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Esprit de famille [Virgil]

Marlene Carter-Barclay
Marlene Carter-BarclayMédicomage
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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeLun 30 Aoû 2021 - 23:34
2 septembre 2011

Marlene venait de refermer la porte de la chambre d’Agathe avec un dernier signe de la main. « Repose-toi bien. » C’était la deuxième fois qu’elle rendait visite à sa sa belle-mère, depuis qu'elle avait accouché il y a quelques jours d’une petite Ottilie. Un beau bébé, qui semblait avoir hérité pour le moment des cheveux clairs de sa mère plutôt que du brun caractéristique des Barclay. Marlene était contente pour son père et Agathe, qui semblaient aux anges d’accueillir leur fille, de fonder une nouvelle famille. Son père leur avait beaucoup répété à quel point cela allait les souder. Mais si elle devait être tout à fait honnête... Elle avait du mal à considérer (pour le moment du moins), Ottilie comme sa petite sœur. Elle l’était, tout à fait biologiquement, mais Marlene n’arrivait pas pour le moment à l’intégrer dans sa fratrie. Elle avait grandi avec Albert et Balthazar, ils étaient ses frères, ils s’inscrivaient dans la même histoire familiale. Ils avaient les mêmes souvenirs d’enfance, les multiples déménagements, l’éducation militaire. La même mère.

Ottilie, pour l’instant, lui apparaissait plus comme une sorte de petite cousine. Elle était très mignonne et Marlene était contente de la voir et de l’avoir tenue dans ses bras mais, quand elle la voyait dans les bras d’Agathe, elle ne voyait pas encore une petite sœur. Elle n’osait pas trop en parler, elle se sentait encore un peu coupable. Elle ne savait pas tellement ce que ses frères en pensaient : Albert était déployé en mer et n’était pas revenu depuis plusieurs mois. Quant à Balth, il ne disait jamais grand chose de toute manière. Elle n’avait pas encore osé en parler à James non plus, parce qu’elle avait peur qu’il lui pose des questions et qu’elle soit obligée d’avouer des choses qu’elle ne voulait pas avouer. Comme le fait qu’elle était peut-être - et elle disait bien peut-être - un peu turlupinée par l’idée de ne plus être la fille unique de son père. En plus, la nouvelle était bien plus mignonne et adorable. Mais c’était vraiment honteux de reconnaître qu’on pouvait éprouver une pointe de jalousie par rapport à un bébé de trois jours, alors elle préférait ne pas y penser et attendre que ça passe.  

Elle jeta un coup d'œil à sa montre, constatant qu’elle avait encore du temps avant son cours d’anatomo-pathologie du soir. Sa visite à Agathe avait été plus courte que prévue. Deux solutions s’offraient à elle : elle pouvait directement partir pour Sainte-Mangouste et rejoindre une salle d’étude pour réviser (elle était de garde hier soir au service d’empoisonnement par potions et plantes et n’avait pas eu le temps d’ouvrir ses livres.) Ou bien, elle pouvait passer faire un coucou à James (et Grady) puisque le Hufflepub venait d’ouvrir ses portes. La seconde option semblait plus appréciable et en plus, elle allait bénéficier d’un café à emporter.

Elle commença donc à remonter le couloir de la maternité quand ses yeux tombèrent sur un visage tristement reconnaissable. Virgil Forbes, enfer et damnation. C’était forcément lui, qui venait rendre visite à sa mère. Face à un tel obstacle, son réflexe de fuite se mobilisa immédiatement et elle fit un demi-tour sur elle-même. Tout mais ne pas le croiser. À chaque fois que cela arrivait, il lui balançait deux ou trois piques et elle mettait des semaines à les oublier.

Malheureusement, une fois qu’elle eut dépassé la porte de la chambre d’Agathe de plusieurs mètres, elle réalisa qu’elle n’irait pas plus loin. Deux portes battantes menaient au service de néonatologie et elle ne se sentait pas de les pousser. Elle allait devoir expliquer ce qu’elle venait faire là et « Je fuis » ne semblait pas une réponse acceptable pour les soignants. Maudissant Merlin, Morgane et tout le Panthéon magique, elle fit de nouveau un tour, baissant la tête. Peut-être que Virgil ne l’avait pas vue. Peut-être qu’elle allait pouvoir passer incognito. Elle commença donc à rebrousser chemin, passionnée par le linoléum jaunâtre de la maternité. Elle allait tracer sa route et avec un peu de chance, passer entre les mailles du filet. 

L’échec de son plan se présenta sous la forme d’un chariot de soin, laissé là par une sage-femme en visite dans une chambre. Marlene releva la temps à temps pour ne pas le percuter de plein fouet mais le bouscula tout de même légèrement. Elle le stabilisa immédiatement, avant d’attirer l’attention des soignants. Elle ne fut pas assez rapide pour éviter le regard de Virgil sur elle (parce qu’elle voulait croire qu’il n’avait pas vu son petit manège de demi-tour, dans un couloir presque vide et très éclairé.) Elle ouvrit la bouche pour le saluer mais étonnamment, elle ne put pas, comme si c’était trop poli pour lui.

- Je m’en allais, se contenta-t-elle de dire.


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Virgil Forbes
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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeMar 31 Aoû 2021 - 9:11
Virgil écrasa son mégot de cigarette de la pointe de ses souliers cirés. Il avait directement transplané depuis Skye dans le Londres moldu et il s’octroyait quelques minutes de répit avant d’entrer dans la maternité. Il avait grandement besoin de ce conditionnement psychologique pour affronter le moment qui s’annonçait.

Il avait en horreur ces instants soi-disant festifs où on attendait de lui qu’il s’inscrive dans une chorégraphie préétablie par les convenances sociales : Les félicitations aux heureux parents, les compliments sur le bébé –même s’il était le plus laid du monde-, les « il a tes yeux ! ». Brrr. Virgil en frissonnait d’avance mais il avait déjà trop retardé ce moment. Il savait qu’Agathe se languissait de sa venue – il était le seul de ses fils à ne pas lui avoir encore rendu visite- et, aussi égoïste soit-il, il n’avait pas à cœur de contrarier sa mère davantage.

Il avait même décidé de faire une pierre deux coups aujourd’hui. Il irait d’abord voir Agathe et Ottilie, puis Jonah et Grace. Ensuite, il serait débarrassé pour plusieurs semaines, avec un peu de chance jusqu’à début novembre pour l’anniversaire de Dean. Aujourd’hui, il lui suffisait de passer un peu de temps avec ses parents, ses «  sœurs » et tout irait bien :  Il allait se faire la main avec sa mère – il entretenait une meilleure relation avec elle- puis il passerait chez son père et Thelma avant de prétexter une réunion de travail tardive, alors qu’il avait simplement prévu de retrouver Damon, Garance et Nial pour une soirée festive.

Le jeune homme pénétra donc dans le hall, les deux mains dans les poches de son pantalon sombre et prit la direction des ascenseurs desservant les étages supérieurs.  Quelques minutes plus tard, les portes de l’habitacle s’ouvrirent sur le service maternité et sur… une femme qui venait de faire volte-face.  Virgil plissa les yeux. Il n’était pas vraiment sûr de lui : il avait entraperçu le visage de cette fille qu’une micro-seconde  mais elle ressemblait beaucoup à Barclay. Passablement intrigué, il sortit de l’ascenseur et  la suivit dans le couloir tandis qu’elle avançait d’un pas pressé quelques mètres devant lui. Rien dans ses vêtements ne laissait supposer qu’elle puisse être une sorcière mais Marlène avait grandi tout comme lui dans le monde moldu, elle savait se fondre dans la masse.
Ou alors, il s’agissait simplement d’une illustre inconnue.

Virgil était sur le point de se désintéresser d’elle en la voyant foncer droit vers la zone réservée au personnel de santé lorsqu’elle s’arrêta brusquement. Interloqué par ce comportement étrange, il fit de même et s’immobilisa dans le couloir, la tête légèrement inclinée sur le côté et les sourcils froncés. Seulement à cet instant, elle fit demi-tour. Ce pas énergique, cette tête baissée pour ne pas croiser le regard de ses semblables… évidemment qu’il s’agissait de son adorable autre demi-sœur ! Qui de toute évidence n’avait pas très envie de le croiser. Si elle avait pu transplaner directement depuis le couloir, elle l’aurait surement fait mais malheureusement pour elle, un charriot entrava son chemin et elle se retrouva nez à nez avec Virgil qu’elle ne put ignorer.

