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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch]

Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeMar 1 Fév 2022 - 21:45
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31 octobre 2011

Le stade était déjà en effervescence alors que le match n’avait pas encore commencé. Partout dans les tribunes, on entendait des cris d’encouragement, des applaudissements sonores et des chants. Le public anglais était particulièrement bruyant – le match se jouant à domicile, ils étaient surtout bien plus nombreux que les supporters américains. Les visages étaient colorés de peintures vives aux couleurs des pays qui s’affrontaient et de grands drapeaux étaient brandis dans la foule pour revendiquer son appartenance à l’une des deux nations. On était le trente-et-un octobre 2011 et le match d’ouverture de la coupe du monde de Quidditch serait lancé d’un instant à l’autre.

Debout dans un poste de commandement qui se trouvait dans la plus haute tribune du stade, Avalon observait les écrans géants qui retransmettaient les images des caméras de surveillance. Elles avaient été installées dans plusieurs points stratégiques du stade pour balayer la plupart de la surface, permettant une surveillance accrue avant, pendant et après le match. Les moyens déployés pour la sécurité n’étaient pas seulement conséquents ; ils étaient faramineux. Tous les corps d’intervention de la justice magique avaient été réquisitionnés pour assurer le maintien de l’ordre ; de nombreux agents de la Police Magique évidemment, plusieurs Aurors, mais également les différents pôles de la milice. Les miliciens de la brigade des interventions – qui étaient déjà sur le terrain – et ceux qui travaillaient pour les renseignements – qui avaient gagné leur poste de travail temporaire. Coordonner cette opération n’avait pas été une chose aisée – globalement, la coopération entre les corps de la justice magique ne se faisait pas sans tensions et encore moins dans le contexte actuel.

Leopold Marchebank était mort quatorze jours plus tôt. La nouvelle s’était répandue comme une traînée de poudre au ministère puis dans le monde magique. La version officielle qui avait été donnée à la presse était la piste que suivait l’enquête ouverte par le ministère. Leopold Marchebank était décédé chez lui à la suite d’un arrêt cardiaque. Lorsque son épouse avait appelé les secours, il était déjà trop tard. Les médecins avaient validé la cause de la mort et l’enquête ouverte n’avait rassemblé aucun élément, aucune preuve qui allait à l’encontre de cela. Depuis son élection – et même avant – Leopold Marchebank s’était fait de nombreux ennemis et la menace mortelle qui pesait sur lui n’avait cessé de croître ces derniers mois. Alors la cause de la mort paraissait presque irréelle. Les faits, en revanche, et les preuves, étaient là.

Leopold Marchebank avait donc disparu quinze jours plus tôt, laissant vacant son poste de ministre, à quelques jours du lancement d’un évènement d’une ampleur internationale. Cela avait été un électrochoc pour le ministère, où plusieurs projets étaient portés exclusivement depuis l’élection de Marchebank. Des élections seraient organisées en urgences dans le courant du mois de novembre et cette perspective s’attirait forcément des murmures inquiets. Personne ne savait ce qu’il allait advenir des différents corps créés par le gouvernement Marchebank – la milice et Skye, pour ne citer qu’eux. Avalon avait essayé de chercher des réponses auprès de Danielle, mais cette dernière n’avait pas pu répondre à ses sollicitations.

C’était donc dans ce climat tendu que se lançait cette coupe du monde. Sur le terrain, les tensions se ressentaient pleinement ; quelques heures plus tôt, les Aurors et les miliciens de des Interventions avaient failli s’écharper sur des détails pratiques. Ils avaient été repris par leurs commandants respectifs avec suffisamment de fermeté pour que les egos cèdent aux ordres mais la collaboration était sensible. Ce n’était pas étonnant ; un changement de gouvernement risquait de faire disparaître la milice ce qui contribuait à mettre les nerfs des agents à rude épreuve. Les Aurors, quant à eux, jubilaient plus ou moins de cette perspective. Chez les Renseignements, les cœurs n’étaient pas tout-à-fait apaisés non plus. Avalon avait eu une grande réunion avec l’intégralité de son équipe la veille pour évoquer les derniers plans de sécurité de la coupe du monde. A la fin de cette discussion, l’avenir de l’agence avait été évoqué et Avalon n’avait pas pu apporter de réponses claires. Rien ne pouvait être certain avant les prochaines élections. Elle avait essayé de rassurer ses hommes : les Renseignements fonctionnaient de plus en plus de manière indépendante de la milice, même si les agents de terrain étaient leurs interlocuteurs privilégiés depuis le début. Ils avaient cependant récemment collaboré avec les Aurors et la PM sur d’autres missions, mettant leurs compétences et leurs bases de données aux services des autres corps de la justice magique.

Pour l’instant, la question n’était pas à l’inquiétude mais à la concentration. Le visage d’Avalon était fermé dans une expression sérieuse alors qu’elle guettait les images des caméras. Elle appuya sur une touche de son PearPro.

« Les équipes vont entrer sur le terrain dans deux minutes. » annonça-t-elle. Sa voix résonnait normalement chez tous les agents équipés d’une oreillette estampillée Vargas. Cela lui permettait de faire passer ses ordres plus facilement à la fois aux membres de son équipe et aux agents de terrain qui patrouillaient déjà dans le stade. « Leonard, tu quadrilles la zone A au nord. » indiqua-t-elle en gardant les yeux rivés sur le plan du stade, séparés en plusieurs zones de couleurs. « Emrys, tu es bien en zone E est ? » Elle attendit la confirmation. « Très bien, n’oubliez pas de garder une vue périphérique sur l’ensemble des images. » rappela-t-elle uniquement à son équipe.

Elle s’installa devant son propre écran. A l’extérieur, des coups de tambour annoncèrent le début de l’hymne américain.

« Arrivée de l’équipe américaine dans 3, 2, 1… » Les joueurs américains surgirent sur le terrain sous l’hymne national et les acclamations de la foule.

Avalon changea de canal pour n’être plus qu’en communication avec Emily, son binôme sur le terrain.

« Ok, Emily, je suis là. » lui annonça-t-elle en agrandissant les images holographiques d’un geste de la main. « L’équipe anglaise va arriver dans une vingtaine de secondes, n’hésites pas à aller patrouiller du côté des supporters, on va essayer d’éviter les débordements dès le début du match. »

En effet, sept joueurs apparurent dans le ciel, sous l’hymne anglais qui retentit plus fort que jamais malgré les cris, les hurlements, et les applaudissements qui secouèrent le stade.
HRP:


Avalon Calder

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Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeMer 2 Fév 2022 - 9:00

"Tu vois ? Pas de cheddar !"

Joséphine pencha son pot de pop-corn en direction d'Ignacio pour lui faire constater l'absence de fromage orange à l'intérieur. Elle voulait bien tolérer beaucoup de choses mais les pop-corn au cheddar n'en faisait pas partie. Elle ne comprenait pas ce besoin des américains de mettre du fromage fondu partout, pour peu que l'on puisse appeler ça du fromage !

Elle évitait toutefois de trop critiquer à voix haute la "gastronomie" américaine ce soir, elle était en territoire ennemi. Accompagnée d'Ignacio, Isobel et Abel, Joséphine avait pris place dans la partie du stade réservée aux supporters américains, bien qu'elle ne connaisse pas le nom d'un seul des joueurs de l'équipe. Ils étaient clairement en minorité, le stade étant majoritairement remplis de supporter anglais, mais l'ambiance festive était malgré tout au rendez-vous. La mort soudaine de Léopold Marchebank, quelques jours plus tôt, ne semblait plus qu'un lointain souvenir.

Joséphine n'avait évidement pas été surprise d'apprendre ce décès qu'elle avait prédit des mois plus tôt, mais était restée perplexe face à la cause officielle de ce dernier. Elle était absolument certaine que le ministre de la magie n'était pas mort d'une simple crise cardiaque, pour la bonne et simple raison qu'elle avait vu qu'il serait assassiné, mais elle avait bien sûr garder cette information pour elle. Elle ne l'avait partagée qu'avec Ignacio, avec qui elle vivait désormais depuis plusieurs semaines. La cohabitation n'était pas tous les jours faciles et ils se trouvaient de nouveaux sujets de désaccord tous les jours, mais ils se rapprochaient beaucoup et elle se sentait de plus en plus à l'aise dans leur relation malgré l'ombre de sa vision qui continuait de planer sur eux. Elle envisageait leur futur mariage avec beaucoup plus de sérénité, et parfois même avec enthousiasme.

"Dis-moi que tu ne manges pas des pop-corn-caramel-cheddar toi aussi, reprit-elle à l'attention d'Isobel, dont elle espérait se faire une alliée dans ce débat. Même mes envies de femme enceinte ne sont pas aussi bizarres que ça !"

Et cela venait de la part de quelqu'un qui avait mangé l'équivalent de trois bocaux de cornichons en moins d'une semaine.

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] F11k
Katrine Williams
22 ans - Styliste chapelière


"On voit super bien !" s'extasia Katrine en observant les gradins déjà bien remplis.

De par son statut de joueur Professionnel, Urban bénéficiait de places en tribunes pour tous les match de la coupe du monde et, en soeur dévouée, Katrine s'était portée volontaire pour l'accompagner ce soir. Elle n'était pas particulièrement fan de Quidditch -elle ne regardait habituellement que les match de son frère- mais la mise à disposition de champagne avait suffi à la convaincre. La présence de plusieurs joueurs de Quidditch professionnels n'était pas non plus pour lui déplaire et elle échangea un sourire avec un grand brun, de l'autre côté de la tribune.

Cette invitation était l'occasion qu'elle avait attendu pour sortir une des nombreuses robes de soirée qu'elle ne portait jamais -faute de contexte approprié- et elle avait joué le jeu à fond  en optant pour une longue robe pailletée qui scintillait sous les lumières du stade.

"Tu penses qu'on peut voir Mia d'ici ? Elle attrapa une des paires de multiplettes mises à disposition et balaya les gradins d'en face jusqu'à tomber sur les tribunes réservées à la presse, cherchant vainement sa soeur ainée du regard. J'espère qu'elle pourra nous rejoindre en cours de match !"

Elle aurait aussi aimé que Ole et Blair puissent se joindre à eux mais le premier était en pleine compétition de surf en Australie et la seconde n'avait pas eu l'autorisation de quitter Poudlard. Katrine imaginait sans mal la mauvaise humeur de sa benjamine mais ne résista pas à l'envie de la narguer un peu.  

"Fais un sourire pour Blair ! lança-t-elle en se rapprochant d'Urban et en brandissant son Pear à bout de bras pour prendre un selfie. Elle va me détester."

Elle pianota rapidement un message à l'intention de sa soeur "On pense à toi" et lui envoya la photo juste avant que l'équipe américaine ne rentre sur le terrain sous un tonnerre d'applaudissement et de cris d'encouragements.


Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Vl61
Paige Warlock
21 ans - Etudiante en 3ème année à Lycaon

"Merci beaucoup ! "

Paige attrapa le hot-dog noyé sous le ketchup et la moutarde que lui tendait Aaron, et en croqua l'extrémité en essayant de ne pas s'en mettre partout. C'était beaucoup plus gras que ce qu'elle mangeait d'habitude mais les circonstances justifiaient largement cet écart. Ce n'était pas tous les jours que l'Angleterre accueillait le match d'ouverture de la coupe du monde de Quidditch !

Cela faisait maintenant quelques mois qu'elle fréquentait Aaron, qu'elle avait rencontré chez Andrew un soir où elle était venue dîner chez lui. C'était un ancien camarade de son frère qui avait lui aussi poursuivi des études en métamorphose et venait de terminer une thèse sur les effets de la métamorphose prolongée sur le cerveau, que Paige avait trouvé passionnante. Ils ne se voyaient pas très souvent, il était souvent en déplacement à l'étranger pour participer à des colloques ou des conférences, mais ils passaient toujours de bons moments ensembles.

Leur relation était récemment devenue un peu plus sérieuse puisqu'ils avaient tous les deux décidé de ne plus fréquenter d'autres personnes, pour se concentrer entièrement sur leur couple. Paige essayait de ne pas trop s'emballer et de garder les pieds sur terre mais elle avait le sentiment qu'ils pourraient parcourir un bon bout de chemin ensemble. Ils avaient beaucoup de points communs, attendaient les mêmes choses de la vie et partageaient déjà des projets d'avenir, sans se projeter très concrètement pour le moment.

