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Le s.e.u.m [Leonard & Eiluned]

Eiluned Wellington
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Le s.e.u.m [Leonard & Eiluned] Icon_minitimeDim 27 Sep 2020 - 13:52
6 avril 2011

« Mais maman, » soupira Eiluned, son Pear coincé entre son oreille et son épaule tandis qu’elle déverrouillait sa porte d’entrée, « je ne vais pas porter ton ancienne robe de mariée… » La jeune femme déposa ses clés dans une petite coupelle et accrocha son sac en hauteur. « Eh bien déjà, parce qu’elle serait beaucoup trop grande pour moi… » Evidemment, Gwladys Cadwallader ne se laissait pas démonter par un argument aussi faible. Aussi, en bonne Serpentard, Eiluned préféra en choisir un autre, bien plus ciblé : « Et puis parce que j’ai envie d’aller choisir ma robe avec toi… C’est encore plus symbolique, non ? » Le petit silence qui suivit sa question lui tira un sourire satisfait. « Oui, promis, je te tiens au courant. Allez, je dois y aller… Oui, on vient toujours dimanche midi. Bisous, embrasse papa pour moi ! »

Eiluned raccrocha, au moins autant agacée qu’amusée. Sa mère avait toujours été une femme très enthousiaste, qui avait des milliers d’idées à la seconde, et qui n’hésitait pas à les partager à son entourage… Voire à leur imposer. Depuis qu’elle avait appris que sa fille – sa dernière fille ! – allait se marier dans quelques mois, elle était devenue particulièrement impliquée dans la vie de cette dernière. Et, pour ne rien arranger, Gwladys n’était pas un cas isolé ; l’intégralité des « Cadwell » - trop heureux d’avoir un si joli évènement à célébrer – se prêtaient volontaires dans l’organisation de ce moment.

Eiluned et Leonard les laissaient faire, à la fois ivres de bonheur et heureux de pouvoir le partager avec leurs proches. Ils évoquaient souvent ce jour où ils se marieraient, les yeux brillants d’impatience. Ils étaient inséparables depuis leurs retrouvailles – bien que forcés de se quitter pendant de longues heures lorsqu’ils travaillaient. En dehors de leurs emplois, Leonard et Eiluned passaient leur temps ensemble. Ils sortaient beaucoup, parfois seulement tous les deux, parfois avec leurs amis qu’ils avaient retrouvé avec plaisir, ou avec Ulysse et Llewella qui passaient souvent à l’improviste chez eux. Ils passaient aussi de nombreuses heures dans l’intimité de leur petit appartement, discutant jusqu’à des heures avancées de la nuit après avoir partagé un moment d’amour qui les faisait soupirer de bonheur.

Eiluned baissa les yeux sur son Pear, avisant l’heure. Il était dix-neuf heures, Leonard ne devrait pas tarder à rentrer et elle l’attendait avec un mélange d’impatience et de nervosité. Elle caressa Vivet, qui grimpa sur ses genoux et ronronna de plaisir, l’esprit occupé non pas par les requêtes saugrenues de sa mère, mais par son travail. Elle avait déposé sur la table basse un épais dossier retourné, qu’on lui avait remis quelques heures plus tôt, au moment d’un entretien avec le chef de service des urgences, où elle avait effectué plusieurs de ses stages depuis le début de ses études. Elle en était ressortie un peu confuse, à la fois enthousiasmée par cette proposition qu’on lui avait faite, mais un peu déstabilisée de cette soudaine attention qu’on lui portait. Et, comme depuis qu’elle avait six ans, lorsqu’elle avait une décision importante à prendre – qu’il s’agisse du prénom de sa nouvelle peluche lorsqu’elle était petite, ou d’un choix qui concernait un aspect majeur de sa carrière – Eiluned attendait de pouvoir en discuter avec l’homme de sa vie.

Justement, ce dernier ne tarda pas à rentrer. Le bruit de la porte d’entrée fit relever la tête de la jeune femme, et elle abandonna son téléphone sur le canapé pour le rejoindre dans l’entrée. Il venait de retirer sa veste lorsqu’elle l’enlaça, un sourire sur les lèvres.

« Salut toi. » lança-t-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour l'embrasser. « Ça a été, ta journée ? » l’interrogea-t-elle en s’appuyant dans l'encadrure de la porte.



