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I’m not in love with you, except that I do love you and you’re my forever [Toni & guest Pilarita]

Fergus Avner
Fergus AvnerChef de la mafia
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I’m not in love with you, except that I do love you and you’re my forever [Toni & guest Pilarita] Icon_minitimeMer 21 Fév 2024 - 18:28

15 Septembre 2023

Ça hurle dans le stade, la foule est en délire, et Fergus déteste ça. Les évènements sportifs, c’est vraiment pas quelque-chose qui a un sens, pour lui. Déjà parce qu’aucun sport le passionne autant que les échecs magiques, qui se pratiquent dans le calme, d’autre part parce que les gens agglomérés dans des espaces aussi larges, ça le rend parano.
D’accord : il y a pas tant de risques. Les veilleurs dominent, Toni et Fergus disposent d’une loge VIP gardée par des hommes de confiance, et il faudrait être sacrément cinglé pour les attaquer maintenant, ou les attaquer tout court.
Quand même. Par principe, Fergus, tempérament nerveux, misanthrope, introverti, se sent exposé. Pourtant, franchement, personne ne le regarde. Tout le monde a les yeux rivés sur le terrain en contre-bas, où les attrapeurs anglais se débattent pour faire passer dans les anneaux de l’équipe italienne le souaffle qu’ils viennent de récupérer, après une action que le présentateur a jugé « époustouflante de maîtrise » et que Fergus a tout au plus trouvé « sympa. »
Fergus a le vertige. Par conséquent ni la place de la loge, ni le concept même de quidditch ne l’amusent.
Du tout.
Non. Il est là pour Pilar. Et pour Toni, aussi. Il sait que la gamine est folle de ce sport absurde (difficile de ne pas le remarquer,) et comme Toni partage sa passion, en récupérant les places, Fergus s’est dit que ça pourrait être sympa.
Pas pour lui. Pour eux. Lui, il profite juste de leur faire plaisir et il se documente, pour quelques projets qu’il a avec Toni.

Fergus est très concentré sur le match, sauf les moments où Pilar et Toni se mettent à hurler. En général, ils le font pour deux choses différentes : si l’un se met à pousser des cris de joie ou d’encouragement, l’autre hurle sa déception ou sa révolte. Fergus ne braille pour aucune équipe. Il reste assit, les bras croisés. Primo s’il se lève, il a peur de faire un malaise en prenant conscience de la distance qui le sépare du sol. Secundo, il a zéro empathie pour aucun des types qui se promène en balais à trois cent mètres du sol tout en essayant d’éviter des morceaux de cuir ensorcelés capable de les faire mourir.
À certain moment quand même il lève les yeux vers Toni, absorbé dans le jeu, et un micro début de sourire tire sur ses lèvres. Pareil avec Pilar. Le plus fou, c’ est sa capacité à commenter le jeu et exprimer des avis comme si elle avait 46 ans et dix ans de sélection d’équipe derrière elle. Quand elle s’engueule avec Toni, c’est comme s’il oubliait qu’il parlait à une toute petite fille. C’est assez adorable.

Les deux sont contents, c’est tout ce qui compte.

Un arbitre siffle une faute pour l’équipe italienne. Entraînée par les imprécations féroces qu’elle jette en direction du terrain, Pilar manque se jeter par-dessus la balustrade. Fergus la retient à bout de bras et l’attire contre lui. C’est juste avant la fin du match. Fergus a l’impression d’avoir compris trois pour cent des enjeux mais se sent pas encore capable de demander des explications à la petite fille : il a un semblant d’égo. Une chose dont il a conscience, par contre, c’est qu’en fonction des dernières minutes, les scores vont se départager et que l’un de ses deux colocataire de loge risque d’être très, très déçu.
Spoiler:


   
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Le membre 'Fergus Avner' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé à 6 faces' : 3
Antonino Tessio
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I’m not in love with you, except that I do love you and you’re my forever [Toni & guest Pilarita] Icon_minitimeLun 4 Mar 2024 - 1:28
Toni n’est pas mauvais joueur. Il n’aime juste pas perdre. Et quand ça doit en plus impliquer son nationalisme, ça devient franchement désagréable.

