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Kinémages des vestiaires [Gabriel Forbes]

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Kinémages des vestiaires [Gabriel Forbes] Icon_minitimeLun 15 Avr 2024 - 19:30
17 octobre 2023

Kinémages des vestiaires [Gabriel Forbes] Image-w856
Grace Dubois, 20 ans, étudiante en deuxième année de kinémagie

Il pleuvait. Une pluie torrentielle, drue, qui s’était abattue d’un coup. Elle tambourinait contre les fenêtres, inondait les gradins, gorgeait d'eau les pelouses. Il faisait sombre dehors, des nuages épais, chargés, s’amoncelaient au dessus du stade. Le tonnerre roulait un peu plus loin. A l’intérieur du stade de Flaquemare, on avait allumé les lumières et les cafetières. Devant une des baies vitrées qui menait au terrain, Grace avait une tasse de thé fumante entre les mains. Son regard était absorbé par l’averse. Les joueurs étaient partis courir sur les falaises. Ils allaient être trempés, songea-t-elle un instant. La pluie était tombée si brusquement, personne n’avait eu le temps de lancer des sortilèges imperméabilisants. Ils leur reviendraient en claquant des dents, les muscles refroidis par cette brusque douche.

Dès demain, elle en était certaine, certains trouveraient le chemin du Pôle médical, le nez pris, les mains glacées et en râlant contre les idées de leurs entraîneurs. Rien qu’un peu de Pimentine ne pouvait soigner, pour les deux premiers symptômes en tout cas. Le pôle était tout en bas du stade. Dans l’ascenseur, il fallait presser le moins 3 ou bien dévaler les volées de marches de bois clair qui partaient du hall. Il formait une demi-lune autour du terrain, sous les gradins, illuminé de ces grandes baies qui menaient à la pelouse. Quand venaient les beaux jours, on les ouvrait, pour faire rentrer la chaleur. On poussait dehors les tapis de course, les ballons de rééducation, les vélos elliptiques et les exercices paraissaient pour certains moins pénibles au soleil. On y trouvait une grande salle lumineuse avec tout le matériel, une deuxième, où les tables de massage étaient les unes à côté des autres, pour préparer avant les matchs et pour détendre après. Il y avait aussi ces salles de consultations, plus privées, où les médicomages et les kinémages pouvaient recevoir. Après la salle de pause, on retrouvait le bureau de Matilda, la psychomage. Il était presque sous le virage des ultras. Elle plaisantait des fois que ça n’amenait pas que des ondes positives dans la pièce. Puis une volée de portes, avec le plateau technique. Maryam, la médicomage-chef, lui avait dit en plaisantant le jour de sa visite, qu’ils étaient presque une petite antenne de Sainte-Mangouste, blocs opératoires en moins. Piscine intérieure en plus. Ils étaient douze, dans l’équipe, toutes spécialités confondues. Treize, avec elle, la stagiaire en alternance.

Elle était là une semaine sur deux pour six mois, le reste du temps étant consacré à sa formation théorique au sein de l’école. Elle voulait se spécialiser en kinémagie du sport, alors elle était très heureuse d’être là, c’était extrêmement formateur et elle se disait parfois que c’était bien plus intéressant que d’autres stages qu’avaient pu trouver ses camarades, au sein de cabinets privés par exemple. Elle aimait être entourée d’autres spécialistes, elle observait beaucoup et l’équipe avait toujours une approche conjointe entre les kinémages, les médicomages en traumatologie, les médicomages du sport, la diététicienne, la psychomage et les deux réathlétiseurs. C’était extrêmement formateur. Evidemment, personne ne l’ignorait, elle n’avait pas obtenu ce stage en envoyant simplement sa candidature. Quand on avait le sélectionneur en guise de père, c’était soudainement plus facile... Elle avait eu peur qu’on le lui reproche, au début, ou qu’elle ne soit pas intégrée dans l’équipe à cause de cela mais ses collègues en avaient à peine fait mention, en dehors de quelques plaisanteries sur la « dynastie Quidditch » que voulait visiblement fonder Olivier Dubois. Elle leur en était reconnaissante. Elle multipliait les heures depuis qu’elle était arrivée, les propositions d’aider, de participer, de faire. Elle voulait montrer qu’elle était travailleuse et qu’elle avait véritablement envie d’être là, qu’elle ne prenait rien du tout comme acquis et qu’elle voulait faire ses preuves. Elle avait envie d’apprendre, même si pour le moment, elle était débutante et arrivée depuis deux semaines. Elle n’avait même encore eu l’occasion d’accompagner sur une sortie extérieure de match.

