[ Septième année ] Sortilèges. TERMINE

Le professeur Edmund Harris, professeur de Sortilèges de son état, accéléra le pas dans les couloirs de Poudlard. Il allait donner son premier cours de Sortilèges de l'année à ces jeunes gens avides de connaissances qu'étaient les élèves. L'avantage d'enseigner aux Septième année était le niveau de motivation des élèves et le mélange inter-maison qui était très interéssant. Le professeur Harris remit son chapeau de sorcier en place d'un geste sec et vif. A son image. Il n'aimait pas s'étendre en sentiments ou autres choses futiles. Il aimait quand tout était droit et rigoureux : il ne voulait que le meilleur. Cette exigence lui donnait une réputation de professeur strict et effrayant. Mais si cela pouvait tenir ses élèves au pas, cela ne le dérangeait pas. Il était là pour enseigner, pas pour se faire apprécier.

En arrivant sur le palier du deuxième étage, Edmund lissa sa moustache noire dont il était si fier et s'avança vers la foule de Septième année qui s'était tue en voyant leur professeur. Sans un mot, il ouvrit la porte d'un coup de baguette et leur fit signe d'entrer. Les étudiants se placèrent automatiquement comme les autres années : filles à coté des garçons. Edmund alla se placer derrière le bureau, posa son impeccable sacoche en cuir dessus et agita sa baguette.

Cours de Sortilèges, Septième année.

Professeur Edmund Harris

Cette présentation n'était pas necéssaire, étant donné qu'il avait les même élèves depuis sept ans. Mais il tenait à ses habitudes.

" Bien le bonjour, jeunes gens ! "

" Bonjour professeur Harris ! " annona la classe.

Edmund releva le menton et jaugea ses élèves. C'était tous de bons éléments. Mais cette année serait différentes : ils devaient passer les Aspics. Harris mit ses mains derrières son dos et commença à arpenter la classe de long en large, d'un pas lent et posé.

" Vous me connaissez tous ici, mais pour ceux dont la mémoire serait celle d'un botruc, je me présente. Je suis le professeur Edmund Harris, ancien Serdaigle. J'enseigne à Poudlard depuis sept ans pour remplacer le Professeur Filius Flitwick, l'actuel directeur de la Commission de Duels Internationaux. Vous êtes ici pour maitriser un des arts principaux de la magie, les sortilèges. Dans ma classe, je ne tolérarais aucun bavardage, aucun écart. Vous avez fais le choix d'être ici, mais si ce choix ne me plaît plus, je vous renverrais de cours. Cette année, nous allons aborder de dangereux sortilèges et enchantements pour vos ASPICs qui se dérouleront à la fin de l'année. Les ASPICs détermineront le métier que vous ferez jusqu'à votre mort. Il est donc important de les réussir. Si vous travaillez bien : avec rigueur, application et sérieux, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Je tiens à préciser que depuis que j'enseigne ici, aucun de mes élèves n'a pas réussi ses ASPICs de sortilèges. Si vous me laissez faire, vous deviendrez les meilleurs. "

Un silence pesant régnait sur la classe. Le professeur Harris retint un sourire satisfait. Revenant derrière son bureau, il agita de nouveau sa baguette et de nouveaux mots s'inscrirent au tableau.

Cours N°1 : Le sortilège de désillusion.

Aussitôt, les élèves se jetèrent sur leurs parchemins pour prendre des notes.

" Qui est capable de m'expliquer le sortilège de désillusion ? "

Le professeur Harris fit quelque pas dans la classe en attendant que des mains se lèvent. Jetant un coup d'oeil sur les parchemins au passage, il donna une tape à l'arrière de la tête d'un Gryffondor.

" Sortilège de désillusion, Mr Smith, pas enchantement ! En Septième année, vous ne connaissez toujours pas la différence ? Heureusement pour vous que la question n'est pas tombée aux BUSEs ! Vous les Gryffondor, vous manquez tellement de... Rigueur ! Alors ? Qui peut m'expliquer le sortilège de désillusion ?"

Sean était arrivé en avance à son cours de sortilèges, pour être sur de pouvoir choisir sa place préférée. Il était donc juste à coté de la porte lorsque M. Harris l'ouvrit. Il alla immédiatement s'installer près de la fenêtre, une place qui lui offrait une vue imprenable sur le parc de Poudlard et ses envions. Le professeur les salua et Sean se joignit à la réponse de la classe.

" Bonjour professeur Harris ! "

Le professeur se lança alors dans une brève présentation de sa personne, de sa matière et de l'importance capitale de cette année dans leur parcours scolaire, en somme rien de bien intéressant. Sean pouvait donc se permettre de n'écouter que d'une oreille. il sortit une feuille et, faisant mine de prendre des notes, commença à dessiner. Il fit un rapide croquis de la vue que lui offrait la fenêtre, puis se mit à dessiner son professeur. Alors qu'il s'appliquait à tracer ses sourcils, ce dernier demanda si quelqu'un était capable de lui expliquer le sortilège de désillusion.

Sean connaissait la réponse, mais il était hors de question de lever la main, il était incapable de parler en public. Il sortit sa plume et écrivit la réponse sous son parchemin, sous le portrait presque achevé du Pr. Harris, portrait dont il était plutôt fier d'ailleurs.