"Tu as du ketchup sur le nez, lui fit remarquer le jeune homme avec un sourire moqueur alors qu'elle venait de croquer une deuxième bouchée de son hot-dog. On dirait un clown."

Pour tout réponse, Paige lui colla son hot-dog sous le nez pour le tacher de son sauce à son tour et lui apprendre à se moquer d'elle. Aaron éclata de rire et l'attira vers lui pour l'embrasser, ignorant la trace de ketchup au milieu de son visage.

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Oruj
Emily Rozenski
37 ans - Milicienne

L'ambiance n'était pas à la fête pour tout le monde. Comme la moitié des effectifs des forces de l'ordre, Emily travaillait ce soir. Faire la sécurité dans ce type d'évènements n'était clairement pas la partie de son métier qu'elle préférait -sinon elle serait aller travailler à la PM- mais d'ordinaire elle parvenait à apprécier l'ambiance de cohésion qui se dégageait de ce genre de gros dispositifs. Cela demandait une organisation et une coordination presque militaire qui n'était pas pour lui déplaire, mais les tensions entre les différentes équipes rendait la collaboration particulièrement difficile ce soir. Les rivalités entre la PM, les Aurors et la Milice ne dataient pas d'hier, et la mort récente du Ministre de la Magie était venu ajouter son lot de doutes et d'incertitude quant à l'avenir de la justice magique.

La cause officielle du décès était une crise cardiaque, mais le dispositif de sécurité prévu ce soir avait été renforcé après l'annonce de sa mort, signe que la justice magique n'excluait pas qu'elle soit dû aux opposant de Marchebank.

"R.AS. pour le moment", répondit-elle à Avalon, dont la voix lui parvenait depuis son oreillettes Vargas.  

Suivant les recommandations de son binôme, la milicienne se dirigea vers les supporters anglais, qui se préparaient à accueillir leur équipe. Elle évoluait directement dans les gradins, circulant sur les longs chemins circulaire qui desservaient les différentes zones du stade. Les couloirs s'étaient vidés à mesure que tout le monde prenait sa place et seuls quelques retardataires y circulaient encore, les bras chargés de confiserie ou de drapeaux aux couleurs de leur équipe.

Pour des questions de praticité et parce que cela pouvait se révéler dangereux en cas de mouvement de foule, les miliciens s'étaient exceptionnellement débarrasser de leurs capes. Seul un brassard violet accroché à leur bras indiquait leur appartenance aux acromentules. Emily l'avait accroché par dessus sa veste en cuir, qui dissimulait parfaitement le revolver accroché à se ceinture dans le creux de son dos. Elle ne s'en était plus servi depuis son entrée à la Milice mais continuait de le porter sur elle, par sécurité.

Depuis son poste en hauteur, elle assista à la vague de liesse qui déferla sur les supporters anglais alors que l'équipe nationale faisait son entrée sur le terrain.


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Eiluned Wellington
Eiluned WellingtonMédicomage
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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeMer 2 Fév 2022 - 11:08

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] EBBtpjJ8_o
Eiluned Wellington, 25 ans, médicomage, enceinte mais bon, on est là.

Eiluned avait toujours aimé le Quidditch. Elle ne jouait que rarement – au Pays de Galles la plupart du temps, avec ses frères et sœurs – mais elle appréciait assister aux matchs. La perspective de la Coupe du Monde la réjouissait et, évidemment, elle avait pris des billets pour aller voir le Pays de Galles jouer contre l’Italie, quelques jours après le match d’ouverture de la coupe. Cependant, ce n’était pas tant un intérêt personnel que professionnel qui l’avait amené au stade aujourd’hui ; Eiluned faisait partie des médicomages réquisitionnés pour tenir la tente des premiers secours, installée un peu à l’écart des tribunes. Elle n’était pas censée participer à cette mission – elle entrerait dans quelques jours dans son septième mois de grossesse et son ventre commençait à être plutôt imposant – mais l’une de ses collègues s’était désistée au dernier moment et Eiluned avait été nommée pour la remplacer. Elle n’était pas vraiment inquiète ; ils étaient plusieurs médicomages déployés sur le stade, sous la supervision du docteur Djebbari qui était habitué aux évènements de grande ampleur comme celui-ci. L’équipe qui avait été choisie pour partir se connaissait bien – ils travaillaient tous ensemble aux urgences de Ste-Mangouste – et fonctionnait bien.  

La tente qui avait été dressée pour l’occasion était immense – à l’intérieur, du moins, elle paraissait évidemment beaucoup plus petite de l’extérieur. Plusieurs espaces y avaient été organisés afin de pouvoir stocker du matériel et accueillir des patients. Ces derniers avaient déjà commencé à investir les lieux pour des dommages très mineurs – notamment quelques malaises qui étaient dus à la foule.

« Qui a touché à l’inventaire des stocks ? » interpella le docteur Djebbari, s’attirant quelques regards curieux. « L’inventaire des stocks ! » répéta-t-il en désignant vaguement un endroit de la main.

Eiluned haussa les sourcils en fouillant vainement sa mémoire. Elle avait été occupée à traiter un jeune homme à moitié inconscient – vu son haleine, elle avait été étonnée qu’il puisse encore répondre à ses questions – et s’était complètement désintéressée de l’inventaire de leurs stocks pendant ce temps.

« Le papier est là, docteur Djebbari. » intervint une infirmière en lui faisant léviter le document d’un mouvement de baguette. « Il a dû s’envoler quand on a ouvert la tente. »
« Ah, très bien, merci Karen. » fit-il en fourrant le papier dans une poche de sa cape blanche. « Bon, ça en est où ce match ? » Il glissa la tête à l’extérieur de la tente ; dehors, on entendait les exclamations réjouies, les applaudissements enthousiastes. Il laissa retomber le pan de tissu et, tout aussi brusquement, le son fut coupé. « Les équipes vont bientôt entrer en jeu. » indiqua-t-il en s’appuyant contre une table derrière lui.

Eiluned posa une main sur son ventre rebondi et se laissa tomber précautionneusement sur une chaise pour soulager son dos. La tente était presque vide, outre les médicomages qui terminaient d’installer leurs derniers effets.

« Bon alors, vous avez fait vos paris ? » demanda le docteur Djebbari en balayant les lieux du regard.
« L’Angleterre ne peut pas perdre contre les Etats-Unis » fit remarquer Maddie Bright en s’attachant les cheveux.
« Les américains ne sont pas si mauvais que ça. » intervint Pilar Garcia en guettant sa montre. « Cela dit, pour l’ambiance générale du pays, j’espère que les anglais vont gagner. » Elle pivota légèrement pour s’adresser à Eiluned : « Alors Lili, tu soutiens qui cette année ? »
« Le Pays de Galles, évidemment. » répondit cette dernière comme s’il s’agissait d’une évidence.
« Franchement avec ton nouveau nom de famille, tu pourrais soutenir l’Angleterre… » la taquina Maddie en ajustant sa cape.
« J’ai changé de nom, pas de patrie. » rétorqua Eiluned en souriant. « Et puis le Pays de Galles a une excellente équipe » - largement supérieure à l’équipe anglaise, si on écoutait Gawain – « ils ont toutes leurs chances. »
« Mhhh, » le docteur Djebbari était visiblement dubitatif, « moi je donne les argentins finalistes, ils ont un jeu qui est à la fois très technique et surprenant. »

Se désintéressant de la conversation entre le médecin-chef et Pilar (qui avait parié sur une finale Brésil/Liban), Eiluned se pencha vers Marlene, qui s’était installée à ses côtés. Elle lui glissa :

« Tu suis un peu le Quidditch ? »

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Andrew10
Andrew Warlock, 30 ans, avocat, ne va pas aimer du tout ce qu’il s’apprête à voir.

Andrew avait pris place dans les gradins quelques minutes plus tôt. Il était arrivé in-extremis au stade, juste avant la fermeture des guichets. Il avait retrouvé des collègues et amis pour assister au match d’ouverture de la coupe du monde, organisée sur le territoire anglais. Installé sur son siège – la tribune dans laquelle il était lui permettait d’avoir une vue d’ensemble du terrain – il prêtait une oreille attentive aux conversations, tout en gardant un œil sur le stade. L’excitation générale était assez belle à voir – on en oublierait presque que, quelques jours plus tôt, le monde magique anglais était en deuil suite à la mort soudaine de Leopold Marchebank. Une grande cérémonie avait été organisée à Leopoldgrad pour rendre hommage au ministre. De nombreux discours avaient été lus, une rétrospective de sa carrière avait été diffusée sur un écran géant et une minute de silence avait été respectée partout.

En ce trente-et-un octobre, le silence avait été remplacé par des cris victorieux et des exclamations réjouies.

« Tu penses que l’Angleterre a une chance, Andrew ? » l’interrogea Balthazar, l’un de ses collègues au ministère, en se penchant vers lui.
« Avec le départ de Dubois et de Jones, l’équipe peut avoir du mal à s’harmoniser. » répondit-t-il en se tournant légèrement vers son collègue. « Mais ce n’est pas la première fois qu’ils jouent ensemble non plus. Si on gagne ce premier match, je pense qu’on sera déjà sur la bonne voie. »

C’était un fait : les équipes qui commençaient par une victoire les enchaînaient plus facilement par la suite ; une question de confiance, sans aucun doute. Et contre les américains, Andrew avait bon espoir que la victoire puisse s’obtenir assez facilement.

En se redressant pour observer le terrain, les yeux de l’avocat tombèrent sur une chevelure noire qui lui paraissait familière, quelques places en dessous de lui. Il fronça les sourcils sans détourner le regard. Evidemment, il aurait reconnu les cheveux de Paige – sa petite-sœur chérie – parmi une foule entière. En revanche, il ne se rappelait pas exactement avoir déjà vu ces mêmes cheveux amoureusement caressés par la main d’un homme, qui se tenait à ses côtés.

Il marqua un temps d’arrêt.

Paige ? Non.

Mais lorsque la jeune femme en question pivota pour embrasser son compagnon, le doute commença à se transformer en certitude.

Il sortit son téléphone pour rédiger un message à l’attention d’Eliott.

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] HzYdIoKF_o
Ignacio Walker, 33 ans, officiellement barman, trouve que le Quidditch n’est pas vraiment un sport mais supporte évidemment les Etats-Unis.

« On est en Angleterre, Jo. » rétorqua Ignacio en baissant les yeux vers le cornet de pop-corn qu’elle tenait. « Evidemment qu’ils n’ont pas le bon goût de mettre du cheddar à l’intérieur, ils sont anglais. »

Ce n’était pas aujourd’hui qu’Ignacio allait retenir ses piques sur les anglais, pas alors que l’équipe américaine s’apprêtait à les affronter sur le terrain. Bon, le barman était très prompt à critiquer le Quidditch en temps normal – un sport de fillette, à son sens – mais il voulait bien faire un effort aujourd’hui pour soutenir son pays. C’était évident que ça ne valait pas le Wizzball (où les joueurs courraient véritablement (c’était beaucoup plus physique), où des sorts étaient lancés contre l’équipe adverse et où le terrain se modifiait aléatoirement au cours du jeu).

Ignacio s’installa à côté de Joséphine sur un siège et piocha dans son cornet pour prendre une poignée de pop-corn. Sans cheddar ni caramel, c’était définitivement moins bon, quoique puisse en dire sa compagne (qui mangeait des escargots). Depuis leur séparation de quelques heures et les décisions qu’ils avaient prises suite à cela, leurs rapports s’étaient apaisés et étaient devenus plus naturels. Ils s’étaient rendus en Louisiane tous les deux pour le mariage d’Abel et Isobel et en avaient profité pour faire quelques jours de tourisme dans la région. C’était la première fois qu’ils partaient tous les deux, loin de l’Angleterre, et Ignacio avait l’impression que cela leur avait bien du bien. Evidemment, ils continuaient de se chamailler régulièrement – voire de se disputer plus sérieusement sur certains autres sujets – mais ils parvenaient à trouver leur équilibre.

« Tu manges des cornichons avec de la sauce sucrée. » releva Ignacio quand Joséphine mentionna ses envies liées à sa grossesse à Isobel. « Et si tu grimaces devant le mélange caramel-cheddar, tu n’es définitivement pas prête pour un repas de Thanksgiving traditionnellement américain. » fit-il en glissant un bras autour de ses épaules. Cette fête serait célébrée quelques semaines plus tard, dans le courant du mois de novembre. Par-dessus Joséphine, Ignacio échangea un regard avec Abel ; il savait que dans ce combat culinaire, il avait un solide allié.

