Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

Ados des terrains [Elio, Megan, Clifford et Adèle]

Adèle Dameski
Adèle DameskiSixième année
Messages : 20
Profil Académie Waverly
Ados des terrains [Elio, Megan, Clifford et Adèle] Icon_minitimeLun 15 Avr 2024 - 15:54
11 novembre 2024

Pour un samedi après-midi d’automne, il faisait relativement beau au dessus du petit village côtier de Flaquemare. Rien à voir avec la grisaille de Poudlard. Vêtue de son maillot de l’Orzel de Cracovie floqué au nom de Laura Garczynski, Adèle volait au dessus du baby terrain n°2 de la MJS. Cela faisait un mois et demi qu’elle encadrait le groupe des 7/10 ans avec Megan et Elio. Suite à la conversation des Poufsouffle dans le parc du château, les deux filles avaient postulé au poste d’animatrice. Fedi, le directeur pédagogique de la structure les avait reçu pour un entretien et elles avaient été invitées à rejoindre l’équipe de la MJS, un samedi sur deux.

Leur journée commençait à sept heures trente pétantes et la matinée était généralement consacrée à l’organisation de jeux et d’activités manuelles. Adèle  avait vu fleurir à ses poignets une multitude de bracelets brésiliens et de bijoux en perles de rocaille multicolores. Elle était passée maitresse dans l’art de la pate à sel – elle avait conçue un magnifique (non) cendrier pour la salle de pause des anims -  et elle gérait comme personne la confection de pompons : Elle en avait offert un rose et bleu à Megan (assorti à son sac de cours), un jaune et noir à Clifford ( Pour ses clefs de la salle de réunion des préfets) et un rouge et noir à Elio (car elle avait appris au détour d’une conversation qu’il supportait les Chupacabras  de Guadalajara).

L’après-midi leur groupe était divisé en deux pour des activités sportives – dance encadré par Megan  d’un côté et quidditch de l’autre.  Elio et Adèle endossaient alors le rôle d’entraineurs des  Barboteurs des Littlepuddle.  Clifford les rejoignait pour le gouter puis il s’installait dans la salle d’études pour mentorer des enfants dans le cadre de l’aide au devoir tandis que les trois autres proposaient des activités ludiques en attendant que les parents viennent récupérer leur progéniture en fin de journée. Ils terminaient tous les trois à 17h30 et ils avaient pris l’habitude de boire un verre au café du port tous les quatre ou parfois avec des animateurs des autres tranches d’âge comme Sven, en deuxième année à l’Institut d’Ingénierie Sorcière ou Tristane, quatrième année à l’académie des arts Magiques, avant de rentrer respectivement chez eux.

Mais ce soir le programme était différent. Ils étaient invités à passer la soirée à Flaquemare chez l’oncle et la tante d’Elio qu’Adèle croisait brièvement le matin et le soir lorsqu’ils déposaient et récupéraient Pilar, leur fille.

Honnêtement, la jeune fille se félicitait d’avoir candidaté à la MJS de Flaquemare. Même si elle travaillait dorénavant pour la ville rivale de son club de cœur – Les Faucons de Falmouth, l’autre équipe du sud ouest anglais- force était d’admettre que cette escapade bi mensuelle faisait figure de respiration dans son quotidien. Elle n’était pas mécontente de quitter Poudlard et de vivre tranquillement loin des potins de l’école et de vous-savez-qui. Elle occupait des fonctions valorisantes ici et avait rencontré plein de nouvelles personnes intéressantes.

Ils avaient même croisé leur directeur de maison, le professeur Carter -en short et en tee shirt du Hufflepub, un bar !- tandis qu’il venait récupérer son fils à l’issue de l’entrainement des Bulles ( les 3-5 ans). Ils avaient pris le temps de discuter brièvement avec lui de leur engagement au sein de la MJS et le petit groupe avait assuré à Clifford qu’il avait marqué des points pour parfaire son dossier de fin d’études, ce qui avait ravi le préfet.

Et puis, Adèle avait touché sa première vraie paye : pas quelques mornilles grappillées lors d’un babysitting, non, vingt galions !

