Ceux qui devenaient responsables (ou pas) [PV Taron]

4 octobre 2023

Une semaine d'exclusion. Lou avait du se retenir de sourire face à cette sanction inespérée. Une semaine en dehors du château, sans cours, sans professeur. Elle avait à peine eut le temps d'échanger un regard avec Taron que le Directeur Forbes avait aussitôt enchainé : ils devraient trouver un stage pendant cette semaine, pour apprendre un peu le sens des responsabilités. Génial...

Ils étaient déjà mercredi soir et Lou n'avait aucun espoir de réussir à décrocher un stage intéressant avant le lundi suivant. Elle était bonne pour passer ses journées à coller des arbres sur les maquettes d'immeuble de Maeva. Elle aurait put-être préféré rester à Poudlard finalement !

Elle avait patiemment écouté le sermon du Directeur, et du Professeur Carter, et les plaintes de Mrs Atwell qui disait qu'elle avait mutilé son fils. Au moins l'entretien avait eu lieu dans le bureau de son directeur de maison, et pas dans celui du directeur. Lou avait soigneusement évité le regard de Maeva quand ses enseignants avaient accepté de tenir l'entretien ici, et avait fait de son mieux pour cacher à Taron qu'elle avait pleuré. Elle était bien plus embarrassée par les larmes qu'elle avait versées un peu plus tôt que par le tatouage qu'elle avait réalisé sur la main de son meilleur-ami, dont elle était même plutôt fière -ce qu'elle se garda bien de partager avec l'équipe professorale.

Après ce qui parut une éternité, les deux adolescents furent envoyés dans leur dortoir pour récupérer leurs affaires. Ils quittaient le château dès ce soir. La porte du bureau se referma derrière eux, sur l'ordre de ne pas trainer, et ils firent quelques pas en silence avant que Lou ne prenne la parole.

"Désolée pour la mutilation, glissa-t-elle avec un sourire en reprenant volontairement le terme utilisé par la mère de Taron. Désolée de pas l'avoir terminé surtout, ajouta-t-elle avec une grimace. On le finira à notre retour. Elle n'allait quand même pas le laisser avec la moitié de la main tatouée ! Au fait ! Elle fouilla dans la poche de sa cape et en sortit un petit pot d'onguent cicatrisant qu'elle lui tendit. A appliquer deux à trois fois par jour."

Ils arrivèrent rapidement au pied du grand escalier que Taron devait emprunter pour rejoindre la tour de Gryffondor. D'ordinaire, Lou aurait ignoré la consigne de ses professeurs et se serait attardée pour bavarder un peu avec son camarade, mais pour une fois elle n'était pas mécontente que leurs chemins se séparent si rapidement. Elle ne voulait pas laisser le temps à son ami de l'interroger sur ce qui s'était passé avec Maeva et sur les raisons de son refus de se rendre chez le directeur.

"Bon bah... à la semaine prochaine !"

15 octobre 2023

Lou n'aurait pas cru ça possible, mais elle était plutôt contente de retourner à Poudlard. Elle avait effectué sa semaine de stage au Paradis d'Eden, en se disant que ce serait moins terrible que de passer ses journées avec Maeva, à se faire reprocher de ne pas coller des arbres assez vite. Elle avait très vite regretté son choix. La boutique était beaucoup trop rose, les clients étaient beaucoup trop bavards, tout était trop sucré et Eden était trop... tout.

Elle avait passé la semaine à s'entendre dire de sourire davantage et à devoir prendre sur elle pour rester polie avec des clients parfois insupportable, et elle avait parfois eut beaucoup de mal à ne pas leur écraser leur cupcake pomme-coquelicot en plein milieu du visage.

Le seul point positif de cette semaine était qu'elle était devenue une experte en sortilège de nettoyage et de stérilisation, ce qui lui serait utile si elle devait un jour travailler dans un salon de tatouage. Elle avait eu un peu plus de mal à se familiariser avec les sortilèges de cuisine, mais avait réussi à faire une fournée de cupcake pas trop ratés pour son dernier jour ce matin -parce que oui, le Paradis d'Eden était ouvert le dimanche, ce qui était aux yeux de Lou une raison suffisante pour le rebaptiser l'Enfer d'Eden.

