-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Le chemin de la vertu [Kelsey]

Perséphone Harrington
Perséphone HarringtonAncien personnage
Messages : 102
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeDim 10 Mar 2013 - 22:54
11 mars 2007

Les talons de ses chaussures vernies claquèrent sur les marches tandis que sa robe virevoltait un peu derrière elle, son badge de préfète accroché bien en évidence sur sa poitrine. Perséphone avait soigneusement tressé ses cheveux ce matin, sa cravate était parfaitement nouée, sa chemise boutonnée jusqu'en haut, pas un fil ne dépassait de son gilet gris et les plis de sa jupe étaient impeccables. Sans hésiter, elle dévala les escaliers, trois livres dans les bras, tout juste empruntés à la bibliothèque. Adressant un sourire à des deuxième année de Serdaigle qui passaient, elle arriva dans le hall en jetant un coup d’œil autour d'elle. Tout semblait en ordre. Une bande de première année de Gryffondor remontait du parc en riant fort, ce qui lui arracha un bref soupir. Un petit groupe de Serpentard prenait la direction des cachots en débattant avec ferveur tandis que le professeur Mason accompagnée du professeur Harris, tous deux tenant plusieurs épais rouleaux de parchemins, remontaient les escaliers. Tout en adressant un salut respectueux à ses professeurs, elle prit la direction de la Grande Salle d'un pas vif en naviguant dans la cohue. Elle avait donné rendez-vous à Wendy là-bas, pour qu'elles puissent ensuite aller se promener autour du lac, pour profiter du retour d'un temps vivable. Étant donné qu'elles avaient toutes les deux terminé leurs devoir pour les trois jours à venir - Wendy sous la pression de son amie, il fallait le dire - elles étaient libres pour ce soir et avait prévu de passer le reste de la journée toutes les deux. Enfin, c'est Wendy qui avait décidé ça. Au début, Perséphone voulait se faire une soirée révision des BUSES à la bibliothèque mais Wendy l'avait menacée de passer la soirée avec ses sœurs si elle prononçait encore une fois les mots BUSES, révision ou examen. Et, après cinq ans de cohabitation, Séphy avait vite compris qu'il ne valait mieux pas contrarier son amie qui n'hésitait jamais à mettre ses menaces à exécution.

Elle avait presque atteint les portes de la Grande Salle quand Mark Cory se planta devant elle, un grand sourire aux lèvres. Elle eut pendant quelques instants le vain espoir qu'il lui parle de la dernière réunion du CSS, qui préparait maintenant la finale de la compétition de Bavboules amicale organisée le mois suivant mais son espoir fut bien vite déçu quand il amena, plus ou moins subtilement, la discussion sur la prochaine sortie à Pré-au-Lard. Elle aimait bien Mark, vraiment. Il faisait parti de son groupe de fréquentation, avec Alfred Cattermole, Yume Miu, Wendy - et accessoirement Beth et Jane Mason, ses deux sœurs - et elle le connaissait depuis sa deuxième année. C'était un garçon gentil, intelligent et rempli d'idées, avec une très joli voix en plus et qui dirigeait les chœurs des supporters avec beaucoup de talent. Mais il avait un très gros défaut : il n'était pas Justin. Wendy la trouvait ridicule avec ça, à être désespérément - même si Séphy réfutait ce terme - amoureuse d'un garçon qui avait plus de sept ans qu'elle, qui la voyait comme une adorable petite sœur et qui n'avait sûrement jamais imaginé avoir une relation avec elle. Et qui avait une petite amie en plus ! Mais Perséphone mettait de coté tous les reproches et constatations de Wendy : Justin avait eu plusieurs petites amies depuis qu'elle le connaissait et ils finissaient toujours par se séparer. Tandis qu'eux, ils restaient amis et en contact. Cette petite amie, cette Catherine, ce n'était que passager. Elle ne s'en faisait pas pour cela. Évidemment, Justin devait la trouver un peu jeune mais c'était le fait qu'elle soit encore à Poudlard qui devait renforcer cela. Une fois qu'elle en serait sortie, dans un an et demi, tout sera différent. Et elle avait hâte, tellement hâte ! Sauf qu'en attendant, elle avait Mark Cory qui attendait sa réponse à son invitation, les yeux plein d'espoir. Un peu mal à l'aise, elle attrapa la croix qu'elle portait au cou et la tourna entre ses doigts, machinalement.

- Mark...

Son regard fut attiré par une jupe horriblement courte par dessus l'épaule de Mark. Seigneur Dieu. Kelsey Lorgan venait de débarquer dans le hall, faisant se retourner quelques garçons sur son passage et chuchoter des filles et ce n'était sûrement pas des bénédictions. Elle ne connaissait Kelsey Lorgan que de nom, de vue et surtout de réputation. Et ce n'était pas vraiment une réputation de sainte, loin de là ! Perséphone avait été élevée de manière très religieuse, il fallait l'admettre, avant d'être envoyée dans une pension pour jeunes filles de bonnes familles. Et elle n'arrivait pas à concevoir comment ce genre de filles pouvaient agir. Qu'est-ce qu'elles retiraient de cela à part une très mauvaise réputation ? Des gourgandines, disait sa mère, de manière assez polie tout de même. Comment pouvait-on sacrifier ainsi sa dignité et sa pureté ? C'était n'avoir aucun respect pour soi-même ! Et les garçons qui en profitaient n'était pas mieux et pas plus excusables. Kelsey traversa le hall et Séphy ne put que constater que sa jupe ridiculement courte n'était pas le seul problème de sa tenue. Son chemisier était déboutonné au point que cela en était indécent et elle était maquillée comme une voiture volée. Elle ne pouvait décemment pas laisser passer ça.

- Excuse-moi Mark, je reviens.

D'un rapide, Séphy traversa le hall jusqu'à rejoindre Lorgan, qu'elle interpella afin qu'elle se retourne.

- Kelsey !

Elle utilisait rarement le nom de famille des élèves, sauf quand elle était énervée. Mais dans sa famille, appeler quelqu'un par son nom était un signe évident de mépris. Et elle ne voulait pas mépriser les élèves. Et Kelsey non plus. A vrai dire, elle était partagée. A moitié fascinée, de manière un peu morbide, il fallait l'avouer, par son attitude et sa vertu qu'elle jetait au grand vent et à moitié méprisante et condescendante envers une fille d'une telle condition. L'histoire de Marie-Madeleine traversa rapidement son esprit mais elle chassa cette idée. Aux dernières nouvelles, Kelsey n'avait pas encore sombré au point d'être appelée Marie-Madeleine. Elle avait juste des mœurs très légères. Et on lui aurait sûrement tondu les cheveux à une autre époque, aussi. Perséphone se planta devant elle, un sourire poli aux lèvres.

- Bonjour, Kelsey. Je vois que tu ne portes pas l'uniforme réglementaire. A moins que tu ne remontes te changer tout de suite pour enfiler quelque chose de décent, je me vois dans l'obligation de te sanctionner.

Pourquoi certaines filles ressentaient le besoin de tirer sur leurs t-shirts ou de raccourcir leurs jupes pour plaire aux garçons ? Une jolie fille restait une jolie fille quoi qu'elle porte et une fille enjouée et souriante sera toujours plus attirante qu'une poupée Barbie aux lèvres collantes comme un Strangulot à cause du gloss. Elle n'avait jamais porté une jupe au dessus du genoux et ne déboutonnait que les deux premiers boutons de sa chemise quand il faisait chaud et en dehors des cours et venait, enfin, était en train de se faire inviter à sortir. Par un garçon qu'elle n'aimait pas, certes, mais le fait était là.

- Tu sais, ajouta-t-elle doucement. Je pense que ce n'est pas la peine de raccourcir tes jupes à ce point pour que les garçons se retournent. Surtout que ceux qui se retournent, généralement, ne sont pas les plus fréquentables.

On disait d'elle qu'elle était coincée, dans son dos, elle le savait. Mais elle n'était pas d'accord. Si être coincée signifiait refuser d'exhiber au monde un décolleté profond, alors oui, elle était coincée, mais elle en était fière. Elle était une fille respectable, voilà tout. Ses parents avaient toujours insisté là-dessus. Wendy disait qu'elle ressortait cette excuse parce qu'elle était jalouse des filles avec un petit-ami qu'elles n'épouseraient sûrement jamais mais encore une fois, elle n'était pas d'accord. On pouvait avoir un petit-ami avant le mariage. Tant qu'on enfreignait pas les règles de bonne conduite, voilà tout. Alors qu'on l'appelle Miss Parfaite Préfète si les gens le souhaitait, ou Miss Coincée comme Jayden, elle s'en fichait. Au moins, elle, elle avait une réputation impeccable. Parce qu'une réputation entachée, impossible de la récupérer, ce qui était bien dommage. Peut-être que Kelsey avait envie de changer pour qu'on la prenne au sérieux et qu'elle ne pouvait pas ? Un peu ragaillardie par cette idée, Séphy adressa un sourire à sa camarade. Les gens qui pêchaient n'étaient jamais irrécupérables. Il suffisait juste de les remettre sur le chemin de la vertu. Depuis qu'elle était jeune, Perséphone passait son temps à essayer de remettre les gens dans le droit chemin, comme avec l'épisode de Jayden à la bibliothèque. Et si la réussite était contestable avec le jeune homme, rien n'était encore perdu pour Kelsey !
Kelsey Lorgan
Kelsey LorganPersonnage décédé
Messages : 271
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeDim 17 Mar 2013 - 23:40
Tout foutait le camp. Elle n'avait pas parlé à Katy depuis des mois, les filles de son dortoir la détestaient, Ulrich hantait toutes ses nuits, et elle se retenait de fondre en larme à chaque fois qu'elle croisait Darren, ce qui arrivait souvent. Elle ne mangeait plus, ou mangeait trop et se faisait vomir après. Elle savait qu'elle devait reprendre du poids, mais continuait de culpabiliser en croquant dans un cookie, les vieilles habitudes. Elle allait mal, pourtant elle n'avait plus rien.On ne devrait plus souffrir après avoir tout perdu. Il ne lui restait que les apparences. Et les apparences elle voulait les sauver, parce qu'elle n'avait plus que ça. C'était tout ce qui faisait qu'elle était encore Kelsey Lorgan.

Alors elle continuait de se maquiller, alors qu'elle n'avait plus personne à qui vouloir plaire. Elle continuait de porter des talons trop hauts, qui autrefois la faisait paraitre élancée et désormais lui donnait quelque chose de filiforme Elle donnait le change, elle se créait une stabilité qui n'existait plus, une continuité brisée à jamais. Elle agissait comme elle avait toujours agi, comme si rien n'avait changé. Mais tout avait changé. Rien n'allait et elle avait l'impression que la situation ne s'arrangerait jamais. Qu'elle était en chute libre et ne s'arrêterait qu'en s'écrasant. Et finalement elle avait presque hâte.

