Rencontre Express [Amely, James & Emma]

1er Septembre 2006

En ce matin du premier septembre, la maison était, comme tous les ans, en ébullition. Emma et ses parents étaient rentrés la veille de leurs vacances en France et à peine les valises défaites que la jeune fille devait faire sa valise pour Poudlard. Une fois qu'elle fut sûre de tout avoir, valise, livres, chaussures, chaudron, baguette, chat. Chat ? Et bouse de Dragon, où est-ce qu'il était encore passé celui-là ?

Donc après avoir tout récupéré, elle prit le bras de son père pour transplaner tandis que sa mère transplanait avec Lucas. Une fois sur le quai de la gare, elle embrassa tendrement ses parents et son frère en promettant à sa mère d'être sage et de bien travailler. Quand les adieux furent finis, elle se dirigea vers le train déjà bien rempli.

Bien maintenant, il fallait trouver un compartiment. Elle traversa tout le Poudlard Express mais ne trouva pas un seul compartiment vide et comme il fallait bien s'assoir quelque part, elle partit à la recherche d'un compartiment pas trop plein. Elle en aperçut un occupé seulement par une fille qui devait certainement avoir son âge. Emma l'avait déjà vu dans certains cours qu'elle avait en commun avec d'autres maisons.

Cependant la jeune Serpentard était bien incapable de dire à quelle maison appartenait le jeune fille blonde qui était installé sur la banquette devant elle. Il lui semblait pourtant qu'elle devait s'appeler Emily ou Amely ou un truc dans le genre qui finit en y.

Emma tira la porte du compartiment.

"Euh... excuse moi de te déranger mais est-ce que je pourrait m'assoir avec toi ? Tous les autres compartiments sont pleins."

Emma fit un sourire éclatant à Emiliy ? Ça aiderait peut-être à la convaincre d'accepter.

« Mamaaaaaaaan, détache-nouuus ! » geignit Arthur du haut de ses quatre ans.

La petite (c'est une manière de parler) famille Anderson était venue accompagner ses deux aînés à la gare, au grand dam de ces deux derniers. David Anderson, sept ans et des poussières, avait malencontreusement lancé un sortilège de glue perpétuelle entre sa main et celle de son jeune frère - tout à fait lui, ce genre d'accident. La mère de famille, toujours aussi calme - rien ne vaut l'expérience d'une femme au foyer - et qui connaissait bien ses garnements prévint :

« Ne vous éloignez pas, je risque de vous perdre dans la gare ! »

David dont la manche était collée à celle d'Arthur grimaça ironiquement à l'infortuné :

« Ça ne risque pas d'arriver, je te suis si attaché... »

Amely rit, bien qu'elle soit affreusement gênée de la présence de sa famille à la vue des élèves de son école. Elle les aimait beaucoup, mais c'était compréhensible. Elle avait pourtant suppliés sa mère de laisser les "petits" à la maison, mais leur insistance avait été telle que leur père n'avait pas résisté. Il ne résistait jamais d'ailleurs, surtout pas au "steuplait steuplait steuplait" incessant de Lucy sautillant autour de lui.

Cette dernière grogna justement (elle n'était jamais contente) :

« J'ai pas envie d'aller à Poudlard l'année prochaine. On y mange mal. »

Lucy n'aimait rien au monde plus que manger. Surpris, son père demanda :

« Qui t'a dit ça ? »

Elle pointa un doigt accusateur vers son grand frère qui tenait la petite Alice dans ses bras et dit :

« C'est Robin ! »

Offusqué, celui-ci s'exclama en ricanant :

« Rapporteuse ! De toute façon, rassure-toi ; tu n'iras jamais à Poudlard, tu as dix ans et tes pouvoirs ne se sont toujours pas manifestés ! »

C'était là le point sensible de la petite fille hypersensible. Elle donna un coup de pied à son aîné mais c'est la petite fille de deux ans qu'il tenait dans ses bras qui le reçut. Elle se mit à pousser des hurlements déchirants - Amely ne savait plus où se mettre - et fondit sur sa soeur. David qui fut bousculé au passage attrapa la petite blonde par la robe et Arthur toujours collé à lui fut entraîné à sa suite dans la mêlée. Un petit attroupement se forma autour de cette comédie familiale, encourageant l'un ou l'autre alors que les deux parents tentaient vainement de séparer leur progéniture.

La jeune Serdaigle, rouge de honte, extirpa Robin de la rageuse bataille, embrassa ses parents et le poussa vers le train. Chaque année, c'était la même histoire : ils se faisaient toujours remarquer. Amely eut quelques difficultés mineures à faire passer son énorme valise par la porte mais y parvint au prix d'efforts acharnés et de l'aide fort appréciable de son jeune frère. Si elle était si grosse et si lourde, les habits n'en étaient pas la cause - ce n'était pas son genre d'en amener en grande quantité. Elle était au contraire remplie de livres sorciers et moldus : Shakespeare, Conan Doyle, Christie, Forbien Narré...

