait plus aucune espèce d’importance à cet instant. Elle n’avait aucune envie de se battre contre Angus, mais elle n’avait pas le choix. Ils étaient dans deux camps opposés, elle n’avait aucune envie de se battre contre Angus, mais elle n’avait pas le choix. Il s’agissait de se battre pour sa propre vie, et pour celle de Nora et Irving. Alors elle n’hésita pas longtemps avant de jeter le premier sortilège.

« Impedimenta ! »


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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeJeu 2 Avr 2020 - 8:52
No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 20033107434411482No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 310
Ymeldiz ~ éclaireuse Milicienne Animagi

Avec Angus et son fléreur au sol, et la Libellule Ymeldiz guettant depuis les airs : Débusquer l'ennemi n'était plus qu'une question de temps. L'armée de Miliciens avançait méthodiquement, ne laissant rien derrière eux, tandis que le piège se refermait inexorablement sur les fugitifs. Avec l'appui des Miliciens placés au sol, le secteur de l'auberge venait tout juste d'être écarté que déjà l'armée aux capes couleur prune s'avançait en direction de l'orée de la forêt. Anticipant une observation aérienne rendue plus ardue, du fait de l'épaisseur de la canopée ; La frêle libellule bleu fut contrainte d'opter pour la descente et un vol plus proche du sol. Un choix certes plus risqué en cas de grabuge, mais inévitable pour mieux repérer la position des fuyards et slalomer entre les troncs d'arbres.

Même concentrée sur son objectif et sa mission, Ymeldiz n'arrivait toujours pas à intégrer le fait que Amely Weaver les avait éhontément trahis. Comment pouvait-on mentir avec autant d'assurance et de manière si décomplexée? L'éclaireuse se souvenait encore de cette pause-café chaleureuse partagée, il y a quelques jours à peine, avec la traitresse blonde. Vantant les bienfaits et la saveur d'un thé provenant de sa terre d'origine du Népal ; Ymeldiz avait partagé cet instant de convivialité avec une terroriste déguisée en fausse-collègue. La sorcière animagi s'était confiée de manière idiote à une immonde bonne femme qui ne voulait en vérité que détruire tout ce qu'elle représentait! Quelle naïveté! Comment Amely avait pu contourner la batterie de test d'intégration de la Milice ; Cela tenait d'un mystère qu'il faudrait indéniablement élucider pour colmater une éventuelle déficience sécuritaire. Mais pour l'heure, cela ne sera réalisable, qu'une fois cette traitresse d'Amely capturée…


Cet objectif n'avait jamais été aussi proche de se réaliser, quand tout à coup le fléreur d'Angus émit un long feulement pour signaler une présence étrangère au corps de la Milice. A l'image de la cohorte de Miliciens au sol, la libellule bleu obliqua légèrement sur sa gauche et la direction indiquée par l'incontournable animal traqueur. Où étaient ces maudits traitres? Ymeldiz avait beau zigzaguer de toutes part entre les clapiers à lapin et les souches d'arbres sertissant l'orée de la forêt : Aucune trace du dangereux trio de terroristes. Mais le flair d'Accio étant infaillible, les yeux à facettes de la libellule ne tardèrent pas à décrypter également les contours presque invisibles d'une silhouette désillusionnée, planquée derrière un tronc d'arbre. Ymeldiz tergiversa quelque seconde dans le choix qui lui était alors donné : Devait-elle dépasser sa fonction de simple éclaireuse et passer à l'offensive? Ou rejoindre les rangs de Miliciens qui accouraient déjà dans la direction indiquée par le fléreur? Ymeldiz ne pouvait s'enlever de l'esprit les raclées monumentales que lui avait jadis infligée son ex-consœur Amely Weaver lors des entrainements au combat magique de la Milice…

L'intrépide Angus avait repéré également l'ennemi, et ne tergiversa guère dans ses choix, alors qu'il expédiait un sortilège en direction de la forme quasi invisible. Sans même se retourner, la libellule pouvait sentir la présence de Yasmin Tituba derrière elle. Elle entendait déjà les cris enragés de William Covidus passant à l'assaut. Se stabilisant dans un vol stationnaire à quelques mètres de sa cible, il lui sembla  inutile d'intervenir, tant les forces en présence allait submerger la proie en panique. Sauf que cette dernière n'était pas prête à se laisse prendre aussi facilement. Quand tout à coup, un sinistre crépitement retentit à l'orée de forêt, signe que l'ennemi s'apprêtait à faire feu et user d'un sortilège mortel. Un éclat flamboyant scintilla alors dans le regard de la petite libellule bleu, qui immédiatement dans un reflexe de survie, chercha à gagner de l'altitude pour échapper au mur de feu qui se dressait sous elle!

Ymeldiz pouvait presque déjà sentir ses petites ailes fondre sous la chaleur du brasier…

No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 411
Yasmin Tituba - Tireuse d'élite de la Milice

Dès que le premier feulement du fléreur retentit, Yasmin Tituba chercha à rejoindre en toute hâte la position avancée d'Angus Rice, afin de pouvoir épauler son confrère de la brigade fléro-technique dans l'éventualité d'un combat magique. Combattre et vaincre par les sortilèges, c'était sa tasse de thé. Elle était sans conteste l'une des meilleures lanceuses de sortilèges, et Amely Weaver représentait une redoutable adversaire. Un ennemi à sa mesure, et bien plus excitant que de se confronter à cet homme fourbe au poireau, ou la sœurette gringalette d'Amely. Appréciant autant les challenges que l'adrénaline du combat, Yasmin Tituba rêvait de se mesurer aux meilleurs et à cette maudite traitresse. Voilà pourquoi, baguette levée, elle contourna rapidement les clapier à lapins, pour fondre sur l'orée de la forêt!

L'espace d'un dixième de seconde, Yasmin fut déconcentrée par un cri émanant de derrière elle. Comme à son habitude, l'insupportable William Covidus se prenait pour un preux chevalier menant la charge contre l'envahisseur. La milicienne expérimentée maudit intérieurement son trop fougueux camarade, avant de se focaliser sur le combat magique qui venait tout juste de s'engager quelques dizaines de mères devant elle. Espérant qu'Angus puisse contenir son adversaire suffisamment longtemps pour qu'elle puisse le prendre à revers ; Yasmin éleva sa baguette en direction d'une forme floue et indistincte qui venait de mouvoir derrière un tronc d'arbre. Mais voilà… Un sortilège d'entrave allait jaillir de sa baguette, quand tout à coup un mur de flamme avança sur elle!

Avec un sang-froid incroyable, et une gestuelle impressionnante, Yasmin dessina alors une bulle protectrice autours d'elle. Un sortilège défensif qui prit la forme d'une bulle aux parois liquide ; Ultime rempart aquatique contre le baiser brulant et mortel des flammes. Yasmin était indiscutablement trop proche du foyer et de l'épicentre du sortilège enflammé jeté par Amely Weaver. Suant à grosses gouttes alors que la température grimpait de manière dangereuse dans sa bulle protectrice ; Yasmin s'acharnait pour renforcer coute que coute son sortilège. Ne cédant pas à la panique, elle ne pouvait s'imaginer perdre contre cette infâme traitresse d'Amely. Rien ne devait entraver sa noble mission…

No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 510
William Covidus ~ Milicien et plus puissant sorcier ayant jamais peuplé ce monde (du moins selon ses propres dires)

Comme un seul sorcier, la ligne offensive des miliciens dépassait l'auberge pour presser et pousser l'ennemi dans les mailles invisibles d'un piège finement élaboré. A moins d'un miracle, cette battue mortelle condamnait définitivement le trio de fugitifs à une arrestation imminente. Mais cette stratégie offrant un maximum de réussite pour un minimum de risque ne plaisait guère à tout le monde. Bouillonnant intérieurement à l'idée de ne pas être au cœur de l'action, William Covidus répondait tout de même aux ordres imposés par Yasmin Tituba et Desmond Taggart. Visage sombre, il avançait d'un pas déterminé en direction de l'orée de la forêt, en espérant secrètement devoir répondre à une embuscade. Il connaissait très bien le tempérament de son ancienne collègue Amely Weaver. Sous son masque de blonde froide et impénétrable, sommeillait une guerrière farouche qui n'allait pas se laisser faire aussi aisément. Desmond Taggart n'était rien d'autre qu'un gros imbécile trop discipliné! Comment comptait-il surprendre une ancienne milicienne aguerrie en suivant une stratégie d'intervention répétée mille fois en entrainement? Pensait-il vraiment que Amely Weaver allait se jeter sagement dans les bras des Miliciens situés en contrebas de la forêt? Amely Weaver lisait chacun de leur mouvement comme s'il s'agissait d'un livre ouvert. Pour vaincre un ennemi, il fallait penser comme lui. De ce fait, si Amely voulait desserrer l'étau se refermant sur elle et ses sbires ; Elle allait forcement devoir contrattaquer. Briser l'unité des Miliciens, pour entrevoir une brèche…

William Covidus en était presque arrivé à vouloir que la situation dérape, pour justifier l'incompétence de son commandement, auprès de la grande Danielle Coleman. Comment pouvait-on espérer un quelconque résultat positif, en envoyant en première ligne une libellule asiatique, une sorcière étrangère d'origine inconnue et un maudit irlandais buveur de kiness et son chaton? Aussi imbu de lui-même que raciste dans l'âme ; William Covidus ne pouvait pas comprendre pourquoi l'on se privait de son formidable potentiel? Amely Weaver devait bien rire en voyant cette armée de fantoche fondre sur elle! Même si ses chances de survie étaient limitées, la traitresse à son ordre pouvait encore faire très mal à cette armée d'automate trop à cheval sur les principes et les règles pour espérer compter sur l'effet de surprise. Quand le chaton se mit à feuler à l'orée de la forêt ; William émit un petit sourire aussi mauvais que victorieux en direction de son supérieur. Le genre de signe qui ne trompait pas, et qui voulait simplement dire qu'il avait encore une fois raison. Amely était bien là ; Telle une louve blessée en face d'un troupeau de moutons trop serviles. Au diable Taggart! Plutôt que d'attendre les balbutiements d'une hiérarchie aux abois ; Ne suivant que son instinct, William Covidus brisa les rangs pour lancer son assaut, et prêter mains fortes à l'avant-poste sur le point de subir le baroud d'honneur d'une Amely Weaver désespérée. Tant pis, on ferait les comptes en fin d'opération! Il valait mieux prévenir que guérir. Tuer, plutôt que d'être tué!  

Ignorant les ordres de son supérieur qui lui intimait de rejoindre les rangs ; William poussa alors un vibrant cri de guerre, tandis que baguette en avant, il se dirigeait à toutes enjambées vers l'orée de la forêt. Mais tout à coup, alors que le milicien venait tout juste d'atteindre le périmètre des enclos à lapins ; Les crépitements d'un sortilège flamboyant se firent entendre. Un mur de flamme embrasa son champ de vision, avant d'engloutir littéralement Yasmin Tituba et Angus Rice. C'était la surprise du chef! La dernière carte d'Amely Weaver! Le lapin enflammé sortant du chapeau de la traitresse milicienne! Incapable de franchir ce mur de flamme qui lui entravait toute progression et qui s'attaquait désormais aux enclos de lapins en panique ; William Covidus poussa un cri de rage en direction des flammes. Puis laissant la haine et le dépit d'être écarté du jeu l'envahir, il balança un puissant sortilège en direction d'un clapier en feu.

