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In the stars [Famille Calder & PNJ]

Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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In the stars [Famille Calder & PNJ] Icon_minitimeLun 12 Fév 2024 - 2:03
16 septembre 2023

« Mais pourquoi je peux pas mettre une chemise, moi aussiiiii ? »

Roy n’avait plus assez de souffle pour soupirer face à Pilar qui tentait pour la millième fois de la semaine de négocier sa tenue de soirée. Avec Avalon, ils avaient convenu de s’y prendre à l’avance pour éviter un drame vestimentaire le jour J. Ils avaient utilisé une bonne technique de parents pour emmener leur enfant où ils voulaient qu’elle aille : en lui donnant l’illusion d’un choix. Le week-end dernier, ils lui avaient présenté trois tenues différentes, en disant qu’elle pouvait choisir entre l'une d'entre elles. Sans hésiter, Pilar avait saisi la robe la moins chargée, sans froufrous ni noeuds.

Mais évidemment, maintenant que le moment était venu de la mettre, il fallait qu’elle revienne là-dessus, en remettant en question le principe même de devoir porter une robe.

« Parce qu’on ne va pas à ce genre d’événement en chemise et en jean… Tu vois bien que toutes tes soeurs portent une robe, non ?
-Mais toi tu portes une chemise ! » protesta t-elle.

Par-dessus son épaule, Roy aperçut Vivianne, occupée à maquiller Alma et Teresa, lui renvoyer un regard entendu qui semblait dire « elle n’a pas tort sur ce coup-là ». Mais le jour où Roy remettrait en question l’éducation genrée n’étant pas arrivé, il répondit :

« Parce que je porte un costume et les costumes, c’est pour les hommes… Bon, arrête de gigoter ou ta natte va être toute moche » la réprimanda t-il.

Pilar laissa tomber ses bras dans une évidente posture de frustration mais se laissa faire sur la fin des préparatifs. Si elle semblait détester ce moment, Alma et Teresa, elles, étaient ravies de se regarder dans le miroir, vêtues de leurs petites robes, toutes coiffées et maquillées par les bons soins de Vivianne. Alma vint trouver Roy, en tournoyant dans sa longue robe bleue au jupon de princesse :

« T’aimes bien, papa ? 
-T’es parfaite, p’tit coeur. Toi aussi, Tessa, ça te va bien cette coiffure. »

Teresa avait revêtu une robe plus courte, décoré de liserés dorés et dans le même tissu bleu foncé que les robes de ses demi-soeurs -pour satisfaire le petit côté psychorigide de Roy qui pensait à la cohérence des photos. Elle s’était contenté de relever ses cheveux, pendant qu’Alma, elle, avait demandé à Vivianne de boucler les siens d’un sortilège, avant de les couronner d’un serre-tête en fleurs blanches.

« Merci, papa ! On peut y aller, maintenant ? s’enquit son aînée, impatiente d’aller à cette grande fête dont elle entendait parler depuis quelques semaines.
-Quand Avalon sera prête, oui… » C’était après tout la star de cette soirée, en cette qualité, elle avait gagné le droit de prendre le temps de se préparer seule pendant que Roy gérait les enfants. « Je vais voir où elle en est. »

Roy n’eut guère besoin de traverser le hall pour retrouver sa femme. Avalon venait de quitter leur chambre et revenait dans l’autre sens, vêtue d’une robe à couper le souffle, les cheveux relevés en un gracieux chignon qui dégageait sa nuque. Parce qu’il était rare de la voir aussi apprêtée, la mâchoire de Roy tomba aussi, pendant que tous ses enfants accouraient vers elle.

« Wahou mais elle est trop belle ta robe, maman ! » s’extasia Alma.

Même Pilar avait des étoiles dans les yeux et touchait du bout des doigts le tissu décoré de perles. Le bruit et l’agitation attira les jumelles qui étaient sous la surveillance de leur baby-sitter, dans le salon voisin. A leur tour, elles s’élancèrent vers leur mère et disparurent dans le jupon de sa robe, les mains tendues vers elle pour réclamer ses bras.

« Mamaaaaan !
-Maman t’es trop beeelle, ça briiiille ! 
-Mais quoi, y en a que pour Maman ici ! Et papa, il est pas beau aussi ? » fit mine de se plaindre Roy, en s’approchant d’elles.

A ses côtés, Vivianne haussa les sourcils, un sourire en coin aux lèvres.

« Désolée mais elle te détrône de loin, là. »

Comme il ne pouvait qu’être d’accord avec cette affirmation, Roy se pencha vers sa femme pour souffler à son oreille :

« Je parie que Sorcière Hebdo va te demander pendant la conférence de presse comment ça se fait que t’es aussi bien foutue après quarante ans et quatre grossesses » Il l’embrassa sur la joue. « T’es magnifique. 
-Regarde, maman, moi aussi j’ai mis ma robe ! » s’exclama Pilar, qui voulait bien porter une robe si ça pouvait lui valoir quelques compliments, finalement.



Roy Calder

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Avalon Calder
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In the stars [Famille Calder & PNJ] Icon_minitimeLun 12 Fév 2024 - 4:24
La nouvelle était arrivée par courrier au début du mois d’août dans une enveloppe blanche parfaitement neutre. A l’intérieur, une note l’informait que le magazine Impact l’avait élue « Femme influente de l’année 2023 » et la conviait à une cérémonie de remise des prix le 16 septembre prochain, à Leopoldgrad. Les raisons qui avaient motivé sa sélection étaient brièvement expliquées dans le courrier ; elles portaient essentiellement sur son engagement associatif et sur sa récente collaboration avec le gouvernement français. En octobre dernier, Avalon avait reçu une lettre d’un adjoint du ministre de l’Éducation Magique qui lui apprenait que le gouvernement français avait de grandes ambitions sur l’intégration des nés-moldus dans la communauté sorcière après un drame qui avait eu lieu quelques mois plus tôt à Beauxbâtons ; un enfant, harcelé par ses pairs sur cette question si sensible du statut de sang, s’était suicidé dans sa chambre en laissant une longue lettre à ses parents où il expliquait les raisons de son geste. La communauté sorcière française avait été épouvantée par cette histoire – qui, malheureusement, n’était pas un cas isolé. L’avènement des technomagies dans le monde avait causé son lot de réponses réactionnaires puisqu’elles étaient grandement assimilées à la technologie moldue, malgré un fonctionnement radicalement différent.