- Ça bosse dur, lança la voix de Max Carmichael, l’un de ses collèges kinémages.

Grace sursauta en se retournant, un peu d’eau chaude se renversant de sa tasse, faisant rougir sa main. Il venait de pénétrer dans la salle, sa propre tasse de café aux couleurs de Flaquemare à la main.

- J’étais avec Maryam, mais après elle est montée pour une réunion et comme Brickman ne doit passer qu’à dix heures trente, je me suis dit que j’allais me faire un thé, se justifia-t-elle immédiatement.

Ses joues s’étaient empourprées aussi. Max lui adressa un sourire tranquille.

- Je sais, je t’embête juste.

Sifflotant, il alla fouiller dans l’armoire pour en ressortir plusieurs paires de bandes de résistance. Il avait encore la tête à l’intérieur lorsqu’il lança :

- Par contre, je pense que les coachs vont nous faire descendre tout le monde après leur petite course, je ne pense pas qu’ils vont voler par ce temps et je sais pas trop s’ils les font passer par la salle de muscu’ avant ou pas, j’ai pas vu Colette mais je pense qu’on peut préparer les salles comme ça c’est fait.

Grace hocha la tête, même s’il ne pouvait pas la voir.

- J’installe les tables ? proposa-t-elle.
- Ouep, ouep, ouep, fais donc ça, valida Max en sortant un coussin trapèze.

Elle se dirigea vers la salle d’à côté, poussant la petite porte de séparation. Ils avaient la possibilité de faire disparaître la cloison mais apparemment ils ne le faisaient jamais, pour limiter la diffusion du bruit. Elle posa sa tasse sur un guéridon, se dirigeant vers le placard dans lequel ils conservaient les rouleaux de draps d’examen... habituellement. Il y avait des bouteilles de gel de massage, des bouillottes froides et chaudes, et pas mal d’autres matériel mais rien d’autre. Tirant un peu nerveusement sur son polo aux couleurs du club, Grace hésita à appeler Max. Elle voulait faire preuve d’esprit d’initiative, même si ça n’était que sa deuxième semaine de stage. Il y avait peut-être du stock dans les box de consultation... Sortant dans le couloir, elle se dirigea vers le premier, qu’elle ouvrit machinalement... Pour tomber sur Gabriel Forbes et une des joueuses de l’équipe remplaçante. Elle était allongée sur la table d’examen et lui adressa un regard un peu surpris, visiblement interrompue dans une phrase.

- Désolée, s’excusa Grace, le rouge aux joues. Je ne savais pas que vous étiez là, je cherchais du drap enfin... Pardon, je vous laisse, lança-t-elle rapidement, refermant déjà la porte.

La bourde, la bourde, la bourde ! Elle n’avait pas pensé à frapper, mais quelle idiote ! Son visage la brûlait alors qu’elle s’éloignait à pas rapides, le coeur battant. Elle se dirigea vers une autre petite pièce de consultation, où elle frappa fort au battant. Devant l’absence de réponse, elle pénétra en poussant doucement le battant. Il n’y avait personne. Il y avait deux rouleaux de draps d’examen qu’elle attrapa avant de revenir dans la grande salle.

Mortifiée, elle commença à dérouler le papier sur les tables de massage. Mais quelle bourde ! Elle essaya de se raisonner en se disant qu’elle ferait plus attention la prochaine fois, qu’elle avait déjà vu des collègues interrompre des consultations pour poser des questions ou ce genre de choses, qu’elle faisait aussi partie de l’équipe médicale maintenant et qu’elle n’était pas juste une fille lambda qui était venue interrompre un acte médical mais elle se sentait mal quand même. Elle en était à sa cinquième table de massage lorsque Gabriel pénétra dans la salle. Elle rougit encore à sa vue. Elle détestait ça, chez elle. Elle pouvait sentir son visage s’embraser de plaques, personne ne pouvait le manquer. En plus c’était devant lui qu’elle était passée pour une idiote !

