Leopold Marchebank

Leopold n'est pas foncièrement beau, mais les années ont donné à son visage une certaine maturité et un charisme qui n'ont rien de déplaisant. Ses yeux gris clairs clairs sont vifs et perçants, et ses lèvres s'étirent souvent en un large sourire qui lui donne un air jovial - ou inquiétant, au choix. De petite taille, peu sportif, Leopold est un homme sec et nerveux, aux traits sévères. Avec le temps, ses cheveux châtains se strient lentement de blanc, tout comme sa barbe qu'il laisse pousser occasionnellement. En sa qualité de Directeur, Leopold est toujours tiré aux quatre épingles et revêt des robes de sorcier de marque. Depuis l'élection du MIM, il se permet même de porter des costumes moldus pour aller travailler, ce qui a le don de mettre en confiance ses interlocuteurs non humains. Leopold se donne l'image d'un homme cordial, sérieux et ouvert, qui possède un esprit sain dans un corps sain. Il lui est difficile, cependant, de dissimuler ses piètres performances magiques puisque le simple fait de lancer un sort provoque en lui une douleur sourde, voire des difficultés respiratoires. En dehors de cela, Leopold possède une bonne santé et n'est que rarement malade. Plein de vigueur, Leopold n'a besoin que de courtes heures de sommeil et est occasionnellement pris d'insomnies. Leopold est un grand buveur de café et de Ragnarov, une boisson alcoolisée noirâtre produite par les gobelins, et qui laisse des traces sur les dents. C'est pour préserver la blancheur de ses dents que Leopold mâche très souvent du chewing-gum sorcier, un tic qui peut être assez agaçant.

Depuis aussi loin qu'il s'en souvienne, Leopold a toujours été en proie à de longues périodes d'ennui, qui l'ont poussé à chercher diverses façons de rendre son quotidien plus excitant. Il lui en faut beaucoup pour s'enthousiasmer et beaucoup de choses le laissent de marbre, y compris les personnes de son entourage. Très mauvais sorcier, Leopold est à peine capable de lancer un sort correctement, ce qu'il compense par une grande intelligence et une certaine faculté à louvoyer pour atteindre ses buts. Dénué de sens moral, il n'hésite pas à tout mettre en oeuvre pour obtenir ce qu'il souhaite, quitte à se débarrasser de ceux qui l'importunent en les menaçant, voire en commanditant leur meurtre. Leopold aime particulièrement sentir qu'il maîtrise la situation et aime étendre son contrôle sur tous ceux qui l'entourent. Rien ne lui procure plus grand plaisir que de sentir qu'il peut influer sur la vie d'autrui, souvent de façon négative mais, dans le cas de ses enfants, pour l'améliorer, et c'est pourquoi il adore mettre la main sur les secrets et scandales des autres afin de s'en servir. Enfant renfermé, Leopold a vite compris qu'il était très important d'être bien entouré et d'avoir des alliés puissants, quitte à être hypocrite. Il a donc développé son charme, son humour, son esprit et ses talents d'orateurs, et s'emploie à séduire les personnes importantes de ce monde.

Leopold n'a rien d'un idéaliste ou d'un rêveur, il est assez terre-à-terre et très réaliste. Pour lui, il faut voir les choses comme elles sont et agir en conséquence, et non se bercer d'illusions. Individualiste et égoïste, Leopold ne fait rien qui ne soit pas dans son intérêt ou qui aille à l'encontre de son bon plaisir, or il est rarement dans son bon plaisir d'être gentil s'il ne peut rien obtenir en retour. En revanche, il fait de son mieux pour maintenir sa bonne réputation et pour se donner une image de tolérance et d'ouverture, promouvant notamment les droits des créatures magiques et les droits des moldus. Ce n'est pas dur pour lui, qui éprouve un intérêt sincère pour ces créatures tout comme pour le monde moldu, dans lequel il se rend dès qu'il en a l'occasion. Ainsi, il parle couramment le Gobelbabil, la langue des gobelins, et tente d'apprendre depuis peu la langue des êtres de l'eau. Leopold est un homme cultivé, qui s'intéresse beaucoup à l'art et à la littérature, tentant d'y trouver du sens à donner à la vacuité de l'existence humaine.

Son ennui chronique et son manque de morale l'ont conduit à relativiser très vite les malheurs qui pouvaient arriver, à lui comme aux autres, et il en faut beaucoup pour l'émouvoir : mort, maladie, guerre, pauvreté ne l'effraient pas. S'il s'emploie à développer sa richesse et à grimper les échelons, c'est pour occuper sa vie plus que par ambition. C'est également pour cela qu'il plonge dans des activités mafieuses alors même qu'il n'en a pas besoin, simplement pour mettre du piment dans son existence. Ce trait de caractère pourrait néanmoins causer sa perte, puisqu'elles le conduisent parfois à agir de façon impulsive, voire absurde, à se mettre en danger inutilement et à écouter ses envies plus que sa raison.

Le petit Leopold ouvre les yeux pour la première fois le 13 janvier 1952, jour du bicentenaire de la glorieuse victoire de la révolte gobeline menée par Urg le Malpropre. Plus tard, Leopold écoutera avec dévotion les récits passionnés du professeur Binns sur cet évènement, qui place son anniversaire sous le signe du triomphe et de la splendeur gobeline. Contrairement au reste des jeunes sorciers, Leopold éprouve un grand intérêt pour l'histoire des gobelins, ces créatures intelligentes et habiles qui détiennent les cordons de la bourse sorcière... Et pour cause, Leopold est un Marchebank.

Les Marchebank sont avant tout une famille réputée pour ses liens serrés - un peu trop, selon la rumeur - avec les gobelins et, plus généralement, les créatures magiques. Il s'agit de l'une des plus vieilles familles de sang-pur d'Angleterre, qui jouit d'une excellente réputation, notamment due à sa plus célèbre représentante, Griselda Marchebank. L'arrière-grand-mère de Leopold s'est illustrée en présidant l'Académie des examinateurs magiques pendant de longues décennies, faisant passer leurs examens à d'innombrables générations de sorciers, depuis celle d'Albus Dumbledore jusqu'à celle de Harry Potter. Retraitée depuis la fin de la guerre, Griselda jouit désormais des jours paisibles dans le Manoir familial et s'apprête à fêter son cent-vingt-septième anniversaire. La vieille examinatrice témoigne ainsi de la traditionnelle santé physique et financière des Marchebank, qui sont connus pour être des sorciers ouverts et tolérants, respectables et équilibrés. Leurs journées s'écoulent paisiblement et sans scandales, rythmées par les emplois prestigieux, les participations aux bonnes oeuvres et une implication variable dans la politique du pays. Générations après générations, les membres de la famille sont éduqués en accord avec les valeurs du monde fermé des sang-pur, mais avec une approche bien moins conservatrice que celle que l'on peut trouver chez d'autres familles semblables. Néanmoins, la pureté du sang a pour l'instant toujours été consciencieusement préservée, notamment avec des mariages arrangés avec des sorciers venant de l'étranger. Ouverture semble être le maître mot de cette famille, qui n'a pas de problèmes à nouer des liens avec l'étranger, avec les moldus ou avec des créatures jugées "inférieures", dont ils tendent à défendre les droits. La famille de Leopold semble donc parfaitement respectable et exempt de scandales, dans la mesure où une famille de sang-pur puisse être considérée ainsi, et l'a été en réalité pendant bien longtemps. Mais il semblerait que le ver ait infesté la pomme, avec la venue au monde d'une nouvelle génération, celle de Leopold et Coraline...