"Le sortilège de désillusion permet de cacher une personne ou une créature. À la manière d'un caméléon, l'objet du sortilège se confond avec son environnement."

La réponse était bien mieux ainsi, couchée sur le papier, silencieuse, et secrète. Peut-être s'était-il trompé mais personne ne pourrait le savoir, personne ne pourrait se moquer de lui.

Edmund Harris s'apprêtait à se lancer dans un laius comme quoi le manque de participation en Septième année était inacceptable, que ce n'est pas comme ça que ces jeunes gens pourraient obtenir leurs ASPICs, etc, etc... Quand il remarqua que plusieurs élèves n'écoutaient pas vraiment.

" Miss Bletchey et Miss Winfrey, vous serez en retenue demain soir. Miss Bletchey, avec moi, et Miss Winfrey avec votre directrice de maison, Mrs Mason. On ne bavarde pas pendant mon cours. Exceptionnellement, je ne vous enlève pas de points. Dans ma grande générosité. "

Les deux élèves baissèrent la tête piteusement, gênées d'avoir été reprises par le professeur, surtout lors du premier cours. Edmund s'approcha en silence d'un élève de Serdaigle, Sean Fitcher qui griffonnait, alors que le professeur ne parlait plus. Il ne prenait donc pas de notes. Edmund se pencha sur lui - le garçon était toujours à son écriture - et abattit brusquement sa main sur le bureau, faisant sursauter toute la salle, et Sean Fitcher qui releva brusquement la tête et qui posa par réflexe sa main sur le parchemin pour en empêcher la lecture.

" Monsieur Fitcher ! Pourrais-je savoir ce que vous faites ? "

Le jeune garçon ne répondit pas, se contenant de devenir aussi rouge qu'un " Boursoufflet Code Pénal " (Weasley et Weasley Farces pour Sorciers Facétieux a vraiment des idées étranges.).

" Je retire cinq points à Serdaigle, Monsieur Fitcher. Et donnez moi ce papier. Je suis sûre que vos camarades seront ravis d'entendre ce que vous avez à... écrire. Et au passage, vous me décevez beaucoup Monsieur Fitcher. Vous, un Serdaigle qui plus est ! "

Sean était plongé dans son portrait, il avait presque réussi à saisir l'expression si particulière de son professeur, mais quelques chose n'allait pas, peut-être la bouche...Il s'appliqua à la retracer plusieurs fois, se concentra ensuite sur les cheveux. Il s'était enfermé dans son monde comme à son habitude, M. Harris ne parlait même plus de toute façon. Et puis, sous son dessin, Sean avait déjà écrit une réponse, qu'il pensait être la bonne.

D'un seul coup, une main s'abattit violemment sur sa table, faisant sursauter le jeune garçon qui se retourna immédiatement pour découvrir, horrifié, que son professeur de sortilège était juste derrière lui, et qu'il n'avait pas l'air vraiment content. Heureusement, Sean avait eut le réflexe de cacher son dessin avec sa main.

" Monsieur Fitcher ! Pourrais-je savoir ce que vous faites ? "

Sean était incapable de produire le moindre son. Il avait conscience que tous les regards étaient posés sur lui et qu'il était le centre de l'attention (chose qui n'arrivait habituellement que dans ses pires cauchemars). Il se sentait rougir à tel point que ses joues le brulaient et sentit même son pouls s’accélérer, ses mains devenir moites. L'angoisse qui accompagnait chacune de ses prises de paroles en public commençait à l'envahir.

" Je retire cinq points à Serdaigle, Monsieur
Fitcher. Et donnez moi ce papier. Je suis sûre que vos camarades seront
ravis d'entendre ce que vous avez à... écrire. Et au passage, vous me
décevez beaucoup Monsieur Fitcher. Vous, un Serdaigle qui plus est ! "

Les yeux de Sean s’agrandirent de terreur. Jamais il ne pourrait donner ce papier à son professeur, jamais. Il préférerait le manger ou le brûler! M. Harris serait sans aucun doute fou de rage et tout le monde apprendrait qu'il était passionné de dessin. Chez lui, avec sa famille et ses anciens amis, cela n'avait jamais été quelque chose qu'il devait cacher. Mais depuis qu'il était arrivé à Poudlard, Sean n'avait rencontré que des moqueries ou de l'incompréhension quand il avait tenté de parler de sa passion, alors il se cachait. Seules les personnes qui s'intéressaient assez à lui étaient au courant, c’est dire très peu de monde. Et il voulait que cela reste ainsi.

"Je...Je prenais...Je prenais simplement des notes. Professeur."

Il avait le cœur qui battait à lui en briser les cotes et s'était presque arrêté de respirer, sa main toujours fermement posé sur sa feuille.

Edmund assista au spectaculaire changement de couleur de son élève. Mais, il était impitoyable quand les élèves n'écoutaient pas. Surtout les Serdaigle qui devaient garder une bonne image.

" Je...Je prenais...Je prenais simplement des notes. Professeur "

" Et bien, monsieur Fitcher, montrez-moi donc ces fameuses notes. N'ayez pas honte de travailler. "

Edmund n'était pas idiot. Loin de là, même. Il savait que monsieur Fitcher ne prenait pas de notes. Le professeur était quelque peu embarassé de l'humilier devant ses camarades de classe, un Serdaigle qui plus est, mais il n'avait pas le choix. On murmurait déja dans l'école qu'il favorisait les Serdaigle. Et il ne pouvait pas se permettre de perdre son image d'enseignant impartial.

