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What a life !

Virgil Forbes
Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto
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What a life ! Icon_minitimeSam 28 Aoû 2021 - 10:41
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30 août 2011.


« C’est le dernier, je le pose où ? »
demanda Dean en faisant léviter un carton devant lui.
Virgil leva les yeux de  sa nouvelle machine Spellspresso qu’il installait dans la cuisine pour chercher le regard de son frère.
« Dans la chambre.» répondit-il. Le carton vola jusqu’à la mezzanine à l’étage et se posa sans encombre à côté d’un lit encore en kit.
Tout le monde – ou presque- s’afférait dans le nouveau duplex de Virgil. Damon fixait au mur le projecteur 3D de Pear. Casey avait commencé à ouvrir quelques cartons de vaisselle et rangeait les  assiettes dans les placards anthracite tandis que  Phil ôtait les housses de protection sur les meubles flambants neufs. Gaby ne semblait pas vraiment disposé à aider ses ainés. Il avait décidé de les soutenir psychologiquement -disait-il-  allongé sur le canapé en cuir noir trônant au milieu de la pièce.
« Je crois que je vais changer de plan de carrière, dit-il en balayant du regard l’appartement léopoldgradien de son frère : Fini le quidditch, je veux bosser à Skye.»

Il faut dire que Virgil était plutôt bien installé dans son charmant duplex situé en limite du quartier des affaires.  Depuis son balcon – et en se penchant légèrement sur la droite- on pouvait voir le siège de Vargas et les autres buildings du centre économique. Après deux mois passés en colocation chez Dean, Virgil s’était vite rendu compte qu’il n’était absolument pas fait pour la vie en communauté ( qui en doutait ?). Il avait été obligé de partager sa chambre durant ses sept ans à Poudlard et son espace de vie pendant deux mois avec des étudiants en arts  mais aujourd’hui ses moyens financiers lui permettaient enfin de vivre seul. Il avait mis son été à profit pour visiter et trouver cette location, nouvelle étape cruciale dans sa vie d’adulte.

« Percer dans le quidditch c’est difficile : Ca représente des heures d’entrainement, de sacrifices alors que Virgil n’a rien glandé à l’école et maintenant il peut se payer tout ça. » poursuivit Gaby en accentuant le dégout dans sa voix.
« Moi je suis sympa, je t’invite et toi tu me manques de respect… »
Le jeune Serpentard se redressa sur son séant.
« Inviter des personnes pour son déménagement ce n’est pas une vraie invitation Virgil.» rectifia son cadet.
« Je suis d’accord avec ton frère, surenchérit Damon, le traitre, Tu ne nous as même pas payé une gobière. »
« Un petit jus de fruit. »
« Un délicieux café Spellspresso. »
« Un simple verre d’eau ! »
« Ok, ok, c’est bon. J'ai compris » coupa Virgil, trop conscient de la durée potentielle de cet échange. Bien que Gabriel n’ait que treize ans, il s’entendait un peu trop bien avec Damon. «  Dis moi, qu’est-ce que tu veux boire...Casey ? » s’enquit-il toutefois avec son mauvais esprit habituel.

Toujours aussi désireux de ne pas gêner, le Poufsouffle marmonna un « Ce que tu as d’entamé. » tandis que les deux autres bitchaient sur les mauvaises manières de leur hôte. Le petit groupe de garçons s’installa finalement autour de la table basse en verre fraichement libérée de sa housse de protection en papier bulle. Virgil sortit quelques boissons et invita tout le monde à se servir, sans chichi. Casey prit un verre de jus de citrouille tandis que Gabriel se décapsulait une gobière, gobière qui lui fut ôtée des mains par Dean. Trop jeune pour boire de l’alcool.

« Il ne te reste plus qu’un peu de rangement mais le plus gros est fait ! s’exclama le pianiste après avoir bu une gorgée de bière. Il s’appuya sur le dossier du canapé et ajouta à l’attention de Virgil. Tu vas pouvoir venir voir Ottilie avec nous à la maternité. »
Ah oui, le bébé. Enfin, le second bébé. Virgil avait (presque) oublié.
« Votre mère a accouché ? S’étonna Damon. Son ami n’avait pas jugé bon de l’informer.
« Oui, d’une petite fille. »
« Comme votre père ! Héhé, félicitations. Vous prenez du grade. »
En effet, Grace Corrigan Forbes, la fille de Jonah et Thelma, était née quelques jours plus tôt.
« D’ailleurs Virgil, Thelma est rentrée à la maison. Ca serait bien que tu passes faire un coucou à Grace aussi. Tu ne l’as toujours pas vue. Papa serait content que tu viennes. »
Phil et Damon plongèrent le nez dans leur gobière.  Il y avait des sujets sur lesquels il valait mieux rester en retrait lorsque les frères Forbes les abordaient.
« Je veux finir de m’installer d’abord, Virgil attrapa une cigarette et l’alluma pour calmer son agacement naissant. Il n’aimait pas qu’on lui force la main, J’irai peut-être les voir dans la semaine. »

A vrai dire, il n’avait aucune envie de pouponner. Il n’avait pas la force de faire semblant de s’extasier devant la « beauté » de ces intestins ambulants, de câliner leur peau crouteuse de nouveau né ou de se pâmer devant le choix de ces prénoms « originaux » ou « intemporel».

« COUCOU VIRGIL. TU AS DEUX SŒURS. IL EST TEMPS DE LES RENCONTRER. OUHOUh !»
Si Dean essayait toujours la méthode douce ce n’était plus le cas de Gabriel qui s’affirmait de plus en plus avec les années.
« J’ai dit que je passerai ok ? Fais-moi pas chier Gab’. » grogna Virgil «  En plus techniquement ce ne sont pas vraiment nos sœurs. Juste nos demi-sœurs » dit-il en mimant un minuscule écart entre ses doigts. Il savait pertinemment que ce comportement allait agacer ses frères mais il fut étonné que ce soit Casey qui réagisse. Le Poufsouffle posa son verre sur la table et se hissa sur ses jambes.

« Je n'ai pas envie de rater les horaires de visites de la maternité. Dit-il, le regard toujours posé sur la table basse. On y va ? »  Il se tourna vers Dean et Gabriel qui semblaient aussi surpris l’un que l’autre par la prise de décision de leur frère.
« Euh…Dean regarda sa montre,  Oui tu as raison. Il est déjà tard. Allons-y. » Il se leva, imité par Gabriel.

Si Virgil était déçu que ses frères partent si tôt – et surtout qu’ils se quittent dans ces conditions quelque peu tendues- il n’en laissa rien paraitre. Il fit mine de ne pas avoir remarqué la tension qu’il avait lui-même instaurée et les raccompagna jusqu’à la porte d’entrée avant de la refermer derrière eux. Damon et Phil ne firent pas de commentaires mais les regards qu’ils lui jetèrent étaient sans équivoque : Il faisait de la merde. Pour changer.

Toutefois, ils ne lui en tinrent pas rigueur. Les trois copains discutèrent encore plusieurs heures de leurs projets respectifs et de leurs anciens camarades de Poudlard. Phil donna des nouvelles des filles – cela faisait une éternité que la PPP ne s’était pas retrouvée-, Virgil évoqua le stage de Sasha et les dizaines de tâches ingrates qu’il lui avait confiées en tant que tuteur et Damon lista ses nouvelles conquêtes – aussi bien féminines que territoriales en terme de point de deal de mandragore.

Les deux amis prirent enfin congé en fin de journée et Virgil se retrouva seul dans son nouvel appartement silencieux. Il aurait dû apprécier ce moment – il était chez lui, dans son salon, sur son canapé en cuir, les pieds posés sur sa table basse- mais il était encore en proie à un vague sentiment de contrariété à cause de la réaction presque impulsive de Casey.  Il méditait ce moment lorsque quelqu’un toqua à la porte.

