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[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches

Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
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Profil Académie Waverly
[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Icon_minitimeJeu 13 Fév 2014 - 21:43
[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Rum_1610
John Warlock, 52 ans, leader du SPAM



John avait vraiment mal dormi, il s'était retourné toute la nuit et n'avait trouvé le sommeil que vers sept heures du matin, quand Doris s'était réveillée. Sa femme avait annulé ses rendez-vous de la journée sans qu'il ne demande rien - son épouse était la spécialiste de ces petites attentions - et il avait fini par se lever vers treize heures après avoir dormi d'un sommeil agité, entrecoupé de moments de fébrilité et de potions données par leur Elfe. Il n'était pas dans ses habitudes de se lever aussi tard, lui qui était un matinal depuis toujours. Mais il se sentait nauséeux et avait le torse tout endolori sans savoir pourquoi. Il détestait perdre une partie de sa journée ainsi et n'avait jamais compris comment faisaient les adolescents - Eliott en avait toujours été un parfait exemple - pour se lever à des heures aussi indécentes et gâcher ainsi une partie de leur temps. Il serait bien resté au Manoir toute la journée et la soirée mais aujourd'hui était un jour particulier et il ne pouvait pas esquiver ses obligations sociales une nouvelle fois.

La réception du Nouvel An des Nimbus de Pompadour était une institution et si John s'était permis de refuser l'invitation l'année dernière en apprenant qu'Alan Fiennes serait présent, il ne pouvait pas se donner ce luxe deux fois de suite sans faire jaser : son absence l'année dernière avait dû être bien suffisante pour délier les langues, il ne leur donnerait pas ce plaisir une seconde fois. Surtout qu'il aurait peut-être mieux fallu qu'ils se présentent tous à la réception de l'année dernière : aujourd'hui, cela faisait un an jour pour jour qu'il avait mis Eliott à la porte. Ils s'étaient revus depuis, à l'hôpital cet été et aux fiançailles d'Andrew mais cela ne s'était pas bien passé les deux fois et il lui semblerait surprenant que son fils se montre ce soir, même au bras de Miss Meyer. Il avait dû recevoir une invitation pourtant mais le connaissant, il était probable qu'il l'ait jetée. John, en revanche, ne pouvait pas se permettre ce luxe et avait donc pris sur lui en se reposant toute la journée pour aller réveillonner chez les Nimbus.

Vers vingt heures - ils étaient attendus pour vingt-et-une heures, dans la dernière vague d'arrivée - John venait de terminer d'écrire ses vœux pour les adhérents du SPAM et de les envoyer pour qu'ils arrivent le lendemain et était prêt à partir, même si la compression dans sa poitrine n'avait pas cessée. Inspirant profondément, il prit appui sur son bureau pour se relever et rejoindre sa chambre où Doris finissait de se préparer, toujours aussi belle et élégante. John avait toujours trouvé que sa femme s’embellissait avec les années et s'il le constatait chaque jour, il en était encore plus stupéfait quand elle se parait pour les grandes occasions. Il déposa un baiser sur sa main tandis qu'elle se tournait vers lui avec un sourire, sourire qui se transforma bien vite en un froncement de sourcils.

- Tu es tout pâle, murmura-t-elle, visiblement inquiète.  Tu devrais rester ici ce soir, ce n'est pas raisonnable de sortir.
- Et leur donner le plaisir de disserter encore une fois sur notre absence ? Sans façon, répondit-il fermement. De toute manière, avec le nouveau travail d'Eliott, nous serons déjà une cible, ce n'est pas la peine d'en rajouter, veux-tu ?

Doris scruta son mari quelques instants puis finit par soupirer, signe qu'elle abandonnait la partie. Elle le connaissait trop bien pour savoir qu'il ne changerait pas d'avis et que ce n'était pas la peine d'insister. Ils étaient mariés depuis trente ans et se connaissaient par cœur. Et puis John n'exagérait pas en parlant d'Eliott : que son fils soi-disant Médicomage, comme toute la famille l'avait juré depuis des années devienne soudainement le nouveau professeur d’Étude des Moldus avait de quoi surprendre et questionner sur ce que racontait la famille Warlock. Surtout que John ne l'avait pas appris par Eliott lui-même, ce qui leur aurait permis de se préparer un minimum mais par Paige. Ils avaient déjà été assez humiliés comme ça, les moqueries avaient fusées - que c'était drôle pour le fils du leader du SPAM - mais John connaissait assez ses pairs pour savoir qu'ils ne se lassaient jamais d'un bon sujet de conversation.

C'est à cela qu'il pensait dans la calèche qui les amenaient, Doris, Paige et lui vers le domaine des Nimbus de Pompadour. Il ne se sentait pas vraiment mieux, au contraire, mais s'efforçait de se distraire en cherchant le meilleur moyen d'éviter les questions indiscrètes sur Eliott. Sa présence aux fiançailles de son frère avait été encore plus remarquée que ses absences répétées, ainsi que la demoiselle à son bras, qui n'était évidemment pas issue d'une famille de Sang-Pur. Son fils avait l'art de faire exploser une bombe et s'esquiver pour ne pas nettoyer les dégâts, laissant à sa famille le poids de porter ses décisions.

-  John ? s'enquit la voix inquiète de Doris.

Il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait fermé les yeux, bercé par le balancement de la calèche. Sa poitrine était de plus en plus compressée, il avait la nausée, mal au cou et se sentait un peu étourdi.

-  On peut rentrer si tu veux, souffla-t-elle. Les Nimbus de Pompadour se passeront de nous, Paige peut y aller et retrouver Andrew, nous n'avons pas à...
- Non, coupa-t-il, ce n'est pas la peine.  On ne s'attardera pas, c'est tout. Je suis juste fatigué.

Doris manqua de protester mais John ne lui en laissa pas le temps et fit signe à Paige de sortir de la calèche. L'inquiétude de sa femme était peut-être légitime mais John n'avait pas besoin d'être couvé et pouvait très bien survivre à cette soirée. Sa fille s'empressa d'obéir et il sortit à sa suite, proposant ainsi galamment sa main à son épouse avant qu'elle ne pose le pied sur le sol. Le domaine des Nimbus de Pompadour était élégamment décoré et illuminé, rayonnant de majesté. Néanmoins, il était assez aisé de savoir que plus on exposait sa puissance, plus on prouvait qu'on avait besoin de se rassurer et d'impressionner les autres. L'entreprise Nimbus n'était pas dans sa plus grande forme, pas la peine d'être Rowena Serdaigle pour le deviner, et cette occasion était sûrement un moyen pour la famille de ne pas faire oublier leur puissance. John n'avait rien contre les Nimbus de Pompadour mais ils ne faisaient pas partie des familles qu'il estimait le plus : il n'aimait pas leur prétention, leur extravagance et surtout leur manière de l'exposer.

