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Guess my lover was a snake [OS]

Kathrina Keller
Kathrina KellerSixième année
Messages : 177
Profil Académie Waverly
Guess my lover was a snake [OS] Icon_minitimeDim 28 Mai 2023 - 15:41
25 mars 2012

Assise sur un fauteuil, Kathrina triturait ses mains avec anxiété. Elle se trouvait dans la chambre la plus chère des Trois Balais, celle qui disposait d’une Cheminette personnelle par laquelle elle était arrivée quelques minutes plus tôt. Elle contemplait d’un regard vide le lit qui trônait au milieu de la pièce, fait d’un matelas en plume et entouré de baldaquins épais, dans lequel elle n’osait plus s’allonger. Un sursaut lui échappa quand des coups furent frappés à la porte mais ce n’était que l’Elfe de maison qui passait pour alimenter le feu de la cheminée. Elle lui offrit un pâle sourire tandis qu’il s’inclinait devant elle avant de partir.

L’attente lui parut interminable avant d’entendre la porte s’ouvrir à nouveau. Owen Harper apparut dans l’encadrement, arborant le sourire charmeur qu’il lui réservait lors de leurs entrevues. Grand, dans son costume impeccable d’avocat qui sortait tout juste du boulot pour venir voir Kathrina pendant leur habituel week-end à Pré-au-Lard, il débordait de cette assurance dont elle était amoureuse.

« Oh tu es déjà là » lança t-il en s’approchant. « Comment ça va, ma belle ? »

En quelques enjambées, il se trouva près d’elle et se pencha pour lui voler un baiser. Voyant que Kathrina ne répondait que timidement, il se recula, les sourcils froncés.

« Ça ne va pas ? »

La lèvre inférieure de la jeune femme tremblait légèrement. Elle luttait pour réprimer la sensation de nausée qui ne la quittait plus depuis qu’elle était entrée dans la chambre. Mais elle avait répété son discours devant le miroir des dizaines de fois ce matin et elle se rappela cet exercice. Elle prit tout son courage à deux mains pour dire :

« Pas trop… J’ai quelque chose à te dire. »

Le visage d’Owen se froissa dans une mine préoccupée - ou contrariée ? Elle ne savait plus, elle ne voyait pas très clair à cause de l’angoisse qui l’assaillait.

« D’accord… Je t’écoute » finit-il par dire, en s’asseyant sur le rebord du lit, face à elle.

Le coeur de Kathrina cognait avec violence dans sa poitrine. Pendant quelques secondes, elle contempla les traits si harmonieux du visage de son amant, ceux qu’elle avait tendrement caressés pendant de belles après-midi d’amour. Owen n’était pas comme les autres hommes, ce n’était pas un de ces garçons de Poudlard qu’elle embrassait pour s’amuser ou l’un de ces hommes quarantenaires qu’elle avait fréquentés à Pré-au-Lard par le passé. Certes, il avait dix ans de plus qu’elle, mais elle se sentait mature pour son âge et proche de lui. Elle avait l’impression qu’ils pensaient de la même manière, qu’ils se comprenaient. Il était beau, intelligent, drôle, il avait une belle carrière, une situation stable. Elle aimait le sentiment de sécurité et de fascination qu’elle ressentait auprès de lui. Il était un homme, un vrai homme, pas un adolescent immature, ni un vieux pervers. Un homme auprès de qui elle se voyait vivre une longue et belle histoire. Elle l’avait senti dès le départ, dès leur première rencontre au détour d’un thé chez Madame Harris pendant les vacances de Noël, elle avait vu le regard qu’il portait sur elle et elle avait porté le même sur lui. Un vrai coup de coeur immédiat, comme elle n’en avait jamais connu.

Et quelques jours plus tard, elle avait reçu une lettre de sa part, quand elle était revenue à Poudlard. De jolis mots flatteurs accompagnés d’une adresse pour le retrouver à Pré-au-Lard si elle le souhaitait. Il avait toujours été si respectueux, si galant. Il lui avait demandé la permission de l’embrasser, la première fois. Elle l’avait trouvé adorable. Très vite, cette passion naissante les avait conduits à se retrouver dans cette chambre, aux Trois Balais. Il laissait toujours un petit cadeau pour elle, sur la table de chevet, avant de partir. Elle portait d’ailleurs le bracelet en or qu’il lui avait offert un mois plus tôt.

En somme, tout était parfait. Mais elle allait tout gâcher avec son annonce et cette perspective la terrifiait.

