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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio]

Ignacio Walker
Ignacio WalkerPropriétaire d'un haras
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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeMar 6 Fév 2024 - 6:53
3 janvier 2013

Louise était née deux mois auparavant, au terme d'un accouchement difficile qui avait nécessité un passage en réanimation néonatale où elle avait malheureusement contracté une infection pulmonaire. Ses jours n'avaient pas été menacés mais elle avait été mise sous antibiotiques et n'était sortie de l'hôpital que trois semaines après sa naissance. Ignacio s’était inquiété pour elle, depuis les premières contractions de Joséphine jusqu’à ce jour béni où ils avaient été autorisés à la ramener chez eux, à Oxford. Même maintenant, il peinait à se débarrasser de l’ombre qui avait si longtemps enserré son cœur.

L’état de Joséphine ne le tranquillisait pas davantage. Sa grossesse avait été difficile et ses suites n’étaient pas plus simples ; elle semblait porter une telle souffrance qu’elle peinait à sortir de la maison. Elle passait beaucoup de temps chez eux, pelotonnée dans leur lit ou sur le canapé. Elle n’interagissait que peu avec Louise, malgré les sollicitations d’Ignacio. Il n’avait rien dit lorsque, enceinte, elle s’était désintéressée de la venue au monde de leur bébé. Il n’avait rien dit lorsqu’elle avait refusé de l’accompagner choisir les meubles de la chambre ou les premiers pyjamas. Il avait pensé qu’il lui fallait plus de temps et que la présence du bébé lui suffirait à vouloir s’investir davantage.

Ignacio mesurait aujourd’hui à quel point il s’était trompé.

Il se sentait démuni face à elle, tiraillé entre la ferme volonté de l’aider et l’incapacité à le faire correctement. Parfois, sa patience légendaire l’aidait à lui laisser l’espace dont elle semblait avoir besoin. Parfois, ses nerfs mis à l’épreuve par la fatigue lâchaient et ils se disputaient à voix basse. Parfois, il cherchait maladroitement à l’aider à créer un lien avec Louise. Une peur lui tenaillait évidemment l’estomac ; celle que Joséphine, trop empêtrée dans son malheur, les quitte du jour au lendemain.

Si Ignacio avait fait le choix de sortir aujourd’hui, ce n’était pas tant pour Louise – qui, emmitouflée dans son gros manteau ne voyait de toute façon pas grand-chose – que pour lui. L’ambiance de la maison lui pesait et l’air frais du mois de janvier avait tendance à éclaircir ses pensées. Sa fille attachée contre lui à l’aide d’un porte-bébé, Ignacio avait marché longuement dans les rues d’Oxford avant de prendre la direction d’un petit parc. Il n'y avait pas grand-monde mais quelques parents s’y promenaient avec leurs enfants. Tous plus grands que Louise, ils jouaient dans l’aire de jeux lui leur était réservée. Avisant un banc vide, Ignacio s’y installa et baissa les yeux vers sa fille. Quelques mèches rousses dépassaient de son petit bonnet qu’il réajusta sur son crâne.

« Tu es bien, trésor ? » lui demanda-t-il à voix basse.

Eveillée, Louise l’observait avec de grands yeux. Ignacio eut un sourire et rapprocha son visage du sien en gazouillant, jusqu’à lui embrasser le front. Il détacha le porte-bébé d’une main pour installer Louise plus confortablement dans ses bras.

Lorsqu’il releva la tête, son regard croisa celui de Roy Calder, debout à quelques mètres de lui, un enfant installé sur sa hanche. Ils s’adressèrent un léger signe de tête puis, après un instant qu’Ignacio interpréta comme de l’hésitation, Roy s’approcha.

« Salut. » fit-il, lorsqu’il arriva à sa hauteur. Il observa la petite, à qui il adressa un sourire. « Elle a bien grandi. »


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Roy Calder
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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeMer 7 Fév 2024 - 9:12
Si Roy se retrouvait dans un parc public d’Oxford en plein mois de janvier avec sa fille, ce n’était pas du tout pour le plaisir de se peler le cul et de fréquenter la plèbe. Non, s’il voulait prendre l’air avec Alma, il avait son propre parc à lui, dans sa propriété sécurisée, où il pouvait allumer le brasero de sa terrasse pour se réchauffer, et c’était très bien comme ça.

Roy était là parce qu’il faisait ses devoirs. Littéralement, les devoirs que lui avait donné Mrs. O’Neill, la psychomage qu’il allait voir avec Avalon depuis quelques mois.

