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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av]

Fergus Avner
Fergus AvnerChef de la mafia
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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeSam 3 Fév 2024 - 23:02
27 Août 2023

Fergus a rendu visite au type, Jules Bonno. Il a trente-huit ans, mesure un mètre quatre vingt dix. En le voyant arriver sur lui il a quand même eu la décence de baisser les yeux. Ça  a dégoûté Fergus, bordel. Bonno avait pas autant d’humilité quand il l’a vu enrouler son bras autour des épaules de sa fille. Sur le coup, il a rien dit. Un truc l’a bloqué ; afficher Laoise devant ses hommes c’était le risque de la voir se retourner contre lui et il y a pas de bonne façon de gérer ses problèmes de famille en publique. Il a rien dit, il a laissé couler. En apparence. Parce que dans sa tête, Fergus avait déjà prévu la date et l’heure à laquelle il irait mettre son poing dans la gueule de Bonno.
D’une, il a dix-huit ans d’écart avec Laoise. Il y a aucun monde dans l’univers de Fergus où c’est une différence tolérable. Lui, tout ce qu’il voit quand la main de Bonno touche les hanches de Laoise, c’est une flopée de vieilles phalanges blanches pleines de sang. De deux, il connaît le passif de ses soldats et celui-là, c’est un con. Il s’est retrouvé en taule trois mois pour avoir piqué un téléviseur. Un téléviseur ! Ce crétin agit chez les moldus et trouve quand même le moyens de se faire prendre. C’est ça, qui va prendre soin de sa fille ?

Il a pris Toni avec lui. Un classique puisque Toni l’accompagne dans tout ce qu’il fait, et vice-versa. Ces deux là, rien n’a changé. Les doigts d’une main qui se serait fait amputer de tout le reste. Il reste qu’eux, bien debout, bien soutenus l’un par l’autre, ils ont besoins de personne.
Toni a juste tenu Bonno pendant que Fergus lui éclatait l’arcade à coup de poings. Il y a des choses qui se règlent mieux physiquement. C’est comme poignarder quelqu’un plutôt que de lui jeter un sortilège. C’est plus intime.

La cicatrice que ça laisse après, elle a la forme de tes phalanges.

Bonno a chialé et demandé pardon. Fergus a dit : « ça va. » Avant de lui péter une dent. Maintenant Jules Bonno bosse encore pour eux, mais ils le gardent à l’oeil, et il approche plus Laoise à cent mètres.

Elle est pas bête, sa fille. Elle a tout de suite compris pourquoi le grand tas de muscles basané à qui elle faisait du gringue lui jette même plus une oeillade. Cette fois, c’est elle qui est tombée sur Fergus, putain, comme un tigre déchaîné, les crocs et les griffes luisants. Elle a débarqué chez lui, mode tornade, à soulevé le salon dans ses rafales et ses hurlements de typhon. Comme elle gueulait, Fergus a voulu la calmer en gardant un ton inflexible, calme et froid. Mais elle est pas bête, sa fille. Elle a utilisé ses crocs et ses griffes luisantes pour lui faire mal et lui arracher sa patience. Merde, sa précieuse patience. Elle y arrive comme personne, ou comme Grace seulement y arrive, plutôt. Fergus a pété un plomb. Lui aussi, il s’est mis à gueuler.

Alors Laoise a fait un truc vraiment bas. Elle a crié : « le nouveau mec de maman est beaucoup moins chiant, » ça l’a rendu fou, mais pas tout de suite. Ça la choqué en premier. Il a pas su quoi répondre, il est resté les bras ballants, la bouche ouverte, comme un con, et Laoise est sortie en trombe. Il a regardé la porte vitrée se refermer sur elle et sa silhouette de jeune femme s’enfoncer dans l’allée. Elle dégainait déjà son pear pour appeler il ne sait laquelle de ses copines, ou sa mère, ou…
Et Fergus est resté là.

Quel nouveau mec ?


   
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Avalon Calder
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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeMar 6 Fév 2024 - 18:11
C'est toujours la même chose, avec Fergus. Parfois, Avalon trouve ça réconfortant ; les années peuvent bien s'écouler, aussi nombreuses qu'elles soient, son ami ne change pas. Il demeure le même, fidèle à lui-même, constant. Même physiquement, il n'a pas beaucoup changé ; il aborde la même coupe de cheveux et porte à la main droite la même bague que le jour où ils se sont rencontrés. Cette bague gravée de trois cercles enchevêtrés qu'Avalon a fait encrer sur sa peau des années plus tôt.

Fergus est une constante dans la vie d'Avalon. C'est aussi, avec Toni, son plus grand paradoxe. C'était plus facile à ignorer avant mais, depuis le décès d'Yvain, elle ne peut pas méconnaître qu'un grain de sable s'est glissé dans les engrenages bien huilés de leur relation. L'overdose de son frère l'a tirée de sa complaisance dangereuse envers la drogue ; quelques mois plus tard, elle soutenait l'ouverture d'un centre de désintoxication pour mineurs et jeunes majeurs, situé sur la côte ouest du pays.

Or, il est difficile de se positionner contre l'addiction sans en reconnaître la cause. C'est à cet endroit-là qu'est coincé ce fichu grain de sable.

Mais Avalon ne peut pas se résoudre à l'y déloger. A vrai dire, elle n'y a jamais pensé ; elle ne peut pas concevoir une vie sans la présence de ses deux frères. Alors ils n'en parlent pas. Depuis la naissance d'Alma, Roy et Avalon ont de toute façon arrêté de fréquenter les lieux liés à la mafia ; ils n'ont pas remis un pied aux Folies Sorcières et évitent certains quartiers de Bristol. C'est plus simple et, au fond, Avalon sent surtout que c'est plus sain : elle se sent moins aux prises avec sa propre addiction maintenant.

Alors c'est mieux ainsi et tant pis pour le grain de sable. En famille, de toute façon, on n'est jamais d'accord sur rien.

Avalon fonctionne bien avec cet accord tacite qui lui permet de conserver ses liens sans sacrifier ses combats. Fergus, est l'un de ses piliers depuis plus de vingt ans ; sans lui, elle aurait sûrement l'impression de boîter. Ils se connaissent bien tous les deux, si bien qu'Avalon peut déjà deviner l'expression peinte sur son visage lorsqu'elle croise Laoise à quelques mètres de chez lui. Elle a la bouche tordue par la colère et s'égosille au téléphone. Elle dit « mon père » avec amertume et passe à côté d'Avalon sans même la voir.

Avalon hausse un peu les sourcils et continue son chemin.

Bien sûr, quand la porte de la villa de Fergus s'ouvre sur lui, il a cette figure de celui qui essaie - mal - de cacher ce qu'il ressent.

