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White flag [Moreen & Nelly]

Nelly Horrocks
Nelly HorrocksSeigneur PNJ
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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeSam 31 Oct 2020 - 19:35
15 Mai 2011 :


Sa baguette magique levée devant elle, Nelly toisait d'un regard froid Moreen Avner qui lui faisait face dans une même position de salut. Leurs regards se croisèrent et elles restèrent ainsi quelques secondes, dans cet échange silencieux où elles eurent tout le loisir de se jauger mutuellement. Dans le regard brûlant de sa camarade, la préfète pouvait lire une fougue sauvage qui ne demandait qu'à être libérée alors que dans le sien, la détermination de Moreen se heurtait à une tranquillité teintée d'amusement. Confiante et pleine d'assurance - peut être un peu trop - la Serpentard abaissa sa baguette et salua son adversaire du jour. Autour des deux adolescentes, certains membres du club de duel avaient cessé leurs entraînements pour les observer, curieux de connaître l'issue de la confrontation qui allait se jouer devant eux.
Comment les deux jeunes femmes en étaient arrivées à vouloir se défier en duel devant tout le monde ? Même Nelly n'avait pas vraiment compris comment une petite histoire de rien du tout avait pu les mener jusqu'à ce face à face.



Quelques jours plus tôt :


D'un coup de serviette, Nelly essuya la buée qui s'était accumulée sur le miroir de la salle de bain et poussa un petit soupir face à l'image qu'il lui renvoyait. Fraîchement sortie de la douche, emballée dans un peignoir molletonné, elle n’appréciait guère sa peau rougie par les longues minutes qu'elle venait de passer sous l'eau chaude et qui accentuait le creux de ses cernes. Rassemblant sous une serviette ses cheveux mouillés qui lui collaient au visage, la jeune femme s'arma des produits de sa skin routine du soir tandis que Chloe lui faisait la conversation depuis une des douches de la salle de bain commune.

"Vas y teste le sérum que j'ai acheté l'autre jour si tu veux, lui lança-t- elle par dessus le bruit de l'eau qui coulait. Je l'aime trop. Tu sais je t'en ai parlé. C'est le petit flacon bleu et blanc là...
Nelly jeta un coup d'œil dans les affaires de son amie un peu plus loin pour en sortir le fameux sérum qui promettait les meilleurs résultats avec un minimum d'ingrédients.
- T'as conscience que c'est pas en une fois que je vais voir une différence ? fit remarquer la jeune femme en sachant très bien que ce ne serait sûrement pas la seule fois qu'elle se servirait du produit de Chloe.
- En vrai, ça marche bien hein. Tu verras demain matin ta peau sera comme si tu avais tes huit heures de sommeil par nuit. Les cosmétiques l'ont compris : puisque c'est impossible pour tout le monde d'avoir sa sleep beauty, ils la mettent en bouteille !"

Alors que Nelly appliquait ce fameux produit miracle sur son visage, une notification fit vibrer son Pear posé à côté du lavabo. Suzie, qui devait pourtant être dans le dortoir juste à côté, venait de lui envoyer une ébauche de la partie qu'elle devait réaliser pour un travail de potions en binôme.

"Ah. Je vais devoir, en plus, relire et corriger les fautes de Suzie pour le truc de Potions. Comme si j'avais déjà pas assez à faire... soupira-t-elle. Heureusement que je ne suis pas de ronde ce soir. Ton sérum ne permet pas aussi d'étirer le temps par hasard ? Ou alors peut être que si on le boit ça nous fait l'effet d'une nuit de huit heures ?
- Oh je t'en prie ne me parle pas de ce devoir je suis avec Avner et c'est réellement la pire chose qui puisse arriver pour un devoir à deux.
- Ah. Oui. C'est vrai. C'est dur, approuva Nelly en refermant son Pear après avoir rapidement consulté ce que lui avait envoyé sa camarade.
- Je te jure ça me dégoûte je sens que je vais tout faire toute seule bien évidement.
- Ça s'est quasi sûr... C'est pas pour rien que personne ne veut bosser avec elle.
- Je ne sais pas pourquoi les profs s'obstinent à nous faire faire des devoirs en groupe. Franchement il y a bien quelqu'un qui s'est plaint d'elle, non ? Entre autres, parce qu'elle n'est pas la seule... Et puis ils savent bien qu'il y a toujours des boulets dans les groupes et des gens qui font tout le boulot ! Nelly sentait que Chloe commençait à s'agiter sous sa douche et l'eau chaude ne suffirait pas à apaiser ses tensions.
- Ouiiii mais tu sais bien qu'il faut donner sa chance à tout le monde et ne laisser personne sur le côté, blablabla, railla la préfète avec condescendance.
- Et après les meilleurs élèves sont pénalisés. Franchement ça me dépasse que genre on fasse redoubler des cas comme Moreen Avner histoire qu'ils restent un peu plus longtemps à galérer et à ralentir les autres. On ne pourrait pas les laisser faire leur vie, tant pis s'ils ratent leurs examens, et puis faire ce qu'ils veulent en sortant de Poudlard ? Franchement, ce serait rendre service à tout le monde.
- Quid de la bienveillance scolaire ?
- La fameuse !
- Tu sembles l'oublier, remarqua Nelly, moqueuse. Tu la piétines même du pied.
- Rien à faire, je ne compte pas devenir prof de toute manière. A quoi ça sert d'être bienveillant avec des gens qui se foutent de toi, qui n'en ont rien à faire de ce que tu dis et qui ne font aucun effort ? C'est bon. Ils en ont pas marre les profs des fois ?
- Je pense qu'ils essaient tout de même de pousser tous les élèves au meilleur d'eux mêmes, et puis d'instaurer un certain cadre pour les plus récalcitrants ou les moins scolaires... répondit Nelly en terminant détaler une couche de crème sur son cou avant de s'attaquer au démêlage de sa chevelure. Parce que tu vois, statistiquement, les moins bons élèves ont très peu de chance de se retrouver à être leur propre patron. Genre, Moreen Avner sa propre patronne ? Improbable. Ils travailleront sous les ordres de quelqu'un généralement donc je pense que, presque volontairement, l'école les conditionne à répondre à des demandes en les obligeant à apprendre, à rendre des devoirs... Sous prétexte qu'il ne faut laisser tomber personne. Mais en même temps s'ils le faisaient, les pires cas deviendraient encore pire et, à la sortie de Poudlard, ils ne seraient bons à rien.
- J'en sais rien, peut être, mais dans les statistiques actuelles, ça me fait sacrément chier de bosser avec Moreen sur ce devoir.