Anton Smith émit un sifflement appréciateur sur son passage et elle ne se retourna pas, jouant celle qui s'en fichait. Elle aurait du n'en avoir rien à faire d'ailleurs. Parce que c'était Anton Smith, le pire coup de sa vie, parce qu'Anton sifflait toutes les filles, parce que c'était qu'un connard et qu'elle n'avait aucune estime pour lui. Pourtant elle ne s'en fichait pas. Ça la rassurait, elle avait besoin de ça. Besoin de savoir qu'elle plaisait, parce que c'était tout ce qu'elle savait faire, tout ce à quoi elle pouvait se raccrocher. Une démarche chaloupée et des jambes interminables, ce n'était pas grand chose mais ce n'était pas rien. Et elle ne voulait pas être rien, mais elle avait de plus en plus l'impression que c'était le cas. Parce que qu'est ce qu'elle était au final ? Elle n'était pas une bonne élève, pas une bonne amie, elle n'était importante pour personne. Elle n'était pas grand chose, un morceau de papier avec des noms rayés, une fausse chevelure blonde, un parfum un peu entêtant...Et rien de plus.

Elle traversait le hall à grandes enjambées, quand quelqu'un l'interpella. Elle se retourna et soupira en voyant qu'elle se trouvait en face de Sainte Serdaigle. Cette coincée était insupportable, mais elle était préfète, aussi Kelsey réprima son envie de continuer son chemin et s'arrêta alors que Harrigton venait vers elle. Cette dernière lui fit remarquer qu'elle ne portait pas l'uniforme réglementaire et Kelsey leva les yeux au ciel. Non, son uniforme n'était pas réglementaire, avec Katy elle s'étaient amusé à raccourcir leur jupes de quinze centimètres -personne ne portait de jupe au niveau du genoux avant d'avoir l'âge d'Adamson- et elle avait déboutonné les quatre premiers boutons de son chemiser, mais ce n'était rien de grave. Elle aimait porter son uniforme comme ça, parce que sinon elle était comme les autres. C'était une manière comme une autre de se distinguer, pas la plus brillante, elle en était consciente, mais c'était sa manière à elle.

Kelsey soupira bruyamment, reboutonna son chemisier et tira un peu sur sa jupe pour la rallonger, mais après réflexion elle n'était pas certaine que la taille basse soit plus "réglementaire" que la jupe courte. Tant pis. Elle releva les yeux vers Harrigton et arque un sourcil pour savoir si Sainte Serdaigle était satisfaite.

"C'est bon ? Tu m'as filé l'absolution ? Je peux y aller ?"

Et là, elle vit passer quelque chose d'horrible sur le visage de la préfète, un peu comme une sorte de...de compassion, presque de la pitié. Elle n'aimait pas ça du tout. Que Sainte Serdaigle la méprise passe encore, puisque c'était réciproque, qu'elle la déteste, oui, mais qu'elle la plaigne, hors de question. En quoi était-elle plus à plaindre que cette pauvre fille qui ne vivrait jamais ? La vie était pleine de plaisirs simples auxquels elle ne gouterait pas, ou tardivement. C'était elle qu'on devrait plaindre, elle qui remettait sa vie entière entre les mains d'un seigneur qui n'existait peut-être pas. Elle qui passerait sa vie à prier pour qu'au moment où elle aurait besoin d'aide personne ne lui tende la main et qu'elle finisse complètement désillusionnée.

Voilà qu'elle lui donnait des conseils, de mieux en mieux. Des "gens pas fréquentables" ? Kelsey eut un éclat de rire amer. Ça ne voulait rien dire ça, les gens qui n'étaient pas fréquentable pour Sainte Serdaigle étaient tout à fait fréquentable à ses yeux, et inversement. On fréquentait ceux qui nous ressemblaient, ceux qui ne convenaient, et on rangeait les autres dans la catégorie "pas fréquentables", c'était ridicule. Et si les garçons qui se retournait sur une jupe courte n'étaient pas fréquentables, alors Kelsey n'était pas fréquentables non plus. Oh, et maintenant Harrington lui souriait, génial.

"Tu t'es retournée non ? Ça fait de toi un mec pas fréquentable, alors désolée Harrington mais je vais devoir te fausser compagnie. Je ne voudrais pas que tu aies une mauvaise influence sur moi.."

Elle se retint de pouffer de rire, ponctua sa phrase d'un faux sourire mielleux et fit quelques pas pour s'éloigner.


Le chemin de la vertu [Kelsey] 375029fantomeKelsey
Perséphone Harrington
Perséphone HarringtonAncien personnage
Messages : 102
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeJeu 21 Mar 2013 - 22:08
- Seul un prêtre peut donner l'absolution. Ce qui à mon avis est très idiot. Être une femme ne retire aucune capacité, si tu veux mon avis ! Mais bon, c'est ainsi. Et même si c'était le cas, je n'ai vraiment pas l'intention de me tourner vers les ordres !

Perséphone avait fait exprès de ne pas relever le sarcasme de Kelsey. Elle refusait de tomber dans ce mode de dialogue, ce n'était vraiment pas constructif. Elle-même pouvait être assez cynique quand elle le voulait mais elle tentait de ne rien laisser paraître, cela braquait les gens plus qu'autre chose. Et elle ne voulait pas braquer Kelsey. Alors elle avait répondu assez sincèrement. Honnêtement, rentrer dans les ordres ne lui disait vraiment rien. D'abord parce que sa foi en la religion et en l’Église - pas en Dieu - avait été mise à mal au fur et à mesure de ses années à Poudlard et puis parce qu'elle n'avait pas très envie d'une vie monacale. Elle croyait en Dieu, du moins elle essayait, mais la découverte de la magie l'avait forcément bousculée dans ses convictions. De plus, l’Église avait toujours rejeté les sorcières. Mais si tous les humains étaient des créatures de Dieu, pourquoi ferait-il des créatures que les bons croyants devraient rejeter ? C'était une question qui la tracassait souvent et à laquelle elle ne trouvait pas de réponse. Elle se raccrochait à sa foi sans vraiment savoir pourquoi, dans un monde aussi païen que celui des sorciers, mais c'était son dernier lien avec sa vie d'avant. Et puis, elle avait été éduquée comme ça, toujours tournée vers Dieu. Et après tout, qui pouvait prouver quoi que ce soit ?

- Et reste donc ici, je n'ai pas terminé ! s'exclama-t-elle de son ton de préfète en rattrapant Kelsey en quelques enjambées.

Elle se planta encore une fois devant elle, les bras croisés sur sa poitrine. Elle n'aimait pas vraiment être snobée comme ça, surtout qu'elle ne voulait que du bien à Kelsey ! Cette dernière s'égarait sur les chemins de la perdition, mais il n'était jamais trop tard pour être absoute de ses pêchés. Dieu était miséricordieux. Et outre l'aspect religieux et la vertu de Kelsey, il s'agissait simplement d'aider quelqu'un qui ne devait pas être très bien. Car Perséphone restait persuadée qu'on ne se comportait pas ainsi par plaisir. On ne laissait pas s'échapper au vent sa vertu, sa réputation et sa respectabilité pour le plaisir. Il y avait forcément quelque chose derrière. Kelsey cherchait quelque chose ou manquait de quelque chose, mais quoi qu'il en soit, ce n'était sûrement pas pour le plaisir. Ou alors Séphy ne connaissait rien aux êtres humains.

- C'est mon devoir, en tant que préfète, que de corriger les infractions au règlement. Quand à la mauvaise influence... Oh, soyons sérieuses deux minutes, veux-tu ? Tu me penses assez bête pour ne pas voir ce que l'on pense de moi ?

Perséphone planta ses yeux dans ceux de Kelsey, le menton haut. Elle était plutôt dans la moyenne des filles de son âge, mais avec ses talons, Kelsey la dépassait.

- Coincée, tyrannique, Sainte-Serdaigle, Miss Parfaite Préfète... Je sais tout. Mais cela ne me vexe pas, c'est un fait. En revanche, je suis sûre que tu n'apprécie pas ce que l'on dit sur toi.

Des choses très vulgaires, de la part des filles et des garçons. Des filles qui persiflaient, méprisantes et jalouses à la fois et des garçons, machos qui laissaient échapper des rires gras en faisant des blagues de caserne. On pouvait tout dire sur Kelsey Lorgan, on pouvait tout dire sur les filles du genre de Kelsey. Amusant, comme il y en avait partout. Toutes sur le même moule et toute traitées pareil. Elle n'avait pas dit ça à Kelsey pour être méchante, loin de là. C'était juste un fait, une constatation. Elles avaient toutes les deux une réputation. Et on ne pouvait pas faire plus opposé. La petite Perséphone, si sage, si bien élevée, préfète de son état, excellente élève à qui on ne connaissait aucun petit copain et Kelsey, la Pouf de Poufsouffle, cible de tous les ragots, aux jupes si courtes et à l'attitude si provocantes. Sauf que Perséphone était persuadée qu'on ne pouvait apprécier une telle réputation, qu'on ne pouvait qu'aspirer à en changer. Sauf que souvent, le mal était fait. Et elle était bien décidée à aider Kelsey à changer cela, à revenir sur le chemin de la vertu, pour que sa réputation s'arrange ensuite. Ce serait une âme ramenée sur le droit chemin et elle pourrait être fière d'elle.

- Je suis préfète. La co-présidente du Club des Supporters de Serdaigle. Appréciée des professeurs. J'ai plusieurs bonnes amies. Et une réputation, certes, mais qui est loin d'être dégradante. Et toi, qu'est-ce que tu as, Kelsey Lorgan ?

Elle la provoquait volontairement. Parce qu'elle voulait qu'elle réagisse, elle voulait l'entendre dire qu'elle n'était pas fière de sa réputation et d son comportement, mais que ce n'était pas sa faute et qu'elle voulait en changer. Elle voulait la pousser à réaliser, à ouvrir les yeux. Elle voulait l'aider. Vraiment. Et elle laissait rarement tomber un de ses projets.
Kelsey Lorgan
Kelsey LorganPersonnage décédé
Messages : 271
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeMer 27 Mar 2013 - 23:20
Kelsey soupira bruyamment en entendant les talons de Perséphone claquer derrière elle, et elle se retint de partir en courant. Qu'est ce qu'elle lui voulait cette coincée ? Elle avait arranger son uniforme, tout était "réglementaire", elle n'avait plus aucune raison de la retenir. La Serdaigle se planta devant elle en croisant les bras et Kelsey l'imita, le déhanché en plus. La préfète lui rappela qu'elle ne faisait que son devoir et la Poufsouffle leva les yeux au ciel. Elle voulait quoi, une médaille ? Un trophée pour avoir sauver Poudlard d'une jupe trop courte ? Perséphone planta alors son regard dans celui de Kelsey, qui vrilla ses pupilles dans les siennes, et elle affirma qu'elle savait très bien ce qu'on disait sur elle, et qu'elle l'assumait tout à fait.

Tant mieux pour elle. Elle était fière d'être une insupportable moralisatrice doublée d'une coincée complètement frigide ? Bien, Kelsey était très heureuse pour elle. Elle ne comprenait pas qu'on puisse se vanter d'une telle réputation, mais soit. Perséphone lui demanda alors si elle était fière de ce qu'on racontait sur elle. La Poufsouffle cilla et faillit baisser les yeux mais garda finalement le regard rivé sur celui de sa camarade. Oui, elle savait ce qu'on disait d'elle. Il n'y pas si longtemps, elle inventait même des rumeurs sur son propre compte. Ça l'avait amusé, longtemps. Ça l'avait amusé tant que ce n'était pas vrai. Elle avait aimé entendre raconter des choses sur elle qu'elle savait fausses, s'inventer une image. Ça ne l'amusait plus du tout maintenant que son image l'avait rattrapé. Elle était devenu ce qu'elle croyait n'être qu'un personnage qu'elle maitrisait complètement, tout lui échappait. Elle ne faisait plus la différence entre ce qu'elle voulait renvoyer aux autres et ce qu'elle était réellement, parce qu'il n'y en avait plus. Elle s'était piégée toute seule.