C'est toujours la même chose avec Fergus alors Avalon ne s'embarasse pas des premières questions. Elle l'embrasse et lui demande :

« Pourquoi tu t'es engueulé avec Laoise ? » Elle désigne vaguement l'extérieur d'un geste de la main. « Je l'ai croisée dehors. »


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KoalaVolant
Fergus Avner
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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeMer 14 Fév 2024 - 17:07
Ça lui termine la dignité, mais il faut qu’il sache. Fergus pianote sur son pear. Merde, aujourd’hui il suffit de trois secondes pour tout savoir. Il lui en faut deux pour tomber sur des dizaines d’articles ultra documentés sur la nouvelle vie amoureuse de son ex-femme.
Il aurait bien voulu s’en foutre mais pour une fois, et comme il est tout seul, il fait même pas semblant. Trop d’énergie. Son visage se tord, sa bouche se plisse. Il grimace en découvrant le mannequin chromé, une gueule de jeune premier gentil qui sourit sur toutes les photos et se fend de gestes amicaux. Sympa, et explicitement proche de Grace qu’il entoure et qu’il cajole.
Une série de clichés volés mettant en scène une plage, une série d’abdominaux parfaits, d’huile et de topless lui font étouffer un grognement, et lever les yeux au ciel.
Il se débarrasse des images au moment où Avalon entre ; dans sa poitrine cogne un truc douloureux et énervé.

– Hein ? » fait-il alors qu’elle pose ses lèvres délicates sur sa joue. « Ha, » répond-il quand elle lui explique comment elle sait.

Fergus cherche plus à savoir. Avalon comprend tout, tout le temps, mais c’est pas toujours agréable, comme avec Toni, avec elle ça peut créer des situations pénibles qui impliquent, par exemple, de devoir expliquer pourquoi il a l’air d’avoir avalé une huitre pourrie alors qu’il aimerait juste qu’on lui laisse l’après-midi pour casser des trucs.

– Tu veux vraiment savoir ? » demande-t-il d’un ton qu’il pense atone et qui sort aussi aigre que s’il venait de s’asperger les yeux de citron. « Putain de merde. »

Fergus chasse la question d’un geste de la main et se met à faire nerveusement les cents pas dans la pièce. Il est furieux, blessé, mais ne veut parler d’aucun des deux sentiments. Sauf qu’il connaît Avalon par cœur. Elle va le regarder s’exciter tout seul sans rien dire, ou lui tenir la jambe jusqu’à ce qu’il lâche le morceau, soi-disant parce que ça lui fera du bien, et Fergus continuera à penser que c’est aussi utile que la thérapie de Roy mais bon bref.

En fait, il est pas habitué à ressentir autant de choses, si fort, et dans un temps si court. Il a l’impression que Laoise et les réseaux lui ont flingué le cerveau. Fergus a envie de péter la gueule du premier gars qui passe, c’est plutôt mauvais signe. D’habitude, c’est un caractère froid, raisonné, patient. Il laisse les dégâts matériels à Toni.

Depuis que sa fille est adolescente il a l’impression qu’on a remplacé ces qualités par un volcan de rage extrême qui explose à la moindre confrontation.

Il a toujours pas desserré les dents. Il hésite, en fait, sur ce qui doit sortir en premier ; pas consciemment bien sûr : il croit être en contrôle et avoir besoins de rien du tout. Mais en fait, quand il pose soudainement les deux mains à plat sur le bard dans un grand claquement et que le métal soudé de ses mâchoires se disjoint pour le laisser articuler des mots brouillés de rage, c’est ça qu’il dit :
– Tu savais que Grace avait un nouveau mec ?

Il l’a pensé calmement, mais c’est pas sorti calmement du tout.


   
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Avalon Calder
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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeLun 19 Fév 2024 - 3:32
Avalon connait Fergus depuis plus de vingt ans ; elle ne va pas faire semblant de ne pas voir que son visage est tordu par une colère qu’il pense maîtriser. De toute façon, c’est toujours la même chose ; il prétend – mal – que tout va bien, elle pose deux-trois questions, elle met les mots dans sa bouche, il soupire, elle l’observe, il parle comme si on le forçait à avaler un poison. Avalon ne peut pas dire « et ensuite, tout va mieux » parce que Fergus n’est pas vraiment du genre à passer à autre chose mais, au moins, il arrête de faire le comédien d’une série de mauvaise qualité.

Puis, quand Fergus fait cette tête, c’est soit parce qu’il s’est engueulé avec Grace, soit parce qu’il s’est engueulé avec Laoise. Il pourrait perdre des milliers de gallions qu’il ne serait pas hors de lui comme il peut l’être dans ces moments-là. Comme elle a croisé Laoise, fulminante de colère, Avalon se dit qu’une énième dispute a éclaté entre eux. C’est souvent le cas – très souvent le cas, même, depuis que Laoise est adolescente. Elle explose, tempête, fulmine et, surtout, ne se démonte jamais devant Fergus. Elle a une vie instable, pleine d’excès – quelle surprise, puisque sa mère est une popstar connue mondialement et son père le chef d’un gang mafieux. Quelle. Surprise.

Laoise, elle lui rappelle un peu Morgane au même âge. Le genre d’adolescente à qui on ne peut rien dire, qui fera bien ce qu’elle veut quoiqu’il arrive et qui est persuadée d’avoir déjà tout compris, tout vécu.

Enfin, Morgane n’a pas vraiment changé depuis ce temps-là.

Mais ce n’est pas Laoise qui occupe les pensées de Fergus, c’est Grace. Ça, Avalon ne l’a pas vu venir et, en même temps, elle aurait pu s’en douter ; elle a effectivement vu passer quelques photos de la chanteuse et de son nouveau compagnon sur les réseaux sociaux. Evidemment, ça fait chier Fergus.

Mais alors là, encore une fois, c’est toujours la même chose avec lui.

Ça fait pourtant quoi ? Plus de vingt ans qu’il est divorcé de son ex-femme. Vingt ans, c’est long. On aurait pu imaginer que le temps avait fait son œuvre, que l’eau avait coulé sous les ponts mais non ; aucune métaphore ne permet d’expliquer que Fergus est passé à autre chose. Il reste bloqué sur Grace, tout ce qu’elle fait l’agace et, en même temps, il est incapable de prendre de la distance avec elle.

Sans mentir, c’est un peu fatigant.

Mais bon, c’est Fergus ; essayez donc de lui dire « peut-être que tu pourrais passer à autre chose, Ferg’ » ; le garçon ne connait pas ces mots-là.

Alors Avalon esquisse une grimace.