Mais il n'en montra rien et s’avança pour saluer leurs hôtes au bras de son épouse, glissant au passages les compliments d'usages et quelques mots qui se voulaient impressionnés pour le mal que s'était donné la maîtresse de maison – ce n'est pas qu'il ne le pensait pas mais après plus de quarante ans à fréquenter les réceptions mondaines, il avait l'habitude de ce genre de choses et n'était plus impressionnable facilement – et complimenta la nomination de leur fils Jordan au poste de préfet-en-chef. Il aurait aimé que sa fille soit son homologue féminine, mais elle était déjà préfète et c'était bien suffisant aux yeux de John. Surtout que cela lui permettrait de se consacrer à ses ASPICS. Il avait été très heureux de voir Andrew prendre sa relève et avait espéré qu'Eliott ferait de même mais il s'était vite avéré que son cadet n'était pas vraiment fait pour le poste. C'était dommage : avec Paige qui avait été nommée aussi, cela aurait fait une jolie succession, surtout qu'il avait lui-même été préfet puis préfet-en-chef dans sa jeunesse. Mais les choses étaient ce qu'elles étaient et il ne pourrait rien y changer, n'est-ce pas ?

La salle de réception était déjà pleine lorsque les Warlock entrèrent et John parcouru l'assemblée du regard pour distinguer des visages connus. Andrew ne semblait pas être encore arrivé mais il aperçu néanmoins son beau-frère Leopold auprès d'une jeune fille qu'il identifia comme l'ainée Lestrange, quelques Greengrass, les Swan – qu'il connaissait de l'époque où il travaillait encore au Mangemagot –  ainsi que les Flint, les Bones ou les Harris. Paige disparu bien vite dans la foule, sûrement pour retrouver des amis et il n'eut pas le temps de choisir avec qui il allait engager la conversation que Cornélius Harper et son épouse se dirigèrent vers Doris et lui, accompagnés de leur fille Cassandre. Cornélius avait toujours été un membre loyal du SPAM et John était heureux de continuer à le compter parmi ses soutiens malgré la trahison de Daniel.

La création dans son dos du FMI par celui qu'il avait longtemps considéré comme son ami le plus proche – il était le parrain de son fils, par Merlin ! - avait été un coup dur pour le SPAM et surtout pour John. Le parti avait été divisé en deux et les tensions internes n'avaient pas échappées à leurs opposants qui s'étaient fait un plaisir de récupérer le terrain. Les choses commençaient à peine à se stabiliser et il avait tout donné pour rétablir l'équilibre au sein du parti. Le SPAM était l’œuvre de sa vie, il avait foi en ce qu'il faisait et en ce qu'il voulait apporter au pays. Les hommes politiques n'avaient pas forcément une image vertueuse mais John avait toujours été quelqu'un de droit : il ne briguait pas le Ministère par amour du pouvoir mais parce qu'il était persuadé que le SPAM pourrait apporter énormément au pays à et à sa population. Ce n'était peut-être pas le bon moment – les élections l'avaient prouvées – mais John ne désespérait pas quant à la réussite du SPAM un jour. Et dans le cas contraire, ils resteraient l'opposition incarnée par vingt-pour-cent de la population.

La jeune Cassandre finit par s’éclipser pour rejoindre un groupe de jeunes un peu plus loin et sa mère s'empressa de la suivre du regard tandis que Cornélius prenait également congé. Voir Mrs Harper couver ainsi sa fille lui rappela Doris et il adressa un sourire à sa femme, qui le contemplait justement d'un regard soucieux. Il se pencha vers elle pour murmurer quelques mots de réconfort à son oreille avant de se décider à faire le tour usuel des salutations. Il échangea quelques mots avec sa sœur, qui semblait de bonne humeur, ainsi qu'avec les parents de sa future bru, des gens tout à fait charmants. Andrew et cette dernière finirent d'ailleurs par les rejoindre juste avant le dîner et ils discutèrent quelques temps des dernières affaires juridiques du Ministère, conversation où Daphné intervint de manière brillante – elle était également avocate, tout comme son fils – ce qui ne fit que renforcer l'impression positive de John à son égard. Miss Greengrass était une jeune femme charmante, très bien éduquée, brillante et emplie de qualités et qui plus est, issue d'une excellente famille. La belle-fille idéale, en somme. Eliott aurait quand même pu s'inspirer de son frère pour ce domaine. Et dans pas mal d'autres, d'ailleurs.

Il abandonna son fils et sa fiancée au moment du repas et rejoignit sa table où il mangea peu. Il avait beau avoir fait bonne figure en ce début de soirée, il avait l'impression de se sentir encore plus mal que ce matin. Il ressentait une grande pression au niveau du thorax ainsi qu'une brûlure et des douleurs musculaires dans tout le haut du corps. Il était encore nauséeux et étourdi et toucha à peine à son assiette. Il allait peu chez le Médicomage – il n'était jamais malade – mais prendrait un rendez-vous dans quelques jours, si cela n'allait pas mieux. Il ne pourrait pas rester sans cesse comme cela, c'était déjà bien trop difficile pour une soirée. Heureusement, son épouse avait prit en charge les mondanités et répondait à sa place à de nombreuses discussions : il manquait de souffle et était en sueur. Sitôt le repas fini, il prit congé de ses compagnons de tablée pour sortir sur une terrasse prendre l'air. La salle derrière lui s'était vidée et mais il n'y prit pas garde et s'appuya contre la rambarde, respirant profondément.

John avait l'impression que son cœur était sur le point d'exploser et il défit un peu l'attache du col de sa robe pour mieux respirer. Il était en train d'étouffer et un vif pincement au cœur l'étreignait. Il aurait peut-être dû rester à la maison pour se reposer, finalement, Doris avait raison. Ce n'était pas raisonnable d'être sorti : il serait plus que malvenu de s'évanouir en plein milieu d'une réception. Mais John avait beau prendre sur lui, ses jambes tremblaient et il aurait bien eut besoin de s'assoir. Il s'apprêtait à retourner à l'intérieur pour trouver une chaise quand il sentit la main de Doris se glisser dans son dos.

- Tu as raté le scandale de l'année, souffla-t-elle. Théo Nott a... Elle s'interrompit en croisant le regard de son mari et saisit son visage entre ses mains. Tu es pâle comme un mort. Qu'est-ce qui ne va pas?
- Je dois couver quelque chose, marmonna-t-il. J'irai voir le Docteur Spade dès demain. Lawrence a-t-il déjà prononcé son discours ?
- Il s'apprête à le faire. Mais tu es sûr que...
- Présentons nous au discours et rentrons, d'accord ? On aura fait acte de présence, c'est bien suffisant.

Doris acquiesça d'un hochement de tête inquiet et le guida à l'intérieur pour qu'ils puissent rejoindre la petite foule qui s'était amassée devant l'escalier où Lawrence Nimbus de Pompadour et son fils se tenaient, prêts pour leurs vœux. Les murmures allaient bon train mais John n'y fit pas attention et il s'appuya discrètement contre le mur, à défaut de s'assoir, tandis que Doris appelait discrètement Andrew, qui se faufila à travers la foule tandis que Nimbus de Pompadour commençait à parler.

