The sexless innkeeper [James]

12 septembre 2011

La deuxième année de médicomagie.
L’année dernière, cet objectif semblait presque inatteignable pour Marlene. Elle savait que beaucoup d’élèves de première année ne passaient jamais la barre difficile des examens de fin d’année. Certains obtenaient le droit de redoubler, d’autres étaient invités à se réorienter. Elle avait tout donné l’année dernière. Elle avait accepté toutes les gardes possibles en tant qu’externe pour engranger de l’expérience, elle avait travaillé dur, elle avait sacrifié tout son temps libre. La période des examens avait été difficile moralement, émotionnellement, intellectuellement. Elle avait été persuadée d’avoir tout raté, alors que objectivement, elle avait pu répondre à beaucoup de questions et les examens pratiques s’étaient bien passés. Elle avait beaucoup déchargé dans les bras de James mi-juillet.

Et puis les résultats étaient tombés.

Elle était admise, avec de bonnes notes ! Elle n’était pas major de promo mais s’en sortait de manière parfaitement honorable. Elle passait en deuxième année ! Sa réorientation prenait tout son sens. Elle avait profité tout l’été et avait repris les gardes tranquillement en tant qu’externe de deuxième année fin août. Si tout se passait bien, l’année prochaine, elle serait interne.

Les cours théoriques avaient repris en début de semaine et en ce vendredi soir, quelques élèves de deuxième année, accompagnés d’étudiants plus âgés croisés dans le couloir, étaient sortis en quête d’un bar, dans leurs endroits habituels, pas très loin de l'hôpital. Impossible de trouver une place au Chaudron Baveur ni à la Taverne du Niffleur alors Marlene avait proposé de sortir de leurs habitudes - tout à fait innocemment - pour se diriger vers le Hufflepub. La soirée était animée et une cohue les attendaient alors qu’ils entraient dans le bar.

- Impossible qu’on trouve une place, déclara Flora, un peu pessimiste. On devrait bouger vers Leopolgrad.
- Ah non, répliqua Oliver, un étudiant de troisième année. Je vais me mettre une mine et je transplane pas. Et j’ai pas de quoi prendre un taxi.
-Non mais on va voir, tempéra Marlene. Attendez- moi là..

Elle laissa ses camarades à coté de l’entrée, traversant l’établissement familier. Elle distingua Grady près d’une table et lui fit un signe, qu’il ne perçut pas. Derrière le comptoir, James s’affairait à attraper des verres et ne la vit pas de suite. Elle se jucha sur la pointe des pieds et se pencha vers lui pour pouvoir lui taper sur l’épaule. Elle lui adressa un grand sourire au moment où il se retournait.

- Bonsoir monsieur. Vous auriez une table pour douze ?

Il y avait beaucoup de monde et la demande était peut-être ambitieuse.

- Je suis prête à laisser de très bons pourboires, ajouta-t-elle en haussant les épaules.

James avait découvert quelque chose, en ouvrant le Hufflepub avec Grady. Gérer un commerce, tenir un bar, ça ne s’inventait pas. Malgré tout ce que pouvait laisser penser les films, les séries télévisées promptes aux grandes reconversions professionnelles, les discours enflammés de certains chefs d’entreprise : tenir un bar, ça ne s’inventait pas. Or, un peu naïvement, Grady et James avaient cru qu’ils pourraient compter sur leur bonne volonté et leur sens de la débrouille pour se tirer des moments difficiles des débuts. Cruelle erreur, la comptabilité ne s’improvisait pas, pas plus que la gestion des stocks, les commandes passées aux fournisseurs ou la gestion de la chaîne du froid. Depuis l’ouverture du Hufflepub, les deux acolytes avaient passé de nombreuses soirées plongés dans des formations en ligne, à essayer d’aligner des chiffres de manière cohérente. (Heureusement, ils avaient aussi fait des morpions, comme du temps de leurs cours d’histoire de la magie). Maintenant, les choses allaient un peu mieux – ils avaient de toute façon dû sauter dans le train en marche – mais le rythme restait absolument épuisant. Ils travaillaient énormément pour être rentables et maintenir le bar à flot. Il fallait sans cesse être inventifs, proposer des soirées originales, faire une bonne communication pour être visibles sur les réseaux sociaux, et puis penser aux commandes, à la saison prochaine, aux payes, aux assurances…

Heureusement pour eux, le Hufflepub marchait bien. Très bien, même, comme en témoignait la salle remplie, qui débordait d’éclats de rire. James et Grady, derrière le bar, s’affairaient aux préparations de plusieurs boissons. Eliott, dans la cuisine, était chargé de préparer les quelques plats qu’ils proposaient dans leur menu pour accompagner les consommations. James était plongé dans le savant dosage d’un Huffledrink, si bien qu’il ne vit pas Marlene arriver près de lui. Il ne se retourna vers elle que lorsqu’elle lui tapa sur l’épaule, et son visage s’éclaira d’un grand sourire.

