23 octobre 2008 - Appartement de Klemens à la Cité Cosmos

Un pack de gobière dans une main, Mordred monta énergiquement les marches qui menaient à l'appartement de Klemens. Il avait fini plus tôt aujourd'hui - un miracle vu les circonstances. Les débuts officiels de la "milice" du gouvernement, qui avait pour but de régler les problèmes, surtout à Bristol, lui prenaient tout son temps. Et si c'était agréable de pouvoir travailler avec moitié moins de paperasse administrative, cela nécessitait un certain dévouement, de ce qu'on avait pu lui expliquer…

Quoiqu'il en soit, Mordred était bien décidé à profiter de cette soirée et avait donc décidé de passez chez Klemens à l'improviste, puisqu'il habitait désormais à côté de chez lui. Ce fut donc avec son habituel sourire joyeux qu'il frappa à la porte.

"Salut Klem! Regarde ce que j'apporte!"

Il y avait des bonnes habitudes que l’on ne changeait pas, guerre de gangs ou non. C’était précisément pour se changer les idées que Roy tenait à passer des soirées sans prises de tête avec Klemens, comme si rien ne s’était passé. Il était suffisamment tracassé, encore que les choses commençaient à s’arranger pour lui. En tous les cas, il s’efforçait de laisser ses ennuis au pas de la porte, quand il venait chez Klemens.

L’arrivée de Mordred Lannister tira le trafiquant de leur partie routinière. Il le fixa quelques secondes, incrédule, sans rien dire. Il reposa ses cartes et son joint sur la table, tandis que Klemens les présentait.

« Je sais qui c’est. Ca m’étonne que tu le connaisses aussi, par contre » ajouta t-il à l’adresse de Klemens, sourcils froncés.

Il y avait une espèce d’accusation dans le regard qu’il posait sur lui. Fréquenter des Aurors, franchement ? Roy ne pouvait pas s’entretenir sur le sujet avec lui tout de suite, mais il le nota dans un coin de son esprit. Klemens le connaissait assez pour comprendre ses messages silencieux, de toute façon. Roy n’aimait pas croiser des Aurors, encore moins en ces temps troubles, et surtout pas quand il ne s’y attendait pas. Il s’efforça de ne rien laisser paraître quand Klemens l’invita à leur table. Etrange situation. Il pouvait se détendre, toutefois, Lannister n’était pas vraiment pas le pire des Aurors qu’il avait pu croiser.

« Le monde sorcier est vraiment petit… Vous vous connaissez d’où, tous les deux ? »

Mordred fit mine d'ignorer le joint de Mandragore que fumait Klemens et entra dans l'appartement. Mais son sourire s'évanouit lorsqu'il découvrit en compagnie de quelle personne Klemens passait sa soirée.

"Calder, quelle bonne surprise!" dit-il, un peu grinçant. "Je vois que tu as survécu."

Il le savait déjà, bien sûr, mais l'Auror avait encore la guerre des gangs en travers de la gorge. Il avait sauvé Roy d'un fou furieux lors du carnage de Bristol mais celui-ci, en bon gangster, ne s'était surtout pas empressé de lui rendre la pareille. Mordred hésita une seconde à tourner les talons. Ca allait faire jaser au BDA si on apprenait qu'il avait passé la soirée en compagnie d'un mafieux reconnu… d'un autre côté, il n'y avait aucune raison pour que cela se sache, et Roy n'avait jamais été officiellement condamné pour quoi que ce soit. Et surtout, Mordred ne comptait pas laisser Klemens s'en tirer à si bon compte: fréquenter Roy Calder, non mais vraiment!

"Avec plaisir" répondit-il donc à la proposition de Klemens de rejoindre la partie de poker. Il tira une chaise et s'installa à table. "Oh, on s'est croisé un soir dans un bar… Et vous?"