Pour fêter ça, Megan et elle étaient allées vivre la grande vie à Leopoldgrad le samedi suivant : Elles avaient  mangé japonais à midi, fait du shopping et s’étaient même payé une gaufre en fin de journée. Elles avaient claqué la moitié de leur paye sans aucun regret .
Adèle avait toutefois décidé d’épargner le reste pour un projet fou qu’elle avait en tête et qu’elle s’autorisait à envisager –enfin presque.  Elle avait consulté les conditions d’inscription  à la course annuelle de balais entre Kopparberg et Arjeplog, 500 kms de nature et d’aventure, qui avait lieu en août prochain.

Elle devait être majeure – elle allait fêter ses 17 ans en décembre - s’acquitter de 50 galions de frais d’inscription – elle ne les avait clairement pas sur son compte- fournir un certificat médical d’aptitude au vol et signer une décharge de responsabilité en cas d’attaque de dragons sur le parcours.

Adèle avait très envie de se lancer même si ce projet la terrifiait autant qu’il la fascinait. Elle n’était pas sûre d’en être capable à vrai dire. Et puis c’était dangereux. Il y avait eu une attaque de dragons lors de la dernière édition et un participant y avait laissé une jambe. C’était de la pure folie, ses parents ne voudraient jamais la laisser participer… Et pourtant, elle relisait inlassablement les conditions d’inscriptions depuis près d’un mois.
L’idée lui  trottait encore dans la tête alors qu’elle encadrait la rencontre improvisée entre les barboteurs du club.

- Addèèèèèèèèèèèllllllllllllllllllleeeeeeee. Oh non. Elle connaissait cette voix plaintive : Emily, Pillllaaar elle m’a foncée dessuuuuuuuuuuuus, Adèle jeta un regard à Elio situé de l’autre côté du terrain. Elle s’efforçait de conserver un visage impassible mais elle savait qu’il savait qu’elle n’en pouvait plus de ce scénario qui se répétait de semaines en semaines.
-Emy, ma puce, c’est normal, Pilar voulait  juste attraper le souaffle. Dit-elle en frictionnant le dos de la fillette qui venait de la rejoindre,
- Mais elle m’a fait peeeeeeuuuuur.
Au même moment, Pilar passa en trombe juste à côté d’elles en lâchant un grand « shiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiooooonnnggggg » pour mimer le bruit de la vitesse. Adèle pinça les lèvres pour ne pas rire tandis qu’Emily se mettait à pleurer de plus belle.

Les parents de la fillette insistait pour qu’elle participe à l’activité quidditch alors qu’elle rêvait d’intégrer le groupe danse. Elle était tout bonnement terrorisée dès qu’elle se retrouvait sur un balai alors que le baby terrain n°2 était ensorcelé pour que les enfants ne puissent pas s’élever au dessus de deux mètres du sol. Les éventuelles chutes étaient ralenties par un sort d’amortissage et la vitesse limité à 20 km/h mais aucun de ses aménagements ne parvenaient à rassurer la petite fille.
Le premier jour Adèle l’avait laissée rejoindre le cours de danse mais elle s’était fait disputer le soir par les parents d’Emily car ils avaient « payé pour des cours de quidditch et non pas  pour que leur fille devienne une vulgaire influenceuse Knock-knock ».

Autant dire que Megan n’avait pas particulièrement apprécié la remarque…

Fedi avait calmé les esprits et il avait demandé à Adèle et Elio de garder Emily sur le terrain jusqu’à la fin du premier trimestre. Si d’ici là,  la petite fille était toujours terrorisée, il ferait le nécessaire.
« Ca fait parti du  jeu, on vole tous dans la même direction pour attraper le souaffle. Parfois il arrive qu’on se cogne…» tenta d’expliquer Adèle en essuyant les larmes sur la joue de  la petite fille. Même si le but était d’esquiver les adversaires, le quidditch restait un sport de contact, indéniablement. « C’est pour ça que tu as toutes ses protections,. »  Casque, coudières, jambières, épaulières… Emily était un petit robocop sur balai.
« Mais moi j’veuuuux pas qu’on me fasse maaaaal »

Adèle releva les yeux sur le groupe qu’Elio avait prit en charge seul tandis qu’elle essayait de gérer cette nouvelle crise de larmes.  Il semblait occupé à traiter un autre problème de l’autre côté du terrain  si bien que le groupe commençait à se disperser …

Timéo se plaignait de ne rien y voir ( il n’avait pas le droit de jouer avec ses lunettes de vue) Fleur semblait davantage subjugué par le vol des papillons plutôt que par le vif d’or situé juste à côté d’elle,  tandis que Douglas et Linda se donnaient des coups de battes sur le casque en riant alors qu’ils étaient sensés jouer dans la même équipe.  