"Avadaaaaaa Kedavraaaaa! "

Le clapier explosa alors en mille morceaux embrasés sous l'impact de la formule interdite, des bébés lapins en fusion volant de toute part telles les fusées d'un feu d'artifice!

No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 611
Desmond Taggart ~ Milicien et Chef d'opération

"Maintenez vos positions! Serrez les rangs! "

Visage contrarié, Desmond Taggart poussa un long soupir de consternation à la vue du mur de flamme se dressant devant ses hommes, et l'incontrôlable William Covidus. D'ordinaire si flegmatique, Desmond détestait que l'on désobéisse à ses ordres, même si le contrevenant était celui qui comptait à ce jour le plus d'arrestation à mettre à son actif. Même imbattable en combat magique, William Covidus était un élément ingérable. Jetant un regard d'aigle en direction du mur de flamme, Desmond Taggart évalua rapidement la situation avant d'intervenir. S'il se confirmait que Amely Weaver était bien l'incendiaire, elle venait tout simplement de signer son arrêt de mort. Une action aussi répréhensible que désespérée. Desmond le savait ; Le temps jouait en leur faveur, et le plus essentiel était de limiter les pertes. Inévitablement, Amely Weaver et ses comparses finiraient par s'épuiser. Ce petit jeu de cache-cache mortel n'allait point s'éterniser, et leurs ennemis finiraient tôt ou tard par se rendre ou tomber dans leur piège. Parfaitement disciplinée, ses troupes étaient à l'arrêt, scrutant sans une ombre d'émotion le mur de flamme devant lequel fulminait William Covidus. Se tournant vers un milicien aussi raide qu'un balai, il lui assigna alors des consignes placées sous le sceau de la prudence.

"Milicien Georges! Nous devons rapidement évaluer la situation. Quantifier nos éventuelles pertes. Chercher donc immédiatement à établir le contact avec ma seconde en chef, Yasmin Tituba. Essayez également de joindre le chef de la Brigade Fléro-Technique. Intimez leurs l'ordre de se replier! Le plus crucial est de maintenir nos positions. Les ordres demeurent inchangés, nous devons contenir et pousser les ennemis sur nos lignes défensives. "

Les fugitifs l'ignoraient encore, et ils allaient l'apprendre à leur dépends : Mais en fuyant dans cette direction, ils venaient littéralement de poser le pied sur un champ de mines. En effet, Yavana Selifer, l'une des plus puissantes baguettes d'élites de la Milice coordonnait l'arrière-garde. Sous les ordres de la sorcière expérimentée : De nombreux sortilèges d'entraves et de détection avaient été tissé dans chaque recoin, chaque bosquet de la dite forêt. Rune maudite sur laquelle, il ne fallait point poser le pied, fils invisibles et magiques qui indiquaient votre position par un éclat bleuté. Bref, il fallait être un véritable funambule pour se faufiler dans ce labyrinthe verdoyant sans être aperçu.

"Avertissez Yavana et l'arrière-garde de se tenir prêts et de redoubler de vigilance! Informez également Danielle Coleman des avancées de l'opération. "

Le milicien chargé des messages et répondant au nom de Georges Grayson posa alors une question essentielle :

"Lieutenant Taggart : Devons-nous colmater l'incendie? "

Desmond jeta un regard flegmatique sur les flammes qui dévoraient l'intégralité des enclos à lapins, mais aussi les premières rangées d'arbres de la forêt. Puis il délivra sa consigne :

"Pourquoi se priver d'une telle défense? En plus de ne plus pouvoir revenir en arrière, ou de fomenter une embuscade ; l’ennemi sera contraint d'avancer et de se jeter sur nos lignes de défense… Soyons patients. Ils se sont piégés comme des rats. "

Le Lieutenant de la Milice ne pensait pas aussi bien dire, alors qu'un vent d'ouest rabattait les lourdes volutes de fumée noir sur la forêt. Certes l'ennemi serait poussé en avant, mais il serait également plus difficilement détectable dans ce nuage de cendre…  

Un lancé de dé s'impose:
Narrateur
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeJeu 2 Avr 2020 - 8:52
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'Dé à 6 faces' : 1
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeVen 3 Avr 2020 - 8:37
Accio le précédait de quelques pas dans sa course-poursuite effrénée. Angus n’avait pas d’autre choix que de prendre en chasse Amely tant la densité du sous bois rendait le combat magique quasiment impossible. Il jeta d’ailleurs un sortilège qui ricocha sur une branche d’arbre avant d’avoir pu atteindre son ancienne collègue qui fuyait une dizaine de mètres devant lui. Elle n’était plus si loin. Il pouvait la rattraper . A la périphérie de son regard, Angus devinait les capes prunes de ses collègues progresser comme lui dans la forêt et encercler leur ancienne sœur d’arme.  Une libellule vola d’ailleurs quelques instants juste devant lui et il reconnut sans mal les reflets violets d’Ymeldiz l’éclaireuse qui cherchait sans doute à lui ouvrir le chemin et à le guider dans la forêt.

Cette seconde d’inattention faillit toutefois lui être fatale. Un immense brasier se matérialisa juste devant lui, le stoppant net dans sa progression. Il leva le bras devant lui pour se protéger instinctivement le visage tandis que les flammes hautes de plusieurs mètres dévoraient littéralement Ymeldiz et manquaient d’engloutirent Accio de peu. Le fléreur recula d’ailleurs dans les jambes de son maître en poussant des petits gémissements plaintifs. Angus l’attrapa  sous son bras et convoqua une bulle aquatique de protection tout autour d’eux pour parer au plus pressé tant la température venait de grimper dangereusement  en quelques secondes à peine. De là où il était, il n’avait plus aucune visibilité sur qui que ce soit. Ni sur ses collègues, ni sur Amely. Il ne voyait autour de lui qu’un immense bucher transformant les arbres en torches ardentes. Il devait fuir et vite. Angus bifurqua sur la droite, dans une zone partiellement préservée des flammes et se mit à courir pour échapper au feu qui menaçaient pourtant de le rattraper. Le vent poussait la fumée et les cendres incandessantes dans sa direction. Cendres qui ne tardèrent pas à embrasser la forêt devant lui . La bulle d’eau rendait la visibilité plus difficile, tout comme l’épaisse fumée, mais il devinait les lueurs rougeoyantes et ondulantes  l’entourant de toute part à travers le liquide. Pire sa bulle de protection  commençait à s’évaporer dans un drôle de bruit sinistre d’ébullition remplissant la bulle de vapeur d’eau. Il allait finir cuit comme un vulgaire légume ! songea-t-il en sentant la pression monter d’un cran.

Un craquement sinistre au dessus de lui, le fit lever la tête et reculer d’un pas juste à temps pour éviter la chute d’une branche enflammée qui fit éclater sa bulle de protection. L’eau brulante lui éclaboussa le visage et même Accio chercha à se dégager de son étreinte sous le coup cuisant de la brulure. Retour à la case départ.
Angus essuya la sueur sur son front et brandit sa baguette devant lui.

« Aguamenti ! » Un filet d’eau jaillit au bout de cette dernière «  Amplificatum » le filet se transforma en grosse gerbe avec laquelle il tenta de se frayer un chemin au milieu des flammes  mais l’entreprise s’avérait compliquée. Il aurait fallu que ses collègues miliciens tentent, comme lui, de maitriser l’incendie mais force était de constater qu’il était désespérément seul à lutter contre ce brasier qui gagnait en intensité de secondes en secondes. Une idée insidieuse, macabre,  commençait à naitre dans l’esprit du milicien: Les flammes léchant son corps, la sensation de brûlure intense, l’odeur d’un corps carbonisé.

Une escarbille tomba sur le pelage ocellé d’Accio qui se tordit  de douleur sous le bras de son maitre. Angus tapota frénétiquement le dos enflammé de son co-équipier pour étouffer le feu avant de redoubler d’ardeur dans la lutte contre l’incendie. Il n’allait pas crever ici, bouffé par les flammes qui l’encerclaient pourtant de toute part, dorénavant. La fumée lui brulait les poumons et les yeux et il progressait de plus en plus difficilement au cœur de la fournaise. Les torches hautes de plusieurs mètres l’encerclaient de toute part. Il trébucha alors sur une pierre et manqua de tomber à la renverse dans… un torrent. Il n’avait même pas entendu le vrombissement de l’eau tant le souffle de l’incendie couvrait le bruit. Angus accueillit cette vision avec un profond soulagement. Il entrevoyait enfin un échappatoire. Sans réfléchir davantage, il resserra sa prise autour du harnais d’Accio et sauta dans l’eau bouillonnante. La réaction de son fléreur ne se fit pas attendre. Il se débattit comme un diable, griffant sans ménagement le flanc d’Angus pour se libérer mais ce dernier était bien décidé à profiter du courant de rivière pour quitter le cœur du brasier. Avec Accio, condition non négociable.

Angus prit donc une profonde inspiration et se laissa malmener par les eaux froides qui le projetaient violement contre des rochers ou des troncs d’arbre. Au dessus de lui, la canopée était incandescente, sous lui, des branches enfouies dans le fond de la rivière cherchaient à l’emprisonner dans les profondeurs du torrent. Il lutta d’ailleurs d’interminables secondes pour se débarrasser de sa cape qui le retenait prisonnier sous l’eau et crut pendant un instant qu’à défaut de crever brûlé, il allait mourir noyé. Il parvint finalement à se dégager et parcourut encore quelques dizaines de mètres dans l’eau Accio contre son torse.

Cette manœuvre venait de lui permettre de quitter le brasier mais il n’était pas pour autant en sécurité. Les trois terroristes courraient toujours et parmi eux, une ancienne milicienne redoutablement expérimentée. Angus profita d’une accalmie pour s’extirper de l’eau à l’orée de la forêt. Essoufflé et fatigué, il ignora ses membres endoloris et ses propres blessures pour poser  Accio au sol avant de constater avec un pincement, le triste état de son fléreur. Sa peau était brulée sur le dessus  et râpée sur tout le flanc gauche mais il était bel et bien vivant.

Un craquement de brindille le fit toutefois tourner la tête. Là, à quelques mètres de lui, Amely se tenait debout entre les arbres et le regardait, une expression indéchiffrable imprimée sur son visage.  Accio se mit à gronder.

« Chuuut. Tout doux Accio. » lâcha- le milicien sans quitter des yeux son ex-collègue. Pas de gestes brusques. Calme. Angus resserra imperceptiblement sa poigne autour de sa baguette tout en se redressant très lentement. Amely aurait pu l’attaquer par surprise mais elle ne l’avait pas fait. Pourquoi ? Avait-elle des scrupules à combattre un frère d’arme ? Il n’en avait aucune idée  mais il existait peut-être une place dans l’équation pour des négociations.  Angus devait essayer. Ils n’étaient pas obligé de se livrer à un combat magique dont l’issue restait particulièrement incertaine, pour l’un comme pour l’autre.

« Amely, écoute, vous êtes encerclés et si tu ne te rends pas tu vas potentiellement te faire tuer.  Franchement, j’ai pas envie d’en arriver là, d’accord ? Il n’avait pas envie de la tuer, certes, mais il voulait qu’elle paye. Qu’elle paye très cher  pour avoir tenté de le brûler vif, Je suis sûr qu’il y a une explication plausible à tout ça »

Pour toute réponse  le voix forte et déterminée de la jeune femme fendit le silence.  « Impedimenta ! » .

