-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Kid A [Josephine & Angus]

Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
Messages : 444
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeDim 4 Oct 2020 - 9:43
20 avril 2011

Ce salon de thé situé au cinquantième étage de l’une des tours de Leopoldgrad offrait une magnifique vue sur le quartier des affaires de la cité mouvante. Il se dégageait de cet endroit une ambiance feutrée et délicate, déclinée dans une gamme de couleur oscillant entre le vieux rose, le beige et le doré. Angus et son invitée avaient pris place dans un petit espace près de la baie vitrée, séparé des autres par des claustras ajourées, et ils conversaient depuis maintenant près d’une heure.
« Comment as tu connu Melchior ? »
« On fréquente les mêmes clubs… »

Eva, carrée brun court, frange stricte, esquissa un sourire en coin, aussi  équivoque que carmin. D’accord. Mel avait repéré pour Angus des femmes potentiellement intéressées pour porter son enfant  mais il  s’était possiblement acoquiné avec elles avant. En toute honnêteté, le milicien n’appréciait que modérément l’idée mais il ne resta pas focalisé sur ce point là, soucieux de laisser ses chances à Eva. Elle venait de lui assurer, autour d’un thé, qu’elle envisageait sérieusement le rôle de mère porteuse et qu’elle se sentait tout à fait apte pour remplir cette mission….moyennant finances, évidemment.

Le choix d’une mère pour son futur enfant n’était pas chose aisée pour Angus mais il avait décidé de poursuivre ses investigations entamées avant sa rencontre avec Emma. Il avait beau se sentir parfaitement bien avec la jeune femme, ses projets de paternité n’avaient pas changé d’un iota : Il désirait être père avant ses quarante ans quant à Emma, elle ne souhaitait pas d’enfant tout de suite. Il avait donc sélectionné quelques profils en vue de trouver la candidate idéale.
Eva était de loin le profil le plus intéressant qu’il avait étudié, avec celui d’une certaine Carol. Toutefois l’entretien avec cette dernière n’avait pas été très concluant si bien qu’Eva faisait dorénavant la course en tête, seule. Cette commerciale de chez Jobarbille, s’avérait aussi intelligente que séduisante et Angus se surprenait  à imaginer ce que donnerait le mélange entre leurs deux patrimoines génétiques, elle, la grande et fine brunette et lui, le gros steak trapu.

Il lui restait maintenant à  évaluer les motivations de la jeune femme et surtout sa fiabilité. En effet, il n’avait aucune envie qu’elle parte avec son argent et sa progéniture au bout de neuf mois. Les deux parties devraient enfin  s’accorder sur les modalités de la « transaction » et les notifier dans un contrat d’engagement ce qui pouvait apporter son lot de frictions et de désaccords tant Gus était intransigeant sur certains points comme la consommation d’alcool durant la grossesse ou le tabagisme.

« Donc tu es divorcée c’est ça ? » demanda-t-il en roulant des épaules d’inconfort. Il avait voulu faire des efforts en mettant une chemise mais il se sentait un peu engoncé dedans.
« Oui, je suis restée neuf ans avec quelqu’un. On s’est séparée il y a trois ans. »
« Et vous avez eu deux enfants … Il reporta son attention sur la lettre qu’elle lui avait écrite en guise de premier contact puis il releva les yeux sur elle. «  Ryan et Liam. »
« C’est exact. » Eva but une gorgée de son thé avant de  reposer sa tasse délicatement dans sa soucoupe. «  Est-ce que cela pose un problème ? » demanda-t-elle en arquant un sourcil sous sa frange droite.
Angus afficha une moue tombante et secoua la tête de gauche à droite.
« Nah, Absolument pas. » Au contraire, le médicomage qui avait accepté de se charger de l’insémination contre une coquette somme de galions lui avait suggéré de choisir une femme déjà mère pour plus de sureté et d’efficacité. Il cocha mentalement cette case et poursuivit son interrogatoire digne de la Milice.«  Comment se sont passées tes grossesses ? »
« Très bien, j’adore être enceinte. » Gus nota mentalement de vérifier les dires de la jeune femme en actionnant son réseau d’indics à Sainte Mangouste.  Si Eva avait rencontré des complications, il le saurait.
« Et c’est toi qui a la garde de tes fils? »
« Une semaine sur deux et la moitié des vacances. »
« Qu’est-ce que tu comptes leur dire ? »
Le milicien s’appuya sur son coude, réellement curieux de savoir comment Eva allait justifier sa grossesse auprès de ses proches.  S’il n’y avait rien de plus facile pour un homme de concevoir un enfant en toute discrétion (et même parfois à son insu, coucou Roy Calder), l’inverse était quasiment impossible pour une femme. Sauf pour Mildred Magpie bien sûr.
La commerciale haussa les épaules.
« Je vais leur dire que leur mère est tombée enceinte et qu’elle a décidé de garder le bébé. »
« Et après l’accouchement? »
Il y eut un bref silence avant qu’Eva ne réponde.
« … qu’il est mort-né. »
L’étonnement d’Angus – pour ne pas dire le choc- dû se lire sur son visage puisqu’Eva s’empressa d’ajouter : « Je ne juge pas le fait que tu préfères payer une femme pour avoir un enfant alors que tu as déjà une compagne donc ne juge pas mes choix s’il te plait. »
« Je ne juge pas. » assura-t-il en s’appuyant sur son dossier, bras croisés, sourcil froncés. En vérité, si. Les fils d’Eva allaient attendre pendant neuf mois l’arrivée de leur petit frère ou de leur petite sœur, en vain. Pire même, ils allaient devoir accueillir la terrible nouvelle de son décès. Si jeunes et déjà marqués par le deuil.
« Je ne veux pas qu’ils sachent que je prête mon corps contre de l’argent. »
La contrariété d’Angus était palpable. Il se mit à gratouiller sa barbe, cherchant une excuse plus plausible et clairement moins violente à entendre pour les deux garçons. « Dans ce cas, tu peux leur dire que tu dépannes une connaissance et que tu agis simplement par altruisme. » proposa-t-il mais la commerciale fit non de la tête.
« Impossible. Ils auront envie de voir ton enfant, de le connaitre, de savoir ce qu’il est devenu et je ne veux pas  qu’ils sachent qu’ils ont un demi-frère ou une demi-sœur dont je ne m’occupe pas sciemment. Je refuse que leur regard sur moi change… Tu comprends ?»
Angus hocha la tête. Il comprenait son raisonnement mais ce scénario lui déplaisait profondément.
« Ecoute, je dois y aller là. Il faut justement que j’aille les chercher à l’école, dit-elle après avoir jeté un coup d’œil à sa montre bijou. Elle enfila une veste de tailleur par-dessus son chemisier et attrapa son sac à main, On peut se revoir dans le week-end si tu veux qu’on discute plus longuement. Les garçons sont chez leur père. »
« Ok, je t’appelle. » souffla Gus en la regardant s’éloigner.

Son regard s’attarda quelques instants sur sa silhouette longiligne avant qu’il ne pousse un profond soupir. Un véritable casse-tête. Eva était de loin la candidate la plus sérieuse. Elle semblait avoir la tête sur les épaules mais cette histoire avec ses fils tracassait profondément le milicien. Il n’avait pas envie d’être responsable de ce coup sordide. S’il  était prêt à contourner la loi et les règles établies pour devenir père,  il avait aussi ses propres limites fixées par ses valeurs personnelles.
 
Angus passa une main lasse sur son visage et défit les boutons de son col et de ses poignets pour se mettre à l’aise. Il observa un instant la tour Vargas à travers la vitre sans vraiment la voir et reporta son regard sur le salon de thé, perdu dans ses pensées.   Ce fut seulement à cet instant qu’il la vit, assise seule dans le box adjacent, juste derrière la cloison ajourée : Cette prostituée qu’il avait fréquenté cet hiver aux Folies, Joséphine. Partiellement masquée par la claustra, il ne l’avait pas remarquée avant.  Leurs regards se croisèrent et sans chercher à savoir s’il respectait les usages tacites entre les péripatéticiennes  et leurs clients, Angus décida de la saluer  d’un signe de tête.

« Bonjour. » Il n’allait quand même pas faire comme s’il ne la connaissait pas alors qu’ils s’étaient fréquentés intimement. Il désigna le panorama extérieur d’un mouvement du menton et ajouta : « Jolie vue n’est-ce pas ? »
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
Messages : 310
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeLun 19 Oct 2020 - 9:45
Les hommes et les enfants avaient cela en commun qu'ils semblaient toujours très surpris de croiser leur maitresse par hasard, de constater qu'elles avaient une vie et qu'elles continuaient d'exister en dehors des quelques heures qu'elles avaient à leur consacrer. Il lui était déjà arrivé plusieurs fois de croiser des clients en dehors du travail, et c'était toujours un moment assez intéressant. Elle ne les abordait jamais, évidement -elle avait un minimum d'éthique professionnelle- et ne faisait jamais le moindre signe pouvant indiquer qu'elle les connaissait. Elle se contentait de les observer distraitement, ne s'étonnait même plus de les voir au bras de leur femme, accompagnés de leurs enfants. Généralement ils se contentaient de l'ignorer aussi, mais ils étaient souvent trahi par la surprise voire la panique dans leur regard au moment où ils croyaient la reconnaitre.

Elle s'installait à la table voisine, qui lui avait été indiquée à son arrivée, quand elle avait reconnu Angus, le milicien tatoué qui avait fait appels à ses services à quelques reprises, des mois plus tôt. Cela faisait un moment qu'elle ne l'avait plus croisé dans l'Aile Ouest. Cela était peut-être du à la jeune femme brune installée en face de lui. Le milicien ne semblait pas l'avoir reconnue et Joséphine lutta contre sa curiosité naturelle et se força à reporter son attention sur les autres personnes présentes.