« Ouais, j’ai vu un article ce matin. » Et le nouveau mec de Grace est comme tous ses précédents copains ; joli-cœur, jeune, le corps sculpté, le sourire éclatant. Bien différent de Fergus. « Il a une gueule de premier de la classe, on dirait qu’il sort de Poudlard. » dit-elle en haussant les épaules. Elle s’avance dans l’entrée et demande : « C’est Laoise qui t’en a parlé ? »


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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeMer 21 Fév 2024 - 17:18
Fergus s’en veut aussitôt. Qu’est ce qui lui prend de s’énerver ? De penser à Grace ? De parler de Grace ? Elle lui a pas déjà assez pourri la vie ? (c’est le genre de blessures qui a pas cicatrisé.) À force il ne sait plus sur quoi il rage : elle, ou lui. Il entend bien les mots d’Avalon, qui prend un peu sa défense, comme ça, l’air de rien. Elle pourrait dire « Fergus, tu abuses, » ou « Fergus, arrête, il a l’air bien, » ou « Fergus, ça ne te regarde plus, avec qui Grace passe son temps et qui elle met dans son lit, » et elle aurait raison. Mais elle dit plutôt un truc qui ressemble à du soutient et bizarrement, ça a l’effet inverse. Il se sent un peu humilié d’avoir laissé surgir un feu aussi vif. Il s’éteint d’un coup et se voit du coup baver sur son ex et ce pauvre type, ça le dégoûte, ça dégoûte son égo, et il répond pas à Avalon, même s’il est d’accord et qu’elle fait ça pour, en quelque sorte, lui remonter le moral.

Merde, c’est vrai qu’il a l’air d’un bébé sorti de Poudlard. Pas moyens qu’il renchérisse ; il en a déjà trop dit.

Il hausse les épaules et prépare magiquement, avec des gestes nerveux, un café qu’il sert à Avalon. Il a mit dedans du sirop de caramel et un affreux mélange de chantilly et de marshmallows. Ça le déprime, un café pareil, et il le sert à Avalon d’un air énervé, mais c’est comme ça qu’elle l’aime. Lui, il boit le sien noir. Noir, et sans sucre.

– Elle m’en a pas parlé. Elle m’a dit : « Le nouveau mec de maman est beaucoup moins chiant. »
Il soupire entre ses dents, en fermant les yeux brièvement, excédé. Il donne juste l’impression d’être énervé, mais en fait, vraiment, ces paroles là le blessent.
– Bref, annonce-t-il en chassant à nouveau le problème d’un geste nerveux, t’as besoins de quelque chose ?

C’est toujours la question qu’il pose lorsqu’un proche lui rend visite, comme s’il oubliait qu’on pouvait venir le voir pour autre chose que ses services. Il faut croire, aussi, que prendre en charge les autres lui permets de moins penser à lui-même.

Enfin. On va pas passer la journée à parler de lui.


   
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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeLun 26 Fév 2024 - 4:52
Avalon suit Fergus des yeux pendant qu’il agite sa baguette magique pour préparer deux cafés. Il a encore le visage froissé alors ses gestes sont secs mais, comme toujours, parfaitement maîtrisés. Il remplit deux tasses ; une minuscule pour lui où tourne paresseusement un café noir et une bien plus grande pour elle, avec la même quantité de caféine qu’il agrémente de lait et d’un sirop avant de le recouvrir de chantilly. Avalon accueille la boisson avec un sourire au coin des lèvres ; Fergus est comme Roy, ça le fait royalement chier de lui préparer un café comme celui-là. Les premières années, il râlait à chaque fois. Maintenant, il garde le nécessaire dans ses placards.

Mais son sourire s’efface lorsqu’il mentionne le contexte dans lequel il a découvert l’existence du nouveau compagnon de Grace. Avalon grimace. C’est un coup de maître que lui a porté Laoise en appuyant exactement sur ses points sensibles ; les sentiments compliqués qu’il éprouve pour son ex-femme et la relation conflictuelle qui les oppose tous les deux. « Le nouveau mec de maman est beaucoup moins chiant », veuillez comprendre, dans la bouche de Laoise Avner qui sait parfaitement comment faire chier Fergus : « je le préfère à toi, de toute façon. »

Et puis, Fergus est très premier degré. Ce n’est pas lui qui irait chercher le sens caché d’une phrase ; quand on veut qu’il comprenne un truc, il faut lui dire précisément ce truc. Et ça, Laoise aussi l’a bien compris.

A la question qu’il lui pose, Avalon secoue la tête.

« Non. Je suis venue pour te voir, c’est tout. » Avec sa tasse, elle s’installe dans un fauteuil du salon. « Tu m’avais dit que je pouvais passer aujourd’hui. » lui rappelle-t-elle.

Fergus a la fâcheuse habitude de toujours penser que ses proches le visitent parce qu’ils ont besoin de son aide. Sur ce point, Avalon ne peut pas le blâmer ; elle est pareil. C’est le lot des aînés, ça. Même aujourd’hui, quand ses cadets l’appellent, elle leur demande toujours s’ils ont besoin de quelque chose. C’est comme de dire « ça va ? », ça glisse tout seul sur sa langue.

« Il s’est passé quoi avec Laoise, pour qu’elle te sorte un truc comme ça ? » reprend-elle finalement en portant sa tasse à ses lèvres. Elle ne peut pas encore atteindre le café donc elle se contente de manger la chantilly au-dessus.


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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeSam 2 Mar 2024 - 18:39
Fergus jette un coup d’oeil à l’horloge, rétro et design qui compte les minutes au mur. Il se dit que ça va, il a le temps.
Il aurait pris le temps pour Av’, de toutes façons. Elle a la particularité de ces gens que Fergus considère fort ; toujours à leur disposition. Un coup de fil, un message, un patronus, entre deux tâches, Fergus se libère. Avalon, pour avoir beaucoup veillé sur elle, c’est comme une habitude codé dans ses gênes. Sa fille, un peu plus grande.

– Je pars à seize, répond-il, ce qui leur laisse deux bonnes heures devant eux.

Il se laisse tomber en face d’elle avec un soupir. Son corps se relâche en même temps que l’air le quitte. Fergus est frappé par une fatigue soudaine, qu’il ignore. Il n’a même pas l’idée de se demander d’où elle vient. Il s’en fou : elle ne l’aidera pas à faire son travail, à profiter d’Avalon, ou à aider sa mère. Franchement il fait en sorte de ne pas penser à Laoise, parce qu’au fond il sait que c’est elle qui l’a drainé d’un coup : elle et Grace. Il veut passer à autre. Mais c’est sans compter sur Avalon. Elle a dû voir les deux cernes grises sous ses yeux, ou juste sa tronche, pas dans le détail, pour en tirer des conclusion.