In extrémis, le milicien contra le sortilège et roula au sol pour se protéger derrière un tronc couché. Il tenta de maitriser la colère que lui inspirait cette nouvelle  traitrise et  émit un bref sifflement  aigu à l’attention d’Accio. L’animal détala prestement signe qu’il avait parfaitement compris la mission que venait de lui confier son maître. Angus n’avait plus qu’à se rapprocher de sa cible et attendre qu’Accio revienne. Il rampa donc jusqu’à un arbre debout, profita d’être à couvert pour se relever, puis il sortit de sa cachette pour chercher à entraver son ancienne équipière enchainant des sortilèges d’attaques et de stupefixion à une vitesse folle. Il voulait surtout la noyer sous un flot de sorts  pour qu’il puisse approcher de sa position sans trop de risques.
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeSam 4 Avr 2020 - 9:50
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Amely Weaver - 23 ans - Milicienne

Amely se fit violence pour ignorer les tentatives de négociation de son ancien collègue. Non, ils ne pouvaient pas en discuter calmement, non il n'y avait pas d'explication plausible. Elle-même ne comprenait pas exactement ce qui était en train de se passer et aurait été bien incapable de justifier ses choix. Elle ne savait pas comment sa petite-soeur et son ami s'était retrouvés mêlés au meurtre de Jacob Dalhiatus et elle ne savait pas pourquoi elle avait décidé de les protéger avant même de savoir s'ils étaient coupables. C'était comme ça. Maintenant elle n'avait pas d'autres solutions que d'affronter Angus, chacun pour défendre son camp.

Elle prit le temps de noter que son ancien collègue était trempé, et que son fléreur était en mauvais état. Tout laissait à penser qu'ils venaient de vivre quelques minutes plutôt désagréables, tous les deux, et qu'ils n'étaient peut-être pas au maximum de leurs capacités. Elle ne devait surtout pas leur laisser une occasion de reprendre leurs forces. Le premier sortilège fusa. Son maléfice d'entrave loupa le milicien de peu et Amely se jeta derrière un arbre pour s'abriter. Elle dut plisser les yeux pour deviner les mouvements de son ancien collègue, qui s'était déplacé jusqu'à un arbre et se dissimulait lui aussi derrière. Son maudit chat avait disparu, probablement pour aller prévenir le reste de la milice de leur position. Elle n'était déjà pas ravie de devoir affronter Angus en duel, mais elle n'avait vraiment aucune envie de se retrouver face à l'impitoyable Covidus ou à l'expérimentée Yasmin Tituba. Elle n'aurait pas la moindre chance face à eux. Elle devait se débarrasser d'Angus et poursuivre sa progression.

Ils étaient suffisamment éloignés du brasier pour ne pas trop souffrir de la chaleur mais la température grimpait lentement et Amely essuya du dos de la main les goutes de sueur qui perlaient à son front. Son maléfice de têtenbulle lui permettait toujours de respirer sans difficulté mais la fumée dégagée par le brasier se rapprochait doucement de leur terrain d'affrontement. Il leur serait bientôt impossible de voir à deux mètre devant eux. La milicienne jeta un regard en direction des hautes flammes en priant intérieurement pour que ses collègues soient retenus d'un côté, et Nora et Irving de l'autre. Ils devaient déjà être loin dans la forêt, s'ils n'avaient pas croisé d'obstacle, mais il leur faudrait encore se faufiler à travers les lignes défensives de la Milice qui devait attendre de l'autre côté. Ils avaient encore besoin de son aide.

Elle se raccrocha à cette idée et raffermit sa prise sur sa baguette avant de se décider à sortir de sa cachette pour faire face à Angus. Elle n'eut même pas le temps d'invoquer le moindre maléfice que son ancien collègue la noya sous un véritable déluge de sortilèges. Il enchainait les maléfices d'attaques et les stupéfix à une vitesse folle, qui obligeait Amely à se contenter de sortilèges de défense. Elle enchainait les charmes de bouclier sans possibilité de passer à l'offensive. Si Angus était terriblement rapide, il perdait toutefois en précision et la Milicienne se risqua finalement à laisser tomber son bouclier l'espace d'une seconde et se cacha brièvement derrière un arbre d'où elle put lancer un stupéfix, qui manqua sa cible de peu. Le tronc derrière lequel elle était cachée vola en éclat sous l'effet d'un nouveau sortilège et elle dut lever le bras devant son visage pour se protéger des éclats d'écorce projetés dans toutes les directions.

Ils se battaient désormais tous les deux à découvert entre les arbres et le duel s'annonçait serré. Un diffindo lui entailla profondément le bras et elle laissa échapper un juron avant de répliquer avec le même sortilège. La fumée devenait de plus en plus dense et il commençait à être difficile de viser. Les deux miliciens aguerris s'essoufflaient mais redoublaient d'ardeur et ne se faisaient pas le moindre cadeau. Les maléfices fusaient à une vitesse folle alors qu'ils se déplaçaient agilement autour de leur zone de combat.

Le coeur battant et le souffle court, Amely commençait à entrevoir une possible victoire alors qu'elle mettait de plus en plus de distance entre elle et son adversaire, fatigué par son passage dans les eaux glacées du torrent. Elle ne tenait pas forcément à vaincre Angus en duel, elle avait seulement besoin de s'éloigner suffisamment de lui pour pouvoir reprendre sa fuite sans risquer d'être touchée par un sortilège. Elle devait s'éloigner au maximum de l'auberge pour forcer le reste des milices à abandonner leur position, et ainsi ouvrir une brèche dans leur ligne de défense.

La milicienne reculait un pas après l'autre, tout en continuant à alterner les sortilèges de défense et d'attaque. Les yeux rivés sur son adversaire, elle progressait en marche arrière et avait déjà réussi à mettre une quinzaine de mètres entre eux quand quelque chose lui tomba violemment sur le dos et la fit tomber en avant. Elle n'eut même pas à se retourner pour comprendre que ce quelque chose n'était autre que le fléreur d'Angus, qui avait surgit des buissons pour l'attaquer par derrière. Les griffes d'Accio s'enfoncèrent dans sa chaire alors qu'elle essayait de rouler sur le dos pour se débarrasser de l'animal. Pendant qu'elle était aux prises avec le fléreur, elle ne pouvait plus se défendre contre les attaques de son maitre...
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeSam 4 Avr 2020 - 11:40
Les sorts fusaient de toute part et Angus se battait comme un beau diable, bien décidé à se livrer corps et âme dans ce combat magique malgré les conditions difficiles. La fumée devenait de plus en plus dense et épaisse. Le feu brulait dans son dos et il pouvait entendre le crépitement des flammes, encore à distance, certes, mais pour combien de temps ?  

Il devait prendre l’ascendant sur Amely mais il voyait bien qu’en dépit de ses assauts répétés sa collègue parvenait à reculer.  Non seulement il n’était pas au meilleur de sa forme – sortir du brasier lui avait couter beaucoup d’énergie- mais Weaver était une excellente duelliste. Tout le monde le savait au sein de la brigade.

Si Angus parvint à la toucher avec un diffindo après plusieurs tentatives, il n’en fallut qu’une seule à Amely pour l’atteindre au cou, à quelques centimètres à peine de la jugulaire. Le milicien laissa échapper une exclamation de douleur et de surprise mêlées en tentant momentanément de panser la plaie de sa main libre. Il répliqua avec force sans toutefois parvenir à neutraliser son ancienne collègue. Le tronc derrière lequel elle se cachait éclata en morceau la forçant pourtant  à quitter sa planque mais Angus mit trop de secondes à réagir. Il était essoufflé, fatigué, et peinait à retrouver le second souffle qui lui aurait permis de faire la différence à cet instant. La distance entre eux ne faisait que se creuser, ce qui était loin d’être bon signe et il s’attendait à tout moment à la voir disparaitre définitivement derrière un rocher lorsque la situation tourna brusquement à son avantage.

En effet, son fidèle fléreur bondit littéralement sur le dos d’Amely pour la faire chuter en avant. Elle tomba lourdement au sol et Angus profita de ce bénéfice pour la désarmer d’un expelliarmus. La baguette d’Amely vola dans les airs tandis qu’elle se débattait pour se libérer des griffes acérés d’Accio. Sans attendre, Angus accourut à proximité de la scène pour lancer un incarcerem dans le but de la  neutraliser définitivement . Amely  se retrouva rapidement entravée, les mains dans le dos, face contre terre.

Angus s’accroupit à coté d’elle et posa un genou au creux ses reins pour la maintenir au sol et parer une éventuelle rebuffade. Il ne savait pas où étaient ses deux complices et il ne tenait pas à prendre le risque de la voir libéré de son sortilège d’entrave.

« Amely, commença-t-il d'une voix rauque avant de s’arrêter un instant pour tousser et reprendre sa respiration. Il cracha une glaire noire de suie, fcligna des paupières pour humidifier ces pupilles desséchées par la fumée et se laissa quelques secondes de répit avant de poursuivre, Tu as  le droit de garder le silence.  Si tu renonces à ce droit, tout ce que tu diras pourra être et sera utilisé contre toi devant une cour de justice.» Il  se tut alors  et constata seulement à cet instant  les multiples blessures sur son corps et sur celui d’Accio. Ils étaient tous les deux trempés jusqu’aux os et couverts de plaies, de bleus  et d’égratignures. Sans s'apesantir plus longtemps, le milicien poussa un soupir et convoqua  son patronus pour informer Tituba de sa prise.

Il tenait Amely Weaver.

Il l’attrapa d’ailleurs par les bras sans ménagement afin de la remette debout et la fit tourner sur elle-même pour l’observer longuement dans les yeux, comme s’il cherchait à comprendre ce qui avait bien pu lui passer par la tête. Elle avait trahi Milice : Ses collègues et pour certains même, ses amis.  Elle allait payer cher. Très cher.  Quoiqu’elle dise, quoiqu’elle fasse, elle venait de signer son arrêt de mort.

Le son d’une corne de brume retentit alors dans la forêt. Le milicien leva la tête en direction de la canopée. C’était le signe : la mission était terminée et Angus n’avait qu’un seul souhait : Que les deux autres fuyards aient subi exactement  le même sort qu’Amely.

Voir pire.
Nora Weaver
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeSam 4 Avr 2020 - 15:30
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Amely Weaver - 23 ans - Milicienne

Amely grimaça de douleur en se contorsionnant pour essayer de se débarrasser du fléreur qui avait profondément planté ses griffes dans son dos. Elle jura quand sa baguette lui sauta des mains et se tordit le cou pour observer son ancien collègue s'approcher d'elle. Le regard de la milicienne brillait d'un mélange de rage et de résignation et son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle était épuisée, la blessure sur son bras perdait beaucoup de sang et elle était à bout de souffle, mais elle ne pouvait pas abandonner. Elle était sur le point de basculer sur le dos avec la ferme intention d'écraser l'animal de tout son poids quand des liens magiques apparurent autour de ses poignets, et se nouèrent dans son dos. Refusant de s'avouer vaincue, elle continua de se débattre avec fougue en battant des jambes jusqu'à ce qu'Angus vienne l'immobiliser en écrasant son genou dans le creux de son dos. La partie était finie.

Son maléfice de tétenbulle avait cessé au moment où elle avait lâché sa baguette et elle commençait à sentir la fumée descendre dans ses poumons alors que son anciens collègues était pris d'une sale toux. Elle l'entendit réciter des injonctions qu'elle avait elle-même prononcé des dizaines de fois et ne répondit rien. Elle avait le droit de garder le silence et elle comptait bien l'exercer. Le visage contre le sol, les cheveux plein de terre et le corps meurtri, elle sentit des larmes d'impuissance lui monter aux yeux en écoutant Angus faire son rapport par patronus. Il la tenait. Elle avait perdu. C'était terminé.