" Allez, Fitcher the Fish ! Montre les nous tes "notes" ! "

C'était un garçon de Serpentard qui venait d'apostropher le jeune élève. Ce dernier devint encore plus rouge, et sa main se resserra sur sa feuille qui se froissa.

" Je ne vous ait point demandé votre avis, monsieur Greengrass ! Vous serez collé ce soir. Je ne permets pas qu'il y ait de l'hostilité dans ma classe. Quant à vous, monsieur Fitcher, j'insiste. Donnez moi ce papier, maintenant, ou je retire dix point à Serdaigle. Et je pense que vous n'avez pas envie de faire perdre quinze points en quelques minutes à votre maison. "

Alors que Sean affirmait qu'il prenait des notes, ce qui n'était qu'un affreux mensonge, le professeur lui redemanda de les montrer à toutes la classe, ajoutant qu'il n'y avait aucune honte à travailler. Sean avait bien conscience que M. Harris savait pertinement qu'il n'avait pas pris de notes, si ce n'était la réponse qu'il avait écrite quelques secondes auparavant, à ce stade c'était juste de la torture.

" Allez, Fitcher the Fish ! Montre les nous tes "notes" ! "

Sean ne se soucia même pas de qui venait de lancer ces mots, il s'en fichait, et ça pouvait être n'importe qui. La plupart des élèves de son année le trouvaient ridicule à toujours se promener avec ses pinceaux. Ils adoraient lui lancer sa propre peinture à la figure ou lui trouver des surnoms idiots. Qu'allait-il se passer quand son professeur lui arracherait sa feuille et montrerait à tout le monde que, même en cours, Sean ne pouvait s’empêcher de dessiner ?

Le visage de ce dernier devenait tellement rouge qu'on aurait pu croire qu'il allait exploser. Il resserra malgré lui sa main sur sa feuille, qui se froissa. Il soupira intérieurement, il venait de gâcher un dessin qu'il estimait pas trop mal réussi, mais ce n'était que le cadet de ses soucis en ce moment.

" Je ne vous ait point demandé votre avis, monsieur Greengrass ! Vous serez collé ce soir. Je ne permets pas qu'il y
ait de l'hostilité dans ma classe. Quant à vous, monsieur Fitcher, j'insiste. Donnez moi ce papier, maintenant, ou je retire dix point à Serdaigle. Et je pense que vous n'avez pas envie de faire perdre quinze
points en quelques minutes à votre maison. "

Comme seule réponse, Sean enleva doucement sa main de la feuille et la tendit d'une main tremblante à son professeur. Son teint était passé en une seconde du rouge vif à un blanc livide. Il ferma les yeux, s'attendant au pire. Quelle serait sa sanction ?

Il sentait son

Edmund Harris vit avec satisfaction Monsieur Fitcher lui tendre la feuille. Il s'en empara d'un geste brusque et vit aussitôt le jeune élève baisser la tête. Sur le parchemin, il y avait... Un dessin de lui. Mais un vrai dessin, pas une caricature comme celles qui circulaient parfois en classe. Un dessin pas trop mal réussi même. Edmund lissa sa moustache d'un geste machinal. Il était à vrai dire, assez mal à l'aise. Le professeur re-baissa les yeux sur son jeune élève qui fixait toujours le sol avec application. Néanmoins, sous l'esquisse, Edmund vit une phrase alambiquée. Il espera de toutes ses forces que ce ne soit pas une déclaration d'amour à sa personne.

"Le sortilège de désillusion permet de cacher une personne ou une créature. À la manière d'un caméléon, l'objet du sortilège se confond avec son environnement."

La réponse à la question qu'il avait posée précédemment. Soit. Edmund n'avait que quelques secondes pour trancher. Le jeune Fitcher dessinait en classe, pendant son cours. Il pouvait lui faire une remarque sarcastique, et le réprimander. Mais en même temps, il connaissait le jeune élève, savait que celui-ci était très timide et avait peu d'amis. Il passait son temps à dessiner, et Edmund savait que c'était un moyen d'expression. Lui-même étant jeune se plongeait dans les livres avec archarnement et écrivait beaucoup. Cela lui permetait de garder le moral malgré les brimades quotidiennes qu'il reçevait de la part des Gryffondor. Et puis, avant de dessiner, Monsieur Fitcher avait écrit la réponse à sa question, très précisément.

Edmund poussa un soupir. Il n'avait décidemment aucune volonté quand il s'agissait des Serdaigle.

" Je vois que vous prenez des notes avec assiduité, Monsieur Fitcher. Félicitations. Et votre réponse est juste et très complète. J'ai eu tort de vous retirer des points. D'ailleurs, je vous rajoute dix points pour annuler cela et récompenser votre bonne réponse. "

Edmund tendit le papier froissé à son élève en fronçant les sourcils.

" Mais veillez à prendre des notes tout en écoutant dorénavant. "

Sur ces mots, il s'éloigna du bureau.

