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Little talks [Fergus & Avalon]

Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeLun 8 Mar 2021 - 11:10
26 avril 2011

Contrairement à Ferguson Avner, Avalon n’avait pas trop de difficultés à reconnaître les émotions qui agitaient son entourage, ou tout du moins à percevoir leur trouble. Celui de son vieil ami était perceptible à la fois dans son attitude tendue et dans le regard qu’il posait parfois sur elle. Ce regard, Avalon l’avait attrapé quelques minutes plus tôt, alors qu’elle était appuyée contre le torse de Roy qui avait glissé un bras autour de ses épaules. Ils faisaient face à un Toni rieur qui tenait un verre dans le creux de sa main. Fergus était plus loin, dans la salle principale des Folies Sorcières. Il buvait ce qu’Avalon imaginait sans mal être un whisky. Stoïque, comme d’habitude.

Pas complètement comme d’habitude non plus.

Fergus était très différent des personnalités extraverties et solaires dont s’entourait souvent Avalon. Il était, de fait, très différent d’elle. De cette grande différence était née une grande amitié, un lien profond qu’Avalon considérait comme un des piliers de sa vie depuis plus de dix ans maintenant. Et Avalon aimait Fergus. Sincèrement. Mais parfois, il la rendait folle.

Comme aujourd’hui.

Comme chaque jour depuis qu’Avalon et Roy avaient officialisé leur couple et que le regard de Fergus s’était teinté d’un sentiment qu’Avalon peinait à identifier ; elle ressentait juste une tension dans leurs échanges. Elle avait essayé d’être patiente – six jours, un record – sans avoir la naïveté de penser que Fergus amorcerait une conversation entre eux. Elle n’avait pas passé dix ans de sa vie à ses côtés pour ne pas connaître son incapacité aigue à former des mots, malgré sa belle éloquence.

Mais la patience d’Avalon avait des limites – des limites très fines, on pouvait le reconnaître – qui furent atteintes en cette fin du mois d'avril. Elle soupira, quitta son compagnon et son meilleur ami en récupérant son verre au passage sur la table basse, et se dirigea vers Fergus sans une once d’hésitation, le regard décidé et les lèvres brûlantes d’une conversation fastidieuse. Nécessaire.

Pour quelqu’un qui parlait autant qu’Avalon, les silences de Fergus lui étaient vite insupportables. Surtout lorsqu’ils creusaient, entre eux, un tel fossé.

« Bon. Ferguson Avner. » débuta Avalon sans autre introduction en s’installant en face de lui. « Pourquoi depuis que Roy et moi on est ensemble tu nous regardes comme si on avait insulté tes ancêtres ? »

Et c’était le manque flagrant de subtilité d’Avalon qui risquerait d’être rapidement insupportable pour son interlocuteur.


Avalon Calder

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Fergus Avner
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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeLun 8 Mar 2021 - 20:26
D’abord, Roy est un ami intime de Fergus. Ça, il n’a pas besoins d’y réfléchir longtemps, c’est acté, c’est sûr. Ça fait parti des trucs dont il ne doute pas même si leurs caractères ne s’emboîtent pas toujours à la perfection. Il a confiance en Roy, il aime Roy, au fond, il sait que c’est un type bien. Voilà pour le premier point.

Ensuite, Avalon est aussi une amie intime. Elle est plus que ça, d’ailleurs, Fergus n’a pas vraiment de mot pour désigner cette relation un peu bizarre qu’il a conçu avec elle depuis qu’il l’a trouvé étouffée de colère et de larmes dans une ruelle puante de Londres. D’abord c’était ambiguë, maintenant il est quoi, une espèce de père de substitution ? Il n’en sait trop rien et puis ça n’a pas tellement d’importance.

Ok.

Deux personnes proches de son cœur, pour qui il donnerait sans hésitation le sang de sa vie, se sont trouvés, regardés, appréciés, et découvert une attraction qui les a convaincus de se mettre en couple. Fergus est ravi pour Roy. Lui qui vient d’avoir un gosse surprise qu’il hésitait à abandonner à un trousseau de femmes vaudou se découvre soudain une passion pour une amie vieille de dix ans. Sans parler de son deuil amoureux, celui que tout le monde dans son environnement proche à grillé sans oser en parler. Bref, avec la main tendue d’Avalon, Roy se ressaisit, se redécouvre, et ensembles ils se font du bien.

Ok.

Alors, qu’est ce qui le crispe autant dans cette vision qu’il a d’eux, enlacés comme des tourtereaux de quinze ans, à se manger les lèvres avec des yeux de biches ? (Fergus n’est pas romantique.) Il a du mal à mettre le doigt dessus mais il y a un truc qui ne colle pas, un truc qui sent pas bon. Fergus s’est demandé si ça avait un rapport avec lui, mais en fait non. Par contre, et ça il le comprend depuis quelques jours, parce qu’il ne s’habitue vraiment pas à ce spectacle alors qu’en temps normal il se dirait que ce n’est absolument pas ses affaires, qu’ils sont grand, ce qui le dérange – non, ce qui l’inquiète – c’est justement la mystérieuse histoire dont Roy n’a jamais parlé et le mioche outre-Atlantique.

Fergus aime Roy de tout son cœur mais pour rien au monde il ne lui confierait sa sœur.

(Ce qui est peut-être de mauvaise foi étant donné qu’il la confierait à Toni, mais c’est une autre histoire.)

