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J'ai peur... [Irving]

Gillian Forest-Whitaker
Gillian Forest-WhitakerTroisième année
Messages : 416
Profil Académie Waverly
J'ai peur... [Irving] Icon_minitimeMar 2 Avr 2013 - 18:33
Mardi 3 avril 2007

Gillian laissa simplement son regard flotter autour d'elle avant de retourner à son assiette. La Grande Salle était encore à moitié vide, les élèves continuant à arriver de manière régulière, au fur et à mesure que les cours de la matinée se terminaient.
Jeremy se laissa tomber de manière fort peu gracieuse à ses côtés, la faisant sursauter. Elle lui lança un regard noir, auquel il répondit par un sourire radieux.
Il adorait toujours l'embêter, et elle était habituellement la première à lui répondre. Mais pas ce jour-là.
Pour le moment, elle avait simplement envie de rentrer dans son dortoir, de se cacher sous ses draps et de ne jamais en ressortir.
Mais elle ne devait pas, ne pouvait pas.
Elle devait continuer à vivre.

"Tu as eut une lettre d'Eliott et de Morgan ce matin?

Pitié Jeremy. Tout mais pas ça.

"Oui. Pas toi?"

Elle ne devait pas se laisser abattre. Il n'aurait pas voulu qu'elle arrête de vivre.
Elle laissa donc un sourire moqueur fleurir sur ses lèvres:

"Pas toi? Peut-être que..."
"Hé! Qu'est-ce que tu insinue, Miss Forest-Whitaker?"
"Moi? Rien du tout!"

Il haussa un sourcil d'un air sceptique, ce à quoi elle répondit en tirant la langue.
Très mature, semblait dire son expression. Ce en quoi il avait raison, mais elle s'en moquait.
Lui aussi avait l'air très mature, de toute manière, avec son uniforme de travers et son air de gamin. Ils étaient quittes ainsi.
Et puis cela lui faisait du bien, d'oublier ce qui se passait autour pour se concentrer sur sa conversation avec Jeremy. Cela lui permettait d'oublier un peu que tout commençait à partir en vrille autour d'elle. Jeremy restait. Même si Morgan et Eliott n'étaient plus là. Même si ils étaient à Poudlard. Même si...
Stop.
Elle se tourna vers son assiette, la remplissant en écoutant distraitement Jeremy parler. Ce n'était pas sa faute s'il n'avait pas compris qu'il ne fallait pas lui parler tant qu'elle n'avait pas commencé à manger!

"Tu avais quoi ce matin?"
"Métamorphose. Et puis Vol. Comprends toujours pas pourquoi c'est obligatoire, mais bon, c'est marrant quand même."
"Gil, Gil, Gil..."

Il secoua la tête d'un air fataliste.

"Tout le monde n'est pas comme toi une as sur un ballet, mais aussi une personne incapable de laisser ses cheveux coiffés de la même manière pendant une journée!"

En parlant, il attrapa sa tresse... Enfin ce qu'il en restait vu que la majorité des cheveux avaient pris leur indépendance, volant librement autour de ses tempes.
Elle la dégagea d'un coup sec, levant les yeux au ciel.

"Et si tu me disais en quoi mes cheveux t'intéressent?"
"Pour rien. Tu ressembles à un feu follet comme ça, c'est tout."

Gillian se figea. Ce n'était pas lui qui l’appelait comme ça, ce n'était pas lui qui la prenait sur ses genoux étant petite pour lui raconter des histoires, ce n'était pas lui qui un jour avait répondu à Mams, alors qu'elle demandait comment sa petite fille pouvait avoir autant d'énergie pour courir partout, qu'elle n'était pas une enfant. Qu'elle était un feu follet.
Elle revoyait parfaitement la scène. Elle revoyait Mams dans l’embrasure de la porte du jardin, elle revoyait les fleurs flamboyantes du jardin, elle le revoyait, assis sur le banc, la surveillant du regard...

Elle n'en pouvait plus.
Jeremy ne la comprendrait pas. Ses parents, son frère et sa soeur ne la comprendraient pas. Personne ne pouvait comprendre ce qu'elle ressentait.

"Gil?"

Elle repoussa brusquement son assiette, se levant. Elle se tourna vers Jeremy, qui ne semblait pas comprendre ce qui lui prenait.
Avec un sourire forcé, elle lui dit simplement:

"Je n'ai plus faim. Je te vois plus tard?"