Il ne pouvait pas vraiment se plaindre. C’était lui qui avait réclamé de faire quelque chose d’un peu concret, plutôt que de passer ces séances à parler pendant une heure. Non pas que ça ne l’aidait pas -même s’il ne le reconnaissait qu’à demi-mot. Mais Roy était plus à l’aise dans l’action et son impatience s’était faite ressentir lors de sa dernière séance face au psy, pendant laquelle il avait râlé qu’ils répétaient les mêmes conversations. Peu impressionnée du haut de ses soixante ans bien entamés, O’Neill lui avait habilement suggéré quelques exercices à faire d’ici leur prochaine séance.

Roy se trouvait donc là, à errer dans ce parc où quelques parents marchaient avec leurs poussettes. « Un lieu familier qui n’est pas trop loin de chez vous » avait dit la psy. Il passait régulièrement devant ce parc, proche d’un restaurant italien qu’il appréciait. « Ça sera une bonne chose pour Alma, c’est important qu’elle soit en contact avec le monde extérieur. » Pourtant, la famille qu’ils allaient voir régulièrement, c’était le monde extérieur aussi. « Mais il faut qu’elle puisse voir d’autres enfants de son âge et interagir avec eux. »

Et surtout le noeud du problème : il fallait qu’il confronte le monde extérieur lui aussi. Qu’il accepte de placer son bébé dans des situations où il ne pouvait contrôler ni l’environnement ni les passants.

En repensant à ce point, Roy cessa d’observer de haut en bas tous les gens autour de lui et reporta son regard sur Alma qui marchait à ses côtés, d’un pas hasardeux et lent.

« Bon alors, l’interpela t-il. Quel petit bébé pourrait être ton copain, ici ? Choisis bien parce qu’après c’est moi qui me coltine les parents, hein. »

Alma ne lui répondit que par une suite de joyeuses syllabes, des dadada qui tirèrent un sourire à Roy. Décidant que l’exercice physique avait assez duré, il se pencha pour la prendre dans ses bras et embrasser sa joue. A ce moment-là, il remarqua qu’une scène similaire se jouait devant lui, entre un bébé et son père qu’il reconnut très vite.

Ignacio n’était pas un ami. Mais ce n’était pas non plus n’importe lequel de ses anciens Veilleurs. D’abord parce qu’il était chargé d’une tâche très particulière, qui le rendait assez proche du sommet de la hiérarchie du gang. Ensuite parce que, un jour, il s’était révélé être le demi-frère d’Isobel.

C’était par son lien avec Isobel que les rapports des deux hommes avaient légèrement changé, parce qu’ils se voyaient parfois dans des circonstances qui n’avaient rien à voir avec la mafia. Ils avaient été tous les deux garçons d’honneur au mariage d’Isobel, par exemple. D’un accord tacite, ils avaient toutefois bien séparé ces deux sphères de leur vie, en gardant ce qu’il fallait de distance pour continuer à faire leur travail.

Chose qu’Ignacio avait toujours fait remarquablement bien, d’ailleurs.

Roy ne se tenait plus du tout au courant de ce qui se passait chez les Veilleurs et Fergus et Toni respectaient ce choix. Alors c’était plutôt via Isobel qu’il avait appris qu’Ignacio avait raccroché, lui aussi, quelques mois plus tôt. La raison paraissait évidente, à cet instant, présente dans les bras de l’ex-homme de main, perceptible dans cette tendresse qui liait père et fille et dont Roy fut témoin l’espace d’une seconde, juste avant qu’Ignacio ne remarque sa présence.

Déstabilisé, Roy mit un instant avant de se décider à aller le saluer plus proprement. Ce n’était pas tant la politesse qu’une certaine curiosité qui le poussa à aller à sa rencontre. Roy baissa instinctivement les yeux vers sa fille qu’Ignacio désignait.

« Ouais… »

La dernière fois que l’ex-Veilleur avait vu Alma était certainement le jour de son enlèvement. Ignacio avait fait partie des hommes sur qui Roy avait pu compter pour opérer une descente et le libérer Avalon et lui de l’emprise de Norvel.

Il garda un bref silence. C’était étrange de se trouver là, dans l’absence de tout rapport hiérarchique, alors que c’était essentiellement ce qui avait constitué leurs liens pendant des années. Ignacio n’était plus redevable de quoi que ce soit envers Roy. C’était même l’inverse et la petite bouille souriante et bien portante d’Alma était là pour le leur rappeler.

« C’est ta petite ? » demanda t-il en désignant le tout jeune bébé installé contre le torse d’Ignacio.