La seule chose qui met un peu de miel sur cette défaite honteuse de l’Italie face à l’Angleterre, c’est l’immense joie pure qui éclate dans tout le corps de Pilar à la seconde où l’attrapeur des rouges et blancs attrape le Vif d’Or. Elle danse, elle hurle, elle saute, elle exulte, animée de cette passion pour le Quidditch qui l’habite depuis qu’elle sait marcher. Toni adore sa filleule, Alma. Mais il a aussi son petit faible pour Pilar parce qu’elle a cette personnalité brute, sans concessions, elle n’a pas peur d’être qui elle est, elle ne se laisse contraindre ni par les règles ni par le regard des autres, alors Toni s’identifie un peu en elle. Il trouve parfois qu’Avalon et Roy passent un peu trop leur temps à tenter de la canaliser et de la cadrer. Et c’est normal d’une certaine manière, c’est leur rôle de parents.

Mais lui, il peut simplement être ce tonton qui la laisse être cette petite boule d’énergie prête à tout ravager sur son passage. Pilar montre souvent qu’elle est fâchée mais là où elle s’exprime plus fort encore, c’est quand elle est joyeuse. Rien que pour ça, l’Angleterre peut bien gagner ce fichu match.

Évidemment, il n’en dit rien face à elle. À la place, il insulte en italien toute l’équipe nationale anglaise, il vocifère contre le parti pris de l’arbitre -forcément, quand on joue à domicile- et il prend sa petite minute de deuil en posant sa main sur son coeur quand ses frères italiens font le tour du stade pour saluer les supporters. Ce n’est qu’un match amical, pourtant. Ce stade n’a pas fini de voir les passions de Pilar et Toni, pour la Coupe du Monde qui approche à grands pas.

La petite fille continue de fanfaronner quand ils reprennent place sur les canapés de la loge, pour se remettre de leurs émotions.

« L’action de Dubois à la fin, qui a éclaté le balai de votre attrapeur ! Ha ha, vous allez pas faire le poids à la Coupe du Monde, c’est sûr. »

Toni pourrait lui répondre que son analyse sportive d’enfant de sept ans manque de précision mais il ne le fait jamais, pas même à cet instant où il est échauffé par la défaite de son pays. Pilar a une telle passion pour le Quidditch qu’il ne peut pas faire autrement que de la prendre très au sérieux. Surtout qu’il sait qu’elle a un vrai potentiel, parce qu’il a déjà -gentiment- joué avec elle. Il a la conviction que cette petite est promise à un grand destin ou il n’y connait rien au Quidditch. Alors il répond dans les mêmes termes qu’elle, parce qu’il veut qu’elle progresse :

« T’es bien confiante parce que votre gardien aujourd’hui, c’était une passoire. Complètement nul sur son flanc gauche. Il est temps qu’il prenne sa retraite, nan ?
-N’importe quoi !! s’insurgea t-elle. McGuire est hyper solide ! »

Les chamailleries durent encore quelques minutes, le temps de servir à chacun un verre d’alcool ou de jus. Puis Pilar se tourne avec curiosité vers son parrain, celui qui s’est contenté d’écouter et  de regarder jusque là :

« Tonton Fergus, t’étais pour quelle équipe, toi ? »

Toni tourne un regard entendu vers son frère. Il devine sa réponse et il n’est pas sûr que Pilar va l’apprécier.


