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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier]

Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
Messages : 2269
Profil Académie Waverly
Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeMar 9 Aoû 2022 - 16:00
5 janvier 2012
Spoiler:

Dans les airs, Juliet s’était toujours sentie vivante, comme libérée du poids terrible de l’existence terrestre. Pour beaucoup, le Quidditch était au mieux une passion, sinon un simple divertissement. Pour elle, c’était vital. Elle n’était entière que lorsqu’elle volait, virait brusquement à droite pour échapper à un Cognard, descendait en piqué pour réceptionner le Souafle qu’elle calait contre son bras. Passe, accélération, virage à gauche, feinte, tir. Ses muscles chauffaient sous l’effort, devenaient douloureux à force d’être mobilisés. Son sang pulsait, son cœur résonnait, son corps n’était jamais aussi vivant que dans ces moments-là.

Sa vie sur terre lui revenait lorsqu’elle y reposait le pied. C’était inévitable : en retrouvant le sol, elle renouait avec le reste. Sa réinsertion dans la société après des mois de cavale, son divorce récemment prononcé, son nouveau statut de mère célibataire, son nouvel appartement. Parfois, Juliet avait l’impression d’avoir intégré la vie de quelqu’un d’autre, tant celle qu’elle vivait actuellement lui paraissait si différente de tout ce qu’elle avait connu ces dernières années. Elle vivait seule avec Gabrielle, loin de tous ses anciens repères. De toute façon, elle n’en n’avait presque plus : ses plus proches amis étaient morts ou disparus. En revenant en Angleterre, Juliet avait eu l’impression de se tenir en plein milieu d’un champ de bataille dont elle était l’une des rares survivantes.

Ce retour était inespéré. D’ailleurs, avant de recevoir l’attestation stipulant que le ministère abandonnait toute charge contre elle, Juliet n’y croyait pas vraiment. Elle avait eu beaucoup de chance ; plus que la plupart de ses anciens camarades.

Tout avait commencé en découvrant le départ de Nora et en constatant le vide qu’elle laissait derrière elle. La solitude était devenue de plus en plus insupportable, tout comme l’enfermement dans ce manoir si bien dissimulé. Elle ne rêvait que de le quitter, de partir de cet endroit si mortifère, là où elle voyait encore, sur la table de la cuisine, le corps d’Irving sans vie. Gabrielle aussi avait commencé à montrer des signes d’impatience en miroir à ceux que sa mère tentait de dissimuler. Elle trépignait, criait, tapait du pied, se roulait par terre. Elle était la seule enfant du QG et la compagnie d’adultes ne satisfaisait pas son envie d’avoir des compagnons de jeu.

D’autant que l’ambiance au manoir était sous-tendue par des tensions permanentes, ce qui avait contribué à rendre l’air irrespirable.

Juliet ne savait pas exactement si c’était cette atmosphère qui avait créé ce fossé entre Jeremy et elle, ou s’ils avaient toujours manqué d’équilibre mais que les évènements de la vie leur avait permis de ne jamais le voir. Leurs échanges étaient devenus à la fois acides et ombrageux. Au fur et à mesure des disputes, le pire était ressorti. Juliet n’avait jamais pardonné à Jeremy l’ultimatum qu’il lui avait posé lors de sa deuxième grossesse. Jeremy n’avait jamais réussi à passer outre l’infidélité de sa femme. Depuis, tout espoir de futur commun était vain.

Juliet voulait quitter la résistance ; prendre Gabrielle et partir. Où ? lui demandait Jeremy avec véhémence. Fuir ? Se cacher ? C’était donc ça qu’elle voulait apprendre à leur fille ? Elle voulait lui apprendre à vivre, rétorquait Juliet avec colère. La laisser sortir dehors, l’emmener au bord de la mer, à la montagne, sans craindre la mort à chaque tournant. Elle voulait partir. Pour Jeremy, c’était impossible.

Finalement, devant le comportement de Gabrielle et son mal-être évident, son père avait cédé. Juliet et Gabrielle étaient parties se réfugier chez Ariane, sa cousine, qui vivait dans un petit village moldu en Ecosse avec son mari et leur premier enfant. Juliet faisait attention, demeurait en hypervigilance, mais ce retour à la normalité lui donnait envie de faire perdurer cette vie. Jeremy était venu leur rendre visite à quelques reprises pour voir Gabrielle ; il paraissait fatigué, irritable et chaque rencontre creusait davantage le fossé entre eux. Ils avaient décidé de se séparer, leur statut de fugitifs les empêchant d’avoir recours à la justice pour divorcer.

Puis, Leopold Marchebank était mort. En apprenant la nouvelle – elle écoutait la RITM tous les matins – Juliet avait marqué un temps d’arrêt. Elle avait senti une euphorie s’emparer d’elle, bien vite remplacer par des pensées plus pragmatiques : si le ministre était mort, ce n’était pas le cas de Coleman, de Kane et toutes les autres personnes qui travaillaient main dans la main avec lui. Rien n’était fini. Pourtant…

Elle n’avait pas résisté à l’envie de contacter sa mère. Juste pour prendre des nouvelles, s’était-elle dit. Pour « prendre la température ». Adriana avait répondu à sa lettre dans la même journée, suppliant sa fille de rentrer en Angleterre où toute sa famille l’attendait. « Impossible, » avait répondu Juliet, « je serais forcément jugée coupable de trahison, et la peine de mort est toujours en vigueur dans le pays. » Ariana était restée silencieuse deux jours, avant de lui adresser une longue missive. « J’ai parlé avec ta grand-mère et ton oncle Félix. Nous pensons qu’il est possible de faire abandonner les charges qui courent contre toi. Félix va se renseigner au ministère et te contactera quand il aura davantage d’informations. »

Juliet avait eu du mal à y croire. En même temps, son oncle Félix – oncle Fé pour les proches, le frère de sa mère – était un éminent juge du Magenmagot. Maintenant que Leopold était mort, peut-être… Et puis, elle connaissait bien sa grand-mère, Lady Isadora Flint, tout-à-fait capable de remuer ciel et terre – ou plutôt son immense fortune enfermée à Gringotts – pour ramener sa petite-fille et son arrière-petite-fille sur le territoire anglais. Peut-être…

Quand Jeremy avait été mis au courant de cette initiative, il était entré dans une colère sombre. Réaction assez logique : si Juliet pouvait prétendre à voir le ministère abandonner les charges contre elle, ce n’était pas son cas. Il avait recherché pour meurtre avec préméditation et avait été aperçu par la milice lors de plusieurs missions qu’il avait réalisé pour le LEXIT. Juliet, qui restait davantage en arrière pour s’occuper de Gabrielle, avait moins à craindre. Si elle retournait en Angleterre avec leur fille, il ne pourrait plus jamais la voir. Lui serait obligé de prendre la fuite, jusqu’à ce que ses crimes soient prescrits ou qu’un ministre sympathisant du LEXIT le déclare innocent.

« Donc tu préfères qu’on prenne la fuite tous les trois ? Quelle parfait activité familiale » avait ironisé Juliet, sur le perron de la maison de sa cousine.
Jeremy avait froncé les sourcils. « On pourrait aller se réfugier sur un autre continent Juliet. Au moins, on pourrait rester ensemble, comme une famille. »
« Mais on ne veut pas rester ensemble, Jeremy ! »
« Au moins, je pourrais continuer à voir Gabrielle ! Tu ne vas pas m’empêcher de voir ma fille, quand même ? »
Juliet s’était retournée brusquement pour lui faire face :
« Alors quoi ? Tu la condamnes à une vie de fugitive ? Tu l’empêches de grandir auprès de sa famille, ses grands-parents, ses cousins ? Tu la fais vivre avec la menace permanente d’un mandat d’arrêt international ? » Jeremy avait ouvert la bouche pour la couper, mais elle avait poursuivi, pleine d’une colère à peine contenue : « Si j’ai la chance d’être innocentée, je pourrais revenir avec elle en Angleterre et elle pourra mener une vie normale, tu entends ça ? »
« Une vie normale, mais sans son père. » avait-il rétorqué avec raideur.
« Oui. » Juliet avait posé ses mains sur le dossier d’une chaise en plastique. « Elle n’a pas à payer pour nos choix, Jeremy. »
« Ca t’arrange bien, hein. Tu ferais quoi, si les situations étaient inversées ? Si j’avais la possibilité de rentrer en Angleterre avec elle, que tu étais obligée de fuir le pays ? »

Juliet était restée silencieuse un moment. Elle avait finalement opté pour la franchise :

« Je serais incapable de la laisser partir. Mais tu ne me demanderais pas mon avis, parce que tu saurais, au fond de toi, que c’est ce qu’il y a de mieux pour elle. »

Juliet avait touché un point sensible. Jeremy avait vacillé légèrement avant de se laisser tomber dans un fauteuil, laissant choir sa tête entre ses mains.

Ils avaient parlé longuement, ce soir-là. Finalement, Jeremy avait consenti à laisser partir celle qui était maintenant son ex-femme et leur fille. Ils s’étaient assis tous les deux avec Gabrielle pour lui expliquer que papa devait partir très loin, dans un autre pays. La petite-fille s’y était opposée à grand renfort de cris, cherchant à agripper son père pour l’empêcher de partir loin d’elle. Jeremy lui avait promis de lui écrire des lettres et de revenir la voir dès qu’il le pourrait. Quand il s’était détourné pour partir, des larmes brillaient dans ses yeux.

Son oncle Félix lui avait écrit quelques jours plus tard. Il lui avait détaillé une longue procédure et lui avait fait subtilement comprendre qu’un bon pot-de-vin avait été versé aux autorités. Juliet avait dû signer plusieurs documents officiels, guidée par son oncle et sa mère. Félix Flint lui avait conseillé de mettre en avant le traumatisme qu’elle avait subi – par un milicien qui avait été démit de ses fonctions en raison de sa consommation de stupéfiants. Son divorce avec Jeremy – prononcé quasiment en même temps – avait également joué en sa faveur. Curieusement, tout s’était parfaitement bien enchaîné et Juliet avait reçu l’attestation du ministère qui lui octroyait cette liberté tant attendue et désirée.

La première fois qu’elle avait pu remettre les pieds dans le monde sorcier, elle avait sursauté au moindre bruit un peu trop fort. Il avait fallu repartir de zéro : trouver un logement, s’installer, reprendre ses habitudes.

Retrouver du travail.

Juliet n’avait jamais renoncé au Quidditch. Comment aurait-elle pu ? Marcus Flint, son cousin germain, lui avait proposé de rencontrer le recruteur des Faucons. Elle ne savait pas exactement comment Olivier Dubois avait entendu parler de ça, mais elle avait reçu son appel dans la soirée. Elle imaginait qu’il préférait mourir plutôt que de laisser une joueuse qu’il avait formé pendant des années jouer aux côtés de son pire ennemi.

Finalement, Juliet avait repris le Quidditch à Flaquemare, retrouvant avec plaisir ses repères dans le club.

Elle avait passé la journée à s’entraîner sous le regard critique – comme toujours – d’Olivier Dubois. Gabrielle était à la garderie du club jusqu’à dix-huit heures, si bien que Juliet était montée dans les gradins pour observer l’entraînement des jeunes espoirs, suivant des yeux les silhouettes floues qui passaient et repassaient à toute vitesse.

Tout avait changé. Elle vivait seule avec Gabrielle désormais. Les dernières nouvelles qu’elle avait eu de Jeremy lui avaient appris qu’il était aux Etats-Unis et qu’il s’apprêtait à franchir la frontière mexicaine : de là-bas, il voulait gagner le Pérou. Plus rien ne serait pareil et, pourtant, le soulagement qui s’était emparé d’elle lorsqu’elle avait pu ressortir ne l’avait toujours pas quitté.

Elle était libre.

Parfois, la nuit, elle pensait à Irving. Elle fermait très fort les yeux, le ventre noué. Lorsqu’il était mort, elle avait promis de le venger. Elle avait essayé, elle avait fait tout ce qu’elle avait pu. Par moment, elle avait l’impression de le trahir, de souiller sa mémoire.

Alors, elle s’accrochait à l’idée qu’Irving aurait voulu qu’elle soit heureuse. Qu’il n’aurait pas aimé savoir que Gabrielle grandissait entre les quatre murs d’un manoir, lui qui avait tant aimé sa vie à Mallosweets. Et elle avait l’impression d’être heureuse. Que pour la première fois depuis un long moment, elle en avait le droit.

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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeLun 29 Aoû 2022 - 19:20
Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Le-prince-harry
Charlie Weasley, 39 ans


Cela faisait une trentaine de minutes que Charlie Weasley contemplait le portail obstinément fermé de Flaquemare. Haut de plusieurs mètres, les imposants joncs d’or qui l’encadraient rendaient hommage aux armoiries du club. De temps à autre, il adressait un petit sourire contrit au sorcier de sécurité enfermé dans sa guérite. Cela ne suffisait pas à dérider le bonhomme : une épaisse moustache, des sourcils froncés et les bras croisés, ses mains coincées sous ses aisselles. Il fallait dire qu’il passait sa journée à refouler les promeneurs curieux ou les fans énervés qui se présentaient dans l’espoir de pouvoir pénétrer dans l’enceinte du domaine. C’était peine perdue : Flaquemare n’ouvrait ses portes que les soirs de matches, laissant la foule enthousiaste remonter la longue allée qui menait au stade, dont l’ombre se projetait sur les falaises alentours.

Or aucun match ne se tenait aujourd’hui dans le Dorset et on avait donc prié Charlie de passer son chemin. S’il le souhaitait, avait ajouté d’un ton grognon son interlocuteur, la boutique des supporters se trouvait en bas du chemin, sur la petite place pavée. Il avait bien tenté d’expliquer qu’il n’était pas un fan de Flaquemare – le froncement de sourcils s’était intensifié – mais qu’il venait voir Olivier Dubois – moue peu convaincue sous la moustache – rien n’y faisait. Il n’était pas sur la liste, donc il restait dehors. Cela lui apprendrait à ne pas utiliser le numéro de cheminette privée que lui avait communiqué son ami… Deux Patronus et un message Pear plus tard (il n’avait pas encore le réflexe), Olivier lui avait dit qu’il arrivait. Et depuis, Charlie attendait. Un vent froid et puissant soufflait sur les côtes, faisant battre bruyamment les drapeaux du club, pendus à leurs mâts. Il n’avait pas vraiment froid, habitué aux hivers bien plus rigoureux de Roumanie, mais il commençait à s’impatienter, guettant avec attention les portes du stade.

Un craquement familier sonna la fin de son attente. Olivier venait d’apparaître à quelques mètres du portail, en tenue de sport. Il rejoignit un petit portillon sur la droite, qu’il déverrouilla d’un coup de baguette, adressant quelques mots au sorcier dans la guérite. Ce dernier répondit quelque chose en retour et fit un signe de la main pour dire à Charlie d’approcher. Nom, prénom, baguette magique, signature et en quelques sortilèges, Charlie Weasley était désormais l’heureux porteur d’un badge « Visiteur » aux couleurs de Flaquemare. Et accessoirement, il s’appelait maintenant Charlie Wisly. Olivier le remarqua bien vite, alors qu’il lui tenait le portillon ouvert, et ricana.

- Demande-lui de changer, lança-t-il en désignant la guérite d’un signe de la tête.
- Et prendre le risque de titiller le dragon ? répliqua-t-il en passant autour de son cou le cordon bleu. Tu rigoles.
- Je croyais pourtant que t’aimais bien ça, toi.
- Les vrais, oui. Ton bonhomme là ? Je suis certain qu’il a une batte cachée quelque part sous son comptoir.

Olivier sembla soupesa l’idée quelques secondes dans son esprit avant de lui concéder le point d’un hochement de tête. Tapotant brièvement l’épaule de son ami, il lui ouvrit la marche.

- Alors ça y est, le grand retour au pays ?
- Et ouais, répliqua Charlie en enfouissant ses mains dans ses poches. Il fallait bien que ça arrive un jour.
- Une année de plus dans tes montagnes Carpates et ta mère serait venue te chercher par la peau du cul de toute manière, ricana-t-il.

Olivier n’avait pas tort, songea-t-il. Plus les années passaient, plus elle vieillissait, moins Molly Weasley supportait l’expatriation de son fils. Elle s’en plaignait, à chaque Noël, chaque réunion de famille et avait fini par l’avoir à l’usure. Il avait entendu parler par une ancienne camarade de promo’ de l’ouverture d’un sanctuaire de réadaptation des Verts gallois dans leur milieu d’origine. Le projet était intéressant, le Ministère y mettait les moyens… Charlie avait candidaté sans trop y croire, malgré ses vingt ans d’expérience en Roumanie. Mais la réponse était revenue positive : on lui confiait la tête du sanctuaire et la responsabilité de monter ce projet. Il devait commencer en janvier et leur premier pensionnaire, ramené du centre québécois de magizoologie, devait arriver courant février. Il avait donné son préavis à sa réserve – avec un petit pincement de cœur devant cette page qui se tournait – et profitait de quelques jours de congés pour venir chercher un logement (car, contrairement à ce que sa mère espérait, il était hors de question qu’il revienne chez elle, même « temporairement » ou « en attendant. ») Olivier avait accepté de l’héberger pendant son séjour.

Même s’il était attristé de quitter la Roumanie, il se sentait également très enthousiaste devant ce nouveau chapitre de sa vie. Pouvoir faire les choses à sa manière au sanctuaire, impulser un changement positif sur la façon dont les dragons étaient considérés au Royaume-Uni… Puis reprendre ses marques en Angleterre, revoir plus souvent ses frères, ses amis, passer plus de temps avec sa ribambelle de neveux et nièces. Loin d’eux, il ne les voyait pas grandir. Ils poussaient à une vitesse folle et Charlie avait bien envie d’être « l’oncle cool » un peu plus souvent (car non, George n’avait pas cette place à son plus grand désespoir : les vrais dragons > les farces et attrapes.) En parlant de petits, d’ailleurs…

- Alors, comment vont tes enfants ? lança-t-il à Olivier, alors qu’ils se dirigeait vers une des entrées annexes du stade, réservée au staff. Ça fait un bail que je ne les ai pas vus.
- Ça va, ça va. Ça grandit vite. Andrew et Suzanne sont à Poudlard là, sixième et deuxième année.

Charlie écarquilla légèrement les yeux.

- Déjà ? Je pensais que ton grand était en… quatrième.

Olivier haussa les épaules.

- Et dans ma tête il a toujours dix ans, mais non. Dix-sept en juillet prochain là. Et treize ans pour Suzie en août.
- Et bah…
- On a encore un peu de temps avec Grace, elle n’entrera pas à Poudlard avant trois ans mais bon, ça va faire bizarre quand ça sera le cas.
- Syndrome du nid vide, ça s’appelle, répondit Charlie. C’est très fréquent chez les femelles dragon aussi. Généralement, elles compensent en devenant plus agressives et en dégommant les mâles qui passent.

Olivier ricana alors qu’il passait son badge devant une double-porte, les laissant entrer dans un large couloir.

- Et bah va pas trop raconter ça à ma femme, merci, ça risquerait de lui donner des idées.

Charlie fit la grimace.

- Je ne te demande pas si ça va mieux entre vous du coup ?

Son ami secoua la tête.

- Non, vaut mieux pas. Vas-y, entre.

Au bout du couloir tapissé de bois clair s’ouvrît un grand hall, baigné de lumière. De monumentales baies vitrées dévoilaient le stade et ses gradins en contrebas. De gigantesques affiches des joueurs de l’équipe étaient affichées sur les murs, ornées du numéro qui était brodé sur leurs capes. Charlie les désigna d’un signe de la tête.

