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Voie sans issue [Solal & Clifford]

Clifford Fairfax
Clifford FairfaxPréfet
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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeSam 24 Fév 2024 - 9:32
10 octobre 2023, 22h25

Il avait suffit d’un minuscule grain de sable pour gripper la machine : Un microscopique virus. Et encore ce n’était même pas Clifford qui était tombé malade mais Scorpius Malefoy, le préfet  en chef, cloué au lit pour une semaine. Les préfets avaient donc été obligé de modifier le planning des rondes au dernier moment pour palier cette absence. Très clairement, Clifford détestait les changements de dernières minutes surtout quand il s’agissait de lui rajouter une charge de travail supplémentaire. Il était passé de deux permanences dans la semaine à trois. Ses jours d’astreinte avaient changé tout comme ses binômes. Au lieu de faire sa tournée avec Oscar il s’était retrouvé deux fois avec Mirabel.  Non seulement il était très contrarié de revoir toute son organisation personnelle mais en plus il se retrouvait avec la seule personne qui verbalisait absolument toutes ses craintes.
Il avait un devoir à rendre pour demain après-midi en Sortilèges, et seulement une heure de pause de 13 à 14h pour le terminer. Clifford était bon pour s’y coller ce soir, après sa tournée. En plus Mirabel l’avait déjà fini, elle. Et elle lui avait révélé être plutôt satisfaite de son travail !
Cliff était encore condamné à exceller.

L’anxiété lui nouait déjà l’estomac lorsqu’il quitta sa binôme à la fin de leur ronde. Mirabel empruntait les escaliers  vers le haut pour regagner la tour de Serdaigle  quand lui redescendait en direction des cuisines pour retrouver sa salle commune.

« Bonne nuit. » glissa-t-il à la jeune femme avant de hâter le pas. Plus vite il arriverait, plus vite il pourrait se mettre au travail. Il avait le plan de son commentaire en tête mais sa conversation avec Mirabel –et la confiance qui émanait d’elle- poussait Clifford  à chercher et trouver de nouvelles  références pour son devoir. Des références plus percutantes que celles qu’il avait initialement imaginées. Il regretta un instant d’avoir rendu « L’évolution des Sortilèges au XIIème siècle » à la bibliothèque. Il avait déjà prolongé son emprunt de deux semaines mais la bibliothécaire avait insisté pour qu’il ramène l’épais volume afin que tous les élèves puissent en profiter.

Clifford descendait donc les marches du grand escalier d’un pas rapide lorsqu’une brève secousse le fit s’arrêter. Oh non. Sa rampe venait d’entrer en mouvement. Il devait absolument atteindre le palier fixe suivant pour rejoindre le chemin le plus court jusqu’à sa salle commune ! Sans attendre il dévala les marches quatre à quatre sans quitter des yeux le bas de l’escalier. Plus vite. Le palier n’était accessible plus  que de moitié. Allez cours ! S’intima-t-il en sentant son corps emporté par l’inertie de la pente. Un doute s’invita alors dans son esprit tandis que ses jambes avançaient seules dans un mouvement mécanique à la limite du contrôle. Et s’il arrivait trop tard, parviendrait-il à s’arrêter ? La vision fuguasse de son corps écrasé 10 mètres plus bas lui fit l’effet d’un  électrochoc : il bascula le buste en arrière, rata une marche, perdit l’équilibre et parvint in extremis à s’arrêter sur la dernière marche, le corps penché dangereusement au dessus du vide.  Il fit de grands roulis avec les bras et retomba en arrière sur le sol, les jambes tremblantes.

Merlin, il avait failli mourir. Lui qui était déjà hanté chaque instant depuis sa naissance par le jour de sa propre mort – Il était très perturbé à l’idée de se dire que cela faisait 16 ans qu’il vivait sa date d’anniversaire de décès sans même la connaitre- il n’avait jamais été aussi proche de la découvrir : Le putain de mardi 10 octobre 2023 !

L’adolescent s’allongea sur les marches les deux mains posées sur son cœur battant. Il avait les jambes en coton et son cœur pulsait dangereusement dans sa poitrine. Il n’allait quand même pas faire  un malaise cardiaque maintenant, cela tombait beaucoup trop mal : Il avait un devoir à rendre pour le lendemain ! Clifford se força à respirer lentement tout en focalisant son attention sur la voute sculptée au dessus de lui qui défilait lentement au gré des mouvements de la rampe. Le ciel de pierre s’immobilisa finalement et Clifford releva lentement la tête pour découvrir une porte en bois entrouverte face à lui. Il n’avait jamais emprunté ce passage, il en était certain.

Passé quelques instants, il retrouva un semblant de calme et finit par se relever pour épousseter son uniforme.

« Mais c’est là bas que je veux aller … » dit-il en indiquant d’un geste de la main la plateforme située à une dizaine de mètres de sa position. Visiblement, même les escaliers n’en avaient rien à foutre de ce qu’il désirait. Super.  Il n’était pas particulièrement habitué à ce qu’on l’écoute mais si les objets s’y mettaient maintenant…

Clifford  poussa un soupir agacé, il remonta la rampe d’un pas lourd pour retrouver l’étage supérieur mais il se retrouva de nouveau face au vide.

« Super. Merci. Bravo. » Ironique, il applaudit mollement et ses claps raisonnèrent dans le silence de l’école. Il n’avait vraiment que ça à faire !

Le jeune homme fit volte-face  et se décida en emprunter le chemin que les escaliers avaient tracé pour lui. Le couloir derrière la porte était faiblement éclairé par des chandelles en lévitation.  Il n’y avait aucun tableau au mur, signe qu’il s’agissait surement d’un couloir de service. Bon. Clifford n’avait pas trente mille solutions pour regagner sa salle commune : il devait descendre, il finirait bien par retomber sur un endroit qu’il connaissait.

Pas vraiment rassuré à l’idée de s’aventurer dans cette partie du château qu’il ne connaissait pas, Cliff sortit sa baguette : Il allait peut-être tomber sur une créature sanguinaire assoiffée de sang -ou pire, sur Mirabel-  mieux valait être prudent.

Il s’avança donc précautionneusement dans le couloir tortueux ou chaque  virage révélait son lot de surprise : Une armure poussiéreuse entreposée là à la hâte, de vieilles fioles vides rangées sur une étagère, une pile de vieux magazines de quidditch, Solal Arlington, … Solal Arlington ?

« Mais. » Clifford s’arrêta brusquement «  Qu’est-ce que tu fais là ? »

Solal était un garçon extraverti de son année, scolarisé chez Les Serpentard. Ce n’était pas la première fois qu’un préfet tombait sur lui dans les couloirs du château après le couvre feu. Clifford avait entendu Scorpius en parler lors d’une réunion.

« Le couvre-feu est dépassé depuis plus d’une demi-heure Arlington. » lui fit-il remarquer en vérifiant l’heure sur son pear. « Tu dois rentrer dans ta salle commune. »


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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeDim 25 Fév 2024 - 23:18
Des hommes sublimes, Solal en avait vue dans sa vie une quantité étonnante. Des hommes forts, aussi, des hommes forts en tout genre. Des hommes grands, des hommes musclés, des hommes tatoués, intimidants et virils, aux pectoraux gonflés de muscles, à la mâchoire carrée et aux yeux d’acier froid. Il était d’abord tombé amoureux de ces voyous qui dirigeaient les folies sorcières, où sa mère travaillait - et travaille encore.- Il ne le disait pas, parce que dans sa grande sagesse, sa mère lui intimait de le taire, mais ça ne changeait rien à ses sentiments pour eux.