« Douze sans réservation ? » fit James en haussant les sourcils. « Vous êtes un peu ambitieuse, madame. » commenta-t-il en se penchant par-dessus le bar pour l’embrasser. Il jeta un coup d’œil à la salle. « Attends, je finis cette commande et je vois ce que je peux faire pour toi. »

Il ajouta la crème de banane dans son shaker, avant de secouer vigoureusement la boisson et de la verser dans un verre qu’il décora d’une tranche de citron coupée et quelques baies qu’ils avaient reçu en plus ce matin. Il la posa devant une jeune femme qui lui tendit la somme exacte pour régler sa consommation, et s’avança un peu dans la salle. Il n’aurait jamais accepté douze personnes en plus en temps normal, mais pour Marlene, il voulait bien essayer de faire une exception. Il repéra une table vide qui avait été quitté quelques minutes auparavant et l’indiqua à sa petite-amie.

« Je peux vous caler ici, je pense. J’ai une table en réserve pour l’agrandir. Bon, vous serez un peu serrés mais c’est le mieux que j’ai à cette heure-ci… C’est bon pour toi ? » Il attendit la confirmation de Marlene avant d’hocher la tête. « Je vais débarrasser la table, deux minutes. »

D’un mouvement de baguette, les verres se mirent à voleter paresseusement en direction de la cuisine. Ils s’entrechoquèrent dans l’évier, et furent immédiatement agressés par des éponges magiques qui frottaient hargneusement la vaisselle. James essuya la table déjà installé, tira une table de la réserve pour l’agrandir un peu, et cala douze chaises autour.

« Et voilà, vous pouvez vous installer ici. » indiqua James à Marlene, qui était suivie par plusieurs de ses amis, que James reconnut comme étant ses camarades de promotion et qu'il salua chaleureusement. « On est en happy hour pendant encore… Une heure. » fit-il après un regard vers sa montre. « Toutes nos boissons sont à moitié prix ! Je vous laisse la carte… Tu sais déjà ce que tu veux ? » demanda James en baissant les yeux vers Marlene.

Marlene accueillit le baiser de James avec un sourire, regrettant un peu - sans le dire - que celui-ci ne se prolonge pas.

- Ça va ? demanda-t-elle. Ils ne s’étaient pas vus depuis avant-hier, quand elle avait dormir chez lui, dans l’appartement du dessus. Oui, je sais, s’excusa-t-elle avec une grimace, on s’est fait recaler du Chaudron et du Niffleur parce qu’on était trop nombreux.

Elle le laissa terminer sa commande en se retournant vers la salle. Ses camarades de promotion semblaient la guetter et elle leur fit signe d’attendre deux minutes. Elle avait bien repéré une table qui venait d’être libérée mais c’était peut-être un peu juste... Elle croisa le regard de Grady, qui déposait deux burgers devant deux sorcières aux cheveux roses et lui fit un nouveau signe de la main. Il lui sourit en retour et secoua son plateau pour la saluer de loin. Elle sentit la présence de James dans son dos alors qu’il venait lui indiquer la table qu’elle avait repérée, arguant qu’on pouvait l’agrandir un peu. Ce n’était pas l’idéal mais cela serait suffisant pour ce soir (et surtout, ils avaient bien de la chance qu’il leur fasse une faveur en les casant quelque part.)

- C’est parfait, merci !

Elle leva le bras à l’attention de Flora, afin que le petit groupe d’étudiants en médicomagie la rejoigne. Dès que la table fut débarrassée, ils commencèrent à s’installer dans un joyeux brouhaha. L’annonce de l’happy hour ravit Oliver qui n’eut même pas besoin de jeter un coup d’oeil à la carte. il tapa joyeusement le bois de ses mains.

- Nickel je sais ce que je prends !

Flora, elle, attrapa la carte et plongea son nez dedans, Willow, interne de troisième année, se penchant par dessus son épaule pour mieux voir. Marlene se tourna vers James pour le remercier, posant machinalement sa main sur son torse.

- Merci beaucoup ! Sa question sur sa commande la prit un peu au dépourvu. Euh un Rowena pour commencer, s’il te plaît.
- Moi je vais prendre des shots des quatre maisons ! s’exclama Oliver, qui avait visiblement très soif.

Tout le monde finit par arriver à placer une commande et ils rajoutèrent par dessus deux planches des champions pour couronner le tout. Marlene se glissa entre Flora et Charles, un interne de troisième année lui aussi.

- Du coup, c’est le fameux bar de ton mec, c’est ça ? interrogea-t-il.

Marlene hocha la tête. Elle n’avait pas l’impression de l’avoir mentionné tant de fois, pourtant.

- C’est ça !
- Mais il bossait à Sainte-Mangouste avant, expliqua Flora qui s’était penchée vers eux pour capter leur conversation. En tant qu’ambulancier.

Marlene hocha de nouveau la tête pour confirmer.