-Je m’en allais,
souffla-t-elle.
- Bien sûr. Evidemment, répondit-il le ton plein de sarcasme, Tu sais que ces panneaux sont là pour t’aider n’est-ce pas ? » Il indiqua d’un geste de la main la signalétique imposante indiquant la direction de la sortie.
« Je n’étais pas sûr que ce soit toi, ajouta-t-il en laissant courir son regard sur la chevelure de Marlène, tu es revenue au châtain. La dernière fois qu’il l’avait vue cet hiver lors de son stage à Poudlard elle avait opté pour une jolie crinière blonde, Je préférais avant. » Petit sourire.
« Alors, dis-moi tout, enchaina-t-il, tu es venue voir le monstre ? Oui, il parlait bel et bien de leur petite sœur commune, Est-ce que son visage est un savant mélange entre le tien et le mien ? Pure. Horreur.
Mieux valait ne pas y penser.
J’espère juste qu’elle ne va pas hériter de tes fesses. » ajouta le jeune homme sur le ton de la conversation. Fesses qu'il avait pu reluquer un peu plus tôt et qui étaient en vérité plutôt agréables à regarder mais Virgil ne résistait jamais bien longtemps à l'idée de son montrer vexant.

Quoiqu'il en soit, Marlène tombait à point nommé. Cette rencontre retardait quelque peu le moment qu'il fuyait depuis plusieurs jours déjà et il comptait bien saisir cette opportunité.


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Marlene Carter-Barclay
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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeMar 31 Aoû 2021 - 21:21
Sa piètre tentative de fuite avait échoué et son excuse minable n’avait pas arrangé la situation. Au regard goguenard que Virgil porta sur elle, il avait très bien compris qu’elle avait tenté de l’éviter. Il pointa du doigt l’énorme panneau vert lumineux qui indiquait la sortie, qu’elle ne pouvait effectivement pas manquer. Sans répondre, pour conserver un peu de sa dignité perdue, elle se contenta de redresser le chariot. Elle interprétait chaque conversation avec son ancien camarade de classe comme une rencontre avec un troll des montagnes : il était bête et méchant mais pouvait faire de gros dégâts en très peu de temps. Il avait toujours le mot qu’il fallait pour lui mettre un petit coup de matraque derrière la tête et le pire était qu’il semblait y trouver beaucoup de plaisir.

Il lui fit néanmoins un commentaire sur ses cheveux qui la laissa quelque peu circonspecte. Ce n’était pas une insulte. Ça ressemblait presque à une sorte de compliment. À peu près. Ça signifiait qu’il aimait bien son ancienne couleur de cheveux. À peu près. Elle avait choisi de revenir au brun quand ses racines foncées étaient devenues trop voyantes, cela avait donné l’occasion à sa cousine Megan de s’entraîner, encore, à faire de la color correction comme elle disait. Elle avait donc un châtain plus clair que d’habitude. Et surtout. Un presque compliment de Virgil Forbes. Elle n’allait jamais s’en remettre. C’était incongru. Bizarre même. Deux hypothèses : soit il faisait un effort pour être un peu plus sympathique maintenant qu’ils avaient une demi-sœur en commun, attendri par la naissance de ce bébé. Ou bien - celle qui apparaissait plus en cohérence avec sa personnalité - il servait une tarte à la crème avant de la lui retourner en plein visage.

- Merci... ? répondit-elle donc avec un peu de méfiance.

Néanmoins, Virgil se contenta d’enchaîner avec une petite pique qui n’était pas pour elle. Elle n’était pas certaine que Agathe et son père apprécient de l’entendre parler du monstre pour désigner un bébé de quelques jours mais en même temps, ils ne seraient pas surpris. Marlene avait cru comprendre qu’il n’était pas très ravi de cette naissance. C’était la première fois qu’il venait d’ailleurs, Agathe avait laissé échapper que tous ses fils étaient venus sauf un. Marlene avait tenté de la consoler légèrement : « Il doit beaucoup travailler, c’est très prenant comme domaine, Skye... » Elle serait contente d’avoir sa visite au moins, même si le fils en question semblait bien moins ravi. Lorsqu’il suggéra que le bébé était un parfait mélange d’eux, elle fit la grimace. Non mais doucement, ils n’avaient pas eu de bébé ensemble non plus. Elle ne l’aurait pas appelé Ottilie si cela avait été le cas. Et elle n’aurait pas eu Virgil Forbes comme conjoint, quelle horreur. Mais bien décidée à être la grande personne dans cette conversation - et toujours mise dans de bonnes dispositions par le presque-compliment - elle répondit simplement :

- Elle semble plutôt avoir pris du côté Forbes pour le moment...

Ce qui permit à Virgil de l’entartrer. Il prononça la remarque sur ses fesses sur le ton de la conversation et Marlene sentit immédiatement ses joues s’embraser. Elle venait de prendre sa petite claque derrière la tête. C’était un sujet de préoccupation chez elle ces derniers temps parce qu’on sortait de l’été et qu’elle avait passé sa semaine de vacances à avoir l’impression d’être énorme en maillot de bain. Elle avait mangé des tomates et de laitue tout l’été et avait culpabilisé des gaufres que James leur faisait acheter le soir quand ils allaient se balader sur la plage. Elle était contente de retrouver la largeur de sa blouse au travail et ses jeans en dehors. En plus, réalisa-t-elle, il l’avait vue de dos quelques instants auparavant, ça voulait dire qu’il le pensait vraiment. Cramoisie, elle bafouilla.

- T’es vraiment un connard, hein.

Elle mit quelques secondes supplémentaires à trouver une répartie.

- Tant qu’elle n’hérite pas de ta connerie, ça ira.

Pas génial, elle l’avait elle-même entendu. Elle aurait pu penser à attaquer sur le physique elle aussi, songea-t-elle, Virgil avait d’énormes poches sous les yeux, pire que les wagons à bagages du Poudlard Express. Elle y pensait juste trop tard, comme à chaque fois. En plus, elle n’était pas certain que cela lui fasse quelque chose. Elle n’était pas certaine que quelque chose l’atteigne de toute manière, il semblait se foutre de tout.



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Virgil Forbes
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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeSam 4 Sep 2021 - 9:00
Marlène offrait à Virgil une joyeuse distraction dans cette journée pleine d’obligation. Pour le coup, il était réellement content d’être tombé sur elle, il s’agissait d’un alibi idéal pour écourter sa visite à la petite Ottilie. Il se voyait déjà en train de dire à sa mère qu’il arrivait un peu tard car il avait croisé Marlène dans le couloir et qu’ils avaient longuement discuté – comme deux nouveaux membres d’une même famille qui apprendraient à se connaitre. Même pas besoin de mentir à Agathe. La stricte vérité !

Mais pour cela, il devait éviter de braquer complètement sa « demi-sœur ». Il n’avait pas envie qu’elle s’échappe et qu’il se retrouve seul face à ses obligations si bien qu’il regretta presque sa petite vanne sur les fesses de Marlène. Il ne pensait pas faire mouche si facilement. Tout le monde n’avait pas la répartie d’une Sasha Benson ou l’aplomb d’une Maeva Hellsoft et Marlène, la pauvre, ne possédait ni l’une ni l’autre.

«  T’es vraiment un connard, hein. »

Elle aurait presque pu rester drapée dans sa dignité si elle n’avait pas eu le visage complètement cramoisi. Trahie par son propre corps. Cruel.

« Oh Marlène, tu me connais maintenant, dit-il en écartant légèrement les bras, paumes tournées vers le ciel. Il était presque compatissant, Tu le sais que je suis un cognard, tu ne devrais pas prendre à cœur ce que je dis, voyons. »

Il ne comprenait pas qu’elle puisse encore réagir de la sorte après tout ce temps.

« Maintenant qu’on est officiellement dans la même  « cellule familiale », Il mima les guillemets, on est obligé de composer l’un avec l’autre et  je suis persuadé qu’on est parti d’un mauvais pied, toi et moi. »

Ce ton doucereux et ce sourire poli étaient surement bien plus inquiétants que les traditionnelles banderilles de Virgil. Il était vraiment prêt à tout pour esquiver cette entrevue avec Agathe et son beau-père.