" Monsieur Fitcher a donc donné la réponse à la question, par écrit certes. "Le sortilège de désillusion permet de cacher une personne ou une créature. À la manière d'un caméléon, l'objet du sortilège se confond avec son environnement." Notez-le, jeune gens. "

Edmund se retourna vers le jeune garçon qui avait toujours les joues rouges.

" Veillez à participer plus souvent à l'avenir. Est-ce bien compris ? "

* Je ne serais pas toujours aussi indulgent. * termina Edmund dans son esprit.

Le professeur espérait que Monsieur Fitcher avait compris qu'il venait d'avoir une seconde chance, quand Edmund avait fait le choix de ne pas révéler à la classe qu'il dessinait. Mais il espérait aussi que le jeune garçon avait compris qu'il ne serait pas toujours aussi indulgent et que c'était la première fois et la dernière fois qu'il le protegeait.

Sean était incapable de poser son regard sur autre chose que le bout de ses chaussures. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu'il attendait la réaction de son professeur. Il s'attendait à tout, et s'était préparé au pire. Sa vie avait de grandes chances de devenir un enfer après ça. Il avait toujours été victimes de quelques moqueries de la part de ses camardes, surtout des garçons, et de certaines farces de la part de Peeve qui adorait lui lancer sa propre peinture au visage, mais cela n'allait pas plus loin. Si M. Harris montrait son dessin à toute la classe, il était fichu. Inutile d'ésperer se fondre dans la masse après ça. Ses parents accepteraient-ils qu'il quittent Poudlard pour reprendre des études moldues ?

" Je vois que vous prenez des notes avec
assiduité, Monsieur Fitcher. Félicitations. Et votre réponse est juste
et très complète. J'ai eu tort de vous retirer des points. D'ailleurs,
je vous rajoute dix points pour annuler cela et récompenser votre bonne
réponse. "

Le jeune homme leva vers son professeur avec un visage surpris et récupéra d'une main tremblante le papier qu'il lui tendait. Il n'avait aucune idée de ce qui avait pu motivé la décision de M. Harris mais il comprit qu'il lui offrait là une seconde chance. Il se promit de ne pas le décevoir. Il murmura un "merci" à peine audible, mais sa reconnaissance étant immense. Son professeur ne lui avait pas seulement évité quelques heures de retenue ou une centaine de lignes, il lui avait presque sauvé la vie. Il lui laissait la chance de pouvoir terminer sa scolarité en paix, enfin, sans que ses problèmes ne s'aggravent en tout cas. M. Harris lui demanda de prendre ses notes tout en écoutant à partir de maintenant et s'éloigna du bureau.

" Monsieur Fitcher a donc donné la réponse à la question, par écrit certes. "Le
sortilège de désillusion permet de cacher une personne ou une créature.
À la manière d'un caméléon, l'objet du sortilège se confond avec son
environnement." Notez-le, jeune gens. "

C'était bien la première fois qu'une des réponses de Sean était donnée en classe. Il était tout simplement incapable d'aligner trois mots en public. Lors de son premier cours de métamorphose, Sean se souvenait qu'il avait levé la main pour donner sa réponse mais qu'au moment même ou le professeur l'avait interrogé, sa respiration s'était comme arrêté. Il avait paniqué et s'était contenté de marmonner quelque chose d'incompréhensible d'une voix tremblante, sous les éclats de rire de ses camarades. Et depuis il était resté un timide presque maladif au bégaiement ridicule.

" Veillez à participer plus souvent à l'avenir. Est-ce bien compris ? "

Sean hocha la tête, ne tenant absolument pas à contrarier son professeur qui venait de lui sauver la mise, mais il savait très bien qu'il ne tiendrait pas sa promesse. Au stade ou il en était, sa timidité était comme une maladie incurable, la seule qu'il pouvait faire c'était se débrouiller pour vivre avec.

Edmund s'éloigna de la table du jeune garçon, un peu coupable. Il aurait dû punir Monsieur Fitcher mais il ne s'y était pas résolu.

* Je suis vraiment un homme trop sensible. Cela me perdra ! *

Il se racla la gorge et repris le fil de son cours avec rigueur. Il notait des éléments au tableau, vérifiait les copies, et répondait aux questions avec précision. Néanmoins, la question de Monsieur Fitcher le taraudait. Ce jeune garçon devait apprendre à s'affirmer un peu, s'il ne voulait pas continuer à mettre les bonnes réponses par écrit. Ce n'était pas comme cela qu'on accédait à la réussite.

" ... voilà donc pour la partie historique du Sortilège. "

Soudain, une idée vint à Edmund. Une idée qui obligerait les élèves tels que Monsieur Fitcher à participer et à rester attentifs en classe.

" J'interromps mon cours quelques instants pour vous annoncer la mise en place d'une nouveauté. "

Les élèves échangèrent des regards étonnés. Jamais le professeur Harris n'instaurait de nouveautés. Il restait immuable comme un bloc de pierre.

" La mise en place d'une note de participation, qui comptera dans vos résultats. Vous devrez participer en classe pour écoper d'une bonne note. Tout le monde. "

En insistant sur les derniers mots, Edmund jeta un regard à Sean Fitcher.