Maeva l'avait déposée à Poudlard quelques minutes plus tôt et elle avait décidé d'attendre Taron à l'intérieur de l'enceinte de l'école pour remonter jusqu'au château avec lui. Il lui avait envoyé un message pour la prévenir qu'il arrivait, et elle le vit effectivement apparaitre sur le chemin à l'extérieur des grilles, en compagnie de sa mère. Elle leur adressa un signe de la main auquel Mrs Atwell ne répondit pas. Cette dernière attendit que son fils ait franchi les grilles avant de transplaner.

"Salut, le salua-t-elle avec un check de la main. Alors, cette semaine de stage ? Tu te sens plus responsable maintenant ? lança-t-elle avec cynisme alors qu'ils prenaient tranquillement le chemin du château. Elle plongea la main dans son sac pour en ressortir une petite boite en carton aux couleurs du Paradis d'Eden. Tiens, je t'ai ramené un cupcake. Et il m'a fallu une semaine pour arriver à ce résultat alors t'as intérêt à le trouver bon !"

4 octobre 2023

Ce n’était pas la première fois que Violet Atwell était convoquée à Poudlard pour les indisciplines de son fils. Que ce soit devant son directeur de maison ou le directeur de l’école lui-même, Taron subissait pour la énième fois le courroux de sa mère face à un membre de l’équipe pédagogique. Il en était presque habitué et devenait un peu plus indifférent à chaque fois. Assis face au bureau du directeur Forbes, les yeux baissés sur le demi tatouage rougi qui ornait à présent sa main droite, le jeune homme écoutait d’une oreille distraite les reproches de sa mère qui s’adressaient aussi bien à lui qu’à Lou voire même l’équipe entière des professeurs de Poudlard. Ses doigts opposés massaient distraitement les traits noirs et fins à présent gravés sur sa peau blanche. Il trouvait ça super stylé, en vrai. Il aimait beaucoup le résultat et avait hâte que Lou puisse le lui terminer. Mais sa mère n’était pas du même avis…

« Comment ça mon fils aussi sera sanctionné ? Alors qu’il n’est qu’une victime dans cette histoire ! »

Taron tiqua à l’exclamation de sa mère et releva vivement la tête, les sourcils froncés.

« Mais n’importe quoi ! C’est moi qui lui ai demandé de me faire ça ! » s’offusqua-t-il en tournant un regard mauvais vers sa mère. Celle-ci le foudroya d’un regard qui avait tout l’air de dire « Ferme la ou je t’en colle une » que Taron soutint sans sourciller.

Sa mère était vraiment trop chiante. Ici, face au directeur Forbes, elle essayait de le défendre et de faire passer Lou pour une délinquante qui l’avait bâillonné afin de le tatouer contre sa volonté, mais il savait très bien qu’elle savait qu’il était alors parfaitement consentant et il était certain d’en prendre pour son grade une fois sorti de ce bureau. Le Gryffondor soupira bruyamment et jaugea du regard l’expression sévère du directeur Forbes avant de le rebaisser sur ses mains, l’esprit bouillonnant. Les reproches fusaient et sonnaient toutes identiques aux oreilles de Taron : « Cela aurait pu être dangereux pour vous, surtout pour toi… » ; « vous êtes mineurs… » ; « …contraire au règlement intérieur » ; « il y a d’autres façons de s’occuper à Poudlard » ; « vous pourriez rejoindre le club d’Art… » Et puis quoi encore ? « Je t’ai déjà dit de mieux choisir tes fréquentations » ; « Tu vas te faire enlever cette horreur rapidement ! » ; « A quoi tu joues ? Tu veux te faire expulser de Poudlard c’est ça ? ». A les entendre, Taron avait l’impression qu’ils avaient été surpris en train de torturer quelqu’un ou de se mutiler entre potes. Ce n’était qu’un tatouage. Ils n’avaient pas pratiqué la magie noire ou quelque chose y ressemblant…

« Au fil des ans, je suis de plus en plus déçu par votre attitude, Taron. »

Le portrait du directeur Virtanen s’était exprimé depuis son tableau, le regard froid et implacable. Il avait été et restait le seul adulte de Poudlard à savoir prononcer son prénom presque parfaitement, comme en gallois. Comme son père, Lou aussi s’en sortait plutôt bien, contrairement à tous ses potes britanniques. Violet Atwell parut surprise mais pour Taron, ce fut la goutte de trop. Il ne sut pas ce qui l’agaça le plus entre ce reproche supplémentaire qui venait, en plus, d’un mec décédé ou la honte qui avait pointée en lui dès que ces mots avaient franchi les lèvres du directeur Virtanen. Quoiqu’il en fut, il jeta un regard noir au portrait de l’ancien directeur et l’envoya balader, sa jambe s’agitant nerveusement.

