The Blair Witch Project [Pv Nora & Irving]

Samedi 17 Septembre 2006- 22h26

Irving rabattit la capuche de sa cape de sorcier sur sa chevelure dorée. Depuis deux jours, il ne se passait pas une minute sans que quelqu’un ne se moque de sa nouvelle couleur de cheveux. Il avait hâte d’être demain afin que l’ignoble gage de Jeremy prenne fin, mais il devait bien avouer que, si c’était à refaire, il rejouerait très certainement cette mémorable partie d’Action/Vérité ! Juste pour revoir, au moins une fois, Georgy lécher goulument le visage de Jerem’ ! Tout en descendant les escaliers de marbre, le Gryffondor ricana en se remémorant cette scène qui resterait à jamais gravée dans la mémoire de tous les rouge et ors présents dans la salle commune à ce moment là ! Le jeune homme était d’ailleurs pressé de raconter cette anecdote à Nora qu’il devait retrouver ce soir dans le parc pour une de leur fameuse aventure.

En effet, depuis sa conversation sur le quai de gare avec la petite Hellsoft, le jeune homme avait un nouveau projet pour Nora l’Intrépide et Irving l’audacieux : Se rendre dans la forêt interdite en pleine nuit. Les deux acolytes s’étaient donc donné rendez-vous en lisière de forêt ce soir même afin d’honorer ce nouveau challenge.

Le Gryffondor poussa les lourdes portes du château et se retrouva dans le parc baigné par une brume humide. Du parvis de l’école, on ne distinguait même pas la lisière du bois. D’ailleurs, ce n’était pas plus mal : Au moins, le nouveau concierge ne les verrait pas s’aventurer dans la forêt. Regardant à gauche puis à droite pour être sûr qu’il était seul, Irving sortit et trottina silencieusement jusqu’à l’orée des arbres. Il s’enfonça de quelques mètres dans la forêt et s’assit sur la souche qui était le point de rendez-vous qu’ils s’étaient fixés avec Nora. Le jeune homme s’accouda sur ses genoux et lança un lumos afin d’éclairer l’endroit faiblement. Un peu plus loin, Il distingua des bribes de conversations émanant manifestement de septièmes années bis qui regagnaient l’école pour la nuit mais ceux-ci ne le virent pas dans l’épais brouillard.

Attendant toujours son amie, ses pensées se mirent à vagabonder vers son père, comme à chaque fois lorsqu’il se retrouvait seul. Il avait reçu le matin même une lettre de sa mère qui lui racontait que Bradley était toujours à St-Mangouste et qu’il supportait plutôt bien le traitement. Le courrier de Vivianne se voulait rassurant mais lorsqu’ Irving avait tourné le parchemin en espérant lire l’habituel petit message que son père lui écrivait toujours pour conclure les longues missive de sa mère, sa gorge s’était nouée : Au dos de la lettre, il n’avait trouvé que les dessins de ses neveux et nièces et aucun mot signé « papa ».
C’était bête d’être triste pour si peu, il le savait, mais il aurait tout de même bien aimé retrouver l’écriture fine et penchée de son paternel.
S’essuyant rapidement le nez sur son avant-bras, il releva la tête en direction du château et découvrit une faible lueur entre les branches. Le jeune homme éteignit sa baguette et n’osa pas prononcer un mot de peur que la personne en approche ne soit pas Nora. Cependant, lorsqu’elle fut à quelques mètres de lui, Irving reconnut la jolie teinte dorée des cheveux de son amie éclairée par son lumos. Il resta tapit dans l’ombre encore quelques instants avant de souffler un petit « Bouh ! »

Le jeune homme ricana doucement avant de chuchoter :

« Désolé ! C’était trop tentant ! »

Après avoir lancé un nouveau sortilège de lumière pour éclairer son visage qui avait retrouvé toute sa bonne humeur, le gryffondor poursuivit :

« Alors ? Est ce que la nouvelle capitaine de Poufsouffle va oser transgresser une nouvelle fois le règlement ? »

Nora se glissa hors du château en se faufilant entre les lourdes portes du hall et resserra son gilet gris sur ses épaules, c'était qu'il faisait frais à cette heure-ci ! La jeune fille jeta un coup d’œil coupable derrière elle pour s'assurer que personne ne l'avait remarqué, mais se dirigea finalement vers la forêt interdite. Si on lui avait dit il y a un an qu'un jour elle sortirait du château en pleine nuit pour aller explorer la foret interdite elle ne l'aurait jamais cru. Heureusement qu'elle avait rencontré Irving, elle en aurait manqué des choses sans lui ! Un sourire de dessina sur les lèvres de la jeune fille alors qu'elle pensait à son meilleur ami, et elle accéléra un peu le pas. S'efforçant de marcher aussi légèrement que possible pour ne pas faire le moindre bruit.

Arrivée à la lisière de la forêt interdite, Nora souffla sur ses mains pour les réchauffer un peu et sortit sa baguette. Elle s'enfonça de quelques mètres entre les arbres et, une fois sûre qu'on ne risquait pas de la voir, en alluma l’extrémité. Le faible halo de lumière produit projeta tout autours d'elle des ombres un peu étrange. Elle ne se souvenait pas qu'il y ai tant de toiles d'araignées par ici en plein jours...La blondinette se morigéna intérieurement, il n'y avait aucun raison d'avoir peur, c'était juste une forêt après tout. Il n'y avait rien ici à part des arbres et...

« Bouh ! »

Le cœur de Nora manqua quelques battements, elle sursauta et se retourna vivement, manquant de crever un œil à Irving avec sa baguette.

"Tu m'as fait peur !" souffla-t-elle, comme si cela n'avait pas été évident.

Soulagée de voir que ce n'était que lui -qui cela aurait-il pu être d'autre de toute façon ?- la jeune fille laissa un large sourire éclairer son visage. Elle était parfaitement consciente qu'ils n'avaient pas le droit d'être là, qu'ils risquaient gros si le concierge les attrapait, mais elle était heureuse. L'été avait été trop long et elle avait hâte de vivre une nouvelle aventure, ou plutôt mésaventure, avec son ami rouge et or. Il n'y avait que dans ces moments là qu'elle était vraiment bien, un peu comme si Irving la rendait plus complète. Ce dernier s'excusa de lui avoir fait peur, tout en ricanant, et alluma lui aussi l’extrémité de sa baguette.

« Alors ? Est ce que la nouvelle capitaine de Poufsouffle va oser transgresser une nouvelle fois le règlement ? »

Nora baissa les yeux un instant. Ah oui, c'était vrai ça, elle était capitaine maintenant. Et elle risquait sans doute de perdre ce titre si on la surprenait dans la foret en pleine nuit...Quoique, Jeremy avait participé à un duel en pleine nuit et il était toujours capitaine. De toute façon, elle n'était toujours pas persuadée que ce poste soit fait pour elle. Elle était ravie de sa nomination, bien entendu, mais un peu angoissée également. Ses parents n'avaient pas réussi à cacher leur surprise quand elle leur avait annoncé la nouvelle, et même Irving avait réagit bizarrement, même si il s'était rattrapé par la suite. Voir que personne ne la pensait capable d'y arriver ne l'aidait pas vraiment à prendre confiance en elle, mais de toute façon elle avait encore une semaine avant les sélections. Inutile de s'inquiéter de ça maintenant ! Relevant la tête, Nora répondit avec un sourire espiègle.

"Nora l'intrépide est toujours prête à transgresser les règles, évidement !"

La jeune fille ponctuait sa phrase d'un clin d'oeil quand un détail qui était loin d'en être un attira son attention. Levant sa baguette à la hauteur du visage d'Irving, elle plaqua sa main sur sa bouche en essayant de retenir une exclamation de surprise, voire d'horreur. Autant elle avait apprécié le changement de coupe de cheveux d'Irving cet été, autant là c'était peut-être un peu...radicale. Mais enfin qu'est ce qui lui avait pris ? Il était très bien en brun ! Ne sachant pas trop comment aborder le sujet sans risquer de vexer son ami, si ce n'était pas déjà fait, elle se contenta de demander :

"Est-ce que tu...tu es blond ?" tout en fronçant les sourcils pour vérifier qu'elle n'avait pas rêver.

Lorsqu’Irving fit sursauter Nora, cette dernière manqua de lui crever un œil en se retournant précipitamment.

« Hééé ! » lança-t-il en évitant in extremis la pointe de la baguette. Manifestement, la jeune fille était déjà particulièrement apeurée… C’était parfait pour le plan que Curtis avait soufflé à Irving pendant les vacances! En effet, après que Nora soit venue acheter son Dynamic à la boutique Nimbus, le vendeur avait vivement questionné Irving sur sa relation avec la jeune fille. Le Gryffondor avait finit par avouer qu’il était intéressé par la blondintte et il avait même demandé quelques conseils de drague à Curtis, puisque ceux de Killian ne semblaient pas véritablement fonctionner sur Nora.

« Il faut que t’es l’occasion de lui montrer que t’es un mec, un vrai. Qui a pas froid aux yeux quoi ! Faut se retrouver dans une situation où elle flippe tellement qu’elle est obligé de venir se blottir dans tes bras, et toi, tu joues le gars protecteur qui gère parfaitement le truc…tu vois le genre ? »

Irving avait hoché la tête lentement en essayant de trouver la situation idéale afin que ce projet puisse se concrétiser. Visiblement, aujourd’hui, il venait de trouver le moment rêvé ! Il rendit donc son sourire à son amie mais cette dernière changea bien vite d’expression : Un voile de surprise passa sur son visage lorsque son regard se posa sur les boucles blondes du jeune garçon :

"Est-ce que tu...tu es blond ?"