La leçon reprit doucement son cours, et le visage de Sean reprit doucement une couleur normale. Le jeune homme ne fit plus le moindre petit croquis et nota le cours avec sérieux. C'est comme ça que Sean aimait les cours : un professeur qui parle, et des élèves qui notent, seuls face à leur copies sur lesquelles ils sont libre de marquer ou de dessiner ce qu'ils veulent.

Alors qu'il venait de terminer de leur faire l'historique du sortilège de désillusion, Mr. Harris s'arrêta soudainement. Sean, comme tous ses camarades, leva la tête avec surprise.

" J'interromps mon cours quelques instants pour vous annoncer la mise en place d'une nouveauté. "

Tous échangèrent des regards étonnés, et quelques chuchotement se firent entendre dans le fond de la classe. Entendre le Pr. Harris parler de nouveauté c'était comme entendre un fantôme vous parler de nourriture, ça n'arrivait jamais. Et cela n'annonçait rien de bon.

" La mise en place d'une note de participation, qui comptera dans vos résultats. Vous devrez participer en classe pour
écoper d'une bonne note. Tout le monde. "

Sur ces derniers mots, le regard du professeur se posa sur Sean, qui avait soudainement blêmit.

Visiblement il n'était pas le seul à s'en être rendit compte. Tous les regards de ses camarades convergèrent dans sa direction.

"Merci Fitcher ! " cingla une élève de Gryffondor de l'autre coté de la salle.

Le jeune homme baissa les yeux et rentra sa tête dans ses épaules, se tassant sur sa chaise. Il avait toujours apprécié le Pr. Harris, sa rigueur, sa méthodologie. Seulement il venait d'apporter deux points négatifs à sa dernière année : il aurait de moins bonnes notes en sortilège, même si il compenserait par ses notes brillantes à l'écrit, et aurait quelques ennemis dans la classe.

Le garçon assis derrière lui, Anton Smith, de Serpentard, se pencha sur sa table pour que seul Sean puisse l'entendre.

"Tu nous le paiera cher, Mr Doigts de fée, très cher."

Sean savait qu'il ne plaisantait pas. Smith était batteur dans l'équipe de Serpentard, mais même en dehors des match, il n'était pas connu pour être un tendre. Il commençait à détester son professeur de sortilèges, car, même si ce n'était pas intentionnel, il venait de faire de sa vie un enfer. Jusqu'à présent Sean avait été un garçon plutôt invisible, la plupart des gens de son année ignorait jusqu'à son existence, les professeurs le laissait tranquille du moment qu'il travaillait, et il n'avait pas d'ennemis. Seulement, les choses allaient visiblement changer.

*Ca t'apprendra à participer en classe ! Pauvre idiot ! *

Edmund Harris assista, assez surpris, il faut le dire, au mécontentement de ses élèves. Si on lui avait annonçé une note de participation lorsque celui-ci était élève, il aurait bondi de joie. Une occasion - facile - d'avoir d'excellentes notes. Il ne voyait pas où était le problème.

" Merci Fitcher ! " lança une élève de Gryffondor au jeune Serdaigle qui se dégonglait comme un Boursouflet perçé.

Edmund fronça les sourcils. Ces Gryffondor étaient... Irrécupérables !

" Merci pour ce commentaire hautement constructif, Miss Edelstein. Monsieur Fitcher n'a rien à voir dans tout cela, c'est une décision que je mûris depuis quelques temps. Je vous prie de m'accorder la qualité de savoir réfléchir sans que Monsieur Fitcher m'en donne l'impulsion, merci bien. Et puisque nous y sommes, Miss Edelstein, grâce à vous, les élèves de Gryffondor auront un devoir supplémentaire. Pour demain. Trente centimètres. Merci Edelstein ! " cingla Edmund.

Il n'appréciait pas que l'on s'en prenne aux Serdaigle, encore moins venant de la part des Gryffondor. Vieux souvenirs d'adolescence. Edmund jeta un coup d'oeil à sa montre. Plus que quelques minutes avant la fin de ce premier cours de sortilèges.

* Le temps passe tellement vite ! Je devrais peut-être leur donner des cours supplémentaires... *

Suite à la remarque de la Gryffondor M. Harris fronça les sourcils et s'emporta, affirmant que Sean n'avait rien à voir avec sa décision et qu'il était capable de réfléchir tout seul. Seulement il pouvait raconter ce qu'il voulait, les camardes du jeune homme ne changerait pas d'avis. Et ceux à qui la décision déplaisaient ne manquerait pas de le lui faire payer.

Le Pr. Harris termina en annonçant qu'il donnait un devoir supplémentaire aux Gryffondor et conclut avec un "Merci Edlestein" cinglant qui fit sourire Sean, il fallait dire que c'était bien trouvé. Et il était tout à fait plaisant d'entendre le professeur fermer le clapet de cette peste. Visiblement, son sourire ne plut pas à Edlestein qui le fusilla du regard. Le visage du jeune homme changea brusquement d'expression et il sentit son ventre se nouer, il commençait à avoir un peu trop d’ennemis dans cette classe...