- Étonné qu’ils n’aient pas gardé la tienne, ricana-t-il.
- C’est parce qu’elle est dans le bureau du président ça, répliqua Olivier sans se démonter. Viens, mon bureau est par là.

Il lui désigna l’un des deux escaliers et Charlie s’apprêtait à le suivre lorsqu’un joueur sembla frôler de très près la vitre du hall, à toute vitesse. Laissant échapper un sifflement admiratif, les mains sur les hanches, il put constater qu’un entraînement était en cours. Plusieurs silhouettes louvoyaient entre des obstacles aériens, poursuivis par plusieurs cognards.

- C’est ton équipe que tu malmènes comme ça ? T’as pas changé hein, toujours des tendances sadiques.
- Non, ce sont les Espoirs, corrigea Olivier. Et je ne malmène pas mon équipe, pour ta gouverne, je les porte vers l’excellence.
- C’est une phrase prononcée par Grindelwald, ça, tu le sais ? plaisanta Charlie.
- Vraiment ? s’étonna son ami en fronçant les sourcils.
- Mais non pas vraiment, répliqua-t-il, en songeant qu’il oubliait bien vite à quel point il était premier degré. On peut jeter un oeil ?
- Ouais, bien sûr, viens par là.

Il l’entraîna vers la gauche du hall, passant une double-porte. Ils descendirent une volée de marches et finirent par déboucher vers un passage pour les gradins. Le terrain s’ouvrit brusquement à eux. Le stade de Flaquemare avait toujours impressionné Charlie. Il n’était pas le plus beau de la Ligue (il avait personnellement une préférence pour celui de l’Orgueil de Portree, qui était presque sur la mer) ou le plus étonnant sur le plan architectural (comme celui des Faucons, qui ressemblait à un nid) mais il était gigantesque. Placé sur les falaises du Dorset, il avait tendance à être assez venteux et était connu pour déstabiliser les joueurs inexpérimentés. Une rafale de vent à plus de trois cent kilomètres heures, quand on était soi-même lancé à pleine vitesse sur un balai... Il y avait déjà eu des accidents spectaculaires, ce qui ravissait les spectateurs en quête de sensations fortes.

Les Espoirs mettaient du coeur à l’entraînement, supervisés par une équipe d’entraîneurs que Charlie distinguait dans les gradins d’en face. Il semblait y avoir du monde également derrière les vitres de la tribune présidentielle, sûrement des administratifs. Son attention fut détournée par la voix d’Olivier, à quelques mètres de lui.

- Et bah Juliet, tu n’es pas rentrée ? L’entraînement de tout à l’heure n’était pas suffisant ?

Charlie tourna la tête pour découvrir un visage qu’il ne mit que quelques secondes à reconnaître : Juliet Wilson, l’une des poursuiveuses de l’équipe principale. Il avait entendu dans On relâche le Vif sur la RITM qu’elle venait de réintégrer le club. Les commentateurs se demandaient si elle était capable de retrouver le niveau attendu de la Coupe de la Ligue après une interruption comme celle-ci. Il se rappelait avoir songé que Flaquemare n’aurait pas pris le risque s’ils n’en n’avaient pas la certitude : ils n’étaient pas connus pour être des tendres dans le milieu (la preuve, ils avaient promu Olivier Dubois comme l’un des entraîneurs défensifs de l’équipe principale.)

- Je te présente Charlie Weasley, au fait. Charlie est un vieil ami, on était ensemble à Poudlard, c’était mon capitaine à Gryffondor.

Le concerné eut un sourire et secoua légèrement la tête avant de tendre sa main à Juliet.

- Et je vous rassure, j’ai fait d’autres choses dans ma vie après « capitaine de Quidditch de l’équipe de Gryffondor », même si Olivier a tendance à faire une fixette là-dessus.

Cela avait toujours été le cas. Charlie avait rencontré Olivier quand il était en cinquième année et déjà à la tête de l'équipe. Il était venu lui parler Quidditch dès le deuxième jour, après que Percy ait eu le malheur de lui révéler qui était le capitaine. Sans mentir, il avait mis un peu de temps à apprécier ce petit gamin qui lui collait aux basques (tout comme le reste de l’équipe, d’ailleurs. Il faut dire que trouver Olivier, onze ans, à sept heures du matin dans le stade un dimanche avait de quoi surprendre.) Les années étaient passées, le jeune gardien avait intégré l’équipe, était resté le même (mais Olivier, on l’aimait à l’usure) et leur amitié tenait le cap depuis plus de vingt ans maintenant.

- Je ne fais pas une fixette, se défendit-il, c’est factuel comme information.
- Combien de fois vous a-t-il dit que son fils était capitaine, actuellement ? reprit Charlie en ignorant volontairement son ami. Plus ou moins de cinquante fois ?
- Mais ça aussi c’est factuel, Charlie.
Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeMar 30 Aoû 2022 - 20:20
Les sourcils froncés par la concentration, Juliet observait un le ballet des Poursuiveurs. Ils cherchaient entre leur harmonie, cela se voyait dans les légères hésitations qui précédaient certains de leurs gestes. Parfois, l’un d’entre eux lançait le Souafle une seconde trop tard ce qui impactait forcément sur le jeu des autres. Et une seconde, dans le Quidditch, pouvait changer le cours d’une action. C’était un laps de temps à la fois infiniment cours et déjà terriblement long dans un sport qui demandait autant de réactivité. Il était alors nécessaire de pouvoir allier de bonnes capacités d’analyse avec une technique impeccable tout en faisant confiance à ses coéquipiers. Au sein d’une équipe, les Poursuiveurs formaient un trio particulier – qu’on entraînait à la fois à l’individualité et au collectif. Les Espoirs se rodaient depuis le début de la saison et les entraînements semblaient porter leurs fruits : ils avaient gagné le dernier match qu’ils avaient joué contre les Harpies, avec des actions spectaculaires qui avaient ravi la foule et les commentateurs.

Plongée dans la lecture du jeu, Juliet ne vit pas immédiatement Olivier Dubois s’approcher d’elle. Elle tourna la tête lorsqu’il l’interpella et ne put retenir un sourire qui ressemblait à une grimace. Il fallait être fou pour répondre à Olivier qu’un entraînement n’avait pas été suffisant car il était parfaitement capable de la prendre au mot et de l’envoyer courir quelques kilomètres supplémentaires. Juliet le connaissait depuis quelques années désormais et avait eu largement le temps de se rendre compte – à ses dépens – que le second degré n’était pas quelque chose qu’il percevait aisément.  

« Je ne vais pas prendre le risque de te dire que non, Olivier, j’ai peur des conséquences, plaisanta-t-elle toutefois avant de préciser : La crèche me garde Gaby jusqu’à dix-huit heures, j’avoue, j’en profite un peu. »

Son nouveau quotidien de mère célibataire ne lui laissait pas beaucoup de temps pour elle. Heureusement que Flaquemare avait une garderie susceptible d’accueillir Gabrielle car celui lui évitait des déplacements. Après ses entraînements, elle la récupérait et tout s’enchaînait assez rapidement : le bain, le dîner, le jeu calme, l’histoire avant de dormir… Et, quand Gabrielle était finalement endormie, Juliet s’occupait des tâches qu’elle délaissait forcément pour passer du temps avec sa fille. Evidemment, ses parents lui proposaient régulièrement de garder Gabrielle pour une soirée ou une nuit mais, pour le moment, Juliet avait refusé de la faire dormir ailleurs que dans l’appartement qu’elles occupaient désormais toutes les deux. Elle sentait bien que sa fille avait été bouleversée par les récents évènements – le brusque départ de sa marraine, la séparation avec son père, le déménagement… Elle préférait prendre le temps de l’habituer à ce nouveau rythme de vie. Depuis quelques jours, d’ailleurs, Gabrielle semblait vivre moins douloureusement les moments de séparation – au début, Juliet était obligée de la quitter toute sanglotante derrière les portes de la garderie, ce qui ne manquait jamais de lui briser le cœur.

« Juliet Wilson, enchantée » se présenta-t-elle au dénommé Charlie. Elle ne put retenir un rire devant son commentaire et ajouta : « Ancienne poursuiveuse de l’équipe de Gryffondor, si nous en sommes à déclamer nos plus grands titres. »

Le nom de « Weasley » lui était forcément familier – la famille était connue dans le monde sorcier anglais – mais Juliet n’était pas certaine d’avoir déjà croisé Charlie Weasley auparavant. Il était plus âgé qu’elle et, de mémoire, ne devait pas avoir fait carrière dans le Quidditch – malgré ses talents à Poudlard, comme Olivier semblait le rappeler souvent.

Juliet esquissa un sourire amusé face à l’échange des deux hommes, qui devint encore plus franc lorsque Charlie mentionna le fils de son entraîneur, Andrew. Elle n’hésita pas à rebondir dessus, avec un regard en coin pour Olivier :

« Plus, évidemment. Et est-ce qu'il vous a déjà mentionné que son fils avait déjà mené Gryffondor à la victoire, justement ? »

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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeSam 3 Sep 2022 - 17:31
Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Le-prince-harry
Charlie Weasley, 39 ans


- Enchanté aussi, répondit Charlie. J’étais attrapeur pour ma part.
- Et plus qu’excellent, intervint Olivier. Tu aurais pu intégrer l’équipe d’Angleterre un jour, rajouta-t-il comme à son habitude.

Charlie eut un sourire et secoua doucement la tête. On lui disait souvent cela, surtout quelques années après sa sortie de Poudlard. Les recruteurs qui étaient venus assister aux matches en septième année lui avaient également fait miroité ce rêve. La grande carrière dans une équipe de la Ligue, le recrutement par l’équipe nationale, la célébrité, la fortune, la reconnaissance. Tout lui était promis alors qu’il n’avait que dix-huit ans. Cela aurait pu faire tourner la tête de n’importe qui.

Mais il n’avait jamais regretté son choix. Il était parti en Roumanie contre l’avis de tous, avait renoncé au Quidditch et à cette carrière qui s’ouvrait devant lui. Il s’était consacré aux dragons, à sa passion, avait bâti sa vie comme il le souhaitait. Il était certain qu’il en était plus heureux qu’aujourd’hui qu’il ne l’aurait été dans le monde du Quidditch professionnel. C’était un univers brutal, compétitif, où il n’y avait pas le droit à l’erreur. C’était une vie publique, scrutée, contrôlée. Il n’avait pas voulu de cela. Il aimait le jeu, mais il ne l’aimait pas à ce point-là. Il n’était pas comme Olivier, qui y avait consacré sa vie et s’était épanoui dans ce monde. Il n’en n’était pas traumatisé : il ne l’avait même pas quitté en prenant sa retraite de joueur, préférant intégrer l’autre côté du départ. Plus encore, il en avait transmis la passion à ses enfants, notamment à son fils, qu’il ne manquait jamais de mentionner. La réponse de Juliet lui tira un léger rire.

- Une fois ou cent, oui,
répliqua-t-il. Mais vous a-t-il déjà dit qu’il avait intégré le centre de formation des Epouvantards de Leopoldgrad alors qu’il n’est même pas encore en septième année… ?
- Ça va, ça va, interrompit Olivier en râlant, faisant un mouvement de main.

Le bruit sourd d’un cognard qu’on frappait retentit dans le stade. Même d’ici, Charlie entendit les cris d’un entraîneur qui agitait les bras, visiblement très insatisfait du mouvement.

- J’ai le droit d’être fier de mes enfants.
- Nous n’avons pas dit le contraire, promit Charlie avec un léger sourire.
- Et si vous voulez une information nouvelle, Gryffondor affronte Serpentard après-demain.
- Le match de l’année, donc ?
- Non pas vraiment, répondit Olivier sans percevoir le sarcasme. Le match de l’année, ça sera la finale.
- Ou bien ça sera le billet aller pour la Coupe d’Europe que doit jouer Flaquemare en janvier… ?
- Mais je parle d’Andrew, répliqua Olivier avec un claquement de langue agacé. Tu ne suis rien, Charlie.
- Ça doit être ça…

Il adressa un sourire de connivence à Juliet alors que son ami secouait la tête.

- Comment se passe la reprise du jeu ? reprit-il. Vous êtes prête à faire démentir On relâche le Vif ?

La fameuse émission sportive de la RITM n’avait pas été très tendre avec la jeune joueuse dans les dernières éditions.

- Ils ne savent pas de quoi ils parlent, lança Olivier avec agacement.
- Ce n’est pas là où bosse ta femme ?

Nouveau geste de la main.

- Oui, mais ça ne change pas le fait qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent.
Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Profil Académie Waverly
Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeSam 3 Sep 2022 - 18:30
« J’en ai vaguement entendu parler. » répondit Juliet avec un sourire en coin.

Bien entendu, le recrutement d’Andrew Dubois par les EDL avait fait le tour du milieu en quelques jours à peine. Il y avait eu un article pour présenter les nouveaux joueurs, retracer leurs parcours dans le Quidditch, leurs atouts et leurs faiblesses… Et peut-être qu’Olivier avait évoqué le sujet. Deux ou trois fois, dans une conversation. Juste pour illustrer son propos lorsqu’il parlait des Espoirs et de l’importance des Centres de Formation.

Juliet le taquinait mais, en réalité, elle comprenait parfaitement la fierté que chaque parent pouvait ressentir face aux succès de sa progéniture. Elle-même s’extasiait sur les progrès de Gabrielle - qui, certes, n’avait pas intégré une équipe professionnelle mais qui parvenait, depuis peu, à faire du vélo sans (trop) perdre l’équilibre. Juliet se doutait donc bien que, si Gabrielle souhaitait se mettre au Quidditch, elle suivrait également assidument ses matchs à Poudlard, même si elle n’y avait pas mis un pied depuis des années… Comme Olivier, visiblement, qui devait avoir le calendrier des matchs de l’école quelque part avec lui.

Oui, probablement que si Gabrielle prenait la même voie qu’Andrew, Juliet ressemblerait très probablement à Olivier…

Le second degré en plus.

Echangeant un regard amusé avec Charlie Weasley, Juliet se contenta d’afficher un sourire sans rebondir sur les propos de son entraîneur (elle n’oubliait pas qu’il était capable de lui ajouter deux heures de préparation physique par pur sadisme.) La conversation changea de toute façon de sujet, laissant Olivier libre d’exercer l’une de ses activités favorites : râler sur les journalistes.

Ces derniers n’avaient pas été tendres à la fin du mercato, lorsque son nom était arrivé parmi ceux des joueurs recrutés pour la saison. Il fallait dire que son début de carrière avait été compliqué - elle avait dû s’arrêter pour sa grossesse - puis le contexte politique l’avait amené à fuir le sol anglais… Forcément, les journalistes s’interrogeaient sur sa légitimité à jouer en équipe principale. Sauf qu’ils ne se contentaient pas de s’interroger, à vrai dire, mais qu’ils passaient de longues minutes à disserter sur son jeu et ses interactions pour formuler des hypothèses qui, la plupart du temps, n’étaient pas vraies.

« Oui, j’ai cru comprendre qu’ils n’étaient pas exactement ravis de me voir revenir à Flaquemare. » répondit-elle en s’appuyant contre la vitre qui les séparait du stade. « En même temps, je n’y suis pour rien, c’est Olivier qui a refusé de me laisser signer un contrat chez les Faucons… » Elle eut un sourire, puis répondit plus sérieusement : « Mais oui, la reprise se passe bien. Les journalistes sont critiques mais il n’empêche que Flaquemare est bien classé pour la coupe d’Europe. » commenta Juliet. Et plutôt que de démentir la presse dans de longues interviews, elle préférait le faire efficacement sur le terrain.

« Et vous ? Qu'est-ce qui vous a fait refuser l'équipe nationale d'Angleterre ? » l’interrogea-t-elle.
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeSam 3 Sep 2022 - 19:22
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Charlie Weasley, 39 ans

La presse, les commentateurs, les émissions, les magazines… Tout cela avait joué dans la décision de Charlie de ne pas se lancer dans une carrière professionnelle, malgré son amour du jeu. Et encore, les choses étaient plus simples il y a vingt ans, lorsqu’il était sorti de l’école. Maintenant, avec le développement des réseaux sociaux sorciers, les choses étaient accentuées. Les discussions qui avaient lieu au comptoir des Trois Balais et du Chaudron Baveur étaient désormais étalées à la vue de tous, tout le monde y allait de sa remarque ou de son insulte, lorsque le joueur ne donnait pas satisfaction. La pression était importante, certains avaient déjà tenté de prendre la parole sur le sujet, sans succès pour le moment.  Charlie n’avait pas de profil sur internet, mais il avait pu le constater lorsque Angelina lui avait montré un peu le contenu de son Pear.

Juliet Wilson vivait un peu cela, actuellement. Tout le monde y allait de sa remarque sur son retour, de la presse spécialisée aux réseaux sociaux, sans oublier quelques magasines people. Certains contestaient son retour en équipe principale après quelques temps sans jouer ; d’autres disaient qu’elle avait fait ses preuves lors de la première partie de sa carrière ; des sources « anonymes » regrettaient qu’on ne donne pas leur chance à de joueurs qui avaient visiblement plus de motivation, puisqu’ils n’avaient pas disparu pendant plusieurs mois. Charlie pensait que les dirigeants de Flaquemare, les entraîneurs, préparateurs physiques, médecins, stratèges, spécialistes en savaient plus que lui et ne prenaient pas de décision à la légère, surtout pas en ce qui concernait l’équipe principale et sa quinzaine de joueurs. La mention des Faucons lui inspira une petite plaisanterie qu’il regretterait sûrement après :

- C’est dommage pour les Faucons, ils sont devant au classement en ce moment, non ?

La tête de son ami à cet instant était impayable. Il écarquilla les yeux, fronça ses sourcils épais, lui lança un regard sombre auquel Charlie répondit en lui serrant l'épaule de la main.

- Je plaisante, Olivier, voyons.
- Ils ont pris l’avantage de 50 points suite à leur match contre Fichucastel, répliqua-t-il un peu sèchement. On les corrigera à la prochaine rencontre.

Les Faucons de Falmouth étaient dans la ligne de mire d’Olivier depuis que son vieux rival Marcus Flint les avait intégrés il y a quelques années, en tant que poursuiveur pour commencer puis en tant que membre de l’équipe d’entraîneurs après sa récente retraite sportive. Il y avait des boutons sur lesquels il ne valait mieux pas appuyer… Charlie avait le souvenir de matches à Poudlard, alors que Flint et Dubois n’avait que treize ou quatorze ans, à essayer de se faire tomber de leurs balais. Ils s’étaient un peu mieux tenus dans leurs carrières respectives mais ils ne semblaient jamais résister à l’idée de narguer un peu l’autre. Juliet sembla sentir également le sujet sensible, puisqu’elle enchaîna avec une question à laquelle il n’eut pas le temps de répondre.

- Ils ne lui ont jamais proposé, fit Olivier très sérieusement. Il avait été approché par la plupart des équipes de la Ligue mais il n’a jamais signé.

Charlie eut un sourire.

- Merci Olivier, ce n’était pas clair.
- Mais tu en avais tout à fait les capacités, tu as juste préféré tout gâcher pour des dragons.

Il haussa légèrement les épaules.

- Le mot gâchis est un peu fort. Et sans laisser le temps à son ami de rebondir, il enchaîna : je suis parti à dix-huit ans en Roumanie, travailler dans une réserve. J’ai toujours été passionné par les soins aux créatures magiques et la préservation des espèces. C’est un rêve d’enfant que j’ai pu réaliser.