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Ignacio Walker
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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeMer 7 Fév 2024 - 20:57
Roy et Ignacio se connaissaient sans se connaître. Ils s’étaient pourtant fréquentés mais leurs rapports étaient restés strictement professionnels pendant la majeure partie de leur collaboration. Ce n’était que lorsqu’Ignacio avait découvert son lien de parenté avec Isobel que les deux hommes avaient été amenés à se rencontrer dans une autre sphère, certes plus intime mais où ils avaient veillé à conserver une relative distance, habitués à un rapport hiérarchique qui ne permettait pas d’instaurer un lien sincère.

Ignacio avait quitté les Veilleurs quelques mois après Roy, pendant une période d’instabilité où il n’avait pas été facile de négocier son départ. Il avait fait appel à la lourde dette que le gang lui devait et qu’il n’avait pas réclamée depuis le jour où il avait sauvé d’une mort certaine Roy Calder, Jayce Bowers et Avalon Davies et éviter aux Veilleurs une grosse déconvenue face aux hommes de Norvel. Sa demande était claire : il voulait partir, définitivement, en ayant l’assurance qu’on couvrirait les traces de son passage dans le gang. Par chance, son rôle chez les Veilleurs avait toujours été protégé par le secret et son départ avait pu se faire sans trop de bruit.

Ignacio évitait Bristol depuis. Cela n’était pas un immense sacrifice pour lui ; il n’avait jamais investi la ville autrement que pour ses activités mafieuses. Oxford était son lieu de résidence depuis des années maintenant ; il y avait ses repères et ses habitudes.

C’était en revanche la première fois qu’il y croisait Roy.

Il y avait quelque chose d’étonnant et peut-être même d’un peu embarrassant dans le regard qu’ils échangèrent, comme s’ils se retrouvaient brusquement précipités dans une situation très éloignées des rapports qui leur étaient familiers. Roy n’était plus son supérieur, Ignacio n’avait plus aucun devoir envers lui. Curieusement, ils n’étaient que deux pères ostensiblement fatigués, parmi tous les autres pères fatigués qui peuplaient cet endroit.  

Les yeux d’Ignacio tombèrent sur le visage souriant de la petite fille installée sur la hanche de son père. La dernière fois qu’il avait entraperçu Alma Calder, quelques minutes à peine la séparait du moment qui avait failli lui coûter la vie. A cette époque, elle avait sensiblement le même âge que Louise, qu’il tenait dans ses bras.

« Oui, répondit-il à la question de Roy sur sa fille. Elle s’appelle Louise, elle a un mois. » précisa-t-il en baissant brièvement les yeux vers la petite, qui babillait et agitait doucement ses bras. Il retrouva le regard de Roy et fronça légèrement les sourcils, surpris et curieux à la fois : « Qu’est-ce que tu fais à Oxford ? Tu vis dans le coin, maintenant ? »


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Roy Calder
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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeJeu 8 Fév 2024 - 5:41
Louise. Un prénom français, nota Roy. Comme Joséphine, qui était encore en couple avec Ignacio quand il l’avait perdu de vue, un an plus tôt. A vue d’oeil, Louise avait deux ou trois mois ; ce serait logique qu’elle soit la fille de cette femme qui avait longtemps travaillé pour eux, aux Folies Sorcières.

A le voir ici, dans une banale scène de vie où il s’occupait de son nourrisson, Ignacio semblait opérer un revirement radical. À moins que Roy ne l’ait tout simplement jamais vraiment connu, derrière ce mur impassible qu’il donnait à voir aux autres ? Il menait une vie si secrète que même la plupart des Veilleurs ignoraient qu’il était bien autre chose qu’un simple barman aux Folies. Plus que n’importe qui d’autre, Ignacio mettait un point d’honneur à ne rien livrer de trop personnel sur lui-même. Il était fort possible qu’il en sache davantage sur Roy, que Roy n’en savait sur cet homme qui avait été un jour sous ses ordres.

Et c’était un peu inconfortable, à cet instant.

Pourtant, pour la première fois sans doute, les deux ex-mafieux partageaient une situation particulière dans laquelle ils étaient peu nombreux à se trouver. Ce point poussa Roy à rester et faire un brin de conversation :

« Ouais » confirma t-il. « On a emménagé à Summertown, en août dernier… Je savais pas que tu vivais là aussi. C’est récent ? »


Roy Calder

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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeJeu 8 Fév 2024 - 6:54
La scène était curieuse, comme si les remparts bien établis de leurs rapports avaient brusquement disparu. Du temps où il était chez les Veilleurs, Ignacio avait toujours veillé à préserver sa vie privée en la gardant aussi éloignée que possible de ses affaires mafieuses. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’il n’avait jamais envisagé de déménager à Bristol, même lorsque la ville avait été mise sous dôme et que les entrées étaient contrôlées par le gouvernement. Il appréciait son anonymat ici, à Oxford, qui lui garantissait une certaine sécurité.