Son attention fut toutefois détournée par l’entrée des équipes sur le terrain, sous leurs hymnes nationaux respectifs, qui déclenchèrent cris et chants dans l’intégralité du stade.





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KoalaVolant
Urban Williams
Urban WilliamsJournaliste sportif
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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeMer 2 Fév 2022 - 15:00
La remarque extatique de Katrine lui tira un sourire et il hocha la tête en songeant que Nora aurait sans doute adorée être avec eux. Il ne savait pas trop pourquoi il pensait à elle pour être honnête.

"Le privilège des VIP", déclara-t-il d’un petit air arrogant avant d’éclater de rire. "Je suis content que tu sois là. Et j’adore ta robe."

Il lui adressa un léger clin d’œil avant de reporter son attention sur le terrain. Il savait que sa sœur n’appréciait pas vraiment le Quidditch et qu’elle faisait l’effort quand il jouait. Sa présence le touchait d’autant plus, lui évitant ainsi d’être seul en tribune officielle. Florence était coincée au stand presse, tout comme Mia, Ole avait une compétition à l’autre bout de la planète et Blair était coincée à Poudlard. Il soupira légèrement en songeant que dans quatre ans, ce serait lui, sur le terrain.

"Si tu arrives à voir Mia, dis-moi si tu vois Florence. Elles doivent être ensemble."

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres à l’évocation de sa petite-amie et il se mit à la chercher du regard à son tour. Il espérait pouvoir la retrouver à la mi-temps et lui demander ses premières impressions sur le match, bien évidemment. Plus par réflexe qu’autre chose, il se mit à sourire quand Katrine le lui demanda avant de remarquer le Pear qu’elle tenait à bout de bras. Il retint un profond soupir et agita la main pour saluer sa petite sœur qui devait maudire sur plusieurs génération son directeur d’avoir interdit les élèves à sortir de l’école pour l’occasion. Il n’avait pas non plus compris pourquoi Jonah Forbes ne l’avait pas nommé capitaine de l’équipe des Serpentard. Il avait étudié la composition de l’équipe et selon son expertise, elle était celle qui remplissait le mieux les critères de sélection. Peut-être y avait-il quelque chose qu’il ignorait mais ça lui paraissait tout de même étrange que sa sœur ait été évincée de cette manière. Elle enchainait les déconvenues et ça le peinait énormément pour elle.

"Elle t’aime trop pour te détester. Et on va lui prendre tellement de goodies souvenirs qu’elle ne pourra pas t’en vouloir indéfiniment."

L’entrée des Américains lui fit tourner la tête vers le terrain à nouveau et il applaudit poliment avant que les Anglais ne fassent leur apparition à leur tour. Ses encouragements se firent bien plus nourris et il détailla avec attention les joueurs qui avaient été choisis. Il eut une pensée pour Juliet qui avait été sélectionnée et qui aurait dû jouer ce soir. Si seulement la situation avait été différente… Leopold Marchebank était mort mais rien n’avait encore changé. Le pays était dans un gros flou et Urban retenait sa respiration, attendant de savoir de quel côté la balance tomberait.



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Melchior Haïk ~ Directeur de la coopération magique internationale

Leopold était mort. Tiberius était mort. Tous ses repères tombaient les uns après les autres. Et pourtant, il était là. Il faisait bonne figure. Son département avait été plus que mobilisé pour l’organisation de l’événement et il se devait d’être dans la tribune officielle aux côtés du Président américain. Il inspira profondément et vida sa coupe de champagne d’une traite pour se redonner une contenance et offrir son plus beau sourire aux américains. Il accepta poliment les compliments sur la gestion de l’organisation et pour la sécurité, nombreuse, qui avait été déployée.

"La sécurité est notre priorité", confirma-t-il en glissant un regard en direction de Danielle. Elle n’avait pas lésiné sur les moyens. "Il faut que cet événement reste dans nos mémoires comme un moment festif et convivial."

Et un moyen de faire table rase du passé et de renouer le contact avec certains pays voisins. C’était une coupe du monde, un événement planétaire, il était de leur devoir de mettre leurs différents de côtés pour que cette compétition sportive se déroule le mieux possible. Son travail ne faisait que commencer, il en avait bien conscience et il serait mobilisé tout au long de la compétition. Il ne devait pas laisser paraître la moindre faille. Même si la situation était compliquée, même s’il était affecté personnellement. Il laissa son regard suivre les joueurs qui faisaient leur apparition sur le terrain et les acclama avec les autres. Il baissa les yeux sur la foule en contrebas et tenta de distinguer une ou deux têtes connues. Peut-être qu’il réussirait à repérer Angus, il devait être en poste quelque part autour du terrain.


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Emma Blackbonnes ~ Apprentie au Département des Mystères

La liesse était générale autour d’elle. Et cette même question qui tournait en boucle dans sa tête. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle n’avait jamais aimé le Quidditch. Marlene et James n’étaient pas présents, Angus d’occupait de la sécurité. Elle aurait parfaitement pu passer son tour et rester dans son appartement londonien. Sauf que voilà, son père lui avait proposé de l’accompagner. Lucas était coincé à Poudlard et visiblement, Anthony Blackbonnes était demandeur d’un moment père-fille. Emma n’avait pu lui refuser et elle avait accepté la place qu’il lui offrait. Il lui manquait et elle voulait enterrer la hache de guerre, elle était fatiguée d’être en froid avec eux.

"Comment va Angus ?"

Elle tourna les yeux vers son père et haussa les épaules avec un léger sourire.

"Il va bien", éluda-t-elle. "Il est quelque part dans le stade à assurer la sécurité."

Elle laissa son regard s’égarer dans la foule avec l’espoir un peu fou de l’apercevoir sachant très bien que ce serait peine perdue. Leur relation était un peu… étrange avec la naissance du bébé qui approchait de jour en jour. Elle tentait de faire abstraction, de profiter de tous les instants que le milicien lui offrait en sachant pertinemment que ce seraient les derniers à deux. Si elle n’avait pas été autant amoureuse, sans doute, qu’elle aurait mis fin à tout ça. C’était difficile pour elle, d’être la compagne de celui qui attendait un enfant mais ce n’était pas elle la mère. Elle se sentait… jugée au mieux, honteuse aussi parfois. Au point qu’elle aurait aimé être celle qui lui aurait offert cet enfant qu’il désirait tant. Mais… elle n’était pas prête à être mère, elle n’avait que dix-huit ans, tellement de choses à vivre avant. Pourquoi est-ce qu’elle s’infligeait toutes ces épreuves ? Elle avait l’impression que même son bonheur était mesuré. Elle avait le droit à une dose limité, plus ça aurait été beaucoup trop pour elle, elle n’en aurait pas mérité tant.

Elle était épuisée. Mais avait-elle vraiment le droit de se plaindre ? Elle avait fait ses propres choix, elle n’osait même pas en parler. Personne ne l’avait obligé à vivre tout ça, il l’avait prévenu et elle avait décidé d’y aller quand même. Elle était idiote sans doute, avait une affection particulière pour la souffrance. Elle pinça les lèvres mais se força à sourire alors que son père lui tendait une paire de multiplettes. Ils étaient bien placés pourtant mais c’était tout de même mieux pour voir les différentes actions du jeu et n’en manquer aucune miette. Elle accueillit son équipe nationale avec ferveur comme toutes les personnes de son côté de stade. Elle n’aimait peut-être pas beaucoup le sport mais elle restait tout de même une Anglaise pure souche, fière de son pays. Elle allait donc soutenir son équipe de toutes ses forces.


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Benedict Young ~ Milicien

La poisse. Il avait carrément le seum. Il détestait faire ce genre de mission. Assurer la sécurité, c’était bon pour la PM. Pas pour lui. Il poussa un profond soupir et se prit un regard noir du policier à côté de lui. Il avait un problème peut-être ? Il pinça les lèvres mais ne fit aucun commentaire alors qu’il laissait son regard parcourir les lieux l’entourant. Il était dans un endroit pourri en plus, aucun moyen de voir le match correctement d’où il était. Mais bon… ce n’était pas très grave, après tout, ce n’était que l’Angleterre qui jouait. Tant qu’il pouvait assister à un match de l’Ecosse, dans les gradins, comme spectateur, ça lui allait.

"Hé Young ?! Pas trop les boules ?"

Benedict se tourna vers la personne qui l’avait interpellé et son regard tomba sur Peterson, un crétin de la PM. Il ne l’aimait déjà pas beaucoup quand il était Auror mais depuis qu’il était Milicien, leur rivalité semblait encore plus importante. Comme si l’imbécile avait postulé mais n’avait pas été pris pour incompétence. Et il devait bien admettre que cela ne l’aurait même pas étonné. Il leva les yeux au ciel et ne prit même pas la peine de lui répondre.

"Bah ouai… Vous d’vez quand même un peu craindre à votre cul, les miliciens d’puis que Leo est mort."

Un profond soupir lui échappa et posa un regard vraiment blasé sur l’autre abruti.

"Dans tous les cas, mon boulot ne se réduira jamais qu’à de la sécurité et des problèmes de voiries. Tu vois, j’ai toujours eu plus de standing que ça. C’est bon pour les débiles de la PM dans ton genre."

Il esquissa un petit sourire narquois, ignorant complètement Peterson alors qu’il reprenait sa ronde. Bien sûr qu’il se posait des questions sur son avenir, comme beaucoup de monde au sein de la Milice mais il ne s’en faisait pas trop, ce serait l’occasion pour lui de postuler auprès des Baguettes d’Elite. Il avait toujours rêvé de les intégrer donc pourquoi pas ? Il était parfaitement concentré sur sa mission de surveillance quand il se sentit basculer en arrière, un poids appuyant sur sa poitrine. Il eut juste le temps de se protéger de ses bras pour éviter le coup de poing qui menaçait son nez. Il fronça les sourcils et se redressa pour donner un grand coup de tête à son agresseur qui n’était autre que ce crétin de Peterson. Il allait lui faire regretter à ce sale cafard… Ou pas. Il devait se montrer plus intelligent et ne pas lui refaire le portrait. Enfin... Si l'autre arrêtait de s'acharner à essayer de le défigurer.




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Leonard Wellington
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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeDim 13 Fév 2022 - 20:49
L’attention de Leonard était divisée entre l’écran qu’il supervisait, la conversation sur le match à venir entre deux miliciens de son équipe sur sa gauche, et celle qu’il menait avec sa femme en pianotant sur son Pear. Il se focalisa un peu plus sur cette dernière pendant quelques minutes, le temps de lui demander si tout allait bien dans la tente des premiers secours quand Atkins l’interpela d’une voix moqueuse :

« Tu sais, Lenny, ta femme est peut-être enceinte mais elle n’est pas en sucre, alors lâche un peu ton Pear deux secondes pour commencer à faire ton travail. »

Leonard rangea le petit appareil dans sa poche, en répliquant à sa collègue :

« C’est mal de lire les conversations privées de son lieutenant. A deux doigts de faire un rapport sur toi.
-Pas besoin de lire pour deviner ce que tu écris. Tu avais ton petit air de mari soucieux.
-C’est quoi, ça, un reproche ? »

Mais ce début de chamailleries dut cesser avec la voix d’Avalon qui retentit dans toute la cabine où leur équipe se trouvait, derrière une dizaine d’écrans Pear. Son ton particulièrement sérieux traduisait tous les enjeux qui pesaient sur ses épaules et sur celles de la Justice Magique de manière générale. Ce soir, ils n’avaient pas le droit à l’erreur, Coleman en personne le leur avait bien fait comprendre. Après être rentré de convalescence, Leonard avait passé ses soirées à peaufiner un plan de surveillance du stade, avec Avalon, pour s’assurer que chaque recoin du bâtiment et du terrain serait scruté en permanence. C’était le premier rassemblement d’une telle ampleur au niveau national depuis les attentats de la Marchebank et même si le Ministre les avait quittés quelques jours plus tôt, l’alerte terroriste n’était pas levée pour autant, pas encore en tout cas. Ils devaient rester vigilants.

Leonard retrouva donc tout son sérieux et sa concentration en posant le bout de sa baguette sur l’oreillette enfoncée dans son oreille et directement reliée à celle de son binôme sur le terrain.