Petit, Solal pensait qu’il se marierait avec un mafioso rasé, irlandais ou mexicain, avec le chorégraphe du cabaret des Folies, ou avec un riche entrepreneur aux doigts lourds de bagues.

Il avait changé d’avis.

Clifford Fairfax venait d’entrer dans son champ de vision. Il était apparu comme ça, sans faire de bruit, le brun profond de ses cheveux auréolés de lumière, les particules de poussières flottants autour de lui comme autant d’étoiles de jour. Il était apparu dans un rayon de lumière grise, comme apparaissent dans les romans que Solal dévorait, le promis ou la promise au détour d’une fontaine magique ou d’un bois de fées.

Le coeur de Solal fit ce qu’il faisait toujours lorsque Clifford Fairfax apparaissait soudainement dans son champ de vision nimbé d’une lumière grise et de petites particules de poussières lumineuse : il se mit à battre à tout rompre.

Solal faillit en lâcher l’énorme joint qu’il tenait fermement serré entre son pouce et son index.

– Clifford… dit-il d’abord.

Ses joues étaient rouges, ses lèvres souriaient, mais son ton était aussi trainant que s’il avait croisé le plus ennuyeux des fantôme au détour d’un couloir. Solal s’appliquait à utiliser le prénom de Clifford, franchement vexé qu’après tant d’années à se côtoyer à Poudlard, et encore tant de matières en communs, le jeune homme continue à l’appeler par son nom de famille.

– Quel bonheur de te voir… » ajouta-t-il sans chercher à dissimuler ce qu’il tenait entre les doigts manucurés de sa main droite, et qui ressemblait étrangement à une cigarette de chanvre. La fumée dessinait dans les airs un petit dragon qui crachait lui-même, par les nasaux, un autre épais nuage. « À part un petit malaise vagal il paraît que t’as assuré, pendant l’accident. »

Il l’avait su par Elio. En fait, Davies avait été l’une de ses premières préoccupations, parce qu’il était son ami mais aussi parce qu’il avait pu le rassurer sur l’état de santé de Clifford. Tout en se sachant le dernier problème de ce dernier, il s’était vraiment inquiété pour lui.

– Tu t’es pas abîmé ? » demanda-t-il en s’approchant du garçon. Il scruta son visage, à la recherche d’une éventuelle cicatrice. « Désolé de pas être venu te demander plus-tôt, t’avais l’air vachement pris par la vie, ces derniers temps. » conclu Solal comme si Clifford en avait quelque chose à faire, avant de tirer langoureusement sur les herbes. Le dragon se mua en oiseau, qui disparu dans l’air.

Les deux garçons partageaient encore un certain nombre de matière, au grand bonheur de Solal qui utilisait certaines périodes de ses heures à examiner Clifford à la dérobé. Ses petits airs concentrés le ravissaient comme au premier jour, et si Lysalia, sa plus proche amie chez les serpentard, trouvait ridicule qu’il s’accroche au garçon qui ne lui donnait en retour à peine une once d’attention, Solal n’aurait changé ses éclats romantiques pour rien au monde.

Se retrouver coincé dans un couloir obscur en compagnie de Clifford Fairfax était un rêve devenu réalité.

Même s’il était certain d’avoir entendu quelque chose gratter distinctement et résonner à l’angle, obscur, au delà du couloir.
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Clifford FairfaxPréfet
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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeLun 26 Fév 2024 - 7:55
Clifford n’était clairement pas ravi de tomber sur un élève hors de son dortoir après le couvre feu. Punir les collégiens en faute était clairement la partie de la fonction de préfet qu’il détestait le plus -contrairement à  la réalisation du tableau partagé des rondes,  sa fonction préférée ( Oui, il adorait choisir les couleurs pour chacun des membres de l’équipe préfectorale - il était le jaune « or »). Mais bref, qui était-il pour sanctionner ses semblables ? Il ne tenait pas particulièrement à remettre en cause des centaines d’années de fonctionnement de Poudlard mais il trouvait ça terrible d’avoir l’opportunité d’enlever des points à des camarades. Si au moins les préfets étaient élus par l’ensemble des élèves, ils seraient nettement plus légitimes dans leur fonction ! Clifford avait juste l’impression d’être utilisé par le corps professoral comme un mouchard de luxe, une Poucave-en-chef.
Il était là à galérer dans les couloirs du château, à lutter pour tenter de se faire respecter pendant que les professeurs vivaient leurs meilleures vies, tranquilles dans leurs appartements. On lui confiait la mission de faire respecter le règlement  et il n’était même pas rémunéré pour le faire…
Vive l’exploitation !

Cliff retint donc un nouveau soupir en avisant la cigarette que Solal tenait entre ses doigts. Super, le Serpentard multipliait les infractions en plus ! Clifford poussa un profond soupir et réfléchit un instant. Il avait demandé à Scorpius une échelle de sanction car il ne se voyait clairement pas enlever des points à la louche, à la tête du client. Le préfet en chef avait partagé un document sur la conversation préfectorale pour cadrer les retraits de points en fonction des manquements au règlement et Clifford lui en avait été particulièrement reconnaissant. Cliff aimait le cadre rassurant d’un protocole à suivre.

Il commença donc à calculer mentalement –en bon petit soldat qu’il était- ses lèvres bougeant imperceptiblement tandis qu’il regardait en l’air: Donc, Elève hors des dortoirs après CF –  moins 10 points- + cigarette dans l’établissement –moins 20 points. Serpentard était bon pour perdre trente émeraudes en une action !

Pas bravo Solal.

Pourtant Arlington n’était pas un mauvais bougre. Il ne cherchait pas à défier son autorité en allumant une clope sous ses yeux – contrairement à une certaine personne qu’Elio aimait saluer d’une poignée de main- Solal était juste un peu déconnecté : Une drôle de planète –étrange et marginale- mais pas méchante. La preuve : « Quel bonheur de te voir… » lui souffla-t-il lentement avec un sourire candide.

« Arlington. Tu ne peux pas être content de me voir. Je suis préfet. Je vais t’enlever des points ! »

Clifford avait parfois l’impression que Solal vivait dans une réalité parallèle à la sienne.
Malheureusement pour Cliff, même dans sa réalité parallèle Solal avait entendu parler de son malaise vagal du train. Le préfet  se renfrogna quelque peu. Généralement quand une personne faisait allusion à ce non-événement, c’était pour se moquer de lui surtout que Solal soulignait à quel point il avait assuré pendant l’accident – alors que Cliff savait très bien qu’à part amener une trousse licorne à Elio, il n’avait pas fait grand chose.

Clifford n’arrivait pas à décrypter les paroles de son camarade qui semblait s’inquiéter un peu pour son état de santé : Etait-il ironique ou sincère ?  Tout laissait penser qu’Arlington se foutait bien de sa gueule mais il y avait quelque chose d’un peu étrange dans son regard tandis qu’il scrutait son visage d’un air réellement inquiet.

Clifford fit un pas en arrière pour remettre un peu de distance et de professionnalisme entre eux en contournant le sujet pour le recentrer sur sa mission.

« Solal, est-ce que tu peux arrêter avec ton bestiaire fantastique s’il te plait ? »

Arlington s’amusait à dessiner des créatures en expirant la fumée de sa cigarette. Une aile de l’oiseau vint d’ailleurs chatouiller les narines  du préfet. Clifford fronça les sourcils. Il connaissait cette odeur. Il huma l’air une seconde fois, puis une troisième. C’était l’odeur du pull de … Taron Atwell ! Cliff était assis à côté de lui dans le Poudlard Express et le fumet l’avait quelque peu indisposé, avant qu’ils ne manquent tous de mourir dans une épaisse fumée d’incendie, j’entends.
Cliff baissa les yeux sur la cigarette de Solal afin de l’examiner plus en détail.