- Tu vas bien ? s'enquit-il à l'adresse de son père, les sourcils froncés.
- Nous allons rentrer, murmura Doris pour ne déranger personne. Cela t'embêterait-il de raccompagner Paige au manoir lorsque tu partiras ?
- Non, pas du tout. Je pense que cela ne posera pas de problèmes à Daphné non plus.

La mère et le fils échangèrent encore quelques mots que John ne saisit pas. La pression dans sa poitrine s'était encore accentuée et la douleur avait doublée. Il sentit ses genoux se dérober sous lui tandis que sa vue se brouillait. Il distingua Doris qui essayait de le retenir, entendit la voix d'Andrew qui l'appelait, crut apercevoir Paige puis tout fut noir.

Et son cœur s'arrêta de battre.
Jordan Nimbus dePompadour
Jordan Nimbus dePompadourAncien personnage
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Profil Académie Waverly
[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Icon_minitimeLun 17 Fév 2014 - 17:11
Jordan était monté sur l'estrade avec son père pour donner le temps à sa mère de redresser la situation. Il se fichait un peu du coming-out du jeune Nott en lui-même, à vrai dire, mais trouvait Théo très malpoli de se permettre d'utiliser leur soirée pour provoquer un scandale. Il aurait bien aimé voir sa réaction si lui avait été l'hôte et que Jordan s'était permis de dire quelque chose d'aussi choquant, contraire à l'étiquette. Non mais franchement, à part mettre tout le monde mal à l'aise, qu'avait-il à gagner? En voyant Théo s'éloigner avec Samaël, Jordan compris de quel homme il était question. Alors non seulement Théo faisait scandale, mais en plus c'était pour les "beaux" yeux de Smith? Jordan se demandait vraiment comment un homme de la trempe du jeune Nott pouvait sortir avec ce gamin timide et taciturne. Enfin, ce n'était pas son affaire. La soirée n'était pas terminée et il y avait encore des chances pour que ce ne soit pas le seul souvenir qui reste du nouvel an des NDP.

Se tenant aux côtés de Lawrence qui prenait la parole, Jordan ne resta pourtant que le temps que Clarissa les rejoigne. Il descendit les quelques marches rapidement et s'éclipsa discrètement vers le salon rouge. Will ne tarda pas à le rejoindre. Les deux garçons s'installèrent, vérifiant rapidement que tout le nécessaire était là: bouteilles, verres, feux de chez les frères Weasley. Oui, il y avait tout.

Un coup discret frappé à la porte fit se lever Jordan, et il sourit en découvrant Diana Swan.

"Entre. Tu es la première. Tu veux boire quoi?"

Il lui désigna la table basse où divers alcool et sodas trônaient. D'autres jeunes arrivaient au fur et à mesure, et Jordan et Will les accueillait de la même façon. Beaucoup arrivèrent avant que John Warlock ne s'effondre, et lorsque Jordan posa une question, ils ne réalisèrent pas qu'ils étaient probablement dans la seule pièce de réception qui n'était pas habitée par la panique.

"Et surtout, à quoi on trinque?"


[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 13011808094169211
Rosaleen Marchebank
Rosaleen MarchebankPremière dame
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[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Icon_minitimeMar 18 Fév 2014 - 21:43
Rosaleen sentit le bras de Caecilia se glisser sous le sien, comme dans un geste de protection face aux personnes qui leur font face. Rose ne se sent pas en danger pourtant. Mise en difficulté - encore et toujours - par Monsieur Marchebank, certes, mais pas en danger. Cela lui est arrivé plusieurs fois dans sa vie, face à sa tante Bellatrix, face à Yaxley, à Poudlard parfois ou face aux colères de son grand-père mais en société, jamais. Elle se sait trop bien armée, trop bien préparée, trop bien entrainée. Étonnamment, ses grands-parents ont placé en elle tous les espoirs. Souvent, dans une famille, la pression est répartie entre les enfants. Il y a l'ainé, symbole de réussite dans son travail ou bien l'aînée et son beau mariage. Si la pression sur Oreste est alors compréhensible en tant que seul garçon restant des Lestrange, il y a trois sœurs Lestrange, trois jeunes filles suceptibles de former une bonne alliance avec une bonne famille. Mais c'est comme si Reyna et Reda en étaient incapables, comme si Rose était leur dernier espoir. On l'éduque ainsi depuis plus de dix ans et elle connait tout sur le bout des doigts : même un Leopold Marchebank dans toute sa splendeur ne pourrait briser cela.

Caecilia est agressive, tranchante, et Rose exerce une légère pression sur son bras pour l'apaiser. Tout le monde ici connaît le caractère de son amie et elle-même admire sa fougue et son culot mais il n'est jamais bon de faire un scandale. C'est la provocation qui caractérise Monsieur Marchebank et Cillia ne doit pas bondir dans le piège, cela l'amuserait sûrement trop. Rose elle-même n'a pas forcément bien réagi, elle aurait pu se contenter d'ignorer la remarque mais son égo s'y est refusé, surtout que Monsieur Marchebank a toujours eu le chic pour savoir comment la faire réagir et elle s'exaspère elle-même de reproduire le même schéma à chaque fois. Mais si Rose se sait capable d'éviter l'incident diplomatique, elle doute de la capacité de son amie à y parvenir et ne souhaite pas que celle-ci se compromette ainsi ce soir. Heureusement, la discussion dérive sur des sujets beaucoup moins risqués et sur un ton beaucoup plus posé et Caecilia finit par prendre congé. Rosaleen discute encore quelques instants avec ses interlocuteurs avant de s'éloigner, apercevant Reda aux cotés de Miss Harris, parlant aux Harper.

Rosaleen ne doute pas des capacités de sa sœur à s'en sortir mais elle reste nerveuse : elle n'a pas le droit à l'erreur ce soir, ni jamais en réalité. Les Lestrange ne peuvent plus faire d'erreurs, leur nom est déjà trop entaché, il faut qu'ils soient irréprochables. Et Rosie s'applique, salue, sourit, complimente. Elle connait les noms et les prénoms par cœur, les arbres généalogiques, les professions, prend des nouvelles de chaque membre de la famille, s'enquiert des naissances à venir, des résultats des enfants, des promotions. Elle est dans son élément, elle maitrise chaque mot et chaque geste, chaque salutation. Elle salue au moins un membre de chaque famille, voire plusieurs pour les plus importants. Et voilà qu'elle félicite Cornélius et Elizabeth Harper pour la nomination de leur fille Cassandre en tant que préfète, s'enquiert du travail de Phillip Highlands, parle de la dernière affaire du Mangenmagot avec les Swan - ses grands-parents désapprouvent les Sang-Mêlés mais Rose sait qu'elle ne peut pas se donner ce luxe si elle veut rétablir l'image de la famille - félicite la beauté d'Emma Blackbonnes à ses parents, discute sagement avec Marcus Flint d'avant d'aller saluer Isadora, prend longuement des nouvelles de la matriarche Carrow - une amie de la famille - ainsi que de la sœur de Lady Harris, Mrs Parkinson, passe quelques instants avec le père de Cillia qu'elle connait depuis des années et pousse même l'élégance jusqu'à aller converser quelque peu avec la mère de Théo, le sourire un peu tendu et avec des propos peu originaux. Et une fois son tour de salle terminé, elle récupère Reda qui discutait avec un Bones, refait une révérence à Helen Harris et rejoint bien sagement sa table, auprès de Cillia.