Robin annonça à sa soeur :

« Je vais rejoindre mes copains ; à plus soeurette ! »

Copains ? Copain au singulier et au féminin oui ! Amely eut un sourire taquin et lui dit gentiment :

« Un des copains ne s'appellerait-il pas April par hasard ? »

Le deuxième année rougit et sa grande soeur le décoiffa :

« Allez, va rejoindre tes "copains" frérot, je vais me débrouiller ! »

Traînant sa grosse valise sans forme derrière elle, elle chercha un compartiment vide et finit par en trouver dans le dernier wagon. En posant le regard sur la poignée, elle se dit que des centaines d'élèves aux doigts sales devaient avoir déjà posé leurs mains dessus et préféra prendre des précautions. Elle sortit de sa poche son indispensable kit de survie en milieu hostile et aspergea la poignée de potion désinfectante en flacon qu'elle portait toujours sur elle. Après l'avoir soigneusement essuyée, elle entra et effectua la même opération sur la banquette avant de s'asseoir. Il faudrait tout de même qu'elle apprenne un sortilège adéquat, un jour.

Soudain, une jeune fille de son âge pénétra dans le compartiment. Amely l'avait déjà aperçue : c'était une Serpentard de son année, mais elle était incapable de se souvenir de son nom. Avec ses cheveux roux, elle avait l'air sympathique, et même si elle ne l'avait pas été Amely l'aurait laissée s'asseoir. Elle lui sourit et dit :

« Bien sûr, assis-toi ! »

Elle attendit un petit moment et se décida (après tout, elle n'avait rien à perdre) :

« On s'est déjà croisées, non ? Comment tu t'appelles ? »

La famille Carter au complet arriva à la gare de King’s Cross quelques minutes avant le départ du train. James poussait son chariot qui contenait sa valise. Sa sœur marchait à côté de lui et ses deux parents derrière. C’était une tradition dans la famille. Ils se ressemblaient toujours pour accompagner le jeune homme le premier septembre à la gare. C’était une façon de se retrouver tous ensemble avant d’être séparés pendant plusieurs mois.

Une fois arrivés devant la barrière magique, Eleanor passa un bras autour des épaules de son frère et l’attira vers elle. Le jeune homme bien que gêné par cette démonstration d’affection publique se laissa aller contre elle. Ils ne s’étaient pas beaucoup vus cet été. La jeune fille été partie en vacances avec plusieurs de ses amis, laissant James seul à la maison familiale. Le jeune homme ne pouvait pas lui en vouloir, il savait bien que sa sœur grandissait et que bientôt elle partirait définitivement de la maison pour faire ses études. Cependant le Poufsouffle souffrait quand même de l’absence de Eleanor.

Il la serra contre lui, respirant son odeur qui n’avait pas vraiment changé depuis l’enfance. Ca lui rappelait le temps des gâteaux au chocolat qu’ils préparaient ensemble et qui étaient garnis de coquille d’œufs. Ca lui rappelait le temps du cache-cache, celui des jeux enfantins.

« Prend soin de toi frérot, et n’oublie pas ce que je t’ai dit hier. »

Le jeune homme hocha la tête, se remémorant la conversation qui avait eu avec sa sœur la veille. Il lui souffla à l’oreille :

« Prend soin de aussi, Ele. Et puis toi aussi, n’oublie pas. »

Il recula de quelques pas et lui adressa un sourire, avant de remarquer que ses yeux semblaient légèrement humides. Il l’embrassa sur le joue avant de se retourner pour embrasser ses parents.

« Pas de bêtises ! » Lui lança sa mère en fronçant les sourcils

« Moi ? Maman, voyons, ce n’est pas mon genre, tu le sais bien ! » Répondit-il, un sourire innocent collé sur le visage.

Il s’approcha une dernière fois de sa grande sœur, lui pressa le bras avec affection avant de récupérer son chariot et de traverser la barrière magique. Une fois de l’autre côté, il ne fut guère surpris de voir toute l’agitation qui y régnait. Il repéra la famille d’Amely Anderson qui repartait et se dépêcha de gagner le train. Il hissa sa malle et entreprit de chercher un compartiment. Il regarda à travers une vitre et vit Emma Blackbonnes et Amy. Un immense sourire se dessina sur les lèvres de James et il ouvrit la porte.

« Salut ! Ca vous dérange si je m’assois avec vous ? »

Après que Emily ? ai acceptée ça demande, Emma prit place sur la banquette qui faisait face à la jeune fille. Cette dernière lui demanda alors comment elle s'appelait.

"Oui, il me semble qu'on a déjà eu des cours en commun, je m'appelles Emma Blackbonnes et je suis à Serpentard et toi ?"

Sa camarade de compartiment semblait vraiment gentille et Emma se dit qu'elle avait bien fait de choisir ce compartiment là. Elle fut tirée de ses pensées par l'ouverture de la porte.

Et là, son visage se transforma. Un immense sourire apparut sur son visage quand elle reconnue James, le garçon de France. Il demanda alors s'il pouvait s'assoir avec elles. Elle lança un regard interrogatif à Amely et se rappela qu'elle avait déjà vu la jeune fille et James, ensemble. Elle prit donc la liberté de répondre pour elle deux.

"Salut James, tu vas bien ? Ça ne me dérange pas que tu viennes avec nous. Plus on est de fous plus on rit, non ?"

Emma était vraiment heureuse de revoir James. Avec le départ et la fin des vacances, elle avait peur que James ne veille plus lui parler et fasse comme s'il ne la connaissait pas. Après tout les gens étaient différents en vacance.

"Ton retour c'est bien passé ? Heureux d'avoir retrouvé l'Angleterre ?"

Le jeune homme semblait en forme, contrairement à elle qui devait avoir une bien mauvaise mine avec tout les coups de soleil qu'elle avait sur le visage. La jeune fille esquissa un sourire, James s'était tellement plein de la chaleur et des moustiques qu'elle était persuadée qu'il devait être le garçon le plus heureux de la Terre en ce moment même.