Les parents de Leopold, Alexandra et Charles, sont plus qu'enchantés d'accueillir un garçon dans la famille, un an seulement après la naissance de leur premier enfant, une fille. Les deux parents se sont rencontrés lors d'une réception mondaine réunissant toute la haute société pour un dîner de Noël, et sont instantanément tombés sous le charme l'un de l'autre. Alexandra Schaffer est une jeune femme d'origine autrichienne, au caractère tempétueux et parfois sévère, mais sensible et attentive à son entourage. Issue d'une famille de sang-pur stricte et conservatrice, elle s'attend à ne jamais connaître le véritable amour et à épouser un homme à la convenance de ses parents. Pour cette jeune fille qui se résigne avec peu d'enthousiasme à connaître les joies du mariage arrangé, rencontrer Charles et en tomber amoureuse est une véritable surprise, qui arrange tout le monde, finalement. Les deux familles, bien que dissemblables sur un certain nombre d'aspects, ne voient aucun inconvénient à l'union et le mariage a lieu quelques mois plus tard lors d'une somptueuse cérémonie. Le couple s'installe dans le grand Manoir des Marchebank, une grande bâtisse située en Cornouaille qui abrite également les grands-parents et l'arrière-grand-mère de Coraline et de Leopold. Quelques mois seulement s'écoulent avant qu'Alexandra ne tombe enceinte de son premier enfant, pour la plus grande joie de son époux. Charles, directeur de la Bibliothèque Sorcière de Londres, est un homme profondément doux et gentil qui n'a pour seule ambition que de couler des jours heureux auprès de sa famille.

Et les Marchebank sont heureux, les premières années. Coraline et Leopold grandissent rapidement et se révèlent être en avance sur leur âge, tous deux brillants, peut-être même un peu trop. Inséparables dès leur plus tendre enfance, le frère et la soeur passent le plus clair de leur temps ensemble, au point de dénigrer leurs cousins et autres jeunes sorciers auxquels on essaie de les confronter. L'un comme l'autre se révèlent déjà bien plus curieux envers le monde des adultes, et fourrent leur nez partout, surtout là où ils ne le devraient pas... Leurs journées sont rythmées par les cours que leurs donnent leur précepteur magique, qui fait également office de baby-sitter pendant que leur père travaille et que leur mère s'occupe de ses oeuvres de charité. En grandissant, leurs rapports évoluent et s'ils restent toujours aussi proches l'un de l'autre, leurs parents ne tardent pas à discerner de nettes différences de caractère. Coraline, lorsqu'elle n'est pas auprès de son frère, se révèle plus sociable et plus avenante. Sportive, enjouée et arborant une attitude positive dans tout ce qu'elle entreprend, Coraline attire bientôt l'attention de sa famille et se retrouve au coeur de toutes les discussions. Cette fillette, si grande pour son âge, si brillante, va faire un malheur à Poudlard ! Nul doute qu'un grand futur l'attend, d'autant plus qu'elle est gracieuse, tellement plus gracieuse que Leopold... Le cadet, lui, est un peu bizarre. Peu souriant, légèrement condescendant, il donne l'impression de s'ennuyer en permanence et de ne prendre plaisir qu'à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Sa cousine Marie, cette adorable bambine aux joues roses, s'est déjà plainte plusieurs fois de Leopold, qui aurait été "méchant avec elle", sans que l'on sache vraiment de quoi il retourne. Par ailleurs, Leopold semble prendre un plaisir un peu trop évident à étudier les insectes morts et éprouve une curiosité morbide pour les faits divers un peu glauques qui se multiplient dans les journaux, qu'il a appris à déchiffrer si tôt. Tout cela met mal à l'aise les adultes, qui se trémoussent avec gène sous son regard perçant et insondable. En plus, il y a ce doute qui s'instille peu à peu dans la famille, et dont on parle à mots couverts...

Et si Leopold était un cracmol ? Sa soeur, elle, a déjà fais son premier acte de magie depuis trois ans en éjectant trois mètres plus loin la vipère qui s'était glissée dans le champ derrière le jardin. A dix ans, et sans surprise, elle reçoit sa lettre de Poudlard alors même que son cadet n'a toujours pas fais montre de la moindre puissance magique, à l'inquiétude grandissante de sa famille. Charles et Alexandra ont beau être plutôt ouverts d'esprit, les cracmols jettent toujours l'opprobre sur les familles de sang-pur. Ils sont si impuissants et inutiles, et la plupart du temps ils sont bizarres, comme Leopold... Griselda a beau tenter de se montrer rassurante, les deux parents ne se voient pas garder leur enfant auprès d'eux et ne pas l'envoyer à Poudlard. Malgré tout l'amour qu'ils lui portent, ils ne savent pas comment l'élever, ni quel futur leur donner, a fortiori sans leur aînée pour l'apprivoiser. Charles et Alexandra accompagnent donc Coraline sur le quai 9 3/4 avec une grande inquiétude, le jour de son entrée à Poudlard. Les adieux entre Leopold et Coraline sont déchirants, et les deux adultes voient leur fils pleurer pour la première fois depuis bien longtemps. En effet, c'est en voyant le train s'éloigner, sa grande soeur lui faisant de grands signes de la main, que Leopold est saisi d'une immense tristesse qui le submerge complètement, d'une façon qui le surprend et le bouleverse. Les émotions déchirantes, Leopold n'y est pas habitué, lui ne connait que l'indifférence, l'ennui, l'intérêt purement intellectuel. Les colères, les tristesses, les joies, l'amour... Ce sont le lot des autres enfants, ceux qui ne sont bons qu'à brayer, à jouer et à se bagarrer. C'est alors que les larmes dévalent ses joues, tandis que le train s'éloigne sous ses yeux rougis, que Leopold est envahi par cette étrange sensation. D'un coup, une bourrasque de vent secoue les cheveux de Leopold et file décrocher l'enseigne du quai, sous le regard médusé des parents. Une douleur lancinante emprisonne la poitrine de Leopold et coupe court à ses sanglots. Sans qu'il ne comprenne ce qui lui arrive, il se retrouve collé contre sa mère qui lui fait un câlin, tandis que son père arbore un immense sourire. Après s'être décollé de sa mère avec agacement, peu fervent de ce type d'effusions, Leopold interroge ses parents et finit par comprendre : il a effectué son premier acte de magie. Un lent sourire s'étire sur les lèvres du garçon, dont le soulagement est au moins aussi grand que celui de ses parents. Malgré tout, un certain malaise subsiste en lui. La magie, est-ce censé faire si mal ? La question perdure longtemps au fond de son esprit, mais il n'en souffle pas un mot. Contre toute attente, les portes de Poudlard s'ouvriront bien à lui et il est hors de question qu'on le prive de sa scolarité dans la célèbre école de sorcellerie !