Antonino Tessio
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Fergus Avner
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I’m not in love with you, except that I do love you and you’re my forever [Toni & guest Pilarita] Icon_minitimeVen 8 Mar 2024 - 13:40
McGuire est hyper solide. Ok. Fergus est ravi de l’entendre, parce qu’à considérer, une heure et demi durant, le potentiel possible d’une injection d’argent dans un projet d’équipe, il se dit qu’il faut vraiment qu’il se forme sur la question. Pour l’instant, le connaisseur, c’est Toni. Désolé pour Pilar mais Fergus demandera confirmation à son associé de toujours, uniquement par bon sens. Il ne doute pas de la passion de sa filleul, et surtout pas de la certitude de Toni quant à ses capacités innées dans le domaine (Fergus s’en voudrait de briser quoi que ce soit chez Tonino, et surtout son engouement pour une gamine,) mais il est certain du fait que ses expertises ne sont pas encore tout à fait mûres.

Comme souvent lorsqu’il est en compagnie de Toni et d’un tiers, Fergus garde le rôle de spectateur. C’est d’autant plus vrai avec Pilar dans les parages que les deux caractères se heurtent avec une énergie qui se suffit amplement. Cette place convient parfaitement à Fergus : il observe, écoute, n’intervient que dans le cas où ce qu’il aurait à dire justifie une dépense d’énergie. C’est son équilibre avec Toni depuis des siècles, et Pilar trouve une place exemplaire dans ce dynamisme bien rôdé.

Il en est à commander, puis recevoir un verre de whisky pur-feu (c’est encore tôt dans la soirée, mais on ne célèbre pas une victoire sans whisky) lorsque Pilar le tire dans la conversation.

– Tonton Fergus, t’étais pour quelle équipe, toi ? »

Il lève la tête vers elle, sourcils haussés. À sa droite, Toni lui adresse un regard qu’il capte aussitôt. Un regard qui dit vas-y, déçois moi cette gamine insolente que j’aime de tout mon coeur mais qui se paye ma tronche avec sa vieille Angleterre.

Fergus joue le jeu, mais pas celui attendu. D’abord, il se fait désirer, en buvant une gorgée qu’il savoure, tranquillement. Ensuite, il adopte une position plus confortable, au fond du fauteuil, d’où il toise ses deux interlocuteurs dont la patience égale, peut importe l’âge, s’enfui à vue d’oeil. Il se permet même de se racler la gorge, et d’adresse un très rapide clin d’oeil à Toni.

– Moi, Pilar… amorce-t-il de sa voix traînante et erayée, je soutiens ceux qui me rapportent de l’argent.

Et c’est vrai.

– C’est quelle équipe, à ton avis ? demande-t-il ensuite calmement, avant d’ajouter : et me parle pas de l’Angleterre.  


   
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Antonino Tessio
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I’m not in love with you, except that I do love you and you’re my forever [Toni & guest Pilarita] Icon_minitimeMer 20 Mar 2024 - 7:00
Toni est sûr de deux choses. La première, c’est qu’à aucun moment de sa vie, Fergus ne peut prononcer la phrase « je soutiens l’Angleterre », ça serait trahir son héritage irlandais. La seconde, c’est que pour Pilar, aucune réponse à sa question qui soit différente de « l’Angleterre » ne serait acceptable. Il y a donc un petit conflit qui se profile et que Fergus détourne habilement, après un -trop- long temps de silence.

Toni masque son sourire derrière son verre en captant le clin d’oeil de son associé. Il pressent que la suite de cette conversation va être drôle et déjà, la tête que fait Pilar est hilarante. Cette gamine est aussi expressive que sa mère.

« Hein ?? » réagit t-elle, comme si Fergus avait dit la bêtise la plus absurde qu’elle ait jamais entendue. « Ça veut dire quoi ? »

Il faut rappeler pour faire bonne mesure qu’elle a aussi autant d’ego que son père ; à voir ses petits sourcils froncés et sa moue, elle n’est pas du tout contente d’admettre que quelque chose lui échappe. Dans ses yeux d’enfant passionnée, le Quidditch n’est que jeu et beauté, elle est bien loin d’imaginer toutes les logiques financières et politiques qui sous-tendent le succès de ce sport. D’ailleurs, dans ses yeux d’enfant tout court -encore plus quand on considère le train de vie de ses parents- l’argent n’a probablement pas beaucoup de sens, encore.