Alors c’est vrai que le regard qu'il leur jette par-dessus son verre de whisky n’est pas le regard le plus attendrit de l’assemblée. Déjà parce que Fergus ne s’attendrit pas de grand-chose et surtout pas de deux personnes adultes occupées à se découvrir langoureusement, mais en plus parce qu’il se dit vraiment que si ça se passe mal, ça va être pour leur pomme, à Jayce, Toni et lui, sans parler des veilleurs et des accords avec le Gouvernement, bref. Il aurait bien voulu qu’ils s’entichent l’un et l’autre d’une personne plus simple, aussi bien dans ses responsabilités que dans sa place au sein du groupe. Mais on n’empêche pas l’amour et la passion, ça, Fergus connaît (même s’il ne l’avouera jamais), alors il se tait et se contente de jeter du fond de son fauteuil des coups d’œil prophétique du genre « ça va partir en couille » mais en plus poli.

D’accord, Fergus a confiance en Roy mais pas vraiment sur la question des femmes.

Du coup il aimerait bien qu’Avalon n’en soit pas pour ses frais.

Mais il est bien décidé à ne pas en parler, de toutes façons, d’ailleurs, il n’y a aucun problème. Ses amis se trouvent et s’aime, comme dirait Toni que ça rend béat, c’est vraiment souper. Comme il n’a rien n’à dire et qu’il vient de décider qu’il était ravi aussi, Fergus s’apprête à se lever lorsqu’Avalon fonce sur lui – littéralement, elle fonce sur lui- et le remet dans son fauteuil avant de s’assoir en face de lui avec la délicatesse d’un éléphant qui a découvert comment renverser une voiture.

- Bon. Ferguson Avner. » Lance-t-elle sans introduction, « Pourquoi depuis que Roy et moi on est ensemble tu nous regardes comme si on avait insulté tes ancêtres ? » Fergus prend le temps d’hausser un sourcil, puis deux.
- Si vous aviez insulté qui que ce soit de ma famille, tu sais très bien que je ne me contenterais pas de vour regarder, répond-il, imperturbable. Il pose cependant son verre de whisky sur la table parce qu’avec Avalon, on ne sait jamais. Je n’ai aucun problème avec toi en couple avec Roy, si c’est ce que tu sous-entends. Je suis même ravi pour vous.

Ce qui est faux, évidemment, mais comme il a décidé de l’être, autant prendre les devants en ajustant la façade au reste.


   
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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeLun 8 Mar 2021 - 22:09
Avalon n’avait pas beaucoup de tact. Ou de délicatesse. Ou de subtilité. Elle n’était pas du genre à tourner autour du pot ou à mettre les formes. Elle parlait avec une honnêteté parfois un peu trop brute ou un peu trop franche. Avec Fergus, évidemment, elle n’avait pas retenu ses mots. Il semblait à peine heurté, peut-être vaguement surpris. Avalon non plus, n’était pas surprise de cette réaction ; il aurait été étonnant que Fergus lui donne raison et se lance dans une explication claire et détaillée de cette tension qui l’habitait.

En s’installant face à lui, Avalon s’attendait plutôt à essuyer une première vague de mauvaise foi de la part de son ami – car, malgré tout, Avalon et Fergus se ressemblaient sur plusieurs points. Aussi, la jeune femme ne se formalisa pas de sa première réponse, très pragmatique, qu’elle ne releva même pas. En effet, Fergus aurait eu plus vite fait de retourner une table si jamais elle avait osé insulter ses ancêtres ; il ne se serait pas contenté de ces coups d’œil franchement sceptiques qu’il préférait lui offrir régulièrement depuis une semaine. A bien y réfléchir, Avalon aurait préféré qu’il retourne une table, au moins, cela l’aurait empêché de nier en bloc.

Loin de se décourager, Avalon haussa à son tour un sourcil parfaitement sceptique.

« Oui c’est exactement ce que je sous-entends. » répondit-elle simplement, en ancrant son retour dans le sien. « Et t’as l’air aussi ravi que quand le cochon de Laoise renverse des trucs dans ton salon. » fit-elle remarquer ensuite. « Je vois bien que ça te crispe, en fait. Donc balance, Ferg’ »




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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeMar 9 Mar 2021 - 18:50
- Elle s’appelle Queenie, c'est une truie. » Maugrée Fergus parce que quoi qu’il dise, Laoise l’a suffisamment bien dressé à ne plus dire le cochon (ça la fâchait trop), maintenant Fergus doit dire Queenie et si Fergus fait cet effort alors tout le monde doit le faire.

Cependant il a bien conscience que ce n’est pas le centre de la conversation qui s’amorce, et même s’il aimerait beaucoup y échapper, Avalon n’est pas flic pour rien. Les embuscades fourbes, elle connaît, elle sait y faire, Fergus a l’impression de s’être fait acculer dans un coin de hangar et de devoir rendre des comptes au sujet de l’oreiller de Tenebrosia qu’on a trouvé dans sa veste. Sauf qu’il est bien décidé à garder ses positions. Dans sa tête, tout est ok depuis cinq minutes : c’est ce dont il s’est persuadé, donc il n’y a aucune raison de dire autre chose que :

- Je te dis que non. » Et il le dit de façon impartiale. « Pourquoi est-ce que tu tiens à ce point à ce que ça soit un problème ? »

Parce qu’au fond il sait exactement ce qui le crispe et pourquoi Avalon a raison de le sentir tendu, il tente un petit effet de rhétorique, comme si le problème venait d’elle. Mais il ne se fait pas trop d’espoir ; Avalon a eu un bon exemple pour ce genre de cas et elle connait ses méthodes, à priori. Peut-être qu’il ne va pas pouvoir nier bien longtemps, mais ça demande peut-être cette petite perdition d’énergie pour tenter de rester en dehors de ça et ne pas qu’on lui reproche de mettre son nez dans les affaires des autres.

Avalon n’est pas vraiment sa fille.

Par contre elle est aussi têtue que lui.

Alors, bon. C’est vrai qu’il est inquiet. Et qu’il meurt d’envie de lui dire pourquoi. Ça va lui retomber dessus, c’est sur.