« Mais. C’est de la drogue ! »

Olala ! Moins 50 points + obligation d’en référer aux directeurs de maison ! Solal était dans de beaux draps.

« Tu ne peux pas fumer ça, c’est très mauvais pour ta santé ! Cliff était bien tenté de lui arracher le joint des mains pour l’écraser par terre mais il n’avait pas envie que ses doigts puent la clope après. Il était assez sensible aux mauvaises odeurs.  «  Tu n’as pas écouté l’intervention programmée par le directeur Forbes l’année dernière ? »

Tous les cinquièmes années avait été conviés à une conférence sur la santé des adolescents. Clifford s’était assis au troisième rang – pour ne pas être considéré comme un fayot mais pour pouvoir quand même suivre l’intervention sans être gêné par les bavardages des autres camarades – et il avait sûrement été le seul élève à prendre quelques notes sur un parchemin :

L’alcool c’est pas lol, la contraception ça a du bon, la volubilis est un vice «  La mandragore c’est la mort ! » lâcha-t-il, « Avec cette merde, tes poumons ressemblent probablement à l’âtre de la cheminée de la salle des quatre maisons, mec. »

Noirs de suie.

« Tu as déjà vu des photos poumons de fumeurs ? »

Le père de Clifford officiait en tant que directeur de Sainte Mangouste. Il montrait parfois quelques photographies de l’intérieur de ses patients pendant les repas dominicaux. Cliff eut un frisson. Il pointa  le joint du doigt sans chercher à masquer son dégout.

« Est-ce que tu peux le jeter ? Et surtout bien l’écraser par terre parce que j’ai pas envie que ça foute le feu à l’école – ils avaient déjà eu à gérer l’incendie d’un train, merci bien – Et même mieux il faudrait faire disparaitre le mégot parce que les elfes de maison ne sont pas à notre service, dit-il d’un ton docte en levant un index. Force et honneur aux Elfes chargés de nettoyer le château et le parc. On est ensemble les gars.  

Cliff pointa donc sa baguette sur ce qui restait de joint, Tu veux que je m’en charge ? »


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Solal Arlington
Solal ArlingtonMoldu
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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeDim 3 Mar 2024 - 19:37
De sa main libre, Solal se frappa le front. Son geste plaqua ses mèches folles devant ses yeux. Il papillonna derrière, quelques secondes.

– Bon sang ! J’avais complètement zappé ! FÉLÉCITATION, CLIFF ! Tu dois être ra-vi !

Il ricana, parce qu’il connaissait suffisamment Clifford… Il avait suffisamment observé Clifford pour savoir que ce dernier ne devait pas être ravi du tout. Ça se voyait par ailleurs déjà clairement. Pupilles dilatés. Sueurs sur les tempes, mains moites, sans doute, le poufsouffle faisait son possible pour faire preuve de discipline mais il était évident que son autorité naturelle n’était pas son point fort. Au lieu d’être intimidant, Solal le trouva charmant, et lui fit par de son sentiment :

– C’est vraiment adorable sur toi, ce petit côté militaire. Remarque qu’il ponctua d’un petit rire, aussitôt transformé en mou dramatique : tu vas vraiment me retirer des points pour ça alors qu’on vient à peine de rentrer de vacances et qu’on a subit un accident traumatisant ?

Il avait haussé les sourcils, et le noir qui maquillait ses yeux renforça l’effet de surprise outrée alors que ses paupières s’abaissaient pour doter son regard d’un effet tout à fait grande dame déçue.

– Laisse moi me réadapter, Cliffy Feary, on n’est pas des animaux.

Solal lui adressa un clin d’oeil. Il ignorait si Clifford savait ce que le terme feary pouvait impliquer. Ce n’était probablement pas la première fois qu’il l’appelait ainsi à portée d’oreilles, mais jusqu’à présent, il ne lui semblait pas l’avoir déjà vu réagir.

C’était une énigme constante, dans la vie de Solal -et par extension dans celle de Lysalia, de Søren et de Loïs,- que de comprendre comment Clifford Fairfax faisait pour ignorer les gigantesques signaux clignotants, lumineux et explosifs que Solal lui jetait à la tête en permanence au cour de l’année scolaire. Durant le mois de juin précédent, il avait même fixé l’emprunte de ses lèvres peintes au rouge carmin sur une page d’un des carnets de note du préfet, avec un mot signé qui disait, très succinctement « I’ll miss you, écris-moi! »

Solal n’avait rien reçu, même pas une lettre tâchant de mettre les choses au claire - ce que Solal ne doutait pas que Clifford aurait voulu faire, mais peut-être se trompait-il ?- La qualité des oeillières de Clifford le fascinaient.

Ce jeu durait depuis plus d’un an. Cela avait commencé avec un vague quiproquos, sur lequel Solal avait rebondit - Solal rebondissait toujours sur les quiproquos l’impliquant, et plus souvent encore lorsqu’il s’agissait d’y glisser son personnage de slut alanguie.-
Depuis, les sous-entendus, les blagues, les vannes concernant son adoration supposée pour Clifford n’avaient pas tarie. Face au manque de réaction cruel du poufsoufle, elles s’étaient même intensifiées. Chaque tentatives étonnaient un peu plus dans ce qu’elles déclenchaient d’abysse de silence. Clifford l’ignorait, tout simplement, et d’une manière si innocente qu’il en devenait presque attirant.
Presque.
Jusqu’au jour où Solal avait réalisé que la blague n’en était plus une.
Ça, il ne l’avait dit à personne. Il poursuivait le jeu, comme si de rien n’était.

– Tu ne peux pas fumer ça, c’est très mauvais pour ta santé !
– Hahaha !
– Tu n’as pas écouté l’intervention programmée par le directeur Forbes l’année dernière ?
– Tu déconnes, c’est le pire slogan. « La mandragore, c’est la mort, » répétât-il sur un ton mécanique, en même temps que Clifford. Il s’apprêta à poursuivre mais le garçon embraya aussitôt.
– Ne flippe pas, mais j’ai déjà vue des poumons de fumeurs tout court.

C’était faux, mais bon nombre savait qu’il vivait presque aux Folies Sorcières, et si l’établissement attirait beaucoup de personnes profitant d’un haut niveau de classe sociale, il y courrait aussi de sombres rumeurs.

Par exemple, il semblait que sa mère soit une pute.

De ça à voir un type éventré…

– Et toi, est-ce que t’as déjà vue un ulcère causé par l’anxiété ?

Le préfet ne l’écoutait pas du tout. Immergé dans son trip de contrôle, dans ses théories dramatiques - comment un chateau en pierres et plus humide qu’un lac pourrait-il prendre feu à l’aide d’un simple mégot ? -  et dans ses réminiscences de comportement sociaux acceptables, il ne donnait pas l’impression de s’intéresser une seule seconde à ce que Solal lui disait. Il voulu poser une main sur son épaule et chercher son regard pour lui intimer de souffler un coup, lorsque l’ultime proposition du préfet le frappa. Solal écarquilla les yeux.

– Tu me proposes de m’aider à cacher le corps ? Clifford ??? T’as de la fièvre ? Combien de points un préfet perd pour un truc pareil ?

Lentement, il sortit sa baguette de la ceinture de son pantalon (comme le reste de sa tenue, il y avait cousu des strass pour tenter de remédier au ton de mort de l’uniforme).

– T’es un sucre, Cliffy, mais je m’en voudrais de te rendre complice d’un acte passible de six mois de prison et 10 000 gallions d’amende, dit Solal totalement au hasard.- Respire un coup, je gère.