- Je suis désolée, lança-t-elle immédiatement, j’avais pas pensé qu’il y aurait quelqu’un.


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Kinémages des vestiaires [Gabriel Forbes] Icon_minitimeMar 16 Avr 2024 - 9:10
Kinémages des vestiaires [Gabriel Forbes] N40t
Gabriel Forbes, 25 ans, Kinémage du sport à Flaquemare

Virgil n’avait cessé de le chambrer lorsque Gabriel avait embrassé des études de santé après Poudlard :
« Agathe tu vas enfin l’avoir ton fils médecin. Futur neurochirurgien ! » avait dit-il à leur mère . «  Dean ne sera plus le fils préféré. Qui l’aurait cru ! Notre petit Gaby, docteur ! »

Kinémage du sport pour être exact.

Gabriel avait trouvé sa voie très tardivement et un peu par hasard : comme beaucoup de gamin, il avait rêvé de devenir joueur de quidditch professionnel avant d’envisager d’autres carrières peu enthousiasmantes durant toute son adolescence. Honnêtement Gaby avait préféré passer du temps avec ses amis, aller au match, jouer au quidditch plutôt que d’étudier assidument. Quand l’heure avait été venue de s’orienter, Jonah lui avait collé tout un tas de brochures sous le nez. L’ado serpentard qu’il était  avait jeté son dévolu sur cette formation à dessein : Les kinémages du sport devaient surement voir plein de match gratuitement, non ?

Son dossier était passé ric-rac – il avait été appelé après la rentrée scolaire suite à un désistement- mais il avait fini par se trouver parfaitement à sa place dans ce cursus pourtant exigeant. Il avait du bosser dur et avait bien failli rater son passage en troisième année suite à un séjour de dix mois à Salem en programme Erasmis. Sa collocation avec deux français, un italien, une vénézuélienne et une canadienne avait bien failli lui couter sa place à l’école mais il gardait un souvenir mémorable de cette expérience où il avait rempli les fonctions d’apprenti Kinémage pour l’équipe de Wizz-Balls du campus…entre deux soirées universitaires particulièrement arrosées.

Aujourd’hui, il n’échangerait son quotidien pour rien au monde. Il  aimait l’idée de réparer les athlètes tout en conciliant sa  passion pour le sport. Il gagnait relativement bien sa vie et il appréciait ce mode de vie partagé entre le centre d’entrainement et les déplacements européens pour suivre l’équipe au gré des matchs. Il était sous contrat avec Flaquemare depuis deux ans maintenant après avoir fait ses armes aux Epouvantards de Leopoldgrad.

Il avait réussi  à faire son trou en Cornouailles, petit à petit, et il connaissait maintenant par cœur les profils médicaux des joueurs de l’équipe.

« Pourquoi est-ce que c’est si lent ? J’aurais déjà du être remise depuis au moins deux semaines…»

Allongée sur la table de massage, Alexandra Schaft, 32 ans, en était à sa quatrième luxation de l’épaule antéro-interne. L’une des blessures les plus courantes au quidditch, avec les fractures de la clavicule et du scaphoïde. Un cognard l’avait lourdement atteint  lors de la rencontre contre les Pies, mi  septembre et elle était depuis écartée des terrains le temps de sa guérison. L’équipe médicale s’était réunie pour lui élaborer un programme sur mesure de rééducation que tous les spécialistes appliquaient à la lettre mais le corps d’Alexandra montraient des signes de fatigue :  Après 15 années à jouer au plus au niveau, il arrivait en bout de course d’autant plus que la première luxation de la poursuiveuse remontait à sa scolarité à Poudlard : à l’époque, Alexandra avait été soigné à l’infirmerie de l’école, sans réelle rééducation : On avait replacé son épaule avec un sortilège, et voilà tout.
Elle en payait le prix aujourd’hui.