Son ancien collègue la releva brusquement et elle put constater qu'il était au moins en aussi mauvais état qu'elle. Son regard s'arrêta sur l'entaille à la base de son cou et elle se surprit à penser qu'il aurait suffi de trois centimètres pour qu'elle lui tranche la jugulaire. Elle n'arrivait pas à savoir si elle était soulagée ou déçue d'avoir manqué son coup. Même alors qu'il la tenait, les mains ligotées, sous le joug de sa baguette, elle n'arrivait pas à le détester. Elle s'était si souvent trouvé à sa place qu'elle ne pouvait pas lui en vouloir. Il faisait son boulot. Elle soutint son regard sans animosité, résignée.

"Je suis désolée..." finit-elle par articuler, en sachant pertinemment que ses excuses n'avait plus aucune valeur.

Elle avait trahi la Milice, désobéi aux ordres et attaqué ses collègues. Elle serait renvoyée, évidement, et risquait probablement une longue peine de prison. Elle espérait sincèrement que ce sacrifice suffirait à sauver Nora et Irving. Le sort qui les attendait s'ils se faisaient prendre serait bien pire.

Amely pria intérieurement Merlin pour qu'ils soient déjà loin, qu'ils aient réussi à franchir les lignes de la Milice et qu'ils soient quelque part à l'étranger, à l'abris. Elle s'inquiétait bien plus pour sa soeur que pour elle-même. Elle paierait sa trahison très cher mais elle s'en sortirait, elle en était persuadée. Elle serait interrogée, mais elle ne risquait pas grand chose. Elle ne savait rien de plus que ses collègues sur l'implication de Nora dans le meurtre de Dalhiatus. Elle avait été la première surprise et n'aurait aucune autre information à leur fournir. Ils s'en rendraient vite compte. Quelque chose lui disait, en revanche, que Nora et Irving avaient bien d'autres secrets à cacher et qu'ils ne devaient surtout pas être capturés. Elle fit taire la petite voix dans sa tête qui avait envie d'ajouter : vivants.

Le son d’une corne de brume retentit alors dans la forêt et le coeur d'Amely manqua un battement. La mission était terminée. Ses jambes se dérobèrent sous elle et elle manqua d'entrainer Angus dans sa chute alors qu'elle tombait à genoux au sol, abattue.  Elle voulait croire que Nora et Irving avaient eu le temps de s'échapper et que cette corne de brume sonnait l'échec de la Milice mais elle n'y arrivait pas. C'était impossible, pas si vite.

*Une quinzaine de minutes plus tôt…*

« Courrez ! »

Nora sentit les doigts glacés de sa soeur glisser entre les siens et ses yeux se remplirent de larmes alors qu’Irving l’entrainait dans la direction opposée à celle que venait de prendre Amely. L’idée que son ainée se sacrifie pour leur permettre de prendre la fuite lui pesait lourd sur le coeur et elle rechignait à avancer vers les profondeurs de la forêt. Elle ne supportait pas d’abandonner sa soeur à son sort. Elle était incapable de penser à leur propre survie alors qu’Amely se retrouvait seule à affronter des dizaines de miliciens, pourtant elle savait qu’ils n’avaient pas le choix. Ils devaient fuir, à tout prix. Ils seraient tués s’ils étaient capturés. La simple pensée d’Irving, face au bourreau qui avait exécuté Lauren, suffit à la sortir de sa torpeur. Elle ne laissera pas ça arriver. Jamais.

Amely avait pris soin de les désillusionner mais le bruit de leurs pas sur le sol inégal de la forêt trahissait leur position en permanence. Ils étaient sur le point de s’enfoncer plus profondément dans la forêt quand Looping se mit à aboyer et repartit en courant en sens inverse.

« Looping, non ! l’appela-t-elle à voix basse, luttant contre l’envie de crier. Looping ! »

Mais le jeune chien s’élançait déjà en direction de l’auberge et ne se retourna pas. Nora ne pouvait pas distinguer ce qui se passait autour de la maison, mais des éclats de voix lui indiquèrent que les forces d’intervention s’étaient rapprochées de l’habitation. Immobile, elle retint son souffle et tendit l’oreille pour intercepter les échanges entre les miliciens. Ils étaient trop loin pour qu’elle puisse comprendre exactement ce qu’ils disaient, mais des aboiement stridents lui indiquèrent que Looping les avait trouvés et elle sentit son coeur se serrer. Un vif éclair de lumière illumina brièvement les sous-bois, immédiatement suivi d’un gémissement de Looping et de l’exclamation de victoire de l’un des miliciens. Des larmes silencieuse se mirent à couleur sur les joues de Nora alors que son coeur se brisait en morceaux face au dernier acte d’héroïsme de son fidèle compagnon, qui avait défendu son territoire jusqu'au bout.

Elle pressa fort la main d’Irving dans la sienne, sans dire un mot, et reprit la direction de la forêt. Ils progressaient lentement, en s’efforçant de faire le moins de bruit possible pour ne pas être repérés. Tous ses muscles tendus d’appréhension, Nora osait à peine respirer et jetait nerveusement des regards autours d’eux, sa baguette fermement serrée dans sa main libre. Des éclats de voix étouffés et des lueurs rougeoyantes dans le ciel lui firent tourner la tête et elle constata avec effroi qu’un incendie était en train de dévorer la forêt, à plusieurs dizaines de mètre derrière eux.

Son coeur se serra et ses larmes redoublèrent alors qu’elle pensait à sa soeur, qu’elle imaginait se battre férocement là-bas, seule face contre tous. Ecrasée par le poids de la culpabilité, elle lutta contre l’envie de tout abandonner ou de se ruer au secours d’Amely et se força à reprendre leur progression silencieuse. Ils devaient mettre le plus de distance possible entre eux et le coeur du brasier, qui risquait d’attirer tous les miliciens.

Le jeune couple venait de reprendre sa course quand l’attention de Nora fut attiré par une étrange lueur au sol. Elle attrapa le bras d’Irving et tira sur sa manche pour le forcer à s’arrêter avant de désigner l’étrange tracé lumineux avec la pointe de sa baguette. Ils se tenaient au bord d’un grand cercle qui semblait avoir été magiquement dessiné au sol. Elle préférait ne pas savoir ce qui se produirait si l’un d’eux venait à poser un pied à l’intérieur.

« Ils ont piégé la forêt… » constata-t-elle dans un murmure à peine audible.

Leurs maigres chances de survie s’amenuisaient de façon dramatique, mais ils devaient continuer. Ils devaient réussir, ils devaient s’en sortir. Elle se refusait à envisager une autre option.


No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 20022510012324176
Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeDim 5 Avr 2020 - 7:31
D’un regard, Amely le chargea d’une mission. Il devait entrainer Nora le plus loin possible pendant qu’elle faisait diversion. La milicienne aguerrie lui confiait la vie de sa petite sœur, ni plus ni moins. Irving ne pouvait pas s’arrêter sur les conséquences de ce plan -sur le sacrifice immense d’Amely- il devait juste avancer, sans regarder en arrière.  L’aubergiste referma sa prise autour des doigts de sa compagne pour la conduire d’autorité en direction de la forêt. Cela lui coutait d’arracher Nora à sa sœur si brusquement, de ne pas leurs laisser quelques secondes de plus pour une dernière étreinte fraternelle mais ils n’avaient que peu de temps devant eux. Chaque seconde était précieuse et ils n’étaient pas les seuls à en avoir conscience. Même Looping semblait avoir compris la gravité et l’importance de ce moment. Le jeune chien fit brusquement demi-tour et fendit le sous-bois en direction de l’auberge provoquant l’arrêt brutal de leur progression.

« Nora, on ne peut pas attendre, il faut qu’on avance ! » intima Irving  à voix basse en revenant vers elle pour lui attraper le bras de sa main libre, dépècho… » Le gémissement de Looping le fit taire et lui glaça le sang dans le même temps. Il jeta un regard en direction de leur maison qu’il ne distinguait même pas d’ici. Le bruit de la lente agonie de leur fidèle compagnon était la seule chose qu’il pouvait percevoir depuis leur position.

Looping.

Irving n’avait jamais voulu de ce chien dans sa vie  pourtant il sentit son cœur s’étreindre durement dans sa poitrine à l’idée de sa mort. D’abord Looping,… et après ?
Se fut Nora qui le ramena à la réalité en lui pressant les doigts vigoureusement. L’aubergiste observa leurs mains jointes, entrelacées l’une dans l’autre. Sous le coup du sortilège de désillusion, elles  se confondaient avec l’arrière plan mais il imaginait sans mal  leurs jointures blanchies à force de pression. Il releva le regard  sur Nora dont il devinait la silhouette et les yeux bleus mais il s’interdit d’imaginer la suite de ce scénario qui semblait pourtant inéluctable.

« Continuons. » souffla-t-il, en s’enfonçant dans la forêt. Irving avait l’impression de faire un bruit immense. Chaque nouveau pas semblait indiquer leur position aux miliciens mais bientôt d’autres bruits couvrirent les leurs : Des éclats de voix, des sortilèges et des bruits secs de bois qui éclate sous le coup de la chaleur et de branches qui s’effondrent.

Un brasier.  Amely avait convoqué un brasier pour maintenir la Milice à distance. Ils pouvaient sentir l’odeur du feu et voir la fumée progresser lentement entre les arbres de la forêt. Ce fut d’ailleurs cette brume qui permit à Nora de repérer un fin filet magique à quelques centimètres du sol.

« Ils ont piégé la forêt… »murmura-t-elle.

Irving releva prestement la tête  et balaya le sous-bois du regard. Dans un premier temps, il ne remarqua rien hormis les branches basses, les buissons et la mousse mais son regard s’arrêta sur des cailloux étranges. Des runes posées au sol au pied d’un arbre. Puis sur des glands, de forme bizarre, suspendus à une branche. Des clochettes savamment dissimulées .

« Pas de gestes brusques. » souffla-t-il sans bouger en indiquant à Nora la position des autres artifices d’un mouvement du menton «  S’ils ont mi ça ici, c’est que nous devons être juste à côté de la limite de la zone d’anti-transplanage. »

C’était logique : D’abord les pièges et ensuite … la liberté. Irving prit une profonde inspiration et leva les yeux sur sa gauche en direction d’une petite butte. Il avait assez arpenté cette forêt pour savoir qu’elle marquait la fin du bois côté ouest. Elle bordait une grande clairière vallonnée, traversée par les eux froides d’une rivière. Ils pouvaient très bien monter en haut de la colline tout en restant à l’abris dans la forêt. Cette position stratégique leur permettrait d’avoir une bonne visibilité sur la situation alentour. Irving et Nora devaient garder à l’esprit qu’ils avaient l’avantage de bien connaitre la terrain. Fort de cette résolution, Irving indiqua à sa compagne le haut de la butte puis il se mit en marche, lentement mais surement. Ne pas confondre vitesse et précipitation.  Il évita les runes, les clochettes et d’autres cercles lumineux rendus parfaitement visibles maintenant par la fumée qui ne faisait que gagner en densité. C’était bon pour eux. Dans ces conditions, ils seraient moins facilement repérables.

Irving approchait du sommet de la pente et de  l’orée du bois. Il faisait de plus en plus clair autour de lui si bien qu’il s’accroupit, et rampa presque sur les derniers mètres pour se cacher derrière un buisson  touffu, rapidement rejoint par Nora. Là, à l’abris des regards, il écarta quelques branches et découvrit l’ultime épreuve qui les attendait dans la clairière en contre bas :

Une ligne de miliciens, postés à intervalles réguliers, espacés d’une centaine de mètres les uns des autres, formant un rideau de points violets s’étendant jusqu’à perte de vue.

