Venez comme vous êtes... Talatatata *musique McDo* [Gwen & Juliet]

Je suis absolument désolée pour le titre, si tu as une idée Gwen, dis-le moi, je changerais avec plaisir :mrgreen:

3 février 2007

Nouant ses cheveux en un chignon lâche en même temps qu’elle marchait, Juliet traversa la salle commune d’un bon pas. Il était seize heure vingt, et elle avait donc dix minute pour aller retrouver Gwen Frost, la nouvelle Poursuiveuse de l’équipe, afin qu’elles puissent voler un peu toute les deux, histoire de s’entraîner. Certes le match contre les Serdaigle était terminé, et certes Gwen ne devait être que remplaçante dans l’équipe, mais après une récente conversation avec Eva, la jeune femme avait décidé qu’il valait mieux prévenir que guérir… Car, en allant demander des nouvelles de la Gryffondor, Juliet s’était rendue compte que cette dernière n’était plus spécialement motivée pour continuer le Quidditch. « Les ASPIC » s’était-elle justifiée en grimaçant. Bon. Après avoir soumit l’idée d’amener Gwen voler à Jeremy et que ce dernier avait accepté, la jeune femme s’était empressée d’aller voir la Poursuiveuse. Affaire conclue, jeudi 3 février, seize heure trente.

Dévalant les escaliers, elle esquissa un sourire en croisant Olivia, qui elle avait décliné sa proposition à cause d’un devoir d’Arithmancie qu’elle avait à faire… Se retenant de grimacer rien qu’en songeant à cette matière enseignée par l’horrible bonne femme, Juliet soupira. Merlin, elle ne portait vraiment pas cette enseignante dans son cœur. Et réciproquement, visiblement… Comment avait-elle pu détester Adamson pendant autant d’années ? Il lui avait fallu la présence horripilante d’une Sorden pour se rendre compte de ses qualités… Même si elle haïssait toujours autant sa matière. Elle n’avait clairement pas l’art des potions dans la peau. Oui, elle devait avoir un problème avec les chaudrons. Et puis avec les ingrédients, aussi.

Une fois arrivée devant la Grande Salle - lieu où elles s’étaient donné rendez-vous – Juliet balaya l’endroit du regard, puis, constatant que la jeune fille n’était pas encore arrivée, s’adossa au mur et attendit. Elle espérait de tout son cœur que cette petite séance de vol se déroulerait sans anicroches, histoire de pouvoir monter se coucher l’esprit reposé. Par Morgane, qu’est-ce qu’elle avait mal dormi la nuit dernière ! Elle avait été incapable de dormir deux heures d’affilées sans se réveiller durant une bonne heure entre… Fantastique.

En même temps, Gwen n’avait pas spécialement un caractère facile. Et si Juliet s’était plus ou moins liée avec Eva, il en était tout autre avec la remplaçante. Elle sentait bien que Gwen ne l’aimait pas plus que ça, et ne faisait rien pour y remédier. Après tout, elle ne recherchait pas son amitié, ni même sa sympathie. Elles étaient justes coéquipières, et Juliet mettait un point d’honneur à laisser ses différents avec ses camarades aux vestiaires. Bon, en même temps elle ne jouait pas avec des O’Connor ou des Smith (Anton de son prénom) et devait reconnaître qu’elle comprenait qu’il ne soit pas facile – voir impossible – d’être impartiale sur le terrain.

Avisant enfin sa coéquipière qui arrivait, elle inspira et lui adressa un sourire.

« Salut, Gwen ! » la salua-t-elle « Tu vas bien ? »

Puis, désignant du menton la direction qui menait au terrain de Quidditch elle jeta un coup d’œil à Gwen avant de demander :

« On y va ? »

16h25, Gwen avait cinq minutes pour descendre sept étages et retrouver Wilson devant la grande salle. Cette dernière avait plus exigé que demandé à ce qu'elles se retrouvent pour voler ensemble afin de s'entrainer. Gwen trouvait ça un peu bizarre puisqu'elle n'était que remplaçante et qu'en toute logique Jackson reviendrait très vite reprendre sa place dans l'équipe. Donc pourquoi cette entrainement ? Pas qu'elle n'avait pas envie de jouer, ce n'était pas ça, elle adorait chaque entrainement qu'elle faisait même si elle devait supporter le blondin, Wilson et compagnie. Enfin, du moment qu'ils ne commençaient pas à vouloir faire copain-copain, elle ça lui allait.