Après cet évènement, les choses s'apaisent au Manoir Marchebank et la vie reprend paisiblement son cours. Coraline est envoyée à Serdaigle pour la plus grande fierté de sa famille. Après tout, la majorité des Marchebank ont effectué leur scolarité dans la maison des érudits... La fillette envoie très régulièrement de ses nouvelles à Leopold, qui grandit beaucoup durant cette année. La solitude, loin de l'étouffer, le pousse à lire tout ce qui lui passe sous la main ou à embêter ses cousines de toutes les façons qu'il peut trouver. L'ennui, en revanche, est toujours aussi présent dans sa vie, tant et si bien qu'il en vient à éprouver un mépris lancinant à l'encontre de sa famille, et en particulier de son père. Tous, autant qu'ils sont, occupent le quotidien la plus misérable que Leopold parvient à imaginer. Certes, ils sont riches et au sommet de l'ordre social, mais leurs vies sont tellement vides et creuses que cela en frôle le pathétique. La seule chose qui lui procure quelques petits instants de jouissance, c'est lorsqu'il arrive à introduire un peu de nouveauté et de piquant dans la vie familiale, et notamment en faisant le mal autour de lui, à petite échelle bien sûr. Verser du sel dans une pâte à gâteau, jeter un pot de peinture rouge sur le chat de Marie et pendre ses poupées, ou encore s'introduire dans le bureau de son père pour mélanger tous ses papiers et le regarder tempêter des heures durant... Quoi qu'il en soit, Leopold se promet de ne pas se destiner à un tel quotidien fade, lorsqu'il sera adulte. Cependant, le jeune garçon n'a rien connu d'autre et a beaucoup de mal à imaginer une alternative, aussi il porte tous ses espoirs sur Poudlard. A Poudlard, c'est sûr, il parviendra enfin à se débarrasser de son plus grand ennemi, l'ennui !

L'arrivée de la lettre de Leopold l'été suivant est jour de fête chez les Marchebank. Coraline parle de Poudlard à son petit frère avec un enthousiasme débordant, et Leopold attend la rentrée avec une impatience qu'il peine à contrôler. C'est avec un grand sourire que Leopold voit ses parents s'éloigner sur le quai de la gare, la main de Coraline serrée dans la sienne. Dans le train, sa soeur lui présente son amie Rita, une jolie blonde au regard vif qui parle sans arrêt pendant tout le trajet, si bien qu'elle a évoqué la quasi-totalité de Poudlard d'ici la fin de la journée. Leopold a hâte de rencontrer ces personnes dont Rita lui a rabâché les oreilles, mais hélas on le parque bientôt dans une barque avec une bande de petits de son âge. Ils sont tellement terrorisés que s'en est pathétique, et Leopold doit se retenir pour ne pas pousser un petit rouquin aux mains tremblantes dans l'eau froide du lac. Heureusement, tandis que les gamins s'extasient devant le plafond magique de la Grande Salle, Leopold repère un grand garçon aux traits durs qui lui est vaguement familier. Leopold se glisse jusqu'à lui et tente de se présenter, mais le garçon est déjà appelé pour sa Répartition. Gordon Bulstrode, car tel est son nom, est réparti à Serpentard, où on l'accueille par des applaudissements polis. Quand Leopold est appelé à son tour, il avance d'un pas confiant vers le petit tabouret, confiant. Il sait que Coraline l'attend à la table des Serdaigle, et il se sait suffisamment intelligent et cultivé pour l'y rejoindre. Pourtant, à peine le Choixpeau Magique a-t-il frôlé sa tête qu'il lance un retentissant "SERPENTARD !"... Plus surpris que déçu, Leopold rejoint la table des vert et argent et s'assoit face à Gordon, jetant un regard étonné à sa soeur au passage. Serpentard, il ne l'avait pas vu venir. Pourtant, si les débuts sont durs sans sa soeur, Leopold apprend très vite à aimer sa maison, qui ne lui convient pas si mal, finalement. Rusé, égoïste et mesquin, Leopold se trouve dans son élément dans ce nid de serpents...

Les temps sont durs pendant la scolarité de Leopold, un certain Lord Voldemort gagne en puissance et les nouvelles du monde extérieur se font de plus en plus mauvaises. A Poudlard, l'ambiance est tendue, et il n'est pas rare de voir s'y dérouler des incidents impliquant des nés-moldus. Leopold, pourtant, n'a jamais été aussi heureux : on ne s'ennuie pas, à Poudlard. Il se lie très vite d'amitié avec les garçons de son dortoir et Gordon en particulier, tout en continuant à passer du temps avec sa soeur dès que possible. Leopold est très vite obligé de sortir de sa réserve et de devenir plus sociable pour se faire une place chez les vert et argent, une maison où il est bien difficile de se faire oublier. De plus, Leopold attire d'autant plus vite l'attention de ses camarades que l'on découvre rapidement qu'il n'est pas comme les autres. S'il n'est pas complètement cracmol, Leopold n'en est pas moins incapable d'effectuer un sort correct du premier coup. "Dégénérescence magique, ou maladie génétique", dit l'infirmière de l'école, avant d'expliquer qu'il est en réalité très difficile de savoir d'où ce type de problème vient. Après tout, il faudrait déjà savoir d'où vient la magie, pour cela ! Toujours est-il que la pratique de la magie lui est quasiment interdite, même s'il s'efforce d'essayer. L'infirmière lui donne des potions qui lui permettent d'atténuer la douleur qu'il ressent parfois, et Leopold s'acharne, bénéficiant ponctuellement de cours particulier. Bien évidemment, cette particularité lui attire les moqueries de certains pendant un temps, mais Leopold ne se laisse pas marcher sur les pieds. Ses camarades de dortoir font bloc pour le soutenir, et la présence de Gordon à ses côtés, qui mesure une tête de plus que tous les autres, achève de les dissuader. Quant aux plus grands, ils sont plus intéressés par l'idée de se mettre un Marchebank dans la poche que de le tourmenter. Leopold comprend donc vite qu'il suffit d'être bien entouré pour réussir, et abandonne peu à peu son attitude solitaire. A Serpentard, il apprend les arts de la manipulation, du mensonge, de l'hypocrisie et de la rhétorique, tout en continuant à affiner son esprit auprès de sa soeur, qui s'épanouit de son côté à Serdaigle.