Le cours touchait à sa fin, et Sean commençait à être un peu angoissé. Smith se chargerait-il de lui à la sortie du cours ? Ou attendrait-il un peur pour s'allier avec Edlestein ? Quoiqu'il en soit, Sean était assuré de passer un mauvais quart d'heure. Il espérait seulement qu'il se contenterait de lui faire peur et de le menacer. Si il se lançait dans une bagarre ou dans un duel, Sean n'avait pas la moindre chance. Il avait tellement honte de lui même ! Voila qu'il avait la peur au ventre à cause d'une remarque d'un Serpentard ! Il aurait aimer avoir le courage nécessaire pour regarder Smith dans les yeux et lui dire qu'il n'était qu'un crétin aussi créatif qu'un troll des cavernes, mais ce n'était pas le cas. Il avait peut de Smith.

La fin du cours finit par arriver et les élèves commencèrent à ranger leurs affaires. Sean les imita en essayant d'aller le moins vite possible, il voulait laisser aux autres le temps de s'éloigner avant de sortir de la salle. Seulement, si il continuait à etre aussi lent, il allait se retrouver en tête à tête avec M. Harris et il n'y tenait pas vraiment.

Seulement, c'était soit affronter Smith, soit rester dans la classe jusqu'à ce que tous les autres se soient éloigné. Le choix était vite fait.

Edmund se racla la gorge et alla s'assoir derrière son bureau avec quelques copies - rentrée ou pas, il n'avait pas hésité à interroger les élèves - et un thé qu'il venait juste de faire venir de la salle des professeurs. Il avait une heure de trou dans son emploi du temps avant son prochain cours. Il allait pouvoir se relaxer un peu.

Les élèves quittaient sa classe au compte goutte, et bientôt, il ne restait plus que deux jeunes filles de Poufsouffle et monsieur Fitcher, de Serdaigle.

" Bonne journée Professeur Harris ! " saluèrent les deux jeunes Poufsouffle.

" Bonne journée Miss Wood, bonne journée Miss Flint ! " répondit-il. Il appréciait les deux jeunes élèves, agréables, travailleuses, souriantes et douées.

Monsieur Harris ne tenait visiblement pas à sortir très vite de la salle, pour rejoindre ses camarades qu'Edmund entendait encore dans le couloir, vu le temps qu'il prenait pour ranger consciencieusement ses affaires dans son sac de cours.

" Un problème Monsieur Fitcher ? Vous vouliez peut-être me parler de quelque chose ? Je suis tout à vous si tel est le cas. "

Le jeune garçon tenait peut-être à venir s'excuser pour avoir dessiné en classe, ce qui serait tout à fait correct et après des excuses, Edmund serait tout à fait prompt à pardonner à Monsieur Fitcher et à oublier ce malheureux accident. De plus, le jeune homme était un Serdaigle, et même si il faisait attention à ne favoriser aucune maison vis à vis d'une autre, Edmund aimait bien les Serdaigle. La meileure maison de Poudlard à ses yeux, même s'il appréciait aussi les Poufsouffle avec leur coté travailleur qui donnait toujours de bon résultats. Les Serdaigle avait cette intelligence et cette créativité qui régalait toujours Edmund. Les Serpentard, Edmund avait un avis assez mitigé. Certains étaient de très bon élèves, d'autres portaient peu d'attention aux études. Et les Gryffondor, malgré quelques exceptions, étaient beaucoup trop dissipés pour avoir grâce aux yeux du professeur.

Sean entendait toujours ses camarades dans le couloir, signe que Smith devait toujours être dans les parages, mais la classe était presque vide. Il continua de ranger ses affaires le plus lentement possible, il voulait attendre que les autres se soient éloigné pour sortir. Seulement, ça signifiait rester seul dans la classe avec le Pr. Harris. En effet, les deux dernières élèves, Sophie Wood et Eleonor Flint, sortirent de la salle en saluant le professeur.

" Un problème Monsieur Fitcher ? Vous vouliez peut-être me parler de quelque chose ? Je suis tout à vous si tel est le cas. "

Sean se tourna vers son professeur, ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sortit. Que pouvait-il bien lui dire ? Il ne pouvait décidément pas lui avouer qu'il se cachait dans la classe comme un lapin dans son terrier pour être sur que Smith ne lui écrase pas son poing au milieu de la figure à la seconde ou il poserait un pied dehors. Mais il n'avait aucune idée d'excuse à inventer pour justifier sa lenteur.

*Trouve quelque chose à dire il va penser que tu es muet ! *

Même si il lui en voulait un peu d'avoir instaurer cette torture que serait la note de participation, Sean aimait bien le professeur Harris. Il savait que c'était un homme réputé pour être très cultivé et très intelligent. Il était un peu le genre de personne que Sean aurait aimé être. Si M. Harris se mettait à parler d'art, personne ne viendrait lui dire que c'était quelque chose d'inutile et de stupide. Il avait cette arrogance et une certaine théâtralité qui imposait le respect. Quoiqu'il en soit, Sean n'avait toujours pas sortit le moindre son.

"Je voulais...Je...Enfin...Je...Merci."

Sean savait que son professeur comprendrait à quoi il faisait référence sans qu'il ai besoin de le préciser. Après tout, le professeur Harris aurait pu lui causer bien des problèmes si il avait révéler à la classe ce qui se trouvait sur la feuille de Sean. Il s'était montré étonnamment clément avec le jeune homme, alors il était normal qu'il le remercie. Sean s'étonnait d'ailleurs encore d'avoir eu une telle chance, il aurait penser s'attirer les foudres de M. Harris, voire décrocher une retenue. Si il avait été plus sure de lui, il aurait demander à son professeur pourquoi il avait agit de la sorte, mais il se contenta de garder le silence.