Dans les rues de cette ville, il n’était qu’un homme parmi les autres.

Il n’y avait bien que Roy Calder pour savoir que le sang maculait ses mains autant que les siennes.

Alors cette rencontre avait quelque chose d’aussi inconfortable que de rassurant, comme si Ignacio se retrouvait face à un miroir qu’il n’avait pas très envie de regarder mais donc la présence le soulageait étrangement.

Ce fut cette raison qui le poussa à s’engager dans cette conversation qui s’initiait entre eux :

« J’ai toujours vécu à Oxford, depuis mon arrivée en Angleterre. Avec Joséphine, on est dans le quartier sorcier, par contre, derrière l’université. »

Summertown se trouvait dans la partie moldue de la ville, où Roy et Avalon avaient visiblement décidé de s’établir. Sûrement recherchaient-ils eux aussi cet anonymat qu’Ignacio trouvait dans les rues de cette ville sans histoire.

« Vous êtes de nouveaux arrivants, alors, commenta Ignacio. La vie est sympa, ici. Calme, mais c’est très bien. » ajouta-t-il dans un vague sourire. « Tu veux t’asseoir deux minutes ? » demanda-t-il en désignant le banc qu’il occupait seul.


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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeSam 10 Fév 2024 - 9:08
« Marrant… T’étais vraiment pas loin d’Isobel, pendant toutes ces années, en fait » commenta Roy, avec une ombre de sourire.  

Son amie s’était aussi installée à Oxford et y était restée pendant des années, à quelques blocs de maison de son demi-frère, visiblement, sans le savoir. La vie était faite de coïncidences étonnantes, comme celle qui les réunissait ici dans ce parc, accompagnés tous les deux de leur bambin. Occupés à fuir ce qui les avait nourris et animés pendant si longtemps.

Ignacio ressentait t-il lui aussi ce manque de leur vie d’avant, et à la fois, cet intense soulagement d’avoir tout quitté ?

Cette pensée surgit dans l’esprit de Roy, sans qu’il ne la formule. Lui-même n’aurait pas eu très envie de répondre à cette question si Ignacio l’avait posée à cet instant. Trop intime. Faire la conversation sur des sujets plus anodins était plus confortable ; un peu rassurant, même, étrangement. Calme, comme disait Ignacio. L’agréable illusion d’une vie normale avec un ancien complice qui avait plongé dans le noir aussi profondément que lui.

Pour le moment, c’était suffisant.

« Ouais. On a choisi de vivre ici parce que c’était calme, justement » approuva Roy, en prenant place sur cette partie de banc qu’Ignacio lui désignait. Son regard tomba sur la petite Louise, blottie contre le torse de son père, les yeux mi-clos dans cette expression béate qu’avaient les bébés, parfois, comme s’ils étaient au meilleur endroit du monde. Cette vision tira un sourire à Roy. « Elle est mignonne » glissa t-il.

Assise sur ses genoux, Alma semblait très intéressée par ce petit être qui devait lui renvoyer un fascinant miroir. Elle se pencha, les bras tendus en avant, comme pour essayer d’attraper ce qu’elle devait prendre pour une jolie petite poupée.

« Bébé ! » déclara t-elle, ravie.


Roy Calder

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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeDim 11 Fév 2024 - 6:31
« On était même voisins, révéla Ignacio avec un sourire lorsque Roy évoqua Isobel. Crois-le ou non, c’est parce que nos chats sont devenus copains qu’on a découvert notre lien de parenté. »

Il se souvenait encore du jour où il avait trouvé un gros chat noir dans son salon et que, grâce à une affichette collée sur un lampadaire, il avait identifié Isobel comme sa propriétaire. Soulagée et heureuse d’avoir retrouvé son animal, elle avait accepté de lui offrir une petite démonstration de magie vaudou. Sur un parchemin, elle avait d’abord commencé par tracer sa ligne de vie à lui. Puis la sienne, comme pour vérifier pourquoi le dessin s’emmêlait de manière aussi confuse. Les deux tracés s’étaient mélangés sur la feuille, formant une brève ligne commune et mettant ainsi en lumière le lien de sang qui les unissait.