- Ce sont deux personnes à la conversation très agréable.

Elle a volontairement ignoré l'acidité du ton de son amie car si cette dernière semble se ficher du fait qu'on les entende, Rosaleen entretient sa réputation avec soin, ce qui devient d'ailleurs de plus en plus difficile à force de rompre des fiançailles. Mais la soirée n'est pas terminée et elle reprend son manège avec les convives de sa table, fait la conversation, présente Reda avec enthousiasme, écoute, fait semblant de se passionner et sourit à tout le monde. C'est un exercice plus fatiguant qu'il n'y paraît, surtout qu'elle est la seule à aller dans ce sens puisque Caecilia parle économie et finit par vexer son interlocuteur, tandis que Reda est encore peu à l'aise avec ce genre de mondanités. Rose adresse à son amie un regard désapprobateur, mais néanmoins empli d'une grande affection et d'un peu d'amusement. Le diner s'écoula lentement, surtout que Rose doit supporter en souriant la conversation de son voisin sur les possibilités des chaudrons auto-touilleurs, et elle finit par pouvoir se lever, entrainant Reda avec elle.

Les invités se dirigeaient vers le hall et Rosie suivit le mouvement, murmurant quelques mots à l'oreille de sa sœur qui commençait à fatiguer. Elle n'avait que quatorze ans et veiller tard n'était pas dans ses habitudes. Rose savait qu'elles devraient au moins attendre les coups de minuit pour partir, sinon un peu plus pour ne pas se montrer malpolies. Alors elle pose une main sur l'épaule de sa sœur, lui adresse un sourire réconfortant et la guide dans le hall pour le traditionnel discours qui va s'y dérouler. Malheureusement, Rosaleen perd vite son sourire en apercevant Caecilia qui apostrophe visiblement Théo et elle sent son cœur manquer un battement. Elle n'a pas expliqué à son amie ce qui s'est passé entre son ancien fiancé et elle, elle a tenu la version comme quoi elle avait décidé de le quitter et de rompre les fiançailles étant donné qu'ils n'étaient finalement pas faits l'un pour l'autre mais elle sait que Cillia n'a pas été convaincue par sa version, elle l'a senti. Mais elle espérait néanmoins qu'elle ne serait pas celle qui mettrait le feu aux poudres : ne pouvait-elle pas respecter le silence volontaire de Rose et Théo à ce sujet ? Elles étaient amies pourtant ! Et voilà qu'elle expose au monde ses mensonges, le fait qu'elle n'ait pas rompu les fiançailles de son plein gré, et Rose se sent rougir tandis que quelques regards se tournent vers elle. Mais qu'elle se taise, que quelqu'un la fasse taire ! Les gens auraient bien fini par posé des questions et ils n'auraient pas eu de réponse mais Caecilia ne peut pas la mettre dans l'embarras comme ça, elle n'en n'a pas le droit !

Rose posa sur Théo un regard inquiet, un regard suppliant. Qu'il se taise, qu'il ne réponde pas à la provocation, elle peut encore intervenir, éloigner Caecilia, inventer un mensonge, encore un, ils peuvent encore sauver la situation, leur honneur, leur réputation. Mais avant qu'elle n'ait pu faire un pas, Théo prend la parole et elle sent son ventre se nouer parce qu'elle sait ce qui va arriver, elle le sent et elle n'y pourra rien. Elle peut juste se contenter de fixer Théo, d'essayer de croiser son regard et d'essayer de lui faire comprendre qu'il faut qu'il se taise, qu'il est en train de faire une erreur, de creuser sa propre tombe. Et voilà qu'il confirmait la version de Caecilia, voilà qu'il exposait au monde leur mensonge et voilà que Rosaleen voyait son fragile château de cartes être soufflé d'un revers de main. Mais le mensonge sur leurs fiançailles ne serait rien par rapport à ce que Théo révèlerait sur lui et il signerait ainsi la fin de sa présence dans la bonne société, si ce n'est plus. Les mains de Rosaleen se posèrent machinalement sur les épaules de Reda, comme pour la protéger de ce qui allait arriver, de ce secret qui allait éclater au grand jour, de ce secret qu'elle avait accepté de conserver et que Théo allait désormais révéler.

Elle croisa enfin le regard de Théo et son cœur manqua un battement tandis que sa supplique était visible sur son visage. Qu'il se taise et l'honneur serait sauf. Qu'il se taise et qu'il parte s'il le souhaitait, qu'il disparaisse et ne revienne plus, qu'il aille vivre tranquillement avec son Samaël en laissant la haute derrière lui ! Certes, des rumeurs circuleraient mais il n'y aura aucune confirmation et il finira par s’effacer des mémoires. Eliott Warlock avait également disparu, comme ça, sans un mot et cela valait tellement mieux que de partir sur un coup d'éclat qui détruirait les Nott, qui détruirait Théo. Qu'il se taise, Merlin ! Elle avait l'impression d'entendre un discours d'adieu et c'était sûrement cela : l'ultime révérence de Théo face à eux. Une vague de tristesse l'envahit et elle fit non de la tête. Un simple geste qui ne changea rien. Alors elle lui adressa un sourire, un pâle sourire tandis qu'il parlait d'elle, faisait un éloge qui resterait bien maigre pour les autres mais bien présent pour elle et elle attira Reda en arrière, reculant dans la foule sous les murmures étonnés. On dirait qu'elle n'avait pas supporté cet affront publique, qu'elle n'avait pas pu rester face à Théo à l'écouter parler. Mais c'était juste qu'elle n'avait pas la force de le voir conspué. Alors elle abandonnait, elle fuyait. Elle fuyait comme à Poudlard lorsque les enfants de Mangemorts n'étaient que des parias. Elle avait abandonné Théo, aussi, se contentant d'un sourire, d'une attention. Et elle l'abandonnait encore une fois.