«Alors. Mise à part que tu n’as pas envie qu’Ottilie soit aussi conne que moi – connerie qui la rendrait pourtant nettement plus intéressante aux yeux de Virgil- qu’est- ce que tu penses de tout ça ? » de ce bébé à quarante ans passés pour leurs parents, de cette nouvelle famille recomposée, Le petit monstre a été bien accueilli chez les Barclay ? »

Il se demandait si le clan d’en face partageait ses réserves. Pour sa part, il avait du mal à voir Ottilie et Grace comme ses sœurs. Oui elles faisaient partie de sa famille – mais au sens élargi du terme. Comme l’auraient été de lointaines cousines. Ces deux petites filles avaient dix-huit ans d’écart avec lui. Il ne voyait pas comment il arriverait à s’y attacher ou à nouer des liens avec elles. Mise à part quelques anniversaires et dinés de Noël, ils ne partageraient absolument rien (car, qu’on se le dise, il ne comptait pas s’improviser nounou).

Virgil n’était pas particulièrement proche de ses frères mais ils avaient une histoire commune, un vécu partagé qui les liaient et les lieraient à vie. A ses yeux, Ottilie et Grace graviteraient toujours autour de ce noyau sans jamais pouvoir l’intégrer pleinement. C’était sa vision de la situation mais il doutaient que ses frères la partagent…

« Chez nous, j’ai l’impression qu’il y a deux clans qui se dessinent : Les favorables et les réservés, commença-t-il pour inviter Marlène à la confidence, Dean est ravi –normal c’est un adulte responsable et parfait en tous points- expliqua-t-il sans une once de jalousie. C’était un constat. Casey a quand à lui développé un espèce d’instinct pseudo protecteur et paternaliste – je te jure, on dirait mon père- ce n’était pas un compliment dans la bouche du jeune homme qui avait encore en travers de la gorge la réaction de son cadet quelques jours plus tôt, et il y a Gaby qui essaye d’être comme les autres mais qui galère. Virgil esquissa un sourire à cette idée – Cette teigne est dégoutée de plus être le petit dernier, le p’tit chouchou. Tu vois le genre ? » Il laissa échapper un léger rire, preuve que cette situation l’amusait beaucoup. Gabriel avait passé toute la fin de ses vacances à astiquer la collection de balais magiques de Jonah et à cuisiner de délicieux gâteaux à Agathe .Virgil savait que son Serpentard de frère avait agit à dessein pour conserver son statut de préféré. Il n’avait eu aucun propos désobligeant envers leurs demi-sœurs mais Virgil connaissait assez Gabriel pour le comprendre sans qu’il n’ait à dire quoique ce soit.

Le privilège des vraies fratries, en quelque sorte.

« Et vous alors ? Qu’en pense… ? » L’autre militaire là. Et le roi mage.
Virgil et la mémoire des prénoms.


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Marlene Carter-Barclay
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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeLun 13 Sep 2021 - 18:13
Evidemment, Marlene n’avait pas pensé que sa petite insulte blesserait Virgil : il semblait toujours flotter au-dessus de ces basses considérations. Néanmoins, elle pensait qu’il allait l’ignorer, pas l’adopter complètement.  Il marqua néanmoins un point, même si elle préférait mourir plutôt que de le reconnaître. Il était toujours odieux. C’était comme cela qu’il communiquait. Elle aurait dû effectivement s’en ficher et ne pas prendre à cœur toutes les horreurs qui sortaient de sa bouche : il disait des méchancetés plus souvent qu’une victime de crache-limaces laissait échapper de gastropodes.  Mais c’était malgré elle : il avait toujours le chic pour appuyer là où ça faisait mal. Et chez elle, beaucoup d’endroits faisaient mal.  

Face au sourire de Virgil qui n’annonçait rien de bon, elle regretta très sérieusement de ne pas être parvenue à fuir suffisamment vite. Il reprit la parole d’un ton doucereux, commençant à rappeler qu’ils étaient de la même « cellule familiale » (à son sens, ils étaient surtout deux cellules familiales que leurs parents respectifs tentaient de coller de force, mais ça, son père semblait incapable de l’entendre.) Ils se retrouvaient effectivement à composer l’un avec l’autre mais si cela pouvait être le moins souvent possible… Heureusement, Virgil n’était jamais très présent aux repas « avec tout le monde » que leurs parents aimaient faire. Quant à elle, en tant qu’étudiante très occupée, elle avait souvent l’excuse parfaite (et le mensonge facile) pour ne pas y assister.

La mention du fait qu’ils seraient partis du « mauvais pied » lui fit faire une moue peu convaincue. Elle ne se rappelait plus de sa première rencontre avec Virgil mais elle se rappelait très bien qu’elle ne l’avait jamais apprécié – et c’était forcément de sa faute à lui. Elle avait déjà été à plusieurs reprises la cible de moqueries très peu discrètes de son acolyte, Damon Drop, alors qu’elle était dans l’année supérieure (et qu’elle avait espéré un peu de respect à l’égard des élèves plus âgés.) Cela s’était accentué lorsqu’elle était devenue Préfète-en-Chef, parce que le fait qu’elle puisse les coller et leur retirer des points ne semblait pas tellement les impressionner. Une fois, alors qu’elle attendait Emma devant la salle de Défense Contre les Forces du Mal, Damon lui avait fait une remarque hautement obscène mêlant James, la Forêt Interdite et Mimi Geignarde. Cela avait fait ricaner toute la petite bande.  

Elle peinait à croire que Virgil voulait maintenant qu’ils s’entendent, sous prétexte qu’ils allaient se voir plus souvent. Au sens de Marlene, il s’amusait bien trop à se ficher d’elle pour arrêter. Il reprit la parole presque comme si de rien n’était, lui demandant ce qu’elle pensait de tout ça (le ça devant être le fait qu’ils se retrouvent devant une chambre de la maternité parce que leurs parents venaient d’avoir un bébé ensemble.) Son intérêt ne pouvait pas être sincère, il y avait forcément Strangulot sous marais. Il ne pouvait y avoir qu’une seule explication à ce regain d’intérêt : Virgil cherchait à accumuler des informations, de préférence négative, sur elle, pour pouvoir faire pression ou bien faire exploser des petites bombes au repas de Noël s’il s’ennuyait trop : « Au fait, est-ce que vous saviez que Marlene considère que Ottilie est un petit monstre et espère qu’elle ne sera pas conne comme du côté maternel ? » Elle le voyait venir gros comme une maison.  

- Pourquoi tu veux savoir ça ? Tu voudrais qu’on fasse un faire-part commun pour nos amis ? cingla-t-elle.

Comme s’il voulait la pousser à la confidence, il commença à répondre lui-même à sa propre question. Malgré elle, elle fut intéressée : après tout, elle n’avait même pas pu en parler avec ses propres frères… Deux clans existeraient donc chez les Forbes. Dean et Casey, visiblement équilibrés et contents de cette arrivée et puis de l’autre côté, Gaby, jaloux et un peu inquiet. Super. Elle avait donc les mêmes réactions émotionnelles qu’un adolescent de douze ans. Nickel. En tout cas, elle avait bien noté que Virgil ne donnait aucun indice sur la manière dont lui percevait les choses. Pensive, Marlene se tâta quelques secondes à se taire. Elle n’avait pas vraiment confiance en Virgil pour lui confier ces informations. Néanmoins, elle pouvait toujours tenter : donner des choses qui n’allaient pas être très préjudiciables. Si elle voyait que c’était remonté aux oreilles de son père, cela voulait dire que Virgil se moquait d’elle. Et alors là, elle nierait tout en bloc.