Elle avait rendez-vous ici pour un entretien professionnel. De mémoire, c'était la première fois qu'elle passait un véritable entretien, pour un poste qui lui plaisait en plus. Une nouvelle salle de spectacle -directement inspirée des grands théâtres de Broadway- venait d'ouvrir à Léopolgrad et comptait bien proposer tout un catalogue de comédies musicales à l'américaine. Le directeur artistique cherchait une assistante, c'était un poste parfait pour elle. Il ne demandait pas de diplôme, simplement une "expérience de la scène" et une "connaissance du monde du spectacle", deux conditions que Joséphine estimait remplir.

Son rendez-vous était en retard, constata-t-elle en jetant un regard à la grande horloge en cuivre accroché au dessus du comptoir. Elle commençait à avoir un mauvais pressentiment. Elle savait, que son CV avait une énorme tâche indélébile, en plein milieu. Evidement elle n'y avait pas indiqué son travail dans l'Aile Ouest mais tout le monde se doutait un peu de ce que faisaient certaines danseuses des Folies après les spectacles. C'était un des secrets les moins bien gardés de Bristol. Et ce n'était pas des informations très difficile à obtenir. Son nom et son visage était connus de beaucoup trop de monde, et pas pour les bonnes raisons. Elle sentit son Pear vibrer dans la poche de sa veste de tailleur noire et comprit avant même d'avoir lu le message que c'était foutu. Il était "sincèrement désolé", il était "certain de son intérêt pour le poste" mais elle ne "convenait pas au profil recherché". Et il n'avait même pas pris le temps de se déplacer pour le lui dire en face. On se donnait cette peine pour les femmes bien, pas pour les putes.

Elle referma son Pear d'un geste sec, la gorge un peu nouée. Elle se sentait humiliée, et complètement découragée. Elle comptait réellement sur cet entretien, pas uniquement parce que le job lui plaisait mais aussi parce qu'elle commençait à en avoir réellement besoin. Cela faisait trois semaines qu'elle avait quitté les Folies Sorcières et si son corps se rappelait encore de ce dernier jour de travail -en témoignaient les quelques restes de bleus qu'elle avait savamment cacher avec du fond de teint- il n'en restait rien sur son compte en banque. Elle n'avait pas fait beaucoup d'économies ces dernières années et elle ne tiendrait pas beaucoup plus longtemps avant de se retrouver complètement à sec.

Joséphine soupira et posa momentanément sa tête entre ses mains. Elle aurait aimé avoir un peu de temps. Elle avait besoin de se concentrer sur elle-même, de réfléchir à ce qu'elle aimait et à ce qu'elle voulait faire du reste de sa vie. Elle avait décidé de prendre les derniers évènements des dernières semaines -plutôt désagréables- comme une deuxième chance. Elle pouvait prendre un nouveau départ, elle pouvait quitter ce milieu si elle le souhaitait, elle pouvait choisir ce qu'elle ferait ensuite. Mais elle ne savait pas ce qu'elle voulait, elle avait besoin de temps, et elle n'en avait pas.

Pour se changer les idées, elle se retrouva à écouter distraitement la conversation entre Angus et la jeune femme brune à la table d'à côté. Les quelques phrases qu'elle capta de leur échange déjà bien entamé suffirent à éveiller sa curiosité. Elle avait d'abord cru qu'il s'agissait d'un premier rendez-vous mais ils ne faisaient que de parler de grossesse, et Joséphine en déduisit que la jeune femme devait être enceinte -perspicace ! Ils n'avaient pourtant par l'air particulièrement émus par cette nouvelle et se contentaient d'échanger des informations très objectives, aussi en conclut-elle qu'il devait s'agir d'un accident. Ça pouvait arriver. Elle fronça toutefois les sourcils d'incompréhension alors que la brune affirmait qu'elle dirait à ses fils que l'enfant était mort-né. Pourquoi faire une chose pareille à des enfants ? Est-ce qu'elle avait l'intention de mener cette grossesse à terme mais de ne pas garder le bébé ?

"Je ne juge pas le fait que tu préfères payer une femme pour avoir un enfant alors que tu as déjà une compagne donc ne juge pas mes choix s’il te plait."

Ah. Joséphine aurait décidément fait une très mauvaise détective, elle était complètement à côté de la plaque. Angus cherchait donc une femme pour porter son enfant, ce qui était bien moins commun qu'une grossesse accidentelle. Elle savait que ça existait, bien sur, et elle n'était pas dérangée par la démarche -elle aurait été mal placée pour juger le fait de payer une femme pour son corps- mais elle avait toujours pensé que c'était réservé aux couples très riches. Intriguée par cet échangé qui venait de devenir encore plus intéressant, elle fut presque déçue de voir la jolie brune se lever et s'éloigner. Elle la suivit malgré elle du regard et se fit surprendre par la voix d'Angus, qui semblait finalement l'avoir repérée.

"Oui, j'aime beaucoup cet endroit. Elle reporta son attention sur l'horizon, comme si c'était ce qu'elle observait depuis le début. Mais je crois qu'ils ne servent pas de Kinness, ajouta-t-elle avec un sourire. Si elle se souvenait bien, elle avait en face d'elle un irlandais amateur de bières. Vous...Tu attends quelqu'un d'autre ? s'enquit-elle finalement. Elle ne se souvenait plus s'ils s'étaient vouvoyés ou tutoyés lors de leurs derniers échanges, elle passait généralement de l'un à l'autre au cours d'un même rendez-vous. Je peux ?" elle désigna du regard la place laissée vide en face d'Angus.

Avec l'accord du milicien, elle se glissa en face de lui, pas encore certaine de ce qu'elle venait y chercher. Sa conversation avec la jeune femme brune l'avait réellement intriguée et elle ne pouvait pas empêcher certaines idées de commencer à germer dans son esprit, sans savoir tout à fait ce qu'elle en pensait pour le moment. Elle était curieuse de savoir quels étaient les termes exacts de ce genre d'arrangement.

"Comment vas-tu ? commença-t-elle, par pure politesse, mais sa question sonnait faux. Je suis désolée je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre, poursuivit-elle avec une grimace d'excuse, à moitié persuadée qu'il allait lui répondre que cela ne la regardait pas. C'est un beau projet, assura-t-elle néanmoins avec un sourire. Mais je me demandais... Comment est-ce que ça fonctionne, exactement ? Dis-moi si tu préfères ne pas en parler, enchaina-t-elle tout de suite, consciente qu'elle se montrait particulièrement invasive. C'est juste que ça m'intéresse."


Kid A [Josephine & Angus] Signature-Jo
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
Messages : 444
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeMer 21 Oct 2020 - 9:50
"Oui, j'aime beaucoup cet endroit.  Mais je crois qu'ils ne servent pas de Kinness. »

Cette répartie tira une exclamation à Angus. Il n’avait pas fréquenté Joséphine depuis janvier dernier si bien qu’il  ne s’attendait pas à ce qu’elle se souvienne aussi précisément de lui. Qu’elle retienne ses positions préférées, peut-être, mais sa boisson favorite !  

« Quelle mémoire ! » s’exclama-t-il, visiblement impressionné.

Effectivement, la meilleure bière du monde n’apparaissait pas à la carte de cet établissement. C’était Eva qui avait choisi ce lieu de rencontre mais était-ce vraiment utile de le préciser ?

« Non je n’attends personne, il désigna d’un geste vague les ascenseurs, mon rendez-vous vient de partir. » Il retint une expression d’étonnement lorsque la jolie rousse lui demanda si elle pouvait rejoindre sa table mais il n’hésita pas un instant à lui répondre, Bien sûr, je t’en prie. »

Que pouvait bien lui vouloir Joséphine ? Lorsqu’il était à la Police Magique, on le sollicitait assez souvent pour tout un tas de broutilles : Faire sauter une contravention pour un balai mal garé ou un excès de vitesse par exemple. Ces requêtes intéressées se faisaient plus rares depuis qu’il était à la Milice – Bizarrement aucun terroriste n’était venu le trouver pour échapper à la justice- mais certains individus essayaient  tout de même de profiter de son statut de fonctionnaire de police pour glaner quelques passe-droits.

Il s’attendait donc à ce que Joséphine lui demande d’effacer son nom des fichiers recensant les individus ayant transplané par état d’ivresse – ce à quoi il aurait répondu poliment non-  mais elle lui fit une tout autre demande. Elle se disait vouloir connaitre un peu plus précisément le fonctionnement d’une GPA. La surprise d’Angus fut tout à fait visible sur son visage cette fois. Son front se stria de fines rides parallèles alors qu’il haussait les sourcils d’étonnement.

« Dis-moi si tu préfères ne pas en parler. » s’empressa-t-elle d’ajouter.

« Naah, pas de souci. » répondit-il après un bref examen de conscience, je peux t’expliquer. »

Ce projet qu’il nourrissait n’était pas complètement secret puisque certains de ses proches étaient déjà au courant, mais il n’avait pas particulièrement envie qu’il s’ébruite pour le moment. La gestation pour autrui n’avait rien de légal dans leur pays… tout comme la prostitution d’ailleurs.
Joséphine et lui étaient donc assez bien placés pour savoir que le cadre juridique n’empêchait pas certains arrangements entre personnes consentantes si bien qu’Angus n’eut pas trop de scrupules lorsqu’il se lança dans ses explications, persuadé que si quelqu’un pouvait comprendre cette démarche sans s’en offusquer, c’était bien elle.