"Je voulais...Je...Enfin...Je...Merci."

Edmund retira son monocle et le laissa pendre sur sa robe de sorcier, retenu par une petite chainette. Il se mit à lisser sa moustache d'un air songeur. Puis brusquement, il plongea son regard dans celui de monsieur Fitcher.

- Je sais ce que vous ressentez, monsieur Fitcher, à être ainsi maltraité par vos camarades.

Edmund ne l'avait-il pas été lui-même ? Toute sa scolarité, par des Gryffondor qui lui avait fait vivre un vrai calvaire. Il se revoyait, tout jeune garçon timide, pleurant dans son lit pour décharger la tension et les moqueries de la journée. Il secoua la tête pour chasser ces pensées. Il ne fait pas bon de s'installer dans le passé en oubliant de vivre. *

- Néanmoins, ne vous laissez pas abattre. Poudlard est un monde dur. Et c'est toujours les meilleurs qui prennent. Je n'ai pas passé une scolarité mirobolante non plus, monsieur Fitcher. Mais voyez où je suis maintenant. Voyez, Harry Potter. Il était aussi malmené parfois à l'école, à ce que l'on dit. Minerva McGonagall elle-même avait des ennuis avec ses camarades, souvent. Puis-je vous citer Albus Dumbledore lui-même, parfois haî pour son intelligence ? Un Gryffondor pourtant...

Ce fait laissait toujours Edmund surpris. Un si grand cerveau aurait dî appartenir à Rowena Serdaigle. Mais il semblerait que le courage de Dumbledore ait pris le dessus.

- Quoi qu'il en soit, monsieur Fitcher, tant que vous n'êtes pas isolé totalement, tout ira bien. J'ai d'ailleurs entendu dire par le Professeur Mason que vous vous entendiez bien, très bien, avec Miss Fernoys de Serpentard.

Edmund cru que le jeune Sean allait se consommer de honte devant lui et se transformer en flaque liquide tellement il semblait se ratatiner sur lui-même de gêne.

- Mais ce ne sont pas mes affaires. Le Professeur Mason est fort sympathique, mais elle apprécie un petit peu trop les ragots. Quoi qu'il en soit, vous avez beaucoup de talent, monsieur Fitcher. Ce n'est pas une raison de dessiner pendant mes cours, néanmoins ! Mais vous êtes doué. Il ne faut pas gâcher le talent. Vous êtes créatif. Vous êtes à Serdaigle pour cela, je pense.

Edmund laissa passer une pause.

- Avez-vous déja pensé à postuler à l'Académie des Arts Magiques ?



* Albus Dumbledore, évidemment !

Lorsque Sean remercia son professeur de sortilège, celui-ci enleva son monocle et lissa sa moustache d'un air pensif avant de planter son regard dans celui de son élève, qui se sentit soudainement assez mal à l'aise.

- Je sais ce que vous ressentez, monsieur Fitcher, à être ainsi maltraité par vos camarades.

"Maltraité par ses camarades", Sean n'avait jamais songé à lui-même en ces termes. Il savait que la plupart des gens l'évitait, qu'on se moquait de lui dans son dos et qu'on le trouvait étrange, mais de là à parler de maltraitance...Des images de sa scolarité s'imposèrent alors à son esprit, des surnoms idiots, Bryan Mumford lui étalant sa propre peinture dans les cheveux, les menaces de Smith. Il l'avait peut-être nier pendant sept ans mais il se devait de reconnaitre que M. Harris avait raison.

Le professeur lui avoua alors que lui-même avait connu une scolarité plutôt difficile. Sean avait du mal à le croire, mais cela expliquait peut-être qu'il se soit montré compréhensif avec lui. D'après lui, de nombreux grands sorciers avaient eut des problèmes avec leurs camarades un jour où l'autre, Harry Potter, McGonagall, et même Dumbledore. Le jeune Serdaigle ne voyait pas vraiment ou son professeur voulait en venir. Il n'avait pas l'intention de tuer un mage noir ou de recevoir l'ordre de Merlin, il ne tenait la comparaison avec aucun de ces illustres sorciers.

- Quoi qu'il en soit, monsieur Fitcher, tant que vous n'êtes pas isolé totalement, tout ira bien. J'ai d'ailleurs entendu dire par le Professeur Mason que vous vous entendiez bien, très bien, avec Miss Fernoys de Serpentard.

Sean se sentit rougir violemment et baissa les yeux. Il ne se serrait jamais attendu à parler de sa récente petite amie avec un professeur, encore moins avec M. Harris. Sean réalisa soudainement ce que cela signifiait et toute la couleur quitta brusquement son visage. Pour que le Pr. Harris soit au courant, une bonne partie de l'école devait l'être aussi...La vision de Darren O'Connor lui écrasant son poing au milieu de la figure germa dans son esprit. Si jamais il venait à l'apprendre Sean n'avait pas la moindre chance d'en sortir indemne.