Un premier visiteur ? Clairement Virgil n’y croyait pas. Un de ses frères avait dû oublier sa veste ou Dam’s, sa mandragore. Le jeune homme quitta son canapé, slaloma entre des cartons et alla ouvrir la porte, sa gobière en main…


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Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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What a life ! Icon_minitimeMer 1 Sep 2021 - 10:32
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Quelques jours plus tôt, au large des Bahamas, sur le Yacht Magique de la "Sirène des Mers"

Depuis combien de temps était-elle partie en vacances? Un mois, six mois, une année entière? Mildred avait presque perdu toute notion du temps alors qu'elle roucoulait de bonheur dans sa croisière de luxe qui la conduisait au gré de ses envies d'une île à l'autre, d'un lagon translucide aux plages animées de la pas si lointaine Miami. Bref les excès de la multimillionnaire étaient toujours là, comme ce jour où le beau et puissant Brandon, l'avait initiée au tir au harpon magique dans une réserve naturelle des Caraïbes ; Quoi de plus grisant que cette sensation de pouvoir absolu émanant du fait de pouvoir dégommer d'innocents dauphins en toute illégalité, sans en être pour autant tenue responsable. Douce sensation que de retrouver ses instincts primitifs et d'affronter la nature en bikini. Signe de cette communion naturelle ; Mildred avait rugit de plaisir et lâché un vibrant "Head shot! Motherfucka", quand elle avait éclaté pour la première fois sa cible bondissante, qu'elle avait choisi de nommer Flipper-Lavespère - Allez donc savoir pourquoi. Autre trophée mémorable de ses vacances endiablées fut ces instants de fêtes débridées au sein des Nightclubs les plus branchés de "MiyAmi Bitch"! Le point d'orgue(asme) étant sans douce ce délicieux moment, où ivre morte sur la scène de danse, elle s'était déversée une bouteille entière de Champagne hors de prix sur son merveilleux corps dénudé, pour voir une meutes de Jet-setteur lécheurs se jeter sur elle toutes langues dehors. Les joies des vacances, loin du marasme et des soucis du quotidien!

Pourquoi tant d'excès? Mildred avait clairement besoin de se changer les idées, et d'oublier ses derniers traumatismes vécues sur les terres d'Albion magique. En Mai dernier, elle venait de franchir le cap fatidique de l'odieuse cinquantaine, et il n'y avait pas pire malédiction pour une femme qui se refusait obstinément au fait de devoir vieillir. Dans sa tête, la romancière était jeune et de toute première fraicheur, et tout comme sa grossesse, elle était dans le déni de sa propre vieillesse. Depuis la naissance des maudits jumeaux Vilfred et Winifred, son corps s'était naturellement alourdi, et elle s'infligeait un régime drastique à base de lotions tonifiantes, pour éviter que ses autres jumeaux ne pointes trop vers le bas. Si la multimillionnaire n'acceptait pas les affres de la vieillesse, elle détestait son rôle de vulgaire maman. Quoi de plus affreux? Ses conseillers en image ne cessait de lui suggérer d'embellir sa fabuleuse notoriété en jouant sur son amour maternel... Mais le fait est qu'elle n'aimait pas ces deux petits monstres rogneurs de tétons! Si avant de devenir des chats obèses, les petits chatons avaient l'avantage d'être au moins trop mignons à la naissance ; La chose de ne se vérifiait absolument pas pour ses moutards! Vilfred et Winifred étaient laids à en crever, comme si on leur avait greffer une grosse tête de Bannerman sur un corps malingre et petit. Parfois quand les deux têtards ingrats chouinaient à la mort, pour réclamer leur lait ; Mildred pleurait de concert avec eux en signe de désespoir. Et telle une diva fauchée par le scandale, elle s'évanouissait quand ces deux merdeux lui laissaient d'immonde surprise nauséabondes dans leurs couches - Être une maman n'était définitivement pas un rôle qu'elle souhaitait assumer.

Voila pourquoi, elle s'était décidée à fuir la gangrène du quotidien, et s'offrir une parenthèse enchantée aux Bahamas! Prétextant un burnout, et le besoin de se ressourcer, elle avait réussit à se soustraire à ses obligations que ce soit à Poudlard, aux Folies Sorcières ou auprès de Multiplettes. Qui pouvait la blâmer de tromper son monde, alors qu'elle mettait à profit son temps libres pour l'écriture d'un nouveau roman épique baptisé "Game of Queens", et mettant en scène une lutte incroyable entre une belle princesse chevaucheuse de dragon, nommée innocemment Mildyanerys, et une méchante reine répondant au nom sinistre de Cersobel Lavipère. Personne ne pouvait honnêtement lui reprocher de consacrer son temps à la rédaction d'un chef d'œuvre culturel du Monde Magique. Pour écrire, Mildred avait besoin de sérénité, et de la caresse délicate des bulles d'un jacuzzi magique sur son corps dénudé. Lovée dans son bain bouillonnant, à attendre un délicieux Mojitroll en guise de cocktail d'apéritif, Mildred était à mille lieux de s'imaginer qu'elle allait bientôt être rattrapée par les soucis de son quotidien oublié.  

"Rapière? RaAAApière!? Et ce Mojitroll, il arrive? " gémit la Multimillionnaire en direction de l'intérieur du Yacht. Rapière ou plutôt Javier, n'était autre que l'homme à tout faire des vacances de Mildred. Si Mildred n'arrivait pas à prononcer la consonnance exotique de son prénom, Javier Delponte Del Ligonnes était un majordome prodigieux et incroyablement discret. Fuyant son vulgaire passé de terrassier, il était devenu le meilleur ami de la Jet7 et l'homme qui connaissait chaque recoins et cachettes magiques des Bahamas. Mildred n'avait même pas terminé sa phrase que le Mojitroll arrivait déjà sur un plateau doré. Un sourire étira les lèvres de la romancière, alors que son serviteur s'inclinait vers elle pour lui remettre son apéro préféré. "Tu es un ange mon rapière! " lui dit-elle en effleurant tendrement son torse musclé. Alors qu'il se relevais pour laisser la quinquagénaire en toute intimité, Mildred exigea de lui un autre service. "Rapière, mon petit Cuba Libre des îles. Si tu pouvais m'amener mon Pear, celui en nacre et saphir, s'il-te-plait. " - "Vos désirs sont des ordres Señora! " Quelle incroyable classe ce Javier! Mildred lui avait suggéré de venir travailler aux Folies Sorcières comme sommelier, mais apparemment il préférait le calme et la douceur des îles à l'austère et froide Europe. Quoi de plus compréhensif. Mildred s'était elle-même coupé du monde et des réseaux sociaux pour oublier l'Angleterre et ceux qui l'habitent. Un prodige qu'elle était sur le point d'interrompre à son plus grand malheur.  

"Et voila votre Pear, Señora. Dites-moi en quoi je peux vous être utile. " Chose impensable, avec l'insouciance des vacances, Mildred était presque devenue une personne bienveillante, aimable. Elle secoua la tête avec un grand sourire, en signe de réponse avant d'ajouter : "Non, mon Rapière, tu peux te reposer toi aussi. Profites donc des eaux de ce lagon! J'aurai grand plaisir à te voir batifoler comme un dauphin dans ses eaux translucides! " Javier la laissa à la contemplation de son écran Pear, alors qu'une lumière magique éveillait l'outil de communication magique. Une voix d'Appolon claironna alors * Vous avez 10260 messages en attente, dites oui pour les écouter * Mildred leva les yeux en direction du ciel d'azur, avant de balayer le message d'un revers de la main. Les fans sans doute, ou des récriminations de ses employés aux Folies ou à Multiplettes. Ils attendront! Mildred était encore là pour se détendre, et elle fila directement sur son fil d'actualité Instamag avec l'intention de poster une selfie dans son Jakuzzi. Pear tendu, Mojitroll levé, Mildred fixa l'objectif avant de susurrer une provocation dont elle avait le secret : "Je suis dans mon Jacuzzi, vous êtes dans votre jalousie! ". Sa punchline lancée,  Mildred arrondissait déjà sa bouche de canard pour immortaliser l'instant, quand tout à coup une alerte au coin de son Pear capta immédiatement son attention. Le regard de la sorcière rousse pétrifiée s'écarquillait d'horreur, tandis que sa bouche se plissait d'un mépris infini.

"NoooOOOooon! C'est hoOOrriblement injuste et cruel!" gémit-elle

Tel le Titanic avant son dernier plongeon, une de ses main se planta sur les rebords du Jacuzzi pour empêcher son corps tout entier de se dérober et glisser sous la surface bouillonnante. Que venait-elle de découvrir qui puisse la choquer et la décomposer autant ? Un massacre en terre sorcière, un génocide, l'avènement d'une Grande Guerre sorcière, un crash économique, une pandémie mondiale? Non rien de tout ça. L'ongle écarlate de Mildred se planta sur l'écran de son Pear pour ouvrir la page magique d'un compte Instamag qu'elle connaissait et méprisait tant! Pupilles dilatées, gorge nouée, bouche crispée... Mildred n'arrivait plus à détacher ses yeux de cette main délicate et fièrement tendue dans le but de faire admirer l'annulaire cerclé d'une bague de fiançailles.