- T'imagines, plus tard, tu l'as comme collègue ?
- Mais. L'angoisse. Vraiment. Je démissionne.
Nelly pouffa en retirant ses cheveux qui s'étaient accrochés à son peigne.
- Peut être que ce serait sympa ? Ou drôle ? Je veux dire, elle est tellement awkward cette fille que c'est quasi sûr qu'elle va se retrouver dans des situations gênantes ou tu auras juste tous ses collègues autour qui rient nerveusement en ne sachant pas vraiment quoi faire."

Pour couvrir le son de l'eau, les deux amies étaient obligées de parler assez fort et ne prêtaient ainsi aucune attention aux éventuelles personnes qui pouvaient capter le contenu de leur discussion... Pourtant, tout le monde savait qu'à Poudlard les murs avaient des oreilles.

"Je sais pas ce qu'est devenu son grand frère... Donald ? Donagh ? C'était pas une perle non plus je crois, reprit Chloe en coupant l'eau et en sortant quelques secondes plus tard de la douche, enroulée dans une grande serviette.
- C'est certainement de famille, répondit Nelly en haussant les épaules.
- On ne se choisit pas sa famille... Mais Moreen pourrait au moins bien choisir ses amis, t'as vu avec qui elle traîne ? Alors qu'elle n'en a pas la masse en plus...
- Genre Blair Williams ? ricana Nelly comme si ce nom était une définition en lui même.
- Entre perchées, elles doivent bien s'entendre," se moqua Chloe en s'approchant du miroir. Elle haussa les sourcils, signe que parler de Moreen Avner commençait à la blaser et la préfète s'apprêtait à relancer la discussion sur un tout autre sujet quand un mouvement dans le miroir venant de la porte de la salle de bain attira son attention.

Alors qu'elle aurait pu s'y attendre, son sourire amusé se figea quelque peu lorsque la porte s'ouvrit sur Moreen Avner, la source des propos condescendants qu'elles tenaient depuis plusieurs minutes déja.

"Oh. Salut Moreen."


~~~~~~


En position de combat, Nelly analysait la posture et les expressions de Moreen face à elle pour tenter d'y déceler le moindre indice quant à la prochaine action de la jeune femme.

"Alors Moreen, dit-elle avec un petit sourire qui se voulait condescendant. Pourquoi vouloir te donner en spectacle pour si peu ?"


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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeSam 21 Nov 2020 - 14:44
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Moreen Avner, 19 ans, très en colère.

L’angle coupant de la baguette séparait devant les yeux de Moreen l’image détestable de Nelly Horrocks.

Depuis des jours, Moreen était en colère. Pire. Elle ressassait la rage bouillante que l’humiliation et la douleur avaient laissé dans son cœur, comme une empreinte de braise rouge. Il lui suffisait d’un souffle pour raviver le feu mordant. Dans les oreilles elle avait les insultes, devant les yeux les sourires narquois, dans la poitrine le sentiment de n’être rien. Elle avait pleuré de rage et d’orgueil en secret, de solitude aussi. Mais à présent ses yeux étaient secs et brûlants. Sa fureur vive et lumineuse. Son souffle erratique malgré le calme qu’elle tentait de s’imposer. Il lui était difficile de garder la maîtrise froide dont les duellistes prêchaient l’importance. Moreen n’était pas un être de contrôle. Elle se laissait guider par ses sentiments. Et face à Nelly, dans la salle bondée où tous les regards s’étaient braqués sur elle, avec la crainte de perdre et de finir plus humiliée encore, Moreen ne rêvait que d’une chose : écraser le plat de ses phalanges contre l’angle délicat de la mâchoire de son adversaire.

Sa main tremblait légèrement.

Son cœur palpitait avec la ferveur d’un animal confronté au danger d’un piège.

Moreen serra les dents.

***


L’eau crépitait contre la pierre et faisait s’élevait autours de Moreen une vapeur opaque et délicieuse. Elle aimait la sensation brûlante des goûtes sur sa peau, le jet dru contre sa nuque tendue. La tête baissée pour offrir à la chaleur son cou et ses épaules, elle avait fermé les yeux et laissait ses cheveux sombres couler contre ses tempes et devant ses seins. Elle inspira et coupa l’eau d’un geste, demeurant quelques secondes dans cette position qui lui tira un soupir de bien-être, avant de relever la tête et de se saisir du flacon de shampooing naturel qu’elle fit couler sur le haut de son crâne. Le froid du produit n’était pas désagréable. Elle ramenait la masse épaisse de ses cheveux pour les laver proprement en tendant une oreille paresseuse vers les échanges qu’elle percevait depuis les autres cabines.

Nelly et Chloe. Moreen avait une incompréhension chronique pour ces groupes de filles qui passaient leur temps à s’échanger des produits de beauté comme si s’enduire d’un mélange de bave de carpeau et de résidu d’insecte pouvait récupérer leur mauvaise hygiène de vie. Une incompréhension chronique, ou peut-être un genre de jalousie un peu envieuse pour ce qui ressemblait à un partage normal entre deux filles de dix-sept ans. Parce que Moreen n’avait pas vraiment d’amie avec qui échanger du maquillage ou tenter de traîter l’épaisseur de ses cernes, elle considérait toujours avec une forme de curiosité ces discussion qui lui semblaient inatteignables, inaccessibles, terriblement féminines. Elle qui se contentait pour tout maquillage d’un trait de crayon noir et dont la tentative de teinture s’était soldée par un cataclysme aurait aimé, peut-être, que Chloe lui propose le produit avec les mêmes recommandations. Mais elle avait la conscience aigüe de ne pas faire partie de ce monde. Elle l’avait compris depuis des années : son excentricité n’y était pas la bienvenue. Elle se contentait donc de l’observer de loin, avec un fond de jugement qui lui permettait de se faire croire qu’elle n’était pas trop envieuse. Jusqu’au moment où son nom émergea dans la discussion.

- Oh je t'en prie ne me parle pas de ce devoir je suis avec Avner et c'est réellement la pire chose qui puisse arriver pour un devoir à deux.