- Ah ouais ? s’étonna Charles. Il s’est fait virer pour être là maintenant ?
- Non pas du tout, il a préféré changé de voie !

Ce qui surprenait toujours un peu les gens - surtout leurs pères respectifs - et Charles aussi, qui haussa les sourcils. James choisit d’ailleurs ce moment pour revenir avec leurs boissons, ce qui fit s’exclamer Oliver de contentement. Elle remercia James d’un sourire alors qu’il posait sa boisson bleue devant elle. Charles, lui, sortit sa bourse.

- Je vous invite, la première est pour moi ! On te paye maintenant ? lança-t-il à James.

James connaissait les amis de Marlene ; soit parce qu’il les avait déjà fréquentés à l’occasion d’une soirée à laquelle il accompagnait Marlene, soit parce qu’elle lui en parlait souvent. Il n’eut pas trop de mal à les identifier, à part quelques visages qui lui étaient encore inconnus et sur lesquels il n’eut pas le temps de s’attarder. La salle était bondée, et il ne pouvait pas s’offrir le luxe de s’asseoir avec eux pour le moment. Il se contenta donc de noter leurs commandes sur son carnet, et s’éloigna assez rapidement avec un sourire d’excuse pour sa petite-amie.

Les soirées étaient toujours chargées au Hufflepub ; surtout en pleine happy hour. La salle commençait à se vider lorsque la nuit était bien avancée – sauf en semaine où, là, les gens partaient plus tôt. Grady et James évoquaient parfois l’idée d’embaucher quelqu’un pour faire des extras sur les soirées les plus chargées – le vendredi et le samedi – mais, pour l’instant, ils préféraient éviter de se mettre des charges financières supplémentaires. En revanche, ils finissaient les services complètement épuisés, et étaient bien heureux de n’avoir que quelques escaliers à monter pour s’échouer dans leurs lits et y dormir plusieurs heures d’affilées.

James envoya donc la commande de la table de Marlene en cuisine, où Eliott confectionnait les planches et les différents mets proposés à la carte. Il prit le temps, quant à lui, de naviguer dans la salle pour débarrasser les verres et les assiettes vides, reprendre les commandes et encaisser les clients qui souhaitaient partir. Il épongea une table où une boisson s’était renversée, et se glissa derrière le bar. Il posa un large plateau sur le comptoir, et s’adonna à la prépara de la commande de la table 27bis, où était installée Marlene ainsi que ses amis. Différentes boissons de plusieurs couleurs furent disposées sur le plateau, qu’il choisit judicieusement de faire léviter jusqu’à la table, tout comme les deux planches qui sortirent des cuisines.

« Eh voilàààà, » fit James en arrivant vers eux. D’un mouvement de baguette, les verres rejoignirent leur propriétaire, et les planches se posèrent au milieu des tables. Il adressa un sourire à une amie de Marlene – Flora – qui le remerciait chaleureusement, avant de poser ses mains sur les épaules de sa petite-amie et de baisser le regard vers elle. Ils échangèrent un sourire et James s’apprêtait à se pencher vers elle pour l’embrasser lorsqu’une voix masculine lui fit relever la tête.

« Non, non, t’inquiète, vous payerez en sortant. » répondit-il. Parfois, il préférait éviter ça parce que c’était le meilleur moyen pour que certains clients fuient avant d’avoir réglé leur consommation ou cherchent à les embrouiller dans les comptes, mais il avait suffisamment confiance en Marlene et ses amis pour éviter ça. De toute façon, il ne laissait quasiment jamais Marlene payer ses consommations au Hufflepub, donc il ne prenait pas de grands risques avec ça. Il put finalement se pencher vers sa petite-amie pour l’embrasser, heureux de la retrouver à l’improviste pour la soirée, quand bien même ils ne pouvaient pas vraiment la passer ensemble.

« Est-ce que vous avez besoin de quelque chose d’autre ? » demanda-t-il finalement en interrogeant le groupe du regard. Sinon, il allait filer s’occuper de ses autres clients, et repasserait peut-être les voir quand les choses seraient un peu plus calmes dans la salle…

Marlene remercia James d’un sourire quand il assura qu’ils pouvaient payer plus tard. Elle lui était reconnaissante de leur avoir trouvé une petite place et visiblement, ses camarades de promotion étaient plutôt contents aussi, à la façon dont ils attaquèrent leurs consommations et les planches.

- Allez, bon appétit ! lança Oliver en attrapant trois tranches de saucisson.

James se pencha vers elle pour lui donner un baiser, profitant sûrement de la distraction de tout le monde. Elle le lui rendit avec un sourire avant de refermer sa main sur son Rowena, en prenant une gorgée à la paille. Elle s’apprêtait à répondre à sa question lorsque Charles la devança, secouant la tête.

- Non, ne t’en fais pas, tu peux retourner à ton service, répondit-il avec bonhommie.