Suite à ce drame, le ministère de l’Éducation Magique s’était saisi du problème et avait lancé de grandes campagnes de sensibilisation auprès des élèves. Mais, avait expliqué l’adjoint dans sa lettre, le ministère cherchait à monter un programme d’intégration des nés-moldus dans la société magique, ce qui les avait conduits à examiner le fonctionnement de leurs voisins. Avalon avait été contactée pour leur faire un retour d’expérience sur la création de l’association Pair’Aide, qui avait désormais sept ans et fonctionnait particulièrement bien sur le territoire anglais.

Cette mission l’avait occupée une bonne partie de l’année. Elle s’était rendue plusieurs fois à Paris pour rencontrer l’équipe en charge du projet, pour cibler les attentes, les spécificités du territoire et les contraintes. Le programme avait été lancé pour la rentrée 2023 et Avalon avait une dernière réunion de prévue à Paris le mois prochain pour faire le bilan de ce lancement. En Angleterre, sa collaboration avec le gouvernement français lui avait valu plusieurs articles de presse qui vantaient tous l’importance de ce projet, surtout dans un contexte politique où le premier ministre moldu avait récemment rompu les liens avec l’Europe, ce que le gouvernement sorcier s’était bien gardé de faire.

C’était donc cette réussite que saluait le magazine Impact en lui remettant le prix très convoité de Femme Influente de l’année. Des journalistes étaient venus chez eux pendant l’été pour lui poser quelques questions dans l’optique de rédiger son portrait et la nouvelle avait été publiquement annoncée à la fin du mois d’août. La grande cérémonie, quant à elle, avait lieu ce soir.

Pour l’occasion, Roy lui avait offert une fin d’après-midi tranquille pour qu’elle puisse se préparer sereinement et répéter son discours pendant qu’il se chargeait de préparer les enfants. Ils avaient sagement fait le choix de n’emmener que leurs trois aînées – les jumelles risquaient de s’impatienter rapidement face à la longueur de la soirée et Juan était encore plus petit qu’elle. Teresa, Alma et Pilar, quant à elles, avaient été ravies d’être conviés à ce moment spécial, dont on parlait tant dans la famille Calder. Il avait donc fallu trouver de quoi vêtir les trois petites – et négocier avec Pilar pour qu’elle porte une robe, ce qui n’avait pas été une mince affaire. (Elle avait même proposé à ses parents de porter un maillot de Quidditch « un peu grand » qui, selon elle, tombait exactement comme une robe.) Depuis la chambre parentale, Avalon entendait les enfants s’agiter un peu et sourit en percevant les échanges entre son mari et leur fille cadette.

Postée devant le miroir, elle finissait de se préparer en étalant une couche de rouge sur ses lèvres. Elle vérifia son chignon, lissa le tissu de sa longue robe noire et corrigea un léger détail sur son maquillage en rajoutant un peu de poudre sur son visage. Elle hésita brièvement sur le choix de ses bijoux et se décida finalement sur une paire de boucles d’oreille que Roy lui avait offert pour la naissance des jumelles, habilla son décolleté d’un collier, son poignet d’un bracelet et conserva à son doigt son alliance et sa bague de fiançailles qu’elle ne quittait jamais.

Après avoir pris une longue inspiration et récité les premiers mots de son discours, elle se déclara prête.

Ce fut juchée sur une paire de talons hauts qu’Avalon sortit finalement de la chambre pour gagner le hall d’entrée. Elle y rencontra Roy – qui s’apprêtait sûrement à venir la chercher car il était grand temps de partir – et la manière dont il la dévisagea lui tira un sourire en coin.

Douze ans et cinq enfants plus tard, elle adorait voir le même éclat dans ses yeux que lors de ce fameux gala aux Folies Sorcières qui avait vu naître les prémices de leur histoire.

Son mari ne fut pas le seul subjugué par tenue ; rapidement, tous les enfants accoururent vers elle avec des grandes exclamations admiratives.

« Merci mes chéries, lança Avalon en riant. Qu’est-ce que vous êtes belles, vous aussi ! » s’émerveilla-t-elle en les observant tour à tour.

La remarque que Roy souffla à son oreille lui tira un nouveau rire et elle secoua doucement la tête ; le secret de sa forme physique tenait justement au fait qu’elle avait cinq enfants et que chaque jour était donc une intensive séance de sport de douze heures. Son compliment, en revanche, fit briller une lueur tendre dans ses yeux. « Merci. T’es beau, toi aussi. »  affirma-t-elle en laissant courir ses yeux sur son beau costume noir.

Comme souvent, ce bref moment entre les deux parents fut rapidement interrompu par un de leurs enfants. Par Pilar, cette fois-ci, qui demandait un peu d’attention à sa manière.

« Mais oui, j’ai vu Pili, répondit Avalon en baissant les yeux vers sa fille. Et elle te va très bien, tu es toute jolie dedans. Et alors, est-ce qu’elle est confortable ?
-Mhhh, ça vaaaaa. » fit la petite d’une voix traînante. Ce qui, en langage pilaresque signifiait quelque chose comme : « elle est très bien et très confortable mais je n’ai pas envie d’avouer que j’ai fait un cinéma pour rien pendant une semaine. » « Mais c’est pas pratique pour courir, quand même !
-Ça tombe bien ma grenouille, personne ne va te demander de courir ce soir. » Elle releva les yeux pour trouver le regard de Roy. « Tout est prêt ? On peut y aller ? »

Mais, avec six enfants, aucun départ ne pouvait se passer de manière harmonieuse. Nieves ne tarda pas à le prouver en se mettant à pleurnicher, les bras autour des jambes de sa mère.

