Tu pars en Laponie ? [PV Olivia]

2 Septembre 2006

La veille durant le banquet de début d'année, une annonce avait retenue l'attention de Samaël et ce n'était pas l'arrivé d'une nouvelle prof d'Arithmancie suite à la mort de Septima Vector, ni l'arrivé du nouveau concierge mais l'annonce d'un voyage. Un voyage en Laponie.

Sam s'y voyait déjà, la neige, le froid. Lui portant un bonnet, lui embrassant langoureusement Olivia dans la neige. Parce qu'il était certain qu'Olivia viendrait c'était obligé. Non ?

Au pire, elle venait pas et Sam saurait quand même s'amuser. Il avait décidé que cette année, il allait changer. Sa mère était morte depuis plus de 10 ans maintenant et il s'était suffisamment privé de vivre comme ça. Il allait quitter Poudlard sans aucun amis, bon d'accord il avait Olivia mais c'est pas pareil.

Olivia c'est la fille qu'il aime le plus au monde, c'est la fille avec laquelle il serait prêt à passer sa vie. Enfin pour l'instant, elle lui cassait sérieusement les pieds. Elle était encore en retard et comme d'habitude, il avait l'air d'un pauvre crétin à attendre Olivia dans le Hall.

Ce matin, il avait décidé qu'il ne l'attendrait pas en bas de la tour des Gryffondors. Pourquoi ce serait toujours à lui de faire des détours pour aller chercher une fille toujours en retard.

Oui vraiment, en plus elle était tout le temps en train de parler, un vrai moulin à parole. Jamais vu ça. Le pauvre Sam pouvait même pas en placer une. Mais tout ça allait changer. Il n'allait plus être le type super timide qui se laisse marcher sur les pieds. Enfin, il allait essayer.

Et si Ollie est pas contente et ben c'est pareil. Elle aura qu'à aller voir chez les grecs si Sam y est ! Nan mais des fois.

Perdu dans son débat intérieur, Samaël ne vit pas Olivia venir vers lui. Ce n'est que quand il sentit une présence à ses côtés qu'il releva la tête. Il sourit à Ollie et se pencha vers elle pour l'embrasser langoureusement. Il rêvait de faire ça depuis un petit moment déjà, surtout depuis que Gray était sorti avec elle, en fait.

Non Sam n'était pas du tout jaloux, il aimait juste pas qu'on touche à sa copine. Même si là en l’occurrence, il n'était plus ensemble mais ce n'est pas grave, ça fait pareil, non ?

"Bonjour Ollie chérie, tu vas bien ? tu as bien dormi ? Tu es très belle aujourd'hui comme tous les jours d'ailleurs."

Mieux valait dire ça sinon, elle serait capable de lui dire que d'habitude, il la trouve pas belle. Il repensa alors au voyage, il fallait qu'il lui demande.

"Et Ollie, je voulais savoir. Tu pars en Laponie ?"

Il sentit son cœur se serrer. Et si elle disait non, et si elle ne voulait pas partir ?

Le plus grand rêve de Samaël serait alors détruit mais il partirait quand même.

Olivia avait rendez vous avec Sam aujourd’hui, et elle se préparait depuis plus longtemps que de raison. De toute manière, elle n’avait pas vraiment envie de descendre rejoindre Samaël. Ce dernier commençait à un peu l’énerver. Elle ne saurait dire pourquoi, mais elle avait de plus en plus envie de rompre avec lui. Mais elle se retenait et se disait que ce n’était qu’une mauvaise passe et tout, mais bon, si elle devait encore supporter son comportement de bisounours plein de guimauve pendant encore longtemps, elle n’était pas sure que ça lui plaise.

C’est vrai, depuis qu’elle était sortie avec Killian, en juin dernier, Olivia se rendait compte qu’elle appréciait de plus en plus les garçons avec du caractère. Alors que Sam ... Bah c’était Sam quoi. Toujours à lui dire plein de mots doux, toujours à lui donner raison même si elle avait tort, toujours à lui dire que c’était la plus belle. Enfin, c’était un gentil garçon, mais il était mou. Oui c’est ça, il était trop mou au goût d’Olivia. Il ne faisait pas de sport, il faisait juste ses devoirs. C’était pas une vie ça ! A 18 ans on fait des choses dans sa vie, on n’étudie pas des choses qui ne nous serviront à rien.