Pour le plus grand soulagement de sa famille, Leopold réussit donc à se faire un nid à Poudlard. Il parvient à passer aux années supérieures à force de travail et grâce à des épreuves aménagées. De toute façon, ce sont les épreuves théoriques qui l'intéressent le plus, et dans lesquelles il excelle. Leopold éprouve un vif intérêt pour l'histoire de la magie, et devient le gourou des élèves de son année en leur prêtant ses fiches avant les examens ou en faisant le récit endiablé des révoltes gobelines dans la salle commune, d'une façon théâtrale plus convainquante que celle de ce vieux Binns. Avec les années, Leopold progresse en magie mais cela reste insuffisant pour obtenir un certain nombre d'épreuves de BUSEs. Soins aux créatures magiques, histoire de la magie, étude des runes et arithmancie sont les seules BUSEs qu'il décroche, puisqu'on lui a permis de se prendre plus de matières optionnelles au détriment des matières pratiques, comme la métamorphose ou l'enchantement. Cela ne le dérange pas, néanmoins, car il sait qu'il n'a pas d'inquiétudes à avoir pour le futur : sa famille est riche, et son nom permettra de lui ouvrir certaines portes que lui fermeront son faible nombre d'ASPIC. Deux ans plus tard, il décroche haut la main ses quatre ASPIC, et quitte Poudlard sans savoir de quoi demain sera fait.

Nous sommes en 1970, et les années de la Terreur viennent de commencer. Les temps sont sombres, meurtres, violences et actes racistes se multiplient et les rangs de Vous-Savez-Qui s'accroissent de jour en jour. Leopold, pourtant, n'a jamais été aussi heureux. Il obtient un travail au bureau de liaison des gobelins et se tisse peu à peu des relations au Ministère, montant doucement mais sûrement les échelons. Sa soeur, de son côté, effectue un stage à Gringotts tandis que leur père rachète à bon prix une petite entreprise d'approvisionnement en ingrédients magiques après le décès de l'ancien propriétaire, tué par des mangemorts. Ne souhaitant pas abandonner son poste à la bibliothèque, il engage un directeur pour gérer les affaires qui prospèrent vite. Comme l'on pouvait s'y attendre, Charles finit par être approché par les mangemorts qui souhaitent le voir porter la Marque des Ténèbres. Hélas, cet homme droit et tolérant refuse en dépit des pressions de plus en plus fortes effectuées par les encagoulés. Prévoyant, Charles fait établir son testament pour s'assurer que son fils, le cadet, hérite de l'ensemble de ses biens en cas de décès. Prévoyant, en effet, puisqu'il ne s'écoule pas une semaine avant que Charles ne frôle la mort, dans un incendie criminel déclenché un soir sur son lieu de travail. De nombreux livres d'une grande valeur brûlent avec la Bibliothèque Sorcière de Londres, mais Charles, resté seul comme souvent pour fermer les lieux, est sauvé de justesse.

Brûlé sur plusieurs parties de son corps, Charles est envoyé en soins intensifs à Sainte Mangouste en piteux état, mais les médicomages rassurent vite sa famille : ses jours ne sont pas en danger, du moment qu'il ne reste pas en Angleterre. En effet, les mangemorts se font plus nombreux et moins discrets dans leurs agissements et il ne serait pas étonnant que l'un d'entre eux se glisse jusqu'à sa chambre d’hôpital pour finir proprement le travail. On ne dit pas non à Lord Voldemort ! C'est pour échapper à cette menace que Charles est transféré à l’hôpital sorcier de Vienne, en Autriche, tandis qu'Alexandra et Griselda y résident chez une branche de la famille d'Alexandra, les Schaffer. Leopold et Coraline, eux, sont déterminés à rester en Angleterre auprès de leurs cousines, oncles, tantes et grands-parents, persuadés qu'ils peuvent échapper à la menace des mangemorts. Hélas, c'est sous-estimer la puissance du Seigneur des Ténèbres et sa volonté d'étendre sa puissance le plus loin possible. A son tour, Leopold est approché par un mangemort mais, après mure réflexion, refuse lui aussi de rejoindre les rangs de Voldemort. En effet, il estime que le règne de ce mage noir viendra un jour à sa fin, aussi puissant soit-il, et qu'il sera plus profitable alors de se trouver dans le camp des vainqueurs. Pour échapper aux représailles, Leopold démissionne de son emploi au Ministère et rejoint ses parents en Autriche, tandis que Coraline s'obstine à rester au pays. Elle échappe de peu à la mort quand un groupe de mangemorts assassine le reste de leur famille resté au manoir : leurs cousines, leurs grands-parents, leurs tantes et oncles. En tout, neuf personnes meurent ce jour là, ne laissant plus que cinq Marchebank en vie. Malgré tout, Coraline s'obstine à ne pas fuir, persuadée qu'elle peut s'en sortir par la ruse.

En effet, la jeune femme s'est créé une vie très confortable ici. Son père étant convalescent et exilé, elle décide de virer le dirigeant de Jobarbille, l'entreprise d'ingrédients magiques rachetée par son père, pour en prendre elle-même les rênes. C'est une époque florissante pour les vendeurs de plantes et ingrédients, les potions de toute sorte étant toujours prisées en temps de guerre. Coraline voit donc avec un plaisir non dissimulé le chiffre d'affaire de la compagnie augmenter et décide de passer de l'approvisionnement à la vente directe, en ouvrant une boutique sur le Chemin de Traverse. Le nom Marchebank n'étant guère facile à porter en ces temps sombres, elle décide de se protéger en tentant de séduire un homme puissant qui, elle s'en doute, doit porter la Marque des Ténèbres sur le bras. Coraline, belle et brillante, n'a guère de mal à attirer l'attention de John Rosier, qu'elle fréquente trois ans jusqu'à ce qu'il la demande en mariage et la presse de rejoindre à son tour les rangs de Voldemort, en septembre 1981. "C'est l'occasion pour toi de prouver ton appartenance à notre cause et de te désolidariser officiellement de ta famille de traîtres à leur sang", affirme-t-il avec fierté. Coraline, ne se sentant pas l'âme d'une meurtrière, accepte les fiançailles mais détourne la conversation, tout en envisageant la fuite à son tour.