"Je ne peux pas y croOoire! Cette pétasse a reçut sa bague avant moOoi??? Elle profite que j'ai le dos tourné, pour me planter cet horrible poignard!? Quelle infâme vipère! " Elle pencha son nez pour estimer la valeur de la bague, qui émanait sans l'ombre d'un doute des meilleures joailleries sorcières. L'éclat du diamant lui soutira une larme de jalousie, alors qu'elle cherchait vainement à se rassurer. " Elle n'est même pas belle sa bagouse! On dirait un vieux clou tordu, sertit d'un éclat de verre pilé! Elle a pas honte d'exhiber pareille pacotille? En plus, je croyais avoir envoyer son idioOot d'idolâtre sur un chantier au pays des sumos? Quand ce connard d'architecte a-t-il pu lui faire sa demande ou même tomber amoureux de cette sorcière!??? Franchement... " La mauvaise foi de Mildred Magpie ne fit guère longtemps office de bouclier, quand tout a coup ses mains crispées se resserrèrent sur la carapace nacrée de son Pear comme pour l'écrabouiller. N'ayant plus la force de le faire, elle poussa un cri lamentable ponctué d'un cinglant :  "Je la hais! " ; Puis elle jeta le maudit objet de communication dans l'océan.

Alerté par les cris stridents, Javier intervint immédiatement auprès de Mildred dont le visage était caché derrière ses mains tremblantes, tandis que sa lourde poitrine ballotait lamentablement au gré des bulles comme deux bouées perdues en pleine tempête.

"Señora? Puis-je vous être utile? Quel tourment vous afflige? " s'enquit-il avec cet accent cubain si particulier.

Le naturel revenant comme une licorne au galop, Mildred Magpie passa ses nerfs sur son sbire de fortune.

"Oui crétin! Pour une fois, soit un peu utile avant que je te vire, et va me chercher mon Pear professionnel, celui avec la coque doré et les pierre émeraude! Vas-y bouge, au lieu de rester planté comme un vieux cigarillo cubain! Je comprends mieux pourquoi tes parents t'ont appelé Rapière, tu moulines vraiment dans le fromage comme garçon! Allez bouge!" D'un mouvement vif de la main, elle balaya l'air pour que son maudit domestique s'active. Ce dernier sans s'offusquer d'être traité comme de la bouse de troll,  fit un aller-retour en cabine, aussi rapide que l'éclair pour tendre le dit objet. D'un index impérieux, Mildred signifia à son esclave de s'éclipser, pour ne pas assister au massacre sonore d'un message qu'elle pensait laissé sur la boite vocale Isobel Lavespère. Reflexe pathétique et guidé par sa colère impulsive, Mildred n'était pour l'heure animée que d'une seule intention ; Celle d'insultée sa rivale. Cet objectif voué à un échec cuisant et humiliant fut interrompu de manière salvatrice par la sonnerie de son Pear. Le visage de Ronald Klump, son banquier et conseiller financier, venant à la rescousse de la sorcière trop tendue pour agir de manière constructive.

"Oui, RoOon! Qu'est-ce que tu veux!? Là, j'ai pas trop le temps! J'ai un odieux mariage à pourrir, et une arpenteuse de remparts à faire chuter dans les douves! " s'exclama-t-elle avec vigueur, quitte à rendre sourd son interlocuteur. Ronald Klump ne s'en offusqua guère, l'éclat des Galions étant toujours plus puissant que les éclats de voix de sa cliente multimillionnaire.

"Mais Miss Magpie, ma petite poule aux d'or, ne vous émoustillez pas de la sorte! Quel plaisir de vous entendre après si nombreuses et infructueuses tentatives pour vous joindre. Je souffrais à l'agonie à l'idée de vous avoir définitivement perdu dans le triangle des Bermudes. Je ne veux en rien troubler vos loisirs et vos vacances si honorablement méritée. Mais il est de mon devoir, en tant que gestionnaire de votre fortune, de vous avertir de mouvements suspicieux sur vos comptes de Gringotts. Des dépenses extérieures aux vôtres, mais toutes aussi impressionnantes et dont l'origine se trouve en Angleterre. "

"Mouvements suspicieux" la ramena immédiatement à un autre problème à deux têtes ; Virgil Forbes & Maeva Hellsoft qui détenaient sur elle des informations de son passé qui pouvaient la conduire directement à l'échafaud. La bague en diamant d'Isobel s'évapora un instant de sa cervelle en fusion, pour se recentrer sur le pacte inviolable qu'elle avait tisser avec ces deux ignobles maitre-chanteurs. La voix puissante de Mildred Magpie baissa d'un ton, alors qu'elle voulait calmer le jeu, et ne pas compromettre ce marché dont sa vie dépendait.

"Oui Ron et aloOors? J'ai tout de même le droit d'avoir des partenaires commerciaux, et de miser de des Galions sur de futures pépites du Monde Sorcier! Cela s'appelle faire des investissement sur le long terme, monsieur Klump! " s'indigna-t-elle, alors que ses yeux tournaient dans leurs orbites de manière condescendante.  

"Jamais je ne remettrai en cause votre flair dans les affaires, Miss Magpie. Mais croyez-moi, vous devriez surveiller les dépenses un brin trop excessives de vos... hum... Pépites sorcières. Ardoises colossales au K-Klub, montres de luxes, vêtements de luxe, Projecteur 3D magique, Machine Spellpresso, Canapé en cuir de dragon... Je ne sais pas cela me chiffonne, Miss Magpie. Cela ne vous ressemble pas de laisser vos Galions entre les mains du premier venu... Dites-moi juste si vous avez un plan, un projet concret, calculé... Par pitié, informez-moi, et raccrochez sans avoir à jeter pour autant votre Pear de luxe dans les méandres onéreux du lointain. "

Un banquier sait tout de votre vie. Parfois même mieux que vous. Mildred Magpie ne savait pas si elle devait trouver cela rassurant ou inquiétant de se savoir épiée, et sa fortune si étroitement surveillée. Ronald Klump devait tout savoir de ses orgies à MiYami, mais pires que tout, il devait avoir flairer un lièvre, et un immonde secret qui ne devait en aucun cas être révélé. Au-delà de la panique, Mildred Magpie sentit qu'il était crucial d'écarter son banquier de ses affaires, ce qu'elle fit avec force et fracas.

"J'ai un plan Monsieur Klump, alors fichez moi la Paix, et laissez-moi le droit de gérer cela seule! Ou je vous jure sur la tête de mes enfants, que j'irai toquer à la porte d'un autre banquier moins curieux! " De l'autre coté du Pear, Ronald Klump sembla défaillir à l'idée de perdre un si colossal portefeuille ; Il voulut se justifier, mais Mildred reprit la main sans qu'il puisse placer une excuse. "Et surtout ne me dites pas ce que je dois ou ne pas faire! " Dans un geste qu'elle maitrisait à la perfection, et au mépris de la pollution marine ;  Mildred jeta alors son deuxième Pear dans les eaux translucides des Caraïbes. Sans une once de Pudeur, elle sortit de son Jacuzzi pour traverser son Yacht de luxe, sous les regards incrédules de son équipage. Telle une capitaine corsaire, elle avait en tête de se mettre à l'avant du navire pour défier l'horizon. Elle alpagua une dernière fois Javier, qui ne comprenait pas encore que son service était bientôt terminé.

"Rapière! Direction l'Angleterre! Les vacances sont terminées! "

Un à un, elle allait régler ses problèmes. Prioriser chacun d'entre eux, et renverser un destin qui se jouait d'elle. Mildred Magpie savait qu'elle allait devoir marcher sur des œufs : Une fortune à protéger de deux morpions intouchables frontalement - le plus beau jour de la vie de sa rivale à gâcher - trouver un prétendant qui lui glisse une bague au doigt bien plus étincelante que celle d'Isobel - les caprices de sa progéniture à gérer - Papa Banerman qui pouvait réclamer sa paternité ... Par la barbe de Merlin, sa vie entière était marquée par le sceau du scandale. Heureusement, elle n'avait pas agit sous le feu de la colère et de l'impulsivité. Cette fois-ci, elle ne sortirait pas les ongles, pour se jeter bêtement à l'abordage. Cheveux aux vents, buste en avant ; Mildred Magpie défiait l'océan comme une sirène juchée à la proue d'un navire. Elle avait un PLAN! L'expérience de la cinquantaine, sans doute...    