Le cœur de Moreen manqua un battement. Ça n’avait pas été un plaisir pour elle non plus de se voir assigner Chloe comme binôme. Elle ne s’entendait pas particulièrement avec la jeune fille, même si leur relation lui avait toujours semblé plus neutre que négative – elle faisait partie des gens, après tout, avec qui elle n’avait jamais engagé de conflit direct, - mais elle avait senti, déjà, que travailler avec elle ne la ravissait pas outre mesure. Elle s’était barricadée derrière la réciprocité de ce sentiment alors qu’une partie d’elle avait envisagé cette opportunité comme une possibilité de rapprochement. Elle se savait dans le bas de la classe en matière de potion. Elle avait conscience aussi que cela refroidissait beaucoup de ses camarades lorsqu’il fallait travailler en groupe. Ce n’était pas vraiment que Moreen n’y comprenait rien ou qu’elle n’avait pour la matière aucun intérêt. Elle souffrait simplement depuis toujours de l’ambiance générale de l’école, ne s’adaptait pas aux attentes et n’avait trouvé comme parade que la solution définitive de décrocher. Moreen ne faisait plus d’efforts. Elle ne pouvait pas réellement en vouloir à son binôme de ne pas souhaiter partager son travaille avec elle, ou de considérer par avance qu’elle allait prendre la responsabilité du rendu sans que Moreen n’y apporte son aide. C’était sa réputation, et la réalité lorsqu’il s’agissait de travaux individuels. Mais Moreen fut blessée malgré tout par ces premières paroles parce qu’elle en sentait au fond d’elle l’injustice. Après tout, personne ne s’était jamais vraiment soucié de savoir pourquoi elle ne travaillait plus.

Elle fut blessée et chaque mot échangé entre les deux filles, avec un fond de sourire exaspéré, ironique et cruel, ajoutait à cette blessure des entailles mesquines. Moreen avait, par reflexe, retenu sa respiration comme si cela pouvait lui permettre de disparaître. Simultanément, alors que sa vision se troublait face à la violence de ce qu’elle recevait, témoin immobile, dissimulée, elle se repaissait d’entendre enfin ce que ces prétendues camarades indifférentes pensaient d’elle, avec toute la crudité de la certitude de ne pas être entendu du sujet de cet échange. Moreen était fasciné par l’hypocrisie dont elles faisaient preuve au quotidien. Les sourire gênés échangés, incertains. Les brèves paroles. Tout prenait instantanément un goût âcre et amer. Moreen n’en était pas à sa première fois. Pourtant ces découvertes restaient pour elle toujours aussi violentes.

Ça me dégoûte.

Des boulets

Des cas comme Moreen Avner

Moreen Avner, sa propre patronne ?


L’eau s’était remise à couler et déversait un mélange de shampooing et d’écume qui bouillonnaient dans le siphon.

- Peut-être que ce serait sympa ? Ou drôle ? Je veux dire, elle est tellement awkward cette fille que c'est quasi sûr qu'elle va se retrouver dans des situations gênantes ou tu auras juste tous ses collègues autour qui rient nerveusement en ne sachant pas vraiment quoi faire."

Moreen hoqueta. Sa gorge s’était serrée, de rage insidieuse et de tristesse, et elle sentait dans ses yeux s’amasser des larmes qu’elle retenait, sans savoir si elle y parvenait ou si celles-ci se mélangeait avec l’eau bouillante. Qu’est-ce qu’elle leur avait fait ? Moreen ne comprenait pas pour quelle raison sa façon d’ête était toujours perçu comme quelque chose de profondément dérangeant. Elle ne voyait pas ce qui dans ses émotions prêtait autant à rire. Elle trouvait blessant ce systématisme de n’être pas prise au sérieux quand elle avait juste l’impression d’être honnête. Pourquoi était-elle incapable d’être comme tout le monde ? Et pourquoi sa marginalité n’était pas, comme celle de Virgil, populaire ? Pourquoi se retrouvait-elle sur le banc de touche à endosser le rôle de bouffon sur lequel tout le monde décharge son mépris et sa condescendance ?

Mais ce qui était de la tristesse se mua en rage au moment où le prénom de Donagh fut prononcé. Moreen, abattue, pétrifiée, s’anima brutalement, redressa la tête. Parler d’elle était une chose mais s’attaquer à sa famille était absolument inadmissible. Elles ne savaient rien de Donagh, de ses frères et sœurs. C’est certainement de famille. De quel droit supposaient-elles une chose pareille ? De quel droit attaquaient-elles indirectement Fergus, Elva, Aisling ?

La mention de Blair manqua la faire hurler.

D’un bond elle saisit sa serviette et surgit de la cabine, écumante, plongée dans une rage folle. Elle aurait été capable de se jeter sur les deux filles mais un fond de fierté la retenait encore. Elle parvint à ne pas hurler. Mais sa voix tremblait de fureur

- Oh. Salut Moreen." Elle répondit par un sourire tragique.
- Vous pouvez vous foutre de ma gueule mais parlez pas de ma famille. Parlez pas de Blair. Vous nous connaissez pas. Sérieux j’arrive pas à y croire. Vous êtes vraiment de pauvres hypocrites finies, c’est pathétique. C’es fou ce que vous êtes capable de baver sur notre dos, et après vous nous souriez comme si c’était neutre, mais allez vous faire foutre ! Qu’est ce qui vous a retenu de venir nous dire ça en face ? » De justesse, elle retint une insulte brutale qu’elle rêvait de leur adresser.

***


De l’autre côté de la piste de duel, le sourire de Nelly fusa, aussi perceptible que si elle le lui avait adressé à un mètre de distance. Tous les muscles encore détendus de Moreen se contractèrent sous l’effet du ton terriblement condescendant de la préfète qui lui rappela exactement celui qu’elle avait employé sous les douches.

- Ferme ta gueule, Horrocks. » Répliqua-t-elle sans chercher à soulever le mépris que le choix des mots de son adversaire supposait. Pour si peu. Qu’elle aille mourir. Moreen n’avalerait plus toutes ces années d’humiliation sans rien dire.

D’un geste vif et précis, elle pivota sur elle-même et jeta dans la direction de Nelly un sortilège qui fusa en même temps qu’elle en cria le nom :

- Confundo !

Dès :

1-6 : Nelly est touchée et se trouve confuse assez longtemps pour être touchée ensuite par un maléfice cuisant
2-5 : Nelly se protège
3-4 : Nelly renvoie le sortilège à Moreen et la touche avec un maléfice du choix de Pierre mais fais pas trop le malin quand même

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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeSam 21 Nov 2020 - 14:44
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Nelly Horrocks
Nelly HorrocksSeigneur PNJ
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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeVen 27 Nov 2020 - 22:58
Perdre n'était pas une option. Moreen avait beau être plus âgée et potentiellement plus expérimentée, elle était surtout connue pour ne pas être une lumière dans certaines matières en plus d'être une associable de première. Alors Nelly, la préfète en chef qui présentait un dossier presque sans tâches, n'envisageait même pas une seconde l'éventualité de perdre. À cet instant, face à face, les deux adolescentes se ressemblaient plus qu'elles n'auraient voulu l'admettre. Drapées dans leur fierté, elles comptaient ne laisser aucune opportunité à l'autre de l'humilier, et surtout pas devant tant d'autres élèves. La préfète laissa échapper un long soupir pour canaliser l'adrénaline qui montait dans ses veines et mettre de côté toutes pensées qui pourraient la distraire. Elle ne réagit même pas aux propos offensants de son adversaire et se contenta de lever son bras droit armé de sa baguette, prête à combattre.