Elle n'avait pas honte de sa réputation, qu'elle avait en partie nourrie de ses propres inventions, parce qu'elle se fichait des médisances des pimbêches jalouses, elle se fichait des blagues machistes, certaines la faisaient même rire, elle n'accordait aucune importance à ce qu'on pouvait bien raconter. Elle n'avait pas honte de sa réputation non, mais honte de l'avoir rattrapé, de s'y être conformé, de lui avoir donné raison. Mais il était évidement hors de question qu'elle le reconnaissance devant sainte Serdaigle, plutôt passer une deuxième nuit avec Anton Smith -ce qui n'était pas peu dire.

"Je t'en prie chérie, j'invente la moitié de ce qui se raconte sur moi, alors évidement que j'apprécie. C'est toujours agréable de voir les vierges effarouchées dans ton genre s'offusquer pour des histoires sordides qui n'ont pas eu lieu, j'te jure c'est vraiment drôle."

Sauf qu'elles avaient eu lieu, les histoires sordides. La vision d'Ulrick Keller s'imposa à l'esprit de la Poufsouffle qui frissonna imperceptiblement. Elle se souvenait de sa main contre sa gorge, de son regard noir, dénué de la moindre compassion, vide de toute trace d'humanité. Elle entendait son rire démoniaque. Elle se rappelait du goût du sang qu'il avait laissé sur ses lèvres après lui avoir arraché un dernier baiser. Machinalement, elle frotta son poignet gauche de sa main droite. Le bracelet du préfet-en-chef n'avait laissé aucune trace, pourtant elle avait le sentiment que le bijoux était toujours là. Elle détestait Ulrich Keller de tout son être, et quelque part elle avait conscience qu'elle avait les moyens de le faire tomber, elle aurait pu le dénoncer. Mais plus forte que la haine était la crainte.

Et cette peur, cette angoisse constante, c'était bien la preuve que Perséphone se trompait quand elle insinuait qu'elle n'avait rien. Si elle n'avait rien eu à perdre, elle aurait livré Ulrich sans hésiter, sans se demander si cela pouvait lui coûter la vie, si ça pouvait quitter la vie à Darren, mais elle ne le faisait pas. Alors non elle n'était ni préfète ni président d'un club stupide, non elle n'avait plus d'amies depuis sa dispute avec Katy, non les profs ne l'aimaient pas, mais il lui restait bien quelque chose, non ? Sinon, qu'est-ce qu'elle ferait là ? Elle ne savait pas ce que c'était, peut-être un amour fou, perdu mais pourtant entier. Oui, ça devait être ça. C'était plutôt triste, de se dire que la seule chose à laquelle elle tenait encore était la seule qu'elle n'avait aucune chance d'obtenir. Mais au moins elle tenait à quelque chose, à quelqu'un.

"Bravo, c'est bien, tu as deux gentils parents, un chien et une jolie petite maison aussi ? Mais tu es parfaite, on va pouvoir t'utiliser pour personnage dans des histoires pour enfants, cingla-t-elle. Ce que j'ai moi ? Le droit de faire ce que je veux, juste parce que j'en ai envie. Le droit de me faire plaisir sans penser à un éventuel jugement. Mais ça tu ne connais pas, parce que j'imagine que toi tu prends ton pieds en lisant des bouquins et tant mieux, mais ce n'est pas mon cas."

Elle respectait les croyances des autres. Perséphone pouvait bien vénérer qui elle voulait, Dieu, Merlin, Tom Cruise, peu importe. Kelsey n'avait pas pour habitude d'embêter les gens sur ce genre de sujet, mais c'était Miss parfaite qui la cherchait, elle ne faisait que se défendre.


Le chemin de la vertu [Kelsey] 375029fantomeKelsey
Perséphone Harrington
Perséphone HarringtonAncien personnage
Messages : 102
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeVen 29 Mar 2013 - 21:37
Perséphone n'était pas le genre de fille qui s'énervait souvent. Bien sûr, il lui arrivait de s'agacer voire de s'exaspérer mais elle s’efforçait de toujours prendre sur elle : céder à la colère était inutile, cela ne servait qu'à brouiller ses idées et ses raisonnements et on disait ensuite des choses que l'on regrettait après. La dernière fois qu'elle s'était énervée, c'était face à Gray qui battait Ahren. Quand elle accomplissait son devoir de préfète, elle aimait rester calme et responsable afin de prendre des décisions justes. Elle n'était pas quelqu'un de suceptible, les piques à répétition ne la touchaient pas, même quand Valentyne avait essayé de la pousser à bout par exemple. Mais là, ce que venait de dire Lorgan, elle ne pouvait pas le supporter, elle le prit comme une claque.

- Ne parle pas de ce que tu ne connais pas, Lorgan ! persifla-t-elle, furieuse.

Parce que c'était trop douloureux. Parce qu'elle l'avait eu, la vie parfaite. Avant. Deux parents aimants et attentionnés, débordant d'affection pour leur aînée, si sage et si gentille, comme une petite poupée. Une famille unie avec des frères et sœurs qui riaient dans les escaliers, un joli manoir dans la campagne anglaise, une éducation stricte mais juste, des années d'écoles formidables avec des amies gentilles et rieuses et des vacances en famille sans que rien ne vienne gâcher leurs moments. C'était ça que Séphy retenait de son enfance, sûrement idéalisée maintenant et édulcorée de tout ce qui avait pu la contrarier à l'époque. Elle avait vraiment tout et un joli avenir devant elle. Des parents aisés, une bonne éducation, on l'aurait sûrement présentée à un garçon gentil, peut-être même Justin d'ailleurs, elle aurait fait ses études dans une bonne faculté, à Oxford ou Cambridge. Sauf qu'elle n'était pas destinée à ça. Parce qu'elle était une sorcière. Son plus grand cadeau, son plus grand don de Dieu et aussi son plus grand malheur parfois. Parce qu'être une sorcière dans une famille peut-être un peu trop croyante, ce n'était pas une bonne chose. Ses parents n'avaient jamais pu se faire à cette idée et ils ne s'y feraient sûrement jamais. Elle avait été envoyée à Poudlard, loin d'eux et plus rien n'avait jamais été pareil. Évidemment, elle ne regrettait pas d'être une sorcière, elle adorait le monde magique et c'était chez elle. Sauf qu'elle regrettait d'avoir perdu sa famille au moment où le professeur Adamson avait frappé à leur porte. Elle détestait entendre les autres parler de leurs parents, si gentils et si compréhensifs. Alors qu'elle était devenue une étrangère aux yeux des siens.

Bien sûr, ils l'aimaient encore. Sûrement. Cela se voyait dans des petites attentions, comme son plat préféré quand elle rentrait à la maison. Mais ils n'avaient plus rien à se dire, plus rien à partager. Il y avait de longs silences entre eux, sans que personne ne puisse trouver quoi dire. Les lettres étaient devenues impersonnelles dès la deuxième année, même si elle en recevait toujours une par semaine, le dimanche. Toujours les même banalités, les même mots d'amour qui ne valaient plus rien, usés à force d'être écrits sans y croire. Elle était devenue une étrangère pour ses frères et sœurs, elle qui s'en était tant occupé des années auparavant. Ils s'ignoraient lorsqu'ils se croisaient dans la maison. De toute manière, ils n'avaient rien à se dire, des sourires polis de temps en temps, c'était déjà bien suffisant. Sa famille vivait sans elle, nouait des liens sans elle et elle n'en faisait plus parti depuis onze ans. A table, ils mentionnaient des gens, des évènements, dont elle n'avait jamais entendu parler. Ils comprenaient qu'elle avait de bonnes notes, sans comprendre les matières. La dernière fois qu'ils avaient partagé quelque chose de sincère, c'était cet été, lors de sa nomination de préfète. Parce qu'un préfet, ils savaient ce que c'était. Lorsqu'elle quitterait la maison après ses ASPICS, cela ne changerait rien. Elle n'était déjà plus là, déjà partie dans un monde que le reste de sa famille ne pouvait atteindre. Ils vivaient dans deux mondes trop différents, n'avaient plus qu'en commun que les restes d'une affection passés et des souvenirs partagés. Le reste des moldus oubliait déjà sa présence, son nom, on prenait sa cadette pour l'aînée et on s'étonnait quand on la croisait. Alors non, Perséphone n'avait pas une vie parfaite. Et Lorgan n'avait pas le droit de parler de ça, personne n'en n'avait le droit. Elle voulait oublier, mettre de coté tout cela pour ne pas en souffrir. Elle faisait mine qu'elle s'en fichait, elle n'en parlait pas, comme si c'était normal. Et elle arrivait presque à s'en convaincre, à se répéter que c'était la vie et que c'était normal, de disparaître progressivement de sa propre famille. Elle n'avait pas besoin d'eux, de toute manière. Elle avait grandi. Trop pour pleurer ses parents et sa vie d'avant.

- Tu ne sais rien de ma vie, d'accord ? Rien du tout !

Son éclat de voix avait attiré l'attention des autres élèves présents, on les regardait. Après tout, voir Perséphone Harrington s'emporter était quelque chose de rare. Et elle tenait à ce que cela le reste. Elle inspira un grand coup et passa une main sur son visage. Lorgan ne pouvait pas savoir, elle avait dit cela comme ça. Ce n'était pas la même de s'énerver, cela ne mènerait à rien. Il y avait des situations bien plus graves que la sienne. Et puis, elle s'était fait une place dans le monde magique. Ici, on avait besoin d'elle. Contrairement à sa famille. Elle était préfète et elle s’efforçait d'être la meilleure, pour que les professeurs sachent qu'ils pouvaient compter sur elle. Elle aidait ses camarades avec leurs devoirs, dès qu'ils le demandaient. Elle s'investissait dans la plupart des clubs, surtout le CSS et voulait se rendre indispensable. Parce que si on avait besoin d'elle, alors elle resterait ancrée dans le monde magique, contrairement au monde moldu. Elle s'était taillée une place à l'aide d'excellents résultats scolaires, faisant souvent mieux que les sorciers de sang. Parce qu'elle refusait de perdre le monde magique, qu'elle aimait tant, comme elle avait perdu le moldu. Et plus tard, après Poudlard, elle continuerait. Mais en attendant, elle devait se concentrer sur l'instant présent. Et sa mission première : aider Kelsey à revenir sur le chemin de la vertu. Lentement, elle reposa son regard sur sa camarade.

- Je suis désolée d'avoir crié, je n'aurais pas dû. On oublie, d'accord ?

Les curieux se dissipèrent, même si elle les entendait encore chuchoter sur ce qui venait de se passer. Elle se retourna pour leur adresser une réprimande - ils n'avaient pas de travail à cette heure-ci ? - mais croisa le regard inquiet de Mark, qui semblait hésiter à approcher. Elle lui adressa un vague sourire pour lui dire que tout allait bien avant de refaire face à Kelsey.