Il sentit plus qu’il ne vit Dubois faire la grimace à côté de lui.

- Olivier a du mal à envisager qu’on puisse rêver autre chose que de soulever la Coupe de la Ligue.
- Je peux le concevoir. Quand tu n'as pas le talent pour le faire.
Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeSam 3 Sep 2022 - 20:47
Le commentaire de Charlie sur les Faucons tira un rire à Juliet, qu’elle s’empressa d’étouffer face à la grimace noire d’Olivier Dubois. Il valait mieux ne pas trop plaisanter avec tout ce qui approchait de près ou de loin Marcus Flint, son rival depuis Poudlard. Pourtant, son cousin n’avait pas tous les torts qu’Olivier lui prêtait volontiers ; il était même plutôt sympathique lorsqu’on le connaissait. Il avait eu une carrière assez honorable en tant que joueur professionnel - même si elle n’égalait pas celle d’Olivier - et s’épanouissait réellement en tant qu’entraîneur chez les Faucons. Il partageait le reste de son temps entre sa famille… Et sa petite-amie moldue. Ils étaient ensemble depuis plus de six ans maintenant, dans un secret plus ou moins relatif. L’éternel célibat de Marcus avait soulevé des questions chez les Flint mais, comme il en était coutume chez les Sang-Purs, on préférait le silence à la vérité.

Mais Olivier Dubois n’était évidemment pas prêt à remarquer les qualités de Marcus Flint - et Juliet n’était pas assez folle pour les lui pointer. De toute façon, la rivalité entre Flaquemare et les Faucons était bien ancrée dans l’esprit sportif ; chez les Flint, il fallait choisir son camp. Et Juliet l’avait fait depuis longtemps - Flaquemare était le premier club dans lequel elle avait signé après sa sortie de Poudlard. Elle avait hésité, lors d’un mercato, à accepter un transfert chez les Harpies mais, au même moment, elle avait été promue titulaire de l’équipe principale… Et, elle devait bien l’avouer, elle préférait ne pas voler sous le regard de son cousin - plutôt subir l’obsessionnel Olivier Dubois, question de fierté.

Aussi, plutôt que de s’attarder le sujet sensible du classement des Faucons pour la coupe d’Europe, Juliet préféra interroger Charlie Weasley sur sa propre profession. Elle le fit avec un trait d’humour qui, évidemment, ne fut pas perçu par Olivier.

« Ah, d’accord, merci de préciser Olivier. » commenta-t-elle avec un regard amusé - parfois, il valait mieux adopter le premier degré également.

Juliet reporta son attention sur Charlie, qui tentait de lui partager son parcours professionnel, malgré les nombreuses interruptions de son ami. Elle haussa les sourcils, plutôt impressionnée, lorsqu’il mentionna son départ pour la Roumanie. Son dernier commentaire fit particulièrement écho chez elle ; elle aussi avait l’impression de vivre un rêve d’enfant en embrassant une carrière de sportive professionnelle. Elle connaissait le sentiment attaché à cette satisfaction très particulière que l’on pouvait tirer de l’idée d’être exactement à la place qu’on espérait occuper depuis l’enfance.

« Il paraît que certaines personnes aspirent à autre chose que de martyriser chacun de leurs muscles sous le regard attentif de la presse magique. Etonnant. » commenta Juliet avec un sourire en coin.

Elle adorait personnellement le Quidditch. L’amour du jeu l’avait évidemment poussé à en faire son métier mais elle était également très consciente des travers de ce milieu sportif. Depuis qu’elle y était entrée, elle avait pu en faire les frais : elle avait vu sa vie être analysée, décortiquée, mise entre les mains d’un public qui n’était pas forcément bienveillant. Elle s’en protégeait comme elle le pouvait - elle parlait très peu à la presse, globalement - mais, lorsqu’elle était plus jeune, cela avait déjà fait des dégâts dans son quotidien.

« Et puis, j’imagine que travailler auprès de dragons doit certainement apporter une dose d’adrénaline similaire à celle des soirs de match, alors… » Elle l’interrogea, curieuse : « Vous exercez toujours en Roumanie ? »

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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeDim 11 Sep 2022 - 19:45
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Charlie Weasley, 39 ans

Le rire de Charlie secoua doucement ses épaules alors que Juliet faisait mine de s’étonner que tout le monde ne choisisse pas d’aller s’abîmer dans le domaine du Quidditch professionnel. Cette fois-ci, le sarcasme n’échappa pas à Olivier qui croisa ses bras sur son torse, levant légèrement les yeux au ciel.

- Martyriser, martyriser... Ça vous fait un point commun tiens, Charlie pense aussi que je « malmène » mon équipe.

Il avait prononcé sa phrase comme si l’idée était parfaitement extravagante, ridicule même. Il en avait l’air si convaincu que Charlie sentit un léger sourire en coin naître sur ses lèvres, sourire que son ami ne manqua pas.

- T’es un peu mal placé pour parler mon gars, qui est-ce qui nous sortait du lit au lever du soleil pour nous faire remonter les escaliers de la Tour d’Astronomie en courant ? « À votre âge, je le faisais en 2 minutes 10 ! » singea-t-il.

Un rire franc échappa à Charlie à ce souvenir. Ah ça... Toute son équipe l’avait maudit pendant des semaines et des semaines. Rory, un de ses camarades de dortoir et poursuiveur, avait continué de se réveiller en sursaut pendant plusieurs jours après la fin des réveils à l’aube. Le traumatisme, soi-disant.

- Tu manquais de cardio, Olivier, rappela-t-il. Tu ne tenais pas une demie heure sur ton balai à l’entraînement. C’était pour ton bien. Et puis, à la fin de l’année, tu le faisais en combien de temps ?
- 1 minute 45, fit-il sans sourciller. Mais ce que je dis, c’est que ce sont tes méthodes qui m’ont forgé.
- Ah, donc le problème vient de moi ? Je suis ton mythe originel ?
- Non, quand même pas, Dai Llewellyn m’inspire beaucoup plus, répondit-il très sérieusement. Mais tu m’as beaucoup appris, Charlie.

Un large sourire s’installa aussitôt sur le visage de ce dernier, plus touché qu’il ne voulait bien l’admettre par les mots de son ami, qui n’en réalisait sûrement pas la portée. Pour dissimuler un peu son émotion, il tapota l’épaule d’Olivier de sa large main, avant de se tourner de nouveau vers Juliet.

- Et bien voilà, au prochain entraînement horrible et quasiment mortel, vous pourrez vous dire que c’est de ma faute et me détester cordialement.
- Ce n’est pas non plus ce que j’ai dit.
- Vous imaginez ? reprit-il à l’intention de Juliet. Le nombre de joueurs que j’ai indirectement traumatisé ? Vous ? Le reste de l’équipe de Flaquemare ? Une partie de l’équipe d’Angleterre ? Sans compter les Gryffondor après mon départ... Ou même maintenant, vu que je suppose que ton fils a repris tes méthodes... Et bien. Je ne pensais pas avoir eu un impact si négatif sur le monde. Heureusement que j’ai choisi les dragons à la fin.

Olivier secoua la tête.

- N’importe quoi.

Charlie pressa l’épaule de son ami, avant de répondre à la question de Juliet, qui l’interrogeait justement sur son parcours professionnel.

- Disons qu’il y a effectivement des moments très sportifs, concéda-t-il avec un sourire. Je vais quitter la Roumanie le mois prochain, je rentre au pays. Un centre de réadaptation pour les Verts gallois va ouvrir et on m’a proposé d’en prendre la tête. C’est un beau projet, le Royaume-Uni qui commence à renouer avec sa population de dragons... Je suis très heureux d’en faire partie. Puis c’est l’occasion de me rapprocher un peu de ma famille, de mes amis... Ils me manquaient un peu.
- Surtout ta mère, ricana Olivier.

Charlie sourit.

- Oui, ma mère m’aime et je l’aime aussi, Olivier. C’est ce que font les personnes normales, tu sais. Tu as pensé à appeler la tienne, d’ailleurs ?

Face à Juliet, il fit mine de murmurer.

- Un Oedipe mal résolu depuis l’adolescence...

Il vit le bras de son ami tressaillir comme s’il avait envisagé de lui coller un petit coup dans le flanc en guise de représailles.

- Tu peux éviter ? J’ai une autorité à maintenir. Et ma mère va très bien, merci.
Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeSam 24 Sep 2022 - 12:25
« Martyriser, martyriser... Ça vous fait un point commun tiens, Charlie pense aussi que je « malmène » mon équipe. »

Juliet eut un rire mais s’abstint bien de répondre. Olivier n’était en effet pas connu pour ménager ses équipes ; c’était aussi cela qui faisait de lui un redoutable entraîneur : il les poussait toujours au-delà ce qu’ils croyaient être leur maximum. Alors, évidemment, les entraînements étaient loin d’être des parties de plaisir : ils en ressortaient fourbus, épuisés, parfois même blessés, mais ils en ressortaient surtout toujours meilleurs. Juliet avait vu son jeu s’améliorer drastiquement depuis son entrée à Flaquemare et elle savait qu’elle le devait notamment grâce à l’intransigeance de ses entraîneurs, qui ne la laissaient jamais se reposer sur ses acquis. Elle était toujours amenée à faire mieux, faire plus, faire autrement.

Alors, en effet, le milieu du Quidditch professionnel ne convenait pas à tous les joueurs. Il fallait avoir des épaules sacrément solides pour encaisser les remarques de ses coachs, de ses coéquipiers, de la presse, des autres joueurs, des supporters, qui passaient des heures et des heures à analyser le moindre mouvement et toutes les offensives. Personne ne pouvait rester de marbre face à tout ça, évidemment. Même les joueurs les plus âgés, ceux qui jouaient depuis longtemps, vacillaient de temps en temps. C’était un milieu dur, sans pitié, dans lequel il fallait savoir se remettre en question, prendre les coups (au sens propre comme au sens figuré, d’ailleurs), puis continuer d’avancer ; c’était aussi à cela que leurs entraîneurs les préparaient.

« C’est donc vous ! » plaisanta Juliet, qui avait suivi l’échange en Charlie et Olivier avec un sourire. « Pour votre propre sécurité, je garderai ce secret pour moi. Si ça se sait, je crains que vous soyez maudit sur plusieurs générations. » avoua-t-elle en riant.

Quittant finalement le monde du Quidditch – pour le plus grand malheur d’Olivier, sûrement – Juliet interrogea Charlie sur sa propre profession, curieuse d’en savoir plus sur ses activités. Elle se souvenait avoir toujours apprécié ses cours de Soins aux Créatures Magiques, du temps où elle était encore à Poudlard ; pas au point de vouloir en faire son métier mais suffisamment pour conserver cette matière jusqu’aux ASPIC – contrairement à l’arithmancie, qu’elle avait abandonné dès qu’elle avait pu. Elle avait toujours été plus attirée par les cours qui accordaient une large place à la pratique – comme la Botanique, par exemple – car elle avait une mémoire bien plus facilitée par l’action concrète que par la lecture.

Mais, contrairement à Charlie, Juliet n’avait jamais envisagé une autre carrière que le Quidditch. Les « plans B » qu’elle avait dû établir n’avaient jamais été investis avec la même force et la même passion. Une passion qu’elle retrouvait dans les mots de Charlie, alors qu’il évoquait le nouveau centre dont il venait de prendre la tête. Elle eut un sourire en l’écoutant et s’apprêtait à réagir lorsqu’Olivier la devança avec une remarque moqueuse avant de se faire rabrouer gentiment.

« Je te trouve toujours très autoritaire, Olivier. » lui assura Juliet avant d’ajouter avec un sourire en coin : « On a tous notre lot de névroses familiales, après tout. Espérons juste, pour le bien de nos enfants, que ça ne soit pas trop héréditaire. »

Elle secoua doucement la tête, avant de reporter son attention sur Charlie :

« Félicitations, en tout cas, pour le projet que vous lancez en Angleterre. Je vous envie un peu ! » plaisanta-t-elle. « Je veux dire, pendant que vous serez tranquillement en train de réintroduire des dragons dans leur milieu naturel, je serai toujours ici, à frôler la mort, sous le regard de notre dragon personnel – oui, Olivier, je parle de toi. Et visiblement, par votre faute ! » Son rire secoua légèrement ses épaules. « Je vous demanderai peut-être des dédommagements, après ma troisième fracture de la saison. »

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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeLun 26 Sep 2022 - 21:29
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Charlie Weasley, 39 ans

Charlie eut un sourire et haussa légèrement les épaules lorsque Juliet déclara qu’il risquait d’être maudit sur plusieurs générations. Pour l’instant, il ne prenait pas trop de risques, sa lignée s’arrêtant avec lui (et il parlait évidemment de sa lignée personnelle, car si on commençait à maudire tous les Weasley, ce n’était pas fini.) Tout ça pour avoir recruté le petit Olivier dans son équipe de Quidditch à Gryffondor… Petit Olivier qui avait bien grandi d’ailleurs, et qui déployait son côté tyrannique – enfin, autoritaire – sur de nouvelles victimes.

Juliet, qui savait prendre son entraîneur dans le bon sens, s’empressa de le rassurer sur sa légitimité, un peu malmenée par la petite blague que venait de faire Charlie. Son ami secoua la tête, visiblement pas très convaincu. A tous les coups, Miss Wilson était bonne pour des pompes supplémentaires demain… Même si la perche était tentante, il résista à l’idée de vanner une nouvelle fois Dubois sur les névroses transmises aux enfants. Qu’on se le dise, il aimait beaucoup ses gamins, qu’il connaissait depuis qu’ils étaient bébés mais Olivier avait clairement transmis son obsession du sport à son fils ; sa cadette avait encore plus d’esprit de compétition que lui (il fallait la voir jouer au Traversopoly, quand elle n’arrivait pas à acheter l’animalerie magique, le drame était assuré) et sa dernière portait tellement les couleurs de Flaquemare à chaque match qu’elle semblait disparaître sous le bleu, un vrai lutin de Cornouailles.

Alors il en riait un peu, mais quelque part, il enviait son ami. Il avait une belle petite famille, trois enfants en pleine forme, de qui il était assez proche. Charlie aurait bien aimé aussi. Alors ça ne s’était jamais fait et ça ne hantait pas ses nuits, il avait ses neveux et nièces qu’il adorait. Mais quand des fois, il écoutait les anecdotes de son entourage ou quand il voyait passer les photographies, il se disait que cela lui aurait plu, s’il en avait eu la chance. Mais il avait consacré sa vie à autre chose, son métier était sa passion, cela le rendait heureux au quotidien. Cela se voyait sûrement dans la lueur qui s’était allumée dans ses yeux alors qu’il se mettait à parler avec animation du l’ouverture du centre, ses mains suivant inconsciemment ses mots.

- Merci, j’ai beaucoup d’idées et l’équipe qui travaille sur le projet est très motivée aussi. On aimerait vraiment adosser un espace pédagogique au centre, que ça ne soit pas seulement une réserve de protection mais qu’on puisse mener des actions de sensibilisation à côté. On a déjà des idées de faire un espace de médiation, un peu comme dans un musée, ou bien de passer des partenariats avec les écoles et avec Poudlard… Une de mes collègues nous vient du musée de Leopolgrad, donc elle est très calée.

La plaisanterie de Juliet lui tira un nouveau rire, et il jeta un coup d’œil à Olivier quand celui-ci fut désigné comme le « dragon personnel » de l’équipe. Son ami leva les yeux au ciel (à tous les coups, il se pensait doux comme un agneau. Charlie le connaissait assez pour savoir qu’il était sincèrement persuadé de ménager son équipe, parce qu’il ne déployait pas toutes ses folles idées… sauf qu’à tous les coups, la moitié était illégale aux yeux de la Ligue.)

- Vous pouvez demander des dédommagements, mais je n’aurai pas grand-chose à vous offrir… Vous prenez les écailles de dragon ?

Ou bien un café, songea-t-il. Cette conversation était agréable, Juliet Wilson était drôle et souriante, son visage s’illuminait quand elle riait. Mais ils venaient de se rencontrer et cela aurait sûrement été très inapproprié. En plus, songea-t-il, elle avait une fille, elle l’avait mentionnée un peu plus tôt. Il y avait donc des chances qu’elle soit avec quelqu’un, tant pis pour lui.

Une sonnerie retentit à côté d’eux et Olivier plongea la main dans sa poche, en ressortant un petit appareil qui s’illuminait.

- Ah bah là tu l’entends, plaisanta Charlie en référence à sa longue attente devant le portail de Flaquemare.
- Je t’avais dit de m’appeler par cheminette, répliqua Dubois. Il ouvrit son Pear. Allô mon grand ? Ça va ? Il fit machinalement quelques pas à l’écart. Non tu ne me déranges pas… Ah oui… Bah écoute, ça va, et toi, ta journée ?

Tout en parlant, il s’était éloigné d’eux et du terrain, où retentissaient encore les cris des entraîneurs sur les Espoirs.

- On va donc avoir les nouvelles les plus croustillantes de la Coupe de Quidditch des Quatre Maisons, fit Charlie en posant sa large main sur son cœur. Heureusement, car le suspens était insoutenable. Surtout avec le match de l’année Gryffondor / Serpentard qui arrive samedi, rappela-t-il, un sourire sur les lèvres. Je n’en dors plus.
Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeMer 23 Nov 2022 - 11:32
« Moi non… » commença Juliet avec un sourire en coin lorsque Charlie mentionna un dédommagement en écailles de dragon. « Mais si j’en ramène une à ma fille, il est possible que je devienne la maman la plus cool de la crèche. Et croyez-moi » précisa-t-elle en riant, « c’est une vraie compétition. A côté de ça, la coupe de la ligue est un championnat amateur de Bavboules. »

Elle ne plaisantait qu’à moitié en disant ça. Il fallait être aveugle pour ne pas voir la pression qui reposait sur les épaules des jeunes parents et qui était essentiellement alimentée par leurs pairs. Juliet ne pouvait pas s’empêcher de ressentir une pointe de culpabilité lorsqu’elle récupérait Gabrielle juste avant la fermeture de la crèche, alors que la plupart des autres enfants étaient déjà rentrés chez eux avec leurs parents. Mais ses entraînements s’étiraient parfois en longueur – sans parler des matchs, bien évidemment – et elle ne pouvait plus s’appuyer sur Jeremy pour passer chercher Gabrielle après sa journée de travail à Poudlard. Sa mère l’aidait beaucoup depuis qu’elle était rentrée en Angleterre, mais elle ne pouvait pas lui confier Gabrielle tous les soirs. Alors elle s’arrangeait – avec sa conscience et avec ses entraîneurs – pour trouver des compromis. Ce n’était pas toujours suffisant mais elle faisait de son mieux pour tout concilier.

Le monde du Quidditch professionnel était particulièrement exigeant et ce n’était pas exactement l’univers idéal pour élever un enfant. Tout du moins, ce n’était pas l’univers idéal pour être une mère célibataire – ses collègues masculins qui étaient parents s’en sortaient beaucoup plus facilement. Mais ce n’était pas la même chose pour eux ; ils n’avaient pas à vivre la grossesse, l’arrêt de jeu pendant plusieurs mois, la difficulté à reprendre les entraînements, à retrouver leur forme d’antan… Puis, une fois l’enfant né, ils pouvaient compter sur leur compagne pour s’en occuper, pour assurer la plupart des soins. Pour une femme, c’était différent. Pour une femme célibataire, cela l’était encore plus.