« Angus ? Je te vois en position sur la zone A, déclara t-il, les yeux sur son écran. Rien à signaler ? »


******

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Abel Laveau, pas fan de Quidditch mais fraîchement marié donc content globalement, vous voyez pas le grand sourire sur sa photo là


Abel n’était pas un grand fan de Quidditch. Ce n’était même pas un fan du tout. Et contrairement à beaucoup de ses compatriotes américains, ce n’était pas parce qu’il trouvait que c’était un sport d’intérêt moindre comparé au Wizball si cher à leur nation. Non, il trouvait les deux sports ennuyeux à regarder. Il n’avait pas d’explication plus longue que celle-ci, il s’ennuyait vite devant un match, cela ne le faisait pas particulièrement vibrer de débattre du positionnement des joueurs ou de les voir marquer des buts.

Cependant, Abel était de bonne composition et acceptait de se laisser entraîner à des matchs de temps à autres, pour partager des moments avec ses amis qui étaient nombreux à les suivre assidûment. De toute manière, il n’avait pas le choix, avec un meilleur ami tel qu’Isaac : ce dernier était si mordu de sport, qu’il pouvait pleurer d’émotion quand son équipe favorite remportait une compétition. Une émotion que vraiment, Abel ne pouvait pas du tout comprendre. Mais si cela faisait plaisir à Isaac d’être ici, alors cela faisait plaisir à Abel de l’accompagner.

Et pour cette fois, ils venaient même en grand comité. Après le double date, venait le temps du triple date. Isaac semblait absolument ravi d’entraîner dans un match de Quidditch sa toute nouvelle petite amie, une amie d’Isobel qu’il avait rencontrée à leur mariage. Si Abel n’avait pas été très heureux pour son ami qui cherchait depuis longtemps à vivre une belle histoire d’amour, il aurait pu les trouver un peu pénibles à être tout le temps collés comme deux jeunes adolescents. Mais bon, ils étaient un peu mignons malgré tout. Ils allaient bien ensemble, en tout cas. Il en avait longuement discuté avec Isobel et elle le lui avait confirmé : c’était un beau match, qui avait des chances de durer dans le temps et c’était tout ce que Abel souhaitait à Isaac.

Quand au troisième couple de ce triple date, il s’agissait d’Ignacio et sa compagne qui avait eu le courage de venir, malgré le ventre de grossesse assez proéminent qu’elle arborait. Pas le bébé d’Ignacio, mais Isobel lui avait fait comprendre de ne pas trop poser de questions sur le sujet et Abel n’avait eu aucune difficulté à ne pas se mêler de ce qu’il ne le regardait pas, il faisait ça très bien.

Avec un sourire face au débat sur le pop-corn caramel cheddar qu’il avait eu de nombreuses fois avec Isobel, Abel resta fidèle à ses positions et soutint Ignacio :

« Il faut goûter avant de critiquer. Je reconnais que ça peut paraître étonnant comme mélange mais c’est très bon.
-Il faudra lui faire goûter le gratin de patates douces-chamallow qu’on fait à Thanksgiving, lança Isaac avec un sourire moqueur. Si elle survit à ça, elle peut survivre à tout ! 
-Mais si tu préfères les cuisines plus… recherchées, tu préféreras ce qu’on mange à la Nouvelle-Orléans, Joséphine. Isobel fait un super bon gombo » ajouta Abel avec un regard pour Isobel, en bon supporter de sa femme qu’il était.


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Antonino Tessio, rigole grave pas avec le Quidditch et avec les paris

« Alors, on voit bien d’ici hein ? Mate un peu ça ! »

Avec un grand éclat de rire joyeux, Toni envoya une tape énergique dans le dos d’un des Veilleurs qui venait assister au match avec lui. Avec la grimace qui fit Finn, sans doute l’italien avait manqué de lui déboiter l’épaule mais il n’en dit rien.

« Ouais c’est top ! Super bien placé, on a une bonne vue d’ensemble.
-Hé, j’ai lé flair, moi. Et les thunes pour se payer oune place pareille en match d’ouverture de Coupe du Monde ! Faut bien qué ça serve à quelque chose hein. Y a des gens comme Roy et Fergus qui vont s’acheter des villas à trois millions dé Gallions. Moi tou vois, jé préfère les dépenser dans les vrais plaisirs dé la vie, plutôt que dans des foutus mètres carrés à plou savoir quoi foutre avec, hé.
-N’empêche que tu les squattes souvent, leurs mètres carrés…
-Sois pas trop insolent quand même, y a oune bonne hauteur pour mourir si jé té pousse ici.
-Tu ferais pas ça. T’as trop besoin de moi pour mettre des coups de pied au cul des gars qui en foutent pas une ! »

Toni accepta la boutade de Finn en lui tapotant à nouveau l’épaule, avec un éclat de rire. Il aimait bien ce garçon, qui avait une grande gueule comme il les aimait.

« Bon alors tou paries sur qui pour lé match ?
-Tu sais que ma grand-mère est irlandaise ? Elle me tuerait si je mettais ne serait-ce qu’une Noise sur la victoire de l’Angleterre. Rien que pour le principe, j’suis obligé de supporter les Etats-Unis.
-Ces salauds d’Irlandais ! ricana Toni. Allez jé prends le pari mais mets plus qué trois Noises. Un truc qui vaut cher.
-Tu mettrais combien ?
-Jé té parle pas d’argent, pétit con ! On s’en bat les reins dé l’argent, on en a à plus savoir dans quel cul lé foutre. Nan un vrai truc tou vois.
-Genre un truc qui vaut aussi cher que tes couilles ? Se moqua Finn.
-Nan, quand même pas à cé point, calme-toi.
-Hum, laisse-moi réfléchir…


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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Avasam10
Samar Al Majida, 29 ans, lieutenante au commissariat de la PM à Londres


A l’instant où des notes de papier avaient volé dans tous les services de la Justice Magique, quelques mois plus tôt, pour les informer de la collaboration étroite qui était attendue de tous les corps de police du département à l’occasion de la Coupe du Monde, Samar avait flairé les ennuis. En ce qui la concernait, elle n’avait aucun problème à collaborer avec les Aurors, les Oubliators, les Miliciens, les Tireurs d’Elite, et tous les autres. Elle avait vite trouvé que cette division du travail entre des unités spécialisées était une richesse pour les enquêtes, même quand il s’agissait des unités les plus critiquées, comme l’agence de Renseignements. En ce qui la concernait, elle avait vu plutôt d’un bon oeil la naissance de cette agence, déplorant même qu’elle n’ait pas existé plus tôt. De son point de vue, chaque Etat se devait de se doter d’une structure d’espionnage conséquente, aussi bien pour les troubles intérieurs que les menaces extérieures, c’était une simple question de survie, alors elle avait simplement dit « Enfin ! » quand le Ministère avait décidé de placer des moyens importants dans la constitution de cette unité. Et elle avait très vite vu l’impact sur leur travail à la PM : beaucoup de choses leur étaient facilitées et étaient résolues plus rapidement quand les Renseignements partageaient avec eux les informations dont ils disposaient.

Mais si sur le papier, tous ces différents corps de la Justice Magique semblaient complémentaires et pouvaient apporter chacun leur pierre à l’avancée des enquêtes, dans la réalité, Samar avait pu constater à quel point les échanges étaient complexes. Ajoutez une bonne dose d’orgueil mal placé, une pincée d’instinct de compétition, et saupoudrez d’un peu d’esprit de corps et vous obtenez beaucoup d’inefficacité et de conflits inutiles.

Alors elle s’attendait ce soir à voir des miliciens regarder de travers des Aurors, des Aurors prendre de haut des policiers et des policiers se moquer des miliciens. Elle y était particulièrement vigilante, car du côté de la PM, si les agents étaient chargés de la surveillance du stade, les lieutenants eux, étaient sensés veiller à la bonne coordination des équipes.

Elle ne s’attendait en revanche pas à voir deux agents en venir aux mains, en plein service.

« Un conflit entre deux agents, zone E est » signala t-elle à son oreillette à l’adresse de la commandante Davies. Ces petits engins avaient été fournis aux capitaines de la Police Magique pour qu’ils soient en lien avec les Renseignements qui avaient une vue complète sur tout le stade. Elle reconnut le brassard violet de la Milice et celui de la police magique. « Milice et PM. Je m’en occupe. »

Elle s’avança d’un pas pressant, baguette à la main, mue par un sentiment de profond agacement. Quel genre d’image donnaient-ils à la population qu’ils étaient chargés de protéger s’ils n’étaient même pas fichus de travailler ensemble ? Elle envoya un sortilège entre les deux hommes pour les séparer. Son regard brun fut traversé d’un voile et sa voix prit toute l’autorité ferme qu’on lui connaissait :

« Un combat en plein service ? Est-ce une plaisanterie ? Est-ce que vous cherchez à être démis de vos fonctions ? »

Elle se tourna vers celui qu’elle connaissait, qu’elle réprimanda avec froideur :

« Peterson. Retourne à ton poste immédiatement. Tu recevras une sanction appropriée à ton…coup d’éclat. Je m’en occuperai personnellement. »

Elle le regarda s’éloigner sans demander son compte, la mine penaude. S’il était relativement facile de se faire entendre de ses propres agents sous ses ordres, entreprendre la même chose avec un milicien qui ne dépendait pas d’elle relevait d’une autre paire de manches. Cependant, elle n’était pas dénuée de tout pouvoir à son encontre. La mission de Samar était claire : garantir l’ordre et la bonne coordination des équipes. Elle resta dans ses prérogatives sans déroger à cette mission en lançant à l’adresse du milicien :

« Insulter un agent de la PM n’est pas plus louable. » Samar avait eu le temps d’entendre une bribe de leur conversation en se dirigeant vers eux, quand elle avait entendu le ton monter. Elle tendit la main, en demandant avec fermeté : « Veuillez me montrer votre carte d’agent pour que je puisse reporter cet incident à vos supérieurs. »


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Charlotte Meyer-Warlock
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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeLun 28 Fév 2022 - 20:39
- Oh bah tu n’es plus enceinte Meyer ? 

Charlotte releva les yeux vers la tribune du dessus pour apercevoir Michael Richter, un brigadier de la Police Magique. Il était appuyé contre la rambarde, accompagné d’un policier-stagiaire, reconnaissable à leur robe un peu plus claire. Les moyens déployés pour sécuriser le stade et ce match de lancement de la Coupe du Monde étaient faramineux : on croisait des membres des forces de l’ordre à chaque coin de gradin. C’était nécessaire quand on voyait le nombre de spectateurs qui avaient répondu à l’appel : le stade grondait alors que le coup d’envoi allait avoir lieu d’une minute à l’autre.

- Ça semble évident... ? répliqua Charlie en écartant les bras.
- Bah je sais pas, j’ai vraiment eu l’impression que tu étais enceinte depuis treize mois ! répliqua Richter en riant, secouant la tête.
- Tout le monde me dit ça, pesta-t-elle, mais non ! Ça n’était pas si long.  

À part peut-être un petit peu sur la fin. Son gynécomage avait prévu son accouchement fin juillet, le vingt-sept pour être précis, mais bébé n’avait pas été pressé d’arriver. Elle avait dépassé son terme de presque une semaine et avait finalement donné naissance à Hannah le trois août dernier. Un beau bébé, qui ressemblait beaucoup à Bianca, avec les mêmes cheveux blonds très clairs. Eliott et elle étaient épuisés mais très heureux. Leur grande, qui n’était pas très convaincue au début par le concept de petite soeur, commençait à s’y faire et à vouloir interagir avec Hannah. Gérer deux enfants en bas-âge était sportif et on ne pouvait pas dire que son congé maternité ait été un véritable congé de quoi que ce soit. Elle venait tout juste de reprendre et en était plutôt contente : cela changeait d’interagir avec des adultes.

- Félicitations en tout cas ! Tu reprends avec du lourd !

Ah ça... La nouvelle avait choqué tout le pays voilà deux semaines : Leopold Marchebank était mort. Et ce n’était pas une grande perte si on lui demandait son avis. Les élections qui se préparaient représentaient un nouvel espoir pour le pays, l’espoir d’un changement de régime, de voir quelqu’un de bien reprendre les rênes du gouvernement. Mais la période était sensible : la chute d’un Ministre était toujours déstabilisante et pouvait représenter une occasion idéale pour des groupuscules qui voudraient peser sur l’élection à venir. La Coupe du monde serait donc surveillée comme du lait sur le feu. D’ailleurs son congé ne terminait officiellement que dans cinq jours mais elle avait fait le choix de revenir un peu plus tôt pour être déployée ce soir. Elle n’eut pas le temps de répondre à Richter que la voix de Davis résonna dans leurs oreillettes pour annoncer l’entrée sur le terrain des équipes dans deux minutes.