- Et pour ta gouverne, Kelsey, je me fiche du jugement des autres quant à mes propres actes. Sinon j'en serai à me balader le chemisier ouvert jusqu'au milieu du soutien-gorge pour renverser ma réputation de "Sainte-Serdaigle".

Et son chemisier était boutonné jusqu'en haut d'ailleurs, contrairement à celui de sa camarade quelques minutes plus tôt. Elle n'avait pas honte de sa réputation, au contraire. On lui avait toujours expliqué qu'une fille ne pouvait être respectable qu'en ayant une conduite irréprochable et elle avait toujours appliqué ces principes, en bonne croyante. En revanche, elle estimait qu'ils devaient s'appliquer autant aux garçons qu'aux filles mais c'était une autre question, beaucoup plus féministe.

- Et toi, c'est comment que tu prends ton pied, Kelsey ? interrogea-t-elle avec un sourire sur les lèvres, reprenant l'expression volontairement. En te faisant insulter par toutes les filles de cette école ? En te faisant reculer de haut en bas par les garçons comme un bout de viande dans une boucherie ? Ou en étant l'objet de leurs blagues de casernes, où on te prête autant d'humanité qu'une poupée gonflable ?

Elle la provoquait, oui. Parce qu'elle voulait savoir ce que pensait vraiment Kelsey. Parce que Perséphone restait persuadée qu'il y avait une grande part de mensonge et d'apparence dans tout ce que déblatérait sa camarade. Et il fallait passer outre pour ramener Kelsey sur le droit chemin.
Kelsey Lorgan
Kelsey LorganPersonnage décédé
Messages : 271
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeMer 3 Avr 2013 - 17:30
Kelsey afficha un sourire mauvais en voyant Perséphone perdre momentanément son calme légendaire. Touché. Elle ne savait pas exactement quels étaient les problèmes que pouvaient rencontrer la Serdaigle, elle ignorait pourquoi sa remarque l'avait atteinte, mais peu importe. Elle avait marqué un point. Parce qu'il n'y avait pas de raison pour que la préfète soit la seule à la descendre en se servant de ses faiblesses. Elle aussi elle savait être mesquine, elle aussi elle savait faire mal et Harrigton avait tout intérêt à ne pas jouer à ce petit jeu là avec elle. La Poufsouffle laissa échapper un éclat de rire cynique quand sa camarade lui demanda de ne pas parler de ce qu'elle ne connaissait pas. C'était elle qui se mêlait de ce qui ne la regardait absolument pas, pas l'inverse. Pourquoi ne s'était-elle pas contenté de lui enlever dix points avant de passer son chemin ? Kelsey ne lui avait rien demander, elle n'avait que faire de son jugement, de sa prétendue morale et de ses pseudo conseils.

"Non, je ne connais rien de te vie Harrington, et c'est très bien comme ça, répondit-elle à vois basse. Elle ne hausserait pas le ton, parce que contrairement à la Serdaigle, elle gérait la situation. Mais je vais t'apprendre un truc : tu ne sais absolument rien de la mienne. Rien du tout. Alors fou moi la paix d'accord ? Je t'ai rien demandé."

Un instant, Kelsey se demanda si elle et Perséphone pouvaient avoir des problèmes en commun. Est-ce que la Serdaigle avait elle aussi une mère qui avait abandonné ? Qui avait baissé les bras après trois disputes et faisait semblant de ne pas voir les problèmes ? Kelsey ne savait pas exactement depuis quand sa mère avait arrêté d'être une maman pour elle, si toutefois elle l'avait été un jour. Pourtant elles avaient été proches avant, complices mêmes, peut-être trop pour la petite fille qu'elle était à l'époque. Elle avait longtemps considéré sa mère comme sa meilleure amie, celle qui lui racontait ses aventures avec le serveur du restaurant de son père, celle qui lui avait acheté ses premières paires d'escarpins, celle avec qui elle parlait de se refaire le nez depuis qu'elle avait huit ans. Elle avait compris plus tard que sa mère avait essayé de faire d'elle une espèce de version miniature d'elle-même. Sauf qu'elle n'était pas devenue comme elle, elle était devenue pire. De complices elles étaient devenues rivales, toujours en compétition, à vouloir plaire plus que l'autre. Et pour dépasser sa mère Kelsey avait franchi toutes les limites, les unes après les autres. Sa mère s'en était rendu compte, mais trop tard. Il y avait eu quelques disputes explosives, puis plus rien. C'était comme si Clara s'était rendu compte qu'elle avait échoué, et elle avait baissé les bras. Maintenant elle passait leur temps à se crêper le chignon pour des futilités, à se disputer pour un bâton de rouge à lèvre ou à se battre pour un t-shirt. Leur relation était à leur image, superficielle. Mais ni l'une ni l'autre n'avait envie de creuser, parce que sous toutes ces futilités il n'y avait que des problèmes.

"Ne compte pas sur moi pour oublier un si beau souvenir..." railla-t-elle quand Perséphone lui demanda d'oublier son moment d'emportement.

Ainsi la Serdaigle se fichait du jugement des autres, parfait, cela leur faisait un point commun. Parce que Kelsey se fichait complètement de ce que pensaient les autres, tant qu'elle n'était pas d'accord avec ce qu'ils disaient. Il n'y avait que la vérité qui blessait, et avant toutes les rumeurs sur son compte ne l'atteignaient pas, mais ça c'était avant. Ce qui la blessait, c'était de reconnaitre qu'ils avaient tous raison, mais ça il était hors de question qu'elle l'admette, encore moins devant Sainte-Serdaigle. Celle-ci lui demanda alors comment elle "prenait son pied" et Kelsey arqua un sourcil. Elle voulait un dessin ou bien ? La Poufsouffle eut du mal à rester de marbre face aux provocations de sa camarade. Elle la détestait. Elle ne l'avait jamais aimé, mais à partir de maintenant elle la haïssait. Elle ne supportait pas ces insultes à peines voilées derrière un sourire poli, son petit air supérieur l’écœurait et elle n'avait pour seule envie que celle de lui envoyer son poing dans la figure, ou sa chaussure.

Mais elle ne devait pas répondre à la provocation, cela ne ferait que montrer que la préfète avait frappé un point sensible, comme elle quelques instants plus tôt. Et elle ne lui ferait pas ce plaisir. Kelsey choisit donc de répondre à sa question en toute franchise, avec le franc-parlé qui la caractérisait.

"Comment je prends mon pieds ? répéta-t-elle avec un sourire faussement complice. Coquine va ! ajouta-t-elle avec un clin d'oeil, pour faire enrager Miss Sainte-Serdaigle. Je prend mon pied quand un mec me..."

Avisant un groupe de deuxième année, Kelsey s'interrompit -elle voulait contrarier Pérséphone, pas traumatiser des gamins. Elle s'approcha de sa camarade et se pencha vers son oreille avant de poursuivre. Elle lui détaille l'acte de la façon la plus crue qui soit, retenant difficilement l'éclat de rire qui menaçait de s'échapper de ses lèvres quand elle s'imaginait la tête que devait faire cette pauvre Perséphone. Une fois qu'elle eut fini sa description d'une relation charnelle passionnée, elle se recula un peu et afficha un sourire amusé.

"C'est bon ? Ta curiosité est satisfaite ? cingla-t-elle. Je crois qu'on a plus rien à se dire alors, je ferai attention à mon uniforme, merci, au revoir !"

Elle ne voulait pas passer une seconde de plus avec la Serdaigle, parce qu'elle la faisait se sentir mal. Elle la renvoyait à des faiblesses qu'elle s'appliquait à ignorer. Et parce qu'elle finirait par craquer.


Le chemin de la vertu [Kelsey] 375029fantomeKelsey
Perséphone Harrington
Perséphone HarringtonAncien personnage
Messages : 102
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeLun 8 Avr 2013 - 13:53
Quand elle avait reçu son badge de préfète, Perséphone n'avait pas été très surprise. Après tout, elle était l'une des filles pressentie à ce poste depuis quelques temps déjà. C'était sûrement plus difficile de choisir les préfets à Serdaigle, par rapport à d'autres maisons comme Gryffondor, vu que la plupart des élèves étaient assez sages. Évidemment, elle savait déjà que des personnes comme Linnet Sneals ou Ahren ne seraient choisies, pour plusieurs raisons. Pour la première, c'est qu'elle était complètement dérangée, il fallait le dire. Le deuxième profiterait de ce pouvoir pour dominer ses camarades et ce n'était pas acceptable de la part d'un préfet digne de ce nom. Dans les premières années, elle pariait plutôt sur cette petite fille joyeuse qui était certes un peu agitée mais avait une sociabilité qui était appréciée chez les préfets. C'est d'ailleurs sûrement pour cela que Wendy Mason n'avait pas eu le poste, contrairement à sa sœur Jane. Elle était bien trop timide vis-à-vis des personnes qu'elle ne connaissait pas et franchement trop discrète. Souvent, on la confondait avec Jane, qui éclipsait ses deux soeurs avec son caractère plus flamboyant. Beth ne manquait pas d'assurance mais n'aimait pas trop la ramener. Jane n'hésitait pas. Mais elle restait quelqu'un de sympa, tout de même. Enfin, quoi qu'il en soit, sa nomination n'avait surpris personne, des paris circulaient même sur ça. Et quand elle avait reçu le badge, elle s'était promis d'être une préfète exemplaire. C'est pourquoi le titre de Miss Parfaite Préfète était loin de la déranger, bien au contraire ! C'était plutôt un compliment. Et une bonne préfète ne perdait pas son calme. C'était arrivé juste une fois mais elle ne referait pas cette erreur. Peu importe ce que ferait ou dirait Kelsey, elle ne s'énerverait pas. Parce que c'était ce que sa camarade voulait. Parce que c'était un abus de faiblesse. Et si elle avait réussi à ne pas céder devant des gens tels que Jayden Valentyne ou Ahren Keller, elle ne céderait pas devant Kelsey Lorgan. Elle voulait jouer à la plus maligne ? Très bien. N'oublions tout de même qui a été réparti à Serdaigle, dans cette histoire. S'il fallait affronter Kelsey avant de pouvoir lui parler honnêtement afin de la ramener sur le chemin de la vertu, alors elle le ferait.

Quand la Poufsouffle se pencha vers elle, Perséphone ne cilla pas, les bras toujours croisés sur sa poitrine. Même quand Valentyne avait eu les mains baladeuses, elle n'avait pas réagi physiquement. Les mots desservaient toujours plus. Et elle ne laissera rien paraître sur son visage lorsque Kelsey commença son récit, crue comme un charretier, volontairement choquante. Séphy avait reçu une éducation stricte, comme il se faisait dans la petite noblesse anglaise dont elle était issue. Et là-bas, hors de question de s'emporter ou de montrer que l'on était déstabilisé. Et elle n'allait pas commencer maintenant. Alors même si les mots de Kelsey lui écorchaient les oreilles et qu'elle se sentait rougir malgré elle, elle ne fit rien. Elle ne recula pas, n'aborda pas de mine choquée et cria pas au blasphème comme elle mourrait d'envie de le faire. Et pourtant, c'était la première fois qu'on lui parlait comme cela et dire qu'elle était mal à l'aise aurait été un euphémisme. Évidemment, elle connaissait vaguement... ces choses-là et avait vaguement entendu les filles de son dortoir en parler, toujours avec pudeur, des gênes et quelques gloussements. Mais jamais d'une telle manière, aussi choquante, vulgaire et grossière. La seule chose qu'elle connaissait vraiment, c'est que cela se faisait après le mariage uniquement, restes de son éducation religieuses, et tous les détails purement scientifiques appris en biologie lors de sa dernière année de primaire et de sa première année de collège. Et elle n'avait encore jamais embrassé de garçon ni même tenu la main d'un, contrairement à beaucoup de filles de son âge. A seize ans, elles avaient déjà souvent eu un petit-copain. Pas elle. Et quand elle entendait Kelsey, elle en était plutôt contente, d'ailleurs. Alors quand sa camarade eu terminé son récit, elle plaqua un sourire narquois sur ses lèvres et haussa un sourcil en signe de défi.