*****

30 Aout au soir, Nurserie de Leopolgrad, à deux pas du quartier d'habitation où loge Virgil...

Avec le retour de Mildred Magpie aux affaires, un typhon semblait s'abattre de nouveau sur l'Angleterre.

"Non madame Magpie, je crois que vous faites erreur, ce ne sont pas vos enfants. Je suis formelle, ils s'agit de ceux de la famille Braxton. "

Mildred Magpie secouait frénétiquement la tête, alors qu'elle tentait de récupérer la progéniture dont elle s'était délestée depuis six long mois de tranquillité.

"Vous croyez qu'une mère ne sait pas reconnaitre ses enfants!? Dois-je vous apprendre votre métier? Ne pensez-vous pas que j'ai autre chose à faire que de perdre mon temps avec une employée de bas étage?" s'indigna la Diva en plaquant deux adorables marmots contre sa poitrine.

L'assistante maternelle insista, cachant difficilement le malaise qui s'emparait d'elle devant un personnage et une mère si singulière.

"Je vous en conjure Madame Magpie ; Vos enfants, Vilfred & Winifred Magpie, se trouve de ce coté-ci, il n'y a pas de doute possible. "

Mildred Magpie se retourna vers deux poupons fripés qui s'égosillaient à la mort dans un recoin de la nurserie. La mère indigne se liquéfia en voyant leurs affreuses grosse têtes qui trahissaient si cruellement leur lien paternel. Des mini-bannerman rouquins en somme, aussi bruyants que vilains.

"Mon dieu qu'il sont vilains! Et bruyant! J'avais presque réussi à oublier leurs cris de veaux égorgés. " s'exclama Mildred Magpie, en rejetant à regret les enfants qui ne lui appartenaient pas, pour se saisir de ces deux infames têtards.    

L'assistante maternelle essaya de dédramatiser cette scène odieuse, plutôt que de faire un signalement aux service sociaux magiques.

"Mais non, ils sont adorables. Et regardez bien, ils ont la même bouche que leur mère. " souligna-t-elle avec observation.

"Je vous interdis de dire cela! Est-ce bien clair? " objecta Mildred en se retournant vers la nurse.

"Ok. pas de problème. "

Comme par magie, Vilfred et Winifred étouffèrent leur cris alors qu'ils retrouvaient la poitrine maternelle de Mildred en guise d'oreiller. Devant ce spectacle attendrissant, Mildred resta de marbre, même si intérieurement elle ressentie un bien-être qu'elle était loin de spupçonner.

"C'est quand même mieux, quand ils ne beuglent plus... " reconnut-elle.

"Ils sont simplement apaisés à l'idée de retrouver leur mère... Il n'y a pas d'autre explication. "

Un sourire furtif étira les lèvres de la romancière, avant qu'elle ne tende un chèque magique en direction de l'assistante maternelle.

"Oui, bon. Je ne vous paie pas pour donner vos impressions. Et je suis pressée. "

Trouver la tanière de son tourmenteur Virgil Forbes n'avait été qu'une question de temps. Comme le sang, l'odeur de l'argent était une piste des plus assurées. Il s'était installé à Leopoldgrad dans un location avec balcon qui surplombait les toits de ce quartier résidentiel. Elle avait longuement hésité dans le choix de rendre visite à l'un de ces deux bourreaux Virgil ou de Maeva. Mais la peur de ce faire écorcher vive par cette dernière submergea la crainte de se faire violer l'esprit de nouveau par le traqueur de conscience. Dans son carrosse de luxe, elle attendit longuement  à l'extérieur du porche de la résidence, que tous les visiteurs du soir de l'infâme Virgil déguerpissent. Il s'agissait d'une réunion privée, où seuls ses jumeaux étaient invités. Bien entendu, elle avait une idée en tête, et un accord à passer avec celui qui la haïssait autant qu'elle le haïssait. Mildred savait qu'elle devait partir du bon pied, et tout reconstruire depuis le début. Elle avait une proposition à lui soumettre, ainsi qu'à Maeva.

Mildred prit son courage à deux mains, ses deux marmots accrocher à elle comme des ventouses, et elle monta les escaliers en colimaçon conduisant chez son pire ennemi. Elle prit une longue inspiration, et toqua trois fois à la porte. Les secondes parurent une éternité, avant que l'affreux visage blafard et cerné de son jeune bourreau apparaisse. Si le visage et le corps entier de Mildred Magpie se crispa à la vue du petit monstre, elle finit par s'armer de son plus beau sourire hypocrite.

"Virgil! Nous devons parler affaire. Il en va de la sauvegarde de notre pacte, et de notre sécurité mutuelle. C'est une urgence. Puis-je entrer. "

Comme pour amadouer Virgil, elle déposa un baiser vibrant sur le sommet de crane de ces deux ignobles bambins. Mon dieu, qu'est-ce qu'ils pouvaient puer! Qui a osé dire que les bébés sentaient bons? Et qu'est-ce qu'elle n'était pas obligée de faire pour tromper la vigilance de ses ennemis!  


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Virgil Forbes
Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto
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What a life ! Icon_minitimeDim 5 Sep 2021 - 10:03
En ouvrant cette porte, Virgil s’attendait à tout, sauf à ça : Mildred Magpie. Sa chère, sa très chère, Mildy. Mais que faisait-elle là et surtout, comment avait-elle été informée de son déménagement ? Le jeune homme n’eut pas à réfléchir très longtemps. Bien sûr, l’adresse de livraison de ces dernières commandes. Il avait prit l’habitude, ces dernières semaines, de mettre quelques dépenses supplémentaires sur le compte de sa bienfaitrice.

Pas grand-chose. Un nouvel équipement connecté au Pearstore –  un projecteur holographique, des enceintes Dobby Surround (du nom de leur créateur), une console PlayPearOne-, son canapé d’angle et ses fauteuils assortis chez Potter n’sofa, une nouvelle montre chez Swarovskov,… et peut-être quelques costumes chez T&T. Il n’était plus sûr.

Certes, Mildred lui versait déjà une rente mensuelle mais il avait estimé –unilatéralement- qu’elle pouvait l’aider un peu pour équiper son premier appartement, comme l’aurait fait une gentille marraine avec son filleul. Il n’avait eu qu’à la faire appeler par les dirigeants de chaque boutique pour qu’elle donne son feu vert à ses dépenses… « Dites que vous appelez de la part de Forbes Virgil. » avait-il expliqué à Sheba Twilfit. Le sésame.

Toutefois, il ne s’attendait pas à ce qu’elle fasse le déplacement jusqu’à chez lui. Pour être honnête, il ne l’avait pas revu depuis cette soirée de décembre où ils s’étaient engagés dans un serment inviolable. Elle avait quitté Poudlard quelques semaines plus tard et il avait même entendu dire qu’elle avait momentanément fuit Bristol. Virgil ne s’en était pas inquiété outre mesure puisque le virement mensuel de la romancière était tombé sur son compte le 2 de chaque mois depuis.
"Virgil! Nous devons parler affaire. Il en va de la sauvegarde de notre pacte, et de notre sécurité mutuelle. C'est une urgence. " dit-elle avant de déposer un baiser sur… Oh MY GODDRIC.

Les yeux de Virgil s’arrondirent d’étonnement. Il ne savait pas que les enfants de Mildred souffraient de difformités physiques. Il pensait avoir tout vu avec Ottilie Barclay – Elle louchait un peu, parfois- mais les jumeaux de la romancière décrochaient le pompon. Une laideur sans nom. Pas de doute, Maeva ne s’était pas trompée : Ils étaient surement le fruit d’une union secrète entre Mildred et le calamar géant. La même grosse tête surdimensionnée. Comment faisaient-elles pour tenir droites sur de si petits corps d’ailleurs ? Ces deux marmots questionnaient à eux seuls les lois de la physique. Virgil n’arrivait pas vraiment à détacher ses yeux de ces deux petits êtres gesticulants. Il avait toujours nourrit une fascination un peu malsaine pour la dysmorphie et il devait avouer que les deux chérubins de Mildred aiguisaient son intérêt.