Alors, tandis qu’elle réfléchissait, Olivia laissait le temps s’écouler lentement, mais surement. Elle ne voulait pas passer une énième journée avec lui, à s’ennuyer, en regardant les autres s’amuser. Elle changea cinq fois de t-shirt, trois fois de pantalons, essaya quatre coiffures différentes, et quand elle jugea qu’elle avait perdu assez de temps, elle se dirigea vers leur lieu de rendez vous.

Au pire, s’il voulait rompre avec elle, s’il voulait trouver un prétexte, elle rentrerait bien volontiers dans son jeu. Pour que ce soit lui qui rompe, pour pas qu’il ait de la peine comme la dernière fois. Parce que malgré tout, elle l’aimait bien. Il était juste lourd de temps en temps. Elle espérait bien que Sam veuille partir en Laponie. De toute manière, elle ne voudrait pas y aller. Elle allait pouvoir être tranquille pendant le voyage. Juliet et Jeremy feront ce voyage, elle se retrouvera seule, mais c’est pas grave. Elle parlera à d’autres personnes et se fera de nouveaux amis.

Elle descendit peu à peu les escaliers, avec une irrépressible envie de faire demi tour, de retourner dans la salle commune, de réveiller Juliet et de partit dans la forêt interdite avec elle. Mais elle ne le fit pas. Alors encore, elle ne pût d’abord apercevoir qu’un profil imprécis, comme une silhouette . Elle se rapprocha un peu plus, et elle l’entendit s’exclamer qu’elle était belle ... comme tous les jours. Hum, no comment.

« Coucou mon chou ! Je vais super bien et j’ai très bien dormi ! Et toi ? Ah merci, ça me fait tellement plaisir ! Toi aussi, tu es très beau ! »

* Mais il y en a des plus beaux que toi dans le coin * Olivia sourit à sa pensée, mais se contenta de sourire à l’adresse de son interlocuteur, ce qui rendait sa phrase encore plus convaincante ! Puis, Samael lui demanda si elle partait en Laponie ... Bingo ! Olivia allait faire sa jalouse, c’était la meilleure chose à faire. Elle allait faire sa jalouse, comme ça, Sam rentrerait dans son jeu et il pourrait être dégouté d’Olivia. Hum, c’était une idée vachement intéressante à creuser.

« Ah non, malheureusement, je n’y vais pas, je peux pas ! J’ai entendu que tu vas y aller par contre ! Dis, tu resteras sage ? »

Olivia le regarda un instant, et tout sourire, elle lança :

« Tu resteras tranquille avec les jolies petites lapones hein ? »

Haha, on n’avait plus qu’à attendre la réponse de Samael maintenant. Olivia en riait d’avance !

Ce que Samaël redoutait le plus arriva, Olivia lui annonça qu'elle ne partait pas. Le jeune homme fronça les sourcils, comment ça, elle ne pouvaient pas ? C'était nouveau ça ! Pourtant tous les amis d'Ollie partait même Killian Gray partait. Non décidément Samaël ne comprenait pas.

Olivia cru bon de lui conseiller de rester tranquille et de ne pas approcher les petites Lapones. C'était de l'humour vaseux et ça caractérisait très bien la jeune fille.

D'ordinaire si Olivia avait dit qu'elle ne partait pas, Samaël aurait choisi de ne pas partir non plus. Ne voulant pas risquer de perdre la jeune femme, il serait resté auprès d'elle.

Mais pas cette fois, Sam en avait assez de répondre aux moindres désirs de Mademoiselle, de devoir supporter les pseudos crises existentielles aussi. Il voulait faire quelque chose pour lui, il voulait être égoïste au moins une fois dans sa vie.

Il avait décidé qu'il irait en Laponie alors il irait en Laponie et tant pis pour Olivia.

"Et je peux savoir pourquoi tu ne peux pas partir ? Rien ne te retient ici il me semble. Tu ne peux pas prétendre que c'est pour les entrainement de Quidditch puisque Jeremy part en Laponie. Tu ne peux pas me dire que c'est parce que Juliet reste puisqu’elle part aussi. Même Gray part.Alors qu'est-ce que tu vas m'inventer comme excuse bidon ?"