« Je… Ce n’est pas facile à dire, balbutia t-elle.
-Tu sais que tu peux tout me dire. »

Elle s’accrocha à cette voix chaude et grave qui l’avait rassurée à de nombreuses reprises. Peut-être que tout ne serait pas gâché, songea t-elle. Peut-être que cette épreuve allait au contraire les rapprocher. Après tout, il avait toujours été parfait avec elle. Kathrina prit alors une grande inspiration, avant de déclarer :

« Je… J’ai fait un test. Plusieurs, même… Et je suis enceinte de toi. »

Le sourire confiant d’Owen s’effaça aussitôt. Kathrina vit passer un voile dans son regard. Elle sentit son coeur battre encore plus fort dans sa poitrine, dans l’attente d’une réaction. Allait-il lui en vouloir ?

« Pardon ? »

Les mains de Kathrina tremblaient comme sa voix, tandis qu’elle répétait :

« Je… J’ai vérifié plusieurs fois avec plusieurs potions différentes et je suis enceinte. Je suis désolée, je… »

Owen ne la laissa pas terminer sa phrase, il aboya aussitôt :

« Et comment tu peux être sûr que c’est le mien ? Ça ne peut pas être le mien, on a pris nos précautions » trancha t-il, d’un ton affirmatif.

Kathrina baissa les yeux, prise de culpabilité et d’angoisse. Owen avait raison, il n’avait jamais négligé de mettre un préservatif pendant leurs rapports. Elle-même n’avait pas compris comment cela pouvait être possible alors elle avait lu plusieurs articles sur son Pear One. Les accidents arrivaient parfois, le préservatif pouvait craquer, avait-elle lu. Elle essaya de le dire, maladroitement :

« Oui, je sais, mais je… Les accidents peuvent arriver et…
-Tu es sûr que ce n’est pas quelqu’un d’autre qui t’a engrossée ?
-Non, je n’ai couché avec personne d’autre depuis toi… »

Kathrina ne mentait pas, à cet instant. Depuis le début de sa vie sexuelle, elle avait enchaîné les partenaires sans engagement, sans aucune exigence d’exclusivité, elle avait recherché et apprécié cette liberté. Mais depuis qu’elle fréquentait Owen, même s’ils n’avaient pas exprimé d’exigence d’exclusivité entre eux, elle avait fini par arrêter de fréquenter d’autres hommes. Elle n’en avait tout simplement plus envie, elle avait ressenti le besoin de se consacrer entièrement à cet homme qui faisait vibrer son coeur et qui la regardait désormais avec dureté et méfiance.

« Vu ce que tu m’as raconté de tes expériences passées, permets-moi d’en douter. »

Cette réplique eut l’effet d’un couteau en plein coeur. La honte submergea Kathrina, tandis qu’elle repensait à toutes les confidences qu’elle avait partagées à Owen. Elle n’avait pas voulu lui mentir quand il lui avait demandé s’il y avait eu d’autres hommes avant lui. Elle avait voulu se montrer honnête, peut-être comme la bête Poufsouffle qu’elle était ou juste la jeune femme qui ne voulait rien cacher à son amoureux. Elle avait reconnu ses multiples expériences puis elle l’avait un peu regretté ensuite en voyant qu’Owen semblait en être mécontent. Elle s’était empressé de le rassurer, en lui répétant que ce n’était pas comparable avec ce qu’elle vivait avec lui, et elle n’avait plus jamais évoqué le sujet à nouveau.

Mais visiblement, il ne lui avait pas pardonné et désormais, il lui rappelait cette image qu’elle avait donné d’elle sans faire attention : celle d’une fille facile.

Elle baissa le regard, les joues rouges, sans savoir quoi répondre à cette accusation. Les larmes lui montaient aux yeux et quand Owen s’en rendit compte, il explosa :

« Tu vas pas pleurer en plus ! T’as qu’à avorter, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? »

Un sursaut la saisit, face à la brutalité d’Owen. Elle ne l’avait jamais vu ainsi, il avait toujours été doux avec elle. Sa culpabilité ne fit donc que grandir en constatant qu’elle l’avait mis si en colère. Elle ne savait pas quoi faire de ce bébé qu’elle portait depuis quelques semaines, au fond, elle avait attendu qu’Owen lui dise quoi en faire. S’il voulait qu’elle avorte, elle voulait bien le faire et c’était sans doute le mieux à faire, d’ailleurs, elle n’avait que dix-sept ans après tout. Ce qui l’inquiétait davantage à cet instant, c’était le mépris et la fureur qui luisaient dans le regard de son amant. Elle bredouilla en espérant retrouver de l’empathie chez lui :

« Tu… Tu viendrais avec moi ? »

A cet instant, Owen se leva du lit d’un geste raide et sec.

« C’est ton problème, je veux pas en entendre parler. »

La porte claqua sur cette sentence terrible. Dans le silence de la chambre, pétrie de honte et de douleur, Kathrina s’effondra en larmes.

FIN DE l'OS