Eiluned Wellington


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KoalaVolant
Leonard Wellington
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Le s.e.u.m [Leonard & Eiluned] Icon_minitimeMer 30 Sep 2020 - 23:03
Quand Leonard avait retrouvé le travail au bureau, après une semaine d’arrêt, il s’était montré assez évasif envers ses collègues qui avaient cherché à en savoir plus sur les raisons de son départ, évoquant un simple malaise dû au surmenage. Seule Avalon, légitime à savoir en tant que sa supérieure hiérarchique, connaissait les véritables raisons de sa soudaine faiblesse. Pour le moment, Leonard ne souhaitait pas mettre au courant plus de personnes. Il se sentait apte à reprendre son travail comme à son habitude -en respectant ses horaires, sans traîner plus tard le soir, avait insisté son médecin-, surtout après cette longue semaine de vacances passée avec Eiluned, qui lui avait permis de vraiment se ressourcer. Sa remise en couple avec elle lui faisait plus de bien que n’importe quel médicament qu’on aurait pu lui donner pour faire baisser son niveau de stress quotidien. Il avait donc repris ses dossiers avec sa jovialité et son énergie habituelles, si bien que les miliciens avaient fini par ne plus parler de cet incident qui l’avait conduit à l’hôpital, plusieurs jours plus tôt.

Et du travail, il y en avait : avec Avalon, ils avaient lancé une vaste opération d’espionnage de plusieurs profils affiliés à des terroristes avérés, opération qui allait bientôt prendre fin pour un premier point d’étape. Leonard recevait donc régulièrement sur son bureau les rapports achevés de leurs agents, qu’il passait ses journées à éplucher et mémoriser.

Il rentrait donc assez tard, après des journées intenses et bien remplies, entrecoupés de quelques échanges de messages avec son amoureuse qu’il avait hâte de retrouver le soir. Ce jour-là, Eiluned lui avait d’ailleurs annoncé qu’elle avait quelque chose à lui dire et que ce serait plus simple de lui raconter en face à face, ce qui avait éveillé la curiosité de Leonard. Avec son ton, il avait compris qu’il s’agissait plutôt d’une bonne nouvelle, il avait hâte de savoir de quoi il s’agissait et évidemment il n’avait pas pu s’empêcher d’essayer de savoir -il pariait sur quelque chose en lien avec leur mariage à préparer- mais Eiluned avait tenu bon.

Leonard affichait donc un grand sourire quand il passa le pas de la porte de son appartement, qu’il occupait avec elle en attendant qu’ils trouvent un lieu où déménager à deux. Ses deux bras entourèrent la taille de la jeune femme, qu’il eut le plaisir de trouver toute souriante elle aussi.

« Oui ça a été, répondit t-il après un baiser. Grosse journée productive, du coup je suis un peu claqué mais content, les enquêtes avancent bien. Et toi, chérie ? »

Tandis qu’il écoutait la réponse d’Eiluned, il sentit Vivet venir se frotter contre ses chevilles. Il se pencha, pour le soulever et lui donner son petit câlin habituel, tout en râlant de bon coeur :

« Oh la la, mais toujours de plus en plus lourd ce chat. Eh, pépère, on va te trouver une maison avec jardin pour que tu puisses te dépenser, parce que ça ne va pas, là. » Ils avaient évoqué cette possibilité avec Eiluned de partir vivre dans une maison plutôt qu’un appartement mais cela les forçait à sortir des centre-villes pour trouver quelque chose dans un prix raisonnable, alors ils hésitaient encore. Comme s’il avait compris, Vivet lui donna un petit coup de patte sur le nez, qui tira à la fois un rire et une protestation à Leonard : « Oh mais je rigole, Vivou, ne sois pas si susceptible ! »

Il lui fit des petits bisous comme il en avait l’habitude, avant de prendre place sur le canapé en l’installant sur ses genoux. Vivet resta quelques secondes, avant de lever son popotin pour rejoindre les genoux d’Eiluned à l’instant où elle prit place à côté d’eux. Evidemment, ce revirement provoqua une réaction théâtrale chez Leonard qui fit mine de s’offusquer :

« Mais quoi ! Comment ça, tu préfères Lili, maintenant ? Oh la la, je me sens trompé. »

Il échangea un regard offusqué avec Eiluned, ponctué d’un rire, avant d’ajouter avec une certaine tendresse :

« Je crois que tu lui as manqué, dis donc. »


Leonard Wellington

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Eiluned Wellington
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Le s.e.u.m [Leonard & Eiluned] Icon_minitimeDim 4 Oct 2020 - 16:12
« C’est génial, félicitations. » commenta Eiluned avec un sourire tendre lorsque Leonard évoqua brièvement sa journée.