- C'est tout ? Et bien, Kelsey, je ne te pensais pas si traditionnelle ! Tu es terriblement sage en fait ! ajouta-t-elle avec un petit rire.

Il fallait être bien naïve pour penser qu'on pourrait l'avoir comme cela. Il en fallait bien plus pour la sortir véritablement de ses gonds et même si ce genre de choses la gênaient, ce n'était pas ce qui pourrait l'énerver. La faire rougir comme un Souaffle, oui, largement. Mais cela n'irait pas plus loin. Kelsey devrait trouver un autre angle d'attaque. Quant à elle, elle avait le sien et son but établi. Il suffisait juste d'y arriver et elle commençait à cerner un peu le fonctionnement de sa camarade. Cela allait être plus facile désormais.

- Je suis vraiment déçue. Tu n'es pas même pas à la hauteur de ta réputation ! Il ne te reste plus rien en fait. Même pas ce talent-là. Quel dommage, ajouta-t-elle, dédaigneusement.

Elle, elle savait se contrôler. Mais Kelsey céderait et s'emporterait. Elles n'avaient tout de même pas la même retenue. Elles venaient de le prouver, toutes les deux. Kelsey allait s'énervait, avec de telles provocations, elle ne pouvait pas faire autrement et déverserait tout ce qu'elle avait sur le cœur. A partir de là, il sera plus facile de lui faire comprendre qu'elle ne pouvait pas agir comme cela toute sa vie, qu'elle était sur un mauvais chemin mais qu'il était encore temps de changer. Elle n'espérait pas en faire une dévote, encore moins une bigote, mais l'aider à retrouver un équilibre dans sa vie, à se respecter elle-même et à se faire respecter par les autres. On devait aider son prochain, c'était l'un des messages de la Bible et c'était sûrement celui que Perséphone tentait le plus d'appliquer au quotidien. Et Kelsey était sa nouvelle mission. Elle pouvait l'aider vraiment, elle en était sûre. Lui donner de bons conseils. Peut-être même qu'elles pourraient devenir amies ? Oui, Séphy était quelqu'un d’optimiste. Mais se dire qu'elle pouvait aider les gens et se rendre indispensable lui faisait du bien. De toute manière, à la fin, une instance supérieure finirait par tous les juger. Tom Cruise, répondrait sûrement Kelsey, mais il y avait bien quelqu'un au dessus. Sa foi avait été ébranlée par la découverte de la magie, oui, et plus elle restait à Poudlard plus elle s'éloignait de l'autorité de l'Eglise Anglicane mais elle restait fidèle à Dieu, quoi qu'il arrive. Du moins, elle tentait. Et aider Kelsey serait concilier sa vie magique et sa foi, ce serait l'idéal.
Kelsey Lorgan
Kelsey LorganPersonnage décédé
Messages : 271
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeDim 21 Avr 2013 - 19:49
Kelsey avait l'impression de se trouver face à un mur de glace. Elle voyait bien que cette petite peste était mal à l'aise, elle était rouge comme un souaffle, alors pourquoi ne s'énervait-elle pas ? Ou mieux, pourquoi ne s'éloignait-elle pas pour aller faire part de son traumatisme à ses copines aussi prudes qu'elle ? Que fallait-il faire pour faire réagir Harrington ? La Serdaigle s'était légèrement emporté quand elle avait parlé de sa famille, mais elle s'était calmée aussitôt. Elle restait de marbre quand on faisait allusion à sa réputation de petite sainte, et elle ne réagissait même pas à des paroles si grossières qu'elles auraient presque fait rougir Killian Gray. C'était comme si rien ne pouvait la faire sortir de ses gonds, pourtant il y avait forcément quelque chose.

"Joue pas les blasées Miss coincée, t'es carrément écarlate !"

Kelsey épuisait petit à petit toutes ses munition et Perséphone ne paraissait même pas un peu ébranlée, ou déstabilisée. Elle était là, bien droite, son insigne brillante à la poitrine et son sourire narquois plaqué aux lèvres. Elle était insupportable, son petit rire de peste était infernal, et son petit haussement de sourcils était intolérable. Kelsey la haïssait, elle détestait tout ce qu'elle était. Harrington était-elle si frustrée que son seul moyen de s'amuser était de rabaisser les autres ? Ça la faisait rire de balancer des piques assassines ? Elle prenait du plaisir en cherchant les points sensibles des autres pour savoir où frapper ? Elle se sentait puissante avec son petite badge tout doré ? Pathétique. C'était pitoyable, méprisable, et ça marchait. Parce que Kelsey devait se retenir de ne pas la gifler, qu'elle se sentait bouillir intérieurement, et parce qu'elle avait un peu mal. Et honte aussi. Honte de se laisser toucher par ça, honte de penser que Perséphone avait peut-être raison, honte de ne pas pouvoir se défendre.

Il lui fallait un nouvel angle d'attaque mais elle ne trouvait rien. Perséphone semblait lisse, sans faille. C'était impossible, tout le monde avait des faiblesses. Et c'était assez désagréable de voir Perséphone s'attaquer aux siennes, les unes après les autres, alors qu'elle était incapable de trouver les points faibles de la Serdaigle. Elle n'avait qu'une envie : couper court à la discussion et ne plus jamais lui adresser la parole. Mais Miss Coincée utiliserait sans doute son statut de préfète pour la retenir au motif que ses talons étaient trop hauts, son chemisier trop transparent, ou quelque chose du genre.

"Je suis vraiment déçue. Tu n'es pas même pas à la hauteur de ta réputation ! Il ne te reste plus rien en fait. Même pas ce talent-là. Quel dommage", reprit la Serdaigle, dédaigneusement.

Kelsey reçut cette affirmation comme une gifle. Cette peste avait fini pas trouver la faille, et elle s'y était engouffré sans le moindre remords. Parce que c'était peut-être ça, la plus grande crainte de Kelsey, sa plus grosse faiblesse : vouloir être quelque chose, quelqu'un, être remarquée. Et finalement n'être rien. Une fille qu'on avait facilement et qu'on ignorait dès le lendemain, dont on oubliait le prénom, celle dont personne ne se souviendrait dans dix ans. Avant, elle avait été quelqu'un, quelqu'un de différent de cette fille facile dont les frasques alimentaient les ragots de Poudlard. Avant, cette réputation était factice, c'était un rôle qu'elle jouait, une façon comme une autre de se distinguer. Maintenant, elle avait donné raison aux rumeurs. Et maintenant elle avait peur, peur de donner raison à Perséphone aussi. Comment cette fille qui ne la connaissait même pas pouvait-elle la juger de cette façon. Elle n'avait aucun droit de parler d'elle de la sorte. Mais Kelsey ne voulait même plus se défendre, elle voulait juste que cette peste se taise, et ne lui parle plus jamais.

"Tu sais quoi ? T'as raison. Je suis rien, je vaux même pas la peine que tu perdes ton temps avec moi, cracha-t-elle entre ses dents serrés. Elle détestait la façon dont ses mots sonnaient à ses oreilles, juste. Elle se détestait de dire ça mais elle voulait se débarrasser de Perséphone à tout prix. Alors dégage ! Elle avait élevé la voix malgré elle et quelques regards se tournèrent dans leur direction, aussi reprit-elle plus doucement, le regard rivé dans celui de sa condisciple. Je ne suis qu'une pauvre fille, un cas perdu, j'irai bruler en enfer et tant mieux, parce qu'au moins je suis certaines de ne pas t'y trouver !"

Elle savait qu'elle ne disait cela que pour se débarrasser de la préfète, et pourtant ses propres mots la blessèrent. Parce qu’elle était plutôt convaincante, finalement. Elle n'avait même pas le sentiment de mentir. Comment pouvait-elle dire ça d'elle-même ? Elle valait mieux que ça, elle voulait s'en convaincre, en vain. Elle détestait Perséphone pour l'avoir amener à dire des horreurs pareilles. Elle ne se souciait pas trop de ce qu'on pouvait penser d'elle, mais elle, qu'est-ce qu'elle pensait d'elle-même ? Est-ce qu'elle était vraiment "rien" ? Non, c'était impossible. S'il ne lui restait rien elle n'aurait pas peur. Si elle craignait Ulrich, si chacun de ses cauchemars lui provoquait des sueurs froides, si elle faisait des détours pour ne pas le croiser dans les couloirs, c'était forcément qu'elle avait encore quelque chose à perdre. Elle n'avait rien d'un cas perdu. Elle était dans une mauvaise passe en ce moment, mais tout le monde en traversait, et elle s'en sortirait. Elle n'était pas qu'une pauvre fille qu'on retrouverait éventrée sur un trottoir à tout juste vingt ans. Ce n'était pas l'avenir qui l'attendait. Elle était Kelsey Lorgan, elle obtenait tout ce qu'elle voulait des hommes, et non l'inverse.

Alors qu'elle se répétait cette phrase dans son esprit pour se convaincre que c'était ça la vérité, et pas ce qu'elle avait dit plutôt, les mots de Darren lui revinrent à l'esprit. Les derniers mots qu'il avait eu pour elle. Ceux qui avaient mis fin à plus de deux ans de relation secrète. Ceux prononcé par son plus vieil amant, par celui qu'elle l'aimait. Les piques de Perséphone la blessaient mais elles n'avaient aucune importance à coté de ces mots là, et ils avaient été les mêmes. Quand il s'était sentit trahi, quand il l'avait détesté et qu'il avait voulu lui faire le plus de mal possible, il aurait pu la traiter de tous les noms, mais il lui avait dit qu'elle n'était rien, avant de lui promettre une longue descente aux enfers. Si elle avait finit par donner raison à sa réputation, par devenir cette fille qu'elle avait crée de toute pièce, est-ce qu'elle réaliserait également ce scénario déjà écrit ? Est-ce que c'était vraiment elle, tout ça ? Ou est-ce qu'il y avait encore une part d'artifices ? Quand le jeu s'était-elle arrêté ? Quand est-ce que les choses étaient devenues si graves, et si réelles ?


