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Everybody hurts [Emily/Angus]

Emily Rozenski
Emily RozenskiMilicienne
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Profil Académie Waverly
Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeLun 28 Sep 2020 - 8:23
08 avril 2011

"Non je te l’ai dit la dernière fois, je bosse ce week-end là. Tu ne peux pas décaler ton déplacement ? Son Pear coincé entre l’épaule et l’oreille, Emily fouillait les poches de son blouson en cuir à la recherche des clés de son appartement. La réponse de son interlocuteur lui arracha un soupire agacé. Je verrai ce que je peux faire, tu le prendrais le week-end du 10 et moi le 17 alors ? Elle glissa ses clés dans la serrure et poussa la porte. Ok. Tout va bien sinon ? Tu me le passes ? L’éclat de rire moqueur à l’autre bout du fil lui fit lever les yeux au ciel. Pardon, j’avais pas vu l’heure, marmonna-t-elle. Tu l’embrasseras pour moi demain matin ?"

Richard promit qu’il le ferait, promesse qu’il ne tiendrait pas, et Emily raccrocha après lui avoir souhaité une bonne soirée, sans grande conviction. Ses échanges avec Richard la laissaient toujours sur les nerfs. Il était parfaitement conscient qu’elle devait être un parent irréprochable et faire des efforts si elle voulait obtenir une garde partagée et il en profitait pour lui demander régulièrement des changements de planning qu’elle n’avait pas d’autres choix que d’accepter, même si cela signifiait parfois passer presque trois semaines sans voir Taylor.

Cette pensée lui nouait le ventre et c’est avec un soupir résigné qu’elle se débarrassa de ses affaires. Son appartement, encore à moitié plongé dans la pénombre, était parfaitement rangé. A première vue on aurait presque pu croire un appartement témoin ou une photo d’un magazine de décoration, mais à bien y regarder, quelques indices témoignaient de la présence d’habitants. Une pile de courriers sur le meuble de l’entrée, un gros gilet en laine -celui qu’elle mettait quand elle avait froid- abandonné sur le dossier d’un fauteuil, un calendrier accroché près de la porte, avec quelques annotations au stylo et un week-end sur deux surlignés en jaune. Avec un peu d'attention, on pouvait même deviner qu’un enfant vivait ici, par intermittence du moins : un manteau beaucoup trop petit pour appartenir à Emily était accroché derrière la porte à côté de sa cape de milicienne et de son blouson, et une photo prise à l'occasion du premier jour d’école de Taylor était encadrée et posée sur le meuble près du canapé, dans lequel était rangé des boites de jeux de société.

Ce n’est qu’après avoir accroché sa veste derrière la porte -à côté du manteau oublié par Taylor quelques semaines plus tôt- et avoir enlevé ses chaussures qu’Emily remarqua que quelque chose clochait. Elle était tellement contrariée par sa conversation avec Richard qu’elle n’avait même pas relevé que Lawrence n’était pas venu l’accueillir au moment où elle avait ouvert la porte ni réclamer une promenade. C’était bien la première fois en plus de quinze ans.

Une vive inquiétude chassa sa mauvaise humeur alors qu’elle se précipitait dans le salon où le vieux chien était allongé sur un tapis. Il ne tourna même pas la tête dans sa direction alors qu’elle s’approchait de lui, le coeur battant, pour glisser une main dans son pelage un peu dégarni. Lawrence émit un faible couinement qui la rassura autant qu’il l’effraya. Il n’avait même pas ouvert les yeux et elle pouvait entendre sa respiration très faible et irrégulière. Son fidèle compagnon avait presque dix-sept ans et cela faisait de nombreux mois qu’elle se préparait à cette éventualité, pourtant elle se trouva complètement démuni face à la détresse de l’animal.

Qu'était-elle censée faire ? Appeler son vétérinaire ? Elle sortit son Pear de sa poche mais se souvint, comme Richard le lui avait gentiment fait remarquer- qu’il est presque vingt-deux heures. Mais contrairement à Taylor, le Dr. Grayson n'avait pas école le lendemain matin et répondrait peut-être au téléphone. Elle attendit deux sonneries, puis trois, puis quatre, et finit par tomber sur sa messagerie, qui rappelait les horaires d'ouverture de on cabinet. Elle raccrocha avant d'avoir laissé un message, incapable de savoir quoi dire.

Elle hésita à rappeler Richard, qui s'était beaucoup attaché à Lawrence pendant leur vie commune, mais renonça. Il n'en saurait pas plus qu'elle. Il y avait bien une personne de son entourage qui était susceptible de savoir quoi faire mais elle hésitait un peu à solliciter son aide. Premièrement parce que, de manière générale, elle détestait demander de l'aide, et deuxièmement parce qu'ils n'étaient plus vraiment proches. La respiration sifflante de son chien, qui semblait manquer de souffle, balaya son hésitation et elle se décida à composer le numéro d'Angus.

"Salut, je te dérange pas ? Un mardi soir à vingt-deux heures ? Si, probablement. C'est Emily, précisa-t-elle après coup même si en tant que binôme de travail, elle figurait très certainement dans le répertoire téléphonique du maitre-Fléreur. C'est Lawrence je... Je crois qu'il est en train mourir, voulait-elle dire, mais les mots restaient coincés dans sa gorge. Ça ne va pas. Tu...Tu peux venir ?"


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You’re under arrest
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeSam 3 Oct 2020 - 11:01
Angus était confortablement installé sur son lit défait, appuyé sur une pile d’oreillers calée dans son dos. Nox, allongé sur les draps, avait pris place juste à côté de son maître. Le vieux chien avait posé sa tête sur le marcel de Gus, non loin du carton de pizza éventré qui tenait en équilibre sur la petite bedaine du milicien. Des noyaux d’olives noires trônaient au milieu du carton, vestige d’un repas vite englouti à même le lit. Lové sur les jambes nues du maître-fléreur, Accio avait déjà entamé sa nuit et les autres animaux s’étaient installés au pied de la couchette du mobil-home, à portée immédiate de gratouilles.

Pourtant, le milicien tenait entre ses mains plusieurs feuillets qu’il étudiait depuis le début de soirée : Des « candidatures » de mères porteuses - si on pouvait appeler cela ainsi- pour sa future GPA. Il avait décidé de franchir le pas avant l’été et avait sélectionné plusieurs dossiers de femmes : Manuela, Jennifer, Carol,… Les profils étaient divers, intéressants, et il projetait de toutes les rencontrer dans les semaines à venir afin d’effectuer ce choix difficile : Sélectionner la génitrice de son futur enfant.

Il était en pleine lecture de la lettre d’une certaine Eva lorsque son Pear se mit à vibrer sur le plan de travail de la cuisine du mobil-home. Il ne s’agissait pas d’un appel d’urgence de la Milice qui avait sa sonnerie spécifique mais d’une communication lambda. Certainement pas Emma – elle savait qu’il préférait communiquer par patronus lorsqu’il était chez lui- si bien que le milicien misa sur un appel de Melchior ou d’Alessandro. Vu l’heure, ses deux amis voulaient surement aller boire un verre en ville.

Le milicien attrapa sa baguette sur le chevet et fit léviter son Pear jusqu’à lui. Une expression mi étonnée, mi soucieuse se dessina sur son visage en découvrant l’origine de l’appel : Emily. Il ne la pensait pas d’astreinte ce soir. Elle avait dû remplacer un collègue et se retrouvait surement à devoir gérer une affaire qui le concernait. Le milicien afficha une légère moue tombante et décrocha.

« Rice, j’écoute. »
"Salut, je te dérange pas ? »
« Non. » Il chassa de la langue un morceau de pizza coincé entre deux incisives.
« C'est Emily »
« Oui, je sais. Y a un problème ? » S’enquit-il sans tarder. Il posa  ses dossiers sur les draps défaits tandis qu’il passait en revue mentalement les différentes enquêtes sur lesquelles ils travaillaient et qui puissent justifier cet appel tardif.
« C'est Lawrence je... »
« Lawrence ? » Il fallut quelques secondes à Angus pour comprendre qu’Emily n’évoquait pas un problème professionnel mais un tout autre sujet nettement plus personnel ... Tu veux dire Lawrence, ton chien ? » S’enquit-il en fronçant les sourcils d’incompréhension. Pourquoi donc Emily l’appelait-elle à 22h pour parler de son animal de compagnie ?
Le silence qui suivit fut particulièrement évocateur. Même s’ils ne s’étaient pas fréquentés pendant près de vingt ans, Angus savait que les silences d’Emily étaient souvent plus parlants que ses mots. La remarque suivante de sa collègue confirma d’ailleurs les craintes du milicien.

« Ça ne va pas. Tu...Tu peux venir ?"

Emily ne faisait jamais cela.

Plutôt mourir que d’admettre qu’elle se sentait dépassée. Elle sollicitait rarement l’aide d’une tierce personne pour gérer un problème et encore moins lorsqu’il s’agissait d’une difficulté personnelle. L’hésitation dans sa voix ne laissait pas de place au doute. La situation devait être particulièrement alarmante et urgente pour qu’elle daigne le contacter, lui, si tard. En tant que dresseur et soigneur animalier il était peut-être l’individu de son répertoire Pear le plus disposé à intervenir. Angus n’eut pas besoin de se livrer à une longue introspection pour prendre sa décision :

« T’es où ? » dit-il en se levant sans attendre.  

Accio émit un feulement, contrarié d’être chassé des jambes poilues de son maître tandis que Nox observait Angus enfiler un pantalon par-dessus son caleçon.

« Envoie moi l’adresse par Pear, je suis là dans cinq minutes. »

Une petite voix lui souffla qu’Emma n’apprécierait peut-être pas qu’il accourt chez son ex sans qu’elle n’ait besoin d’argumenter davantage mais le milicien chassa bien vite cette considération de son esprit. Il aurait agit exactement de la même façon pour un ami et même s’il n’était clairement plus très proche d’Emily aujourd’hui, elle figurait tout de même parmi les personnes qui avaient compté pour lui et qui d’une certaine manière, comptait toujours un peu.



Moins de cinq minutes plus tard, il se tenait devant la porte d’entrée de l’appartement d’Emily à Leopoldgrad. Il avait enfilé une tenue sale et un peu froissée sous sa parka kaki et n’avait pas pris le temps de se donner un coup de peigne avant de transplaner, mais il était là, comme promis. Il pressa la sonnette et attendit les mains dans les poches que sa collègue vienne lui ouvrir, ce qu’elle ne tarda pas à faire.

Elle avait tellement travaillé pour garder son intimité intacte qu’Angus avait du mal à se dire qu’il allait rentrer chez elle et peut-être rencontrer sa famille.  Il chassa toutefois ses pensées parasites pour se concentrer sur le véritable objet de sa visite.

« Il est où ? » demanda-t-il avant de faire un pas pour pénétrer dans l’appartement.
Emily Rozenski
Emily RozenskiMilicienne
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2020 - 8:32
Emily avait attrapé le plaid mauve sur le canapé -celui avec des bourrelets de fausse fourrure dont Taylor disait qu'il ressemblait à un steak hâché- et l'avait déposé sur Lawrence avec un regard inquiet. Elle avait l'impression que le chien tremblait mais était incapable de dire si c'était sous l'effet du froid ou de la fatigue. Il semblait à but de force et chacune de ses respirations sifflantes serrait le coeur de la milicienne. Elle agita sa baguette pour faire léviter un bol depuis la cuisine, qu'elle remplit d'eau à l'aide d'un sortilège. Elle ne parvint pas à faire boire la moindre goutte au vieux chien et dut se contenter de lui humidifier le bout de la truffe.

Elle se redressa en entendant quelques coups frappés à la porte, Angus déjà là. Il ne s'était pas écoulé cinq minutes. Elle se sentit submergée par une vague de reconnaissance et se soulagement, rapidement chassée par une certaine gêne alors qu'elle lui ouvrait la porte de son appartement. Elle avait tellement travaillé à garder sa vie privée et sa vie professionnelle séparées que cela lui faisait étrange de voir Angus sur le pas de sa porte, alors même qu'ils avaient été plus que de simples collègues par le passé. Elle ne s'attarda toutefois pas sur cette idée, il y avait plus urgent à penser.