« C’est vrai qu’on s’est pas vu hier ! répondit-il avant de jeter un œil en direction du château. Il ne distinguait aucune silhouette à cause de la brume mais on pouvait encore entendre les septièmes années bis qui discutaient sur le parvis de l’école, attendant visiblement que Silvester les envoie se coucher, je vais tout t’expliquer mais on devrait s’éloigner un peu. » répondit-il en attrapant son amie par le coude.

Les deux jeunes gens s’enfoncèrent doucement dans la forêt, faisant craquer les branches sous leur pas. Les yeux rivés au sol afin de voir où il mettait les pieds, Irving entama son récit :

« Avant-hier avec les autres Gryffons, on a joué à Action ou vérité, Ouais, je sais, c’est débile comme jeu, s’empressa-t-il d’ajouter afin de montrer que ces gamineries n’étaient pas dans ses habitudes, Mais c’est Georgy qui m’a obligé ! Bref, Comme j’avais choisi Action, Jerem’ m’a obligé à me teindre en blond pendant deux jours entiers… »

Irving fit glisser sa capuche dans son dos afin de montrer la totalité de sa chevelure or à son amie.

« Ca fait deux jours qu’on m’appelle Whitebaker dans la salle commune ! J’en peux plus ! J’ai hâte d’être demain ! » ajouta-t-il en remettant son capuchon, Mais je t’ai pas raconté le meilleur, poursuivit-il en s’arrêtant pour regarder son amie.

« C’est moi qu’ait choisi le gage de Georgy et elle a du lécher l’visage de Jerem’ ! Mais genre, TOUT l’visage, insista-t-il en désignant ses propres lèvres tout en pouffant comme un enfant, c’était trop fort ! J’aurais trop voulu qu’tu sois là pour voir la tête de Jeremy sérieux ! Et celle de Georgia aussi ! J’ai cru qu’elle allait m’tuer ! " ricana-t-il en se remémorant le regard noir de la préfète.

« D’ailleurs, si je disparais mystérieusement dans les jours qui viennent, on peut la mettre en numéro un sur la liste des suspects ! Plaisanta-t-il avant de retrouver son sérieux, enfin bon, je pense qu’Irving l’entremetteur a encore frappé : J’suis pas tout à fait sûr, mais j’crois que Jerem’ est pas complètement insensible au charme de notre copine harpie ! » ajouta-t-il en reprenant sa marche comme si de rien était.

D’ailleurs, en parlant d’attirance, Irving devait penser à mettre son plan en action. Ce n’était pas en racontant des anecdotes rigolotes que Nora allait venir se blottir contre lui en frissonnant… Le jeune homme se racla la gorge avant de prendre la parole une nouvelle fois, un ton plus bas :

« Au fait, tu sais pourquoi on appelle ce lieu, la forêt interdite ? commença-t-il doucement, Il y a très longtemps quatre élèves de Poudlard s’y aventurèrent lors d’une nuit particulièrement brumeuse. Un étudiant de chaque maison. On raconte que ni le courage du Gryffondor, ni la ruse du Serpentard, ni la loyauté du Poufsouffle et ni l’intelligence du Serdaigle ne leur permirent de revenir sain et sauf à l’école. Ils ne sont jamais réapparut. Le directeur de l’époque a organisé une battue pour les dépister mais les aurors n’ont retrouvé que leurs quatre baguettes, posées en croix, sur le sol. Aucune trace de lutte. Rien. Ils s’étaient volatilisés… Depuis, les élèves n’ont plus accès au bois… C’est flippant hein ? » Demanda-t-il en approchant son lumos juste sous son menton pour impressionner davantage son amie. Il était sûr que son histoire ferait son petit effet. Après tout, lorsqu’il avait lui-même entendu cette anecdote de la bouche d’un septième année alors qu’il était en première, il n’avait pas pu fermer l’œil de la nuit. Dire qu’il se retrouvait à ce moment même dans cette fameuse forêt. En pleine nuit. Dans une brume épaisse. Avec une Poufsouffle.
Le jeune homme avala sa salive difficilement mais il adressa néanmoins un sourire qui se voulait rassurant à Nora. La soirée ne faisait que commencer…

Alors que Nora questionnait, avec plus ou moins de tact, son ami au sujet de sa nouvelle couleur de cheveux des plus surprenantes, celui-ci jeta un regard en direction du château et l'attrappa par le bras pour l'entrainer un peu plus loin dans les profondeurs de la forêts. Il avait raison, mieux valait s'éloigner un peu, si eux parvenaient encore à entendre les septièmes années, alors on devait pouvoir les entendre aussi. D'un autre coté, il commençait à faire vraiment sombre par ici...La jeune fille baissa sa baguette en direction du sol pour voir où elle mettait les pieds et écouta avec attention la réponse d'Irving.

Ce dernier lui expliqua qu'ils avaient joué à action ou vérité avec quelques Gryffondors, et ajouta que c'était Georgiana qui l'avait obligé. Nora fronça les sourcils, elle imaginait mal son amie trainer qui que ce soit dans ce genre de jeu, mais pourquoi pas. Il poursuivit en racontant que, lorsqu'il avait choisi action, Jeremy l'avait obligé à se teindre en blond. Sur ces mots il rabattit sa capuche en arrière pour dévoiler toute sa chevelure, d'une couleur presque identique à celle de Nora, qui étouffa un éclat de rire derrière ses mains.

"Mais je t’ai pas raconté le meilleur"

Intriguée, Nora se demanda quel scoop pouvait être plus énorme que le changement de look de Whitebaker et s'arrêta en face d'Irving tout en relevant sa baguette pour le distinguer dans l'obscurité. Le Gryffondor reprit son récit en racontant que, par la suite, c'était lui qui avait choisi le gage de Georgiana. Nora se prépara d'avance à une action ridicule qui avait du mettre la Gryffondor hors d'elle mais na cacha pas sa surprise quand Irving avoua lui avoir demandé dé lécher l'intégralité du visage de Jeremy Baker. Une fois la première seconde d'étonnement passé, elle essaya de visualiser la scène et éclata d'un rire franc qu'elle peina à étouffer derrière ses mains. Elle n'en revenait pas que Georgia ai fait ça ! Comme elle aurait aimé voir la tête des intéressés à ce moment là ! D'après Irving,elle avait manqué quelque chose.

"J'en reviens pas d'avoir manqué ça !"

La salle commune des Poufsouffle avait l'air nettement moins animée que celle des rouges et or. Pourtant elle était loin d'être calme, il y régnait souvent un gai brouhaha et il y en avait toujours un pour sortir quelques articles venus tout droit de chez Weasley&Weasley, mais aux dernières nouvelles personne ne s'y teignaient en blond ou ne léchait la figure de ses camarades, sauf si on prenait Lorgan en compte. Quoiqu'il en soit, cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était rien passé d'extraordinaire dans la salle commune des jaunes, même les éternelles disputes de Jack et Katy semblaient se faire rares. En parlant de couple...

"Je pense qu’Irving l’entremetteur a encore frappé : J’suis pas tout à fait sûr, mais j’crois que Jerem’ est pas complètement insensible au charme de notre copine harpie !"

Nora fit quelques rapides foulées pour rattraper Irving qui avait repris sa marche, un large sourire sur le visage. Elle adorait Georgiana, et Jeremy était vraiment gentil, et elle trouvait l'idée qu'ils puissent sortir ensemble absolument géniale !

"T'es sûr ? Ce serait trop génial qu'ils soient ensembles ! s'exclama-t-elle avant de s'apercevoir qu'elle parlait trop fort et de reprendre plus bas : Je suis sûre que c'est depuis la soirée mousse, donc t'as raison c'est grâce à toi ! Mais monsieur l'entremetteur, il va falloir leur filer un coup de pouce supplémentaire si on veut qu'ils se rapprochent avant la fin de l'année, tu crois pas ?"

Une pensée en amenant une autre, Nora en vint à se demander si son meilleur ami avait quelqu'un en vue. Depuis un an qu'ils étaient amis, il ne lui avait jamais parlé d'une fille, et elle se demandait si c'était parce qu'aucune ne lui plaisait ou si c'était parce qu'il ne voulait pas aborder le sujet. Sans trop qu'elle sache pourquoi, l'idée d'Irving avec une fille ne lui plaisait pas vraiment. Pas du tout même. Elle aimait passé du temps avec lui et n'avait pas envie de le perdre. Seulement, lui en avait peut-être marre d'être toujours fourré avec elle, et avait sans doute envie de rencontrer d'autres filles, avec qui il pourrait envisager de sortir.

Évidement, les nombreuses piques et autres vannes que Jane et Artémis lui avaient lancé au sujet de sa relation avec Irving lui revinrent en mémoire. Et elle commença à se poser des questions. Ses deux amis avaient parfaitement raison quand elles affirmaient que Nora parlait tout le temps de lui, ou qu'elle passait beaucoup de son temps en sa compagnie mais...c'était normal, non ? Elle n'avait jamais eu d'ami masculin si proche et ne savait pas vraiment ou se plaçait exactement les limites d'une relation amicales. Est-ce qu'on pensait toujours à son meilleur ami ? Est ce qu'on comparait tous les autres avec lui ? Elle n'en savait rien. Prise de doute, la jeune fille décida que ça ne lui coutait rien de poser la question.

"Et Irving l'entremetteur aurait-il quelqu'un en vue ?" demanda-t-elle innocemment.

Alors qu'ils poursuivaient leur marche, Nora sursauta en entendant craquer une branche, sur laquelle elle venait de marcher. Elle était ridicule à sursauter tout le temps, Irving allait la prendre pour une peureuse, et après on allait encore dire que les Poufsouffles étaient des trouillards ! Décider à prouver que le courage n'était pas réserver au Gryffondor, la jeune fille se promit de se montrer un peu plus brave. Néanmoins, elle abaissa tout de même sa baguette, juste histoire de voir où elle mettait les pieds. Irving se racla alors la gorge...et elle sursauta, c'était mal parti.