Irving déglutit.

« C’est la limite. Derrière eux, on pourra transplaner. » dit-il alors, pour rester positif.

Encore fallait-il qu’ils puissent franchir cette frontière. Les miliciens étaient positionnés face à eux et scrutaient la forêt d’un air concentré, baguette en main. Un souffle chaud chargé de centres venant de la forêt en troubla toutefois quelques uns. Pendant un instant, la visibilité fut moins bonne et certaines capes prunes toussèrent et durent avoir recours à des sortilèges pour se protéger.
Irving resserra sa main autour de celle de Nora.

« Attendons le bon moment. On va y arriver. »


No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 20022510495774479
Doreen Denton-Rice
Doreen Denton-RiceMilicienne chef de la Brigade scientifique et magique
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeDim 5 Avr 2020 - 12:35
No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 200405075849705226
No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] 200405073353197026

Attendre… Guetter… Garder sa position… Personne ne devait franchir la ligne. Le piège était tendu. Immobile, et à l'affut du moindre signal qui puisse trahir la position de l'ennemi ; Doreen endossait à merveille son nouveau rôle de sentinelle de la Milice. Même éloignée de sa morgue et de son activité principale ; Doreen était soucieuse de pouvoir démontrer sa grande polyvalence à ses supérieurs hiérarchiques, ainsi que faire étalage de sa formidable capacité d'adaptation dans le feu de l'action. Serrant avec conviction sa puissante baguette en bois de Chêne Rouge dans sa paume de main délicate, elle demeurait droite et fière, auprès du tronc renversé qui lui servait de couvert naturel. Luttant contre son insatiable impatience ; La responsable de la Brigade Scientifique et Magique rêvait d'affronter dans un combat singulier celle qui avait osé trahir sa confiance et sa parole de Milicienne. Comment Amely Weaver avait-elle pu lui mentir si éhontément ? Bien plus que la trahison en elle-même, Doreen se fustigeait de s'être laissée berner de la sorte durant si longtemps par cette terroriste déguisée en fausse amie! Elle qui pourtant collectionnait les articles de faits divers scabreux, et qui ne cessait de marteler à qui voulait bien l'entendre qu'il fallait se méfier d'absolument tout le monde! Que les pires démons se cachaient bien souvent derrière les sourires les plus angéliques et les plus proches? Comme avait-elle pu se montrer si peu méfiante et inspirée? En maintes occasions, elle avait invité cette traitresse dans sa propre maison pour siroter un délicieux Maté Magique… Un soir, elle lui avait même confié la garde de ses enfants, Chelsea et Lester ; Juste histoire de décompresser le temps d'un diner romantique et ennuyeux avec son époux. Jamais Doreen ne pourrait pardonner cet odieux mensonge perpétuel derrière lequel s'était cachée cette traitresse sans scrupule. Rancunière dans l'éternel, Doreen ne cherchait même plus à comprendre ou justifier les actions de celle qu'elle avait entrevue à tort comme une amie ; Dorénavant, à ses yeux, Amely Weaver n'existait plus. Elle n'avait même jamais existé…

Le voile du mensonge s'était dissipé à l'instant même, où voulant s'excuser pour la vanne grossière de son jumeau concernant la ressemblance frappante d'Amely avec le portrait-robot magique ; Doreen avait vu la fausse milicienne blonde, l'ignorer complètement pour s'éclipser comme un vulgaire lapin en panique. Il n'en fallait guère plus pour l'intuitive et physionomiste thanatopractricienne pour dénoncer cette attitude suspecte auprès de ses supérieurs. Réchappant de justesse à la course-poursuite engagée par Covidus ; Amely avait commis l'erreur stratégique de dévoiler et de se rendre directement dans la tanière des rebelles. Motivée à l'idée d'inscrire son nom dans cette mission de tout premier ordre ; Doreen avait fait preuve d'un culot monstre en vantant ses années de services aux bureaux des Aurors, et son désir d'offrir son aide dans cette dangereuse chasse à l'homme. La légendaire baguette d'élite, Yavana Selifer l'avait alors longtemps jaugée d'un regard insondable, avant de l'accepter à ses côtés comme force de soutien. Rarement Doreen n'avait ressenti un tel sentiment de fierté alors que l'un de ses modèles féminins l'adoubait dans un rôle beaucoup moins obscur que celui exercé dans sa morgue. Allait-elle pouvoir enfin se mettre en lumière? Montrer ses talents sur le terrain? Inscrire son nom au côté des plus légendaires sorcières? Quoiqu'il advienne ; Doreen était bien décidée à respecter les ordres et faire honneur à la confiance que lui avait accordé la grande et remarquable, Yavana Selifer. Telle la promesse d'un orage à venir, un grondement lointain se fit alors entendre depuis les hauteurs de la colline boisée. C'était le signe que l'offensive magique était engagée et que Doreen devait redoubler de vigilance dans son rôle de sentinelle…

L'espace d'une seconde, une image subliminale lui traversa subitement l'esprit : Celle de son frère jumeau placé aux avant-postes, avec son fidèle fléreur Accio, sur les épaules. Etrangement, elle n'arrivait pas à faire le tri dans ses émotions, et discerner si elle éprouvait plus de l'anxiété de le savoir en première ligne, face au danger… Ou de la jalousie à l'idée qu'il puisse encore lui voler la vedette, du fait de sa chance légendaire placée sous une bonne étoile. Pourquoi était-elle aussi jalouse à son égard? Pourquoi n'arrivait-elle pas à se réjouir de ses succès? Pourquoi lui arrivait-il de souhaiter même parfois son malheur? Trop de pourquoi, dont Doreen voulait édulcorer les réponses, plutôt que d'avoir à affronter ce qu'il y avait de plus mauvais en elle… Cherchant à se recentrer sur les objectifs de sa mission de surveillance, elle scruta l'orée de la forêt depuis laquelle l'ennemi allait peut-être surgir. Quoiqu'il décide, le trio d'imposteurs était cerné de toute part, sans l'ombre d'une échappatoire. Toiles magiques invisibles, runes magiques, clochettes assourdissantes, filets du diable ; Yavana avait tissé de multiples pièges et sortilèges de détection au travers du sous-bois. Si par miracle, les fugitifs échappaient au premier assaut, et aux pièges tendus de la forêt : Ils viendraient s'échouer inévitablement sur les lignes défensives de la Milice. Le choix le plus raisonnable était de se rendre, alors qu'ils étaient littéralement pris en tenaille. Mais à en juger par les longs et épais volutes de fumés qui dégoulinaient des contreforts de la colline, ensevelissant la pointe des arbres  - Les rebelles ne semblaient pas avoir opté pour cette sage décision.

Ramené brusquement par un coup de vent, une odeur acre de brulé envahit alors les narines de la sorcière sentinelle. Cette dernière ne bougea pas d'un millimètre, alors que la fumée enveloppait sa fine silhouette, et des pensées toutes aussi noires envahirent son esprit. Au-delà de la caresse brulante du nuage de cendre, ce fut un long frisson glacé qui parcourut l'échine de la Milicienne. L'ébauche d'un sombre pressentiment qui n'allait plus la quitter, et contaminer sa sphère rationnelle au point d'en devenir une certitude : Angus était en danger de mort…    

Comme projetée dans un torrent glacé, Doreen s'étreignit inconsciemment les épaules dans une accolade aussi vaine que dérisoire. D'où lui venait cette terrible intuition? Ces tremblements? Un mal insidieux lui compressa violemment la cage thoracique, l'empêchant tout bonnement de respirer. Elle étouffait, à l'image d'une asthmatique peinant à retrouver le cours de sa respiration. Haletante, Doreen s'effondra d'abord sur ses genoux, puis à quatre pattes comme un vulgaire animal. Choquée, mais pas vaincue. Car aucune douleur, aussi puissante soit-elle, ne lui ferait lâcher sa baguette. Rien n'annihilerait la lueur déterminée qui brillait dans son regard, alors qu'elle savait son frère en danger. Car ce n'était pas la première fois que Doreen devait affronter ce genre de crise d'angoisse. Ce phénomène épisodique s'était déjà produit une première fois, alors qu'elle n'était âgée que de huit ans tout au plus. Ce jour-là, où lâchant sa poupée sur le sol de sa chambre, à bout de souffle ; Elle avait ressentie dans sa chair que son jumeau était sur le point de mourir noyé. Nul doute que sans ses cris de détresse, et l'intervention salutaire de ses parents au bord de la falaise ; Angus serait mort de fatigue à force de s'ébattre dans le trou d'eau dans lequel il avait accidentellement chuté. Encore une fois, elle devait lui venir en aide. C'était son rôle. Aussi crétin, beauf et usant soit-il ; Elle n'imaginait pas pouvoir vivre une seconde sans son Gus.  

Au prix d'un immense effort, Doreen se releva ; Une main posée sur son cou balayé lui aussi par des picotements aussi mystérieux que douloureux. La milicienne fixa les hauteurs de la forêt envahies par l'épaisse fumée, et plus particulièrement l'endroit vers lequel jaillissait un torrent tortueux. Puis elle prit sa décision. Elle avança. Désobéissant ainsi aux ordres. Oubliant Yavana et ses recommandations. Au diable la mission : Pour l'heure, seule la vie de son frère importait. Rien d'autre n'avait d'importance. C'est pourquoi, au détriment des ordres et de sa gloire personnelle, elle avança en direction de la forêt et de son frère en danger. Ouvrant une brèche salutaire derrière elle, et dans la ligne défensive de la Milice…  


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Nora Weaver
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeDim 5 Avr 2020 - 15:44
Nora hocha silencieusement la tête pour confirmer l'hypothèse d'Irving. La forêt était truffée de pièges, cela signifiait forcément qu'ils se rapprochaient de l'extrémité de la zone anti-transplanage. S'ils sortaient de cette forêt et réussissaient à transplaner, ils pourraient s'en sortir... Son coeur se serra à la pensée d'Amely, restée en arrière, mais elle lutta contre la nouvelle vague de larmes qui menaçait de la submerger. Elle n'arrivait pas à penser à ce qui se passerait, s'ils arrivaient à s'échapper et se refusait à envisager l'autre option. Elle était tout simplement incapable de se projeter plus loin que le moment présent. Leur avenir tout entier se jouait dans les prochaines minutes, où tout pouvait basculer.

Elle sentit plus qu'elle ne le vit son petit-ami tourner la tête vers la gauche et suivit son regard en direction de la petite colline qui marquait la fin du bois, à l'ouest. Elle surplombait une clairière paisible et dégagée. De là haut, ils auraient une bonne visibilité sur les alentours. Elle suivit Irving vers le sommet sans lâcher sa main et en faisant attention à ne pas déclencher le moindre piège. Ils contournèrent avec prudence les cercles lumineux tracés au sol, évitèrent les clochettes magiques suspendues aux branches basses et enjambèrent toutes les pierres sur lesquelles étaient gravées ce qui ressemblait beaucoup à des runes.