Il s'agissait bien d'Emma Blackbonnes, une Serpentard de son année. Amely avait déjà eu quelques cours communs avec elle mais n'avait jamais osé l'aborder. Néanmoins, elle pensait qu'elles pourraient faire de très bonnes amies : les Serpentard ne sont pas tous les mêmes. Elle répondit vivement :

« Je suis à Serdaigle ! Moi c'est Anderson, Amely Anderson. »

Elle avait failli continuer : "Mais tu peux m'appeler Amy." Mais voilà, elle allait trop vite en besogne, elle ne connaissait pas cette Emma. Elle faisait décidément trop confiance aux gens, donc elle s'était retenue. Et puis elle s'était rendue compte que la formulation de sa phrase faisait vraiment prétentieux ; comme "Moi c'est Bond, James Bond", alors elle adressa un sourire d'excuse timide à la rouquine. En parlant de James, un autre entra dans le compartiment et demanda s'il pouvait s'asseoir. La Serdaigle fut grandement surprise de la réponse d'Emma : ils se connaissaient donc ? Elle refoula ce sentiment idiot de possessivité - James pouvait être ami avec n'importe qui, c'était son affaire et pas celle d'Amely - et renchérit :

« Franchement James, on pourrait vraiment te dire non ? »

Elle se leva pour lui faire la bise et reprit sa place délicatement et consciencieusement nettoyée. Emma lui demanda si son retour s'était bien passé et s'il était heureux d'avoir retrouvé l'Angleterre. Elle avait l'air d'être vachement bien informée ! Amely sourit : ils devaient s'être rencontrés en vacances. Elle interrogea le Poufsouffle elle aussi :

« Comment c'était, la France ? »

S'il était parti dans le Sud comme il le lui avait dit, il avait certainement dû avoir chaud. Amely observa ses deux camarades. Elle venait de se rendre compte qu'Emma avait le visage rouge, des coups de soleil certainement. Les rousses sont souvent sujettes à ce genre d'accident et Amely la plaignait beaucoup : elle avait elle même la peau pâle et fragile et cramait cinq minutes passées au soleil. C'était dans ce genre de situation que les sortilèges de protection de la peau devenaient très appréciables, et la Serdaigle bénissait le ciel de les connaître et de savoir s'en servir. Manifestement, ce n'était pas le cas d'Emma. Au moins, ça leur faisait un point commun !

Alors que James demandait poliment s’il pouvait s’asseoir avec les deux jeunes filles, Emma s’empressa d’accepter et Amy renchérit lui disant qu’elles n’auraient pas pu dire non de toute façon. Le Poufsouffle lui adressa un grand sourire et la regarda se lever pour lui faire la bise. Après l’avoir embrassé sur les des joues il fit la même chose avec la Serpentard et se laissa tomber lourdement sur la banquette à côté de la Serdaigle. Son amie lui avait manqué, pendant les vacances, et il était bien content de la retrouver enfin. Sortant des chocogrenouilles de sa poche, il en prit une pour lui et tendit les autres aux filles :

« Vous en voulez ? »

Ses deux amies lui demandèrent ensuite comment s’était passée ses vacances en France et comment son retour s’était passé. Avalant rapidement la chocogrenouille, il commença :

« Ah Emma tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux de retrouver l’Angleterre. Pas de moustiques et il y fait beaucoup moins chaud ! Et sinon Amy, la France, c’était assez cool. Bon ok, il y avait pas mal de désagréments, dont les moustiques et la chaleur, mais c’était sympa. Bah j’ai rencontré Emma là bas. Et je ne te dis pas à quel point j’étais heureux de pouvoir parler anglais avec quelqu’un autre que mes parents. Oui parce qu’Eleanor n’est pas venue avec nous, donc j’étais simplement avec eux. »

Le jeune homme soupira, repensant aux nombreuses disputes qui avaient rythmées les deux mois de vacances du jeune homme. Il n’avait pas le droit à l’erreur, sans quoi son père piquait une crise. A la fin des vacances, le Poufsouffle avait beaucoup de mal à supporter ses parents, qui n’avaient d’ailleurs cessés de rapporter à la « crise de l’adolescence ».
Reportant son attention sur les deux jeunes filles, James leur sourit, étirant ses jambes.

« Et toi Amy, tes vacances se sont bien passées ? Tu m’as manqué d’ailleurs tu sais. Au point que je t’ai même écrit une lettre de France. Tu te rends compte de l’effort qu’il m’a fallu déployer ? Et toi Emma ? Ton retour en Angleterre ? »

Se calant dans le dossier de sa chaise, le jeune homme avala une autre chocogrenouille en attendant la réponse de ses deux amies.

Emma vit Amely se lever pour aller faire la bise à James. Elle avait eu raison quand elle s'était rappelé qu'elle les avait déjà vu ensemble. Ils semblaient réellement complices et Emma ne put s'empêcher de penser qu'elle était de trop dans ce compartiment.

C'est donc avec beaucoup de surprise qu'elle vit James s'approcher d'elle pour lui faire la bise. Elle ne s'attendait pas du tout à ça. Elle ne pensait pas que James l'estimait assez pour ça. Elle ne put donc s'empêcher de rougir. Heureusement pour elle, ses coups de soleil cachèrent sa rougeur.