Mais bon, le fait de lui imposer une heure et tout sans vraiment lui demander son avis au final ne lui avait pas vraiment plu. C'est donc d'un pas trainant qu'elle descendit les sept étages et qu'elle se dirigea au point de rendez-vous, une moue légèrement boudeuse sur le visage. Et que Wilson ne lui fasse pas remarquer qu'elle était en retard. Déjà que ses airs de gentille fifille était à la limite du réaliste et donc peu supportable pour la jeune fille, donc si en plus, elle lui faisait des réflexions ça allait vite tourner au vinaigre leur histoire.

« Salut, Gwen ! » la salua-t-elle « Tu vas bien ? »

Gwen leva les yeux au ciel alors que Wilson lui souriait gentiment. Pas la peine de faire la gentille ni prendre de ses nouvelles parce qu'elles allaient jouer ensemble. Elles n'avaient jamais été copines et ne le seraient certainement jamais donc pas la peine de lui demander comment elle allait puisque de toute façon le réponse s'adresserait à une personne qui s'en fichait royalement.

"'lut Wilson !"

La jeune fille mit les mains dans ses poches et hocha distraitement la tête lorsque sa coéquipière du moment lui désigna le terrain d'un signe de tête en demandant si elles y allaient. Gwen suivit en silence sa camarade jusqu'au vestiaire où elles se changèrent. Elle se demandait quand même à quoi tout ceci rimait, elle voulait bien que Wilson l'aide à s'entrainer pour elle s'était tout bénef, elle s'entrainait, devenait meilleure et à force d'effort deviendrait meilleure que Jackson. A partir de se moment là, le blondin serait obligé de la titulariser. Mais dès la titularisation, Jackson se retrouvait évincé et Wilson perdait sa copine. Donc au final, la question restait la même, pourquoi.

Une fois prêtes, les jeunes filles se dirigèrent sur le terrain de Quidditch, le balai sous le bras. Gwen se tourna alors vers Juliet et posa enfin la question qui l'embêter depuis le début de leur rendez-vous.

"Hé Wilson ! J'peux savoir pourquoi tu m'aides à m'améliorer ? Parce que tu sais, je souhaite restait définitivement dans l'équipe. Donc si le blondin me garde, ta copine Jackson va être obligée de partir. Donc du coup, j'me demande pourquoi tu fais ça !"

Cette histoire était décidément trop louche pour être nette, peut-être qu'en fait Wilson voulait juste la faire tomber de son balai pour être débarrassée d'elle et être sûre que Jackson retrouverait bien son post de titulaire quand elle serait complètement guérie. C'était forcément ça, en fait, Wilson n'était qu'une sale pouf qui voulait à tout pris se débarrasser de ce qui la gênait. Sûre d'elle, Gwen croisa les bras sur la poitrine. Hors de question qu'elle quitte le sol désormais. Tant pis pour toi Wilson mais Gwen Frost ne se laissait pas assassiner comme ça.