Samaël était énervé, il commençait sérieusement à saturer. Ces derniers temps Olivia n'était satisfaite de rien, il s'était montré un peu plus oséen l'embrassant toute à l'heure mais elle avait à peine répondu à son baiser.

Il pensait sincèrement que la jeune fille attendait qu'il se bouge un peu plus parce qu'elle ne le trouvait pas assez sportif. Mais même ça, ça n'avait rien changé. Il lui avait dit qu'il allait intégrer l'équipe de Quidditch, elle avait à peine réagi.

Il faisait des efforts pour qu'elle soit bien et elle lui riait au nez. Il se pliait à chacune de ses petites exigences mais rien n'était jamais assez bien.

Elle faisait des pseudos missions secrètes avec Juliet mais sérieux, elle a quel âge ?

Samaël avait toujours vécu avec un sentiment de culpabilité pour lui c'était normal qu'il souffre et qu'il obéisse sans rien dire. Mais en regardant les gens autour de lui, en écoutant, il s'était rendu compte que finalement, lui aussi avait le droit d'être égoïste.

Mais avec Olivia, il ne pouvait pas être égoïste. Tout se rapportait toujours à elle. Rien que pour cette fois encore, elle allait faire la jalouse mais cette fois-ci c'était la fois de trop. La coupe était pleine.

"Et bien si tu as peur que je te trompe, tu n'as qu'à venir avec moi comme ça tu seras sûre que je ne fais rien. Mais tu sais Olivia, j'en ai plus qu'assez de tes airs de diva insatisfaite. Tu planifies toujours tout pour moi. Tu fais des réflexions blessantes et tu te crois drôle. Tu es émotionnellement instable, à un moment tu ris et deux secondes plus tard tu pleures. Il faut savoir soit tu ris soit tu pleures. Il est temps que tu grandisses, là vie n'est pas un monde de bisounours. Je croyais que tu étais heureuse avec moi. Je plie à tout tes désirs, je vais même rentrer dans l'équipe de Quidditch. A le base c'était pour toi, mais plus je réfléchis et plus je me dis que finalement c'est à moi que ça apporte quelque chose. Ça va me permettre de souffler, d'être loin de tes caprices. Tu sais Olivia, je t'aime sincèrement et profondément mais là, je dis stop. Je veux être égoïste une fois dans ma vie et je te dis merde."

Samaël n'avait jamais autant parlé, il était furieux. Furieux contre lui de ne pas avoir su dire ce qu'il pensait avant et furieux contre Olivia qui le menait à la baguette.

"Donc soit, tu ne viens pas. Je peux comprendre mais ne viens pas te plaindre si tu es toute seule. Sache juste que je suis déçu. J'avais espéré pouvoir partager ça avec toi. Mais apparemment ce n'est pas ce que tu souhaites. Dis-moi ce que tu ressens s'il te plait que je sache au moins à quoi m'en tenir."

Sam regarda Ollie, ce qu'il avait à dire était dit. Bien sûr, il aurait pu rajouter encore beaucoup de chose mais ça aurait été injuste. Il avait une part de responsabilité dans tout ça aussi.

Lorsqu’elle lui dit qu’elle ne partait pas, Olivia vit que Sam fronça les sourcils. En général, lorsqu’il faisait cela, c’était un signe de desapprobation. Elle se demandait bien ce qu’il pouvait penser. Peut-être qu’il songeait à la envoyer plein de choses méchantes à la figure juste pour la faire réagir. Dans ce cas là, Olivia savait comment elle allait réagir, bien sur. Son but de la journée était de mettre fin à sa relation avec Samael, tout en lui montrant que c’est lui avait raison.

Elle avait déjà commencé à faire la petite fille capricieuse, histoire de le mettre à bout. Elle avait aussi beaucoup parlé de poneys et compagnie – alors qu’elle n’en avait presque plus rien à faire- pour l’agacer, mais Sam n’avait montré aucun signe d’agacement. Olivia avait tout essayé, il ne bronchait pas et se contentait de lui dire qu’elle était la plus belle. Lorsqu’il ouvrit la bouche, elle vit de la détermination dans ses yeux. C’était bon signe, il se rebellait. Elle rentra une nouvelle fois dans son jeu, et recommença à jouer à la petite fille capricieuse.