Puis elle s'éloigna, sans se retourner en entendant l'appel de Jeremy. Elle se sentait coupable de l'abandonner comme ça, mais il fallait qu'elle s'éloigne. Mais cela ne suffisait pas. Chaque endroit, chaque mot, chaque situation lui rappelait Pops.

Alors qu'elle traversait le hall, elle aperçut une chevelure brune bien reconnaissable passer devant ses yeux.
Irving.
Sans vraiment réfléchir, elle s'approcha de lui, et lui posa la main sur le bras, le sortant de sa conversation avec ses amis.
Elle se sentait coupable de le déranger, mais elle avait besoin de lui. C'était clair maintenant. Irving était la seule personne en état de comprendre ce qu'elle ressentait.
Alors elle ne prêta pas attention aux regards agacés que lui adressèrent ses amis pour se concentrer sur son cousin.

"Irving? Est-ce que... Est-ce que je pourrais te parler deux minutes?"
Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
Messages : 4386
Profil Académie Waverly
J'ai peur... [Irving] Icon_minitimeSam 6 Avr 2013 - 22:06
La tête plongée dans un exemplaire de Chaudron-Mag, Irving épluchait le numéro à la recherche d’un éventuel encart sur les potions utilisées dans le traitement des balais. A vrai dire, cela faisait près de deux heures qu’il était à la bibliothèque penché sur son tas de magasines et son cerveau était à la limite de la surchauffe. Il n’avait pas travaillé comme cela depuis…depuis… à vrai dire, il n’avait jamais travaillé comme cela. Pour une fois, il trouvait une réelle utilité à passer autant de temps le nez penché dans des bouquins. Il avait déjà collecté deux articles qui parlaient des potions de lustrage : Une brève chronique de quelques lignes et une interview d’un éminent apothicaire écossais, Gordon MacFarlan . Le Gryffondor nota le nom du spécialiste afin de le transmettre à Samantha et Cassandre. Les filles allaient surement essayer de le contacter pour connaitre sa position sur la Consumeuse. Avec un peu de chance, il serait de leur côté. En plus, il avait une bonne tête, jugea Irving en regardant la photo du scientifique avant de refermer le magasine.

Le Gryffondor s’étira alors et déposa ses deux mains derrière son crane avant de se balancer sur les pieds arrières de sa chaise. Il observa avec un petit sourire satisfait le tas de revue qu’il avait épluché en se disant que son père aurait été fier de lui. Néanmoins, son sourire s’atténua légèrement en songeant à Vivianne, sa mère. Il ne lui avait pas encore parlé de son projet, enfin, de leur projet. A vrai dire, il avait un peu peur qu’elle désapprouve cette idée et qu’elle lui demande de ne pas s’engager. Il pouvait comprendre son point de vue. Après tout, elle avait vécue assez d’épreuves difficiles ces derniers mois et elle n’avait surement pas envie que son fils se lance dans un combat contre son employeur. Mais voila, Irving avait besoin de s’engager pour cette cause. Cela lui faisait du bien et il se sentait beaucoup mieux depuis qu’il avait ce projet en tête. Il devait donc lui dire et le plus tôt serait le mieux. D’ailleurs, il devait aussi annoncer à tous ses amis qu’il sortait avec Samantha. Cela faisait vraiment beaucoup de choses à révéler, songea-t-il en rétablissant son siège sur ses quatre pieds. Avisant Horace Gullivern et Bryan Thompson qui s’apprêtaient à sortir de la bibliothèque le Gryffondor les héla pour leur demander de l’attendre.

« Monsieur Whitaker, si vous étiez venu plus souvent à la bibliothèque durant votre scolarité vous auriez su que l’on ne crie pas ici. » répliqua Madame Pince en fronçant les sourcils.

« Scusez-moi M’dame ! lança le Gryffondor en rangeant prestement ses affaires. Il fourra ses parchemins en vrac dans son sac, déposa le tas de revue qui ne l’intéressait pas sur son étagère et se dirigea vers la documentaliste pour emprunter les deux numéros où figuraient les articles sur les potions de traitement des balais, j’peux les garder combien d’temps ? » demanda-t-il en souriant.

La bibliothécaire scruta les revues spécialisées avant d’observer Irving d’un œil soupçonneux.

« Quinze jours. Pas un de plus. » précisa-t-elle en levant un index.

