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Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs]

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Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] Icon_minitimeMar 4 Aoû 2020 - 21:33
b]28 mars 2011[/b]

Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] 47bef610
Antonino Tessio, Veilleur, 30 ans

Le problème avec le proxénétisme était que tôt ou tard, on se retrouvait confronté à des problèmes. Les filles n’étaient pas aussi dociles qu’un sac de Volubilis qui présentait la seule difficulté de devoir être acheminé à bon port sans alerter les autorités locales. Un sac de Volubilis, ça ne discutait pas les ordres, ça ne tombait pas non plus enceinte de manière imprévue, et surtout, ça ne cherchait pas à entuber son patron. Toni était à l’origine entré dans le bureau de Roy pour parler d’un tout autre sujet, quand ils avaient été interrompus par l’arrivée d’Avery, qui leur rapportait les résultats d’une enquête menée de son côté.

« Combien de fois ? 
-Plusieurs. Difficile de dire de combien de temps ça dure, mais des gars l’ont vue se rendre à un hôtel dans Londres, à un rythme régulier. Ça a l’air d’être une habitude. »

Les sourcils froncés de Roy trahissaient une contrariété que Toni partageait.

« Quel genre d’hôtel ?
-De luxe. Qui que soit son ou ses clients, elle se fait des couilles en or après avoir sucé les leurs, c’est moi qui vous le dis.
-Quelle salope. On va voir qui va sé faire enculer, elle a besoin d’oune correction pour lui rappeler les règles dé son deal avec nous. »

Du regard, Toni interrogea Roy qui ne mit pas longtemps à prendre sa décision. Le problème n’était pas que l’argent perdu à cause de cette fille qui avait cru bon de faire payer ses prestations en dehors des Folies Sorcières pour en garder tout le bénéfice à elle seule. C’était une question de principe et de message clair à envoyer. S’ils se mettaient à laisser les filles penser qu’elles pouvaient contourner les règles fixées sans problème, ils allaient vite perdre la main sur cette activité, voire sur la tenue du gang tout entier, déjà mise à mal récemment par plusieurs événements. Ce n’était pas le moment de se montrer faible, ce que Roy sembla conclure aussi, en donnant son ordre, le regard sombre :

« Elle a un tableau ce soir. Attrapez-la après. »


*****

Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] Boys-b11
Jackson Brett, 26 ans, Veilleur

Quelle soirée de merde et quelle histoire de merde. Jackson fumait sa cigarette avec son habituel air fermé, le regard fixé sur la représentation qui se jouait quelques mètres plus loin, à grands renforts de paillettes, de froufrous et de lumières éclatantes. Il n’avait aucune envie d’être là mais on ne pouvait pas dire qu’on lui avait vraiment laissé le choix. Pour ce genre de besogne, on envoyait toujours les mecs baraqués, intimidants, pas haut placés dans la hiérarchie, qui sauraient faire docilement ce qu’on leur disait. Quand Jackson regardait les hommes dont on le flanquait souvent sur des missions, il ne pouvait pas dire qu’ils étaient des lumières. Mais lui, il n’était pas fait du même bois, il en avait assez qu’on le prenne pour un tas de muscles sans cervelle, il voyait bien qu’on les utilisait sans leur retourner de véritables faveurs. Pire encore, ils étaient les pions éjectables du système, ceux qu’on envoyait en prison quand il le fallait pour régler ses comptes avec la police et ne pas laisser des cadavres dans le placard. Normal, c’était eux qui tenaient le couteau, c'était eux qui prenaient tous les risques. Il n’avait qu’à voir ce qui était arrivé à Declan Doherty, quelques semaines plus tôt. Jackson l’aurait bien plaint mais ce stupide garçon n’avait pas bronché une seconde, était-ce possible d’être aussi bêtement fanatique d’un gang qui ne lui donnait aucune vraie reconnaissance ?

Aux yeux de Jackson, ce gang commençait à partir dans des directions qui lui déplaisaient, mais pour le moment, il ne trouvait pas vraiment d’alliés sur qui s’appuyer alors il faisait ce qu’on lui demandait en silence. Pour l’instant. Encore un effort à faire ce soir et il pourrait rentrer chez lui avant sa prochaine journée de merde. Son compère pour sa mission de ce soir, lui, semblait suivre avec beaucoup plus de calme et d’attention que lui les danses effrénées des jeunes femmes sur scène, en particulier celle d’une rousse qu’ils surveillaient tous les deux du regard.

