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Un peu comme au cinéma, un peu pour la mise en scène. [Jayce]

Adrian Calder
Adrian CalderSa Majesté de l'humour
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Profil Académie Waverly
Un peu comme au cinéma, un peu pour la mise en scène. [Jayce] Icon_minitimeMar 22 Sep 2020 - 12:25
Dimanche 10 avril 2011

Long soupir. "Je sais bien maman, j'imagine qu'il avait un truc. [...] Oui il aurait dû prévenir. [...] C'était important oui, au moins ça s'est bien passé, elle m'a l'air gentille. [...] Oui. [...] Oui. [...] Je lui dirais ne t'inquiète pas. [...] Au revoir. [...] Moi aussi je t'aime, bisous."

Adrian raccrocha son pear et décida de faire suivre cette conversation par quelque chose d'un peu plus joyeux alors il se laissa tomber sur son lit et resta un long moment à contempler son plafond en pensant à la mort. Encore une fois il avait attendu peu de choses de son frère et encore une fois il avait réussi à le décevoir. Décevoir était un bien grand mot. Adrian s'était douté que Roy ne viendrait pas aujourd'hui, tout comme il n'était pas venu la dernière fois. Et la fois d'avant. Et la fois d'avant. Et la fois d'après très probablement. Il avait fait sa paix avec cet état de fait depuis un bon moment déjà et l'espoir avait laissé place à la résignation. Mais aujourd'hui quelqu'un d'autre avait eu la folie de croire que monsieur Roy Calder ferait l'effort de venir. Et devait vivre avec la déception qui venait avec cette drôle d'idée.

Il aurait vraiment préféré finir son dimanche autrement, mais apparemment il avait été désigné pour aller crier sur son frère. Bah. Il avait fini par en avoir l'habitude à force. C'était très simple, la première étape consistait à le trouver - ce qui pouvait représenter un bon défi pour se mettre en jambes - , ensuite on criait sur Roy et selon les humeurs il disait que ça n'était pas de sa faute ou disait qu'il allait faire des efforts et qu'il était désolé. Dans tous les cas rien ne changeait, mais au moins ça soulageait pendant un petit moment.

Pour la première épreuve, il vérifia sa montre sitôt entré dans Bristol. Super. C'était un coup à ce qu'il soit aux folies sorcières. Pourquoi tant de haine ? Qu'avait-il fait dans une vie antérieure pour mériter cela ? Il avait toujours pris soin d'éviter l'endroit et pour cause, à peu près tout ce qui s'y passait était au mieux considéré comme une très mauvaise idée dans l'éducation qu'il avait reçue. Si Roy n'avait toujours pas terminé sa crise d'adolescence, Adrian avait grandi sans jamais vraiment tout remettre en cause et il se faisait des films du quotidien du cabaret. Des films qu'il n'avait aucune envie de voir. Bon. Il avait dit à Roy qu'il acceptait toutes les facettes de sa vie, sûrement qu'il pouvait affronter une machine à sous. Surtout si c'était pour l'engueuler, c'était pour la bonne cause.

Ce n'est qu'une fois arrivé dans le casino qu'il se rendit compte que son plan n'était pas ouf. N'étant jamais venu ici il n'avait aucune idée d'où il pourrait bien trouver Roy et l’appeler pour lui demander où il était pour l'engueuler ne lui semblait pas la meilleure idée du monde. S'il était arrivé à Bristol armé de sa seule résignation, il commençait doucement à s'énerver alors que le cabaret et sa propre stupidité l'assaillaient. Bien qu'il ait eu l'impression de déambuler des heures - heureusement pour lui la soirée était encore jeune -, il ne lui fallait pas si longtemps que ça pour aviser une silhouette familière. Bon. Au moins ça l'avancerait sur la piste du frère indigne. "Hey." Le ton était plus sec qu'il ne l'aurait voulu, mais il venait de voir quelqu'un attraper ses gains à la machine à sous avec la bouche et il avait la très mauvaise impression que le lieu était en train de salir son âme. "Tu n'saurais pas où se trouve notre très cher ami par hasard ? Et quelle est son excuse pour avoir ruiné ma journée ?" De l'exagération ? Où ça ?