Elle voulait partir, s'en aller. Elle avait honte, pas de Théo non, mais honte d'elle, de ce qu'elle était en train de faire. Elle n'aurait sûrement pas fait une bonne épouse pour Théo, à toujours fuir ainsi et elle ne faisait sûrement pas une bonne amie. Elle sentit son cœur chavirer, la tristesse l'envahir et elle pressa le pas. Mais n'y parvint pas. Théo prononça les mots, la foule s'agita et Rosaleen s'arrêta, se retournant lentement. Elle vit Artémis Nott quitter la salle d'un pas digne et s'arrêter en face d'elle pour poser une main sur son bras, lui annoncer qu'elle était désolée. Désolée pour quoi ? Pour l'humiliation publique que Rose venait de subir ? Étonnamment, ce n'était pas la première chose qu'elle avait à l'esprit. Parce que son cœur était dominé par la tristesse, la compassion, la honte et tout cela était tourné vers Théo, pour Théo et non contre lui. Elle s'en remettrait, des rumeurs et des ragots. Elle les surmonterait, elle avait connu pire. Mais Théo ne pourrait pas lui, on ne lui en laisserait pas le choix. Et elle en était infiniment désolée. Parce qu'avant d'être son fiancé, Théo avait été cet enfant qui avait traversé la même chose qu'elle, ils avaient été ces deux enfants, ces deux Poufsouffle, maltraités à Poudlard, ils avaient été si semblables, ils étaient si semblables dans un sens, avec un peu la même histoire. Et elle appréciait Théo, elle l'estimait et elle l'avait un peu oublié ces derniers mois avec leurs fiançailles, avec leur rupture, avec tout ce qu'elle avait essayé de protéger. Elle avait été égoïste, elle avait voulu se protéger, protéger sa famille alors qu'elle aurait dû soutenir Théo. Pas l'abandonner.

Mais c'était trop tard maintenant et elle en était malheureuse et coupable, figée là à regarder Clarissa Nimbus de Pompadour reprendre les choses en main. Et on murmure, on prononce le nom de Théo, on critique, on s'offusque, des mots de mépris, des mots de haine. Elle entend son prénom, elle s'en fiche et elle reste là, comme une idiote, entourée par la foule. C'est Reda qui la ramène à la réalité en glissant sa main dans la sienne et Rosaleen baissa les yeux vers sa sœur.

- Tu ne diras rien à grand-père et grand-mère, je le ferai. Est-ce compris ?

Reda hocha la tête et Rosaleen respira enfin. Elle vit nettement la foule s'agiter et chercha Caecilia du regard mais son amie avait disparu. Incapable de réagir - finalement, elle aura réussi à être prise de court un jour - Rose sait juste qu'elle ne peut pas partir maintenant, elle doit rester là, le menton haut et rester forte pour ne pas donner de sujet de médisances supplémentaires à la foule. Elle doit rester là et porter le nom des Lestrange, le protéger encore un peu. Alors elle fit comme si rien ne venait de se passer, ferma les yeux quelques instants et fut de nouveau souriante et agréable en les rouvrant, courtoise et disponible. Elle ne se prêtera pas à leur jeu, elle ne maudira pas Théo sur cent générations et ne jouera pas non plus les éplorées. Elle sera droite et fière. Il n'existe pas d'autres possibilité. Et lorsque Lawrence Nimbus de Pompadour prit la parole, elle fait semblant de l'écouter avec attention tandis qu'une certaine colère naît en elle, sans que rien ne transparaisse sur son visage. C'est de la faute de Caecilia tout cela, c'est elle qui a agressé Théo, c'est elle qui l'a poussé à se révéler ! Et pendant que tout le monde applaudissait, elle se glissa dans la foule jusqu'à son amie.

- Pourrais-je te parler ? En privé.

Son ton ne souffrait aucune réplique et même si un sourire affable était présent sur son visage, son regard s'est durci. Rosaleen a toujours été quelqu'un de difficile à mettre en colère. Et il semble que Caecilia ait réussi au delà de toute espérance ! Elle intima à Reda de rester là avec Aemilia - les deux jeunes filles se connaissaient de Poudlard, elles étaient dans la même classe - et elle guida son amie en dehors du hall, dans un petit salon privé. Et une fois qu'elles furent seules, le sourire de Rose disparu complètement de son visage pour ne laisser place qu'à sa colère. Elle ne le sait pas, mais elle ne ressemble jamais plus à une Lestrange que dans ses moments-là, le visage dur et fermé, le menton haut et le regard glacial.

- Qu'est-ce qui t'as pris ? Je peux savoir ce qui t'as pris ? Je t'avais dit que je ne voulais pas en parler ! Es-tu incapable de respecter cela ? Pourquoi as-tu parlé à Théo ? Comment as-tu pu lui parler de cette manière ? En public ! Tu l'as forcé à te répondre ! Tu l'as humilié ! Tu m'as humiliée ! Et tout ça - elle désigne la porte et ce qui se passe dans le hall d'un geste de la main - c'est de ta faute ! Pourquoi est-ce que tu as toujours besoin de faire un scandale ? Pourquoi est-ce que tu veux te mettre en avant comme ça ? Pourquoi faut-il toujours qu'on te remarque ? A chaque fois c'est pareil ! Et ce soir, c'est dramatique et c'est de ta faute !

Et elle revoit le visage de Théo, elle se sent de nouveau coupable, triste et tout ces sentiments se transforment en colère de nouveau et elle fusille Caecilia du regard.  


[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Tumblr_inline_onh8hixrme1uq5jh4_100[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Tumblr_inline_onh7mgxYgA1uq5jh4_100[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Tumblr_inline_ongazfz0UF1uq5jh4_100

Avatar par ocean of dreams.
Emma Blackbonnes
Emma BlackbonnesApprentie au Département des Mystères
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[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Icon_minitimeSam 22 Fév 2014 - 12:46
Emma passait un agréable moment. Elle se sentait bien à côté de Dave et la conversation avec Diana et Azénor était assez agréable. Puis le repas fut annoncé, le petit groupe se sépara pour se mettre à table. Le sort semblait d'ailleurs de son côté puisqu'elle se retrouva placée non loin de Dave ce qui lui permit de discuter avec lui. Non sans rougir légèrement à certaines de ses remarques. Et le festin se termina, il était presque minuit. Des éclats de voix dans le hall l'interpellèrent et elle se rendit avec les autres pour voir se qui se passait. Ses pas la conduisirent auprès d'Artèmis qui semblait assez pâle. Et puis, il y avait Théo et Caecilia qui le mettait au pied du mur. Et des mots furent dits et Emma ne pouvait y croire. Elle attrapa d'instinct la main de sa cousine mais cette dernière mit fin à l'étreinte puisqu'elle tourna le dos à la foule; tourna le dos à son frère. Emma aurait pu lui courir après, essayer de la rattraper mais elle jugea plus utile de rester. Elle voulait voir la suite des événements. Elle poussa un soupir de soulagement lorsque la maîtresse de pris les choses en main.