« C’est dommage d’abîmer une meuf pareille » déclara t-il.

Jackson jeta un oeil en coin vers l’air de rêverie idiote que Marvin arborait, comme si ce dernier ne réalisait pas totalement qu’il allait bientôt devoir fracasser cette jeune femme qui avait eu pour seul crime d’avoir un peu plus d’ambition que ce que les Veilleurs avaient décidé pour elle. Un peu de décence, songea t-il en jetant sa cigarette au sol d’un geste sec. Ce qu’ils allaient faire était déjà suffisamment peu reluisant pour qu’en plus Marvin se sente autorisé à fantasmer sur leur future victime.

Pourtant, Jackson ne livra rien de ses pensées et répliqua à la place un ordre purement pratique :

« Pas le visage, Marv. On pourra rien en tirer sinon. » 

La règle de base sur les filles de joie dans ce cabaret, elles pouvaient avoir des marques sur le corps, tant que cela ne rebutait pas de potentiels clients. Or un visage défiguré n’attirait absolument personne.

Après quelques minutes qui parurent à Jackson une éternité, le spectacle prit fin. Sous les applaudissement du public, les deux Veilleurs quittèrent le mur contre lequel ils s’étaient adossés pour filer comme des ombres vers les coulisses. Sans s’annoncer, ils pénétrèrent dans la pièce, ce qui tira des exclamations surprises aux danseuses qui s’y déshabillaient. Faire dans la discrétion ? Ce n’était pas envoyer le bon message. Il fallait plutôt que chacune d’entre elles gardent en mémoire que Joséphine Chevalier s’était faite entrainer par deux Veilleurs à l’air patibulaire et si elles apprenaient ce qui s’était passé à force de commérages, c’était mieux : le message passerait ainsi chez toutes les femmes qu’ils employaient. Jackson s’approcha de la rousse assise devant une coiffeuse. Sa mine était sombre mais son ton calme :

« Lève-toi et suis-nous, Joséphine. »
Joséphine Walker
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Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] Icon_minitimeJeu 6 Aoû 2020 - 8:26
Joséphine se laissa tomber sur le pouf installé en face d'une imposante coiffeuse, un peu essoufflée après un numéro aux inspirations charleston et au rythme endiablé. Elle ôta son bandeau à plumes et massa son front à l'endroit ou l'élastique avait laissé une légère marque rouge. C'était ici, dans les coulisses, que tous les artifices cessaient de faire effet. Les danseuses perdaient leurs douze centimètres de talon et leurs sourires factices, retiraient leurs faux-cils et leur maquillage, cessaient d'être de simples fantasmes pour redevenir de  véritables femmes, avec des courbatures, des cernes sous les yeux et et un regard fatigué.

Elle sursauta à peine quand la porte de la loge s'ouvrit sur deux veilleurs à la mine patibulaire. Ils avaient pris l'habitude de débarquer ainsi sans prévenir, souvent pour venir chercher une fille pour un client, même s'ils prenaient généralement la peine de frapper, au moins pour s'annoncer. Elle reporta son attention sur le miroir face à elle avec l'intention de se démaquiller d'un coup de baguette, mais vit dans le reflet les deux jeunes hommes se diriger droit vers elle. Ce n'est qu'à cet instant qu'elle remarqua leurs regards sombres et leurs visages fermés. Quoiqu'ils soient venus faire ici, ils n'avaient pas l'air ravis de le faire.

L'ordre, pourtant intimé sur un ton parfaitement calme, lui fit froncer légèrement les sourcils alors qu'un noeud d'appréhension se formait au creux de son ventre. Il était évident qu'ils n'étaient pas simplement là pour lui proposer de faire des extras mais elle décida de se comporter comme si c'était le cas. Quoiqu'il en soit, elle n'avait aucun intérêt à discuter les ordres sous le regard des autres filles, qui ne manquaient pas une miette de ce qui était en train de se passer. Elle abandonna son bandeau sur la coiffeuse, à côté de sa baguette qu'elle hésita à prendre avec elle avant de se raviser. Elle les savait capables de prendre ça pour de la provocation. Et puis, si les choses devaient mal tourner, ils feraient en sorte de ne pas lui laisser l'occasion de s'en servir. Elle suivit donc les deux hommes à l'extérieur de la loge en regrettant de en pas avoir pris le temps de changer de chaussures.