« Excuse moi, mais je ne vois pas en quoi ça te regarde ! J’ai le droit de faire ce que je veux. A mon humble avis, ce n’est pas toi, même si je t’aime beaucoup, qui va dicter ma conduite. Tu veux y aller, tant mieux pour toi, mais moi je ne veux pas y aller. Ce n’est pas une question de Juliet, Jeremy ou Killian. C’est juste que je n’ai pas envie d’y aller. Un point c’est tout. »

Bon, on avait connu mieux dans le genre petite fille capricieuse, mais elle se promit qu’il y aurait une amélioration dans sa prochaine réplique. A moins que Samaël décide qu’il était temps pour lui de rompre avec Olivia. C’était une idée très mignonne, mais malheureusement, elle ne savait quoi lui dire. Il fallait bien qu’elle se défende, si elle voulait que Sam y croit non ?

Ca lui faisait une drôle de sensation quand même, de savoir qu’elle le quitterai. Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble. Elle était même en admiration devant lui, devant ce qu’il avait vécu. Mais il avait changé. Il était devenu étrange. Ou alors c’était Olivia qui avait changé. Qui se trouvait désormais trop jeune pour penser à fonder une famille, se marier.

Elle pensait à prendre la parole, vu que Sam ne parlait pas, quand elle le vit ouvrir sa bouche. Et ce qui en sortir étonna Olivia, bien qu’elle en fût presque ravie. Elle se demandait ce qu’elle pouvait dire, pour que ça soit crédible. Dès qu’il eût fini sa tirade, Olivia prit un air de fille blessée dans son amour pour l’homme de sa vie ( hum ... ). Elle attendit encore un moment, histoire de réfléchir. Pour parfaire son rôle de femme bafouée, elle prit une grande inspiration et bafouilla :

« P...Pourquoi est-ce que ... Tu me parles comme ça ? C ... Comme si j’étais un ch...chiffon ? J..Je t’ai fait quoi, exactement ? Et .. C’est moi qui s...suis décevante ? »

Elle patienta un petit moment, fit semblant de ravaler ses larmes. Elle luttait contre la tentation de se jeter à son cou et de le remercier. Finalement, elle venait d’avoir sa première conversation constructive avec Sam depuis un petit moment déjà. Et puis si on y regardait de plus près, c’était une sorte d’humiliation de se faire parler de la sorte, par un garçon qui avait quand même était transformé en canard. Elle décida alors de lui donner une explication des plus précises, tout en restant dans son rôle de victime, cela va de soi.

« Tu sais, Samael, j’ai raison d’avoir peur que tu me trompes. La dernière fois que je t’ai laché des yeux une seule seconde, tu t’es mis à baver devant O’Connor, et la minute d’après, tu l’as embrassé. Ah non excuse moi, peut-être devrais-je me méfier des Lapons, pas des Laponnes, c’est ça ? Et depuis quand est-ce que je planifie tout sur toi ? Est-ce que de ma faute si tu as un piètre sens de l’organisation ? Si tu ne sais rien décider tout seul ? Si tu est indécis ? Non, excuse moi. Alors comme tu le dis, je t’ai peut-être forcé à entrer dans l’équipe, mais tu le dis toi même, c’est finalement bien pour toi ! Alors où est le problème ? Et puis non, désolée de te décevoir, je ne suis pas émotionnellement instable. Et puis de toute manière, si tu n’es pas assez ouvert d ‘esprit pour voir à quel point les poneys et les papillons sont génialement magnifiques, je pense qu’on ne peut plus rien faire pour toi ! »

Bien évidemment, que les poneys et les papillons étaient pour les gosses de 10 ans, n’empêche, elle avait une sacrée imagination pour s’inventer des histoires avec des poneys. Mais Olivia préféra le regarder avec consternation, pour bien lui montrer que dans l’histoire, c’était lui le fautif, qu’elle était innocente et qu’elle n’avait rien fait. D’ailleurs, elle remarqua qu’il avait bien vu ses petits caprices, mais qu’il n’avait rien dit. Ce garçon avait bien trop peu de caractère. La gentillesse et la bonté étaient une chose, mais le manque de caractère en était une autre. D’ailleurs, elle venait juste de capter qu’il lui avait parlé de Killian. Il lui avait fait quoi, Killian, au juste ? Ils étaient juste sortis ensemble alors qu’Olivia et Sam n’étaient plus ensemble. Sam lui envoya une autre réplique mais trop plongée dans ses pensées, elle ne fit pas gaffe à ce qu’il lui dit. Réfléchir était une occupation à plein temps pour Olivia. C’était devenu une cérébrale la petite Ollie !