"Merci d'être venu", souffla-t-elle, presque timidement, en s'effaçant pour le laisser entrer.

Elle détestait devoir faire ça. Elle détestait demander de l'aide, à qui que ce soit. Elle détestait se sentir vulnérable, et redevable. Elle aurait aimé pouvoir se débrouiller toute seule, ce qu'elle faisait la plupart du temps quitte à perdre beaucoup de temps et d'énergie, mais elle savait très bien que le maitre-fléreur serait d'un bien meilleur secours à Lawrence qu'elle ne pouvait l'être.

"Dans le salon".

Elle le devança dans le couloir pour le guider jusqu'à la grande pièce de vie, qui était à la fois le salon et la salle à manger et de laquelle on accédait directement à la cuisine ouverte, les architectes de Léopoldgrad ayant visiblement abandonné le concept de cloisons. Dans d'autres circonstances elle lui aurait demandé d'enlever ses chaussures, et lui aurait proposé un café, mais l'heure n'était pas vraiment aux politesses. Elle se contenta de rester un peu en retrait, sans savoir quoi dire, son regard inquiet rivé sur le vieux chien. Il était toujours allongé sur le tapis du salon, et à première vue on aurait presque pu croire qu'il dormait. Mais sa respiration devenait de plus en plus lente et chaque inspiration sifflante paraissait plus difficile que la précédente.

Au fond elle savait très bien ce qui était en train de se passer. Elle n'avait pas appelé Angus pour qu'il pose un verdict, tant celui-ci était évident. Elle s'était simplement retrouvée incapable de gérer cette situation à laquelle elle pensait pourtant s'être préparée. Lawrence avait déjà vécu deux ans de plus que la durée de vie moyenne des chiens de sa race. A chacune de ses dernières visites chez le vétérinaire, le Dr. Grayson lui avait dit de se préparer à cette éventualité. Et elle pensait l'être, prête. Elle était une adulte, elle savait que son chien de dix-sept ans ne vivrait pas éternellement, et pourtant elle s'était retrouvée complètement désemparée face à la souffrance de l'animal.

"Qu'est-ce qu'on peut faire ?" demanda-t-elle, un peu hésitante.


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You’re under arrest
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeSam 10 Oct 2020 - 12:11
Angus emboita le pas d’Emily et la suivit dans son appartement Lepoldgradien impeccable. Il se laissa guider jusqu’au salon et constata assez rapidement qu’il n’y avait pas d’autre personne ici, du moins en apparence. Seul le vieux Lawrence était allongé sur un tapis au pied du canapé, perdu sous les plis d’un plaid qu’Emily avait déposé sur lui. Bien que le maitre fléreur n’ait pas suivi une formation de vétérimage, il  disposait de quelques connaissances en qualité que soigneur animalier, il s’accroupit donc près de l’animal et souleva la couverture pour l’ausculter.

Lawrence n’avait plus rien à voir avec le jeune chien fou qu’il avait laissé à sa maitresse, dix sept-ans plus tôt. Il avait vieilli et son pelage, élimé au niveau des articulations, s’était teinté de poils gris par endroit. Sa vivacité et sa curiosité d’antan n’étaient plus qu’un vieux souvenir appartenant au passé. En effet, l’épagneul n’ouvrit même pas les paupières  lorsqu’Angus se pencha au dessus de lui pour vérifier son état à l’aide de quelques sortilèges de soin élémentaires. Abandonnant sa baguette, le milicien finit par palper l’animal pour compléter son diagnostic magique. Il plongea ses mains larges dans la fourrure du chien et capta difficilement son pouls aussi lent et irrégulier que sa respiration.  Le  verdict, dur et sans appel, s’imposa assez rapidement à lui : Lawrence vivait ses dernières heures, ici, sur le tapis de ce salon propret de Leopoldgrad.

L’issue était inéluctable. Les  gestes experts d’Angus se transformèrent alors en douces caresses apaisantes. Il laissa courir ses mains sur le dos osseux de l’animal qu’il avait connu tout petit et gratta tendrement  le sommet de son crâne sans que Lawrence n’esquisse la moindre réaction.
Au bout de quelques instants toutefois, les narines du vieux chien frémirent imperceptiblement. Il avait identifié une vieille odeur, à la fois lointaine et familière. Au prix d’efforts visibles et les yeux toujours clos, il renifla l’air jusqu’à venir poser sa truffe humide sur les mains du maitre fléreur toujours accroupi à côté de lui.  


Everybody hurts [Emily/Angus] EiSFrwf
Angus Rice
24 décembre 1993

Le dernier mois avait été particulièrement chargé  pour les employés de la SPAF. Décembre était la période où le refuge enregistrait le plus d’adoption –Noël oblige- mais les visites incessantes des adoptants s’étaient subitement stoppées en début d’après midi.

Chacun préparait son réveillon de son côté, sauf Angus qui travaillait aujourd’hui et qui comptait bien évidemment sur sa mère pour cuisiner le traditionnel repas servi chez les Rice. Il n’aurait plus qu’à mettre les pieds sous la table après sa journée de boulot. Il fêtait Noël chez ses parents, avec Doreen,  et avait renoncé à s’organiser avec Emily pour qu’ils partagent leur temps entre sa famille et la sienne, bien qu’ils soient maintenant en couple depuis près de quatre ans.

«  L’année prochaine… » Avaient-ils convenu, d’un commun accord, sans vraiment avoir pris le temps de chercher un arrangement qui leur permettrait de passer Noël ensemble et de rencontrer un peu plus longuement leur belle famille respective.  

En vérité, ils ne s’étaient pas particulièrement  battus pour passer les fêtes en amoureux. Il faut dire qu’ils avaient un peu de mal à trouver leurs marques depuis leur sortie de Poudlard. Ils ne semblaient plus vraiment sur la même longueur d’onde, l’un et l’autre, et ils avaient de plus en plus de difficultés à partager des moments fédérateurs pour leur couple. Emily passait énormément de temps dans ses révisions, quand à Angus, il fuyait cette ambiance studieuse et retrouvait ses amis pour de longues et folles soirées…

Toutefois cela ne l’empêchait pas de culpabiliser un peu à l’idée de ne pas faire le nécessaire pour dépasser cette période compliquée entre eux. Non seulement il ne fêterait pas Noël tous les deux, mais en plus son cadeau laissait sérieusement à désirer. Il l’avait acheté la veille au soir juste avant la fermeture des magasins : Un livre pour préparer le concours d’entrée à l’école de Police Magique. Il savait qu’Emily en avait besoin et qu’il lui serait très utile pour les prochains mois mais il ne parvenait pas à s’enthousiasmer pour ce présent, indigne selon lui de l’homme amoureux qu’il était.
Ce n’était pas en lui offrant des bouquins de révisions qu’il allait raviver la flamme entre eux...  
Angus poussa un soupir et glissa ses deux mains jointes derrière sa nuque. Il était tout à ses pensées lorsque la porte du refuge de la SPAF s’ouvrit sur un employé de la Police Magique tenant une cage entre ses mains.

« Salut Rice ! » lança l’agent en reconnaissant Angus derrière le comptoir, Content de voir que vous n’êtes pas encore fermé !  »L’horloge indiquait 18h17 « J’ai une saisie pour toi. » Il posa la caisse sur la banque d’accueil « Un chiot récupéré chez un trafiquant. Parfaite santé, pucé et tatoué. » L’homme laissa fleurir un sourire avant d’ajouter. « Et regarde un peu sa trogne. »
Angus se pencha en avant pour observer l’animal entre les claires-voies. Aussitôt, le museau humide d’un chiot apparut entre les barreaux et une petite langue rappeuse tenta de léchouiller le bout de son nez.
«  Si ma femme n’avait pas été allergique aux poils de chien je l’aurais offert aux gosses ! »

Le chiot laissa échapper plusieurs jappements sous le regard conquis des deux hommes. C’est vrai qu’il était vraiment  mignon ce petit épagneul. Il avait encore son pelage épais et duveteux digne d’une peluche et il semblait aussi vif que curieux en dépit de cet environnement inconnu.

« Alors mon p’tit pépère ! Et oui. Et oui. Tu aimes bien t’amuser toi ! » S’exclama Angus en se laissant mordiller les doigts à travers les barreaux.  Il  joua encore un peu avec l’animal avant de le délaisser, à regret, pour s’occuper des formulaires administratifs d’enregistrement de nouveau pensionnaire.

« Bienvenue dans ta nouvelle maison ! » s’exclama Gus en ouvrant la cage. Pas craintif pour un sous, le petit animal bondit dans ses bras et entreprit de gravir son torse pour venir loger son museau dans le creux de son cou comme s’il ne pouvait aller nulle part ailleurs. L’évidence même. Angus se mit à rire doucement sous les chatouilles de l’animal. Il pouvait sentir son petit cœur battre la chamade tout contre sa clavicule, à travers son pull, et il n’en fallut pas davantage pour qu’il tombe littéralement sous le charme de ce nouveau compagnon à quatre pattes. Un véritable coup de cœur partagé.

« Je sens qu’il ne va pas rester longtemps au refuge celui-là ! » s’exclama le policier avec un regard entendu. Il prit congé, laissant Angus seul avec ce petit chiot toujours lové contre lui.

L’agent de la PM ne croyait pas si bien dire puisqu’une idée venait de germer dans l’esprit de Gus. N’était-ce pas le cadeau de Noël parfait pour Emily, voir même pour eux deux ?
Il savait bien qu’Emily était plus solitaire que lui et qu’elle n’avait jamais manifesté l’envie d’adopter un compagnon à quatre pattes mais ils  avaient plus que jamais besoin de renouer et quoi de mieux qu’un animal de compagnie pour fédérer de nouveau leur couple autour d’un projet commun : L’éducation de ce petit chien.

Angus reporta son attention sur le chiot qui avait posé sa tête sur son épaule et qui  lui léchouilla les lèvres en guise de bisou. Ils étaient là, seuls tous les deux,  dans l’espace d’accueil de la SPAF faiblement éclairé par le sapin clignotant qui décorait l’entrée. Un 24 décembre au soir.  Il s’agissait là d’un scénario digne d’un conte de Noël si bien qu’Angus ne tergiversa pas longtemps. C’était écrit, il devait le faire. Il remplit d’une main un formulaire d’adoption tout en tenant toujours le chiot serré contre lui. Il le laissa gambader un peu dans les locaux décorés de la SPAF tandis qu’il fermait les portes du refuge et qu’il choisissait un collier sur un présentoir avant de quitter les lieux sans chercher à regagner son Irlande natale immédiatement.

En effet, Angus avait tellement hâte d’offrir son cadeau à Emily qu’il ne pouvait pas attendre deux jours pour le lui donner.  

Il transplana donc dans les rues éclairées du  Londres sorcier sous une légère pluie. Les lumières des illuminations se reflétaient dans les flaques d’eaux au sol, flaques que les  rares passants enjambaient afin de ne pas risquer d’abimer leurs souliers vernis ou d’éclabousser leurs tenues de soirée.  Angus contrastait quelque peu dans ses vêtements orange siglés SPAF, avec son chiot entre les bras, littéralement perdu dans les plis de sa grosse veste imperméable.
Il  espérait trouver sa petite-amie chez elle. Elle avait prévue de réviser aujourd’hui – pour changer- et avec un peu de chance, elle ne serait pas encore partie chez ses parents. Il était si excité à cette idée qu’il gravit les marches menant à son appartement quatre à quatre.  Il sonna avec insistance à la porte et chassa ses cheveux humides vers l’arrière.

Il patienta seulement quelques secondes à peine avant que la porte ne s’ouvre sur Emily, visiblement sur le départ.
« Je sais que je n’avais pas prévu de passer ce soir mais… » Angus laissa fleurir un large sourire sur ses lèvres et sortit le petit chiot du col de sa veste « Surprise ! »  Il tendit Lawrence  en direction d’ Emily  et ajouta, rayonnant, « Joyeux Noël  !»