D’abord déstabilisés par cette nouvelle information, Isobel et Ignacio avaient réussi à appréhender leur lien de parenté au fil du temps. Ils s’entendaient bien, passaient de bons moments ensemble et avaient été présents dans plusieurs moments forts de la vie l’un de l’autre. Il avait été garçon d’honneur à son mariage, elle avait été nommée marraine de sa fille puis lui parrain de l’une de ses filles. Aujourd’hui, et même s’ils n’avaient jamais grandi ensemble, Ignacio pouvait penser à Isobel comme sa sœur.

Baissant les yeux alors que Roy prenait place à côté de lui, Ignacio vérifia (sûrement pour la troisième fois en deux minutes) que Louise était toujours confortablement installée contre lui. Elle n’était pas endormie, pas complètement éveillée non plus. Ses yeux étaient mi-clos et sa bouche légèrement ouverte dans une expression béate qui tira un sourire à Ignacio.

Il n’allait pas démentir Roy ; sa fille était vraiment très mignonne.

Et ils n’étaient pas les seuls à le penser ; la fille de son ancien complice semblait très curieuse de cette petite créature qui lui ressemblait beaucoup. Elle tendait maladroitement les mains vers elle avec un air ravi, comme pour essayer de l’attraper. Ignacio éloigna légèrement Louise d’elle. Alma Calder avait sûrement de très bonnes intentions mais on était en plein mois de janvier et il n’avait aucune envie que sa fille retombe malade. Il tendit plutôt une main vers la petite.

« Bonjour, toi. » Alma le regarda avec de grands yeux bruns. Ses petits doigts se posèrent autour de son index et il le secoua légèrement de bas en haut. « Tu sais, elle est encore un peu petite pour jouer avec toi…
-Dadadada. » chantonna la petite.

Il y avait quelque chose de surréaliste à cette scène qu’Ignacio perçut aisément en relevant la tête vers Roy et en croisant son regard. Ce n’était même pas seulement le fait qu’ils se retrouvaient brusquement précipités dans une situation dont ils ne possédaient pas les codes.

C’était aussi qu’ils étaient entourés de petits humains terriblement innocents qui les observaient avec fascination et amour, comme s’ils n’avaient jamais été autre chose que ces pères attentifs.

Est-ce qu’en croisant le regard de sa fille, Roy voyait parfois le sang qu’il n’arrivait pas à retirer de ses mains ?

« Comment va Avalon ? » demanda plutôt Ignacio. Alma ne semblait pas décidée à lâcher son doigt et faisait de grands sourires ravis. « Elle n’a pas repris au ministère, c’est ça ? »



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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeSam 2 Mar 2024 - 21:47
Alma affichait un grand sourire, amusée par la manière dont Ignacio la stimulait. Elle avait l’habitude d’être entourée d’adultes et semblait toujours très ravie d’avoir leur attention. Elle se hâta d’ailleurs d’entamer une conversation avec l’ex-barman, du haut de ses dix mois, où il fallait être très attentif pour parvenir à capter quelques mots :

« A bébé ! » répéta t-elle en désignant Louise, au milieu de moults « badaba » et « tatata ».

Roy attrapa ses petites mains dans les siennes, pour ne pas qu’elle donne un coup à Louise, par inadvertance.

« Mais oui, c’est un bébé, comme toi » commenta-t-il avec un sourire attendri, avant de lever les yeux vers Ignacio qui lui posait une question. « Ça va ! Non, elle a pas repris encore… » Il hésita brièvement avant d’ajouter : « En fait, elle est pas sûre de vouloir reprendre tout court. Elle aimerait bien changer, elle cherche encore… » Comme moi, songea t-il sans le dire. « Mais bon, Alma est petite encore alors on est pas pressés pour l’instant. »

La conversation resta plutôt en surface, dans des sujets banals pendant une dizaine de minutes, jusqu’à ce qu’Ignacio se lève, en déclarant qu’il était l’heure pour Louise d’aller manger. Roy le salua et le regarda s’éloigner. Il prit conscience à ce moment-là que, le temps de cette conversation, il n’avait pas une seule fois regardé par-dessus son épaule, dans cet immense espace public où rien ne les protégeait.


****


12 février 2013

Tous les mardis en fin de matinée, vers dix heures et demi, deux pères se retrouvaient sur ce banc de parc public, en compagnie de leurs filles. Pas de message envoyé, pas de rendez-vous pris, rien. Juste un accord tacite qui s’était installé entre deux ex-mafieux en pleine transition dans leur vie. Ils sentaient tous les deux que c’était cette vulnérabilité passagère, cet espèce de flottement dans lequel ils se trouvaient qui leur donnait envie de passer un peu de temps ensemble et de prendre de leurs nouvelles. Pourtant, le sujet n’avait jamais été abordé directement, pour le moment. Trop délicat, trop intime.