Ce dernier alla ensuite s'installer à côté d'Amely et commença à lui raconter ses vacances, encore une fois, la jeune Serpentard se sentit de trop. La relation qui semblait unir les deux jeunes gens était telle que malgré tout les efforts qu'ils pourraient faire, on se sentait de trop en leur présence.

Emma, par pudeur, laissa donc les deux amis profiter de leur retrouvailles et entreprit de détailler le paysage qui s'étalait à travers la fenêtre du train. Le voyage continuait alors que James demandait à la Serpentard si son retour s'était bien passé. La jeune fille tourna alors la tête vers le jeune homme pour lui répondre.

"Oui, nous sommes bien rentrés, merci. Je dois avouer que moi aussi, je suis contente de retrouver l'Angleterre. Les moustiques et la chaleur commençaient sérieusement à ma taper sur le système. Heureusement que tu étais là James !"

Emma sourit à James et se tournant vers Amely, elle lui demanda :

"Et toi Amely, tu as passé de bonnes vacances ?"

Elle espérait sincèrement que la jeune fille l’accepte comme amie, elle n'aurait pas voulu qu'il y ait des tensions entre elles à cause d'une jalousie mal placée. Elle aimait beaucoup James mais elle ne le voyait pas autrement que comme un ami. D'ailleurs, elle espérait que James la considérait comme tel également. Et comme la jeune fille n'était pas stupide, elle voyait bien qu'il y avait quelque chose de beaucoup plus fort que de l'amitié entre le Poufsouffle et la Serdaigle. Il ne lui serait donc jamais venu à l'esprit de s’immiscer entre les deux adolescents.

« Je veux bien, merci ! » fit Amely en acceptant avec plaisir une Chocogrenouille que leur tendait le Poufsouffle, et l'écouta raconter ses vacances. Selon ses dires, les moustiques et la chaleur étaient incommodants mais il avait eu la chance de rencontrer Emma. La Serdaigle se doutait bien que dans un pays étranger dont on ne parlait pas la langue, James serait complètement perdu. Et quel heureux hasard d'être allé au même endroit qu'Emma ! Amely bénissait le ciel qu'ils se soient rencontrés, ça lui donnait une occasion de faire connaissance avec la rouquine. Curieusement, cette dernière se blottissait dans son coin, gênée. Peut-être était-elle timide ? La blondinette n'aimait pas laisser les gens à part, et elle se mit en devoir de mettre à l'aise la Serpentard - future amie ? Après qu'Emma eut parlé de son retour, Amely renchérit :

« C'est vraiment chouette que vous vous soyez rencontrés là-bas ! Ça devait être vraiment ennuyant de ne jamais parler, avec tous ces Français ! »

Etant pour sa part une bavarde inconditionnelle, Amely ne pouvait concevoir la possibilité de se taire pendant plus de cinq minutes, à moins d'avoir un livre sous la main - bien que dans ce cas-là, les dialogues soient mentaux. De plus, elle ne parlait pas un mot de français ; bien qu'elle trouvât cette langue magnifique : riche, subtile, poétique, musicale. La Serdaigle se promit de débusquer des livres de langue française dans la bibliothèque, si il y en avait. Au pire, elle chercherait au village pendant les vacances : la bibliothèque du quartier était quasiment exhaustive, à son grand bonheur. Elle pouvait y passer des heures, à fureter dans les rayons, feuilleter des pavés. James et Emma lui demandèrent comment ses vacances s'étaient passées, et la Serdaigle leur dit :

« Oui, c'était bien, l'Angleterre. Elle rit. Non, vraiment, j'ai découvert plein de nouveaux livres dans le bureau de mon père, et je suis maintenant incollable sur la vie de Winston Churchill, l'Histoire du Ministère de la Magie, les régimes politiques et sociaux moldus et magiques au XIXème siècle, le rugby à travers les âges, l'utilisation du balai-brosse et la naissance de la lignée des Boursoufs. *Oui, vous vous en foutez mais j'aime raconter ma vie* »

Tout en souriant à Emma, elle reprit :

« Mais au moins, la vieille bibliothèque du quartier, sombre et fraîche, permet d'éviter les coups de soleil. Si tu veux je pourrai t'apprendre un sort pour se protéger du soleil que je connais depuis quelques semaines, sans lui, chaque été je me transformais en tomate bien plus rouge que toi ! »

Amely espérait que la Serpentard voudrait bien de son conseil ; elle n'aurait pas voulu qu'elle se sente à part, elle savait combien ça pouvait être désagréable. Et puis elle avait l'air très gentille, et la Serdaigle aimerait l'avoir comme amie. En y songeant, Emma était justement dans le même dortoir que Clara ! Peut-être se connaissaient-elle. A tout hasard, la blondinette demanda :

« Dis-moi Emma, est-ce que tu connais Clara, Clara Guipure ? »

Après que les deux filles eurent accepté les chocogrenouilles qu’il leur avait proposées, le jeune homme avala la sienne avant de répondre à son amie :

« Oui, c’était vraiment génial de se rencontrer là bas ! Surtout que je ne comprenais pas à un mot de Français ! Enfin non, j’exagère, j’ai apprit à demander où était les toilettes, à commander à manger, et à demander où se trouvait la mer… En plus des mots basiques… Mais il n’empêche que je comprenais absolument rien à ce que les Français racontaient ! Mais c’était vraiment sympa quand même. »

James écouta avec attention ses deux amies raconter leurs vacances. Le retour d’Emma s’était bien passé et Amely était restée en Angleterre. Souriant, il écouta la Serdaigle parler des livres qu’elle avait trouvé dans le bureau de son père et citer tout les sujets sur lesquels elle était à présent incollable. D’une certaine façon, le Poufsouffle était réellement impressionné par le savoir de son amie, son sérieux. Surtout qu’en dehors de ça la blondinette était tout à fait capable de rigoler et était une bavarde inconditionnelle.