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Angus esquissa un sourire triste en sentant la truffe froide de Lawrence tout contre sa main. Le chien n’avait ni la force d’ouvrir les yeux ni de remuer la queue mais Angus était sûr qu’il l’avait reconnu, même après toutes ces années. Ce constat lui serra le cœur plus qu’il ne l’aurait cru et raviva chez lui de vieux souvenirs  à la fois heureux et tristes, emprunts d’une certaine nostalgie mélancolique.
« Il n’y a plus grand-chose à faire. » Finit-il par dire en se tournant vers sa collègue qui était restée en retrait derrière lui. « C’est la fin. » Lawrence ne passerait pas la nuit.
Angus se redressa sur ses jambes avant d’ajouter « Je suis sincèrement désolé Emily. »

Il ne savait pas trop comment se comporter tant ce moment l’affectait lui aussi. Lawrence symbolisait à lui seul leur histoire commune et même si aujourd’hui Emily et lui n’étaient plus que des collègues de travail, Angus se sentait étrangement triste de voir le vieil animal partir.
Soucieux de rester le plus professionnel possible et de ne pas tomber dans un sentimentalisme qu’Emily avait en horreur – il le savait-  il garda ses pensées pour lui et  sortit son Pear de sa poche.

« Si tu veux, je peux appeler le vétérimage de la SPAF pour savoir s’il accepterait de le prendre à son cabinet.  Il pourra l’endormir définitivement avec une piqure… C’est indolore. Lawrence ne se rendra compte de rien. »

Angus ouvrit le clapet de son Pear et chercha le nom dans son répertoire avant de relever les yeux vers Emily. «  A moins que tu préfères le garder ici. Je connais quelques sortilèges qui pourraient le soulager en attendant... » dit-il en reportant son attention sur le vieux chien à bout de force.  
« …Comme ça, il pourra passer ses derniers moments auprès de vous. » Comme pour souligner ses propos, le regard d’Angus se posa sur la photo d’un petit garçon encadrée près du canapé puis sur le blouson d’écolier accroché sur une patère à l’entrée. Il savait additionner 1+1.  Il était 22h passé,  le petit devait surement dormir  mais peut-être qu’Emily allait choisir de le réveiller afin qu’il puisse dire adieu à son chien lui aussi…
Emily Rozenski
Emily RozenskiMilicienne
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeSam 17 Oct 2020 - 10:01
24 décembre 1993

Everybody hurts [Emily/Angus] 0g67

Emily était un peu en retard, elle avait passé sa journée à travailler et aurait déjà du être chez ses parents pour les aider avec les derniers préparatifs du diner de ce soir. Pourtant elle ne faisait rien pour se dépêcher et on aurait même pu dire qu'elle trainait un peu des pieds. Elle avait toujours adoré la période des fêtes, qui lui permettait de retrouver toute sa famille qu'elle n'avait pas l'occasion de voir souvent, mais plus les années passaient et moins le coeur y était. Toute sa famille était moldue et seuls ses parents et son frère étaient au courant qu'elle était une sorcière. Elle avait des mensonges bien rodés, qu'elle avait pratiqué pendant des années : le pensionnat en Ecosse, qui n'avait pas le téléphone, puis le cursus ultra-sélectif que personne ne connaissait. Les gens avaient fini par se lasser. Elle était devenue malgré elle la cousine un peu bizarre qui ne dit jamais rien et dont on ignore tout de la vie. Ses relations avec sa famille élargie s'étaient lentement détériorés et tenaient maintenant plus de la simple politesse que de la véritable affection.

Cette pensée lui arracha un soupir alors qu'elle cherchait son manteau du regard. Elle avait changé deux fois de robe -elle qui n'en mettait jamais- avait enfilé une paire de chaussures à talons et s'était maquillé un peu, sa mère serait ravie. Elle ne trouvait malheureusement pas d'autre raisons de s'éterniser ici. Si ! Il lui fallait un gilet, évidement. Ses parents vivaient dans une vieille maison et à cette période de l'année il faisait presque aussi froid dedans que dehors, malgré le feu de cheminée. Satisfaite de cette nouvelle excuse, elle s'accorda quelques minutes supplémentaires pour sélectionner un gilet dans son armoire -son choix se porta naturellement sur celui en cachemire noire. Elle l'enfila en revenant dans l'entrée, s'arrêta pour remettre un peu de parfum en route, et sursauta quand la sonnette de la porte d'entrée retentit brusquement. Elle se tenait généralement un peu plus loin de la porte au moment dans ces moments-là et n'avait jamais remarqué que la sonnette était si stridente.

Un peu surprise -elle n'attendait personne- elle franchit les quelques pas qui la séparaient de la porte et l'entrouvrit pour jeter un oeil dehors. Elle fut à moitié soulagée de reconnaitre Angus et ouvrit plus largement la porte tout en l'interrogeant du regard. Ils n'avaient pas prévu de se revoir avant deux jours, chacun passant les fêtes dans sa propre famille. Elle avait espéré que cette brève séparation de quelques jours leur ferait peut-être du bien, qu'ils pourraient fêter noël tous les deux avec un peu de retard et peut-être se retrouver un peu. Elle ne savait pas si c'était normal, après presque quatre ans, mais elle sentait que les choses n'étaient plus comme avant entre eux. Rien de grave, pas de grosse dispute ni de véritables conflit mais plus de nuits blanches, de fous rire ni de complicité. Tout ça lui manquait et pourtant elle ne faisait aucun effort pour raviver la flamme. Elle n'avait jamais eu à en faire jusqu'ici, tout s'était toujours fait de façon très naturelle entre eux, mais depuis quelques temps les choses paraissaient beaucoup moins évidentes.

"Ça me fait plaisir de te voir, mais je dois y aller et... commença-t-elle en esquissant un mouvement en direction de son manteau. Elle suspendit son geste en voyant quelque chose remuer sous la veste de son compagnon.
- Surprise !" Angus lui tendit alors un adorable chiot avec un "joyeux noël" enthousiaste.

Emily resta muette sous le coup de la surprise et attrapa un peu maladroitement le jeune chiot. Il n'y avait pas à dire, c'était la créature la plus mignonne qui soit, mais elle n'avait pas la place d'avoir un chien, elle n'avait pas de jardin, et puis elle faisait de gros horaires au Ministère et... Elle aurait pu trouver des dizaines d'autres raisons pour lesquelles lui offrir un chien pour noël n'était pas la meilleur idée, mais le petit épagneul venait de lui léchouiller gaiement le menton et lui arracha un rire attendri. Il remua un peu pour se trouver une position confortable dans ses bras et Emily rectifia  sa position pour qu'il puisse se blottir contre sa poitrine. Elle pensa une seconde au fait qu'il allait mettre plein de poils sur son gilet mais baissa les yeux sur la petite bouille du chiot qui l'observait avec ses grands yeux vifs et elle oublia complètement cette préoccupation.

"Il est adorable, merci beaucoup."

Elle releva les yeux vers Angus a qui elle adressa un sourire rayonnant, les yeux un peu brillants sous le coup de l'émotion. Elle avait l'impression que cela faisait longtemps qu'elle ne lui avait pas souri comme ça. Lui offrir un chien n'était peut-être pas la meilleure des idées, d'un point de vue parfaitement théorique, et ce n'était pas ce qu'elle aurait voulu pour noël, mais c'était peut-être exactement ce dont elle avait besoin.

Le chiot toujours blottie contre elle, elle s'approcha de son petit-ami et déposa un baiser sur ses lèvres. Le jeune chien en profita pour lui donner un coup de langue sous le menton et elle éclata de rire. Elle s'écarta d'Angus et se baissa pour déposer tout doucement le chiot au sol et s'agenouiller à côté de lui.

"Bienvenue dans ta nouvelle maison, elle glissa une main dans son pelage encore duveteux pour lui caresser la tête. Il a un nom ?" s'interrogea-t-elle en relevant les yeux vers Angus.

Emily était désormais très en retard, et pour une fois elle s'en fichait un peu.


08 avril 2011

Everybody hurts [Emily/Angus] Akqy

Plus de quinze ans plus tard, et ils étaient presque de retour dans la même configuration, tous les trois dans son salon. L'ironie de la vie avait fait qu'Angus soit celui présent avec elle pour sa première et sa dernière rencontre avec Lawrence. Parce que c'était la fin, elle le savait avant même que le maitre-fléreur ne lui annonce, et pourtant cela lui fit bizarre de l'entendre. Elle connaissait suffisamment Angus pour savoir que c'était un éternel optimiste, qui ne posait pas ce genre de verdict à la légère. Elle sentit une boule se former au creux de sa gorge alors qu'il se relevait pour lui présenter ce qui ressemblait déjà à des condoléances.

"Merci..." souffla-t-elle d'une voix à peine audible en croisant les bras comme elle le faisait souvent,  une position qu'elle portait presque comme une armure, pour se protéger de l'extérieur.

Elle avait encore du mal à réaliser. Elle avait pourtant parfaitement conscience de vivre les derniers instants de son animal de compagnie mais elle n'arrivait pas à envisager qu'il puisse réellement partir. Il l'avait accompagné dans tous les moments de sa vie depuis dix-sept ans. Il avait connu tous ses petits-amis -et en avaient apprécié certains plus que d'autres- il lui avait tenu compagnie pendant son congé maternité, qu'elle avait difficilement supporté, il avait été le premier compagnon de jeu de Taylor. Elle n'arrivait pas à se dire qu'il ne serait plus là pour les prochaines étapes du voyage.

La proposition d'Angus la ramena brutalement à la réalité de la situation alors qu'il lui proposait d'appeler un vétérimage pour qu'il puisse l'endormir, ou de laisser Lawrence passer ses derniers instants ici. Elle laissa échapper un soupir de découragement. C'était une décision qu'elle aurait voulu ne jamais devoir prendre. Elle hésita à lui demander ce qui était le mieux, lui qui connaissait si bien les animaux, mais se força à réfléchir à ce que Lawrence aurait préféré et la réponse s'imposa d'elle-même. Tant qu'elle aurait une autre option, elle ne voulait pas lui imposer de finir sa vie dans le cabinet d'un vétérimage qu'il ne connaissait pas.

"Je...je pense qu'il serait mieux ici." répondit-elle, un peu hésitante, en se demandant si elle faisait le bon choix.

Ce n'est qu'alors qu'elle remarqua le regard d'Angus, qui venait de passer de la photo de Taylor à son blouson d'écolier accroché dans l'entrée.

"Il est chez son père, expliqua-t-elle avec un pincement au coeur. On est séparés."

L'idée qu'elle allait devoir lui annoncer la mort de son chien, qu'il connaissait depuis sa naissance, lui brisait le coeur.

"Il va être effondré..." laissa-t-elle échappé en s'agenouillant à côté de Lawrence pour lui gratter doucement la tête entre les deux oreilles.

C'était certainement le contexte qui voulait ça -il aurait été ridicule de vouloir rester professionnelle dans cette situation- mais elle n'avait plus la moindre réticence à parler de son fils à Angus, alors même qu'elle ne l'avait volontairement pas évoqué au bureau.


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Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeLun 19 Oct 2020 - 10:27
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Angus Rice

Emily n’avait jamais manifesté l’envie d’avoir un chien. Si Angus était totalement sincère avec lui-même, elle était plutôt le genre de personne à voir en priorité tous les désagréments liés à l’adoption d’un animal de compagnie que l’inverse. Pourtant, comme tout être humain digne de ce nom, il ne lui fallut guère plus de quelques secondes pour fondre littéralement devant le chiot blotti tout contre elle.

"Il est adorable, merci beaucoup."