Bon parrain qu’il est, Fergus ne manque pas d’offrir à Pilar l’occasion de donner son avis sur cette question. Toni décide alors de donner quelques clés de réponse à la petite fille -et d’embêter un peu Fergus au passage, car il aime le voir interagir avec des enfants. Il se penche pour chuchoter quelques mots à l’oreille de Pilar et alors, le visage de la petite fille se déride et elle arbore un air victorieux et rieur.

« Pfff, Tontoni il a dit que les clubs anglais ça rapporte beaucoup d’argent ! »

C’est au tour de Toni de faire un clin d’oeil à son associé, par-dessus l’épaule de Pilar qu’il tapote gentiment. En vérité, ni lui ni Fergus ne cherchent réellement le profit dans ce projet d’achat qu’ils caressent de loin, ou en tout cas, ce n’est pas leur argument premier : dans la catégorie des investissements financiers rentables, l’achat d’un club sportif est bien souvent en bas de la liste. Ce qu’ils espèrent obtenir en mettant la main à la poche pour débourser quelques millions de Gallions, c’est plutôt l’accès à un réseau de personnalités politiques qui leur serait utile pour étendre leurs activités. Et aller pêcher plus gros poisson ailleurs… probablement de l’autre côté de l’Atlantique, si leur instinct est bon.

Tous ces détails, Toni se garde bien de les expliquer à Pilar qui semble de toute manière passée à autre chose. Assise en tailleur sur son fauteuil, avec son verre de jus d’orange à la main, elle arbore un sourire satisfait. Signe qu’elle est galvanisée et bienheureuse après cette victoire de son équipe fétiche, en bonne compagnie de ses deux tontons, elle décolle légèrement de son siège et ne semble même pas le remarquer. A nouveau, Toni pose sa main sur l’épaule de la petite fille pour lui faire regagner un support stable ; avec cette enfant et ses manifestations magiques chaotiques, ils risquent à tout moment de la retrouver bloquée au plafond.

Probablement que ce sujet d’argent fait un peu de chemin dans sa tête car tout à coup, elle se montre curieuse :

« Vous, vous gagnez plein d’argent ? Parce que votre maison elle est grande, comme la mienne ! »

Toni ne songe même pas à la corriger sur le possessif qu’elle utilise ; s’il y a bien un lieu qu’il considère comme son foyer, c’est la maison de Fergus et pourtant, il n’y a jamais injecté un seul Gallion.

« Qu’est-ce que t’appelles plein d’argent, bella ?
-Bah je sais pas ! Plein d’argent comme pour… Pour acheter plein de chevaux comme Papa ! » Son regard se fait soudainement interrogateur. « Vous faites quoi comme travail en fait ? »


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I’m not in love with you, except that I do love you and you’re my forever [Toni & guest Pilarita] Icon_minitimeMar 26 Mar 2024 - 17:42
Curieuse, directive, impatience. C’est ce qu’est Pilar Calde. Bien différente de Laoise au même âge. Elle lui rappelle Moreen : réclamer toute l’attention du monde et si ne pas l’avoir, se sentir insultée. Fergus se dit que peut-être, il aurait dû en donner plus encore à sa fille, de l’attention. Quand elle le laissait faire. Peut-être qu’il serait un peu moins aujourd’hui le centre de ses problèmes.

À moins que ça n’ait rien n’à voir. Fergus repense à la conversation – l’altercation – qu’il a eu avec Avalon. Il n’en a pas vraiment parlé avec Toni : c’est pas son genre de revenir sur ce genre d’évènements, et ça les aurait amené à parler de Grace. Pénible, pour tous les deux.
Mais, quand même, cette histoire lui trotte dans la tête, en tâche de fond.

Pilar grandit dans la douce illusion d’un foyer sans mensonge. La violence à laquelle elle est exposée n’est qu’hypothétique.
En principe, elle fait partie d’un foyer stable.
En principe.