D’un coup de baguette, il transforma l’atroce pilon criminel en très jolie tulipe rouge.

– Tiens mon chou, c’est pour toi, je te la donne. Avec ton teint, c’est un dé-lice.

Le teint rouge essoufflé-stressé, bien entendu.

La fleur était une reproduction parfaite, elle sentait, peut-être, juste un peu, la mandragore. De l’avis de Solal, si Clifford pouvait en inspirer les effluves, il était certain que ça lui ferait du bien.
Ou alors, couplé à son anxiété naturelle, le garçon virerait au bad trip.
C’était possible aussi.


   
GUESS WHO'S BACK IN THE HOUSE//HEELS CLICK-CLACKIN' ABOUT//FINE, FRESH, FEMININE, STYLE TO 11//I'M DIVINE, SO HEAVENLY /GENTLEMAN SWEATIN'//IT'S DIME ACROSS THE BOARD WITH NO DOUBT/BODY LIKE WOW!
Clifford Fairfax
Clifford FairfaxPréfet
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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeSam 9 Mar 2024 - 9:04
Clifford n’était pas dupe : il voyait bien que Solal essayait de jouer la carte sensible pour le rallier à sa cause en évoquant l’accident traumatisant qu’ils avaient vécu le jour de la rentrée scolaire.
Cliff pencha la tête sur le côté et observa son camarade d’un regard désabusé. « Solal. C’était il y a près d’un mois et demi… »

Le Serpentard allait finir par lui dire qu’il avait des difficultés à se remettre de la mort du Directeur Virtanen, voir de celle de Dumbledore !

«  Laisse moi me réadapter, Cliffy Feary, on n’est pas des animaux. »
objecta  Solal avec un regard de chien battu.

Mais que croyait-il ? Pensait-il que ce cher Clifford Fairfax -le nouveau préfet consciencieux de Poufsouffle- était du genre à se laisser entourlouper par une petite moue triste ?  

Evidemment que oui.  

En soit, Clifford n’avait pas envie de créer d’ennui à Solal mais il ne pouvait pas agir comme s’il ne l’avait pas trouvé en train de consommer de la drogue dans l’enceinte même de l’école.
En guise de réponse Cliff maugréa un « On verra. » histoire de temporiser  alors qu’il entrait, comme souvent, en négociation avec sa conscience. Jusqu’à quel point pouvait-il arranger Solal Arlington sans se trahir lui-même ? Car Clifford savait très bien que s’il passait complètement l’éponge sur cet incident, il en sortirait très contrarié :

Premièrement, contrarié de faillir à sa mission de surveillance.
On attendait de lui qu’il soit exemplaire et s’il commençait à ne pas sanctionner certains élèves,  la rumeur de son laxisme circulerait bien vite et il perdrait complètement le peu d’autorité dont il disposait aujourd’hui.

Deuxièmement, il ne se voyait par  laisser Arlington se ruiner la santé : Car très clairement Solal était dépendant à la mandragore et ce n’était pas l’aider que de le laisser fumer impunément.
Et s’il finissait par mourir d’une overdose ? S’il transplanait sous psychotrope et qu’on retrouvait son corps désartibulé en mille morceaux?

Clifford détestait imaginer ce genre de scénario qui se formait si facilement dans son esprit et qui lui tordaient l’estomac : Ce n’était pas pour rien que son meilleur ami avait une bonne hygiène de vie et pour seule conduite à risque le fait de pratiquer assidument le quidditch. D’ailleurs, cela n’avait pas empêché Clifford de mettre en garde Elio sur les risques de son sport et notamment les dangers des traumatismes crâniens, légions chez les batteurs. Clifford ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer le pire, tout le temps, en toutes circonstances.

Et pour le coup, s’il dénonçait Solal pour ses actes, le Serpentard serait sûrement exclu de l’école. Définitivement marginalisé. Il noierait son chagrin dans la drogue et finirait aussi par mourir d’une overdose, seul, mangé par son boursouf, très probablement.

Il n’existait pas de bonnes solutions.

Clifford devait juste prendre un temps pour réfléchir au scénario qui ne le plongerait pas dans une profonde inquiétude.

« Tu peux arrêter avec ton petit surnom par contre. » finit-il par dire.  « Cliffy Feary », Pour Clifford, ce sobriquet n’avait rien d’affectueux et suintait quelque peu la moquerie.  Il tenta ensuite de persuader Solal des dangers de la mandragore mais malheureusement son camarade ne voulait rien entendre. Les mises en garde du préfet le faisaient rire et il contra même Clifford en lui renvoyant ses propres insécurités :

– Et toi, est-ce que t’as déjà vue un ulcère causé par l’anxiété ?

-Un ulcère ? S’étonna Clifford, non jamais.  Dit-il en fronçant les sourcils.

Sans le savoir Solal venait d’ouvrir un boite de Pandore dans le cerveau de Clifford : Il se demandait justement à quoi pouvait bien ressembler un ulcère. Quels étaient les symptômes ? Est-ce qu’on en mourrait ? Il se savait particulièrement anxieux – doux euphémisme- et il avait très souvent des mots de ventre. Cette fameuse petite boule qui lui nouait l’estomac quasiment tous les jours et qui ne le laissait jamais tranquille. Se pouvait-il que ce soit un début d’ulcère ? Voir un ulcère bien installé ? Ou pire, un ulcère en phase terminale sans rémission possible ? Cliff avait l’impression que le mal était là, tapi dans le creux de ses entrailles et qu’ il se rappelait douloureusement à lui à cet instant.

Bien qu’il soit déjà persuadé d’être atteint de cette maladie, Cliff avait vraiment très envie de sortir son Pear pour aller sur Médicomagissimo taper « symptômes ulcère» et sur woogle chercher «  photo ulcère », puis « complication ulcère » et enfin « mort ulcère ».

Il préférait savoir à quoi s’attendre plutôt que de rester dans l’ignorance.

Accaparé par ses pensées sordides, il ne prêta pas vraiment attention aux paroles de Solal et il fallut que son camarade transforme son mégot en superbe tulipe pour le détourner de ses préoccupations.

« Tiens mon chou, c’est pour toi, je te la donne. Avec ton teint, c’est un dé-lice. »

Clifford ne s’attarda pas sur cette phrase pourtant lourde de sens. Il savait que Solal aimait faire ce genre de blague : Ses propos étaient constamment ambigües – et pas seulement envers lui-  si bien qu’il les imaginait infondés.  Le jeune homme assumait une homosexualité décomplexée et ses tirades légendaires faisaient partie du personnage.

Par contre, Cliff aimait trop la belle magie pour ignorer les capacités du Serpentard en métamorphose et se saisit de la fleur sans arrière pensée romantique. Au lieu d’humer son doux parfum, il la tourna  pour regarder la section de la tige : Quelques gouttes d’eau perlaient comme si elle venait d’être fraichement coupée.

« ça, c’est super réaliste ! » dit-il à Solal avec enthousiasme en pointant du doigt son observation. Une métamorphose pleinement réussie résidait dans le souci absolu du détail, leur affirmait Arienne Zabini . Tout le monde était capable d’imaginer de beaux pétales rouges de tulipe mais le vrai challenge était ailleurs : Dans la tige,  à la fois duveteuse et fragile, un peu molle et gorgée d’eau.  Les meilleurs élèves en métamorphose avaient un bon sens de l’observation et une forte capacité de visualisation. Solal faisait visiblement partie de ceux-ci.

« Je ne savais pas que tu aimais la méta. » enchaina Cliff.