Le chemin de la vertu [Kelsey] 375029fantomeKelsey
Perséphone Harrington
Perséphone HarringtonAncien personnage
Messages : 102
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeMar 23 Avr 2013 - 18:18
Et elle venait de gagner. Kelsey venait de céder, de déposer les armes, d'abandonner la partie. Si elle avait su, elle aurait utilisé cette technique-là beaucoup plus tôt. Même si ce n'était pas son genre, d'être méchante gratuitement, d'être méprisante et condescendante. Elle laissait ça à d'autres. Elle ce qu'elle aimait, c'était argumenter. Réfléchir, opposer des arguments, débattre. Elle aimait manier les mots et obtenir la victoire grâce à d'implacables exemples ou arguments. C'est aussi pour cela qu'elle s'épanouissait à Serdaigle, au milieu de gens comme elle. Oh, évidemment, elle ne généralisait pas. Il y avait des Serdaigle incapables de se servir de leur esprit et quelques Gryffondor qui étaient loin d'être bêtes. Elle avait d'ailleurs entendu dire, par les filles de son dortoir qui soupiraient sur lui, que Jeremy Baker avait tenté le concours de l'Académie Lycaon, qui était tout de même une école mondialement reconnue pour la métamorphose, le genre qui intéresserait Perséphone si la métamorphose était sa matière de prédilection. Même s'il ne le réussissait pas, le fait d'avoir la possibilité de le tenter était tout de même significatif et prouvait bien que quelques cerveaux survivaient à Gryffondor, que cette Répartition était loin d'être une fatalité. Enfin, quoi qu'il en soit, face à Kelsey Lorgan, les subtilités de la dialectique et l'argumentation ne semblaient pas très efficace. Ce qui fonctionnait, c'était les mots douloureux, ceux que l'on se recevait en pleine poitrine. C'était intriguant, d'ailleurs. Il fallait briser Kelsey avant qu'elle ne daigne être plus réceptive à l'écoute. Et mine de rien, quand on y pensait bien, c'était peut-être représentatif du mode de fonctionnement tout entier de sa camarade de classe. Un mode de fonctionnement qui l'intriguait, qu'elle avait du mal à appréhender, mais qui la fascinait tout de même un peu.

Kelsey Lorgan n'était pas le genre de filles qu'on voulait être. Aucune jeune fille ne voulait être la cible de ragots plus vulgaires les uns que les autres, ne voulait être méprisée de la gente féminine, n'avoir aucun respect de la gente masculine. On critiquait Kelsey Lorgan, haut et fort. Sur tous ses gestes, ses comportements aguicheurs, ses tenues, son attitude avec tous les garçons... Les filles se retournaient sur son passage, pour ensuite chuchoter entre elles et éclater d'un rire méprisant, qui retentissait jusqu'au bout du couloir, pour être sûres qu'elle l'entende. Mais d'un autre coté, il y avait cette jalousie, cette sorte de fascination malsaine pour cette fille qui attirait tous les regards masculins tandis que les autres filles de son âge passaient des heures à rêvasser à un garçon qui ne les remarquaient même pas. Derrière tout le coté vulgaire et tape à l'oeil, il y avait cette sorte d'admiration pour quelqu'un qui semblait s'assumer pleinement et déborder de confiance en soi, à un âge où on avait plutôt tendance à se replier sur soi-même. Des filles comme Kelsey, il y en avait eu des centaines à l'école Poudlard. Elle n'était ni la première, ni la dernière. Et pourtant, ce gere de filles faisaient toujours le même effet, au fil des années, sans que rien ne s’essouffle. Et c'était ça aussi qui fascinait les gens. La première fois que Perséphone avait vu Kelsey, du haut de ses treize ans, elle avait été choquée. Aujourd'hui, à force de la croiser, elle ne l'était plus. Même si elle avait encore les oreilles qui sifflaient à cause de ce qu'elle venait d'entendre. Mais même si elle n'était plus choquée, il lui restait cette sorte d'étonnement face à elle, de fascination et tous ces questionnements, sur comment pouvait-on sciemment agir ainsi. Mais même si elle était emplie d'une curiosité toute Serdaigle, presque anthropologique, elle n'oserait jamais demander ce qui l'intriguait tellement. De toute manière, ce n'était pas pour cela qu'elle cherchait à atteindre Kelsey. C'était pour accomplir le but qu'elle s'était fixée, la mission dont elle s'était investie. Alors elle croisa les bras sur sa poitrine et releva le menton.

- Je veux t'aider.

Elle était persuadée que Kelsey n'était pas une cause perdue. Que personne n'était une cause perdue en cette terre, qu'on pouvait toujours évoluer et changer, revenir sur le chemin de la vertu. Tout le monde pouvait être aidé et avoir une vie meilleure. Et elle s'appliquait à aider les gens qu'elle croisait, d'une manière ou d'une autre, ne serait-ce que pour rendre hommage à l'éducation qu'elle avait reçue durant onze années. En arrivant à Poudlard, sa foi et son appartenance à l’Église Anglicane était encore entière, jusqu'à sa troisième année, même si tout cela avait été ébranlé par la découverte de la sorcellerie et de ses pouvoirs magiques. Mais plus elle restait dans un monde sans foi, loin de l’Église, plus elle relisait la Bible qui déclarait que la sorcellerie était une abomination, moins elle avait foi dans les valeurs du clergé. Si la sorcellerie était une abomination, pourquoi elle, qui avait toujours été une bonne chrétienne, qui était une création de Dieu comme tous les autres êtres humais, était une sorcière ? Si c'était mal, pourquoi est-ce que le monde des sorciers existait ? Il n'était pas plus maléfique que celui des moldus, pas plus satanique et elle n'avait pas l'impression d'être un envoyé du vilain. C'est à partir de ce moment-là qu'elle avait remis en cause l’Église, ce qui n'avait fait que renforcer la fracture entre ses parents et elle. En revanche, elle croyait encore en Dieu, avec passion. C'est aussi pour cela qu'elle voulait entrer au Département des Mystères, devenir Langue-de-Plomb, pour faire des recherches sur les origines de la magie. A l'aide des Runes, puisque les plus vieux documents magiques découverts étaient écrits en Runes mais aussi à l'aide de la physique et de la biologie moldue. L'université magique lui offrait une opportunité idéale pour parfaire sa formation avant de rentrer au Ministère. Dès l'annonce du fonctionnement, elle avait décidé de continuer d'étudier les Runes tout en prenant deux matières moldues qui l'aideraient dans ses recherches : la physique et la biologie. Pour ne pas perdre de vue les bases qui lui seront nécessaires à la faculté, elle travaillait - en plus de ses devoirs magiques - sur des livres moldus empruntés dans la bibliothèque de ses parents et elle avait l'intention de prendre des cours d'été cette année pour parfaire ses acquis. Ainsi, peut-être qu'elle pourrait trouver ce qui la questionnait depuis tellement d'années, ce qui questionnait le monde magique depuis la nuit des temps, ce qui questionnait chaque famille modue qui se découvrait un enfant moldu : d'où venait la magie ? Elle voulait enquêter sur les gènes, trouver le pourquoi du comment des sorciers et des Cracmols. Et puis aussi savoir d'où venait la magie en elle-même, réellement. Si c'était un phénomène divin ou physique ? Une évolution de l'espèce, même si cela existait depuis des millénaires ? Ou une espèce parallèle ? Toute ces questions la passionnaient et elle voulait en faire son métier.

Mais ce n'était pas le sujet du moment. Pour l'instant, ce qui comptait, c'était l'aide qu'elle souhaitait apportait à Kelsey, pour la ramener sur le chemin de la vertu. C'était l'un des seuls dogmes de l’Église qu'elle appliquait encore. Aider son prochain dans l'esprit de la charité chrétienne et guider les impies sur les voies du Seigneur. Et dis comme cela, c'était très moyenâgeux, songea-t-elle soudainement. Mais l'idée était là. Elle voulait aider Kelsey. Perséphone était persuadée qu'elle n'appréciait pas sa réputation, ce que l'on pensait d'elle. Et elle voulait l'aider à changer cela, à redevenir respectable et respectée. Elle avait plein d'idées sur la manières dont elles pourraient s'y prendre, toutes les deux. Évidemment, elle savait que Kelsey n'irait jamais dans les extrêmes - du bon coté du moins - mais il y avait plein de moyens pour l'aider à redorer sa réputation, que les filles et les garçons de cette école la respecte enfin. Cela ne pouvait être que bénéfique pour elle, qu'on la voit enfin comme une personne à part entière qu'il fallait respecter et préserver et pas comme un poster vivant de Pamela Anderson qui serait sorti d'un magasine peu recommandable pour aller faire un tour dans l'école. Et l'aider concrètement serait bien plus efficace que de se contenter de prier pour elle.
Kelsey Lorgan
Kelsey LorganPersonnage décédé
Messages : 271
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeJeu 2 Mai 2013 - 23:49
Kelsey détestait Pérspéhone. Elle ne l'avait jamais été, elle faisait partie de celles qui se moquaient d'elle en la traitant de coincée, qui faisait toujours un commentaire sur ses jupes trop longues -personne ne devrait porter de jupe au genoux avant cinquante ans, et qui s'amusait à l’imiter en singeant la parfaite petite préfète qu'elle était. Mais tout ça c'était avant de la connaitre, car désormais ça allait bien plus loin que ça, elle la haïssait. Elle la haïssait parce qu'elle détestait tout ce que la Serdaigle était, de son maintient rigide à son regard compatissant en passant par se façon de relever le menton comme pour regarder les gens de haut. Et elle la haïssait parce qu'elle l'enviait, aussi. Perséphone avait l'air sûre d'elle, et si Kelsey ne manquait pas d'assurance, elle n'avait pas la force de sa camarade. La préfète paraissait inébranlable, indestructible, parce qu'elle avait quelque chose que personne ne pouvait lui prendre, des convictions dont on ne pouvait pas la priver. Il lui resterait toujours quelque chose. Kelsey n'avait même plus de convictions, pour peu qu'elle en ai eu un jour, et elle n'avait plus rien du tout. Mais jamais elle ne l'avouerait, jamais elle ne pourrait reconnaitre qu'elle puisse être jalouse de Perséphone Harrington, il lui restait au moins assez de fierté pour ça.

-Je veux t'aider.

Kelsey dévisagea un instant sa camarade sans rien dire, interdite. Elle était tiraillée entre l'envie de lui coller une gifle, celle de lui rire au nez, et celle de tourner les talons. Elle ne voulait pas de son aide. Elle n'avait besoin de l'aide de personne. Accepter de l'aide c'était reconnaitre qu'on avait perdu. Et elle n'avait pas perdu, elle était mal, elle devait bien le reconnaitre. Elle n'allait pas bien, mais elle n'avait pas touché le fond. Elle pouvait encore s'en sortir, elle le savait, et toute seule. Elle n'avait jamais eu besoin de l'aide de personne, elle avait toujours été indépendante et elle ne parlait jamais de ses problèmes. Elle réglait ça toute seule, comme la grande fille qu'elle était. Oui, elle avait beaucoup de chose à régler, elle faisait des cauchemars, elle ne mangeait plus beaucoup, elle n'avait pas d'amis, était toujours éperdument amoureuse de Darren et ne supportait pas sa mère, mais c'était des problèmes mineurs, tout le monde avait des problèmes. Et ça n'allait pas plus loin que ça, ce n'était que des problèmes d'adolescente, une fois débarrassée de ça elle irait très bien.