Comme elle le lui avait promis lorsqu’ils s’étaient retrouvés, elle essayait de ne pas trop s’inquiéter pour sa santé. Ce n’était pas évident pour une jeune femme aussi anxieuse qu’Eiluned, mais elle avait décidé de faire confiance à Leonard de manière inconditionnelle, comme elle l’avait toujours fait toute sa vie. Il lui avait promis de ne pas se surmener, et surtout de lui parler si quelque chose n’allait pas ou changeait dans son quotidien. Cette confiance mutuelle était le seul rempart contre son angoisse, mais elle s’y accrochait résolument, forte de ces promesses qu’ils s’étaient faites un peu plus tôt. Elle trouvait déjà Leonard moins tendu, moins fatigué que lorsqu’elle l’avait croisé à la soirée de leur amie. Il semblait plus épanoui, plus reposé et elle sentait bien que leurs retrouvailles n’y étaient pas pour rien. Elle-même avait l’impression de revivre, de retrouver une part d’elle-même qu’elle avait perdu pendant leur rupture.

Elle retrouvait aussi leurs habitudes. Les réveils à ses côtés. Son café au lait à la noisette qu’il prenait le matin, quand elle avalait un bol de café noir avant de partir travailler. Ses regards amusés lorsqu’elle essayait trois tenues différentes avant d’opter pour une quatrième. Ces messages qu’ils s’envoyaient à longueur de journée, quand bien même ils se retrouvaient le soir. Ces baisers qu’ils échangeaient lorsqu’ils rentraient. Ces longues discussions qui les tenaient éveillés jusqu’à ce qu’ils s’endorment dans les bras l’un de l’autre. Il s’agissait d’un délicieux retour à la normalité, après des mois sombres pendant lesquels elle avait eu l’impression de survivre plus que de vivre.

« Bien aussi. » affirma Eiluned avec un sourire. « On a eu un accouchement très prématuré dans la nuit mais le bébé va bien, pour l’instant. Il tient dans une main, c’est… Impressionnant. » admit-elle.

Son stage en réanimation néonatale était sûrement l’un des plus difficiles de ses études. Elle n’était pas particulièrement à l’aise avec le lien à établir avec les parents, généralement dévastés et traumatisés par un accouchement prématuré et qui n’avaient pas pu être préparés sereinement. Eiluned était plus à l’aise avec les soins techniques qu’avec les soins relationnels – et la détresse des parents avait tendance à la submerger rapidement.

« Tu sais bien que personne ne peut mettre Vivet au régime. » commenta Eiluned avec sagesse. « Parce que tu essaies de réduire sa portion de croquettes et après il te regarde avec des yeux de chaton là. » accusa Eiluned en observant l’énorme chat dans les bras de son maître, alors qu’ils s’asseyaient tous les deux sur le canapé du salon. Et le chaton en question – qui était en réalité un vieux chat – , visiblement contrarié par la remarque de son maître sur son poids ne tarda pas à quitter ses genoux pour s’installer sur les genoux d’Eiluned, ce qui lui tira un sourire ravi.

« Mais il m’a toujours préféré à toi, n’est-ce pas ma beauté ? » gazouilla Lili en gratouillant Vivet derrière les oreilles, s’attirant des ronronnements de plaisir de la part du chat. « Il m’a manqué aussi. » avoua-t-elle avec un sourire et un regard tendre pour son fiancé.

Elle avait pris l’habitude de vivre avec le chat de son compagnon depuis plusieurs années, et la présence de l’animal de compagnie lui avait manqué pendant ces deux derniers mois. Eiluned resta silencieuse quelques instants, à savourer ce petit moment avec le félin, qui s’endormait paisiblement sur ses genoux – car Vivet dormait tout le temps.

« Bon, alors, il s’est quand même passé quelque chose de particulier dans ma journée. » finit-elle par lâcher en levant les yeux vers Leonard. « J’ai eu un rendez-vous avec la direction des urgences de l’hôpital. » révéla-t-elle avec un petit sourire.

Elle se pencha tant bien que mal, en veillant à ne pas déranger Vivet, pour saisir un épais dossier.