« Tout d’abord je me dois de te dire que la GPA est illégale » il assortit cet avertissement d’un regard insistant, Notre pays interdit la traite des être humains. » Et donc, ceux qui se livraient à cette expérience s’exposaient à des poursuites judiciaires, en théorie.
Maintenant que le cadre était posé et que Joséphine comprenait les risques encourus – en tous points semblables à ceux des travailleurs du sexe – Angus reprit :

« Mais toi et moi, nous savons que deux adultes peuvent s’engager dans une transaction commerciale à l’amiable. » Quelle jolie manière de parler d’une passe. Le milicien esquissa un sourire, il s’étonnait lui-même de sa politesse avant de poursuivre plus sérieusement « Cette transaction est régie par un certain nombre de règles que les deux parties décident ensemble : Rémunération, méthode de conception, contraintes sanitaires pour la mère durant la grossesse, statut de la génitrice auprès de l’enfant à naitre, etc…. Une fois que les deux parties sont d’accord, et bien, il laissa passer un bref silence et écarta légèrement les bras, y a plus qu’a ! »

Voilà, Joséphine savait tout. Mais c’était maintenant Angus  qui avait une question à lui poser et il espérait une réponse aussi sincère que celle qu’il lui avait faite.

« Tu cherches à te documenter là-dessus de manière générale ou tes motivations sont plus personnelles ? » s’enquit-il alors en croisant ses bras sur son torse.
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
Messages : 310
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeMar 3 Nov 2020 - 9:17
Joséphine accueillit la mise en garde d'Angus sur l'illégalité de la démarche avec un simple haussement d'épaules. Elle n'accordait que très peu de valeur à ces lois faites soi-disant pour "protéger" les parties faibles, comme celles qui pénalisaient le recours à la prostitution. Elle était certaine que ceux qui les rédigeaient ne pensaient pas à mal, peut-être même qu'ils étaient foncièrement convaincus qu'en interdisant le proxénétisme ils protégeaient des centaines de jeunes femmes fragiles du monde terrible et brutal de la prostitution. Mais il n'y connaissaient rien du tout. Les lois n'arrêtaient pas les hommes comme Roy Calder, et ce n'était pas parce que la prostitution pouvait être un milieu glauque et dangereux qu'il fallait l'interdire. C'était parce que c'était interdit que c'était parfois glauque et dangereux.

Si on laissait les filles exercer dans deux lieux ouverts au public, avec des salaires déclarés, des assurances maladie, des congés payés, alors peut-être qu'elles seraient protégées. Mais Joséphine savait que cela n'arriverait jamais, parce qu'on ne pouvait pas banaliser ça. On se cachait derrière l'argument de protéger ces pauvres adolescentes qu'on forçait à se prostituer dans des caves -une réalité qui existait malheureusement, mais qui ne reflétait qu'une infime partie de la profession- et on oubliait celles qui faisaient ça par choix, qui auraient pu faire autre chose mais qui y trouvaient leur compte. Et si, finalement, on laissait les principales intéressées décider, pour une fois ? Mais c'était impossible, on ne voulait pas entendre leurs voix. On les voulait silencieuses et malheureuses. On ne pouvait pas concevoir que certaines soient heureuses de leur sort. On ne pouvait pas accepter qu'une femme vende sciemment son corps. C'était immoral, c'était dégradant, et on faisait tout pour que ça le reste.

Il n'était pas étonnant que les mères-porteuses aient connu le même sort législatif. On n'aimait pas trop qu'une femme exploite son propre corps à des fins financières. Alors on l'interdisait, et des hommes au dessus des lois exploitait le corps des femmes à leur place.

Elle répondit au sourire d'Angus quand il ajouta que cela n'empêchait pas deux adultes consentant de s'engager dans une "transaction commerciale à l'amiable", c'était joliment dit. Elle hocha régulièrement la tête en écoutant les explications du milicien. Sur le principe, cela fonctionnait presque comme une passe, mais une passe de neuf mois avec une épreuve particulièrement éprouvante à l'arrivée. L'idée de mettre son corps à disposition contre de l'argent ne la dérangeait pas -elle en était plutôt familière- mais la grossesse l'effrayait un peu. Elle avait renoncé depuis longtemps à l'idée d'avoir des enfants, et c'était un état qui ne l'avait jamais attiré. Pourtant, elle ne rejeta pas l'idée aussi rapidement qu'elle l'aurait imaginé.

Sans surprise, Angus la questionna au sujet de son intérêt soudain pour la GPA. Le milicien s'était montré parfaitement honnête avec elle, alors même qu'il s'agissait d'un projet personnel et illégal, aussi Joséphine opta elle aussi pour la sincérité.

"J'ai démissionné, commença-t-elle en tirant machinalement sur la manche de sa veste de tailleur, qui dissimulait parfaitement les restes de bleus que sa "démission" avait laissé sur ses bras. Et j'ai besoin d'un peu de temps pour réfléchir à la suite, savoir ce que je veux faire, et ce que je ne veux plus faire. Alors je me disais...Pourquoi pas..."

Elle ponctua sa phrase d'un haussement d'épaules et garda le silence un instant. Elle réfléchissait en même temps qu'elle parlait et elle ne savait pas encore exactement quelle décision elle voulait prendre, ni même si elle voulait en prendre une. C'était quelque chose qu'elle n'avait jamais envisagé, et quelques mois plus tôt elle aurait fui en courant face à la simple idée de se retrouver enceinte. Pourtant elle était là, assise face à Angus et en train de réfléchir très sérieusement à cette éventualité. Elle se surprit à penser que ce serai presque une revanche sur la vie, que de vendre son corps pour un projet comme celui-ci plutôt que pour remplir les poches de Calder et de Magpie.

"Pour la première fois de ma vie je peux faire ce que je veux de mon corps, reprit-elle. Elle n'avait plus besoin de garder un corps parfait, d'être séduisante, de répondre aux critères de ses clients. Elle pouvait se faire tatouer, se couper les cheveux très courts, prendre du poids, tomber enceinte si elle le voulait. J'aimerais autant en faire quelque chose de bien."

Et elle avait le sentiment que c'était quelque chose de bien, que de permettre à quelqu'un d'avoir un enfant. Elle ne connaissait que très peu Angus mais il lui avait l'air d'être un type bien, il ferait surement un bon père. Elle était d'ailleurs un peu surprise qu'il choisisse de recourir à une GPA alors qu'il aurait certainement pu trouver une compagne avec qui fonder une famille. Elle était curieuse mais n'osait pas encore s'aventurer sur un terrain si personnel. Elle décida de s'en tenir aux questions concernant la GPA pour le moment.

"Tu cherches une mère porteuse qui serait aussi la mère biologique de l'enfant ? Ou tu as déjà une donneuse ? Elle attendit sa réponse avant de poursuivre. Qu'est-ce que tu attendras de la mère, après ?"


Kid A [Josephine & Angus] Signature-Jo
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
Messages : 444
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeSam 21 Nov 2020 - 10:22
"J'ai démissionné. »
Etonné, Angus haussa les sourcils à l’entente de cette révélation.
«Ah. Je l’ignorais. »

Il faut dire qu’il n’avait pas vraiment remis les pieds aux Folies depuis un sacré moment… depuis la nomination d’Avalon et de Galahad à la tête de la Milice, réfléchit-il un instant.  Pourtant, il lui semblait que Joséphine faisait partie des filles incontournables du cabaret de Bristol. Aussi célèbre pour ses revues que pour ses faveurs dispensées dans l’aile Ouest. Le milicien se demanda brièvement ce qui avait poussé la jeune femme à démissionner.  Visiblement ce n’était pas pour occuper un nouvel emploi puisqu’elle admettait d’elle-même vouloir prendre un peu de temps pour elle et, pourquoi pas, se lancer dans un projet comme une gestation pour autrui.

Gus ne s’attendait pas vraiment à ce qu’elle réponde aussi franchement. Elle aurait pu se dire simplement curieuse d’en apprendre davantage sur les modalités d’un tel arrangement  sans toutefois laisser sous entendre qu’elle pouvait être véritablement intéressée par son projet.  Angus se redressa légèrement sur son siège et observa la danseuse d’un œil nouveau. Elle n’était plus cette prostituée qu’il avait brièvement croisée quelques mois plus tôt mais une nouvelle candidate au rôle de mère porteuse.

Objectivement, si quelqu’un pouvait comprendre et accepter ce genre de transaction, c’était bien une femme comme Joséphine. Elle avait déjà vendu son corps - à d’autres fins certes-  mais la démarche restait sensiblement la même. Il sentait qu’il pouvait discuter assez librement de cette situation avec elle, sans jugement. Il suffisait de les voir autour de cette table à cet instant précis pour en être persuadé.

Toutefois, Gus avait besoin de deviner – ou de susciter- chez elle davantage d’intérêt qu’un simple « pourquoi pas » évasif. Il ne souhaitait pas s’engager avec une femme qui ne prendrait pas cet accord au sérieux. Il nourrissait ce projet depuis plusieurs années maintenant, ce n’était pas pour échouer si près du but en se trompant sur le choix de la mère de son futur enfant. Il nourrissait déjà de nombreuses inquiétudes à ce sujet qu’il tentait de refreiner. Et si, une fois enceinte, la mère se volatilisait avec son argent…et son bébé ? Lors de chaque entretien qu’il avait mené avec les mères potentielles, il n’avait pas pu s’enlever ce cauchemar de la tête. Il était conscient qu’il allait devoir vivre des mois entiers avec cette crainte latente. La crainte de tout perdre sans rien pouvoir y faire.
Afin d’éviter ce scénario catastrophe, il devait trouver la bonne partenaire. Une femme assez impliquée dans la vie de ce bébé pour prendre soin de lui durant les trimestres de grossesse mais aussi assez détachée pour s’en séparer brutalement neuf mois plus tard. Une association terriblement difficile à trouver à la base et, qui plus est, particulièrement instable.