- … Albert, répondit-elle après un silence, un peu agacée que Virgil ne se soit même pas donné la peine de retenir les prénoms de ses frères. Et Balthazar. Tout comme lui, elle n’avait pas l’intention de se prononcer en son nom. Elle allait juste se servir d’Albert pour le faire. Il ne l’apprendrait jamais et, encore une fois, si Virgil caftait, Marlene nierait tout. Et bien… C’est un peu compliqué, je pense. Bart est un peu tracassé de perdre sa place de petit dernier. Leur père, qui n’était jamais très affectueux, avait exprimé beaucoup d’enthousiasme à l’idée de cette grossesse. Marlene s’était sentie un peu encombrante quand elle avait été chez elle pendant l’été et elle avait l’impression que son petit frère partageait également ce ressenti. Quant à Albert… Et bien, il n’a rien contre Ottilie, forcément, c’est un bébé, mais je crois qu’il a du mal à la considérer comme sa petite sœur à part entière. La différence d’âge, l’éloignement… Elle hésita quelques secondes. Puis le fait que ce soit une demi-sœur. C’est un peu différent, on a tous la même mère, la même histoire. Comme le dit Albert, ajouta-t-elle. On ne va pas grandir ensemble. Ça donne l’impression que c’est plus une petite cousine ou une petite nièce.


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Virgil Forbes
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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeVen 17 Sep 2021 - 9:35
Ah oui, bien sûr. Albert et Balthazar. Il faut dire que Virgil n’avait pas eu l’occasion de les croiser souvent puisqu’il esquivait à peu près tous les repas de « famille » que sa mère et Nick organisaient. Sa nouvelle vie de jeune actif était un parfait alibi pour se soustraire à ces réunions interminables même si Agathe essayait vainement de réunir tous les enfants autour d’une table le dimanche. Le Dimanche. La seule et unique journée de repos après le samedi soir !  Virgil n’envisageait pas une seconde de devoir se contraindre à quoique ce soit le dimanche alors qu’il rentrait généralement de soirée au petit matin.

Il  trouvait donc toujours une bonne excuse pour esquiver et Damon avait été, tout l’été, le parfait alibi. Officiellement, Virgil l’avait aidé à mettre en place sa boutique de potions à Leopoldgrad –quel ami formidable il était- alors qu’en réalité le commerce de son acolyte était déjà parfaitement installé et sur les rails depuis le premier week-end de juillet : Damon avait embauché des artisans pour aménager sa boutique, il s’était offert les services d’un comptable et même d’une vendeuse. Il n’avait clairement pas besoin de Virgil pour quoique ce soit.

Les dimanches après-midi qu’ils passaient officiellement à travailler  étaient en réalité de longues journées chez Dam’s durant lesquelles ils somnolaient sur le canapé devant des émissions de tv réalité (avec si possible, des sorcières en maillots de bain). Il leurs arrivait  de jouer à la console en grignotant des céréales. Parfois, ils avaient un regain de motivation et ils s’en allaient bruncher sur le toit terrasse du Felix Felicis pour retrouver des filles croisées la veille en soirée. Il n’y avait pas photo entre ce programme alléchant  et passer quatre heures à regarder les échographies bizarroïdes d’Agathe. « Regarde là, c’est son nez ! ». Mouai, une vulgaire tache informe semblable à un champignon un peu flétri- le choix était vite fait.

Ce petit manège dominical avait conforté Virgil dans l’idée qu’il devait prendre un appartement à lui tout seul et ne plus vivre avec son grand frère, trop prompt à remarquer ses nombreux mensonges sur son emploi du temps. Il avait investi dans un charmant T2 leopoldgradien quelques jours plus tôt et il pouvait dorénavant zoner tranquillement le dimanche en toute impunité.

D’ailleurs, il avait cru comprendre qu’il n’était pas le seul à se soustraire à ses obligations de fils modèle. Parmi les grands absents de ces barbecues dominicaux figuraient également Albert – souvent en mission- et plus étonnamment… Marlène, visiblement très occupée par ses études en médicomagie.

Virgil avait toujours pensé que la Serpentard avait un sens aigu de la famille et qu’elle n’aurait raté ces moments pour rien à monde, quitte à amener ses bouquins de révision chez Nick et Agathe pour travailler un peu l’après-midi, une fois les saucisses englouties. Il avait de toute évidence sous-estimé son ambition et son désir de réussir, à moins qu’elle soit, comme lui, quelque peu allergique à  ce tableau de la parfaite famille recomposée. Mais pour être honnête, Virgil penchait plutôt du côté de la première éventualité.

Il imaginait Marlène comme le pendant de Dean. Elle ne pouvait que se réjouir de l’arrivée d’une adorable petite sœur dans sa vie. A vrai dire, il ne voyait aucun Barclay médire sur la pauvre petite Ottilie, il fut donc quelque peu étonné à l’entente des propos de Marlène.

Ainsi donc, Albert – ce cher Albert- partageait totalement son point de vue. Virgil se retrouvait dans chaque mot que Marlène prononçait : La différence d’âge qui créait forcément un fossé entre les deux générations, l’histoire familiale déjà écrite pour les ainés, l’éloignement… Il y avait même de grande chance pour qu’Ottilie ne soit pas une sorcière (Nick n’avait pas l’air vraiment doué pour concevoir des êtres d’exception). La petite ne connaitrait rien du véritable quotidien de cinq de ses demi-frères et sœur avant plusieurs années… Et peut-être même jamais.

« Albert, c’est mon gars sûr, commenta Virgil, Je savais bien qu’une personne qui décide sciemment de s’enfermer dans une boite, sous l’océan, pendant plusieurs mois  loin de ton père,  ne pouvait être qu’un être particulièrement réfléchi et sensé. » Il esquissa un bref sourire, incapable de résister à cette petite banderille. «  Franchement, je partage totalement son avis. Ca ne me fait ni chaud ni froid d’avoir une sœur – enfin deux sœurs, Corrigan a accouché la semaine dernière, expliqua-t-il, Mes parents sont heureux – super- mais moi… ça me plutôt laisse indifférent. » avoua-t-il avec un haussement d’épaule et sans une once de culpabilité.  Il n’arrivait pas à s’attacher à ces petites filles. Il n’en avait pas envie. Il ne ressentait pas de lien particulier pour elles et il n’était pas spécialement pressé de les rencontrer.

« Je vois bien que ma mère et ton père triment pour essayer de recomposer une nouvelle famille mais soyons honnêtes : Ils sont ridicules. C’était un peu triste à admettre mais Virgil livrait son constat sans filtre, Je sais pas toi mais moi j’en peux plus de leur doodle pour savoir quel jour on sera dispo pour Noël. Il bascula la tête en arrière, lassé rien qu’à cette idée. « Merci de cocher vos disponibilités afin que nous soyons tous réunis en ce jour de fête ! Ship »  Il aimait sa mère, sincèrement, mais là, c’en était trop pour lui, Je ne sais même pas ce que je vais faire ce soir et ils veulent que je leur dise où je serai dans quatre mois. » reprit-il en cherchant le regard de Marlène.

D’ailleurs, Virgil avait déjà dit à Tobias qu’il acceptait de travailler durant toute la période des fêtes. Il laissait volontiers les congés de fin d’année et les jours fériés aux autres traqueurs. Il avait toujours détesté les fêtes de fin d’année et l’arrivée d’Ottilie et de Grace dans sa vie ne faisait qu’alimenter un peu plus son aversion pour ces moments écœurants de bons sentiments.

« Enfin, j’imagine que tu es au dessus de ça, reprit-il. Marlène devait surement être comblée à l’idée de passer Noël en « famille », quoi que, il fronça les sourcils et sortit son pear de sa poche pour consulter ses derniers échanges d’e-mails moldus. Tout le monde avait donné ses disponibilités sur le sondage familial sauf Virgil… et Marlène. Il tourna l’écran en direction de la jeune femme et esquissa un bref sourire en coin, « Tu comptes répondre un jour ou tu vas les ghoster éhontément ? »


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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeMer 22 Sep 2021 - 17:57
Marlene ne savait pas à quoi elle s’attendait de la part de Virgil mais il était honnête de dire qu’elle ne s’attendait pas à une réaction positive. A peu près positive, du moins. Pire que cela : lorsqu’il déclara que Albert était quelqu’un de censé parce qu’il s’enfermait dans un sous-marin loin de leur père six mois sur douze, elle eut un petit sourire. Peut-être même un petit soufflement du nez amusé. Elle aimait son père, évidemment, mais elle était obligée de reconnaître que Nicholas Barclay n’était pas un homme très commode. Il avait des principes très rigides et en attendait beaucoup de ses enfants, notamment de ses fils. En étant une fille et en étant absente une grande partie de l’année, elle était un peu passée entre les mailles du filet. Elle savait en revanche que c’était loin d’être le grand amour entre son père et Virgil, qui étaient à l’opposé totale l’un de l’autre.  