Moreen lança les hostilités et Nelly n'eut pas le temps de dresser un bouclier assez puissant pour contrer le premier sort qui fusa. Le sortilège de confusion pénétra sans mal ses défenses et la jeune femme fut déboussolée un court instant, un voile blanc l'aveugla et elle ne fut pas en mesure de voir arriver ni de parer le maléfice cuisant qui la toucha au bras gauche. Un râle de douleur s'échappa d'entre ses dents serrées et elle porta sa main à la brûlure qui déformait déjà sa peau alors que la confusion qu'elle avait ressentie se dissipait. La jeune femme releva un regard courroucé sur Moreen et lui lança d'une voix froide et tranchante :

"Rien que pour ça je ne regrette absolument pas tout ce que j'ai pu te dire."

Serait ce de la colère qui faisait légèrement trembler sa voix ? Moreen avait réussi à l'énerver. Bien que son adversaire n'en avait sûrement rien à faire, elle tenait à lui faire comprendre qu'elle n'éprouvait aucun remord quant aux propos qu'elle avait pu tenir ce fameux soir dans la salle de bain, surtout après cette première attaque. Si Moreen n'était pas montée sur ses grands chevaux, elles n'en seraient sûrement pas là.


******


Nelly se sentait bête qu'elles n'aient pas été plus prudentes ou moins mesquines dans leurs propos. Moreen semblait avoir tout entendu et n'avait pas perdu une miette de leurs commérages depuis l'intérieur de sa cabine de douche de laquelle elle était brusquement sortie. En avisant l'expression blessée et furieuse de sa camarade de dortoir, la préfète pressentait le drame arriver et elle n'avait ni le temps ni l'énergie pour des règlements de compte. Bitcher tranquillement sans avoir à se justifier était bien moins fatiguant. Fidèle à la drama queen qu'elle était, Moreen déversa sa colère en quelques phrases qui laissèrent Chloe et Nelly silencieuses pendant de longues secondes. Les deux adolescentes se permirent même d'échanger un regard avant de répondre.

"Ce qui nous empêche de vous dire ça en face ? répéta Chloe en détaillant Moreen du regard. Euh j'en sais rien, le bon sens peut être ? Heureusement que tout le monde ne disent pas ce qu'ils pensent sinon on serait tous en train de s'engueuler constamment.
- On ne cherchait pas à te blesser, tenta Nelly pour arrondir les angles en bonne préfète diplomate en sachant que ce serait sûrement peine perdue. On ne savait pas que tu étais là et... Peut être que parler sur ta famille c'était abusé, reconnut-elle après une seconde de réflexion.
- Et puis on ne parle jamais de toi et là, comme par hasard, tu entends tout. Tu étais juste au mauvais endroit au mauvais moment, ajouta Chloe d'un ton fataliste un poil moralisateur.
- Tu ne vas pas nous dire que tu n'as jamais parlé dans notre dos ? fit remarquer Nelly en haussant les sourcils. Moreen comprendrait peut être leur comportement si ses paroles faisaient écho dans son esprit. Entre adeptes des drames et des gossip, elles se comprendraient sûrement ? Si c'est le cas, considérons que l'on est quittes ?"


******


Elles étaient loin d'être quittes. Si Moreen croyait que Nelly allait se laisser battre et humilier si facilement, elle se mettait le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Rassemblant ses esprits et focalisant toute son attention sur la jeune femme face à elle, la préfète sentit le bois de sa baguette chauffer dans sa main. Avec des mouvements précis et rapides elle lança alors deux informulés à la suite qui fusèrent droit sur Moreen.


Dès:


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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeVen 27 Nov 2020 - 22:58
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Moreen Avner
Moreen AvnerPrête à casser tes couilles
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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeSam 9 Jan 2021 - 17:43
Nelly était en colère c’était une évidence, et du miel pour Moreen qui laissait encore se consumer en elle l’humiliation des assauts subit par le duo. Elle avait grandi sans peur de la confrontation : avec une famille comme la sienne, on hurlait pour se faire entendre et on s’opposait à tout si on voulait pouvoir exister. Elle s’était suffisamment battue verbalement avec Fergus, physiquement avec Donagh, et les deux avec sa mère, pour ne pas avoir peur des coups. Aucun des Avner n’était un enfant de cœur, même pas Elva malgré ce qu’elle voulait faire croire. Alors face à Nelly, perfect prefect petite Nelly, Moreen n’avait pas un frémissement d’intimidation, un frisson de doute. Elle savait les sensations qu’infligeaient les sorts qui fusaient entre elles et ne craignait pas de les recevoir.

Elle savait que sa rage contraindrait la douleur le temps de la bataille.

Nelly trébucha, déstabilisée par le sortilège qui l’avait frappé et Moreen eu un sourire sauvage lorsque son adversaire laissa échapper un cri rauque. Elle ne le dit pas, mais le pensa si fort que peut-être une part de sa déception fut lisible, Moreen aurait aimé la toucher au visage. Voir les traits accusés se violacer de tâches, les yeux méprisants se boursoufler, la peau se tirer pour faire de la jolie Nelly un monstre défiguré.

- C’est noté, répondit-elle, glaciale, lorsque Nelly l’apostropha les dents serrées.

***

Le silence écrasant qui s’était abattue entre les trois jeunes filles laissa tout le temps à Moreen de percevoir les airs affectés de ses deux antagonistes. Nelly accusa une brève moue désabusée, à peine perceptible. Chloé leva quasiment les yeux au ciel. Par besoins d’être hypersensible comme l’était Moreen pour sentir que les deux amies, tout au plus se trouvaient un peu bête, au mieux se sentaient dans le droit et ne regrettaient en vérité aucune de leurs paroles. Moreen ignorait si elle aurait préféré se confronter à deux lâches qui, prises sur le fait et le regard baissé, l’auraient abreuvé d’excuses en essayant de faire passer leur discussion pour moins pire qu’il n’y paraissait. Ce n’était pas le genre de Nelly et Chloé. Elles assumaient chacun de leurs mots. Aussi injuste soient-ils.