Fergus fait tourner le café entre ses doigts, limite le regard ailleurs, limite l’esprit porté vers d’autres problèmes mais pas vraiment. Il ne boit pas, il laisse refroidir, ce qui est bizarre ; il est du genre à boire brûlant.

– Y a qu’elle a des idées à la con, commence-t-il par dire.
Il se rend compte qu’il est énervé.

Et puis il sait qu’Avalon va lui demander de s’expliquer dans moins de cinq secondes, (il la voit déjà ouvrir la bouche) donc autant ne pas perdre de temps. Il reprend :

– Elle traîne aux Folies. Elle joue aux premières dames et récemment elle a voulu concrétiser le truc en flirtant avec un de nos gars.

Bien sur, la différence d’âge est un problème, mais comme pour Fergus ce n’est pas le plus gros problème exactement, il n’en parle pas tout de suite.

– Je pense que tu peux comprendre : j’aime pas vraiment qu’elle traîne là-bas, elle est pas faite pour ça. Sauf qu’elle est aussi têtue que sa mère et qu’elle adore se sentir respectée. Je sais pas ce qu’il s’est passé dans sa tête, mais ce gars, elle le reverra plus.

Il n’a pas besoins d’expliquer les accords mineurs de la chanson à Avalon, ni pourquoi c’est tendu pour lui d’avoir matraqué un soldat qu’il faudra peut-être liquider : elle doit se douter de ce que ça sous-entend.

– L’idée lui revient pas, donc elle balance des saloperies. Et de conclure : ça fait chier, mais qu’est-ce que tu veux que je fasse.

Et de boire son café moyens tiède.


   
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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeDim 3 Mar 2024 - 23:45
Parvenir à faire aligner plus de cinq mots à Fergus, c’est un travail de longue haleine qu’Avalon a appris à maîtriser avec les années. Elle voit bien que ça le fait chier parfois mais elle ne baisse pas les bras pour autant ; lui ne l’a jamais laissée tomber à cette époque où elle refusait la moindre main tendue vers elle. Au fond, Avalon se sent un peu redevable envers Fergus. Elle le sait et elle croit qu’il le sait aussi mais ils n’en parlent jamais. Dans sa vie, il a assisté au meilleur mais surtout au pire et Avalon ne sait pas quelle direction aurait pris sa vie sans cette rencontre salvatrice. Alors elle se sent redevable et elle ressent l’envie – ou le besoin ? – de rendre à Fergus une part de ce qu’il lui a donné. Alors elle ne le laisse pas s’en tirer avec des mots de façade quand son visage hurle autre chose – ça le fait chier mais tant pis.

Il se met à parler et Avalon se garde bien de l’interrompre – l’instant est fragile et elle le sait. Elle l’écoute en dégustant son café aux arômes de caramel, les yeux rivés sur la silhouette de Fergus qui contient difficilement son agacement lorsqu’il parle de sa fille.

Sa fille qui a décidé de flirter avec un Veilleur ce qui ne lui plaît que très moyennement.

Et par « très moyennement », Avalon veut dire qu’elle a un léger doute sur le fait que le type en question soit encore en vie maintenant. Fergus dit « elle le reverra plus » et, dans son langage, cela peut très bien signifier que son cadavre repose au fond d’une benne à Bristol. Bon.

Son café n’est peut-être pas assez sucré pour digérer ça.

Alors évidemment, Laoise est hors d’elle et finit par lui dire qu’elle préfère le nouveau mec de sa mère. Un grand classique qui fait toujours son petit effet.

Avalon reste silencieuse quelques secondes. Elle ne sait pas comment dire à Fergus qu’elle n’est pas vraiment surprise. Laoise a vingt-deux ans ; au même âge qu’elle, Avalon était plongée dans le milieu mafieux depuis des années, elle aussi. Elle n’a pas vraiment envie de compter le nombre de types un peu louches avec qui elle a flirté à cette époque mais il n’y en avait pas qu’un seul et Fergus le sait très bien ; il trouvait ça parfaitement con aussi, à l’époque. Et encore, elle ne parle pas des mecs bien plus âgés qu’elle avec qui elle est sortie lorsqu’elle vivait encore chez ses parents.

C’est le propre des milieux essentiellement masculins ; les femmes n’y ont une place que parce qu’elles possèdent un corps érotique et désirable. Un corps qu’on veut obtenir et donc qu’on courtise. C’est le seul moyen pour elles d’être respectées. Le seul pouvoir qu’elles ont, là-bas.

Du coup, ce n’est pas trop une surprise que Laoise l’utilise.

Mais elle veut bien comprendre pourquoi ça fait chier Fergus. Elle est un peu mal placée pour dire ça parce qu’elle a épousé un mafieux (et pas n’importe lequel) et que deux autres sont les parrains de ses enfants mais elle ne serait pas vraiment sereine avec l’idée que ses filles fréquentent ce milieu-là.

« Ouais, je comprends pourquoi ça t’a foutu sur les nerfs… C’est la première fois que ça arrive ? » demande Avalon en posant sa tasse devant elle. « Que Laoise flirte avec un de tes hommes ? » Elle esquisse un vague sourire et ajoute : « Je demande parce que je sais pas si tu t’en souviens mais j’ai une petite expérience dans le domaine. » De ses seize à ses vingt-quatre ans, peut-être. Après ça, elle était sortie compulsivement avec des mecs de la justice magique, des avocats essentiellement. En thérapie, le lien n’avait pas été très difficile à faire.  



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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeVen 8 Mar 2024 - 13:20
Pourquoi Fergus ne passe pas à autre chose. Pourquoi, quand Grace s’agite, il n’arrive pas à ignorer ses mouvements. Pourquoi il a encore ce désire brûlant de partager avec elle plus que des conversations désagréables autour de Laoise. Pourquoi parfois, quand on lui parle d’elle, il a une sensation de vide et de douleur dans la poitrine et pourquoi, quand elle s’affiche avec un nouveau type, il se sent menacé alors que leur couple n’existe plus depuis des siècles.
Un jour Fergus s’est assit, il a posé ses bras sur ses genoux, liés les mains, et réfléchit. Il est resté comme ça une heure et demi. Il a scruté chaque question, chaque sensation, chaque sentiment, avec autant d’attention que s’il s’était agit du coup de sa vie. Il a tout envisagé. Il a touché du doigt des choses très sensibles, très vulnérables, très douloureuses. Il a partiellement compris pourquoi.

Il l’a fait une fois, et il n’y retourne jamais.