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Un peu comme au cinéma, un peu pour la mise en scène. [Jayce] Icon_minitimeDim 4 Oct 2020 - 14:17



Un peu comme au cinéma, un peu pour la mise en scène. [Jayce] Roy1010
Jayce Bowers, vraiment ravi

[b]Jayce avait passé une matinée signifiante de fatigue. Il s’inquiétait toujours brutalement pour Roy : en plus d’être malheureux tout en esquivant scrupuleusement toutes les situations qui auraient pu l’amener à en parler, il avait reçu deux jours plus tôt une nouvelle propre à chambouler un peu plus ses certitudes. Or, un Roy instable ressemblait très nettement, de l’avis de Jayce qui le connaissait par cœur, à un Roy en train de s’embourber lentement dans les marais du désespoir. Et savoir son meilleur ami dans une telle détresse émotionnelle – car s’il pouvait lui dissimuler certaines choses, la profondeur de sa tristesse n’en faisait pas partie, - minait par extension son propre moral. Il était donc assez soucieux, même si par respect pour son caractère il n’en laissait rien paraître, et s’être levé à quatre heures du matin pour assister un déchargement de drogue qui avait eu lieu dans l’humidité des dock, lui qui aimait dormir quatorze heures de suite, n’avait pas arrangé les choses.

La livraison s’était bien passée. Personne n’était intervenu, personne n’avait tenté de dérober les cent vingt kilos de Tenebrosia ou d’intercepter un colis qui représentait plusieurs centaines de milliers de gallions. Personne n’avait dû être descendu, personne n’avait était blessé et le bébé dormait sagement dans les entrepôts des Folies, prêt à être distribué aux revendeurs, prêt à générer de délicieux gains concrets pour les Veilleurs, et faire -notamment – de Jayce et Roy des personnes encore plus riches.

Et c’est ce que Jayce avait passé le reste de l’après-midi à faire, après une sieste de deux heures supposée lui permettre de récupérer son sommeil perdu. Avec l’aide de Toni ils avaient supervisé le transfert des sachets de drogues dans la carrosserie d’une voiture moldue que l’un de leurs employés devait conduire ensuite jusqu’à la côte avant d’embarquer sur un bateau direction : l’Amérique. Dix-sept heures étaient passées et Jayce attendait depuis calmement, les nouvelles de leur chargement et sa réception, qui devait transplaner quelques heures plus tard au large des récifs britanniques, en pleine océan Antlantique.

Comme la soirée débutait il était descendu jeter un coup d’œil à la salle principale du casino dans laquelle les machines à sous magiques et les tables de blackjack et de poker commençaient lentement à accueillir les clients du casino et avaler goulument les galions qu’ils glissaient dans les interstices et misaient sur les tapis. Cette première vague ne resterait pas tard, Jayce le savait d’expérience, et représentaient une catégorie novice des tables de jeux. La majorité étaient là pour la première fois et garderaient pour ces pratiques un rapport exceptionnel : les vrais clients, eux, arrivaient soit beaucoup plus tôt – il en restait encore, des camés du jeu qui ne pouvaient décrocher d’une machine et misaient par centaines les pièces d’or qui coulaient de leur poches comme des fontaines de champagne -  ou plus tard, vers vingt-deux-heures, pour un dîner de luxe ou une after poker qui se terminerait à huit heure du matin, avec la fermeture du cabaret.

Jayce s’était immobilisé dans un coin de la salle, et regardait avec attention un joueur spécifiquement passionné recevoir ses gains directement à même sa bouche, suffisamment fasciné pour qu’il hésite à appeler la sécurité et que ce type qui se comportait de toute évidence suffisamment mal pour nuire à l’image du casino disparaisse de son champ de vision. Il profita encore un peu du spectacle, les sourcils levés, un demi sourire figé sur les lèvres, secouant doucement la tête lorsqu’une voix juvénile l’interpella.