Contrairement à ce semblait sous-entendre Perspéhone, elle n'avait pas besoin de changé. Et elle n'avait pas envie de changer. Elle voulait juste que les choses reviennent à la normale. Elle était heureuse avant, avec son groupes de copines, ses quelques amants et trouble d'adolescente normale. Une époque où elle ne se préoccupait pas d'autre chose que de la couleur de son vernis à ongle, où elle et Katy passait des nuits entières à parler des garçons et rattrapait leurs heures de sommeil en histoire de la magie, où elle flirtait avec tous les beaux garçons de l'école et n'avait qu'une petite préférence pour Darren. C'était ça qu'elle voulait retrouver, l’insouciance et la liberté. Elle ne voulait pas du bonheur selon Perspéhone Harrington, elle ne voulait même rien de Perséphone Harrington.

"J'ai pas besoin de ton aide !" cracha-t-elle agressive.

Qu'est ce qui pouvait faire croire à Perspéhone qu'elle avait besoin d'aide ? Qu'est ce que la préfète pensait avoir à lui offrir ? Est-ce qu'elle avait pitié d'elle ? Kelsey détestait cette idée. Elle ne voulait pas qu'on la voit ainsi parce qu'elle même ne voulait pas se voir de cette manière. Elle n'avait aucune envie qu'on la plaigne, elle réussissait à ne pas s’apitoyer sur son sort, ce n'était pas pour que les autres le fassent à sa place. Elle était assez grande pour demander de l'aide par elle-même quand elle en aurait besoin. Et elle n'en était pas arrivée là. Elle n'en était pas au point de baisser la tête face à Harrington, de reconnaitre que celle-ci pouvait l'aider, qu'elle n'était pas capable de se sauver toute seule. Elle refusait d'être tombée si bas. Elle était Kelsey Lorgan pas une pauvre petite fillette sans défense. Elle détestait l'image que les mots de Perspéphone lui renvoyaient d'elle-même. Et sa haine de Perséphone ne faisait que grandir de seconde en seconde.

De toute façon cette petite sainte ne faisait ça que pour se donner bonne conscience, pour avoir une meilleure estime d'elle-même. Elle devait être en manque de bonnes actions. Et Kelsey ne serait certainement pas sa mission de charité, plutôt mourir. De toute façon Perséphone ne pouvait rien pour elle, elle ne savait rien de sa vie, elle ignorait ce qu'elle avait vécu, elle ne pouvait pas la comprendre. Prétendre le contraire lui semblait pas prétentieux. Personne ne pouvait l'aider, et elle n'avait besoin de personne. Elle s'était mise là-dedans toute seule, elle avait tenu jusque là toute seule, et elle s'en sortirait toute seule.

"J'ai besoin de personne, je suis assez grande pour m'occuper de moi même !"

Étrange comme elle ressentait le besoin de crier, comme elle essayait de couvrir les petites voix dans sa tête qui lui soufflaient le contraire. Elle détestait ces petites voix, lucides, qui la contredisaient. Elle prétendait pouvoir s'en sortir mais sa situation se dégradait de jour en jour, elle semblait lancée dans une véritable descente aux enfers. Et alors ? Une fois qu'elle aurait toucher le fond, elle ne pourrait que remonter. Elle finirait par aller mieux, forcément. Et cela commencerait quand Perséphone et sa compassion à deux noises quitteraient son champs de vision. Kelsey fit un pas pour se rapprocher de sa camarade. Elle n'était pas particulièrement grande mais ses talons étaient très haut et elle dépassait Perséphone, parfait.

"Tu veux m'aider ? Alors dégage ! Laisse moi tranquille, je t'ai rien demandé !"

Son visage à quelques centimètres de celui de la Serdaigle, Kelsey la fusilla du regard. Elle voulait la voir disparaitre, et ne plus jamais lui parler, ne plus jamais se sentir réduite à moins que rien, ne plus jamais se sentir humiliée, ne plus jamais devoir lutter contre elle-même pour ne pas reconnaitre que Perspéhone avait raison. Et qu'elle avait tout faux.



Le chemin de la vertu [Kelsey] 375029fantomeKelsey
Perséphone Harrington
Perséphone HarringtonAncien personnage
Messages : 102
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeJeu 30 Mai 2013 - 15:56
Perséphone ne recula pas d'un pas. Elle ne bougea pas lorsque Kelsey s'emporta, garda ses bras fermement croisés sur sa poitrine, ne baissa pas les yeux et ne laissa aucune expression transparaître sur son visage. Elle s'était bien évidemment attendu à cette réaction, elle savait très bien que Kelsey ne capitulerait pas aussi facilement, qu'elle ne céderait pas sans protester. Mais peu importe ce que dirait sa camarade, Séphy était persuadée d'avoir raison et d'agir pour le mieux, c'était le plus important. On ne faisait pas d'omelette sans casser d’œufs. Alors elle haussa un sourcil quand Kelsey affirma rageusement qu'elle n'avait besoin de personne. Elle avait besoin d'aide, cela crevait les yeux. On ne pouvait pas s'épanouir en agissant de cette façon, c'était complètement aberrant. Ce n'était pas sain, la manière dont vivait Kelsey. Elle ne pouvait pas retirer de plaisir, pas d’équilibre de cette façon de fonctionner. Et dans les serments du Père Graham, il disait toujours que les filles de petite vertu agissait comme cela par malheur et qu'il fallait les ramener sur le droit chemin. Généralement, quand elle assistait à la messe pendant les vacances, une fois qu'elle était rentrée chez elle, Perséphone se sentait toujours mal de devoir faire face au Père Graham qui avait toujours été gentil avec elle sans savoir qu'elle lui mentait depuis qu'elle avait onze ans. Mais elle ne pouvait décemment pas lui avouer qu'elle était une sorcière, même lors de sa confession. Il la prendrait pour une folle. Et ce serait rompre le Secret Magique ce qui était formellement interdit par le Code du Secret Magique depuis 1689. Et oui, elle connaissait par cœur ses cours d'Histoire de la Magie. Quoi qu'il en soit, elle était bien décidée à aider Kelsey et n'avait pas du tout envie de "dégager" comme venait de le suggérer sa camarade avec tact.

- Honnêtement, Kelsey, je vais remettre en doute ta capacité à n'avoir besoin de personne.

Jugeant que ce n'était peut-être pas le meilleur angle d'attaque, Perséphone battit rapidement un plan d'attaque dans son esprit, listant ses arguments et ses exemples. Elle avait toujours fonctionné comme cela, elle affutait ses mots avant de partir au combat, comme certains qui se battent avec leurs poings. Elle aimait débattre, plus que tout. Déjà petite, elle n'avait que le mot "non" à la bouche, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de répondre et de défendre ses convictions. Dis comme cela, cela pourrait paraît innocent mais cette volonté de débattre s'accompagnait également d'une farouche envie d'avoir toujours raison, de ne jamais être en tort. C'était la chose que Perséphone détestait le plus au monde, elle se sentait bête et démunie à chaque fois et cherchait alors à avoir tout de même le dernier mot, quoi qu'il arrive. Et elle était très butée, cela ne faisait aucun doute. Certaines filles étaient belles et on les admirait pour cela. Elle, elle ne l'était pas particulièrement. Oh, elle ne se sentait pas disgracieuse mais ne valait rien par rapport à certaines de ses camarades. Alors elle se reposait sur son intelligence, qu'elle estimait assez. Elle était une élève brillante, une préfète compétente et avait la ferme intention de mener un travail exigeant. Et comme par vengeance, elle maintenait que les jolies filles n'étaient que des idiotes.

Et sans qu'elle sache pourquoi, son regard s'égara sur le visage de Kelsey. Honnêtement, elle ne la trouvait pas jolie. Elle n'était pas vilaine, certes, mais elle n'était pas jolie. C'était peut-être le maquillage outrancier ou la fureur sur ses traits, mais Kelsey Lorgan manquait tellement de... naturel. Tout semblait tellement artificiel chez elle. Peut-être que si elle cessait de sans cesse se dissimuler sous des choses censées exhiber sa beauté, elle serait plus jolie. Après, c'était très personnel, la beauté. Et c'était plutôt mesquin, comme pensées et loin d'être charitable. Perséphone effleura sa croix du bout des doigts comme pour s'excuser.

- Honnêtement, Kelsey, je veux et je peux t'aider, j'en suis sûre. Il n'y a aucun mal à cela, cela ne pourrait être qu'un mieux ! Je ne prétends pas savoir tout ce qui te pousse à agir comme cela, mais je pense que nous avons toutes les deux que ce n'est pas sain. Je n'ai pas l'intention de te changer en ma copie conforme, je veux juste t'aider. Ça ne serait pas mieux, si on arrêtait de te traiter comme ça ? Si les filles ne t'insultaient pas dans les couloirs ? Si tu n'avais pas cette réputation là ? Je suis préfète, Kelsey, je ne suis pas uniquement là pour les gens qui courent dans les couloirs. Je suis aussi là pour aider.

Elle adressa un léger sourire à sa camarade de classe.

- S'il te plaît.

HRP : Désolée pour la longueur, pas du tout inspirée ^^'
Kelsey Lorgan
Kelsey LorganPersonnage décédé
Messages : 271
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeJeu 6 Juin 2013 - 14:52
Kelsey se retint de claquer violemment Perséphone lorsque celle-ci se permit de "remettre en doute" sa capacité à s'en sortir toute seule. Comment pouvait-elle la juger ainsi. Elle ne la connaissait pas, elle ne savait rien sur elle. Elle n'avait aucun droit de l'évaluer de la sorte, d'affirmer qu'elle n'était pas assez forte, qu'elle était incapable de se débrouiller seule. C'était trop facile, de se baser sur ce qu'elle lui offrait sur le moment et Kelsey voulait bien reconnaitre qu'elle devait paraitre un peu fragile et déséquilibrée en cet instant précis, mais ce n'était pas ce qu'elle était. Elle était forte, elle était indépendante, elle l'avait toujours été. Elle s'était un peu perdue ces derniers temps mais elle allait se retrouver, c'était une mauvaise passe rien de plus, elle redeviendrait vite celle qu'elle avait été un jour. Celle qui se fichait de ce qu'on racontait sur son passage, qui riait des rumeurs qu'on inventait sur elle et qui jetait les mecs après utilisation comme des mouchoirs en papier. Et ces derniers mois ne serait plus qu'un mauvais souvenir. Elle ne resterait pas cette idiote amoureuse, cette pauvre fille qui s'était faite piéger à son propre jeu par quelqu'un de plus malin et qui ne parvenait pas à se défaire de ce cauchemar.

"Je ne pense pas que tu sois celle de nous deux qui me connaisse le mieux. Alors garde tes jugements pour toi Harrington."

Perséphone pensait sans doute qu'elle valait bien mieux que ceux et celles qui jugeait Kelsey d'un regard, mais elle était pareille. Parce qu'elles s'étaient "parlé" cinq minutes elle pensait la connaitre, elle pensait comprendre ses problèmes et pouvoir les résoudre. Pauvre idiote. La Poufsouffle elle-même ne comprenait pas tous ses problèmes, comment une étrangère le pourrait-elle ? Parce que c'était ce qu'était Perspéhone à ses yeux : une étrangère. Et elle le resterait toujours, parce qu'elles vivaient dans deux mondes trop différents et qu'elles ne se comprendraient jamais.