C'est dans ce genre de moments qu'être au courant des "petits services" rendus par Klemens au BDA aurait pu lui être utile. Mais Mordred avait beau savoir que Klemens avait trainé sur la Voie des Miracles, le fait qu'il joue au poker avec un dealer connu n'était pas pour lui plaire.

Il lui semblait avoir vu confusément Mordred Lannister dans la foule, ce soir-là. Roy ne savait plus très bien, il était dans un état second, quand il avait affronté Andy McStay, puis il avait fallu rapidement fuir. Dans tous les cas, Roy n’appréciait pas l’idée de se trouver face à un Auror qui lui rappelait sa participation à ce carnage.

« Je suis du genre tenace » se contenta t-il de répondre, avec un bref sourire qui ne parvint pas à masquer totalement sa méfiance.

Mordred et Klemens s’étaient croisés un soir dans un bar… Connaissant Klem, cela pouvait signifier bien d’autres choses que le simple fait de discuter autour d’un verre. Lannister était-il attiré par les hommes ? Roy retint un « Noooon, tu te l’es tapé ? » qu’il aurait aimé lancer à son meilleur ami, si le concerné n’avait pas été présent dans la pièce, mais le regard qu’il échangea avec lui fut assez éloquent. Il se nota de poser cette question à Klemens plus tard, quand il lui aurait expliqué depuis quand il fréquentait des Aurors. Roy eut d’ailleurs envie de lui donner une petite claque à l’arrière de la tête lorsque le loup voulut savoir comment il connaissait Mordred. Posait-il sérieusement la question ?

« J’sais pas, il doit y avoir ma photo quelque part dans un de ses dossiers ? »  répliqua t-il, plein d’ironie, tout en ramassant les cartes pour les battre. Son rictus s’accentua, alors qu’il tournait le regard vers l’Auror. « C'est toujours aussi charmant, le BDA ? J'espère que vous avez gardé Meyer, y avait qu'elle qui avait la décence de proposer du café. »

De l'opinion personnelle de Mordred, Calder était moins tenace que la teigne qui l'avait mis KO. Il devait peut-être la connaître, d'ailleurs, s'ils fréquentaient le même milieu... Il pouvait toujours essayer de savoir. Mordred haussa un sourcil lorsque Klemens leur demanda comment ils se connaissaient. Etait-ce possible, alors qu'il avait fait la taupe pour le BDA, qu'il ignore ce que faisait réellement son copain? Mordred le considéra d'un air profondément sceptique, mais Roy répondit à la question en parlant franchement de ses passages en salle d'interrogatoire.

"Tu n'aurais pas un peu les neurones atrophiés, ce soir?" demanda l'Auror en buvant une gorgée du verre qu'il lui tendait. Il n'y avait pas d'animosité dans sa phrase. Juste un peu d'ironie derrière un ton clairement moqueur.

Il regarda Roy battre les cartes et parler sarcastiquement de Charlotte. Il hésita à répondre qu'elle ne proposait pas du café par décence, mais par automatisme. Etre la binôme de Seamus Finnigan donnait certaines habitudes.

"Oh, désolé de ne jamais avoir fait pareil, je pensais que ça ne te ferait pas beaucoup d'effet. Les gens comme toi carburent à des trucs un peu plus forts, généralement."

Lui et Mordred, dans la même promotion à Poudlard ? Roy jeta un bref coup d’oeil à l’Auror, cherchant à déterminer si son visage lui disait quelque chose. Avec les années, ce n’était pas toujours facile de reconnaître d’anciens camarades. Roy était toutefois persuadé que Mordred Lannister n’avait pas fait partie de sa promotion ni de celle des promotions proches. Il avait été un garçon assez populaire à l’époque, qui parlait facilement avec tous ceux qui avaient à peu près son âge. Roy s’en assura toutefois en posant platement la question :

« Promo de 97, Gryffondor. T’étais dans quelle maison ? »