- On ne cherchait pas à te blesser,dit Nelly. Cette fois se fut Moreen qui leva les yeux au ciel.
- Non mais je rêve.
- Tu étais juste au mauvais endroit au mauvais moment,
- Mais change de ton, sérieux ! C’est quand même dingue ce ton moralisateur dans un bouche qui en a qu’après la queue de Damon.

Elle se retint sagement de ne pas bondir sur Chloé dans le but expresse de lui coller le visage contre la bonde de la douche encore encrassé de savon, estimant que quelqu’un capable officiellement d’être intéressé par Damon était une injure suffisante en elle-même. Son exaspération était assez explicite sur le peu de bienveillance qu’elle avait pour Moreen qui, méprisée comme elle l’était, se sentait à peu près aussi considéré qu’un chien, et à qui il semblait qu’un chassé balayette et une petite ouverture d’arcade pouvait s’avérer une façon assez efficace de régler ce problème de perception. Belliqueuse, elle secoua la tête à la conclusion de Nelly.

- Toi t’es totalement claquée en affaires, hein, répondit-elle sans sourire. T’es vraiment en train d’essayer de me faire croire que t’as de la considération pour moi alors que même me cracher au visage en pleins publique aurait pas été moins méprisant de ta part ? Je l’ai déjà dit : allez-vous faire foutre, toutes les deux. Tout le monde est pas comme vous, à passer son temps à cracher sur le dos des gens, en fait. Chacun sa réputation. Mais je crois pas qu’on va être quitte là-dessus, non.

***

Elle fut prompte à réagir. Nelly leva la main, Moreen glissa un pied en arrière pour affirmer ses appuis, et en quelques secondes deux sorts jaillirent de la baguette de la préfète. Avec une fulgurance insoupçonnée, Moreen renvoya l’impedimenta qui vint s’écraser contre Nelly. Dans la foulée, elle contra le second sortilège qui s’évapora contre un bouclier. Moreen qui pensait n’avoir aucune grâce avait interrompu l’attaque de son adversaire avec une élégance et une souplesse aussi maîtrisées que des pas de danses. Elle fit un tour sur elle-même :

- EXPELIARMUS, hurla Moreen.

Désarmer Nelly. Gagner sa baguette. Ce serait le gage suprême, la plus belle façon de mettre un terme à ce duel. Elle la briserait. Sous ses yeux.

Spoiler:
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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeSam 9 Jan 2021 - 17:43
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Nelly Horrocks
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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeMer 10 Fév 2021 - 15:10
Moreen était une duelliste aguerrie. Nelly s'en rendait compte à ses frais alors que son adversaire contra ses sorts avec une adresse insoupçonnée. Une grimace agacée passa sur le visage de la préfète alors que, comme si elle avait fait ça toute sa vie, Moreen lui renvoyait son propre sort en pleine face. L'impedimenta la frappa de plein fouet et, soudainement entravée dans son équilibre, elle faillit tomber à la renverse. Elle ne voulait pas croire que sa rivale puisse être plus forte qu'elle. Elle ne la laisserait pas la vaincre. Il en était hors de question. Elles pouvaient être à égalité, à la rigueur, mais Nelly ne voulait pas perdre. Galvanisée par cette pensée, la jeune femme se dégagea de l'Impedimenta juste à temps pour déployer un bouclier solide et efficace contre un Expelliarmus lancé avec force. Son adversaire ne mettrait pas fin au combat si facilement, aussi douée soit-elle. Nelly ne comptait pas se faire désarmer si facilement. Il lui fallait combattre intelligemment.
Moreen était une gamine impulsive et colérique qui semblait bien incapable de maîtriser ses émotions - à croire que quelque chose n'avait pas été fait convenablement dans sa construction sociale ou dans son éducation. Cet état de fait lui portait déjà préjudice dans sa vie à Poudlard et pourrait bien se retourner contre elle aujourd'hui si Nelly usait des bonnes techniques. Il lui suffisait de jouer les bonnes cartes, d'utiliser les bons sorts, d'agacer Moreen, de la pousser à l'égarement… Son adversaire finirait par, peut-être, perdre de sa concentration et de splendeur.


*****

"Mais change de ton, sérieux ! C’est quand même dingue ce ton moralisateur dans une bouche qui en a qu’après la queue de Damon."

L'expression calme de Chloe se transforma en une autre beaucoup plus choquée tandis que Nelly esquissait une grimace. Ouch. Rude. Dans d'autres circonstances, la préfète en aurait probablement ri mais tout de suite, maintenant, elle était plus heurtée par la soudaine vulgarité de Moreen qu'autre chose. Et puis, en s'en prenant à sa meilleure amie, sa camarade réveillait chez elle une solidarité qu'elle ne montrait pas toujours - préférant tacler cordialement Chloe plutôt que de lui montrer son affection. Aussi haussa-t-elle les sourcils pour accompagner le ton le plus condescendant qu'elle pouvait avoir.

" - Donc tu attaques les gens sur leur vie sexuelle et personnelle toi ?
- T'es jalouse peut-être ? T'en as déjà vu une queue toi au moins ? Encore faut-il qu'un mec ait envie que tu le suces. Est-ce seulement possible ?"

Contrairement à Chloe qui pouvait se taper à peu près n'importe qui de leur promotion si elle le voulait, Moreen était loin d'être considérée comme un standard de beauté à Poudlard - bien qu'elle puisse être tout à fait charmante si la préfète était parfaitement objective - et l'attaquer sur ce plan était en réalité parfaitement lâche.
Nelly pensait être, au fond, une personne dénuée de toute méchanceté. Elle pouvait se montrer mesquine, piquante, vulgaire, ça oui, mais elle n'était pas foncièrement méchante. Aussi lorsque Moreen l'attaqua sur sa soit disant fâcheuse habitude à cracher sur le dos des gens, cela réveilla en elle des doutes qu'elle s'empressa de taire. Et si elle n'était pas aussi innocente qu'elle le pensait ? Et si, sans s'en rendre compte, elle faisait du mal autour d'elle ? Et si leurs habituelles messes basses et petites moqueries, en apparence insignifiantes, n'étaient pas sans conséquences comme elles le pensaient ? Pour éviter de tomber dans une remise en question énergivore, la jeune femme transforma ces doutes en colère dirigée droit contre Moreen. Qui était-elle pour la juger ainsi et lui coller sur le dos une réputation aussi péjorative ? Elle faisait exactement ce qu'elle venait de leur reprocher.