La sonnerie du Pear d’Olivier la tira de ses pensées et elle l’observa s’éloigner, visiblement en pleine conversation avec Andrew. La remarque de Charlie lui tira un rire et elle renchérit :

« Pour être honnête avec vous, j’hésite à prendre une place pour aller y assister… D’accord, c’est un évènement qui se reproduit tous les ans mais ça vaut bien une Coupe du Monde. La rivalité originelle, l’effervescence des tribunes, les paris illégaux… » Elle secoua doucement la tête. « Quelle époque. »

Elle en plaisantait – pour se moquer d’Olivier, essentiellement – mais elle gardait d’excellents souvenirs de la Coupe de Quidditch des Quatre Maisons. Du temps où elle était à Poudlard, les matchs rythmaient son année et la victoire était son principal objectif (bien avant sa réussite aux examens, elle l’avouait). Parfois, elle avait l’impression qu’il s’était écoulé plusieurs siècles depuis les jours où elle volait au-dessus du parc, habillée de rouge et d’or. Pourtant, cela ne faisait que cinq ans qu’elle avait quitté l’école (mais comme elle s’était mariée, avait eu un enfant, avait été pourchassée pendant le gouvernement pendant un temps, avait perdu plusieurs de ses proches amis et avait divorcé, sa perception du temps était très altérée.)

« Bon, » ajouta-t-elle avec un regard amusé une fois qu’Olivier se soit suffisamment éloigné : « corrigez-moi si je me trompe, mais j’ai l’impression que, si vous adorez votre métier, votre réelle passion est de vous moquer d’Olivier pour son cruel manque de second degré. »
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeLun 6 Fév 2023 - 20:53
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Charlie Weasley, 39 ans

Quelle époque, c’était bien l’expression qui venait à l’esprit de Charlie lorsqu’il pensait à ses années à Poudlard. Cela lui semblait très loin maintenant mais il en gardait encore un sentiment très vif. Tout était plus simple alors, ses responsabilités se limitaient à ramener des bonnes notes à ses parents, à jouer au Quidditch et à passer du temps avec ses amis. Les soirées passées sur les canapés élimés de la salle commune, les embuscades qu’ils tendaient aux Serpentard comme c’était la mode à l’époque, les après-midi dans le parc. Il revoyait Tonks, qui les faisait se gondoler de rire avec ses imitations de leurs enseignants, appuyée par ses talents de métamorphomage. Il songeait aux étés qui s’étiraient en longueur au Terrier, quand Bill et lui s’échappaient le soir par la porte de la cuisine afin d’aller boire quelques gobières tièdes derrière le poulailler. Ils avaient dû changer de cachette quand les jumeaux les avaient trouvés et avaient tenté de négocier une bouteille contre leur silence. Fred trouvait que c’était une proposition tout à fait décente. Ses yeux clairs se voilèrent à la pensée de son frère, son coeur bercé d’une nostalgie brumeuse. Mais il sourit à Juliet.

- Quelle époque, oui...

Et lorsqu’elle lui lança, avec clairvoyance, qu’il devait sûrement avoir comme véritable passion de se moquer d’Olivier et de son manque de second degré, il sentit son humeur s’alléger alors qu’un rire secouait ses épaules. Il posa brièvement son regard sur son ami qui s’était éloigné pour continuer sa conversation. Il est vrai, cela avait été une sacrée époque mais il en avait conservé de belles choses, notamment de solides amitiés. Qui aurait cru, alors qu’ils étaient à Poudlard, que près de vingt-cinq ans après ils en seraient encore là ? Et surtout, qui aurait cru qu’un sens de l’ironie ne serait pas livrée à Olivier en même temps que la puberté ?

- J’ai pourtant essayé d’arrêter, si vous saviez ! Chaque année, une bonne résolution ! Et puis il me tend la perche et je craque. Je ne suis qu’un homme faible.

******

28 décembre 2011

Un petit faible. Une légère inclination. C’était ce que s’était dit Charlie lorsqu’il avait constaté qu’il avait passé les jours suivants avec Juliet Wilson dans un coin de son esprit. Il se repassait des pans de leur conversation, il la voyait sourire, rire et il avait envie de la revoir. Il s’était raisonné au début. C’était une jeune maman, elle avait sûrement quelqu’un dans sa vie. Elle était également plus jeune que lui, vraiment plus jeune. Mais malgré lui, il avait tenté de tâter le terrain auprès d’Olivier, chez qui il restait, pour obtenir plus d’informations. Malheureusement, à part le ratio de buts de la jeune femme et des informations sur ses qualités techniques, il n’avait pas obtenu grand-chose de son ami.

Puis le drame avait frappé la maison des Dubois avec le dramatique accident de leur aîné, le samedi matin. Charlie avait vu Olivier partir en catastrophe pour Sainte-Mangouste, le samedi matin, où les nouvelles étaient très sombres. Il avait repensé avec culpabilité à cette conversation, où ils avaient ri de l’importance que son ami donnait à ce fameux match de Quidditch Gryffondor / Serpentard. Désireux de ne pas imposer sa présence dans la maison à Amanda, l’épouse d’Olivier et la mère de ses filles, il avait trouvé refuge chez Bill et Fleur, son esprit tourné avec anxiété vers Andrew et ses parents. La bonne nouvelle était tombée le lundi, la veille de son retour en Roumanie. C’était donc soulagé qu’il était rentré à la maison, non sans écrire à Olivier, Amanda et Sarah qu’il était là pour eux s’ils avaient besoin de quoi que ce soit.

De retour chez lui, il avait été très occupé par les préparatifs de son déménagement et par son travail. Son contrat se terminait en janvier et il voulait laisser quelque chose de propre derrière lui, pour que ses collègues puissent prendre la suite sereinement. La réserve avait tellement compté pour lui pendant des années qu’il avait le cœur serré de la laisser, même s’il était heureux de ce nouveau départ au Royaume-Uni. Il avait de nouveau foulé le sol du territoire britannique le 23 décembre, prêt à passer les fêtes au Terrier et à gâter sa multitude de petits neveux et nièces.
Sauf que s’il aimait beaucoup ses parents, il n’était pas prêt à passer toutes soirées à la maison une fois Noël terminé (au grand déplaisir de sa mère qui disait qu’elle ne le voyait pas assez.) Il s’était donc lancé dans un grand tour de ses amis, histoire de changer un peu d’air.

C’est ainsi qu’il s’était retrouvé le soir du 28 décembre sur le canapé d’Olivier Dubois, entouré d’anciens membres de l’équipe de Quidditch de Gryffondor. C’était un peu une tradition, ceux d’entre eux qui étaient restés copains se retrouvaient de temps en temps, c’était toujours des soirées très animées qui lui faisait penser à celles qu’ils passaient dans la salle commune quand ils étaient jeunes. Comme ils n’étaient pas certains que Olivier puisse - ou ait envie - d’organiser la chose, Angelina et George avaient proposé que ce soit chez eux. Mais puisque Andrew était sorti d’affaires et sorti de Sainte-Mangouste, Dubois avait assuré qu’il serait content de les voir. Il avait même proposé l’asile à Charlie si sa mère le rendait dingue (et il l’avait sérieusement envisagé après un long discours de Molly sur la nécessité de penser aux enfants maintenant car les hommes avaient aussi une horloge biologique selon elle.)

S’il avait assuré que cela irait, il avait néanmoins profité de l’occasion pour sonder de nouveau son ami sur Juliet Wilson, à tout hasard. « J’ai suivi le match contre Kenmare, elle a fait une belle performance » avait-il lancé, mine de rien. « Ouais, je n’y étais pas du coup mais Finch était vraiment content. » « Ça ne doit pas être facile quand même, de tout mener de front, avec un enfant en bas-âge comme ça.. » « Ça se fait quand tu le veux vraiment, regarde-moi. » « Certes, mais toi tu avais Sarah qui gérait derrière... Après, son compagnon doit sûrement être très impliqué aussi. » « Non, de ce que j’ai compris elle est toute seule maintenant. Mais du coup, pendant que j’y pense, on peut demander à Percy de passer ? »   Si Charlie avait continué la conversation en assurant que ce n’était pas l’idée du siècle de caser Percy au milieu d’anciens joueurs de Quidditch (même si selon Dubois, c’était justement ce qui était drôle), il n’avait pas manqué l’information du célibat de Juliet. La partie complexe avait été de le convaincre de l’inviter. Il avait tout d’abord attaqué en disant qu’on pouvait - au lieu de Percy - inviter d’autres joueurs de Gryffondor mais c’était bien trop subtil. Après avoir tenté d’orienter la chose, il avait fini par le faire directement « Est-ce que tu pourrais inviter Juliet Wilson ? » Même à travers la cheminette, il avait vu Olivier froncer les sourcils. « Pourquoi est-ce que j’inviterais une de mes joueuses ? » « Vous avez été coéquipiers, d’abord. En plus, elle a joué pour Gryffondor. » « Ouais mais c’est bizarre, je suis coach maintenant. » « Certes mais tu peux l’inviter quand même, c’est juste un dîner. De Gryffondor. » Olivier avait gardé le silence, cherchant visiblement ce qu'il manigançait. C’était à ce moment que la voix d’Amanda avait retenti quelque part dans la cuisine des Dubois. « Elle t’a tapé dans l’oeil, Charlie ? » avait-elle lancé, un peu moqueuse. Les yeux de son ami s’étaient écarquillés. « Tu veux coucher avec ma joueuse ! » « Non ! » s’était empressé de répliquer Charlie. « Non, je ne veux pas coucher avec elle ! » « Tu ne peux pas coucher avec mes joueurs, Weasley ! » « Mais je te dis que je ne veux pas coucher avec elle ! On a juste bien discuté, c’est tout ! » « Et surtout tu n’as pas ton mot à dire, » rappela Amanda. « Oui, c’est vrai aussi, Dubois, je couche avec qui je veux ! » « AHA ! Tu vois que tu veux coucher avec elle ! » « Mais non ! » « Un peu quand même. » « Mais pas du tout ! Vous voyez le mal partout ! »

Il avait fallu encore de longues minutes de négociation pour faire céder Dubois, qui avait dit qu’il voulait bien inviter Juliet pour discuter. Charlie avait levé les yeux au ciel. C’était tout ce qu’il voulait faire avec elle. Pour le moment. Il ne pensait même pas à mal, avait-il songé, c’était juste qu’il avait aimé discuter avec elle et il avait envie de reproduire l’expérience.

Et c’était ainsi qu’il s’était retrouvé assis sur l’immense canapé d’Olivier, à guetter un peu nerveusement l’arrivée de la jeune femme. Heureusement, George n’était pas encore là : son frère aurait remarqué d’un coup d’oeil que quelque chose n’allait pas et n’aurait pas manqué de le vanner. Il n’écoutait que d’une oreille (comme George d’ailleurs) les problèmes de boulot de Katie Bell, qui avait des difficultés avec son chef.

- Mais tu as essayé de lui en parler directement ? interrogea Alicia Spinnet.
- Je n’ose pas vraiment, en fait, je ne suis pas si je suis parano ou pas...
- De ce que tu dis, intervint Simone, la petite-amie d’Alicia, ça semble quand même sérieux, je ne pense pas que tu sois parano.
- Essaye de lui en parler, et s’il continue, lança Rory, qui avait été poursuiveur sous son capitanat, tu le donnes à bouffer aux dragons de Charlie, ajouta-t-il en riant.

En entendant son nom, Charlie revint à la réalité.

- Hein ?
- Pardon, s’excusa Katie, je sais que je soûle tout le monde avec ça...
- Mais pas du tout mon chat, assura Alicia.
- Non pardon Katie, c’est moi, j’étais dans mes pensées, tu ne nous soûles pas du tout.
- Quelqu’un reveut à boire ?

Olivier se tenait sur les quelques marches qui séparaient le salon du reste de la maison. Avant qu’ils ne puissent répondre, la sonnette retentit, tirant une grimace au maître de maison.

- Si ça ne réveille pas Andrew, ça...
- J’y vais, lança la voix d’Amanda.
- Comment il va ?
- Mieux, mieux, mais il est encore très fatigué. Là il s’est endormi vers dix-huit heures, alors qu’il a pourtant fait une grasse matinée.
- Il va reprendre l’école à la rentrée ?

Olivier secoua la tête.

- Non, clairement pas, il a encore des soins, de la rééducation puis il n’est pas en état quoi... Surtout avec la nouvelle.
- Quelle nouvelle... ?
- Regardez qui voilà !

Amanda avait escorté Juliet jusqu’au salon, faisant tourner les têtes des convives présents. Charlie sentit un sourire s’installer sur son visage lorsqu’il croisa son regard.
Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeMar 7 Fév 2023 - 19:37
« Tu es sûr que ça va aller, papa ? demanda Juliet en nouant une écharpe autour de son cou.
-Mais évidemment ! Gabrielle et moi allons passer une très bonne soirée toutes les deux ! N'est-ce pas ma puce ?
-Non ! répondit la petite fille qui avait suivi sa mère dans le vestibule.
-Ah oui ? fit mine de se vexer le grand-père, alors que j'avais prévu de faire un gâteau au chocolat ?
-Oh, il faudra m'en garder un peu, lança Juliet en se baissant pour être à hauteur de sa fille. Tu me mettras une part de côté ?
-Non !
-Non ? elle haussa les sourcils. Tu vas pas tout manger quand même ?
-Siiiii ! »

Juliet eut un rire et se pencha vers Gabrielle pour dévorer ses joues de baisers et la petite fille se tortilla en riant aux éclats. D'un geste, elle la souleva et l'installa sur sa hanche.

« Tu seras sage avec papy ?
-Oui, ouiiiii. Quand c'est que tu reviens ?
-Ce soir, mais tu feras déjà dodo. » Gabrielle fit la moue. « Je viendrais te faire un bisou.
-Promis ?
-Promis. » Elle l'embrassa une dernière fois avant de la reposer par terre et, après avoir passé son sac sur son épaule, franchit la porte de son appartement.

Elle ressentit un léger pincement au cœur en s'éloignant. Elle avait toujours un peu de mal à laisser Gabrielle depuis qu'elles étaient rentrées en Angleterre. Les premiers mois, outre pour des raisons professionnelles, elle avait évité les sorties sans sa fille, qu'elle sentait fragilisée par tous les départs autour d'elle. Elle pleurait davantage, surtout le matin lorsqu'elle la laissait à la garderie ou le soir au moment du coucher. Elle se réveillait parfois la nuit et l'appelait ou tentait de la rejoindre discrètement dans son lit (mais Juliet, qui avait un sommeil très léger car elle ne dormait plus que sur une oreille, entendait toujours ses petits pas désordonnés sur le parquet).

Les choses avaient commencé à aller mieux quelques semaines auparavant, au début du mois de décembre. Gabrielle trouvait ses marques dans cet environnement tout nouveau pour elle, elle paraissait plus apaisée. Évidemment, tout s'était compliqué au moment de Noël, quand Juliet avait reçu un appel de Jeremy depuis le Pérou où il s'était réfugié. Il s'était procuré un téléphone moldu et l'avait appelé au moment du dîner. Gabrielle avait été ravie, bien sûr, jusqu'à ce que l'image de son père se fige à cause d'une mauvaise connexion et que l'appel se coupe. Ils avaient eu plusieurs essais infructueux, pendant lesquels Gabrielle trépignait avec nervosité. Ils avaient finalement réussi à se parler quelques minutes, mais Juliet avait senti son cœur se serrer en voyant la mine défaite de sa fille. Elle s'était sentie coupable, évidemment - c'était parce qu'elle avait décidé de rentrer en Angleterre qu'elle ne voyait plus son père. La soirée s'était poursuivie, teintée par une atmosphère plus lourde que même la cuisine délicieuse de sa mère avait eu du mal à chasser.

Elle avait été un peu déprimée suite à cela - et à la conversation incendiaire qu'elle avait eue avec Jeremy après. Elle avait même honnêtement envisagé de décliner l'étonnante invitation d'Olivier à la dernière minute.

Et, songea-t-elle avec une certaine appréhension en avançant vers la maison éclairée, peut-être aurait-elle dû le faire.

Elle aimait bien Olivier. Ils se connaissaient depuis quelques années maintenant ; ils avaient d'abord été coéquipiers dans l'équipe principale de Flaquemare, puis ils s'étaient retrouvés lorsqu'elle avait fait son grand retour en Angleterre. Elle l'aimait bien, mais elle ne pouvait pas vraiment dire qu'ils étaient amis. Ils s'entendaient bien, discutaient (surtout de Quidditch), se taquinaient parfois. Mais ils ne passaient pas du temps ensemble. Ils ne sortaient pas ensemble - à part pour des évènements professionnels. Ils ne s'invitaient pas à dîner.

Pourtant c'était ce qu'Olivier avait fait, quelques jours plus tôt. Ils s'étaient croisés à Flaquemare et, après avoir jeté un coup d'œil autour d'eux comme pour s'assurer qu'ils étaient seuls, il lui avait dit qu'il faisait un dîner avec des membres de l'équipe de Quidditch de Gryffondor et qu'elle pouvait venir, si elle le voulait. Juliet n'avait pas masqué son étonnement. Elle avait froncé les sourcils. « Mais pourquoi ? » lui avait-elle demandé, un peu incertaine. « Car tu es une Gryffondor. » avait-il dit comme s'il s'agissait d'une évidence. « ... Et que Charlie Weasley a demandé. » « Ah. » Elle avait masqué sa surprise dans un rire un peu embarrassé.

Elle se souvenait très bien de Charlie Weasley, de ses sourires tranquilles, de leur conversation qui s'était étirée en longueur dans les gradins de Flaquemare. Elle y avait repensé un peu, elle aussi, mais son quotidien chargé de jeune maman célibataire ne lui avait pas laissé l'occasion d'interroger davantage cette légère chaleur qu'elle avait senti poindre en elle. Ce n'était pas le moment ; son divorce avait été prononcé quelques mois auparavant, elle retrouvait à peine ses marques en Angleterre. Ce n'était vraiment pas le moment.

Mais elle avait été un peu contente de savoir qu'il avait envie de la revoir.

Malgré tout, elle avait beaucoup hésité à y aller. Elle en avait parlé à Ariane, sa cousine, lorsqu'elles s'étaient retrouvées pour fêter Noël avec la famille Wilson au grand complet. « Tu devrais y aller. » lui avait-elle assuré en sirotant son verre de vin. « Je sais pas...» « Mais c'est qui ce type ? Il te plaît ? » « Un ami de mon coach. Et s'il me plaît... J'en sais rien, je veux dire, on s'est vus une fois seulement. » « Mais il a demandé à ton coach de t'inviter. » argua Ariane. « Non mais ça veut rien dire, c'est juste un dîner. » « Bah voilà ! Pourquoi tu te prends la tête, si ça se trouve il t'a juste trouvé sympa. » « Ouais... Oui, c'est vrai. » Ariane avait rigolé. « Ça te ferait chier qu'il t'ait juste trouvé sympa, hein ? » « Mais pas du tout ! »

Elle avait fini par accepter. Mais, maintenant qu'elle se retrouvait face à la porte d'entrée de l'immense maison des Dubois, elle n'était plus certaine de vouloir la franchir. Elle se sentait un peu gênée ; objectivement, la situation était gênante. Elle ne connaissait personne. Ce n'était même pas comme si elle était une grande amie d'Olivier ou de sa femme ! Elle allait se retrouver en plein milieu d'un groupe déjà constitué depuis plusieurs années et... C'était embarrassant. En même temps, elle sentait qu'elle avait besoin de renouer des liens, maintenant qu'elle était de retour en Angleterre. Elle avait perdu la plupart de ses camarades ; Aaron avait disparu, Irving était mort, Nora était introuvable, Théo aussi. Elle avait revu Olivia à quelques reprises, Joy aussi, mais leurs retrouvailles étaient forcément teintées par ces pertes déchirantes.