Devant le manque de réaction et le vague salut de Gwen, Juliet haussa les épaules et prit le chemin du terrain de Quidditch en silence. Elle voulait bien faire des efforts, elle voulait bien être gentille, elle voulait bien essayer, prendre sur elle. Mais si en retour elle n’avait rien, ce n’était même pas la peine de continuer. Pourtant, Juliet aimait se lier avec les autres, c’était un fait. Cependant, hors de question de se mettre en quatre pour se faire apprécier. Elle était comme elle était, et n’allait sûrement pas modifier sa personnalité pour plaire aux autres. Même à Gwen, même si c’était sa coéquipière, même si avoir des tensions dans les équipes de Quidditch n’était pas forcément une bonne chose. Tant pis. Poursuivant son chemin, toujours silencieuse, aux côtés de Gwen, la jeune femme gagna les vestiaires avec la sixième année et entreprit de se changer. Enfilant sa tenue de Quidditch – qui commençait d’ailleurs à être usée – la jeune femme se dirigea ensuite vers le hangar à balais et entra à l’intérieur pour y attraper le sien. C’est avec un sourire qu’elle se remémora de sa première véritable rencontre avec Irving et la première fois qu’elle avait réellement parlé à Jeremy, en dehors des entraînements de Quidditch. Qui aurait pu prévoir que, moins d’un an après ce fameux jour, elle serait devenue amie et aurait formé un groupe de rock avec le premier et considéreraient le deuxième comme son meilleur ami ? Par Merlin, elle en avait fait, du chemin, depuis l’année dernière. Ils en avaient tous fait, à vrai dire. Mais qui était-elle en mai de l’année 2006 ? Ou bien qui n’était-elle pas ? Elle était plus insouciante, oui. Plus immature, peut-être, moins réfléchie. Quoique, en y réfléchissant, elle ne l’était pas des masses cette année non plus.

Chassant toutes ces pensées de son esprit, elle se dirigea donc, balai en main et compagnie de Gwen, vers le terrain de Quidditch. Elle s’apprêtait à voir avec Gwen comment elles pourraient organiser cette petite séance de vol, lorsque cette dernière la devança :

"Hé Wilson ! J'peux savoir pourquoi tu m'aides à m'améliorer ? Parce que tu sais, je souhaite restait définitivement dans l'équipe. Donc si le blondin me garde, ta copine Jackson va être obligée de partir. Donc du coup, j'me demande pourquoi tu fais ça !"

Haussant les épaules, Juliet leva les yeux vers le ciel pour observer le ciel qui commençait à se couvrir avant de redescendre son regard pour le fixer sur Gwen. Elle soupira, puis prit la parole :

« Parce qu’on est pas certains qu’Eva recommence le Quidditch. »

Elle retint une grimace en songeant à la jeune fille qui après s’être cassée la jambe lui avait avoué vouloir se concentrer sur ses études, plutôt que sur le Quidditch, même si elle adorait ça.

« Et que du coup, tu d’viendrais titulaire au post de Poursuiveuse. Bref, en gros c’est pour ça. »

Elle s’apprêtait à s’envoler lorsqu’elle se ravisa, se tourna vers Gwen, et termina :

« Mais tu veux rester dans l’équipe hein ? »

Parce que oui, tant qu’à faire, ce serait plus pratique.

Gwen attendait la réponse de Wilson, elle s'attendait à une réponse du genre "Parce qu'il faut une raison pour aider les autres ?" Ou un truc du même genre, très Poufsoufflien. Mais elle fut plus qu'étonnér d'apprendre que Jackson n'allait peut-être pas réintégrer l'équipe. Ce qui expliquait le soudain intérêt de Wilson pour sa personne. Bah oui, comme elle voulait devenir joueuse pro, il ne fallait surtout pas de mouton noir dans l'équipe.

« Mais tu veux rester dans l’équipe hein ? »

Gwen leva les yeux au ciel, elle n'aimait pas vraiment se répéter, elle lui avait dit juste avant en plus. Enfin, il fallait croire que le fait d'être jolie et populaire ne vous donnez pas de cerveau. La pauvre petite chérie.

"Bien sûr que je veux rester dans l'équipe. Je te l'ai déjà dit toute à l'heure. Pas ma faute si t'es sourde."

Puis Gwen enfourcha son balai, avant de se tourner vers sa coéquipière.

"Bon on y va ? J'vais pas passer la journée au sol à philosopher avec toi. J'ai aut'chose à faire. Donc si t'as pas de vie, c'est pas de ma faute mais empêche pas les autres d'en avoir une."

Elle tapa alors le sol du pied et s'envola vers le ciel bleu, laissant le vent caresser son visage. Elle reporta alors son attention sur Wilson, curieuse de voir ce qu'elle lui réservait. Elle savait maintenant qu'elle n'allait pas se faire tuer, elle pouvait donc se détendre un peu. Enfin juste un peu hein, pas question de devenir gentille non plus. Après Wilson allait croire qu'elles étaient copines. Fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus.