Joséphine avait beau mettre beaucoup d’humanité dans sa manière de voir les choses, Angus ne pouvait pas s’empêcher d’être un peu méfiant envers elle, comme envers ses prédécesseures. Bien sûr,  il était sensible au fait que la danseuse désire utiliser son corps pour «  quelque chose de bien » - comme elle le disait si joliment-  mais il savait aussi qu’il ne devait pas se laisser bercer d’illusions par de belles paroles. Comme avec une prostituée en somme.  Il devait prendre le temps d’échanger avec elle pour se faire une idée plus précise de qui elle était vraiment. Sa personnalité, sa situation actuelle, il ne connaissait rien d’elle pour le moment. Et l’inverse était également vrai .Joséphine nourrissait sans doute des inquiétudes similaires à son égard. D’ailleurs, elle se fendit de quelques questions complémentaires sur son projet auxquelles Angus s’attacha à répondre le plus sincèrement possible.

« Je n’ai pas de donneuse. Pour tout te dire, je suis avec quelqu’un actuellement mais c’est une personne assez jeune – doux euphémisme-  qui n’envisage pas d’être mère dans l’immédiat. Elle est ok avec le fait que je fasse appel à quelqu’un d’autre pour avoir un enfant car c’est un projet auquel je tiens beaucoup et que j’avais déjà avant de la rencontrer. Donc je cherche une mère biologique mais je privilégierais une insémination artificielle pour la conception, il marqua un bref moment de silence et passa une main dans sa barbe…même si toi et moi on a déjà couché ensemble avant. Ma situation personnelle n’est plus la même aujourd’hui. Il haussa vaguement les épaules et reprit,  Je connais un médicomage sérieux qui peut  se charger de l’intervention. Merci Melchior qui avait encore joué de ses relations. Je pourrai te communiquer son nom seulement si le projet t’intéresse vraiment. »

Il ne tenait pas à mettre dans l’embarras un imminent spécialiste de Sainte Mangouste prêt à faire quelques extras de cet ordre pour arrondir ses fins de mois.

«  Pour ce qui est du rôle de la mère porteuse après la naissance de l’enfant, j’attends d’elle qu’elle…me laisse vivre ma vie avec mon bébé. »
Angus savait que beaucoup de gens doutaient de ses capacités à être un bon père. Lui-même, il n’était pas vraiment sûr d’être capable de cuisiner de bons repas équilibrés ou de respecter drastiquement les horaires des siestes… Il ne serait jamais le papa parfait, il le savait d’hors et déjà, mais il était intimement convaincu que son engagement auprès de son enfant allait être plein et entier. Il allait tout faire pour son gosse. Absolument tout. A commencer par lui révéler la vérité sur sa conception…
« J’attends d’elle, qu’elle me laisse expliquer à mon futur enfant comment il a été conçu. Si elle veut garder l’anonymat, aucun problème, mais j’aimerais qu’elle lui laisse un texte ou un objet. Quelque chose qu’il soit en mesure de recevoir quant il -ou elle- sera en âge de comprendre la démarche qui m’a amenée à vouloir faire appel à une mère porteuse. »

Angus ne tenait pas à construire l’existence de son enfant sur des non-dits. Il comptait agir en toute transparence.

« Dans l’idéal, elle me laisse une lettre pour l’enfant…et elle sort de notre vie. »


C’était un peu cash mais Gus ne voyait pas les choses autrement.

« Et toi, si tu devais accepter ce rôle, qu’est-ce que tu serais prête à faire et à ne pas faire ? Quelles seraient tes limites ? »
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
Messages : 310
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeJeu 26 Nov 2020 - 8:27
Joséphine hocha silencieusement la tête en écoutant les explications d'Angus, et fut assez surprise d'apprendre qu'il avait une compagne, mais que cette dernière ne souhaitait pas avoir d'enfant tout de suite. Elle avait toujours plus ou moins considéré la GPA comme réservées aux couples infertiles ou homosexuels (mais elle avait écarté cette deuxième hypothèse rapidement étant donné les circonstances de sa première rencontre avec Angus). Le schéma n'était pas aussi classique que ce à quoi elle aurait pu s'attendre, mais elle n'y voyait aucun inconvénient, bien qu'elle soit un peu curieuse du rôle qu'allait jouer cette fameuse compagne.

"C'est cool, qu'elle soutienne ton projet. Ou du moins qu'elle soit "OK" avec, pour reprendre les termes du milicien. Est-ce qu'elle élèvera l'enfant avec toi ?"

En tout cas, cette femme n'envisageait pas d'être la mère biologique de l'enfant, et c'était ce qu'Angus recherchait. Si elle se lançait dans ce projet le bébé serait donc aussi le sien, biologiquement parlant. L'idée lui faisait un peu bizarre. Elle se fit la réflexion qu'elle allait devoir révéler deux-trois choses à Angus si cela se concrétisait -notamment le fait qu'il avait un faible pourcentage de chances de se retrouver avec un enfant doué de voyance. Mais ils n'en étaient pas là.

"Je pourrai te communiquer son nom seulement si le projet t’intéresse vraiment."

L'intéressait-il ? Elle n'en était pas encore certaine. Encore dix minutes plus tôt c'était une idée qui ne lui avait même jamais effleuré l'esprit, et voilà qu'elle se retrouvait à la considérer sérieusement. A priori elle n'avait aucune objection et s'imaginait sans mal accepter cette transaction, mais elle avait besoin d'un peu de temps pour y réfléchir, ce n'était pas vraiment le genre de décision que l'on pouvait prendre sur un coup de tête.

La franchise d'Angus lui facilitait grandement la tâche. Il aurait pu essayer d'arrondir un peu les angles à coups de formules vagues ou de réponses évasives, mais il avait des exigences très précises, qui aidaient Joséphine à se projeter plus facilement. Neuf mois de grossesse, et puis plus rien. Contrat à durée déterminée, et non-renouvelable. Cela aurait pu effrayer ou repousser beaucoup de femme, de créer la vie pour ensuite l'abandonner, pas Joséphine. Des tas d'enfants grandissaient sans leur mère biologique -elle la première- et s'en sortaient très bien. Angus serait sans aucun doute un bien meilleur parent qu'elle ne l'aurait jamais été. Elle ne ferait aucun tort à cet enfant en le confiant à son père, à celui qui l'avait désiré et qui l'élèverait du mieux qu'il pouvait.

L'idée de ne pas avoir de lien avec un enfant qui serait le sien ne lui évoquait qu'un vague soulagement. Elle n'en voulait pas, de cet enfant. Et elle était persuadée qu'elle n'en voudrait jamais, quand bien même il aurait grandi en elle. Elle arrivait à s'imaginer enceinte, à se concevoir en tant que mère-porteuse, mais elle ne pouvait pas s'imaginer mère.

"Dans l’idéal, elle me laisse une lettre pour l’enfant…et elle sort de notre vie. »

"Je pense que c'est le mieux pour tout le monde oui, répondit-elle. Je n’aurais pas voulu avoir de relation avec l’enfant. Je n’ai pas envie d’être mère." 

Joséphine avait longtemps grandi en s'imaginant qu'elle aurait des enfants, comme la majorité des petites filles. Même à l'époque où elle sortait avec Camille, elle avait la certitude qu'ils fonderaient une famille tous les deux. Elle avait mis cette idée de côté quand elle avait quitté la France et commencé à se prostituer, parce qu'elle ne menait pas la vie qu'il fallait, parce que ce n'était pas le moment. Et finalement elle l'avait définitivement abandonné, parce qu'elle n'en avait plus envie. Quand bien même elle retrouverait une vie "rangée" et un métier plus accepté socialement, elle ne voulait pas d'enfant. Elle en avait longtemps douté mais elle en était aujourd'hui persuadée. Elle ne voulait pas être responsable du bien-être et du bonheur de quelqu'un d'autre, elle ne voulait pas de cette responsabilité et de toutes les contraintes qui allaient avec.

De ce fait, elle ne s'était jamais imaginé enceinte -même si elle avait eu quelques frayeurs pendant ses années aux Folies, toutes de fausses alertes. Elle avait toutefois côtoyé quelques anciennes collègues dans cette situation -les risques du métier- et avait une vague idée de ce qu'elle ne voulait pas.

« Je serais bien sûr prête à faire ce qu’il faut pour que la grossesse se passe bien, commença-t-elle, un peu hésitante. Elle avait du mal à réaliser qu’elle parlait potentiellement de sa grossesse. Arrêter l’alcool, les sushis, tout ça… A court d’exemples, elle fit un vague geste de la main pour englober tout ce qui devait être dangereux pour un bébé. Je veux bien impliquer le père dans le suivi de la grossesse, même les rendez-vous médicaux s’il veut, mais je veux décider de comment j’accoucherais. Je ne voudrais pas d’un accouchement à domicile ou avec un prof de yoga et de la tisane bio. Je voudrais faire ça dans un hôpital, avec de bons médecins et assez d'anti-douleurs pour abattre un hippogriffe. »

Elle n’avait pas eu le temps de penser à d’autres exigences, c’était la première fois qu’elle s’imaginait faire ce genre de choses. Elle décida de s’en remettre à Angus, qui devait avoir davantage l’habitude de conduire ce genre d’entretien.