« Heu ... Qui est-ce qui t’a dit que je me plains d’être seule ? C’est toi qui ne veux pas comprendre que je suis bien seule. C’est toi qui me colle toujours, alors vas pas me reprocher des choses que je ne fais pas. Parce que si tu commences comme ça, on ne va plus s’en sortir ! Donc non je n’ai pas envie de venir et ce que tu viens de dire me donne encore moins de t’accompagner, parce qu’apparemment je suis une diva capricieuse, c’est bien ça ? »

Elle se dit que pour le coup, elle n’avait pas trop joué le coup de la fille vexée, alors, elle continua dans son explication tout en prenant soin d’avoir la voix tremblante :

« Tu sais Sam, je ne pensais pas que tu puisses un jour me dire cela. Je pense que nous n’avons jamais eu de conversation comme celle-ci, mais il était nécessaire de l’avoir. C’est vrai que je cherchai un peu d’animation dans ma vie, c’est pour ça que je faisais la gamine avec Juliet, mais est-ce que tu comprends pourquoi est-ce que je faisais ça ? Est-ce que tu as cherché un seul instant pourquoi est-ce que j’avais ce comportement ? Je ne pense pas, sinon on n’en serait pas là aujourd’hui. Alors oui, je vais te le dire Sam, je t’aime ... »

Pour la sincérité, on repassera. Elle ne l’aimait plus qu’en tant qu’ami mais tant pis, il fallait jouer le jeu à fond.

« ... Mais ces derniers temps tu t’es ... ramolli. Oui c’est ça. Je ne saurais te dire pourquoi, mais je me sens moins bien qu’avant avec toi, et ça me fait mal. ¨Parce que j’ai l’impression qu’au final, tu ne m’aimes plus. Alors je vais te le dire comme je le pense, ce n’est pas à toi de me demander ce que je ressens, étant donné que c’est toi qui viens de me balancer dix mille reproches à la figure, je vais juste te demander ce que TOI tu ressens. Alors ? »

Ca, c’était dit. Malgré tout, elle était ravie de voir qu’il affirmait son caractère, ce qui rendait leur altercation encore plus constructive. Olivia était en pleine cogitation, elle hésitait à lui demander s’il voulait rompre. Si elle lui demandait, ça le mettait un peu au pied du mur, alors que si elle le laissait lui dire, il pourrait essayer de se racheter ou quoique ce soit, alors qu’elle ne voulait pas. A vrai dire, elle se sentirait mal si elle devait rompre avec lui une deuxième fois. Certes, elle ne l’aimait plus comme avant, mais elle ne voulait pas qu’il ait de la peine. Ce garçon avait bien trop souffert dans son enfance pour se faire du mal à cause d’une fille, c’était assez injuste.

Elle réfléchissait encore. Elle se demandait vraiment si ça valait la peine de rompre avec lui, s’il ne pouvait pas encore un peu changer. Mais elle se remémora sa très courte relation avec Killian, et se dit qu’elle était mieux avec lui. Avec Sam c’est la routine, alors que Killian, était bien plus drôle. Lorsqu’elle était avec Killian, elle avait vu la création d’un nouveau sentiment s’opérer en elle. Elle ne saurait dire ce que c’était, c’était juste qu’elle se sentait plus libre avec lui qu’avec Sam. En repensant à cela, Olivia se dit qu’il fallait qu’elle le demande à Sam, pour qu’elle sache à quoi s’en tenir. Pour qu’elle sache si elle devra supporter Sam encore longtemps ou alors si elle était enfin libre.

« Sam ... Est-ce que tu veux ... Rompre avec moi ? »

Voilà, c’était dit, elle n’avait plus qu’à attendre sa réponse.