La porte se referma derrière eux, et elle entendit le bruit étouffé des conversation qui reprenaient aussitôt de l'autre côté. Elle posa son regard sur les deux jeunes hommes qui lui faisaient face et fut forcée de constater que Roy -qui d'autre ?- lui avait envoyer deux paires de gros bras. Ces types étaient taillés comme des armoires à disparaitre. Elle reconnaissait Jackson mais n'arrivait pas à mettre un prénom sur le deuxième, à l'air presque juvénile. Gavin ? Marvin ? Peu importait. Son instinct lui hurlait de mettre un terme à cette conversation le plus vite possible, et c'était exactement ce qu'elle comptait faire.

"Quoi ? Elle croisa les bras sous sa poitrine généreuse en réprimant un frisson. Elle était toujours vêtue de son body à franges doré et il faisait un peu frais dans ce couloir. Je bosse pas ce soir, poursuivit-elle sans laisser le temps aux deux veilleurs de lui donner davantage d'explications. S'il vous faut une fille, demandez à Gloria." Même chevelure rousse flamboyante, même taille de bonnet, quel que soit le client qui la réclamait il n'y verrait que du feu.

Elle ne leur laissa pas le temps de la contredire et fit vole-face pour rejoindre les coulisses mais une main se referma fermement sur son avant-bras et la força à se retourner. Ce qui n'était qu'une vague appréhension se transformait en une véritable crainte alors qu'elle posait sur le veilleur en face d'elle un regard où se mêlait l'incompréhension et la peur.

"Qu'est ce que vous voulez ?"


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Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] Icon_minitimeMer 23 Déc 2020 - 10:51
Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] Boys-b11
Jackson Brett, 26 ans, Veilleur

Certaines danseuses sursautèrent et poussèrent des cris offusqués en voyant les deux Veilleurs débarquer sans prévenir, alors qu’elles étaient en train de se changer. Jackson ne leur accorda aucun regard, toute son attention fixée sur le dos dénudé de Joséphine, assise devant une coiffeuse. Face à son ordre sans appel, elle eut l’intelligence de ne pas protester et les suivre sans un mot. Ils auraient pu se livrer à une scène dans les coulisses, et sûrement que cela aurait été mieux pour le message que les Veilleurs souhaitaient faire passer aux filles qui bossaient pour eux dans l’aile Ouest, mais Jackson fut plutôt soulagé de ne pas avoir à le faire. Il voulait régler cette histoire rapidement et ne plus jamais y repenser.

Toutefois, cette docilité chez la danseuse ne dura que le temps qu’ils sortent de la pièce. Une fois dans le couloir, elle s’arrêta, forçant les deux hommes à s’arrêter également. Elle semblait croire qu’ils venaient la chercher pour travailler dans l’Aile Ouest. Marvin fut particulièrement prompt à réagir quand elle essaya de les planter là, en attrapa son bras mince dans sa main ferme.

« T’écoute pas ou quoi ? On t’a dit de nous suivre, sale pute. Nous force pas à te traîner de force. »

Quelle que soit la force qu’elle essaye d’employer avec eux, elle avait perdu de toute manière. La seule chose qui aurait pu éventuellement la sauver était cette baguette magique laissée sur sa coiffeuse, mais ils ne l’auraient pas laissée l’emporter de toute manière. Jackson sortit justement la sienne, un peu dégoûté à l’idée de malmener de ses propres mains une simple femme faible, ayant cette idée assez hypocrite que la magie serait moins violente.

« Allez avance » lui ordonna t-il, en lui faisant sentir la menace de la pointe de sa baguette dans le creux de la hanche.