Elle répondit d’un hochement de tête au signe de son collègue qui venait de se décoller de la rambarde pour reprendre sa patrouille et se rapprocha de Seamus, quelques pas plus loin. Le dispositif de surveillance mobilisait l’intégralité des corps de la Justice magique ainsi que certains des Accidents et Catastrophes. Cela impliquait donc une collaboration étroite entre les agents, y compris avec ceux de la Milice. Les tensions entre ces derniers et les Aurors existaient depuis la création de cette nouvelle brigade, qui avait rogné sur leurs attributions. Beaucoup d’entre eux avaient vu dans cela la volonté du Ministre Marchebank d’exclure un corps expérimenté, constitué de sorciers avec des valeurs, dont beaucoup avaient vécu les horreurs de la deuxième guerre. Ce n’était pas étonnant que la majorité des Aurors ayant quitté le BDA pour la Milice soient dans les plus jeunes arrivés. Mais avec la mort du Ministre, personne ne savait ce qu’il allait advenir de sa création... Certains, dont Charlotte, espéraient sa dissolution. Mais pour le moment, il fallait encore qu’ils travaillent ensemble, notamment avec l’Unité des Renseignements qui chapotait le système de surveillance Vargas mis en place pour couvrir l’événement.

- GO GO GO GO !

Elle coula un regarda amusé vers Seamus qui venait d’applaudir bruyamment l’équipe anglaise qui faisait son entrée sur le terrain.

- Tu n’es pas à fond derrière l’équipe irlandaise, toi ?
- Bah si mais elle ne joue pas ce soir et entre les USA et l’Angleterre, le choix est vite fait.

Charlotte secoua la tête, amusée, avant de tourner le dos au match pour pouvoir observer les tribunes. Pour l’instant, rien à signaler, seule la liesse sportive semblait animer les tribunes.

- Bienvenue à la Coupe du monde de Quidditch 2011 ! rugit la voix des commentateurs, magiquement amplifiée.

*****

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] G8bu
Marlene Barclay, 21 ans, étudiante en médicomagie, a hâte de remettre des épaules en place

- Et nous ouvrons ce soir avec une affiche plutôt inédite ! En effet, les États-Unis n’avaient pas qualifié leur équipe nationale depuis 1994...

Une grande tente médicale avait été déployée près des tribunes pour dispenser les premiers secours (aux spectateurs évidemment, les clubs avaient leurs propres staffs médicaux) et Marlene faisait partie des heureux élus. Plus elle travaillait aux urgences, plus elle avait l’impression que cette spécialité était celle qui lui plaisait le plus. Elle apprenait beaucoup des autres stages, notamment en chirurgie, mais elle préférait ce qui se passait en première ligne. Evidemment, ce n’était pas toujours des accidents de transplanage spectaculaires ou des sortilèges qui avaient mal tourné, c’était souvent des sorciers complètement ivres, des nez cassés, des parents inquiets parce que leur bébé avait de la fièvre. Mais elle aimait cette variété de cas, de patients, on ne s’ennuyait jamais, il fallait toujours s’adapter à des circonstances différentes, à des gens différents. Elle aimait les moments d’adrénaline, cette machine de soins qui se mettait en marche avec tous ses collègues. Elle espérait vraiment pouvoir s’y spécialiser plus tard.

En attendant, elle avait aidé Sharon, l’une des infirmières déployées, à recompter les stocks et elle avait observé le docteur Djebbari remettre en place l'épaule déboitée d’un père de famille qui avait basculé par dessus la rambarde en faisant l’idiot. Heureusement, il n’avait atterri sur personne, les sièges en dessous de lui étant vides pour quelques instants. Assise sur une chaise, elle était en train de se remonter les cheveux en chignon lorsque les paris commencèrent à être lancés entre les collègues. Elle n’était pas particulièrement investie dans le Quidditch - dans sa famille, c’était plutôt le football - mais elle suivait avec plaisir les grandes rencontres comme celles-ci, c’était toujours distrayant et elle aimait bien voir les gens s’investir autant. Par contre, elle n’était pas assez calée pour pouvoir faire des paris. Elle allait soutenir l’Angleterre par chauvinisme, puis l’Ecosse (la patrie de sa mère) si l’Angleterre était éliminée. Quand Eiluned se pencha un peu vers elle, elle secoua la tête.

- Pas tant que ça ! J’aime juste bien les grands matches comme ça mais je ne suis pas une super fan sinon. C’était cool à regarder à Poudlard ! Et toi ? Ça te plaît ? Elle désigna son ventre d’un léger signe du menton, sourire aux lèvres. Tu prépares une future petite championne ?

*****

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Ob6f
Isobel Lavespère, 34 ans, américaine très chauvine et jeune mariée épanouie

- Comme vous dites, Lee, les anglais arrivent dans cette compétition avec plusieurs titres de champions du monde à leur actif. Mais comme on a pu le voir lors du match contre le Luxembourg pendant les qualifications, ils ont été impacté par le départ de leur batteuse-star et de leur gardien, quand les américains ont fait une excellente saison, notamment lors du match contre le Canada...
- Et ils vont écraser les anglais !

L’exclamation enthousiaste d’Isaac tira un rire à Isobel, qui était d’excellente humeur. En bons patriotes, ils étaient venus soutenir leur équipe lors du match d’ouverture de la Coupe du Monde, même si évidemment, ce n’était pas du Wizball. Il y avait bien évidemment Isaac, mais également Elisabeth, l’une de ses demoiselles d’honneur et amie qui s’était très bien entendue avec le témoin qu’était Isaac. Leur relation était toute balbutiante - elle s’était nouée pendant le mariage - mais Isy voyait qu’ils étaient bien ensemble. En tout cas, Eli était ravie et n’avait pas pu se passer de son nouveau petit-ami pendant longtemps : cela faisait quelques jours qu’elle était en Angleterre. Il y avait également Ignacio et Joséphine, qui avait été briefée par Isaac afin qu’elle soutienne bien les USA malgré ses origines françaises et enfin, Abel.

Ils étaient revenus de leur lune de miel voilà quelques jours (et elle avait quitté leur dernier merveilleux hôtel à contrecoeur) mais le retour à la vie normale n’avait pas suffit à ternir son humeur de jeune mariée. Ils ne reprenaient le travail que lundi et passaient donc leurs journées ensemble, à savourer leur nouveau bonheur marital et à s’investir dans de nouveaux projets (comme avoir un bébé.) Et aussi à faire des lessives. Beaucoup de lessives de retour de vacances, il fallait le dire.

La conversation avait dérivé sur les abus alimentaires régulièrement pratiqués par leur pays, mais défendus avec ferveur par Ignacio, Isaac et Abel, qui semblaient chercher à dégoûter cette pauvre Joséphine qui était aussi française qu’elle était enceinte (donc beaucoup) et qui avait eu le malheur de critiquer le pop-corn qui était servi.

- Ne les écoute pas Jo, fit Isy en se retournant vers elle. Le pop-corn caramel cheddar c’est immonde.

Abel et elle avaient eu ce débat plusieurs fois et ils n’étaient jamais d’accord. Elle était certaine qu’il faisait exprès d’en prendre pour la narguer quand ils allaient au cinéma à Oxford, le seul qui proposait ce genre de parfums. Isaac en rajouta une couche avec le gratin patates douces chamallow (elle n’allait rien dire, ça elle aimait bien) et son mari - elle aimait le dire - intervint de nouveau pour apporter un peu de nuance à la conversation.

- C’est vrai ! Venez dîner un soir, je vous en ferai. Tu verras qu’on peut bien manger aux États-Unis... dans les régions qui ont été colonisées par la France ! Et l’Espagne. Ailleurs, le dessert national c’est la tarte aux pommes, donc bon.

*****

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] 9941f4dc19554b1e414d60029aeac6be--ian-nelson-actresses
Andrew Dubois-Cavill, seize ans, profondément dégoûté

- Mais cela ne sera pas de la tarte en tout cas Nathaniel ! On peut s’attendre à du beau jeu ce soir ! En tout cas, comme vous pouvez l’entendre, le stade est en ébullition !

La Salle Commune des Quatre Maisons était extrêmement agitée ce soir. Un écran de rediffusion du premier match de la Coupe du Monde avait été installé pour permettre aux élèves de le suivre en direct. Ils devaient se contenter de cela puisque la direction avait formellement interdit à tous les étudiants, y compris les élèves majeurs, de s’y rendre pour des raisons de « sécurité. » Il est vrai que les dernières fois que des étudiants avaient été dehors pour de grands évènements - ou dehors tout court sans supervision - il y avait eu des morts. Mais si leurs parents leur donnaient les autorisations d’aller risquer leur vie dehors, pourquoi est-ce que Poudlard ne les laissait pas faire ? Andrew avait fait des pieds et des mains - et il n’était pas le seul - afin d’obtenir le droit d’aller voir ce match. Il était sur le sujet depuis septembre. Il avait tout tenté : les autorisations parentales, le mot de son père attestant qu’ils seraient ensemble, l’argument comme quoi cela relevait de sa formation auprès des EDL, tout. Il avait tout essayé mais le professeur Virtanen n’avait cédé à aucune demande.

Alors il était là, sur un des canapés pris d’assaut de la salle, à attendre le début du match. Normalement, comme à chaque fois qu’une grande compétition se lançait, il aurait dû être extatique mais cette fois-ci, il était contrarié. Il aurait dû être là-bas ! Son père avait de super places, dans une des tribunes VIP, avec une vue imprenable sur tout ce qui se passait. Comme il n’avait pas pu venir, il avait donné la place à son cousin Jacob, le mec qui confondait une feinte de Wronski avec une feinte de Porskoff. Rien que d’y penser cela l’énervait ! La vibration de son Pear lui fit baisser les yeux et il ouvrit le hibou pour tomber sur une photo de sa belle-mère, un selfie de son père et elle avec en contrebas les capitaines des deux équipes qui s’apprêtaient à se serrer la main.

- Oh mais sérieux !

Son exclamation fit se pencher Gowan sur son Pear, qui laissa échapper un ricanement devant sa frustration (alors qu’il pouvait parler, il avait tiré la tête lui aussi.) Si en plus on le narguait ! Ne répondant pas à Amanda, il verrouilla le petit appareil et s’enfonça un peu plus dans le canapé.

- Franchement, reprit-il, c’est scandaleux qu’on soit coincés ici. C’est une atteinte à nos libertés, c’est discriminant de nous bloquer sous prétexte qu’on est jeunes, c’est anticonstitutionnel je suis certain.
- Tu en connais des mots dis donc.

La remarque d’Henry, assis par terre devant les jambes de Gowan tira quelques rires autour d’eux et Andrew ne put retenir un léger sourire. Il aimait bien ce nouveau Henry qui faisait des vannes ! Mais pour la peine - et pour défendre son honneur - il attrapa le coussin qui était bloqué dans son dos pour lui en mettre un coup sur la tête. Les lunettes de son camarade basculèrent légèrement mais il ne s’en formalisa pas.

- Laisse-moi rager en paix, Henry, c’est tout ce que j’ai désormais, fit-il sur un ton pseudo-dramatique.
- Ça commence ! lança la voix enthousiaste de Tiphaine, assise sur table derrière.

Effectivement, le coup d’envoi venait d’être sifflé. Le jeu était lancé !

Match:
 


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Le membre 'Charlotte Meyer-Warlock' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé à 6 faces' : 5
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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeDim 6 Mar 2022 - 16:41
« J’y ai toujours joué avec mes frères et sœurs pendant les vacances, mais franchement, je n’ai jamais eu le niveau pour intégrer une équipe à Poudlard. » confia Eiluned à Marlene.

Et puis, à vrai dire, elle n’en n’avait jamais eu envie. Être sous les feux des projecteurs, ce n’était pas vraiment son truc – elle aurait été bien trop stressée à l’idée d’être scrutée par toute l’école ! Elle aimait bien jouer au Quidditch pendant les vacances, loin de toute pression. Généralement, ils organisaient des petits matchs – Gawain, Llewella et elle contre Leonard, Ulysse et Aderyn, avec Drystan en guise d’arbitre (poste essentiel quand on connaissait la mauvaise foi toute gryffondoresque de Gawain, Llewella et Ulysse). C’était amusant, mais elle n’avait jamais eu envie de faire du Quidditch autre chose qu’un loisir passager pendant les vacances.