« Je suis content que ton retour ce soit bien passé Emma ! Et Amy… Autant ? Alors là pour le coup bravo, j’en aurais été vraiment incapable, même si je le voulais je crois. »

Souriant, il tourna son visage quelques secondes vers la fenêtre pour apercevoir le paysage. Reportant ensuite son attention sur les deux jeunes filles, il entendit Amely parler d’une vielle bibliothèque sombre et fraiche, et d’un sort pour se protéger des coups de soleils. Oui, il devait être bien pratique ce sort, au lieu de se tartiner de crème solaire toute la journée. Pensif, James se demanda s’il existait un sort pour éloigner les moustiques plus efficace que la lotion anti moustique à la citronnelle que sa mère affectionnait tant.

La Serdaigle le sortit de ses pensées en demandant à Emma si elle connaissait Clara. Fouillant dans sa mémoire, James se souvient que la jeune fille lui avait dit être en quatrième année à Serpentard.

« Emma, tu es en quatrième année à Serpentard non ? Donc tu dois partager son dortoir je crois… »

Amely raconta à son tour ses vacances, elle les avait passées à lire des livres pour le moins étranges d'après Emma n'ayant aucune idée de qui pouvait bien être Churchill et de ce qu'était le Rugby. Mais ne voulant pas passer pour une idiote, elle se contenta d'écouter la Serdaigle et de lui rendre ses sourires.

« Mais au moins, la vieille bibliothèque du quartier,
sombre et fraîche, permet d'éviter les coups de soleil. Si tu veux je
pourrai t'apprendre un sort pour se protéger du soleil que je connais
depuis quelques semaines, sans lui, chaque été je me transformais en
tomate bien plus rouge que toi ! »

Emma partageait au moins deux points communs avec Amely, l'amour de la lecture et les coups de soleil. Le sort que lui proposait la jeune fille se révélait prometteur, elle pourrait aller au soleil sans devenir rouge Souaffle.

"Amely, si tu m'apprends ce sort, je te promets fidélité éternelle, répondit la Serpentard en souriant. Si tu savais comme ces coups de soleil me fatiguent. J'en ai assez de me transformer en tomate chaque été."

La Serdaigle serait la sauveuse d'Emma, bizarrement, elle se sentait à l'aise avec James et Amely. Elle qui avait du mal à faire confiance aux autres sentait qu'avec eux, elle pourrait parler sans être jugée. Enfin la paranoïa ça ne s'en va pas comme ça non plus. Elle n'allait pas leur déballer sa vie comme ça non plus mais elle pouvait se permettre d'être un peu plus elle même.

« Dis-moi Emma, est-ce que tu connais Clara, Clara Guipure ? »

Avant qu'elle ne puisse répondre, James prit la parole,

« Emma, tu es en quatrième année à Serpentard non ? Donc tu dois partager son dortoir je crois… »

"Oui c'est ça, Clara et moi sommes dans le même dortoir. Je ne la connais pas vraiment, enfin, je veux dire si je la connais mais nous n'avons jamais vraiment parlé. Je dois dire qu'elle m'impressionne un peu, elle est toujours si sûre d'elle et tellement bien habillée. J'ai un peu peur qu'elle me prenne pour une idiote."

Emma ne put s'empêcher de rougir, elle se sentait bête. Mais c'était là vérité, elle avait l'impression qu'un monde séparait les deux jeunes filles et c'était pire avec Cécilya. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas ses condisciple de dortoir, c'était juste qu'elle ne se sentait pas à sa place auprès d'elles. Elle voyait bien comment elles se comportaient, elles étaient magnifiques. Et Emma était là et elle gâchait le paysage, avec son air de gamine à peine sortit du berceau. Elle avait toujours était de trop. Elle pensait avoir trouvée sa place avec ses amis mais maintenant que leur petit groupe était disloqué, elle était de nouveau perdue, comme noyée dans la masse. Et, elle essayait de sortir la tête de l'eau mais sans résultat, elle restait, Emma l'insignifiante. Personne ne la remarquait jamais, elle était là mais personne ne la voyait. Elle avait le même sentiment avec les professeurs, ils ne devaient voir en elle qu'une bonne élève sans histoire et sans problèmes. Après tout, elle n'avait rien d'extraordinaire, elle ne brillait pas par son intelligence hors norme. Elle était juste normale. Mais, elle, elle voulait qu'on la remarque. Que quelqu'un lui dise qu'elle comptait, qu'elle servait à quelque chose. Qu'elle n'était pas juste un nom parmi tant d'autres.

James et Amely, lui permettraient-ils d'être quelqu'un pour eux ? Emma l'espérait, elle ne voulait plus être seule.