Ainsi contrainte, elle dut avancer vers la sortie technique vers laquelle ils la poussaient, sur une petite terrasse couverte qui était généralement le lieu des pauses cigarette des membres du personnel. Cette fois-ci, il n’y avait personne, car les deux Veilleurs s’en étaient assurés. Pour ce qu’ils avaient à faire, ils préféraient ne pas être interrompus.

Marvin ne tarda pas à pousser Joséphine contre le mur du bâtiment et poser le cadre de cette petite conversation qu’ils avaient été sommés d’avoir avec elle, tandis que Jackson maintenait sa baguette pointée sur elle pour la dissuader de s’échapper :

« Tu croyais que t’allais nous entuber, avec tes passes secrètes ? On sait tout de tes petites habitudes à l’hôtel avec Marchebank, tu le fais raquer hein ? »

Un éclair sembla passer dans le regard de la danseuse, qui eut la mauvaise idée d’essayer de se défendre précipitamment :

« Ce que je fais en dehors de mes heures et avec qui ne vous regarde pas. Qu’est-ce qui vous dit que nous ne sommes pas amants ? »

A cette réponse audacieuse, Marvin réagit en l’attrapant par le col, tandis que sa voix se faisait plus grondante :

« Arrête tes mensonges. On sait que t’as pris son argent à chaque fois, nous prend pas pour des cons. 
-Et alors ? Ce n’est même pas un client des Folies et c’était sur mes soirées de repos ! C’est mon corps, j’en fais ce que je veux !
-C’est là que tu te trompes, ma belle, répliqua le Veilleur en donnant une secousse de son bras. Ton corps appartient aux Veilleurs. C’était ça le contrat. La thune que tu te fais avec, on a notre part dessus. Et là, tu nous as bien arnaqués alors va falloir payer. »

Si la peur commençait désormais à se lire dans les yeux de la jeune femme et dans la tension au coin de ses lèvres, elle eut un sursaut de fierté en plantant son regard dans celui de Marvin, puis de Jackson :

« Arrêtez vos conneries, je sais très bien que vous n’en touchez pas une noise ! Vous êtes trop bas dans la chaîne alimentaire des Veilleurs pour ça ! Tellement bas que les boss vous demandent d’aller négocier avec ses putes à sa place, parce que vous ne valez pas mieux que ça. »

Cette dernière phrase en particulier piqua Jackson à un endroit sensible et le fit sortir de sa posture d’observateur dégoûté. Elle avait raison et il détestait qu’elle ait raison. Ce fut son tour de vouloir la faire taire. Des liens magiques jaillirent du bout de sa baguette, s’enroulant autour du corps de la danseuse assez fort pour qu’elle ne puisse plus bouger.

« On ne négocie pas avec toi, Joséphine. C’est ça que t’as pas compris. »

Leurs ordres étaient clairs : ils devaient lui faire peur, la dissuader de recommencer, sans la défigurer ni la mettre hors d’état de travailler. Puisque Joséphine ne semblait pas vouloir ployer, d’un signe de tête, Jackson autorisa son compère à sortir ses poings et assista, pendant quelques interminables minutes, à un spectacle qui le répugnait en partie mais continuait d’exercer sur lui cette espèce de fascination morbide à chaque fois qu’il se trouvait en position de pouvoir : même si en l’occurrence, c’était sur quelqu’un qui n’avait aucun moyen de se défendre.
Joséphine Walker
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Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] Icon_minitimeJeu 14 Jan 2021 - 8:45
Joséphine connaissait parfaitement les règles et avait conscience de s'en être affranchie. Elle les avait mise de côté, avait préféré oublier. Elle s'était convaincue que son travail aux Folies lui permettait de conserver une certaine indépendance, une certaine liberté. Elle s'était raconté ce mensonge parce qu'elle refusait d'entendre la vérité et d'accepter l'image que cela lui renvoyait d'elle. L'illusion avait fonctionné un certain temps. Tant qu'elle ne dépassait pas les limites fixées par Jayce et Roy, elle pouvait se penser relativement libre. Elle avait eu l'audace de croire qu'elle pouvait aller jusqu'à exercer cette liberté et l'illusion avait volé en éclats. Elle n'était libre de rien, même pas de coucher avec qui elle voulait, quand elle le voulait et au prix qu'elle voulait.