La végétation se faisait de moins en moins dense à mesure qu'ils progressaient vers le haut de la colline. Nora lâcha à contre coeur la main d'Irving pour s'accroupir derrière les arbustres, et sentit son coeur accélérer alors que ses yeux s'accrochaient résolument à la silhouette de son petit-ami, qu'elle peinait à deviner devant elle. Elle n'aimait pas le savoir séparé d'elle, même à seulement quelques mètres. Elle était consciente qu'un milicien pouvait leur tomber dessus à n'importe quel moment et, s'ils devaient tomber, il était hors de question que ce ne soit pas ensemble, main dans la main. Ils durent franchir les derniers mètres en rampant pour ne pas être vus mais réussirent à se rejoindre derrière un buisson, tout en haut de la colline.

Nora sentit comme un poids tomber au creux de son estomac alors que ses yeux parcouraient la ligne de Miliciens qui traversait la clairière de part en part. Les agents étaient espacés d'une centaine de mètre les uns des autres. C'était trop peu pour qu'ils puissent se faufiler entre les mailles du filet. Même désillusionnés, ils seraient facilement repérés. Mais Irving avait raison, si la Milice avait formé un dernier rempart au milieu de la clairière, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : ils avaient atteint l'extrémité de la zone anti-transplanage. Là-bas, juste derrière la rangée de soldats en cape pourpre, ils pourraient transplaner.

Une épaisse fumée grise était poussée jusqu'à eux depuis le coeur de la forêt, et Nora se mordit la lèvre pour retenir une quinte de toux. Ils ne pouvaient pas faire le moindre bruit. Ignorant les picotements désagréable provoquée par la fumée, elle garda ses yeux gris résolument braqués sur la ligne de Miliciens, qui s'agitait un peu. Le vent continuait de pousser les cendres dans leur direction et certains des agents commençaient à en être incommodés. Elle vit plusieurs miliciens remonter le col de leur cape pour protéger leur bouche et leur nez, et perçut quelques quintes de toux dans les rangs.

Son regard fut alors attirée par une milicienne dont elle ne pouvait discerner dans le lointain que la chevelure rousse, et qui venait de tomber à genoux par terre. Elle fronça les sourcils en essayant de deviner les raisons du malaise de la jeune femme mais celle-ci ne tarda pas à se relever. Nora retint son souffle alors que la sorcière rousse tournait son visage pâle dans leur direction. Ils étaient trop loin pour distinguer l'expression de son visage mais elle pouvait presque sentir son regard passer sur eux, sans les voir. Un frisson parcourut le dos de la jeune fille et elle s'écrasa un peu plus contre terre pour se rendre parfaitement invisible aux yeux de la milicienne.

Le coeur de Nora se mit à cogner furieusement dans sa poitrine et elle écrasa les doigts d'Irving dans les siens quand la Milicienne fit quelques pas en avant, en direction de la forêt. Pour une raison qu'elle était surement la seule à connaitre, elle abandonnait son poste, leur ouvrant ainsi une brèche salutaire dans la dernière ligne de défense de la Milice. Derrière cette ligne, c'était la liberté. Nora tourna doucement la tête en direction d'Irving en essayant de deviner l'expression de son visage. C'était peut-être leur seule chance.

"Maintenant ?" souffla-t-elle finalement dans un murmure, son coeur sur le point d'exploser sous les coups de l'espoir et de la peur.

Ils pouvaient y arriver. Cela paraissait même presque trop simple, sur le papier. Ils n'avaient qu'à s'élancer en direction de cette ouverture inespérée et courir vers la liberté. Peut-être que les autres miliciens étaient placés suffisamment loin pour ne pas remarquer leurs deux silhouettes désillusionnées. Peut-être qu'ils courraient assez vite pour ne pas être arrêtés. Peut-être qu'ils franchiraient la ligne et pourraient transplaner loin d'ici. Leurs deux vies étaient suspendues à ce peut-être, et ils devraient s'en contenter. Ils n'avaient pas de meilleure option. Ils devaient saisir cette chance, avec tous les risques qu'elle comportait. Ils devaient foncer dans le tas, sans hésiter.

Ils allaient s'en sortir, se répéta-t-elle, les yeux rivés sur leur unique chance de survie. Peut-être.


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Irving Whitaker
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeLun 6 Avr 2020 - 7:14
Entre deux  volutes de fumée sombres, Irving scrutait la clairière et les miliciens qui y étaient postés dans l’attente qu’ils se montrent enfin. Bientôt, le feu dans leur dos allait les contraindre à avancer, lui et Nora, et ils n’auraient pas d’autre choix que de quitter cette cachette. Il se retourna et aperçut une lueur rougeoyante dans le fond du sous bois. Ils avaient à peine quelques minutes devant eux. L’aubergiste déglutit tout en cherchant un moyen de faire diversion. Ils devaient essayer de déclencher un piège à distance pour focaliser l’attention des miliciens d’un côté pendant qu’ils partaient de l’autre. Mais comment atteindre un leurre assez éloigné pour garantir leur survie ?

Ils devaient peut-être songer à se séparer, se dit-il alors.  Il pouvait très bien se faire volontairement piéger un peu plus au nord pour laisser une chance à sa compagne de sortir indemne de ce guet-apens. Amely et Looping s’étaient sacrifiés pour eux, Irving devait en faire autant pour celle qu' il aimait plus que tout. Sa petite-amie n’avait aucune responsabilité dans la mort de Dalhiatus. Elle n’avait été qu’une spectatrice choquée par tant de violence. Elle ne méritait pas de se faire arrêter par la Milice pour un méfait qu’elle n’avait pas commis.

C’était lui le meurtrier. Lui qui, dans un accès de rage, avait ôté la vie au directeur de département. Lui qui avait mal dissimulé son corps sur une petite île abandonnée du loch Maree.

C’était à lui d’en payer le prix aujourd’hui.

Il s’apprêtait à proposer son plan à Nora lorsque cette dernière lui broya littéralement les doigts. Il reporta son attention sur elle et constata qu’elle s’était tapie au sol pour éviter le regard scrutateur d’une milicienne postée à quelques dizaines de mètres d’eux. Irving imita Nora et s’aplatit contre la terre et la mousse, le cœur battant à tout rompre. Le regard de la femme passa sur eux sans les voir et contre toute attente, elle fit un pas, puis un second, en direction de la forêt.  De toute évidence, elle était moins disciplinée que les autres. Elle  avançait lentement mais surement ouvrant ainsi une brèche dans la ligne de défense pourpre.
Conscients de l’aubaine, Nora et Irving eurent la même idée et en un éclair, leurs regards se croisèrent :

"Maintenant ?"
« Maintenant. »

Sans attendre plus longtemps, ils impulsèrent un mouvement simultané et se relevèrent  sans se lâcher la main. C’était maintenant ou jamais.  Le dos vouté, la tête rentrée entre les épaules, à demi-accroupis, ils sortirent de leur cachette. Irving dut lutter de toutes ses forces pour maintenir sa progression. Ils étaient si vulnérables à avancer ainsi entre l’herbe haute et de gros cailloux qui ne les dissimulaient en rien. Ils ne pouvaient compter que sur le sortilège de désillusion auquel ils étaient soumis et sur la fumée épaisse et dense rendant la visibilité bien moins bonne, fort heureusement pour eux. Ils restaient focalisés sur leur objectif, le regard braqué sur la brèche désormais atteignable, située à une trentaine de mètres de leur position. Toute proche… Vingt-cinq mètres. Irving imposa une cadence plus soutenue, agrandissant les enjambées pour amoindrir plus rapidement la distance.  Vingt mètres. L’herbe fouettait leur jambes,…Quinze. Irving se prit à espérer :Ils allaient réussir, ils allaient y arriver …

Et subitement, un bruit énorme brisa le silence. Un cri d’alerte, strident, puissant.

Irving sursauta et baissa les yeux sur le champs de runes dans lequel ils s’étaient s’aventurer sans le voir  et qui venait de déclencher un charme du Cridurut.

La milice allait les localiser d'un instant à l'autre. Ils n'avaient plus qu'une option: Courir en direction de leur liberté. Courir, avant qu’il ne soit trop tard.


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Doreen Denton-Rice
Doreen Denton-RiceMilicienne chef de la Brigade scientifique et magique
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeLun 6 Avr 2020 - 21:08
Malgré son souffle toujours aussi court, Doreen gravissait à grandes enjambées les contreforts de la colline boisée. Trouver Angus ne serait pas une mince affaire, même si son intuition lui dictait de suivre le lit tumultueux du torrent. Un point de compression logé dans sa poitrine contrariait le cours de sa respiration ; Était-ce un effet secondaire en lien avec sa violente crise d'angoisse? Du fait de la fumée? Ou le stress de ne pas retrouver Angus vivant? Pour l'heure, sa santé personnelle passait au second plan, tandis qu'elle recherchait du regard la voie la plus accessible pour pénétrer dans la forêt et rejoindre le cœur du brasier. Était-ce son imagination qui lui jouait des tours? Mais du coin de l'œil, Doreen pensa entrapercevoir un mouvement fugitif sur sa gauche, au niveau d'un épais buisson d'aubépines qui marquait la limite entre bois et pâturage. Les sens aux aguets, elle chercha à décrypter tout indice susceptibles de l'éclairer sur une éventuelle présence non-autorisée dans la pénombre des sous-bois. Doreen le savait très bien : Le fait de désobéir, de sortir des rangs et son escapade solitaire risquaient de compromettre la mission de la Milice. Rattrapée un instant par son sens du devoir, la milicienne leva sa baguette en direction du buisson suspect avec l'intention de s'en servir… Mais elle s'arrêta subitement dans son geste, alors que ses yeux suivirent l'envol gracieux et solitaire d'un papillon dont les ailes blanches et délicates contrastaient avec la noirceur des volutes de fumée. Aussi étrange que cela puisse paraitre, le lépidoptère isolé cherchant à fuir l'épais nuage de cendre, la ramena au sort d'Angus et au fait de perdre un être cher…

Plutôt que de perdre inutilement du temps à chasser les papillons, Doreen s'élança en direction du torrent tortueux. Que pesait réellement sa carrière et son devoir de Milicienne à côté du risque de perdre son jumeau? Rien. Elle se fichait éperdument des conséquences, alors que la disparition d'Angus pouvait sonner le glas de tous ses espoirs futurs. Doreen le devinait ; La perte d'Angus lui arracherait une moitié de son âme… et pas la pire la moitié. Sa vie elle-même n'aurait plus aucune saveur. A quoi bon se glorifier de quoi que ce soit, sans Angus pour témoin? Sa cape prune de Milicienne s'agrippait aux branchages et aux ronces, alors qu'elle remontait la pente douce et forestière. La sorcière irlandaise prenait grand soin d'éviter les pièges de détection de Yavana, quand tout à coup un appel strident la figea sur place. Doreen se retourna soudainement, dans une volée de chevelure rousse, tandis qu'une sirène d'alarme venait de s'enclencher, et dont la tonalité si caractéristique ne pouvait que correspondre à sa propre position… Du moins celle qu'elle n'aurait jamais dû abandonner, si elle avait écouté sa conscience professionnelle plutôt que ce que lui dictait ses pressentiments et son cœur? Immédiatement un affreux doute la tétanisa alors qu'elle ne savait plus trop quoi choisir entre sa volonté de poursuivre son ascension et secourir son frère, ou revenir en arrière pour protéger la finalité de sa mission…