Parler des cours offrait une magnifique diversion à son cerveau qui menaçait à tout moment de se focaliser de nouveau sur  Like a Star @ heaven l’ulcère Like a Star @ heaven  ou sur les scénarios qui promettaient à Solal une mort certaine.
Clifford observa un instant la tulipe qu’il tenait entre ses mains et rechigna à la jeter : Bien qu’elle soit le fruit d’un horrible mégot dégueulasse elle restait  un cadeau et il ne tenait pas à vexer Solal en la faisant vulgairement disparaitre d’un sortilège.  

Il la garda donc en main tandis qu’il se mettait en route dans le couloir. « On ne peut pas sortir par là. ajouta-t-il en désignant du menton le chemin par lequel il était arrivé, on est obligés de continuer par ici. » Il fit quelque pas et reprit le sujet qui lui tenait à cœur :

« Donc la méta, tu pratiques un peu en dehors des cours ? »

Les Poufsouffle avaient toujours partagé leurs cours de Métamorphose avec les Serdaigle. Cliff ne comptait plus le nombre de fois où il s’était challengé avec  Liv Milburn. Même si cette année toutes les maisons étaient regroupées pour suivre l’enseignement de Zabini, il n’avait pas particulièrement prêté attention aux capacités d’Arlington. Du moins, jusqu’à aujourd’hui.


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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeVen 22 Mar 2024 - 18:08
La bienveillance fondamentale de Clifford émouvait toujours Solal. Des années de pratique, pourtant, s’égrenaient derrière les deux garçons et peut-être Arlington, depuis son observatoire, aurait-il pu se lasser de ce trait de caractère.

Solal n’avait pas grandit au sein d’un confortable univers, gentil et doux, malgré l’amour que sa mère lui prodiguait. Il était de ces paradoxes, de ces enfants princes qui, protégés de certains dangers inhabituels, se voient offrir des permissions étranges  : c’était, par exemple, en s’évitant l’attrait des Veilleurs que Solal s’en était découvert un autre pour l’alcool, et c’était, aussi, en évitant les drogues meurtrières et l’addiction qu’il s’était construit une expertise différente de la chose.

En lui adressant la chaleur d’un petit sourire contrit, Solal se fit cette réflexion, répétitive mais toujours surprenante, que le milieu de Clifford et sa façon de penser lui étaient aussi inconnus et incompréhensible qu’une langue à peine découverte. Pour une raison étrange, hasardeuse, même, une raison qui n’avait d’autres racines que celles du mystère propres à ces rencontres magiques et qui ne le sont que pour celui qui les vit, Clifford était devenu la fascinante et délicate énigme de la vie de Solal. Il ne doutait pas que personne n’eût pu comprendre. Ce lien qui l’unissait à Clifford prenait tout son sens dans le fait que Solal était le seul à le chérir. Pour lui, c’était égal à la découverte du bain de Diane par Actéon.

Restait à ne pas se faire bouffer par ses propres chiens (ou par son boursouf, mais Solal était loin d’imaginer le futur que Clifford lui destinait.)

Il prit la fleur. Plus exactement, il la saisit avec entrain, comme il se serait saisi du dernier numéro d’un magi-comic une d’une boîte d’herbes contre le stress. Aucune poésie dans ce geste, aucune timidité. Aucune indication du fait qu’il eût entendu Solal ni pris en compte son compliment. Il aurait aussi bien pu lui tendre un tacos trois viandes. Il aurait pu lui tendre le résultat d’une thèse anthropologique sur la relation entre Gavin Turner et Adèle Dameski : de la curiosité, mais zéro romantisme.

Il n’en fut pas déçu car il avait l’habitude, mais il en fut surpris ; surpris de ne pas parvenir, encore une fois, à déclencher chez Clifford, le schéma traditionnel voué à ses avances - gêne, répulsion ou répondant - et d’autant plus charmé de se sentir incapable de contrôler ce garçon anxieux, nerveux, terriblement imprévisible. Les talents de manipulation de Solal n’avaient aucune prise sur lui, et Solal adorait ça.

– Ça, c’est super réaliste ! s’exclama Clifford, le regard rivé au velouté de la tige, dont la délicatesse translucide laissait deviner, sous le grain, les fibres aussi vraies que nature.

– Ho, bah ! Merci ! fit Solal avec un sourire surprit, touché de recevoir soudain un compliment qu’il n’attendait pas.

Ses joues pâles rosirent, à peine rehaussées par la lumière grise qui traversait le battant sale de la fenêtre. Rose qui reflua aussitôt. :

– Je ne savais pas que tu aimais la méta.

– Woua, répondit Solal sur un ton bien différent, en fait c’est vrai que tu me regardes pas du tout.

Son expression avait adopté une moue désabusée, celle de l’homme déçue de ne pas recevoir ce qu’il pense mériter.

– T’as conscience qu’on est dans la même classe, quand même, reprit-il, et que c’est un cour qu’on a choisis de suivre ?

Au moins Clifford eu-t-il la décence de ne pas jeter la tulipe.

Solal lui emboîta le pas, sans relever les informations que Cifford lui indiquait et qu’il connaissait déjà. Il avait patienté près d’une heure (ressentie du moins, car les seules montres que Solal portaient étaient comme ses lunettes : destinées au style, et il n’emportait pas non plus nécessairement son pear en ballade nocturne) et lorsqu’il avait entendu l’escalier se mouvoir enfin, c’était seulement pour voir débarquer Clifford, et constater qu’aussitôt l’architecture capricieuse du château leur réservait un petit tête à tête.

Ce qui, malgré la vexation de cette histoire de cours de métamorphose, lui convenait très bien.

– Je pratique tout le temps, répondit-il en fronçant les sourcils.

Il n’était pas venu à l’esprit de Solal qu’à leur niveau du parcours Poudlardien, l’ont puisse choisir des matières pour autres choses que par passion. Une certitude que Clifford perturba aussitôt.

– Attends, Fairfax… Comment t’as choisis tes matières, au juste, demanda-t-il, et surtout…
Il s’arrêta au beau milieu du couloir, après avoir parcouru une centaine de mètres. D’un geste brusque, il tira l’épaule de Clifford pour l’obliger à pivoter et lui faire face : comment t’as fais pour pas me calculer aussi longtemps ??

Outre le fait que Zabini requérait une certaine forme d’investissement et d’excellence pour accorder à ses élèves le droit de poursuivre dans sa matière et qu’il était impossible de ne pas remarquer Solal, les minutes écoulées décuplaient en lui la sensation désagréable d’acidité douloureuse face à la totale ignorance de Clifford.

Il avait conscience de n’être pas regardé par lui. Il n’avait pas eu conscience, jusqu’à cet instant, d’à quel point c’était le cas.

À ce stade il était très loin de penser aux bruits qu’il avait entendu plus tôt dans le couloir, et au fait qu’il aurait peut-être dû en informer Clifford.


   
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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeDim 31 Mar 2024 - 11:55
Si Clifford avait été à mille lieux d’admettre réellement  les avances de Solal, il perçut très distinctement le brusque changement de ton de son camarade. Solal s’était montré courtois et sympathique jusqu’alors mais son expression changea brutalement et ses mots suintèrent le reproche pour  lui faire remarquer qu’il ne le regardait pas du tout alors qu’ils étaient dans la même classe.
La sérénité relative de Clifford fondit instantanément comme neige au soleil pour laisser le champ libre à son anxiété coutumière. Il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. Qu’avait-il fait pour éveiller le mécontentement soudain de son camarade de classe ? Clifford remonta mentalement le fil de leur conversation. Il trouvait qu’il s’était montré compréhensif avec Solal – voir même un peu trop complaisant- et pourtant  il récoltait sa mauvaise humeur  pour une raison complètement chelou : le fait de ne pas assez prêter attention à Solal.