Ce constat avait réveillé en elle un sentiment de récolte et d'injustice. Sa colère avait tenu la peur à distance et avait neutralisé cet instinct de survie qui lui hurlait de ne pas contrarier ces deux hommes. Elle détestait ces règle, cette hiérarchie, et elle les détestait eux de s'y plier si facilement alors qu'elle ne leur profitait même pas. Dans un dernier sursaut de fierté et d'espoir elle avait tenté de réveiller un sentiment de rébellion chez Marvin ou Jackson, sans succès. Ils avaient été bien dressés.

La colère vibrait toujours en elle, mais plus assez fort pour faire taire la peur qui s'empara d'elle alors que des liens magiques venaient s'enrouler autour de ses poignets et de ses chevilles. Elle ne pouvait plus bouger. Elle comprit à cet instant qu'ils n'étaient pas seulement là pour li faire la leçon et la menacer de représailles en cas de récidive. Ils étaient passés directement à la dernière étape. Blême, elle vit Marvin serrer le poing, prêt à frapper. Jackson l'autorisa d'un simple regard. Le coup dans l'estomac la plia en deux et lui coupa le souffle.

Déséquilibrée, elle tomba lourdement au sol. Elle ne put amortir le choc de ses mains liées et sa tête cogna contre le sol froid de la terrasse, la laissant un peu sonnée. Elle eut à peine le temps de reprendre ses esprits qu'un coup de pied l'atteignit entre les cotes, immédiatement suivi par un autre sur l'épaule, le bras, la jambe. La partie de son cerveau qui n'était pas encore complètement mobilisées par les signaux de douleur que son corps lui envoyait nota qu'ils évitaient soigneusement le visage -un ordre des patrons pour qu'elle puisse reprendre rapidement le travail- et cette idée la dégouta peut-être encore plus que tout le reste. Elle ne pouvait plus accepter de se faire traiter comme ça.

"Je démissionne..." gémit-elle d'une voix faible, consciente que cela ne suffirait pas à la sauver.

Les coups continuèrent comme si elle n'avait rien dit, pendant des minutes qui lui parurent interminables. Elle n'arrivait plus à localiser la douleur, qui s'était diffusée dans tout son corps, elle avait mal partout. Elle savait que ses blessures n'étaient que superficielles, et que la magie la remettrait rapidement sur pieds, pourtant elle se sentait complètement brisée, physiquement et mentalement. Tout son corps était endolori et elle n'osait même plus bouger. Au moindre son ou mouvement de sa part, elle recevait un nouveau coup. Ils allaient continuer jusqu'à la contraindre au silence et à l'immobilité. C'était comme ça qu'on aimait les filles aux Folies.

Elle vit un nouveau coup partit, mais ne le sentit pas arriver. Dans un flash, la terrasse couverte du cabaret avait disparu. Elle se retrouva soudainement dans un endroit faiblement éclairé, aux murs sombres, où son corps ne la faisait plus souffrir. L'illusion ne dura qu'une seconde et elle revint brusquement à la réalité. La douleur du coup résonnait en elle alors qu'elle n'avait aucun souvenir de l'impact. Elle ferma les yeux, et se retrouva de nouveau dans cet endroit qu'elle ne connaissait pas, et qui lui inspirait pourtant sentiment de familiarité, comme si elle y avait passé une énorme partie de sa vie. Une seconde plus tard, le bureau aux murs sombre avait disparu. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer, et qui avait complètement échappé à ses tortionnaires. Ce n'était pas une vision, c'était une sensation complètement différente. Etait-elle en train de perdre la raison ?