La réponse de Mordred à propos de Charlotte Meyer lui fit étaler un léger rictus sur ses lèvres, il s’apprêtait à répliquer quand la voix de Klemens s’éleva pour faire un commentaire acerbe. Sourcils froncés, Roy s’arrêta momentanément de battre ses cartes, le temps de poser une question :

« T’as été faire un tour au BDA, toi ? Quand ? »

Il n’était pas au courant de cette histoire. Klemens ne lui en avait jamais parlé. Il posa brièvement son regard sur Lannister -qui devait forcément savoir, lui. Machinalement, Roy distribua les cartes en attendant les réactions des deux hommes, puis jeta un oeil bref à celles qu’il avait tirées.

Mordred ne se formalisa pas de la réaction incisive de Klemens à propos du café et du verre d'eau. Il n'était pas Charlotte, c'était une affaire entre elle et Klemens. L'Auror était plutôt focalisé sur Roy, malgré le détachement qu'il affichait en se balançant sur sa chaise. Ses yeux avaient rapidement parcouru l'appartement, à la recherche d'un indice sur les habitudes du mafieux dans l'environnement. Mais c'était plutôt sa nonchalance qui parlait.

"97? Je me souviens de toi!" dit-il comme s'il découvrait une information depuis longtemps consignée dans le dossier du BDA. "Tu étais la petite terreur qui retournait la salle commune et qu'il fallait toujours calmer pour pouvoir réviser tranquillement ses BUSEs!"

Avec un sourire franchement amusé, l'Auror se pencha pour prendre ses cartes. Son visage ne montra aucune expression en découvrant un six de lune et un cinq de rune, pas plus qu'il ne tiqua comme Roy révélait ne pas être au courant des antécédents de Klemens avec le BDA. Attentivement, Mordred attendit la suite qui ne manquerait pas d'être révélatrice.

Seule sa main, après avoir fouillé dans ses poches, avança six gallions au milieu de la table, signe de la première mise. S'il avait su, il aurait apporté plus!

Loin de se vexer du commentaire de Mordred, Roy eut même un petit rire, tout en découvrant les cartes qu’il avait en main.

« J’étais pas si intenable que ça… T’étais préfet, toi, nan ? »

Maintenant qu’il repensait à ses premières années à Poudlard, le nom de Lannister lui disait bien quelque chose. Roy reposa son Vif d’Or de pierre et son sept de plume, face cachée. En attendant que la première mise soit lancée, il écouta la réponse de son meilleur ami, qui le fit brièvement froncer les sourcils. Il se souvenait pourtant lui avoir dit à ce moment-là de ne pas se dénoncer aux Aurors, chose qui lui paraissait évidente pour sa part, mais c’était sans doute un réflexe de malfrat.

« T’aurais pu nous en parler avant de le faire, quand même, ils auraient pu te garder et on n'aurait rien su... Comment tu t’en es sorti, du coup ? »

Roy n’était pas né de la dernière pluie, et il savait comment se passait un interrogatoire au BDA. Si Klem n’avait rien eu -et à sa connaissance, il n’avait pas récolté de peine-, c’était soit qu’il était tombé sur un Auror extrêmement gentil et compréhensif, soit qu’il avait passé une sorte de marché avec eux. Lequel ? Il fallait encore que le loup accepte de le lui dire. Mordred savait peut-être quelque chose ? Son silence était suspect. Roy reporta son regard sur lui et vit à ce moment-là qu’il avait misé, ce qui le détourna un instant de ses pensées.

« Ca va, Lannister, t'as plutôt bien confiance en toi, ricana t-il en suivant la mise. J'ai jamais plumé un Auror, tiens, ça sera une première »

Mordred écoutait, l'air nonchalant, Klemens raconter son histoire à propos du BDA à Roy. Il se garda bien d'intervenir à la mention du nom de ce Valery, qui avait le mauvais goût d'être mort depuis. Les deuils, Mordred n'était vraiment pas doué pour les gérer. Heureusement, Roy ne semblait pas du genre à s'apitoyer non plus. Klemens n'avait d'ailleurs pas tort de ne pas leur en avoir parlé: Calder n'aurait jamais accepté qu'un de ses proches se rende tranquillement chez les Aurors, même pour une affaire qui n'avait rien à voir. La preuve, du peu que Mordred en savait, Meyer et Finnigan lui avaient demandé de jouer les taupes.