« Mais mamaaaaan moi aussi je veux venir avec vouuuuuus…
-Non Nivi, répliqua Pilar, c’est pas pour les bébés la fête ! »

Elle semblait se délecter de pouvoir dire ça à sa petite sœur, qui la fusilla du regard.

« J’suis même pas un bébé !
-Pilar, arrête de narguer ta sœur, intervint Avalon en s’agenouillant vers sa fille qui avait les yeux humides. Tu sais ma puce, tu vas t’ennuyer avec nous ce soir. C’est un dîner avec beaucoup d’adultes, où il faut rester très longtemps à table…
-Mais je veux quand mêêême, c’est pas juuuuste. »  se plaignit Nieves.

Avalon connaissait bien sa fille ; elle la savait capable de rester en boucle sur la même idée pendant plusieurs heures – et d’être rancunière pendant tout aussi longtemps ce qui, à cet âge-là, démontrait déjà un sacré caractère qui avait tendance à faire soupirer ses parents. Cette fois-ci, Avalon préféra jouer la carte de la diplomatie.

« Je sais Nevi. Mais regarde, tu vois les bijoux que j’ai mis à mes oreilles ? » Elle lui désigna les boucles qui pendaient. « C’est les boucles d’oreille que papa m’a offertes quand vous êtes nées, Carmen et toi. Comme ça, vous serez toujours un peu avec moi ce soir. »

Si Carmen eut un sourire en tendant délicatement les doigts pour toucher la perle, Nieves semblait un peu plus difficile à convaincre. Décidant que le moment était venu de leur révéler une surprise qu’elle leur réservait, Avalon se pencha vers ses jumelles pour leur chuchoter quelque chose.

« Pour de vrai de vrai ? réagit Carmen.
-Juste Nita et moi ? reprit Nieves.
-Juste Nita et toi.
-Promis ?
-Promis. On en reparle demain. » fit-elle en les embrassant toutes les deux. « Soyez sages avec Nancy, d’accord ? »

Les deux petites se laissèrent attirer plus ou moins docilement par la baby-sitter, occupées à chuchoter avec un air surexcité. Avalon se redressa, lissa à nouveau sa robe et se tourna vers Roy.

« Tes parents nous rejoignent directement là-bas, alors ? Et…
-Hééé mais ! intervint Pilar. Papa, t’es plus petit que maman, en fait !

Alma et Teresa, qui se tenaient toutes les deux par le bras, pouffèrent en cœur.



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Roy Calder
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In the stars [Famille Calder & PNJ] Icon_minitimeMer 14 Fév 2024 - 6:07
Avalon était certainement la personne que Roy admirait le plus au monde. Douze années de vie de couple et il ne cessait jamais de songer qu’elle était la femme la plus déterminée et la plus ingénieuse qu’il connaisse. Son parcours avait toujours inspiré du respect à Roy, et ces dernières années continuaient sur la même voie ; c’était dingue de voir l’ampleur de la structure associative qu’elle avait réussi à construire, après tout ce qu’ils avaient vécu de douloureux et après avoir accouché de cinq enfants les uns après les autres.

Roy le savait : il ne lui arrivait pas à la cheville. Et il le vivait parfaitement bien.

C’était donc une lueur de grande fascination qui brillait dans le regard que Roy portait à sa femme  pendant qu’elle s’occupait de gérer les frustrations de leurs petites, telle la parfaite mère qu’elle était en plus d’être une femme d’affaires talentueuse. Il eut une bonne idée de ce qu’elle devait leur chuchoter à l’oreille car ils en avaient parlé quelques jours plus tôt. Avalon envisageait d’emmener les jumelles avec elle lors de son prochain voyage en France, car elles avaient été très jalouses de voir Pilar l’accompagner seule la dernière fois. C’était le souci récurrent quand on avait autant d’enfants, il fallait sans cesse s’assurer de maintenir l’équilibre dans l’attention qu’ils accordaient les uns aux autres. Cela avait l’avantage que c’était assez facile de faire plaisir à l’un de leurs enfants : il suffisait de lui proposer une activité spéciale rien que pour lui.

Cette tactique qu’ils avaient maintes fois éprouvée porta ses fruits cette fois-ci à nouveau et les jumelles retournèrent sagement vers Nancy, leur baby-sitter. L’heure du départ arrivait. Roy vérifiait d'un coup d’oeil la mise de ses filles pour une dernière fois, tout en ouvrant la bouche pour répondre à Avalon quand une remarque de Pilar l’interpela.

Quarante-quatre ans dans la tronche et Roy détestait toujours autant qu’on lui fasse des remarques sur sa taille.

Mais il n’y avait bien que ses filles qui pouvaient se permettre de le faire sans qu’il le prenne très personnellement, alors sa protestation fut modérée :

« Je suis pas plus petit, c’est ta mère qui triche avec ses talons. » Il donna une légère pichenette sur le bout du nez de sa fille. « Comme quand tu lèves les pieds quand le médicomage mesure ta taille. »

Il l’avait vue faire cet été, lors d’une visite médicale qui visait à établir son dossier pour son inscription chez les Little Puddle, ce club de Quidditch pour enfants à Flaquemare qu’elle rejoignait cette année pour la première fois, après de longues supplications auprès de ses parents. Pilar se justifia aussitôt :

« Maaaais c’est pour pas qu’ils me mettent en attrapeuse ! »

Petite et menue, Pilar avait exactement le bon gabarit pour ce poste qu’elle n’aimait pas jouer : pas assez d’action, ne cessait-elle de dire. Non, son rêve, c’était de devenir poursuiveuse dans l’équipe nationale de Quidditch et tous les Calder et Davies rassemblés le savaient, tant elle le répétait de nombreuses fois. Pour mettre fin à la discussion, Roy prit la main de Pilar et l’entraîna à sa suite.