"Au fait, tu sais pourquoi on appelle ce lieu, la forêt interdite ?"

A vrai dire elle avait toujours pensé qu'on appelait ce lieu la forêt interdite simplement parce que, justement, elle était interdite. Mais elle n'avait jamais imaginé que cette interdiction puisse avoir une cause autre qu'une simple décisions des premiers professeurs de l'école, elle fit donc non de la tête. Irving se lança alors dans un récit un peu inquiétant incluant la mort de quatre étudiants, un de chaque maison, qui étaient partis dans la forêt et se seraient tout simplement volatilisés. Nora sentit un frisson courir le long de son dos quand son ami mentionna leur quatre baguette, retrouvées sur le sol, en croix, mais tâcha de ne rien laisser paraitre. Courageuse, elle avait dit !

"Ouai ce...c'est un peu flippant."

Ce qui l'était encore plus c'était l'allure étrange que prenait le visage du Gryffondor quand il l'éclairait ainsi avec sa baguette sous le menton. La Poufsouffle regarda donc ses pieds avant d'ajouter, pour se rassurer :

"Mais j'imagine que ce n'est qu'une légende, pas vrai ? On invente tellement de choses sur la forêt interdite. Jane dit qu'il y a des détraqueurs, des loups-garous, et plein d'énormes araignées aussi. Et on raconte même qu'à une époque, Tu-sais-qui en personne s'est caché ici !"

Ça faisait beaucoup de rumeurs quand même...En tout cas Nora espérait qu'aucune d'entre elle n'était vraie. La jeune fille frissonna et resserra ses doigts autours de sa baguette, sentant sa main devenir un peu moite. *Il n'y a rien dans cette forêt à part de vieux arbres* se répéta-t-elle. Au même instant, quelque chose sembla bouger dans un buisson.

"C'était quoi ça ?" demanda-t-elle d'une voix bien moins assurée qu'elle ne l'aurait voulut en se retournant vivement vers le buisson.

Ce ne devait être qu'un jeune sombral ou un véracrasse mais dans l'esprit de Nora il pouvait aussi bien s'agir d'un dragon ou d'un loup-garou...Bon, le buisson faisant à peine un mètre de haut, peut-être pas le dragon, mais on était jamais trop prudent !

Nora semblait particulièrement excitée à l’idée qu’il puisse y avoir strangulot sous roche entre Georgiana et Jeremy. En effet, la jeune fille suggéra même de donner un coup de pouce supplémentaire aux deux futurs tourtereaux.

« Euh, perso je crois que j’en ai assez fait ! Je suis sûr que Georgy serait capable de me tuer si je lui parlais encore de Jerem’ ! s’exclama-t-il en enjambant un bosquet de ronces, Mais peut-être que toi, tu pourrais essayer. Vous devez bien parler de truc de filles avec Georgia du genre « Et toi, qui est-ce qui t’intéresse ? »…Enfin tu vois quoi… » conclut-il en haussant les épaules.

En même temps, il avait un peu du mal à imaginer Georgiana en train de se confier à qui que ce soit. Même si leur relation avait nettement évolué depuis qu’ils se connaissaient, la Harpie était toujours très secrète en ce qui concernait ses préférences en matière d’homme. Nora aussi d’ailleurs, bien que cela se manifeste de manière très différente de Georgiana : En effet, si la Gryffondor ne se prononçait pas sur ses sentiments, Nora donnait l’impression d’aimer tout le monde. Même Danny trouvait grâce à ses yeux ! C’était d’ailleurs ce qui plaisait tant à Irving. Nora voyait toujours le positif chez ses semblables. Certains la trouvaient naïve, mais lui, il aimait ce trait de caractère propre à la jeune fille. Néanmoins, c’était quasiment impossible de savoir qui l’intéressait réellement puisqu’elle trouvait Jeremy gentil, Nathan rigolo, Danny sympathique et Samaël serviable… Irving avait du mal à trouver sa place au milieu de tous ces potentiels concurrents, même s’il espérait secrètement réunir plusieurs de ses qualités. Bien sûr, il était parfaitement conscient de ne pas être aussi beau que Dale, il n’avait pas non plus la carrure de Smith, ni le charme désinvolte de Baker…même avec ses cheveux teint en blond !

Le jeune homme soupira donc légèrement de dépit, juste avant que son amie ne lui pose LA question :

"Et Irving l'entremetteur aurait-il quelqu'un en vue ?"

Prit de court, il s’arrêta net en haussant les sourcils. Nora venait de lui demander si quelqu’un l’intéressait et il ne s’attendait pas du tout à ça ! Devait-il jouer la carte de la sincérité en lui révélant la vérité et prendre le risque de la perdre définitivement ? En effet, si elle ne partageait pas ses sentiments, qu’adviendrait-il de leur amitié ? Pourraient-ils se parler sans gêne, comme avant ?
Cette perspective était impossible : Si elle n’était pas intéressée, il y aurait forcément un malaise entre eux. Même si Nora ne changeait rien à son comportement, Irving, lui, serait un peu honteux et mal à l’aise face à cette situation.
Mais par Merlin, que devait-il faire ?
Il essaya momentanément de se mettre dans la peau de Killian Gray : Qu’aurait-fait le Serpentard dans cette situation ?
Il se serait probablement approché doucement de la jeune fille en la scrutant avec un regard ténébreux. D’une main, il l’aurait saisi fermement par la taille pour l’attirer contre lui, et de l’autre, il lui aurait caressé doucement le menton avant de lui déposer un baiser passionné sur les lèvres. Puis, après avoir mit fin à cette étreinte, il aurait répondu en chuchotant : « Ouai Baby, toi. »
Voila, ce qu’aurait fait Killian (Bon, ensuite il se serait probablement allongé sur un tapis de ronces avec ladite jeune fille pour faire quelques étirements, mais bref passons…).
Irving aurait bien tenté de se comporter comme Gray mais il avait remarqué que les techniques de drague du grand séducteur de Poudlard ne fonctionnaient pas sur Nora. Les rares fois où il les avait testé sur la jeune fille, elle était apparue plutôt décontenancée par ses propos ou ses actes.
Et là, il fallait absolument qu’il trouve quelque chose à lui répondre sinon son silence allait paraitre vraiment bizarre.

« Ben… commença-t-il en cherchant ses mots, y a bien quelqu’un, mais j’suis pas sûre de vraiment l’intéresser … »

Mais que disait-il, Bordel de Troll ! Nora allait lui demander « Qui ?» et il ne serait pas plus avancé ! Il allait se retrouver tout penaud à devoir répondre « Toi. » alors que ce n’était pas comme ça que ça devait se passer ! Si l’on respectait le scénario mental d’Irving, il y avait des étapes à respecter :

1/ Nora devait avoir peur.
2/ Il devait la réconforter.
3/ Il profiterait de ce moment pour l’embrasser.
4/ Ils se marieraient et auraient beaucoup d’enfants.

Voilà, ce n’était pas plus compliqué que ça : Il devait lui raconter une histoire d’épouvante !
Ne lui laissant pas le temps de réagir à ce qu’il venait de lui révéler, Irving reprit sa marche d’un bon pas en lui narrant la légende des quatre élèves dans la forêt. Plus ils s’enfonçaient dans les ténèbres du bois, plus l’histoire prenait vie. Irving visualisait parfaitement les quatre étudiants en train de rire et de chahuter gaiment avant de se faire plus silencieux et de finir terrorisés par un être magique aussi effrayant que démoniaque.

"Mais j'imagine que ce n'est qu'une légende, pas vrai ? lança Nora une fois qu’il eut fini son histoire, On invente tellement de choses sur la forêt interdite. Jane dit qu'il y a des détraqueurs, des loups-garous, et plein d'énormes araignées aussi. Et on raconte même qu'à une époque, Tu-sais-qui en personne s'est caché ici !"

A priori, ils n’avaient plus rien à craindre de Voldemort, mais Irving n’était pas très rassuré à l’idée de croiser un loup-garou ou encore un détraqueur. Le cours de Défenses Contre les Forces du Mal portant sur ce sujet l’avait particulièrement secoué et il avait été incapable de convoquer un Patronus, alors que la majorité de ses camarades avaient réussi ce sort.
Et si, par malchance, ils croisaient un détraqueur ce soir ? Comment allait-il pouvoir défendre Nora s’il ne maitrisait pas ce sortilège ? Il savait bien qu’il suffisait de se focaliser sur une pensée heureuse, mais, avec la maladie de son père qui lui occupait l’esprit, il avait du mal à se concentrer sur des pensées positives.
Il n’avait peut-être pas eu une si bonne idée d’entrainer Nora dans cette aventure. S’il lui arrivait quelque chose, il s’en voudrait jusqu’à la fin de ses jours !

Le jeune homme darda un regard anxieux autour de lui. La forêt était de plus en plus dense et le brouillard s’épaississait de minutes en minutes… Tout était sombre et silencieux. Ils devaient peut-être songer à rentrer maintenant. Après tout, ils avaient réussi leur nouveau défi en s’aventurant dans les profondeurs de la forêt…
Cependant, au moment où Irving regardait autour de lui en essayant de retrouver la bonne direction pour rejoindre le château, un buisson à quelques mètres d’eux sembla bouger.

"C'était quoi ça ?" souffla Nora d’une voix mal assurée.

« Chai pas, chuchota Irving d’une voix tremblante en se rapprochant de son amie, enfin …c’est rien… ce doit juste être une …une petite bête. » * ou un horrible détraqueur* ajouta-t-il en attrapant la poufsouffle par le bras sans pour autant quitter le buisson des yeux. Il était sensé être l’homme fort et protecteur bordel ! Il devait faire quelque chose ! Irving pointa donc sa baguette sur l’arbuste et lança un petit sort de secousse pour déloger l’intrus. Subitement une énorme chouette s’envola du buisson et fonça droit sur eux en poussant un hululement sordide. Irving sursauta et s’agrippa encore plus fermement à Nora avant de se baisser légèrement pour laisser passer le hibou au dessus de sa tête.