   
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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeMar 9 Mar 2021 - 20:07
La réponse de Fergus sur le cochon – la truie, pardon – de Laoise ne caresse qu’à peine les oreilles d’Avalon. Evidemment qu’elle connait son prénom puisque, parfois, Fergus l’appelle pour qu’elle joue les baby-sitter – les pig-sitter ? – quand il n’est pas chez lui.

En revanche elle tique, à nouveau, sur sa voix qui claque dans l’air pour venir nier ce qu’elle avance avec une certitude qui n’est pas prête d’essuyer la moindre contradiction. Fergus aussi, a l’air plutôt sûr de lui – mais Fergus a toujours l’air sûr de lui et imperturbable. Il est têtu, comme elle. C’est souvent bien ce qui les perd dans des discussions interminables, où aucun des deux ne veut concéder à l’autre qu’il a raison. Parfois, pourtant, si elle était tout-à-fait honnête et capable de mettre sa fierté de côté, Avalon pourrait faire ce pas vers Fergus. Pas ce soir ; elle connait Fergus, après toutes ces années passées à ses côtés. Elle ne pourrait pas se targuer, comme Toni, d’être capable d’anticiper ses pensées. Mais elle le connaît, lui et ses silences tendus, ses regards lourds de sens. Elle le connait suffisamment bien pour lui demander des explications, et l’aime suffisamment pour que ses regards, justement, lui pèsent.

Elle balaye de la main sa vague tentative de retourner la situation contre elle ; Avalon n’est pas dans la police pour rien : les interrogatoires, elle les mène bien plus qu’elle ne les subit.

« Essaie même pas de retourner le problème contre moi, ça marchera pas. » souligne-t-elle simplement en haussant les épaules. « C’est à toi que ça pose un problème, et ça me fait chier que tu m’en parles pas. » Elle l’observe quelques secondes, se retient de lui donner des hypothèses qu’elle a déjà pourtant formulé dans son esprit. « Donc, je t'écoute ? »



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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeSam 13 Mar 2021 - 18:56
Avalon n’est pas dupe et ça n’arrange pas vraiment les affaires de Fergus, qui aurait bien aimé, pour une fois, qu’elle le connaisse un peu moins bien. Il ne se dit pas tellement ça, il se dit plutôt quelque chose comme « merde, on va vraiment avoir cette discussion. » Ça l’irrite un peu, mais pas vraiment contre elle, plutôt contre lui. Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il ne tire aucun plaisir à parler de Roy en mal, ou simplement supposer que son ami puisse avoir de mauvais côtés. Il est au courant des failles de Calder, ils travaillent ensemble depuis des lustres et puis, bon. C’est avec lui qu’il a embouti une voiture moldu dans un arbre, alors, il connaît l’animal, ça crée des liens. Mais Fergus est du genre vraiment très loyal, du coup il n’a vraiment pas envie de ternir Roy aux yeux d’Avalon.

Le problème c’est qu’il les connaît tous les deux. Même s’il ne partage pas l’intimité que Jayce peut avoir, il sait que son ami à un goût assez évident pour les histoires qui finissent mal, en plus d’enchaîner les conquêtes, de faire des enfants au-delà des frontières de la Grande-Bretagne. Le gamin aurait pu être anglais, à la limite, mais non, il faut qu’il soit américain. Par Dieu. Et puis tout le monde sait que Roy est un enjôleur. Il a même enjôlé Fergus. C’est dire. Alors, méfiance.

Et Avalon ? N’en parlons pas. Fergus n’aurait pas l’audace de se présenter comme un exemple (si, bien sûr que si,) mais même sans ça il a suivi le parcours un peu désastreux d’Ave’, une espèce de mélange entre un célibat prolongé et des unions avec des types qui en avaient plus après sa patience qu’après son bien-être. Ouais, elle pourrait tout à fait se laisser avoir par un gars comme Roy. Sauf que peut-être que ce dernier n’aurait pas l’audace de jouer avec elle. Fergus ne le croit pas, par contre il croit très bien qu’ils sont capables de se perdre tous les deux en ne considérant aucune de leurs faiblesses respectives. Comme deux personnes de mauvaise foi.

Il connaît.

Bref, elle a raison, il est percé à jour, mais comment balancer ça alors qu’ils ont l’air tellement heureux et qu’il n’a vraiment pas envie de rabaisser Roy en la mettant en garde ? Merde, elle aussi elle le connaît depuis des années, qu’est-ce qu’elle ne voit pas ? On dirait Toni qui s’est imaginé un jour de sa jeunesse pouvoir espérer être heureux avec Elva. Elle a eu le bon goût de le rejeter, elle.

Fergus pince les lèvres en détournant les yeux, ça ressemble à une grimace vraiment expressive venant de sa part, qui dit quelque chose d’assez clair, d’assez évident, c’est qu’il en a assez d’être contredit (même si ça ne fait que deux fois.)

- On ne va pas avoir cette discussion ici. » Réplique-t-il en baissant d’un ton. C’est hors de question que Roy participe à ça, pour l’instant ça lui va très bien que son patron n’ait rien vu du début de l’altercation.

Fergus anticipe un mouvement d’Avalon qui va certainement se mettre à hurler s’il fait mine de clore la conversation, du coup il se lève et la prend par le bras pour l’entraîner doucement dans une autre pièce. D’accord, c’est suspect, mais elle saura bien inventer quelque chose d’évasif, ils ont encore le droit de se parler seuls à seuls.