"T'as quelque chose en particulier à me montrer ou c'est de l'impro total ? T'as prévu quelque chose ? T'as pris le souaffle au moins ?"

Elle espérait au moins que leur petite séance serait productive, si c'était juste pour regarder Wilson voler et lui faire des passes dignes d'un première année, elle pouvait être sûre qu'elle allait entendre parler du pays. Elle resta donc en vol stationnaire et attendit patiemment que Wilson lance le jeu.

Haussant les yeux au ciel en soupirant devant la réponse de Gwen, Juliet l’observa, sans prêter attention à ses autres paroles. Elle était exaspérante. Peut-être à cause de son air supérieur – ou du moins celui que la jeune femme jugeait comme supérieur – sur son visage. Probablement, même. Dévisageant la sixième année, elle croisa les bras et se retint de lâcher un éclat de rire. Merlin, pourquoi avait-elle eu cette idée, déjà ? Parce que Gwen était une bonne Poursuiveuse, sûrement. C’était indéniable, elle s’était très bien débrouillée pendant le match contre Serdaigle. Sûrement aussi parce qu’elle était à deux doigts d’être titularisée par Jeremy, au vu du manque de temps d’Eva. Pour plusieurs bonnes raisons, en réalité.

« Parce que tu connais ma vie, peut-être ? » répondit-elle alors simplement, en décroisant les bras pour prendre son envol.

Donnant un grand coup de pied au sol, la jeune femme s’éleva et commença à prendre de la hauteur, en même temps que sa coéquipière. Le vent soufflait doucement, et balaya son visage, sensation qu’elle reconnue avec délice. Le vent sur le visage, dans les cheveux, l’ivresse du vol, le stress d’avant-match, l’impression d’être libre, celle d’être pleine, entière, et heureuse. Oubliant momentanément la présence de Frost qui ne semblait guère enchantée de partager quelques moments avec elle – ce qui était partagé. Elle allait prendre sur elle. Oui, voilà, exactement. Prendre sur elle, parce qu’elle était obligée de le faire et…

Elle releva une nouvelle fois les yeux au ciel. Insupportable. C’était visiblement un fait, le courant ne passait pas entre Gwen et elle. Bon, certes, elle ne faisait pas spécialement d’effort pour se faire apprécier, mais n’en avait aucune – vraiment aucune – envie. Se positionnant de telle sorte à se retrouver en face de la jeune fille, Juliet la regarda avant de commencer :

« Bon. Tu n'aimes pas. Ok. Je m'en fiche, à vrai dire. J'te demande pas devenir mon amie, aux dernières nouvelles. On a juste à faire équipe pour le Quidditch. Alors écoute, soit tu gardes tes réflexions pour toi, soit tu me dis tout maintenant. Mais on va peut-être arrêter de se prendre la tête à chaque fois, non ? »

Elle la dévisagea avant de terminer :

« Jeremy a demandé à ce qu’on travaille sur les feintes. » répondit-elle avec simplicité.

Restant en vol stationnaire, Juliet attendit la réponse de Frost…

Gwen attendait que Wilson se décide à lui répondre et à lancer enfin le jeu, cependant cette dernière ne semblait pas décidée à vouloir s’entraîner. Ce qui était fort dommage étant donné que c'était un peu pour ça qu'elles étaient là. En effet, sa coéquipière mit son balai en vol stationnaire et lui fit face.

« Bon. Tu n'aimes pas. Ok. Je m'en fiche, à vrai dire. J'te demande pas devenir mon amie, aux dernières nouvelles. On a juste à faire équipe pour le Quidditch. Alors écoute, soit tu gardes tes réflexions pour toi, soit tu me dis tout maintenant. Mais on va peut-être arrêter de se prendre la tête à chaque fois, non ? »

La jeune fille haussa les yeux au ciel, cette fille se prenait vraiment au sérieux, c'était d'un triste. Bien sûr que non, elle lui avait pas demandé d'être son amie, encore heureux d'ailleurs. Si cette situation arrivait un jour, elle ne serait plus Gwen Frost, une autre fille aurait pris sa place et à ce moment là, elle préférait plutôt être morte plutôt qu'une dinde glousseuse ou une Wilson. Et le premier qui dirait qu'elle était jalouse goûterait de son poing. Elle jalouse d'une fille populaire, belle, drôle, gentille avec tout le monde ? Jamais