« Oh Putain ! lança-t-il le souffle court une fois que la chouette se fut éloignée, Cette saloperie d’oiseau m’a fait flippé ! » ajouta-t-il en reportant son attention sur Nora.

Comment s’était-il retrouvé aussi près d’elle d’ailleurs ? Leurs deux visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre et il pouvait sentir le souffle chaud de la Poufsouffle sur sa joue. Tournant doucement la tête afin de contempler les grands yeux gris de son amie, il finit par poser un regard désireux sur sa bouche fine. C’était maintenant où jamais. Faisant glisser sa main dans le creux du dos de Nora, il inclina légèrement la tête sur le coté et s’approcha doucement pour l’embrasser. Cependant, tandis qu’il frôlait quasiment les lèvres de la Poufsouffle, une étrange lueur bleuté illumina la scène.

Interrompant sa progression à quelques centimètres de son but, Irving cligna des yeux plusieurs fois : La lueur venait de rompre le charme. Se rendant compte de l’incongruité de la situation, il se redressa vivement, en passant une main dans ses boucles désormais blondes afin masquer son trouble. Il pouvait sentir son cœur palpiter dans sa poitrine et il était incapable de savoir si cet état d’excitation était dû à ce tendre moment avorté ou à la peur liée à cette lumière soudaine. Au bout de quelques secondes d’un silence gênant, il se racla la gorge et reporta son attention sur le halo en fronçant les yeux.

« Qu’est ce que c’est à ton avis ? Chuchota-t-il en sentant de nouveau ses angoisses l’envahir, on devrait peut-être y aller, tu crois pas ? » Poursuivit-il en posant sa main en casquette sur son front afin que la lueur ne l’éblouisse pas. De sa main libre, il tenait toujours fermement sa baguette en essayant de ne pas trembler sous l’effet du stress.
Mais au même moment, un craquement sinistre retentit tout près d’eux et une imposante silhouette émergea de derrière un arbre…

Nora gardait les yeux rivés sur le buisson qui s'était agité, s'attendant à tout moment à en voir surgir la plus affreuse des créatures. Elle osait à peine respirer et sentit son ventre se tordre de peur. Irving n'avait pas l'air beaucoup plus rassuré, puisqu'il lui répondit d'une voix tremblante qu'il ne savait pas ce que cela pouvait être. Il ajouta que ce ne devait être qu'une petite bête mais il n'était absolument pas convaincant. La jeune fille tenta de se raisonner en réfléchissant de façon rationnelle : il pouvait parfaitement s'agir d'un animal inoffensif...ou pas.

Le Gryffondor l'attrappa alors par le bras et pointa sa baguette sur le buisson pour y lancer un sortilège de secousse. Soudainement, une énorme chouette fonça sur eux avec un hululement strident, arrachant un cri tout aussi aigu à Nora qui cacha son visage dans ses mains avant de se rendre comte du ridicule de son comportement. Ce n'était rien du tout. Elle avait eu peur d'un stupide volatile. Pas étonnant qu'on traite les Poufsouffles de peureux s'ils étaient tous aussi courageux qu'elle. Reprenant doucement son souffle alors que la pression retombait peu à peu, Nora abaissa lentement ses mains pour s'apercevoir qu'elle était beaucoup plus près de son ami qu'elle ne l'aurait imaginé. Et sa respiration s'affola de nouveau. Irving se tourna vers elle et elle croisa son regard bleu avant de sentir la main du jeune homme se poser dans le creux de son dos. Il n'avait jamais fait ça avant, mais ce n'était pas désagréable. Elle sentit son cœur frapper contre sa poitrine un peu plus voir en voyant le Gryffondor s'approcher doucement d'elle. Est-ce qu'il allait l'embrasser ? Ça ne la dérangerait pas, elle en aurait même un peu envie...Partagée entre l'appréhension et l’excitation, elle se pencha légèrement sur le coté, le cœur battant, et, alors que ses lèvres allaient presque frôler celles d'Irving, une lueur bleutée surgit tout à coup d'entre les arbres, brisant tout le charme de la scène.

Irving se redressa subitement, et Nora l’imita, troublée et un peu frustrée. Le souffle encore court, elle jeta un regard inquiet vers l'endroit d’où semblait provenir l'étrange lumière en essayant d'ignorer le silence gêné qui s'était installé. Tout en s'interrogeant sur cette lueur, qui l'effrayait un peu, elle ne pouvait s’empêcher de penser à ce qui aurait pu se passer. Alors que son esprit s'emballait, elle entendit Irving se racler la gorge et trouva enfin le courage de se tourner vers lui.

" Qu’est ce que c’est à ton avis ? " chuchota-t-il en fronçant les sourcils.

Trop secouée pour parler, Nora se contenta de hausser les épaules. Elle n'avait vraiment aucune idée de ce qui pouvait bien produire une telle lumière, ça semblait trop puissant pour provenir d'une baguette. Irving formula alors tout haut ce à quoi elle pensait au fond d'elle, en proposant de faire demi-tour. La jeune fille acquiesça vivement et la perspective de retrouver prochainement la chaleur de son dortoir lui fit retrouver la voix.

"Oui ce...ce serait plus prudent."

Nora regardait autours d'elle pour essayer de trouver la direction du château mais un nœud d’angoisse se forma dans sa gorge quand elle dut se rendre à l'évidence qu'elle ne savait pas du tout dans quelle direction aller. Le brouillard était vraiment épais par ici et on ne voyait pas à plus de quelques mètres. Évidement, l'histoire des quatre élèves disparus lui revint en mémoire et des scénarios tous plus horribles les uns que les autres s'enchainèrent dans son esprit, incluant en général un tueur en série, un vampire ou quelques détraqueurs. La jeune fille tenta de se rassurer en se disant qu'Irving avait sans doute un meilleur sens de l'orientation. Il le fallait, sinon ils étaient perdus.

"C'est par où à ton...Aaah !"

Nora fit un bond sur le coté, se réfugiant contre Irving. Une étrange silhouette venait de surgir de derrière un arbre, sans que la Poufsouffle ne puisse dire de quoi il s'agissait exactement. Elle sortit sa baguette de sa poche, bien qu'elle ne soit pas sûre de faire grand chose avec. L'année dernière quand elle avait du stupéfixer un lutin en cours de défenses contre les forces du mal, elle était restée pétrifiée plusieurs minutes avant de réussir à formuler son sortilège, et un pauvre lutin était bien moins impressionnant que cette étrange créature. Nora déglutit difficilement, et sa main chercha celle d'Irving qu'elle serra dans la sienne pour se rassurer. Malgré tout, elle restait morte de peur.

A quatre pattes, la tête ensevelie dans un bosquet feuillu, Bobby Bubble se fichait éperdument si cette posture incongrue, révélait la naissance de sa raie des fesses. En prédateur émérite, ce qu'il voulait c'est débusquer sa proie! L'homme grognait comme un ours alors que ses grosses paluches farfouillait le buisson épais, des débris de mousse voletant de toute part!
Soudain sa main frôla sa cible et il ne loupa point cette occasion de la capturer, ses doigts se resserrant pile-poil au bon moment!
Un cri de délivrance se fit alors entendre!

"Aaaah ouaaaai! Je t'ai attrapé petit champignon!!! C'est bonne mÔman chérie qui va être contente!!!"

Le chasseur de champignon finit par se redresser, dévoilant un visage rayonnant, à l'instar d'un gladiateur ayant vaincu dans l'arène un troupeau de lions. Il brandit alors son trophée dans les airs et qui n'était autre qu'un Champi-Vadrouilleur rusé de la famille des Mycocyanidopolymorphe. Bobby Bubble éructa de joie, en mettant sa jolie trouvaille dans un petit sac dos beaucoup trop étroit pour ses larges épaules.
Bobby Bubble était presque devenu une légende dans son village natal de Pré-au-Lard, ou il vivait auprès de sa vieille mère acariâtre Galantina Bubble. Aussi serviable que simplet, il était devenu un l'homme à tout faire de Pré-au-Lard, capable tout aussi bien de nettoyer des latrines que de faire la plonge pour les auberges ou autres restaurants du coin. Beaucoup de villageois de pré-au-Lard ne voyait en lui que l'idiot du village, le surnommant : Bobby le Débile ou encore Bubble Head. Mais en réalité, Bobby n'avait rien à envier à personne, car si son cerveau était moins développé que la moyenne, son cœur en était que plus grand!
Bobby Bubble n'avait pas vraiment de but dans la vie, si ce n'était celui de faire plaisir à sa "bonne mÔman chérie" comme il l'a surnommait. Et pour ce faire, il n'y avait pas trente-six moyen d'y parvenir, car Galantina Bubble n'aimait rien ni personne dans la vie, à l'exception d'une chose : les crêpes aux champignons...
C'est avec cette idée fixe, que de rendre heureuse sa bonne mÔman chérie, qu'il était partit en expédition dans la forêt interdite pour traquer les petits champignons.

Mais voila, Bobby Bubble s'était quelque peu oublié en chemin. En farfouillant des heures durant son buisson, il avait oublié la course du soleil et le fait que la nuit allait s'abattre sur l'une des forêts magiques les plus dangereuses du monde!
Bobby Bubble tremblait comme une moufette constipée, à l'idée de devoir passer une nuit dans un environnement hostile, et au bord des larmes, il bredouilla une amère constatation :

"Il va faire tout noir...."