Elle se força à prendre une profonde inspiration avant d'appuyer sur la sonnette. C'était juste un dîner, songea-t-elle en masquant sa nervosité derrière un sourire.

Elle fut accueillie par Amanda, la femme d'Olivier, qui l'invita à entrer avec chaleur et la déchargea de la bouteille de vin qu'elle avait apporté, ainsi que de son manteau et de son sac. Juliet conserva seulement son téléphone, qu'elle glissa dans sa poche. Son père étant moldu, il communiquait exclusivement avec elle par ce biais - tandis que sa mère, en bonne sorcière, lui envoyait plus volontiers des Patronus. Comme Gabrielle était avec son grand-père pour la soirée, Juliet voulait rester joignable à tout moment (on ne savait jamais quelle catastrophe il allait falloir gérer à distance).

La jeune femme suivit Amanda jusqu'à l'immense salon de la maison. Immédiatement, elle sentit tous les regards converger vers elle et un sourire embarrassé s'étira sur ses lèvres.

« Bonjour » lança-t-elle en cherchant des yeux les seules personnes qu'elle connaissait. Elle adressa un sourire à Olivier et un second à Charlie, lorsqu'elle croisa son regard.

« Salut, » la salua une jeune femme avec une expression avenante. « Juliet c'est ça ? Olivier nous a dit qu'il avait invité une de ses anciennes coéquipières. » Il y eut des sourires de connivence dans l'assemblée.
« Oui, c'est ça ! Enchantée. » répondit Juliet, un peu soulagée par cette intervention qui avait détourné les regards curieux.
« Viens t'asseoir, tu veux boire quelque chose ? Je me permets Olivier hein, fit-elle en tendant la main vers les bouteilles. Du vin ?
-Oui parfait, merci. » Un peu d'alcool, c'était parfait. Elle dévisagea à son tour le petit groupe. « Hum, Olivier ne m'a pas vraiment dit qui serait là ce soir, avoua-t-elle avec un petit rire. Du coup, vous êtes... ? »
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MétamorphomageMoldu
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeDim 26 Fév 2023 - 19:10
Charlie sourit à Juliet lorsqu’il croisa son regard. Il était sincèrement content qu’elle soit venue ce soir, même si la situation ne la mettait sûrement pas très à l’aise. Il voyait ses copains autour de lui, avec leurs petits sourires en coin. Elle ne connaissait sûrement personne ici, en dehors d’Olivier et peut-être d’Amanda. Alicia fut la première à faire un pas vers elle en la saluant avec chaleur, l’invitant à s’assoir et tendant les doigts vers la bouteille de vin.

- Vas-y, vas-y, répondit Olivier tout en repartant vers la cuisine pour aider Amanda, alors que Rory se décalait un peu pour laisser toute une place à Juliet.

La question de cette dernière tira quelques rires à l’assemblée. Effectivement, ils n’avaient pas pris la peine de se présenter avant de la laisser s’assoir.

- Toujours aussi adapté aux conventions sociales, Olivier, hein, taquina Katie bien que le principal concerné ne puisse pas l’entendre. Alors je suis Katie, du coup, et, euh, j’ai 32 ans et...
- Très introduction des alcooliques anonymes, commenta Rory en ricanant.
- Bonjour, singea Simone, je suis Katie et je n’ai pas joué au Quidditch depuis trois mois et six jours...

Les rires retentirent alors que leur amie secouait sa main d’un air agacé.

- Haha, très drôle. Ne les écoute pas Juliet, ils sont intenables. Et pour la peine, oui j’ai 32 ans, je suis Poissons, si tu veux tout savoir, et je bosse au Département des Accidents et Catastrophes Magiques !
- Poste au Quidditch ? taquina Rory.
- Poursuiveuse, évidemment, répondit-elle en rejetant ses cheveux derrière son épaule. Avec Alicia, précisa-t-elle en désignant son amie du pouce.
- Ah tu me passes la balle comme ça ? Et bien Alicia du coup, enchantée, je suis scorpion...
- Sagittaire, interrompit Simone.

Alicia eut l’air surpris.

- Ah merde... mais j’étais vraiment une bille en divination. Bah j’ai 33 ans et je suis enchanteuse dans une boite qui fabrique différents objets magiques.

Il y eut un instant de silence où ils se regardèrent, avant que quelqu’un ne se lance.

- Donc je suis Simone, j’ai 29 ans, je suis Bélier et je suis kiné ! Et contrairement à eux, enfin vous, je n’étais pas à Gryffondor et je ne jouais pas au Quidditch...
- Quelle traîtresse.
- Mais ils sont obligés de me tolérer à cause d’Alicia, fit-elle en passant sa main dans le dos de sa petite-amie.
- C’est vraiment parce que c’est toi, ça.

Simone prit un air faussement modeste avant d’attraper une pistache entre ses doigts fins.

- Moi je suis Rory, j’ai 38 ans, je ne sais pas quel est mon signe astrologique et je ne sais pas pourquoi on a commencé avec ça, et je suis comptable.
- Et ton poste ? taquina Katie.
- Ah, j’étais poursuiveur aussi, mais un peu avant les filles, j’ai un peu fais la jonction entre Charlie et Olivier.
- Charlie que tu connais, du coup, fit Alicia avec malice.

Charlie secoua doucement la tête. Ils étaient incorrigibles.

- On s’est croisés, confirma-t-il. Et je suis sagittaire, aussi, donc.
-On est potes de signes !
- Tu te pensais scorpion, rappela Simone.
- Ah et on attend George et Angelina aussi.
- George, qui est mon frère cadet, et Angelina, qui est sa femme.
- Et qui était poursuiveuse avec nous également !
- Vous êtes déjà repartis dans les vieilles histoires de Quidditch ?

Amanda était en train d’approcher, un plat chargé de petites choses à grignoter dans les mains. Elle déposa avec précaution le plateau sur la table basse.

- Il est quel signe astrologique, Olivier ?
- Scorpion, je crois, pourquoi ?
- Ils sont têtus, ça fait sens, commenta Katie.
- Ah ça... Oh bah t’es réveillé, grenouille. Tu as bien dormi ?

Les têtes se tournèrent vers le grand escalier dont Andrew, le fils aîné d’Olivier, descendait les dernières marches. Il avait la capuche de son sweat-shirt sur la tête et visiblement l’air chiffonné. Alors qu’il posait les yeux sur le rez-de-chaussée, sourcils froncés, Charlie vit brusquement sur son visage la ressemblance avec son père.

- Tu dis bonjour ?
- Bonjouuuur, lança-t-il, un peu mollement.

Amanda remonta vers lui, lui donnant une caresse de l’index sur la joue.

- Tu veux boire quelque chose ? Je te sers un soda ?

Andrew hocha la tête.

- Merci.
- Comment ça va Andrew ? lança Alicia avec chaleur. Ça fait longtemps qu’on ne t’a pas vu !

Le jeune homme se retourna vers eux, face à tous ces visages qui tentaient de le décrypter. Effectivement, il semblait à Charlie que la dernière fois que leur petit groupe avait croisé les enfants d’Olivier, c’était à un barbecue l’été dernier. Et d’habitude, tout le monde se serait lancé dans le ballet de « Qu’est-ce que vous avez grandi, et comment se passe Poudlard, et dis donc Olivier, ça va, tu ne te vois pas trop vieillir ? » Cette fois-ci, on sentait un certain malaise peser sur le salon. Charlie sentait que son amie avait envie de l’interroger sur sa santé, sur cet accident dont ils avaient tous suivi les suites avec anxiété, mais elle n’osa pas. Andrew dut sentir le sous-entendu puisqu’il eut l’air également mal à l’aise, fourrant ses mains dans la poche centrale de son sweat. Il haussa les épaules.

- Ça va, marmonna-t-il.

On l’avait connu plus loquace et plus souriant... Un léger silence s’établit, comme si personne ne savait comment embrayer. Ce fut Andrew qui le fit, alors que ses sourcils s’élevaient.

- Juliet ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?
- Oh, vous vous connaissez ? lança Katie, toujours pleine de bonne volonté pour relancer les conversations.
- On était à Poudlard ensemble !
- AH ! lança Rory, à coté de Charlie.

Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeDim 26 Fév 2023 - 21:38
Pendant un temps, la situation fut presque normale. Moins intimidée maintenant qu’elle ne se tenait plus debout sous tous les regards, Juliet suivit avec amusement les présentations de chacun. Elle sentait bien que la petite bande se connaissait depuis longtemps – ils interagissaient les uns avec les autres avec beaucoup d’aisance et de facilité, avaient des références communes et partageaient visiblement beaucoup de souvenirs. Elle les écouta avec un sourire, rebondissant sur leurs propos avec de petits commentaires mais n’osa pas davantage les interrompre dans leurs échanges animés. Pendant un temps, la situation fut presque normale. Pas très confortable pour elle, qui se retrouvait face à un groupe qu’elle ne connaissait pas, mais normale.

Jusqu’à l’arrivée d’Andrew.

Elle avait été très inquiète lorsque la nouvelle de son accident s’était répandue. Elle était bien placée pour savoir que le Quidditch comportait son lot de risques et d’accidents réguliers, mais on en voyait rarement d’aussi graves hors du milieu professionnel. A Poudlard, certains matchs étaient ponctués d’entorses ou de bras cassés – rien de dramatique pour les sorciers qu’ils étaient – mais les élèves blessés n’étaient jamais transférés à Sainte-Mangouste ; ils passaient, au pire, quelques jours à l’infirmerie le temps d’être remis sur pied. Andrew, lui, avait frôlé la mort. Juliet avait appris les détails de son accident à Flaquemare et avait été plus que soulagée en apprenant qu’il était tiré d’affaire – même si la question des conséquences à long terme persistait forcément jusqu’à la fin de sa rééducation.

Elle le trouva bien pâle. Il avait les traits tirés, le regard cerné et fatigué. Elle s’apprêtait à le saluer lorsque le regard du jeune homme tomba sur elle. Ses yeux s'écarquillèrent sous le coup de la surprise.

« On était à Poudlard ensemble ! »

« Ah », comme disait Rory, voilà qui était gênant. Fâcheux, gênant mais terriblement vrai. Consciente que tous les regards se posaient désormais sur elle, Juliet attrapa son verre de vin.

« Oui, c’est vrai, reconnut-elle avec un sourire. Quand j’ai dû revenir à Poudlard pour faire une deuxième septième année, Andrew entrait à l’école.
-Tu as revenir à Poudlard ? » releva Simone. Les redoublements étaient rares, une fois que les élèves étaient majeurs. Ceux qui n’avaient pas obtenu leurs ASPICS les repassaient souvent l’année suivante, en candidats libres.
« Hum, oui, ils ont fait redoubler toute ma promotion parce que le local qui contenait toutes nos copies d’examen a brulé avant les corrections, au début du moins juillet.
-Et ils vous ont fait tous redoubler ? Mais ils avaient le droit de faire ça ?
-Visiblement, rit Juliet. On était tous majeurs donc, en soit, on avait le choix de revenir ou non.
-Mais oui, je me souviens de cette histoire, commenta Alicia, quel enfer, franchement. C’était il y a quoi ? Quatre ans ?
-Six ans, corrigea Juliet. J’ai vingt-cinq ans. » précisa-t-elle (dans une situation comme celle-ci, cette information avait son importance). Elle retrouva le regard d’Andrew et eut un sourire. « Je ne sais pas, écoute, j’ai croisé ton père il y a deux jours et il m’a dit de venir ce soir.
-Ah, toi aussi tu étais surprise par cette invitation soudaine. » Alicia avait un sourire en coin. « On a mis du temps à comprendre pourquoi Olivier avait brusquement décidé de t’inviter.
-Mais c’est très bien ! intervint Rory. On se renouvelle un peu.
-Vous vous renouvelez doucement, souligna Simone, parce que tu restes une ancienne poursuiveuse de Gryffondor, quand même.
-Mais une poursuiveuse d’une autre génération ! C’est déjà un pas. Pour Olivier, c’est déjà un pas, insista-t-il face au regard circonspect de la jeune femme.
-Oui, j’ai cru comprendre que ça avait son importance. Ça, et les signes astrologiques. Je suis Bélier, si jamais, précisa-t-elle.
-Ah merci, je me pose la question depuis que tu es entrée dans cette pièce. Deux Béliers et deux Sagittaires, donc ! » Elle montra Charlie, Simone, Juliet et elle du doigt. « C’est fou cette coïncidence. »
Métamorphomage
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeDim 26 Fév 2023 - 23:46
Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Le-prince-harry
Charlie Weasley, 39 ans

De toutes les phrases qu’aurait pu prononcer Andrew, ce « on était à Poudlard ensemble » était sûrement l’une des pires. Dit comme cela, ça mettait en exergue toute la différence d’âge entre Juliet et lui. Elle était donc plus proche du fils de son ami, qu’il considérait comme un petit garçon, qu’il avait vu naître ou presque, qu’il avait vu grandir, que de sa génération à lui. Mais à quoi pensait-il, franchement ? Rory avait été le seul à réagir mais Charlie eut l’impression de sentir l’attention se tourner vers lui. Juliet précisa tout de même qu’elle avait dû faire un seconde dernière année en raison d’un accident avec les copies d’ASPIC, ce qui apportait un éclairage intéressant à la discussion : normalement, elle et Andrew n’auraient pas dû se croiser à l’école. Il réalisa qu’il donnait presque l’impression de se trouver des excuses... mais des excuses pour quoi ? Après tout, il ne s’était rien passé entre la jeune femme et lui. C’est jusqu’il la trouvait tout à fait sympathique. Elle avait certes vingt-cinq ans mais on pouvait être très sympathique à vingt-cinq ans. Elle était en plus mère de famille ! Certaines mauvaises langues auraient donc dit qu’elle était presque plus adulte que lui. Étouffant ses pensées dans une poignée de cacahuètes, il s’efforça de reporter son attention sur la conversation qui s’était vivement poursuivie sans lui. Il avait même même raté une occasion de se moquer du côté monomaniaque d’Olivier.

Katie avait lancé l’impulsion des signes astrologiques - elle était le style de femme à penser que Mercure rétrogradait - et tout le petit groupe s’y était donc plié, même Juliet, qui déclara au passage qu’elle était bélier. Cette information ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde puisque Alicia s’empressa de déclarer qu’il y avait donc deux béliers et deux sagittaires dans la pièce : elle-même, Simone, Juliet et lui. Quelle coïncidence, ajouta-t-elle, le regard brillant. Son sourire amusé croisa celui, désabusé, de Charlie. Pouvaient-ils faire moins subtil ?

- Ce sont des signes qui sont particulièrement compatibles, en plus ! s’exclama Katie.

Ah. Ils pouvaient donc effectivement faire encore moins subtil.

- Vraiment ? s’étonna Alicia, qui semblait se régaler de la situation.
- Mais oui ! Ce sont deux éléments de feu, tous les deux un peu impulsifs, enthousiastes, ils se comprennent beaucoup, ont des valeurs communes et savent marcher main dans la main. En plus, ils sont apparemment très passionnés.

Elle avait un sourire en coin.

- Tu vois chérie, on est faites pour être ensemble ! s’exclama Simone en passant ostensiblement ses bras autour du cou d’Alicia.
- Ah parce que tu en doutais ?
- Plus maintenant !

Alicia leva les yeux au ciel. Rory, qui était décidément un bon copain, décida de sortir Charlie (et un peu Juliet) de l’ornière que leurs amis - qui étaient visiblement encore des adolescents - avaient creusé.

- Et toi Andrew ? lança-t-il au jeune homme qui s’était installé sur le bout du canapé pour attraper une chips. Tu es de quel signe ?
- Euuh, lion, répondit-il.

Il n’avait pas retiré sa capuche et cette vision purement adolescente tira un léger sourire à Charlie.

- Et ils s’entendent avec quoi, les lions ? interrogea Simone en se tournant vers Katie, leur spécialiste auto-proclamée de la soirée.
- Avec les autres lions souvent !
- Et bah voilà, tu sais ce qu’il te reste à faire ! Tu connais d’autres gens nés en juillet ?
- Oh, il en connaît bien une, commenta Amanda qui venait de refaire son apparition, un verre de soda à la main.
- Mais Amanda ! protesta Andrew d’une voix plaintive.

Sa belle-mère ricana et déposa son verre devant lui.

- Qui donc ? interrogea Olivier, qui était à sa suite.
- Mais si tu sais, répondit sa femme d’un air entendu.

Olivier avait l’air complètement confus.

- Mais siii, répéta-t-elle. Ça commence par un A.
- Hé, ça va, là ! fit Andrew en agitant les mains.
- A... ?
- Abi... ?
- Mais vous êtes chiants !
- On arrête, c’est bon, capitula Amanda avec un sourire en passant devant Katie pour aller s’assoir à sa droite. L'Adolescent est susceptible, lança-t-elle aux autres convives.
- Nananana, fit Andrew en roulant des yeux vers le ciel.

Sa belle-mère eut un sourire entendu pour ses invités, qui ne dissimulèrent pas leur amusement.

- Servez-vous, servez-vous, pour le fromage, on a du cheddar, un bleu, là c’est du chèv...
- Aaah, Abigail !

L’exclamation provenait d’Olivier qui s’était assis sur un des accoudoirs du canapé, à côté de son fils.

- Mais papa !
- Oh, il y a une Abigail, commenta Alicia. Évidemment qu’il y a une Abigail.

Andrew avait l’air outré et se leva, comme pour quitter le salon.

- Allez, on arrête, on arrête, promit Amanda en se tournant vers lui, alors que Olivier posait une main sur son bras pour l’inviter à rester. Je te ressers, Rory ?

L’adolescent rebelle capitula et se laissa retomber sur le canapé, l’air chiffonné. Alors que tout le monde tendait les mains pour attraper les différentes petites choses à grignoter sur le plateau, les yeux de Charlie rencontrèrent ceux de Juliet, qui était en face de lui. Il ne put s’empêcher de lui adresser un sourire alors que leurs pupilles s’accrochaient.

- En tout cas, je voulais vous remercier d’être ici ce soir... commença Olivier, interrompant leur échange silencieux.
- Oh non, pas le discours, geint Katie. On a faim, nous.
- ... cela me tient beaucoup à coeur qu’on continue de se réunir, année après année...
- On fait ça tous les deux mois ou presque, souligna Alicia, peu impressionnée.
- ... de voir que nous savons conserver cet esprit d’é...

La sonnette retentit, immédiatement suivi du bruit de la porte qui s’ouvrait.

- C’est nous ! lança la voix de George. Vos voeux sont exaucés !

Alicia bondit sur ses jambes et ouvrit grand les bras alors que la figure de son petit frère, encore dans son manteau, apparaissait dans l’immense pièce de vie, suivi d'Angelina.

- Merci Merlin, j’ai prié pour que quelque chose fasse taire Olivier !

George ouvrit les bras en retour.

- Et te voilà exaucée mon enfant ! Il te reste encore deux voeux, mais si c’est des trucs sexuels bizarres, tu me les soumets d’abord par écrit pour voir la faisabilité.

Son regard se posa sur l’assemblée.

- AH, un enfant ! Il pointa Andrew du doigt. Tu n’as rien entendu, il faut attendre le mariage et la drogue, c’est mal.
- George ! s’exclama Angelina.
- Oui, pardon, la drogue dure, c’est mal.

Ignorant les pitreries de son mari, elle fit un pas en avant.