Le regard ému qu’elle jeta à Angus le frappa par sa sincérité et son intensité. Ils ne se regardaient plus vraiment ces derniers temps, elle, le nez dans ses livres et lui, dans sa bière. Porté par une bouffée d’amour retrouvé, il fit un pas vers sa compagne qu’il enveloppa dans ses bras. Emily ne râla pas contre les manches humides de sa parka qui risquaient de mouiller son gilet et ils s’embrassèrent, comme avant, avec cette intensité renouvelée. C’était l’Emily qu’il aimait, elle était toujours là malgré la routine et le quotidien qui consommaient leur couple depuis ces derniers mois. Il avait peut-être trouvé le cadeau de Noël parfait. Celui qui allait leur permettre de rebondir, de retisser des liens nouveaux et d’avoir un centre d’intérêt commun. Ce n’était pas juste un chien qu’Emily serrait dans ces bras tout contre son cœur, mais un projet. Un projet pour eux deux.
 
Les léchouilles du chiot tirèrent Angus de ses pensées et  arrachèrent un rire simultané aux amoureux, l’un contre les lèvres de l’autre. Gus baissa finalement la tête pour s’adresser à l’animal.

« Hé ! T’es jaloux p’tit pépère? Tu veux un bisou toi aussi ?"
Il tendit ses lèvres - dans un parfait duckface- et le petit chien s’empressa de saisir cette humide opportunité.

Emily finit par déposer la petite boule de poils au sol et Angus s’empressa de refermer la porte derrière lui afin que l’animal ne s’échappe pas en direction des escaliers. Il imita Emily et s’installa par terre, à allongé de côté sur les lattes du plancher.  Le chiot passait de l’un à l’autre et venait à intervalle régulier déposer sa truffe humide sur le nez d’Angus, la tête appuyée dans sa main.

« Non, pas encore, répondit-il lorsqu’Emily lui demanda si le chiot avait un nom, un agent de la Police Magique l’a déposé à la SPAF à 18h30 et…et j’ai craqué. Il ne regrettait absolument pas. C’est ton chien. Tu peux lui donner le nom que tu veux.»

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Lawrence.

Il s’appelait Lawrence et il était en train de vivre ses derniers instants. Angus ne pouvait que se féliciter de la décision d’Emily de le garder auprès d’elle jusqu’à son dernier souffle. Il allait mourir chez lui dans les bras de sa maitresse.  Ironie de l’histoire, il était entouré des mêmes personnes qui l’avaient accueilli dans leur vie près de quinze ans plus tôt. C’était étrange, cette sensation de boucle bouclée. Pourtant Angus ne se sentait pas particulièrement sa place dans cette configuration. D’autres individus auraient dû être là ce soir. Ceux qui avaient partagé durant toutes ces années la vie de Lawrence. Ceux qui l’avaient sorti le soir par temps de pluie. Ceux qui lui avaient donné à manger et  nettoyé ses dégâts. Ceux qui avaient surement joué avec lui des heures durant… comme ce petit garçon de la photo :

"Il est chez son père, expliqua Emily visiblement affectée,  On est séparés."
Angus hocha la tête et  fourra  les mains dans les poches de sa parka kaki. Il ne traita pas vraiment cette information puisque la seule pensée qui lui vint à l’esprit fut qu’Emily allait être seule pour vivre la lente agonie de Lawrence. Si elle avait eu quelqu’un d’autre dans sa vie, nul doute qu’elle l’aurait joint plutôt que de faire appel à un collègue de boulot, qui était, qui plus est, une vieille relation sentimentale qu’elle peinait à assumer. Le milicien ne savait pas trop ce qu’elle attendait de lui maintenant qu’il avait posé son diagnostic à l’issue plutôt évidente.

En effet, Emily n’avait pas parue étonnée lorsqu’il lui avait annoncé que la fin était proche. Elle avait accueilli cette annonce avec la fatalité d’une personne déjà convaincue de cette tragique issue. Devait-il partir ? Rester ?

Si elle avait cherché à le joindre, ce n’était peut-être pas pour qu’il se livre à une expertise mais, justement, parce qu’il était cet ex un peu encombrant qui lui avait toutefois offert ce merveilleux cadeau.Ne lui avait elle pas dit, le jour de leurs retrouvailles que Lawrence avait été formidable toutes ces années ?
Angus n’avait peut-être pas assuré en tant que compagnon de vie mais Lawrence, si.

Le milicien jeta un coup d’œil en direction de la porte d’entrée et hésita un instant. Après un bref examen de conscience, il reporta son attention sur Emily qui s’était agenouillée près de Lawrence et qui évoquait avec une tristesse non dissimulée  la peine que son fils allait ressentir en apprenant la mort de son chien.

Angus s’agenouilla à son tour près de Lawrence et caressa doucement ses flancs.

« Ils s’entendent bien tous les deux ? » demanda-t-il avec douceur. Il s’adossa sur le bas du canapé et déploya ses jambes pour s’asseoir par terre et s’installer plus confortablement,… signe qu’il ne comptait pas partir  de si tôt.
Emily Rozenski
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeSam 7 Nov 2020 - 10:01
24 décembre 1993

Everybody hurts [Emily/Angus] 0g67

Un sourire attendri sur le visage, Emily observait la petite boule de poils qui passait régulièrement d'Angus à elle, visiblement très intriguée par son nouvel environnement. Le jeune chiot avait une démarche encore un peu aléatoire et il manqua à plusieurs reprise de glisser sur le parquet, sous les rires du jeune couple. Elle hocha la tête quand son petit-ami lui expliqua que le chien n'avait pas encore de nom, puisqu'il venait seulement d'être déposé par un agent de la Police Magique.

"Par un agent de la PM ? s'étonna-t-elle. Elle savait que la SPAF recueillait souvent des animaux retrouvés lors de perquisitions, mais elle les avait rarement imaginés aussi mignon. Qu'est-ce que tu as fait comme bêtise toi ?" reprit-elle à l'intention du chiot qui reniflait avec intérêt une de ses paires de bottes.

Vu comme ça, il n'avait pas vraiment l'air d'un dangereux criminel. Et il n'avait pas non plus l'air d'avoir vécu avec un maitre dangereux ou violent, il serait certainement plus sauvage si cela avait été le cas, bien qu'elle ne soit pas une experte sur la question. Elle faisait entièrement confiance à Angus sur le sujet, et s'il avait choisi ce chiot, alors c'était le bon. Encore fallait-il lui trouver un nom. Elle observa le jeune chien en silence en passant en revue tous les "noms de chien" qu'elle connaissait, et elle n'en trouva aucun d'intéressant. Elle ne se voyait pas vraiment avec un énième "Buddy", "Rex" ou "Max".

"Hum... Je crois que je préfère les prénoms d'humains, réfléchit-elle à voix haute. Un vieux prénom, poursuivit-elle. Jack ? Terrence ? Elle guettait les réactions du jeune chiot, toujours captivé par sa botte gauche. Lawrence ?"

Cette fois-ci le petite chien releva la tête et revint vers eux aussi vite que sa démarche pataude le lui permettait. Il avait fait son choix.

08 avril 2011

Everybody hurts [Emily/Angus] Akqy

Emily intercepta le regard d'Angus en direction de la porte d'entrée et sentit ses muscles se raidir malgré elle. Il était tard, et il n'y avait plus rien d'autre à faire que d'attendre, elle aurait compris qu'il veuille rentrer chez lui. Elle savait qu'elle ne le retiendrait pas s'il décidait de partir, pourtant elle avait envie qu'il reste. Elle n'avait pas le courage d'être seule maintenant. Le milicien s'agenouilla à son tour près de Lawrence et elle se détendit légèrement alors qu'il étendait ses jambes pour s'adosser contre le canapé. Il n'avait visiblement pas l'intention de partir tout de suite, et cette vision l'emplit d'un sentiment de gratitude qu'elle ne parvint pas à verbaliser.

C'était peut-être triste, que la seule personne qui soit là pour elle dans ce genre de moment soit son collègue de travail et son ex-petit-ami de Poudlard, mais elle était parfaitement consciente qu'elle aurait pu tombé bien plus mal. Angus la questionna alors au sujet du lien entre Taylor et Lawrence et elle lui répondit par un sourire teintée de tristesse.  

"Les meilleurs amis du monde. Parfois je me demande si Lawrence ne lui manque pas plus que moi quand il est chez son père."

Elle savait que c'était faux, bien sûr. Mais il n'était pas rare que Lawrence ait le droit à un câlin de Taylor en premier, même quand elle n'avait pas vu son fils depuis deux semaines. Emily n'avait pas grandi avec un animal de compagnie, et elle avait surprise de la force du lien qui s'était très vite créé entre son chien et Taylor. Avant même que son fils ne soit en âge de jouer avec lui, Lawrence le protégeait déjà. Il s'allongeait devant le berceau pendant la sieste et venait les chercher, Richard ou elle, quand le bébé se mettait à pleurer et qu'il estimait qu'ils ne se levaient pas assez vite pour venir le calmer. Puis Taylor avait grandi et s'était mis à traiter le vieux chien comme un véritable membre de la famille, à lui parler comme s'il pouvait le comprendre, lui partager des secrets, lui raconter ses journées à l'école. Elle angoissait en pensant au chagrin que le départ de son tout premier compagnon de jeu allait lui causer.

"Finalement c'est peut-être bien qu'il ne soit pas là..." ajouta-t-elle en baissant les yeux vers Lawrence, le coeur serré, sa main caressant toujours le pelage un peu clairsemé entre ses oreilles.

Elle n'aurait pas voulu que Taylor voit son chien comme ça, qu'il garde cette image de lui. Les longues respirations sifflantes du vieil animal étaient de plus en plus irrégulières et de moins en moins profondes. C'était bientôt la fin.


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Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeMer 18 Nov 2020 - 8:21
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Angus Rice

« Lawrence ? »

Le petit chiot fit demi-tour pour revenir vers eux de sa démarche bringuebalante. Angus se fendit d’un éclat de rire, littéralement conquis par l’adorable boule de poils qui venait de rejoindre Emily pour lui  léchouiller affectueusement les mains et tenter de grimper maladroitement sur ses genoux.
« Je crois qu’il a adopté son nom… et sa nouvelle maitresse. » Souffla Gus, toujours allongé sur le côté, à même le sol.
Il s’accouda sur son poing fermé et observa Emily faire plus ample connaissance avec son nouveau compagnon à quatre pattes. Ils avaient l’air de bien s’entendre tous les deux. Emily avait retrouvé son sourire qui se faisait si rare depuis qu’elle était plongée dans ses révisions pour le concours d’entrée au bureau des Aurors. Elle était radieuse. Angus espérait secrètement que l’arrivée de Lawrence dans sa vie allait lui permettre de  souffler un peu et d’être moins focalisée sur ce fichu concours qui occupait le plus clair de son temps et lui bouffait la vie. Il était convaincu que l’animal allait lui apporter une distraction bienvenue dans son quotidien ainsi qu’une bonne dose de joie. Il suffisait de la regarder à cet instant pour être convaincu des bienfaits procurés par la présence du petit animal.
Porté par un élan de tendresse et le cœur gonflé d’amour, Angus tendit le bras pour caresser doucement sur la cuisse d’Emily. Il l’observa un instant avant d’esquisser un léger sourire à son attention.
« Si tu savais comme je t’aime… »


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Angus était toujours appuyé contre le bas du canapé, jambes étendues sur le sol. Il caressait distraitement le pelage un peu rêche de Lawrence tout en écoutant les dires de sa désormais simple collègue. Il ne se souvenait pas de l’avoir déjà vue aussi abattue et défaitiste.  Ni si prompte aux confessions, aussi.

« Je suis sûr que tu te trompes" souffla-t-il en réponse à sa remarque.  Il y avait peu de chance pour que son fils préfère Lawrence à sa propre mère. Emily était simplement déprimée à l’idée de voir partir son compagnon d’une vie et elle voyait tout en noir.

« Ce n’est qu’un chien ! » disaient les ignorants. Ils étaient incapables de comprendre quelle place pouvait prendre un animal au sein d’une famille. Incapables de concevoir qu’il en était un membre à part entière, parfois même fédérateur.  L’annonce de sa mort imminente pouvait tout à fait vous plonger dans un état de tristesse incommensurable. Angus en avait déjà fait l’expérience par le passé et il comprenait mieux que quiconque l’épreuve que traversait Emily présentement.