Ce fut sans doute la pensée de trop pour son petit cerveau, et plutôt que de réfléchir à comment se prémunir contre les acromontules ou autres centaures qui allaient fondre sur lui. Il utilisa sa technique de défense favorite depuis qu'il était venue au monde : les larmes de crocrodiles!



Nul doute que cette botte secrète fonctionna car la clairière ou Bobby Bubble s'était réfugié resta aussi calme qu'un cimetière de boursoufs muets, à l'exception faite de ses vagissements éplorés. Après avoir épuisé son réservoir de larmes, il finit par se tranquilliser et se résoudre à devoir passer la nuit au milieu de cette clairière inhospitalière. Pour sécuriser la zone, Bobby Bubble sortit de son petit sac à dos, une grosse lanterne magique qu'il avait fort heureusement amené avec lui. La barbu seul au monde décida alors de l'accrocher à la branche d'un grand arbre qui trônait au centre de la petite clairière. Se souvenant de quelques bribes anciennes de sa scolarité à Poudlard, il venait de se rappeler que les acromontules détestaient la lumière, cette lanterne serait donc une arme utile pour faire fuir les dites bestioles à huit pattes!

"Bobby vous attends! Monstre de la nuit noire! Je n'ai pas peur et je reverrai bientôt ma mÔman chérie!"

Tel un phare dans la nuit noire, cette lumière finit par rassurer un Bobby Bubble dont les paupières devinrent de plus en plus lourdes... si lourdes... qu'il finit par s'endormir au mépris du danger.

Alors qu'il faisait un super rêve, Bobby Bubble fut réveillé par un craquement sinistre, qui le fit bondir sur ses pieds! Il fixa alors les ténèbres ou sa lanterne faisait danser des ombres inquiétantes...

"Qu'est-ce que c'est? C'est toi mÔman???"

Mais aucune réponse ne lui parvint. Les ténèbres avalait ses mots, et le silence semblait avoir reprit ses droits. Il se rassura quelque peu, sa chair de poule disparaissant très vite suite à la venue d'un besoin très pressant.

"Pipi! Bobby veut faire pipi!"

S'emmitouflant dans une cape, Bobby décida de s'éloigner alors quelque peu du centre de la clairière, pour se diriger vers un gros tronc arbre.

C'est à ce moment qu'il vit le monstre!

Devant ses yeux horrifiés et sortant de la pénombre se tenait une créature humanoïde des plus abjectes : Une sorte de goule siamoise à deux têtes, blondasse de surcroit!!!
Bobby voulut hurler mais aucun son ne sortit de sa bouche. La panique l'envahissant, il commença à battre des bras comme un petit papillon souhaitant décoller d'urgence! Alors que la créature mouvait vers lui, il réussit à s'arracher un hurlement effrayé qui s'apparentait plus à celui d'une fillette apeurée que d'un colosse barbu...

"Iiiiiiiiiiiiiiiiiiii! Iiiiiiiiiiiiiiiiiiiii! iiiiiiiiiiiiiiiiiii!"

Bobby Bubble finit par prendre ses jambes à son cou, et fuir vers la direction opposée à la goule blonde siamoise, sortant de sa cape sa baguette et balançant au hasard une volée de sortilège qui n'atteignait que la cime des arbres, il finit par disparaitre dans les ténèbres de la forêt interdite!
Laissant au beau milieu de la clairière, son sac à dos remplit de beaux champignons pour bonne mÔman chérie...

Irving sursauta lorsqu’une longue ombre terrifiante se dessina au sol sur les ronces et les feuilles mortes. L’être maléfique venait de sortir de sa cachette en faisant craquer les branches sous son poids. Le jeune homme sentit ses cheveux se dresser sur sa tête face à cette vision d’horreur: Il était incapable de détourner les yeux de cette épouvantable forme éclairée à contre jour par le halo bleuté.

*Pas un détraqueur ! Pas un détraqueur !* songea-t-il avec inquiétude tandis que Nora se pressait contre lui tout en saisissant sa main moite. Le visage blanc de peur de la Poufsouffle le ramena subitement à la réalité. Il devait agir ! Le jeune homme pointa donc sa baguette en direction de l’être tout en cherchant un maléfice à lui lancer. Mais lequel ? Irving n’avait jamais été doué en sortilège et il savait pertinemment qu’il était bien trop effrayé pour réussir quoique ce soit. Profitant de ses quelques secondes d’hésitation, la créature chercha visiblement à les terroriser davantage en poussant un cri aussi strident que lugubre. Irving n’avait jamais entendu cela auparavant : Un hurlement mi-humain, mi-truie à vous glacer le sang. Le gryffondor recula de quelques pas, entrainant Nora avec lui en lui broyant la main.

« Stu…Stupéfix ! » balbutia-t-il légèrement affolé. Un éclair de lumière rouge fendit la brume épaisse avant de frôler le monstre et de s’abattre contre un arbre, propulsant des morceaux d’écorces en grand jet.

« Eh merde… » souffla Irving avec appréhension tout en se disant qu’il y avait peu de chance pour que l’être mi-homme/mi-cochon apprécie sa tentative de stupéfixion. En effet, cet acte manqué sembla décupler la fureur de la créature qui se mit à courir en lançant des sortilèges à tords et à travers. Un sort de protection aurait surement été efficace, mais sous le coup de la panique, le gryffondor préféra entrainer son amie loin du monstre.

« ON DEGAGE ! » cria-t-il la trouille au ventre, afin de couvrir les fracas des sorts s’abattant sur la cime des arbres alentours.

Agrippant fermement la main de son amie, il l’entraina avec lui dans une course folle. Son faible lumos ne lui était pas très utile tant le brouillard était épais et leur progression rapide. Les branches lui fouettaient le visage mais ce n’était rien comparé à l’angoisse qui lui étreignait le cœur. Pourquoi avait-il entrainé Nora dans une telle folie ? Par sa faute, ce qu’il redoutait le plus risquait d’arriver : S’ils se faisaient rattraper par le monstre, il risquait de la perdre définitivement ! Refusant d’envisager cette issue, le jeune homme accéléra le rythme, trébuchant plusieurs fois après s’être pris les pieds dans des ronces. La terreur guidait ses pas et il souhaitait juste s’éloigner un maximum de la créature. Il pouvait sentir des gouttes de sueur froide perler sur son front lorsqu’il aperçut un bosquet touffu haut de plusieurs mètres.

« On va s’planquer là-d’ans » chuchota-t-il en jetant un regard craintif derrière eux. Il imaginait déjà Georgiana le traiter de couard pour s’être enfuit devant cette créature, mais pour le moment, c’était le cadet de ses soucis : Il devait juste trouver une issue à cette situation.
Écartant difficilement les branchages denses de la grande haie, il se fraya un chemin sans lâcher la main de Nora. Mais subitement le sol se déroba sous leurs pieds. Avant qu’ils n’aient le temps de dire quoique ce soit, les deux jeunes gens glissèrent sur une pente abrupte et rocailleuse. Tout en débaroulant, Irving tenta vainement de se protéger le visage juste avant que son corps ne tombe lourdement sur…

[Hors RP:
1/ 3/5/ C’est Nora qui décide !
2/ un plan de filet du diable.
4/ la route entre Pré-Au-Lard et Poudlard.
6/ sur Nora.

Réponse: 5/ C'est Nora qui décide !]

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'Dé à 6 faces' : 5

Nora tremblait comme une feuille, pressant la main d'Irving un peu trop fort et gardant les yeux rivés vers la silhouette menaçante. Elle vit Irving lever sa baguette, et voulut en faire autant mais sa main flageolante l'empêcherait de réussir le moindre sortilège. Alors que le silence de la forêt n'était troublé que par leur respirations affolés, il fut soudain déchirer par un cri strident qui pétrifia la jeune fille. Elle sentit son sang se glacer dans ses veines et tous ses muscles se raidirent et ferma les yeux pour ne pas voir ce qui allait suivre, persuadée de sa mort imminente. Au même moment, Irving la tira en arrière, la ramenant à la raison. Il fallait qu'ils fassent quelque chose, et rapidement !

Le Gryffondor formula tant bien que mal un stupéfix, qui ne manqua sa cible que de peu. La créature ne sembla pas apprécier cette attaque car elle se mit soudain à courir en lançant des sortilèges de tous les cotés, les éclairs de lumières zébrant l'obscurité de la forêt à toute allure. Nora aurait voulut hurler mais son cri resta coincé dans sa gorge nouée. Pétrifiée, elle serait sans doute restée immobile à fixer avec horreur cet abominable monstre jusqu'à ce qu'il ne se jette sur elle si Irving ne l'avait pas entrainé dans sa course.

« ON DÉGAGE ! »

Ça, c'était une excellente idée. Les deux amis se lancèrent alors dans une course folle entre les ronces qui leur griffaient le visages, les branches qui leur barraient la route et les racines sur lesquels ils trébuchaient. Les poumons en feu et le souffle court, Nora avait l'impression qu'ils n'allaient jamais réussir à semer l'étrange créature. Seule la terreur qui lui tordait le ventre lui permettait encore de courir. Ignorant les gouttes de sueur qui perlaient à son front, Nora s'efforça de ne pas lâcher la main d'Irving alors que celui-ci accélérait. Elle ne tiendrait pas ce rythme effréné très longtemps et jeta un regard par dessus son épaule pour voir où en était le monstre, qu'elle ne parvint pas à distinguer dans l'obscurité. Mais qu'est ce qui leur avait pris de venir ici ?

Irving s'approcha alors d'un bosquet touffu et suggéra de sa cacher à l'intérieur. A bout de souffle, Nora hocha vivement la tête et suivit le Gryffondor qui se frayait un chemin à travers les branchages. Son cœur battait tellement fort qu'elle avait l'impression de pouvoir l'entendre. Ce qu'elle n'entendait pas en revanche, c'était les pas de la créature, qui devait pourtant les avoir suivi. Peut-être avaient-ils réussi à la semer finalement. Fière de cette constatation, la jeune fille commençait tout juste à se détendre, quand le sol se déroba brutalement sous ses pieds.