"Qu’est-ce que tu poses comme questions, en général ? Est-ce qu’il y a des choses que tu veux savoir avant de considérer une candidate ?"

Joséphine avait besoin d’en parler concrètement pour savoir exactement ce que ce projet lui inspirait. Plus la discussion avançait, plus elle arrivait à y penser comme une possibilité sérieuse, mais la rapidité avec laquelle cette idée faisait son chemin l’effrayait un peu.


Kid A [Josephine & Angus] Signature-Jo
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
Messages : 444
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeSam 28 Nov 2020 - 9:10
"Je pense que c'est le mieux pour tout le monde oui. Je n’aurais pas voulu avoir de relation avec l’enfant. Je n’ai pas envie d’être mère."

Angus hocha la tête d’un air concerné. Voilà qui partait plutôt bien. Joséphine ne se voyait pas élever un enfant mais elle n’était pas contre l’idée d’en porter un et de le mettre au monde pour lui. C’était exactement le genre de profil que recherchait Gus mais il refusait de s’emballer outre mesure. Il y avait encore beaucoup de points qu’ils devaient voir ensemble avant qu’il n’envisage véritablement Joséphine comme la mère potentielle de son futur enfant.  Il lui demanda d’ailleurs quelles étaient ses limites personnelles comme pour les confronter aux siennes, d’entrée de jeu.

Joséphine lui répondit qu’elle voulait accoucher dans un hôpital, sous antidouleurs, et non pas au milieu d’une communauté hippies. Gus laissa échapper un bref rire à cette idée : « J’ai vraiment l’air d’être un adepte de tisane bio ? » demanda-t-il en souriant avant de reprendre plus sérieusement, le médicomage chargé de l’insémination m’a fait une sorte de package, Il se pencha un peu plus au dessus de leur tasses nacrées, Il se charge du suivi de la grossesse, des examens et de l’accouchement. »
 Si Joséphine ne souhaitait prendre aucun risque, Angus était parfaitement sur la même longueur d’ondes. Pour le coup, les conditions qu’elle posait lui convenait parfaitement. Il n’aurait pas été très rassuré si elle avait voulu accoucher chez elle, assistée par un groupe d’amies dreadlockées. « Si tu es intéressée on pourra rencontrer le médicomage ensemble avant tout le processus et tu poseras tes conditions. » Puisqu’elle s’engageait à l’impliquer dans le suivi de la grossesse, elle ne verrait surement pas d’objection à ce qu’il soit présent avec elle à ce moment là.

Il était d’ailleurs soulagé qu’elle lui laisse une place dans le processus. De toute manière,  il n’aurait pas choisi une femme désirant gérer seule sa grossesse durant neuf mois. Angus voulait pouvoir s’assurer que tout se déroulait sans anicroches.

"Qu’est-ce que tu poses comme questions, en général ? » lui demanda d’ailleurs la jeune femme. Est-ce qu’il y a des choses que tu veux savoir avant de considérer une candidate ?"

« Et bien…
Angus passa une main dans sa barbe, j’essaye d’en savoir un peu plus sur la vie personnelle de la potentielle mère pour évaluer l’impact de cette grossesse sur elle: Est-ce qu’elle est en couple ? Mariée ? Est-ce qu’elle a des enfants ? Qu’est-ce qu’elle va dire à ses amis, à sa famille, à ses collègues quant on va l’interroger  sur ce bébé à naitre ?» Il observa Joséphine un instant en ce demandant quel pouvait être son quotidien aujourd’hui, maintenant qu’elle ne travaillait plus aux Folies,  Et ensuite, je lui demanderais si elle est prête à accepter mes conditions… »

Angus avait une liste assez précise de ce qu’il voulait et il se lança dans une énumération non exhaustive :

«Par exemple, je voudrais qu’elle passe un examen médical avant d’entamer le processus pour s’assurer qu’elle est en bonne santé – et qu’elle ne transmette pas  une sombre maladie à son fils ou sa fille. Je voudrais pouvoir la voir une fois par semaine durant les neuf mois de grossesse. Et je veux aussi rencontrer la personne qui partage sa vie si elle a quelqu’un. »

Une femme enceinte, et qui plus est une mère porteuse,  avait besoin d’un environnement sain et d’un entourage bienveillant et ouvert d’esprit.

Angus, joua un peu avec sa cuillère avant de  planter son regard dans celui de Joséphine. Il voulait bien faire comme s’ils discutaient d’une autre personne qu’elle mais ce n’était pas vraiment le cas aussi poursuivit-il :

« Je lui demanderais s’il y a quelque chose que je dois absolument savoir sur elle. Il se tut un instant et reprit, Je voudrais savoir, aussi, si elle a complètement arrêté  la prostitution et si son vrai prénom est effectivement, Joséphine… » Il assortit sa dernière requête d’un léger sourire.
Les prostituées utilisaient souvent des pseudonymes, elle ne serait pas la première à lui avoir menti à ce sujet.
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
Messages : 310
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeMar 1 Déc 2020 - 8:32
Les questions d'Angus sur la vie personnelle et l'entourage de la mère porteuse qu'il recherchait forcèrent Joséphine à prendre du recul pour avoir une vue d'ensemble de sa situation actuelle, et elle n'y trouva rien de très réjouissant. Elle n'était pas mariée, n'avait pas d'enfant. Elle n'avait plus vraiment de famille non plus, du moins personne qui risquerait de la voir enceinte et de poser des questions puisque sa soeur et son père étaient derrière les barreaux.

"Je n'ai plus vraiment de contacts avec ma famille, commença-t-elle, comme si elle énumérait une liste de courses. Je ne suis pas mariée, et je n'ai pas d'enfant. Elle venait d'affirmer qu'elle ne voulait pas être mère alors heureusement pour ces hypothétiques enfants, ce n'était pas le cas. Je n'ai plus de collègues non plus, reprit-elle en faisant référence à sa "démission" qu'elle avait annoncé à Angus un peu plus tôt. Et personne ne s'étonnerait de voir une ancienne prostituée enceinte, alors je doute qu'on me pose beaucoup de questions."

Elle ponctua sa phrase d'un haussement d'épaules et d'un éclat de rire sans joie. Les gens tireraient assez vite leurs propres conclusions, et elle se fichait complètement du fait qu'ils penseraient certainement qu'elle avait été mise enceinte par un de ses clients -ce qui ne serait, en plus, pas complètement faux. Elle avait pris l'habitude d'être regardée de travers, cela ne l'affectait plus vraiment.  

"Je pense que je ne dirais la vérité qu'à quelques amis."

Et elle n'en avait pas tant que ça, songea-t-elle alors qu'Angus commençait à lui exposer ses conditions. Alors que le milicien parlait de rendez-vous médicaux, et de suivi de la grossesse, elle réalisa qu'elle serait tristement seule à être impacté par sa possible décision. C'était certainement ce qui faisait d'elle la candidate idéale, pourtant elle sentit une vague de tristesse s'emparer d'elle face à ce constat : elle vivrait probablement ces neuf mois toute seule. Angus souhaitait rencontrer les personnes qui partageait sa vie, et elle n'était même pas certaine d'avoir quelqu'un à lui présenter.

Elle songea bien sûr à Sofya et à Ignacio, mais la première était partie en mission et ne donnait que peu de nouvelles, et elle doutait qu'Ignacio souhaite être impliqué dans ce projet. En général quand la fille avec qui vous aviez l'habitude de coucher régulièrement tombait enceinte -pas de vous*- le plus simple à faire restait de changer de fille, tout simplement. Elle n'en voudrait même pas à Ignacio d'opter pour cette option. Ils se voyaient de plus en plus souvent, surtout depuis le départ de Sofya, mais ils ne s'étaient rien promis. Elle le mettrait au courant bien sûr, si les choses devaient se concrétiser, mais elle doutait qu'il veuille suivre cette grossesse ou rencontrer le père de l'enfant qu'elle porterait.

"J'ai plus ou moins quelqu'un, reprit-t-elle, un peu plus hésitante, sans se donner la peine de préciser que ce quelqu'un était plutôt deux personnes, et que l'une d'elle était une femme. Chaque chose en son temps, il serait toujours temps d'apporter des précisions quand Sofya et Ignacio seraient au courant. Mais ce n'est pas exactement une relation sérieuse, je ne sais pas s'il souhaitera s'impliquer ou... Elle ne termina pas sa phrase, l'autre option étant assez évidente : partir. Je lui en parlerai."

"Je lui en parlerai", sans même s'en rendre compte elle avait arrêté d'évoquer cette GPA comme s'il s'agissait d'un scénario de fiction qui ne la concernait pas. Voila qu'elle abandonnait le conditionnel et commençait à parler à la première personne. Angus avait du remarquer ce changement lui aussi, puisqu'il opta pour des questions bien plus orientées.

"C'est mon vrai prénom, commença-t-elle avec un sourire. Joséphine Chevalier, se présenta-t-elle en bonne et due forme -mieux valait tard que jamais. Oui, j'ai complètement arrêté, et je n'ai pas forcément pour projet de reprendre. Elle n'y était pas complètement opposée non plus, elle était douée pour ça et cela payait bien, mais elle aurait aimé voir si elle pouvait faire autre chose de sa vie. Pas tout de suite en tout cas, ajouta-t-elle dans un soucis d'honnêteté. Sur les choses à savoir... Elle marqua un temps de pause, soudainement un peu nerveuse. Le roux est ma couleur naturelle, je ne sais pas si tu as des roux dans ta famille, mais tu pourrais potentiellement avoir un enfant roux. Elle-même trouvait ça plutôt mignon, mais elle laissait le futur père se faire un avis sur la question. De toute façon ce n'était pas vraiment la chose la plus importante à savoir à son sujet. Et...je suis voyante -au sens divinatoire du terme, donc tu aurais aussi un faible pourcentage de chance d'avoir un enfant doué de voyance. Apparement ce serait génétique."