Très vite, Doreen retrouva de sa lucidité perdue, et se maudit intérieurement pour cette faute impardonnable. Comment avait-elle pu être aussi stupide? Déserter son poste? Elle n'était clairement pas la mieux placée, géographiquement parlant pour venir en aide à son jumeau! Desmond Taggart, Yasmin Tituba… Ils étaient nombreux les miliciens aux côtés du chef de la brigade fléro-technique! Qu'est-ce qui pouvait la pousser à croire que sa croisade lointaine et solitaire était d'une quelconque utilité? Quelle conne! Elle se détestait. En rage contre elle-même, elle fit rapidement demi-tour pour sauver ce qui pouvait encore l'être de sa mission… Sautant de roche en roche, ignorant les égratignures que lui infligeaient les branches basses qui venaient lui fouetter le visage ; Doreen reversa sa propre colère sur ceux sans qui rien de tout cela ne se serait produit. Ses traitres à l'ordre du Monde Magique qui avaient peut-être molesté mortellement son frère. Animée par la haine et la colère, Doreen s'extirpa rapidement de la forêt pour aboutir sur le piton rocheux qui dominait sa propre position désertée…

Où étaient-ils? Où se cachaient ces vermines? Au vue de la proximité du piège de détection qui venait de s'enclencher, il était trop tard pour espérer rejoindre son poste sans voir les fugitifs disparaitre. En avançant, elle avait ouvert une brèche dans leur ligne de défense… Une faille dans laquelle ses ennemis s'étaient empressés de s'engouffrer! Mais ce n'était pas fini… Doreen était déterminée à l'idée de rattraper son impardonnable bévue.  La milicienne ne perdait pas espoir de les retrouver, plissant son regard clair pour desceller la moindre forme suspecte sur le tapis d'herbe et de roche du vallon en contrebas. Et ce fut à l'instant précis où elle était sur le point de se résigner à les découvrir, qu'elle entraperçut un espoir… Ou une plutôt les contours d'une silhouette désillusionnée qui fuyait en direction de l'unique porte de sortie du labyrinthe et de leur liberté…

Dans une dernière tentative, malgré la bonne centaine de mètres la séparant de la forme trouble et désillusionnée ; Doreen brandit sa baguette devant elle. Fermant un œil, la milicienne passée maitre dans l'art des sortilèges, focalisa toute son attention et sa concentration sur le mouvement indistinct des fugitifs. Dans sa course éperdue pour rejoindre sa position initiale, il lui était rendu compliqué de bloquer son souffle. En entrainement, elle avait déjà atteint des cibles mouvantes encore plus lointaines. Certes, il n'y avait pas la pression, mais elle se savait douée. Doreen ne doutait pas de ses capacités. Elle pouvait le faire. Elle prit une longue inspiration, bloqua son souffle, et attendit que sa main ne bouge plus d'un millimètre…

C'était le moment.

Un sortilège jaillit de la pointe de sa baguette, et fusa avec la vitesse d'un éclair en direction de la forme désillusionnée. Un fin sourire empreint d'espoir éclaira le visage de Doreen alors que son stupéfix informulé et lointain venait d'atteindre sa cible ; Ou du moins l'une d'entre elles, tandis qu’un corps inerte rendu subitement visible s'effondra au sol…  
Sortilège Stupefix:


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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeLun 6 Avr 2020 - 21:08
Le membre 'Doreen Denton-Rice' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé à 6 faces' : 5
Nora Weaver
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeMar 7 Avr 2020 - 8:25
Le jeune couple se releva d'un seul mouvement et s'élança dans une course folle pour la vie. Ses doigts serrés dans la main d'Irving et son coeur battant à toute vitesse, Nora sentait l'adrénaline se diffuser dans ses veines alors qu'elle courrait plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait. Irving accéléra et elle se laissa entrainer derrière lui avec l'impression que ses pieds ne touchaient presque plus le sol tant ses foulées étaient rapides. Elle peinait à trouver son souffle et la fumée noire lui brûlait les poumons à chaque respiration, mais elle ignora toutes ces sensations pour se concentrer uniquement sur leur objectif qui se rapprochait de secondes en secondes.

Ils n'étaient plus qu'à une vingtaine de mètres...Quinze... Le coeur de Nora se gonfla d'espoir alors qu'elle commençait à vraiment y croire. Il se figea brusquement dans sa poitrine et elle manqua de trébucher sous l'effet de surprise alors qu'un cri strident déchirait le silence de la clairière. Elle baissa les yeux et découvrit, horrifiée, qu'ils s'étaient précipités au milieu d'un cercle runique qui venait de déclencher un charme du Cridurut. Ils étaient repérés.

Irving et Nora marquèrent à peine un temps d'arrêt et n'eurent même pas besoin de se consulter pour décider de la stratégie à adopter : continuer de courir. Les premiers miliciens se trouvaient à plus de cents mètres et ils n'étaient plus qu'à quelques enjambées de la brèche. Ils reprirent aussitôt leur course effrénée, poussés par le désespoir et la peur, et conscients qu'il s'agissait de leur dernière chance. S'ils échouaient, ils étaient finis.

Ils n'étaient plus qu'à trois ou quatre mètres de la brèche et la liberté leur tendait déjà les bras quand Nora perçut un éclair de lumière rouge fuser sur sa gauche. Avant même qu'elle n'ait eu le temps de comprendre ce qui se passait, la main d'Irving lâchait la sienne et son petit-ami se retrouvait projeté en avant sous l'effet d'un Stupéfix qui l'avait atteint en plein dans le dos. Elle ne se retourna pas pour essayer d'apercevoir l'auteur du sortilège. Ils pouvaient être cinq, dix, cent, peu importait. Elle distinguait la silhouette désillusionné d'Irving, étendue sur le sol, juste de l'autre côté de la limite de la zone anti-transplanage, et c'était tout ce qui comptait. Elle pouvait encore les sauver.

Le coeur au bord de l'explosion et le souffle court, Nora mobilisa toute la force et l'énergie qui lui restait pour s'imposer deux dernières foulées avant de se jeter à plat ventre par terre à côté d'Irving, évitant une pluie de sortilèges qui se rencontrèrent juste au dessus d'elle et l'auraient probablement touchée si elle s'était tenu debout. Elle tendit le bras, referma la main autour du poignet inerte d'Irving, et ferma les yeux. Un instant plus tard, le couple avait disparu.

Ils ne se trouvaient plus à Mallowsweet, encerclés par la Milice, mais au sommet des falaises des Seven Sister, au sud du pays. Libres.
RP Terminé pour Nora et Irving


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Doreen Denton-Rice
Doreen Denton-RiceMilicienne chef de la Brigade scientifique et magique
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeJeu 9 Avr 2020 - 9:27
Doreen rouvrit sa paupière savamment close lors de sa visée, pour constater que son lointain sortilège avait touché son but. L'une des silhouettes désillusionnées venait de chuter brutalement sur le sol rocailleux, et commençait à apparaitre distinctement aux yeux de la milicienne. Finalement, tout n'était peut-être pas perdu, alors que l'espoir rejaillissait dans son regard vif et déterminé. Occultant le sort d'Angus pour le moment, toute l'attention de Doreen était désormais focalisée sur la fine silhouette désillusionnée qui cherchait avec l'énergie du désespoir à tirer son compagnon d'infortune, hors de la zone de capture. Planquée derrière celui-ci, il était presque impossible de l'atteindre d'un nouveau sortilège longue distance. Sans prendre le temps de tergiverser où d'attendre les renforts qui allaient inonder sa zone dans les minutes à venir ; Doreen s'élança en direction du duo sur le point de glisser entre les mailles du filet de la Milice.

Était-ce l'adrénaline ou l'excitation de cette chasse à l'homme qui lui donnait des ailes… Mais Doreen combla presque la distance qui la séparait des deux fuyards sur le point de disparaitre vers une destination inconnue. Malgré le sortilège de désillusion, elle pouvait presque deviner les contours de la petite silhouette invisible se recroqueviller sur son partenaire bouclé, aussi livide que l'aurait été un cadavre.

*Oh que non, ma petite… Tu ne vas pas m'échapper aussi facilement. * se jura intérieurement Doreen, avant de pointer sa baguette mortelle en direction de sa cible qui se tenait à une vingtaine de mètres, tout au plus. Serrant les dents, et bien qu'en pleine course ; Doreen expulsa un nouveau sortilège qui frôla de quelques millimètres à peine ce qui devait la tête de cette maudite fugitive désillusionnée. Signe que les renforts étaient bel et bien arrivés de toutes part dans son secteur ; Une pluie de sortilèges s'abattit à l'endroit exact ou disparurent subitement les deux criminels. Seul un éclat de roche ponctua le 'ploup" sonore, si caractéristique d'un sortilège de transplannage réussi…  

Consternée à l'idée de voir sa cible lui glisser entre les doigts, alors qu'elle la tenait pourtant au bout de sa baguette ; Doreen poussa un cri de rage contenu depuis trop longtemps. A une seconde près, elle la tenait! A une seconde près, la honte se transformait en gloire. Elle détestait l'odeur de l'échec, et ce sentiment de culpabilité qui tout à coup submergeait ses sens et ses pensées. Doreen finit sa course à bout de souffle, dépitée, le regard tourné vers les cieux à la recherche d'un quelconque pardon qui ne viendrait pas ; Par sa faute, sa foutue émotivité, une maudite intuition… Elle avait ruiné tout le travail de préparation de son équipe et de la Milice. Tournant comme une panthère en cage à l'endroit même où avaient disparu les deux fugitifs ; Doreen se demandait comment elle allait pouvoir justifier sa désertion de poste auprès de ses supérieurs. Obéissant aveuglement aux ordres, elle venait pourtant de faillir là où d'ordinaire elle excellait. Osant à peine jeter un coup d'œil en direction des hauteurs de la colline attenante, que Yavana et ses forces miliciennes descendaient pour la rejoindre… Ni même vers l'orée de la forêt où les forces offensives dirigées par Desmund Taggart, jaillissaient tels une meute de loups entre les troncs d'arbres. Plus que du stress, ce que Doreen ressentait à l'instant présent était une immense colère contre elle-même. Jamais elle ne se pardonnerait un tel manquement. Elle avait envie de se frapper, alors que son regard se posa subitement sur un rocher aiguisé et maculé de sang…  

S'agenouillant vers la roche sanglante, le regard froncé par la colère ; Doreen espéra secrètement que ce maudit criminel souffrait autant que la honte immense qui secouait actuellement son âme. Qu'il crève! Elle s'en fichait royalement! Cela ferait une personne de néfaste en moins, dans ce bas-monde! L'ombre majestueuse de Yavana finit par recouvrir ses pensées haineuses et envelopper sa silhouette, la contraignant à se relever un brin penaude… Mais bien décidée à affronter la volée de critiques qui allaient pleuvoir indiscutablement sur elle. En bonne irlandaise, aucun défi ne lui semblait impossible à relever. Pas même celui d'avoir à justifier son abandon de poste.

" Je les tenais… Mais je pense avoir touché sérieusement l'un d'entre eux…" dit-elle en désignant la tache de sang. Le regard implacable de Yavana ignora totalement le sol, pour se figer froidement sur celle qui avait faillit à sa mission. "Vous en avez peut-être touché un, mais vous avez laissé partir les deux. " rétorqua Yavana sur un ton glacé, avant de poser la question que toute la Milice se posait à l'encontre de la responsable de la Brigade Scientifique et Magique : " Milicienne Denton-Rice ; Pourquoi avez-vous pensé bon d'abandonner votre poste? "

Rarement Doreen s'était sentie aussi mal à l'aise, et dans un tel constat d'échec. Et la faute à qui? Elle chercha un instant la silhouette de son jumeau dans le détachement de Miliciens qui venaient d'encercler sa position. Puis braquant un regard décidé sur la sorcière qu'elle portait si chèrement en estime, elle se confessa :

"Pardonnez-moi. Je ne peux justifier ma conduite et cette décision instinctive. J'ai pensé qu'il était de mon devoir d'agir et de venir au secours de mes frères miliciens… Je pensais bien faire, pour le bien de tous et de notre mission. " admit-elle avec émotion.