« On n'est pas en retard sur le protocole, souffla Gaby en massant son homoplate pour décontracter l’articulation, Tu as fait une belle séance aujourd’hui. La rééducation avance comme prévue… »
« Oui mais je ressens encore des douleurs. »
« Je vais voir avec Maryam si je peux te rajouter des séances d’éléctrothérapie, cela consistait en envoyer des faibles sortilèges électriques analgésiants dans l’épaule, est-ce que tu fais bien les exercices que je t’ais montré ? »
«  Oui ! Je ne fais que ça ! se lamenta Alex, il faut que je sois remise avant la trêve internationale ! Tous les championnats de quidditch s’interrompaient pour la coupe du monde et Alex souhaitait pouvoir retrouver les airs avant une certaine échéance couperet, mon contrat se termine pendant le mercato d’hiver. » Soit, juste après la coupe du monde.

Gabriel connaissait la situation délicate de la joueuse qui arrivait en fin de contrat avec Flaquemare. Sa blessure tombait au plus mauvais moment de sa carrière. Le club ne semblait pas disposé à lui faire une proposition de reconduction  et les Vagabonds qui s’étaient montrés dans un premier temps intéressés par son profil  s’étaient finalement rétractés après l’annonce de sa blessure : Aucun club de ligue 1 n’avait envie d’investir  dans une joueuse trentenaire diminuée physiquement.

« Je suis trop jeune pour arrêter ma carrière. Juliet est au top de sa forme alors qu’on a quasiment le même âge. »

Alexandra commençait à flancher psychologiquement, elle était stressée et avait beaucoup de mal à se détendre complètement depuis deux semaines. Gabriel pouvait ressentir la tension de son corps sous ses mains.

« Laisse ton agent gérer ta carrière sportive, chacun son job, lui suggéra-t-il en descendant ses mains le long de ses cotes,  toi tu dois te concentrer sur ta santé physique et mentale. Passe voir Matilda – la psychomage – ça te fera du bien. »
« Pour qu’elle me dise quoi !? Qu’il faut que j’accepte de ne plus être au cœur de la stratégie de Dubois ? Il a  changé tout le schéma de jeu depuis ma blessure – Olivier avait en effet titularisé un petit jeune du centre de formation, Jordi Monroe, qui avait vite trouvé sa place au sein de l’équipe au poste d’ailier. La nouvelle organisation fonctionnait bien, même mieux qu’avant. Olivier a tourné la page, je le vois bien, il ne va pas vouloir me retitula… »

Alexandra s’interrompit dans sa phrase car la porte de leur salle de soin venait de s’ouvrir brusquement pour laisser apparaitre le visage de Grace Dubois, la stagiaire en kinémagie…et accessoirement la fille du sélectionneur.

Surpris, Gaby leva les sourcils  derrière ses lunettes. L’usage voulait que l’on frappe avant de pénétrer dans ses salles situées à l’écart de la salle commune principale : Les soins qui y étaient pratiqués nécessitaient souvent une nudité partielle ou totale des athlètes. Ils avaient droit à un minimum d’intimité. Tout le monde n’avait pas l’absence de pudeur du jeune Jordi qui avait traversé la salle hémisphérique nu comme un ver, une chaussette glissé sur son sexe, pas plus tard que la veille. De toute évidence, Grace avait oublié cette règle élémentaire de bienséance. Visiblement embarrassée, elle balbutia des excuses avant de refermer la porte prestement.

« Génial. Je suis sûre qu’elle m’a entendue me plaindre de son père… Vraiment parfait. On ne peut plus être tranquille ici ! » gronda la poursuiveuse avant de pousser un profond soupir.
On ne lui avait pas demandé son avis mais Gabriel trouvait cela un peu maladroit de la part d’Oliver d’avoir placé sa propre fille en stage dans le service médical du club dont il était le sélectionneur. Grace faisait preuve de bonne volonté – et Gaby n’avait absolument rien à redire sur ses compétences - mais la situation restait parfois inconfortable à vivre pour certains sportifs alors que tout devait être mi en place pour favoriser leur bien-être physique et mental afin de maximiser leurs performances.

« Tu peux te rhabiller » souffla Gaby. Il se détourna pour laisser le soin à Alexandra de remettre le haut tandis qu’il se lavait les mains face à la fenêtre en verre fumé battue par la pluie. « Je vais demander à Maryam d’aménager le protocole  douleurs, d’accord ? »
« Ouai, merci. » répondit Alexandra sans enthousiasme.