Tout cela était... étrange, surprenant, les mots lui manquaient. Elle ne savait pas quoi ressentir, elle pouvait lire la réprobation sur le visage de son père et voir le choc de sa mère qui se dirigea vers Aurora Nott pour lui apporter son soutien. Elle se retrouva seule auprès de son père a écouter le discours de la nouvelle année des Nimbus de Pompadour. Son cerveau tournant à plein régime. Essayant de comprendre ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle. Si les aveux de Théo changeaient quoique ce soit pour elle. Elle était triste, elle en voulait à Caecilia d'avoir contraint Théo à avouer son homosexualité ce soir là. Elle plaignait leurs hôtes qui devait maintenant gérer cette crise. Mais, elle n'arrivait pas à en vouloir à son cousin. Elle ne comprenait pas qu'un homme puisse aimer un autre homme. C'était étrange. Mais si finalement Théo était heureux comme ça. Il avait choisi son destin, faisait ce qu'elle même ne pourrait jamais faire parce qu'elle avait trop peur de décevoir les attentes des gens autour d'elle. Mais elle savait qu'au fond, ça ne changeait pas qui était Théo. Il n'en restait pas moins son cousin.

Elle le chercha du regard, elle aurait voulu lui dire que pour elle, ça ne changeait rien. Qu'il pouvait compter sur elle. Mais elle ne le trouva pas. Tout comme elle ne trouva pas le reste de ses cousins et cousines. Elle aurait aimé pouvoir dire à Caecilia qu'elle lui en voulait pour ce soir. Elle aurait voulu lui dire que la famille devait régler ses problèmes en famille et ne pas en faire étalage comme ça devant tout le monde. Pauvre Aurora, pauvre Artémis. Elles devaient se sentir mal avec tous les regards posés sur elles. Elle aurait voulu les aider mais que pouvait-elle faire ? Concrètement rien du tout. Et l'expression sur le visage de son père lui donnait l'impression que lui ne ferait rien pour Théo. Elle avait vu pendant un instant le dégoût dans ses yeux et elle ne comprenait pas comment on pouvait rejetter ainsi un membre de sa famille. Même par alliance. Elle sentit une main sur son épaule et se retourna pour faire face à Dave. Un immense sourire vint fleurir sur ses lèvres et elle le suivit vers une salle rouge. Elle remarqua que d'autres élèves de Poudlard était déjà présent. Elle leva son verre en même temps que les autres et réfléchit un instant à la question de Jordan.

"Je pense qu'on peut trinquer au renouveau qu'annonce 2008."

Oui, tout ceci ne signifiait pas la fin mais le début d'une nouvelle aventure. Une année qui serait difficile pour certains parce qu'il faudrait affronter le regard des autres. Mais Emma s'était promis de soutenir son cousin. Elle s'était promis d'avancer et était heureuse que l'année 2007 s'achève enfin parce qu'avec elle s'achevait son calvaire. Elle était en train de renaître. Comme le phénix sur son pendentif. Une nouvelle année commençait, complètement différente de la précédente mais elle était prête à l'affronter. Elle était plus forte à présent. Sa vie ne faisait que commencer. Elle se saisit timidement de la main de Dave et la serra légèrement un léger sourire aux lèvres.

Fin pour Emma


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Merci Nora ♥
Joy Highlands
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[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Mar 2014 - 23:39
Joy n'avait parlé qu'une seule fois à Théo Nott et, par conséquent, ne le connaissait en aucune façon. Pourtant, à la seconde même où il commença à parler, elle comprit. Tout simplement parce qu'il n'avait pas dit « j'étais d'ores et déjà engagé auprès d'une d'autre » mais « auprès de quelqu'un d'autre ». L'annonce d'une relation avec une quelconque femme n'aurait pas nécessité cette tournure de phrase. Ces détours. La raison que beaucoup attendaient, la véritable raison du mystère, était là, dans ce mot. À la fois bien plus compliquée à révéler et bien plus simple, bien plus évidente qu'une simple relation avec une Moldue ou une Née-Moldue. Joy n'écouta que d'une oreille la suite de la déclaration, qu'elle passa à se blâmer de n'avoir rien deviné plus tôt. Pour elle, c'était juste un défi personnel. Elle aurait dû s'en douter... Une telle évidence ! Chaque interrogation soulevée par les évènements trouvait réponse : la rupture de fiançailles, l'absence d'explication, le silence des protagonistes... Au final, Joy s'était trompée : ce silence, ils ne l'avaient pas gardé bien longtemps. Car ce soir-là, Théo Nott avouait qu'il aimait un homme, et cette nouvelle, elle allait faire du bruit.

Si le silence avait empli la salle au fur et à mesure que le jeune homme parlait, ce fut pour mieux se briser dès qu'il eût prononcé son dernier mot. L'assemblée explosa. Exclamations ici et là, d'étonnement comme d'indignation, murmures, haussements d'épaules, regards insistants sur Théo, sur Rosaleen, rejet, commentaires à tout va, outrés ou ébahis, signes d'indifférence, tantôt résignés, tantôt méprisants, curiosité offusquée – une confusion des plus totales. Mais parmi ces diverses réactions, la plus inattendue fut sans doute celle de Joy. Elle se mit à rire ; c'était involontaire, un peu convulsif, et aussitôt noyé dans l'agitation ambiante. De toute façon, personne ne faisait attention à elle. Outre le dégoût, elle ne savait pas quel comportement était le pire, entre l'appétit morbide dont témoignaient les yeux avides de certains et le désintérêt total clairement affiché par d'autres. Le deuxième était sûrement préférable, mais tout ceci ne laissait pas Joy insensible. Elle n'avait pourtant aucun rapport humain avec les Nott qui donnerait raison à leur détresse de l'affecter, ni aucun lien avec leur nom qui menacerait quelque intérêt personnel. Cependant, Joy n'était pas son père ; ce n'était pas des noms qu'elle se souciait.

Elle s'intéressait aux gens, et à leurs plus grandes comme à leurs plus futiles préoccupations.

Sauf que la situation n'avait rien de drôle, bien au contraire. Cette heure semblait aussi importante pour Théo, qui avait fait preuve d'un courage indéniable, que fatidique pour les principaux concernés, dont l'honneur était bafoué. Il suffisait de voir l'air suppliant de Rosaleen, la pâleur d'Aurora, la fureur d'Artémis, la raideur de Caecilia pour comprendre que tous, ici, assistaient à un drame familial. Autant du côté des Nott, à peine réintégrés dans la société, des Selwyn, fragilisés par leurs attaches, que des Lestrange, essuyant une énième annulation de mariage... Joy ne faisait pas partie de cette fresque. Elle ne s'en alarmait pas, ne s'en réjouissait pas non plus. Ce n'était pas le premier écart de conduite, loin de là. Dans une société telle que la leur, où l'exemplarité était de rigueur, des ratés, il y en avait toujours eu. Généralement, ces fausses notes se soldaient par un léger scandale, un reniement puis un trou noir sur l'arbre généalogique – sur la partition. Mais cette fois-ci était différente : Théo, en sortant de la danse, accomplissait le premier pas d'un changement qui allait profiter à la jeunesse des hautes sphères. Un malheur pour sa famille, une bonne chose pour eux : Théo Nott tirait sa révérence.