« Ok ! » répondit le jeune homme en affichant un large sourire avant de rejoindre ses deux camarades de Gryffondor, Vous descendez manger ? »
-Ouep, lança Horace en rivant ses mains au fond des poches de sa cape de sorcier, tu viens avec nous ?
Le sixième année acquiesça d'un signe de tête en déposant la bandoulière de son sac sur ses épaules.
-Au fait Irving, c’est vrai qu’Georgiana est plus avec Jerem’ ? » demanda alors Bryan tandis qu’ils prenaient tous les trois la direction de la Grande Salle.
Le Gryffondor reporta son attention sur le visage un peu trop réjoui de son camarade de dortoirs avant de souffler :
-Ouai, j’crois… »

A vrai dire il savait très bien que Georgia et Jerem’ s’étaient séparés mais Bryan avait l’air bien trop heureux d’entendre la nouvelle pour qu’Irving veuille s’étendre sur le sujet.

-C’est elle ou c’est lui ? Comment elle va ? Elle avait pas l’air d’aller super bien hier soir non ? Ça doit être Jeremy qui a du la plaquer. C’est obligé ! Tu sais ce qui s’est passé ? T’as pu lui parler ? Tu crois qu’elle a besoin de quelqu’un pour l’épauler ? Je devrais peut-être aller la voir. Ça nous permettrait de renouer. » s’exclama Bryan en réfléchissant tout haut.

-J’croyais qu’t’étais sur Frosty ? » demanda Irving afin de faire dériver la conversation sur un autre sujet.

Il n’avait pas envie de parler de cette rupture et il se doutait, d’hors et déjà que Bryan ne serait probablement pas très bien accueilli par la Harpie s’il essayait de jouer le preux chevalier servant auprès d’elle.

« Gwen sort avec Môssieur Souaffle d’Or ! rétorqua Bryan en arborant une moue méprisante, Alors que la belle Georgiana Wright est de nouveau célibataire !, ajouta-t-il sur un ton enjoué tout en se frottant les mains, Par Godric ! Jerem est fou d’avoir laissé partir une fille comme elle ! »

-Bien d’accord avec toi… marmonna le Gryffondor avant de se tourner vers Horace qui était étrangement silencieux, ça va vieux ?

-Hein ? …Euh…si si ça va, t’inquiète !» répondit le septième année avant de reporter son attention sur les sabliers dans le hall en contrebas, J’sens qu’la coupe ne sera pas pour nous cette année… »

Tiens, visiblement, Horace aussi avait envie de changer de sujet, songea Irving en détaillant le commentateur des matchs de quidditch du coin de l’œil. Etant dans le même dortoir que Jerem’, ce dernier devait peut-être en savoir davantage sur les raisons qui avaient poussées le Capitaine à mettre fin à cette idylle...

« Non mais on s’en fout de la coupe Horace ! s’exclama alors Bryan tandis qu’il débouchaient tous les trois au pied du grand escalier de marbre, On parle de la future madame Thompson, là ! Hors de question que je la laisse filer cette fois, elle est faites pou…

Irving ne prêta pas attention à la suite du monologue de son camarade puisque une main se referma sur son avant-bras. Le jeune homme fit volte face et baissa les yeux pour découvrir la petite silhouette de sa nièce, Gillian. La fillette avait intégré Poudlard à la rentrée, en même temps que son fidèle acolyte de bêtises : Jeremy Aven. Ces deux là étaient d’ailleurs toujours fourrés ensemble, même dans les rues de la Cité, où ils retrouvaient généralement Eliott, l’autre neveu d’Irving, et Megan. Ces joyeux drilles n’étaient pas sans lui rappeler la petite bande qu’il formait lui-même avec les jumeaux Moses avant leur départ.
Mais aujourd’hui, Gillian était étrangement seule. Ce n’était pas dans ses habitudes. En effet, lorsqu’il la croisait dans les couloirs, elle faisait généralement la course avec le fils Aven. En ces occasions, les deux Whitaker se saluaient brièvement, au passage, comme ils l’avaient toujours fait à la Cité, mais sans plus. A vrai dire, ils n’étaient pas particulièrement proches et cette distance était essentiellement due à leur différence d’âge qui paraîtrait surement dérisoire dans quelques années mais qui semblait énorme aujourd’hui. Irving aimait bien sa nièce, ce n’était pas le problème, mais à ses yeux, elle n’était que la gamine à côté de laquelle il était assis lors des repas de famille. A la table des petits en plus ! Alors pour un adolescent, cela s’apparentait davantage à une punition qu’à un réel privilège.

« Salut Gil’
, lança donc le gryffondor machinalement, ça va ? » demanda-t-il toutefois en découvrant la mine de sa nièce.

"I"Irving? Est-ce que... Est-ce que je pourrais te parler deux minutes?"" lâcha alors la fillette.