« Service Exceptionnel d’Urgence à la Milice » titrait la première page. Eiluned laissa son regard traîner sur le dossier, alors que l’entretien qu’elle avait eu quelques heures plus tôt lui revenait en mémoire.

***

Eiluned toqua quelques coups brefs à une porte où une plaque indiquait : « Monsieur Albert Bellingham – ressources humaines. » Une voix grave l’invita à entrer, et elle poussa la porte. Elle se retrouva face à deux hommes. Albert Bellingham, installé derrière son bureau, dont les lunettes rondes lui donnaient un air un peu juvénile malgré un âge plutôt avancé. Assis en face de lui se trouvait le docteur Djebbari, un médicomage d’une trentaine d’années avec qui Eiluned avait déjà travaillé par le passé.

« Bonjour docteur Cadwallader. » lança Albert. « Je vous en prie, asseyez-vous. »

« Bonjour. » avait lancé Eiluned en s’installant sur un fauteuil au cuir fatigué par les années.

Albert Bellingham ouvrit un épais dossier qu’elle ne tarda pas à reconnaître ; il s’agissait du sien. Toutes ses notes, depuis sa première année, y était consignée, ainsi que les différents rapports de stages fournis par ses tuteurs.

« Vous serez bientôt diplômée. » constata l’homme d’une soixantaine d’années. « Vous avez réfléchi à votre premier poste ? »

Eiluned ne fut pas particulièrement surprise par la question ; en effet, en fin de cursus, il était courant que les étudiants soient reçus en entretien pour discuter avec les membres de la direction de leur avenir.

« J’aimerais me diriger vers les urgences. » indiqua Eiluned sans hésitation, parce qu’elle avait déjà réfléchi à la question. « J’ai fait une grande partie de mes stages dans ce service, et je pense que c’est la spécialité qui me correspond le plus. » ajouta-t-elle, comme pour justifier ce choix un peu audacieux.

« En effet. » commenta Albert, les yeux baissés vers son dossier. Il resta silencieux quelques instants. « Hum… Vous avez redoublé votre première année, c’est bien cela ? »

« Oui. » Eiluned lutta pour ne pas s’agiter sur sa chaise. « J’ai eu quelques difficultés à assimiler des méthodes de travail efficaces… » admit-elle avec un peu d’hésitation dans la voix.

« Vos résultats se sont nettement améliorés ces dernières années, et vos tuteurs de stage sont satisfaits de votre travail. » poursuivit-il comme s’il ne l’avait pas entendu. « La spécialité d’urgentiste est en effet assez en adéquation avec votre parcours. »

Eiluned esquissa un sourire imperceptible, soulagée de cette approbation. Elle hocha la tête mais garda le silence.

« Docteur Cadwallader… Vous avez entendu parler de la création du S.E.U.M ? » intervint alors le docteur Djebbari en se tournant vers elle.

« Pardon ? » lança Eiluned en fronçant ses sourcils blonds.

« Le S.E.U.M. Le Service Exceptionnel d’Urgence à la Milice. » Devant le regard intrigué d’Eiluned, le docteur Djebbari poursuivit : « C’est une nouvelle unité d’urgentistes que nous sommes en train de créer et qui sera sous ma responsabilité. »

« Liée au ministère de la magie ? » devina la jeune femme.

« En partie. Il s’agit d’une équipe de médicomages qui travaillent aux urgences de l’hôpital, mais capable d’être détachée sur les interventions de la milice qui nécessitent une équipe médicale. On est donc capables de répondre aux appels de la milice, mais le reste du temps on travaille en tant qu’urgentistes à Ste-Mangouste. »

Eiluned hocha la tête, pensive. « Et cette création a été requise spécialement par la milice ? » s’enquit-elle, curieuse.

« Oui. » répondit-il avec honnêteté. « Nous avons eu divers… problèmes avec les interventions des urgentistes sur les lieux de mission de la milice. Des personnes qui n’étaient pas forcément formées, d’autres qui n’étaient pas très fiables… » Il eut un geste un peu agacé de la main. « On a besoin de recruter et de former des personnes fiables pour les envoyer sur le terrain. » Il laissa un moment de silence passer. « Et j’aimerais vous proposer un poste avec nous, docteur Cadwallader. »

Eiluned essuya un petit temps de surprise. Elle retrouva ses esprits pour demander : « En quoi consiste le poste, au juste ? »