D’un sortilège il nettoya son espace de travail et  attrapa le rouleau de drap  qui trainait au pied de sa table de consultation avant de sortir de la salle. Il profita du couloir pour consulter discrètement ses notifications sur son Pear : Fedi avait mi un message sur la conversation « A.S Boutasse » le club amateur de Flaquemare : Au vue de la pluie torrentielle, " l’entrainement de ce soir est annulé … mais pas la troisième mi-temps."  Gaby esquissa un sourire tout en pianotant  un : «  Dommage. J’amène des bières. » puis il riva son téléphone dans le fond de sa poche pour chercher Grace du regard. Elle était occupée à installer les tables un peu plus loin dans la grande salle hémisphérique.
Il s’approcha d’elle avec l’intention de lui donner le rouleau de draps en papier mais la stagiaire ne lui laissa même pas le temps d’ouvrir la bouche lorsqu’elle le vit : elle se confondit en excuses, le visage empourpré par la gêne, visiblement catastrophée à l’idée de l’avoir interrompu en pleine séance de rééducation.

Cool. Zen. Ce n’était pas si grave – pas la peine de se mettre une pression phénoménale sur les épaules -  songea-t-il en s’apprêtant à relativiser la situation.

Mais ce fut la voix d’Alexandra qui claqua dans la grande pièce à la place de la sienne ; «  Grace, elle se tenait droite dans l’embrasure de la porte, le bras en écharpe,  j’apprécierai que tu frappes la prochaine fois. » cingla-t-elle  froidement « Merci. » La poursuiveuse quitta  la salle sans plus de cérémonie, laissant l’équipe de soignants en plan.

Voila qui n’allait pas arranger les joues rouges de Grace Dubois, songea Gaby en reportant son attention sur la jeune femme.  Max Carmichael s’approcha d’eux, visiblement soucieux.
« Que  s’est-il passé ? »
« Rien de grave, Grace est entrée dans la salle de consultation pendant que j’étais en soin avec Alex. » Il se tourna vers la stagiaire «  T’inquiète. Elle est préoccupée en ce moment et un peu irritable»  Il chercha de nouveau le regard de Max «  Il faudrait qu’Alex puisse voir Matilda d’ailleurs et ça serait bien qu’on adapte un peu son protocole, elle a toujours des douleurs à l’omoplate. »
Son bilan étant fait, il pencha légèrement la tête sur le côté pour observer les tables de soin dans le dos de Grace recouvertes de draps en papier «  Ah, t’as trouvé ce qui te fallait. » Il leva le rouleau qu’il avait dans la main, «  Tu sauras qu’il y en a toujours un stock dans le placard à côté du bureau de Maryam. »

C’était le genre d’informations utiles qu’on avait du oublier de lui donner.

Désireux d’aider ses collègues, Gabriel poursuivit l’installation des tables avec eux.

« Pff quel temps ! » souffla-t-il en suivant du regard les filets de pluie projeté sur la grande baie vitrée. Les anneaux n’étaient même plus visibles.
« Vous jouez ce soir ? »
« Non Fedi a annulé. Pourtant il faut qu’on s’entraine, on rencontre un cabinet d’archimagie de Leopoldgrad dans deux semaines. » Il étala une drap en papier sur la table qu’il venait de disposer devant la fenêtre avant de se tourner vers Grace.
« On a une petite équipe amateure dans le centre du village, expliqua-t-il. Il fronça légèrement les sourcils tentant visiblement de convoquer un vieux souvenir : Tu jouais au quidditch à Poudlard ? »
Ils avaient du s’y croiser, sûrement, même si Gabriel n’en gardait aucun souvenir. Ils avaient quoi… quatre,  peut-être cinq ans de différence.  A cet âge là, c’était énorme, mais aujourd’hui, plus tant que ça …
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Kinémages des vestiaires [Gabriel Forbes] Icon_minitimeDim 5 Mai 2024 - 20:09
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Grace Dubois, 20 ans, étudiante en deuxième année de kinémagie

Grace s’était empressée de se confondre de nouveau en excuses lorsque Gabriel était apparu. Elle réalisait qu’elle avait fait une bourde et était certaine que cela lui avait servi de leçon, cela ne se reproduirait clairement pas. Toujours frapper, même quand on se pensait seul. Mais avant que son collègue ne puisse lui répondre, la voix d’Alexandra claqua dans la salle. Elle se tenait dans l’encadrement de la porte, très droite, un regard froid dardé sur elle. À sa réplique, Grace sentit joues s’échauffer encore plus si c’était possible et eut envie de s’enterrer sous terre. Son coeur tambourinait dans sa poitrine et elle cligna plusieurs fois des yeux.