Elle avait toujours l'impression de faire tomber cette information comme un cheveu sur la potion, mais d'expérience il y avait assez peu de conversations qui pouvaient entrainer naturellement une déclaration comme "Oh, et il m'arrive de voir l'avenir de temps en temps". De nombreux sorciers ne croyaient pas vraiment en la divination, qui n'était pas vraiment une science exacte, mais les gens étaient souvent assez curieux sur le sujet, quand ils ne le tournaient pas complètement en dérision. Elle guetta la réaction d'Angus en se demandant laquelle de ces réactions serait la sienne.


Kid A [Josephine & Angus] Signature-Jo
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
Messages : 444
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeMer 2 Déc 2020 - 15:20
De son propre aveu, Joséphine admettait ne  pas être particulièrement entourée dans la vie. Angus ne savait pas s’il s’agissait là d’une bonne ou d’une mauvaise chose. Personne ne serait présent  pour la sermonner ou la juger sur ce drôle de choix de vie mais elle n’obtiendrait également aucune forme de  soutien... Le milicien médita ces pensées quelques secondes tout en lissant sa barbe d’un air pensif. Il y avait bien ce «quelqu’un », qu’elle avait brièvement mentionné,  mais elle ne semblait pas vraiment sûre de l’issue de leur relation si jamais elle tombait enceinte.

« Je lui en parlerai." Finit-elle par dire comme pour clore momentanément ce sujet. Angus hocha la tête et n’insista pas outre mesure. Si Joséphine s’engageait plus sérieusement dans son projet il la relancerait mais pour l’heure ils n’avaient pris aucune décision définitive, ni l’un, ni l’autre.  Pourtant  leurs échanges devenaient de plus en plus intimes et orientés. Même si sur le papier Joséphine n’incarnait peut-être pas le profil idéal pour un père en quête de mère porteuse, Angus considérait réellement sa candidature. Oui elle s’était prostituée – et elle le referait peut-être à l’avenir- mais le milicien n’y voyait pas d’inconvénient tant qu’elle faisait une pause durant la grossesse. Il aurait  été bien hypocrite de s’offusquer de ce statut, lui qui avait bénéficié des charmes de la jolie danseuse. Il retint d’ailleurs un sourire  lorsqu’elle avoua être une vraie rousse – merci pour la précision, il était déjà au courant.

« Le gène de la rousseur est déjà bien implanté dans mon patrimoine génétique, expliqua-t-il alors, Mon père et ma sœur le sont. » Lui-même, il avait quelques reflets dans sa barbe et son dos doré par le soleil estival se parait de petites taches de rousseur rendues quasiment invisibles sous ses tatouages. Et puis, très honnêtement, la couleur de cheveux de son enfant importait peu. Qu’il soit brun, roux ou blond, Angus s’en fichait pas mal tant qu’il pouvait le serrer dans ses bras un jour.

La seconde remarque de Joséphine aiguisa davantage sa curiosité toutefois. Une voyante ? Voila qui était original et peu courant.
Angus n’avait jamais vraiment été intéressé par l’art divinatoire. Il n’avait pas choisi cette option à Poudlard et n’avait jamais cherché à se faire tirer les cartes ou à savoir quoique ce soit sur son avenir ou celui de ses proches. Pour lui, les devins et les voyants s’apparentaient le plus souvent à des charlatans. Il ne comptait plus le nombre de pseudos oracles et autres cartomanciens  qu’il avait arrêtés dans l’allée des Embrumes du temps où il travaillait à la PM . Alors qu’il accompagnait ces contrevenants au poste, ils lui avaient prédit à plusieurs reprises une mort violente et imminente (maladie incurable, démembrement,  et même, une fois, combustion humaine spontanée). Force était de constater qu’ils s’étaient tous trompés. Dix ans plus tard, Angus était toujours de ce monde et en parfaite santé.

« Tu as déjà vu des choses qui se sont passées par la suite ? Je veux dire, des faits précis ?»  Insista-t-il. Il savait que certains  « voyants » avaient tendance à balancer des généralités passe-partout  du genre « Il va y avoir un grand bouleversement dans votre vie ». Ces interprétations restaient assez vagues et floues pour que chacun  puisse facilement se projeter.
Toutefois si Joséphine prenait la peine de le prévenir, elle ne devait pas se classer parmi ces affabulateurs en quête de quelques galions. Les sorciers dotés de double vue étaient certes rares mais ils existaient bel et bien, alors, pourquoi pas elle ?

«Et ça se manifeste comment ? Tu arrives à contrôler  ou à orienter tes visions ? Tu les subies ou tu les convoques ? » S’enquit-il alors en fronçant les sourcils. Plus il réfléchissait à cette capacité, plus il se posait des questions.  C’était bien beau de potentiellement connaitre à l’avance les résultats du tirage du loto magique  mais voulait-il vraiment prendre le risque de transmettre cette compétence extralucide à son enfant ?

Angus observa Joséphine un instant comme s’il tentait de percer son mystère à jour avant de lui demander :

« Tu le vis plutôt comme un don ou comme une malédiction ? »
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
Messages : 310
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeJeu 31 Déc 2020 - 10:39
Joséphine était habituée aux réactions sceptiques face à la divination. Les voyantes étaient traitées au sein de la communauté magique comme les sorcières l'avaient été au sein de la société à une autre époque, avec méfiance et crainte. Certains sorciers trouvaient cette discipline nébuleuse, trop aléatoire, voire ridicule. Et nombreux étaient ceux qui considéraient les voyants comme des charlatans -ce que la plupart étaient. Elle-même, dans une autre vie, avait vendu de fausses prédictions à prix d'or.

Encore aujourd'hui, alors même qu'elle s'était juré il y a longtemps de ne plus se livrer à des démonstrations de ses pouvoirs, il lui arrivait parfois de tirer les cartes pour animer des soirées dans les salons privés des Folies. Elle aimait la curiosité que cela suscitait, elle aimait le folklore qui entourait l'art divinatoire, elle aimait se jouer du mystère, faire durer le suspens. Elle avait arrêté la divination à la sortie de Beauxbatons et avait petit à petit perdu tout ce qu'elle avait appris pendant ses années d'école, mais il lui restait suffisamment de connaissances pour faire illusion. Et puis, quand elle avait de la chance, cet exercice pouvait provoquer une véritable vision.

La voyante ne fut donc pas surprise par la question d'Angus, qui était une façon polie de lui demander si elle avait réellement un don de double-vue ou si elle s'était auto-proclamé voyante après quelques prédictions réussie par hasard.

"J'ai déjà vu des faits précis, des scènes qui se sont déroulées exactement de la façon prévue, bien plus tard, mais c'est assez rare, expliqua-t-elle. Dans la grande majorité des cas mes visions sont trop courtes ou incomplètes pour que je puisse les interpréter de façon précise."

Avant son passage à Skye, elle pouvait compter sur ses dix doigts le nombre de fois où elle avait assisté à un véritable moment du futur, intacte, tel qu'il se déroulerait plus tard. Le tout premier avait été la mort de Camille. D'autres avaient suivi, moins intenses, mais c'état un phénomène rare. La plupart de ses visions lui apparaissaient comme des rêves, décousues, incohérente, parfois incompréhensibles. Cela avait toutefois suffi à convaincre Angus de son sérieux puisqu'il l'interrogea davantage sur les aspects pratiques de ce don particulier.

"C'est assez difficile à expliquer, s'excusa-t-elle avec un sourire. J'ai cette sensation de décrocher de la réalité, un peu comme ce qu'on ressent juste avant de perdre connaissance, sauf qu'au lieu de m'évanouir, j'ai des visions. Ce qui n'était pas toujours préférable. Je n'arrive pas à les empêcher, parfois elles me tombent dessus sans prévenir, mais je peux parfois les provoquer, avec un peu d'entrainement. Après trois jours enfermée dans une cellule sous le niveau de la mer, par exemple. Cela ne marche pas à tous les coups, et cela peut parfois prendre du temps, mais c'est possible."

Elle encouragea Angus d'un sourire alors qu'il la dévisage en silence. Elle avait l'habitude d'être questionnée sur ce don de double-vue. Les sorciers qui possédaient le troisième oeil était plutôt rares et cela éveillait souvent la curiosité des autres. Elle s'attendait presque à ce qu'il lui demande une démonstration, ce qu'elle refuserait poliment, mais il s'inquiéta plutôt de savoir si elle considérait cette faculté comme un don ou une malédiction.

Ce fut au tour de la danseuse de dévisager silencieusement le milicien, comme pour deviner les intentions qui se cachaient réellement derrière cette question. Peut-être n'avait-il pas envie de transmettre ce genre de prédisposition à son futur enfant. Elle-même ne s'était jamais posé la question, elle avait renoncé à être mère depuis longtemps. Souhaitait-elle à cet enfant d'être doué de voyance ? Elle avait adoré ce don, enfant, quand cela lui avait permis de faire l'interessante auprès de ses camarades. Puis elle l'avait détesté, adolescente, quand cela lui avait amené cette terrible vision qui lui avait enlevé Camille. Elle s'était réconcilié avec, des années plus tard, quand elle avait commencé à en faire commerce, et aujourd'hui elle ne savait plus vraiment quoi en penser. C'était un pouvoir incroyable, qui lui avait permis d'accéder à des informations précieuses, mais qui lui avait bien souvent appris des choses qu'elle aurait préféré ignorer.