"Finalement c'est peut-être bien qu'il ne soit pas là. »

Angus reporta son attention sur l’animal allongé entre eux. Chacune de ses respirations semblait difficile et il faisait peine à voir. Effectivement, c’était peut-être mieux que le fils d’Emily ne soit pas le témoin de ce lent déclin même si, personnellement,  Angus préférait accompagner ses animaux jusque dans les derniers instants de leur vie. Ne serait-ce que pour leur dire adieu et les remercier pour le chemin parcouru ensemble. Il se conduisait avec eux comme avec des humains tant il était persuadé que ses compagnons à quatre pattes le comprenaient. Parfois même mieux que ses semblables, d’ailleurs.

« Tu veux lui dire quelque chose avant qu’il ne parte ? suggéra Angus en cherchant le regard d’Emily, je peux attendre à l’extérieur quelques minutes si tu le souhaites. » Il reporta son attention sur le vieux chien et caressa doucement ses flancs. Dans ses souvenirs, Emily détestait la sensiblerie et elle trouverait peut-être cette idée ridicule mais aux yeux d’Angus, cette étape était aussi nécessaire que salvatrice. Un pas vers l’acceptation. Il se racla la gorge et bougea un peu sur son séant avant de se lancer, Lawrence, commença-t-il,  je n’ai pas partagé ton existence très longtemps mais je crois que tu as été un bon chien. Angus n'avait rien d'un grand poète et il n'était pas connu pour son éloquence mais ses propos résonnaient avec une simplicité et une sincérité désarmante, Un formidable chien même, rectifia-t-il en reprenant les mots d’Emily, J’ai bien fait de craquer pour toi ce 24 décembre 1993… » Il donna quelques tapotes tendres sur le dos de l’animal et releva les yeux vers Emily.
Emily Rozenski
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeVen 11 Déc 2020 - 8:56
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Emily laissa échapper un rire quand la langue du jeune chiot vint lui chatouiller les doigts, et dut l'aider un peu pour qu'il réussisse à grimper sur ses genoux. Il avait filé ses collants au passage, ce dont elle se serait certainement plaint en temps normal mais qu'elle remarqua à peine. Sa mère allait inévitablement lui faire une réflexion, mais pour une fois elle s'en fichait un peu. Ses yeux glissèrent de l'accroc laissé sur ses collants à la main d'Angus qui venait de se poser sur sa cuisse. C'était un contact parfaitement anodin, pour eux qui étaient encore en couple depuis plus de trois ans, pourtant elle s'en sentie troublée comme si c'était les premières fois. Elle releva le regard vers son petit-ami et répondit à son sourire.

"Moi aussi je t'aime."

Elle avait l'impression qu'ils ne se l'étaient pas beaucoup dit, ces derniers temps, qu'ils avaient pris cet amour pour acquis et n'avait rien fait pour le maintenir en vie. Elle s'interrogeait parfois sur ce qu'elle ressentait pour Angus, aujourd'hui. Elle était très attachée à lui, c'était indéniable, mais en était-elle encore amoureuse ? Elle avait de croire que oui parce qu'envisager l'inverse la rendait profondément triste, mais elle sentait bien que c'était différent, plus comme au début. Est-ce que c'était le cours normal des choses, est-ce que toutes les relations amoureuse évoluaient ainsi ? C'était des questions auxquelles elle pensait souvent, mais qui à cet instant lui paraissaient vite répondues ridicules. Evidement qu'elle l'aimait.

Ce moment de complicité suffisait à balayer des semaines et des mois de remise en questions et de doutes, et à cet instant elle avait le sentiment que c'était un changement définitif. Elle s'appuya sur sa main posée entre eux et se pencha vers lui pour l'embrasser tendrement, ignorant le gémissement de protestation de Lawrence, qui avait été déséquilibrer par ce mouvement imprévu. Le jeune chiot avait à peine débarqué dans sa vie, et déjà il venait tout chambouler, dans le bon sens du terme.

****

Everybody hurts [Emily/Angus] Akqy

Cela faisait plus de seize ans maintenant que Lawrence était entrée dans sa vie, et il n'avait jamais vraiment arrêté de tout chambouler. Il avait amené un changement permanent, positif. Bien sûr il y avait eu des moments où il l'avait agacé et où elle avait menacé de l'échanger contre un hibou, sans jamais y penser sérieusement. Il y avait eu des coins de canapés grignotés, des plantes renversés, des steak qui disparaissaient mystérieusement de la table de la cuisine. Elle s'était plainte, souvent, de devoir sortir sous la pluie le matin avant même d'avoir pu boire son café. Et pourtant comme elle aurait aimé devoir le promener encore demain matin. Il n'était pas encore parti et elle ressentait déjà le poids de son absence.

A la peine de voir son fidèle compagnon partir s'ajouta une angoisse sourde quand Angus lui suggèra de dire quelque chose. Elle avait toujours détesté ça, elle n'était pas douée pour mettre des mots sur ses sentiments, ne savait pas exprimer ce qu'elle ressentait. Elle était incapable de baisser la garde, de se dévoiler simplement et honnêtement comme Angus savait le faire. Pourtant elle avait le sentiment que si elle ne disait rien, si elle ne saisissait pas cette dernière chance qu'il lui offrait, elle le regretterait.

"Non, ça va, répondit-elle simplement quand il proposa d'attendre dehors."

Elle aurait détesté devoir l'admettre mais sa présence était plutôt rassurante. Elle fut émue par les quelques mots désarmant de simplicité et se sincérité qu'Angus adressa au vieux chien, et prit une profonde inspiration avant de se lancer à son tour.

"Tu as été un formidable chien oui, commença-t-elle d'une voix mal assurée en caressant doucement le pelage un peu dégarni sur sa tête. Merci d'avoir toujours été là, dans les bons et les mauvais moments. J'espère avoir pu t'apporter au moins un peu du bonheur que toi tu m'as amené, et que tu as été heureux avec nous.  Merci d'avoir été le premier ami de Taylor, tu lui manqueras beaucoup, ajouta-t-elle avec une pensée pour son fils, qui serait dévasté par cette nouvelle. Tu nous manquera beaucoup."

Elle se pencha un peu pour presser ses lèvres tremblantes entre les oreilles de Lawrence. Elle se redressa en reniflant, les yeux gonflés de larmes, et souffla doucement pour neutraliser le sanglot qui lui montait dans la gorge. Son chien n'avait pas eu la moindre réaction, et en tendant l'oreille elle réalisa avec effroi qu'elle n'entendait plus ses faibles respirations irrégulières.


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Angus Rice
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeDim 13 Déc 2020 - 14:15
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20 ans

"Moi aussi je t'aime."


Le sourire d’Angus s’agrandit à l’entente de cette déclaration. Il savait que leur couple traversait une période un peu trouble aussi ses mots le rassurèrent. Peut-être que tous les amoureux vivaient ce moment où leurs sentiments semblaient s’émousser. Où la lassitude prenait le pas sur la passion. Ce moment où les défauts de l’autre vous semblaient moins faciles à supporter… Pourtant ce soir, Gus ressentait de nouveau ce même feu qui l’avait poussé vers Emily, trois ans plus tôt.  Tout n’était pas perdu, la flamme était encore là. Il la sentait en lui et la devinait dans le regard de sa compagne ce soir. C’était l’Emily qu’il aimait, celle qui  se fichait que ses collants neufs soient filés. Celle qui n’avait pas peur d’accuser un léger retard au repas de Noël. Celle qui esquissait, d’elle-même, le mouvement pour venir l’embrasser.

Angus tendit  le cou pour réduire la distance entre eux et accueillir le baiser de sa compagne. Il glissa une main derrière sa nuque et respira son odeur parfumée. Lawrence avait beau s’époumoner juste en dessous d’eux en laissant échapper des petits jappements aigus, Gus n’y prêta pas la moindre attention.  Il voulait  retrouver Emily. Que tout redevienne « comme avant » l’espace d’un instant. Sans interrompre leur étreinte, il l’attira contre lui pour approfondir leur baiser. Il laissa courir sa main libre sur sa cuisse et remonta sous sa jupe contre sa hanche, priant pour que son côté raisonnable ne se réveille pas…



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37 ans

Lawrence était mort. Comme ça, dans son sommeil, sous les caresses et les mots tendres de sa maitresse. Le moment avait beau être tragique, Angus estimait qu’il s’agissait d’une belle fin pour un animal de compagnie. Il n’y avait rien de pire selon lui que les chiens en fin de vie abandonnés chez le vétimage pour une piqure létale. Au moins, Lawrence était parti chez lui, entouré d’amour.  
Angus ne s’attarda pas sur les yeux remplis de larmes d’Emily. Il hésita un instant à esquisser un geste dans sa direction – lui saisir la main ou lui presser l’épaule- mais le passif entre eux l’en empêcha. Etrangement, le fait d’avoir été particulièrement proche d’elle par le passé l’empêchait aujourd’hui de se montrer tactile alors qu’il n’aurait pas hésité à se conduire comme telle avec qui que ce soit d’autre.

Au contraire, il se leva pour s’éloigner un instant en direction de l’espace cuisine et lui laisser le temps de se reprendre. Il mit la bouilloire en marche,  attrapa un mug qui trainait près de l’évier, trouva sans trop de difficulté du thé et de l’essuie-tout sur le plan de travail  pour revenir finalement  vers Emily avec une tasse fumante entre les mains.

« Tiens. » dit-il en lui tendant le mouchoir puis la tasse de thé. Il resta debout à côté d’elle, les yeux posés sur le corps sans vie du chien.

« Tu as bien fait de le  garder avec toi jusqu’au bout, souffla-t-il avant de s’accroupir face à Lawrence,   Je peux contacter le vétimage d’astreinte si tu souhaites qu’il s’occupe du corps. » dit-il en caressant les coussinets râpeux de l’animal de son pouce.  Le vétimage contactait l’équarrisseur qui se chargeait quant à lui de la crémation de l’animal.   « Sauf si tu préfères l’enterrer quelque part en présence de ton fils. » Ajouta-Angus en cherchant le regard d’Emily. Il ne savait quasiment rien de sa vie en dehors de son travail et de cet appartement. Elle avait peut-être un bout de terrain quelque part. Une maison de campagne  où elle emmenait son garçon un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires. «  Si …Taylor – puisque c’était son prénom- est assez vieux pour comprendre, peut-être qu’il appréciera d’être là. »

Emily était donc une mère de famille. Angus n’avait pas prit le temps d’analyser cette information mais maintenant qu’il évoquait son fils à voix haute, cette donnée se matérialisait dans son esprit. Emily, une maman. Il n’aurait pas parié dessus puisqu’elle  n’avait jamais évoqué son fils en trois mois de travail. Il se demandait quel âge pouvait bien avoir  Taylor? Lui ressemblait-il ? Avait-il ses yeux ?

Une conversation qu’ils avaient eu tous les deux  dans le parc de Poudlard  lui revint subitement en mémoire avec une grande clarté. Ils devaient être en sixième année à l’époque. C’était l’été, quelques jours avant les vacances scolaires…

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17 ans

Allongé dans l’herbe, Angus avait posé sa tête sur les cuisses d’Emily. Merlin, ce qu’ils étaient bien. Si on lui avait demandé de donner une définition du « pur bonheur », il aurait surement décrit ce moment. Ils profitaient du soleil estival depuis près de deux heures et refaisaient le monde pendant que les élèves de septième et cinquième années passaient leurs examens. Fraichement majeur, le Poufsouffle expliquait à sa chérie quel allait être son premier projet des vacances scolaires.