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] Icon_minitimeMar 2 Mar 2021 - 21:09
J’inspire haché en redressant la tête : « Quoi ? » et ma main ripe contre le mur juste au moment où mon estomac s’est brutalement contracté ; je tombe à genoux, mal. L’air s’échappe de mes poumons. Les doigts enfoncés dans la peau de mon ventre, je fixe le mur recouvert de livres poussiéreux, de bibelots indéfinis, de tiges de fleurs séchée. Mes tempes battent et puis tout se trouble et l’intérieur dépareillé de mon bureau prend des allures d’extérieurs ensablés dans une nuit profonde, de balcon au-dessus du rien avec personne nul part. La douleur à l’estomac a disparue. Comme si rien ne m’avait heurté, je peux me redresser en regardant autours de moi et c’est une juxtaposition troublante qui se dessine devant mes yeux qui cillent. Un bruit mat et un cri me font sursauter. Je tourne la tête où, à la place de mon bureau, la silhouette très détaillée d’un homme se dessine. Je fronce les sourcils. Est-ce que je débloque encore ? Illusion de mon esprit malade ? QUEL JOURS, ou un sortilège, mais c’est impossible qu’il soit parvenu QUI EST CET HOMME à pénétrer les défenses du Département et pour quoi faire DU MAL À CETTE JEUNE FEMME ?

Je baisse la tête, à mes pieds git Joséphine Chevalier en position fœtale. Ses côtes s’essoufflent de râles turbulents. Qu’est-ce qu’elle fait, couchée sur mon tapis ? Moi qui pensais qu’elle prenait au moins un lit pour travailler ou quitter son travail est-ce qu’elle quitte son travail ? Elle gît. Elle est attachée. Hier j’aurais pu… Quoi ? Quand nous sommes nous vue pour la dernière fois ? Elle est venue à Skye, oui, des jours entiers, c’était quand, la semaine dernière ? Le mois dernier ? Est-ce que ça a déjà eu lieu ??

Le lien, la légilimencie. Elle vagabonde dans ma tête avec mes pensées et les fragments de la chronologie absurde de ma vie. Les folies ? J’ai une rage intense qui comment à faire de la fumée en moi, à chaque fois que les deux types lèvent le pieds, ou la main, ou leur baguette, ou leurs yeux, je pourrais les tuer parce qu’ils la regardent.

Personne ne touche Joséphine à part moi à part Camille à part moi personne ne lui fait du mal.

PERSONNE.

Maintenant c’est noir, noir, noir, il y a les gémissements de Joséphine et ses ongles qui raclent et raclent la pierre froide mais son esprit dans un coin de ma tête qui murmure comme un air de calme pour oublier la douleur, et ces mecs qui frappent et frappent pour faire couler son sang précieux rouge son sang son…

La nuit est noir, je pensais qu’il faisait jours ? La nuit est noire noire NOIRE et j’ai envie besoins de tuer ceux qui s’en prennent à elle, Camille ne l’aurait jamais permis, qu’on touche à sa précieuse Joséphine, puisqu’il n’est plus là il faut que je la défende à sa place même si je l’ai cassée, non, pas cassée, juste abîmée un petit peu, abîmée pour qu’elle puisse venir se réfugier dans mon cerveau quand elle a mal. Mais Skye n’était pourtant pas fais pour ça ?

Je devrais appeler Camille il m’accompagnerait peut-être. Mais il n’aime pas tellement la violence, mon frère, il est passif…ique COMME L’OCÉAN un peu doux sur le dessus et terriblement dans le dedans, vraiment, il ne ferait pas de mal à une mouche et n’a jamais pointé sa baguette sur personne sauf moi, alors haïr ceux qui frappent Joséphine il n’en aurait probablement pas la force, donc je dois le faire. C’est toujours moi qui tue, de toutes façons. Le corps et l’âme je les tue Joséphine Camille Lou Chloé c’est facile ils m’ont tous fais confiance.

En fait je pourrais même faire mieux puisque c’est facile, je pourrais punir le responsable d’abord ensuite eux, le responsable moi, non, Roy Calder, Jayce Bowers, les deux, un sur deux, des jumeaux ceux-là on pourrait les épingler sur un mur comme de jolis papillons on ne pourrait pas faire la différence, un peu comme si on laissait du sang couler sur le joli tapis rouge de ce cabaret, ça se fondrait comme une peinture mélangée à l’acrylique pour faire un beau dégradé de sombre, un camaïeu chaleureux.