« Vous seriez urgentiste titulaire à l’hôpital. Vos journées seraient similaires à celles des autres médicomages, à la différence près de ceci. » Il agita un boitier noir, qu’il tenait dans sa main. « Il s’agit d’un bipeur qui permettra de rassembler l’équipe du S.E.U.M pour les envoyer en intervention. Concrètement, il s’agit d’intervention de terrain similaires à celle que vous avez déjà faites ; soins sur les lieux, triage si nécessaire, et trajet en ambulance jusqu’à l’hôpital ou jusqu’au centre de Réhabilitation Mémorielle… » A ces mots, il guetta la réaction d’Eiluned, qui se contenta de le regarder avec intérêt. « Une discrétion est évidemment demandée, par rapport au fait que nous travaillons avec le département de la justice magique… »

La jeune femme hocha la tête. « Oui, bien sûr. »

« Concrètement, » reprit Albert Bellingham, « nous vous proposons de vous prendre en stage au sein de cette nouvelle équipe jusqu’à l’obtention de votre diplôme, suivi d’une embauche pour une durée indéterminée. »

Eiluned hocha la tête une nouvelle fois. « Très bien. » souffla-t-elle en interrogeant du regard les deux hommes.

« Vous n’êtes pas obligés de nous donner votre réponse immédiatement. » intervint le docteur Djebbari. « Tout est là-dedans, prenez le temps d’étudier tous les aspects et vous pourrez nous donner votre réponse plus tard. »

« Avant la fin de la semaine. » prévint Albert Bellingham toutefois.

« Oui, évidemment. » lança Eiluned en réceptionnant le dossier intitulé « Proposition d’embauche. » Elle hésita un instant avant de lancer, en même temps qu’elle esquissait un mouvement pour se lever : « Je vous remercie d’avoir pensé à moi. »

***

Eiluned tendit le dossier à Leonard et, après un silence, lança :

« Tu en as entendu parler, j’imagine ? » s’enquit-elle avec un regard curieux. « On m’a fait une proposition d’embauche au sein de l’équipe, aujourd’hui. »




Eiluned Wellington


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Le s.e.u.m [Leonard & Eiluned] Icon_minitimeVen 25 Déc 2020 - 15:29
« Oh la la, ça devait être un peu effrayant de le tenir ! J’aurais eu peur de lui faire mal » s’exclama t-il, au sujet de bébé né très prématurément.

Eiluned lui racontait souvent des histoires qu’elle vivait à l’hôpital et Leonard les trouvait toujours assez impressionnantes. Il était sincèrement bluffé que sa petite amie parvienne à tenir face aux situations de crise, à la souffrance des gens, à leur détresse, parfois. De son côté, il n’aurait jamais pu supporter. Il avait toujours été fasciné par le fonctionnement d’un corps humain et c’était d’ailleurs ce qui l’avait poussé sur la voie de la médecine légiste. Mais les patients qu’il examinait étaient morts, et c’était beaucoup plus facile pour lui : ils avaient cessé de souffrir. Il ne se confrontait pas à leurs douleurs et leurs problèmes, contre lesquels il aurait eu dû mal à se prémunir et à s’empêcher de s’impliquer émotionnellement.

Il savait qu’Eiluned pouvait se sentir atteinte parfois et que c’était la raison pour laquelle elle préférait les urgences : les patients tournaient beaucoup plus, elle ne les suivait pas sur le long terme et il n’y avait pas le temps de se laisser émouvoir, il fallait réagir vite et faire preuve d’une véritable maîtrise technique, un terrain où elle était plus à l’aise.

« Hum, quel chat ingrat, fit-il mine de râler au sujet de Vivet qui semblait préférer la compagnie d’Eiluned. Mais bon. J’avoue que je le comprends… »

Il échangea un sourire complice avec Eiluned, sans manquer de donner une dernière caresse à son chat. Elle fut la première à changer de sujet, pour lui faire part d’un événement visiblement important qui s’était passé dans sa journée. Il n’eut qu’à lire l’étiquette du dossier qu’elle lui tendait pour comprendre aussitôt ce dont il s’agissait.