Durant l'énumération de ses récents savoirs, Emma resta silencieuse et James fit remarquer que cela faisait beaucoup. Un peu honteuse, Amely se dit qu'elle avait peut-être un peu exagéré. Elle relativisa :

« J'admets que l'utilisation du balai-brosse n'était pas le plus indispensable ni le plus intéressant, mais ça m'aide à fuir la maison ! »

Passant au sujet des coups de soleil, Emma affirma qu'elle lui serait reconnaissante de lui apprendre ce sort. Curieusement, cette idée plut à la Serdaigle. Elle voulait gagner la sympathie d'Emma. Celle-ci était timide, renfermée, et Amely ne comprenait pas pourquoi elle ne se mettait pas à raconter sa vie - ce qui était presque une réaction naturelle chez elle. Elle répondit vivement :

« Bien sûr que je te l'apprendrai ! Je comprends tout à fait combien attraper des coups de soleil est incommodant. J'aimerais avoir une peau bronzée... »

... et un corps de rêve, et une poitrine digne de ce nom, et... Mais non, il fallait qu'elle se contente de ce qu'elle avait, c'était déjà très bien - selon elle. Quand elle se comparait à Lauren McGowan par exemple, elle se disait qu'elle avait beaucoup - beaucoup - de chance. L'apparence importe peu, tant qu'on en a "là-dedans" ; c'était une des lois morales d'Amely. James avait un coeur d'or, Clara était loin d'être bête et Amely était persuadée qu'Emma en avait aussi "là-dedans", si seulement elle voulait bien s'ouvrir.

"Oui c'est ça, Clara et moi sommes dans le même dortoir. Je ne la connais pas vraiment, enfin, je veux dire si je la connais mais nous n'avons jamais vraiment parlé. Je dois dire qu'elle m'impressionne un peu, elle est toujours si sûre d'elle et tellement bien habillée. J'ai un peu peur qu'elle me prenne pour une idiote."

A l'entente de cette phrase, la blondinette fut sérieusement ébranlée. L'idée ne ne pas parler avec une fille qui est dans le même dortoir que soi pendant quatre ans lui paraissait impensable. Elle était toujours sûre d'elle, et vraiment pas timide ; peu lui importait le regard des autres. Elle en savait peu sur ces personnes qui, comme Emma, avaient peur du jugement. Pour Amely, les jugements n'étaient pas vrais ; elle était ce qu'elle était, quoi qu'en disent les autres, ça ne la changeait pas. Emma ne semblait pas s'en rendre compte. Elle réalisa que la Serpentard avait vraiment problème - question problème(s), la Serdaigle pouvait parler - et se sentit peinée pour elle. Elle devait l'aider.

Pour son amie, il fallait avouer qu'Emma n'avait pas tort. Quand elle était à côté de Clara, Amely avait l'impression d'être un canard comparé à un cygne. La Serpentard était vraiment belle. Question habillement, n'en parlons pas ! La comparaison s'élevait alors à celle d'un épouvantail et d'une top-modèle. Question confiance en soi, les deux amies pouvaient rivaliser, et c'était bien un des seuls domaines. C'est pour tout cela qu'Amely admirait Clara. Mais quand on la connaissait bien, elle savait que Clara était quelqu'un de bien, malgré ses grands airs. Ne sachant comment agir, la Serdaigle posa sa main sur le bras d'Emma et dit d'un ton rassurant :

« Tu sais Emma... d'après ce que j'ai entendu, tu as l'air d'être une fille formidable, que j'ai envie de connaître. Alors tu n'as pas à t'inquiéter d'avoir l'air de passer pour une idiote - ce que tu n'es pas -, surtout devant Clara ! Elle est vraiment adorable, quand on la connait. Je suis sûre qu'elle ne se moquera pas de toi. La preuve : regarde-moi ! »

Elle indiqua d'un regard éloquent ses habits fades et sans forme. Certes sa tenue n'avait rien de plus banal, mais il était fait reconnu qu'Amely ne faisait cas ni du bon goût ni de l'alliage des couleurs ; elle enfilait ce qui lui tombait sous la main. C'est pourquoi, uniquement pour les grandes occasions, elle demandait conseil à son amie, qui n'était jamais allée plus loin que des remarques taquines au sujet de ses vêtements. Elle reprit, désignant le Poufouffle :

« Je suis certaine que James est d'accord avec moi ! »

Après, il fallait qu'il y mette du sien.

Lorsque Amely admit que l’utilisation du balai brosse n’était pas la chose la plus utile ou intéressante à savoir mais que ça l’aidait à fuir la maison, James ne pu retenir un sourire mi-amusé mi-compatissant. Il admirait vraiment son amie pour son savoir et ne pouvait s’empêcher de la taquiner gentiment dessus. Cependant il se doutait que se réfugier dans les livres lui permettait d’échapper à la vie familiale. Souriant lorsque la blondinette promit à Emma de lui apprendre un sort contre les coups de soleil, le Poufsouffle intervint :

« Amy, tu me l’apprendras aussi ? Pas que ma peau d’Anglais est juste grandement souffert pendant les vacances mais… »