Elle-même n’aurait jamais pensé pouvoir partager un point commun avec son ancien camarade de classe et pourtant… Ils étaient en train de se rejoindre sur la naissance d’Ottilie. Enfin, « Albert » et Virgil partageaient désormais un point commun, puisqu’elle s’était dissimulée derrière son frère pour parler (jamais trop de prudence quand on confiait une information à Virgil Forbes.) Le pire étant que lui connaissait des changements dans ses deux cellules familiales, puisque les professeurs Corrigan et Forbes avaient eu un bébé ensemble. On voyait à quoi servaient les logements de fonction des enseignants…  

- C’est quoi le prénom ? se risqua à demander Marlene (avec la curiosité un peu mauvaise de savoir si c’était mieux ou pire que le choix d’Agathe et Nicholas.)

En tout cas, Virgil ne semblait pas hésiter à se confier à elle (ou à prétendre qu’il se confiait pour lui arracher des informations, on ne savait jamais) en révélant que les efforts de leurs parents respectifs pour former une nouvelle famille le laissaient de marbre. Il est vrai que Nicholas et Agathe y mettaient beaucoup de cœur, peut-être un peu trop. Ils avaient lancé la tradition du déjeuner dominical familial, où ils rappelaient toutes les troupes, ils tentaient de faire des activités « en famille » (course d’orientation dans la forêt à la tombée du jour pour Nicholas, cinéma pour Agathe), ils avaient des groupes de discussion communs sur lesquels son père s’essayait aux smileys (ce qui donnait lieu à des situations gênantes, notamment lorsque Agathe racontait qu’elle avait fait une ratatouille et que son père répondait qu’il avait hâte de la gouter en envoyant trois smileys aubergines. Marlene avait mis la conversation en mode muet.) Bref, ils faisaient tous les efforts pour tenter de reconstituer une vraie cellule familiale.

Sauf que Virgil avait parfaitement raison pour le coup : c’était complètement artificiel. Elle ne se sentait pas « en famille » quand tous les Forbes étaient présents, elle se sentait presque à Poudlard. Dean, Virgil, Casey et Gabriel n’étaient pas ses frères ou ses demi-frères, ils étaient vraiment des camarades de Poudlard. Elle n’était jamais très à l’aise en leur présence, surtout quand Virgil était là et qu’elle avait l’impression que ses faits et gestes étaient documentés à son groupe de potes, Damon Drop, Kasya Machin-Chose et l’autre là, Phil. C’était vraiment la même sensation que lorsque les enfants de ses amis de son père venaient à la maison. Elle n’avait rien contre eux mais ils étaient des étrangers. Cela se passait un peu mieux avec Agathe, avec qui elle aimait bien papoter lorsqu’elle passait dîner chez son père (enfin chez eux maintenant.) Elle était toujours gentille et elle n’avait pas cette impression d’être envahie dans sa sphère privée.

Néanmoins, apprécier sa belle-mère ne suffisait pas à lui donner envie d’assister à la prochaine grande messe « familiale » : Noël. Cette année, tout le monde était invité et leurs parents tenaient absolument à ce qu’ils soient tous présents. Ils avaient mis en ligne un Doodle et les relançaient régulièrement. Les bons élèves, comme Dean, avaient déjà répondu, ceux qui n’avaient pas le choix (Casey, Gaby, Balthazar notamment) étaient déjà otages. Albert avait tenté d’esquiver mais il avait une permission à partir du 21 décembre, jusqu’au 7 janvier. Coincé. Il restait donc Virgil. Et elle. Jusqu’ici (et comme à chaque fois qu’elle ne voulait pas faire quelque chose), elle avait pu prétendre qu’elle ne connaissait pas ses disponibilités, à cause des gardes. Sauf qu’elle avait appris la semaine dernière qu’elle serait libre la semaine de Noël, puisqu’elle prenait celle de la Saint-Sylvestre (beaucoup plus divertissante quand on en venait aux urgences, d’ailleurs.) D’un simple coup d’œil sur son Pear, il exposa son absence de réponse. Pas si au-dessus que ça, donc. Marlene haussa les épaules à sa question.

- Je ne savais pas si je bossais ou pas.

Elle hésita quelques secondes à prendre la parole. Elle savait que cela pouvait se retourner contre elle mais… Avec un peu de chance, Virgil était parfaitement honnête dans sa volonté de casser du sucre sur le dos de leurs parents et n’irait rien leur répéter.

- Puis franchement… Ca me gave un peu.  

Elle croisa ses bras sur sa poitrine.

- Le grand dîner familial où tout le monde va faire semblant que la soirée est vraiment idéale alors que c’est juste gênant… Mon père qui va se forcer pour faire plaisir à ta mère, alors qu’il n’a jamais aimé Noël ! Des fois après la mort de maman, on le fêtait à peine, juste histoire de. Et puis toi tu vas chercher à l’embrouiller, Albert va en rajouter une couche, ils vont s’engueuler, Balth va tirer la tronche et personne ne va manger ma bûche.

Un Noël classique chez les Barclay, saupoudré de Forbes.



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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeVen 24 Sep 2021 - 8:05
« Grace. » répondit Virgil à la question de Marlene.
En l’espace de quelques jours la fratrie Forbes avait accueilli deux filles dans leur rang et Virgil entrevoyait déjà avec horreur la suite des événements : Leurs parents allaient se livrer à une guerre froide de la famille parfaite. Si Jonah invitait toute la tribu à manger le samedi, Agathe allait se sentir obligée de lancer une invitation le dimanche, en mieux. Que ce soit son père ou sa mère, aucun des deux ne voudrait endosser le rôle du parent ingrat qui délaisse ses enfants issus d’un premier mariage. Les naissances d’Otillie et Grace constituaient à n’en pas douter le point de départ d’une surenchère dans les démonstrations d’amour filial forcées.

Et Virgil n’était pas prêt pour ça. Très clairement.

Il fut toutefois surpris de se rejoindre sur ce point avec Marlene qui, après quelques tergiversations, consentit à révéler le fond de sa pensée. Non seulement il n’aurait pas imaginé qu’elle puisse se confier à lui mais, en plus, il n’aurait jamais envisagé qu’ils partagent la même vision des choses. Il avait toujours vu Marlène comme une personne plutôt vertueuse dans ses relations familiales.
De son point de vue -visiblement erroné- Marlène était le liant des Barclay. Celle autour de qui la famille se retrouvait, une sorte de  figure maternelle fédératrice à qui l’on prêtait toutes les vertus associées aux femmes en général. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle prenne elle-même  le contrepied de cette idée reçue et qu’elle lui révèle son ras le bol.

Les mots de Marlène auraient pu être les siens. A cette idée, Virgil esquissa un imperceptible sourire et plissa légèrement les yeux.

« Je ne t’imaginais pas comme ça, dit-il. Sa remarque sonnait clairement comme un compliment, Je pensais que tu étais une adepte des photos de Noël où toute la famille porte le même pyjama et où les enfants posent du plus grand au plus petit devant le sapin,  entre les parents, évidemment,  papa seulement vêtus du fameux pantalon à carreaux rouges et maman portant sa chemise en guise de vêtement de nuit. A vomir.

Quand Virgil voyait ses clichés, il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer l’envers crasseux du décor féérique. Avait-il fallu menacer le petit dernier pour qu’il daigne sourire sur la photo ? Ou l’acheter en lui promettant une part de bûche supplémentaire ? Est-ce que monsieur était bien le père idéal qu’il voulait incarner ? Avait-il trompé maman dans l’année ? Et cette main posée sur l’épaule de sa fille était-elle si innocente ?

A la base, Virgil n’avait jamais eu une grande estime de la race humaine mais ses missions  à Skye  lui avaient fait prendre conscience qu’il était loin du compte : L’humain était bien pire que ce qu’il imaginait et, trop souvent, chacun essayait de cacher ses travers derrière une épaisse couche de vernis.

Derrière des photos de Noël joliment punaisées sur le frigo entre des dessins d’enfants, par exemple.
Au moins, Virgil jouait carte sur table. Il était un sombre cognard et ne cherchait pas à le cacher. Devant une Marlene si prompte à la discussion, il se sentait même prêt à argumenter son point de vue.