Un jour, elle aussi se rendra compte qu’il y a dans leur richesse à tous, un truc qui ne colle pas. Un mystère suppurant et sombre. Comme Laoise, elle se mettra à réfléchir et à poser des questions. Avec la technomagie, elle trouvera d’autant plus de réponses évasives.
Ce sera le début de la fin.

Ces pensées traversent Fergus en une fraction de seconde et s’interrompent quand Toni se penche pour murmurer à l’oreille de Pilar. Elles lui laissent quand même un fond de goût amer dans la gorge.

Mais il sourit. Il sait déjà ce que Toni est en train de marmonner. Aucune surprise, donc, lorsque Pilar s’exclame :

– Pfff, Tontoni il a dit que les clubs anglais ça rapporte beaucoup d’argent !
– Un jour, répond doucement Fergus, tu sauras pourquoi vaut mieux pas que je sois leur proprio.

C’est pour le jeu. Si posséder un club britannique servait u dixième de ses projets, il n’aurait aucun scrupule à faire taire son sang irlandais. Et dans le cas présent, de toutes façons, celui qu’ils éliront aura tout d’une offrande, n’en déçoive Pilar.

Fasciné par la capacité des gosses à ne pas traiter les réponses qu’ils obtiennent, Fergus hausse un sourcil :

– Heum…
– Qu’est-ce que t’appelles pleins d’argent, Bella ? interroge Toni avec un certain pragmatisme.
– Bah je sais pas ! Plein d’argent comme pour… Pour acheter plein de chevaux comme Papa !

Fergus soupire, un bref souffle du nez. Pour deux retraités, Roy et Ignacio se tiennent sacrément proche d’un sale milieu, de l’avis de Fergus.

– Si j’achète des chevaux, ma fille me tue, marmonne Fergus.
Laoise n’a aucune patience pour l’exploitation animale.
Réalisant sans doute quelque chose d’important, Pilar reprend :
– Vous faites quoi comme travail, en fait ?

Cette question, on la leur a posée des dizaines de fois. Ça sort d’ailleurs pas souvent d’une bouche aussi innocente et mignonne. Fergus et Toni ont une réponse bien rôdée. D’autant mieux rôdée qu’elle est la stricte vérité :

– On gère des clubs, Pilar.

Ni possession de labos, de matériel, ou d’entrepôts. Aucune intrusion parmi les forces armées, la douane, les gardes côtes.
Seulement des clubs, de bons clubs, où les gens sortent s’amuser. Frais, parfaitement légaux. Aucune part dans des sociétés de transports qui ne sont pas à leur nom.

– Comme les Folies, précise t-il avant que Pilar de s'imagine qu'il parle toujours de quidditch,qu’on a hérité de ton père et de Jayce.

Un beau cadeau réaménagé pour faire patte blanche. Un bel héritage.
Parfaitement légal.




   
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I’m not in love with you, except that I do love you and you’re my forever [Toni & guest Pilarita] Icon_minitimeMar 2 Avr 2024 - 3:49
Antonino a déjà répondu à ce genre de questions. D’où viennent tous ces Gallions qui pleuvent sur ses mains ? Qu’est-ce qu’il fait de son temps quand il n’est pas en train de chahuter, partager des grands repas et rire bruyamment avec ses proches ? Tous les enfants s’y intéressent à un moment ou à un autre, quelque part autour de l’âge de Pilar, d’ailleurs. Six, sept ou huit ans, quelque chose comme ça. Pour un homme qui n’a jamais -et ne voudra jamais- être père, Toni se trouve entouré de beaucoup d’enfants. Il ne s’en plaint pas, il n’a aucune haine ni dégoût pour les enfants, au contraire. Il n’a juste pas envie du tout d’être responsable d’eux. Il préfère ce rôle de tonton qui rend sa présence appréciable et importante mais pas fondamentalement essentielle. S’engager auprès d’un être complètement dépendant de lui pendant au moins les dix premières années de sa vie lui parait non seulement impossible et peu désirable, mais aussi tout à fait incompatible avec son quotidien.