- Assieds-toi, intime Fergus. Il en fait de même en face d’elle après avoir refermé la porte derrière lui. Il a l’impression de passer ses journées à s’assoir pour parler de choses qui ne le regardent pas, ces derniers temps, ça le gêne un peu. Il soupir « Avant que tu dises quoi que ce soit sache juste que je tenais pas spécialement à en parler. » Ça c’est juste pour qu’Avalon n’oublie pas que c’est elle qui le force à cracher le morceau (non, il n’avouera jamais que son attitude était suffisamment pesante pour lui laisser le loisir d’en faire abstraction sans efforts) quand elle se mettra à le contredire. Ou à lui dire que ce ne sont pas ses oignons. « Je suis soucieux parce que tu as tendances à choisir des hommes qui ne te rendent pas vraiment heureuse, voilà. » Dit-il avec laconisme. Il se dit que ça devrait suffire à ce qu’elle capte les sous-entendus sans avoir à pointer directement ce qu’il craint dans cette situation. Elle peut bien additionner deux plus deux.


   
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Avalon Calder
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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeSam 13 Mar 2021 - 20:59
La plupart du temps, Avalon respecte les silences de ses proches. Ceux de Fergus, notamment, parce qu’ils se connaissent depuis tellement longtemps qu’elle a appris à leur laisser de l’espace – ou à les interpréter comme lorsqu’elle met, dans sa bouche, des mots qui viennent d’elle pour lui faire tenir une conversation qu’il lui refuse. Elle le voit sourire, dans ces moments-là, et elle lui sourit en retour, comme pour sceller une dynamique rodée année après année. Avalon bavarde beaucoup ; Fergus, jamais. En revanche, s’il y a bien un sujet sur lequel ils se rejoignent, c’est cette difficulté qu’ils ont, tous les deux, à poser des mots sur les sujets qui importent vraiment. Ceux qui flottent parfois autour d’eux, et qu’ils chassent d’un revers de main. Pourtant, c’est auprès de Fergus qu’Avalon s’est confiée, des années auparavant. De sa vie, elle lui a tout dit. Ensemble, ils ont refermé un chapitre long, difficile, sordide de son histoire. Cette proximité aurait pu laisser place, dans le futur, à une communication fluide, apaisée, honnête. C’est mal connaître les caractères respectifs d’Avalon et de Fergus, qui se protègent en ne disant rien et ont des facultés d’introspection atrocement maigres.

En revanche, Avalon n’a absolument pas besoin de faire son introspection pour remarquer l’air pincé de Fergus et ses regards lourds de sens. Tant pis pour le respect de son silence ; s’il avait vraiment souhaité garder ses pensées secrètes, il aurait masqué son expression avec l’aisance qu’Avalon lui connait pour faire ça. Alors elle insiste, une première fois, puis une seconde fois lorsqu’il persiste à nier l’évidence qu’elle lui amène. Evidemment, qu’Avalon a des hypothèses sur ce que dissimule cette attitude, mais elle se garde bien de les lui offrir et de commencer une discussion où il n’aurait qu’à approuver ses paroles d’un hochement de tête.

Finalement, et après une grimace assez significative dans laquelle Avalon perçoit un agacement contraint, Fergus lui annonce, d’un ton péremptoire qu’elle trouve déjà désagréable, que cette conversation ne se tiendra pas ici. Elle l’observe en silence, et finit par le suivre lorsqu’il l’entraîne à sa suite dans une pièce fermée où ils sont seuls.

Assise face à lui, Avalon ne reprend pas une seule fois la parole, mais ressent une certaine appréhension qu’elle n’explique pas mais qui prend naissance dans cette atmosphère alourdie. Sa remarque n’arrange rien, mais lui tire un regard sceptique, celui qui a l’air de dire « ton visage criait tout le contraire. » Et, après cette dernière mise en garde, Fergus révèle, enfin, les dessous de cet air crispé.

Et pique Avalon, qui fronce les sourcils.

« Tu as tendance à choisir des hommes qui ne te rendent pas vraiment heureuse. » La vérité, assénée de la sorte, n’est ni douce, ni agréable à entendre. Et le pire, c’est que Fergus a raison, Avalon le sait, elle l’a même expliqué à Roy lorsqu’ils étaient enlacés l’un contre l’autre, six jours plus tôt. Elle le sait et c’est justement ce qui lui a fait si peur et ce qui l’a autant brimé, ces dernières semaines, sa spontanéité naturelle. Car en effet, cela faisait longtemps qu’Avalon choisissait des hommes indisponibles, éloignés, mariés, pour partager sa vie. Ce n’était pas que toutes ses relations étaient désastreuses, c’était juste qu’elles étaient toutes vouées à l’échec. Et il est vrai, aussi, que Fergus assiste à cela depuis plus de dix ans. Et qu’elle vient à peine d’entamer une relation amoureuse avec un homme qui s’apprête à devenir père et qui, de surcroît – mais ça, Fergus ne le sait pas –a été fiancé à une autre femme, quelques mois auparavant.

Mais ce n’est pas la même chose. Ce n’est– sincèrement – pas la même chose. C’est un choix qu’elle a fait, avec Roy. Un choix réfléchi et une décision qui avait pris le temps de mûrir en elle, d’éclore à la lumière de tous ces sentiments teintés d’évidence.

« Ah bon ? » fait-elle mine de s’étonner en s’adossant contre son fauteuil. « Tu tires cette conclusion de mes relations super épanouissantes de ces… Dix dernières années ? » demande-t-elle avec un sourire narquois, dans un réflexe défensif immédiat.

Puis, Avalon soupire. Observe Fergus, longuement.

« Ça veut dire quoi, ça, Fergus ? » finit-elle par l’interroger. « Que selon toi je suis condamnée à être malheureuse parce que j'ai eu quelques relations qui ne se sont pas bien passées ? » Oui, d’accord, là, il y a une pointe de mauvaise foi. « Je suis curieuse, explique-moi pourquoi tu penses que Roy ne me rendra pas heureuse ? » Avalon sent, déjà, qu’ils se sont engagés sur un terrain glissant.