"Préfet, moi?" répondit-il à Roy avec un rire franc. "Tu rêves! C'est déjà un exploit que je sois lieutenant!"

C'était la stricte vérité. Lors des nominations, Mordred ne pensait pas avoir la moindre chance d'être sélectionné. Il était une catastrophe administrative ambulante, son sens du devoir se limitait à ses heures de travail et son manque de tact était un cruel défaut. Ce qui l'avait sauvé était à n'en pas douter ses excellentes capacités de réaction sur le terrain, le fait qu'il s'entende bien avec la grande majorité des collègues, et, comme l'avait souligné Willa, son célibat longue durée. Il était dur de trouver un jeune trentenaire disponible à toute heure et peu regardant sur les horaires faute de petite amie ou de bébé à pouponner.

"T'es bien sûr de toi, Calder. Moi j'ai l'avantage de jouer régulièrement contre des malfrats, je connais vos techniques!"

C'était une plaisanterie, bien sûr, à moins que l'on n'assimile un interrogatoire à une partie de poker, ce qui n'était pas loin de la vérité. Mais Mordred comptait bien sur son sens de l'observation pour gagner contre Roy et Klemens. Il eu une grimace voyante et comique lorsque la quatrième carte fut dévoilée. Bien qu'exagérée, elle trahissait une certaine vérité: ce n'était pas avec une paire qu'il allait aller bien loin...

"Bon, vous m'excusez mais je n'ai rien de plus sur moi, alors je vais parier en noisettes." Il tira de sa poche lesdites denrées qui patientaient là depuis... un peu trop longtemps pour qu'il s'en souvienne. "On fera la conversion quand j'aurai gagné... N'est-ce pas Klem?"

Roy décida de ne pas insister, devinant assez bien ce que Klemens avait dû faire pour sortir du BDA sans être inquiété, tout simplement parce que lui-même était déjà passé par là. Nouer des marchés avec des Aurors était monnaie courante, quand ils voyaient quelque chose à y gagner. Et eux, les accusés, n’avaient pas vraiment d’autre choix que d’accepter, sans conditions.

« Oh mais je connais vos techniques aussi » répliqua t-il sur le même ton moqueur à Mordred.

Cependant, cette fois, il s’avérerait que c’était le trafiquant qui ferait du forcing à un Auror... Roy ne grimaça pas en voyant la quatrième carte, un Farfadet de pierre, sortir de la pioche, mais il le faisait intérieurement : il n’avait rien du tout. Tout espoir n’était pas perdu, cependant, si un neuf sortait en cinquième carte… Il aurait une suite qui vaudrait franchement le coup d’être jouée. Roy prit donc la décision de ne pas se coucher et d’attendre de voir ce que les deux autres comptaient faire.

Mordred lui offrit une occasion rêvée de tenter quelque chose, lorsqu’il commença à miser des noisettes. Ah s’il croyait qu’il allait le laisser s’en sortir avec une pirouette de ce genre… Ils en était à la quatrième mise, Mordred et Klemens venaient de checker, Roy n’avait pas encore réagi. Il sut aussitôt ce qu’il devait faire :

« Je relance de sept Gallions. Bon, avec cette mise, il ne lui restait plus grand chose dans ses poches, il devrait être moins gourmand sur les prochaines parties, s’il ne voulait pas jeter sa chemise sur la table, lui aussi. Il tourna un sourire goguenard vers l’Auror. Elle vaut combien ta veste ? Tu peux mettre ton tapis si tu n’as pas assez avec, bien sûr. »

Or le but du jeu n’était pas qu’il se retrouve tout nu dans son salon, évidemment. Mais Mordred était forcé de le suivre s’il voulait rester dans la partie pour le dernier tour. Ou comment obliger les gens à se coucher, selon Roy Calder.