Bon peut-être qu'elle aurait bien aimé être un peu moins sur la défensive et encore pas tellement, c'était sa façon à elle de se protéger. Et puis de toute façon, si ça ne plaisait pas c'était pareil. Pourquoi devrait-elle changer pour plaire aux autres ? Qu'est-ce que ça lui apporterait de plus, si ce n'est des larmes parce qu'elle s'était laissée avoir par une personne qui prétendait être son ami ? Non tout ceci n'était pas pour elle, elle était forte et indépendante, elle n'avait besoin de personne.

"Et que veux-tu que je te dise Wilson ? J'ai rien à te dire. J'attends juste que tu daignes enfin te mettre au boulot. Ce que tu n'as pas l'air décidé à faire puisque tu préfères me faire la causette."

Gwen vrilla son regard dans celui de sa camarade de maison afin que cette dernière agisse enfin et lui annonce le programme de l'entrainement.

« Jeremy a demandé à ce qu’on travaille sur les feintes. »

Elle ne savait pas pourquoi mais elle se doutait à moitié que leur capitaine leur demanderait de travailler les feintes. Après tout, c'était sur ça et sur sa puissance de tir qu'il lui avait principalement demandé de travailler. Le reste, elle maîtrisait déjà, c'était d'ailleurs pour ça qu'elle avait légèrement été dégoûté de ne pas avoir été prise dès le départ. Enfin bon, le blondin avait dû avoir ses raisons.

"Bon et bien c'est parfait. On commence ?"

Le jeune fille lança un léger sourire ironique à sa partenaire de jeu et attendit qu'elle lance le top départ.

Levant ostensiblement les yeux au ciel devant la mauvaise foi de sa coéquipière, Juliet posa une main sur le manche de son balai vrilla son regard dans celui de sa camarade. Définitivement, elle ne l’aimait pas. Ses manières l’insupportaient, sa façon de la prendre de haut l’agaçait, cette impression qu’elle se prenait au sérieux l’horripilait. S’efforçant à inspirer profondément, Juliet retint de justesse la pique qui lui brûlait les lèvres. Elle devait seulement faire la part des choses et mettre de côté ce qu’elle ressentait vis-à-vis de Gwen. Elles étaient en train de s’entraîner, ne feraient que s’entraîner, et, à la rigueur, parler Quidditch. Pas besoin de s’aventurer sur la pente glissante qu’est la conversation houleuse, et surtout en plein air… Se redressant légèrement, la jeune femme soutint le regard de sa camarade et lui annonça ce que Jeremy voulait qu’elles travaillent.

Horripilante, horripilante, horripilante, songea Juliet en captant le sourire ironique de la sixième année. Se retenant de le lui renvoyer, Juliet reporta son attention sur le terrain et balaya quelques secondes le parc du regard. Elle adorait la vue qu’on avait, d’ici. La forêt interdite, le parc, les serres, le château même. Elle aimait voler. Non, c’était même plus que ça, elle avait besoin de voler. De ressentir l’ivresse de la vitesse, de sentir le vent sur son visage, dans ses cheveux. Elle avait besoin de ne plus toucher la terre, de s’envoler, d’avoir cette impression de liberté.

Alors, finalement, que Gwen soit une coéquipière exaspérante, elle s’en fichait un peu, à vrai dire. Oh, évidemment, c’était toujours plus sympa de s’entraîner aux côtés d’Eva. Mais le plus important, c’était juste de pouvoir continuer à faire ce qu’elle aimait, ce qu’elle aimait vraiment. Qu’elle ne puisse pas voir Gwen en peinture était une chose qui était finalement bien futile, à partir du moment où elles faisaient un bon travail d’équipe une fois sur le terrain.

« On commence. » approuva Juliet.

Après avoir concerté deux minutes la jeune fille, la Gryffondor lança son balai. Voler lui ferait le plus grand bien, après tout. Parce que, malgré tout, Gwen n’en restait pas moins insupportable.