"Et tout cela, sur la base d'une simple intuition? " fustigea Yavana, dont la question avait clairement des allures de reproche.

Doreen se mordilla la lèvre inférieure, avant de jeter un regard assassin en direction de William Covidus qu'elle venait d'entendre chuchoter l'une de ses trop nombreuses énormités machistes sur la soi-disant intuition féminine et l'impossibilité chronique des femmes à pouvoir contenir leurs vessies sur le long terme. Bref, du Covidus dans le texte. Allait-il jouir longtemps de l'impunité zéro? Il se murmurait qu'il connaissait quelqu'un d'important au Ministère, et qu'à défaut de son étroitesse d'esprit, il avait le bras aussi long que sa langue était pendue. Malgré ses brillants résultats en matière d'arrestation, il multipliait les écarts de conduite, les bavures, sans pour autant avoir à se justifier. Les critiques ricochaient sur lui comme des pierres sur les écailles d'un pangolin. D'ailleurs Yavana Selifer ignora ce qu'elle avait forcément dû entendre, pour se concentrer sur sa milicienne et le sort qui lui était réservé.

"Vous êtes bien silencieuse? Vous avez raison après tout. Gardez vos justifications et votre salive pour Danielle Coleman. " Avant d'ajouter avec sa sincérité légendaire : "Par ailleurs, je reconnais mes torts. Je n'aurai jamais dû vous confier une telle mission. Votre place est dans une morgue, et non sur un champ de bataille... " se contenta-elle de répliquer sur un ton à la fois juste et impitoyable.

Une lueur de colère et d'injustice embrasa immédiatement le regard de la responsable de la brigade scientifique et magique. Voilà que l'on allait encore la cantonner à un rôle subalterne. A son rôle de vautour rôdant sur le champ de bataille, une fois les combats bien terminés. C'était profondément injuste. De plus, pour rien au monde, Doreen n'avait cœur à se justifier et délivrer ses atermoiements intérieurs en public, ou devant l'impressionnante supérieure moldue. Danielle Coleman allait forcement la découper froidement et lui infliger de sérieux blâme. Que devait-elle faire? Pour rien au monde, elle ne voulait admettre ses faiblesses, et la peur handicapante qu'elle avait ressentie à l'idée de perdre son jumeau. D'ailleurs où était-il? Ce maudit boulet adoré dont elle ne pouvait se détacher...

Le regard parcourut les rangs de Miliciens chargés de l'offensive sur la forêt, et elle tomba sur le visage défait de Desmund Taggart. Le flegmatique chef de faction était porteur d'une bien triste nouvelle, qui dépassait clairement un simple abandon de poste. Cherchant à masque le poids de ses émotions, le chef prit la parole d'une voix lente monocorde.

"Miliciens! J'ai l'infini regret de vous annoncer que nous déplorons une perte dans nos rangs... "

Le cœur de Doreen manqua un battement, alors qu'elle sentait déjà ses jambes rompre sous elle à l'idée que Angus soit celle-ci...

"La milicienne Ymeldiz n'a malheureusement pas survécu à ses blessures, et à sa chute mortelle... Paix à son âme. "

Était-ce de l'égoïsme? Une cruauté froide? Ou simplement le soulagement d'entendre un autre nom que celui de son frère? Mais Doreen se surprit à pousser un soupir de soulagement de savoir son frère bien vivant, avant de rejoindre le sentiment commun de profonde tristesse. Car il y avait de quoi être troublé par ce drame. Ymeldiz était la benjamine de cette opération : Une jeune milicienne animagi et mère de famille d'à peine vingt-deux ans... Honte à celui qui avait osé supprimer ce sourire et cette sorcière pleine de vie de la surface de la terre. Ce crime ne demeurerait pas impuni surtout quand la coupable de cette tragédie était retenue.

"Fort heureusement, justice sera faite! Car nous détenons la coupable, qui n'est autre que cette traitresse d'Amely Weaver... Et ce grâce à l'intervention louable et salutaire de notre responsable de la brigade fléro-technique : Angus Rice. "

Les rangs de capes violettes s'écartèrent alors pour libérer le champ de vision sur Angus, son fléreur un brin carbonisé et sa maudite prisonnière enchainée. Réconfort, haine, colère, fierté, jalousie... Doreen ne savait plus trop quoi penser, alors que des sentiments violents et contraires venaient l'assaillir de toute part. Encore une fois le destin se jouait des jumeaux Rice : Offrant la joie et le triomphe pour l'un, et une rancœur amère teintée des relents de défaites pour l'autre. Pourquoi lui? Toujours lui? Malgré le réconfort de le savoir vivant, Doreen jeta un regard acide et jaloux en direction du héros du jour, alors que tous les regards haineux et revanchards des autres miliciens se braquaient quant à eux sur cette infâme traitresse d'Amely Weaver... Allait-on assister à un lynchage? Une vengeance expéditive? Ou Danielle Coleman allait-elle intervenir rapidement auprès des esprits encore échaudés par cette trahison et la mort d'Ymeldiz...    


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Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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No Time To Die [Amely Weaver & les jumeaux Rice] Icon_minitimeSam 11 Avr 2020 - 9:32
"Je suis désolée..."

Si Angus était souvent prompt à s’emporter de manière plus ou moins virulente, il resta silencieux face à Amely Weaver. Mâchoire contractée, regard ombrageux, tout indiquait pourtant qu’ il bouillait intérieurement et qu’il peinait à contenir la rage que lui inspirait les excuses et le regard résigné de son ancienne collègue. Il ne se souvenait pas avoir été aussi en colère qu’à cet instant, outré par le cynisme d’Amely. Comment osait-elle ? Comment osait-elle  dire qu’elle était désolée alors qu’elle venait d’anéantir par les flammes l’un des leurs, et manquer de peu de lui ôter la vie dans le même temps.

Merlin seul savait à quel point Angus avait envie d’en découdre - ces excuses hypocrites sonnaient comme une ultime provocation à ses oreilles- mais il resta aussi immobile que muet. Il ne lui ferait pas ce plaisir. Amely ne l’entrainerait pas sur le terrain de l’intime, du ressentiment,  de la vengeance. Sur ce terreau fertile,  beaucoup trop propice à la bavure policière.

« Avez-vous compris les droits que je viens de vous dire ? » répondit-il en passant du tutoiement au vouvoiement  comme pour mettre à distance la relation qu’ils avaient pu avoir par le passé. Il tenait à se réfugier dans une bulle de professionnalisme rassurante et protectrice, surtout pour lui-même. Il n’avait qu’à appliquer la procédure, suivre les règles, une à une.  Amely la milicienne n’existait plus. Elle n’avait pas le droit de s’adresser à lui comme s’ils étaient encore collègues. Et lui non plus. Il était face à une criminelle dangereuse qui devait être traitée comme telle. Lorsqu’elle tomba à genoux il la força à se remettre debout  et attendit les instructions des lieutenants pour rejoindre les autres au point de rendez-vous. Un patronus lui indiqua de regagner une clairière à l’ouest et il quitta l’air irrespirable de la forêt avec un certain soulagement.

Il apparut en compagnie d’Accio et d’Amely au sommet d’un vallon. Devant eux, la clairière remplie de miliciens regagnant un petit attroupement dans le creux de la prairie et en arrière plan un véritable spectacle de désolation : Un large colonne de fumée noir s’élevait de la forêt décimée par de hautes flammes. Des sapeurs magiques, volant en altitude sur leurs balais, tentaient d’endiguer l’incendie à l’aide de sortilèges.

Angus serra les dents et poussa Amely en direction du petit groupe de miliciens qui s’était formé  en contrebas. Il descendait d’un pas rapide avec l’espoir que  ses collègues aient capturé les deux fugitifs restants.  Toutefois, lorsqu’il discerna  au loin les mines défaites de certains membres du groupe d’intervention il devina que tout ne s’était pas déroulé comme prévu. Le milicien et sa prisonnière s’arrêtèrent derrière une forêt de capes prunes qui leurs tournaient le dos. Les agents écoutaient  les justifications vaines du maillon faible de l’équipe qui venait de laisser s’échapper les deux suspects.  

" Je les tenais… Mais je pense avoir touché sérieusement l'un d'entre eux…"

Le cœur d’Angus rata un battement. Cette voix, il l’aurait reconnue entre mille.

"Vous en avez peut-être touché un, mais vous avez laissé partir les deux. "

Les suspects étaient libres. Enfuis. Envolés. La Milice avait échoué lamentablement.  Des dizaines d’agents aguerris venaient de se faire ridiculiser par deux adolescents aubergistes. Par l’homme aux poireaux ! Angus pouvait sentir la colère et la frustration légitimes de tous ses collègues. Pourtant il était incapable de partager leur aigreur et leur ressentiment vis-à-vis de celle qui avait fait échouer leur plan implacable.

Sa propre sœur, sa jumelle, Doreen.

 Il percevait les regards pleins reproches, les sarcasmes de certains comme s’ils lui étaient directement destinés personnellement.  Il pouvait sentir sa propre poitrine se serrer durement sous les remontrances de Yavana le replongeant des années en arrière.

Il avait déjà ressenti des sensations similaires  lorsque Doreen et lui étaient enfants.  Lorsque sa sœur se faisait sermonner par la maitresse d’école ou lorsque les garçons la chahutaient dans la cours de récréation . Doreen n’était pas exemptée de toutes responsabilités dans ses situations parfois litigieuses. Elle était une petite fille colérique et provocatrice, voir même un peu méchante, mais quelque soit son degré de responsabilités, Angus avait toujours fait front commun avec elle, presque malgré lui.  Il ne cherchait pas à la défendre pour autant –Doreen était incontestablement capable de se débrouiller seule- mais l’enfant qu’il était avait souvent eu  l’impression troublante  que, dans certaines circonstances chargées émotionnellement,  ils ne formaient qu’une seule et même personne.
 
Il avait tenté de parler de cette expérience mystique avec sa jumelle, une fois, tant il était curieux de savoir s’il était le seul à ressentir cette sensation mais Doreen lui avait rit au nez. Il n’avait plus fait cas de rien et en grandissant ce lien étrange et invisible avait fini par s’atténuer puis par disparaitre complètement.

Du moins jusqu’à aujourd’hui. Le milicien fut rattraper par l’intensité de cette résurgence. Il se sentait meurtri, humilié et injustement moqué. Ces sentiments éclipsaient à la fois le peu de satisfaction qu’il avait pu ressentir en parvenant à  arrêter  Amely et les critiques qu’il aurait pu légitiment émettre à l’encontre de sa milicienne de sœur.  

"Fort heureusement, justice sera faite! Car nous détenons la coupable, qui n'est autre que cette traitresse d'Amely Weaver... Et ce grâce à l'intervention louable et salutaire de notre responsable de la brigade fléro-technique : Angus Rice. "

Tous les regards convergèrent en direction du  milicien et sa prisonnière. La foule d’agents s’ouvrit lentement sur lui, le laissant enfin entrevoir l’expression froide et figée de Doreen qui contrastaient avec les émotions partagées -vives, contradictoires et particulièrement violentes- qu’Angus ressentait, lui aussi, jusque dans sa chair. Franchement déstabilisé par ce coup au cœur, il resta muet. Les jumeaux Rice s’observèrent un instant, sans que ni l’un ni l’autre ne rompe le silence.
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