- Désolés du retard, impossible de coucher le petit et je ne voulais attendre qu'il dorme pour que ma mère soit tranquille.
- Je vais prendre vos capes, attendez, lança Amanda en se relevant.

Katie et Alicia la suivirent pour aller enlacer Angelina, laissant un espace vide sur le canapé. Charlie se décala de quelques centimètres vers Juliet.

- Et c’est donc mon frère George, commenta-t-il. Et là, encore, il est soft, tu vas voir.

Il venait de la tutoyer pour la première fois.

Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeLun 27 Fév 2023 - 13:07
En venant ce soir, Juliet s’était demandée ce qu’Olivier avait bien pu donner comme excuse à ses amis pour justifier sa présence parmi eux. Leurs sous-entendus à peine dissimulés sous des sourires amusés furent la réponse à sa question : il n’avait trouvé aucune excuse. Tout le monde avait l’air de savoir qu’elle était là parce que Charlie avait demandé à son entraîneur de l’inviter. Les remarques d’Alicia et de Katie, sur leurs signes astrologiques particulièrement compatibles, lui tirèrent un rire mais elle ne rebondit pas dessus et remercia intérieurement Rory de détourner l’attention avec une question pour Andrew. Ce dernier sembla beaucoup moins ravi de la tournure de la conversation, qui dévia sur une certaine Abigail dont il ne souhaitait visiblement pas parler. Juliet fronça légèrement les sourcils. La génération d’Andrew était bien trop éloignée de la sienne pour qu’elle ait retenu les prénoms de ses petits camarades ; en revanche, le nom d’Abigail lui disait bien quelque chose. Il lui fallut quelques secondes pour la replacer car ses souvenirs de Poudlard n’étaient plus aussi précis qu’auparavant mais son regard finit par s’éclairer : Abigail était le prénom de la petite fille qui avait dévoilé à l’école l’homosexualité de Sean, poussant ce dernier à une tentative de suicide.

Elle gardait vraiment de bons souvenirs de sa scolarité.

Comme elle ne comptait pas demander à Andrew si son Abigail était celle à laquelle elle pensait – elle n’avait pas non plus envie de faire croire qu’elle connaissait toute cette génération – Juliet garda le silence et se contenta de rire face à ses attitudes très adolescentes. Il soufflait, levait les yeux au ciel, maugréait contre ses parents. Elle songea fugacement qu’il n’avait plus rien « d’Andrew Boulet de Canon » qu’elle avait rencontré avant sa rentrée à Poudlard. Cette pensée lui tira un sourire mais elle n’en dit rien et se pencha vers la table basse pour attraper une poignée de cacahuètes dans un bol coloré.

Lorsqu’elle se redressa, son regard trouva celui de Charlie, en face d’elle. Leurs yeux s’accrochèrent pendant un instant et elle sentit un sourire étirer ses lèvres à son tour.

Malheureusement, ce bref moment fut interrompu par Olivier qui avait l’air de prendre très au sérieux son rôle d’hôte. Il se lança dans un discours – qui ressemblait à s’y méprendre à ceux qu’il faisait parfois, avant un match – sous les commentaires railleurs de ses amis. Mais, malgré les interruptions fréquentes, seule la sonnerie de la porte d’entrée parvint à le faire taire. Juliet observa un nouveau couple faire son apparition. Angelina et George, le frère de Charlie, se souvint-elle. Ce dernier se décalait justement vers elle sur le large canapé où ils étaient installés, profitant de l’espace libre que Katie avait laissé en se relevant pour aller saluer son amie.

« Tu veux dire que je dois m’attendre à pire qu’à l’analyse très fine de nos signes astrologiques ? Parce que c’était déjà quelque chose. » Le regard que lui renvoya Charlie la fit rire. « Ça promet. »

« Je te sers un verre, Angelina ? Tu veux quoi ?
-Du vin, c’est très bien, répondit cette dernière. Ah, ça me fait plaisir de vous revoir, j’ai l’impression que ça fait une éternité… » Son regard se posa sur Juliet. « Oh ! On ne se connait pas, je crois.
-Juliet Wilson, enchantée, répondit-elle avec un sourire. J’étais une coéquipière d’Olivier à Flaquemare.
-Ah mais oui, bien sûr ! Très, très bon match contre le Cats, la semaine dernière. Contente de te rencontrer ! Moi c’est Angelina. Si tu veux, on a un groupe de parole pour les personnes qui ont subi l’immense traumatisme de jouer sous le capitanat de Dubois.
-Absolument. On se réunit tous les dimanches, compléta Alicia.
-Il faut au moins ça, souligna Katie. Tu es la bienvenue.
-Hum, j’ai l’intuition qu'il vaut mieux que j'évite ces réunions tant qu’Olivier entraîne toujours l’équipe titulaire, hein. » Elle avait un sourire en coin. « Il y a des choses que je n’ai pas envie de payer sur le terrain.
-Quel tortionnaire, soupira Angelina. C’est comme ça que tu procèdes maintenant, Olivier ? Tu invites tes joueurs chez toi pour mieux les contrôler ? Je ne te félicite pas pour la pédagogie.
-Non mais Juliet est aussi une ancienne joueuse de Gryffondor. Elle remplit les critères d’accès à ce dîner, souligna Rory.
-Et c’est une amie de Charlie, ajouta Alicia avec un petit sourire.
-Qui est une amie de Charlie ? répéta George, qui revenait visiblement de la cuisine.
-On s’est croisés une fois à Flaquemare, corrigea Juliet en échangeant un regard avec Charlie.
-Mais quel heureux hasard que vous vous retrouviez ici. » Il avait une expression sur le visage qui ne disait rien qui vaille.
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeLun 27 Fév 2023 - 22:00
Juliet n’était pas fâchée, constata Charlie avec un peu de soulagement. Elle aurait pu l’être. Elle aurait pu être agacée d’être tombée dans ce qui pouvait ressembler à un traquenard tendu par ses amis. Mais elle souriait, elle riait et elle plaisantait avec lui. Il eut également un sourire et secoua doucement la tête, amusé par sa remarque. Évidemment qu’elle l’avait remarqué. Mais elle le prenait avec humour. C’était bon signe, lui semblait-il.

- Tu veux savoir le pire ? interrogea-t-il en joignant ses mains. Ils se pensent sincèrement subtils.

Il se redressa légèrement à l’approche de sa belle-soeur, qui avait l’air un peu fatigué. Il lui sourit et vint lui presser doucement le bras. Son neveu ne faisait pas encore ses nuits et il savait que cela commençait à tirer sur le moral des jeunes parents, même s’ils n’en montraient pas grand-chose. Angelina salua Juliet avec chaleur, sans manquer de mentionner le match contre les Catapults de Caerphilly de la semaine passée. Flaquemare s’était magistralement imposée sur le plan des buts, même si l’attrapeur adverse avait emporté le vif.

- Les Cats n’étaient pas si mauvais, lança Andrew, que le Quidditch sembla dérider un peu, ils avaient une bonne construction. Il leur manque juste une bonne défense, leurs batteurs ont l’air de ne même pas savoir dans quel sens monter sur leur balai.
- Oui enfin, le jour où les Cats sauront recruter des défenseurs compétents... Je prendrai ma retraite, commenta Olivier qui était en train de prendre place à côté de Rory.

Ils fronça les sourcils en entendant son prénom et finit par lever les yeux au ciel devant les propos de ses anciennes coéquipières. Charlie ricana un peu. Dubois était connu comme un despote mais il refusait de l’entendre. Il était un bon capitaine, même les filles le reconnaissaient quand elles en parlaient un peu plus sérieusement. Il maîtrisait parfaitement les qualités et les défauts de son équipe et était un grand stratège. Il avait aussi un excellent instinct pour sélectionner des personnalités qui sauraient travailler ensemble : cette soirée en était la preuve. Il était très doué pour tirer le meilleur de ses joueurs, pour les faire progresser et les pousser à développer leurs capacités. Mais il était également terriblement autoritaire, compétiteur et ne comprenait pas qu’une vie puisse tourner autour d’autre chose que la victoire.

- Je n’invite pas mes joueurs pour les contrôler ! protesta-t-il. Si je voulais contrôler quelqu’un, j’utiliserai un Imperium ! Mais je ne suis pas certain que ça les fasse mieux jouer !
- Oh non, le point « Sortilèges impardonnables » a été atteint très vite ce soir, commenta Simone.
- Mais Olivier, tu ne peux pas dire des choses comme ça, s’offusqua Amanda.
- Je n’ai pas dit que j’allais le faire ! J’ai juste dit que ça serait plus logique !

Elle leva les yeux au ciel, visiblement atterrée. Malheureusement, la petite passe d’armes entre les deux époux n’avait pas été suffisante pour distraire l’attention de Juliet : George venait de revenir et semblait très intéressé par ce qu’il venait d’entendre. Charlie adressa un regard d’avertissement à son cadet, qui lui répondit par un haussement de sourcils suggestif. Pour autant, il choisit de s’installer bien sagement aux cotés de son épouse... pour le moment. Sa phrase sur le « heureux hasard » était très claire : il n’allait pas laisser passer cette belle occasion.

- On est tous là, commenta Amanda. Vous voulez trinquer ?
- Allez ! acquiesça Rory en levant son verre. À quoi ?
- À la victoire de Flaquemare ? suggéra Charlie, avec un regard pour Juliet.
- Quel fayot ! La saison n’est pas finie !
- Aux béliers et aux sagittaires ? proposa Katie avec malice.

Charlie roula des yeux.

- Aux amis de Charlie, ricana Alicia. Donc Rory, bien sûr.

Simone gloussa, Katie sourit, Angelina dissimula un rire. Ils étaient insupportables.

- À Andrew, trancha Olivier.

Sa voix ferme installa le silence pour quelques secondes.

- À ton retour à la maison.  

Charlie posa des yeux chaleureux sur le jeune homme, qui avait tourné le visage vers son père. Ce dernier regardait son fils avec intensité.

- À Andrew alors, répéta Katie en levant son verre.

Charlie fit de même, suivi de Rory et d’Angelina. Le jeune homme sembla un peu mal à l’aise alors que tout le monde trinquait mais finit par avoir un sourire alors que Amanda tendait la main derrière Katie pour lui frotter légèrement le dos.

- Comment ça va d’ailleurs ? interrogea Angelina, posant sans le savoir la question qu’ils n’avaient pas osé émettre un peu plus tôt.
- Ça...

Andrew s’interrompit. Il haussa les épaules. Se tut. Baissa les yeux. Il donna soudain l’impression qu’il allait pleurer. La tête de Simone se pencha sur le côté, dans un réflexe de pure empathie. Ce fut George qui intervint.

- Regardez-vous, de vrais paparazzis ! Vous allez lui filer la grosse tête à lui faire croire que la soirée tourne autour de lui alors que vraiment, on est tous venus ici pour une seule chose : se mettre la tête à l’envers avec les whisky bien chers de Dubois.
- Moi qui pensais que c’était pour notre délicieuse compagnie, soupira Alicia.
- Tu plaisantes ? Pourquoi tu crois que j’ai perdu une oreille ? C’était dans l’espoir de moins entendre vos conneries !

La conversation reprit bon train, Katie et Rory faisant mine d’être horrifiés. Charlie posa un regard affectueux sur son petit frère. Derrière ses plaisanteries, il voyait très bien ce que George avait fait... L’espace d’un instant, il ne put s’empêcher de penser que c’était peut-être parce que, après la guerre, c’était à lui qu’on demandait tout le temps si ça allait, qu’on regardait avec ce mélange de compassion et de sincère curiosité.

L’apéritif se déroula dans une ambiance légère, George s’étant lancé dans l’imitation d’une cliente particulièrement pénible qui voulait absolument acheter des pastilles une potion d’amour pour chiens afin que son petit Médor trouve enfin le grand amour avec le Golden Retriever du voisin. Lorsqu’ils furent invités à passer à table, Charlie se retrouva - sans l’avoir calculé - à côté de Juliet. La moitié des convives présents avaient pu constater le mouvement d’évitement de Rory, qui avait brusquement décidé d’aller s’assoir à l’autre bout de la salle à manger. Amanda était en train de servir les pâtes fraîches qu’ils allaient déguster lorsque Alicia reprit la parole.

- Alors, dis-nous Juliet, comment est-ce que tu t’es retrouvée à signer pour Flaquemare ? Parce que j’ai entendu dans On relâche le Vif ! que les Faucons s’étaient positionnés aussi.
- Tout simplement parce c’est une bien meil...
- Mais tu t’appelles Juliet, toi Dubois ? Non ? Alors chut, sois poli avec ton invitée !
- Il est insupportable, hein, renchérit Angelina, ça ne m’étonne pas que Harry et Ginny soient « occupés » ce soir, dit-elle en mimant les guillemets avec ses doigts.
- Et on vit avec, nous... commenta laconiquement Amanda en recouvrant l’assiette d’Andrew de sauce.
- Seulement à mi-temps, heureusement, commenta son beau-fils.
- Moi aussi je vais venir vivre chez ta maman en garde alternée !
- C’est peut-être Olivier qu’il faut avoir en garde alternée, commenta Charlie. Un soir par semaine chacun.
- Ou bien on le laisse vivre au club. Juliet, tu lui apporteras des boissons protéines de temps en temps ? Tu lui mets un petit schéma de terrain et des petits balais magnétiques et il va rouler tout seul.
Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeMar 28 Fév 2023 - 17:05
Juliet passait un bon moment. Son embarras des premières minutes avait fini par se dissiper face à l'accueil chaleureux des amis d'Olivier, qu'elle trouvait très sympathiques. Son retour récent en Angleterre, son emploi du temps chargé et son statut de mère célibataire ne lui permettaient pas de multiplier les moments comme celui-là, ce qui lui fit le savourer d'autant plus. Elle s'éclipsa toutefois juste avant de passer à table pour prendre un appel de son père. S'excusant auprès d'Amanda avec un sourire désolé, elle s'éloigna de quelques pas alors que les convives se dirigeaient doucement vers la salle à manger.

« Allô ? Papa ? Tout va bien ?
-Allô ma chérie, je suis désolé de te déranger pendant ton dîner mais impossible de mettre la main sur le lion de Gaby. »

Juliet grimaça. C'était le doudou de sa fille, la peluche qu'Irving lui avait offerte pour sa naissance.

« T'as regardé derrière son lit ? Il est souvent coincé là.
-Oui, vraiment, j'ai fouillé sa chambre... Et tu penses bien que c'est impossible de la coucher sans.
-Je sais, je sais... »

Généralement, Juliet réglait ce problème avec un simple sortilège d'attraction mais, son père étant moldu, cette solution n'était pas envisageable. Elle fronça les sourcils, un peu embêtée. Gabrielle était très attachée à sa peluche et refusait de s'endormir sans. Le problème, c'était qu'elle ne voulait pas non plus la laisser dans son lit pendant la journée et qu'elle la traînait un peu partout et l'oubliait dans des endroits improbables. Une lueur passa dans le regard de Juliet.

« Ah je sais ! Regarde dans son sac à dos, dans l'entrée.
-Son sac à dos... Le blanc ?
-Oui, c'est ça. C'est son sac pour la crèche, j'ai dû oublier de le sortir en rentrant tout à l'heure.
-Ah oui ! C'est bon, il est là ! Gaby, regarde ce que papy a retrouvé ! » Juliet esquissa un sourire. « Bon je te laisse chérie, encore désolé.
-Pas de souci, papa. Fais-lui un bisou pour moi, d'accord ? »

Juliet raccrocha, glissa son téléphone dans la poche de son pantalon et rejoint le reste des convives à table. Tout le monde était déjà installé et elle se dirigea vers la seule chaise vide, qui se trouvait être juste à côté de là où Charlie était installé. Elle réprima un sourire mais croisa brièvement son regard en prenant place. Elle s'était répétée de ne rien attendre de particulier de ce dîner. C'était juste un dîner. D'accord, Charlie Weasley avait émis le souhait de la revoir mais, au fond, cela ne voulait rien dire, ils se connaissaient à peine. Elle-même ne savait pas vraiment quoi penser de tout ça. Sauf que, plus ils échangeaient et plus elle avait envie de sourire.

La question d'Alicia chassa cette pensée mais l'intervention d'Olivier l'empêcha d'y répondre immédiatement. Elle eut un petit rire en écoutant ses amis le rabrouer immédiatement ; visiblement, l'activité principale de cette petite bande n'était pas de jouer au Quidditch mais de se moquer de Dubois.

« Parce qu'Olivier n'a pas déjà aménagé une chambre au club ? fit mine de s'étonner Juliet.
-Très probablement, soupira Angelina. Très, très probablement. »

Elle rit avant de reprendre, plus sérieusement :

« Oui, c'est vrai que les Faucons s'étaient positionnés aussi, ils m’avaient proposé un poste de poursuiveuse titulaire dans leur équipe.
-Et, malgré tout ce que peut dire Dubois, c'est une bonne équipe, souligna Alicia en ignorant le regard indigné de son ami.
-Oui, bien sûr. Et j'aurais sûrement signé chez eux si les recruteurs de Flaquemare ne s'étaient pas aussi positionnés mais... » Elle haussa légèrement les épaules. « Ça m'arrangeait, au fond, de ne pas me faire pistonner par les Faucons. Déjà que je savais que la presse allait m'attendre au tournant avec mon retour...
-Te faire pistonner ? Tu connais quelqu'un chez les Faucons ? releva Angelina.
-Un des entraîneurs de l'équipe principale, Marcus Flint. » précisa Juliet en saisissant son verre.
-Tu connais Marcus Flint ? Tu connais personnellement Marcus Flint ? » Alicia avait les yeux qui brillaient.
-C'est mon cousin. Le fils du frère de ma mère. » mentionna-t-elle avant de porter son verre à ses lèvres.

Il y eut un silence, avant qu’une pluie de questions ne lui tombe dessus :

« Attends, quoi, Marcus est ton cousin ?
-Tu fais partie de la famille Flint ?
-Olivier a invité la cousine de Marcus Flint dans sa maison ?
-Olivier vole les membres de la famille Flint pour les faire jouer à Flaquemare ? »

Juliet éclata de rire et reposa son verre devant elle. Elle secoua la tête, amusée.

« Non, non, j’ai commencé ma carrière à Flaquemare en sortant de Poudlard, j’avais de toute façon envie de continuer là-bas, ça n’a rien à voir avec Marcus.
-Ça, c’est toi qui le dis, glissa Angelina avec un regard vers Olivier. Donc tu es à moitié Flint ?  
-Par ma mère, acquiesça Juliet, mon père est moldu.
-Ouhhh, réagit Katie. Le scandale.
-Mais au moins, tu n’as pas le même nom de Marcus ! Olivier n’aurait pas pu avoir un maillot floqué « Flint » sur son terrain.
-Il est toujours aussi... Aussi Marcus ? interrogea Alicia en tendant la main pour attraper le poivre.
-Je ne sais pas comment il était avant, répondit Juliet avec un rire. Mais il n'est pas si terrible. Très, très secret, mais pas si terrible. »
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeMer 1 Mar 2023 - 22:38
Charlie ne put s’empêcher de rire lorsque Juliet fit mine de s’étonner qu’Olivier n’ait pas installé de chambre au club. Il était bien capable de dormir dans son bureau, pourtant... Il se sentait bien ce soir, entouré d’amis, à retrouver des repères familiers. Il n’avait pas gardé beaucoup de contacts après Poudlard. Il était parti très vite en Roumanie, s’y était fait des amis là-bas, à la réserve, amis qui étaient désormais éparpillés aux quatre coins du globe. La guerre était également passée par là, fauchant trop vite... Mais il n’avait jamais perdu le contact avec Olivier, ce gamin pourtant plus jeune que lui et aussi horripilant qu’attachant. Il ne l’avait pas tout de suite considéré comme un ami, ils avaient quatre ans de différence. C’était avant tout un ami de Percy, avec qui il partageait son dortoir, puis son jeune gardien. Quand il avait quitté l’école, il avait continué de recevoir des lettres d’Olivier, pour lui parler de l’équipe, de la Coupe. Il avait commencé à répondre pour le guider en tant que nouveau capitaine, puis par sincère intérêt. Leurs lettres s’étaient faites plus longues et plus sérieuses au fil des années. Ils se recroisaient des fois l’été au Terrier, grâce à Percy. C’était la guerre qui avait vraiment soudé leur lien. Et lorsque cela s’était terminé, Olivier avait commencé à l’inviter à ces soirées Quidditch. Au début, il était un peu hésitant. Il ne connaissait pas bien Angelina, Katie ou Alicia, qui étaient plus jeunes. Mais il y avait George, qui ne supportait pas bien d’être seul à l’époque, alors il était venu... Un jour il avait amené Rory. Et depuis, il ne manquait plus un dîner dès lors qu’il était en Angleterre.