« Bon allez, assez bavardé, on va être en retard. » Il demanda à Avalon : « Tu prends les filles ? »

Quelques secondes plus tard, leurs transplanages d’escorte les menèrent devant l’un des portails d’accès à Leopoldgrad, une arche en pierre dans le quartier sorcier d’Oxford. Par son caractère itinérant, la ville ne pouvait être rejointe que via ces portails dispersés dans différents lieux et la petite famille dut traverser l’arche pour ressortir par le miroir d’eau, au centre de la place Merlin d’où arrivaient tous les visiteurs. Non loin, Roy repéra ses parents qui attendaient leur venue, près d’un banc public.

« Par là » indiqua t-il aux autres.

En les voyant avancer vers eux, Elena esquissa un grand sourire. C’était rare de la voir autant apprêtée -et Victor en plus- mais tous les deux avaient fait un effort pour se présenter sous leur meilleur jour. Aussi expansive que d’habitude, Elena salua en premier ses trois petites-filles en les embrassant généreusement :

« Coucou, mes chéries ! Oh la la, qu’est-ce-que vous êtes belles, dis donc ! Surtout toi, Pili, ça te va bien cette robe, hein !
-Comme c’était vous qui aviez l’invitation, on s’est dit qu’on allait vous attendre ici plutôt qu’à l’hôtel » déclara Victor, en embrassant son fils.


Roy Calder

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In the stars [Famille Calder & PNJ] Icon_minitimeMer 14 Fév 2024 - 9:27
Avalon ne put retenir un rire face à la remarque de Pilar mais fit le sage choix de ne pas rebondir dessus et tendit ses mains à Alma et Teresa pour les préparer à transplaner. Ils vivaient dans le quartier moldu d’Oxford et devaient se rendre dans le quartier sorcier pour rejoindre Leopoldgrad, via un passage magique qui avait été placé là après la création de la ville itinérante. Il se situait sur une place un peu éloignée des rues commerçantes, juste à côté de la gare de Portauloin de la ville, et se présentait sous la forme d’une belle arche en pierres de laquelle se dégageait des petites volutes de fumée blanche. Avalon, Roy et les trois filles traversèrent le portail sans sourciller et se retrouvèrent sur la place principale de Leopoldgrad, toujours bondée malgré le jour qui faiblissait. Seulement quelques secondes furent nécessaires pour retrouver Elena et Victor Calder, conviés eux-aussi à cette remise de prix.

Ils s’étaient tous les deux apprêtés pour l’occasion. Elena avait revêtu sa plus belle robe de sorcière vert émeraude qui faisait ressortir son teint halé et ses yeux pétillants. Quant à Victor, il avait assorti sa robe noire avec la tenue de sa femme en glissant un petit mouchoir vert dans une poche, au niveau de son torse.

Lorsqu’Avalon arriva à leur hauteur, sa belle-mère serrait déjà ses petites-filles dans ses bras en les inondant de compliments.

« Moui… » répondit Pilar au commentaire d’Elena. Elle se laissa embrasser et son regard se posa sur son grand-père. Ses yeux s’éclairèrent d’une lueur joyeuse : « Mais toi aussi Yayo t’as mis une robe ! »

Ce n’était pas tous les jours qu’on voyait Victor Calder abandonner ses t-shirts pour une tenue plus habillée. La dernière fois remontait sûrement au baptême de Juan qui avait eu lieu quelques mois plus tôt.

« Merci d’être là ce soir, fit Avalon en se penchant vers Elena pour l’embrasser à son tour.
-Oh, mais merci à toi de nous avoir invités, cariňa ! répondit-elle en lui frottant affectueusement le bras. Tu es sublime dans cette robe.
-Oui, intervint Alma, maman tu devrais t’habiller comme ça tous les jours. »

Avalon eut un rire alors qu’elle enlaçait son beau-père pour le saluer.

« Ah bon ? réagit-elle en se redressant. Tous les jours ? Même quand on fait soirée films le vendredi soir ?
-Mais non, répliqua Alma en levant les yeux au ciel et en souriant. Mais plus souvent ! »

Après ces chaleureuses retrouvailles, tous se dirigèrent d’un même pas vers l’immense hôtel qui surplombait la place Merlin et qui avait été choisi comme lieu de réception par le magazine Impact, à l’origine de cette soirée. L’entrée était gardée par plusieurs vigiles et des journalistes patientaient aux abords de l’hôtel avec de grands appareils photos. Pilar marchait devant, à côté de son grand-père, apparemment absorbée par ce qu’il lui racontait. De tous les enfants Calder, Pilar était celle qui était la plus proche de Victor. Ses sœurs, elles, avaient tendance à se tourner de manière presque instinctive vers Elena qui paraissait plus avenante de prime abord. Pourtant, c’était son grand-père que Pilar réclamait le plus et lui avec qui elle passait la plupart de son temps lorsqu’elle était chez ses grands-parents. Victor lui apprenait à jardiner, à bricoler et elle lui apprenait les règles du Quidditch lorsqu’ils s’installaient ensemble devant un match. Derrière Victor et Pilar, Elena avançait, entourée d’Alma et de Teresa. Les deux petites parlaient avec animation de leurs premiers jours dans le château, sur lesquels elles étaient intarissables depuis leur retour. Avalon et Roy fermaient la marche.

Avec un regard tendre pour son mari, Avalon fit glisser son bras sur le sien.

« Ça te rappelle pas quelque chose, cette soirée ? » lui demanda-t-elle, un sourire au coin des lèvres.