« Ok, peut-être que je vais chercher à embrouiller ton père méchamment et que tous tes malheurs découleront de moi, mais revenons à la première étape de ton histoire. Ce grand diner familial imposé à tout le monde. Cette dictature du bonheur où très clairement, personne n’a le droit de dire qu’il n’a pas envie d’être là. Non seulement tu es contraint à une présence obligatoire mais en plus, tu dois faire semblant d’aimer ça. Schizophrénie level douze. Une infirmière passa avec son charriot et Virgil se décala légèrement contre le mur pour faire une place à Marlene, Tu ne peux pas être la voix de la discorde sinon on t’accusera d’avoir gâché la fête à laquelle – ne l’oublions pas- on t’a obligé de venir. Tu imagines la violence du truc ? »

De toute évidence Marlene l’imaginait sans mal. Si elle voulait elle aussi esquiver ces grandes messes c’est qu’elle était tiraillée par les mêmes ressentis que son presque demi-frère.

« Tu veux que je te dise ? Le jour de Noël je serai à Skye avec mes patients qui ne font pas semblant d’être ce qu’ils ne sont pas et ça m’ira parfaitement. » Il hocha la tête pour appuyer ses propos. «  Skye est toujours blindé d’opération à cette période de l’année… Bizarre, n’est-ce pas, puisqu’on est tous censé être très heureux et impatients à l’idée de se retrouver. » souffla-t-il ironiquement.

En effet, la période des fêtes de fin d’année était très chargée pour le Centre de Réhabilitation Mémoriel. Les réunions familiales imposées par la société remuaient toute la merde enfouie dans chaque famille et les nouveaux patients affluaient en nombre…

« Mais c’est pas à toi que je vais apprendre ça. Marlene travaillait aux urgences et tout le monde savait que le taux de suicide était très élevé autour de Noël, D’ailleurs si tu as besoin d’un alibi pour la semaine du 25, pas de souci, je suis ton homme, proposa-t-il alors spontanément. Entre allergique aux fêtes de famille, ils devaient se soutenir. Et puis, surtout, s’il offrait son aide à Marlene, il espérait bien pouvoir compter sur elle en retour le jour où il aurait besoin de quelqu’un pour appuyer l’un de ses nombreux mensonges, On peut inventer un partenariat entre Skye et St-Mangouste : Un programme de soutien psychologique durant les fêtes de fin d’année.  Il chercha le regard de la jeune femme et prit un air particulièrement concerné. « On a besoin de bénévoles Marlene pour aider toutes ces personnes dans le besoin. Les pauvres, ils n’ont pas de famille avec qui partager un repas chaleureux et convivial. Pas de bébé à déguiser en mini-père Noël. Pas de livre sur les véhicules lourds et blindés de l’armée anglaise empaqueté sous le sapin – c’était le cadeau que Virgil avait reçu de Nicholas l’année dernière. Cadeau qu’il s’était empressé de revendre sur un site d’accro aux technologies moldus, Ils n’ont vraiment, vraiment pas de chance. »


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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeDim 26 Sep 2021 - 19:25
Grace c’était bien comme prénom, c’était joli. Plus joli qu’Ottilie, si on lui demandait son avis. Mais son père - elle avait longtemps pensé « ses parents » mais peut-être que l’influence venait plus de Nicholas - avait toujours eu un goût un peu particulier pour les prénoms. Ils avaient bien commencé avec Albert : classique, intemporel, peut-être un peu vieillot mais rien de bien méchant. Marlene ensuite, classique également, légère influence allemande (elle était née là-bas) mais encore une fois, rien de bien méchant. Rien de très fun, rien de très moderne, « Albert et Marlene », ça ne respirait pas le dynamisme. Mais était venu Balthazar et là... Elle ne savait pas vraiment ce qui s’était passé. Il n’y avait même pas de grand-père ou de grand-oncle qui portait ce prénom afin de pouvoir justifier un hommage. S’appeler Balthazar à quatorze ans, ce n’était pas facile au collège. La vie ne serait pas facile non plus pour Ottilie, si on lui demandait son avis. Pourtant Agathe avait eu plutôt bon goût pour les prénoms de ses aînés.

Néanmoins, Marlene se garda bien d’expliciter cette pensée auprès de Virgil. Elle avait accepté de se confier un peu au sujet de l’agacement qu’elle ressentait à l’approche de Noël mais elle n’allait pas non plus lui donner toute les cartes. Encore une fois, elle pouvait parfaitement imaginer Virgil balancer au dîner de Noël, entre l’entrée et le plat principal, pour poser l’ambiance « Marlene vous a déjà dit qu’elle trouve le prénom Ottilie parfaitement laid ?. » Pourtant, les quelques confidences qu’elle venait de lui faire semblaient avoir changé quelque chose dans la façon dont Virgil s’adressait à elle. Il ne l’imaginait pas comme cela, selon lui. C’était presque un compliment dans sa bouche, elle l’entendait bien. Elle se demanda l’espace d’un instant comment il la voyait. Comme Dean, sûrement, ravie de cette recomposition (ou en tout cas, faisant très bien semblant et le faisant avec plaisir.) Quand il glissa qu’elle devait être une adepte des familles qui posaient tous dans le même pyjama, elle haussa les épaules.

- Euh, est-ce que tu as déjà rencontré ma famille ? Je te croyais plus observateur que ça.

Il faudrait sûrement passer sur le corps de son père avant qu’il n’accepte ce genre de mise en scène familiale niaise ; Albert refuserait de toute façon de jouer à la famille parfaite en arguant qu’ils ne tromperaient personne et Balthazar refuserait qu’ils prennent une photo aussi humiliante. Quant à elle, un peu comme Albert, elle ne se projetait pas dans ce genre de mise en scène de la famille idéale. Peut-être que dans une autre vie, elle aurait pu. Si sa mère avait été encore là, les choses auraient été différentes... Elle en rêvassait souvent. Elle l’avait perdue quand elle n’avait que sept ans, elle avait grandi sans elle, Balthazar l’avait à peine connue. Et quand on parlait de Dorothy, personne ne tarissait d’éloges sur elle. Elle était gentille, drôle, spontanée, elle arrivait à dérider son père, à le faire cesser de se prendre si au sérieux. Alors peut-être que si elle avait été encore là, ils auraient été le genre de famille qui fêtaient Noël avec beaucoup de joie et de plaisir.

Quand Virgil rebondit, avec animation, sur ce qu’elle avait dit, Marlene prit le temps de réaliser quelques secondes à quel point c’était étrange. Ils avaient une discussion presque normale. Virgil lui parlait presque normalement. Certes, leur conversation normale tournait autour du fait de critiquer leurs familles respectives mais hé, ça marchait bien.

En tout cas, il avait une vision extrêmement cynique de la situation. Qui n’était pas complètement fausse, constata-t-elle en se décalant pour laisser passer une infirmière. Effectivement, elle n’avait pas l’impression d’avoir la possibilité de dire qu’elle n’avait pas envie d’être là où qu’elle ne se sentait pas à l’aise dans cette simulation de famille recomposée. Son père le prendrait sûrement très mal et Agathe également. Donc comme le disait Virgil, il faudrait faire semblant d’être là pour éviter le déclenchement de drames et de devenir le vilain petit canard qui avait ruiné Noël. Virgil, en tout cas, semblait bien décider à ne pas s’imposer cela cette année. Il allait bosser pour les fêtes, ce qui lui donnait l’excuse parfaite pour ne pas froisser les sensibilités de leurs parents respectifs. Apparement, Skye était remplie à cette période de l’année, ce qui ne l’étonnait pas. Elle se fendit d’un bref commentaire :

- Comme les urgences.

Effectivement, il n’allait rien lui apprendre. Elle avait pu le découvrir l’année dernière, lors de sa première année : elle avait travaillé le vingt-cinq décembre et la veille, beaucoup de tentatives de suicide étaient arrivées aux urgences. Elle avait trouvé cela extrêmement triste. Quand il lui proposa de l’aider à trouver un alibi, un sourire amusé naquit malgré elle sur ses lèvres. Sa petite comédie du bénévolat sur les pauvres personnes qui avaient besoin de l’aide de Sainte-Mangouste et de Skye parce qu’ils n’avaient pas de bébé à déguiser... Si elle s’était laissée faire, elle aurait presque pu rire. Elle se retint, jusqu’à ce qu’il mentionne le cadeau de l’année dernière de son père, sur les blindés. Un léger rire secoua ses épaules.  