Enfin quoi ? Qu’était-il sensé faire ?

Clifford avait l’impression qu’il se conduisait pareil avec Solal qu’avec tous ses autres camarades de promotion. Ils n’étaient pas spécialement amis mais ils entretenaient de bonnes relations, ni plus ni moins. Alors certes, Solal faisait mine de lui faire des avances  de temps en  temps mais cela faisait partie du personnage. Cliff tolérait cette situation sans lui accorder de réel crédit : il estimait que Solal aimait bien le taquiner et qu’il faisait sûrement pareil avec plein d’autres garçons de Poudlard qu’il trouvait sûrement un peu coincés.

Après tout, Solal n’aimait pas se fondre de la masse : Il affirmait son style et sa personnalité fièrement. Très bien ! Mais le faisait-il uniquement pour attirer l’attention de tout le monde autour de lui ? Visiblement oui. Sinon, pourquoi cette remarque désabusée : « en fait c’est vrai que tu me regardes pas du tout. »

Cliff était désolé mais au bout de six ans, l’originalité de Solal était devenue sa norme et ses excentricités ne l’étonnaient plus vraiment. Si un jour  Solal était arrivé avec un uniforme repassé et conforme, des cheveux peignés, des ongles naturels et une peau non maquillée, là, Clifford se serait vraiment interrogé. Mais voila, aussi original soit-il,  Solal faisait partie de son paysage au même titre que ses autres camarades de classe. Il n’avait jamais vraiment prêté attention à ses prédispositions en métamorphose, certes, mais était-ce si grave ? Cela justifiait-il un tel énervement ?

« Si je te regarde. Finit par répondre Cliff dans une tentative d’apaisement. Il haussa vaguement les épaules, Normal quoi. J’avais juste pas fait gaffe que tu étais si doué en méta.»

Pourtant Solal semblait en attendre encore davantage de lui. Cliff voyait bien qu’il était encore vexé pour une raison qui lui échappait totalement.  Peut-être que le joint de Mandragore  qu’il venait de fumer était trop chargé et que la drogue lui déclenchait un espace de délire paranoïaque, songea Clifford en reprenant sa route. Sinon comment expliquer ce brusque changement de ton ? Cliff était mal à l’aise – et plutôt stressé- lorsqu’il poursuivit son cheminement dans le couloir étroit. Il était pressé de trouver une issue maintenant que leur conversation avait résolument changé de ton. Il pouvait entendre les pas de Solal dans son dos et il se sentait étrangement menacé par cette proximité, comme si le Serpentard n’avait pas dit son dernier mot.

Cela faisait ressurgir chez lui de vieux traumatismes d’enfance. A l’école primaire, les camarades de Clifford n’étaient pas vraiment tendres avec lui et il évitait toujours de se retrouver seul dans les couloirs de l’école de peur de tomber sur des bandes d’élèves plus vieux et avides d’asseoir leur autorité sur ce petit garçon frêle et sensible.  Généralement Clifford passait ses récréations à côté des maitresses pour éviter de se faire coincer dans un couloir. Il avait appris à maitriser sa vessie comme personne pour ne pas avoir à s’aventurer dans les toilettes de l’école.  Sa proximité avec Elio l’avait préservé de ce genre de comportement à Poudlard – estimait-il- car ses tortionnaires de l’époque n’avaient jamais cherché à l’embêter ici. La plupart d’entre eux avaient même quitté Poudlard l’année dernière si bien que Clifford avait presque oublié cette sensation de crainte, du moins,  jusqu’à aujourd’hui.

Aussi quand Solal lui attrapa brutalement l’épaule pour l’obliger à pivoter et pour lui demander une nouvelle fois des comptes, Clifford eut une réaction épidermique : il le poussa violement en arrière pour le faire lâcher prise et reculer.

« Lâche-moi Arlington ! s’exclama-t-il d’une voix forte, Bien sûr que je te calcule. j’essaye même de t’aider pour pas que tu te fasses virer de Poudlard à cause du joint, dit-il histoire de remettre les pendules à l’heure,  et tu me fais une crise ! C’est quoi ton putain de problème ? »
Si besoin Clifford était prêt à dégainer sa baguette : il connaissait des sortilèges redoutables.
Il n’était plus ce gamin de l’école primaire sans défense.
Plus maintenant.


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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeMar 16 Avr 2024 - 16:39
Solal aimait l’imprévisibilité de Clifford. Il aimait sentir que quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse, le garçon échappait à toute ses prédictions. Solal n’était pas mauvais psychologue de nature. Mais il avait conscience que le garçon se situait à des années lumières de son propre fonctionnement.

C’était toujours nouveau ou surprenant ; excitant, par définition.

Jusqu’à cet instant précis où Clifford le repoussa brutalement et haussa la voix.

Solal ne connaissait pas Clifford en colère. Il l’avait déjà vue irrité, désabusé, lassé. Mais jamais traversé par cet élan brutal de nervosité instinctive. Pour Solal, se fut violent. D’abord parce que cela éveilla le tout petit enfant qui sommeillait en lui. Le rejet physique de Clifford l’atteignit comme une gifle et lui coupa le souffle alors que l’enfant hurlait soudain de terreur. Un sourire bizarre, comme si Solal venait d’avaler une giclée de citron, tordit sa bouche. Cela ressembla plus à un réflexe étrange qu’à une tentative de sourire sincère.

Ensuite, le corps de Solal se figea.

Si Clifford s’était contenté de parler fort et de jurer, Solal aurait pu garder la face. Il se serait réfugié derrière une moue réprobatrice, le temps pour lui de faire redescendre le bruit de l’alarme qui s’était allumée et rugissait sous son crâne. S’aurait été tragique pour la suite de sa relation avec Clifford, mais il aurait pu rester à peu près fonctionnel.

Mais le contact physique chargé de colère l’immobilisa plus sûrement que si Clifford avait levé la main sur lui.

Clifford était pourtant plus petit que lui. S’ils avaient dû se battre, Solal aurait peut-être eu le dessus. Mais dans l’instant, le préfet se métamorphosa. Quelques secondes. Une minute, tout au plus : il ne vit plus que l’ombre d’un homme, de tous les hommes, un homme monstrueux à la hauteur de géant, à l’ombre épaisse et noire, aux mains comme des battoirs.

La vision disparu, laissant place à Clifford, à ses cheveux blonds pâles et ses yeux furieux. Solal sentait son coeur cogner dans sa poitrine, la moiteur de ses mains et la nausée dans sa gorge. Il savait que Clifford n’était pas responsable de l’intensité de ses émotions, mais il eu du mal à prendre du recul et lorsqu’il y parvint, un temps infini semblait déjà s’être écoulé. Il inspira et expira rapidement. Sa lèvre inférieur tremblait, comme s’il était sur le point de pleurer, et ne parvenant pas à la maîtriser, il la mordit cruellement.

– Désolé, je voulais pas

Quoi, se dit-il ? Lui faire peur ? Était-ce qu’il venait de se produire, ou Clifford était-il tout simplement au-delà de sa patience ? La blague durait sans doute depuis trop longtemps et il réalisait tout juste que Clifford était peut-être ce genre de personnes qui absorbe sans rien dire, jusqu’au jour où la colère explose. Le comprendre fit l’effet d’une pierre qui tombe à Solal, une pierre qui heurta le fond de son estomac et vint se mélanger aux résidus de stress confus engendré par son rejet. Il déglutit.

– Je pensais pas que ça te soulait autant, je suis désolé, dit-il.

Sa voix chevrotait mais il parvint, en se raclant la gorge, à lui rendre sa tonalité basse et régulière.