D’ailleurs, autour de lui, il n’a que des exemples d’hommes qui n’ont pas pu tout avoir, d’une certaine manière. Jayce est longtemps resté à moitié près d’eux, à moitié près de sa famille qu’il veillait à garder bien à l’écart et s’en est allé avec soulagement dès qu’il a pu. Dès que Roy a décroché aussi, en fait, pour protéger les siens. Fergus n’a pas fait ce choix-là, la naissance de Laoise n’a rien changé et en même temps, on ne peut pas dire qu’il a partagé son quotidien avec elle et ça a même été longtemps compliqué avec Grace pour qu’il puisse l’avoir quelques jours avec lui. Et aujourd’hui, c’est cette part de sa vie qui cause les trois quarts de ses conflits avec sa fille.

Toni n’a pas du tout envie de se retrouver dans la même posture. Très peu pour lui. Quand Célice lui a clairement fait comprendre qu’elle n’attendait pas -et même qu’elle ne voulait pas- qu’il fasse figure d’un père de substitution pour Elio, tout est devenu bien plus simple pour tout le monde.

Il n’a pas de gosse, il en est bien heureux mais avoir la marmaille des autres autour de lui le pousse trouver des demi-mensonges ou des moitiés de vérité à servir à chaque fois que l’un d’entre eux se montre trop curieux. La fois où Elio lui a posé cette question - qu’est-ce-que-tu-fais-dans-la-vie-tonton- Toni a répondu à peu de choses près la même chose que Fergus explique à Pilar.

« Ah oui ! » Elle fronce les sourcils. Au fond, cette gamine ne connait presque rien des Folies, à part les récits vagues de son père et quelques photos qu’elle a vues un jour. Avalon et Roy ont été très clairs là-dessus ; hors de question que leurs enfants se rendent dans un endroit lié de près ou de loin à la mafia et Fergus et Toni respectent cette limite. « Des trucs de spectacle ! » résume t-elle avec ses souvenirs et sa compréhension très partielle des choses.

Elle aspire un peu de jus avec sa paille, les yeux rivés sur le liquide orange qui descend doucement contre les parois du verre. Puis elle relève la tête et son regard s’éclaire :

« Mais au fait !! » Impossible de dire quel est le chemin de ses pensées mais, pour la fillette, il semble parfaitement clair. « Pourquoi vous m’avez jamais dit que vous étiez pas vraiment de la famille de maman ?? »

Les sourcils de Toni se haussent franchement et comme toujours quand quelqu’un -enfant ou pas- aborde le sujet en ces termes, il s’indigne :

« Quoi ! Qui t’a dit ça ?
-Eh bah c’est Vivianne, elle a dit que t’étais pas le vrai frère de Maman. Et après Papa il a dit que c’était vrai ! »

Encore pire, c’est une véritable trahison.

« Bah parfois, ton papa il dit des conneries. »

Il en oublie de préserver les petites oreilles innocentes de Pilar et d’être à peu près poli -ça va, Avalon et Roy jurent aussi parfois devant leurs enfants, c’est plus fort qu’eux. La fillette semble plongée dans une profonde réflexion comme si elle devait tout à coup faire un calcul mathématique complexe.

« Si t’es le frère de Maman, ça veut dire que t’es aussi le frère de tata Célice ?
-Bah non. 
-… Mais t’es le tonton d’Elio ?
-Ouais. »

Pilar est encore plus confuse.

« Mais comment c’est possible alors ? T’es demi-frère comme Teresa avec nous ? 
-Nan, c’est… pas ça. »

Demi-frère, ça pique. Toni a des demi-soeurs, lui aussi. Elles ne sont pas un quart de ce que représente Avalon pour lui, alors qu’elles partagent son sang. Il les aime, il se soucie d’elles, il prend de leurs nouvelles parfois. Mais ce n’est pas pareil. C'est un lien profond qu'aucune généalogie ne peut saisir. Il échange un regard avec Fergus, considérant qu’il est mieux placé que lui pour trouver des jolis mots, ceux qui seront compréhensibles pour Pilar.