"Comment ça tout le monde n'est pas comme nous ? riposta la préfète en cherchant le regard de Moreen. Tu viens de te plaindre qu'on vous juge Blair et toi sans vous connaître mais tu fais exactement la même chose ma vieille. On est tous dans le même bain ! Moreen avait beau se targuer d'être moins conne que les autres, elle était humaine avant tout. Sans vraiment me connaître, tu viens à l'instant de m'attribuer un caractère, reprit-elle en s'avançant vers sa camarade de dortoir. Désolée de te l'apprendre Moreen, mais tu es comme nous : une adolescente comme une autre qui catégorise tout et tout le monde. Elle s'arrêta face à elle pour lui décocher un sourire sans chaleur. Et oui, chacun sa réputation comme tu dis, mais si l'une de nous deux en souffre plus que l'autre, je ne crois pas que ce soit moi."

*****

Aussitôt que son bouclier se dissipa, Nelly fit un pas en avant, sa baguette tendue devant elle et enchaîna plusieurs sorts lancés un peu au hasard, sans réfléchir, pour inonder son adversaire et tenter de la déstabiliser. Des éclairs fusaient des deux côtés et entre deux salves de sortilèges rugissants, la préfète pivota sur le côté et fendit l'air de sa baguette.

"Expulso !" rugit Nelly alors que le sort fonçait droit sur Moreen.

Elle voulait la voir valdinguer à l'autre bout de la salle, son visage déformé par la surprise et la rage.


Dès:


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Moreen Avner
Moreen AvnerPrête à casser tes couilles
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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeDim 14 Mar 2021 - 20:41
Ça faisait du bien. Moreen devait le reconnaître, c’était sans doute l’une des raisons qui lui faisait apprécier si profondément le club de duel et la poussait à s’y investir. Les montées d’adrénaline puissantes, la sensation d’indestructibilité, les décharges émotionnelles qu’elle glissait dans ses sortilèges, la chorégraphie orchestrée de la combativité croisée de pas de danses, la stratégie lucide et l’instinctifs appels de ses réactions animales : tout lui correspondait parfaitement. D’autant plus quand elle était absolument, intrinsèquement en colère contre quelqu’un. Le duel avait des codes et il devenait alors parfaitement légal d’y décharger sa rage en l’associant à une maîtrise galvanisante qui lui donnait confiance, qui la faisait se sentir indéfectiblement puissante et sûre d’elle.

Surtout lorsqu’elle avait le dessus, comme aujourd’hui. Son sang pulsait bruyamment dans ses tempes, son souffle s’expirait de sa trachée en long filets d’airs maîtrisés. Elle réprimait l’excitation et le stress en liant sa respiration à ses gestes. Sa vision s’était réduite à une fenêtre d’une précision terrible dans laquelle n’entrait que Nelly et l’interprétation vive de ses gestes et de ses stratégies. Peut-importe ce qui pouvait arriver, Moreen se sentait aussi parfaitement dans son élément que lorsqu’elle volait sur un terrain de quidditch ou dansait avec passion. Son corps devenait un allié parfaitement associé à ses réflexes. Ses complexes se muaient en dextérité agile et insaisissable.

C’est ainsi qu’elle parvint à échapper à la majorité des sortilèges que Nelly lui asséna avec une fougue que Moreen hésita à interpréter comme une perte de contrôle. Alors qu’elle dressait devant elle un boulier derrière lequel elle se réfugiait pour attendre la fin de l’averse, elle comprit, au moment où elle le libéra et que l’expulso transperçait le résidu du sortilège, que s’avait été une tentative stratégique pour la pousser à baisser sa garde au mauvais moment. Nelly avait failli réussir : si elle avait jeté son sort quelques secondes plus tard, Moreen aurait encaissé la projection de plein fouet, aurait perdu sa baguette, et se serait probablement retrouvée encastrée dans le mur.

Heureusement Nelly se montra impatiente. Les dernières brides du bouclier absorbèrent la plus grande partie du choc, et Moreen croisa les bras pour se protéger en se ramassant sur elle-même. L’expulso l’a fit reculer brutalement. Elle suspendit son souffle sous l’effet du choc qui lui donna l’impression d’heurter une porte de plein fouet.

Sa main ne lâcha pas sa baguette. A l’instant où elle fut certaine que ses pieds cessaient de glisser sur le bois de l’estrade, elle se redressa en appuie sur ses jambes pliées, et riposta.

***

Ok, Moreen n’était pas très fière de sa sortie à propos de Damon. Sa remarque manquait de classe, manquait d’élégance, et attaquait gratuitement dans un domaine où elle n’avait pas vraiment les armes pour se défendre, ce qui n’était pas excessivement malin de sa part mais comme souvent, sa bouche avait parlé plus vite que sa tête, et elle devait à présent en assumer les conséquences. Elle se ferma donc en recevant la réplique acerbe de Chloe, et en confrontant l’air choqué des deux amies. C’était bas, elle en convenait, et avait instantanément eut un peu honte, comme s’il y avait eu des attaques loyales et déloyales. En plus son ennemie avait raison. Elle n’avait jamais vu le sexe d’un homme ailleurs qu’en photo, et si on l’avait déjà courtisé pendant ses années à Poudlard, elle n’en avait pas souvenir. Ses chances de pratiquer étaient donc moindre, et à un âge où tous ses contemporains semblaient découvrir les joies du bécottement au détour des jardins et où les insatiables discussions autour du sexe étaient légion, Moreen vivait cette particularité avec un mélange de fierté et de complexe. Parce que personne ne l’intéressait vraiment, parce qu’elle ne trouvait personne avec qui elle aurait eu envie de tenter cette expérience pour laquelle elle n’était même pas certaine d’être prête (est-ce que tous les ados de son âge qui se galvanisaient de leur prouesse l’étaient réellement ?) et parce qu’elle trouvait cet intérêt puéril, elle n’avait pas vraiment cherché à se créer d’expérience. Résultat, elle n’avait pas vraiment d’idée sur la réalité de ses choses (malgré quelques enseignements théoriques), et avant même de parler du sujet qu’elle avait invoqué, elle aurait été bien en mal de même décrire la sensation d’un baiser partagé.

Elle se sentit donc comme une petite fille remise à sa place. Démunie de l’expérience de ces filles qui se comportaient sans doute beaucoup plus comme des femmes, beaucoup plus comme ce qu’elle aurait voulu être sans y parvenir parce que son intégrité naturelle l’empêchait d’être quelqu’un qu’elle n’était pas. Elle ne pouvait nier sa curiosité farouche pour tout ce qui tournait autour de ça. Et elle trouva soudain dangereux d’avoir mis un pieds dans le marais de cette conversation.

- Je sais pas bien ce qui te fais croire que c’est quelque chose de valorisant de se mettre à genoux devant un mec, répliqua-t-elle, glaciale. On n’a clairement pas les mêmes standards.