« Puis-je entrer. »

Cette remarque de la romancière le tira de sa douce contemplation et il releva les yeux sur Mildred.

« Vous ? Chez moi ? Jamais de la vie. »

Il posa sa gobière sur un carton, attrapa ses clefs et sortit dans le couloir avant de claquer la porte derrière lui.  Il ne tenait pas à ce que Mildred pénètre sa sphère privée. C’était son privilège à lui. Il avait pu déambuler dans son appartement à Poudlard, visionné ses souvenirs les plus intimes et même essayé sa ridicule robe de chambre rose… Il voulait garder cet ascendant sur Magpie et ne pas lui donner la moindre chance pour renverser la nature de leur relation.
Jamais il ne la sous-estimerait. Elle était de loin la personne la plus redoutable qu’il ait rencontré et il savait qu’il devait tout faire pour la maintenir dans cet état de servitude sans lâcher le moindre centimètre carrée de terrain.

« Par contre le Chef Paul Because tient un restaurant dans la rue – un deux étoiles au guide Merlin- et j’ai faim. Très faim. » Il ponctua sa phrase d’un sourire à l’attention de la romancière. Ils savaient tous les deux qui allait devoir régler l’addition.


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Mildred Magpie
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What a life ! Icon_minitimeDim 19 Sep 2021 - 12:53
Le cerbère cerné osait lui refuser catégoriquement l'entrée de sa tanière, alors qu'il avait eu le culot monstrueux de violer l'intimité de ses quartiers privés à Poudlard, avant de lui tripatouiller l'esprit! Le cœur tout sec de la romancière se comprimait de dégout à la seule éventualité qu'il ait pu poser ses salles pattes dégueulasses sur sa prestigieuse garde-robe. Contrairement à Maeva dont elle pouvait parfaitement envisager et comprendre les raisons scabreuses qui puissent légitimer son aversion pour elle ; Mildred Magpie ne saisissait en rien la logique et l'escalade vengeresse de l'ignoble Gryffondor. Tout était parti d'un tirage d'oreille pour aboutir ni plus ni moins à un viol de conscience et un pacte avec le Diable, qui la condamnait à peser chacune de ses actions contre lui! Si elle le méprisait plus que tout au monde, Virgil avait gagné une certaine forme de respect... Celle que l'on doit aux ennemis de valeur. Mildred Magpie étirait son cou de girafe curieuse pour voir par-dessus l'épaule de Virgil, quand la grande asperge diabolique claqua la porte derrière lui pour cacher le contenu de son intérieur. Manière abrupte mais efficace de dissimuler à sa débirentière ses frasques financières, et la manière éhontés dont il dilapidait sa si précieuse fortune. Malgré sa frustration, la journaliste à scandale ne se départit point de son sourire mielleux et hypocrite, du moins jusqu'à l'instant fatidique où Virgil lui annonça son intention de se rendre à un lieu de rendez-vous qui blessait déjà sa pingrerie naturelle.

"Le Chef Paul Because!? C'est une plaisanterie, j'espère??? " s'étrangla-t-elle.

Rien qu'une misérable crevette magique enturbannée d'une feuille de Voltiflor coutait un bras! L'insatiable sadique de Virgil le savait pertinemment et encore une fois se jouait de la pingre Mildred, comme un serpent à sonnette recrachant sa proie vulnérable pour le plaisir de la gober une seconde fois. Mais preuve qu'elle souhaitait opter pour une nouvelle stratégie diplomatique, Mildred ne s'ulcéra et tempêta point contre son tortionnaire. Visage contrarié, elle cherchait déjà une raison pour se dérober de ce piège à Galion perdu.

"Sincèrement désolée, mais je crains que le service de ce restaurant étoilé, ne soit un peu trop longuet pour mes deux trésors. Vilfred et Winifred vont avoir faim, et c'est bientôt l'heure d'aller faire dodo pour eux. Vous comprenez? "

Signe d'un changement notable dans leur relation depuis le pacte inviolable, Mildred vouvoyait désormais son ennemi insatiable. Et plutôt que s'emporter et lui griffer le visage ; Elle cherchait désormais à le convaincre de sa bonne volonté. Mais allait-elle réussir à apprivoiser ce chat belliqueux et affamé?

"De plus, je m'excuse. Mais Paul Because, c'est tellement surfait! Surcoté! Si vous avez une faim de loup-garou, c'est le dernier endroit au monde où se rendre. Pourquoi payer si cher pour au final avoir trois petits poids qui font la course autour d'une demi-tige de menthe dans une assiette tristement vide? Vous pouvez me croire, ce n'est pas un endroit pour vous.
" Soubresautant sous l'effet d'un petit rire nerveux, Mildred cacha sa peur de devoir débourser une fortune pour voir son bourreau s'empiffrer devant-elle. Mais au-delà de la dépense, elle ne voulait pas être vue en si mauvaise compagnie par l'élite mondaine de Léopoldgrad. Que dirait la haute société? Et que se passerait-il si ces deux petits têtards se mettaient à brailler comme des ogres affamés? Tout le monde finirait par découvrir l'imposture de la mère indigne qui feignait l'amour maternel sur Instamag. Non, Paul Because était une impasse gastronomique dangereuse qui risquait de l'engloutir. Un endroit où il ne fallait surtout pas s'y rendre avec son pire ennemi.

Et pourtant...    

What a life ! 210919120603979852What a life ! 210919120706548959

Et pourtant, sans qu'elle ne sache comment ; Mildred Magpie se retrouvait quelques minutes plus tard, attablée à la table des rois, mais nullement en compagnie des rois. En tête à tête avec l'un de ses pires démons :  En effet, Virgil son vil oppresseur, lui faisait face, rictus mauvais aux lèvres, tandis qu'elle pouvait entendre le souffle régulier des ses ignobles jumeaux jaillissant des abysses d'un berceau à proximité de la table décorée. Sacrilège! Était-ce un cauchemar? Un nouveau déni? Venait-elle d'accepter l'inconcevable humiliation publique? La romancière avait littéralement éradiqué de sa mémoire l'instant fatidique où elle avait accepté diner en compagnie de son pire ennemi. Quand avait-elle franchit le seuil du Paul Because? Que s'était-il passé? Devait-elle se compromettre autant pour protéger sa fortune et ses galions? Était-ce bien judicieux? Mildred se demandait si Virgil lui avait encore joué un mauvais tour à son esprit, ou si elle avait accepté d'elle-même de tomber dans ce piège. Mildred niait la réalité qui l'avait conduite dans le restaurant étoilé. Serviette soigneusement déposée sur un avant-bras, un Serveur s'inclina devant ce couple atypique, en déposant la carte des menus sur la surface de la table.

"Quel plaisir que de vous voir parmi nous Miss Magpie. Voici la carte des menus, ce soir, le menu spécial du Chef est la Mosaïque de calmar géant sur son lit de Branchiflore, avec Paupiette de Minotaure dans son cœur de caramel. Je vous laisse découvrir le reste de la carte, et je suis à votre humble disposition si vous avez la moindre question ou requête à me soumettre. Mais désirez-vous des boissons pour commencer? "

Le regard de Mildred s'arrondit en voyant les prix exorbitants de certains tarifs de la carte, tandis que le serveur embrasait des bougies d'un romantique fort malvenu. L'équipe du Paul Because avait pour habitude et discrétion de voir la multimillionnaire en compagnie de toutes sortes de jeunes hommes gigolos dont elle payait la compagnie, et certaines faveurs. Mais cette fois-ci, Mildred n'avait aucunement envie de débourser le moindre galion. Hors de question de se faire saigner de la sorte sans réagir. Car oui, elle était peut-être là pour pactiser avec le diable, mais non pour se laisser déposséder. Jamais, elle ne lui ferait se plaisir, alors qu'elle cherchait déjà une solution pour limiter la casse.

"Non, nul besoin, nous sommes seulement ici pour discuter affaire, et nous ne tenons pas à nous attarder trop longuement. Une salade de fruits de mer sera amplement suffisante pour nous rassasier. N'est-ce pas? " dit-elle en arquant un sourcil inquiet en direction de Virgil.

Mildred Magpie nourrissait encore le fol espoir que Virgil n'oserait pas profiter de la situation, ou se faire remarquer devant le gratin de la société sorcière.