« Oh ferme-la la face de gouache ! »

Des murmures outrés s’élevèrent parmi les tableaux des anciens directeurs qui se regardèrent tous entre eux, les sourcils froncés. La bouche de Daisy Mason s’était arrondie de stupeur tandis que Peter Virtanen ne broncha pas d’un cil. Dumbledore, lui, dormait. Jonah Forbes haussa un sourcil et planta son regard sur Taron.

« Vous ne faites qu’aggraver votre situation, M. Atwell. Je retire immédiatement 100 points à Gryffondor pour insulte envers un directeur, assena-t-il.
- Ancien directeur, souffla Taron en levant imperceptiblement les yeux au ciel.
- 50 points supplémentaires en moins, » poursuivit le directeur.

Sa mère l’intima au silence avec une tape sur la cuisse et Taron rebaissa les yeux sur ses genoux, la mâchoire crispée. James Carter fit irruption dans le bureau du directeur et vint souffler quelques mots à Jonah Forbes qui les invita ensuite à se lever pour rejoindre le bureau du directeur des Poufsouffles. Taron et sa mère y retrouvèrent Lou et Maeva, assises devant le bureau du professeur Carter. En s’asseyant à ses côtés, Taron glissa un regard vers sa meilleure amie qui gardait la tête baissée, ses cheveux masquant son visage. Les deux adolescents écoutèrent de nouveau le sermon du directeur Forbes et de James Carter sans dire un mot. Taron avait, cette fois-ci, gardé ses yeux rivés sur Jonah Forbes, s’amusant à analyser ses expressions faciales et sa façon de parler. Il y avait quelque chose chez le directeur qui lui rappelait son beau-père qu’il détestait ; peut-être son côté BCBG…

La sentence tomba et Taron dut lutter pour ne pas sourire. Une semaine d’exclusion ? Mais ils étaient cons ou quoi ? C’était royal ! Bien évidemment, il ravala très vite son sourire lorsque l’obligation de réaliser un stage de responsabilisation s’ajouta à la sanction. En coulant un regard vers Lou, il crut comprendre qu’elle était tout aussi dégoutée que lui par la tournure des événements. Le jeune homme jura entre ses dents alors qu’ils furent invités à regagner leur dortoir pour récupérer leurs affaires et quitter l’école au plus tôt. Une fois dans le couloir silencieux, Lou reprit le terme « mutiler » employé par sa mère et Taron se fendit d’un sourire amusé.

« Tu m’as mutilé Lou, je suis trauma à vie en fait ! fit-il dramatiquement en serrant son poignet dans sa main pour agiter celle tatouée par Lou. Elle est complètement à l’ouest ma daronne je te jure… soupira-t-il ensuite. Je pense qu’elle va pas kiffer si on le termine… Mais je m’en fous en vrai. »

Taron prit le petit pot d’onguent que lui tendit son amie et le glissa dans sa poche en hochant la tête à ses recommandations. Il avait déjà hâte de s’en mettre parce que, pour être parfaitement honnête avec lui-même, il avait eu un peu mal et sa peau commençait à le tirailler.

Ils arrivèrent rapidement aux pieds des escaliers qui conduisaient à la tour des Gryffondor et Lou le salua. Taron pensait qu’ils auraient pu discuter un peu et râler sur leur sanction mais la jeune femme ne semblait pas vraiment disposée à s’éterniser. Taron avait aussi quelques questions en tête et avait un peu envie de lui dire qu’il avait insulté le tableau de son père mais sa conscience lui souffla que ce n’était peut-être pas une bonne idée. Aussi préféra-t-il imiter sa meilleure amie et il lui tendit son poing désormais tatoué pour qu’elle le check.