Légèrement inquiet face à l’attitude inhabituelle de l’hyperactive de la famille, le jeune homme fronça les sourcils. Visiblement Gillian voulait le voir en privé. Merlin, que lui arrivait-il pour qu’elle fasse une requête aussi saugrenue ? songea le Gryffondor, soucieux. Ils ne se voyaient jamais que tous les deux. Ils se côtoyaient très souvent en famille, pour des diners ou des randonnées mais jamais en aparté. Cela devait être grave pour qu’elle veuille s'entretenir avec lui seul à seul.
Irving se tourna donc vers ses deux camarades pour leur souffler un, « Allez-y les gars, j’vous rejoins. » avant d’entrainer sa nièce par l’épaule à l’écart du passage qui desservait la Grande Salle.

« Qu’est-ce qui a ? T’as un souci ? Tu t’es disputé avec Jeremy ? » finit-il par demander en se penchant vers elle.


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Gillian Forest-Whitaker
Gillian Forest-WhitakerTroisième année
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J'ai peur... [Irving] Icon_minitimeSam 13 Avr 2013 - 22:52
Sa question la prit tellement au dépourvu qu'elle resta sans voix pendant quelques secondes, avant de secouer la tête.

"Non, non, c'est pas ça… Et puis Jeremy et moi on se prend la tête suffisamment souvent pour être capable de gérer ça tout seuls."

Elle baissa la tête, se mordant la lèvre. Maintenant qu'elle était là, elle ne savait pas comment commencer, elle ne savait pas comment expliquer, elle ne savait pas…
Elle finit par simplement chuchoter, sans croiser le regard d'Irving.

"Il me manque... "

Elle n'avait même pas précisé qui, sachant pertinemment qu'Irving comprendrait de qui elle parlait. Lui aussi avait été affecté, elle l'avait vu. Il s'était juste relevé plus vite, avait commencé son deuil d'une autre manière.
Elle releva la tête, repoussant vers l'arrière ses cheveux fous en continuant, laissant sortir de sa bouche les mots qu'elle retenait depuis la mort de Pops.

"Ce matin, j'ai reçu des lettres. Plein. Une de Maman et Papa, une d'Eliott et de Megan, une de Mams et même une de Cairàn…Et devines la seule chose que j'ai remarqué?"

Elle passa la main sur son visage, évitant toujours consciencieusement le regard de son oncle. Elle ne savait pas comment il réagissait, mais il la laissait parler, la laissait décharger ce qu'elle avait sur le cœur sans l'interrompre, semblant comprendre qu'elle avait besoin de parler.

"Que la sienne n'était pas là."

Elle passa sa main sur ses joues, s'étonnant presque de les trouver humides. Elle pleurait rarement, mais elle en avait besoin, elle le savait.
Elle eut un pâle sourire.

"C'est stupide, non? Je n'ai pas pleuré lorsque j'ai appris qu'il était condamné, je n'ai pas pleuré lorsqu'il est mort, je n'ai pas pleuré à son enterrement, et maintenant je pleure parce que je n'ai pas reçu sa lettre!"

Elle n'en pouvait plus, elle en avait assez, elle voulait juste continuer à vivre comme il l'aurait voulu. Elle voulait rire, courir, danser, chanter et ne pas toujours avoir un pincement au cœur parce qu'il n'était plus là pour la voir.
Elle savait qu'elle penserait toujours à lui, mais elle voulait que son souvenir soit joyeux, rempli de soleil et d'après-midi d'été et pas de gris et de tristesse.

"Gil… C'est normal d'être triste… Mais un jour, tu te réveilleras et tu te rendra compte que son absence ne fait plus mal…"

Elle le savait, oui, elle le savait, mais elle ne voulait pas attendre. Un jour, oui mais quand? Un mois, un jour, un an?
Elle voyait bien qu'Irving ne savait pas trop quoi lui dire pour la consoler, mais dans ses yeux elle voyait briller une petite étincelle qui montrait qu'il comprenait ce qu'elle ressentait. Qu'il était peut-être impuissant à trouver les mots, mais qu'il comprenait.
Elle s'approcha simplement de lui et le prit dans ses bras, sans vraiment réfléchir à son acte. Après quelques secondes de surprise, Irving referma ses bras autour de la petite fille, lui caressant doucement le dos.
Elle lui arrivait à peine à la poitrine, sa tête reposant contre son cœur, mais elle se sentait bien, pour la première fois depuis la mort de son grand-père.

"C'est pas tout, chuchota-t-elle. J'ai peur…"

Elle s'arrêta quelques secondes, cherchant ses mots.