Marlene fit un signe de la main à James lorsqu’il prit congé d’eux, avant de se replonger dans sa soirée. Les conversations allaient bon train et des éclats de rire sonores retentissaient régulièrement, attirant parfois des regards des tables alentours. Au début, ils parlèrent beaucoup de médicomagie et de leurs études, des perles croisées pendant leurs stages, des difficultés rencontrées, de la fatigue. Puis cela dériva sur ce qui était arrivé à la dernière soirée, lorsque Flora avait fait la rencontre très étroite d’un étudiant en programme PORTUS. Cette dernière riait à l’évocation de ce souvenir, pointant une frite accusatrice sur Oliver, qui assurait qu’elle s’était littéralement jetée sur lui.

- Pas du tout, protestait-elle, c’était lui ! Il était juste incapable de résister, minauda-t-elle avant de tremper généreusement sa frite dans un sauce.

Le Hufflepub s’était peu à peu vidé, l’ambiance dans le bar s’était apaisée. Grady passa la saluer à un moment, échangeant quelques mots avec Flora, qu’il connaissait déjà. Ils recommandèrent deux ou trois fois, jusqu’au dessert. Plusieurs personnes les abandonnèrent à ce moment-là, ne laissant qu’autour de la table que Oliver, Charles, Flora et elle. Oliver avait un nombre impressionnant de verres devant lui et ses paupières semblaient un peu lourdes. Marlene s’appuya en arrière contre sa chaise, détendue après cette agréable soirée. Pendant que Charles expliquait à Flora le programme de volontariat à l’étranger qu’il espérait rejoindre un jour, elle commença à chercher le regard de James dans la salle. Lorsqu’il s’approcha de nouveau d’eux, elle releva la tête vers lui.

- Ça y est, fin de soirée ?

« Vous voulez que je vous appelle le magicobus ? » demanda James à plusieurs étudiants passablement éméchés, qui venaient tout juste de régler leurs consommations de la soirée.
« Oh pitié pas le magicobus, je vais vomir dedans… » souffla une jeune fille blonde, le teint un peu pâle.
« Oui mais… » commença James. Il s’apprêtait à leur servir cet habituel discours sur le fait qu’il ne fallait pas transplaner en état d’ébriété parce qu’on risquait alors de s’exposer à de graves accidents de désartibulation, mais un garçon leva la main et s’avança vers lui.
« J’ai pas bu de la soirée, je ramène tout le monde en transplanage. » l’informa-t-il. James hocha la tête. Il passa un bras autour de la taille de la jeune fille dont les paupières semblaient particulièrement lourdes de fatigue, et la taquina un peu : « Addie, tu dormiras chez toi, allez, courage ! »
« Rentrez bien, à bientôt ! » les salua James, s’attirant quelques « merci » sympathiques.

Il observa le groupe quitter les lieux et eut un soupir de soulagement. C’était le dernier grand groupe de la salle, désormais bien plus calme. Il restait deux amis, qui sirotaient une bière en regardant un match de Quidditch qu’ils diffusaient dans le bar, un couple qui terminait péniblement un dessert, trois anciens collègues de James qui discutaient avec animation, et Marlene et ses amis, dans le fond de la salle.

D’un sortilège informulé, James débarrassa la table qui venait de se libérer et envoya la vaisselle sale à la plonge. Les éponges attaquèrent immédiatement les verres, tandis que le jeune homme récupérait un plateau d’assiettes propres qu’il alla ranger dans les cuisines. Il sentait la fatigue le gagner un peu à son tour ; c’était toujours ainsi, après les grosses soirées qu’ils vivaient sur le weekend, où le bar était toujours le plus rempli. Il lui restait pourtant encore des choses à faire : finir la vaisselle, ranger le bar, la salle, balayer et laver le sol… Heureusement qu’ils pouvaient utiliser la magie, songea-t-il sûrement pour la cinquième fois de la soirée. Après avoir enchanté un torchon qui se mit à essuyer les tables, James capta le regard de Marlene dans son dos et se tourna vers elle. Il lui adressa un sourire et parcourut la distance qui les séparait.

« Oui. » souffla-t-il avec un sourire, avant de se laisser tomber sur la chaise vide à ses côtés. Il l’embrassa, heureux de la retrouver, et passa son bras autour de ses épaules. « Vous avez passé une bonne soirée ? » demanda-t-il en l’interrogeant du regard, puis en observant ses trois camarades qui étaient toujours présents avec elle.

Marlene avait un coup de barre. La fatigue de la journée, la nourriture, les quelques verres consommés... Et le bras que James venait de passer autour de ses épaules après un baiser, s’installant à coté d’elle. Elle se cala un peu contre lui, apaisée par la présence de son petit-ami. Elle hocha la tête à sa question, avec un sourire.