« Ouais… A la semaine prochaine ! »



15 octobre 2023

Poudlard lui avait presque manqué. Taron avait rapidement pris ses marques sur son lieu de stage mais la fin de la semaine sonnait tout de même comme une libération. Juste avant de quitter Poudlard, le jeune homme avait sollicité Neville Londubat pour que son directeur de maison l’aide à trouver un lieu de stage. Il avait eu un peu honte de demander de l’aide sur le coup mais il préférait mille fois ça plutôt que de devoir travailler avec sa mère par exemple. Il s’était donc retrouvé à réaliser son « stage de responsabilisation » au secrétariat de direction de Lycaon. Il avait surtout passé son temps à trier les dossiers d’inscription des étudiants, qu’il devait ensuite ventiler dans les différents services, faire du café pour sa tutrice Martha – une dame au demeurant très sympathique – et répondre aux interrogations des étudiants en quête de réponses, qu’il n’avait pratiquement jamais, et qu’il orientait donc vers Martha. Avec le temps il avait au moins appris où étaient situés les différents services et il avait été capable, ces derniers jours, d’orienter les nouveaux étudiants perdus. Il avait poussé des soupirs, beaucoup, avait râlé, souvent, s’était plaint, tous les jours, mais ce stage lui avait surtout fait réalisé qu’il n’aurait jamais le niveau pour intégrer des études supérieures en Métamorphose. En voyant passer les résultats obtenus aux ASPICs des nouveaux étudiants, qu’il rangeait ensuite dans leur dossier, Taron les avait comparés avec ses propres moyennes et il n’était clairement pas au même niveau que ces étudiants. Ils n’avaient pas obtenu des résultats excellents qu’en Métamorphose mais dans quasiment toutes les matières qu’ils avaient passées aux ASPICs… Naturellement plutôt à l’aise en Métamorphose, Taron se serait bien vu intégrer Lycaon après Poudlard mais il était forcé de constater qu’il s’était un peu trop reposé sur ses lauriers. Ce n’était malheureusement pas ses facilités en magie qu’il ne travaillait pas assez rigoureusement qui lui ouvriraient les portes du prestigieux institut sorcier…

Un goût amer lui restait donc en travers de la gorge à l’issue de ce stage et c’est avec un plaisir partagé qu’il retrouvait l’école. Lou l’attendait de l’autre côté des grilles du château et, dès qu’elle la vit, sa mère, agacée, fit claquer sa langue contre son palais.

« Vous ne pouvez pas vous passer l’un de l’autre visiblement, soupira-t-elle en ne répondant pas au signe de main de la Poufsouffle. J’espère que son stage se sera bien passé pour elle et qu’elle sera davantage… mature. »

Pour toute réponse, Taron la gratifia d’un sourire forcé et franchit les grilles. Sa mère transplana non sans lui avoir envoyé ses dernières recommandations qu’il n’écouta qu’une d’une oreille alors qu’il s’avançait vers Lou.

« Salut, dit-il en répondant au check de la jeune femme. Je me sens grave plus responsable ! Je suis un grand sage désormais, je vais même être changé de maison et rejoindre les Serdaigles, fit-il, goguenard. Et toi ? T’as pu manger des cupcakes au moins ou c’était réservé qu’aux clients ? Lou lui tendit une petite boite en carton qu’il prit précautionneusement entre ses mains. Oooh, merci, je suis flatté, répondit-il en inclinant légèrement la tête comme le grand sage moine qu’il était désormais. Le jeune homme ne se fit pas prier pour soulever le rabat du carton et découvrir le cupcake confectionné par Lou. Son expression se changea en une grimace horrifié. Mais c’est quoi cette horreur ? souffla-t-il, seulement pour l’embêter. Une semaine pour faire ça ?? Mais je n’ose pas imaginer la gueule de tes premiers cupcakes. Tu as dû faire fuir des clients. Il prit ensuite le cupcake entre ses doigts et le porta à sa bouche pour croquer dedans. En plus d’être en réalité très joli, il était délicieux et il se força à garder un air indifférent. Et en plus, il est dégueu… » dit-il la bouche pleine.

Lou lui asséna un coup sur l’épaule et un rire lui échappa. Il dut faire attention au cupcake qui faillit finir au sol et avala sa bouchée, le sourire aux lèvres.

Ils remontaient doucement vers le château, Taron grignotant son cupcake avec appétit, lorsqu’il tendit sa main tatouée, le gâteau entre ses doigts, vers la jeune femme.