« Ecoute, souffla Adèle en s’adressant à Emily,  tu vas rester ici le temps que tu te sentes mieux, d’accord ? Tu seras notre assistante à Elio et moi.  »
La fillette hoqueta.
« Personne ne doit dépasser la limite du terrain… » Adèle désigna la ligne blanche marquée au sol avant de s’élever un peu plus haut au dessus du terrain. «  Attends moi là, je reviens tout de suite. » elle s’engouffra dans la zone d’embut. « Douglas ! Linda ! C’est dans les cognards que vous devez taper, pas sur la tête de votre coéquipier !
-Oooh. Répondirent les deux enfants, déçus.
-On va reprendre !
-Mais il nous manque un poursuiveur ! pesta le compétitif Nate qui patientait déjà au centre du terrain pour la remise en jeu.
-Vous aviez un joueur de plus ! objecta Adèle, N’essaye pas de m’entourlouper , dit-elle avec un sourrire. Malgré le nombre impair, Elio et elle avaient essayé d’équilibrer les équipes en opposant Nate et  Pilar, les deux meilleurs joueurs de leur catégorie.
Adèle négocia un vaste virage en limite du terrain numero 3 où jouait les Vagues encadrés par leurs propres animateurs avant de s’arrêter à proximité d’Elio  pour lui partager les dernières informations : « J’ai promue Emily arbitre de touche. » c’était toujours mieux que rien. « Je sens que le papa va être ravi ! » Elle grimaça «  Franchement, vivement 17h30. »
Alors certes, c’était un job valorisant et épanouissant…mais aussi éreintant !


Ados des terrains [Elio, Megan, Clifford et Adèle] 1708168773-sign2
Elio Davies
Elio DaviesCapitaine de l'Equipe de Quidditch
Messages : 27
Profil Académie Waverly
Ados des terrains [Elio, Megan, Clifford et Adèle] Icon_minitimeMar 16 Avr 2024 - 3:00
Elio n'avait jamais autant attendu de pouvoir quitter Poudlard. Dès le vendredi soir, il s'était précipité dans le bureau de son directeur de maison. Direction Londres, chez sa mère, où il était allé s'enterrer dans sa chambre. Il avait passé une partie de la soirée au fond de son lit, écouteurs dans les oreilles et capuche sur la tête, à observer fixement le plafond. Il s'était passé dix jours depuis la soirée d'Halloween, pourtant.

Dix jours depuis que Lou...

Dès qu'il y pensait, ça lui faisait une morsure dans le cœur.

Il se sentait tellement idiot d'y avoir cru, en plus. D'y avoir vraiment cru, parce qu'ils se parlaient plus souvent, qu'ils partageaient plus de choses, qu’il la sentait plus réceptive à ce qu’il lui disait et aux blagues qu’ils se faisaient... Il avait vraiment pris la décision de se montrer plus entreprenant, d'initier un truc entre eux et, pour ça, la soirée d'Halloween lui avait semblé être la parfaite occasion. Quel boloss.

La chute avait été brutale et les jours suivants ne l'avaient pas aidé à remonter la pente. Il feignait la bonne humeur devant les autres - il se sentait déjà suffisamment con dans son coin – mais il avait l’impression de se trimballer un poids en permanence et la proximité quotidienne avec Lou n’arrangeait pas les choses. L’intimité de sa chambre lui avait donné la possibilité de cuver un peu son chagrin, la veille. Il avait aussi passé un moment avec sa mère – qui avait mis moins de trois minutes à capter ce qui s’était passé (enfin, dans les grandes lignes), ce qui avait été à la fois un peu gênant et un peu réconfortant pour lui. Elle l’avait ensuite traîné dans la cuisine. Normalement, le vendredi soir, c’était soirée pizzas devant la série que sa mère et lui regardaient. Une télénovelas mexicaine, avec environ quarante-six saisons et des rebondissements que même les champions de trampoline n’osaient pas faire. C’était leur truc à tous les deux, le moment qu’ils partageaient vraiment – et, en plus, sa mère disait que ça lui faisait travailler son espagnol (et il la taquinait en disant que tout que ça lui apportait, c’était de savoir dire : “Es su gemelo malvado !”* ce qui ne lui serait pas d’une grande aide pour se repérer dans la rue.)

Mais hier, il n’avait pas réussi à se poser devant la télé alors il s’était lancé dans de la pâtisserie avec le nouvel album d’Aimee Dawson en fond sonore (bah quoi, elle avait les mots pour dire ce qui se passait dans son cœur et ça lui faisait du bien.) Elio adorait cuisiner. Il s’était découvert cette passion auprès de son oncle, Toni. Ça aussi, c’était leur truc à tous les deux. Il lui apprenait à faire des pâtes fraiches, à réaliser certaines recettes italiennes et Elio passait toujours de bons moments. La cuisine, ça lui occupait les mains et la tête et ça lui permettait de se concentrer vraiment, ce qu’il avait beaucoup plus de mal à faire en cours. Puis ça lui faisait du bien. Là, par exemple, il avait pétri une pâte à beignet avec tout son seum.

Autant dire qu’ils étaient bien moelleux.

Il avait déposé quelques trucs chez Roy et Avalon ce matin, avant de filer à la MJS pour la journée. Il avait proposé à Cliff, Megan et Adèle d’y venir ce soir, après le boulot. Passer la journée au club avait au moins le mérite de lui changer les idées : difficile de penser à son cœur brisé quand il fallait gérer des enfants surexcités. L’après-midi, Adèle et lui étaient sur la tranche des 7-10 ans, où sa cousine Pilar était inscrite. Nieves et Carmen, les jumelles, étaient dans la tranche des 3-5 ans (avec le fils de leur directeur de maison, Eliott) mais avaient préféré “éveil corporel et musical” à “baby Quidditch”. Il les voyait surtout le matin, pour les ateliers créatifs (d’ailleurs, il portait présentement à son poignet un bracelet bleu et doré, avec beaucoup de paillettes, chef d’œuvre de Nieves qui avait tenu à lui offrir et qui aurait été très vexée qu’il ne l’aborde pas fièrement). Lui avait animé un atelier “guirlande en papier crépon” du meilleur effet puis “course d’avion en papier” qui avait beaucoup plu.

Désormais, il volait sur un balai à deux mètres du sol sur un baby terrain avec le groupe des Barboteurs. Et comme toujours, un cri plaintif lui fit tourner immédiatement la tête vers Adèle.

Ils se savaient, tous les deux. Et cette connivence était bien la seule chose qui leur permettait de garder leur patience face à ces crises de larmes répétitives vis-à-vis desquelles ils ne pouvaient rien faire.

“Pili, fit-il en voyant sa cousine arriver à toute vitesse sur son balai, faut que tu fasses doucement avec Emily.
-Quoi ? Mais j’ai rien fait ! Je voulais juste attraper le Souaffle !
-Oui, mais tu sais qu’elle est pas à l’aise comme toi.”

La fillette soupira bruyamment mais se garda bien de répondre : la dernière fois qu’elle avait dit qu’Emily était une chochotte, Elio l’avait fait descendre de son balai et elle avait été privée de Quidditch pour le reste de l’après-midi.

Pilar était une petite fille au caractère déjà bien affirmé. Il fallait la voir face à ses parents, à leur tenir tête sans se laisser impressionner par la grosse voix de son père lorsqu’elle estimait avoir raison. Depuis le mois de septembre, elle était d’excellente humeur car la coupe du monde de Quidditch approchait que ses parents lui avaient offert, pour son anniversaire, des places pour la finale. Elle partait juste avec eux pour l’Australie ce qui, pour la petite, s’apparentait à un rêve éveillé. Elle en parlait avec des étoiles dans les yeux.

Une voix courroucée s’éleva alors et lui fit tourner la tête

“J’en ai marre d’être gardien !”

Ishan avait quitté son poste et s’avançait vers lui.

“On tourne sur les postes, Ishan, lui rappela Elio. La prochaine fois, ce sera quelqu’un d’autre...
-Mais c’est toujours moi !
-Tu étais poursuiveur la semaine dernière...
-Mais c’était quand même plus souvent moi que les autres !” protesta le petit garçon qui pensait toujours être défavorisé par rapport à ses camarades. “Nate il est toujours poursuiveur, lui !
-Non, c’est faux, il a joué gardien il y a deux semaines, d’ailleurs.
-Mais je m’ennuiiiiie, j’aime paaaas être gardien ! C’est le poste le plus nul !”

Elio prit un air catastrophé et fit mine de regarder autour de lui.

“Mais ça va pas de dire un truc comme ça ici, s’exclama-t-il en secouant la tête.
-Bah quoi ?
-Mais tu sais qui vit à Flaquemare, Ishan ? Olivier Dubois ? Olivier Dubois, l’ancien capitaine de Flaquemare et l’ancien capitaine de l’équipe d’Angleterre ? Olivier Dubois, qui a gagné le Souaffle d’or deux années consécutives ? Alors qu’il était gardien ?”

Ishan plissa les yeux comme pour essayer de déterminer si Elio se moquait de lui ou non.

“Imagine il nous entend, il serait hyper fâché.
-Maaaais il est pas là... tenta le petit d’une voix dans laquelle il y avait encore un doute.
-Ah tu sais, il passe souvent par ici. Après tout, on forme la relève ! Allez, va te remettre devant les buts, si jamais il te voit jouer, il se dira peut-être que t’as le potentiel pour gagner un Souaffle d’or, un jour.”

Ishan accepta de repartir et Elio tourna la tête vers Adèle qui arrivait vers lui après avoir réorganisé le petit groupe. Sa remarque sur Emily lui tira un rire et il avisa la petite, en vol stationnaire sur son balai, à quelques mètres de la ligne blanche.

“Après... Théoriquement, c’est du Quidditch” commenta Elio lorsqu’Adèle fit une remarque sur le père d’Emily. Sa grimace le fit soupirer, plein de compassion. “M’en parle pas, j’suis crevé.” Il glissa à voix basse : “Et j’ai peut-être dit à Ishan qu’Olivier Dubois passait parfois au club et qu’il serait hyper fâché de l’entendre critiquer le poste de gardien pour qu’il arrête de se plaindre. C’était pas très péda” concéda-t-il.

“C’est pas très péda” était la phrase qu’ils utilisaient souvent quand ils faisaient quelque chose ou animaient une activité pour laquelle ils avaient du mal à trouver du sens. Le boulot d’animateur, c’était un truc sérieux. Les activités organisées répondaient à une grille bien établie : Cadre, règle, équipe, rôle, action et sens. Les cinq premiers items correspondaient surtout aux détails pratiques : où organiser l’activité ? Comment ? Du matériel était-il nécessaire ? Comment répartir les enfants et selon quels critères ? Le dernier item, lui, cherchait à montrer qu’ils organisaient des activités dans le but de faire grandir les enfants, de leur apprendre des choses. Fedi y tenait beaucoup.

Sauf que parfois, dans la case “sens”, ils avaient très envie de noter “parce que c’est drôle.” Évidemment, ils étaient plus malins que ça, alors ils inventaient du “sens” aussi bien qu’ils inventaient des présages divinatoires. Organiser un concours de glissades en chaussette dans le couloir, un jour de pluie ? C’était pour tester ses limites corporelles et s’inscrire dans une compétition. La course d’avion en papier de ce matin ? L’origami, c’était super pour la motricité fine.

Pas très péda mais super drôle.

Et dans le cas d’Ishan : pas très péda mais super pratique.

“Bon allez, on reprend !” lança Elio en sifflant.

Le souaffle fut remis en jeu et réceptionné par Nate. Immédiatement, il s’élança vers les buts, talonné par Pilar qui cherchait à récupérer la balle. Linda parvint à envoyer un Cognard sur le garçon qui, déstabilisé, vira un peu sur le gauche.

“Ligne ! Ligne !” appela Emily. “Nate a franchi la ligne !
-Quoi ! Pas du tout ! C’est pas vrai !
-Si ! Balle à l’autre équipe ! Faute !
-Mais non ! J’ai pas franchi la ligne ! Adèle, t’as vu que j’ai pas franchi la ligne, hein ?” interpella l’enfant, les mains toujours autour du Souaffle qu’il n’avait aucune envie de passer à Pilar...

*C’est son jumeau maléfique !


 
Elio Davies
I find it hard to say the things I want to say the most, find a little bit of steady as I get close, find a balance in the middle of the chaos, send me low, send me high, send me never demigod

anaphore
Adèle Dameski
Adèle DameskiSixième année
Messages : 20
Profil Académie Waverly
Ados des terrains [Elio, Megan, Clifford et Adèle] Icon_minitimeJeu 18 Avr 2024 - 8:43
Adèle culpabilisait un peu d’avoir relégué Emily au poste d’arbitre de touche même si elle devait admettre que  cette mission semblait nettement mieux lui convenir. La petite fille était toujours à cheval sur son balai –pour la forme- mais ses deux pieds touchaient dorénavant le sol et elle scrutait la ligne blanche comme si sa vie en dépendait. Finalement, ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée de l’avoir nommée là, se dit elle tout en écoutant Elio lui expliquer qu’il avait lui aussi usé d’un vil stratagème pour convaincre Ishan de rester au poste de gardien.
Adèle leva les yeux sur son camarade, un sourire amusé imprimé sur ses lèvres.

« Franchement tu ne peux faire pire que la fois où j’ai promis une sucette à Emily si elle acceptait d’arrêter de pleurer. »


Adèle avait encore honte de cette basse manœuvre dont Elio avait été le témoin. Il n’avait pas manqué de lui faire remarquer à quel point ce n’était pas très péda.  D’ailleurs, cette expression  revenait régulièrement dans leurs échanges.

Depuis qu’elle avait intégré l’équipe de quidditch de poufsouffle et la MJS, Adèle et Elio étaient amenés à se croiser plus souvent. Ils n’avaient jamais été  proches avant –ils ne fréquentaient clairement pas les mêmes groupes de personnes- mais leurs nouvelles activités communes les amenaient  à échanger davantage.  Ils passaient plus de temps ensemble avec Megan et Clifford, même à Poudlard. Si Adèle était quelque peu restée sur la réserve au début – elle craignait d’être mal jugée de se trouver de nouveaux amis suite à sa rupture avec Gavin- les deux garçons n’avaient jamais fait de commentaire en ce sens… Megan avait créé une conversation Pear « MJS » dans laquelle les quatre adolescents s’envoyaient des messages quotidiens lorsque leurs emplois du temps respectifs les séparaient.
La dernière publication en date était un message d’Adèle à l’attention des garçons :

«On vient de se faire virer de la bibliothèque avec Megan parce qu’on ne portait pas nos uniformes. C’est moi ou c’est pas très péda ? »

Clifford et Elio ne manquaient jamais de réagir avec humour à leurs différentes péripéties  si bien qu’Adèle s’était prise d’affection pour le petit couple. Si elle avait mi un peu de temps à adhérer à la théorie de Megan au début, elle devait admettre que beaucoup de signaux convergeaient en ce sens.  Elle respectait toutefois l’intimité des deux garçons et n’avait jamais fait allusion à leur relation secrète. Elle comprenait qu’ils veuillent rester discrets à Poudlard et elle entendait bien les laisser aborder ce sujet par eux-mêmes, lorsqu’ils se sentiraient assez en confiance pour le faire.
Etonnamment, l’homosexualité de Clifford et Elio avait libéré Adèle d’un poids invisible. Depuis sa rupture avec Gavin, elle se questionnait énormément sur sa relation aux hommes et chaque interaction était sujette à de longues heures d’analyse. Adèle était un peu perdu sentimentalement parlant et elle avait peur de répéter les mêmes erreurs que par le passé. Elle ressentait le besoin de s’éloigner des garçons –enfin des hétéros-  si bien qu’avec Cliff et Elio, elle se sentait plus à l’aise : Elle n’avait pas à s’inquiéter d’être trop proche, trop tactile, trop ceci ou trop cela. Leurs rapports n’étaient pas biaiser par des jeux de séduction, par des questionnements incessants ou des sous-entendus, non.  Cette nouvelle amitié avait quelque chose de reposant.