Douze ans plus tôt, les Folies Sorcières organisaient une grande réception en l’honneur de sa nomination au ministère et de celle de Danielle Coleman à la tête de la Justice Magique. Elle s’y était rendue vêtue d’une robe dorée, les lèvres colorées d’un rouge sombre comme celui qu’elle portait ce soir et avec l’impression d’avoir franchi un palier dans sa vie professionnelle. Elle en était ressortie avec la même impression et une chaleur sur les joues.

Ce soir, elle faisait son entrée au bras du même homme qui l’avait fait rougir des années auparavant.

Ce fut sur cette pensée qu’elle pénétra dans le hall de l’hôtel, où plusieurs photographes attendaient patiemment les arrivées. Quelques clichés furent pris ici, même si les trois petites furent rapidement amenées à l’écart par leurs grands-parents. Pilar, pour une fois, paraissait un peu impressionnée et resta silencieuse jusqu’à ce qu’ils arrivent dans la grande salle de réception.

Plusieurs tables rondes étaient dressées et placées de telle manière à faire face à une grande estrade où était posé un pupitre. Les convives arrivaient au fur et à mesure mais la salle était déjà bien pleine et le dîner ne tarderait pas à être servi.

« Champagne ? proposa un serveur aux quatre adultes, tandis qu’un autre se penchait vers les fillettes.
-Qu’est-ce qui vous ferait plaisir, mesdemoiselles ? Un jus de fruits ? Une petite boisson au Fizwizbiz ? »

Ce fut avec des verres qui les suivaient paresseusement en flottant derrière eux que la famille Calder gagna la table qui leur avait été attribuée.

« Maman c’est quand que tu passes ? demanda Pilar en portant à sa bouche la paille qui trônait dans sa boisson.
-Pas tout de suite, chérie. Après le plat principal.
-Et c’est quoi en fait qu’on va te donner ? Une coupe ?
-C’est… C’est comme une coupe, mais en plus petit.
-C’est un prix, Pili, pas une coupe comme au Quidditch, expliqua Alma.
-Mais un prix parce que tu as fait quelque chose de bien, alors ?
-On peut dire ça, oui.
-C’est comme à l’école, en fait ! s’exclama Pilar, qui avait besoin de ramener les évènements à ce qu’elle connaissait pour pouvoir les appréhender.
-C’est un prix très impressionnant, intervint Elena. Il faut être très fière de ta maman.
-Bah oui, maman elle fait bien les trucs biens. »


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In the stars [Famille Calder & PNJ] Icon_minitimeSam 2 Mar 2024 - 23:08
Dix-huit heures cinquante-cinq. Ils arrivaient avec quelques petites minutes d’avance, ce qui était un exploit quand on avait une famille de six enfants. Roy gardait un oeil attentif sur ses trois filles devant lui quand Avalon le tira de ses pensées avec une remarque qui le fit sourire. Il n’avait nullement besoin que sa femme précise sa pensée ; évidemment que chaque soirée officielle comme celle-ci lui rappelait ce fameux événement douze ans plus tôt, où Avalon avait été promue cheffe de la Milice. Ce soir-là, elle avait un éclat particulier qui avait frappé durablement le coeur de Roy et comme toutes les personnes en couple depuis longtemps, il adorait se remémorer les premiers frissons de leur histoire. Il répondit avec un sourire malicieux :

« J’y pense à chaque fois que je te vois dans une robe de soirée. »

Roy déposa un baiser sur le dos de sa main, puis, quelques secondes plus tard, il pénètra dans le grand hall somptueux de l’hôtel, où les flashs se multipliaient. Son goût pour les belles choses et pour la gloire n’avait jamais disparu. Il se sentit comme un poisson dans l’eau dans ce lieu luxueux, sous le feu des projecteurs, fier d’être au bras d’une femme tant respectée qu’elle s’apprêtait à recevoir un prix honorifique. Prix dont Avalon tenta d’expliquer le sens à Pilar qui se mit à poser plein de questions quand ils approchèrent de leur table.

« Elle fait des trucs très bien, même » souligna Roy en face de Pilar, dans un angle qui lui permettrait de garder facilement un oeil sur elle. « Tu sais ce qu’elle fait avec sa fondation, maman ?
-Ouiii, elle aide tous les gens qui ont besoin d’aide comme euh les né-moldus et les gens malades, expliqua t-elle avec ses mots approximatifs d’enfant.
-C’est ça et comme elle a aidé vraiment beaucoup de gens, tellement de gens que même en France on connait sa fondation, maintenant elle va recevoir une récompense.
-En France, répéta t-elle en ouvrant grand les yeux.
-Eh oui, t’as vu, c’est très sérieux, ta maman est connue partout dans le monde, appuya Roy en exagérant légèrement, donc il faut bien te tenir, sinon on va parler de toi dans les journaux ! »

Cette déclaration impressionna un peu Pilar qui se redressa un peu sur sa chaise, pendant qu’Alma et Teresa pouffaient discrètement à ses côtés. Cet élan de sérieux la fit tenir en place pendant le discours d’ouverture prononcé par le directeur du journal Impact. La remise des prix pour chaque catégorie débuta en même temps qu’on commençait à leur servir le dîner. Jeunes entreprises prometteuses. Meilleures inventions technomagiques. Hommes influents. Femmes influentes. Son dessert entamé devant elle, Pilar commença à se plaindre de la longueur des remises de prix :

« Quand est-ce-que maman elle paaaaasse ? 
-Bientôt, mon bébé, encore deux personnes et après c’est elle qui passe… Arrête de gigoter » lui intima t-il alors qu’il tentait de nettoyer les traces de chocolat sur sa bouche.

Il s’écoula encore une quinzaine de minutes avant que le moment attendu par toute la petite famille n’arrive enfin. La maîtresse de cérémonie, une femme cinquantenaire à la silhouette élancée, revint devant le pupitre en ajustant les lunettes sur son nez.