Les deux adolescent dégringolèrent alors le long d'une pente raide et rocailleuse. La glissage dura plusieurs douloureux mètres avant que Nora ne retombe finalement sur le dos, tous les membres endoloris. A peine un instant plus tard Irving s'écrasa sur elle, lui arrachant un gémissement. Ils se trouvaient sur un sol de pierre, dans un endroit qui ressemblait vaguement à un couloir bas de plafond, en moins propre et en plus sombre. La jeune fille se rappela alors de Jane, qui disait souvent que le château était plein de passages secret "mais qu'il était évidement interdit de les emprunter". Peut-être était-ce l'un d'entre eux, mais où pouvait-il bien mener ?

Son examen des lieux terminé, Nora posa les yeux sur le visage d'Irving, juste au dessus du sien. Elle avait le visage couvert d'entailles à cause des ronces, des feuilles plein les cheveux et tous ses membres la faisait souffrir, mais elle lui sourit. Ils étaient peut-être dans un endroit sombre et inconnu, mais ils étaient vivants, et tous les deux. Ils avaient réussi à s'en sortir, elle n'en revenait même pas.

"C'était moins une..." souffla-t-elle, la respiration encore haletante.

Après avoir dégringolé entre les pierres et les feuillages Irving retomba lourdement sur Nora en lui arrachant un petit cri. S’appuyant sur ses avants bras, il rabattit les pans de sa cape de sorcier qui lui obstruaient le visage puis il vint placer son index juste devant sa bouche pour inviter son amie au silence. La respiration encore haletante, il tendit l’oreille pour guetter un bruit annonciateur de la venue du monstre en espérant sincèrement que leur chute bruyante n’avait pas trahie leur emplacement. Au bout de plusieurs secondes, il soupira de soulagement : La forêt était redevenue silencieuse et il n’y avait plus aucune trace de la créature.

« J’crois qu’on l’a semé. » finit par souffler Irving en reportant son attention sur Nora qui était toujours allongée sous lui.

"C'était moins une..." ajouta-t-elle avec un sourire.

Malgré la mine réjouie de la jeune fille, Irving ne put s’empêcher de froncer légèrement les sourcils en découvrant son visage zébré par des écorchures et ses longs cheveux blonds emmêlés.

« Toi ça va ? demanda-t-il avec inquiétude.

Il espérait sincèrement que son amie n’était pas blessée à cause de lui. En tant que capitaine de son équipe, elle ne pouvait pas se permettre d’être handicapée pour les sélections. Il l’interrogea donc du regard avant de se rendre compte qu’ils étaient une nouvelle fois très proche l’un de l’autre. L’instant fugace où il avait faillit l’embrasser lui revint en mémoire et il essaya de se remémorer la réaction de la poufsouffle face à cette tentative d’approche. Tout s’était passé tellement vite qu’il n’était pas sûr que Nora ait remarqué quoique ce soit : Il faisait nuit noire et il se souvenait vaguement de la réaction de son amie au passage de l’oiseau : Elle s’était caché le visage entre les mains, ensuite ils s’étaient regardés un peu bizarrement pendant quelques secondes, il avait cru deviner une sorte d’envie dans le regard de la poufsouffle…et la lumière bleue était apparue. Malheureusement, il n’était pas vraiment sûr de tout cela. En effet, sa perception de la scène était probablement faussée par la peur. Le désir qu’il avait cru voir dans les yeux de Nora ne portait peut être pas sur leur hypothétique baiser mais plutôt sur l’envie de rejoindre le château au plus vite… Tandis qu’il essayait de décrypter le comportement la jeune fille, il se rendit soudainement compte qu’il l’écrasait de tout son poids :

« Oups ! Désolé ! » ajouta-t-il en se redressant difficilement sur ses genoux.

Une douleur dans le dos lui arracha une grimace avant qu’il s’examine avec plus d’attention. Son avant-bras gauche était écorché à vif et couvert de terre et son visage était marqué par de fines entailles. Néanmoins, ce fut l’état lamentable dans lequel se trouvait sa nouvelle robe de sorcier qui lui arracha une plainte.

« Ma mère va me tuer… » Marmonna-t-il pour lui-même d’un air maussade, Elle me l’a acheté juste avant la rentrée, ajouta-t-il en examinant la tenue déchirée à plusieurs endroits. Arborant une moue dubitative, il se hissa lentement sur ses jambes avant d’aider Nora à se relever.

Ce ne fut qu’après s’être assuré qu’ils n’avaient rien de cassé tous les deux qu’il remarqua l’étrange endroit dans lequel ils étaient tombés.

Le lieu ressemblait à une sorte de couloir souterrain mit à jour sur une petite partie effondrée par laquelle il venait de chuter. C’était impossible pour eux de remonter vers le haut de la colline. La pente était bien trop escarpée dans sa partie finale pour pouvoir envisager cette solution.
Après avoir ramassé sa baguette au sol, le jeune homme lança un lumos afin d’éclairer la galerie qu’ils allaient visiblement devoir emprunter.

« A ton avis c’est quoi ? demanda-t-il en avançant de quelques mètres dans le tunnel, Sérieux, j’espère qu’c’est pas les égouts de Poudlard sinon j’préfère retourner affronter le monstre… ajouta-t-il en humant l’air humide du souterrain.

Après ce rapide examen, le jeune homme revint légèrement sur ses pas pour rejoindre son amie :

« Bon, d’toute manière, j’crois qu’on a pas trop le choix, alors, à gauche ou à droite ? »

Toujours allongée sur le sol de pierre froid, Nora examina rapidement son meilleur ami et son sourire disparu quand ses yeux se posèrent sur son avant bras, sacrément écorché. Le voyant froncer les sourcils, elle espéra que la blessure ne le faisait pas trop souffrir. Ils avaient évoqué les sortilèges de guérison les plus élémentaire l'année dernière, mais très peu d'élèves avaient été capables d'un réussir un seul correctement, et Nora ne faisait pas partie de ces rares chanceux.

"Ton bras te fait pas trop mal ?" s'enquit-elle en fronçant les sourcils à son retour.

En guise de réponse, le Gryffondor lui demanda comment elle allait. La jeune fille avait mal partout et s'était un peu cogné la tête en tombant mais rien n'avait l'air bien grave. Elle remua doucement les mains, histoire de s'assurer qu'elle n'avait rien de cassé, et aurait bien fait pareille avec ses jambes mais Irving l'écrasait toujours et elle était incapable de bouger. D'ailleurs, elle n'aurait pas été contre l'idée qu'il se relève maintenant. Non pas que cette proximité la gène, mais elle commençait à avoir du mal à respirer.

"Je crois que ça va, mais euh...Ce n'est pas que tu es lourd m'enfin, si tu pouvais..." lui demanda-t-elle avec un sourire amusé.

Le Gryffondor se redressa sur ses genoux en grimaçant alors que Nora se redressait pour s'asseoir. Elle porta une main à sa tête, qui lui tourna un instant, sans doute à cause du choc. Mis à part ça, elle ne semblait pas avoir trop souffert de leur chute. Son gilet, qui avait appartenu à sa sœur, était en piteux état et sa mère ne manquerait sans doute pas de lui faire remarquer qu'elle était moins soigneuse qu'Amely, mais ce n'étaient rien face à la réaction qu'auraient ses parents si ils venaient à être au courant de cette escapade nocturne. Les pensés d'Irving étaient visiblement tournées aussi vers sa famille puisqu'il marmonna que sa mère allait le tuer en examinant avec un air dépité sa robe de sorcier déchirée.

Nora lui adressa un sourire compatissant avant d'attraper la main que son ami lui tendait pour l'aider à se relever. Tout en essayant de débarrasser ses vêtements de la terre qui s'y était accroché, la jeune fille se surprit à penser au père d'Irving. En évoquant sa mère il lui avait rappelé cette après-midi qu'elle avait passé à la cité Nimbus, et elle se demandait si son père allait mieux depuis. Néanmoins, ce n'était peut-être pas le moment d'aborder le sujet, mais elle se promit de le faire plus tard.

Le Gryffondor ramassa alors sa baguette pour éclairer le tunnel dans lequel ils étaient tombé et Nora chercha la sienne du regard, avant de la repérer un peu plus loin. La Poufsouffle imita alors son ami et regarda autours d'elle pour essayer de savoir où ils se trouvaient. Cela ressemblait à une sorte de galerie souterraine et elle ne distinguait aucune des deux extrémité, donc elle devait s'étendre sur plusieurs dizaines, voire centaines, de mètres. Et elle n'avait aucune idée de ce sur quoi ça pouvait déboucher, si toutefois cela débouchait quelque part.

" A ton avis c’est quoi ? lui demanda Irving en avançant un peu dans le tunnel, Sérieux, j’espère qu’c’est pas les égouts de Poudlard sinon j’préfère retourner affronter le monstre… " ajouta-t-il, arrachant un éclat de rire à Nora.

Son rire se répercuta de façon un peu effrayante sur les parois de la galerie et elle se tut aussitôt, de peur d'indiquer leur position à l'étrange créature. Irving revint alors vers elle et lui demanda si elle préférait partir vers la gauche ou la droite. Nora réfléchit un instant, les deux directions paraissaient aussi sombre l'une que l'autre, mais l'une était en descente et l'autre en montée. Et comme ils venaient de chuter de plusieurs mètres, mieux valait aller vers le haut. Si seulement elle avait su que cette voie les mènerait tout droit vers le saule cogneur, elle aurait sans doute choisi une petite ballade en direction de Pré-au-lard, mais elle l'ignorait, aussi lança-t-elle avec aplomb :

"A gauche !"