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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeLun 15 Mar 2021 - 20:40
Avalon fait du sarcasme, c’est sa première réaction. Ça surprend un peu Fergus qui s’attendait à tout : contradiction, déni, opposition, agressivité, humour. Pas au sarcasme. Le sarcasme, c’est son arme de défense. Si elle ne sourit pas c’est ce qu’elle dégaine quand on lui a fait mal et qu’elle ne veut pas le montrer. Fergus a dû apprendre, lui qui est très littérale, à décoder le second degrès. Ça a commencé avec Roy et Jayce. Ça continue avec Avalon qui n’est en reste sur le sujet. Maintenant Fergus sait : elle a deux types de sarcasme, celui pour rire, celui pour ne pas pleurer.

Pour le coup il ne peut pas vraiment se tromper.

- Ça veut dire quoi, ça, Fergus ? Intime-t-elle, que selon toi je suis condamnée à être malheureuse parce que j'ai eu quelques relations qui ne se sont pas bien passées ? »
- C’est pas ce que j’ai dis.
- Je suis curieuse, explique-moi pourquoi tu penses que Roy ne me rendra pas heureuse ?
- C’est pas… » Fergus claque la langue, irrité de se répéter, de s’interrompre, qu’on mette dans sa bouche des mots qu’il n’a pas dit, de comprendre qu’il a touché Avalon d’une façon qu’il ne souhaitait pour rien au monde. "Écoute, Ave’…"

Il regarde ses mains en silence, plongé dans la réflexion intense censé lui donner la solution des mots qu’il doit utiliser. C’est toujours si compliqué, ces discussions. Quand il peut se contenter d’ordonner, c’est possible. C’est faisable. En général il sait prendre les bonnes décisions pour ménager les intérêts des uns et des autres, du moment que ça concerne des scénarios concrets, des désirs matériels, des stratégies de jeu d’échec. Du coup naturellement, dès qu’il s’agit de triturer les émotions ça devient un fiasco total. Or Fergus n’aime pas tellement être mis en face de ses faiblesses, ça l’arrange plutôt mieux de les éviter pour continuer à croire que ses exigences personnelles sont à peu près remplies. C’est bien pour ça qu’il ne voulait pas avoir cette discussion. Comment éviter de flageller Roy ? Comment ne pas blesser Avalon ? Comment éviter de citer actuellement une réalité qui, d’un point de vue extérieur, ne peut pas avoir l’air rassurant, et que tout le monde l’avale tranquillement ?

Fergus a remarqué ça : souvent la vérité crue est difficile à entendre.

Bien sûr il ne réalise pas du tout que ça s’applique à lui aussi.

- Je ne pense pas que Roy ne te rendra pas heureuse, corrige-t-il après avoir relevé la tête vers elle. Reprendre ses termes et les rectifier, ça ressemble a une bonne façon de trouver une ligne à suivre. Je n’en sais rien, poursuit-il. Ce qui est la preuve qu’il tient à Roy, parce que naturellement, s’il s’était agi d’un parfait inconnu, Fergus n’aurait pas hésité une seconde à se créer la certitude que ce gars-là, il ne vaut rien. Roy profite du bénéfice du doute. Avalon aussi, d’ailleurs. Il n’aimerait en voir aucun des deux blessés. « Et justement j’aimerais avoir la certitude que ça va bien se passer entre vous, parce que je vous connais tous les deux. Toi particulièrement. » S’il n’a pas la prétention de connaître tous les amours de Roy comme Jayce doit les connaître, il a eu un éventail assez large de ceux d’Avalon pour compenser.

Des types mesquins. Des dates pourris. Des plans dangereux. Des amants qui tiraient sur la corde jusqu’à ce qu’elle se brise. Alors d’accord, Avalon est forte et fière. Mais elle a aussi tendance à répéter ce cycle qui l’entraîne vers des amours impossibles et même avec tout l’amour qu’il porte à Roy, Fergus voit encore un homme en deuil avec sur les bras un bébé surprise.

- C’est justement parce que t'es condamnée à rien du tout que je ne veux pas te voir reproduire encore une fois quelque chose qui te réussis. Tu comprends ce que j’essaye de te dire ? » Il pose rarement la question mais franchement il espère parce qu’il ne croit pas avoir d’autres mots. « Je sais pas ce que Roy a traversé ni avec qui, mais il y a quelques semaines encore il cuvait sa déprime en apprenant par-dessus le marché qu’il a fait par hasard un gosse à une Lavespère. » Ça il ne peut pas le dire, par loyauté pour Roy. Mais il sait très bien qu’Avalon n’est pas assez stupide pour ne pas clairement savoir de quoi il est question. « Je ne veux pas que tu sois malheureuse, c’est tout. » Ni Roy, mais peut-être qu’égoïstement, peut-être parce qu’Avalon a pris dans son cœur cet espèce de place bizarre où il se sent responsable d’elle et de sa protection à cause de ce qu’ils ont partagé jadis, peut-être parce qu’il crains qu’elle ne soit pour Roy qu’une relation pansement, il a l’impression que des deux, c’est Avalon qui en ressortirait la plus brisée.




   
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Avalon Calder
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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeSam 20 Mar 2021 - 14:25
Face à Fergus, Avalon se met immédiatement dans une position défensive, bras croisés sur sa poitrine et sourire narquois au bord des lèvres. Ses remarques piquent son ami, qui claque sa langue contre son palais, visiblement irrité. Il lui intime de l’écouter puis s’enferme dans un silence songeur en arrachant son regard du sien. Alors, Avalon écoute d’abord son silence, comme pour essayer de déceler ses pensées, d’attraper ce qui semble émerger de lui.