- Super, encore merci de nous avoir casés.
- Ces cocktails sont trop bons, déclara Flora en se tournant vers James d’un air très sérieux. Elle avait les yeux un peu vitreux. Tu devrais les faire livrer à l’hôpital pour quand on révise.
- Est-ce que ça ne serait pas de l’alcoolisme ? interrogea Marlene, malicieuse.

Flora secoua la tête et leva un doigt en direction de Marlene, s’adressant toujours à James de ce même air très concentré.

- Elle est sérieuse. Elle est toujours trèèèès sérieuse. Elle me dit « chut » quand je parle en classe.

Marlene eut un sourire et secoua la tête. Flora avait une légère tendance à finir bourrée à chaque soirée. Elle croisa le regard de Charles, qui venait de prendre une gorgée de sa bière. Ce dernier prit la parole, reposant sa chope.

- C’est vrai que c’est sympa ici, ce petit bar que vous avez. Du coup, James - c’est bien ça, James ? - ça a toujours été ton ambition d’être serveur ?

« C’est normal. » assura James avec un sourire pour sa petite-amie qui se calait contre lui avec une habitude qui trahissait leur relation de couple déjà bien établie.

Il avait à cœur que Marlene puisse venir au Hufflepub quand elle le souhaitait – et même si la salle était un peu bondée, comme cela avait été le cas ce soir. Elle l’avait beaucoup soutenu dans ce projet – surtout au début, lorsque ses parents étaient complètement opposés à ce changement de carrière qui leur semblait brusque et soudain. Mais James s’était rarement senti aussi heureux que depuis qu’il avait quitté l’hôpital. Malgré la fatigue de ce nouveau métier, la pression liée au fait que Grady et lui avaient investi toutes leurs économies dans ce projet, les longues soirées qui n’en finissaient pas, James se sentait revivre, loin de Sainte-Mangouste. Sa carrière d’ambulancier avait été épanouissante sur un plan strictement professionnel, mais il en était sorti émotionnellement lessivé. La mort de Samantha, celle de Lauren, le gouvernement qui surveillait de plus en plus l’hôpital… L’atmosphère avait longtemps été très oppressante pour James : partir, finalement, avait été une bénédiction.

Il n’avait pas complètement coupé les ponts avec Sainte-Mangouste : il était toujours en contact avec ses anciens collègues et Marlene lui racontait souvent ce qu’elle vivait à l’hôpital. Ils parlaient beaucoup tous les deux, alors il avait une plutôt bonne idée des situations qu’elle rencontrait en stage, ou des personnes qu’elle fréquentait. Il avait déjà rencontré Flora, à plusieurs reprises, mais avait entendu parler de Charles à une ou deux reprises. Aussi, il s’adressa à la première assez directement, un sourire aux lèvres :

« Elle me disait « chut » à moi aussi. » confia James sur le ton de la confidence. « Mais t’inquiète Flora, on trouvera des moyens dignes de la Prohibition pour te faire parvenir ça sans que Marlene s’en rende compte. »

Il eut un regard malicieux pour sa petite-amie, avant de reporter son attention sur Charles, qui prenait la parole. Le ton qu’il adopta heurta immédiatement James, tout comme les mots qu’il employa. Il sentait bien que, dans la bouche de Charles, « petit bar » et « ambition d’être serveur » n’étaient pas des expressions très sympathiques. Il haussa les sourcils, un peu surpris de cette attaque directe, et répondit d’un ton plutôt détaché :

« Être serveur je ne sais pas, être gérant d’un bar oui, ça faisait longtemps que Grady, » il désigna son meilleur ami, un peu plus loin dans la salle, du menton « et moi y pensions. Mais oui, je suis d’accord, c’est plutôt sympa. » admit James, préférant aller dans le sens de l’ami de Marlene plutôt que de se montrer outré par ses propos – en son for intérieur, il n’en pensait pas moins (franchement, quel gros con ce Charles). « Toi tu bosses avec Marlene, c’est ça ? » demanda-t-il, plus pour la forme qu’autre chose parce qu’il savait que c’était le cas. « Vous êtes dans la même année ? »

Marlene eut un sourire amusé lorsque James déclara à Flora sur le ton de la confidence qu’elle lui demandait de se taire aussi en classe, lorsqu’ils étaient à Poudlard. Il faut dire que les deux étaient plutôt bavards alors qu’elle avait besoin de travailler dans un silence monacal pour pouvoir bien absorber les informations. Son amie haussa les sourcils d’un air très intéressé lorsqu’il évoqua des livraisons d’alcool dignes de la prohibition au sein de Sainte-Mangouste.

- Ça me plaît, s’exclama-t-elle un peu trop fort. On va s’arranger ça discrètement.

Marlene, fatiguée, n’eut pas le coeur de rebondir sur la conversation et se cala un peu mieux contre James. Charles en profita pour intervenir, l’oeil plus vif que celui de Flora : il avait assez peu bu. Marlene ne put s’empêcher de remarquer qu’il avait désigné le Hufflepub comme un « petit bar » alors que c’était plutôt un bel établissement, à son sens. Il y avait souvent du monde et Grady et James s’étaient beaucoup investi dans la carte et dans la décoration. Mais son petit-ami répondit mieux qu’elle, son bras toujours autour de ses épaules.