Son regard pensif s’était chargé d’affection alors qu’il observait ses amis faire tourner Olivier en bourrique, comme à leur habitude. Néanmoins, tout comme le reste de la tablée, il ne manqua pas le terme « piston » qu’employa Juliet. Il se tourna vers elle avec curiosité. Lorsqu’elle prononça le mot en « F », un nouveau rire lui échappa. Alors ça ! Une véritable agitation se déclencha autour de la tablée alors que chacun y allait de son petit commentaire. La cousine de Marcus Flint, la némésis personnelle d’Olivier ! Charlie n’avait pas connu les heures les plus acharnées de leur inimité - lorsqu’ils étaient tous les deux devenus capitaines la même année - mais il se rappelait déjà des deux petits gamins hargneux qui n’hésitaient pas à en venir aux mains sur le terrain pour s’arracher le souaffle. Et, comme si ces images ne suffisaient pas, il y avait eu quelques matches de la Ligue, lorsqu’ils étaient de jeunes joueurs, où ils avaient dû être séparés par leurs coéquipiers.

- Plutôt méchant ! répondit Katie lorsque Juliet souligna qu’elle ne savait pas comment était son cousin à l’école.
- Je dirais plutôt tricheur, renchérit Alicia. Sur le terrain, en tout cas.
- Globalement l’équipe de Serpentard était terrible sur ce plan. Vous vous rappelez lorsqu’il a attrapé le balai de Harry pour l’empêcher d’avoir le Vif ?
- Et la fois où il a organisé le truc avec les détraqueurs, là !
- Le truc avec les détraqueurs ? s’étonna Andrew.
- Mais oui, j’avais oublié ça !
- On avait des détraqueurs à l’école cette année-là et c’était assez compliqué pour Harry, à cause de son passé. Et bien Flint, Malefoy et deux mecs de Serpentard se sont déguisés en détraqueurs pour venir l’effrayer pendant le match contre Poufsouffle !
- Il m’a fait tomber de balai aussi, une fois, se rappela Angelina.
- Et le sort de conjonctivite contre Olivier ?
- Ce n’était pas Higgs, ça ?
- Si, mais ça arrangeait bien Flint, il était le capitaine après tout !

Charlie siffla, impressionné.

- Et bah, sacré palmarès.
- Les Serpentard étaient les pires sur le terrain,commenta George. Ils n’hésitaient pas à commettre des fautes si ça pouvait stopper le jeu. Flint a foutu un coup de coude en plein dans le visage d’Angie, une fois.
- Du coup Fred lui a collé un coup de batte dans le crâne en retour, commenta-t-elle avec un sourire.
- Ouais, il ne l’a pas raté. Je revois encore la face de troll de Flint s’écraser contre son balai. Ça lui a pété le nez. George soupira et Charlie ne sut pas si c’était l’évocation de Fred ou le souvenir de Flint. Quel plaisir, ajouta-t-il, donnant la réponse à son frère.
- Vous parlez du cousin de Juliet, rappela Rory.
- De façon factuelle, intervint Olivier, qui était resté étonnamment silencieux jusque là. C’est un tricheur et même ça ne suffit pas à dissimuler sa médiocrité.
- Olivier, pesta Amanda en désignant Juliet de la main.
- Quoi, je ne vais pas mentir !
- Je ne te parle pas de mentir mais de te tenir, un minimum ! Tu es là, tu t’énerves pour rien à table !
- Mais je ne m’énerve pas !
- Tu apportes de l’agressivité !
- Mais pas du tout ! C’est toi qui t’énerve !

Katie avait plongé dans son verre de vin, Angelina et Alicia échangeaient un regard. Charlie avait entortillé une pâte autour de sa fourchette. La tension était montée d’un léger cran. Ce fut la voix d’Andrew qui brisa le bref silence.

- En tout cas, Flaquemare a eu bien raison de t’embaucher Juliet.

Il lui avait adressé un petit sourire, débarrassé de sa capuche (son père avait tiré dessus quand ils s’étaient installés à table.)

- Et ça, malgré le boycott d’Olivier !

Ce dernier secoua la tête.

- Je n’ai rien boycotté. Le talent n’a pas de nom.

Katie rit.

- Oh Merlin, Olivier vient de complimenter une Flint !
- Allez Juliet, pour te faire pardonner de cet affront, raconte-nous une petite anecdote sur Flint, une bien humiliante.
- Ce n’est pas vraiment sa faute si c’est son cousin, intervint Charlie en secouant la tête. Vous êtes un peu durs.
- Tu peux raconter une anecdote humiliante sur Dubois à la place, si tu veux Charlie.
- On peut aussi faire les deux, commenta Rory.
- On peut faire aussi une anecdote humiliante sur Charlie.
- Je suis votre homme, fit George avec un sourire carnassier.
- Moi aussi j’en ai une.
- Parfait : on t’échange une anecdote humiliante sur Flint contre une sur Weasley, Juliet.

Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeJeu 2 Mar 2023 - 10:59
Juliet ne connaissait pas tout de l’animosité entre Olivier et Marcus. Elle avait évidemment lu des articles à ce sujet car la presse s’était délectée de cette histoire pendant de nombreuses années et n’avait pas hésité à faire monter la tension entre les deux joueurs pour faire couler encore plus d’encre. Même aujourd’hui, alors qu’ils étaient tous les deux entraîneurs pour deux grosses équipes de la Ligue, leur rivalité était encore évoquée, bien que moins présente qu’à leurs débuts respectifs. Forcément, son recrutement chez Flaquemare n’avait pas ravi Marcus, qui lui avait demandé pourquoi elle tenait tant à jouer chez « cet idiot de Dubois » qui « savait aussi bien garder ses buts que faire fonctionner son mariage » (Juliet s’était étonnée d’une telle réflexion mais avait cru comprendre par la suite que son cousin avait été ami avec l’ex-femme d’Olivier, la mère d’Andrew). Comme ils n’étaient pas particulièrement proches, elle ne s’était pas vraiment formalisée de ses remarques et avait simplement souligné qu’elle était bien mal placée pour donner des leçons à quiconque sur la vie maritale – et lui non plus, avait-elle ajouté, comme il n’avait jamais été marié. Marcus avait eu un sourire vague.

Parfois, Juliet avait l’impression que cette hostilité était ancienne, nourrie par de vieilles rancœurs, mais plus tellement tangible. Aussi, elle écouta avec intérêt les amis d’Olivier revenir sur les tensions originelles de cette hostilité et grimaça face au portrait peu reluisant qui lui était présenté. Au fond, cela ne l’étonnait même pas ; Marcus avait tout pour avoir été un adolescent insupportable, imbu de lui-même et agressif : il était issu d’une riche et puissante famille sorcière, fils unique gâté par sa mère qui lui passait bien tous ses caprices et, de surcroît, il avait toujours été très mauvais perdant. Sans oublier la haine savamment cultivée entre les Gryffondor et les Serpentard à cette époque… Elle s’apprêtait à intervenir mais la remarque bien sentie d’Olivier au sujet de Marcus l’en empêcha. La tension monta d’un cran lorsque Amanda reprit son mari et, pendant quelques secondes, une atmosphère un peu lourde s’installa autour de la table.

Ce fut Andrew qui la brisa, avec un commentaire qui lui tira un sourire.

« Je suis bien d’accord. » lui répondit-elle en saisissant sa fourchette.

Elle ne releva pas le compliment d’Olivier mais son sourire s’accentua légèrement et elle leva les yeux vers lui. Olivier Dubois avait été un excellent joueur avec un palmarès brillant. C’était aujourd’hui un entraîneur exigeant, pointilleux, plutôt avare en compliments ce qui, forcément, rendait celui-ci d’autant plus précieux.

La conversation put reprendre, plus légère.

« Allez Juliet, pour te faire pardonner de cet affront, raconte-nous une petite anecdote sur Flint, une bien humiliante.
-Pour me faire pardonner l’affront de ma naissance ? » releva-t-elle en haussant les sourcils, en même temps que Charlie.

La proposition d’Alicia la fit rire et elle jeta un coup d’œil à Charlie, installé à côté d’elle. Ils échangèrent un regard peut-être un peu trop long avant qu’elle ne cède :

« Ok, ok je marche. »

Elle prit quelques secondes pour réfléchir à une anecdote qu’elle voulait bien partager avec cette petite assemblée. Ils se rappelaient probablement tous de Marcus comme ce garçon agressif, tricheur, méchant qu’ils avaient quitté à Poudlard mais il avait trente-cinq ans aujourd’hui et était forcément différent de cet adolescent qu’il avait été. Juliet ne le connaissait pas très bien, elle ne pouvait pas dire qu’elle avait de l’affection pour lui, mais ils avaient parfois des conversations sympathiques lorsqu’ils se croisaient chez leur grand-mère. C’était un homme très secret, qui ne partageait pas grand-chose de sa vie personnelle – alors, forcément, les rumeurs allaient de bon train sur sa situation – mais qui était, de fait, assez tranquille. Elle n’avait pas non plus envie de raconter quelque chose de vraiment compromettant sur lui et éloigna donc tout ce qui était encore actuel (comme le fait qu’il avait une minuscule peluche de Niffleur qu’il embrassait avant chaque match.)

« Evidemment, tout ce qui est dit ici reste entre nous, lança-t-elle en guise de préambule.
-Evidemment. » lui assura Angelina qui avait déjà un large sourire aux lèvres mais Juliet attendit qu’Olivier hoche la tête à son tour avant de se lancer :
« Il a failli tourner dans un film po… » Elle jeta un regard à Andrew et se rattrapa à la dernière minute : « Pour adultes.
-Non ? Flint ?
-Quoi ?
-Non, j’y crois pas.
-On va avoir besoin de plus de détails. »

Juliet rit.

« C’était il y a quelques années, un peu après son entrée dans le milieu professionnel je crois. Il a été contacté par une boîte de prod, un truc qui paraissait assez légal sur le papier et, vous savez, les joueurs de Quidditch font régulièrement des séances photos pour les Dieux du Stade, ce genre de chose.
-Bien sûr, approuva George. Le mois de février 2002 est mémorable, lança-t-il avec un regard vers Olivier.
-Voilà. Bref, il a dû penser que c’était lié à ça. Il était assez jeune et ce n’est pas évident, au début, de gérer les relations avec la presse. Je ne suis même sûre qu’il avait déjà un agent, à cette époque. Donc il est contacté par cette boîte, il va au rendez-vous, il y a un tournage qui commence… Et il se rend compte, peut-être au bout d’une heure que ce n’est pas exactement un tournage lambda.
-Au bout d’une heure ? réagit Katie. Une heure ?
-La légende raconte qu’il s’en est aperçu lorsqu’il a été rejoint par une femme très peu vêtue sur le plateau.
-Et qu’est-ce qu’il a fait ?
-Il est parti.
-Il est juste parti ?
-Il a transplané, il a laissé toutes ses affaires là-bas. »

Angelina, qui avait couvert sa bouche avec sa main, secoua la tête.

-Mais qu’est-ce qu’il a fait pendant une heure ?
-Je ne veux pas le savoir, répondit Juliet en fronçant les sourcils. Normalement, les vidéos ont été détruites parce que mon oncle – qui est le père de Marcus, donc – a menacé la société de porter plainte s’ils gardaient des preuves de cette histoire.
-Oh Merlin, souffla Katie, parce qu’en plus il a dû en parler à son père ?
-Oui, il était jeune et si la presse avait mis la main sur ça, sa carrière et sa réputation en auraient pris un sacré coup, commenta Juliet avec une grimace.
-Oh lala, mais c’est tellement embarrassant comme situation, souffla Alicia. Je ressens des frissons d’embarras pour lui, là.
-C’était il y a longtemps, rit Juliet, je pense qu’il s’en est bien remis. Et, ajouta-t-elle, ça ne l’a pas empêché de faire le calendrier des Dieux du Stade quelques années plus tard.
-Le mois de mars 2002, juste après celui de Dubois ! La direction artistique de ce calendrier a toujours eu beaucoup d’humour. »


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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeJeu 2 Mar 2023 - 20:19
Charlie regardait avec méfiance son frère et Olivier qui avaient tous les deux déclaré avoir des histoires embarrassantes sur lui. Imaginer ce que George avait à dire était plus évident : après tout, ils avaient grandi ensemble. Dubois, en revanche... Cela sortait de nul part. Surtout qu’à l’époque de leur scolarité, il était encore le grand capitaine qu’il admirait ! Il y avait bien cette soirée en Bulgarie, une fois, mais de là à dire que c’était embarrassant... Son regard clair croisa celui, un peu rieur, de Juliet et il la vit accepter la proposition d’Alicia avec un petit sourire. Elle voulait jouer à ça ? Il lui répondit en secouant légèrement la tête, amusé. Elle était donc prête à sacrifier son cousin pour pouvoir se moquer de lui !

Et quel sacrifice... Il était certain que personne ici ne s’attendait à apprendre que Marcus Flint avait failli s’engager dans une carrière d’acteur de films pornographiques. L’histoire était proprement hallucinante. Ainsi, le jeune joueur qu’il était s’était retrouvé embarqué sur un tournage, sans le réaliser. Mais comment était-ce possible ? À quel point était-il naïf (ou un peu idiot) pour ne pas réaliser ce qui s’apprêtait à se jouer ? L’image de Flint, en caleçon devant des caméras, qui se mettait à paniquer en voyant arriver une femme nue était parfaite. Et l’anecdote fut ravageuse : Charlie éclata de rire, suivi de Rory. George ne manqua pas le bon mot « Il est parti la queue entre les jambes - littéralement ! » et Simone en avait à moitié recraché son vin. Mais ce qui valait vraiment le détour, c’était la mine d’Olivier. On aurait dit qu’il venait de trouver un trésor. Ses yeux brillaient, son sourire était un peu carnassier et Charlie était certain qu’il ne tiendrait pas longtemps sa promesse de garder tout cela secret. L’occasion pour Dubois était trop belle : il avait de quoi déstabiliser Flint juste avant un match.

- Pardon George mais tu sembles extrêmement renseigné sur les éditions vintage du calendrier des Dieux du Stade... ? releva Alicia avec un petit sourire malicieux. Tu aurais quelque chose à nous dire ?

George haussa les sourcils de façon tendancieuse.

- Tu sais bien que je n’ai jamais pu résister à une paire d’abdos huilés et ci...

La voix d’Andrew l’interrompit :

- Attends papa, tu as fait le calendrier ?

Charlie réalisa qu’ils avaient un peu oublié sa présence, à parler de films pornographiques... La mine du jeune homme à ce moment-là était impayable. Il avait l’air proprement dégoûté, avec une petite pointe de scandale. Angelina éclata de rire.

- Le truc de nu ?!
- Semi-nu, tempéra Katie.
- C’est horrible. C’est dégoutant. Je crois que je refais une crise cardiaque. J’en décède !

Il fit mine de tomber de sa chaise ce qui déclencha des rires.

- Andrew, le tança Amanda, qui souriait tout de même, ce n’est pas drôle.
- Peut-être un peu trop tôt pour cette blague, commenta Simone.
- Ce n’est pas une blague ! répéta-t-il. Ça va m’achever ! Tu devras dire à maman pourquoi ! ajouta-t-il en pointant un doigt accusateur sur son père.

Ce dernier leva les yeux au ciel.

- On m’a forcé la main à l’époque.
- Tout de suite ! se moqua Rory.
- Tu vas nous faire croire qu’un photographe des Dieux du Stade s’était planqué dans les vestiaires de Flaquemare pour te prendre en photo à la sortie de la douche dans ta petite serviette un peu basse, là ?
- Angie aussi est très renseignée dis donc ! lança Alicia en éclatant de rire.
- La photo est bien évidemment au dessus de notre lit, on lui fait un bisou tous les soirs.
- À la sortie de la douche ?!

Ses mimiques tirèrent un nouveau rire à Charlie.

- Non c’est trop, c’est trop. Je ne peux plus te regarder papa.
- A la sortie de la douche, dans la vapeur du vestiaire...
- Avec les cheveux mouillés, les petites gouttes d’eau partout...
- Et le travail de caméra qui a un angle très très bas...

Les rires explosèrent autour de la table avec l’intervention d’Amanda alors que Andrew enfouissait son visage dans ses mains.

- Arrêtez, gémit-il, vous allez m’achever.
- Ce n’est pas le moment de lui parler des sucettes alors... ?
- Non, intervint cette fois-ci Olivier d’une voix forte. Ça suffit.
- Les sucett... Non, je ne veux pas savoir, je ne veux surtout pas savoir.
- On te racontera à ton dix-septième anniversaire, promit George. Tu vas voir, c’est un traumatisme garanti à vie. C’est cadeau.
- Il faudra raconter aussi pour le sauna gay.
- Oh ouiii !

Andrew releva un visage catastrophé vers eux, ce qui renforça l’hilarité de la petite bande. Charlie s’essuya les yeux, ses épaules secouées par l’amusement.

- Je crois que ma commotion cérébrale vient de s’aggraver... murmura-t-il, ses yeux se perdant dans le vide.

Amanda, qui était assise à côté de lui, passa un bras autour de ses épaules pour le serrer brièvement contre elle.

- Je sais, ils font cet effet-là à tout le monde.
- Non, je crois que c’est papa le problème.
- Oui, aussi.
- Mais ça va, hé protesta Olivier d’un air vexé. Moi aussi je peux rire !
- Personne ici ne s’est vu proposer d’être le visage du nouveau sauna gay de Bristol, Dubois.
- D’abord, ce n’était pas mon visage qu’ils voulaient mettre en avant !

Andrew avala de travers la gorgée de soda qu’il venait de prendre et attrapa sa serviette pour recracher à moitié.

- Ah bah bravo, tu as fini le travail du cognard.
- Ça va, mon chéri ? demanda sincèrement Amanda en frottant le dos de son beau-fils.

Olivier s’était penché vers son fils avec inquiétude. Le jeune homme hocha la tête alors qu’il reprenait son souffle. Il lança un regard incrédule à son père alors qu’il soufflait dans un filet de voix :

- Tu entends les phrases que tu prononces... ?
- Ton père ? Non, jamais, je crois qu’il y a un filtre qui n’est pas activé là-haut, commenta Charlie.

Bien mal lui en pris : sa présence fut rappelée à tout le monde et un sourire carnassier naquit sur les lèvres de son ami, qui avait visiblement l’occasion d’obtenir sa revanche sur les moqueries qu’il subissait depuis le début du repas.