Il en a parlé avec Roy. Rétrospectivement, il a détesté ce moment. Il l’a fait, parce que Roy en avait besoins et qu’un môme était en jeu - et il n’y a rien pour Fergus de plus sacré qu’un môme, - mais il ne compte pas le refaire. C’était horrible, c’était gênant, et ça lui a laissé des traces, fait remonter des trucs avec lesquels il sait qu’il vit et dont il se passe. Ses pêchés, il les assume. Les caresser pour en extraire le jus, ça n’a pas de sens.

Mais Avalon ne le laissera pas tranquille. Elle ne le laissera jamais tranquille. Elle a le même truc que Grace, ou que Moreen, parfois. Quand ils se parlent, il faut toujours que ça finisse par toucher aux sentiments. Il le sait, ça va venir, il le sent, affleurer. C’est pire depuis quelques années, depuis qu’Avalon est mère et stable. Il est heureux pour elle, heureux de voir qu’elle s’épanouie et se réconcilie avec des aspects d’elle-même, qu’elle bonifie Roy, aussi, d’une certaine manière. Mais il n’a jamais souhaité qu’elle applique son bilan à sa vie à lui. Ses émotions, il les questionne seul. Il ne supporte pas de devoir les exprimer.

– Ouais, je comprends pourquoi ça t’a foutu sur les nerfs… dit Avalon, c’est la première fois que ça arrive ? Que Laoise flirte avec un de tes hommes ? »
– J’en sais rien, répond Fergus, mais celui là est censé être dissuasif.

Si le gars avait été plus compréhensif, peut-être qu’il n’aurait pas eu besoins de lui péter les dents. Maintenant que c’est fait Fergus espère que ça servira de message à tous ceux traversé par la bonne idée de répondre aux oeillades de Laoise. Parce qu’il sait que ça ne vient pas toujours d’eux.

Malheureusement.

– Elle se croit adulte, ça signifie qu’elle se sent plus le devoir de m’alerter d’un tas de trucs. Au contraire. Je sais pas non plus comment elle se comporte avec l’entourage de sa mère.

Sa mère, qui est peut-être moins alerte sur la relation aux hommes de leur fille.Ou simplement moins contrôlante. C’est possible. C’est quelque chose qu’elle lui a souvent reproché d’être.

– Je demande parce que je sais pas si tu t’en souviens mais j’ai une petite expérience dans le domaine.
– Ha ! Je me souviens très bien.
Un euphémisme pour Fergus, qui n’oublie presque rien. Il se souvient aussi qu’il a lui même eu cette tendance - cette habitude - d’être l’amant de femmes de quinze ans de plus que lui et ce à de très multiples reprises. Il a conscience que, s’il devait comptabiliser les femmes  de son âge parmi ses conquêtes, il ne trouverait sans doute que celles qu’il a partagé avec Toni, et Grace. Ses liaisons, elles, les femmes entretenus par lui, relationnées, sont toutes des cougars en puissance.

Mais c’est différent.

Parce qu’il est un homme.

Et que contrairement à ce qu’Avalon pense, il a tout à fait conscience du pouvoir physique des femmes sur les hommes dans le milieu. Et c’est bien ce qui lui fait peur.

– Ça t’a pas rendu service, Av’, je te rappelle. Et puis… il fait claquer sa langue, inspire, irrité, c’estelle fait pas ça que pour elle. Elle me défie.  


   
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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeSam 23 Mar 2024 - 8:36
Fergus dit “dissuasif” et, à nouveau, Avalon se demande s’il est possible que cet homme dont il parle ne soit plus de ce monde. Elle hésite à poser la question mais elle n’est pas certaine de vouloir entendre la réponse alors elle se contente de garder les lèvres posées contre sa tasse de café et d’en avaler une gorgée. C’est bien sucré, ça aide à faire passer l’aigreur dans son estomac. Depuis la naissance d’Alma, la violence lui donne la nausée. C’est une réaction physique, comme si son corps avait trop enduré tout ça et qu’il rejetait tout en bloc, dès la moindre évocation.

Contrairement à Fergus, Avalon ne s’est pas assise sur son canapé, dans la pénombre, les coudes posés sur ses genoux et les mains liées. Non, elle s’est assise sur un fauteuil bleu, suffisamment confortable pour qu’elle puisse y passer une heure mais dont l’assise était trop dure pour lui donner envie d’y rester plus longtemps. Sur un fauteuil bleu, donc, face à une femme aux cheveux un peu grisonnants, le nez surmonté par de fines lunettes rondes. Avalon y a passé des heures, à raconter chaque heure qui a suivi l’enlèvement de sa fille, à disséquer chaque émotion qui lui tordait le ventre pour essayer de sortir du cercle infernal de ses pensées et de ses peurs. Et revenir sur son enfance. Et parler de son père violent, de sa mère absente. Et évoquer le jour où elle a été violée par un ami de son frère. Et dire le silence, dire la fuite, dire l’addiction, le rejet, l’impression de ne jamais avoir sa place nulle part ou de toujours la trouver là où elle ne peut pas être. Des heures à parler et à vouloir se taire, des heures à détester chaque minute qui s’écoulait et à tirer lentement le fil de son existence.

Elle a compris certaines choses au fil des séances et, parmi elles, le poids de la violence dans son existence. Un poids contenu, caché, réprimé, qui lui a fini par lui éclater au visage lorsque sa fille en a été une victime collatérale. Depuis, c’est comme si elle en était allergique et c’est pour ça que sa maternité est si douce, si pleine de cet amour enveloppant. C’est pour ça aussi qu’elle a dédié sa vie à réparer cette violence enfermée en elle ; c’est littéralement son travail, ce pour quoi elle œuvre chaque jour. Alors les mots de Fergus viennent appuyer à cet endroit sensible et la manière dont il les dit, avec froideur et indifférence, fait bouillir quelque chose en elle. Un agacement contenu depuis des années, sans doute.

Alors Fergus parle et Avalon contient les remarques acides derrière ses lèvres fermées. Par exemple, elle ne lui dit pas que tabasser – ou tuer, elle n’en sait rien – le moindre mec qui s’approche de sa fille, ça ne va pas franchement lui donner envie de “l’alerter” de plus de choses. Elle hausse les sourcils lorsqu’il souligne que les mêmes expériences, au même âge, ne lui ont pas rendu service et finit par rire jaune de son dernier commentaire irrité.