« Ma daronne veut me le faire effacer…, confia-t-il dans un soupir. J’ai 17 ans en Avril. Pas sûr que je lui résiste jusque-là… »

"J'aime pas trop ça en vrai, répondit-elle en secouant la tête quand Taron lui demanda si elle avait au moins eu la chance de manger des cupcakes. Trop sucré. Tout est trop sucré dans cette boutique j'te jure... J'ai l'impression que j'ai encore les cheveux qui sentent la barbapapa !"

Au paradis d'Eden, tout sentait bon la vanille, le miel, la fraise. Les cupcake, la boutique, la gérante, tout. C'était insupportable. Et Lou avait la sensation désagréable que l'odeur s'était incrustée dans toutes ses affaires et qu'elle allait mettre des semaines à s'en débarasser.

Elle n'était pas elle-même une grande amatrice de cupcake, mais elle en avait ramené un à son camarade, qu'elle savait plus tolérant qu'elle face à un taux de sucre aussi haut que la tour d'Astronomie. Evidement, Taron s'exclama qu'il était horrible dès qu'il eut ouvert la boite et Lou lui présenta son majeur en guise de réponse.

"Les premiers étaient complètement cramés, marmonna-t-elle en luttant pour retenir un sourire. J'aurais du te ramener un de ceux-là !"

Elle attendit que le Gryffondor approche le cupcake de sa bouche pour y gouter et lui donna un coup sur le bras pour le faire bouger. Inévitablement, il s'écrasa la crème du cupcake sur le nez, ce qui ne manqua pas d'arracher un rire moqueur à Lou.

"Ça t'apprendra à te moquer du dur travail des honnêtes gens !"

Ce n'était même pas une blague, elle avait travaillé dur cette semaine. Déjà, elle avait du se lever tôt tous les matins, ce dont elle avait perdu l'habitude grâce à son emploi du temps très léger cette année. Elle avait passé des heures à faire la vaisselle, à passer le balais, à ranger la vitrine, à disposer des cupcakes dans des boites. Elle avait appris tous les sortilèges nécessaires pour préparer les cupcake -ce qui lui serait bien utile, étant donné qu'elle n'aimait pas ça... Et elle avait du supporter les clients, ce qui était peut-être le pire aspect de ce métier.

Le seul point positif de cette semaine était les pourboires, qu'Eden l'avait laissé garder. Elle aurait même pu en gagner plus si elle avait compris dès le premier jour que les clients aimaient qu'on les serve avec le sourire. Lou avait évidement profiter de cette petite somme d'argent pour refaire son stock de cigarettes.

Elle arrêta leur progression alors qu'ils passaient devant un arbre au tronc épais et invita Taron à quitter le chemin d'un signe de tête. Ils étaient encore assez loin du château et personne ne semblait s'être aventuré dans ce coin du parc aujourd'hui. Ils devraient être tranquilles ici. Elle s'adossa contre le tronc épais de l'arbre, qui les dissimulait à la vue de quiconque aurait regardé dans leur direction depuis le château, et sorti de son sac un sachet en plastique rempli de tabac à rouler, et un paquet de feuille de cigarette.

"T'en veux une ? demanda-t-elle en commençant à rouler la sienne, bien qu'elle connaisse déjà la réponse du Gryffondor, à qui elle tendit sa première cigarette après l'avoir roulée. Oh non trop chiant, soupira-t-elle quand il lui raconta que sa mère voulait lui faire retirer son tatouage. Dis-lui que ça va laisser une cicatrice horrible, et que tu te referas tatouer par dessus ?"

Ces arguments avaient suffi à ce que Maeva se résigne à la laisser conserver le tatouage qu'elle s'était fait au poignet, mais elle n'était pas certaine que la mère de Taron soit aussi réceptive. Elle se plaçait bien plus haut que Maeva sur l'échelle de la relou-itude.

"Et sinon il y avait des étudiants sympa ? demanda-t-elle en allumant sa cigarette. Des gens qu'on connait ? Ou ils t'ont tous snobé parce qu'ils sont dans le supérieur maintenant ?"

C'était en tout cas l'impression qu'elle avait eu à la soirée des étudiants de l'Académie des Arts Magiques. La plupart avaient tout juste deux ans de plus qu'elle, et certains avaient même partagé sa salle commune pendant des années, mais parce qu'ils étaient désormais à l'université ils semblaient considérer les élèves de Poudlard comme des bébés. C'était particulièrement agaçant.