Depuis le début de la soirée, Joy s'était efforcée de se mettre à distance de la pression qui l'écrasait à chaque réception mondaine. Au début, elle y était parvenue ; elle avait exécuté la chorégraphie générale sans être elle-même, puis son identité l'avait rattrapée et elle s'était sentie suffoquer. Si elle avait ri, c'était parce que le coup d'éclat qui venait d'avoir lieu avait libéré ses épaules d'un poids. Elle suivit plus tranquillement le cours des évènements. Clarissa Nimbus de Pompadour avait repris sa réception en main, assistée par son fils et son mari. Au moment où ces derniers montaient sur une estrade aménagée à l'une des extrémités de la pièce, un homme prit place à côté de Joy. Sans ressentir le besoin de tourner la tête, elle sut qu'il s'agissait de son père. Il sortit sa montre puis la rangea presque aussitôt – les aiguilles eurent juste le temps d'indiquer à Joy que Lawrence Nimbus de Pompadour commençait intentionnellement son discours un peu trop tôt. Elle leva les yeux vers son père et ce qu'elle vit ne lui plut pas. Le dédain transparaissait sur sa figure, une expression qu'elle avait souvent perçue chez lui. Ça transpirait de supériorité, de mépris, comme s'il se sentait plus intelligent. Elle avait toujours eu envie de lui crier qu'il ne valait pas mieux que les autres.

« Pauvre monde », lâcha-t-il à l'intention de sa fille.

Joy ne répondit pas. Elle le pensait aussi, mais certainement pas dans le même sens – car lui fixait l'endroit par lequel Théo Nott était parti et elle le fixait lui. Joy se sentit presque coupable d'avoir des opinions soudain si opposées à celles de son père, tant ce qu'elle pensait divergeait de ce qu'elle avait appris, ces temps-ci. Cela ne lui était pas interdit mais elle avait l'impression qu'elle n'avait le droit d'être en désaccord seulement si elle l'affirmait à haute voix. Le problème étant : elle n'osait pas contredire son père... Il ignorait donc ce qu'il se tramait dans la tête de Joy, et continuait de lui parler en conséquence. Elle s'abstenait de commenter et acquiesçait. Il s'en contentait.

« Ah, Paige, te voilà », s'exclama Joy, saisissant l'opportunité la plus propice d'échapper à l'emprise de son père.

À l'instant même où elle prenait le bras de son amie, celle-ci sembla voir quelque chose à travers les mouvements de la foule, quelque chose d'alarmant puisqu'elle se rua dessus. Surprise, Joy fut entraînée dans son sillage. Elle se glissait entre les convives, contrairement à Paige qui en bouscula plusieurs puis se précipita vers un corps à demi étendu sur le sol. On s'amassait tout autour, on bloquait le passage. Sans trop s'approcher, Joy tendit le cou et distingua un visage blafard. Mrs Warlock le soutenait sous les appels du jeune avocat Andrew Warlock – cela suffisait pour identifier celui qui gisait ici. Un mari, un père avant tout. Et puis John Warlock, le leader du SPAM. Joy s'avança et posa simplement sa main sur l'épaule de son amie. Elle savait qu'elle ne pouvait rien faire de plus : le reste ne relevait pas de ses compétences. De toute façon, elle les gênerait, et puis ils savaient ce qu'ils faisaient. Autour du lui, on tâtait son pouls, on sortait sa baguette. Apparemment, il fallait le transporter d'urgence à Sainte Mangouste. Joy serra fort la main de Paige, geste familier qu'elle ne se serait jamais permis en public (ni en privé, d'ailleurs), puis l'abandonna à sa mère, bien plus crédible dans le rôle de soutien que Joy ne le serait jamais, tout simplement parce que c'était leur famille.

Elle s'éloigna en se frayant un passage parmi les invités, encore choqués et tremblants. Ils ne seraient pas renvoyés chez eux, du moins, Joy en doutait. Les Nimbus de Pompadour n'allaient pas annuler une réception si importante pour eux, ni pour un malaise, encore moins pour une petite rébellion. Au contraire, ils veilleraient sûrement à ce que tout se déroule pour le mieux jusqu'à la nouvelle année. Un peu secouée, Joy se dit qu'un petit verre ne lui ferait pas de mal. « Cherchez le salon rouge », avait dit Jordan. Elle n'éprouva pas de grosse difficulté à le trouver, bien que l'envie la prit de demander son emplacement exact à un elfe dans la crainte de se tromper de porte. Lorsqu'elle en eut franchit le seuil, les jeunes étaient déjà en train de trinquer. Elle se servit discrètement et porta le liquide à ses lèvres, soulagée de demeurer, en ce moment même, à l'abri du regard paternel.
Diana A. Lena Swan
Diana A. Lena SwanSeptième année
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[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Icon_minitimeDim 9 Mar 2014 - 8:40
« Le salon rouge, oui. Ça vous dit quelque chose ? Jordan nous a donné rendez-vous là-bas. »

Un demi-mensonge, qui eut toutefois le mérite de redonner tout leur zèle à une poignée d'elfes de maison qui, bien que débordés par ailleurs auprès des différents invités, délaissèrent momentanément leur besogne pour conduire la jeune fille à travers un dédale de couloirs et d'escaliers. Diana leur emboîta le pas avec vivacité, quittant sans regret la foule étouffante des convives pressés les uns contre les autres dans la vaste salle boisée. Ayant repéré ses parents parmi eux, elle détourna le regard et décida de se concentrer sur le chemin qu'elle empruntait à la suite de ses guides. Lorsque ces derniers s'arrêtèrent enfin, elle remarqua qu'ils étaient parvenus face à une porte à travers laquelle filtraient un vague murmure et quelques tintements résonnant discrètement parmi les chuchotements. Chuchotements peu nombreux, au demeurant. Si elle se tenait bel et bien devant le salon rouge, elle se fit la réflexion qu'elle devait être l'un des premiers élèves à arriver.

« Voilà le salon du Maître,
souffla l'un des elfes de maison à son oreille. Si mademoiselle est satisfaite, mes compagnons et moi-même allons à présent retourner aider à débarrasser les tables et à servir les invités. »

Diana lui jeta un coup d'œil avant de hausser les épaules.

« C'est bien, vous pouvez partir. Faites ce que vous avez à faire. »


Puis elle conclut dans un sourire tandis que les créatures tournaient les talons :

« Merci. »


Une fois les elfes disparus au coin d'un corridor, la jeune femme se recoiffa d'une main tout en lissant sa robe de l'autre, après quoi elle tendit le bras pour frapper légèrement contre le linteau de bois. Posant les doigts sur la poignée sans attendre de réponse, elle marqua un infime temps d'arrêt en découvrant la pièce qui venait de se révéler à elle. Jordan se leva pour l'accueillir et elle lui sourit en retour, franchissant le seuil de la porte d'une démarche assurée. La salle dans laquelle elle se trouvait était de plutôt modeste dimension, mais néanmoins conviviale et chaleureuse. Si la jeune fille était arrivée la première, le nombre de verres qui trônaient sur la table basse ne laissait pas de doute quant à l'effectif attendu.