Pendant que sa soeur mène son bout de chemin en Angeleterre, Leopold se désespère en Autriche. La vie y est d'un ennui effarant, malgré l'emploi satisfaisant qu'il a trouvé dans une compagnie de soins aux créatures magiques. Entre dîners mondains, nouvelles sombres d'Angleterre et visites déprimantes à son père à l'hôpital, Leopold s'ennuie au-delà des mots. C'est à cette époque qu'il découvre la douce compagnie des femmes, qui l'avaient jusque là laissé indifférent. Leopold développe ses talents de séducteur et s'emploie à travailler son charme et son esprit, importants atouts pour un homme qui n'a rien d'un apollon. Son humour caustique et son charisme font des merveilles, cependant, et il tente d'oublier dans les bras des jeunes viennoises sa soeur qui roucoule auprès d'un mangemort. Leopold développe également un autre de ses dons : sa faculté à tourmenter son entourage sans en avoir l'air. C'est un passe-temps comme un autre, et Leopold y excelle. Il comprend vite qu'il n'y a pas besoin de maîtriser l'Imperium pour plier quelqu'un à sa volonté, il suffit de trouver la chose à laquelle il tient le plus, et menacer de la lui enlever. Découvrir les petits secrets de tout un chacun pour s'en servir à son gré devient donc son activité favorite. C'est en menaçant de révéler à la haute société son homosexualité qu'il parvient à faire pression sur un jeune médicomage de l'hôpital pour qu'il empoisonne régulièrement son père, de telle sorte que son état ne s'améliore jamais. Charles passe donc deux ans à l’hôpital avant de succomber de ses blessures, ou plus exactement des petites doses de poison qu'on lui a injecté quotidiennement pendant des mois. Son décès reste un mystère médical inexpliqué pour l'hôpital, puisque Leopold s'est assuré d'employer un poison indétectable aux tests traditionnels. Après son décès, la vie devient plus excitante pour Leopold car il sait que, dès la guerre achevée, il pourra rentrer en Angleterre pour profiter de son héritage, y compris de la précieuse entreprise pour laquelle sa chère soeur l'a abandonné. C'est la raison principale qui l'a poussée à se débarrasser de son père, même si le fait qu'il l'ait toujours trouvé profondément insupportable ait également pesé dans la balance. Un homme aussi faible, bien-pensant, emplies de pensées d'une niaiserie écoeurante ne pouvait subsister bien longtemps dans son entourage. Leopold ne s'est jamais senti aussi vivant que le jour de l'enterrement de Charles, en voyant les larmes de sa mère et de sa soeur venue spécialement pour l'occasion. L'idée que lui, si impuissant une baguette en main, puisse avoir un tel impact sur la vie d'autrui est jouissive, tant et si bien qu'il s'emploie à exercer son contrôle sur les autres dès qu'il en a l'occasion.

Malgré tout, Leopold reste prudent. Toujours persuadé que le règne du Seigneur des Ténèbres finira par venir à sa fin, il s'efforce de garder une image et une réputation irréprochables, aidé en cela par sa famille. En effet, Alexandra continue ses oeuvres caritatives en Autriche, tandis que Coraline se met à donner des informations obtenues auprès de son amant mangemort à une espèce d'organisation secrète, l'Ordre du Phénix. Quant à son arrière-grand-mère, elle n'a qu'une hâte, retrouver son prestigieux emploi à l'académie des examinateurs magiques. Il s'avère heureusement que Leopold a été clairvoyant et a bien choisi son camp, puisque Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom finit par chuter, le 31 octobre 1981. C'est jour de fête pour les Marchebank, qui retrouvent Coraline en Angleterre au Manoir, qui semble désormais bien vide pour seulement quatre personnes. C'est un grand soulagement pour Coraline, dont le fiancé est envoyé à Azkaban et qui n'est pas inquiétée elle-même, grâce à ses liens avec l'Ordre du Phénix. Elle peut donc poursuivre tranquillement son développement de Jobarbille qui grossit de jour en jour, et ouvre plusieurs autres succursales dans le pays au cours des années 1980. Leopold, lui, retrouve un emploi au Ministère grâce à son ancien ami de Poudlard, Gordon, qui l'engage à nouveau au Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Griselda, bien que vieillissante, est toujours en pleine forme et retrouve son emploi, contrairement à sa belle-fille à qui l'on diagnostique un cancer. Leopold voit l'état de sa mère se dégrader au fil des mois avec une profonde indifférence, et quand elle décède à son tour il ne coule pas une larme de ses yeux. Leopold a beau vieillir et faire des rencontres au cours des années, la seule personne susceptible de l'émouvoir reste sa soeur. Malgré tout ce temps séparés, Leopold et Coraline retrouvent vite une relation fusionnelle et presque malsaine, Leopold se montrant extrêmement possessif à son égard. Coraline est un bon parti et est plus qu'en âge de se marier, mais Leopold ne laisse pas un homme l'approcher. Coraline, éprouvant un grand amour pour son frère et tenant surtout beaucoup à sa vie indépendante, se laisse faire et ne reste jamais bien longtemps avec un homme. Fonder une famille, ce n'est pas pour elle ! Elle préfère s'occuper de Jobarbille, qui s'approprie peu à peu le marché et contribue à la richesse familiale.

Malheureusement pour Coraline, l'excitation des grands procès après la guerre finit par s'éteindre et Leopold retrouve son ennui chronique, qui le pousse à tester tout et n'importe quoi pour s'occuper. Non content d'être jaloux des hommes dans la vie de sa soeur, il finit par être jaloux de sa compagnie également, cette entreprise qui occupe tout son temps et dont il est, après tout, le propriétaire légal. Il décide donc de quitter à nouveau le Ministère et se fait établir un gros bureau au siège social de Jobarbille, dans Londres, au nez et à la barbe de Coraline. Se faisant appeler Monsieur le directeur, il relègue sa soeur au rang de simple sous-directrice, tout en lui laissant l'essentiel du travail. Leopold, de son côté, occupe ses journées au bureau en se mêlant à des trafics illégaux d'ingrédients magiques, depuis la racine de mandragore jusqu'aux oeufs de dragon et autres créatures dangereuses, sans oublier les drogues moldues. C'est également à cette époque qu'il fait la rencontre, au cours d'un dîner mondain, de la jeune et charmante Meredith Warlock, soeur du John du même nom. Séduis par sa beauté angélique, son répondant et son caractère piquant, Leopold décide de tout faire pour la séduire. L'amour et la vie de famille, voilà une nouvelle expérience à tenter ! Bien sûr, il ne compte pas s'enfermer dans le même quotidien vide de sens que ses regrettés parents, mais avec Meredith, la vie serait forcément excitante. Après une cour effrénée, la jeune fille se faisant désirer pour le plaisir de le voir se démener à gagner ses faveurs, Leopold finit par la demander en mariage et Meredith accepte. Une grande cérémonie est organisée, à laquelle assiste tout le gratin de la bonne société et qui ennuie profondément Leopold, entre ronds-de-jambe et discours convenus... Heureusement, Meredith s'avère être une jeune femme aussi surprenante qu'il l'avait espéré et leurs premières années de mariage sont très heureuses, en dépit de leur grande différence d'âge. Entre ses trafics illégaux et son épouse, Leopold parvient enfin à trouver un quotidien qui l'enthousiasme pour un temps.