- Hey. » Jayce se retourna et fronça imperceptiblement les sourcils devant ce visage familier mais rajeunit de tant d’années qu’il se demanda comment il avait pu passer le contrôle de l’accueil. Puis un sourire illumina ses traits alors qu’Adrian poursuivait avec une charitable politesse : « Tu n'saurais pas où se trouve notre très cher ami par hasard ? Et quelle est son excuse pour avoir ruiné ma journée ? »
- Mais, bonsoir à toi aussi, Adrian, c’est un plaisir de te voir après toutes ces années, » répondit Jayce avec une bonne humeur vaguement moqueuse. Pour être sincèrement honnête, Jayce avait un réel plaisir à croiser une nouvelle fois le frère de Roy, mais gardait de lui un souvenir plus chaleureux et s’était donc attendu à une mise en situation peut-être un peu moins agressive de sa part : à cet instant, il partageait trait pour trait avec son frère aîné le charme de sa colère renfrognée. « Aucune idée, » fit-il gaiment, pressentant que l’attitude d’Adrian n’augurait rien de bon pour Roy et qu’il pouvait tout à fait lui épargner une rencontre qui, il n’en doutait pas, se déroulait dans un cadre que son ami avait de tout temps voulu éviter. « Tu m’as l’air contrarié par quelque chose, peut-être que tu pourrais m’expliquer de quoi il s’agit et qu’on verra ensuite si je peux te rendre service ? » Quelle situation bizarre, pensa Jayce, de re-faire la connaissance d’Adrian en protégeant Roy.



Adrian Calder
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Un peu comme au cinéma, un peu pour la mise en scène. [Jayce] Icon_minitimeDim 1 Nov 2020 - 15:38
Adrian était occupé. Occupé à râler sur Roy - pour changer -, mais occupé quand même. Et à cause de ça il venait de passer pour un sacré connard devant Jayce. Parce qu'il n'avait pas prévu de le revoir en fait. S'il était venu aux folies sorcières en se disant qu'il aller retrouver celui qui lui avait un temps servi de semi-frère, sûrement qu'il se serait posé la question de savoir ce qu'il en pensait un peu plus tôt que ça. Mais il était venu chercher Roy lui à la base, alors on l'excusera de se retrouver comme un idiot devant cet autre grand enfant. Plus jeune il appréciait beaucoup Jayce, malgré ce que des dessins peu flatteurs auraient pu suggérer, de ce qu'il s'en souvenait, Jayce avait toujours été gentil avec lui et ça lui avait suffit pour bien l'aimer.

Et puis il lui en avait voulu. Son père n'avait jamais caché qu'il n'avait pas... vraiment apprécié les services de conseiller d'orientation de Jayce. Adrian était bien trop jeune et docile pour questionner le fait qu'il avait volé son frère. Ils ne s'étaient pas vraiment revus depuis, même si Adrian avait eu le temps de grandir et de comprendre que, pour ce qui était des mauvais choix, Roy avait toujours été assez grand pour les faire tout seul. Autant dire que son "hey" d'entrée en matière était quelque peu décevant. Sans attendre de grandes embrassades, du sang, des larmes, des cris et des fraises des bois, on aurait pu au moins espérer qu'il se fende d'un "Ca fait longtemps". Il n'en fut rien et Jayce ne manqua pas de le remarquer, il aurait fait un bon milicien dis donc.

Le problème c'est qu'Adrian ne savait pas trop s'il était heureux de le revoir, lui. Il avait aimé Jayce comme le frère qu'il avait presque été. Puis il l'avait détesté - jusque là rien d'étonnant dans cette fratrie me direz-vous -, maintenant Jayce ne faisait simplement plus partie de sa vie et il était si habitué à cet état de fait qu'il n'était pas sûr de vouloir en changer. Roy avait toujours tout fait pour s'assurer que sa vie... professionnelle et sa vie familiale reste parfaitement séparées alors lui non plus n'avait rien fait pour organiser de grandes retrouvailles sentimentales.

Il allait falloir qu'il réponde à Jayce à un moment, son "hey" n'avait pas été très bien accepté, alors un long silence serait tout aussi vexant. Que dire, que dire, vite Adrian, concentre toi. "Ca fait longtemps, ouais." ??????? Adrian !? "Ca va toi ?" Que quelqu'un arrête cet homme. Pourquoi est-ce qu'il avait d'un coup le moindre intérêt pour la vie de Jayce ? Il venait de conclure que c'était très bien qu'ils s'ignorent royalement, il s'agirait maintenant de se tenir à ce qu'on décidait, non, mais. Sauf que... Sauf que couper complètement Jayce de sa vie, ça marchait bien quand il était chez lui, à moitié affalé sur son canapé à regarder des conneries à la télé. Ca marchait nettement moins bien quand il était littéralement en tête à tête avec Jayce. Qu'est-ce qu'il était censé faire d'autre ? L'envoyer chier ? Il en était bien incapable. Preuve que finalement il n'était peut-être pas si indifférent à son existence ? Il vous dirait bien que non.