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Virgil Forbes
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What a life ! Icon_minitimeSam 25 Sep 2021 - 8:37
Mildred avait beau croire que Virgil l’avait contrainte à diner chez Paul Because par une quelconque force magique, il n’avait pas eu à la forcer. Elle s’était rendue compte d’elle-même qu’il était dans son intérêt de faire plaisir à son jeune maître-chanteur. Ils avaient rejoint assez rapidement le restaurant étoilé du Chef cuisinier où  un portier les avait accueillis. Virgil avait traversé la salle d’un pas décontracté et serein comme s’il avait toujours fréquenté ce type d’établissement et non pas le Tacos de Pré-Au-Lard ou le fastfood en bas de chez sa mère.

Il n’avait eu aucun mal à s’adapter à cette vie de luxe que lui offrait Mildred depuis plusieurs mois. Il devenait familier de ces lieux et s’exerçait dans l’art d’en maitriser les codes. Cela commençait par ne pas s’extasier devant les lustres vénitiens ou la vaisselle en cristal. Il suffisait de donner l’impression d’avoir grandi dans cet environnement : Cette opulence n’avait rien d’étonnante pour les enfants du sérail.  

Il prit place face à Mildred et il la laissa installer son landau à côté d’elle. Il ne manqua pas les regards échangés aux tables voisines : De toute évidence la clientèle de l’établissement goutait peu à la présence de  deux marmots dans le restaurant même si, pour le moment, Vilfred et Winifred étaient plongés dans un profond sommeil.

« Pour selon qu’il s’agit d’un restaurant surcoté vous semblez être une habituée Mildred. » dit-il juste avant qu’un serveur ne vienne confirmer son impression en la saluant personnellement.
Virgil attrapa la carte tendue par le maitre d’hôtel tout en écoutant la liste des suggestions d’une oreille distraite. En effet, son regard était tombé sur la colonne des prix et il retint difficilement le rictus mauvais que tous ces chiffres alignés lui inspiraient. Qu’elle le veuille ou non, cette chère Mildred allait raquer.

« Une salade de fruits de mer sera amplement suffisante pour nous rassasier. N'est-ce pas? " Tenta-t-elle toutefois.

Virgil releva lentement ses yeux cernés sur sa débirentière avant de se tourner vers le serveur.
« Pour commencer, nous allons prendre deux coupes de Fountain Sparkling en apéritif, le célèbre champagne magique à la production limitée et au coût pharaonique, ensuite… Le regard de Virgil glissa de nouveau sur le menu pour feindre l’hésitation entre plusieurs mets alors qu’il avait déjà choisi non pas en fonction de ses préférences culinaires mais en sélectionnant les tarifs les plus exorbitants… Hum, j’hésite… Il aimait l’idée de torturer un peu plus Magpie en la faisant mariner comme une Paupiette de Minotaure. Ce  pouvoir de soumission qu’il avait sur elle après leurs années de lutte acharnée était particulièrement grisant et même un peu excitant. Il tenait enfin sa vengeance, songea-t-il en parcourant lentement les pages du menu.

«  Je vais prendre le menu gastronomique « Trésors d’Europe ».  En seize services. Le maximum évidemment, Mildred vous n’allez quand même pas me laisser manger seul ? fit mine de s’inquiéter Virgil, Mettez nous deux menus, ajouta-t-il à l’attention du serveur avec une attitude de grand seigneur, comme s’il était celui qui allait régler l’addition au final.

« Et pour le vin…Servez-nous un magnum de Grand Cru Petrus, 1993. Il referma la carte pour la tendre au serveur, C’est mon année de naissance, expliqua-t-il. Son prix était surtout équivalent à un loyer mensuel dans un appartement terrasse de Leopoldgrad.

Le serveur prit congé après s’être incliné devant les deux clients et Virgil se pencha légèrement au dessus des bougies allumées pour faire une confidence à sa très chère vache à lait.

« J’ai hâte de gouter cette farandole de tentacules de Grapcorne  gratinée, accompagnée de perles du potager méridional. Ca m’a l’air délicieux.Merci pour cette invitation Mildred.»

Il jubilait à l’idée de voir sa face ridée se décomposer un peu plus en découvrant l’addition à quatre chiffres. Merlin que c’était bon d’asservir cette vieille sorcière après tous les coups bas qu’elle lui avait fait : Elle avait tenté de le faire renvoyer de Poudlard, elle lui avait fait croire que son petit frère s’était suicidé et, pire encore, elle avait fait agresser Casey dans cette ruelle du Chemin de Traverse. Elle s’était attaquée à un membre de sa famille. Mildred  avait franchi cette limite et elle en payait aujourd’hui le prix. Casey n’était plus le même depuis son agression et la relation qu’entretenait les deux frères s’était particulièrement distendue à cause de cet événement dramatique. Mildred en était la principale responsable et Virgil entendait bien la tourmenter pour lui faire payer son geste. La vision des lettres de sang inscrites sur le bras de son frère renforçait la colère froide de Virgil mais il adressa un vague sourire à la romancière tandis que la lueur des chandelles flamboyait sur son visage marqué par ses cernes violettes.

« Je suis content de vous voir Mildred, ça faisait longtemps, dit-il d’un ton doucereux, La dernière fois que nous nous sommes croisés c’était dans vos appartements, à Poudlard, en décembre dernier. Vous vous souvenez ? »

Il entendait bien rappeler le rapport de force entre eux. Il détenait des informations capitales sur elle et sur son passé de délatrice durant la Grande Guerre. Il n’avait qu’à les communiquer à l’association « Opération Dernière Chance » l’organisme international visant à  aider les gouvernements à faire comparaître les criminels des deux guerres sorcières devant la justice pour la briser en deux.
Cette petite mise au point faite, il enchaina.
« Alors, quel bon vent vous amène à Leopoldgrad ? »


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Mildred Magpie
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What a life ! Icon_minitimeDim 7 Nov 2021 - 16:07
Cherchant à limiter au maximum le montant de l'addition qui s'annonçait d'ores et déjà salée, Mildred sursauta sur sa chaise molletonnée quand Virgil vint diaboliquement ajouter son grain de sel. Et quel grain de sel! D'une voix triomphante, il débutait cette mise à mort dépensière en claironnant en guise d'apéritif, le nom du célébrissime et rarissime champagne "Fountain Sparkling"... Savait-il au moins qu'il n'en existait que douze bouteilles dans le monde? En collectionneuse avertie, Mildred Magpie en conservait précieusement une bouteille dans sa cave personnelle, pour célébrer glorieusement l'instant fantasmé et magique de son mariage avec l'élu de son cœur. Bref pour une grande occasion ; Alors comment osait-il gaspiller ce précieux nectar lors d'un aussi imbuvable tête à tête? Ce gaspillage était purement scandaleux! Une certitude terrifiante s'installa dans l'esprit de la romancière ; Celle qu'il n'hésiterait pas à dilapider son immense fortune jusqu'au dernier galion si elle ne tentait rien contre pour s'y opposer. Virgil cherchait à la détruire lentement et sadiquement à petit feu, en la frappant directement là où cela lui faisait le plus mal, c'est à dire directement dans ses bourses de richissime multimillionnaire.

L'air vint à lui manquer quand Virgil faisant mine d'hésiter porta son choix sur ce qui correspondait ni plus ni moins au menu le plus onéreux du restaurant Paul Because. Un défilé de seize plats mirifiques qui suffirait amplement à satisfaire deux équipes de Quidditch réunies, et ruiner la comptabilité de n'importe quel résident prestigieux de Léopolgrad. Une nouvelle fois cette immonde petite pourriture cernée cherchait à repousser les limites de sa vengeance. Quand allait-il enfin décider d'arrêter de la saigner? Comme rongée par un cancer, la romancière commençait réellement à paniquer de cette situation qui la poussait dans l'impasse. Comment faire pour s'extirper des griffes de cet odieux racket en bande organisée? Comment colmater les flots tempétueux du torrent de rancœur du duo Virgil et Maeva? Mildred était momentanément sans solution alors que le maléfique Gryffondor ne cessait d'accroitre la liste des dépenses, en lui ajoutant à elle aussi un menu "Trésor d'Europe". Les ongles écarlates de Mildred Magpie se plantèrent dans le bois de la table, tandis que son gosier se nouait atrocement, l'empêchant d'émettre la moindre objection à l'encontre de cette entreprise de dilapidation massive.