Il est quand même un peu gonflé. Et par “un peu gonflé” elle entend “gonflé comme une putain de montgolfière.” Déjà, elle n’a pas eu quarante ans pour se faire reprendre comme une enfant sur des relations qui remontent à une vingtaine d’années. Ensuite, Fergus est sacrément culotté de dire ça alors qu’il s’est arraché les cheveux auprès de Grace (et encore aujourd’hui mais, ça, visiblement, ça lui a rendu service). Ensuite, vraiment, son récit froid de la violence l’horripile ; d’un coup, il y a quelque chose de très personnel dans cette conversation. Et puis, bien sûr, ce n’est pas de sa faute à lui mais de celle de Laoise, qui le défie. Heureusement qu’Avalon a quarante-et-un ans sinon elle aurait sûrement soufflé en levant les yeux au ciel.

“Bah elle s’y prend bien, visiblement” lance-t-elle. Elle repose sa tasse un peu brusquement. Vraiment, elle a été calme pendant au moins dix minutes et ce n’est pas si mal mais là, il y a quelque chose qui s’agite en elle et elle parle avant même de pouvoir penser ses mots. “Tu dis qu’elle te défie et ta manière à toi d’y répondre c’est... D’agir comme un con, du coup ?” Elle a un sourire un peu tordu quand elle dit : “C’est fascinant, Fergus, vraiment.”


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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeDim 24 Mar 2024 - 22:16
Tout allait bien. En tout cas tout allait bien entre Avalon et lui mais ça a changé très brutalement. Ça, Fergus ne l’a pas senti venir. La tasse claque aigüe sur la table, un éclat de café gifle le bois de luxe. S’étale comme une goute de sang.

Fergus regarde la goute. Puis il regarde Avalon. Elle vient de le traiter de con et à fiché ses yeux dans les siens, l’iris comme deux harpons. Elle a la commissure des lèvres basses, les traits fermés, un pli irrité entre les sourcils.

Fergus appréhende. Dix secondes plus tôt, elle comprenait. Dix secondes plutôt, elle lui demandait sur un ton normal, comment il allait. Tout allait bien. Soudain, elle se met visiblement en colère, l’insulte et le rail. Qu’est ce qui a changé ? Fergus a du mal à comprendre. Le déclencheur, c’est sa conclusion mais pourquoi ?

Un silence tombe entre eux, glacial. Ce n’est pas la première fois de sa vie que Fergus assiste à un coup de colère d’Avalon. Elle peut avoir le sang aussi chaud que Toni. Ce n’est certainement pas la première fois qu’ils ont un désaccord non plus, mais pour Fergus, c’est déstabilisant. Il pensait la rafale en train de retomber, après Laoise, après cette découverte sur Grace, et voilà qu’il se prend en pleine face un retour de vague imprévu.

Sa colère retombe. Comme si deux ne pouvaient être enragés ensembles, ses émotions se tarissent pour laisser place à celles, virulentes, d’Avalon. Sa fureur à lui est froide comme la bise qui passe et gèle tout sur son chemin, celle d’Avalon est bouillante et grondante comme le coeur d’un volcan qui s’apprête à exploser. Ça lui rappelle que depuis un certain temps (six ans et trois mois, pour être précis,) Fergus a noté un changement ostensible entre eux. Cet état perdure et lui semble parfois s’être accentué. Il en a une preuve délicate en face des yeux, juste à l’instant, incapable de comprendre ce qui lui vaut un tel manque de respect.
Il la dévisage, sur ses gardes. La distance que sa colère instaurait entre eux s’est mué en méfiance. Fergus avance en terrain miné, prêt à recevoir à tout instant dans la chair le dard empoisonné du piège qui se dresse devant lui.

Il ne demande pas ce qu’il a fait. Il ne demande pas pourquoi elle a changé de ton, pour il la sent si loin de lui. Il ne dit pas qu’il ne comprend pas sa réaction, ni ne questionne ce qu’il a pu dire de blessant ou de stupide. Il a juste conscience d’être brutalement repoussé exactement comme Laoise l’a repoussé, comme Grace le repousse, à présent, lorsqu’ils se voient, comme Moreen le repousse, comme Elva, parfois, le repousse aussi, et ce plomb là il l’avale, déterminé à comprendre.

– Qu’est-ce qu’il y a ? demande-t-il.

Cette question en contient beaucoup d’autres.
Ses phalanges sont blanches autour du verre brûlant du café.


   
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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeMer 27 Mar 2024 - 7:29
Lorsque ses mots franchissent ses lèvres, Avalon prend conscience de la colère qui s’agite en elle. Une colère ancienne, qui n’est pas uniquement liée à cette conversation lunaire qu’ils viennent d’avoir et qui dévoile les rouages abimés de leur relation. Onze ans plus tôt, lorsqu’Avalon a ressenti le besoin urgent de couper les ponts avec sa vie “d’avant” elle a exclu Toni et Fergus de cette équation. Elle n’a pas vraiment réfléchi aux conséquences de ce choix qui, au fond, n’en était même pas un. Ça fait des années qu’elle fonctionne comme ça, qu’elle fonctionne avec eux, alors elle n’a jamais pensé à faire autrement. Mais quelque chose a changé depuis leur rencontre et, ce quelque chose, c’est la tolérance qu’elle accorde au monde dans lequel ils évoluent. Avant, elle cultivait presque une forme d’indifférence qui tirait son origine de son accoutumance à la violence. Cela ne lui faisait rien d’entendre le récit d’une rixe ; elle a grandi parmi les histoires affreuses et les décès prématurés, les corps abimés par la drogue et par les coups.

Et un jour, la violence est devenue insoutenable. Elle ne pouvait plus en ingurgiter une goutte, même minuscule, après trente ans à en avaler des litres et des litres. L’enlèvement d’Alma, le sortilège impardonnable qui a brulé son corps, sa peau tailladée, les hurlements de Roy et la flaque de sang qui se forme sous lui, lui ont fait l’effet de cette goutte d’eau qui a fait déborder tout un océan.

La violence se cache dans toutes les pires histoires de son existence. Elle a construit sa vie – sa vie “d’après” – le plus loin possible de tout ça.

Ne reste que Fergus et Toni.

Souvent, elle n’y pense pas. Parfois, elle ne pense qu’à ça. Là, c’est flagrant et ça lui laisse un goût amer dans la bouche. Elle préférerait ne pas y penser, ne pas se dire qu’elle se trompe peut-être sur toute la ligne en croyant qu’elle peut maintenir l’illusion de leur lien, ne pas songer qu’elle met encore ses enfants en danger par ce choix qu’elle est incapable de faire. Mais si elle n’arrive pas à chasser ces pensées de son esprit, c’est parce qu’elle sait qu’elles sont justes, qu’elles sont légitimes. Elle sait que sa proximité avec Fergus, c’est une porte entrouverte vers cette violence qu’elle ne supporte plus et qu’elle ne veut pas voir autour de ses enfants.

Et il ne tient qu’à elle de la refermer.