Avalon ne possède pas, à la différence de Toni par exemple, une connaissance presque innée de Fergus. En revanche, elle l’aime, et le tient en haute estime ; c’est pour cette raison qu’elle a été aussi directe et aussi insistante envers lui. Peut-être aurait-elle dû le laisser ruminer en silence les pensées qu’il semble avoir autant de mal à dire. Peut-être aurait-il mieux valu qu’elle ne s’y confronte pas. Mais c’est plus fort qu’elle ; Avalon a besoin de savoir ce que les regards de Fergus signifient, de comprendre ce qu’il sous-entend par son attitude. Ce besoin irrépressible de se soucier de l’avis d’un autre, Avalon ne le ressent que très rarement ; ce n’est pas vraiment son genre, surtout dans sa vie personnelle et amoureuse. Tant qu’elle se sent honnête envers elle-même, elle parvient à se détacher du regard de ceux qui l’entourent. De celui de ses collègues au sein de la justice magique, qui ne voient pas d’un bon œil sa relation avec celui qui est enregistré, dans leurs dossiers, comme un criminel. De celui de plusieurs de ses proches qui trouvent curieuse, étonnante, soudaine, une telle relation. Pas de celui de Fergus, qui lui pèse. Beaucoup.

Peut-être parce que Fergus est la personne qui détient sur elle un savoir alourdi par certaines épreuves qu’ils ont traversé ensemble, des années plus tôt. Peut-être parce qu’elle a besoin de percevoir une sorte d’acceptation dans le regard qu’il pose sur elle. Peut-être parce qu’il est celui qui sait, celui qui la connait. C’est absurde, Avalon a bien conscience de ne pas avoir besoin de la bénédiction de son ami. Pourtant, elle la cherche plus ou moins inconsciemment, jusque dans cette conversation qu’elle mène avec insistance.

Qu’elle menait avec insistance, rectifie-t-elle en observant Fergus, dont le visage s’anime finalement pour le laisser s’exprimer. Avalon l’écoute religieusement, les sens en alerte, l’esprit sur le qui-vive, prête à le contredire, à protester. Elle se retrouve étrangement muette devant un discours qui ne prend pas la tournure qu’elle lui imaginait. Fergus est inquiet. Alors, oui, Avalon comprend ce qu’il essaie maladroitement de lui dire, quand il évoque cette capacité qu’elle possède à répéter, inlassablement, des schémas amoureux désastreux. Elle devine ce qu’il pointe chez Roy qui lui fait songer qu’encore une fois, cette situation se répète. Sur le point de devenir père. Fiancé cinq mois plus tôt.

C’est peut-être la première fois qu’Avalon fait le lien, la première fois qu’elle observe, de façon objective, les faits qui entourent cette toute nouvelle relation. Dans cet élan du cœur si caractéristique de sa manière d’aimer, elle a fait fi de tous ces éléments et de leurs potentiels impacts. Evidemment, parce que rien ne retient Avalon qui aime ; parfois, c’est bien le problème.

« Mais ça n’a rien à voir… » proteste-t-elle toutefois. « Je sais que tu dis ça à cause de tout ce qui arrive en ce moment, et le fait qu’il devienne père mais… C’est pas la même chose, Ferg’, je te jure. » Elle croit. Elle espère. Ses sourcils se froncent légèrement, maintenant, Fergus a insinué un doute en elle qu’elle s’efforce de réprimer loin de sa conscience. « On a déjà discuté de tout ça, lui et moi… » Etait-ce seulement suffisant ? « J’ai envie de lui faire confiance. » achève-t-elle en baissant les yeux sur ses mains jointes un bref instant. Elle soupire, en retrouvant le regard de Fergus. Il y a un sourire sans joie qui s’étire sur ses lèvres, au moment où elle lui confie : « Moi non plus, je veux pas être malheureuse. » Elle hésite une seconde avant de lui demander : « Tu penses que c'est voué à l'échec ? Honnêtement ? »


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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeMer 24 Mar 2021 - 21:23
Plus la conversation avance, plus Fergus est mal à l’aise. Il se dit qu’il aurait dû en parler à Roy, avant, ou ne pas en parler du tout, maintenant. Mais voilà, Avalon a vu qu’il faisait la gueule – il n’a pas fait d’efforts explicite pour le cacher suffisamment, c’est sur- et bêtement il ne sait pas comment ne pas lui répondre. Il pourrait lui dire de ne pas forcer, ou lui intimer de ne pas l'obliger à parler d’une chose qui ne regarde que lui. Ou en tout cas, c’est quelque chose qu’il pourrait dire dans l’absolu. Si Avalon était Moreen, ou Donagh, ou Aisling. Ou n’importe lequel des gars qui bossent pour eux. Sauf que c’est Avalon Davies, qu’il s’inquiète pour elle, et pour les scénarios possibles, et qu’il sait parfaitement que têtue comme elle est, elle ne le laissera jamais s’en tirer à si bon compte.

Du coup Fergus se promet d’aller parler aussi à Roy, plus tard, pour lui expliquer qu’il a parlé avec Avalon, maintenant, mais qu’il comptait lui parler, plus tard, de ce dont lui et Avalon parlent, maintenant. Ça ne l’arrange pas franchement parce que Roy risque d’avoir une petite entaille à l’égo – normalement ce n’est pas comme ça qu’ils gèrent leurs affaires – mais au moins il pourra prévenir un massacre s’il admet ne pas être totalement ok avec leur projet. D’ailleurs c’est surtout de la bouche de Roy qu’il a besoins d’entendre des promesses. Avalon est plutôt du genre à s’oublier avec des types qui la traitent mal, et même s’il estime suffisamment Roy pour le penser capable de faire la différence entre Avalon et n’importe quelle autre femme il ne sait pas trop s’il a l’esprit suffisamment clair pour être sûr de lui. Et Fergus a besoins d’être sûr de ça. Parce que quand on commence à sortir entre membres d’une même famille, ça devient l’affaire de tous, si ça tourne mal.