« Je vais me faire l’Irlande, ici, expliqua-t-il le bras tendu à la vertical au dessus de lui. Il désigna son avant bras-gauche encore vierge de tout tatouage d’un mouvement circulaire du doigt, En couleurs avec une mer ensorcelée qui bouge autour. Et plus tard,  je veux un hipprogriffe dans le dos et sur le torse, les prénoms de ma femme et de mes gosses. »
Il releva les pupilles vers Emily et la gratifia d’un sourire. Ils sortaient ensemble depuis quelques mois maintenant et il avait l’impression qu’il pouvait lui parler de ce genre de projets sans crainte d’être jugé. C’était nouveau pour lui. Sa relation avec celle qu’il avait appelée « Rozenski » pendant cinq ans était très différente de ce qu’il avait pu connaitre jusqu’alors. Il se sentait vraiment bien avec elle. Il n’essayait pas d’être un autre Angus, il était juste lui-même et il avait l’impression de pouvoir lui parler à cœur ouvert.

« J’en veux plein, des gosses,
révéla-t-il d’ailleurs en guettant sa réaction du coin de l’œil. Ce n’était clairement pas le type de sujet qu’il abordait avec Melchior ou ses autres amis mais avec Emily, tout devenait possible, Quatre ou cinq. Il visualisa une grande tablée remplie de mioches espacés de quelques mois les uns des autres, Ils se suivront tous et ils auront tous la même tête, expliqua-t-il en laissant échapper un rire à cette idée, Des minis-moi. Même les filles. Son rire se fit plus franc  alors qu’il imaginait une version de lui-même avec des petites couettes de part et d’autres de son visage. Certes, il en plaisantait mais dans le fond, il était plutôt sérieux. Malgré son jeune âge, Angus s’envisageait déjà en père de famille. Pas dans l’immédiat -évidemment, il avait d’autres expériences à vivre avant- mais pourquoi pas dans 10 ans. L’adolescent bascula sur le côté pour observer Emily, Tu veux des enfants toi ? Enfin, je veux dire, plus tard. »
Emily Rozenski
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeMar 12 Jan 2021 - 8:33
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20 ans

Emily se laissa attirer contra Angus et glissa un bras dans son dos, savourant la sensation de leurs corps l'un contre l'autre et réalisant à quel point cela lui avait manqué, ces dernières semaines. Elle en avait complètement oublié le jeune Lawrence qui continuait d'aboyer pour réclamer un peu d'attention. Plus tard songea-t-elle. Elle ne voulait pas interrompre cet élan qui venait de les attirer l'un vers l'autre, qu'elle sentait aussi intense que fragile. Un frisson parcourut son dos alors que la main de son petit-ami se glissait sous sa jupe et elle se rapprocha encore pour s'allonger contre lui, oubliant qu'ils étaient dans l'entrée de son appartement, et qu'elle aurait du être en train de se préparer à partir. Elle ne voulait pas penser à ça, elle ne voulait plus penser à rien, et simplement profiter de l'instant.

Une sonnerie aigüe retentit alors et elle se figea un instant -c'était son téléphone. La plupart de ses amis étaient sorciers et elle recevait assez peu d'appels. Suffisamment peu pour savoir que c'était très certainement sa mère, qui devait s'inquiéter de ne pas la voir arriver. Elle laissa passer plusieurs sonneries, luttant contre l'envie pressante de reprendre leur étreinte là où elle avait été interrompue. Une partie d'elle avait envie d'ignorer cet appel, de laisse tomber ce repas de famille au cours duquel il faudrait mentir sur ses études et projets d'avenir, et de profiter de cette intimité retrouvée avec Angus. Mais songer aux reproches et à la déception de ses parents si elle les plantait le soir de noël la fit revenir à la raison, elle se sépara d'Angus avec une moue d'excuse et tendit le bras pour attraper le téléphone posé sur le meuble de l'entrée.

"Allo ? ... Non, tout va bien... Oui, je sais... Je sais, désolée. Je...Je n'ai pas vu le temps passer... Oui... Oui, j'arrive... Dans cinq minutes...Oui...A tout de suite."

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37 ans

Son pouce et son index pressés contre ses paupières clauses, Emily retenait ses larmes. Lawrence était parti. Cela avait été beaucoup plus rapide qu'elle ne le pensait. Cette menace qui planait depuis plus de deux ans s'était finalement manifesté avec une brutalité à laquelle elle ne s'était pas préparée. C'était certainement mieux comme ça, se répétait-elle pour se raisonner, mais elle ne pouvait pas ignorer la profonde tristesse qui s'emparait d'elle quand elle songeait au fait qu'il ne reviendrait pas, qu'il ne l'accueillerait plus jamais le soir quand elle rentrait du travail, qu'ils ne feraient plus de longues balades le dimanche matin. Il allait laisser un grand vide dans sa vie, lui qui y avait pris de plus en plus de place ces dernières années. Il l'avait suivi à travers de nombreux changements et épreuves, mais elle allait devoir continuer sans lui à présent.

"Merci, c'est gentil." souffla-t-elle en reniflant alors qu'Angus lui tendait un mouchoir et une tasse de thé.

Elle lui était réellement reconnaissante d'être là ce soir. Elle se plaignait parfois du fait qu'il soit un ex-petit-ami un peu encombrant, mais elle était heureuse de pouvoir compter sur lui dans des moments comme celui-ci, même s'ils n'étaient plus vraiment proches.

"Je veux bien, merci, répondit-elle quand il proposa de contacter le vétimage de garde, avant de lui suggérer une autre option. Je...Non, ça ira. Ce n'était pas tant qu'elle s'inquiétait pour Taylor, qu'elle pensait assez grand pour assister à cet enterrement, même si ce serait très difficile, mais elle n'avait pas le courage de s'infliger ça une deuxième fois. Il a sept ans, précisa-t-elle, sans savoir si cela constituait une excuse suffisante. Ce serait trop dur." Surtout pour elle.

Everybody hurts [Emily/Angus] Wyl8
17 ans

Adossée contre un tronc d'arbre et la tête légèrement basculée en arrière, Emily profitait des premiers rayons de soleil de l'été, en caressant distraitement les cheveux d'Angus qui avait posé sa tête sur ses genoux. Leurs examens de fin d'année étaient derrière eux et ils pouvaient profiter de l'ambiance de légèreté qui régnait à Poudlard pendant que leurs camarades de cinquième et septièmes années passaient leur BUSE et leur ASPIC. Ils se sentaient privilégiés et comptaient bien profiter de chaque instant avant d'être séparés pour l'été. Ils avaient prévus de se voir souvent, bien sûr, mais ce ne serait plus pareil. Elle s'était habituée à voir Angus tout les jours et savait qu'il allait lui manquer, quand elle serait de retour chez ses parents.

L'adolescente chassa cette pensée négative de son esprit et se concentra sur les explications de son petit-ami concernant ses projets de tatouage. Elle ne chercha pas à dissimuler sa surprise et sa méfiance quand il lui fit part de sa volonté de se faire tatouer le nom de sa femme et de ses enfants sur le torse.

"Ce n'est pas un peu risqué ça ? Si jamais tu te sépares tu seras obligé de te remarier avec une femme qui porte le même prénom..." ajouta-t-elle avec un sourire amusé.

Cela lui paraissait complètement fou, de se faire encrer le prénom de quelqu'un sous la peau de façon si définitive, mais à bien y réfléchir, c'était tout à fait le genre de choses dont Angus était capable, et cela faisait de partie de ce qu'elle aimait chez lui. Il était entier et toujours fidèle à lui-même, quoiqu'en dise ou pense les autres, et elle admirait autant qu'elle enviait cette forme d'assurance et de spontanéité qui lui faisait parfois défaut.

"J'aimerais bien en faire un aussi, lança-t-elle en songeant qu'un tatouage pourrait être un bon début  à son évolution en personne plus spontanée. Mais je ne sais pas quoi, et je ne sais pas où...Un endroit où on ne le verrait pas trop."

Elle voulait bien se faire tatouer mais elle ne voulait pas non plus que cela soit la première chose que l'on voit. Spontanée mais encore un peu réservée. Ce qui était certain c'était qu'elle ne se ferait jamais tatouer le prénom de son mari. Celui de ses enfants, peut-être, si elle en avait un jour. On ne cessait jamais d'aimer ces enfants, pas vrai ? Son petit-ami, en tout cas, semblait avoir déjà bien réfléchi à son avenir et à ses futurs enfants.

"Oh non, les pauvres ! s'exclama-t-elle avec un sourire moqueur quand il affirma qu'il voulait que ses enfants aient la même tête que lui, même les filles. Ce ne sont pas des enfants que tu veux ce sont des clones !"

Elle prit le temps de réfléchir un peu quand Angus l'interrogea sur le sujet. Jusque très récemment elle n'aurait pas hésité sur sa réponse. Evidement qu'elle voulait des enfants, et une famille. C'était ce que tout le monde voulait. Mais depuis quelques temps elle se demandait si c'était réellement ce dont elle avait envie, ou si elle le voulait simplement parce que la société le présentait comme a seule option désirable. Elle se sentait comme un décalage avec certaines filles de sa promotion qui avaient déjà hâte de devenir mère. Elle n'avait pas hâte du tout, et aucune envie d'être enceinte. Elle avait plutôt envie d'avancer dans sa carrière et de profiter un peu de sa jeunesse avant de fonder une famille, si toutefois cette envie lui venait un jour. C'était ce que tout le monde lui disait, qu'elle était jeune et que "ça viendrait plus tard", mais parfois elle se demandait si ça viendrait vraiment.

"Je ne sais pas, pas tout de suite en tout cas ! répondit-elle finalement. Et surement pas quatre ou cinq ! ajouta-t-elle en riant. Mais peut-être un ou deux, plus tard. Et toi, tu voudrais des enfants jeune ?"

C'était une conversation qu'ils avaient jamais eu, malgré leurs longues heures passer à parler de tout et de rien. Ils en parlaient avec légèreté, comme si ça ne les concernait pas directement, alors même que si tout se passait bien, ils pourraient bien avoir à prendre ce genre de décision ensemble à l'avenir.


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Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeSam 23 Jan 2021 - 11:28
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20 ans

Ils s’étaient momentanément perdus. C’était indéniable. Depuis combien de temps n’avaient-ils plus ressenti cette attraction mutuelle, ce besoin de serrer l’autre contre soi ?  Pourtant, la preuve en était ce soir, il suffisait d’une simple étincelle pour qu’ils se retrouvent, comme avant. Angus en était intimement persuadé alors qu’il embrassait les lèvres d’Emily et qu’il l’attirait tout contre son corps. Ils devaient entretenir cette flamme et ne pas la laisser s’éteindre. Il était autant animé par le désir de retrouver sa partenaire que par cette nécessité de donner la bonne direction à leur couple. Aussi lorsque la sonnerie du téléphone retentit, Angus n’interrompit aucunement son étreinte, bien au contraire. Emily s’était figée et semblait hésiter mais il comptait faire pencher la balance de son côté.

Ils pouvaient bien s’octroyer quelques minutes à eux et profiter de cette intimité retrouvée. Non seulement ils en avaient envie mais ils en avaient surtout besoin. «  Ne réponds pas… » souffla-Angus  tout contre l’oreille d’Emily alors que ses mains se perdaient sous les plis de sa jupe pour dégrafer ses bas. Pourtant sa compagne restait toujours immobile, visiblement tiraillée. «  Laisse sonner Emy… »

Elle ne pouvait pas ignorer l’importance de ce moment. Même s’ils n’en parlaient pas vraiment, elle avait surement dû constater, tout comme lui, leur éloignement des derniers mois. Malgré tout, elle se dégagea des bras d’Angus avec un sourire d’excuse pour saisir le combiné. Le jeune homme accusa cette décision avec  une frustration non dissimulée. Il ferma les paupières et poussa un bref soupir lorsqu’elle déclara arriver dans cinq minutes.
Il était contrarié qu’elle préfère être ponctuelle plutôt que de passer un moment avec lui mais il attendit toutefois qu’elle ait raccroché pour le lui faire remarquer.
« Bon. Je présume que tu n’as pas vraiment le temps et que tu dois y aller ? »


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37 ans


Angus hocha la tête lorsqu’Emily préféra se débarrasser du corps de Lawrence immédiatement plutôt que d’attendre le retour de son fils.