Mais elle n’y arrive pas. C’est plus fort qu’elle, elle n’y arrive pas. Alors, la plupart du temps, elle l’ignore et, quand elle ne peut pas, ça l’insupporte. Ça la met en colère, même. Cette colère, Fergus ne la comprend pas ; alors il la questionne avec les sourcils froncés et les doigts serrés autour de sa tasse.

“Parfois j’aimerais que tu entendes les mots qui sortent de ta bouche, lâche-t-elle, la nuque raide. Merde, Fergus, tu te rends compte que tu peux pas attendre que Laoise réagisse bien en apprenant que t’as tabassé ou buté un gars avec qui elle couche ? T’as conscience que c’est pas normal de faire ça ? Tu veux pas de ta gosse dans ton monde, très bien, mais t’attends pas à ce qu’elle soit d’accord avec les règles foireuses qui existent dedans, alors.” Et là, elle ne parle pas que de Laoise.



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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeMer 27 Mar 2024 - 18:41
Il n’y a pas de porte des sortie. Ouais, se dit parfois Fergus, on peut faire semblant. Mais dans la majorité des cas c’est rien qu’un mensonge bien rôdé.

Ce qu’ils font, c’est dans leur sang.

Ouais, Roy a pu avoir peur. Roy a craint pour ses enfants et c’est normal, Fergus comprend ça. Il craint chaque jours qui passent quand Laoise est hors de contrôle : il sait

Il sait que quelque chose va finir par arriver et que ce sera pas joli, sauf si elle l’écoute mais elle l’écoutera pas.
Donc ça arrivera.

Bref. Dans le sang. Ils peuvent faire semblant, ils peuvent donner le change en faisant croire mais à la fin, ils y reviendront. C’est pas pour rien que Roy et Ignacio se sont maqués sur une histoire de haras. Ils auraient pu ouvrir une boutique de fleurs.

Tu parles.

Fergus a accepté ça ; il est né, il a plongé, et il mourra, sûrement dans une circonstance critique qu’il aura mérité. Ce qu’il espère c’est qu’on l’aura avant Toni.

Avalon, c’est différent. Elle a jamais utilisé la violence comme un moyens, elle l’a toujours subie. Elle a pas ce truc d’accepter que ça fait parti du jeu, parce que ça lui a jamais rien rapporté. Elle a jamais vécu comme Aisling, accrochée au bras d’un type tellement riche, dans l’impunité la plus totale. Avalon, c’est une victime des bas fonds sordides de l’Angleterre qui s’en est sortie mais vraiment à peine et de la façon la plus incongrue : en tombant sur un type comme lui.

Ouais.

Si elle avait rencontré un mec bien, un vrai de vrai, elle se serait arraché à tout ce qu’elle déteste des années plus tôt, c’est sûr. Mais bon, la vie à voulu jouer avec elle encore un peu et l’à poussée dans ses bras à lui. Sous son aile à lui.

Qu’elle drôle d’idée.

À sa place, il aurait sans doute coupé les ponts. Sec, net, bref. Une vraie coupure, Mais avec Roy, aussi. Il aurait jamais laissé un type comme Ignacio revenir dans sa vie.

Ça l’aurait rendu malheureux, si elle était aussi intransigeante que lui. Elle l’a pas exclue de sa vie, Toni non plus. Elle est restée avec Roy et déjeune chez Jayce avec qui elle a un projet. Un projet de personne bien, vraie de vraie.

La vie, cette pute.

Fergus dévisage Avalon pendant et après la tirade. D’accord, elle est vraiment en colère. Genre, colère glaciale, muscles tendus, dents serrés, genre s’il répond le mauvais truc elle renverse la table ou quoi d’autre. S’engueuler ça leur est arrivé mais pas si souvent et comme ça, d’un coup, comme ça bouillait depuis longtemps et ça explose sans préavis, ça c’est que depuis Alma et depuis Yvain. Pour Fergus, c’est clair qu’Avalon lui en veut personnellement.

Le truc, c’est que c’est elle qui choisit de le garder dans sa vie.

Du coup des fois il a du mal à suivre.

– Ok… dit-il lentement.
Il se repasse les mots d’Avalon en essayant de comprendre en fait ce qu’elle essaie de lui dire vraiment, dans le fond, pas juste la surface.  Il essaie de mettre bout à bout des données pragmatique pour arriver à dire le bon truc et pas tout faire foirer.

C’est un délire, depuis quelques années, les femmes de sa vie, il n’y en a plus une à qui il arrive à parler.

– On a pas tué le gars, pour commencer, précise t-il, je lui ai demandé poliment. Mais la politesse ça marche  pas toujours.

Il ne ment pas, il a tenté d’abord de faire comprendre, dissuasif, et comme ça prenait pas, il a fallut taper pour faire rentrer le message, pour expliquer que c’était pas une option mais un ordre, merde.

– Il va bien. Je dis pas que je lui ai rendu service, mais je pense qu’il sera plus heureux avec des filles de son âge.

Fergus ne précise pas exactement par ce que sur le coup, ça sonne comme une excuse et des excuses, il s’en cherche pas. Ce serait stupide. Il peut pas faire ce qu’il fait et vouloir par dessus mettre un vernis bien propre.

– Mais en fait je suis pas sur qu’on parle de Laoise.

Il pense qu’il y a autre chose, parce que sa manière d’exploser est trop soudaine, comme déclenchée par un truc qui aurait pas dû permettre les petites vannes de son arrivée.

Et il est toujours convaincu qu’elle est en colère contre lui depuis,

Depuis des années.

– J’ai l’impression que t’as un truc à me dire. Que tu veux me dire un truc qui a un rapport avec elle, mais en fait pas vraiment, tu vois ?

Fergus aurait eu besoins d’un peu de soutient ; trop de personnes qui l’aiment ont la rage contre lui. Mais celle-ci, peut-être qu’il peut avoir une vraie discussion avec elle.

En tout cas il l’espère.


   
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I am PERFECTLY FINE [Ferg/Av] Icon_minitimeMar 2 Avr 2024 - 4:49
Avalon n’a pas l’habitude de se disputer avec Fergus alors, forcément, leurs conflits la déstabilisent. Ce n’est pas comme avec Roy ou même avec Toni ; Fergus et elle ne fonctionnent pas de la même manière, ils ne s’expriment pas de la même manière, ils ne se comprennent pas de la même manière. D’ailleurs, elle le voit froncer les sourcils et garder un silence prudent, comme s’il cherchait à analyser les raisons qui ont permis à ce conflit de naître soudainement.

Un silence dans lequel elle entend ses propres mots, ceux qu’elle a prononcés et qu’elle ne peut plus reprendre.