En cette froide journée de février, un petit événement les ramena à leur situation, quand une dame d’une soixantaine d’année passa près d’eux, en leur offrant un sourire.

« Oooh, c’est merveilleux de voir des papas s’occuper si bien de leurs enfants, maintenant. De mon temps, les hommes au foyer, ça courait pas les rues ! » commenta t-elle avec amusement. Voyant la tête circonspecte que tirait Roy, elle s’empressa d’ajouter : « Mais ce n’est pas une critique, évidemment ! C’est formidable, vos femmes doivent être bien heureuses… Bonne journée ! »

Plaquant son plus beau sourire hypocrite sur son visage, Roy répondit :

« Merci madame, bonne journée aussi. »

Quand elle se fut tout à fait éloignée, il échangea un regard avec Ignacio. Il rompit le silence d’un commentaire sur un ton difficile à cerner :

« Alors c’est ça qu’on est maintenant, hein ? Hommes au foyer… »

Lui-même ne savait pas s’il était contrarié qu’on l’ait perçu de cette manière dans l’espace public ou autre chose. Il baissa brièvement le regard vers les deux poussettes et les sacs de couche qui les entourait, prenant conscience du tableau qu’ils offraient.

En fait c’était un peu drôle. Un sourire narquois se fraya un chemin sur ses lèvres.

« Imagine sa tête si on avait répondu qu’on est très contents de se poser après notre belle carrière d’assassins derrière nous. »


Roy Calder

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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeLun 4 Mar 2024 - 4:05
Tous les mardis, Ignacio retrouvait Roy. Ils s’installaient sur un banc libre, leurs filles dans les bras, et passaient une partie de la matinée ensemble. Ils apprenaient à se connaître, dans cet espace où il n’existait pas de lien hiérarchique entre eux mais où ils étaient liés par des expériences similaires dont ils ne parlaient pas encore. Le sujet planait parfois au-dessus d’eux et se dévoilait dans tout ce qu’ils ne disaient pas. Ce fut l’intervention d’une dame aux cheveux grisonnants qui mit en lumière ce qu’ils gardaient dans l’ombre.

Ignacio n’avait jamais pensé à lui comme un homme au foyer. Factuellement, c’était pourtant ce qu’il était ; cela faisait désormais plusieurs mois qu’il avait cessé toute activité pour se concentrer sur la famille qu’il construisait difficilement avec Joséphine. Il s’occupait de Louise, des tâches inhérentes à leur quotidien, des achats pour leur foyer. Ses journées étaient rythmées par ce travail silencieux et malheureusement souvent solitaire ; Joséphine n’y prenait que rarement part. Ignacio sentait son inquiétude pour elle côtoyer une certaine frustration qui éclatait parfois dans des disputes desquelles il ressortait toujours le cœur alourdi par la culpabilité et le ventre serré par l’appréhension. Le huis-clos dans lequel il vivait ne l’aidait pas à apaiser ses nerfs et les moments où il retrouvait Roy lui permettaient donc de sortir brièvement la tête de l’eau.

Son commentaire lui tira d’ailleurs un bref rire. Ignacio suivit la femme âgée du regard qui se retourna pour leur adresser un signe de la main. Il y répondit avec un sourire et lâcha sur un ton neutre :

« Je suis certain qu’elle aurait été très compatissante de savoir que ça ne nous ouvre même pas de droits au chômage. »

C’était la première fois qu’ils abordaient ensemble cette ancienne activité qui les liait. Si Roy et Ignacio s’affichaient en pères modèles dans ce parc public, ils s’étaient vus l’un et l’autre dans des situations bien moins reluisantes. L’évoquer sur le ton de l’humour permettait au moins de briser le tabou autour de ce sujet mais convoquait forcément des images qu’il n’aimait pas forcément avoir à l’esprit lorsqu’il tenait sa fille dans les bras. Il baissa les yeux vers Louise qu’il tenait dans le creux de ses bras. Elle était bien emmitouflée dans une combinaison verte qui remontait en capuche sur sa tête pour la maintenir bien au chaud. Elle était éveillée et l’observait en gazouillant ce qui lui tira un léger sourire.

Parfois, il avait l’impression que deux versions de lui-même existaient dans ce monde.

Les confronter ici, sur ce banc en bois, n’était pas agréable et c’était pourtant curieusement libérateur. Ignacio n’avait rien dit à Joséphine de ce tiraillement qu’il ressentait parfois ; il ne se l’autorisait pas, comme pour la protéger de ses propres tourments.