- Un filtre pas activité ? Tu es bien placé pour parler, Charlie...

Ce dernier fronça les sourcils.

- Je ne vois pas de quoi tu parles... répondit-il avec méfiance.
- Juliet, lança Dubois, en échange de ton extraordinaire anecdote sur Flint, je te propose de découvrir la fois où Charlie Weasley m’a traumatisé dans les vestiaires de Quidditch.
- Je ne veux pas dire, mais ça commence comme la blague du sauna gay...

Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeVen 3 Mar 2023 - 10:18
Sans surprise, son anecdote fit son petit effet sur l'assemblée et des rires s'élevèrent autour de la table. Mais l'hilarité redoubla lorsqu'Andrew - qui s'était fait savamment oublier jusque-là - réagit vivement en apprenant que son père avait posé pour le calendrier des Dieux du Stade. Le calendrier était une institution dans le milieu professionnel ; les joueurs y posaient au moins une fois, dans des mises en scène toujours très inspirées. Il y avait un équivalent féminin mais qui n'était pas aussi plébiscité et qui, d'ailleurs, n’était pas réalisé tous les ans. Ce n'était pas plus mal ; les joueuses professionnelles voyaient déjà leur vie suffisamment exposée dans les médias. Les hommes aussi, évidemment, mais ils n'avaient pas à subir la pression de devoir constamment prouver leur valeur. Les joueuses, en revanche, étaient systématiquement ramenées à leur condition de femmes, d'épouses, de mères. Juliet le voyait bien depuis qu'elle avait Gabrielle ; les journalistes analysaient sans cesse ses performances en lien avec sa maternité. Elle était donc bien contente de ne pas avoir, en plus, à poser à moitié nue dans un vestiaire.

Et peut-être que cela pourrait éviter à Gabrielle, devenue adolescente, la même crise cardiaque que celle que simula Andrew.

Juliet s'esclaffa devant son expression profondément choquée, qui ne cessait de s'aggraver face aux propos d'Olivier. Lorsque ce dernier corrigea George sur l'histoire du sauna, elle dut reposer son verre de vin sans en avoir pris une seule gorgée, de peur de s'étouffer avec comme Andrew le faisait avec son soda. Olivier, visiblement piqué d'être moqué par toute la tablée, finit par renverser la situation après une intervention de Charlie. Il se tourna vers elle avec une proposition qui lui fit hausser les sourcils.

« Je t'écoute, lança-t-elle avec un sourire amusé.
-Alors là, nous t'écoutons tous, Olivier, commenta Katie qui avait appuyé son menton contre l'une de ses mains.
-Oui, parce que pour moi, ce n'était pas Charlie, le spécialiste des scènes traumatisantes dans un vestiaire…
-Non, réagit George en secouant la tête, qui avait bien compris qu'on parlait de lui, c'est l'anecdote humiliante de Charlie là, pas la mienne.
-J’espère que ce sera aussi bien que Marcus Flint qui tourne un film porno, soupira Alicia, qui avait encore les yeux brillants.
-Rien ne peut être aussi bien, commenta Angelina en secouant la tête.
-On ne sait pas, peut-être que Charlie a fait un film d’auteur dans les vestiaires de Quidditch, lança Rory avec un sourire goguenard.
-Charlie ! fit mine de s’offusquer Simone.
-Andrew, bouche-toi les oreilles. »

Juliet tourna la tête vers Charlie. Il observait Olivier avec méfiance, les sourcils légèrement froncés. Elle secoua la tête, amusée, avant de reporter son attention sur l’hôte de la soirée.
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeSam 4 Mar 2023 - 21:32
Charlie regardait Dubois avec méfiance. Il connaissait suffisamment son ami pour savoir que ce dernier avait une excellente mémoire, quand il jugeait l’information assez intéressante. Il était le roi pour ressortir de vieilles conversations lorsque cela l’arrangeait. Pour autant, il ne parvenait pas à identifier quelle était l’histoire potentiellement embarrassante qui allait être évoquée (et bien évidemment, évoquée devant la femme qu’il trouvait séduisante et auprès de qui il aurait bien voulu apparaître sous son meilleur jour. Quel bon pote, ce Dubois.)

- L’histoire commence quand j’étais en troisième année, et donc Charlie en septième année. Il était capitaine de l’équipe de Gryffondor et j’étais alors gardien, titulaire pour la première année.
- Ça va être long, commenta Amanda, resservez-vous en vin.

Olivier ne sembla pas se formaliser de l’interruption de sa femme, ses yeux bruns fixés sur Charlie.

- C’était un mardi soir, après le cours de potions. C’était le printemps, les jours rallongeaient et je voulais profiter des dernières heures de soleil pour aller m’entraîner un peu. Sauf que juste après le cours, Percy avait voulu discuter avec les Poufsouffle de la leçon qu’on venait d’avoir, et j’avais été obligé de rester...
- Parce que tu avais été pétrifié par le pouvoir barbant de Percy ? Ça fait sens, acquiesça George en hochant la tête.
- Non, parce que j’avais déjà essayé de partir une première fois mais une des filles avait dit que je faisais ça parce que je ne comprenais pas leur conversation et que j’étais « intellectuellement écrasé », répondit Olivier en levant les yeux au ciel.
- Maman ?
- Notons que Andrew pense à sa mère dès qu’on évoque une personne qui insulte son père.

Il y eut quelques rires que Olivier ignora dignement.

- Quoi qu’il en soit, comme je n’étais pas « intellectuellement écrasé », je suis resté jusqu’au bout et il était déjà l’heure de dîner quand on s’est séparés... Mais je voulais vraiment voler. J’ai donc décidé de ne pas dîner et de descendre vers le stade. J’étais en train de prendre mon balai dans le hangar quand j’ai vu des lumières dans les vestiaires. Il était un peu tard, le stade n’était pas réservé...
- Car tu connaissais le planning par coeur même si tu n’étais pas capitaine.
-... et j’ai donc pensé que c’était les Serpentard qui étaient en train de trafiquer quelque chose de louche. Vous voyez tous comment étaient les vestiaires à l’époque ? Avec les petites fenêtres un peu hautes ? J’ai pensé que ça serait plus discret de regarder par là. Donc j’ai fait décoller mon balai pour aller regarder ce qui se passait. Au début, ce n’était pas très net parce qu’il y avait de la vapeur...
- Oh non, je le vois venir.
- Mais j’ai fini par distinguer deux silhouettes, sur les bancs, qui ne semblaient avoir aucun vêtement et qui surtout étaient en pleine le...

Olivier s’interrompit un instant. Il tourna la tête vers Andrew. Referma ses doigts sur la baguette magique qui trônait à coté de son couteau... et lança un enchantement à son fils.

- Sourdinam.

La tête de l’adolescent sous le coup du sortilège de surdité valait mille gallions.

- Mais papa ! s’exclama-t-il très fort, sans réaliser le volume de sa voix. Il avait plongé sa main dans la poche de son sweat, sûrement pour y chercher sa baguette magique, qu’il ne trouva pas.

Indifférent, Olivier entreprit de décrire en termes extrêmement graphiques la scène à laquelle il avait assisté. Charlie était aussi incrédule que mortifié. Lorsque Dubois conclut sur un terme qu’il n’aurait pas osé dire devant sa mère, il envisageait sérieusement de transplaner sans dire un mot.

- Finite, lança-t-il en pointant sa baguette sur son fils. Donc vous imaginez bien que, tout jeune que j’étais, j’étais très choqué.
- Je suis choqué aussi, fit George. Charlie ! Je ne te pensais pas comme ça, dis donc, petit cachottier.
- Moi je suis choqué que tu me lances des sorts... marmonna Andrew.
- Je suis choquée du vocabulaire employé, je crois que c’est la première fois que je t’entends prononcer ces mots-là, Olivier.
- Vraiment ? s’étonna Alicia.
- Oui, je le pensais un peu comme un être un peu asexué, ou Quidditch-sexué.
- Trois enfants, tu sais.
- A-t-on la preuve qu’ils ne sont pas adoptés ?

Olivier tourna son regard vers elles, outré.

- Vous avez vu Andrew voler pour dire ça ?
- J’aimerais bien être adopté ce soir, grommela l’adolescent, visiblement toujours vexé d’avoir eu ses jeunes oreilles protégées des mots crus.
- Quoi qu’il en soit, je reste très choqué devant cette scène.
- Et tu y restes longtemps, du coup... ?
- Charlie avait dix-sept ans, c’était vite fini, balaya Olivier d’un revers de la main.

Charlie, qui avait eu le malheur de prendre un peu de vin en attendant que la catastrophe se termine - il n’osait pas regarder Juliet et il n’osait pas protester, de peur que Dubois sorte de son chapeau de nouveaux détails - en recracha sa boisson. Rory et Katie éclatèrent de rire.

- Tu es un sauvage, Olivier !
- Quoi qu’il en soit, je suis choqué, mais laissez-moi finir ! La demoiselle se redresse et se relève, et c’est là que je peux voir son visage... C’est Fanny Abbott, l’attrapeuse de Serdaigle !
- Nooon !
- Mais Charlie, quel traître à ta maison !
- Mais tu m’avais juré qu’il ne se passait rien avec elle ! s’offusqua faussement Rory. Je le savais ! Depuis la fois où je vous avais vu sortir en même temps d’une salle vide... Lui demander ses notes de botanique, mon oeil !
- Il t’avait donné la réponse en choisissant la matière, ricana George.
- Pas devant Andrew, merci, rappela Amanda en faisant les gros yeux.
- Cette soirée ne devrait pas avoir lieu devant Andrew.
- J’aimerais bien que cette soirée n’ait pas lieu devant moi non plus...

Alicia lui tapota le bras avec compassion.

- Tu es sacrifié pour l’anecdote de Marcus Flint, mais admets que ça valait le coup.
- ... non ?

Il n’osait même plus regarder du côté de Juliet.

- Traumatisé, je redescends donc vers le sol... Je reste là une ou deux minutes, à tenter de nettoyer mon cerveau lorsque j’entends un cri... enfin, un autre type de cri. Sauf que je n’ose pas aller voir de nouveau. Donc je rentre en volant au château !
- En faisant preuve de tout ton courage de Gryffondor, commenta Amanda.
- J’avais treize ans ! Je rentre à la Tour, je n’ose pas regarder Percy dans les yeux, parce que comment lui dire que son frère a trahi sa maison ?

Un silence s’établit quelques secondes.

- Ah... parce que le traumatisme ce n’est pas de surprendre quelqu’un en plein rapport sexuel mais de surprendre quelqu’un en plein rapport sexuel avec un membre d’une équipe de Quidditch adverse ? finit par tenter Alicia.
- Les deux sont très graves !
- Oh, Olivier...
- Surtout en tant que capitaine ! L'attrapeuse adverse ! Je ne pensais pas Charlie comme ça !
- Tu me tues, Olivier, fit Katie en essuyant ses yeux humidifiés par le rire.
- Je fais donc une insomnie. Sauf que cette histoire prend un autre tournant le lendemain au déjeuner... j’apprends que Fanny Abbott s’est blessée et ne pourra donc pas jouer le match du samedi à venir, match qui était contre Gryffondor !
- Attends, quoi ?
- Oui, belle fracture du tibia et du coude. Tout mon respect pour Charlie est donc revenu, même si j’ai trouvé que ses méthodes pour faire gagner l’équipe étaient peu orthodoxes.

Tous les regards se tournèrent vers Charlie.

- Attendez, attendez ! Je ne lui ai pas fait de mal, hein ! Elle a glissé ! Je... J’étais allé allumer l’eau des douches un peu en avance parce que ça mettait des plombes à chauffer et Fanny a glissé sur le carrelage en y allant, c’est tout. Elle est tombée, elle s’est fait mal. Dubois, tu ne penses pas vraiment que j’ai blessé volontairement la fille que je fréquentais pour gagner un match ?

Olivier secoua la tête.

- Bien sûr que non, c’était une blague.
- Tu es sûr ?
- Je faisais de l’humour.
- Non, parce que je ne sais jamais avec toi.
- Aussi parce que tu es du genre à penser que ça passe, comme méthode, Olivier, ajouta Angelina.
- Vous exagérez. Je voulais juste raconter comment Charlie s’est envoyé en l’air comme un traître avec une attrapeuse - qui n’était même pas si douée que ça au passage - et a réussi à lui péter le coude avant un match. Une pierre, deux coups, belle réussite !

Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Back on my feet [Juliet, Charlie, Olivier] Icon_minitimeSam 4 Mar 2023 - 23:39
Quelque chose de vaguement embarrassant. Une impossibilité de s’endormir sans son dragon en peluche. L’histoire d’un surnom un peu gênant qui lui était attribué depuis des années. Voilà le genre d’anecdotes que Juliet pensait entendre lorsqu’Olivier s’était lancé dans son récit. Pas la description – très détaillée et très très imagée – d’une expérience sexuelle datant d’il y a vingt-deux ans, dans les vestiaires de Quidditch de l’école. Elle se figea dans une expression qui oscillait entre la surprise et le rire, les yeux légèrement écarquillés devant la profusion de détails que fournissait Olivier. A côté d’elle, Charlie semblait mortifié. Elle pouvait le comprendre ; il y avait certains moments de sa propre adolescence auxquels elle préférait ne pas repenser trop longtemps. Au fond, la scène n’était pas bien étonnante ; les vestiaires de l’école avaient toujours été un lieu de choix pour les élèves en quête d’intimité. Les vestiaires, les couloirs peu fréquentés, les placards, les salles de classe désaffectées… Les élèves de Poudlard avaient toujours su braver les interdits pour explorer leurs premières relations. Avec plus ou moins de subtilité, songea fugacement Juliet avec une pensée pour la retenue magistrale qu’elle avait récoltée après quelques baisers un peu trop osés à une heure bien matinale dans le parc de l’école.

Elle était donc bien mal placée pour juger une telle histoire mais ne se priva pas d’en rire, surtout lorsqu’Olivier mentionna la chute de la jeune attrapeuse qui avait garanti la victoire de Gryffondor le lendemain. Charlie s’empressa de rétablir la vérité, s’attirant le rire de Katie.

« Aussi parce que tu es du genre à penser que ça passe, comme méthode, Olivier, souligna avec justesse Angelina lorsque l’hôte de la soirée les rassura sur son trait d’humour.
-Ne lui donne pas des idées, soupira dramatiquement Juliet. En plus, l’attrapeuse des Chauve-souris est redoutable.
-Vous pouvez envoyer le gardien de Flaquemare la pousser sous la douche.
-C’est la méthode Weasley. » commenta George avec un regard moqueur pour son frère.

La conclusion d’Olivier tira un rire à la petite assemblée.

« Oh Olivier, fit Alicia en s’essuyant les yeux pour y chasser les traces de son hilarité, heureusement que tu es toujours là pour aider Charlie quand il en a besoin.
-Un vrai ami, renchérit Simone en attrapant un bout de pain.
-Après, intervint Rory – qui, décidemment, avait l’air d’être un très bon ami – qui n’a jamais utilisé les vestiaires de Quidditch pour des raisons plus ou moins similaires ?
-Rory ! intervint Amanda en désignant Andrew du menton.
-Pardon, pardon ! Il faut attendre au moins d’avoir vingt-ans, Andrew.
-Le mariage, même, renchérit Alicia.
-D’ailleurs, à part Charlie qui est de toute évidence un dépravé, tout le monde ici a eu un comportement irréprochable à Poudlard ! N’est-ce pas Juliet ?
-Evidemment, approuva cette dernière avec un sourire. Ma fille de quatre ans en est l’exemple parfait.
-Oh mais tu as une fille ? rebondit Katie en se tournant vers elle.
-Bah Katie, c’était écrit dans son portrait dans On relâche le Vif, souligna Angelina.
-Excusez-moi de ne pas lire toute la presse sportive.
-Ah bah d’accord et ça se prétend fan de Quidditch. Tu te rends compte Olivier ? Elle ne suit même pas les recrutements de Flaquemare ! »

La conversation s’éloigna de l’anecdote très embarrassante racontée par Olivier et le dîner se poursuivit dans une ambiance toute aussi joyeuse et survoltée. A quelques reprises, Juliet se surprit à glisser un regard vers Charlie ou à attraper son regard sur elle. Ils se souriaient en ignorant les regards entendus autour d’eux.

Alors que le repas touchait à sa fin, Juliet s’était légèrement penchée vers Andrew pour échanger quelques mots avec lui. Elle avait été surprise de le trouver aussi grandi – il mesurait au moins trente centimètres de moins dans son souvenir – et il ne s’était pas privé de lui faire remarquer (avec beaucoup d’impertinence, selon elle) qu’il ne tarderait pas à la dépasser. Elle l’avait un peu taquiné à son tour en évoquant le petit surnom qu’il lui avait confié lors de leur première rencontre et avait éclaté de rire face à sa mine interdite. Leur conversation avait fini par dériver sur le Quidditch et Juliet avait appris – sans s’étonner beaucoup de cette information – que le jardin des Dubois abritait un beau terrain d’entraînement. Andrew lui proposait justement de le lui montrer lorsqu’Amanda sortit de la cuisine.

« Oh non grenouille, il est tard, tu es en pyjama, tu ne vas pas sortir ?
-Je ne suis pas en pyjama, je suis en jogging et ça va, c’est dans le jardin, je veux juste lui montrer le terrain !
-Mais il est tard… protesta-t-elle en cherchant Olivier du regard.
-File te coucher, Andy, renchérit Olivier en tapant dans ses mains et en se levant. Ta mère va ma tuer si elle apprend que je t’ai laissé debout aussi tard.
-Mais je me sens bien ! » protesta-t-il avec une moue boudeuse.

Olivier vint se placer devant son fils, posant ses mains sur ses épaules.

« Au lit, allez. Ne tire pas trop sur la corde.
-Si tu te reposes bien, ajouta Amanda, tu auras peut-être assez d’énergie pour passer dire bonjour à tes copains au Nouvel An ! »

L’argument sembla emporter Andrew qui eut un long soupir.

« Très bien… Bonne nuit tout le monde… »

Olivier l’attira contre lui.

« Bonne nuit mon grand.
-Bonne nuit Andrew ! lança Juliet avec un sourire pour le jeune homme.
-Essaie de ne pas trop repenser aux photos de ton père. » ajouta George en s’attirant les rires d’Alicia et Simone.

Il y eut un petit temps de flottement pendant lequel Andrew se dirigea vers les escaliers qui menaient à l’étage.

« C’est vrai que tu ne connais pas l’immense maison des Dubois, Juliet, reprit Angelina en se tournant vers elle.
-Je te laisse imaginer le reste de la maison, rien qu’en voyant le salon.
-C’est pour ça qu’on se fait toujours inviter par Dubois, intervint George, c’est quand même la moindre des choses qu’il fasse un peu ruisseler son argent sur nous.
-Surtout qu’on a été ses coéquipiers à Poudlard !
-Exactement, on l’a formé, finalement.
-Il ne serait pas le même joueur sans nous.
-Bien sûr, sa réussite est un travail d’équipe.
-Ça vous donne tout-à-fait le droit de vider ses bouteilles de vin, du coup,  approuva Juliet avec un petit rire.
-Ah, contente que tu trouves ça légitime aussi ! »

Un léger moment de silence passa.

« Mais quand même, c’est vrai que le jardin vaut le détour, commenta Alicia en lançant un regard vers Simone.
-Le terrain est impressionnant, approuva cette dernière.
-Ce serait chouette si quelqu'un pouvait te le montrer. » suggéra-t-elle avec une mine parfaitement innocente.

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