« Mais on suit beaucoup les matchs, chez moi. » nuança-t-elle toutefois. Elle adorait ça. Avec Leonard, ils étaient des fervents supporters des Flèches, depuis des années. Evidemment, lorsqu’il s’agissait de matchs comme ceux de la coupe du monde, leurs avis divergeaient : Leonard soutenait l’Angleterre et elle le Pays de Galle. Elle baissa les yeux vers son ventre et esquissa un petit sourire. « Ecoute, c’est possible qu’elle s’entraîne à la feinte de wronski vers quatre heures du matin, ça expliquerait beaucoup de choses. » En ce moment, le bébé ne la laissait pas beaucoup dormir la nuit.

« Ahhh, l’Angleterre vient de marquer ! » annonça le docteur Djebarri qui gardait un œil sur le match, profitant du calme relatif dans la tente.

Evidemment, cela ne dura pas longtemps. Un groupe d’hommes bruyants pénétra dans la tente. Trois d’entre eux riaient grassement. Le quatrième tenait son nez, l’air profondément contrarié.

« Ohhh, mon Marco, arrête de tirer la tronche. » l’apostropha un homme blond qui se tenait à ses côtés.
« Ta gueule. » marmonna-t-il.
« C’est qu’un tout petit nez ! Puis regarde, on va demander à la jolie infirmière de te le remettre et tu seras comme neuf, peut-être même qu’elle peut te rendre moins vilain. Héééé ! » il s’écarta brusquement, alors que Marco envoyait son poing vers lui. « C’est pas comme ça que tu vas draguer l’infirmière. » souligna le jeune homme, qui semblait plutôt ivre.
« Wellington, tu peux t’en occuper avec ta stagiaire ? » demanda le docteur Djebbari en accueillant une jeune femme qui semblait s’être cassée le poignet.

Eiluned, qui s’était déjà redressée, hocha la tête.

« Messieurs, bonjour. » fit-elle en s’approchant d’eux. Elle se tourna vers celui qui paraissait blessé. « Je suis le docteur Wellington et voici le docteur Barclay. On va vous installer, suivez-nous. » Elle lança un regard à ses trois accompagnants. « Vos amis peuvent vous attendre à l’extérieur. »
« Et laisser Marco tout seul ? Impossible ! » rétorqua un rouquin avec de larges lunettes à la monture dorée.
« Fous-moi la paix Hugh. » grommela Marco en le repoussant. « Retournez-vous asseoir, je vous retrouverai plus tard. »

Après quelques protestations vives, ses trois amis finirent par quitter la tente. Le blessé suivit Eiluned et Marlene et s’assit sur le bord d’un brancard, les jambes dans le vide.

« Vous avez reçu un coup ? » interrogea Eiluned en le voyant tenir son nez avec sa main.
« Non, j’sais pas trop… » fit-il en laissant tomber sa main, permettant aux deux soignantes de découvrir son nez violacé et ensanglanté. « Plutôt un sortilège j’crois, mais je sais pas trop d’où… On attendait pour acheter un hot-dog et… » Il haussa les épaules en désignant son nez cassé. Eiluned fronça les sourcils et le palpa légèrement, ainsi que les os des pommettes et de la mâchoire. Elle se recula un peu et demanda à Marlene :
« Vas-y fais l’examen et dis-moi ce que tu sens. »

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] HzYdIoKF_o
Ignacio Walker, 33 ans, officiellement barman, davantage en train de défendre la gastronomie américaine que l'équipe de Quidditch, mais il faut dire que c'est un sport un peu chiant

Ignacio eut un sourire en entendant Isaac parler du fameux gratin de patates douces qui était traditionnellement réalisé pour Thanksgiving. C’était une recette qui surprenait beaucoup les étrangers mais, pourtant, les saveurs de ce plat se complétaient parfaitement. Joséphine fronçait peut-être le nez juste à l’idée de devoir avaler ça mais c’était uniquement parce qu’elle n’en n’avait pas encore mangé – ce qui ne saurait tarder. Et puis, elle pouvait bien parler, mais les français raffolaient des escargots et des huitres qui étaient, selon lui, une des pires abominations qu’on pouvait imaginer avaler sur terre. (La panse de brebis farcie n’était pas loin dans le classement mais au moins, la brebis avait le bon goût d’être morte dans ce plat, contrairement à l’huitre).

« L’apple pie n’a rien à voir avec la tarte aux pommes anglaise. » rectifia toutefois Ignacio au commentaire d’Isobel. C’était bien meilleur, évidemment. « Mais je ne refuserai pas un gombo, j’avoue que la cuisine louisianaise a ses arguments. » Il ne pouvait que le reconnaître, après les quelques jours passés à la Nouvelle-Orléans pour le mariage d’Abel et Isobel. « Il faudrait que vous veniez chez nous, aussi. » proposa Ignacio. « J’aimerais vous dire que Jo vous fera un repas typiquement français mais je ne lui fais pas confiance avec une casserole dans les mains. » Il échappa à son coup de coude et lui adressa un sourire mi-moqueur mi-tendre. « Donc je pense qu’on va s’en tenir au gratin de patates douces et à de la pecan pie au sirop d’érable. »

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Avatar10
Avalon Davies, 29 ans, cheffe des Renseignements, a vraiment pas envie de rigoler avec vous pour le moment.
Avalon gardait les yeux rivés sur les écrans de surveillance, son visage tiré par la concentration. Elle avait soupiré plus d’une fois en voyant une altercation publique entre un agent de la milice et un agent de la PM – c’était vraiment le bon moment pour ça, en pleine coupe du monde, avec tous les yeux braqués sur l’avenir de la milice !

Mais les choses étaient rentrées dans l’ordre grâce à l’intervention de Samar, et Avalon s’était recentrée sur la surveillance globale du stade. Ses yeux ne cessaient de faire des allers-retours entre les différents écrans, pour essayer de garder une vue d’ensemble sur les lieux. Pour l’instant, la liesse semblait s’emparer des spectateurs alors que le match se lançait. Lors du premier but de l’Angleterre, une clameur souleva la foule et des chants furent entamés avec ferveur.

Ce fut un mouvement de foule, dans la zone H, qui interpella Avalon. Elle agrandit l’image, jusqu’à en repérer la cause : un homme – qu’elle ne voyait que de dos – semblait menacer une jeune femme avec sa baguette. Cette dernière s’était figée face à lui et, autour d’elle, les autres spectateurs s’éloignaient avec précipitation. Un homme dans les tribunes se leva brutalement, baguette brandit vers l’agresseur. Il semblait l’apostropher en descendant les marches, jusqu’à se trouver presque au niveau de la jeune femme.

« Individu suspect en zone H, tribune principale, troisième rangée. Homme blanc, la trentaine, menace une civile avec sa baguette. » Elle baissa les yeux sur la carte interactive, où des points rouges permettaient de voir les différents membres de la justice magique et leurs déplacements. « Meyer, Finnigan, vous êtes les plus proches. » indiqua-t-elle.

« Avalon ! » l’interpella Atkins. « Mouvements en zone P ! »

Avalon jura et bascula sur les images. Un individu venait d’être frappé par un sortilège et gisait au sol, visiblement inconscient. L’auteur du sort courrait désormais, le poing refermé sur sa baguette magique.

« Emily, suspect en fuite, zone P, il va arriver sur ta droite. » la prévint Avalon. Elle lui décrit l’individu en quelques mots. « Maintenant ! » lui dit-elle en voyant le suspect débouler sur la droite de la milicienne et la fuir en quelques enjambées. Elle contacta la tente des secouristes, sans perdre de vue la course-poursuite. « On a besoin d’un médicomage en zone P, tribune ouest, quinzième rangées, individu inconscient après sortilège non-identifié. »




Eiluned Wellington


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Charlotte Meyer-Warlock
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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeDim 20 Mar 2022 - 19:14
L’oreillette de Seamus et Charlotte grésilla en même temps alors que Davies leur indiquait un individu menaçant une jeune femme en zone H. Une décharge d’adrénaline traversa Charlie alors qu’elle échangeait un regard avec son partenaire : un peu d’action pour pimenter leur soirée. Le terrain lui avait vraiment manqué pendant son congé maternité et elle était contente de se remettre un peu en jambes. Seamus se décolla de la barrière et lui désigna d’un geste de la tête le chemin vers la zone H. Ils commencèrent à courir, évitant plusieurs sorciers qui s’éloignaient de l’agitation.

Un éclat rouge, signe que des sortilèges étaient échangés, illumina le couloir alors que le stade éclatait en rugissements. Des applaudissements, des hurlements, des sifflets, alors que les voix des commentateurs tentaient de se faire entendre par dessus la foule.

- FLAUNDERS MARQUE, DIX POINTS POUR L’ANGLETERRE ! Magnifique ce but, magnifique ! La défense américaine va devoir redoubler d’efforts pour bloquer nos dragons rouges !
- Comme vous le dites Lee, c’est un très bon début pour la sélection anglaise même si les américains n’ont pas dit leur dernier mot ! Souaffle à Marshall, Marshall, Grey, Grey, Sheperd, Grey, WOOO, le cognard est passé tout juste !

Seamus et Charlotte venaient de débarquer dans un simulacre de duel. Un sorcier d’une trentaine d’années échangeait des sorts avec un homme d’une cinquantaine d’année, plutôt en difficulté. Une jeune femme terrifiée était accroupie, mains sur la tête alors que des étincelles passaient au dessus d’elle. Plusieurs familles, terrorisées, tentaient de se cacher sous leurs sièges, blotties dans les travées des gradins.

- AURORS, rugit Seamus, baguettes à terre !

Le premier homme, celui signalé par Davies, se tourna vers eux. Il n’avait pas l’air dans son état normal. Sans hésiter, il pointa sa baguette dans leur direction... et s’écroula dans la seconde qui suivait, heurté de plein fouet par le Stupéfix informulé de Charlotte.

- Baguette à terre ! répéta Seamus avec agressivité au deuxième homme, qui avait levé les mains des deux cotés de sa tête, pétrifié.
- Oui, oui, je... oui, balbutia-t-il en lâchant son arme.
- Faites-la rouler jusqu’à nous, intima son partenaire en la désignant d’un geste de la tête, sans abaisser sa propre baguette.

D’un geste mal assuré du pied, l’homme fit rouler sa baguette magique vers eux, et Seamus la récupéra d’un Accio pour la glisser à sa ceinture. Charlotte, qui avait toujours sa baguette brandie, relâcha légèrement son bras pour aller s’approcher du suspect qui avait été stupéfixé. Les familles qui s’étaient jusque là dissimulées sous les gradins commençaient à ressortir, des pleurs d’enfants se faisaient entendre.

- Ouch, ça doit faire mal ! Swift, le batteur américain, est toujours très précis lorsqu’il s’agit de viser la tête ! Flaunders va mettre quelques minutes à s’en remettre !  

Elle fit rouler sur le ventre le suspect toujours ensorcelé, rassemblant ses mains dans son dos pour y faire apparaître des menottes. Déclenchant son oreillette, elle prévint ses collègues.

- Suspect en zone H neutralisé. Pas mal d’agitation, on pourrait avoir besoin d’un coup de main, ajouta-t-elle en posant ses yeux sur Seamus.

Ce dernier avait passé les menottes au deuxième opposant du duel avant de le faire s’assoir sur les marches, ce qui avait déclenché de vives réactions dans la tribune. La jeune fille qui était auparavant terrorisée s’était relevée, dans un mélange de cris et de larmes.

- C’est mon père ! s'exclamait-elle, pourquoi est-ce que vous arrêtez mon père ?! Il me défendait ! C’est l’autre qui a commencé à lancer des sorts !
- Il n’est pas arrêté, répondit Seamus, mais le temps que nous tirions tout cela au clair...
- LÂCHEZ-LE ! hurlait une vieille dame d’un ton qui vrillait les tympans. LÂCHEZ-LE ! IL N’A RIEN FAIT ! LÂCHEZ-LE !
- Reculez madame, prévint Seamus. Vous reculez.

Un petit attroupement commençait à se former, certains désignant du doigt Charlotte, toujours accroupie à coté de l’homme stupéfixé. Elle était en train de vérifier qu’il n’avait pas d’autres armes ou baguette quand quelqu’un l’interpella.