Lançant un sourire complice à la Serpentard qui elle aussi avait souffert de la chaleur de la France, il adressa un autre sourire angélique à la Serdaigle. Il s’apprêtait à rajouter quelque chose qui finirait de convaincre la jeune fille lorsqu’ils abordèrent le sujet de Clara. Visiblement, Emma ne lui avait jamais vraiment adressé la parole ! Chose étrange, sachant qu’elles étaient dans le même dortoir depuis quatre ans. Mais il était vrai que, comme l’avait dit la rouquine, Clara était impressionnante et pouvait même paraître superficielle si on ne la connaissait pas. Pourtant son amie se résumait à bien plus que cela. Depuis longtemps, James avait cessé de chercher des noms pour qualifier ses deux amies et se contentait de répondre qu’elles étaient géniales, comme Emma l’était sûrement tout autant. Amely se chargeait de résumer sa pensée et clôtura sa petite tirade en incitant la Serpentard à la regarder. Jetant également un coup d’œil à son amie, James haussa les épaules. Il se fichait éperdument de la tenue que la Serdaigle pouvait porter. Qu’elle vienne même un jour déguisée en radis géant, cela ne le dérangerait pas non plus. Comme par exemple si Clara du jour au lendemain se mettait à porter des vêtements informes. Il s’en ficherait également. Tout simplement parce qu’il aimait ses amies pour ce qu’elles étaient, et non ce qu’elles portaient. Se rendant compte que c’était son tour de prendre la parole, il sortit de ses pensées et commença :

« Amely a raison, Clara est géniale, tu n’as pas avoir peur de lui parler. Tu es quelqu’un de formidable, je suis certain qu’elle adorerait être ton amie. ».

Lançant un gentil sourire à la Serpentard, James termina :

« De toute façon c’est toujours sympa les camarades de dortoir ! Enfin, c’est presque toujours sympa. » rectifia-t-il en se tournant vers Amy, qui partageait le même dortoir que Pilli et qui n’était pas toujours très à l’aise vis-à-vis d’elle. Pourtant, le Poufsouffle ne comprenait pas vraiment cela. Il trouvait que Pilli était fille très cool. Enfin, chacun son point de vue…

Emma sentit la main d'Amely se poser sur son bras, la jeune fille releva la tête vers la Serdaigle et lui sourit.

« Tu sais Emma... d'après ce que j'ai entendu, tu
as l'air d'être une fille formidable, que j'ai envie de connaître.
Alors tu n'as pas à t'inquiéter d'avoir l'air de passer pour une idiote -
ce que tu n'es pas -, surtout devant Clara ! Elle est vraiment
adorable, quand on la connait. Je suis sûre qu'elle ne se moquera pas de
toi. La preuve : regarde-moi ! »

Les paroles d'Amely touchèrent profondément Emma, elle rougit quand la Serdaigle affirma qu'elle avait l'air d'être une fille formidable et lui fit un sourire timide quand elle affirma qu'elle n'était pas idiote. Mais Emma n'était pas d'accord avec le fait qu'on puisse se moquer d'Amely, c'était vrai qu'elle avait son style à elle, parfois particulier, mais ça lui allait très bien et c'est ce qui faisait qu'elle était elle et pas la voisine.

"Merci Amely, moi aussi j'aimerais beaucoup apprendre à te connaître. Par contre, ce n'est pas vrai, il n'y a aucune raison que l'on se moque de toi. Je trouve que la façon dont tu t'habilles te va à merveille. Et puis, c'est ce qui fait que tu es toi."

« Amely a raison, Clara est géniale, tu n’as
pas avoir peur de lui parler. Tu es quelqu’un de formidable, je suis
certain qu’elle adorerait être ton amie. ».

Emma fit un sourire à James, ils étaient tellement gentil avec elle, elle ne doutait pas une seconde que Clara puisse être gentille également vu que ces amis étaient adorables.

"Et bien, je crois que ma prochaine mission sera de parler à Clara alors", dit la jeune Serpentard en souriant.

« De toute façon c’est toujours sympa les camarades de dortoir ! Enfin, c’est presque toujours sympa. »

Emma n'était, pour le coup, pas très d'accord en pensant à Cassandre Harper ou encore à Danny Sneals ou à Darren O'Connor ou à Harmonie Fernoys. Elle n'aurait franchement pas apprécié être dans leur dortoir, la première parce que c'était une peste, le second pour son hygiène corporelle, le troisième parce que c'était un connard prétentieux et la dernière parce qu'elle était folle tout simplement. Mais, elle ne dit rien de tout ça, elle ne voulait qu'on la prenne pour une asociale enfin, elle en était déjà une mais, elle ne voulait pas le faire encore plus remarquer.

La conversation reprit, mais Amely était ailleurs. Elle entendit vaguement les remerciements d'Emma et les paroles réconfortantes de James mais ne tiqua qu'à sa dernière phrase : il affirmait que les camarades de dortoir étaient presque toujours sympas en se tournant vers elle. Elle devina qu'il pensait au cas Pilli. Cherchant ses mots, la Serdaigle se mordit la lèvre et commença, oubliant que la Serpentard n'était pas forcément au courant :

« Pilli n'est pas méchante, James ! Et puis vivre dans le même dortoir qu'elle n'est pas aussi terrible que tu ne le penses ! On a toutes les deux des torts dans l'affaire... »

Dans l'affaire... Quelle affaire ? Pilli passait-elle ses nerfs sur elle ? Ou alors elle s'amusait à lui jouer des tours quand elle s'ennuyait. Ce n'était pas bien méchant.

« Si j'y mettais un peu du mien et que Pilli coopérait, peut-être qu'on pourrait s'entendre... »

Autrement dit, si Amely ne la fuyait pas comme la peste et ne l'appelait pas Mary-Lisbeth quand elle était énervée et si Pilli se trouvait une bonne raison d'arrêter ses mauvaises farces... Mais c'était hautement improbable. Les deux filles n'avaient aucun point commun. La seule chose curieuse, c'est que depuis son accident, Pilli la laissait tranquille... Que s'était-il passé qui avait provoqué ce changement ? Amely l'ignorait, mais tant qu'il n'était pas temporaire, tout allait bien.