« Ok, j’appelle mon collègue. » Répondit Gus  en sortant son Pear. Il composa le numéro du vétimage d’astreinte et fit quelques pas dans le salon de l’appartement pour venir se planter face à la baie vitrée pour passer sa communication.

« Don ? C’est Gus. Comment tu vas mon vieux… La voix du vétimage filtrait à travers le combiné du Pear-Angus n’avait pas réussi à régler la puissance du haut-parleur- et le fameux Donald semblait heureux d’avoir son vieil ami en communication. Angus attendit patiemment de longues secondes que Don finisse son monologue avant de rentrer dans le vif du sujet, Dis moi j’ai un petit service à te demander, je sais qu’il est tard mais je peux passer au cabinet pour déposer un corps ?... Un chien… Non c’est pas Nox, Angus jeta un coup d’œil par-dessus son épaule en direction d’Emily avant de replonger son regard sur les buildings éclairés de Leopoldgrad, C’est l’épagneul d’une amie. Il vient de mourir chez elle. Elle vit en appartement… précisa-t-il. Personne n’avait envie de garder le cadavre de son animal de compagnie dans son salon durant une nuit entière, ce que Donald pouvait manifestement comprendre, D’accord et tu en as pour combien de temps ? Angus chercha le regard d’Emily et articula silencieusement un  « Il est dispo dans une heure. » avant de reprendre à l’attention du vétimage, Ok, je passe tout à l’heure. Merci Don. »

Angus raccrocha et plongea son Pear dans la poche de son jogging informe tout en revenant vers Emily.

« Il est sur une intervention là – la mise bas d’une licorne- crut-il bon de préciser, il sera de retour à son cabinet un peu plus tard. Il m’envoie un message pour me dire quand je peux passer. » Expliqua-t-il.

Il imaginait sans mal la tristesse d’Emily et bien qu’elle lui ait dit que sa présence ne la dérangeait pas, Angus se sentait de trop. Il voyait bien qu’elle était émue et qu’elle se retenait de pleurer alors il s’affaira pour préparer le chien au transplanage. A la SPAF, il était souvent celui qui s’occupait des corps des animaux décédés. Il appliqua les sortilèges qu’il connaissait par cœur et fit apparaitre un sac mortuaire dans lequel il glissa l’animal. Une fois terminé, il leva les yeux vers Emily.

« Voila tout est prêt. » Il haussa légèrement les épaules avant de poser les yeux sur la photographie de Taylor située  non loin du canapé. « Tu pourras dire à ton fils qu’il n’a pas souffert et qu’il est mort dans son sommeil… »

Son fils de sept ans. Un vrai petit bonhomme qu’elle avait eu l’année de ses trente ans, donc. Une grossesse tardive pour une sorcière, mais cela n’étonnait guère Angus. Au tout début de leur relation, alors qu’ils n’étaient que des adolescents, elle lui avait avoué vouloir attendre d’être plus âgée pour envisager une quelconque maternité, contrairement à lui qui s’était toujours imaginé comme un jeune père.

Force était d’admettre qu’il avait plutôt échoué sur ce point. Il était d’ailleurs un peu envieux de la situation familiale d’Emily. Certes elle était séparée du père de son fils mais elle avait la chance de partager son quotidien avec son petit garçon. Sa descendance. Elle était pleinement accomplie, contrairement à Angus, qui éprouvait ce manque de plus en plus durement au fil des ans… au point d’en devenir une véritable obsession ces derniers mois.

Si la vie en avait décidé autrement, Angus aurait pu être le père de Taylor. Si Emily et lui avaient réussi à surmonter cette crise dans leur couple. S’ils avaient été un peu plus amoureux, un peu moins jeunes,… et surement moins différents, aussi.

Gus releva les yeux sur son ex compagne. Emily avait été son premier amour et même s’il n’hésitait pas à tourner leur relation en dérision devant leurs collègues en disant qu’ils se seraient probablement entretués s’ils étaient restés ensemble, il savait que ce n’était pas tout à fait la vérité. Même à la toute fin de leur histoire, lorsque ses sentiments s’étaient considérablement émoussés et qu’il était de plus en plus tenté d’aller voir ailleurs, Angus avait toujours ressenti  une profonde affection et un véritable attachement pour Emily.

Malgré ces distensions, ils auraient pu continuer leur vie à deux. S’installer dans cette routine, vivre peu à peu comme des colocataires plutôt que comme de véritables amoureux. Cela arrivait à beaucoup de couple. Ils auraient pu décider d’avoir un enfant pour apporter un nouveau souffle à leur histoire. Peut-être que cela aurait fonctionné…Peut-être que non.  Il n’en savait rien et il ne le saurait jamais puisque leurs vies respectives avaient pris des chemins différents…

Angus se rapprocha du cadre et l’attrapa entre ses mains pour observer le visage de Taylor.

« Il est mignon ton gosse, dit-il sans quitter des yeux l’adorable bouille du gamin, Il te ressemble. »

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17 ans


« Hé ! On peut aller se faire tatouer en même temps ! Allez, chiche ! On y va cet été ! » Suggéra Gus en relevant la tête des genoux d’Emily. Sa petite amie était visiblement tentée et Angus comptait bien battre le fer pour qu’ils se décident à franchir le pas ensemble, tu peux opter pour  un petit motif sur l’épaule par exemple, comme ça tu ne l’as pas constamment sous les yeux, dit-il avec un large sourire. Il allait finir par la convaincre, ou au creux du dos, Ajouta-t-il en basculant sur le ventre. C’est carrément sexy. » Il glissa une main sur la cambrure de sa petite amie et ponctua cette dernière phrase d’un baiser sur ses lèvres.

Emily n’avait pas besoin d’un tatoo pour être tout à fait désirable mais Angus aimait l’idée qu’ils marquent leurs peaux simultanément. Leur relation amoureuse  était très importante pour lui et, d’une certaine manière, il avait envie d’associer ce premier grand amour de sa vie à l’histoire de son premier tatouage… et qui sait, peut-être même des suivants.

Bien qu’il s’en défende, Angus restait un grand sentimental et en l’état actuel des choses, il s’imaginait très bien avec le prénom d’Emily inscrit à l’encre noire sur son torse. Peut-être même qu’ils allaient finir par  se marier et avoir des enfants tous les deux.  Angus n’envisageait pas cela comme un objectif à remplir ou une destinée toute tracée mais comme un chemin de vie tout à fait envisageable…

L’idée ne lui avait jamais effleuré l’esprit avant mais il devait admettre que cette perspective ne lui paraissait pas si incongrue. Après tout, s’ils s’aimaient encore autant dans quelques années, rien ne les en empêcherait.

« Ouai, j’aimerais bien être père jeune, admit-il alors en s’accoudant dans l’herbe, Avant 25 ans. Comme ça tu profites bien de tes enfants et tu peux partager plein de trucs avec eux… » Il esquissa un sourire à cette idée  «Je pourrais leur apprendre à roter tout l’alphabet par exemple, plaisanta-t-il avant de poursuivre un peu plus sérieusement cette fois, en vérité, j’aimerais bien leur transmettre des vraies choses importantes tu vois... Il ne savait pas comment le formuler mais il avait une idée assez précise de ce désir de transmission qui l’animait malgré son jeune âge,  Leur apprendre à être bien, épanoui, Il haussa les épaules, conscient de la naïveté de ses propos. D'ailleurs, il ne pouvait pas se permettre de tenir un tel discours avec Melchior - qui l'aurait surement chambré- mais avec Emily, ce genre de conversation était possible, leurs apprendre à profiter d’une journée comme celle-ci.»

Angus jeta un regard circulaire autour d’eux comme pour apprécier pleinement ce délicieux après-midi. Il était avec sa petite-amie, posé tranquillement au bord du lac en cette belle journée ensoleillée. Un moment de bonheur simple qui suffisait à le combler.

« Et toi, qu’est-ce que tu aimerais transmettre à tes enfants ? »
Emily Rozenski
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeVen 26 Fév 2021 - 8:20
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Angus était déçu, elle le voyait bien, et elle le comprenait, mais qu'aurait-elle pu faire d'autres ? On était le vingt-quatre décembre et toute sa famille l'attendait pour le repas de noël. Elle avait l'impression d'avoir fait un choix raisonnable, et pourtant il était évident qu'elle avait pris la mauvaise décision. Elle ne faisait que ça ces derniers temps. Elle avait la constante impression de ne jamais faire ce qu'il fallait, de ne pas faire assez d'efforts, alors même qu'elle s'épuisait à réussir sur tous les tableaux. Il lui était de plus en plus difficile de concilier ses rôles d'élève brillante, de fille modèle et de petite-amie dévouée. Et elle avait conscience d'avoir trop souvent sacrifié ce dernier au profit des deux autres.

A un autre moment de leur relation, elle aurait certainement pu parler à Angus de tout ça, de cette sensation de ne pas pouvoir tout concilier et du stress que cela provoquait, mais plus maintenant. Elle avait le sentiment, peut-être à tort, qu'il ne la comprendrait pas. Il lui conseillerait surement de lâcher un peu de pression, lui expliquerait que ces attentes ne venaient que d'elle-même, que personne ne lui en demandait autant. Personne ne lui demandait de tout mener de front, c'était vrai, mais tout le monde était déçu quand elle n'y arrivait plus. Et elle se retrouvait le soir du réveillon de noël, avec sa mère agacée au bout du fil et son petit-ami contrarié dans son salon.

"Je suis désolée, répondit-elle simplement, la gorge nouée. Mais... Sa phrase se termina en un soupir de lassitude. Elle était fatiguée de se justifier tout le temps. On se voit après noël ?"

Une petite partie d'elle espérait pouvoir recréer cet instant et profiter d'un moment d'intimité avec son petit-ami, mais elle osait à peine y croire. Ces rapprochements s'étaient fait rares ces derniers temps et elle avait peur qu'ils ne retrouvent rapidement leur vieilles habitudes. Sortir avec des amis pour éviter de se retrouver seuls tous les deux, et limiter leurs échanges à des banalités quand ce serait le cas. Elle sentit la culpabilité lui nouer l'estomac quand elle songea au fait qu'elle venait peut-être de laisser filer leur dernière chance de raviver l'étincelle de leurs débuts.

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37 ans

Emily s'était évidement attendue à être très attristée par la mort de Lawrence. Il avait été son animal de compagnie pendant plus de quinze ans et elle était très attachée à lui, mais elle avait eu le temps de se faire à l'idée et de se préparer, elle avait du pouvoir gérer la situation. Pourtant elle était surprise du poids de son propre chagrin qui lui nouait la gorge. Elle dissimula son regard plein de larmes dans le fond de sa tasse de thé en avalant une gorgée du liquide brûlant.

Angus s'éloigna un peu pour joindre son ami vétérimage, et elle écouta d'une oreille distraite l'échange entre les deux hommes. Il était occupé avec la mise bas d'une licorne mais serait disponible dans une heure. Elle hocha la tête, la gorgée trop serrée pour parler. Elle observa silencieusement Angus s'occuper du corps désormais sans vie de Lawrence en luttant contre les larmes qui lui brûlaient les yeux. Quelques longues minutes de silence plus tard, un sac mortuaire avait pris la place de son animal de compagnie. Il était définitivement parti, et l'idée qu'elle ne le verrait plus jamais lui serra un peu plus le coeur.

"Grâce à toi, souffla-t-elle timidement alors que le milicien affirma que le vieux chien n'avait pas souffert, qu'il était parti dans son sommeil. Merci beaucoup."

Elle s'en voulait un peu, de ne pas avoir été capable de faire ça elle-même, de ne pas avoir su gérer seule la situation. Elle aurait pu appeler elle-même un vétérimage, mais n'aurait probablement pas pu garder Lawrence chez elle jusqu'à la fin. Angus lui avait permis d'offrir à son chien une fin plus douce et elle lui en était très reconnaissante.