- Ouais, je suis médicomage, confirma son collègue. Mais je rentre en quatrième année, je suis interne.

Marlene, elle, ne rentrait qu’en deuxième année et était externe. Charles, lui, entamait sa deuxième année d’internat. Il hésitait encore sur sa spécialisation (à la fin des cinq années, ils étaient juste médicomages généralistes), ils en parlaient encore tout à l’heure.

- Charles était le parrain de Flora, précisa Marlene.

Ils en avaient tous eu en première année. La concernée hocha la tête, passant brièvement son bras autour de ses épaules.

- C’est lui qui m’a permis de valider les potions, je me serai plantée là-dessus sinon.
- C’est normal, répondit-il, puis tu maîtrisais bien, tu avais juste besoin d’un petit coup de main.

Flora lâcha son ex-parrain pour reprendre une gorgée de son verre. Charles se pencha un peu plus vers James.

- Mais du coup, ce que je ne comprends pas, c’est que tu étais ambulancier avant, c’est ça ? Sans attendre la confirmation, il enchaîna. C’est bizarre de passer de ça à serveur, non ? Ce ne sont pas vraiment les mêmes métiers...

Charles, qui était le parrain de Flora selon les dires de Marlene, ne trouvait pas tellement grâce dans les yeux de James. Il n’avait pas l’air bien méchant, comme ça – il aidait même sa filleule à réviser, ce qui était plutôt gentil même – mais il y avait quelque chose, dans la façon dont il s’adressait à lui, qui déplaisait profondément à James. Il avait l’impression… Il avait l’impression que Charles le prenait de haut. Oui, voilà, quand il avait dit « petit bar » et « serveur », il avait clairement eu l’impression d’être pris pour un moins-que-rien par « monsieur l’étudiant en médicomagie. »

Déjà, James n’était absolument pas habitué à être un garçon qu’on prenait de haut de la sorte. Pour commencer, il était plutôt très grand, alors c’était physiquement difficile. Et ensuite, il avait toujours fait partie des élèves assez populaires de Poudlard, puis de sa promotion chez les ambulanciers magiques. Il était plutôt quelqu’un qu’on regardait avec admiration, qu’on enviait un peu. Il n’en n’avait pas forcément conscience parce qu’il était loin d’être prétentieux mais, désormais dépossédé de ce statut, il se sentait un peu piqué.

Et puis, le sujet était un peu sensible ; James avait fait face à de nombreuses remarques de la part de son entourage quant à sa reconversion professionnelle. Ses parents ne s’en étaient pas privés – son père, surtout – et plusieurs de ses oncles. Parfois, c’était un peu dur de naviguer parmi toutes ces critiques pour mener à bien ce projet qui lui tenait à cœur, et de faire fi des « tu vas juste te retrouver endetter jusqu’à la moelle » ou des « franchement, tu avais un vrai métier avant au moins… » Ces remarques, James les avait affrontées pendant plusieurs mois et, désormais, elles semblaient se calmer un peu : objectivement, le Hufflepub était un bar qui fonctionnait bien, même s’ils étaient encore un peu juste pour se payer totalement. Grady et lui avaient réussi à construire un espace assez agréable, qui était bien fréquenté. Ils bénéficiaient d’une localisation parfaite, d’une clientèle régulière… Alors il pouvait opposer des arguments logiques – financiers même – aux interrogations de son entourage. Il le faisait même avec une certaine pédagogie.

Mais se justifier devant Charles ?

Gardant Marlene contre lui, James observa le jeune homme se rapprocher de lui, pour l’interroger sur sa reconversion professionnelle. Oui Charles, ambulancier et serveur ne sont pas le même métier, félicitations, quelle brillante réflexion ! songea James, un peu acide. Il préféra voler une gorgée de la boisson de Marlene – elle buvait à l’œil alors il pouvait bien se permettre – pour laisser passer quelques secondes avant de répondre.

« Eh bien… De toute évidence, non ? » fit-il, un peu interloqué de devoir expliquer ça à un adulte. « Mais c’était justement ce que je cherchais, j’avais envie d’autre chose. Et puis, être propriétaire d’un établissement comme ça, ça permet de travailler sur différents plans, c’est intéressant. Le service, ce n’est qu’une partie de mon travail. » Il faisait aussi de la comptabilité, de la gestion, de la communication… « C’est très différent de l’hôpital. J’y reviendrais peut-être un jour, d’ailleurs, mais c’était le moment ou jamais de lancer ce projet. » Comme il sentait Marlene s’affaisser contre lui, il déposa une caresse sur sa joue : « Tu dors ? » lui demanda-t-il avec un sourire amusé.