« Oui, bien sûr » répondit-il en ouvrant la chemise, pour lire en diagonale les papiers à l’intérieur. « Enfin, je suis de loin, c’est pas nous qui avons monté ce dossier, c’est l’agence d’intervention, puisque ça concerne plutôt leurs actions ». Il avait déjà expliqué dans les grandes lignes comment s’était restructurée la Milice depuis la nomination de nouveaux chefs à sa tête. « Ça ne m’étonne pas qu’ils fassent des propositions en tête à tête, plutôt que de lancer un appel d’offre ouvert, c’est… assez sensible, comme type de poste, déclara t-il en posant un regard sondeur sur Eiluned. Ça t’intéresserait ? »


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Le s.e.u.m [Leonard & Eiluned] Icon_minitimeVen 15 Jan 2021 - 10:17
Eiluned avait considéré l’offre que l’hôpital lui avait fait en pesant – comme toujours – les pour et les contre. A partir du mois de la fin du mois de juin, elle serait officiellement résidente à l’hôpital de Sainte-Mangouste, avant de devenir titulaire après quelques années de pratique. Et, si ses stages lui avaient permis de découvrir plusieurs disciplines différentes, c’était vers une spécialité d’urgentiste qu’Eiluned se dirigeait inéluctablement. Elle aimait bien l’adrénaline du service, bien différente des autres. Les rapports avec les patients n’étaient pas les mêmes, l’approche de la médecine non plus… Etonnement, Eiluned se retrouvait davantage dans un service comme celui-ci que celui de réanimation néonatale dans lequel elle effectuait l’un de ses derniers stages. Ce n’était pas pourtant ce qu’elle aurait cru être sa vocation première : elle était entrée en première année en pensant se diriger davantage vers les services de rééducation, ou vers la médicomagie générale. La pression des urgences lui paraissait alors insurmontable, elle qui peinait à prendre confiance en elle dans ce milieu professionnel difficile.

Pourtant, à force de se confronter à des situations délicates et stressantes, Eiluned avait appris à les maîtriser. Cela ne s’était pas fait du jour au lendemain et lui avait demandé énormément de travail et d’apprentissage. A la fin de ses études, elle pouvait dire qu’elle se sentait désormais à l’aise, confiante en ses capacités – ce qui était plutôt rassurant, puisqu’elle devait bientôt exercer seule.

La proposition du docteur Djebbari et d’Albert Bellingham était venue conforter son sentiment d’avoir finalement trouvé sa place dans cette grande organisation qu’était Sainte-Mangouste. Difficile de ne pas se sentir flattée par l’intérêt qu’ils avaient montré à son profil, jusqu’à lui faire une proposition d’embauche pour une unité qui était encore en création. Evidemment, Eiluned ne pouvait pas s’empêcher de questionner sa légitimité dans un telle service – car on ne se débarrassait pas de ses habitudes en un claquement de doigt – et c’était pour cela qu’elle tenait à en discuter avec son fiancé, qui avait toujours été, depuis vingt ans, son plus grand soutien.

Le fait que Leonard soit lieutenant au sein de la milice était également un avantage non-négligeable à l’avancement de sa réflexion, Eiluned le sentait au regard sondeur qu’il posa sur elle.

« Je pense oui. » lui répondit-elle. « C’est une opportunité incroyable, on me propose littéralement de participer à la création d’une nouvelle unité. Ils veulent me prendre en stage sur la fin de mon internat, donc jusqu’à la fin du mois de juin, et m’embaucher directement à la sortie. » expliqua-t-elle à Leonard. « Concrètement, ça équivaut à une embauche en tant qu’urgentiste à Sainte-Mangouste, à la différence qu’on est détachés sur une équipe d’intervention spéciale pour la milice en cas de besoin. Les missions ne sont pas très différentes, en réalité. » Constata Eiluned en baissant brièvement les yeux vers le dossier qui étaient toujours dans les mains de Leonard. « Mais j’imagine qu’ils préfèrent les dédier à une seule unité, avec tout ce qu’il s’est passé ces derniers mois… C’est assez ambitieux, comme premier poste. » admit Eiluned avec un sourire nerveux. « Mais en même temps… Je serais formée par le docteur Djebbari – c’est le médicomage en charge de l’unité – jusqu’à la fin de mes études et… Oui, je pense que ça m’intéresse. » Elle interrogea à son tour Leonard du regard : « Tu en penses quoi ? »




Eiluned Wellington


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Quand Leonard avait entendu parler de la création de ce groupe de médicomages détachés pour l’unité d’intervention de la Milice, évidemment, il avait songé à Eiluned. Il avait pensé au fait que, puisqu’elle était intéressée par les urgences, elle pourrait être intéressée également par ce type de poste qui pouvait fournir le même genre d’adrénaline. Pourtant, il ne lui en avait pas parlé. Il aurait pu, aisément, faire le lien, appuyer son dossier, se porter garant pour elle. Il ne l’avait pas fait. Quelque chose le retenait.