- Hé, qu’est-ce qu’il a fait ? Pourquoi vous l’arrêtez ?

Elle ne répondit rien, tournant la tête vers Seamus.

- On ramène tout ce petit monde au QG ?

Il n’eut pas le temps de lui répondre, occupé à tenir à distance la famille du deuxième homme qui devenait de plus en plus virulente.

- VOUS RECULEZ ! rugit-il.
- Maman, ça va, tentait d’intervenir le pauvre bougre, les mains toujours menottées dans le dos. Ça va maman, calme-toi, occupe-toi de Megan, ça va.
- MARSHALL RÉCUPÈRE LE SOUAFFLE ! Elle fonce vers les buts anglais, elle évite Flaunders, elle évite le Cognard de Newton, ELLE EST EN FACE, ELLE TIRE ET...  
- BAGUETTE À TERRE !

Charlotte s’était relevée brusquement quand son oeil avait aperçu un mouvement dans la foule en face d’elle. Un homme avait discrètement dégainé, pointant sa baguette vers eux. Leurs regards s’affrontèrent quelques secondes. Le sort de l’homme jaillit en même temps que son bouclier à elle.

- MARSHALL MARQUE ! LES AMÉRICAINS ÉGALISENT LE SCORE !

Des cris de peur se mêlèrent aux hurlements de joie des supporters américains. L’homme n’avait pas visé Charlotte ou son bouclier, même pas Seamus ou leur suspect. Son Incendio vint frapper une bannière publicitaire pour les Dragées surprises de Bertie Crochue qui était suspendue une cinquantaine de mètres plus loin. Le tissu s’enflamma en dégageant une vague de chaleur, les gens s’en écartant précipitamment. Des sortilèges d’arrosage se déclenchèrent automatiquement devant la fumée, arrosant généreusement les spectateurs en dessous.

Charlie avait tourné la tête une demie-seconde pour constater les dégâts : cette erreur lui fut fatale. Lorsqu’elle posa les yeux là où l’homme se tenait une minute avant, elle ne put que constater qu’il avait disparu. Activant son oreillette, elle s’adressa au QG.

- Homme, la vingtaine, brun, sweat noir, vient de quitter la section H en courant. A enflammé une bannière avec un Incendio. On a toujours les mains prises ici, je ne peux pas le suivre. À vous.  


*****

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] G8bu
Marlene Barclay, 21 ans, étudiante en médicomagie, a hâte de remettre des épaules en place

- En même temps, commenta Marlene, cela a l’air horrible de jouer dans une équipe à Poudlard. Tout le temps s’entraîner dans le froid, la pluie, rater des sorties à Pré-au-Lard... Et puis franchement ça a l’air de faire mal de se prendre un cognard.

Elle était bien trop douillette pour cela. En faisant des gardes le week-end aux urgences, elle avait déjà reçu des gens qui étaient tombés de leurs balais lors de matches de Quidditch amateurs ou qui s’étaient justement pris des cognard, dans le dos, les côtes, le poignet, la nuque, le crâne. Elle avait vu des hématomes tellement énormes qu’ils faisaient la taille de l’océan Atlantique sur un planisphère. Elle était mieux dans les tribunes, à participer à la liesse populaire. Elle sourit lorsque Eiluned glissa que sa fille s’entraînait peut-être à faire des feintes la nuit et posa sur son ventre arrondi un regard presque attendri. Elle l’enviait un peu : cela semblait vraiment merveilleux d’avoir bientôt un bébé (même si c’était épuisant.)

- Tu oublieras tout quand elle gagnera des millions à jouer pour l’équipe nationale !

Surtout quand l’équipe nationale gagnait, songea-t-elle en entendant que l’Angleterre venait de marquer, déclenchant les applaudissements et la joie du stade. Les pans de la tente s’ouvrirent à ce moment-là, laissant passer un groupe d’homme, dont un au nez ensanglanté. Elle n’avait pas encore vérifié mais elle aurait pu parié qu’ils ne s’en étaient pas tenus à la bierraubeurre toute la soirée, surtout à la façon dont ils parlaient de « draguer l’infirmière. » Charmant. Le cas fut confié à Eiluned et Marlene se leva en même temps qu’elle, tirant sur les pans de sa queue de cheval. Cela lui faisait toujours étrange quand on disait « Docteur Barclay » pour la désigner... Elle ne l’était pas encore mais cela lui faisait plaisir d’être présentée si sérieusement. Avec tact mais fermeté, Eiluned invita les amis de leur nouveau patient à l’attendre dehors, ce qui allait leur faciliter les choses. Il fallut un peu de négociations mais elles se retrouvèrent enfin dans de bonnes conditions pour travailler.

Apparemment, il se serait reçu un sortilège en attendant pour acheter un hot-dog. Peut-être un supporter trop enthousiaste... Marlene était en train d’enfiler une paire de gants lorsque Eiluned lui demanda de faire l’examen avant de donner ses premières impressions. Elle se plaça face au patient, commençant doucement à toucher les os de son visage, ce qui lui tira une légère grimace. Elle ouvrit la bouche pour répondre quand une vive clameur retentit.

- MARSHALL MARQUE ! LES AMÉRICAINS ÉGALISENT LE SCORE !
- Oh putain, jura l’homme, visiblement contrarié par la nouvelle.

Lorsque le volume sonore retomba un peu, Marlene se retourna vers sa tutrice.

- J’ai l’impression que les OPN sont cassés, souffla-t-elle. Elle en était même presque sûre, elle avait déjà travaillé sur plusieurs fractures du nez. Peut-être un léger déplacement de la cloison nasale par contre, je n’arrive pas à dire... Et la mandibule craque beaucoup mais est-ce que c’est forcément symptomatique ?
-  Horan récupère le souaffle pour l’Angleterre, il laisse sur place les poursuiveurs américains qui ne parviennent pas à le rattraper ! Il évite le cognard de Swift, il plonge, remonte... IL EST SEUL FACE AUX BUTS DE PEREZ !

Un étrange bruit sourd résonna au dessus de la tente, faisant lever les yeux des soignants présents.

- IL LÈVE LE BRAS ET...

Match:


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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeDim 20 Mar 2022 - 19:14
Le membre 'Charlotte Meyer-Warlock' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé à 6 faces' : 2
Eiluned Wellington
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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeMer 30 Mar 2022 - 18:12
Eiluned observait Marlene palper délicatement les os du visage de leur patient, concentrée sur la tâche qu’elle lui avait confiée. A l’extérieur, les exclamations de la foule se faisaient de plus en plus sonores, jusqu’à éclater lorsque l’équipe américaine marqua. Il fallut attendre quelques secondes pour que Marlene puisse prendre la parole sans trop élever la voix.

« Exactement. » fit Eiluned en hochant la tête. « Il y a un très léger déplacement de la cloison nasale. Pour la mandibule, non, ce n’est pas forcément symptomatique, mais c’est possible que le choc ait causé un léger traumatisme au niveau de la mâchoire. »

La jeune femme fut interrompue par l’exclamation rugissante d’un des commentateurs du match, qui suivait l’action de Fillius Horan, poursuiveur pour l’équipe anglaise. Elle échangea un regard avec Marlene, s’apprêtant à se pencher vers elle pour terminer son explication, lorsqu’un bruit sourd retentit au-dessus de la tente dressée par l’hôpital. Eiluned leva les yeux, sans ne rien apercevoir d’autre que la toile blanche.

Puis il y eut une clameur monstrueuse, encore plus forte que lors du but marqué par les américains. L’Angleterre venait de prendre l’avantage à nouveau, témoignant d’une solide équipe qui avait su se retrouver malgré les départs de ses deux joueurs de longue date : Jones et Dubois. La foule paraissait en liesse, comme portée par cet évènement sportif d’envergure, prête à oublier les récentes et tumultueuses nouvelles du monde magique. Plus rien ne comptait actuellement, si ce n’était le souaffle qui passait de main en main, les cognards qui étaient envoyés avec force et le vif d’or qui refusait de se montrer aux équipes.

Puis, dans toute cette exclamation enjouée, il y eut un cri. Pas un cri, songea Eiluned en tournant la porte vers l’entrée de la tente car, s’il avait été isolé, elle n’aurait jamais pu l’entendre d’ici. C’était comme si, brusquement, la peur s’était emparée d’une partie de la foule. Insidieuse, elle gagna de plus en plus de spectateurs et la joie populaire se transforma en stupéfaction. Eiluned tourna la tête vers le docteur Djebbari qui, sourcils froncés, écartait les pans de la tente pour observer l’extérieur. Il les laissa retomber brusquement, l’air pâle.

« Qu’est-ce qui se passe ? » demanda Pilar, qui n’avait pas manqué le changement d’expression du médecin-chef.

Ce dernier secoua la tête, comme pour la faire taire. Eiluned jeta un regard vers son patient, qui paraissait méfiant, et se força à lui sourire pour le rassurer.

« Rien, je crois qu’une des équipes vient de perdre un joueur, mauvaise chute. » répondit le docteur Djebbari.

Pilar ne semblait pas convaincue, pas plus qu’Eiluned qui, cependant, n’osa pas questionner davantage son supérieur. Ce dernier s’approchait de toute façon de l’outil de communication que la société Vargas leur avait fourni pour correspondre avec l’extérieur. Il l’approcha de son oreille, réglant la fréquence grésillante.

Reportant son attention sur son patient, Eiluned sortit sa baguette. La fracture n’était pas méchante et n’avait pas besoin de beaucoup plus de soins que deux sortilèges exécutés correctement, et peut-être une potion pour la douleur. Il ne fallut que quelques minutes à la jeune femme et sa stagiaire pour le replacer le nez du patient, bien qu’il jura lorsqu’il craqua méchamment. Eiluned lui tendait une potion dans un gobelet en carton lorsque le docteur Djebbari appela un briefing.

Les médicomages se rendirent vers l’avant de la tente, là où les quelques patients déjà présents ne pouvaient pas les entendre. Le médecin-chef avait l’air grave de celui qui ne peut apporter qu’une mauvaise nouvelle.

Mais Eiluned était loin de deviner laquelle.

« La Marque est apparue au-dessus du stade. » annonça-t-il sans préambule.

Autour de lui, plusieurs yeux s’écarquillèrent.

« La Marque ? » répéta Pilar avec incertitude.
« La Marque des Ténèbres. »
Les réactions fusèrent : « Mais c’est impossible ! » « Comment ça ? » « Il y a eu une attaque ? » « Quelqu’un est blessé ? » « Pourquoi la Marque ? »

Le docteur Djebbari leva les mains.

« On n’en sait pas plus pour le moment. C’est peut-être une mauvaise blague. » Le cœur d’Eiluned battait la chamade. Ses pensées ne cessaient de dériver sur ses proches, présents dans le stade. Leonard, Gawain, Llewella et Ulysse... « Il y a eu plusieurs agressions simultanées dans le stade, mais pour l’instant, la police ne peut pas les relier à quoique ce soit. Soyez vigilants, mais ne tombons pas dans la paranoïa, rien ne laisse présager que… »

Une seconde explosion se fit entendre, plus forte que la première cette fois. Les médicomages échangèrent des regards – trop d’entre eux avaient connu la guerre et l’ascension de Voldemort pour que l’apparition de la Marque des Ténèbres ne fasse pas écho chez eux. Eiluned avait encore des souvenirs assez précis de l’Année des Ténèbres, qui s’était déroulée pendant sa première année d’étude à Poudlard. Son estomac lui paraissait très noué.

Ce fut Pilar qui, sans se préoccuper de l’avertissement du docteur Djebbari, écarta les pans de la tente à nouveau pour pouvoir avoir une vision de l’extérieur. La Marque flottait en effet dans le ciel, reconnaissable par ses volutes de fumée verte qui formaient une tête de mort et un serpent fantomatique. Eiluned sentit un frisson lui parcourir l’échine. Mais il ne fut rien en comparaison de celui qui la saisit lorsque son regard tomba sur une dizaine de silhouettes encapuchonnées, qui s’enfuyaient vers l’est, laissant derrière elles le début d’un incendie, au pied d’une tribune.

Il y eut un silence lourd dans la tente.

« On dirait des mangemorts. » chuchota Eiluned, verbalisant ce que tous pensaient sans oser le formuler.