"Je veux juste savoir où il était ce midi. Et je dois l'engueuler aussi." Ca n'était pas sa faute, c'était sa mère qui l'envoyait. Enfin. Elle n'avait pas vraiment utilisé le mot "engueuler". Elle n'avait pas non plus vraiment voulu dire ça... mais globalement c'était l'esprit du truc. Dans tous les cas sa dernière phrase avait perdu le ton agressif qu'il avait quand il avait adressé la parole à son vis à vis. Adrian n'était pas bien malin, on le prouvait assez souvent pour ne pas faire croire l'inverse à nos lecteurs, mais il savait que sa colère n'avait qu'une seule cible. Il fallait qu'il l'économise. Qu'il la cultive. Et chaque minute durant laquelle Roy se cachait ne faisait qu'augmenter ses chances de se faire crier dessus. Du coup Adrian était déjà à peu près certain qu'il allait se faire engueuler en retour. Tant qu'à faire, autant sympathiser avec Jayce, ça ferait chier Roy avec un peu de chance.


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Jayasimha Vijayan
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Un peu comme au cinéma, un peu pour la mise en scène. [Jayce] Icon_minitimeSam 7 Nov 2020 - 19:11
S’il avait fallu être tout à fait honnête à cet instant Jayce aurait été dans l’obligation de convenir qu’intérieurement, il n’en menait pas large. Revoir Adrian lui faisait, quoi qu’il puisse prétendre, un petit quelque-chose, et ce petit quelque-chose, il pouvait le sentir très spécifiquement situé au niveau de sa poitrine. Un petit coup de cric renversant. Après tout, il n’avait plus été en contact avec les Calder depuis des années, hormis par l’esprit et sa faculté à regretter, dans ses rares moments d’oubli, la présence profondément réconfortante que cette famille avait été pour lui pendant des années. Jayce n’avait jamais spécifiquement cherché à nier le sentiment de déception et de trahison qui avaient, sans équivoque, surgit dans les propos et les attitudes de Victor et Elena. Il considérait ce que cela avait produit en lui avec une sorte de fatalité résignée. Il s’en voulait, bien sûr. Mais Jayce n’était pas le genre de personne à se conforter dans des regrets incorrigibles, sur lesquels par extension il n’avait aucune prise, et dont le goût ne lui laissait rien de constructif à expérimenter.

Évidemment il pouvait nier ces douleurs spécifiques tant qu’il n’était pas confronté de trop prêt à l’un de ses éléments – côtoyer Roy qui parfois côtoyait lui-même sa famille (bien que rarement) était déjà suffisamment compliqué – et il n’avait pas exactement prévu de voir un jour un Adrian Calder âgé de plusieurs années débarquer dans cet environnement supposé impénétrable, le genre de frontière érigé par Roy entre lui, ses activités et son sang, et devoir gérer comme si de rien n’était de tels retrouvailles, avec tout le désintérêt déstabilisant que cela supposait.

Parce qu’Adrian ne semblait pas précisément ravi de le revoir. Il ne semblait précisément pas grand-chose, d’ailleurs. Aux premiers abords, Jayce fut ravi de se sentir aussi reconnu qu’une poignée de porte vaguement familière. Il prétendait vaillamment ne rien accuser de plus qu’un vague amusement et une curiosité pour les revendications du jeune frère de Roy – qui avait quasiment était son frère mais se sentait-il encore en droit de se considérer comme tel, rien n’était moins sûr, - alors que la présence du garçon réveillait en lui d’un seul coup un panel gigantesque de souvenirs tristes et durs mais surtout réconfortants, rassurants et doux, des présences qui, aujourd’hui, lui manquaient terriblement.

Il n’avait d’ailleurs aucune idée véritable de la position d’Adrian à son sujet. Il semblait évident que le jeune homme ne s’attendait pas à le voir, ce qui au demeurant lui paraissait étonnant – il devait bien savoir que Jayce travaillait ici ? Non ? – mais l’avait quitté si jeune et n’ayant eu aucune possibilité depuis d’assister à ses états d’âme consécutif… Il ne pouvait qu’avoir la certitude de ce qu’il ressentait lui, c’est-à-dire une affection chaleureuse qu’il réprima brutalement en sentant Adrian au contraire, froid et dégagé.