Mais l'ennui revient vite le hanter, comme Coraline a finit par se faire à ses intrusions dans son business et comme Meredith passe peu à peu de la jeune fille intrigante à l'épouse docile. Cette dernière finit même par tomber en dépression sans la moindre raison aux yeux de Leopold, qui commence à être exaspéré par la jolie sorcière. Au début des années 1990, il la délaisse sans vergogne et découvre avec intérêt le monde moldu, par curiosité et, parfois, pour le bien des affaires. C'est ainsi qu'il rencontre une jeune et jolie serveuse moldue, Carla Brooks, qui éveille vite son intérêt par son regard sombre et son sourire charmeur. Sans grandz remords, Leopold trompe donc Meredith pendant plusieurs mois avec cette serveuse, jusqu'au jour où un double évènement le conduit à mettre une fin brutale à cette liaison. Meredith et Carla sont en effet tombées enceinte à deux semaines d'intervalle, toutes les deux de Leopold, qui hésite entre rire et pleurer. Des enfants ? Ma foi, pourquoi pas, cela l'occupera ! Leopold cesse de fréquenter Carla mais lui verse une pension mensuelle, avec l'argent obtenue de ses trafics de sorte que Meredith ne se rende compte de rien. Il est plus présent avec Meredith à mesure que son ventre s'arrondit, impatient de ressentir les émotions d'un père, ce qui a le don de relancer quelque peu la passion entre sa femme et lui. Malgré tout, Leopold a pris goût à l'adultère et n'y renonce pas pour autant, ce qui le conduit à mettre enceinte une troisième jeune femme, l'élégante Elizabeth Harper qu'il a rencontré dans les couloirs du Ministère. Après cet évènement, Leopold finit par comprendre que ses maigres pouvoirs magiques ne lui permettent pas d'effectuer correctement un sort de contraception, et laissera par la suite au soin de ses conquêtes de boire une potion ayant le même effet, lui évitant ainsi de se retrouver avec de nouveaux enfants illégitimes sur les bras.

De ses trois enfants nés à quelques mois d'intervalle, Leopold n'en élèvera qu'un seul, son fils Dave. Les dîners mondains lui permettent de côtoyer la famille Harper et de s'assurer, dans le plus grand secret bien sûr, que sa petite Cassandre est parfaitement heureuse auprès de sa mère et de l'homme qui l'élève, et qu'elle pense être son père biologique. Quant à Kessy, il se contente de la pension qu'il verse à sa mère et ne la rencontre jamais. Les prochaines années s'écoulent tranquillement, Leopold se découvrant des velléités paternelles plutôt surprenantes puisqu'il s'occupe beaucoup de son fils, pour lequel il a de grandes ambitions. Tout se corse autour des années 1995 et 1996, quand des rumeurs commencent à circuler au sujet d'un retour du Seigneur des Ténèbres, rumeurs que le Ministère finit par reconnaître. Les Marchebank décident de ne pas fuir cette seconde guerre, s'estimant suffisamment riches et puissants pour pouvoir se sortir de toutes les situations. Leopold s'investit de plus en plus dans Jobarbille avec Coraline, tout en se retirant quelque peu de ses activités illicites le temps de la guerre. L'Ordre du Phénix contacte de nouveau Coraline, mais celle-ci tient trop à son entreprise pour s'investir dans l'organisation, et ne bénéficie plus d'aucun lien avec les mangemorts. Son ancien fiancé, John Rosier, est décédé quatre ans plus tôt d'une maladie à Azkaban, à son grand soulagement. La fratrie n'est toutefois pas complètement inutile pour la résistance, puisque Leopold et Coraline acceptent de protéger occasionnellement des personnes en danger, en leur accordant refuge dans les locaux. Peu désireux de voir une victoire de Voldemort, ils aident l'Ordre et autres groupuscules de résistance de leur mieux, par des financements, par la fourniture de potions et antidotes ou ingrédients, en facilitant les négociations avec les créatures magiques désireuses de choisir un camp, etc. Malheureusement, il ne faut pas longtemps aux mangemorts pour retrouver le chemin du Manoir Marchebank une fois le Ministère aux mains de Voldemort. Coraline et Leopold ne s'en sortent que grâce à une généreuse donation financière qui témoigne de leur allégeance au mage noir, ajoutée à un geste de Coraline qui constitue sa plus grande honte et son plus grand secret à ce jour.

Sous la pression des mangemorts, qui sont sur la piste de Dan Jobyn, l'une des figures de proue de la résistance dissimulés par les Marchebank dans un des entrepôts de Jobarbille au pays de Galle, Coraline orchestre tout une mise en scène au siège social de l'entreprise. Un jour, plusieurs mangemorts mettent à sac les locaux londoniens et s'emparent des dossiers secrets de Leopold, que Coraline avait dérobé de leur cachette au Manoir pour les dissimuler dans son bureau. S'y trouvent notamment une liste des employés nés-moldus et membres de la résistance ayant trouvé refuge chez Jobarbille. Suite à cela, des rafles sont opérés et une quarantaine de personnes sont tuées, la plupart consistant d'anciens employés nés-moldus de l'entreprise. Cela permet notamment aux mangemorts de mettre la main sur Dan Jobyn, qui est assassiné. Suite à cette preuve d'allégeance, les mangemorts laissent les Marchebank tranquilles jusqu'à la fin de la guerre, qui ne tarde pas.

Le 2 mai 1998, Leopold et Coraline, restés bien entendu en retrait de la bataille finale, font la fête aussi fort que les autres. Personne, excepté Leopold, ne soupçonne que Coraline est à l'origine des rafles effectuées dans les locaux de Jobarbille et l'on n'évoque la fratrie qu'en termes élogieux, leurs multiples actions pour aider la Résistance étant saluées de tous. Hélas, Coraline comprend vite que son frère n'a pas l'intention de lui faire oublier cette trahison, sachant pertinemment que seule Coraline avait accès à la cachette de ses documents et donc qu'elle seule a pu s'arranger pour qu'ils tombent entre les mains des mangemorts. Durant toutes les années suivant la guerre, Leopold se chargera donc de faire pression sur sa soeur en lui assurant que son petit secret sera révélé si jamais elle se comporte d'une façon qui lui déplaît. Par exemple, si jamais elle décide d'entamer une liaison avec un homme, ou si elle donne à leurs affaires une direction qu'il n'approuve pas. C'est également ce secret qui lui permet de s'assurer que Coraline ne révélera jamais ses propres trafics illégaux, que Leopold reprend à plein régime après la guerre. En effet, il sait pertinemment que rien ne compte plus pour sa soeur que cette entreprise qu'elle a pratiquement bâti de toutes pièces et porté à bout de bras au travers de deux guerres, quitte à se compromettre avec des mangemorts. Or, Coraline perdrait tout et risquerait même un procès si son secret était révélé. Ces menaces voilées de Leopold sur sa soeur ont pour conséquence de détériorer leurs relations, cette fascination et cette complicité réciproques qui existaient entre eux depuis toujours étant peu à peu remplacé par un dégoût grandissant de Coraline envers Leopold. Ce dernier, hélas, apprécie trop d'exercer son contrôle sur la vie de sa chère soeur, comme sur tous les autres autour de lui, à l'exception peut-être de son fils.