Hors de question que Chloe ou Nelly comprennent à quel point cette question la travaillait de paradoxes et comment à un endroit, elle enviait leur forme d’émancipation. De toutes façons Nelly réagissait déjà avec colère et coupa court au sujet, Moreen recula face à son impulsion, les poings serrés, tremblante d’une rage qui grandissait à mesure que son esprit concevait les remarques de Nelly et réalisait qu’elle n’avait pas totalement tort.

C’est vrai. Pour se protéger et mieux vivre son manque de popularité, Moreen avait dû se construire un mépris destiné à tous ces gens qui ne lui ressemblaient pas. Quand elle était en réalité seulement blessée d’être rejetée par eux et souffrait de sa réputation, elle avait préféré, plutôt que de bienveillance, s’ériger un mur du haut duquel elle pouvait les contempler et se persuader qu’elle ne manquait rien d’important.

Par contre il y avait une chose essentielle que Nelly oubliait. Nelly était préfète. Nelly était douée. Nelly n’avait pas redoublé, et on se moquait moins d’elle et de façon moins systématique qu’on ne se moquait de Moreen. Nelly n’avait pas été obligée au fur et à mesure des années de se protéger contre tout et tout le monde pour s’assurer d’être atteinte le moins possibles par les blagues et les moqueries qui s’échangeaient à son sujet. Elle n’avait pas un travail perpétuel à faire sur elle-même pour arriver à faire confiance aux rares personnes qui ne semblaient pas la trouver excentrique, stupide ou folle. Nelly avait du pouvoir dans le microcosme qu’était Poudlard, de la notoriété, des groupes d’amis qu’on appréciait et qu’on prenait pour modèle.

Moreen subissait bien plus qu’elle la cruauté adolescente qui se forment dans toutes classes. Elle n’avait pas à jouer le rôle de l’outcast qu’on n’invite pas trop aux fêtes et qu’on n’intègre pas dans les conversations car parfois, on peut y rire à ses dépens.

Alors non. Pour Moreen, il était inconcevable de penser que c’était la même chose.

Seulement elle ne pouvait pas lui dire tout cela. Elle ne pouvait pas former les mots, ni de façon cohérente, ni avec précision. Elle ne pouvait pas offrir cette vulnérabilité qu’elle n’analysait pas totalement. Elle ne pouvait que ressentir une énorme montée de colère nourrie par un profond sentiment d’injustice qui enfonçait ses racines dans huit années de mal-être scolaire. La conclusion de Nelly fut la goutte d’eau de trop, Moreen réagit instinctivement. Elle laissa parler son corps, sa main s’écrasa contre la joue de la préfète dans une gifle d’une vigueur qui contenait toute la rage impuissante que la jeune femme rencontrait et qui l’empêchait de formuler un argument. Elle savait qu’elle avait perdu en réagissant par la violence. Elle se félicita toutefois de ne pas avoir littéralement sauté sur Nelly pour la rouer de coups.

***

Elle n’eut pas besoins de prononcer le sort pour qu’il jaillisse de sa baguette. Avec une vivacité brutale, le stupefix suivit de près par l'expulso fondirent sur Nelly. Elle avait tenté de lui faire mal ? Moreen pouvait faire pareil.

Spoiler:
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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeDim 14 Mar 2021 - 20:41
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Nelly Horrocks
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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeMar 13 Avr 2021 - 12:08
Pendant un court instant, Nelly crut que son sort avait atteint sa cible. La satisfaction malsaine de voir Moreen valdinguer à l'autre bout de l'estrade pointait déjà dans son esprit alors que l'éclair qui avait jailli de sa baguette traversait les résidus du bouclier de son adversaire. Mais la préfète avait fait preuve d'impatience et d'égarement. Si elle avait attendu une demi seconde de plus, Moreen aurait baissé sa garde et l'Expulso l'aurait percutée de plein fouet. Mais la puissance du sortilège fut réduite par ce qu'il restait du bouclier de la jeune femme et celle-ci ne glissa que sur quelques mètres, ramassée sur elle-même, poussée par ce sort rendu presque inoffensif. Si Nelly avait pu laisser s'exprimer sa colère à cet instant, elle aurait physiquement agressé sa camarade de classe. Elle se voyait se jeter sur elle, enragée, pour arracher de ses propres mains ce rictus satisfait du visage de Moreen Avner. Une pulsion qu'elle n'avait jamais ressentie auparavant lui donnait envie d'écraser ses poings sur le doux visage de son adversaire, de sentir son nez craquer sous ses phalanges, de voir le sang couler... Pour la première fois de sa vie, la préfète avait littéralement envie de casser des dents. Et ce constat la fascinait autant qu'il l'effrayait.
Elle s'était souvent inquiétée de découvrir, un jour, une facette plus sombre et plus violente d'elle même, un aspect refoulé de sa personnalité et hérité de sa mère aux tendances alcooliques et agressives. Connaissant son passif génétique, la jeune femme s'était ainsi jurée de ne jamais toucher à une seule goutte d'alcool, par peur de découvrir qu'elle pouvait facilement devenir comme celle qu'elle avait tant haïe.
Et aujourd'hui, elle ressentait le besoin irrépressible de se défouler sur Moreen. Un besoin exacerbé par sa fierté blessée, son côté mauvaise joueuse et le souvenir encore vivace de la claque que lui avait collé la jeune femme. Devait elle s'inquiéter de cette soudaine envie de meurtre ?