« Tu veux boire quoi ? »


Esquissant un nouveau sourire, Diana se tourna vers Jordan puis, ayant effleuré les différents alcools du regard, se saisit d'une bouteille de whisky Pur Feu avant de se raviser et de se décider pour un simple sirop de cerise soda.

« Je ne compte pas être ivre dès le début de la soirée, se contenta-t-elle d'expliquer d'un ton à la fois désinvolte et entendu. »

Le whisky serait le bienvenu dans une heure ou deux, lorsque le sommeil et la fatigue commenceraient à se faire sentir sur le corps de la jeune femme. Pas avant. Sa boisson à la main, la Gryffondor prit place dans un fauteuil tandis que les autres jeunes arrivaient peu à peu, la plupart du temps par petits groupes fébriles et excités. Diana venait de terminer un verre d'hydromel quand Jordan leur proposa de trinquer. Mais à quoi ? Une voix se fit entendre – Emma Blackbonnes, située à quelques pas d'elle – et la jeune fille sourit.

« On n'est pas censés célébrer la fin de l'année et se souhaiter mutuellement chance, bonheur, santé, gloire, amour, richesse, réussite, prospérité et tout le blabla classique ? interrogea-t-elle gaiement. Mais enfin, reprit celle-ci en levant à son tour son verre, à présent rempli de rhum groseille, le renouveau, c'est bien aussi. »

Et elle le pensait vraiment.


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What da heck ?
Azénor Reynolds
Azénor ReynoldsAncien personnage
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[Nouvel an NDP] Sang-purs et sang reproches - Page 2 Icon_minitimeDim 16 Mar 2014 - 19:20
Le repas semblait s’éterniser, non pas que la nourriture soit mauvaise ou les convives désagréables, non, c’était juste une soirée de la Haute, une de ces soirées où Azénor se rendait depuis quelques années déjà et dans lesquelles elle n’était jamais à son aise. Elle devait alors être une autre personne, la Azénor Reynolds fière de son nom, celle qui reste à sa place, qui se contente de sourire gentiment et d’écouter ce que les plus âgés ont à lui dire… Ecouter… Ecouter mais surtout se taire comme lui rappelait si bien son père avant chaque réception : « Azénor, ma fille, n’oublie pas que les invités ne sont pas intéressés par les histoires d’une adolescente, contente toi de les écouter et de répondre avec brièveté et perspicacité ». Alors elle appliquait, enfilait son costume de sang-pure imparfaite et tentait tant bien que mal de ne pas faire d’erreur trop grossière.

Se retrouver avec les autres élèves de Poudlard avait été un vrai bol d’air, elle avait pu l’espace de quelques instants être un peu plus elle-même, échanger quelques mots avec Joy qui semblait tellement plus à l’aise dans son rôle, mais surtout elle avait pu profiter de la présence réconfortante de Diana. Bien trop vite à son goût, elles avaient dû cependant passer à table et la soirée avait pris un tout autre tournant beaucoup plus ennuyeux. Tout en souriant poliment à ses voisins, Azénor songeait au salon rouge qu’elle avait hâte de visiter, cette partie de la soirée s’annonçait bien plus amusante loin des regards des adultes.

Les minutes passaient lentement mais Azénor fut enfin libre de quitter la table, Diana la rejoignit immédiatement et tout en tâchant de garder une apparence impeccable, elles commencèrent à discuter plus légèrement. Malheureusement, dans le hall la légèreté n’était pas de mise si on en croyait les éclats de voix. Apparemment Théo Nott venait de faire scandale en annonçant qu’il allait épouser un homme. La nouvelle secoua légèrement Azénor, la jeune fille était surtout surprise, incapable de dire ce qu’elle ressentait à cette idée. Elle avait déjà entendu parler d’homosexualité, il y avait même quelques élèves de ce bord-là à Poudlard mais elle n’arrivait pas à avoir un avis sur le sujet, c’était juste trop bizarre… Diana lui proposa de rejoindre le salon rouge mais Azénor jugea préférable d’attendre que les douze coups de minuit aient sonné pour ne pas paraître malpolies. Les secondes passèrent, les Nimbus de Pompadour reprirent le contrôle de la soirée. Dès qu’elle le put, Diana s’éclipsa en lui adressa un sourire d’excuse, Azénor préféra rester jusqu’à la fin du discours, elle voulait être aussi irréprochable que possible pour que ses parents puissent être fiers d’elle.

Mais alors que les esprits se calmaient et que chacun reprenait son calme pour écouter la famille Nimbus de Pompadour faire son traditionnel discours, une nouvelle vague de murmures s’éleva, bien plus paniqués cette fois. Jonh Warlock venait de s’effondrer au beau milieu de la foule. Tout le monde commença à s’agiter et Azénor jugea que c’était le bon moment pour s’éclipser. Après avoir déambuler un moment sans trop savoir où elle allait, elle aperçut Emma Blackbonnes devant elle en compagnie d’un garçon qu’elle ne connaissait que de vue. Elle les suivit discrètement et s’introduit après eux dans le fameux salon rouge.

« Bonsoir, lança-t-elle à la cantonade avant de s’approcher de Diana. Tu ne sais pas ce que tu as manqué, Jonh Warlock vient de s’effondrer, je ne sais pas ce qu’il a mais ça a l’air d’être grave… Cette soirée est chargée en émotions pour la Haute, dis donc. »

En disant cela, Azénor ne s’apercevait pas qu’elle s’excluait d’elle-même de cette sphère. Alors qu’elle papotait avec Diana, Jordan lui proposa une boisson et elle prit une bierraubeurre, elle préférait ne pas boire quelque chose de fort puisqu’elle rentrait avec ses parents, elle devait pouvoir se tenir. Joy entra alors, secouée par ce qui se passait parmi les adultes. Ensemble, ils trinquèrent à la nouvelle année, chacun souhaitant quelque chose au fond de soi. Etonnement, Azénor n’avait pas de souhait particulier, sa petite vie lui plaisait et elle voulait continuer à la vivre tranquillement, au jour le jour alors elle sourit et fit comme si ce « renouveau » avait une quelconque signification pour elle.

La soirée se déroula tranquillement, elle discuta avec plusieurs jeunes qu’elle ne connaissait pas vraiment. Elle passa un moment avec Joy, lui conseillant en rigolant de ne pas trop boire si elle ne voulait pas choquer la famille lors du repas qui aurait lieu le lendemain. Et puis, comme d’habitude, elle passa le plus clair de son temps avec Diana à discuter joyeusement. La soirée avait pris une tournure beaucoup plus agréable pour Azénor alors que pour beaucoup elle avait été synonyme d’épreuve. Lorsque l’heure se fit tardive – ou matinale selon les points de vue – les jeunes quittèrent le salon rouge pour retrouver leurs parents, chacun tentant de faire bonne figure quitte à cacher son taux d’alcool trop élevé. Azénor n’avait pas fait d’excès, pas ici, et se tint donc bien auprès de ses parents alors qu’ensemble ils quittaient la demeure des Nimbus de Pompadour.

[Fin pour Azénor]


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