Dès la fin de la guerre, la très bonne - et usurpée - réputation de Leopold, ainsi que ses excellentes relations avec les gobelins, lui permet d'obtenir le poste de Directeur du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Leopold s'y plait beaucoup, pouvant façonner un département entier à sa façon, et il s'avère être plutôt doué, notamment parce qu'il sait s'entourer et déléguer. Certains de ses plus grands accomplissements sont notamment liés à l'amélioration des droits des créatures magiques, en coopération avec le Département de la Justice Magique. C'est ainsi qu'il rencontre la héroïne de guerre Hermione Granger, une jeune femme brillante qu'il apprécie beaucoup. Il tente à l'occasion de la séduire, mais elle s'est entichée d'un Weasley et il n'essuie que des échecs. Il apprécie cependant de travailler avec elle. Ses collègues privilégiés chez les gobelins sont Bodrig le Bigleux, porte-parole de la Fraternité des gobelins et Ragnok Pattes-de-poule, une autre figure de prouve de l'activisme gobelin. Leopold voit toujours beaucoup son ami d'enfance, Gordon Bulstrode, qui occupe un emploi du Département des jeux et sports magiques et lui permet d'obtenir des places VIP pour les matchs de Quidditch. Les deux hommes envisagent d'ailleurs d'assister à plusieurs matchs de la Coupe du Monde de Quidditch 2007 qui aura lieu au Qatar. Enfin, Leopold s'est entouré de plusieurs hommes de confiance, membres du Département par ailleurs, qui assurent pour lui plusieurs tâches officieuses, que ce soit au niveau de ses trafics ou pour officier comme gardes-du-corps. Leopold, au fil des ans et étant donné ses activités, s'est attiré quelques ennemis et se sait incapable de se défendre en combat singulier. C'est d'ailleurs pour cela qu'il porte souvent sur lui un pistolet moldu, dont l'usage est tellement méconnu par les sorciers qu'il n'est guère réglementé, et qui lui assure de pouvoir se défendre en cas d'attaque. Ces temps-ci, son homme de main privilégié, son bras-droit pour ainsi dire se trouve être un jeune sorcier, membre du bureau de liaison des gobelins. Adonis Greengrass, dont il a découvert les penchants pyromanes de façon fortuite en le voyant exercer sa vengeance sur son chef, travaille pour lui depuis 2004, et est celui à qui il confie le plus souvent de tâches. Pour finir, Leopold doit composer au quotidien avec un Sous-directeur absolument infect, imbus de lui-même et incompétent, du nom de Ben Clark. Il lui a été imposé par le MIM en échange de son maintien au poste de directeur, qui n'a guère posé de problèmes étant donné le soutien financier que Leopold a accordé en douce au MIM pour préparer sa campagne. En effet, Leopold n'hésite pas à moduler ses convictions politiques à mesure qu'il sent le vent tourner, et il a vite compris son intérêt à être fidèle à ce Fiennes. Cependant, des récentes rumeurs, dans les hauts cercles du Ministère, lui font penser qu'une nouvelle mouvance plus radicale semble sur le point de voir le jour. Leopold est très intrigué par ces mardoliens venus d'outre-Atlantique, et tente de grappiller des informations partout où il le peut. Après tout, quoi de mieux que de briser le Secret Magique pour secouer un peu son quotidien qui, huit ans après la guerre, commence à nouveau à sentir l'ennui ? Leopold sent le monde magique s'agiter et il n'aspire qu'à une chose, faire partie du mouvement.

Le mouvement s'opère également dans sa vie personnelle, puisque son épouse délaissée et trompée à de multiples occasions le presse d'accepter le divorce. Malheureusement pour Meredith, Leopold n'est pas pressé de lui rendre son nom de Warlock. Tout d'abord, un divorce dans une famille sang-pur, c'est mauvais pour les affaires et pour la réputation. De plus, Leopold apprécie trop torturer la pauvre Meredith en la gardant auprès de lui le plus longtemps possible. Il menace, avec sa batterie d'avocats véreux, d'obtenir la garde permanente de Dave si jamais elle s'obstine. Il faut dire que Leopold a des preuves de l'infidélité de sa femme, l'ayant surprise une fois avec un autre homme et ayant pensé à immortaliser le moment en une somptueuse photo qui ferait un très bel effet dans la presse. Meredith, elle, n'a jamais pu obtenir de confirmation de ses soupçons d'adultère, et n'est même pas au courant de l'existence des deux filles illégitimes de son mari. Leopold, pour sa part, surveille de très près l'évolution de Kessy et Cassandre, qui sont toutes les deux entrées à Poudlard. Si les deux adolescentes appartiennent à la même maison, Leopold a cru comprendre qu'elles sont très dissemblables de caractère. Il les aime pourtant toutes les deux infiniment, et s'il n'a pas l'intention de se faire connaître auprès d'elles, il compte bien s'assurer que personne n'empêche leur bonheur, quitte à interférer discrètement dans leurs vies. Personne n'est sacré aux yeux de Leopold, pas même sa soeur, à l'exception notable de ses enfants, qu'ils soient légitimes ou non. Kessy fera un beau mariage, Dave fera une belle carrière et Cassandre sera la maître du monde, il ne l'entend pas autrement.

A 55 ans, Leopold est donc un homme d'affaire et homme politique accompli, un père de famille comblé, à la réputation sans tâche. En apparence du moins, car son absence de moralité, son sadisme occasionnel et sa volonté de causer du désordre peuvent le pousser à toutes sortes d'actions et à toutes sortes d'allégeances. Son obsession du moment s'appelle Alcyl Mardol...