Par peur, aussi, que la moindre phrase de sa part sur ce sujet sensible entre eux la fasse fuir.

Ce fut donc après une brève hésitation qu’il lança :

« Ça a été comment, pour toi ? De partir, je veux dire. »



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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeLun 11 Mar 2024 - 3:17
« Je suis certain qu’elle aurait été très compatissante de savoir que ça ne nous ouvre même pas de droits au chômage. »

Cette plaisanterie tira un rire à Roy. Ignacio avait un genre d’humour très pince-sans-rire qu’il découvrait au fil de ses échanges avec lui. Ce n’était pas vraiment des aspects de sa personnalité dont il aurait pu être témoin avant, tout comme cette étonnante propension chez lui à se montrer affectueux et précautionneux avec sa fille Louise. Pas exactement l’image qu’il gardait de la main noire des Veilleurs, encore quelques mois plus tôt.

Maintenant que le sujet était amorcé et qu’un silence retombait, Roy s’attendait à voir le fil se détricoter. Ça leur pendait au nez depuis ce jour où ils s’étaient abordés ici, dans ce parc. À un moment ou à un autre, ils allaient parler de leur retraite brutale de la mafia, Roy le savait. C’était donc en toute connaissance de cause qu’il avait continué à voir Ignacio. Peut-être dans l’espoir inconscient de voir cette conversation émerger.

Il le savait, il l’attendait mais la question qu’Ignacio posa n’en fut pas moins brusque pour lui. Roy garda le silence un instant, les yeux posés sur Alma qui commençait à s’assoupir dans sa poussette. S’il partait du principe qu’il n’allait pas l’envoyer balader, il y avait deux manières de jouer sa réponse face à une question relativement ouverte comme celle-ci. Rester factuel et évoquer les étapes de son départ. Ou partager les émotions dont ces étapes s’étaient accompagnées : chose qu’il n’avait fait jusque là qu’avec Avalon et Jayce. Fergus et Toni n’avaient pas eu ce récit, pas de manière explicite en tout cas. Et Roy était loin d’être aussi proche d’Ignacio qu’il ne l’était d’eux deux.

Mais la différence était qu’Ignacio avait fait le même chemin, lui. Pour cette raison, la réponse de Roy fut quelque part à mi-chemin :

« Ça s’est fait du jour au lendemain. Mais c’était nécessaire. Pour elle comme pour moi » déclara t-il en désignant du menton sa fille endormie dans sa couverture. « C’est ça qui m’a tenu » ajouta t-il, laissant voir en filigrane que ça n’avait pas été une partie de plaisir pour lui.

Il s’arrêta là, peu désireux d’aller plus en avant si Ignacio n’en faisait pas de même. Il tourna la tête vers lui.

« Et toi ? »


Roy Calder

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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeLun 18 Mar 2024 - 0:30
Cela faisait déjà plusieurs semaines que le sujet planait entre eux et qu’ils se gardaient bien de s’en saisir, tout en ayant conscience qu’ils ne pourraient pas l’ignorer bien longtemps. Au fond, Ignacio n’avait même pas fondamentalement envie de l’ignorer et sentait bien qu’une part de lui tendait vers cette discussion qui s’esquissait entre eux sans trop savoir comment l’amorcer. Il le fit finalement d’une simple question, suffisamment ouverte pour ne pas orienter la manière dont Roy pouvait y répondre. Le simple fait de revenir sur leurs brusques départs de la mafia éveilla quelque chose en lui, un sentiment désagréable mêlé de cet immense soulagement qu’il avait ressenti en prenant cette décision. Ce n’était pas le regret, plutôt un vide à un endroit qui avait été rempli par l’adrénaline pendant près de quinze ans, la culpabilité d’en ressentir le manque et la honte de l’homme qu’il avait été maintenant qu’il était père.

Ignacio n’avait rien dit de ce tiraillement qu’il ressentait. L’état de Joséphine l’inquiétait trop pour qu’il s’autorise à lui livrer ses propres difficultés qui paraissaient si minimes à côté des siennes. Il s’obligeait à être là pour elle, là pour Louise et en oubliait d’être présent pour lui-même. Il tassait tout ça au fond de son estomac et en ignorait l’aigreur qui lui monta à la bouche dès les premiers mots de Roy.