"Ça dépend des visions, répondit-elle finalement en baissant les yeux sur ses mains. Il y a parfois des moments de son avenir qu'on préférerait ne pas connaitre, poursuivit-elle d'un ton qui se voulait léger mais d'une voix teintée d'amertume. C'est une grosse responsabilité, de voir certaines choses. Mais il y a des bons côtés aussi, mes pronostics sur les matchs de Quidditch et sur les sujets d'examens m'on rendu très populaire à Beauxbatons, ajouta-t-elle, pour nuancer un peu sa réponse. J'imagine que lorsqu'on a un avenir heureux devant soit, les visions sont plutôt positives."

Elle avait vécu avec cette inquiétude sourde, toute sa vie, parce qu'elle n'avait jamais eu beaucoup de vision heureuse de son avenir. Elle s'était elle-même convaincue que c'était parce que son cerveau cherchait à la protéger des épreuves qui l'attendaient plutôt qu'à lui montrer les moments de bonheur à venir. A trente-trois ans elle pouvait maintenant s'avouer avec une pointe de cynisme que c'était simplement parce qu'il n'y en avait pas eu autant qu'elle l'avait imaginé.

"C'est assez rare je crois, et cela ne se transmet pas automatiquement, mais je comprendrais que ce soit rédhibitoire..." reprit-elle en relevant les yeux vers le milicien pour accrocher son regard.

En le formulant à voix haute, elle réalisa qu'elle ressentait une pointe de déception à l'idée que cela puisse être déjà la fin de ce projet qu'elle avait à peine eut le temps d'envisager. Et c'est en songeant à cette hypothèse qu'elle comprit qu'elle avait déjà pris une décision, même si elle avait du mal à se l'avouer.

"Mais si ça ne t'effraie pas, je... J'aimerais vraiment essayer. Elle savait que ce n'était pas sa décision et que le choix final revenait à Angus, qui avait du rencontrer des tas d'autres jeunes femmes plus diplômées et avec un mode de vie plus sain que le sien, mais elle tenait à faire une candidature officielle. Je crois que c'est la meilleure des choses que je pourrais faire en ce moment."


Kid A [Josephine & Angus] Signature-Jo
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
Messages : 444
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeVen 1 Jan 2021 - 12:23
Angus écouta attentivement les explications de Joséphine sur son don de voyance. Ses facultés extralucides pouvaient donc se manifester sous différentes formes : Des visions claires et précises – plutôt rares- et d’autres plus diffuses et donc, plus compliquées à interpréter.  Avec les années, elle avait appris à dompter ce don et elle parvenait parfois à convoquer sciemment des images mais elle continuait à subir les assauts de certaines visions non désirées.

« Il y a parfois des moments de son avenir qu'on préférerait ne pas connaitre » révéla-t-elle d’ailleurs  avec un soupçon d’amertume dans la voix.  Gus se contenta d’hocher la tête d’un air grave.

Il avait la « chance » de pouvoir choisir tout à fait raisonnablement la mère qu’il voulait pour son enfant et non pas celle que son cœur lui aurait dicté par amour. Il lui suffisait, en quelque sorte, d’établir un profil type et de chercher la femme y correspondant  le mieux. C’était exactement ce qu’il avait fait d’ailleurs. Il voulait une candidate dans la trentaine, en bonne santé, plutôt intelligente et jolie dans l’espoir de transmettre ce patrimoine génétique à son enfant. A aucun moment, il n’avait envisagé de lui léguer un don – ou une malédiction. Il s’agissait d’une lourde responsabilité de posséder ces compétences extralucides  – évidemment- mais aussi de prendre le risque de les transmettre en toute connaissance de cause.

Angus devinait à travers les paroles de Joséphine qu’elle avait dû apprendre à composer avec ses visions et que ces dernières  n’étaient pas toujours agréables. Sa petite tentative de boutade sur les pronostics de match de quidditch qui l’avaient rendu populaire à l’école ne tira d’ailleurs qu’un vague sourire à Angus. En temps normal, il aurait volontiers renchérit sur la plaisanterie en lui demandant le vainqueur de la rencontre qui allait opposer les Frelons aux Pies le soir même mais Gus ne tenait pas à se laisser entrainer sur le terrain de l’humour qui occulterait forcément les questions de fond.
En ce sens, il appréciait l’apparente sincérité de Joséphine qui livrait une description nuancée des incidences de son don sur son histoire personnelle. Elle admettait volontiers qu’il s’agissait là d’une grosse responsabilité pouvant engendrer des conséquences aussi positives que négatives. Si sa condition de prostituée n’était pas rédhibitoire aux yeux d’Angus, il devait admettre que ce don de voyance l’interpelait davantage.  Joséphine dût d’ailleurs lire l’hésitation dans son regard puisqu’elle lui expliqua que la transmission de ce gène n’était pas systématique mais qu’elle comprendrait sa décision s’il ne souhaitait pas donner suite à leur échange.

« Je n’ai pris aucune décision pour le moment. » répondit Angus d’emblée pour écarter toute méprise.

Il réfléchissait.

Bien sûr, ce don de double-vue  posait question mais ce qui importait réellement au final, c’était  la manière dont son enfant l’apprivoiserait si jamais il en était doté un jour. Il existait surement des clefs pour bien vivre son extra lucidité et la transformer en véritable force plutôt qu’en faiblesse.

«  Il faut que je me documente un peu là-dessus et que j’en parle avec le médicomage en charge de la GPA, expliqua-t-il. Irina Calder lui serait surement d’une grande aide pour  l’aiguiller et le conseiller.  Il ne prendrait aucune décision sans l’avoir consultée et il n’irait pas à l’encontre de son avis médical, Tu tiens ce don de l’un de tes parents ? » S’enquit-il alors, désireux d’obtenir plus d’informations à ce sujet. Joséphine avait dit un peu plus tôt que le troisième œil était génétique et potentiellement héréditaire. Peut-être avait-elle eu l’occasion d’évoquer ce don avec ses proches et de partager son expérience avec eux.

« Je sais que c’est un peu intrusif toutes ces questions mais je veux juste comprendre comment ça marche et ce que ça implique. »
ajouta Angus.

Avant d’être inquiet, il était surtout curieux et visiblement Joséphine appréciait l’idée qu’il ne soit pas complètement effrayé par son don de voyance puisqu’elle en profita pour déposer une candidature, en bonne et due forme, sans même connaitre les conditions financières de cet accord. Toutes les filles que Gus avait rencontrées jusqu’à présent savaient exactement combien il était prêt à mettre pour cette GPA. C’était même la première information qu’il leur avait communiquée,  à chacune : Un bébé contre cette somme d’argent.

La démarche était différente avec Joséphine. Cette rencontre impromptue leur avait permis d’évoquer le fond du projet  avant d’envisager les questions financières et la danseuse semblait adhérer au concept avant même d’avoir obtenu des garanties pécuniaires.

« Tu ne me demandes pas à combien s’élève la rémunération ? »
Lâcha-t-il toutefois avec un léger sourire en coin.

Il voulait bien croire que cette opportunité arrivait au bon moment dans la vie de Joséphine. Elle le disait elle-même, il s’agissait là de la meilleure chose qu’elle puisse faire présentement et Angus appréciait d’avoir à faire à une personne d’abord convaincue par son projet de vie plutôt que par une somme de galions.

Mais il n’était pas stupide non plus. Il se doutait que la danseuse n’allait pas lui offrir neuf mois de sa vie sans rien attendre en retour… Quand il s’agissait d’argent, Angus préférait prendre les devants,  comme lors de leurs passes au cabaret.

« Je n’ai pas de carte des prestations aussi imagée que celle des Folies à te montrer, dit-il sans se départir de son léger sourire , mais voila concrètement ce que je peux proposer à la potentielle mère: Un SMIS (Salaire Minimum Sorcier) versé durant 9 mois à partir du test de grossesse positif avec un forfait de 15 galions par mois supplémentaires à partir du troisième mois pour les frais annexes liés à la grossesse (Essentiellement l’achat de nouveaux vêtements et sous-vêtements adaptés, estimait Angus : Pantalon pour gros vente et soutien gorge XXL ), Tous les frais médicaux seront à ma charge et je les réglerai directement au médicomage sans passer par l’entremise de la mère porteuse. Il ouvrit le dossier de la précédente candidate qui était posé sur la table sous son coude et chercha une ligne avant de la lire à voix haute, Ce qui représente 168 galions par mois les trois premiers mois puis 183 les six derniers soit un total de 1602 galions.

1602 galions auxquels il faudrait rajouter la rémunération du D. Calder et de ses consultations. Le budget GPA entamait sérieusement les économies d’Angus mais il avait organisé ses dépenses en fonction de ce qui le rendait – et rendrait-  le plus heureux : Le budget pub ne connaissait pas vraiment de limite – il aimait trop la vie sociale pour envisager de rédimer cet aspect là de son existence- , il s’offrait de beaux tatouages tous les ans (son pécher mignon) et il économisait pour cette GPA. En contrepartie, il compensait en vivant chichement dans une caravane depuis pas mal d’années maintenant, en ne partant pas en vacances  et en construisant seul sa maison sur un terrain légué par sa famille.

La vie était une question de choix et Angus avait fait les siens depuis longtemps.

« Je suis disposé à modifier l’échéancier à la convenance de la mère si elle préfère répartir la même somme tous les mois ou toucher la totalité de l’enveloppe à la fin. Si elle veut garder son emploi actuel, elle peut à condition que ça ne mette pas en danger la vie du bébé… » Précisa-t-il, conscient que cette clause ne concernait pas vraiment Joséphine puisqu’elle lui avait révélé avoir stoppé toutes ses activités aux Folies, Est-ce que cela te conviendrait si je devais te choisir ? » Demanda-t-il alors en espérant secrètement une réponse positive.