Coraline Marchebank - Personnage adoptable : La soeur de Leopold, âgée de 56 ans, est une femme brillante, indépendante et pleine de charme, qui dirige avec brio l'entreprise Jobarbille depuis des années. Ambitieuse et prête à tout pour le succès de son entreprise, Coraline ne s'est jamais mariée et n'a jamais fondé de famille, aidée en cela par son frère. En effet, Leopold et elle entretiennent une relation très fusionnelle, et Leopold a toujours surveillé de près les fréquentations de sa soeur. Aujourd'hui, il la menace de divulguer son secret si jamais elle ne se plie pas à ses quatre volontés (le fait qu'elle ait fait parvenir à Lord Voldemort pendant la guerre une liste d'employés nés-moldus ayant trouvé refuge dans divers locaux de Jobarbille, incluant notamment une figure de proue de la résistance). Aujourd'hui, Coraline en est presque venue à détester son frère, même s'il exerce toujours une certaine fascination sur elle.  (avatar : Kristen Scott Thomas)




Meredith Warlock Marchebank : Epouse de Leopold et soeur de John Warlock. Agée de quarante ans, elle est tombée très amoureuse de Leopold en dépit de leur différence d'âge et ils ont fait un vrai mariage d'amour. L'amour, cependant, n'a pas duré puisque Leopold l'a trompé très vite, alors qu'elle était sur le point de lui donner un fils. Meredith n'a pas de preuve de ses adultères répétés mais s'en doute très fortement, c'est pourquoi elle a elle-même entretenu une liaison pendant un temps avec un autre homme, jusqu'au jour où son mari l'a découverte. Meredith, bien qu'éprouvant toujours des sentiments forts pour Leopold, a vite compris qu'il ne l'aimait pas réellement et souhaite obtenir le divorce pour s'éloigner de lui, divorce que Leopold s'emploie à lui refuser en la menaçant de la priver de son fils.
(avatar : Elizabeth Mitchell)




Dave Marchebank, "Le Gobelin" - Adoptable : Le fils de Leopold a quinze ans et est actuellement en cinquième année à Serpentard. Ambitieux, il veut travailler dans le domaine bancaire, d'où son surnom, et s'enrichir encore plus que la famille ne l'est. Pas très beau ni très sportif, il pense que l'important est d'avoir de l'esprit, de l'intelligence et de l'humour. Dave aime énormément son père, qu'il idéalise et qui est un modèle pour lui, mais il ne soupçonne pas la moitié de ses activités ou de sa personnalité. Il aime également sa mère même s'il trouve qu'elle se laisse parfois un peu trop marcher sur les pieds.






Kessy Brooks - Adoptable : Fille d'une serveuse moldue, Carla Brooks, et de Leopold qu'elle n'a jamais rencontré. Kessy ne sait donc pas qui est son père, et découvre l'existence de la magie à onze ans, tout comme sa mère. Elle se plait beaucoup à Poudlard, mais il faut dire que Kessy est heureuse et pimpante de nature. Âgée de quinze ans, c'est une jeune fille un peu écervelée et plutôt populaire, qui cultive sa beauté plus que son esprit et qui n'est pas très ambitieuse. En bonne Gryffondor, elle a tendance à ne pas réfléchir avant d'agir. Elle est également assez égocentrique et assez peste, bien que pas foncièrement méchante.
(avatar : Vanessa Hugdens)




Cassandre Harper : seconde fille hors mariage de Leopold, fille d'Elizabeth et Cornélius Harper. Tout comme Kessy, Cassandre n'a pas la moindre idée du fait que Leopold est son père biologique, ce qui lui convient parfaitement. Leopold se contente de surveiller de loin cette jeune-fille brillante et pleine de répondant, qu'il affectionne beaucoup sans même la connaître.

Professeur Griselda Marchebank : arrière grand-mère de Leopold née en 1880, examinatrice A.S.P.I.C retraitée et ancienne présidente de l'Académie des examinateurs magiques. Femme intelligente et pleine de convictions, qui selon les rumeurs était liée à une époque à des groupes subversifs de gobelins. Aujourd'hui retraitée et malgré son grand âge, Griselda reste en forme. Son activité préférée est de couver et chérir son arrière-arrière-petit-fils, Dave. Elle s'entend bien avec Leopold et adore l'entendre lui parler de ses dossiers du Ministère.

Charles Marchebank : père de Leopold, ancien directeur de la Bibliothèque Sorcière de Londres, décédé. Charles fut un homme sensible, cultivé et loyal, qui a refusé de se joindre à Lord Voldemort et en a payé le prix fort. Exilé en Autriche à l’hôpital, en piteux état, Charles a été empoisonné dans le plus grand secret sur ordre de son fils, qui souhaitait récupérer son héritage le plus tôt possible, et se débarrasser de cet homme qu'il méprisait.

Alexandra Schaffer Marchebank : mère de Leopold, cousine de Myrdhin Schaffer. Femme d'apparence stricte et sévère mais juste et aimante, qui s'est livrée toute sa vie à diverses oeuvres caritatives. Elle est décédée des suites d'un cancer en Angleterre.

Adonis Greengrass : Homme de confiance de Leopold, qui lui confie toutes sortes de missions officieuses. Il a une confiance (relative) en lui et l'estime beaucoup, admirant ses talents de pyromane et son charme naturel et appréciant son caractère discret.

Famille Warlock : Leopold côtoie souvent la famille de son épouse aux dîners mondains, et apprécie tout particulièrement son neveux par alliance, Eliott, trouvant Andrew un peu trop policé à son goût.

Famille Schaffer : Du fait de son exil en Autriche pendant la guerre, Leopold est plus proche de la branche éloignée des Schaffer d'Autriche que de ses cousins d'Angleterre.

Gordon Bulstrode : père de Milicent, meilleur ami de Leopold qui était dans son dortoir à Poudlard et qui lui a permis de réintégrer le Département des créatures magiques fut un temps. Aujourd'hui, il travaille au Département des jeux et sports magiques, un emploi confortable qui lui permet notamment d'obtenir de bonnes places aux matchs et d'apprendre tous les petits potins du milieu.

Ben Clark : Sous-directeur du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, un imbécile aux yeux de Leopold, qui lui a été imposé par le MIM après l'élection de Fiennes. Il s'emploie à fouiller dans son passé pour trouver une raison de s'en débarrasser.

Marly : elfe de maison du Manoir Marchebank depuis 1998.

Ragnok Pattes-de-poule : Gobelin, auteur de Petites personnes, grandes intentions et l'un des interlocuteurs privilégiés de Leopold lorsqu'il s'agit de promouvoir les droits des gobelins.

Bodrig le Bigleux : Gobelin, porte-parole de la F.D.G., la Fraternité des Gobelins, groupe qui milite pour faire reconnaître les droits des gobelins. Autre interlocuteur de Leopold, peut-être plus virulent que Ragnok.

Rencontre matinale dans un bureau clos
27 mai, Ministère de la Magie, Adonis
Le jeune acolyte de Leopold, Adonis Greengrass, vient lui annoncer qu'il a repéré un tableau pour son bureau. C'est l'occasion pour Leopold de lui donner une mission bien plus délicate : trouver des informations sur Alcyd Mardol, tête de file des mardoliens...

Jeune talent et vieux mécène
19 juin, Ministère de la Magie, Amelia
L'artiste qui a réalisé le tableau repéré par Adonis vient livrer son oeuvre...

Etiquette et ronds de serviettes
15 juillet, Manoir Rosier, Rosaleen
A l'occasion d'un dîner organisé par les grands-parents de Rosaleen, l'attention de Leopold se focalise sur la charmante jeune femme...

Les travailleurs
24 août, Ministère de la Magie, Lilly
Une Oubliator apporte à Leopold le dossier sur le cas d'un troll qui a dévasté un village moldu.