*****


1er février 2012

Avalon a déjà failli mourir. Toni n’oubliera jamais ce jour où il l’a sortie d’une cave de restaurant, livide et tremblante, à demi-inconsciente, après avoir frôlé l’asphyxie à cause d’un putain de poison qui ne lui était même pas destiné. Rien que d’y penser, ça réveille des fourmis dans ses doigts, ça contracte sa mâchoire et ça lui tord le bide.

Elle a déjà failli mourir d’une manière dont il projette sa propre mort ; brutalement liquidé par un ennemi qui aura été plus malin que lui.

Toni espère qu’il mourra comme ça. Rien ne l’angoisse plus que l’idée de rester immobile sur un lit, avec un corps déjà presque mort, grignoté par la maladie. Si ça doit lui arriver, il veillera à garder un flingue près de lui pour se tirer une balle dans la tête. Il l’a déjà dit à Fergus. Il veut pas crever en étant un demi-homme, incapable de faire autre chose que d’attendre le soulagement de la fin. Il veut pas voir défiler à son chevet toutes les personnes qu’il aime, larmoyantes et désespérées, et savoir que la seule chose qu’elles font pour lui c’est prier.

Quelle angoisse.

Avalon est malade. C’est tout ce qu’il a retenu de cette visite à l’hôpital où elle leur a expliqué, à Fergus et lui, ce qui avait déclenché ses contractions. Il n’a pas retenu le nom barbare du truc qu’elle avait -y a bien que les médicomages pour parler en termes que personne ne comprend, histoire que personne ne sache quoi faire. Tout ce qu’il a compris, c’est que c’est un souci avec son placenta qui cause des problèmes dans ses reins et qui empêche le bébé d’avoir ce dont il a besoin pour se développer.

Avalon s’est montré un peu pudique dans le choix de ses mots, pour ne pas les inquiéter. Fergus a posé des questions précises pour comprendre, évidemment, parce qu’il est comme ça. Méthodique. Toni avait juste envie de quitter cette chambre pour aller vomir et oublier ce qu’il vient d’entendre.

Le bébé pourrait mourir. Avalon pourrait mourir. C’est pas ce qu’elle a dit exactement mais c’est ce que ça veut dire. Et cette fois, Toni ne peut pas la sortir de là.

Il peut juste attendre. Pleurer. Et prier.

Pas un seul mot ne s’échappe de sa bouche, pendant le trajet de l’hôpital jusqu’à la maison de Fergus. Pas de verre dans la Voie ou aux Folies ce soir. Toni s’écroule sur le canapé du salon, avec son Pear One entre les mains, le regard fixé sur le plafond.

C’est le moment où la rationalité de son meilleur ami est précieuse pour le sortir de ses pensées totalement désordonnées et anxieuses.

« En vrai, ça va non ? J’veux dire, elle avait l’air d’aller bien là. Ils sont bien les médicomages de Sainte-Mangouste ? » Il a jamais foutu un pied là-bas, lui. « C’est là-bas que Laoise est née, nan ? »


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1er Fevrier 2012

Fergus a dit qu’il avait besoins de prendre l’air alors ils ont fait une partie du trajet à pieds. En silence. Toni et lui ont pas échangé un mot, y avait rien à dire. Ils sont restés chacun dans leur tête pour penser à des trucs désagréable et qui avaient pas trop d’intérêt à être partagés. Qu’est ce qu’ils pouvaient faire ? Parfois la maladie tombe, c’est comme ça.

Ils sont chez Fergus. Toni s’est allongé sur le canapé et fait semblant de regarder son pear. Lui, il se concentre sur l’image d’Avalon allongée dans le lit blafard de saint mangouste. Il a regardé le plateau de potions qu’on lui a apporté et discuté avec le médecin. C’est pas quelque chose auquel il s’habitue alors que c’est vraiment pas la première fois qu’il assiste à l’alitement d’un de ses proches. Elva, Grace, Sioban, après un accident.