« Pour conclure cette remise de prix, j’ai l’immense honneur d’inviter sur l’estrade notre détentrice du titre de femme influente de l’année 2023, présidente de la fondation Arthur, Agir pour la Jeunesse Sorcière, merci d’applaudir chaleureusement madame Avalon Calder ! »

Évidemment, les applaudissements les plus chaleureux provinrent de Roy qui se leva de sa chaise, fier comme un coq.


Roy Calder

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Avalon Calder
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In the stars [Famille Calder & PNJ] Icon_minitimeDim 10 Mar 2024 - 9:51
Ce n’était pas la première fois qu’Avalon prenait la parole devant un auditoire. Cela faisait des années qu’elle était le visage public de sa fondation et qu’elle multipliait les interventions pour qu’ils se fassent une place dans le monde magique. Elle avait cette aisance pour s’exprimer qui l’aidait à capter l’attention d’un public et, au fil des années et des expériences, elle avait gagné en assurance. Elle avait fait quelques apparitions compliquées, notamment sur des plateaux télévisés et face à des chroniqueurs prêts à tout pour la déstabiliser et décrédibiliser son projet. Elle avait appris, à force, à déceler les petits rapports de domination qui se jouaient dans les moments comme ceux-ci et à y répondre de manière à essayer de retrouver un certain équilibre. Elle avait aussi été invitée sur des podcasts ou par des universités dans le cadre de certaines journées de sensibilisation. Elle aimait beaucoup cet aspect de son travail ; elle adorait défendre quelque chose qui lui tenait à cœur.

Mais monter sur cette estrade avait un autre goût, une autre saveur ; celle de la réussite et de la victoire. De la fierté, aussi. Gravir ces marches lui faisait l’effet d’une revanche sur la vie. C’était la preuve la plus évidente qu’elle l’avait fait, après toutes ces années douloureuses dans l’enfance et dans l’adolescence, après tout ce temps passé à se chercher après la naissance d’Alma, après tout ce long processus de reconstruction. Elle l’avait fait.

Elle s’avança vers la maîtresse de cérémonie qui lui tendit un prix – un rond en or sur un cercle de la même couleur – et lui serra longuement la main. Finalement, elle s’écarta pour la laisser accéder au pupitre placé en plein milieu de la scène. Avalon posa le prix sur le plateau et prit une profonde inspiration.

“Merci.” Elle attendit que les applaudissements se tarissent pour reprendre : “Merci beaucoup. C’est évidemment un honneur pour moi de recevoir ce prix aujourd’hui et de voir que les problématiques sociales occupent désormais une si large place parmi les considérations du monde magique. Merci à tous les membres du jury de m’avoir accordé ce titre.” Elle ménagea un léger silence et enchaîna : “J’ai créé la fondation Arthur il y a huit ans pour répondre à un besoin ; celui d’aider l’enfant que j’avais été vingt ans plus tôt à naviguer entre deux mondes sans devoir sacrifier une partie de son identité ni porter son héritage moldu comme un fardeau. Voilà la ligne directrice de l’association Pair’Aide et voilà le projet politique soutenu par le gouvernement français qui a fait appel à nos services : permettre aux enfants d’être eux, dans toute la richesse de leur humanité.”

Il y eut une slave d’applaudissements et Avalon adressa un sourire aux convives qui l’observaient.

“Je ne serais évidemment pas ici ce soir si je n’avais pas été soutenue par plusieurs personnes que j’aimerais remercier devant vous. Merci à Isla Carson, la directrice de l’association Pair’Aide depuis sa création, pour s’être emparée de cette question et pour continuer à mener de front tellement de projets nécessaires pour assurer l’accueil des enfants nés-moldus et de leurs parents dans le monde magique. Un immense merci à tous les bénévoles : le temps que vous offrez n’est pas seulement précieux, il est nécessaire et fait la différence pour tellement de jeunes. Vous êtes réellement les hommes et les femmes influents de l’année.”

Ses yeux balayèrent l’assemblée pour se poser sur Roy qui ne la quittait pas du regard. Alma, Teresa et Pilar l’écoutaient aussi religieusement. Son sourire s’accentua.

“Bien sûr, rien n’aurait été possible sans le soutien sans faille de mes proches et surtout celui de mon mari. Merci.” Son regard s’ancra dans le sien et, si sa pudeur l’empêcha de continuer devant cet auditoire, la lumière de son sourire parlait pour elle. “Je dédie évidemment ce prix à nos enfants, qui sont ma source d’inspiration quotidienne.”  

Elle se recula légèrement pour marquer la fin de son discours, remercia les applaudissements par un chaleureux sourire et quitta l’estrade, son prix dans les mains, pour retrouver ceux auprès de qui la célébration avait le plus de sens.



Avalon Calder

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Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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In the stars [Famille Calder & PNJ] Icon_minitimeDim 24 Mar 2024 - 23:53
Avalon avait l’habitude de parler en public. Elle était déjà un visage connu quand elle était encore cheffe de la Milice et devait se prêter de temps à autres à l’exercice de conférences de presse. Depuis que sa fondation prenait de l’ampleur, elle s’était mise à donner des conférences régulièrement. Prendre la parole devant une foule de personne ne l’effrayait pas et elle le faisait plutôt avec aisance.

Pour cette fois-ci, toutefois, contrairement à ses habitudes, Avalon avait réellement écrit et préparé son discours. Roy l’avait vu se pencher longuement sur un premier jet puis un deuxième, il l’avait entendue répéter, il lui avait même donné son avis sur certains passages sur lesquels elle doutait. Ce n’était pas seulement à cause des enjeux autour de cette remise de prix, qui rassemblait beaucoup de personnalités d’importance, dont la Ministre de la Magie elle-même. C’était aussi un révélateur de l’importance que prenait cette reconversion professionnelle dans la vie d’Avalon.