Et un peu mal à l’aise.

- Je vais, répondit-il en prenant sur lui pour estimer ces trois mots ça va toi, comme une sorte de preuve d’intérêt, alors qu’il n’avait en vérité aucune idée sur le genre d’interprétation qu’il était censé en faire. Il avait la nette impression qu’Adrian fuyait son regard malgré ses efforts pour le confronter, et qu’il se sentait vaguement plus à l’aise en orientant le sujet sur Roy. Quoi que.
- Je veux juste savoir où il était ce midi. Et je dois l'engueuler aussi.
- L’engueuler, ha bon ? » Il ne put s’empêcher de considérer Adrian avec un rire sur le visage, incrédule. « Tu viens jusqu’ici pour l’engueuler ? Tu fais partie d’une délégation ? » Jayce haussa un sourcil amusé avant de reprendre : « J’ai peur qu’il m’en veuille si je l’attire ici pour ça. Mais si tu veux l’attendre on pourrait en profiter pour discuter… Tu sais les trucs un peu pénibles qu’on fait avec ses vieux oncles qu’on n’a pas vu depuis des lustres… Me raconter tes aspirations, comment tu as grandi… Me donner des nouvelles de tes parents, de tes frères et sœurs… Me laisser te dire quelque chose comme olala c’est fou ce que tu as grandis la dernière fois que je t’ai vu tu étais haut comme ça… »

Et Jayce était un délinquant, et buvait. Il sourit. La vérité c’est qu’il mourrait d’envie de savoir, de récolter le moindre fragment de paysage visible depuis cette fenêtre potentielle ouverte vers cette famille qui l’avait répudiée mais qu’il considérait et considérerait toujours comme étant la sienne.


Jayce Bowers
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Adrian Calder
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Un peu comme au cinéma, un peu pour la mise en scène. [Jayce] Icon_minitimeJeu 26 Nov 2020 - 22:05
Comme il fallait s'y attendre, Jayce ne montrait aucun signe de coopération. Certaines choses ne changeraient donc jamais. Adrian voulait simplement aller engueuler son frère adoré, et voilà que Jayce avait juste envie de le retarder pour ne pas le laisser accomplir sa mission, cet homme était donc toujours le même fourbe qui avait caché mister Woofles pour une raison qui lui échappait depuis le temps, mais qui était sans doute déjà empreinte de malice. Et au vu de la réaction de Jayce, lui aussi était resté coincé dans sa vision du petit garçon qu'il n'était plus depuis un petit paquet d'années. Ainsi à son amusement, le regard d'Adrian se refroidit aussitôt. Et il n'était déjà pas très chaleureux de base.

Mais pour rajouter à la gêne qu'il ressentait de base en découvrant ce fantôme de son passé, Jayce avait décidé d'adopter une attitude qui ne pouvait s'expliquer que de deux façons. Soit il voulait l'empêcher de voir Roy, soit il avait l'impression qu'Adrian avait toujours sept ans. Que ce soit l'une ou l'autre des options, il ne l'appréciait guère. Il croisa enfin le regard de Jayce quand il décida de lui communiquer son courroux sur la remarque sur la taille qu'il avait eue. Probablement qu'il récoltait le même regard énervé quand il faisait la même remarque à Roy. Sauf qu'Adrian avait grandi depuis. Même si Jayce semblait tout faire pour le nier. "Evite."

Non. Ca n'allait pas. Adrian devait s'énerver contre Roy, pas contre Jayce, ça n'allait pas, il ne pouvait pas rentrer dans son jeu. Il n'était pas assez idiot - son père en penserait sûrement autrement - pour ne pas savoir qu'il allait au mieux irriter Adrian en faisant ce genre de remarques. Il voulait donc le faire chier. Il n'y avait pas d'autres possibilités. "Si je veux aller voir ma tante, je sais où elle habite. Où est Roy ?" L'espoir que Jayce se décide à lui répondre était mince, dès qu'il s'agissait de détourner la conversation et de s'assurer d'embrouiller son interlocuteur... Disons qu'il n'était pas difficile de comprendre que Roy et lui étaient faits du même moule. Adrian savait donc qu'il n'obtiendrait rien de lui. Ca ne l'empêchait pas de s'en désoler.