Le Pr. Harris avait du s'apercevoir de sa gêne car il changea de sujet et complimenta le jeune homme sur ses dessins, tout en lui rappelant que ce n'était pas une raison pour dessiner pendant ses cours. Il lui assura qu'il avait du talent, faisant de nouveau rougir son élève, et qu'il ne fallait pas le gâcher.

- Avez-vous déja pensé à postuler à l'Académie des Arts Magiques ?

L'académie des Arts Magiques ? Sean ne savait même pas qu'une telle chose existait. Il avait toujours rêver d'intégrer une grande école d'art moldue mais il s'était récemment rendu compte que c'était impossible. Il avait cru que toutes ses chances d'étudier l'art un jour s'arrêtaient là mais M. Harris venait de lui donner un nouvel espoir.

"L'académie des Arts Magiques ? Je ne...Je n'en ai jamais entendu...parler."

Finalement il avait une chance de pouvoir faire ce qu'il avait toujours voulut faire. Les yeux brillants de curiosité, Sean attendit que son professeur lui en dise un peu plus.

- L'Académie des Arts Magiques est une école prestigieuse située en Cornouailles et qui existe depuis 1457. Elle a été crée par un célèbre peintre sorcier dont le nom m'échappe. Vous avez forcément pu contempler un tableau magique, monsieur Fitcher, ne serait-ce que ceux de Poudlard. Et bien vous avez pu constater qu'ils bougaient, parlaient et reflétaient le caractère de la personne dessinée. Et bien, les peintres magiques sont formés dans cette école. Ils perfectionnent leur technique, évidemment et apprennent à donner vie à leurs oeuvres. Je ne vous cache pas que ce sont des exercices difficiles. Mais c'est une formation - si vous réussissez - qui vous donnera du travail étant donné que les artistes sont recherchés. Vous pouvez aussi apprendre la sculpture, vos statues peuvent garder des endroits... Les passages secrets de Poudlard, par exemple. Et depuis quelques temps, vous pouvez vous former en photographie. Mais je suppose que vous seriez plus attiré par la peinture.

Edmund ouvrit le tiroir de son bureau, et en sortit une brochure poussièreuse un peu froissée.
- Je ne vous cache pas que pour rentrer dans cette formation, il faudra vous battre. Pour vos ASPICs, un O en sortilèges, un E en métamorphose et un E en potions seront exigés pour postuler. Ensuite, il faudra faire vos preuves avec votre talent devant un jury. Si vous réussissez, une formation d'un an vous attends. Puis vous serez un artiste formé et donc demandé. Mais je pense que vous en avez les moyens. Il n'y a que deux Académies d'Art en Europe : celle d'Angleterre, et une en Italie, à Rome. Pensez-y, monsieur Fitcher.

Le Professeur Harris lui présenta rapidement l'école et Sean fut plus que surpris d'entendre qu'il existait une telle formation. Il avait toujours pensé qu'il était un cas à part, il fallait dire que ses camarades n'avaient pas l'air très intéressé par l'art, mais il existait forcément d'autres artistes sorciers, il n'y avait qu'à regarder les murs de l'école ! Sean avait toujours rêvé de réaliser un tableau magique, réussir à donner vie à une de ses œuvre serait une immense réussite, et il pourrait apprendre à le faire si il intégrait cette école.

Le professeur ouvrit alors le tiroir de son bureau et en sortit un morceau de papier froissé qu'il tendit à son élève. Sean baissa les yeux sur le papier et constata qu'il s'agissait de la brochure de l'école. Elle était très jolie, et artistiquement travaillée, on sentait que ses créateurs avaient le sens du détail.

- Je ne vous cache pas que pour rentrer dans
cette formation, il faudra vous battre. Pour vos ASPICs, un O en
sortilèges, un E en métamorphose et un E en potions seront exigés pour
postuler. Ensuite, il faudra faire vos preuves avec votre talent devant
un jury. Si vous réussissez, une formation d'un an vous attends. Puis
vous serez un artiste formé et donc demandé. Mais je pense que vous en
avez les moyens. Il n'y a que deux Académies d'Art en Europe : celle
d'Angleterre, et une en Italie, à Rome. Pensez-y, monsieur Fitcher.

Sean acquiesça, il était prêt à travailler jour et nuit pour avoir les notes nécessaires pour entrer dans cette formation. C'était quelque chose qui lui tenait réellement à cœur, il n'abandonnerait pas. Comment avait-il pu ignorer l'existence d'une telle école ? C'était tout ce qu'il avait toujours voulut : allier l'art et la magie. Peut-être que sans l'intervention du professeur Harris, il aurait fini par renoncer à son rêve de devenir artiste et aurait suivi des études magiques tout à fait différentes. Finalement, il ne regrettait pas de s'être fait prendre à dessiner en cours. Bon, il risquait d'avoir des problèmes avec Smith, mais ça valait la peine.

"Me...Merci énormément Monsieur, je...J'y penserai. Merci beaucoup."

Sean se rappela alors qu'un cours de potions l'attendait et que le Pr. Adamson n'apprécierait sans doute pas son retard. Il rangea soigneusement la brochure dans son sac et releva la tête vers M. Harris.

"Je ne...Je dois aller en potions. Au revoir Monsieur, et je...encore merci."

Après un bref sourire et un signe de tête, Sean sortit de la salle de cours et se dirigea vers les cachots où son cours de potions l'attendait.