Sans attendre une seconde de plus, la jeune fille se dirigea dans la direction choisie, en s'assurant qu'Irving la suivait. Il suffit cependant de quelques mètres pour qu'elle regrette sa décision : le chemin en montée était évidement le plus fatiguant et elle commençait déjà à peiner un peu. Elle tenta de ne pas se concentrer sur les trop nombreuses toiles d'araignées, et préféra focaliser son attention sur le plafond qui devenait de plus en plus bas. Pour l'instant, du fait de sa taille ridicule, elle s'en sortait en pliant les genoux, mais ils allaient bientôt devoir ramper si ça continuait.

"J'espère que ce n'est pas un cul-de-sac..." soupira-t-elle en se baissant d'avantage

Après quelques mètres difficiles supplémentaires, ils se retrouvèrent face à une pente des plus raide, qui semblait déboucher sur l'extérieur puisqu'on pouvait sentir le vent s'engouffrer par l'ouverture qui se trouvait quelques mètres au dessus de leur tête. Seulement elle n'avait aucune idée de l'endroit exact où ce passage les avait mené. De toute façon, elle ne voyait pas comment ils allaient pouvoir escalader la pente, certes pas très longue mais plutôt abrupte, qui se dressait face à eux. Nora se tourna vers Irving et l'interrogea du regard en espérant qu'il avait une idée pour les sortir de là.

Nora décida d’emprunter le chemin de gauche et s’enfonça dans les abîmes du tunnel. Irving lui emboîta le pas tout en éclairant le souterrain avec son lumos. Ils avancèrent silencieusement dans le passage pendant plusieurs minutes, écoutant seulement les bruits de leur pas se répercuter en écho contre la paroi. Le gryffondor devait avouer qu’il n’était pas pleinement rassuré : En effet, il ne pouvait pas s’empêcher de penser au monstre. Et si ce tunnel menait justement à sa caverne ? Ils ne pourraient pas fuir aussi facilement que la première fois puisqu’il n’y avait pas d’autre issue possible que de rebrousser le chemin…
Tout en grimaçant légèrement, le jeune homme essaya néanmoins de se raisonner. Nora, elle, semblait plutôt rassurée puisque sa seule crainte était que le souterrain mène à un cul de sac. Après tout, elle n’avait peut-être pas tord : Vu le nombre de toiles d’araignées qu’ils rencontraient sur leur passage, ce tunnel ne devait pas être beaucoup fréquenté !
D’ailleurs, Irving ricana doucement en voyant son amie chasser pour la vingtième fois une toile collée sur son visage :

« J’ai bien fait de te laisser passer devant… » gloussa-t-il en attrapant un long filament coincé dans la chevelure de la poufsouffle.

Ils progressèrent ainsi pendant un long moment, arpentant un chemin de plus en plus étroit et abrupt.

« Aujourd’hui, j’ai fait mon sport pour les vingt prochaines années ! » lança-t-il davantage pour rompre le silence angoissant plutôt que pour faire réellement la conversation.

Ils débouchèrent finalement dans un petit espace au pied d’une pente raide.

« Eh, y’a une ouverture là haut ! » cria Irving avec excitation en découvrant une petite lucarne au sommet de la descente, vas-y ! J’te fais la courte ! » ajouta-t-il en se positionnant à coté du mur pentu. Il entrelaça ses doigts et fléchit légèrement les jambes afin de faire la courte échelle à son amie. Nora étant aussi légère qu’une plume, le jeune homme n’eut aucun mal à la hisser en haut de la pente. Néanmoins, il devait trouver un autre moyen pour lui.

« Putain, pourquoi ch’ui pas Jerem’ : j’aurais pu faire apparaître un petit escabeau….ou mieux : Un escalator moldu ! » lança-t-il en cherchant autour de lui une solution. Il n’y avait aucun objet sur lequel il puisse s’accrocher pour ensuite demander à Nora de le faire léviter. Il dû donc se résoudre à courir dans le tunnel pour essayer de grimper la pente en profitant de l’élan. C’était nul, et il savait qu’il allait sûrement se ridiculiser en essayant au moins trois fois cet exploit. Effectivement, après quatre tentatives -dont une où il se râpa considérablement le menton sur la paroi- il réussit enfin à attraper la main que Nora lui tendait depuis cinq bonnes minutes. Un peu vexé dans son orgueil quant à cette non performance sportive, il n’osa pas croiser son regard et se dirigea en bougonnant vers la lucarne.

Néanmoins, toute trace d’irritation disparue de son visage lorsqu’il découvrit le lieu dans lequel ils se trouvaient. En effet, tel un vaisseau fantôme, Poudlard se dressait fièrement devant eux au milieu de la brume.

« Nora ! On est dans le parc ! s’exclama Irving en secouant son amie par les épaules, on a troooop géré ! » Ajouta-t-il en lui réservant son plus large sourire malgré son menton tout râpé.
Malheureusement, un craquement sinistre semblable à branche tordue vint interrompre ce moment de joie, et le gryffondor leva la tête juste à temps pour voir une branche de saule cogneur fondre sur eux…


1/ et 5/ Irving et Nora ont de super reflexes et esquivent la branche !
2/ Irving esquive mais pas Nora.
3/ Nora esquive mais pas Irving.
4/ et 6/ Unis dans l’adversité : Ils se prennent la branche de plein fouet !

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'Dé à 6 faces' : 2

Irving avait également remarqué qu'il y avait une ouverture au dessus de leur tête, et à voir la façon dont il s'en réjouissait, Nora espérait qu'il avait une idée pour y accéder. Le Gryffondor lui proposa alors de lui faire la courte échelle et Nora approuva d'un hochement de tête. Prenant appui sur les doigts entrelacés du jeune homme, la blondinette n'eut qu'une légère impulsion à donner pour pouvoir poser les coudes en haut de la pente. Restait maintenant à pousser sur ses bras pour se hisser entièrement là-haut, et ce n'était pas gagné. Elle n'avait jamais réalisé à quel point ses bras manquaient de muscles. Elle n'était pas bien lourde et pourtant le simple effort de poser ses paumes à plat sur le sol terreux et de tendre les bras pour se soulever lui parut insurmontable. Les bras tremblants et à bout de forces, elle parvint finalement à amener un genoux en haut de cette maudite pente et se redressa en deux en trois mouvements.

"Demain..je me mets...à la musculation, souffla-t-elle épuisée en regardant Irving toujours en bas. D'ailleurs comment allait-il monter lui. Attrape ma main !" lança-t-elle en s'accroupissant pour tendre le bras dans sa direction.

Mais même en s'allongeant à plat ventre, elle n'avait pas le bras assez long pour qu'Irving puisse attraper sa main.

« Putain, pourquoi ch’ui pas Jerem’ : j’aurais pu faire apparaître un petit escabeau….ou mieux : Un escalator moldu ! »

Nora n'avait aucune idée de ce pouvait bien être un escalator, mais plutôt que de poser la question elle chercha du regard un objet auquel aurait pu s'accrocher le Gryffondor pour qu'elle puisse le faire léviter, mais le tunnel était désespérément vide. Irving essaya de prendre de l'élan pour remonter une partie de la pente, mais se loupa plusieurs fois, arrachant une grimace à Nora quand il se râpa le menton sr la paroi rocheuse. Un sourire victorieux se dessina sur le visage de la jeune fille quand elle sentit enfin sa main se refermer sur celle de son ami. Usant de toute la force de ses deux bras, elle aida le Gryffondor à se hisser en haut de la pente et celui-ci se dirigea en bougonnant vers la lucarne, visiblement déçu de sa performance sportive. Nora ne fit pas la moindre remarque et le suivit en silence.

A peine avait-elle mit un pied à l’extérieur qu'Irving l’attrapait par les épaules, toute trace d'irritation disparue. Il s'exclama alors qu'ils étaient dans le parc et, en tournant la tête, Nora distingua en effet les contours du chapeau et ses quelques fen^ètres éclairées qui brillaient dans la nuit.

"On a réussiiiii ! s'écria-t-elle en sautillant sur place. On est trop fort ! souriant largement à son ami, Nora grimaça néanmoins en s'apercevant que son menton saignait sérieusement. Ça te fait pas trop mal ? Attend je dois avoir un mouchoir quelque part..."

Occupée à fouiller dans les poches de son gilet, Nora ne prêta pas la moindre attention au craquement qui retentit au dessus de leur tête. La mine dépitée après sa recherche infructueuse, elle releva la tête juste à temps pour voir la branche qui la frappa violemment en plein ventre, lui coupant brutalement la respiration. La jeune fille fit un vol plané de plusieurs mètres, avant d’atterrir lourdement sur le dos. Complètement sonnée et l'épaule droite particulièrement douloureuse, elle se redressa tant bien que mal sur ses coudes pour comprendre ce qui lui était arrivé. Malgré sa vision trouble, elle reconnut que l'arbre au pied duquel il étaient arrivés était en fait le saule cogneur.

Se relevant péniblement et clignant des yeux pour essayer de retrouver une vue correcte, Nora aperçut Irving, qui semblait courir dans sa direction. Une des branches de l'arbre se dressa alors juste derrière le Gryffondor, visiblement bien décidée à s'abattre sur lui.

"Irving atten..." commença-t-elle à crier pour le prévenir.

Au même instant, Nora, qui s'était cru hors de la portée du saule cogneur après son vol plané, sentit une branche de l'arbre venir la faucher juste derrière les genoux et se retrouva sur les fesses. Elle releva alors vivement la tête pour voir si Irving avait entendu son avertissement, et s'il avait eu le temps d'esquiver.