- Excuse-moi, balbutia-t-elle mais la poursuiveuse avait déjà tourné les talons.

Ce n’est rien, ce n’est rien, se répéta-t-elle en boucle plusieurs fois. Ses mains tremblaient un peu. Mais ce n’était rien. C’était une erreur en toute bonne foi, qu’elle ne répéterait pas, et ça n’était pas un drame. Elle ne voulait pas que ses collègues voient à quel point elle était troublée, par ce qui aurait normalement dû être anodin. Elle ne voulait pas qu’ils pensent qu’elle n’avait pas la carrure pour être là. Il faut t’endurcir, Grace, comme le lui répétait souvent son père. Ce n’est rien. Max s’était approché d’eux rapidement pour savoir ce qui se passait et elle fut reconnaissante à Gabriel de répondre, surtout qu’il précisa que ce n’était rien de grave. Il brossa rapidement la situation, tranquillement, et ajouta même à son égard de ne pas s’inquiéter, qu’Alexandra était préoccupée et donc irritable. C’était gentil... Elle souffla un « merci » si discret qu’il ne l’entendît sûrement pas, alors qu’il faisait son bilan avec Max.

- Oui, dans un autre box... où j’ai frappé, ajouta-t-elle avec un demi-sourire, dans l’espoir de montrer qu’elle n’était pas atteinte par cette histoire. Mais la prochaine fois j’irai dans le placard... Merci.

Elle n’était pas prête de l’oublier. La prochaine fois s’il fallait, elle lancerait même un sortilège pour dédoubler les rouleaux si besoin, plutôt que de refaire cette bourde. Il en fallait bien une, c’était sa première, ça devait arriver et surtout, ça n’était pas si grave, se répéta-t-elle une nouvelle fois tout en sachant qu'elle allait longuement y repenser ce soir avant de dormir et qu’elle allait guetter avec un peu d’anxiété la prochaine fois qu’elle devrait croiser Alexandra. C’était un mode de fonctionnement dont elle essayait de se défaire. Apprendre à dédramatiser les choses, à moins ruminer... Ce n’était pas un travail facile mais elle était bien décidée à se débarrasser de ces vieux schémas. Ce stage en était la parfaite occasion : c’était sa première véritable expérience professionnelle, dans un environnement qui était tout de même relativement familier, avec des collègues qui étaient sympas, une hiérarchie qui semblait l’être aussi. C’était dans un domaine qui lui plaisait énormément... Elle était déterminée, elle pouvait le faire. Après avoir digéré cet incident avec Alexandra.

Elle se replongea avec application dans l’installation du matériel, sortant du placard des coussins trapèzes et des bandes de résistance. Elle tourna la tête vers Gabriel lorsqu’il lança une remarque sur la météo, qui était loin de s’améliorer. Apparemment, cela contrariait ses plans d’entraînement de ce soir à un sport qui était... le Quidditch. Elle aurait dû s’en douter. Il s’était tourné vers elle pour le lui préciser, pour l’inclure dans la conversation et encore une fois, elle ne put s’empêcher de remarquer à quel point c’était gentil.

- C’est super cool, déclara-t-elle avec sincérité lorsqu’il lui expliqua avoir une petite équipe amateure dans le village. Elle n’était pas renseignée sur le sujet mais cela faisait deux ans qu’elle ne vivait plus à Flaquemare, elle avait eu un appartement lorsqu’elle avait quitté Poudlard, où elle avait effectivement joué au Quidditch. Oui, confirma-t-elle, mais après que tu sois parti, j’ai joué poursuiveuse à partir de ma quatrième année. Je n’étais pas aussi douée que toi, par contre, ajouta-t-elle avec un sourire, en se frottant machinalement les mains.
- C’est de la fausse modestie ? s’enquit Max avec un haussement de sourcils entendu.