Joséphine ne correspondait pas en tout point à l’image que l’on pouvait se faire d’une mère porteuse idéale, loin de là même mais Gus était d'un naturel instinctif. Elle ne remplissait pas tous les critères qu’il s’était initialement fixés  mais il appréciait sa franchise, sa vision des choses et, étrangement,  son parcours.

Elle avait fait des choix de vie, elle aussi, des choix qu’elle assumait totalement aujourd’hui, devant lui. Oui, elle n’était pas parfaite… et  lui non plus.

«  Je ne vais pas te mentir, ton profil m’intéresse aussi.  Il est original et…ça me plait. » finit-il par dire en cherchant son regard.
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
Messages : 310
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeSam 16 Jan 2021 - 9:53
Joséphine se contenta de hocher la tête alors qu'Angus lui avouait avoir besoin de réfléchir à la possibilité de transmettre un don de voyance à son futur enfant, et d'en parler avec le médicomage en charge de la GPA. Elle devinait sans trop de difficultés les raisons de l'hésitation du milicien. Si elle avait du avoir des enfants, elle n'aurait peut-être pas voulu leur transmettre cette faculté. Il ne semblait en tout cas pas complètement rebuté par l'idée puisqu'il l'interrogea davantage sur le sujet en lui demandant si elle tenait ça d'un de ses parents.

"Non, enfin je ne crois pas, répondit-elle en réfléchissant soigneusement à ses prochains mots. Je n'ai pas beaucoup connu ma mère, elle a quitté mon père quand j'étais encore bébé et on ne l'a jamais revue. Elle n'avait jamais connu sa famille maternelle qui pouvait parfaitement compter un ou deux voyants. Elle n'était pas voyante elle-même, mais mon père pense qu'il y en avait peut-être dans sa famille."

Elle ne le saurait probablement jamais, tout comme elle était incapable de savoir s'il y avait des antécédents de consumeuse ou de cancer du pancréas dans sa famille maternelle. Elle espérait que ce dossier médical incomplet ne serait pas un frein supplémentaire à sa candidature et que de bons examens médicaux suffiraient à prouver qu'elle était en parfaite santé.

Elle n'avait pas fait le parallèle jusqu'à présent mais elle réalisa qu'elle avait grandi avec très peu d'informations sur sa mère, tout comme ce serait le cas pour l'enfant d'Angus qui ne connaitrait jamais l'identité de la sienne. Cela participait certainement au fait qu'elle était capable d'envisager ce projet sans s'inquiéter du fait que l'enfant grandirait sans sa mère biologique Elle savait d'expérience qu'on pouvait très bien s'en passer, et même si sa vie actuelle n'était pas exactement un modèle de réussite, elle savait qu'un parent aimant et une famille présente suffirait à rendre ce bébé au moins aussi heureux que n'importe quel autre enfant.

La danseuse confirma donc sa candidature à Angus et sourit quand il s'étonna qu'elle ne lui ai pas demandé les conditions financières. C'était effectivement un point important pour elle, qui n'avait plus d'autres revenus, mais cela donnait d'un seul coup quelque chose de très concret à cette conversation. Parler du déroulement de la grossesse, des aspects médicaux et du futur de cet enfant lui paraissait étonnement facile tant ces préoccupations étaient loin de ce qui faisait sa vie aujourd'hui. La contrepartie financière, en revanche, avait quelque chose de bien plus tangible pour elle, qui achevait de faire basculer ce projet dans la réalité.

"Je me passerais des intitulés graphiques." glissa-t-elle avec un sourire amusé alors qu'il évoquait le menu très imagé de l'Aile Ouest. Elle chassa cette idée de son cerveau avant qu'il ne se mette à chercher des métaphores pour chaque étape de la grossesse, elle préférait s'épargner ça.

Neuf mois de SMIS, et un peu d'argent supplémentaire pour les frais annexes à la grossesse. C'était dramatiquement moins que ce qu'elle gagnait aux Folies avec son salaire de danseuse et ses extras dans l'Aile Ouest, mais beaucoup plus que ce qu'elle touchait actuellement - soit rien du tout. Joséphine était assez réaliste sur ses chances de trouver un travail mieux payés que ça dans les prochains mois et savait qu'elles étaient ridiculement basses. Et quitte à toucher un SMIS, elle préférait que ce soit pour participer à ce projet de vie qui la touchait de façon surprenante plutôt qu'à servir des cafés.

"Ça me parait honnête." répondit-elle simplement après un instant de réflexion.

Elle se sentit un peu flattée quand Angus expliqua qu'il appréciait son profil original. Elle avait plutôt enchainé les refus ces derniers temps et cela faisait du bien de constater qu'elle était encore bonne à quelque chose, même si ce n'était pas exactement ce qu'elle était venue chercher à l'origine. Elle pensait quitter ce bar avec la possibilité de devenir directrice artistique adjointe d'un cabaret et voila qu'elle était devenue une potentielle mère-porteuse. Elle ne voyait ça ni comme une évolution ni comme une régréssion mais comme un changement, qu'elle décida d'accueillir pour le meilleur et pour le pire.

"On dirait qu'on se rapproche d'un deal. Enfin, d'une "transaction commerciale à l'amiable", ajouta-t-pour reprendre la formulation du milicien. Quelles seraient les prochaines étapes ?"

Le projet devenait de plus en plus concret pour elle mais l'idée était encore trop récente pour qu'elle puisse réellement se projeter. Elle avait besoin d'un calendrier précis pour pouvoir commencer à imaginer ce que sa vie pourrait bien être d'ici quelques mois.


Kid A [Josephine & Angus] Signature-Jo
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
Messages : 444
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitimeDim 24 Jan 2021 - 9:30
Joséphine accepta ses conditions sans aucune négociation, ce qui soulagea particulièrement Angus. La question financière était toujours délicate et ce n’était pas chose aisée de chiffrer, entre guillemets, la location d’un utérus pour neuf mois. Heureusement,  Joséphine était habituée à monnayer son corps et elle estima que ce salaire mensuel était tout à fait honnête.  Angus n’avait pas une marge de manœuvre très large, son budget était serré mais ils étaient sur le point de conclure un accord, sans la moindre anicroche.

Qui l’aurait cru ?

Angus s’était rendu dans ce salon de thé avec l’espoir qu’ Eva devienne  la mère porteuse de son enfant mais rien ne s’était passé comme prévu. Joséphine avait chamboulé ses plans.  Il avait toutefois  l’impression qu’il n’y perdait pas au change. La fluidité de l’échange qu’il venait d’avoir avec la danseuse, cette liberté de ton et de parole,  le confortait dans ces choix et il n’y avait guère plus que cette histoire de don de double vue à éclaircir puisqu’elle avait accepté le deal financier.
La danseuse lui demanda d’ailleurs quelles étaient les échéances suivantes maintenant qu’ils étaient sur la voie d’un accord. Effectivement, Angus avait un peu de mal à réaliser mais sa gestation pour autrui semblait particulièrement bien engagée. Il avait du mal à se dire que le rendez-vous avec le medicomage allait sceller définitivement ce projet, positivement ou négativement.

« Et bien, la prochaine étape, c’est le rendez-vous à Sainte Mangouste pour le check up santé et pour évoquer l’hérédité des dons de voyance.  Je voudrais pouvoir parler avec un médicomage des conséquences de ces visions sur le quotidien d’un patient. Il avait besoin d’un avis éclairé et extérieur, après, si tout est ok, hé bien, on se lance pour l’insémination et on attend que ça prenne ! » Il haussa ses épaules massives, conscient qu’il faudrait peut-être patienter quelques mois et réitérer l’exercice pour que la fécondation tienne.  Le médicomage en charge de mon dossier est Irina Calder, je ne sais pas si tu la connais. » Surement, au moins de nom puisqu’elle était parentée à Roy Calder, l’ancien patron de Joséphine aux Folies Sorcières.  « Si tu veux on peut l’appeler tout de suite pour voir si elle a des dispos pour nous recevoir rapidement tous les deux? »

Gus sortit son Pear de sa poche et chercha le nom du docteur dans son répertoire. Après un bref échange, Irina leur proposa un créneau début mai qu’Angus et Joséphine acceptèrent. Voila, les choses étaient définitivement engagées, et  sur la bonne voie.

« Bon. » souffla Gus après avoir raccroché, je crois qu’on en a terminé. » dit-il sans pour autant refermer son Pear, Je peux avoir ton numéro ? Il interrogea Joséphine du regard, et je t’envoie le mien. »

Ils allaient devoir rester en contact les prochaines semaines et peut-être même, les neuf prochains mois, donc autant faciliter ces échanges. Les deux trentenaires se levèrent après avoir partagés leurs coordonnées respectives et rejoignirent le comptoir d’accueil pour régler leurs consommations. Ils prirent l’ascenseur ensemble et débouchèrent aux pieds des gratte-ciel  du quartier Dalhiatus.
Angus ne savait pas trop comment conclure ce drôle d’entretien. Il se sentait à la fois proche de Joséphine de part leur projet commun et aussi totalement étranger à elle. Il resserra sa cape autour de son cou et se tourna légèrement pour lui faire face.

« Et bien... à dans deux semaines."
Dit-il en tendant sa main ouverte  entre eux. La danseuse pressa ses doigts et ils échangèrent un sourire poli, actant, par ce geste, leur accord à l’amiable.

RP TERMINÉ
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
Kid A [Josephine & Angus] Icon_minitime