"J'ai de quoi t'acheter quatre mois de stocks avec ma veste, Calder" lança Mordred avec humour.

Il songea à la tête de ses collègues s'ils avaient entendus ses propos et checka sans hésiter. Il trouvait Roy bien sûr de lui et, connaissant un peu le personnage, décida qu'il avait une forte propension au bluff. Après tout, il s'en sortait souvent avec des pirouettes lorsqu'il se retrouvait au BDA. L'homme était prudent, mais on ne faisait pas son, hum, "métier" sans un certain amour du risque. Or, il y avait peu de risques dans cette simple partie de poker - ou du moins, ce n'était pas la mise qui était le danger principal.

"Mais je la garderai même si elle valait deux noises. Ton style bristolien ne serait pas très bien vu à Londres, vois-tu. On n'est pas des gueux !"

Le look dealer n'était étrangement pas très bien vu au BDA, même si Roy était plutôt passe partout dans son genre. Mordred jeta un coup d'oeil à Klemens qui avait checké aussi.

"Oh, j'allais oublier, je suis, bien sûr."

« Oh mais quand tu veux, mec. Tu sais où me trouver. » lança t-il en riant franchement, à la réplique de Mordred.

Un Auror qui lui proposait de lui acheter de la came, rien que ça ! Roy ne pouvait que lui reconnaître un joli sens de l’humour et de la répartie. En effet, c’étaient eux les gueux, les vils trafiquants de Bristol, même si certains -dont lui- vivaient très confortablement. Klemens ne tarda pas à les enjoindre à montrer leurs cartes, alors qu’il y avait eu un flou sur la dernière mise. Roy ne pouvait laisser passer cela, alors qu'il n'avait rien en main. Perdre sans avoir eu ce qu’il voulait ? Ca, non !

« Attends, on n’a pas fini, l’interrompit-il, avant de se tourner vers Mordred. Pas de noisettes. Les vêtements ou rien ! Garde ta veste, si tu veux, tant pis. Il reste la chemise, le pantalon, allez, renfloue-moi ces sept gallions ! Il tapotait en même temps la table, à côté de sa propre mise, pour presser Mordred, un sourire provocateur aux lèvres. Moi j’ai posé de l’argent, les mecs, vous avez pas le choix, si vous suivez, vous misez. Avec ce que vous avez. »

Ce qui concernait le loup aussi. Ce n’était pas lui qui avait lancé l’idée, mais Klemens, et Roy l’avait trouvée assez amusante pour rentrer dans le jeu. Faire jouer un Auror à sa table de poker, c’était pas mal… Au strip poker, c’était encore mieux.

"Je te ferai venir au BDA, ça m'évitera le trajet" répondit Mordred, toujours sur le ton de l'humour. "Et ne me dis pas que tu n'aimes pas ça, nous au moins on te sert le café!"

Décidément, il est bien tête en l'air ce soir, et les deux rigolos n'avaient pas l'intention de le lâcher. On voyait bien là les magouilleurs: au lieu de lui faire confiance pour ramener ultérieurement ce qu'il aurait pu éventuellement perdre, on dévoyait le jeu... Mais Mordred était tout aussi joueur et pas pudique du tout. Il tenait juste à sa veste. Décidant donc de les prendre au mot, il se déchaussa rapidement et posa bien au centre de la table ses deux chaussettes. Et une seule chaussure.

"Là, vous avez plus de sept gallions, je crois. Ce sont des chaussettes certifiées BDA, elles ont vécu!"

Lui aussi savait jouer!

"Bon, ces cartes, alors?"

HRP: