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Le plongeon de Dionysos [Liv]

Andrew O. Dubois-Cavill
Andrew O. Dubois-CavillJoueur de Quidditch professionnel
Messages : 478
Profil Académie Waverly
Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeMer 3 Avr 2024 - 20:05
4 octobre 2023 - Grindelwald, Suisse

50 jours avant la Coupe du Monde de Quidditch 2023. Au siège de la Fédération Internationale de Quidditch, personne ne pouvait oublier ce fait. Niché au coeur des Alpes suisses, au dessus du village de Grindelwald (les moldus avaient parfois de drôles d’idées), le domaine ressemblait de loin à une saillie rocheuse au dessus d’une crevasse si profonde qu’on n’en voyait pas le fond en la survolant. Nombreux étaient les joueurs qui se donnaient le défi de descendre tout en bas, dans une vertigineuse plongée qui s’enfonçait peu à peu dans le noir. Le bâtiment accueillait des bureaux, des salles techniques et une centaine d’employés, ainsi qu’un grand espace de réception qui semblait creusé à même la pierre, enfoncé dans une saillie de la montagne. Des cocktails y étaient organisés, pour célébrer le lancement ou la fin des saisons, les grands hommages à des joueurs ou bien, dans ce cas précis, la célébration de la dernière ligne droite avant l’ouverture de la Coupe du Monde.

Toutes les fédérations nationales avaient été conviées, ainsi que les équipes participantes. Le président de la FIQ, Michaël Volumtini, avait fait un long discours pour saluer les valeurs du Quidditch, son art pour rassembler les peuples et les nations, il avait souhaité bonne chance aux joueurs et en avait profité pour sous-entendre qu’il n’était pas du tout impliqué dans la sordide histoire de blanchiment d’argent qui venait de sortir dans les journaux. Ce n’était pas le sujet à aborder ce soir, soir de fête, avait-on entendu dire. La Fédération australienne avait été particulièrement applaudie lorsque son président avait pris la parole pour dire à quel point ils avaient hâte d’accueillir la compétition qui faisait palpiter le coeur de Brisbane depuis plusieurs mois. Enfin - et cela avait peut-être été le moment préféré d’Andrew - la Fédération française et ses joueurs, champions du monde en titre, étaient venus rendre le trophée dont ils avaient eu la garde pendant quatre ans. Il espérait qu’ils en avaient bien profité, car il était certain qu’ils ne ramèneraient pas la Coupe à la maison cette fois-ci.

Le coup d’envoi des festivités avait été lancé après cela. Tout le monde avait été invité à se diriger vers les buffets généreusement garnis, pendant que des serveurs circulaient pour proposer des flûtes de champagne. Près d’une immense cheminée dont les flammes ronronnaient, un bar à cocktail avait été installé et proposait des mixtures inspirées des différentes figures du Quidditch. Andrew avait déjà goûté « La feinte de Wronski », avec de la vodka, un sorbet au citron vert et un peu de Cointreau noir et avait désormais à la main un « Plongeon de Dionysos », avec du vin rouge, du bourbon, du sirop de canne et du citron. Laura Garczynski, sa coéquipière batteuse, lui avait conseillé de se tenir à distance de la « Pince de Parkin » qui n’avait apparemment pas réussi à un des gardiens canadiens. Les joueurs de l’équipe d’Angleterre avaient passé un peu de temps ensemble, accompagnés par leurs entraîneurs et des membres de la fédération, jaugeant un peu les autres équipes. Toutes les sélections avaient été annoncées mais certains pays avaient attendu la toute dernière minute et donc cet après-midi pour livrer leurs listes finales. Chacun y allait de son petit commentaire, sur la sélection de Benson Armstrong chez les américains ou celle de Akissi Abalo pour le Togo. On estimait les capacités de jeu de Tommaso Rossi des italiens après sa blessure lors du dernier match des Manticores contre les Busards et on commentait les rumeurs de dopage de Sven Hehrbrücken de l’équipe allemande (qui avait été pourtant déclaré clean aux derniers tests.) Il pouvait y avoir quelques évolutions mais ils avaient globalement devant eux la plupart de leurs adversaires.

Ces constatations faites, chacun avait commencé à aller saluer ses connaissances. Ce genre de soirées, c’était toujours l’occasion de croiser des anciens coéquipiers (même ceux qu’on ne voulait pas revoir). Il avait notamment aperçu son père en grande discussion très animée avec Viktor Krum (les connaissant, sûrement au sujet du dernier match des Vautours.) Andrew s’était empressé d’aller saluer la sélection américaine, notamment Travis Hunter, son ancien capitaine des AllStars (excellent gardien) et Marissa Flores, ancienne coéquipière à Dallas aussi et surtout, une bonne amie. Lorsqu’il était arrivé au Texas, après son transfert des Catapultes, Marissa, Pablo et lui étaient devenus très copains, avec également Mei Sun Ouyang, qui était attrapeuse et Steven Mahoney, qui était poursuiveur. Ça avait été une bonne époque, surtout les deux premières années. Ils avaient été rejoints par Pablo - sélection espagnole - et avait bien passé une heure à rire et à raconter des anecdotes (celle où Steven se faisait jeter d’un bar country et tentait d’y revenir en passant avec son balai par la fenêtre des toilettes pour aller récupérer son stetson était l’une de ses favorites) avant de devoir aller serrer quelques mains d’officiels.

Quand il avait pu s’échapper, un nouveau Plongeon de Dionysos dans les mains, Andrew s’était aventuré du côté des espagnols. Il ne connaissait pas tous les sélectionnés mais avait retrouvé Guti une nouvelle fois et Guillem Arnau, qui était en train de raconter comment la Coupe du Monde - qu’ils allaient évidemment remporter - serait son tremplin idéal pour enfin avoir le Souaffle d’Or.

- Sí, enfin, souffla Andrew avec un sourire en coin en prenant une gorgée de ton cocktail, si j’étais toi Guigui, je ne compterai pas non plus trop sur la Coupe...
- Wooo, avait fait Pablo à ses côtés en lui donnant un petit coup dans l’épaule, wo wo wo, Dubois, regarde un peu autour de toi - plus de la moitié de la sélection espagnole le dévisageait - tu t’es cru où là, chico loco, va.

Andrew eut un rire.

- Solo lo digo, répondit-il en bon Gryffondor.
- No, no, mais c’est bien, c’est bien, était intervenu Inés Huelva, l’une des poursuiveuses. C’est bien, faut que les autres équipes aient de l’espoir, c’est bien, ça les fait vivre !
- Ouais, avait rajouté Izan Lucas Obispo, un autre des poursuiveurs. Surtout quand on s’est fait sortir par la France comme ça la dernière fois...

Andrew avait hoché la tête à deux reprises sans se départir de son sourire.

- C’est vrai, c’est vrai... Après c’est toujours mieux que de se faire sortir par le Portugal, mais bon...

Sa remarque avait déclenché une petite cohue et c’était Pablo lui-même - el traidor ! - qui l’avait attrapé par les épaules, faisant semblant de ne pas le ménager.

- Allez, hop, vamos, toi tu te casses de là, hop, vete, petit insolente.

Sous les rires, il fit mine de l’escorter comme un agent de sécurité, Andrew se dégageant en riant aussi. Tout occupé à leur petit chahutage, ils ne virent pas la personne qu’ils percutèrent, la moitié du Plongeon de Dionysos se répandant sur la robe de Liv Haavik - sélection norvégienne. Guti et lui se figèrent un instant, Pablo le lâchant brusquement pour avoir l’air plus innocent.

- Ah bah bravo Dubois, et ça prétend être champion du monde.

Andrew avait contemplé la catastrophe une seconde de plus avant de déclarer :

- Je suis vraiment désolé. Ça va ? Désolé.



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Liv Haavik
Liv HaavikJoueuse de Quidditch professionnelle
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Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeJeu 4 Avr 2024 - 7:53
Ils n’étaient deux de Karasjok à rejoindre la sélection norvégienne, cette année. Elle et Karim Idrissi au poste de batteur. A la dernière Coupe du Monde, quatre ans plus tôt, Liv commençait sa carrière, elle avait eu la joie d’être repérée et appelée pour remplir les rangs des remplaçants. Un banc qu’elle n’avait pas quitté de toute la compétition, à sa plus grande déception.

Mais elle avait quand même vécu cette expérience incroyable, elle s’était entraînée comme une dingue avec ses coéquipiers, elle avait hurlé de joie pour les victoires de l’équipe, pleuré qu’ils n’aient pas réussi à franchir l’étape des poules, vécu chaque émotion dans sa plus grande intensité. Cette année, elle avait l’immense honneur d’être sélectionnée du côté des titulaires et cette fois-ci, elle comptait bien tout donner pour mener sa patrie plus loin dans la compétition.

Elle était prête, enthousiaste, joyeuse, motivée encore ce matin. Puis vers midi, elle avait reçu un appel de sa soeur Freyja et elle avait glissé un peu malgré elle une information qui n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde.

Leur père était malade.  « Je crois que les médecins savent pas trop ce que c’est » avait avoué Freyja sous les questions insistantes de Liv qui avait fini par appeler ses parents pour avoir plus d’informations. « Oh mais rien d’inquiétant, ta soeur n’aurait pas dû t’embêter avec ça », « juste des examens de routine », « je me sens essoufflé en ce moment mais ça va aller ». Les mots n’avaient pas manqué à ses parents pour la rassurer, lui faire entendre que tout était sous contrôle, et puis ils ne voulaient pas qu’elle s’inquiète pour ça alors qu’elle se préparait à la Coupe du Monde !

Trop tard.

Liv ne pensait plus qu’à ça depuis ce matin et elle avait du mal à afficher un sourire. Elle connaissait ses parents, ils avaient tendance à être beaucoup trop détendus et à laisser la vie aller. Et ils avaient cette fâcheuse tendance à toujours vouloir tenir leurs enfants bien éloignés de leurs problèmes de manière générale. C’était comme cette période de leur vie où joindre les deux bouts financièrement avait été très compliqué pour eux. Liv n’avait compris que plus tard que s’ils s’étaient mis à manger moins, ce n’était pas pour « faire un régime » mais pour ne pas avoir à réduire les portions de leurs enfants.

Alors elle n’accordait pas beaucoup de crédit à son père qui lui disait « t’inquiète pas » alors qu’ils savaient tous qu’il avait un coeur un peu fragile.

Et si quelque chose arrivait dans les prochains jours ? Ou pire, quand elle serait en Australie ? Est-ce qu’il valait mieux qu’elle rentre dès maintenant ? Au moins pour s’assurer de son état ?

Liv était anxieuse de nature et voler sur un balai était son meilleur remède aux bouffées d’angoisse qui la saisissait parfois. En revanche, rester coincée dans des mondanités n’était pas du tout de nature à faire baisser la pression chez elle.

Trop de monde, trop de bruit, trop de sourires à distribuer, trop de mains à serrer, trop de blagues lourdes à supporter. Malheureusement pour elle, elle n’avait pas le meilleur des acolytes pour l’aider à surmonter ça en plus. A ses côtés, Karim n’avait jamais été très à l’aise dans tout ce qui consistait à faire des efforts de sociabilités et on aurait presque pu le prendre pour son vigile plutôt que son coéquipier, avec sa grande stature d’armoire à glace pas très causante. Il se tenait loin des coupes d’alcool incompatible avec sa foi, assumant pleinement sa petite coupe de jus de pomme. Liv, elle, descendait des cocktails dans l’espoir de faire baisser son stress.

Pour ne rien arranger, la personne qui leur tenait la jambe était un de ces vieux croûtons de sponsors que Liv supportait mal, parce que, elle ignorait comment, mais ils se retrouvaient toujours à faire une remarque déplacée à un moment.

« Haha ce sont vraiment de belles fêtes les soirées d’ouverture, à chaque fois que je viens, je suis ébloui ! Les lieux magnifiques, cette vue incroyable et puis… On a pas l’habitude de vous voir autrement qu’avec des maillots de Quidditch, il faut dire ! Vous allez en faire tourner des têtes, ce soir, avec cette robe, miss Haavik ! »

Et voilà, sa coupe était pleine. Enfin, sa coupe de champagne en l’occurrence était vide, ce qui lui donnait l’excuse parfaite pour s’en aller. Elle afficha un sourire atrocement forcé et prétendit :

« Je vais me servir un verre, excusez-moi. »

Petit merdeux.

Talons aiguilles de merde, aussi. Elle pestait intérieurement en se dirigeant vers le bar. Dans la petite file d’attente où elle se plaça en essayant de ramasser ses émotions, Liv fut brusquement bousculée par deux hommes qui chahutaient près d’elle.

Evidemment. Il ne manquait plus qu’une énorme tâche rouge sur son décolleté pour achever ses nerfs.

Une série de jurons dans sa langue natale lui échappa. Les bras suspendus sur les côtés, elle fixait cette tâche indélébile comme si ça pouvait la faire s’en aller. Puis elle releva un regard noir vers les deux responsables.

Forcément, un duo de kékés. Guti et Dubois, les troublions du Barqua.

Malheureusement pour eux, quand elle était sur les nerfs, Liv devenait très acide et roulait ses "r" avec beaucoup d'agressivité :

« Bah oui, ça va extrêmement bien, je veux dire, pourquoi ça n’irait pas alors que ma robe est ruinée juste parce que vous regardez pas où vous marchez ? »
Andrew O. Dubois-Cavill
Andrew O. Dubois-CavillJoueur de Quidditch professionnel
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Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeJeu 4 Avr 2024 - 23:48
Andrew ne connaissait pas plus que ça Liv Haavik. Le Quidditch était un petit milieu, surtout quand on en venait aux équipes nationales, alors tout le monde se connaissait plus ou moins de vue. Il savait qu’elle avait été sélectionnée en tant que titulaire pour cette Coupe du Monde mais il ne se rappelait pas l'avoir vue sur le terrain il y a quatre ans. En même temps, la Norvège n’avait pas dépassé la phase de poules et n’avait pas croisé l’Angleterre... Il savait qu’elle jouait pour les Cerfs-volants de Karasjok mais il ne lui semblait pas avoir joué contre elle. Ils avaient rencontré Karasjok quand il était chez les Catapultes mais elle n’était pas dans la feuille de match. Il s’en serait souvenu, elle avait des yeux très bleus. Qui le regardaient avec beaucoup de colère. 

La tâche sur sa robe était immense et très rouge. Elle en avait imprégné le tissu autrefois clair, particulièrement sur le décolleté et le devant. Andrew en détourna son regard embarrassé pour échanger un coup d’oeil avec Guti. Ses excuses n’avaient pas eu l’air de faire effet au vu du ton aussi acide qu'ironique qu’elle employa avec eux. Elle semblait furieuse. Elle était furieuse, même. Il était vrai qu’il l’avait bousculée. Et que sa robe semblait ruinée, pour le moment. Mais c’était un accident, un complet accident !

- Je vais... aller chercher des serviettes, proposa Guti en reculant d’un pas.
 
Andrew écarquilla légèrement les yeux. Il l’abandonnait, le traître ! Son meilleur ami ne supportait pas les conflits, en dehors du terrain en tout cas. C’était un fait bien connu. Ils en plaisantaient des fois, avec les coéquipiers. Pour désigner quelqu’un qui quittait une conversation difficile, on disait qu’il faisait une Guti. Ce dernier s’enfonça d’ailleurs dans la foule avec un dernier regard entendu pour Andrew.

- Je suis désolé, répéta ce dernier à l’adresse de la jeune femme. J’ai vraiment pas fait exprès.

Il fit quelques pas en direction de la table la plus proche pour y déposer son verre de cocktail désormais à moitié vide. Quelques gouttes avaient aspergé le tissu blanc de sa manche, constata-t-il au même moment. Il plongea la main dans la poche intérieure de sa veste de costume pour en sortir sa baguette magique alors qu’il revenait vers Haavik.

- Peut-être qu’un récurvite ferait l’affaire... ? Ça marche pour les tâches d’herbe !

Ça marchait à peu près pour les tâches d’herbe sur les équipements de Quidditch. Avec la tenue principalement blanche de l’équipe d’Angleterre, il avait essayé plusieurs fois. Ça faisait l’affaire, de loin, pour dissimuler les grandes traînées vertes qui indiquaient qu’on était descendu quelque peu brutalement de son balai, rencontrant la pelouse de très près. Il abaissa légèrement sa baguette et tenta une plaisanterie.

- Après ça peut faire un petit style artistique à la robe !


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Liv Haavik
Liv HaavikJoueuse de Quidditch professionnelle
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Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeDim 7 Avr 2024 - 0:00
Liv n’était pas particulièrement coquette au quotidien, en revanche, quand son image était en jeu -comme à tout hasard, à cette soirée qui regroupait l’intégralité du monde du Quidditch- elle faisait très attention. Et ça la rendait parfois un peu parano. En plus, elle était très forte pour ça, alimenter des pensées négatives et là, elle imaginait déjà comme ses futurs adversaires qui, pour la plupart, ne la connaissaient pas vraiment allaient retenir cette anecdote d’elle. « Mais si, tu sais, la fille à la grosse tâche rouge là ».

Elle n’avait pas du tout envie de ça, c’était vraiment la dernière chose dont elle avait besoin, aujourd’hui particulièrement.

Elle se sentait d’autant plus ridicule qu’elle n’avait pas de plan de secours. Habituellement, elle pensait à prendre une tenue de rechange mais elle avait la tête ailleurs aujourd’hui.

Et les deux zigotos devant elle n’avaient pas l’air d’avoir de solution à proposer, forcément, ils n’avaient pas de robe de soirée dans leurs affaires. Guti s’éloigna en prétextant aller chercher des serviettes -comme si le vin s’effaçait avec une pauvre serviette en papier, il voulait juste s’échapper, c’était évident. Dubois, lui, eut le mérite de rester et d’afficher un air catastrophé. En revanche, tout ce qui sortit de sa bouche ne fit que consterner un peu plus la poursuiveuse.

Mais il était bête ou quoi ?

« Un récurvite… ? C’est de la soie pas un... » Comment on dit fond de chaudron en anglais déjà ? « Un bas de casserole ! » protesta t-elle vivement en le voyant sortir sa baguette.

Il allait juste réussir à lui faire un gros trou dans ses vêtements avec ses bêtises et on allait l’appeler « tu sais, la fille qui avait les seins à l’air pendant la soirée » ! Quel bouffon. Devant son air affligé, il finit par abaisser sa baguette, par contre, il n’avait pas fini de sortir des conneries. Uhhhh. Elle n’avait vraiment pas la patience pour ça, actuellement.

« Ah ouais, bah tu peux couler le reste de ton verre sur ta chemise, comme ça c’est beaucoup artistique » répliqua t-elle de son anglais approximatif. Elle poussa un soupir excédé et tourna la tête vers le bar à quelques mètres où elle voyait d’ici une pile de serviettes. Et vraiment, Guti n’était pas du tout dans le coin. « Ramène-moi ces serviettes plutôt, je crois que ton copain il a pas prévu de revenir, hein. »

Elle n’avait aucun espoir pour le tissu de sa robe, en revanche, elle voulait bien essuyer les gouttes qui glissaient sur la peau de son décolleté.
Andrew O. Dubois-Cavill
Andrew O. Dubois-CavillJoueur de Quidditch professionnel
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Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeDim 7 Avr 2024 - 1:08
Ni ses excuses ni sa plaisanterie ne semblèrent avoir d’effet sur Haavik. A la réflexion, il était peut-être un peu tôt pour tenter une blague, effectivement. Il aurait peut-être dû attendre qu’elle n’ait plus l’air d’avoir envie de l’étrangler. Ses yeux bleus s’écarquillèrent quand il suggéra un peu maladroitement un récurvite, pour limiter un peu les dégâts : on aurait dit qu’il venait de proposer d’utiliser les brindilles de balai de compétition pour allumer un feu. Elle rétorqua immédiatement qu sa robe était en soie - il n’avait jamais été bon avec ce genre de choses, ce qui désespérait Rachel - et pas un... bas de casserole ? Andrew fronça les sourcils. Elle avait sûrement voulu dire quelque chose mais quoi ? Il n’était néanmoins pas prompt à juger : apprendre une nouvelle langue était loin d’être simple. Il en avait fait les frais également lorsqu’il était parti vivre à Barcelone et avait largement regretté le choix pédagogique de Poudlard de ne pas offrir de cours de langue. Le club lui avait assigné une prof pour l’initier, afin qu’il puisse se débrouiller au quotidien et Pablo lui avait été d’une grande aide, pour les traductions et le vocabulaire. Cela faisait plus de deux ans désormais et il se sentait bien plus à l’aise mais il n’avait pas oublié les premiers temps où les gens le regardaient avec interrogation lorsqu’il tentait de parler (il fallait dire que la propension de ses coéquipiers à lui apprendre des insultes à la place du bon vocabulaire n’avait pas aidé.)

- Ça peut peut-être aider quand même... tenta-t-il de défendre son idée.

Il l’avouait, il ne connaissait pas tous les sortilèges spécifiques qui étaient utilisés pour faire des nettoyages de précision sur différents tissus. Il utilisait le récurvite sur ses affaires de Quidditch et si besoin, un produit qu’il avait à la maison avant de tout balancer dans la machine à laver. Rachel était une experte de tous ces trucs-là et elle était justement présente ce soir. Lorsque Andrew avait évoqué machinalement cette soirée en Suisse, au siège de la FIQ, son amie avait naturellement répondu « Et je suis invitée bien sûr ? » et il avait donc répondu oui. Elle adorait ce genre d’évènements mondains, elle y était comme un poisson dans l’eau. La preuve : il ne l’avait pas vue depuis au moins une heure, sûrement occupée à discuter ailleurs. Il releva la tête pour parcourir la salle du regard dans l’espoir de l’apercevoir : elle saurait sûrement comment sauver cette situation de robe, avant que Haavik ne le pousse du haut de la crevasse.

Quand elle répliqua qu’il n’avait qu’à renverser le reste de son verre sur sa chemise et que ça serait comme ça beaucoup artistique, il ne put s’empêcher d’avoir un léger rire. Elle était vraiment courroucée, ses joues avaient rougi, ses yeux clairs le fusillaient du regard. Elle était quand même jolie, songea-t-il un instant, malgré son soupir excédé. Il tourna la tête dans la même direction qu’elle, vers le buffet où étaient posées les serviettes et son verre et où surtout il n’y avait aucune trace de Guti. Ce dernier avait vraiment filé à l’espagnole. Et comme le soulignait Haavik, il n’avait sûrement pas l’intention de revenir. Il n’avait même pas rejoint le groupe des espagnols à quelques mètres de là. Andrew fit quelques pas pour venir attraper sept ou huit serviettes en papier, discrètement signées du logo de la FIQ. Il referma également les doigts sur le verre qu’il avait abandonné quelques instants plus tôt, avec un fond de Plongeon de Dionysos. Il le contempla quelques secondes alors qu’il se retournait vers Haavik, lui tendant les serviettes. Et, impulsivement, renversa le fond de son verre sur sa chemise blanche, laissant une traînée rouge aussi profonde que celle qui avait été faite sur la robe. Il baissa le regard sur les dégâts avant de relever les yeux sur la jeune femme, un sourire en coin sur les lèvres.

- Voilà. Comme ça, un point partout, souaffle au centre.

Il pencha la tête une nouvelle fois avant de déclarer.

- Mais je maintiens que ça a un petit côté artistique.



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Liv Haavik
Liv HaavikJoueuse de Quidditch professionnelle
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Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeDim 7 Avr 2024 - 3:32
Face au petit rire d’Andrew, Liv fronça les sourcils et sentit ses joues s’échauffer un peu. Quoi ? Est-ce qu’elle avait dit une bêtise ? Elle admettait n’avoir jamais été très assidue en cours de langues étrangères - enfin, en cours tout court car tout ce qui l’intéressait c’était de voler sur son balai. Alors forcément, son anglais était moyen quand ça ne concernait pas les termes de Quidditch mais ce n’était pas une raison pour se moquer ! Andrew se faufila vers le buffet avant qu’elle n’ait pu râler toutefois. Et quand il revint vers elle, il fit un geste qui coupa court à toute réaction de sa part.

Sous ses yeux médusés, Andrew affichait un sourire tranquille alors qu’il venait de faire exactement ce qu’elle lui avait suggéré avec colère. Maintenant, sa chemise était aussi tâchée que sa robe et il n’en faisait pas grand cas. Précisément parce qu’il en riait, Liv vacilla un peu sur ses appuis. Elle sentit la colère en elle se désamorcer alors qu’elle baissait une nouvelle fois les yeux vers cette belle chemise blanche tâchée. Un point partout, disait-il. Maintenant, ils étaient ridicules à deux. Ou plutôt, il tournait la situation en dérision pour en révéler l’absurdité.

C’est vrai que ce n’était pas si grave et probablement que si elle n’avait pas été déjà échauffée par d’autres choses, elle n’aurait pas réagi de cette manière. Elle pouvait lui reconnaître que c'était aimable de sa part de ne pas la laisser s'humilier toute seule.

Elle leva quand même les yeux au ciel quand il se permit une autre boutade, révélatrice de son orgueil.

« Ugh, les hommes… Tout ça pour prouver que t’as raison, hein ? »

Mais un sourire qu’elle contenait mal trahissait un début d’amusement chez elle. D’accord, il était un peu bête, ce garçon, mais pas méchant. Et au passage, il avait des fossettes très charmantes quand il souriait.

La pression qui la tenait quelques secondes plus tôt redescendit. Liv prit les serviettes pour éponger un peu les dégâts et en tendit deux ou trois à Andrew pour sa chemise. Maintenant qu’ils étaient dans le même bateau, peut-être qu’ils pouvaient s’en sortir ensemble.

« N'utilise pas récurvite sur ta chemise, hein, tu vas faire du trou dedans » lui dit-elle. « C'était ce que je voulais dire tout à l'heure avec le... » Bon elle était à peu près sûre de ne pas avoir utilisé le bon mot, maintenant, alors elle ne le répéta pas, pour ne pas paraître stupide. Elle détourna les yeux, avec une moue un peu gênée. « Hum... J’ai pas d’autre robe. J’ai pressé de partir tout à l’heure et je… Enfin, j’ai rien d’autre dans mes affaires à part mon équipement de Quidditch. »

Parce qu’elle ne sortait jamais sans, évidemment.
Andrew O. Dubois-Cavill
Andrew O. Dubois-CavillJoueur de Quidditch professionnel
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Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeDim 7 Avr 2024 - 19:20
Andrew secoua la tête lorsque Haavik déclara « Les hommes » en levant les yeux au ciel, ajoutant qu’il avait fait ça pour prouver qu’il avait raison. Raison sur quoi ? Sur le côté artistique ? Il plaisantait, il ne le pensait pas vraiment. Il avait surtout fait ça parce que... qu’il était un Gryffondor impulsif, de un. Et dans un second lieu pour désamorcer la situation. Ça n’était pas si grave, c’étaient juste des tâches et comme ça, ils seraient deux à être ridicules, quand bien même ils le seraient. Andrew s’en fichait un peu qu’on le voit comme ça, il changerait de chemise et puis cela serait réglé. Si quelqu’un lui en faisait la remarque, il en plaisanterait : « Ecoute, j’étais en train de regarder ton dernier match et j’en ai lâché mon verre... comme toi avec le Souaffle, du coup » ou une autre bêtise du genre.

En tout cas, son sacrifice - ou plutôt le sacrifice de sa chemise - avait au moins eu le mérite de tirer un début de sourire à Haavik, qui sembla soudainement moins énervée. Elle attrapa une partie des serviettes en papier qu’il lui tendait pour éponger sa tâche et Andrew en fit de même, étalant un peu plus la traînée rouge sur le coton blanc. On aurait vaguement dit qu’il avait été poignardé par quelque chose (la trahison de Guti, sûrement.) Il releva les yeux sur la jeune femme lorsqu’elle le mit en garde contre l’utilisation du Récurvite, arguant qu’il allait juste faire un trou dans sa chemise, comme ce qu’elle avait voulu dire un peu plus tôt. Visiblement gênée de ne pas trouver son vocabulaire, Andrew lui adressa un sourire compatissant. Il sympathisait sincèrement. Il aurait fallu le voir la première année à Barcelone, à tenter de se débrouiller au Ministère de la Magie locale pour des histoires de papiers (parce qu’il n’avait pas voulu attendre qu’un traducteur du club l’accompagne.)

- Ouais, sortir l’équipement de Quidditch ça ferait un peu offensif, plaisanta Andrew, très « La Norvège veut en découdre, ici et maintenant. »

Ce qui aurait presque pu se comprendre, quand on s’était fait sortir en phase de poules la dernière fois. Roulant en boule la serviette tâchée de rouge, Andrew la lança dans la petite poubelle à proximité.

- La pote avec qui je suis venue est styliste, lança-t-il à Haavik. Les vêtements c’est son truc, je suis certaine qu’elle saura quoi faire pour ta robe.

Lui avait une chemise de rechange au vestiaire. Il avait même en réalité un costume de rechange, préparé par Juan (qui anticipait toujours ce genre de choses.) Il parcourut la foule du regard à la recherche de Rachel, sans la distinguer. Il y avait beaucoup de monde, les gens étaient nassés en gros groupes. Il crut l’apercevoir près de la baie vitrée, aussi désigna-t-il la direction à Haavik.

- Par là. Enfin, si tu veux.


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Liv Haavik
Liv HaavikJoueuse de Quidditch professionnelle
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Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeDim 14 Avr 2024 - 4:02
« Ouais, il paraît qu’on doit rester polis ici et garder les bagarres sur le terrain, c’est bien dommage » répliqua la jeune poursuiveuse, avec un sourire en coin.

L’atmosphère s’allégeait au fur et à mesure qu’Andrew faisait des blagues et que Liv laissait sa frustration retomber. Quand elle estima qu’il n’y avait plus rien à récupérer sur cette serviette, elle la garda dans sa main pour la jeter dans la poubelle la plus proche. Andrew lui proposa alors de rejoindre quelqu’un qui pourrait arranger sa robe, ce qui la soulagea.

« Je te suis. »

Elle se fraya un chemin dans la foule à sa suite, aperçut au passage son coéquipier Karim qui lui lança un regard interloqué auquel elle répondit d’un simple haussement d’épaule. La tâche rose fluo sur la chemise d’Andrew revint dans un coin de son champ de vision et éveilla un petit sentiment d’inconfort chez elle. Pas tout à fait de culpabilité -elle n’avait après tout pas demandé à Andrew se ruiner sa chemise pour elle- mais une forme de gêne quand même, parce qu’il n’aurait pas fait ce geste si elle n’en avait pas fait toute une histoire.

« T’étais pas obligé de faire ça avec ton verre, tu sais… » l’interpela t-elle sur un ton un peu embarrassé. « Désolée, j’ai réagi un peu… excessif ? C’est parce que… J’étais énervée à cause d’un trou du cul de sponsor. » Les insultes en anglais, ça, c’est un vocabulaire utile sur le terrain qu’elle maîtrise bien. « Qu’est-ce qu’ils sont sexistes parfois, c’est trop énervant. »

A cette petite déconvenue s’ajoutait l’inquiétude qu’elle se faisait pour son père, mais ça, c’est trop personnel pour qu’elle le partage à Andrew. Voyant qu’ils approchaient de la terrasse, Liv promena son regard autour d’eux.

« Elle est où ton amie styliste ? »
Andrew O. Dubois-Cavill
Andrew O. Dubois-CavillJoueur de Quidditch professionnel
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Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeMar 23 Avr 2024 - 18:59
Andrew eut un léger rire lorsque Liv répliqua avec un petit sourire que c'était bien dommage de réserver les bagarres au terrain. Il n'était pas trop du genre à aller provoquer et chercher le contact pendant les matches, même s'il avait évidemment eu quelques altercations. Certains joueurs étaient capables de pousser et de pousser les autres jusqu'à l'explosion. D'autres, comme Hardman, l'un des batteurs de Flaquemare, lui tapaient particulièrement sur les nerfs. Ils avaient tous leurs mouvements d'humeur, chaque rencontre faisait toujours naître beaucoup d'émotions. Mais il était nécessaire de rester maître de soi, pour limiter les fautes qui pouvaient impacter l'équipe. Se faire expulser pour laisser ses coéquipiers jouer à six seulement... En cas de défaite, c'était difficilement pardonnable. En tant que batteur, il avait néanmoins un avantage pour garder son calme : il était en droit d'envoyer des cognards méchamment bien placés. Haavik, elle, était visiblement décidée à s'imposer sans batte sur le terrain.

- Dis donc, Norvège, la tança-t-il avec un sourire en coin. C'est comme ça que vous comptez la jouer ? D'accord, d'accord, c'est noté.

Ils avaient clairement quelque chose à compenser après la dernière Coupe. Ils ne se croisaient pas en phase de poules (et Andrew aurait préféré, vu le groupe de l'Angleterre, qui était notamment constitué du Pérou, de l'Argentine et de l'Australie) et de mémoire, les norvégiens devaient affronter la Suisse, le Togo, la Bulgarie et la Côte d'Ivoire. La Suisse et la Côte d'Ivoire, c'était faisable. Le Togo et la Bulgarie représentaient en revanche des défis plus importants. Les togolais jouaient toute en finesse, avec beaucoup de défense puis d'impressionnantes et rapides percées qui échouaient rarement. Ils maîtrisaient les passes arrière comme personne, ce qui leur permettait toujours de surprendre leurs adversaires. Les Bulgares, eux, avaient un jeu très déterminé, constitué d'une grande possession du Souaffle, des tirs courts et rapides pour presser l'adversaire. Ils avaient atteint les demies la dernière fois, sous l'égide de Viktor Krum. Les bookmakers semblaient dire que cette année serait peut-être leur année. Il n'y avait aucun doute sur le fait que les phases de poule seraient extrêmement intéressantes et pleines de surprises. Il avait tellement hâte d'entrer dans l'arène. Mais avant de pouvoir le faire, il fallait régler une autre problématique : celle de leurs tenues complètement ruinées. La femme de la situation était sans aucun doute Rachel Clarke, si Andrew parvenait à la retrouver dans la foule.

Il commença à la parcourir en la cherchant des yeux, ignorant les quelques haussements de sourcils surpris devant sa chemise désormais bicolore. Il ne savait pas si c'était récupérable mais il avait une chemise de rechange au cas où. Il tourna la tête vers Haavik lorsqu'elle reprit la parole en lui disant qu'il n'était pas obligé de se renverser son verre dessus, ce qui était assez vrai. Il l'avait fait assez impulsivement, suite à son invitation à le faire, parce que comme ça c'était équitable entre eux. Cela avait en plus eu le mérite de désamorcer la situation qui prenait de l'ampleur. Et il devait l'avouer, c'était un peu drôle d'avoir fait ça, une sorte de petite expérience. Haavik s'excusa et déclara qu'elle avait réagi "un peu excessif" et il eut un léger sourire, parce que son accent était mignon. Elle avait été énervée par un sponsor, ce qui ne l'étonnait pas plus que ça. Il entendait régulièrement ses coéquipières s'en plaindre : les sponsors avaient des positionnements très différents avec les joueuses, par rapport aux joueurs. Il suffisait de voir les contrats publicitaires : ceux des joueurs étaient souvent des images d'eux en train de faire du Quidditch, habillés dans les tenues des équipementiers sportifs, de chez Le Basilic Sportif par exemple. Or, on en avait proposé un tout récemment à sa coéquipière Laura, qui impliquait qu'elle soit en brassière de sport Phénix dans sa salle de bains dans une publicité à destination des réseaux réseaux, publicité qui était pourtant censéen vendre des baskets. Andrew avait depuis quelques années un contrat de sponsoring avec MagicNike et globalement, on lui demandait de porter des joggings, des baskets et des sweats de la marque (sa tenue favorite de toute manière), jamais des caleçons (ils lui envoyaient aussi, mais ça c'était son problème.)

- Oh, tu sais, répondit-il en haussant les épaules. On va peut-être lancer un style avec nos tenues ! Un peu tie&dye, années 90, tout ça (Rachel serait fière de lui d'avoir retenu ça.) Et t'excuse-pas, c'est pas grave. Je comprends que tu sois énervée, ça craint. Je sais que vous prenez cher de ce côté-là.

Il suffisait d'ouvrir une page instagram dédiée au Quidditch où apparaissaient des joueuses, de cliquer sur la sélection "commentaires" et de faire défiler pour trouver des immondices. Sans oublier la presse, les commentateurs, les sponsors... Blair Williams postait toujours des choses extrêmement intéressantes à ce sujet sur sa page instamag, sur la sexualisation des joueuses par les sponsors ou sur des choses auxquelles il n'aurait jamais pensé tout seul, comme les tenues blanches de certaines équipes - comme l'Angleterre - qui n'étaient pas adaptées pour les règles.

- Franchement, la prochaine fois que tu vois ce sponsor, renverse-lui ton verre dessus, proposa-t-il avec malice.

Ca pouvait toujours passer pour un accident. Traversant la salle, ils se dirigèrent vers la terrasse, dont les baies vitrées étaient fermées pour protéger du froid. Des fumeurs s'étaient aventurés dehors, on apercevait l'extrémité incandescente de leurs cigarettes. Par acquis de conscience, Andrew se rapprocha de la vitre mais sans distinguer son amie.

- Je ne sais pas, répondit-il à Haavik, mais elle ne doit pas être loin...

Se redressant légèrement sur la pointe des pieds, il se tourna vers la foule, à la recherche de l'éclat de la robe de Rachel. Lorsqu'il finit par l'apercevoir, il eut une exclamation.

- Ah, là, par-fait. Par-là, la grande brune, au grand sourire.

Rachel semblait en grande discussion avec une silhouette bien connue. Alors que Haavik et lui approchaient, Andrew composa son air de surprise, de choc, de stupéfaction, digne des BAFTA.

- Quoi, Guti, tu veux dire que tu n'étais pas réellement parti chercher des serviettes et que c'était juste une excuse pour te sauver et nous abandonner après ta bêtise ? Je n'arrive pas à y croire ! Toi ?

Pablo plaça ses deux mains sur ses hanches.

- No, no, no, j'étais parti chercher des serviettes sauf qu'il n'y n'en avait plus !
- Quel malheur, commenta-t-il en secouant la tête, échangeant un regard avec Haavik. Les restrictions budgétaires dans le Quidditch, un sujet pas assez évoqué...
- Et comme il n'y en avait plus, je suis allé en chercher ailleurs, affirma Guti en ignorant son sarcasme.
- Sans en trouver ? proposa Andrew.
- Sans en trouver ! renchérit Pablo avec emphase.
- Mais bien sûr.
- Haavik, reprit Guti, je constate que tu lui as lancé ton verre à la tête. Je tiens à te dire à quel point tu as bien fait.

Andrew en fut outré.

- Mais quelle audace ! Ce n'est pas ce qui s'est passé mais, Rachel, lança-t-il à son amie. Est-ce que tu peux faire quelque chose pour sa robe ? PABLO et moi l'avons bousculée et... Il eut un vague geste de la main. Voilà. J'ai suggéré un récurvite, quand même.

Il aurait peut-être pu s'abstenir de cette précision.


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Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeJeu 25 Avr 2024 - 10:25
Le plongeon de Dionysos [Liv] Rachel11
Rachel Clark, 28 ans, styliste, queen.

Rachel et Andrew étaient amis depuis dix-sept ans. Ils s’étaient rencontrés en première année, à Poudlard et ne s’étaient pas quittés depuis. Ils étaient pourtant assez différents mais se complétaient sur plusieurs aspects et s’aimaient assez pour s’intéresser sincèrement aux passions de l’autre. Rachel connaissait le monde du Quidditch sur le bout des doigts même si elle n’avait aucune loyauté envers une équipe en particulier ; elle se contentait de soutenir celle d’Andrew. Gryffondor dans un premier temps, lorsqu’ils étaient encore à l’école (et cela même si elle avait été répartie à Serdaigle), puis les Cats, les All Stars et maintenant le Barqua... Cela faisait un peu rire les vrais passionnés, ceux qui ne juraient que par une équipe depuis des années, mais elle s’en fichait ; s’il gagnait et qu’il était heureux, elle était heureuse aussi.

Et à l’inverse, Andrew montrait un sincère intérêt pour la carrière qu’elle menait. Rachel était styliste pour Joanne, un magazine qui existait depuis les années quatre-vingt et qui avait dû se frayer un chemin dans un monde éditorial gouverné par les hommes. Joanne avait toujours été pensé comme un magazine féministe – qui avait fait scandale à certaines époques, notamment au moment des manifestations pour la dépénalisation de l’IVG, où la rédaction avait sorti tout un dossier sur le sujet, avec des portraits de femmes ayant eu recours à l’avortement. Aujourd’hui, le magazine continuait à porter des combats assez forts, dans une démarche évidente d’inclusivité. Cela se ressentait beaucoup au département mode, justement, où les mannequins n’étaient plus des jeunes filles (parfois mineures) très minces dont on retouchait tous les détails du visage depuis plusieurs années. Rachel adorait son travail. Elle avait commencé chez Joanne en tant qu’assistante et avait monté les échelons au fur et à mesure. Elle s’occupait désormais de la direction artistique des shootings, elle habillait les mannequins, travaillait avec les maisons de couture, était invitée sur les défilés et à des soirées de lancement organisées par les différentes marques qui cherchaient à se rapprocher du magazine... Elle adorait ça. Elle se sentait comme un poisson dans l’eau dans ce milieu et aimait bien le faire découvrir à Andrew. Il l’avait accompagnée plusieurs fois sur des défilés, elle lui expliquait ce monde qui lui était très inconnu et ça lui plaisait qu’ils partagent ça.

Andrew l’invitait aussi régulièrement aux soirées auxquels il était tenu de participer – et, quand il ne le faisait pas, elle lui rappelait subtilement qu’elle était parfaitement disponible pour aller boire du champagne aux frais de la FIQ. C’était pour ça qu’elle était là ce soir, dans une robe absolument renversante qu’elle avait emprunté au magazine. Andrew et elle étaient arrivés ensemble mais son meilleur ami avait été rapidement appelé par ses coéquipiers et Rachel avait vogué à ses propres occupations. Elle était très sociable, pas du tout impressionnée par le monde autour d’elle. Elle avait longuement échangé avec Laura, une batteuse de l’équipe d’Angleterre, qu’elle connaissait déjà un peu et qu’elle estimait beaucoup. Elles avaient parlé de la mode dans le Quidditch, des problématiques autour des uniformes qui n’étaient pas adaptés, des sponsors qui sexualisaient les joueuses et Rachel lui avait proposé d’intervenir dans son podcast #AskRachel sur le sujet. Elle avait lancé ce podcast un an auparavant mais tout avait commencé par une blague sur les réseaux sociaux. Elle y était assez active – au fond, c’était aussi une part de son travail d’avoir une image qui se vendait bien – et avait un jour posté une vidéo tournée avec ses amis proches qui défilaient les uns auprès les autres pour recevoir des conseils très francs (et un peu assassins puisque la vidéo avait une portée humoristique) sur leur vie amoureuse. Cela avait beaucoup plu, elle avait reçu beaucoup de commentaires à base de “j’ai besoin que Rachel Clarke commente ma vie svp” alors elle avait fait des petites vidéos où elle répondait à des questions qu’on lui posait et cela avait été la naissance du #AskRachel.

Elle avait lancé officiellement son podcast du même nom un an plus tard, où elle abordait différents sujets. Elle faisait souvent des épisodes avec des invités pour évoquer certains sujets qu’elle maîtrisait moins bien et cela donnait toujours lieu à des conversations passionnantes. Andrew et elle devaient d’ailleurs enregistrer un épisode ensemble sur les amitiés et elle avait hâte de ce moment. Il avait accepté d’y participer à condition que sa vie sentimentale ne soit pas évoquée, ce qu’elle avait évidemment accepté (même si elle trouvait qu’il y avait plusieurs leçons à retenir de ses expériences passées comme : l’écouter au milieu de foncer vers les red flags comme s’il s’agissait de la bannière de Gryffondor.)

Elle avait quitté Laura après un dernier verre partagé ensemble pour retrouver Pablo dont l’air embarrassé s’était évanoui de son visage lorsqu’il l’avait aperçue. Ils s’étaient rencontrés à l’époque où il jouait pour les All Stars avec Andrew et avaient tout de suite bien accroché. Ils s’amusaient beaucoup ensemble, pouvaient passer des heures à se chamailler sur des sujets insignifiants (et des heures à se moquer d’Andrew tous les deux).

Toutefois, le sourire de Pablo ne parvint pas à lui faire ignorer l’immense tâche rouge qui maculait la chemise de son meilleur ami qui se dirigeait vers eux, suivi d’une femme blonde à la robe toute aussi tâchée. La conversation qui s’engagea entre Andrew et Pablo lui permit de comprendre les grandes lignes de la situation mais ce fut la dernière phrase prononcée qui la fit réagir vivement.

“Un recurvite ?” Elle dévisagea Andrew. “Mais c’est de la soie !” Ça se voyait à la manière dont le tissu tombait. “Mais Andrew Dubois, est-ce que tu m’écoutes parfois quand je te parle ?”

Parce qu’elle connaissait toutes les fautes au Quidditch, elle. Elle secoua la tête et offrit un sourire à la jeune femme en lui tendant la main.

“Rachel Clark, enchantée. Et pardon pour lui, ce n’est pas faute d’essayer de faire quelque chose depuis toutes ces années...” fit Rachel avec un regard moqueur vers Andrew. Elle retrouva son sérieux en observant les dégâts sur la tenue de Liv et grimaça légèrement. “Je pense que c’est rattrapable mais ça va prendre du temps et il faudrait que tu me laisses ta robe, je peux rien faire si tu la portes...” Rachel était parfaitement inutile en cas de blessures sur le terrain mais les crises de style, c’était son domaine. “Sinon... J’ai une robe que je peux te prêter.” Elle partait toujours avec plusieurs tenues, bien sûr. “Je l’ai prise sans trop savoir ce que j’allais en faire mais... C’est sûrement le destin parce qu’elle serait parfaite pour toi. Peut-être un peu large à la taille mais je peux te reprendre ça en deux minutes. Enfin, si tu veux, bien sûr” ajouta-t-elle. “Et si vous me promettez de ne pas lui renverser encore un verre dessus.” Son regard trouva celui de Pablo puis d’Andrew et elle eut un sourire en coin. “Tout ça pour vous vanter de vos supers réflexes huit heures par jour...”
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