Grace secoua la tête.

- Non. Je n’étais pas mauvaise (en temps normal, elle aurait ajouté une blague sur le fait que son père aurait sinon risqué de faire un test de paternité mais elle n’avait pas très envie de leur rappeler qu’il était), mais Gabriel était vraiment bon, tout le monde le disait. Elle eut un léger rire. Même à Gryffondor, on le reconnaissait, ce qui n’est pas peu dire. Elle hésita un instant avant d’ajouter. Mon frère, quand il jouait encore pour Gryffondor, avait dit que l’équipe de Serpentard tenait sur trois choses - elle avait levé la main pour compter sur ses doigts - Blair Williams, toi, et l’ego monumental d’un mec qui s’appelait Hugh ?

Max plaça ses mains sur ses hanches.

- T’as joué avec Blair Williams, toi ? Et tu ne nous la ramènes pas ici ? plaisanta-t-il. Je vois, je vois.

Grace sourit.

- Peut-être parce qu’on devrait passer sur le corps de Gwenog Jones pour la récupérer aux Harpies...
- Ça ne coûte rien d’essayer, petit message qui dit « Hey, Blair, j’espère que ça va, ça te dit tu rejoins la meilleure équipe du championnat, en l’honneur du bon vieux temps, quand c’était toi, moi et Jude ? »

Gabriel Forbes
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Kinémages des vestiaires [Gabriel Forbes] Icon_minitimeHier à 8:08
Grace confirma qu’elle avait bien joué au quidditch du temps de Poudlard mais elle ajouta que Gabriel avait déjà quitté l’école lors de sa première sélection. Gaby hocha la tête : si sa collègue semblait se souvenir de son passage à Poudlard, il ne la remettait absolument pas. Il avait beau essayer de se creuser la mémoire, seuls Andrew et Susan, ses ainés, lui revenaient en tête.
Comment ne pas se souvenir d’Andrew :  à l’époque il était déjà promis à une belle carrière dans le quidditch et Gabriel l’avait affronté à plusieurs reprises lors des rencontres Gryffondor- Serpentard. Gaby était d’ailleurs sur le terrain le jour où Andrew avait eu l’accident qui avait failli lui couter la vie. Du haut de ses treize ans, il avait trouvé ce moment très traumatisant, tout comme les semaines qui avaient suivies, lorsqu’Andrew était encore hospitalisé…

Même si en soit Gabriel n’avait absolument rien à se reprocher – il ne jouait même pas batteur-  il s’était senti mal à l’aise en croisant Susan, la sœur cadette de Dubois, dans la salle commune de Serpentard. D’autant plus que Jonah avait été l’arbitre de la rencontre ce jour là, son propre père aurait dû pouvoir empêcher cet accident. Comme pour conjurer le sort, le petit Gabriel avait participé à la cagnotte pour Andrew, deux fois. Il avait déposé son argent de poche au fond de l’enveloppe que Cindy avait ouverte pour soutenir son ami, comme si ce généreux don pouvait changer le cours de choses et faire en sorte qu’Andrew se remette de ses blessures …

Contre toute attente cela avait fonctionné.

L’année suivante, Gabriel avait été dans l’incapacité d’esquiver un cognard envoyé par Andrew lors d’un match. Résultats: deux cotes fêlées… Gaby en était arrivé à la conclusion qu’il aurait pu être un peu moins charitable et garder quelques mornilles pour lui.

Quoiqu’il en soit, il n’avait pas repensé à tous ces événements depuis une éternité. Discuter avec Grace et Max  le replongeait dans ses souvenirs de Poudlard même si ceux de sa jeune collègue semblaient quelque peu différents des siens…

« Quoi ? Impossible. » souffla-t-il lorsque Grace affirma que les Gryffondor s’accordaient à dire qu’il était un joueur talentueux à l’époque. Il rit et secoua la tête, un peu gêné de ces louanges soudaines. Il jouait assez bien mais il n’avait jamais eu le niveau d’une Blair, d’un Andrew ou d’une Tiphaine Bunch. Et les Gryffondor en général n’étaient pas du genre à louer les qualités de leurs principaux rivaux ! Je vois clair dans ton jeu Grace, reprit-t-il alors avec malice, un vague sourire en coin collé sur ses lèvres, tu essayes de me flatter pour obtenir des faveurs alors je préfère te le dire tout de suite : non, tu n’auras pas ce  rouleau de draps d’examens, Il agita le dit rouleau, cette vile technique ne marche pas avec moi. »