Il y a des hommes qui me foncent dessus, sans doute parce que j’ai fait irruption la baguette dégainée en marchant comme un taureau guidé par son torrero sauf que moi, je ne me laisserais pas avoir. Je ne cherche pas une cape rouge mais un costume bleu. J’entends bien qu’on m’interpelle mais est-ce que ça m’intéresse ? Pourquoi suis-je là déjà ? J’ai la rage et Joséphine dans un coin de la tête JOSÉPHINE, on me demande de m’arrêter, j’ai fais un doigt d’honneur en disant un truc, comme, un peu, je cherche Roy Calder, on m’a dit non, on a tenté de m’immobilisé j’ai contré le sort, haha, trop lent. Pour qui me prennent-ils franchement, quelqu’un qui ne s’est jamais battu ? Un type avec un grand nez gueule quelque chose à un type gigantesque mais je n’ai pas le temps pour eux parce que je cherche ROY CALDER pour le bouffer non le frapper non le tuer oui

Roy Calder a un job sympa, lequel déjà ? On s’en fiche, il est en haut de l’escalier peut-être, en haut, dans le bureau de la direction parce qu’il est directeur parce qu’il dirige les hommes qui ont FRAPPÉ JOSÉPHINE quand je vais raconter ça à Camille il ne va pas en revenir, sauf s’il est déjà mort. Il n’en reviendra pas non plus, du coup.

Je défonce la porte, ça vole en éclat, derrière le bureau il y a le costume les pompes cirées les cheveux coiffés à la perfection ce sale petit salaud sale sale lâche qui ne règle même pas ses affaires lui-même, c’est sur, il a les mains blanches. Il se lève il recule il porte une main à sa veste, je saute par-dessus le bureau le saisit par le col le plaque au mur j’ai ma baguette enfoncée près de sa pomme d’Adam, derrière il y a les autres qui se pressent à la porte.

REGARDE JOSÉPHINE LA BELLE PÂTÉE DE CALDER QUE JE T’OFFRE mais c’est pour Camille aussi, il faut pouvoir partager.

Partager le pouvoir.

Dans le gouvernement scindé en deux il y a la mafia qui est l’autre versant du Ministère.

Je m’immobilise.



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I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

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Roy Calder
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Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] Icon_minitimeDim 21 Mar 2021 - 15:44
Dans ce métier, la menace de mort est une compagne insistante dont on ne se débarrasse jamais vraiment. Juché sur le piédestal sur lequel il se trouve, après avoir grimpé des échelons, Roy la côtoie toutefois beaucoup moins que le tas de cadavres qu’il a dû escalader pour se trouver à sa place actuelle. Il n’empêche qu’il l’a assez approchée pour en reconnaître les contours dans l’éclat qui brille, au fond des yeux de Constantine : c’est la quête de sang qui l’anime.

Plaqué contre le mur de son propre bureau, le corps de Roy se fige, très conscient du bout de cette baguette magique enfoncée sous son menton, prête à crépiter de maléfices. Tel un animal acculé, Roy retient sa respiration, à la recherche d’une porte de sortie. Ses mains levées en l’air en signe de reddition sont un appel à la paix, mais son regard, lui, fouille celui de son agresseur et les environs pour trouver une accroche, n’importe laquelle. Son coeur cogne dans sa poitrine, d’une vive peur pour sa vie, d’une décharge d’adrénaline, d’un violent choc. Il ne comprend pas comment Constantine a pu passer tous les contrôles et pénétrer dans son bureau de la sorte dans une évidente posture de menace. Il n’a jamais vu Constantine dans cet état, qui lui paraît parfaitement inexplicable. Alors que la porte bat à multiples reprises au fur et à mesure que des hommes entrent bruyamment dans la pièce, tous les scénarios possibles s’échafaudent dans l’esprit de Roy, et pourtant aucun ne s’approche un tant soit peu de la vérité.

« LÂCHE TA BAGUETTE MAINTENANT ! »

L’ordre grondant de Toni est le genre d’éclat à faire trembler n’importe quel homme mais Constantine reste immobile. Il reste figé dans une stupéfaction qui attire le regard de Roy et lui fait comprendre un point essentiel : l’évidente rage qui l’habitait en pénétrant dans ce bureau est en train de se dissiper et de laisser place à une prise de conscience. Constantine semble revenir à la réalité où il est seul, dans un bureau rempli de Veilleurs qui pointent leur arme sur lui, sous les ordres de Fergus et Toni.