Choqué. C'était le mot Sam était choqué. Alors comme ça, elle lui remettait tout sur le dos. Tout était de sa faute ? Elle utilisait les larmes de crocodiles encore une fois mais ça ne prenait plus. Le jeune homme leva les yeux aux ciels d'exaspération. Il avait de plus en plus de mal à la supporter. C'était à se demander si elle n'en faisait pas exprès.

Alors comme ça elle devait se méfier des Lapons ? Et il avait un piètre sens de l'organisation ? Elle allait voir. Il s'était toujours débrouillé tout seul et elle, elle arrive et elle croit que c'est grâce à elle qu'il sait ce qu'il doit faire !

Sérieusement fallait qu'elle arrête de croire aux Ronflaks Cornu !

Elle ne se plaignait pas d'être seule ? Et bien fallait le dire avant !

"Oui parfaitement une diva capricieuse. Apparemment ma compagnie te dérange. Tu m'accuses de te coller mais si j'ai le malheur de regarder ailleurs tu fais un scandale et c'est encore moi qui passe pour le dindon de la farce. Si jamais je ne satisfais pas la moindre de tes envies, tu piques une crise. Donc oui, je crois que tu te fous pas mal de ma gueule. Fallait le dire avant que tu voulais pas de moi à tes côtés. Tu m'as vraiment pris pour un con Olivia."

Là Samaël était hors de lui, il avait le sang qui lui tambourinait les tempes, ses mains se crispaient et se décrispaient au même rythme que sa respiration qui était devenu chaotique.

Mais Olivia trouva encore le moyen de le surprendre, il pensait avoir tout entendu mais là c'était le pompon. Elle osait lui demandait s'il se posait des questions sur son comportement. Bien sûr que oui, il ne faisait que ça ! Fallait être bien accroché pour vivre avec Olivia. Alors comme ça, il s'était ramolli et elle pensait qu'il ne l'aimait plus ?

"Je vais être franc, tu trouves que je me suis ramolli ? Tu as raison, tu m'as ramolli, tu me fais vivre comme un grand-père. Quand j'essaie de faire avancer les choses tu recules. Je veux te faire plaisir mais apparemment ça ne te plaît pas. Tu es une parfaite insatisfaite. Tu veux savoir ce que je ressens ? Parfait, je vais te le dire ! Tu me saoul. Tu crois quoi ? Que j'ai vraiment envie de me marier à dix-huit ans ? Tu crois que je n'ai pas envie de voir autre chose que ta chambre ? Je veux voyager Olivia, voir le monde, découvrir d'autres modes de vie. Mais avec toi, j'ai toujours peur que ça ne te plaise pas. Que tu trouves quelque chose à redire et qu'au final, tu fasses la tête."

Sam fit une pause et posa son regard sur Olivia, elle était belle mais il s’aperçut que son cœur ne s'emballait pas comme autrefois quand il la regardait. Il avait laissé la routine s'installer entre eux et ses paroles étaient devenues creuses. Il fallait se faire une raison, il n'aimait plus Olivia. Enfin du moins pas d'un amour inconditionnel. Oui, il avait changé. Il s'affirmait et ça lui plaisait.

Olivia lui demanda alors s'il voulait rompre. Il fixa son regard dans le sien et annonça sans sourciller :

"Franchement Olivia, je crois que je ne ressens plus pour toi ce que je ressentais avant. Je pense que le mieux pour nous deux c'est qu'on arrête là avant qu'on ne se fasse du mal. Tu penses certainement que tout ça est de ma faute. A une autre époque, je t'aurais dit, oui bien sûr c'est à cause de moi. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Nous avons tout les deux notre part de responsabilité. Sache que tu m'as permis d'évoluer et je t'en serais éternellement reconnaissant. Mais ne t'attends pas à ce que je te voue un culte éternel."

Samaël était étrangement bien, il pouvait maintenant mener sa vie comme il l'entendait. Il avait réfréné beaucoup de choses en lui afin de ne pas bousculer Olivia mais aujourd'hui, tout ça était fini.

"Je crois que nous avons tout dit. Il ne me reste plus qu'à te souhaiter une agréable journée. Au revoir Olivia."

Sam tourna les talons et se dirigea vers la Grande Salle où l'attendait un somptueux petit-déjeuner. Et pour la première fois depuis longtemps, il était étrangement serin et confiant pour l'avenir. Un avenir sans Olivia.