Les bras croisés, le visage fermé, elle écouta le discours de sainte de la Serdaigle, qui lui assurait vouloir simplement lui venir en aide, disant que ce serait plus sain, qu'il serait bon que les choses changent. Kelsey retint un éclat de rire désabuser. Changer, il était bien trop tard pour ça. Elle avait mis longtemps à façonner son image, à construire sa réputation, à devenir insensible, elle s'était créée de toute pièce, ce n'était pas pour tout détruire maintenant. Et puis changer pour devenir quoi ? Qu'est-ce qui la définissait si ce n'était pas ce qu'elle était aujourd'hui ? Qu'est ce qui lui restait si on lui enlevait son maquillage et ses nombreuses conquêtes ? Rien, parce que c'était ce qu'elle était, c'était elle. Cela ne l'avait pas forcément toujours été mais ça l'était devenu. Elle était cette fille, si elle supprimait ça qu'est-ce qu'elle deviendrait ? Elle n'en savait rien, parce qu'elle ne savait pas qui elle était, au fond. Du moins elle préférait ne pas le savoir. Cela lui ferait trop mal de voir qu'elle était encore cette gamine un peu écervelée qui s'était fait briser le cœur par un connard à quatorze ans, cette fillette jalouse de sa mère qui était prête à tout pour la surpasser. Non, elle n'était plus comme ça, elle avait grandit, elle avait changé. Et c'était très bien comme ça.

Kelsey décroisa les bras et s'approcha de Perséphone, baissant les yeux sur son visage pâle. C'était un des avantages des talons-hauts, outre le fait que cela fasse de jolies jambes, ça lui permettait d'être plus grande que la plupart de ses camarades. Elle toisa donc la préfète en essayant d'aborder une expression glaciale, trahie par ses joues rougies par la colère et son regard noir de rancœur. Elle serra les poings quand Perséphone se permit de lui adresser un petit sourire. Elle ne voulait pas de son sourire, de sa sympathie, elle ne voulait rien de cette fille.

"Et ce ne serait pas bien si on pouvait respirer sous l'eau ? Si le secret magique n'existait pas ? Si tous le monde avait des pouvoirs ? Si la religion ne condamnait pas les sorcières au bûcher ? Hein, ce ne serait pas merveilleux tout ça ? Elle avait peut-être frappé un point sensible, elle n'en savait rien, mais si c'était le cas tant mieux. Oui ce serait fabuleux, mais ça n'arrivera pas, les choses ne changent pas comme ça. Alors toi tu vas rester la préfète coincée la plus chiante que Poudlard ait connu et moi je vais rester moi, parce que c'est ce que nous sommes, c'est comme ça. Et ce n'est pas parce que ça ne te plait pas qu'il faut que ça change, mêle toi donc de ce qui te regardes et restes-en aux gamins qui courent dans les couloirs, ce sera mieux pour tout le monde."

Perséphone pouvait penser ce qu'elle voulait, mais non, elle ne pouvait pas l'aider. Outre le fait que Kelsey n'accepterait jamais son aide, elle savait que même si elle le faisait, la préfète ne pourrait rien pour elle. La Serdaigle voyait un problème où il n'y en avait pas, Kelsey se fichait de sa réputation, elle n'en avait même rien à faire. Ses vrais problèmes étaient ailleurs, et Perséphone ne la débarrasserait ni de ses sentiments pour Darren, ni de sa culpabilité, ni des cauchemars d'Ulrich Keller. C'était assez insupportable d'entendre Miss Préfète Parfaite répéter qu'elle pouvait l'aider, que ça irait mieux, alors que c'était complètement faux. Kelsey ne pouvait compter que sur elle-même pour se sortir de là et elle savait qu'elle y arriverait. Peut-être pas tout de suite mais elle s'en sortirait, elle allait quitter Poudlard, commencer une autre vie ailleurs et elle oublierait tout ça. Bientôt Darren et Ulrich ne seraient que des souvenirs.


Le chemin de la vertu [Kelsey] 375029fantomeKelsey
Perséphone Harrington
Perséphone HarringtonAncien personnage
Messages : 102
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitimeDim 9 Juin 2013 - 21:40
Lors de sa Répartition, le Choixpeau n'avait pas hésité beaucoup avant de la répartir à Serdaigle. Aujourd'hui encore, elle pensait qu'il avait eut raison et ne s'était pas trompé, si on supposait bien évidemment que le Choixpeau Magique pouvait faire des erreurs. Néanmoins, avant de clamer "Serdaigle", il avait dit qu'elle aurait pu aller à Gryffondor, à cause de ses manières quelques peu dirigistes, elle se rappelait très bien ses mots. Après sa Répartition, elle avait été très fière de sa maison, d'être parmi ceux qui utilisaient un peu leur cerveau, toujours pour citer le Choixpeau et elle avait pris l'habitude - comme le reste de l'école - de dénigrer les Gryffondor, si impulsifs, qui semblaient incapable de réfléchir avant d'agir, qui ne savaient que suivre leur cœur et leurs émotions au lieu de leur raison. Que serait-elle devenue si elle avait été à Gryffondor ? Aurait-elle le même amour des études aujourd'hui, le même projet d'orientation ? Elle n'en savait rien. Peut-être serait-elle plus impulsive, plus butée. Elle n'en saurait jamais rien. Quoi qu'il en soit, si elle se permettait de critiquer les actions des Gryffondor c'est parce qu'elle estimait agir différemment. Or, les Gryffondor étaient réputés - et c'était loin d'être usurpés pour certains voire pour beaucoup d'entre eux - pour leur détermination, quand on le disait élégamment, d'être des gens complètes butés quand on le disait avec franchise. Et depuis le début de cette conversation, réalisa-t-elle soudain, elle se comportait comme une Gryffondor. Elle essayait de forcer, elle ne lâchait rien. Alors qu'il serait bien plus intelligent de se retirer pour laisser à Kelsey le temps de réfléchir à ses mots. Il fallait avouer que sa camarade était également tenace - plus tenace qu'elle ne l'avait cru - en bonne Poufsouffle et ne semblait pas décidée à plier. Il serait plus intelligent de revenir à l'attaque plus tard, une fois que ses mots auraient imprégné l'esprit de Kelsey.

Elle releva le menton tandis que sa camarade la toisait en songeant qu'elle aurait dû y penser dès le début. Elle avait été stupide d'y aller aussi brusquement, elle aurait dû le faire avec plus de tact. C'était une erreur de sa part. Mais c'était encore rattrapable. Il lui suffirait de retrouver un angle d'attaque pour revenir voir Kelsey, quand on se moquerait ouvertement d'elle par exemple. La défendre ouvertement devant l'école serait une bonne occasion de s'approcher de nouveau, nota Perséphone mentalement. Cela prouverait à Kelsey qu'elle voulait réellement l'aider et ce serait un bon moyen de lui reparler pour voir où elle en était dans ses réflexions. Dans... deux ou trois semaines, cela serait suffisant. Il ne serait pas difficile de trouver une occasion. Les gens avaient la critique facile encore plus ces derniers temps envers Kelsey, qui semblait moins solide qu'avant, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Encore quelque chose aux yeux de Séphy qui prouvaient qu'il fallait aider sa camarade, que son comportement et sa réputation plus que sulfureuse devaient commencer à lui peser, contrairement à ce qu'elle affirmait. Il n'y avait rien de sain là-dedans, on ne pouvait pas y trouver du bonheur, c'était impossible, c'était inenvisageable, Perséphone ne comprenait pas. Et s'il y avait bien une chose qu'elle détestait dans ce monde, c'était ne pas comprendre. Elle qui laissait le monde reposer sur des démonstrations rigoureuses et qui basait sa place dans la société sur ses capacités intellectuelles refusait que quelque chose lui échappe. Lorsqu'elle ne comprenait pas quelque chose, elle s'acharnait jusqu'à obtenir des réponses. Et elle ne comprenait pas l'attitude de Kelsey. Même si elle tirait sa révérence pour le moment, elle restait quelqu'un de pugnace et reviendrait à la charge. Il lui faudrait se dépêcher en revanche : Kelsey quittait l'école à la fin de l'année, contrairement à elle qui passerait ses BUSES.

- Brûler des sorcières est complétement désuet dans le monde moldu, répliqua-t-elle lorsque Kelsey mentionna cela dans sa litanie de "et si".

Elle avait reculé derrière de l'ironie pour ne pas penser à la religion. Parce que quoi qu'elle en dise, se sentir ainsi exclue d'un monde qu'elle avait fréquenté pendant tant d'année lui été difficile, c'était ce qui avait creusé le fossé entre elle et ses parents. Et même si on ne brûlait plus les sorcières, elle restait persuadée que les êtres dotés de pouvoir magique seraient mal reçus par l’Église d'Angleterre. Ses parents, ses propres parents, l'avaient tellement mal pris qu'elle n'osait pas imaginer la réaction d'étrangers. Et pourtant, si Dieu avait crée toute vie sur terre, il avait aussi crée les sorciers, non ? Certains disaient que c'était l’œuvre du Diable mais elle ne croyait pas à cette version. Elle était toujours entrée dans une église sans se faire foudroyer par quoi que ce soit, était baptisée, portait une croix et priait sans s'attirer d'ennuis. Alors oui, elle regrettait que l’Église rejette ainsi du monde. Mais elle était persuadée que cela pouvait encore changer, elle avait foi en cela. Tout pouvait changer, contrairement à ce que disait Kelsey. Les mentalités, les sociétés, les gens, on en était témoin au quotidien. Et elle pensait que Kelsey pouvait changer. Qu'elle même le pourrait si elle voulait. Tout était une question de volonté. Et Perséphone était persuadée que ni elle ni sa camarade ne manquaient de volonté.

- Bien sûr que si, tout peut changer. Rien n'est une fatalité, si ce n'est la mort, bien évidemment. Ne fais pas comme si tu étais venue au monde avec un décolleté jusqu'au nombril et des talons de vingt centimètres, Kelsey. Les choses changent, les gens changent, les situations évoluent. C'est la vie, c'est normal. Et tu ne me feras pas croire que tu arrives à te satisfaire d'une réputation d'allumeuse, de remarques graveleuses et que tu apprécies de n'avoir aucun respect de la part des autres. C'est peut-être la version que tu te sers pour éviter d'affronter la réalité mais je n'y crois pas. Alors, oui, je suis peut-être coincée et tout ce que tu voudras. Je suis sûrement très arrogante de te parler comme ça, de te dire que je sais que tu penses. Mais quoi qu'il arrive, tu ne me feras pas penser que j'ai tort. Et je crois également que tout cela peut changer, Kelsey. Que tu n'es pas condamnée à endurer cela sans cesse. Et quand tu le penseras aussi, je serai là.

Elle croisa les bras sur sa poitrine et lui adressa un sourire en coin.

- Je t'aiderai. Pour ce que tu veux. Pour faire redescendre les ardeurs d'un garçon pressant avec quelques heures de retenue ou pour parler ou pour quoi que ce soit. Et tu sais où me trouver. Là où des gamins courent dans les couloirs.

Elle adressa un dernier regard à sa camarade, un dernier sourire et se détourna pour rejoindre Mark, qui l'avait attendue. Oui, elle serait là pour Kelsey. Parce qu'au fond, elle avait beau critiquer les Gryffondor, mais elle était aussi butée qu'eux.


RP TERMINE
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
Le chemin de la vertu [Kelsey] Icon_minitime