Sans s'en rendre tout à fait compte, il rangea ses mains dans les poches de son manteau dans un air bien trop renfrogné pour être pris au sérieux. "Si tu comptes pas me répondre, fais nous gagner du temps." Et, finalement, moins ils passeraient de temps ensemble, moins Jayce avait d'opportunités pour l'offenser, tout le monde y gagnait. Ne restait qu'à espérer que celui qui semblait si déterminé à protéger Roy d'un gamin de six ans voit les choses de la même manière.


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Jayasimha Vijayan
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Un peu comme au cinéma, un peu pour la mise en scène. [Jayce] Icon_minitimeVen 25 Déc 2020 - 18:12
Jayce évidemment grimaça intérieurement en perdant son sourire parce que le ton d'Adrian, qui était glacial, avait fait geler sur place la maigre confiance qu'il portait encore à la situation. Manifestement, et il s'en désolait, son tact, sa capacité à se rendre sympathique aux yeux des pires revendeur de drogue de Grande Bretagne, à inspirer la confiance au type le plus trahis du monde, n'atteignait absolument pas Adrian Calder dont le sang même semblait immunisé face à sa bienveillance naturelle. Soit.

Peut-être Victor avait-il monté son jeune fils contre lui. Peut-être s'était-il contenté de lui raconter sa vérité sur les évènements qui avaient poussés Roy à se déconnecter de sa famille et le tenait désormais éloigné d'un jeune frère visiblement désireux de renouer avec lui - du moins c'est ce que Jayce avait compris jusqu'à présent. Il se demandait désormais si la vérité ne se situait pas un tout petit peu plus proche d'une volonté de le détruire, verbalement et physiquement peut-être. Peut-être qu'en grandissant Adrian s'était tout simplement fait sa propre idée et avait décidé que Jayce ne valait pas grand-chose ou pire, n'avait-il pour ce grand-demi-frère disparu plus aucun intérêt. Cette simple idée lui faisait mal.

C'est vrai qu'il avait dans le passé caché Woofles. C'était vrai aussi qu'il l'avait fait par malice, mais jamais il n'aurait cru alors que ce qui était pour lui une blague affectueuse puisse se transformer dans l'esprit d'Adrian en élément d'analyse de son tempérament retors.

Il aurait autrement regretté son acte.

-  Si je veux aller voir ma tante, je sais où elle habite. Où est Roy ? " Jayce leva les mains en signe de paix, les sourcils haussés dans un éclat de surprise. Si tu comptes pas me répondre, fais nous gagner du temps.
- Waouh, répliqua-t-il, dans mon souvenir tu étais un peu moins vindicatif.

Visiblement, il l'avait vexé, ou heurté, ou les deux, et c'était trop tard pour récupérer le coup. Le mini Roy qui se tenait face à lui, exposant le même tempérament rentré, nerveux et vaguement colérique, ne comptait pas arrondir les angles avec lui. Noté. Ils s'étaient quitté suffisamment longtemps dans le passé pour ne plus prétendre se connaître, mais visiblement assez bien pour se parler avec une absence totale de politesse. Bon, Jayce n'avait pas un tempérament enflammé comme celui qui semblait se transmettre par le sang dans la famille Calder : il était trop paresseux, et avait trop souffert de sa propre colère pour la laisser dicter ses états. Il n'avait donc aucune hargne à diriger vers Adrian, et sans espérer que cela désamorce l'agressivité de son jeune frère semi-adoptif, il avait au moins la certitude de ne lui offrir aucune prise pour exploser.

- Il n'est pas encore arrivé, répondit-il calmement, et comme je ne suis pas son chaperon je ne peux pas te dire où il est, mais tu peux l'attendre ici, réitéra-t-il patiemment. Et puis peut-être que tu pourras m'expliquer du coup ce qui t'énerve autant : si on t'a envoyé pour l'engueuler je supposais que ce n'était pas vraiment ta colère à toi que tu venais transmettre mais j'ai l'impression que tu as deux trois choses à dire. Et qu'au moins une des trois en a après quelque chose que j'ai dit ou fais. " Il conclut en posant un poing sur sa hanche et en haussant les épaules.

Si c'était à propos de Woofles, il pouvait expliquer.



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