- Je vois que tu as beaucoup apprécié ce cadeau. Je vais souffler à mon père de t’offrir le tome deux si tu veux, sur les hélicoptères. Ça me fait plaisir, ne me remercie pas, ajouta-t-elle avec ironie.

Elle s’appuya contre le mur à côté de lui, croisant ses bras sur sa poitrine.

- La proposition est tentante mais tu sais quelle est la différence entre toi et moi ? La culpabilité. Si je dis que je ne viens pas, ta mère va bien montrer qu’elle est triste, je vais me sentir mal, mon père va m’appeler pour me dire que je ne fais pas d’efforts, qu’on est grand, qu’il est heureux de refaire sa vie avec Agathe, qu’on pourrait montrer qu’on est heureux pour lui... Après je me sentirai bien trop mal.

C’était toujours un levier facile à activer chez elle.

- J’ai appris que je ne travaillais pas cette semaine-là, donc je suis coincée. Et je n’ai pas ton talent pour me foutre des choses.


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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeJeu 30 Sep 2021 - 18:52
« Je vois que tu as beaucoup apprécié ce cadeau, nota Marlène, Je vais souffler à mon père de t’offrir le tome deux si tu veux, sur les hélicoptères. Et pleine d’une confiance qui ne lui ressemblait pas habituellement, elle ajouta, Ça me fait plaisir, ne me remercie pas. »
-A choisir, je préférerai l’ouvrage sur les avions de chasse, il est  mieux coté à la revente. » Répondit Virgil sur le même ton désinvolte. Il n’avait pas vraiment de scrupule à révéler la destinée qu’il réservait aux présents offerts par Nicholas.

Chose étrange, il passait presque un moment sympathique avec Marlene. Certes s’il avait pris le temps de converser un minimum avec elle -et de se montrer un peu plus avenant qu’à l’accoutumée- c’était  dans l’unique but de retarder le moment où il allait devoir « s’extasier » devant Otillie mais il découvrait l’ancienne préfète sous un jour nouveau : Médisante et détachée. Des traits de caractère qu’ils appréciaient dans ses relations amicales en général.

Il ne pensait pas devenir subitement le meilleur ami de Marlene mais…elle était moins pathétiquement désespérante que ce qu’il croyait initialement. Il devinait même chez elle un potentiel sens de l’humour bien caché (mais cela restait encore à prouver).

Quoiqu’il en soit, ils partageaient la même aversion pour les fêtes de famille. Et Virgil espérait bien tirer profit de ce point commun inespéré. S’il arrivait à convaincre Marlene de mentir avec lui, non seulement ils pourraient s’éviter bon nombre de réunion familiale mais en plus leurs mensonges gagneraient en crédibilité aux yeux de leur famille. Personne n’irait imaginer qu’ils aient pu s’entendre sur une excuse commune –voir même s’entendre tout court.

Une véritable chance… que Marlene refusait de saisir à cause des manipulations vicieuses de son paternel. Et oui, qu’il le veuille ou non, Nicholas se livrait à un odieux chantage affectif envers sa fille. En convoquant chez Marlene un puissant sentiment de culpabilité, il conditionnait son comportement et s’assurait donc de sa présence pour Noël. Il était presque aussi vil qu’Ana Sorden !

« Pardon de te le dire mais Nick est une petite pute. Il ne devrait pas te faire culpabiliser comme si tu étais en faute alors que tu essayes juste d’être en accord avec toi-même… » Virgil se sentait prêt à défendre les intérêts de Marlene surtout s’il pouvait insulter impunément le mec de sa mère au passage.

Pourtant, ses arguments légitimes ne semblaient pas faire écho chez sa sœur par alliance. Elle affirmait ne pas avoir son talent pour se foutre des choses. Virgil sourit légèrement. Marlene semblait penser qu’il n’avait pas de cœur et qu’il prenait tout à la légère ce qui était totalement faux. Si Virgil avait décidé d’accepter toutes les réhabilitations de décembre, c’était pour  éviter de dire à sa mère qu’il n’avait tout simplement pas envie de passer Noël avec les membres de la conversation Wizapp « La Grande Famille d’Otillie ! » ? Il savait à quel point il ferait de la peine à Agathe s’il lui révélait toute l’étendue de son aversion par anticipation… Mieux valait donc qu’il s’abstienne d’être présent, sans quoi, il risquait tout bonnement de gâcher la fête. Il se connaissait assez pour savoir que si on l’obligeait à venir, il ne résisterait pas à l’envie de se montrer particulièrement puant. La jolie nappe, le sapin, les décorations, les cadeaux ou le repas d’exception n’y changeraient rien, bien au contraire.

Toutefois il ne révéla pas le fond de sa pensée. Il portait sa désinvolture comme une seconde peau et il aimait laisser penser que rien ne pouvait l’atteindre.

« Ma foi, puisque tu es coincée , il ne me reste plus qu’à te souhaiter un excellent Noël en famille. Virgil laissa fleurir un rictus moqueur sur ses lèvres, J’espère que tu penseras à moi quand ton père vous fera tous poser devant le sapin et qu’il te collera Otillie dans les bras.
Tu te diras «  Si j’avais écouté Virgil j’aurais pu être tranquille, passer la journée avec James et au lieu de ça je porte un bébé dont la couche doit absolument être changée »  Et pourtant tu devras sourire pour masquer ta contrariété car cette photo deviendra surement la nouvelle icône de profil de la « La Grande Famille d’Otillie. … »

Virgil secoua la tête.
« Je te plains, franchement. Il était presque sincère,  Et sinon, ça t’arrive de faire des choses juste parce que tu en as envie ou tout ce que tu fais est conditionné par la mauvaise opinion que ton père pourrait avoir de toi ? »


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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeMer 27 Oct 2021 - 20:28
Marlene n’aurait pas pensé que ce moment arriverait un jour mais Virgil la fit rire. Légèrement. Un petit soufflement du nez en tout cas. Un sourire en coin amusé. Il avait touché juste avec sa remarque sur la revente des cadeaux de son père. Elle ne pouvait pas le blâmer. Nicholas Barclay n’était pas un homme très doué dans ce domaine, même avec ses propres enfants. Comme la fois où pour son quatorzième anniversaire, il lui avait offert un taser. L’intention était là. L’utilité était moindre puisque les appareils électriques ne fonctionnaient pas à Poudlard. Et le plaisir était très peu présent. Elle pouvait parfaitement imaginer pourquoi Virgil n’appréciait pas de se voir offrir des livres militaires (même si Marlene n’était pas vraiment certaine de ce qu’on pouvait lui offrir pour lui faire plaisir. De l’anti-cernes ?)

Pour autant, cette petite conversation qui aurait pu continuer à être presque agréable prit un autre tournant après qu’elle eut avoué qu’elle ne pouvait pas sécher les réunions de famille. La façon dont Virgil désigna son père la brusqua quelque peu. Elle dut prendre sur elle pour ne pas réagir car elle savait très bien qu’il allait la prendre pour une fille pénible sinon (enfin, plus pénible qu’il ne la pensait déjà.) Elle savait très bien que tout le monde à Poudlard la trouvait coincée et prude et tout ce qui allait avec. Elle n’avait pas envie d’entretenir cette image. Elle voulait être la nouvelle Marlene et la nouvelle Marlene ne s’offusquait pas de ce genre de chose (même si, techniquement, la nouvelle Marlene aurait dû complètement se ficher de l’avis que Virgil Forbes pouvait avoir d’elle.) Pourtant, si elle ne réagit pas à l’insulte, elle ne put s’empêcher de prendre la défense de son père.