Adèle esquissa un sourire tranquille à cette idée tout en observant Nate remettre le souaffle en jeu. Le garçonnet était rapide et traçait de belles trajectoires dans les airs, tout comme Pilar qui volait au coude à coude avec lui.

« Franchement, ta cousine est douée... » souffla-t-elle avant d’ajouter sans quitter le jeu des yeux : «  ça me fait mal au cœur de me dire que Gryffondor va récupérer une super joueuse d’ici quelques années. » Car très clairement, cela ne faisait aucun doute pour Adèle : Pilar allait être répartie chez les casse-cou.

« Au fait ton oncle et ta tante n’ont rien dit pour la dernière fois ? » Pilar avait volé très bas pour récupérer le souafle et elle s’était brulée les deux genoux sur l’herbe du terrain stabilisé. Cela n’avait pas eu l’air de la gêner outre mesure mais Adèle avait été un peu embarrassée de la rendre à ses parents avec deux trous dans son survêtement neuf et deux énormes pansements sur ses jambes. «  D’ailleurs pour ce soir, avec Megan et Cliff on a acheté des confiseries pour les enfants et une bouteille de vin pour eux. Ils boivent de l’alcool au moins ?» S’enquit-elle, soudainement inquiète.

Les trois amis s’étaient cotisés, Clifford devait passer chez Honeydukes dans la journée  pour les bonbons et Adèle s’était occupée de la boisson la veille. Elle avait dormi chez ses grands parents et elle était descendue à l’épicerie avec sa grand-mère pour choisir une bonne bouteille dans le budget des trois Poufsouffle. M. et Mme Calder les invitaient pour la nuit dans leur propriété – avec piscine chauffée !-  si bien que les adolescents bien élevés qu’ils étaient ne comptaient pas arriver les mains vides.

Adèle s’apprêtait à poursuivre sa conversation lorsque ses fonctions d’animatrice se rappelèrent à elle. Nate l’interpelait, arguant qu’Emily remplissait mal sa mission. «  On ne conteste pas les décisions arbitrales Nate ! Souafle à l’adversaire ! trancha Adèle avant de siffler la remise en jeu. Emily était bien placée par rapport à l’action et visiblement très investie dans sa tâche.
 
« Timéo essaye de te démarquer pour proposer des solutions à Pilar et Pilar n’oublie pas : Co-llec-tif ! »

C’était leur maitre mot : Ils devaient apprendre aux enfants à jouer ensemble… Et non pas à traverser le terrain seul pour un tir voué à l’échec. Cette notion d’esprit d’équipe et de coopération était la plus difficile à transmettre à cet âge là – et même à des âges plus avancés, coucou Derek- si bien qu’Elio et Adèle en avaient fait leur axe principal de travail avec les Barboteurs. Cela avait beaucoup plu à Fedi, le directeur, qui leur avait demandé de réfléchir à des nouvelles activités pédagogiques à proposer pour le second semestre.

«  Oh il faut que je te dise ! reprit-elle à l’attention d’Elio, J’ai pensé à un truc super cool pour le second semestre qu’on pourrait proposer, elle laissa passer un bref silence,  Une randonnée en balais avec bivouac sur deux jours. Ca pourrait être un truc qu’on organise avec les petits : Le choix du tracé, lister et préparer le matos, tout ça. Adèle se sentait capable d’organiser ce type de camp qui ressemblait à ses vacances en famille, et écoute ça, on chercherait à « développer l’autonomie et l’esprit d’initiative des enfants. » , voila un objectif pédagogique qui allait forcément plaire à Fedi. Bon, il n’y a qu’un problème, il faut qu’on arrive à convaincre Megan et Cliff de monter sur un balai ! »
Rien n’était moins sûr…


Ados des terrains [Elio, Megan, Clifford et Adèle] 1708168773-sign2
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
Ados des terrains [Elio, Megan, Clifford et Adèle] Icon_minitime