Amely revint à la réalité. Elle regarda la petite rousse en face d'elle, et toute engourdie, sentit son menton trembler. Quand son menton tremblait, c'était mauvais signe : cela voulait dire qu'elle allait se mettre à pleurer incessamment sous peu. Et il n'y avait aucune raison. *Je suis beaucoup trop sentimentale* se sermonna-t-elle, et soudain, sans crier gare, elle se jeta sur la pauvre Emma et la serra dans ses bras, fort, très fort. Elle ne réfléchit ni à - l'embarras que pouvait provoquer son impulsivité - la réaction de la victime - la réaction des spectateurs, en l’occurrence du spectateur - le ridicule de la scène. Parfois, dans la vie, il arrive certaine choses que l'on ne peut pas réfréner, mais dans lesquelles on a l'intuition, la certitude même, de bien agir.

Elle chuchota dans l'oreille de la rouquine :

« Tu n'es plus toute seule, Emma. Je suis là pour toi. On est là pour toi. »

Et Amely se mit à rire dans l'épaule de son amie : elle avait déjà une petite idée de ce qu'allait faire l'autre membre de ce "On", très vite.

James était assez fier de lui. Il venait de prononcer une série de paroles réconfortantes pour sa nouvelle amie, et pourtant, ce n’était pas vraiment son point fort – il était toujours un peu maladroit lorsqu’il s’agissait de consoler quelqu’un. Il adressa un sourire à la rouquine, et se cala dans son siège. Ecoutant ensuite avec attention Amely qui lui disait que Pilli n’était pas méchante, il haussa les épaules. Il le savait bien, il appréciait la Serdaigle. Disons qu’elle était… Impulsive. Et bagarreuse.

« J’aime bien Pilli hein. » Répondit-il simplement.

Amy ne releva pas, et poursuivit sur le sujet, en disant que si Pilli et elle faisaient un peu plus d’effort chacune de leur côté, tout pourrait mieux se passer. Hochant lentement la tête, le Poufsouffle lança un sourire à son amie avant de s’étirer. Le voyage touchait à sa fin, et bientôt, ils arriveraient à Poudlard pour commencer une nouvelle année. D’ailleurs, il faudrait qu’il aille voir Ashley, en sortant du train. Son bro’ lui manquait, tout de même, et il avait hâte de le retrouver.

Ce fut sa meilleure amie qui le sortit de ses pensées, en se jetant brusquement dans les bras d’Emma. Une nouvelle fois, la jeune homme fut heureux d’avoir Amely comme amie. Un léger sourire aux lèvres, il regarda la petite blonde serrer fort – très fort – le corps de la Serpentard et l’écouta lui murmurer que maintenant, ils étaient là pour elle. Hochant la tête, James se leva. Il faisait partit du « on » et était totalement d’accord. Hors de question de laisser sa nouvelle amie seule. Il appréciait vraiment la jeune fille.

Souriant, une idée germa dans son esprit. Une lueur de malice vint danser au fond de ses yeux, il recula d’un pas et… Se jeta sur les deux jeunes filles, les écrasant de tout son poids.

« Câlin de groupe ! » s’exclama-t-il en riant.

Passant ses bras par-dessus les épaules d’Amely et d’Emma, un immense sourire plaqué sur son visage, il ébouriffa gentiment les cheveux des deux filles. Puis, après avoir déposé un baiser sur une des joues de la Serpentard et de la Serdaigle, il termina :

« Amy a raison, Emma. On est là pour toi, maintenant. »

Apparemment Amely ne portait pas sa camarade de dortoir dans son cœur puisque la conversation dériva sur Pilli le garçon manqué de Serdailgle. Emma ne connaissait pas vraiment Pilli et ne voulait d'ailleurs pas vraiment s'y frotter, elle faisait un peu peur. Et la Serpentard voulant éviter tout problème qui pourrait lui coûtait une dent ou une partie de ses cheveux. La réputation de la Serdaigle n'était plus à refaire et Amely semblait en avoir fait les frais.

Le voyage continua ainsi, paisible lorsque sans crier gare, la Serdaigle se jeta dans les bras d'Emma et la serra fort, très fort. La jeune fille d'abord surprise rendit son étreinte à Amely alors que cette dernière lui soufflait à l'oreille.

« Tu n'es plus toute seule, Emma. Je suis là pour toi. On est là pour toi. »

La rouquine resserra ses bras autour de sa nouvelle amie, les paroles d'Amely l'avait touché plus qu'elle n'aurait pu l'avouer. James vint alors se joindre à elle en se jetant sur elles de tout son poids.

« Câlin de groupe ! » s’exclama-t-il en riant.

Emma éclata de rire, James et Amely l'écrasaient mais elle s'en fichait, elle était bien là, elle avait des amis qui serait là pour elle. James leur ébouriffa alors les cheveux et leur colla un bisous chacune avant d'assurer à la Serpentard qu'Amely avait raison et qu'ils étaient là pour elle maintenant. Emma leur fit un grand sourire.

"Merci, vous êtes géniaux."

L'avenir lui semblait légèrement moins sombre maintenant qu'elle avait James et Amely mais l'année ne faisait que commencer.