Leonard ne s’était pas retrouvé à la Milice par conviction personnelle et par soutien immodéré envers le Ministère. Pour être honnête, certaines missions qu’il remplissait dans le cadre de ce nouveau travail le questionnaient, lui posait des cas de conscience, même. Il n’était pas spécialement fier de manipuler une adolescente pour la conduire à Skye, afin d’aider une enquête très sensible. Il savait que d’autres situations de ce type allaient se reproduire à l’avenir. Dans ces moments-là, il se répétait fermement les raisons de sa présence : profiter des moyens à sa disposition pour trouver la vérité sur la disparition de sa soeur. Egoïstement, le reste s’effaçait, prenait moins d’importance face à ce but ultime pour lequel il acceptait de se salir les mains.

Mais il n’avait pas vraiment envie qu’Eiluned se retrouve à devoir gérer le même genre de cas de conscience, confrontée à des situations de crise où elle aurait à obéir quoiqu’il en coûte, même si elle doutait du bien-fondé de ses ordres. On ne lui laisserait pas le loisir de contester quoi que ce soit. C’était les raisons de la création de cette unité, Leonard le savait : éviter qu’à nouveau, une ambulancière prise d’un élan chevaleresque détourne un véhicule sensé conduire un prisonnier à Skye et y perde malencontreusement la vie, laissant derrière elle le parfum d’un scandale.

Son regard trahissait donc son hésitation, quand Eiluned lui demanda le fond de ses pensées, après avoir exposé les siennes. Il mit quelques secondes à répondre, en reposant lentement sur la table le dossier qu’il avait entre les mains.

« C’est une belle opportunité, c’est sûr, et tu seras certaine d’intégrer les urgences comme ça » commença t-il, car il savait que c’était son souhait. Il savait aussi qu’Eiluned devait sentir poindre le « mais » dans sa voix. « Mais… Disons que tu vas exercer dans des situations où tu peux te retrouver à recevoir des ordres qui ne vont pas te plaire ou à devoir garder des secrets qui peuvent être lourds à porter. Cette unité est au service de la Milice, c’est une autre position que celle de travailler pour un hôpital public. Je ne te dis pas de ne pas le faire mais… Il faut que tu sois bien consciente de ça. »


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Sans grande surprise, l’avis de Leonard comptait plus que celui de quiconque pour Eiluned. Cela faisait des années qu’ils avaient pris l’habitude de tout se dire et de prendre leurs décisions en se concertant au préalable. Leonard avait été son meilleur ami pendant plus de dix ans avant de devenir son compagnon ; Eiluned pouvait se remémorer très précisément qu’à l’âge de sept ans, ils avaient déjà de longs débats sur ce qui était le plus judicieux de demander à Noël. Avec les années, leurs préoccupations avaient changé – quoique, Leonard restait un grand enfant, et Eiluned adorait les cadeaux – mais ils n’avaient jamais perdu l’habitude de se parler librement, parfois pendant des heures, avant de faire un choix important. Pour cela, leurs personnalités étaient très complémentaires : là où Eiluned était très mesurée et avait tendance à dresser des listes pour lister les pours et les contres, Leonard avait une approche beaucoup plus franche du problème.

Aussi, ce fut avec une expression de surprise qu’Eiluned décela dans l’attitude de Leonard une hésitation qu’elle ne lui connaissait que rarement. Elle l’incita d’un regard à lui confier ses pensées, et resta silencieuse pendant qu’il les lui exposait. S’il commença par qualifier cette proposition comme étant une « belle opportunité », Eiluned devina sans mal les réserves dans sa voix. Elle fut, en revanche, étonnée d’en connaître les véritables raisons. Elle aurait imaginé plus facilement que Leonard ne soit pas particulièrement à l’aise avec l’idée qu’elle se retrouve sur les lieux de potentiels affrontements – elle avait, à ce sujet, déjà préparé un long argumentaire qu’elle aurait presque pu lui réciter.