«  Il ne fait pas exprès, il ne dit pas les choses pour me faire culpabiliser, c’est juste que moi je me sens coupable. C’est comme ta mère, elle ne dit pas qu’elle est triste pour que je me sente coupable. C’est juste que… » Elle eut un soupir et trépigna légèrement du pied. « Tu ne peux pas comprendre, t’étais pas là, mais c’était compliqué après la mort de ma mère, c’était compliqué pour mon père. Maintenant qu’il s’est recasé avec quelqu’un, je ne peux pas être la fille pénible qui gâche tout. »

Elle était contente pour lui. Evidemment, au début, cela lui avait fait étrange, elle n’allait pas mentir. Agathe était la première compagne qu’ils rencontraient officiellement. Mais cela faisait quelques années qu’elle espérait qu’il rencontre quelqu’un, pour qu’il ne soit plus tout seul, pour qu’il ait quelqu’un avec qui partager des choses. Alors, s’il avait pu éviter de partager un nouveau bébé et une « nouvelle famille » avec sa belle-mère, elle aurait préféré mais… Disons que la naissance d’Ottilie était la partie qui passait le moins bien. Ils auraient pu faire plein d’activités en dehors d’un bébé. Du camping, par exemple. Ce n’était pas mal le camping.

Mais encore une fois, Marlene n’avait pas envie d’être l’oiseau de malheur, alors elle prenait sur elle. Elle n’avait rien dit quand le groupe « La grande famille d’Ottilie » avait été lancé, alors qu’elle avait longuement râlé auprès de James et d’Emma sur le sujet. Pourquoi mettre le nom du bébé dedans ? Pourquoi est-ce que le monde devait tourner autour du bébé ? Ils n’avaient plus d’identité propre maintenant, c’était juste « la famille d’Ottilie » ? Barclay – Forbes ou peu importait l’ordre, c’était très bien comme nom. Mais non, on en revenait au fait de ne pas s’opposer aux choses et d’aller dans le sens du vent. Et donc d’aller être coincée au repas de Noël familial, contrairement à Virgil. Il ne manqua d’ailleurs pas d’enfoncer le clou et les sourcils de Marlene se froncèrent au récit qu’il en faisait. Elle craignait que cela soit malheureusement prophétique de ce qui allait arriver.

«  Non mais… » souffla-t-elle quand il suggéra que la photo serait la nouvelle photo du groupe. Son manque d’envie se lisait sur son visage. Elle ouvrit la bouche une nouvelle fois comme pour protester avant de la refermer. Merlin, il avait raison. « C’est un enfer qui ne durera qu’une journée, au moins ? »

Piètre consolation. Peut-être qu’elle pourrait tracter James avec elle, histoire d’éviter de traverser ça toute seule. La dernière petite pique de Virgil eut en tout cas le mérite de la faire réagir vivement. Ce n’était pas la première fois qu’on sous-entendait qu’elle était uniquement une petite fille sage trop attachée aux règles et elle commençait à en avoir assez de cette image barbante.

« Je ne fais pas tout en fonction de mon père ! » protesta-t-elle. « Je fais plein de choses dont j’ai envie. » Juste, le plus secrètement possible et sans qu’il ne l’apprenne. « Je bois de l’alcool, »  ajouta-t-elle en réalisant au moment où elle prononçait les mots que cet exemple était assez ridicule. « Je fais des trucs. »


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Esprit de famille [Virgil] Icon_minitimeVen 29 Oct 2021 - 9:44
« Tu ne peux pas comprendre, t’étais pas là, mais c’était compliqué après la mort de ma mère, c’était compliqué pour mon père. Maintenant qu’il s’est recasé avec quelqu’un, je ne peux pas être la fille pénible qui gâche tout. »

Marlene avait sans doute raison. Peut-être que Virgil ne pouvait pas comprendre cette situation  tant elle différait de celle qu’il avait vécue. Si sa cellule familiale avait explosé, ce n’était pas à cause du décès  de l’un de ses parents  mais simplement parce Jonah et Agathe avaient décidé qu’ils ne se supportaient plus. Personne n’était mort tragiquement d’une maladie incurable. Aucun de ses parents n’avait perdu l’amour de sa vie prématurément comme dans ces feuilletons stupides de Noël où le survivant tente vainement de se reconstruire après une période de deuil. Non.  Ils avaient juste décidé, d’un commun accord, d’arrêter. D’arrêter de vivre ensemble. D’arrêter la famille Forbes.  Ils étaient les seuls responsables de cet éclatement et Virgil n’avait jamais vraiment souhaité que ses parents retrouvent un équilibre amoureux auprès d’autres personnes après ça. Ils avaient décidé de tout gâcher, très bien, qu’ils  ne viennent surtout pas se plaindre…  Voila comment avait réagit le Virgil de treize ans à la séparation de ses parents. Et il n’était pas loin de penser encore la même chose aujourd’hui, même si dans les faits, il n’était plus aussi obtus.  Il estimait juste que ce n’était pas à lui de fournir de nombreux efforts pour faciliter ces nouvelles relations familiales. Il ne se plierait pas en quatre pour contenter les unions de ses parents  qui avaient une chance sur deux – selon les statistiques nationales- de se terminer par une nouvelle séparation…. A quoi bon.
Toutefois il ne verbalisa pas ses pensées auprès de Marlene. Non seulement, il était hors de question de lui donner raison mais en plus il ne la connaissait pas assez pour lui exposer ses états d’âmes. Il préféra plutôt rebondir sur sa dernière remarque  dans laquelle elle arguait que l’infernal jeu de la parfaite famille recomposée ne durerait qu’une journée.

« J’admire ton optimisme mais moi je vois plutôt ça comme un engrenage inéluctable. Une fois que tu seras engagée dans cette ronde des repas dominicaux et des fêtes de famille, tu ne pourras plus faire machine arrière... Fini. Terminé.  Il haussa légèrement les épaules, Je préfère rester à bonne distance de tout ça. »

Heureusement que certains individus avaient le sens du sacrifice ! Enfin, ce n’était pas tout à fait le cas pour Marlene qui agissait  davantage pour soulager sa conscience coupable  plutôt que par grandeur d’âme. D’ailleurs Virgil esquissa un sourire lorsqu’elle affirma qu’elle ne faisait pas tout pour contenter son père.

Il était prêt à parier  l’inverse. Depuis qu’il officiait à Skye, il aimait développer des théories sur la psychologie des personnes qui l’entouraient. S’il avait pu briser les barrières de l'esprit de Marlene, il aurait sans doute vu que la mort de sa mère avait tellement pesé sur ses épaules qu’elle avait construit une grande partie de sa vie en fonction. De brillantes études à Poudlard pour satisfaire papa et lui montrer à quel point il avait réussi son éducation, même seul. Une mission à responsabilité, préfète en chef, en digne fille de  son lieutenant de père ! Une carrière dans la médicomagie pour éviter à d’autres hommes de perdre l’élu de leur cœur prématurément…

Virgil avait l’impression de lire en Marlene comme dans un livre ouvert. Peut-être se trompait-il mais il avait l’intime conviction  que  l’avis de son père avait orienté tous ces choix, au moins inconsciemment.

« Si tu le dis. » souffla-t-il toutefois,  peu désireux de la taquiner sur ce point.

Une fois n’est pas coutume,  il garda ses impressions pour lui. Marlene venait de lui offrir une excuse en or pour justifier son retard auprès d’Agathe. Il n’était pas aussi ingrat que ce qu’on pouvait croire.
 
«  Whaou. Impressionnant. »  Ajouta-t-il plein d’ironie mordante en écoutant sa tentative de justification pathétique. Marlene buvait de l’alcool et faisait des trucs… Qui l’aurait cru ? Il retint un rictus  moqueur et jeta un bref coup d’œil à sa montre.  Plus qu’un quart d’heure avant la fin des visites autorisées ! Le timing parfait ! Merci Marlene.

« Et bien, il se fait tard, je vais te laisser aller… faire des trucs. » reprit-il alors en posant les yeux sur sa presque demi-sœur.  Dans sa bouche, cette expression prenait une inflexion concupiscente. Il haussa les sourcils de manière suggestive et s’éloigna légèrement à reculons, Ravi d’avoir discuté avec toi. » Il accompagna ces derniers mots d’un clin d’œil et s’arrêta devant la porte de la chambre de sa mère qu’il entrouvrit pour que le son du couloir soit perceptible par Agathe.

« Passe une bonne soirée, claironna-t-il avant d’entrer dans la chambre de maternité, Salut maman, désolé je suis en retard, je viens de croiser Marlene dans le couloir. Il fit quelques pas vers elle et balaya la pièce du regard, Alors ? Où est le petit monstre ? »

RP Terminé.


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