Il fut succinct dans son récit, bref dans son développement. Ignacio se souvenait du départ de Roy pour les États-Unis, quelques jours après le dramatique évènement qui avait failli lui coûter la vie, celle de sa femme et celle de sa fille. Il était allé combattre les hommes de Norvel aux côtés des Veilleurs. Il se souvenait de l’adrénaline, du feu, des sorts qui fusaient et heurtaient les racks métalliques. Il se souvenait du goût de la victoire puis du constat des jours suivants : il fallait tout rebâtir, encore. Assurer l’ascendance des Veilleurs après cette attaque qui les avait affaiblis, encore. Et il se souvenait s’être brièvement demandé : à quoi bon ? Pour quoi ? Et surtout : pour qui ?

“Ça s’est fait assez rapidement aussi, révéla Ignacio lorsque Roy lui retourne la question. Les Veilleurs m’en devait une alors j’ai réussi à négocier mon départ et... J’ai tout arrêté.” Il laissa passer un court silence puis ajouta : “C’était quelques semaines après avoir appris que Joséphine était enceinte.” Il baissa les yeux vers Louise, ajusta son bonnet. “C’était pas prévu et on l’a découvert assez... tard.” Quel joli euphémisme. “Alors on a dû prendre des décisions assez rapidement pour que ça fonctionne.”


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Les amitiés des bancs publics [Roy et Ignacio] Icon_minitimeDim 31 Mar 2024 - 4:52
Un bref silence retomba après la réponse d’Ignacio, le temps que ce dernier ne finisse par révéler les raisons qui l’avaient poussé à partir. Pas si différentes de celles de Roy, finalement. Et au fond, il s’en doutait déjà. Dès l’instant où il avait découvert Ignacio dans ce parc, occupé à bercer son bébé, il avait su ce qui l’avait poussé à prendre sa retraite.

Difficile de célébrer et prendre soin d’une vie innocente, tout en entassant les cadavres derrière soi.

Certains y arrivaient. Probablement que s’il n’avait pas vécu la disparition d’Alma alors qu’elle n’avait que trois semaines, Roy y serait toujours, actuellement. Assis sur son trône à Bristol, à chercher quelle nouvelle affaire mener, quelle autre direction faire prendre au gang maintenant que les conjectures politiques changeaient. Il avait des sentiments ambivalents à ce sujet. Aucun regret de trouver enfin la paix près de ses proches et de reconnecter avec sa famille. Un vrai soulagement de se sentir en sécurité avec sa femme et ses enfants. Pas réellement de honte pour ce qu’il avait été et ce qu’il avait fait mais plutôt celle de les avoir tous mis en danger et d’avoir eu l’orgueil de croire qu’il pouvait les protéger de tout. Le besoin de tourner la page et d’être quelqu’un d’autre, pour se pardonner à lui-même cet échec. Le vide et le désarroi, maintenant que c’était fini. Cette vie était celle qui le définissait encore un an plus tôt. C’était hier et une éternité à la fois.

Lever le pied plus doucement, s’éloigner progressivement aurait peut-être été plus facile. Ou pas. Il n’en savait rien, au fond. Peut-être qu’il aurait replongé au moindre prétexte. Et Avalon ne le lui aurait jamais pardonné. Au fond, il valait mieux que les choses se soient passées ainsi.

Ces pensées-là étaient trop intimes pour être partagées alors Roy se tut. Il prêta plutôt l’oreille à ce que Ignacio révélait ; un autre point commun qu’il ne pensait pas partager avec lui.

Le temps de faire ses maths, il se tut à nouveau. Louise est née quelque part au mois de novembre. Ignacio était encore chez les Veilleurs fin mars, quand ils ont mené une sanglante descente pour récupérer Alma. Roy se souvenait que Toni avait mentionné son nom à un moment, quand il était encore aux Etats-Unis et qu’il prenait des nouvelles de la traque de Norvel. Ignacio n’avait toujours pas quitté les Veilleurs au début de l’été. A moins que Joséphine ait accouché très prématurément, cela signifiait qu’il avait dû apprendre qu’elle attendait un bébé quelque part au milieu de sa grossesse.

Ce qui sentait le déni de grossesse, même s’il ne le présentait pas comme ça.

Etrangement, sur ce sujet, Roy se sentait un peu plus prêt à partager des détails avec Ignacio.

« On a su hyper tard aussi. Avalon a fait un déni de grossesse, pour Alma. On a eu quoi… Deux mois devant nous avant qu’elle accouche. Bon après elle est arrivée avec deux mois d’avance mais… Ouais, tout s’est enchaîné très vite. On a à peine eu le temps de s’habituer à l’idée qu’elle était déjà là. »

Puis brusquement, plus là du tout.


Roy Calder

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