Le tissu blanc s’échappa des mains de Pilar, et retomba lourdement au sol. Posée sur une table, la radio estampillée Vargas se mit en marche.

« Médicomages nécessaires sur le terrain, zone E est, A sud, P ouest. Sorciers inconscients, à terre. Individus armés et potentiellement dangereux en liberté. » annonça une voix de toute évidence tendue par la situation.



Eiluned Wellington


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Joséphine Walker
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Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Icon_minitimeMer 30 Mar 2022 - 22:28
Le sujet des spécialités nationales semblait diviser, même parmi les américains. Si Isaac et Abel semblaient partager l'avis d'Ignacio sur les pop-corn au cheddar, Isobel prit le parti de Joséphine en reconnaissant que c'était une atrocité. Son désormais mari mit tout le monde d'accord en invoquant la cuisine Louisianaise et la jeune femme proposa de les inviter à dîner un soir afin qu'ils puissent y goûter, proposition qui emporta l'unanimité au sein du petit groupe.

Josephine voulut envoyer un coup de coude à Ignacio quand celui-ci annonça qu'ils ne pourraient malheureusement pas leur retourner cette faveur en les invitant à un dîner typiquement français, puisqu'elle était parfaitement incapable de cuisiner. Il avait parfaitement raison, mais il aurait pu éviter d'afficher ses piètres talents de cuisinière devant tous ses amis.

"Même si je savais cuisiner tu ne goûterais pas, Monsieur je-refuse-de-manger-des-escargots !" répliqua-t-elle, pour la forme.

Leur joyeux débat culinaire fut interrompu par le lancement du match, qui s'ouvrit sur un but de l'Angleterre qui déclencha une explosion de joie dans la quasi-totalité du stade, à l'exception de leur tribune où les supporters américains laissèrent échapper des jurons de frustration. Peu intéressée par le jeu, Joséphine promenait son regard tout autour d'elle, observant avec amusement les visages maquillés, les regards concentrés sur le jeu, les corps animés par la tension. Un mouvement étrange, dans les tribunes d'en face, attira son attention. En plissant les yeux, elle crut distinguer des éclairs lumineux, comme des échanges de sort.

"J'ai l'impression qu'il se passe quelque chose là-bas..." lança-t-elle, les sourcils froncés, en se penchant vers Ignacio pour lui désigner la zone en question.

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Oruj
Emily Rozenski - 37 ans - Milicienne blasée

Emily retint un soupir à l'entente des dernières directives d'Avalon, qui venait d'envoyer deux Aurors régler un affrontement armé entre supporters. Le match avait commencé depuis moins de cinq minutes et ils devaient déjà faire face à des débordements. La soirée promettait d'être longue. Elle chercha du regard la zone concernée pour tenter de suivre l'intervention à distance, mais elle était trop loin et distinguait à peine de vagues silhouettes en mouvement.

Son oreillette grésilla à nouveau, cette fois pour un message qui lui était directement adressé. Elle abandonna aussitôt son observation de la zone H pour tenter de repérer l'homme qui venait de prendre la fuite dans son secteur. Aidée par les indications d'Avalon, elle l'identifia juste avant qu'il n'arrive à sa hauteur, lancé dans une course folle vers une des sorties du stade. La foule était trop dense pour qu'elle puisse prendre le risque de le stupéfixier à distance. Il suffirait qu'un supporter surgisse sur la trajectoire du sort pour que le hashtag #violencesmiliciennes se retrouvent sous toutes les publications de la coupe du monde.

Elle s'élança à sa suite en se faufilant tant bien que mal entre les retardataires qui n'avaient pas encore rejoint leur siège.

"Poussez-vous !" gronda-t-elle en jouant des coudes pour se frayer un chemin à la suite du fugitif.

Réalisant ce qui était en train de se passer, les spectateurs commencèrent à s'écarter sur le chemin de l'homme, laissant champ libre à Emily qui accéléra pour réduire la distance qui les séparait. Dès qu'elle fut certaine de pouvoir l'atteindre sans toucher de civils, elle leva sa baguette et fit apparaitre des liens magiques autours de ses chevilles. L'individu s'étala de tout son long au milieu des cris de surprise des supporters. La milicienne le rejoignit en quelques enjambées, le souffle court. Elle ne lui laissa pas le temps d'essayer de se relever. Elle s'accroupit en appuyant son genou dans le bas de son dos pour le maintenir au sol et rassembla ses mains dans son dos avant d'y faire apparaitre des menottes magiques.

"Milice, vous êtes en état d'arrestation, récita-t-elle alors que l'homme se débattait furieusement en essayant de se défaire de ses entraves.
- J'ai rien fait, lâchez-moi ! grogna-t-il, le visage contre terre.
- Oui, oui, vous nous expliquerez ça au Q.G. répondit-elle sans conviction. Debout."

Elle fit disparaitre les cordes magiques qui maintenaient les chevilles de l'individu et le laissa se relever en maintenant la pointe de sa baguette appuyée entre ses deux omoplates, au cas où lui viendrait l'idée de prendre à nouveau la fuite.

"Suspect intercepté, annonça-t-elle après avoir activé son oreillette. Je le ramène au QG, j'ai besoin que quelqu'un couvre la zone P... Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?"

L'exclamation lui avait échappé alors que le bruit sourd d'une explosion lointaine attira son attention, à plusieurs dizaines de mètres de là. Des flammes magiques étaient en train de grimper le long d'une tribune sous les cris des spectateurs, et dégageait une épaisse fumée noire.

"Incendie en zone A, annonça-t-elle, même si Avalon devait avoir l'information sur les images de surveillance. C'est un feu magique, les sorts d'arrosage ne fonctionnent pas. On a besoin de renforts."

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] F11k
Katrine Williams - 22 ans - Soeur un peu trop curieuse

"Tiens, si tu veux chercher ton amoureuse."

Katrine tendit la paire de multiplettes à Urban avec un sourire amusé. Elle se moquait gentiment de lui, mais en réalité elle était très heureuse de voir que son frère avait enfin trouvé une petite-amie. Elle ne lui avait jamais connu aucune partenaire, et refusait d’envisager qu’il ait pu vivre une aventure sans lui en parler, aussi était-elle particulièrement ravie de son idylle avec Florence. Elle n’avait pas passé beaucoup de temps en compagnie de la jeune femme mais lors de leur première rencontre elle lui avait paru tout aussi passionnée qu’Urban, ce qui était une bonne chose. Elle était en plus de cela ambitieuse, et très mignonne, ce qui en faisait la future belle-soeur parfaite.

Parfois Katrine avait même l’impression d’être plus enthousiaste qu’Urban face à cette relation.

"Comment ça se passe entre vous ?" s’enquit-elle avec curiosité en sondant son frère du regard.

Le match venait d’être lancé et le premier but de l’Angleterre entraina des cris de joie dans leur tribune, auquel Katrine se joignit avec plaisir. Elle n’avait toutefois pas l’attention de consacrer toute son attention à la rencontre sportive et attendit impatiemment la réponse d’Urban tout en observant du coin de l’oeil les autres joueurs présents. Certains n’étaient pas désagréables à regarder…

Elle avait soudainement un peu chaud... Mais cela n’avait rien avoir avec la présence d’athlètes professionnels musclés. Une forte odeur de brûlé se répandait dans la tribune, et provoqua un mouvement général en direction de la rambarde. Tous les occupants se penchèrent au dessus du vide pour constater qu’un feu avait été allumé, quelques mètres en dessous. En quelques secondes seulement, l’air se chargea d’une épaisse fumée noire.

Katrine laissa échapper un cri aigu alors que des sort d’arrosage automatique se déclenchaient dans leurs tribunes et les tribunes voisines, sans effet sur les flammes qui continuaient de progresser. Complètement trempée et effrayée, elle chercha la main d’Urban et la serra fort dans la sienne avant de se diriger vers la sortie la plus proche pour tenter de s’éloigner du coeur de l’incendie.

Ramenez la coupe à la maison [Match d'ouverture de la Coupe du Monde de Quidditch] Cnfw
Eliott Warlock - 27 ans - Papa fatigué

"Boucle d'Or, réveillée par la voix des Trolls, ouvrit les yeux et vit les trois Trolls penchés au-dessus d'elle. Elle eut très peur et, voyant la fenêtre ouverte, Elle s'y précipita et sauta par-dessus pour courir vite jusque chez elle. Les trois Trolls ne la revirent plus jamais."

Les yeux presque clos de Bianca se rouvrirent brusquement alors qu'Eliott refermait le livre, qu'il connaissait par coeur pour l'avoir lu un trop grand nombre de fois.

"Encore !A bientôt trois ans, elle dormait désormais dans un "lit de grand" (qui, en réalité, mesurait à peine un mètre vingt de long) mais avait gardé ses habitudes de coucher et ne pouvait pas s'endormir sans son histoire du soir.
- Non, l'histoire est finie et c'est l'heure de faire dodo maintenant, lui répondit son père en déposant le livre sur la minuscule table de chevet.
- Bisou !" réclama la fillette en tendant les bras.

Eliott tendit sa joue à sa fille pour qu'elle y dépose un bisou et l'embrassa sur le front avant de remonter sa couverture jusque sous son menton.

"Tu es bien installée ? Elle hocha la tête. Bonne nuit Bianca. Il se leva et éteignit la lampe de chevet avant de se diriger vers la porte, qu'il commença à refermer dernière lui jusqu'au "stop !" de Bianca qui tenait absolument à ce que la porte de sa chambre ne soit pas complètement fermée.
- Bonne nuit papa !
- Dors bien ma puce."

Il rejoignit le silence et se laissa tomber sur le canapé avec un soupir de satisfaction. De façon assez incroyable, il avait réussi à coucher ses deux filles avant le début du match d’ouverture de la coupe du monde de Quidditch, qu’il allait pouvoir suivre depuis son Pear. C’était le jour de reprise de Charlotte, qui assurait justement la sécurité de l’évènement, et il avait donc posé sa soirée pour pouvoir garder Bianca et Hannah, mais il comptait bien profiter du match malgré tout.

Il sortit son Pear de sa poche pour envoyer un sms d’encouragement à Charlie avant le début du match, mais tomba sur un message d’Andrew qui le laissa perplexe. Que faisait Paige au match ? Elle n’avait jamais été fan de Quidditch. Et surtout qu’y faisait-elle en compagnie d’un inconnu apparement beaucoup plus âgé qu’elle ? Il fronça les sourcils en détaillant du regard la photo envoyée par son frère, pris d’un mauvais pressentiment qu’il s’empressa de partager. Il envoya ensuite un message à sa femme, avant de se connecter sur le compte Twitcher de Vargas, qui diffusait le match en live.

Le coup d’envoi venait d’être lancé quand des pleurs provenant de l’étage lui arrachèrent un soupir résigné. Il aurait du s’y attendre. En général, quand Bianca s’endormait sa petite soeur se réveillait. Il quitta le canapé à regret pour rejoindre la chambre d’Hannah, qui braillait à plein poumons, apparement bien réveillée. Il la prit dans ses bras et la berça doucement, ce qui apaisa un peu ses pleurs. Il consulta sa montre pour calculer l’heure du prochain biberon,  et estima qu'elle était suffisamment proche pour qu’il puisse se permettre de prendre un peu d’avance.

Hannah dans un bras, Eliott posa son Pear sur la table de la cuisine pour continuer d’écouter le commentaire du match, et se lança dans la préparation d’un biberon à une main, art dans lequel il était passé spécialiste ses derniers mois.

"C’est déjà le deuxième but de l’Angleterre, expliqua-t-il à sa fille qui était loin de partager son intérêt pour le match. On a de bonnes chances de gagner la coupe cette année, poursuivait—il en se débattant avec le pot de lait en poudre. Ce serait chouette hein ? Toi aussi tu serais contente que l’Angleterre gagne ?"

En guise de réponse, Hannah se contenta d’agiter ses minuscules pieds, ce qu’il interpréta comme un oui. Il versa une première cuillère de lait en poudre au fond du biberon tout en écoutant le commentaire du match, qui venait brusquement de prendre une tournure inattendue.

"L’arbitre vient de siffler un arrêt de jeu.
- Que se passe-t-il Nathaniel ?
- Les secours sont en train d’intervenir suite à plusieurs débordements dans les tribunes et il semblerait que…Non, ce n’est pas possible.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- La marque des ténèbres vient d'apparaitre au dessus du stade."

Il avait perdu le compte des cuillères de lait en poudre.


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