Bon, il a aussi une partie de lui qui envisage d’être content. Quand il aura un peu clarifié certaines choses, où qu’Avalon et Roy auront prouvé que c’est pour de bon, c’est plutôt une bonne idée, dans ces cas là, de s’allier de la sorte. Fergus aimerait avoir la confiance de Toni qui embrasse toujours le positif en balayant les doutes comme s’ils n’existaient pas. Mais il est beaucoup trop pragmatique. D’ailleurs il voit bien qu’il n’est pas totalement paranoïaque, parce qu’en énonçant la vérité Avalon se met à froncer les sourcils, à se perdre un peu dans le vague, bref, à voir la lumière. Il ne réagit pas trop face à ses certitudes et ses « c’est différent » parce qu’au fond d’elle elle doit parfaitement savoir que c’est tout aussi hypocrite que le discours de tous ces hommes avec qui c’était différent aussi, avec qui elle avait parlé aussi, et qui s’étaient malgré tout joué de sa confiance. Peut-être qu’Avalon a appris à séparer amour et confiance, depuis, mais il a un doute là-dessus : elle a toujours été romantique.

Roy aussi. Mais moins prévenant avec ses contraceptions et puis plus fourbe, aussi. Il ne peut pas s’empêcher d’aimer être aimé, Fergus connaît ça par cœur. Alors bon, comme il fait des secrets sur sa dernière histoire, et même si Fergus a envie de lui faire confiance aussi, il y a ce doute qui plane parce que c’est facile de vouloir combler le vide avec quelqu’un d’aussi disponible qu’Avalon.

- Tu penses que c’est voué à l’échec ? Honnêtement ? »

Fergus considère le sourire pâle qu’elle a construit sur son visage. Elle lui semble terriblement vulnérable à le regarder comme ça, avec dans les yeux une attente muette et sûrement l’espoir qu’il lui dise que tout va bien se passer. Mais Fergus n’est pas très fort pour dire des mensonges. Il comprend cependant que son avis compte pour elle et que c’est ça qui alimente si facilement le doute qu’il a posé devant elle. Et que ses mots pourraient avoir un effet magique. Comme sur les enfants qui croient lorsque leurs parents leur disent que rien de mauvais ne pourra jamais arriver.

- Ça dépend pas de moi, Ave’. Répond-il plutôt. C’est pas avec moi que t’as décidé de te mettre en couple. Je te l’ai dit, je tire pas de conclusions. Je constate simplement. Peut-être que vous vous êtes trouvé pour de bon, peut-être que vous allez vous faire du mal, j’ai pas vraiment de rôle à jouer dans cette histoire. Si c’est quelque chose que tu dois vivre, vas-y. Mais il faut que tu ais conscience que quoi qu’il arrive, je serais là pour toi, mais aussi pour Roy. Avec tout ce que ça implique." Et ça implique beaucoup de choses. "... Fais attention à toi." Bon, il baisse un peu les yeux, pudiquement. "Essaie de ne pas trop vite te donner toute entière."



   
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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeJeu 25 Mar 2021 - 10:27
Fergus est mesuré, objectif, pragmatique – tout l’inverse d’Avalon, en somme, qui a tendance à perdre son objectivité en fonction de son interlocuteur. Au fond, elle sait bien que si elle avait voulu un soutien inconditionnel, elle aurait mieux fait d’en parler à Toni. Finalement, Avalon se demande s’il n’aurait pas mieux valu qu’elle reste dans l’ignorance des réserves et des doutes émis par son ami ; elle n’est pas certaine d’apprécier leurs répercussions sur elle. Alors d’accord, maintenant Fergus peut dire que rien ne dépend de lui – et c’est vrai – mais il n’empêche qu’Avalon est sensible à ses réflexions et qu’elles prennent chez elle une place particulière. Elle ne peut pas se contenter de les balayer d’un geste de la main, c’aurait été bien trop simple.

Alors, et un peu malgré elle, elle les intègre et les confronte à ses propres convictions qui, jusqu’ici, suffisaient largement à lui garantir une sérénité d’esprit. Avalon a toujours été ainsi, du genre instinctive, à prendre des décisions de façon impulsive sans s’attarder dessus plus que nécessaire tant qu’elle se sentait en accord avec elle-même. Cela faisait dix ans que Fergus s’épuisait à mettre un peu de mesure dans ses réflexions.

Pas uniquement dans ses réflexions, comme en témoigne son dernier conseil, un peu soucieux, qu’il lui souffle en baissant les yeux sur ses mains jointes. « Essaie de ne pas trop vite te donner toute entière ». Comme si c’était facile. Comme si Avalon peut lutter contre cette nature qui fait, par essence, qui elle est. Comme si elle ne se donne pas, toute entière, aux gens qu’elle aime, parce qu’encore une fois, elle ne sait pas la mesure, elle ne connait pas les nuances. Ce n’est pas vrai qu’en amour ; en amitié aussi, Avalon est fidèle, loyale, le genre à accepter sans l’ombre d’une hésitation une mission périlleuse si elle peut aider ses amis les plus proches et affirmer, après y avoir risqué sa vie, qu’elle ne regrette pas sa décision. Fergus connait cet aspect d’elle alors il doit savoir, au fond, que son conseil est un peu vain.

« D’accord. » répond-t-elle alors simplement, parce qu’elle ne peut rien lui promettre, et que ça aussi, Fergus le sait. Elle croise les jambes, appuie son coude contre l’accoudoir du canapé et sa tête contre sa main.