– Vraiment, Cliff, je voulais pas te faire chier. Je te foutrais la paix. Si c’est ce que tu veux.

Il y avait, dans cette dernière phrase, une sorte de supplique. Un espoir d’être contredit. Solal avait relevé vers le regard orageux de Clifford son propre regard encore humide. Il serrait la mâchoire, prêt à prendre le coup. Tout à fait inconscient de n’avoir strictement rien compris des véritables pensées de Clifford.


   
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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeVen 19 Avr 2024 - 9:48
Le cœur de Clifford battait à tout rompre. Il était sur le qui-vive, prêt à riposter. Il ne cherchait pas à comprendre le brusque changement d’humeur de Solal, juste à se défendre. Cliff n’était pas habitué  à ce qu’on le malmène physiquement. Ses parents n’avaient jamais levé la main sur lui et il avait toujours fui les amitiés masculines un peu rudes, faites de brimades physiques. D’un point de vue extérieur, le geste de Solal n’était peut-être pas si grave. Il lui avait tiré l’épaule – un peu brutalement certes - pour l’obliger à se retourner, mais voilà : ce comportement ravivait de  mauvais souvenir dans l’esprit de Clifford, une période de sa vie qu’il préférait oublier, où il s’était senti terriblement seul et vulnérable.

Sa réaction épidermique  eut au moins un effet dissuasif. Habituellement, Cliff ne faisait peur à personne mais cette fois, il réussi à faire comprendre à Solal qu’il avait dépassé ses limites : L’expression de son camarade changea. Sa bouche se tordit bizarrement et il resta coi durant plusieurs secondes. Il semblait presque apeuré comme si les rôles étaient inversés : Clifford passait de victime à agresseur alors qu’il n’avait fait que se défendre !  Ce fut cette fois au tour de Cliff de se sentir déboussolé. Il crut même un instant que Solal allait se mettre à pleurer.

– Je pensais pas que ça te saoulait autant, je suis désolé, dit-il, la voix chevrotante et les yeux humides.
-Ben si ! Si, ça me saoule ! lâcha Cliff toujours sur la défensif. Il croisa les bras sur son torse visiblement mal à l’aise de voir Solal au bord des larmes, pourquoi tu m’agresses là !? Je t’ais rien fait !
– Vraiment, Cliff, je voulais pas te faire chier. Je te foutrais la paix. Si c’est ce que tu veux.
- Je veux juste que t’arrête de me secouer comme le saule cogneur ! répliqua l’adolescent,  Je pense pas que ce soit trop demander, ajouta-t-il en bougonnant avant de se ronger l’ongle du pouce, visiblement anxieux.

Le silence tomba entre les deux jeunes hommes. Clifford ne savait pas trop quoi faire. Cette situation avait basculé si rapidement.  Il essayait de retracer le fil de leur conversation pour voir à quel moment tout avait déraillé : Ils avaient parlé de fumette, d’ulcère et de métamorphose mais le comportement de Solal avait brusquement changé quand il s’était rendu compte que Clifford ne s’intéressait pas vraiment à lui.

Soudainement frappé par une éventualité, Cliff  releva les yeux sur son camarade
Se pouvait-il que … ?
Son cœur rata un battement. Bien sûr que non,  il se faisait des idées. Ce n’était tout bonnement pas possible. Inconcevable !

« Allons-y. » finit-il par dire en faisant volte-face pour se remettre en marche. Il cherchait surtout à temporiser, à gagner du temps, tandis qu’il s’aventurait en premier dans des escaliers étroits faiblement éclairés.  Il avait besoin de remettre en perspective ses échanges avec Solal, de les envisager sous un nouvel angle.

C’est vrai que son camarade Serpentard avait toujours eu des mots affectueux pour lui mais il tenait le même genre de propos avec tout le monde, non ?  Non ?

Plus il  convoquait des souvenirs de conversations avec Solal moins il était certain de ce qu’il avançait. Etait-il le seul que son camarade  appelait « mon chou » ? Se pouvait-il qu’il ait quelque chose comme -des sentiments- pour lui ?

En envisageant cette possibilité Clifford sentit une vague de stress le submerger brutalement.
Il n’était pas prêt. Tout cela bousculait son petit quotidien bien établi. Il n’y avait aucune place dans son organisation millimétrée pour cette possibilité, ni pour une éventuelle discussion. Clifford n’avait tout bonnement ni le temps ni l’envie de se  confronter à cette situation effrayante qu’il ne maitrisait pas du tout.  

Sa vie était tracée : Il n’était pas sensé intéresser qui que ce soit avant plusieurs années ! Et encore moins, un homme.  

L’adolescent inspira lentement en se tenant à la rambarde. Il devait résister à l’envie de partir en courant. Ce n’était pas Solal qui lui faisait peur mais plutôt tous les questionnements que cette situation soulevait…

Il descendait les escaliers en colimaçon d’un pas de plus en plus rapide lorsqu’il fut contraint de s’arrêter brutalement en découvrant ce qui leur barrait le chemin…

« Oh putain ! » s’exclama-t-il en remontant d’une marche en arrière pour percuter Solal dans son dos.


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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeSam 27 Avr 2024 - 16:27
Il n’était pas évidemment de surprendre Solal car, en terme général, c’était lui qui faisait en sorte de surprendre les autres. Il n’était pas non plus aisé de le faire taire. Que cela vienne de lui ou des multiples pressions extérieurs qu’il subissait au quotidien - parfois sans même en avoir conscience - Solal répondait à beaucoup de stéréotypes, et parmi eux celui du gay fem et fantasque, prêt à tout pour se faire remarquer. Par conséquent il parlait fort, avec de grands gestes, prenait les devants, et semblait s’amuser à créer des situations déstabilisantes.

Cette fois, il était pris à son propre jeu.

Il n’avait pas eu l’impression d’être agressif. Lorsqu’il avait saisit Clifford et qu’il l’avait tourné vers lui, il avait pensé que le ton de sa voix sonnait suffisamment faux pour que le garçon comprenne qu’il créait un drame factice. Il s’était totalement trompé, le préfet l’avait pris au pieds de la lettre, et avait tout bonnement pété un plomb.

Solal était mortifié. Recevoir la colère de Clifford en pleins visage était désagréable et douloureux. La recevoir sans comprendre à quoi elle s’appliquait était désagréable, douloureux et terrifiant. Trente secondes plus tôt, il plaisantait. À présent, il dévisageait Clifford, le sang partout ailleurs que dans son corps, le coeur glacé, les pupilles étréci et les neurones en panique. Il découvrait que la patience du préfet avait des limites et surtout, qu’il le soulait.

Solal n’était pas drôle.
Il n’était pas charmant.
Il n’était ni intriguant, ni surprenant, ni charismatique.
Il était lourd.

Pénible. Grossier. Chiant. Casse-couille.

Aux yeux de Clifford Fairfax.

Solal eut envie de mourir selon quoi, il prit une grande inspiration, s’arma d’un sourire qui ne parvint pas tout à fait à assécher l’humidité de ses yeux, et hocha la tête.

– Woah, ok, je savais pas. Désolé.

Il voulu ajouter quelque-chose mais se retint. Sa bouche se referma sur les mots qu’il n’avait pas dit. Bravement, il conserva sa façade, le coeur tordu et bien décidé à n’en rien laisser paraître. Clifford se détourna sans répondre :

– Allons-y, dit-il, et sa voix lui paru aussi glaciale que l’Arctique.