Marlene étouffa un bâillement avec difficulté, cachant son visage derrière sa main. Elle sentait toute la fatigue de la semaine qui retombait d’un coup, alors que ce n’était que le début de l’année… Mais elle n’avait pas chômé pendant l’été, elle avait fait de nombreuses gardes et elle avait continué de réviser malgré le temps estival. Les études de médicomagie étaient globalement épuisantes. Aussi n’avait-elle pas vraiment le cœur à participer à la conversation entre Charles et James. Flora semblait avoir décroché aussi, globalement. Son regard un peu vitreux était absorbé par la lumière bleue de son pear.

- Ah ça, commenta Charles, on est très loin d’un hôpital ici, effectivement. Mais je comprends, ce n’est pas fait pour tout le monde comme domaine…
- James était un très bon ambulancier, intervint Marlene en glissant une main sur son ventre. J’ai fait mon stage de premiers secours avec lui, ajouta-t-elle avec un sourire à son égard.

Charles hocha la tête deux fois avant de croiser ses mains devant lui.

- Ouais, tu verras bien, reprit-il quand James évoqua le fait de revenir peut-être plus tard dans le monde médical. Ce n’est pas facile quand on a perdu le rythme.

Rythme que Marlene peinait à reprendre, comme le souligna son amoureux avec tendresse, caressant sa joue.

- Hum, souffla-t-elle en guise d’acquiescement. Je suis crevée.

Elle sentait qu’elle pouvait s’endormir contre lui si elle se laissait aller à fermer les yeux. Un silence s’établit quelques secondes, uniquement troublé par les vibrations régulières du Pear de Flora, qui envoyait visiblement des messages. Marlene bailla de nouveau. Charles venait de promener son regard tout autour de la salle, ses yeux s’arrêtant sur les bannières Poufsouffle qui décoraient certains pans de murs.

- Mais du coup, vous êtes propriétaires du local, c’est ça ?

James n’était pas parano mais, vraiment, Charles avait quelque chose contre lui. Il ne savait pas quoi – c’était la première fois qu’il rencontrait ce type ! – mais c’était évident : il ne cessait de le reprendre sur tout ce qu’il disait, comme pour l’attaquer sans avoir trop l’air de le faire. James fronça légèrement les sourcils, mais ce fut le seul signe qui trahit son agacement ; il avait toujours été un garçon relativement tranquille (enfin, la plupart du temps) et il n’allait pas commencer à se laisser atteindre par un type qui portait des pantalons en velours et des chemisettes.

Le commentaire de Marlene tira un sourire à James – dans les dents, Charles – mais cette intervention parut embêter l’étudiant en médicomagie, qui hocha la tête de façon répétée, comme s’il était à la fois dubitatif et contrarié. Ce fut toujours avec ce même ton supérieur qu’il reprit la parole et James lutta pour ne pas lever les yeux au ciel (jusqu’à la lune environ), se contentant de rester silencieux, sans acquiescer ni réfuter ses paroles. Il préféra reporter son attention sur Marlene qui s’endormait contre lui et dont la chaleur apaisait son cœur (et son ego) piqué. Elle semblait épuisée – elle travaillait beaucoup, avec un rythme très soutenu – et il lui arrivait de s’endormir très tôt le soir. Comme James travaillait majoritairement la nuit, il la retrouvait alors qu’elle était déjà profondément endormie. Il se glissait silencieusement à côté d’elle, et ils partageaient quelques heures de sommeil avant qu’elle ne se lève pour aller en cours ou à l’hôpital.

« Mh ? » fit James en sortant de ses pensées pour observer Charles. « Non, on loue le local et l’appartement qui est au-dessus. » répondit-il en désignant le plafond d’un geste de la tête. « On a remporté un appel d’offre pour la redynamisation du Chemin de Traverse et à partir de là, on a fait appel à des investisseurs. » Il eut un sourire conciliant. « Enfin, je te passe les détails financiers, c’est un peu compliqué. » Il n’avait pas pu s’en empêcher.

Il avisa Flora du regard, qui semblait absorbée par des messages qu’elle recevait régulièrement. Elle avait les joues un peu roses et semblait particulièrement contente de la conversation qu’elle était en train de mener. Elle dut se rendre compte du silence qui était tombée autour d’elle parce qu’elle releva la tête et eut un petit rire.

« Pardon, je discute avec quelqu’un. » Elle glissa un regard vers Marlene. « Tu sais, le mec dont je t’ai parlé… Il est vraiment très sympa. »
« Tu l’as rencontré où ? » interrogea James.
« Sur Tinder, mais on s’est déjà rencontrés deux fois. » déclara Flora en rougissant un peu. « Il est très cool, il suit une formation d’ébéniste alors déjà, » elle eut un regard malicieux, « il a les biceps qui vont avec et puis, il ne me parle pas de médicomagie toute la soirée, ça me change. » plaisanta-t-elle en glissant un regard complice vers Charles et Marlene.
« C’est l’avantage, » reconnut James en souriant et en baissant les yeux vers sa petite-amie, « ça fait beaucoup de choses à partager. »
« Mais c’est exactement ça ! » s’exclama Flora. « Franchement, je trouve ça passionnant, ce qu’il fait. » Son Pear vibra dans sa main et elle fut absorbée par la lecture d’un message, se désintéressant momentanément de la conversation.