Tandis que Virgil ne cessait d'accroitre le solde des dépenses en rajoutant une onéreuse bouteille de Petrus 1993 ; La pingre romancière aphone, tenta dans un geste désespéré d'allonger sa jambe dessous la table pour heurter le genou de son ennemi cerné, et le stopper dans ses folies dépensières. Cette tentative dérisoire de la quinquagénaire fut captée par Margaret de la Pomponette , l'une des prestigieuses occupantes de la tablée voisine. Croyant que Mildred faisait du pieds à son jeune gigolo du soir, la richissime héritière du duché de Gloucester appuya un regard froid et dédaigneux sur la journaliste à scandale, pour lui faire bien comprendre qu'elle n'acceptait guère d'assister à pareil spectacle de débauche. Si Mildred Magpie avait pour habitude de venir accompagnée de jeunes bellâtres gigolos, jamais elle n'entamait les hostilités avant d'être dans l'intimité d'une chambre d'hôtel luxueuse. Son image passait avant toutes autres pulsions, et même si elle baignait déjà dans le scandale, elle ne voulait point attiser les jugements condescendants de la haute société magique sur sa sulfureuse personne. Il y avait des codes et des règles de la bienséance à respecter, et elle ne souhaitait point les enfreindre. Aussi vital que les services rendus par les jeunes gigolos, qu'elle monnayait uniquement pour tromper sa solitude et son manque affectif ; Mildred cherchait également à se faire accepter par la haute société sorcière. Illusion perdue, tant sa personne dérangeait et bousculait les convenances d'un monde qui se refusait obstinément à elle. Malgré sa fortune, son sens aiguisé des affaires, elle ne semblait pas pouvoir en faire partie. Tout comme l'amour se dérobait à elle chaque aube nouvelle, alors qu'elle se retrouvait seule dans ses draps froid et encore empreint de l'odeur du sexe tarifé, sans personne pour l'aimer.  

Ignorant les regards en biais, et les messes basses émanant des autres tablées avoisinantes ; Mildred chercha à reprendre le contrôle de ses émotions. Ne pas bondir telle une mère léopard en furie par-dessus le table, pour griffer et étrangler ce petit monstre au sourire narquois. Résister au vent de colère qui soufflait en elle, embrasant son visage et ses pommettes écarlates. Sa bouche avait beau se contracter comme le cul d'une poule sur le point de pondre un œuf, elle ne devait cracher aucune insulte à la face de son ennemi. Elle ne devait point donner ce plaisir à son bourreau, et au contraire trouver une solution plus subtile pour répondre à ce casse-tête épineux dicté par son serment inviolable. Comment faire du mal à quelqu'un sans en être la source? Bien que le visage ridé par le prix de l'addition, Mildred chercha à jouer une autre partition qui puisse lui ôter cette malédiction. Sourire pincé d'amertume, elle regarda du coin de l'œil le serveur quitter la table en direction des cuisines ; Avant de se concentrer sur une remarque de l'ogre mesquin qui avait commandé l'impressionnant festin.

"Voyons-donc, c'est à moi de payer l'addition. Il n'y a rien de très surprenant parce que sans mes galions, jamais tu n'aurais pu envisager un tel festin! Je me trompe? " répliqua-t-elle avant d'apporter une précision de taille : "J'espère toutefois que tu es pleinement conscient du gaspillage, et que tu réalises que ce menu gargantuesque suffirait pleinement à alimenter une horde de trolls au complet. Si je dois régler l'addition, je crains que tu sois dans l'obligation de te farcir la presque totalité des trente-deux portions. Avec la naissance de mes adorables trésors, je tiens à retrouver mon poids de forme et ma silhouette. Bref, si c'est moi qui régale, c'est à toi de te régaler tout seul... "

Mildred ne rêvait que d'une chose, voire cette longue tige cernée s'exploser la panse sous le poids des victuailles. Qu'il expulse ses viscères prisonnières dans une gerbe immense, sans qu'elle soit à l'origine de se trop plein fatidique. Ce n'était pas elle qui avait commandé ce banquet, donc elle serait libérée d'une partie de son serment inviolable. Si la romancière était consciente qu'elle devait dissimuler sa haine et ses intentions sournoises, nul besoin non plus de trop en faire. Un ton faussement amical ou trop hypocrite suffirait à alerter son oppresseur. Comme un chaton hargneux, elle devait le caresser dans le sens du poil, afin de l'apprivoiser et lui offrir son petit lait. Voilà pourquoi, quand Virgil joua la carte de l'ironie, elle répliqua avec une sincérité surprenante. Ecrasant ses obus lactés sur la surface de la table pour s'approcher du visage blafard de son maitre-chanteur, Mildred Magpie murmura à voix basse des vérités que seul Virgil pouvait entendre.  

"Dire que je suis heureuse de voir l'un de mes tourmenteurs serait le pire des mensonges. Comment pourrai-je oublier l'odieux souvenir de cette nuit? Les images funestes de ce moment où vous avez violé mon intimité, mon âme, ma conscience dans le but cruel de me soumettre au plus affreux des chantages. Avec ce pacte inviolable, et les secrets volés de mon passé ; Vous avez fait de moi une marionnette. Je ne représente plus l'ombre d'une menace pour vous, et pourtant vous vous évertuez encore à me tourmenter. Pourquoi me condamner de la sorte? Tout le monde est en droit de réclamer le pardon. Vous n'avez jamais envisagé une seconde que je puisse éprouver du regret et le désir de réparer mes erreurs du passé... Que je veuille changer... "

Se reculant contre le dossier en velours de son siège, Mildred croisa ses bras sur son opulente poitrine, avant de jeter un regard embué d'émotion en direction de ses deux anges assoupis. Tant qu'ils ne braillaient pas, elle pouvait tenir son rôle de mère modèle en quête de rédemption. Virgil lui demandait les raisons de sa venue, elle allait lui sortir le grand jeu, et qui sait peut-être le convaincre de sa bonne foi. Une lueur d'amour maternelle irradiant de ses yeux, la romancière secoua la tête avec émotion.

"Vilfred et Winifred sont un don des dieux. Ils m'ont sauvée de toutes les façons qu'une femme peut être sauvée. Sans eux ma vie n'avait aucun but, si ce n'est celui de m'enrichir, et d'écraser toutes personnes se dressant sur mon chemin. Avec eux, j'ai envie de changer et devenir une meilleure personne. Devenir la mère que je n'ai pas eu la chance d'avoir... " Alors qu'une vague d'émotion inondait son regard, Mildred Magpie laissa jaillir un brocard de soie pour se moucher bruyamment. Un homme avec un monocle sertit d'or, tourna vers elle un œil assassin alors qu'il aspirait le contenu d'une huitre perlière venue de Chine. Mildred ignora les regards extérieurs, pour se focaliser sur son oppresseur.

"Virgil. Que les choses soit claires entre nous. J'irai droit au but, je ne cherche pas ton pardon. Après le mal que je t'ai fait endurer à toi et ta famille, je sais que tu ne ressentiras aucune forme de pitié à l'idée de me sacrifier et de priver du même coup deux bébés du sein de leur mère. Tu es en droit de me haïr, mais... " Elle soupira avant d'ajouter "Mais tu dois savoir que si je suis venue ici, c'est pour te prévenir d'un danger qui nous menace autant l'un que l'autre. Tu dois savoir que ma fortune est étroitement contrôlée, et que tes folies dépensières comme celle que tu viens d'accomplir ce soir commencent à attirer les regards de certains de mes partenaires financiers, parmi les plus dangereux. Des associés aussi dangereux que dénués de scrupules qui n'hésiteront pas une seule seconde à supprimer un jeune inconscient ou la famille de celui qui dilapide mes précieux galions. Tu te souviens de ce qui est arrivé à ton frère? Ces gens-là ne plaisantent pas, et tout comme je le suis pour toi, je suis également leur poule aux œufs d'or ; Et ils feront tout pour protéger leur source de revenu... Je crains aussi pour ma survie, s'ils venaient à penser que je leur cache des choses. Voilà pourquoi je souhaitais te soumettre un partenariat, une sorte d'emploi fictif qui nous protègerait, autant qu'il dissimulerait notre pacte.  "

Mildred Magpie voulait s'étendre sur la question quand le serveur surgit avec une bouteille finement ciselée, contenant l'un des plus précieux breuvage du monde magique. Un Fountain Sparkling! D'un geste gracieux de la pointe de sa baguette en bois d'oranger, il fit sauter le bouchon du rebord dans un bruit aussi sec que tonitruant. Dans le berceau, un mouvement fit frissonner Mildred, qui apostropha violemment le serveur.