Il lui emboîta le pas mais conserva une distance de quelques mètres et un silence total. Parfaitement hermétique aux pensées qui traversaient Clifford, il se concentrait sur ses propres émotions qu’il étouffait soigneusement : pas question que le préfet remarque combien il était blessé et surtout, pas question qu’il en fasse un drame. Il ne sortait pas avec Clifford. Il ne lui avait même jamais fais de déclaration directe. Il ne faisait qu’entretenir un jeu stupide depuis des mois, un jeu qui, certes, laissait planer beaucoup d’ambiguïté mais dont la demi-teinte permettait tout à fais à Clifford d’ignorer la profondeur des messages. Il était évident qu’il avait pour Clifford des sentiments qui n’étaient pas réciproques. Solal le savait. Et tout comme il se protégeait derrière son sourire, se protéger derrière ce jeu absurde lui paraissait primordial.

Il ne fallait rien laisser paraître.

Clifford le tira de ses pensées en accélérant sa descente d’une volée de marches. Solal remarqua soudain qu’il agrippait la rambarde avec une force qui faisait blanchir ses phalanges, et il s’apprêta à lui demander si ça allait, de peur que le garçon ne fasse un malaise, lorsqu’il s’arrêta brutalement et le heurta à reculons.

– Ho, putain !
– Où ça ?

Solal dû s’écarter un peu (à son grand regret car, même si le contact de Clifford, dans la situation présente, n’était pas exactement super, au moins existait-il) pour apercevoir devant eux une porte.

– C’est pas une pute Clifford, c’est une porte. dit Solal, d’un ton tout à fait sceptique.

Une porte.

Elle se dressait en pleins milieu de l’escalier, ce qui était déjà une chose tout à fait étrange. Mais ce n’était pas le seul élément perturbant, non. Sous leurs yeux (et Solal était convaincu de ne pas subir un effet de la mandragore,) la porte ondulait. Une vibration, lente et régulière, la parcourait du seuil au montant en arcs répétés, troublait son image et lui donnait ainsi un aspect presque fantomatique. Pourtant Solal n’avait pas besoins de la toucher pour être certain qu’elle était bien réelle. Faite d’un métal noir aussi profond que du charbon, sa surface s’irisait par moments d’arcs en ciel qui la faisaient alors ressembler à une tâche de goudron dressé dans le vide. Par moment surgissait dans sa forme aqueuse des aspérités soudaines, comme des embryons de statues modelés qui se seraient fait ensevelirent sous une épaisse marais noire.

Solal frissonna. L’apparition dégageait une aura fauve, une atmosphère imprécise, inquiétante, et une humidité étrange planait tout autour.

– Ça a l’air tout à fait safe.


   
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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeMer 1 Mai 2024 - 9:41
Clifford ne se souvenait plus le nombre de fois où il avait chambré Elio à ce sujet. « C’est pas possible ! Ne me dis pas que tu n’as pas remarqué ?! » Cette fille dans le couloir avec sa copine en train de glousser sur son passage. Cette adolescente  au regard amoureux assise dans son champ de vision dans la salle des quatre maisons. Megan et ses milliards de sous-entendus…pas si sous-entendus d’ailleurs.

Cliff pensait être passé maitre dans l’art de repérer les crushs contrairement à Elio qui ne captait absolument rien. Alors comment était-il passé à côté de celui qui le concernait directement ? Comment avait il fait pour ne pas remarquer ce qui, maintenant, lui sautait aux yeux ?
Solal lui avait offert une fleur – une fleur- on faisait difficilement moins subtile.
Cliff retraçait le fil de ces derniers mois à rebours. Il analysait toutes les interactions qu’il avait eues avec le Serpentard et constatait qu’il avait négligé plusieurs signaux qui auraient pu atténuer la brutalité de cette prise de conscience.

Il faut dire que Clifford avait beaucoup de difficultés à imaginer qu’il puisse plaire à qui que ce soit -fille ou garçon- et il ne s’était jamais vraiment projeté dans une relation amoureuse. Contrairement à d’autres camarades, il ne ressentait pas  le besoin de placer sa vie sentimentale au centre de ses priorités. Il voulait d’abord réussir ses examens, se façonner un bon dossier scolaire pour accéder à des études supérieures sélectives et il avait l’impression qu’être amoureux le détournerait de ces objectifs.

Cela ne l’empêchait pas d’être un peu curieux sur la question – il suffisait de voir la conversation qu’il avait eu avec Elio au sujet de sa première fois et de Lou- mais il ne se sentait pas vraiment concerné. Il était d’ailleurs incapable de citer une personne qui puisse lui plaire dans le sens romantique du terme. Il y avait bien des camarades qu’il appréciait pour leur intelligence, leur compétence technique ou sociale mais pas au point d’en tomber amoureux. Il ne savait pas trop si, inconsciemment, il se mettait des barrières lui-même ou s’il n’était vraiment pas intéressé, mais une chose était certaine : Il n’aimait pas s’appesantir sur cette question qui le mettait très mal à l’aise.
Solal le poussait donc hors de sa zone de confort si bien que Clifford ne parvenait pas à adopter un comportement détaché. Lui qui était d’habitude si loquace, il était cette fois méconnaissable, muré dans son silence, occupé à descendre les marches d’escalier quatre à quatre comme s’il voulait mettre le plus de distance possible entre lui et ce que représentait son camarade.

Mais un obstacle interrompit brusquement sa progression. La porte étrange, aux reflets iridescents, lui fit même faire un pas en arrière si bien qu’il percuta Solal qui le suivait. Ce simple contact renforça son malaise et il se décala contre la paroi du colimaçon étroit, toujours perché sur la même marche que Solal. Super.

C’est pas une pute Clifford, c’est une porte, lança son camarade.
-Merci j’avais remarqué, répondit-il en gratifiant Solal d’un regard oblique, c’est juste qu’elle à l’air bizarre. Cliff pointa sa baguette sur une aspérité qui venait d’apparaitre à sa surface avant de disparaitre, regarde, elle bouge. On dirait qu’elle est… vivante. Il frissonna.
– Ça a l’air tout à fait safe.
-Non. Clifford secoua vivement la tête de gauche à droite. Non,non,non, ça n’a pas l’air safe du tout, poursuivit-il sans quitter des yeux la masse ondoyante,  Si tu veux mon avis cette porte nous envoie un message qui dit  « Si vous tenez à la vie, ne me franchissez pas, les gars.»

Etrangement, la porte offrait une parfaite diversion mentale à Clifford. Au lieu de s’interroger sur sa vie affective, ou d’entretenir le malaise entre lui et Solal, il préféra déblatérer ses connaissances pour rendre ce moment moins anxiogène.

« J’ai lu dans l’Histoire de Poudlard – la version réactualisée sortie en 2020 aux éditions du vivet- précisa-t-il soucieux de bien sourcer, qu’une grande partie du château n’était pas encore connue. Le Cabinet Laveau & Wells en charge de la restructuration dans les années 2010 a découvert des pièces inexplorées jusqu’alors.  Le rapport d’expertise a même conclu qu’il existait des espaces dangereux pour l’intégrité des élèves. Je suis sûr que cette porte est un avertissement que l’on doit prendre au sérieux. »

Clifford jeta un coup d’œil dans leurs dos - Il envisageait très clairement le demi tour- avant de reporter son attention sur la porte. Un mouvement attira alors son regard. Il donna un bref coup de coude à Solal et désigna la poignée qui était en train de se mouvoir, lentement, et de se transformer en une main décharnée.

Alerté par un sentiment de danger, Clifford remonta d’une marche.

La porte plia lentement les doigts comme pour dérouiller ses articulations et sans signe avant coureur, elle attrapa brusquement un des deux garçons et le tira avec force à travers le battant qui l’absorba littéralement…

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Voie sans issue [Solal & Clifford] Icon_minitimeMer 1 Mai 2024 - 9:41
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