Irving était confortablement installé dans son fauteuil en train d’écouter sa femme qui racontait une histoire à leurs petits-enfants. Les aventures de Nora l’intrépide et d’Irving l’audacieux dans la Forêt interdite avaient toujours autant de succès auprès de leur progéniture. C’était d’ailleurs l’histoire préférée des trois enfants de leur benjamine, qui semblaient subjugués par les mots de Nora. Le gryffondor avait bien tenté de modifier légèrement le récit de sa femme en disant qu’il avait fait apparaitre un superbe ascenseur moldu pour atteindre la lucarne mais les enfants ne s’étaient pas laissé berner.

« Après le passage par la lucarne, le saule cogneur a agressé mamie ! » s’exclama l’ainée des enfants qui connaissait déjà l’histoire.

« Maiiiiis, laisse-les raconter ! » grogna le cadet, alors qu’est ce qui s’est passé après ? » Ajouta-t-il avec avidité en regardant tour à tour ses grands-parents.

Irving reporta son attention sur celle qui partageait sa vie depuis de nombreuses années maintenant. Elle n’avait pas changé. Bien sûr, sa longue chevelure dorée était maintenant d’un joli blanc argenté et son visage était marqué par de fines rides d’expression, mais pour lui, elle était en tous points semblable à la jeune fille qu’il avait failli embrasser dans la forêt interdite. Un sourire nostalgique éclaira momentanément son visage avant qu’il ne reporte son attention sur son petit-fils :

« Quand j’ai vu ta grand-mère faire son vol plané, j’ai immédiatement transplané pour qu’elle atterrisse dans mes bras musclés… »

« Maiiiiiis, allez papyyyy ! Raconte comme il faut, s’il te plait ! bougonna le gamin.

« Bon d’accord, reprit Irving en échangeant un regard amusé avec sa femme, je me suis précipité dans sa direction, trop heureux de la voir se relever rapidement. Malheureusement, une seconde branche l’a fauché avant que je n’ai le temps de la rejoindre et… »

« Et-c’est-là-que-papy-s’est-prit-un-coup-de-branche-lui-aussi. » ajouta précipitamment l’ainée, ravie de pouvoir faire enrager son petit frère en révélant la suite de l’histoire. Le cadet jeta un regard noir à sa sœur avant que le vieil Irving ne poursuive :

« C’est vrai, une branche m’a percuté de plein fouet et m’a projeté à plusieurs mètres de l’endroit où j’étais. En retombant, je m’suis tordu la cheville mais, comme j’étais un preux gryffondor à l’époque, j’ai serré les dents et j’ai rampé hors de porté du saule. »

Irving croisa momentanément le regard de Nora. Ils savaient, l’un comme l’autre, que cela ne s’était pas déroulé exactement comme ça. Effectivement, Irving avait à son tour été percuté par une branche et en retombant sa cheville avait émit un craquement sourd. Néanmoins, au lieu d’encaisser le coup vaillamment comme l’histoire familiale le relatait, la douleur fulgurante lui avait arraché un gémissement déchirant. Il s’était ensuite roulé par terre en se tenant la cheville, tel un joueur de l'O.L foot moldu qui simule une faute dans la surface de réparation pour obtenir un pénalty. Cependant, les enfants n’étaient pas au courant, aussi, les deux ainés observaient donc avec fierté leur grand-père contrairement à la benjamine qui semblait préoccupée depuis le début du récit. En effet, elle ne s’était pas manifestée alors qu’habituellement elle débordait de vie. Fronçant légèrement les sourcils, le vieil homme demanda :

« Ca ne va pas ma puce ? »

La fillette secoua la tête de gauche à droite, le menton tremblant et les yeux brillants.

« Viens, dire c’qui t’préoccupes à ton papy. » ajouta-Irving en se penchant pour attraper sa petite fille.

« L’autre jour, le petit fils d’Artémis Baker il a dit que t’étais un pépé ronchon ! » révéla la fillette aux bords des larmes.

Le vieux gryffondor retint difficilement un éclat de rire avant d’arborer une mine faussement outré :

« Il a dit ça ? C’est pas très gentil de sa part, commença-t-il doucement en secouant la tête d’un air désapprobateur, mais tu sais, il ne faut pas l’écouter : Il est juste jaloux parce que ses grands-parents ne sont jamais allés dans la forêt interdite tous les deux ! Artémis et Jeremy n’ont pas d’aventures à leur nom comme Nora l’Intrépide et Irving l’Audacieux Ronchon !» conclut-le vieil homme avec un tendre sourire pour sa petite fille.

Cette dernière sembla soulagée en voyant son grand-père prendre la chose avec autant de légèreté. Sa mine soucieuse disparue instantanément tandis que son grand-frère demandait :

« D’ailleurs j’aimerai bien connaitre la fin de l’aventure de la forêt interdite ! »

« Et bien c’est mamie qui va vous la raconter ! » répondit-il en se levant doucement de son fauteuil, je vais me chercher à boire ! »

Il passa près de sa femme, déposa un baiser sur ses cheveux blancs et rejoignit la cuisine pour se servir une bièreaubeurre.

« Pépé ronchon ! bougonna-t-il pour lui-même en décapsulant sa boisson, c’qu’ils sont mal élevés ces p’tits Baker ! Dire qu’ils ont mangés toutes mes framboises du jardin la dernière fois qu’ils sont venus ! Enfin, ils sont toujours moins pires que les gamins Sneals ! De vrais garnements ceux là ! Je suis sûr que c’est eux qui ont désaccordé ma Redphoenix quant Danny les a emmené le mois dernier ! Et j’parle pas des petits de Georgy ! Alors ceux là ils… »

Alors qu'Irving s'éloignait, en ronchonnant, pour aller se servir à boire, Nora vit trois paires d'yeux la fixer avec impatience, attendant la fin du récit. L'ancienne Poufsouffle s'amusait toujours du succès qu'avaient les aventures de Nora l'intrépide et d'Irving l'audacieux. Si ils avaient su, à l'époque, qu'un jour ils raconteraient ça à leurs petites enfants...Un sourire nostalgique se dessina sur les lèvres de la grand-mère alors qu'elle se penchait un peu vers les trois enfants curieux pour continuer l'histoire.

"Quand votre grand-père est tombé, j'ai tout de suite couru dans sa direction mais..."

"L'arbre à encore frappé !" la coupa l'ainée, alors que son cadet croisait les bras dans une attitude boudeuse.

"Exactement. Du coup je suis encore tombée moi aussi, mais en me relevant j'ai lancé un Immobilus sur le saule, qui s'est enfin arrêté."

Nora se rappelait s'être senti assez fière d'elle en voyant le saule s'immobiliser enfin et s'être reproché de ne pas avoir agit comme une véritable sorcière dès le début. Remarque que ne manqua d'ailleurs pas de lui faire son petit-fils, qui avait abandonner son air boudeur, il finirait ronchon lui aussi...

"Vous auriez pu y penser avant..." constata-t-il.

Il avait parfaitement raison, mais comprendrait vite que dans de telles situation la logique la plus élémentaire vous faisait souvent défaut. Enfin, Nora espérait qu'il attendrait encore quelques années avant de vivre de telles aventures à son tour, ce n'était qu'un petit bout pour l'instant, et c'était très bien comme ça.

"Et après ?" la pressa la benjamine qui avait retrouvé le sourire

"Après j'ai accouru auprès de votre grand-père, et j'ai vite compris qu'il s'était cassé la cheville, mais j'ai été presque aussi brave qu'une Gryffondor..."

Nora échangea à nouveau un regard complice avec son mari qui était revenu dans son fauteuil, une bieraubeurre à la main. C'était une sorte d'accord tacite entre eux, elle ne disait rien sur les gémissements plaintifs qui lui avaient échappé quand il s'était blessé et il ne révélait pas la façon dont elle avait réagit en le voyant. L'histoire familiale était bien mieux ainsi de toute façon, authentique mais très légèrement améliorée.
En vérité, soixante-dix ans plus tôt, quand Nora était arrivé à la hauteur d'Irving, elle avait posé un regard horrifié sur sa cheville, et sur son pied qui formait un angle très étrange avec le reste de son corps. Prise d'un haut-le-cœur elle avait tout juste eut le temps de s'éloigner précipitamment de plusieurs mètres avant de vomir son dîner. Réaction dont même aujourd'hui elle n'était pas très fière. Elle était finalement revenu vers le Gryffondor, blême et un peu tremblante, avant de balbutier quelques excuses. Elle s'était rarement sentit aussi mal.

"Je l'ai aidé à se relever et on a prit le chemin de l'infirmerie, reprit-elle, fidèlement cette fois. Je crois que personne n'avait jamais mis autant de temps à traverser le parc de Poudlard."

En effet ils avaient bien du mal à arriver jusqu'au château, Irving sautant à cloche pied et s'appuyant à moitié sur Nora et son épaule blessée, ils devaient faire un drôle de tandem. Ils étaient d'ailleurs arrivés à l'infirmerie à une heure complètement indécente et avait servi à Miss Bloomwood un récit abracadabrant incluant une chute dans les escaliers du dortoir, un accident de baldaquin, un chat enragé, et une rencontre bienheureuse sur le chemin de l'infirmerie. Nora était persuadée que Miss Bloomwood ne les avait pas crut une seule seconde mais elle n'avait pas fait trop de commentaire et les avait accueillis pour la nuit. Les deux adolescent n'avaient pas demandé leur reste et s'étaient endormis en posant la tête sur l'oreiller.

"Et voilà pour aujourd'hui !" conclut la grand-mère en souriant à ses trois petits enfants.

"OOOoooh..." gémit la petite dernière, déçue que l'histoire soit déjà finie.

"Racontez l'histoire du lac maintenant !" s'écria son grand-frère

"Non, assez d'histoire pour aujourd'hui. Le lac gelé sera pour une autre fois", promit Nora en ébouriffant les cheveux du cadet.