******


Nelly n’était pas vraiment fière d’attaquer Moreen sur sa réputation ni de se montrer si condescendante mais, à ses yeux, sa camarade avait mordu la première et s’était aventurée d’elle-même sur un terrain dangereux. Et il n’en fallait pas moins pour que la préfète ressente le besoin impérieux de la remettre à sa place. Il faut dire que rares étaient les personnes qui lui prenaient réellement la tête… Elle était certes connue pour son côté un peu bitchi mais ses camarades semblaient globalement l’apprécier. Et puis elle était préfète-en-chef, ce qui imposait un minimum de respect. Alors se retrouver face à une Moreen Avner enragée qui n’hésitait pas à lui balancer ses quatre vérités à la figure ne lui plaisait pas vraiment ; elle avait d’autres choses à faire. Si Moreen avait simplement fait semblant de ne rien avoir entendu ou s’était contentée de sortir de la salle de bain en claquant la porte, elles n’en seraient pas là. Se retenant d’en ajouter davantage, la jeune femme asséna à Moreen ce qu’elle espérait être le coup de grâce pour la souffler pour de bon et lui faire ravaler ses insultes. Si sa camarade faisait preuve d’un minimum d’intelligence, elle lui tournerait le dos, drapée dans sa dignité, et toutes les deux en resteraient là. Mais… - pourquoi y avait-il toujours un « mais » avec Moreen Avner ? - ses mots touchèrent une corde visiblement sensible chez sa camarade qui, parmi la palette des possibilités qui s’offrait à elle, choisit l’usage de la violence. Nelly interpréta une seconde trop tard l’étincelle qui brilla dans le regard de Moreen et la gifle s’abattit sur sa joue avec un claquement sonore qui résonna contre les murs de la salle de bain. Sa belle assurance se fissura, son petit sourire sans chaleur s’effaça alors que cette claque résonnait en elle et allait trouver des souvenirs profondément enfouis. La seule et unique personne à avoir levé la main sur elle n’était autre que la femme qui lui avait donné la vie. Des reviviscences douloureuses de sa mère s’imposèrent à son esprit et l’espace d’une seconde elle releva un regard hagard sur Moreen. Comment avait-elle pu ? Qu’est ce qui ne tournait pas rond chez elle ? Portant la main à sa joue en feu, la préfète se recomposa un masque d’indifférence teintée de mépris de celle qui ne se laisse pas atteindre par tant de bassesse. Malgré l’envie dévorante de lui rendre son geste, la jeune femme se contenta de toiser durement sa camarade, les lèvres pincées en une expression de dégoût.

« Violente, qui plus est, » siffla la Serpentard avec un haussement de sourcil.

Moreen avait perdu en s’abaissant à un tel geste, elle le savait. Malgré tout, sa camarade avait réveillé chez elle une faiblesse qu’elle n’avait pas envie d’avouer, ni de ressentir. Et pour ça, elle avait envie de l’encastrer dans une porte de douche. Chloe s’était approchée et posa une main à la fois rassurante et protectrice sur son épaule, fusillant Moreen du regard, tandis que Nelly tentait de rationaliser ses pensées qui s’affolaient. Elle ne pouvait décidément pas répondre par la violence physique – la batteuse était plus forte qu’elle et elle ne ferait sûrement pas le poids – et renchérir sur la joute verbale ne ferait qu’attiser la colère de Moreen qui allait vraiment finir par lui faire manger les robinets. Moreen Avner voulait se battre ? Très bien. Elle allait l’avoir son règlement de compte.

« Tu es au club de duel il me semble ? reprit la préfète en jaugeant la jeune femme du regard. Que dirais-tu de régler ça entre femmes ? Dans un duel ? »

Oui Moreen, prends toi ce gant dans la figure et bats toi.


******

Visiblement survoltée, son adversaire se redressa sur ses jambes et pointa sa baguette droit sur elle. Animée d’un réflexe salvateur, Nelly parvint à éviter de justesse l’éclair rouge qui menaça de la Stupéfixer mais son mouvement l’empêcha par la suite de contrer ou d’esquiver l’expulso de Moreen qui la frappa de plein fouet. Comme si elle se prenait un énorme coup de poing en plein ventre, la préfète se plia en deux et sentit ses pieds décoller du sol alors qu’elle était projetée dans les airs.

Take a hit, shoot me down, shoot me down
I will never hit the ground, hit the ground

Le premier réflexe de la jeune femme fut de resserrer ses doigts autour de sa baguette pour ne pas être désarmée et espérer éviter cette humiliation. Elle fit un vol-plané sur plusieurs mètres sous le regard médusé de l’assistance et atterrit lourdement à l’autre bout de l’estrade, le souffle coupé.

Playing dead, I'll never do
Gotta keep an eye on you

Encore un peu sonnée, Nelly releva un regard noir sur Moreen campée de son côté de l’estrade. Elle sentait les regards posés sur elle et, parfaitement consciente qu’elle n’était pas en position de force et que les choses ne s’étaient pas tout à fait déroulées comme elle l’aurait voulu, la préfète ravala difficilement sa fierté alors que son esprit concevait sa défaite.

Patience is wearing thin, paper thin
Promises broke again, what a sin
But it only feeds my energy
So don't expect no sympathy

Se relevant aussi dignement que possible, ignorant son corps endolori, Nelly s’avança sur l’estrade pour regagner sa place, baguette baissée. Elle avait perdu. Elle avait perdu face à Moreen Avner. Et tout le monde l’avait vu. Mais ce n’était pas ce qui la mettait le plus en colère. Son égo blessé s’en remettrait, elle oublierait, en quelque sorte, et ce n’était pas une défaite en duel qui allait remettre en question tous ses talents. Non. Par contre, la gifle que lui avait collé Moreen méritait vengeance.

Smoke, fire, it's all going up
Don't you know I ain't afraid to shed a little blood
Smoke, fire, flares are going up, flares are going up


Ce geste avait réveillé en elle des souvenirs douloureux et elle n’était pas prête de lui pardonner. La seule violence qu’elle avait connue était celle de sa mère, jamais personne d’autre ne s’était permis de la frapper et l’espace d’un instant, dans la salle de bain du dortoir, elle avait été à nouveau une petite fille apeurée par un geste qui symbolisait toute une période sombre pour elle. La préfète aurait voulu gagner, battre Moreen à plate couture, l’humilier devant tout le monde, pour combler la faiblesse et la fragilité qu’elle avait ressenties face à sa camarade.

Oh, won't wave my white flag, no
This time I won't let go
I'd rather die
Than give up the fight, give up the fight, give up the fight, give up the fight

D’un pas tranquille et assuré qui contrastait avec la tempête qui faisait rage dans tout son corps, Nelly s’approcha de Moreen, toutes traces d’hostilité effacées de son visage. Elle s’arrêta face à elle, releva sa baguette devant son visage et salua. Mais alors qu’elle se redressait, son regard planté dans celui de son adversaire, sa main libre fendit l’air et vint s’abattre sur le visage de Moreen avec une force qu’elle ne soupçonnait pas.

Won't wave my white flag, no
Oh, I won't go down slow
I'd rather die
Than give up the fight, give up the fight, give up the fight, give up the fight


Ce geste fut libérateur et la jeune femme sentit un peu de ses tensions s’envoler. Mais cela ne suffisait pas. Le barrage était brisé et elle avait encore bien trop de colère accumulée à déchaîner. Sans trop savoir pourquoi, aveuglée par ses émotions, Nelly se jeta en avant et empoigna sa camarade par l’uniforme pour la faire tomber.


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White flag [Moreen & Nelly] Icon_minitimeMar 13 Avr 2021 - 12:08
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