Mais c’était une préoccupation toute autre qui occupait son fiancé et qui alerta Eiluned sur un autre sujet que celui de sa proposition d’embauche. La façon dont il s’exprimait, cette mesure qu’il mettait dans ses mots ne lui ressemblait pas. Ces « ordres » et ces « secrets » qu’il évoquait lui firent froncer les sourcils avec une certaine inquiétude. Leonard n’était un simple agent de la milice ; il était le lieutenant de l’une des deux branches. Un poste important, donc, avec des responsabilités qu’elle ne l’avait jamais entendu questionner jusqu’à aujourd’hui. Au fond, Eiluned ne s’était pas étonnée de ce secret autour de son nouveau poste ; elle savait que le ministère traitait des dossiers sensibles et que Leonard était tenu au secret professionnel.

En revanche, Eiluned connaissait trop bien son fiancé pour ne pas déceler les moments où il parlait de lui sans même s’en rendre compte. En le mettant en garde contre une potentielle collaboration avec la milice, il lui semblait que Leonard lui révélait surtout une part de son travail qu’elle ne soupçonnait pas et qu’il paraissait lui-même avoir du mal à accepter.

« Des ordres qui ne vont pas te plaire ? » releva-t-elle finalement en le dévisageant longuement. « Tu parles pour moi… Ou pour toi ? » Elle se pencha en avant pour saisir sa main dans la sienne. « Ecoute Lenny… Je sais que tu es soumis au secret professionnel au ministère mais… Tout va bien ? Ça te plait toujours, de bosser à la milice ? »



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Le s.e.u.m [Leonard & Eiluned] Icon_minitimeSam 10 Avr 2021 - 13:08
Leonard comprit qu’il avait peut-être trop laissé voir ses sentiments personnels dans la réponse qu’il donnait à Eiluned, sur des sujets dont il n’était pas du tout sensé parler, tenu au secret professionnel. Il mordit machinalement sa lèvre, en se sentant partagé entre deux vents contraires. Il y avait des choses qu’il ne pouvait pas dire à Eiluned, mais d’un autre côté, il voulait la préserver d’éventuelles difficultés et cas de conscience qu’elle aurait à gérer, si elle décidait de travailler dans une cellule spécialisée, en lien avec la Milice. Il ne pouvait pas rester totalement silencieux non plus, Eiluned comptait bien davantage pour lui que sa conscience professionnelle. Il mit quelques secondes à trouver la bonne manière de formuler les choses :

« Ça va, ne t’en fais pas pour moi, je gère » assura t-il en posant sa main sur la sienne, pour ne pas l’inquiéter davantage. Il tenait à parler d’elle plutôt que de ses dilemmes moraux au sein d’un travail dans lequel il ne se voyait pas rester éternellement, de toute manière. « Je veux juste que tu saches que parfois, la Milice est confrontée à des cas difficiles où tu peux te retrouver à te demander si les ordres à suivre sont vraiment… justes. Si ce sont les bonnes choses à faire. » Et il connaissait Eiluned, elle avait un certain sens moral, une personnalité consciencieuse qui risquait de la mettre dans des positions délicates. Leonard, lui, faisait plus facilement des concessions avec son sens moral quand il avait en tête des objectifs qu’ils jugeaient supérieurs, comme en l’occurrence, l’enquête sur la disparition de sa soeur qui l’avait poussé à rejoindre les rangs de la Milice. Ce n’était pas toujours simple, surtout depuis qu’il avait évolué et pris du grade : il se retrouvait souvent à être la personne qui donnait les ordres et non plus seulement à la suivre. « Je ne suis pas sûr que ça soit un environnement dans lequel tu t’épanouisses. Je pense que tu seras mieux à faire le travail que tu aimes, dans un hôpital que tu connais bien, sans avoir à te mêler de choses plus… politiques, on va dire. »

Leonard interrogeait Eiluned du regard, en espérant la convaincre. Il la vit hésiter légèrement et reporter un regard pensif sur le dossier qu’elle tenait entre ses mains.

« Tu as peut-être raison… Je vais réfléchir. »

Il hocha la tête, en pressant la main d’Eiluned dans la sienne.

« Et puis… Je préférerais qu’on passe le temps qu’on a tous les deux dans l’environnement le plus serein possible. Moi-même, je devrai quitter la Milice à un moment donné » rappela t-il. Un léger sourire naquit sur ses lèvres, alors qu’il passait doucement le pouce sur la bague qu’elle portait à son annulaire gauche. « On a des projets sur lesquels se concentrer, toi et moi... En parlant de ça, tu as des nouvelles pour les impressions des faire-parts ? »

FIN DU RP


Leonard Wellington

I don't wanna lose control
There's nothing I can do anymore

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