Parfois, Avalon se demande ce que Fergus représente, pour elle et souvent, dans ces moments-là, elle ne parvient pas à le définir exactement. Ce n’est pas seulement son ami – de la même façon que Toni tient plus de la famille pour elle que du simple ami. Mais si Toni est son frère de cœur, Fergus, lui, a un autre statut, un peu à part, qui tire sa particularité de toutes les épreuves qu’ils ont traversé ensemble quand ils étaient encore si jeunes. Avalon n’oublie pas les premiers mois qu’elle a passé avec lui, enfermée entre les quatre murs d’un appartement. Elle n’oublie pas non plus sa main tendue vers elle et c’est probablement cette reconnaissance qu’elle ressent pour lui qui lui fait dire que Fergus se situe, pour elle, entre le grand-frère et la figure paternelle. Au fond, c’est lui qui lui a redonné vie, quand elle aurait pu la perdre définitivement.

« Tu sais, » reprend-t-elle finalement d’un ton plus léger cette fois, « je pensais que tu allais oser me faire un discours sur les relations entre mafia et gouvernement qui devraient rester strictement professionnelles. » Elle lui offre un véritable sourire, un peu complice. « J’avais préparé un super argumentaire. »


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Little talks [Fergus & Avalon] Icon_minitimeDim 28 Mar 2021 - 20:09
Fergus se souvient de cette époque pas si lointaine où il aurait aimé qu’on lui dise, sincèrement, que tout irait bien. Où il aurait aimé, voulu, que ses proches le soutiennent dans ses choix et se contentent d’être heureux pour lui. Il se souvient avec une acidité amère de ce que le rejet de ses choix avait engendré, la douleur, la colère, la frustration et la culpabilité et bien sûr la fin de cette histoire, son divorce avec sur les bras un bébé à demi sien. Il a la mémoire vive et factuelle des rancuniers pragmatiques. Il a pardonné certaines choses mais beaucoup sont encore prêtes à jaillir au moindre conflit, il les restreint parce qu’il est comme ça, il contrôle. Mais il n’oublie rien. Il a beau fragmenter il n’oublie rien.

Alors naturellement ça lui rappelle des choses, l’attente d’Avalon, l’incertitude, l’inquiétude aussi et puis il voit bien que ça ne la laisse pas indifférente parce que sans doute au fond d’elle elle sait déjà tout ce qu’il est train de lui dire, juste, elle préfère ne pas y penser. Il comprend. Fergus n’est fondamentalement pas romantique mais il comprend que parfois l’attraction qui nous pousse vers quelqu’un d’autre est si forte et si certaine qu’il n’y a aucune autre solution que de s’y abandonner pour ne rien regretter.

Enfin. Lui, il regrette. Pas d’avoir essayé, mais la façon dont ça s’est passé. Mais il sait qu’il y a une différence entre sa résilience et celle d’Avalon, même s’il ne se l’avoue pas vraiment. Instinctivement il sait qu’elle saura continuer quoi qu’il arrive, que Roy saura continuer quoi qu’il arrive, et surtout, qu’il peut leur faire confiance pour tout le reste. Elle répond sans rien promettre, et ça aussi il comprend, il lui rend un sourire un peu doux comme ceux qu’il donne parfois à Laoise pour la rassurer. Il ira parler à Roy mais après ça il se promet de ne plus craindre, anticiper ou réfléchir et s’harmoniser sur Toni qui toujours, dans ces circonstances, adopte les meilleures réactions. C’est difficile, pour Fergus, de faire fi de tous les risques mais il doit beaucoup à Roy, en fait. En grande parti sa place actuelle, même si des tas de choses peuvent être discutées il y a cette certitude loyale qu’il a trouvé le bon type pour gérer jusque-là et qu’il n’a aucune raison d’en changer. Jayce, Roy, Toni, c’est à la vie, à la mort. Et puis Avalon, c’est pareil, sans elle il aurait probablement lâché prise. Elle l’a fait se sentir bien quand plus rien de l’apaisait et l’a aidé à faire front. C’est sans aucun doute grâce à elle qu’il peut encore se regarder dans une glace aujourd’hui. Parce qu’il a eu des attitudes avec Grace dont il n’est pas fier. Avalon lui a rappelé comment se comporter le reste du temps, comment se reconnecter avec lui-même, avec sa force, avec son orgueil et sa fierté. Ça lui a permis de ne pas s’oublier complétement, il lui est redevable. Du coup il ne veut pas lui imposer la même chose. Il ne souhaite à personne qu’il aime cette résistance insupportable.

Il gratifie Avalon d’un rire un peu sévère. Gérer ça non plus, il ne le souhaite à personne, et surtout pas à lui-même. « Tu sais parfaitement ce que j’en pense. » Nouveau rictus, vraiment, elle sait. « Débrouillez-vous pour qu’on n’en entende jamais parler. » Dit-il sur un ton un peu moqueur. Pour Fergus c’est presque l’équivalent d’une blague mais il y a quand même un fond de vérité et il est sûr de ne pas avoir besoins de détailler parce qu’Avalon sait parfaitement de quoi il est question. Il la dévisage dans le silence en demi-teinte qui s’est établi entre eux, un silence de connivence qui raconte beaucoup de chose sur ce qu’ils partagent sans le dire. Sur le fait qu’ils se sont compris, aussi, et qu’Avalon n’aura plus à se confronter aux réactions désagréables de Fergus, il s’y engage silencieusement. Doucement, il lui fait signe de s’avancer. Ses mains chaudes contre les joues d’Avalon sont fermes, autant que ses lèvres qui se posent paternellement sur le front de la jeune femme. Il la sent glisser doucement contre lui et l’accueil dans ses bras où il la sert tendrement. «Tout ira bien, Ave’. »


   
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