Elle vit son collègue attraper la photo de Taylor posée près du canapé et cette rencontre lui parut un peu étrange. Deux pans de sa vie qu'elle s'appliquait à garder bien séparés se rencontraient soudainement, dans des circonstances complètement imprévues. Cela aurait pu la contrarier, dans un autre contexte, mais après cette soirée chargée d'émotions elle était presque soulagée de pouvoir partager un peu de sa vie avec son ex petit-ami. Elle esquissa un sourire quand Angus affirma que son fils était mignon. Evidement qu'il était mignon. C'était le plus beau petit-garçon de sept ans, en toute objectivité.

On lui disait souvent que Taylor lui ressemblait, ce qui était le meilleur compliment qu'on puisse lui faire, mais elle avait tendance à retrouver plus facilement les traits de Richard chez lui. Il était toutefois indéniable que son fils avait hérité de ses yeux, et qu'il ressemblait un peu à l'enfant qu'elle avait été, physiquement parlant. Leur ressemblance s'arrêtait toutefois ici et Taylor avait un tempérament complètement différent du sien, même quand elle était plus jeune. Là où elle avait toujours été rationnelle et de nature un peu angoissé il était rêveur et toujours optimiste. Et elle espérait qu'il ne changerait jamais.

"Heureusement pour lui il n'a pas mon caractère, ajouta-t-elle avec un regard attendri pour la photo de son fils, qui lui manquait terriblement. Elle hésita un peu avant de tourner la tête vers Angus. Et toi ? Tu veux toujours une demi-douzaine d'enfants ?"

Elle ne se serait jamais permise de lui poser la question au bureau, mais ils avaient dépassé les limites du simple cadre professionnel ce soir et, même s'ils n'étaient plus très proches aujourd'hui, elle avait envie d'en savoir un peu plus sur ce qu'était devenue sa vie. Elle savait qu'il n'avait pas encore d'enfant mais il avait encore largement le temps d'en avoir, s'il en avait envie -l'avantage d'être un homme. Elle avait d'ailleurs été plutôt surprise de ne pas le retrouver avec toute une ribambelle d'enfants, lui qui avait déjà envie de devenir père alors qu'ils avaient à peine dix-sept ans, mais il avait eu largement le temps de changer de projet de vie depuis le temps.

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17 ans

"Sur l'épaule...Pourquoi pas... répondit-elle en essayant de se visualiser avec un tatouage sur l'omoplate. Oh non, pas en bas du dos, répondit-elle en fronçant le nez. Josie s'en est fait un à cet endroit le lendemain de son anniversaire. Un dauphin dont elle était très fière. Ça fait un peu vulgaire, non ?" Et elle ne disait pas ça que parce que Josie en avait un.

Emily avait du mal à croire qu'elle était sérieusement en train de parler de se faire tatouer, alors même qu'elle n'avait jamais envisagé cette idée avant. C'était un grand pas en avant vers la spontanéité. Les deux adolescents délaissèrent toutefois rapidement ce projet de tatouage estival pour évoquer des projets bien plus lointains, quoique pas tant que ça puisqu'Angus s'imaginait parfaitement être père avant vingt-cinq ans.

Oubliant bien vite toute résolution d'être plus spontanée, Emily ne put s'empêcher de faire rapidement le calcul dans sa tête. Pour être mère avant vingt-cinq ans il faudrait qu'elle tombe enceinte à vingt-quatre ans, soit à peine trois ans après la fin de ses études, si elle réussissait les concours du premier coup. Trois ans pour lancer une carrière avant d'être interrompue par un congé maternité. A ce compte là, autant ne pas faire carrière du tout. Elle garda toutefois ses réserves pour elle. Ils auraient tout le temps d'en reparler plus tard si jamais ils en venaient à faire ce genre de projet ensemble, dans quelques années...

La jeune fille leva les yeux au ciel à la remarque puérile de son petit-ami et s'apprêtait à lui lancer une pique sur son manque de maturité mais il la surprit avec une remarque d'une incroyable justesse. C'était typique d'Angus. Il pouvait passer de roter l'alphabet à "savoir apprécier l'instant présent" en l'espace de deux secondes. C'était peut-être un peu niais, comme propos, mais c'était touchant de simplicité et de sincérité.

"Ça c'est une bonne idée, répondit-elle avec un sourire en levant la tête pour profiter elle aussi de cette journée, effectivement magnifique. Elle observa un moment le soleil jouer entre les feuilles de l'arbre au dessus d'eux tout en réfléchissant à la question de son petit-ami. Il était difficile de faire mieux que sa réponse à lui, et elle n'était pas aussi douée pour exprimer ces choses-là. Hum, je sais pas... J'aimerais bien qu'ils aient confiance en eux, je pense, commença-t-elle un peu hésitante. Leur apprendre à rester fidèle à ce qu'ils sont, leur transmettre de bonnes valeurs."

Des bonnes valeurs, c'était tout un programme. Quelle bonne valeurs ? Ça, elle verrait plus tard. Et le plus tard serait le mieux.


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Angus Rice
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Everybody hurts [Emily/Angus] Icon_minitimeMer 31 Mar 2021 - 10:18
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La raison avant le cœur. Voila ce qui les opposait. Ils étaient trop différents. Emily avait toujours été plus sérieuse qu’Angus mais il fût un temps, avant, où elle se laissait plus facilement entrainer par ses folies. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. Elle préférait arriver sagement à l’heure plutôt que de passer un moment avec lui… A croire qu’elle n’en avait plus vraiment envie.

Angus retint un soupir  tandis que sa petite amie s’excusait encore. «  Je suis désolée. » «  Pas ce soir j’ai du travail. » «  Je suis fatiguée. » Il n’était même plus étonné. Leurs échanges se résumaient à ça et leur quotidien depuis quelques mois était basé sur cet évitement constant. Pas de clash entre eux, jamais, juste une perpétuelle esquive qu’Angus nourrissait aussi, à sa manière, en passant de plus en plus de soirées à sortir en boite avec Melchior. Est-ce que chaque couple traversait ces mêmes moments de doutes et d’éloignement ?  Etait-ce un passage obligatoire ? Il aurait aimé en discuter avec Emily mais il sentait que ce n’était pas le bon moment.

Ce n’était jamais le bon moment avec elle.

Le jeune homme se releva et épousseta brièvement ses vêtements d’une poussière invisible. La contrariété se lisait sur ses traits et il n’avait pas particulièrement envie de faire des efforts pour alléger la conscience de sa petite-amie. Il aurait pu dire qu’il comprenait son désir d’être ponctuelle. Il aurait pu la serrer dans ses bras et l’embrasser tendrement avant de la laisser filer mais il ne comprenait pas son choix ce soir alors pourquoi faire semblant ? Il n’allègerait pas sa culpabilité par pure bonté d’âme.

« Ok, on se voit après Noël. » souffla-t-il en restant volontairement évasif sur la date de leur prochain rendez-vous. Il ouvrit la porte et risqua un regard en direction de Lawrence et d’Emily. « Passez de bonnes fêtes tous les deux. »
Ces derniers mots manquaient un peu de chaleur et d’entrain mais Angus était incapable de faire mieux. Il esquissa un vague sourire las et referma bien sagement la porte derrière lui.

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37 ans

Angus tenait toujours entre ses mains cagneuses le cadre photo montrant le fils d’Emily, scrutant chaque détail de cette image.  Il ne l’avait pas vu venir, ce drôle de sentiment de mélancolie qui venait de le saisir. Peut-être était ce dû à la mort de Lawrence, au fait qu’Emily abatte enfin les barrières qu’elle avait érigées entre eux depuis son arrivée à la Milice, ou, plus vraisemblablement, à la petite bouille adorable de Taylor.  Angus aurait donné n’importe quoi pour avoir des clichés similaires chez lui montrant un petit garçon en train de faire ses premiers pas. Un portrait d’un rouquin au sourire édenté. Un cirée taille enfant, séchant sur une patère à l’entrée…

Ce manque, il le ressentait de plus en plus souvent. Il avait été frappé par le même élan de tristesse quelques semaines plus tôt lorsque Doreen était venue récupérer ses enfants après qu’ils aient passé un week-end chez lui.  Sans enfant, il avait l’impression de vivre une existence vide de sens. Bien sûr, il avait des amis, une compagne adorable, un métier qu’il aimait mais rien aujourd’hui ne parvenait à combler son désir de paternité. Il voulait être père, il en avait besoin, pour être pleinement heureux.

Angus laissa échapper un léger souffle du nez amusé lorsqu’Emily affirma que Taylor n’avait pas son caractère. Elle n’était pas facile à vivre, il ne le savait que trop bien, mais Gus aurait signé des deux mains s’il avait eu la chance d’avoir un gosse, même avec la personnalité sauvage et solitaire d’Emily.

« Et toi ? Tu veux toujours une demi-douzaine d'enfants ? »
La question le prit un peu de court venant d’elle. Angus releva les yeux du portrait de Taylor  pour chercher le regard d’Emily avant de s’esclaffer :
« Tu sais, j’en ai dit des conneries étant jeune ! »  Non pas qu’il n’assumât plus ses dires mais la maturité et l’expérience l’invitaient dorénavant à plus de réserve sur ce sujet. « En vouloir c’est une chose mais encore faut-il trouver la mère pour les concevoir. » Il laissa échapper un léger rire emprunt de fatalisme et reposa le cadre à sa place, tu n’es pas la seule à avoir un sale caractère. »

Et encore, Angus estimait être plutôt bonne pate mais sa personnalité finissait toujours par poser problème.

« J’ai eu quelques belles histoires mais j’ai jamais concrétisé ce projet avec qui que ce soit. » expliqua-t-il alors en se tournant vers son ex, bras croisés.  Bien qu’il soit tout de même resté sept ans avec Ann, ils n’avaient pas envisagé ensemble de devenir parents. Angus avait donc décidé de mener ce projet à bien tout seul mais il n’était pas vraiment disposé à l’expliquer à Emily. Il préféra plutôt apporter quelques précisions sur sa vie sentimentale actuelle puisque l’heure était à la confidence.

« Je suis avec quelqu’un aujourd’hui mais c’est tout neuf alors… » Il haussa brièvement les épaules comme pour expliquer qu’ils se laissaient du temps. «  Et toi ? Tu as refait ta vie après le père de Taylor ? »

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17 ans

Angus était réellement curieux de savoir si Emily s’était déjà imaginée comme une mère de famille. Que voudrait-elle transmettre à ses futurs enfants ?

Pour sa part, il avait bien réfléchi au père qu’il serait. Un père cool, pas trop sévère. La rigueur ne servait absolument à rien si ce n’est à réveiller les esprits les plus rebelles. Il était bien placé pour le savoir avec une sœur comme Doreen en perpétuel conflit avec l’autorité maternelle. Ses enfants seraient élevés à la campagne pour être plus débrouillards, assurément, et ils se suivraient tous de quelques années seulement pour créer une véritable petite tribu : La tribu Rice ! Angus s’y voyait déjà… contrairement à Emily qui semblait avoir quelques difficultés pour répondre à sa question. Angus l’observa quelques instants tandis que l’ombre des feuilles dansait sur son visage. Elle se donnait le temps de la réflexion – comme toujours- en tant que personne particulièrement réfléchie. Gus esquissa un sourire en coin tandis que le moment s’éternisait : Pas de réponse à l’emporte pièce avec Emily, jamais !

« Leur apprendre à rester fidèle à ce qu'ils sont, leur transmettre de bonnes valeurs." Finit-elle par dire.

Il s’agissait là d’un projet de vie tout à fait honorable et nettement plus mature que d’apprendre à ses enfants l’alphabet en rotant, Angus voulait bien l’admettre. C’était aussi qu’il aimait chez Emily :  Ils étaient différents et elle prenait le temps de raisonner quand il se montrait toujours plus instinctif voir irréfléchi. Ils représentaient les deux faces d’une même médaille : La raison et le cœur. Parfaitement complémentaires.

« Chouette programme. »
souffla-t-il alors en se hissant sur ses avant-bras pour venir lui dérober un baiser. Qui savait ? Peut-être qu’un jour ils partageraient ce projet tous les deux…
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