"Doucement, espèce d'idiot, vous allez réveiller mes ... petits anges. " rectifia-t-elle, avant de désigner d'un geste souverain de la main son invité. "Veuillez servir un verre à mon futur collaborateur. " s'empressa-t-elle d'ajouter sans attendre la réponse de son dilapideur de fortune.


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Virgil Forbes
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What a life ! Icon_minitimeJeu 11 Nov 2021 - 9:26
Virgil comprit assez vite qu’il avait misé juste. S’attaquer au portefeuille de Mildred restait une valeur sûre pour lui faire perdre patience en quelques minutes à peine. Lorsqu’elle usa du tutoiement à son encontre- alors que jusqu’à maintenant elle l’avait poliment vouvoyé- il ne chercha pas à masquer sa satisfaction.

Il n’avait aucun respect pour cette femme et il comptait bien lui faire débourser une somme astronomique dans ce restaurant multi-étoilés. Qu’elle ne finisse pas son assiette était le cadet de ses soucis. Tout ce qui avait été commandé serait payé, cela suffisait à ravir Virgil et à apaiser la colère qu’elle lui inspirait. Il ne l’écoutait même pas déblatérer ses arguments de « jeune » maman. Ses lèvres bougeaient sans qu’il n’accorde la moindre attention aux mots qu’elle prononçait. Il avait encore en mémoire la brève tension avec Casey de tout à l’heure et il estimait que Mildred avait sa part de responsabilité dans la dégradation de ses relations avec son jeune frère.

Certes, Virgil et Casey n’avaient jamais été très proches tant leurs personnalités étaient opposées. Il n’avait même rien en commun si ce n’est leur nom de famille mais Virgil  avait toujours cherché à  protéger son petit  frère, sans vraiment savoir si prendre,  parfois avec rudesse, à sa manière.
Force était de constater qu’il avait échoué. La cicatrice sur le bras de Casey et les troubles anxieux qu’il avait développé suite à son agression étaient les plus criantes illustrations de cet échec. Sans le vouloir, Virgil avait entrainé le plus fragile de ses frères dans ses embrouilles et il savait au fond de lui qu’il avait très mal géré cette situation notamment en contraignant Casey au silence. Son petit frère avait tenu cet engagement… mais à quel prix ?  Virgil s’en voulait, évidemment, mais il n’était pas homme à s’auto flageller. Il avait préféré transférer la colère qu’il ressentait envers lui-même sur cette chère Mildred, la source de tous ses problèmes.  D’ailleurs, la présence de Magpie à proximité réveillait ses instincts les plus malsains. Il voulait l’humilier, la punir.

« Pouvez vous arrêter de geindre ? » lacha-t-il alors qu’elle se plaignait des mauvais traitements qu’il lui avait fait endurer.  Vous êtes très mal placé pour me reprocher d’avoir violé votre intimité et de vous faire du chantage. » Qui avait caché un sachet de Volubilis dans son dortoir ? Qui avait fait agresser Casey ? Virgil se pencha au dessus de la table. « Ayez au moins le courage d’admettre que vous êtes au moins aussi perfide que moi. Nous avons joué les mêmes cartes Mildred. Il se redressa pour s’adosser sur son fauteuil confortable, j’avais juste une meilleure main. » dit-il avec un bref haussement d’épaules.

Magpie, une victime ? Quelle blague.
Elle ne parviendrait pas à faire naitre chez lui une once de compassion.
« Pourquoi me condamner de la sorte? Essaya-t-elle toutefois,  Tout le monde est en droit de réclamer le pardon. Vous n'avez jamais envisagé une seconde que je puisse éprouver du regret et le désir de réparer mes erreurs du passé... Que je veuille changer... "
«Hum, fit mine de réfléchir Virgil.  Non. »
Au moins cette réponse avait le mérite d’être très claire.
Il ne croyait pas une seule seconde en la repentance de Magpie. Tout cela n’était qu’un leurre. Elle cherchait juste à l’endormir. Il ne lui accorda pas plus de crédit lorsqu’elle évoqua ses enfants et son nouveau rôle de mère qui, soi-disant, la poussait à devenir une meilleure personne.

« Ah d’accord. Je comprends mieux. C’est donc pour cette raison que vous avez disparue pendant huit mois de Bristol en les laissant chez une nourrice ? » s’enquit-il tout naturellement.  Virgil aussi savait s’informer. (Bon, ok, il avait juste lu un article de Cluster chez Kasya.) «  Venez en fait Mildred. Qu’est-ce que vous voulez ? » finit-il par dire.

Il avait la fâcheuse impression qu’elle tournait autour du chaudron encore et encore. Elle n’aurait pas fait cet effort de venir le rencontrer chez lui, d’accepter de l’inviter à diner dans l’espoir qu’il se montre plus humain et compréhensif. C’était vraiment  mal le connaitre !

"Tu dois savoir que si je suis venue ici  pour te prévenir d'un danger qui nous menace autant l'un que l'autre. »
Virgil poussa un soupir et  appuya son menton dans la paume de sa main pour écouter la tirade de la romancière. A l’en croire, ses dernières dépenses avaient attiré le regard de ses  partenaires financiers, parmi lesquels figuraient de puissants et vils mafieux.
« Et ? » Virgil arqua un sourcil.
Il ne se sentait pas concerné par les affaires de la romancière.
« Mes associés aussi dangereux que dénués de scrupules n'hésiteront pas une seule seconde à supprimer un jeune inconscient ou la famille de celui qui dilapide mes précieux galions. Répliqua la romancière, Tu te souviens de ce qui est arrivé à ton frère? »
« Vous voulez vraiment aller sur ce terrain là Mildred ? » la coupa Virgil. Son regard s’était durci. Elle était la commanditaire de cette agression. Elle avait embauché un homme pour s’attaquer à un gosse de treize ans et elle osait en parler à ces termes ? Dois-je vous rappeler que vous êtes liée à moi par un serment inviolable, reprit-il en se penchant en avant pour n’être entendu que d’elle,  Non seulement vous ne devez pas me nuire mais vous devez faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que personne d’autre ne s’attaque à ma famille ou à moi-même. C’est à  vous de vous assurer que vos partenaires financiers ne déraperont pas sinon… Il y aura deux orphelins de plus dans votre fondation. » Son regard coula en direction de Vilfred et Winifred  qui dormaient paisiblement dans leur landau.

« Ces gens-là ne plaisantent pas, et tout comme je le suis pour toi, je suis également leur poule aux œufs d'or, contra Mildred, Et ils feront tout pour protéger leur source de revenu... Je crains aussi pour ma survie, s'ils venaient à penser que je leur cache des choses. Voilà pourquoi je souhaitais te soumettre un partenariat, une sorte d'emploi fictif qui nous protègerait, autant qu'il dissimulerait notre pacte.  "

Force était d’admettre que le raisonnement de Mildred se tenait presque. Virgil n’était pas encore pleinement convaincu mais elle avait réussi à attirer son attention. Il est vrai que le milieu mafieux ne s’encombrait pas de brebis galeuses et si les partenaires de Mildred doutaient de sa sincérité, ils n’iraient peut-être pas jusqu’à la tuer mais ils ne voudraient sans doute plus travailler avec elle. Elle risquait donc de gagner moins d’argent. Et si Mildred gagnait moins d’argent…lui aussi.

Virgil profita de la venue du serveur pour réfléchir à la proposition de la romancière. Il attrapa la coupe de Fountain Sparkling, trinqua dans les airs et but une gorgée du fameux champagne – au goût finalement assez banal-  avant de reposer son verre sur la table. Il congédia l'employé d'un regard et attendit d'être de nouveau seul avec Mildred pour poursuivre.

« Je ne vois pas pourquoi vous avez besoin de moi pour cette histoire d’emploi fictif. Vous inventez des mensonges toute l’année pour Multiplettes, vous n’avez qu’à faire pareil. »  dit-il en joignant ses mains sous son menton. «  Pourquoi votre problème deviendrait-il mon problème ? »


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