Mais malgré sa boutade, Grace insistait en s’appuyant sur les propos de son frère, propos  qui s’apparentaient davantage à du chambrage en bonne et due forme qu’à un réel compliment d’ailleurs. Gaby laissa échapper un rire à la mention de l’égo surdimensionné de Reynolds.

« Aaah Hugh, dit il avec nostalgie, c’était tout un poème ce gars.»

Gabriel avait partagé le vestiaire avec son coéquipier durant deux saisons. Deux saisons de trop.
Mais de toute évidence ce n’était pas Hugh qui intéressait Max mais plutôt l’autre coéquipière de Gabriel durant ses jeunes années : Blair Williams. Son collègue s’étonnait d’ailleurs du fait que Gaby n’ait pas réussi à la convaincre d’intégrer l’équipe de Flaquemare.

Gabriel  s’arrêta net au beau milieu de ses préparatifs, il inclina la tête pour observer Max par-dessus la monture épaisse de ses lunettes «  Je note que tu places toute ta confiance en Finn et Achille. Je suis sûr que nos batteurs  apprécient que tu cherches à recruter la concurrence… » Les prestations de Finn Porter et Achille Buffon n’avaient vraisemblablement pas  convaincu  le  kinémage qui insistait de plus belle pour tenter de recruter la célèbre batteuse.

«Blair est faite pour jouer aux Harpies. Jamais on ne la débauchera. » Assura Gabriel avec  une moue désolée.

Les valeurs de la jeune femme étaient en parfaite adéquation avec celles de son club actuel.
D’ailleurs Gaby savait qu’elle était en pourparler pour monter un partenariat sur la durée entre les Harpies et le club formateur qu’elle souhaitait créer sur l’île de Søren. Club destiné à de jeunes athlètes féminines originaires de pays où la pratique du quidditch leur était interdite.  Elle lui avait fait quelques appels du pied d’ailleurs «  j’aurais besoin d’un bon kinémage du sport pour mon futur projet !» lui disait-elle régulièrement.

« Et je ne dis pas ça parce que j’ai une peur bleue de Gwenog Jones. » ajouta-t-il pour rebondir sur la boutade de Grace, «  Mais honnêtement Max, si tu souhaites vraiment débaucher un nouveau batteur je pense que tu t’adresses à la mauvaise personne. » Il coula un regard en direction de Grace Dubois, Je suis sûr que notre nouvelle apprentie  a des contacts intéressants… »

Son propre frère, pour ne pas le citer.

Andrew faisait parti des joueurs que les supporters voulaient voir revenir jouer en Angleterre.  Gabriel ne comptait plus le nombre de publications qu’il avait lues sur les réseaux sociaux ou dans la presse spécialisée spéculant sur son retour imminent au sein d’un club britannique.

« Je n’imagine même pas à quel point on doit te saouler avec Andrew. » dit-il alors à Grace en alignant la dernière table de massage.

Gabriel voyait bien comment les proches des joueurs professionnels étaient sans cesse sollicités par les journalistes ou les curieux pour obtenir un scoop ou des informations sur un transfert éventuel.
« Et en plus, Gaby s’y met ! » ajouta Max.
« C’est de ta faute là, répondit Gabriel, de fort mauvaise foi,  toujours à vouloir changer de batteur juste parce qu’Achille trouve tes exercices « inutiles » ! »
Il rit en se remémorant la remarque de Buffon qui avait quelque peu vexé Max.
« Mais au fond, je suis sûr que Grace ne m’en veut pas … » Il afficha une adorable petite moue pour se faire pardonner de l’avoir réduite au simple statut de "sœur de" parfaitement conscient de l’issue incertaine de sa technique de Serpentard, n’est-ce pas ? » ajouta-t-il en l’interrogeant de son regard clair.


Kinémages des vestiaires [Gabriel Forbes] T70m
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