Roy exerçait un nouveau métier qui suscitait son intérêt, dans lequel il s’épanouissait et pouvait se voir encore dans quelques années, mais ce n’était pas du tout comparable. Il s’imaginait tout à fait changer de voie un jour, quand il se lasserait. Sur ce plan-là, il n’avait pas l’impression d’être à un endroit qui donnait un sens profond à sa vie, comme il pouvait le ressentir dans son rôle de père auprès de ses enfants. Faire grandir son entreprise l’occupait, le stimulait et le divertissait parfois mais ce n’était pas quelque chose qui faisait écho à son identité ou à des problématiques intimes de sa vie, il pouvait imaginer s’en détacher sans que cela n’ait de grandes conséquences.

Pour Avalon, les enjeux n’étaient pas du tout les mêmes. Elle avait créé cette fondation, puis ses multiples embranchements, avec la conscience que c’était sa manière de réparer quelque chose de brisé chez elle. Parce qu’ils en avaient longuement parlé dans le secret de leur chambre au moment du coucher -seul espace encore véritablement à eux dans leur grande maisonnée pleine d’enfants- Roy savait que ce projet chez Avalon tirait ses racines dans tout ce que sa psychothérapie lui avait révélé. Ce qu’elle énonçait dans son discours, sur le fait qu’elle avait d’abord cherché à aider l’enfant blessé en elle, n’était pas un effet de style ou une anecdote pour marquer les esprits.

Huit ans plus tard après la naissance de ce projet, Roy ne pouvait qu’admirer son courage pour s’être lancée dans une telle entreprise et la réussite dont elle récoltait les fruits sur le plan le plus intime. Avalon était devenue une femme équilibrée, épanouie, fière de tout ce qui la constituait, proche de toutes les personnes qui comptaient pour elle, même celles qu’elle pensait perdues. Plus que les applaudissements et les projecteurs braqués sur elle, c’était cette évolution-là qui éveillait un tel sentiment de fierté envers elle, chez Roy.

Il lui adressa un clin d’oeil aux remerciements aussi pudiques que sincères qu’elle lui adressa, à lui et à leurs enfants. Il les prit sans fausse modestie, mais sans orgueil non plus. Au sujet d’Avalon, Roy était pleinement satisfait d’être humblement à ses côtés.

Alma fut la première à se jeter dans les bras de sa mère pour la féliciter, suivie de Pilar et de Teresa. Roy laissa également ses parents lui donner une bise chaleureuse et quelques compliments en espagnol. Quand elle termina de faire le tour de ce petit monde, il échangea avec elle un regard brillant d’estime et s’approcha pour la serrer dans ses bras.

« T’es vraiment la meilleure, je suis trop fier de toi, mon amour » souffla t-il à son oreille, juste pour elle.

Ils n’eurent que quelques secondes pour partager leur émoi à travers leurs regards avant que leurs enfants, très curieuses de voir le petit trophée de plus près, ne viennent les solliciter. Roy vit Pilar râler auprès de ses soeurs qu’elle voulait voir elle aussi et tendre les bras du haut de sa petite taille pour l’attraper. Plus loin, sur l’estrade, les organisateurs de l’événement organisaient la suite et notamment les séances photos pour les journalistes. Ils avaient encore peut-être cinq minutes devant eux avant qu’Avalon ne soit rappelée sur scène et ce fut le moment que choisit une invitée d’importance pour s’approcher de leur table.

Ni plus ni moins que la Ministre, Hermione Granger, qui tendait la main en direction d’Avalon avec un sourire aux lèvres.

« Madame Calder ? Toutes mes félicitations pour ce prix et pour ce beau discours qui rend tout à fait justice à votre travail. Je suis de près les travaux de la fondation Arthur qui s’attaque vraiment à un angle trop longtemps resté mort, à mon goût. Je suis moi-même née de parents moldus, vos projets ont énormément de sens pour moi. » Par politesse, elle serra également la main de Roy. Plus loin, Victor et Elena tournaient des regards fort curieux vers eux. « Je suis désolée de ne pas pouvoir discuter plus longuement, dit-elle en reportant son attention sur Avalon, on m'attend pour participer à la séance photo et ensuite je devrai filer car d’autres obligations m’attendent… Si vous le voulez bien, j’aimerais beaucoup déjeuner avec vous à l’occasion, pour parler de votre fondation et… de vos projets personnels. »

Cette précision attira l’attention de Roy qui échangea un regard avec Avalon. Est-ce qu’il interprétait trop ou c’était le genre d’entrevue qu’on pouvait interpréter comme un entretien d’embauche ?


Roy Calder

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Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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In the stars [Famille Calder & PNJ] Icon_minitimeSam 30 Mar 2024 - 2:18
Avalon descendit de l’estrade sous les applaudissements, son prix entre les mains. Elle fut accueillie par sa fille aînée qui se précipita dans ses bras avec des mots flous qu’elle eut du mal à percevoir avec le bruit environnant. Elle se contenta de l’embrasser en la serrant contre elle, savourant le goût particulier de cette étreinte. Alma ne le savait pas mais c’était quelques jours après sa naissance qu’Avalon avait pris la décision de mettre fin à sa carrière au Ministère et avait confié à Roy son envie d’explorer davantage le monde associatif. Elle se souvenait encore avoir tenu sa toute petite fille dans les bras, les yeux posés sur son visage rond et avoir pensé qu’elle voulait faire mieux. Les évènements dramatiques qui avaient suivi ce jour avaient mis un frein à sa volonté mais, quelques années plus tard, Avalon créait sa propre fondation après avoir longuement fait mûrir ce projet. Elle n’avait pas menti, dans son discours, lorsqu’elle avait dit que ses enfants étaient sa source d’inspiration quotidienne ; Avalon n’était pas fière de tout ce qu’elle avait fait dans sa vie mais, quand elle était devenue mère, elle avait senti le besoin de donner du sens à son existence pour pouvoir léguer à ses enfants un héritage dont ils pourraient être profondément fiers.