Elle ne tire aucune fierté de cet éclat parce que, contrairement à Fergus, elle est très lucide sur son origine. Elle voit sans mal le grain de sable logé dans les rouages de leur relation et elle sait parfaitement qu’elle est celle qui refuse de le déloger. Elle pourrait. Au prix de leur lien, bien évidemment, car ni elle ni lui ne peuvent changer qui ils sont ou qui ils sont devenus. Mais elle pourrait.

Elle ne le fait pas et elle a conscience qu’elle ne peut pas reprocher à Fergus d’être qui il est. Elle le sait depuis le début, depuis le jour où ils se sont rencontrés et elle l’a accepté. Ce n’est même pas qu’elle l’a accepté c’est plutôt que, lorsqu’ils se sont connus, cela ne lui a même pas posé question. C’était sa norme et cela a continué à l’être pendant des années. Jusqu’à l’enlèvement d’Alma et jusqu’à la mort d’Yvain. Sa tolérance envers ce monde qui lui a pris sa fille et son frère s’est réduite à une fenêtre minuscule, juste assez grande pour accueillir Fergus et Toni.

Au fond, rien n’a changé. Pourtant, tout a changé.

Et c’est ce qui transparaît dans son éclat de voix et dans ses mots tendus. Fergus les reprend un à un, comme pour apporter des précisions sur ce qu’elle a pu mal interpréter de leur discussion. Ils n’ont pas tué le gars. Très bien. Il doit juste être un peu amoché. Très bien. Et puis, ajoute-il, il sera plus heureux avec des filles de son âge. Ah.

Avalon conserve le silence. Les scénarios qui se sont bâti dans son esprit s’effondrent. C’est comme s’il avait suffi que Fergus effleure un point sensible en elle pour lui donner l’impression qu’il plongeait ses ongles dans une cicatrice encore douloureuse et ce constat lui laisse un goût désagréable dans la bouche. Ça fait plus de dix ans, merde.  

Alors, à sa question, elle pose son regard chez lui. Elle n’est même plus vraiment en colère, plutôt désemparée par la tournure de cette discussion et un peu lasse.

“Tu sais.” Elle pense qu’il sait. Il était là tout de long ; l’enlèvement d’Alma, les mois terribles après ce drame, la mort d’Yvain. Elle pense qu’il sait. Elle sait qu’il sait, en fait, mais ils n’en parlent jamais. “Tu sais que je peux plus t’entendre dire des trucs pareils, en fait.”

Elle passe une main lasse sur son visage, un peu mal à l’aise. Elle sait, elle aussi. Elle a ses contradictions qui l’empêchent de prendre les décisions logiques qui s’imposent. Tout ce qu’elle aimerait, c’est qu’il lui facilite un peu la tâche, qu’il fasse plus attention à ce qu’il dégage, à ce qu’il dit, à ce qu’il montre. Elle lui fait de la place dans son cercle proche, malgré tout ce qui les sépare aujourd’hui, parce qu’elle ne peut pas juste le rayer de sa vie comme ça. Pas alors qu’il a été si important pour elle. Il l’est toujours, elle n’est pas en train de s’accrocher à un fantôme qu’elle ne veut pas laisser partir. Ils ont encore des choses à s’apporter l’un à l’autre, elle en est persuadée.

Cette pensée la pousse à mettre brièvement de côté son ressentiment pour ajouter autre chose, sur ce qui les amène là à l’origine :

“Et puis, si, je parle de Laoise aussi. C’est encore une gamine, Fergus, bien sûr qu’elle fait des trucs pour te faire chier et bien sûr qu’elle savait que ça allait particulièrement te faire chier qu’elle fasse ça” soupire t-elle. “Je sais pas pourquoi elle a fait ça au final” Elle a en vérité son idée mais elle n’a pas forcément envie d’être celle qui explique à Fergus qu’il ne peut pas être parrain de la mafia, constater que sa fille le sait et espérer qu’elle n’approche jamais son monde. “Est-ce que c’était juste pour attirer ton attention ou est-ce que c’était autre chose mais...” Elle s’interrompt pour chercher ses mots. “Ce qui est sûr c’est que tu sauras jamais ce qui se passe dans sa tête si tu te contentes de tabasser le vieux gars avec qui elle couche. Tout ce que tu gagnes c’est risquer de perdre la confiance de ta fille, tout ça pour faire quoi, mettre un pansement qui va tenir trente secondes ?”


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Fergus a tenu Avalon dans ses bras, il s’en souvient. Elle était comme transparente avec des grosses veines bleues sous les yeux et une sueur toxique qui lui coulait du front. Fergus imaginait que son regard vide scrutait la mort, mais il lui a jamais demandé si c’était le cas. Il la berçait en lui chantant des chansons, la voix grave et éraillée. Ils passaient des heures comme ça, au coeur de la nuit, à avoir peur du noir.

Après Alma, Avalon est retourné a cet âge où Fergus chantait pour elle. Il l’a encore tenue dans ses bras mais c’était différent. Quelque chose avait changé. Pas leur amour, mais quelque chose.
Avalon fait de son mieux pour faire cohabiter les paradoxes nécessaires de sa vie. Parfois Fergus pense quand même qu’elle lui reproche d’être lui. Pas complètement, juste sur certains aspects.

Les choses ont changées mais lui, pas tellement.

C’est pas qu’il est coincé dans un espace temps différent, c’est juste qu’il a toujours été comme ça, éduqué pour être ça. Il est pas comme Roy, ou Jayce. S’il sort de ce rôle, qu’est-ce qu’il reste de lui ?

– Tu sais, dit Avalon, tu sais que je n peux plus t’entendre dire des trucs pareils, en fait.

Elle se passe la main sur le visage et il la sent d’un coup très loin de lui. Il se demande si elle aussi, bientôt, elle va chercher à le quitter.

Il n’a pas le temps de répondre. Avalon reprend, d’un plus calme. Fergus l’écoute mais il se sent mal. Fébrile d’une inquiétude qui le démange comme une croûte qu’il voudrait arracher. Il joint ses mains devant lui sur la table et les sert fort l’une contre l’autre. Il détourne les yeux. Sa jambe bat une mesure erratique, mais il ne s’en rend pas compte.

Comment dire qu’il sait pas inventer une nouvelle manière pour communiquer.

Ni avec Laoise, ni avec elle. Quand c’est plus évident, Fergus sait plus faire.
Il a essayé avec Grace : zéro pointé.

– Elle veut pas, lâche-t-il en redressant la tête.

C’est plus facile.

– Elle veut pas que je sache ce qu’il se passe dans sa tête.

Plus facile que de reconnaître que c’est lui qui sait pas comment demander.


   
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