James croisa le regard de Marlene et commenta en riant un peu :

« Eh bien écoute, peut-être dans quelques mois on fera des double-dates avec Flora et son ébéniste. » Ses yeux glissèrent jusqu’à Charles. « Enfin, peut-être des triple-dates d’ailleurs, si tu… ? » Sa question resta suspendue dans les airs.

Même à moitié endormie, Marlene ne manqua pas le petit fil qui dépassait du bas du t-shirt de James : elle l’entortilla autour de son doigt et tira dessus pour l’arracher. Satisfaite, elle passa légèrement sa main pour lisser le tissu froissé. Son petit-ami était en train d’expliquer à Charles comment Grady et lui avaient monté leur projet de bar, en remportant un appel d’offres plutôt compétitif organisé par l’association des commerçants du Chemin de Traverse. Ils s’étaient beaucoup impliqués dans ce projet, elle savait à quel point ils s’étaient arrachés les cheveux pendant des nuits entières sur la paperasse administrative, bien loin de leurs domaines de compétences originaux. Elle était très fière d’eux (oui, même de Grady, qui avait découvert à cette occasion le concept de comptabilité.) Son camarade de promotion hocha la tête deux fois, tapotant de la pulpe de ses doigts le bois de la table.

- Oh je suis plutôt à l’aise avec les chiffres, mon père est expert-comptable.
- Et il a eu un O à son ASPIC d’arithmancie, avec félicitations personnelles de l’examinateur, ajouta-t-elle en levant une main (un petit exploit qui pouvait forger l’admiration : l’anecdote avait fait son petit effet pendant leurs révisions pascales.)

Elle-même, après un A très décevant aux BUSES, avait décroché un E dont elle était plutôt fière au moment des ASPICS. Elle avait énormément travaillé pour ces derniers examens, c’est d’ailleurs ce qui lui avait permis de se diriger vers un cursus de soins. Elle n’avait pas les talents naturels d’un Charles ou d’une Flora qui, même s’ils s’investissaient dans leurs études, pouvaient s’appuyer sur des facilités naturelles. Cette dernière était absorbée par la lumière crue de son Pear, un sourire tiraillant ses lèvres. Elle releva le visage vers eux lorsqu’elle entendit le silence, laissant apparaître une moue coupable. Ce fut au tour de Marlene de sourire lorsqu’elle fit référence à ce fameux et très charmant garçon qu’elle avait rencontré voilà quelques semaines, qui occupait leurs TP d’anatomie (de façon littérale, elles en discutaient beaucoup à cette occasion. Pas de son anatomie à lui, évidemment. Quoi que...) Elle haussa un sourcil entendu :

- Vous ne vous lâchez plus dis donc...

Il avait apparemment toutes les qualités et surtout celle de ne pas discuter de médicomagie. Charles prit la remarque avec un sourire, ce qu’aurait également pu faire Marlene si elle n’avait pas croisé le regard mi-entendu mi-malicieux de James.

- Je ne parle pas que de médicomagie ! Je parle de Godric’s Anatomy aussi.

Elle était accro à cette nouvelle série. Flora daigna même cesser de tapoter sur son Pear quelques secondes pour approuver.

- L’épisode de la semaine dernière ? J’étais pas prête. Franchement, j’étais pas prête.

Personne ne l’était : la rupture entre deux médicomages du Godric’s Presbyterian avait été tragique. Qui aurait pu se douter que le séduisant Docteur Glamour était marié ? Pas elle en tout cas et pas Flora quand on voyait les hiboux remplis de majuscules qu’elle lui avait envoyés dans la foulée. La mention des doubles-dates lui tira d’ailleurs un sourire.

- Moi je ne dis pas non, mais lui... ricana-t-elle un peu nerveusement (monsieur l’ébéniste ne parlait pas d’engagement pour le moment.)

La question de James resta suspendue quelques secondes dans les airs et le regard de Charles se porta sur le lustre au dessus de sa tête, comme s’il y avait aperçu une toile d’araignée. Il finit par poser de nouveau les yeux sur eux, une moue sur le visage qui finit par s’étirer en même temps que ses lèvres.

- Non. Enfin pas pour le moment. Les études de médico’ sont tellement prenantes, ce n’est pas facile de trouver quelqu’un qui comprend.
- Tout le monde n’est pas comme Agnes, tu sais, fit remarquer Flora en se penchant pour boire une gorgée à la paille, sans lâcher son Pear.
- Je sais, répondit Charles, un peu nerveusement.
- Sa petite-amie de Poudlard... murmura Marlene à l’adresse de James.