"Pops était éternel, pour moi…Il était la personne que j'allais voir lorsque quelque chose n'allait pas, la personne qui me soutenait, qui m'écoutait parler même quand ça ne l'intéressait pas forcément, qui racontait des histoires extraordinaires… Et maintenant il n'est plus là."

Elle releva la tête, posant son menton contre la poitrine du jeune homme. Elle resta silencieuse quelques instants, se noyant dans le regard bleu de son oncle. Ils n'avaient jamais vraiment parlé, sauf pour s'envoyer des piques lors des repas de familles. Irving était trop âgé, elle trop jeune…
Mais elle sentait qu'il était la personne qui la comprendrait le mieux, sans même savoir pourquoi.

"J'ai peur que d'autres personnes partent… J'ai peur de finir toute seule, j'ai peur qu'un jour tout ce que je connais disparaisse… Tu comprends?"

Il hocha simplement la tête, sans parler, se contentant de caresser ses cheveux bruns de manière apaisante. Elle reposa simplement sa tête sur son torse, fermant les yeux. Ses larmes commençaient légèrement à se tarir, laissant de légères marques sur ses joues roses.

"J'ai peur de mourir, aussi."
"Pourquoi?"
"Si lui est parti, pourquoi pas moi?"
"Gil'…"

Il sembla chercher ses mots pendant quelques secondes, cherchant la meilleure manière d'expliquer, de rassurer la petite fille. Il la sentait légèrement tremblante, fatiguée, terrifiée. Il aurait sans doute réagi de la même manière au même âge, il le savait.

"S'il est mort… C'est sans doute parce qu'il devait partir, non? Il était malade, Gil'. Toi non. Pourquoi voudrais-tu mourir?"
"Je ne sais pas. J'ai juste peur", répondit-elle, sa voix étouffée par le tissu de la robe d'Irving.

Irving ne répondit rien, gardant simplement sa nièce dans ses bras.
Combien de temps restèrent-ils ainsi? Aucun des deux ne le savait vraiment.
Gillian finit par se dégager légèrement, offrant un pâle sourire à son oncle.

"Merci Irving."
"A ton service Gil'."

Elle s'écarta de lui, essuyant les dernières larmes qui s'échappaient de ses yeux.
Alors qu'elle relevait la tête, elle tomba sur un mouchoir qu'Irving lui tendait, un pâle sourire sur les lèvres.
Irving avait le même sourire que Pops, elle ne l'avait jamais remarqué.
Un sourire large, franc, lumineux.
Un sourire communicatif, spécifique aux Whitaker. Sa mère avait le même, son frère avait le même, Eliott aussi. Elle aussi, à ce qu'il paraissait.
Pops était toujours là, d'une certaine manière. Dans leurs têtes, dans leurs cœurs, dans leurs physiques.

Elle accepta le mouchoir, sans lâcher Irving des yeux.
Il pencha la tête, semblant chercher pourquoi elle l'observait si intensément. Elle sourit simplement, répondant à sa question muette.

"Tu ressembles à Pops."

Il répondit en souriant légèrement:

C'est toi qui lui ressembles le plus."

Elle hausa les épaules, n'ayant pas d'avis sur la question. On lui avait déjà dit, qu'avec ses longues boucles brunes et ses yeux bleus, elle était plus une Whitaker qu'une Forest.
Elle-même ne savait pas à qui elle ressemblait. Elle était Gillian Forest-Whitaker, c'était tout ce qu'elle savait.
Mais Irving continuait déjà:

"Si tu as encore envie de parler, juste… viens me voir, d'accord?"

Elle croisa le regard soucieux de son oncle, qui semblait vraiment tenir à ce qu'elle vienne le voir en cas de problème.
Ils n'étaient pas proches, ne s'étaient jamais vraiment parlé sur des sujets aussi importants, mais cela n'avait pas d'importance. Ils savaient tous deux qu'ils étaient les seuls à se comprendre l'un l'autre.

"Promis."

Un appel les fit tous les deux se retourner vers la Grande Salle. Un des amis d'Irving se trouvait là, lui faisant signe de les rejoindre.
Ils échangèrent un regard, avant de se séparer.
Malgré la brièveté de ce qu'ils avaient vécus, malgré le fait qu'elle ne savait même pas si elle retournerait le voir, Gillian se sentait mieux.
Elle n'était pas seule.

RP FINI

[HRP: J'espère avoir fait ce qu'il fallait... Sans Irving, je ne savais pas tellement comment finir...]
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