Après avoir enlacé tendrement Alma, Pilar et Teresa, Avalon se laissa entraîner contre Elena qui l’embrassa chaleureusement pendant que Victor la complimentait dans sa langue maternelle. Elle leur répondit en espagnol, le cœur léger, avant de se diriger vers son mari qui était resté en retrait. Il ouvrit les bras pour l’enlacer et elle fit glisser ses mains dans son dos. Le baiser qu’il déposa sur sa joue la fit sourire mais ses mots firent briller son regard d’une lueur tendre. Durant ces dernières années, Roy avait été un pilier pour elle et son plus grand soutien. Ils s’étaient accompagnés pendant leur lente reconstruction, s’étaient mutuellement encouragés dans leurs projets et, surtout, avaient fondé ce qu’ils avaient de plus précieux aujourd’hui : leur famille. C’était cette stabilité qu’elle avait trouvé dans leur mariage qui lui avait permis de se saisir de ces sujets douloureux en elle pour les apprivoiser et les apaiser.

“Merci d’avoir toujours été là” lui répondit-elle dans un même souffle, juste avant qu’ils ne soient contraints de se séparer.

Alma, Teresa et Pilar étaient très curieuses d’observer le prix qu’on lui avait remis et s’avancèrent pour pouvoir le regarder de plus près. Cela ne manqua pas de faire râler Pilar – plus petite que ses sœurs – qui se fendit d’un “Mais j’vois pas euuuh” en essayant de s’approcher à son tour. Avalon avait posé sa main sur l’épaule de sa plus jeune fille pour l’inciter à se calmer, lorsqu’une voix dans son dos prononça son nom et l’incita à se retourner.

La présence d’Hermione Granger la laissa brièvement sans voix.

Elle avait toutefois conservé de suffisamment bons réflexes de son bref passage dans les hautes sphères du Ministère pour lui serrer la main avec un sourire, tandis que Pilar levait la tête vers cette nouvelle interlocutrice.

“Merci, répondit Avalon avec une seconde de retard. J’apprécie beaucoup votre soutien.”

La ministre avait un programme politique proche des valeurs défendues par sa fondation, même si la première partie de son mandat s’était davantage concentrée sur l’inclusion des créatures magiques parmi les sorciers. Avalon avait suivi de loin de le projet d’Eldoria, lancé par le ministère un peu avant l’été et qui connaissait pour le moment une excellente presse.

Si la présence d’Hermione Granger à cette soirée n’était pas si étonnante, la proposition qu’elle lui fit eut le mérite de déstabiliser un peu Avalon. Le regard que Roy posa sur elle à ce moment-là trahissait les mêmes questions qui se bousculait dans son esprit et qu’elle fit taire d’un nouveau sourire.

“Avec plaisir, répondit-elle simplement.
-Fantastique. Je laisserai mon secrétaire vous recontacter pour fixer les détails” reprit la ministre. “Sur ce excusez-moi, je dois monter sur scène... Encore félicitations, profitez bien de votre soirée.”

***

iLa soirée était déjà bien avancée lorsqu’Avalon fut entièrement libérée de ses obligations. Elle s’était pliée à la séance photo – seule, avec les autres lauréats, avec ses proches – puis à la conférence de presse qui avait été donnée dans une autre salle. Elle avait été longuement sollicitée par des journalistes au langage politique bien rôdé. “Avec votre approche, madame Calder, vous proposez un nouveau paradigme ! Est-ce qu’on pourrait même parler d’une rupture épistémologique, au vu de l’intérêt du gouvernement français pour ce programme ?” De la même manière, elle avait habilement évité les questions sur ses futurs projets et avait préféré orienter la discussion sur les prochains évènements de la fondation et sur sa collaboration avec le ministère français.

Le dessert avait été servi entre-temps – un immense buffet composé de plusieurs petits fours qui avait ravi ses filles dont la gourmandise était un cadeau héréditaire. Les trois petites étaient parties une fois leurs assiettes soigneusement finies, malgré Pilar qui avait décrété à plusieurs reprises qu’elle n’était pas fatiguée (parce qu’elle avait mangé son poids en sucre), qu’elle voulait rester plus longtemps, qu’il y avait encore des enfants dans la salle... Elle avait finalement consenti à suivre ses grands-parents, sans se départir de sa petite moue boudeuse (heureusement qu’elle n’était pas rancunière, songeait parfois Avalon).

Après le départ des enfants et des parents de Roy, Avalon avait été sollicitée une dernière fois pour répondre à quelques questions d’un journaliste qui avait été chargé d’écrire les portraits des lauréats. Le moment s’était un peu éternisé et, en revenant dans la salle principale, elle chercha du regard la silhouette de son mari. Les tables avaient été poussées mais des serveurs passaient encore entre les invités pour leur proposer des coupes de champagne et quelques petites bouchées. Plusieurs couples dansaient sur le parquet, une valse assez lente où les instruments semblaient se répondre. Avalon s’approcha de son mari et glissa une main dans son dos.

“Douze ans de mariage et c’est toujours moi qui t’invite à danser...” fit-elle avec un sourire en enlaçant leurs doigts.

Avec un rire partagé, ils se dirigèrent ensemble sur la piste. Le rythme lent leur autorisait à se parler assez facilement alors qu’ils tournoyaient doucement, la main de Roy posée sur sa taille, la sienne sur son épaule et leurs doigts noués.

“J’ai pas rêvé, tout à l’heure ? La ministre m’a bien proposé de déjeuner avec elle ?” lança-t-elle finalement, parce qu’elle gardait cette information sur le bord des lèvres depuis le début de la soirée et qu’elle voulait profiter de ce – rare – moment de tranquillité pour débriefer de tout ça avec Roy, comme ils avaient coutume de le faire depuis qu’ils ensemble.


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