Il essai d’accepter le sentiment d’impuissance qu’il a à chaque fois qu’il y met les pieds.

Comme Toni s’est étalé sans aucune lumière, Fergus fait un geste et le grand salon prend une ambiance tamisée. Dehors, la nuit est noire. Fergus fouille dans ses tiroirs et parcours un agenda où il a écrit des listes de noms pour trouver les meilleurs médicomages. Il sait que celui qu’il a vu est payé par Roy, mais ça le rassure pas assez.

– En vrai, ça va non ? demande Toni depuis les profondeurs du canapé.

Fergus lève les yeux du calepin.

– J’veux dire, elle avait l’air d’aller bien là, ajoute t-il avant de demander, trop vite : ils sont bien les médicomages de Sainte-Mangouste ?

Fergus referme le calepin d’un claquement.

– C’est là bas que Laoise est née, nan ?
– Ouais.

Il fait pas remarquer qu’il était pas là et qu’il a aucune idée de la manière dont s’est déroulé l’accouchement parce qu’à l’époque, Grace lui adressait pas la parole et qu’il était pas au courant qu’elle était en train d’accoucher.

Le moment où Grace l’appelait pour se reposer sur lui était passé depuis longtemps.

Il dit rien parce qu’il sait très bien ce qui perturbe Toni. Fergus a pas tellement d’empathie, mais le regard assez aiguisé pour passer son temps à jeter des coups d’oeil autour de lui. Il connait trop bien son frère pour pas avoir vu sa face toute blanche et ses coups d’oeils répétés vers la porte quand ils étaient dans la chambre. Alerte rouge. Toujours à deux doigts de détaler comme un lapin face à un renard.

Toni supporte pas les hôpitaux, c’est pas nouveau. Il a même toujours eu du mal avec les médecins à domicile, les chirurgiens et tout ça. Un jour Fergus a carrément cru qu’il allait devoir le recoudre lui-même tellement le garçon faisait des manières pour pas se faire approcher par un type muni d’un doctorat. Comme si pisser le sang lui permettait encore de nier qu’il était blessé gravement.

La maladie, c’est pire. Primo Toni tombe jamais malade, du coup quand un de ses proches attrape une grippe, il imagine tout de suite les funérailles qui vont avec. Secundo Toni a surtout peur de ce que ça pourrait lui faire, à lui, d’être diminué comme ça. Fergus sait pas trop d’où lui vient cette terreur qu’il a de perdre le contrôle de son corps, mais il comprends.

Ils se sont fait la promesse mutuelle de s’achever si l’un devait finir au fond d’un lit ou l’autre perdre la tête.

– On va lui payer les meilleurs médecins. Ça va aller, dit Fergus avec une tranquillité qu’il ressent pas du tout.

Y a rien d’autre à faire que mentir pour calmer les angoisses de Toni. Parce que Fergus a pas trouvé Avalon si bien que ça, et qu’il peut pas s’empêcher d’avoir des a priori sur les médecins qu’il connaît pas.

– Elle a survécu à pire que ça, ajoute-t-il.

Il repense à elle en pleine crise, tremblante dans ses bras, le frappant parfois pour échapper à son emprise.

Ouais.

À pire.

Après un silence, Fergus reprend avec un ton super posé :

– Toni. J’ai envie de me déboîter la tête.

Dans ce genre de circonstances d’habitude, ils se rincent à mort pour s’aider à supporter la nouvelle. Fergus sait pas quel genre de décence les a poussé à rentrer sagement, mais il est convaincu que Toni en a autant besoins que lui.


   
If I'm crazy, I'm on my own / If I'm waitin', it's on my throne / If I sound lazy, just ignore my tone /'Cause I'm always gonna answer when you call my phone / Like, what's up, danger ?
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Profil Académie Waverly
I’m not in love with you, except that I do love you and you’re my forever [Toni & guest Pilarita] Icon_minitime