Roy tient enfin dans cette hésitation chez le chef de département l’accroche qu’il cherchait frénétiquement.

« Constantine » l’appelle t-il, les mains toujours levées en l’air. Sa voix est contrôlée, son regard dissuasif, comme s’il avait été face à quelqu’un perché du haut d’une tour, prêt à se laisser tomber. « Baisse ton arme. » Il échange brièvement un regard avec Fergus, par-dessus l’épaule de Constantine. « Et mes hommes baisseront la leur. Et on pourra parler. »

Pas seulement parler, c’est certain. Mais même s’il fait le pari que si Constantine était réellement prêt à le tuer ce serait déjà chose faite, Roy n’oublie pas l’éclat de folie qui brûlait encore dans dans son regard quelques secondes plus tôt et il n’a pas envie de provoquer un autre départ de flammes. Constantine Égalité est un homme imprévisible, il a déjà senti cet aspect de sa personnalité chez lui. Il n’a en revanche jamais aperçu une telle démence chez lui, au point de douter qu’il s’agisse toujours de la même personne.

Cette petite négociation semble faire l’effet escompté sur le directeur des Mystères. Il baisse enfin son bras, libérant Roy de son emprise. A cet instant, les hommes qui les entourent, sur le qui-vive, se mettent en mouvement. Ranger leurs baguettes ne les empêchent pas de sortir leurs poings et évidemment, ce réflexe est instinctif chez Toni qui s’élance aussitôt vers Constantine. D’un geste brutal, il lui arrache sa baguette de sa main, le saisit par l’arrière de son col pour le tirer derrière le bureau. Ses gros bras suffisent à forcer l’agresseur à s’asseoir sur l’une des chaises et l’empêcher d’en bouger. Dans une dynamique bien rôdée où chacun a son rôle de prédilection, Fergus, lui, s’installe en face, sur une autre chaise qu’il prend à revers, coudes posés sur le dossier dans une posture menaçante, prêt à jouer le tortionnaire en charge de l’interrogatoire.

De l’autre côté du bureau, Roy, lui, ne se presse pas pour intervenir dans cette scène destinée à intimider et punir Constantine. Tout en lâchant quelques jurons, il masse sa gorge rendue douloureuse par l’empreinte de l’arme qui s’y est enfoncée. Si ce geste atténue un peu sa douleur, il n’apaise pas vraiment la blessure d’ego que Constantine vient de lui infliger en s’imposant sur son territoire et le soumettant à la peur. Chef de département ou non, Roy compte bien obtenir réparation. C’est une question de respect, valeur principale qui le maintient dans la position où il est et sur laquelle il n’y a par conséquent aucune concession possible. Le même genre de sentiment d’offense éclaire le regard que Fergus échange avec lui. Si Roy avait dû suivre son instinct premier nourri de sa colère, il l’aurait laissé faire son travail sans sourciller. Mais toutes les personnes présentes dans cette pièce sont dans l’expectative, parce qu’ils savent que Constantine n’est pas un homme comme les autres, et c’est bien le seul et unique élément qui lui permet encore d’être entier et vivant à l’heure actuelle. Car derrière la silhouette de cet électron libre sorti des rangs, il y a le soutien et la menace de tout un Ministère avec lequel ils sont sensés collaborer.

« Attends. » De Fergus, le regard de Roy passe à Constantine. De toute évidence, il ne le connaît pas assez pour saisir ses intentions, alors il renonce vite à jouer à de vaines devinettes et déclare sur un ton plus sec, maintenant qu’il a repris le dessus : « J’espère que tu as une bonne explication pour justifier que tu viens de piétiner tous nos accords de ton propre chef, Constantine. »

C'est évident qu'il agit seul, sans appui du gouvernement : s'ils avaient voulu atteindre le chef des Veilleurs, l'opération choisie n'aurait pas été aussi grotesque et clairement vouée à l'échec.


Roy Calder

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Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] Icon_minitimeJeu 1 Avr 2021 - 23:04

TW TORTURE

Égalité tire la tronche de quelqu’un sous imperium qui réalise qu’il a fait quelque chose de grave. Fergus s’en fou un peu, pour tout dire, qu’il comprenne ce qui va lui arriver ou ce qu’il a frôlé, qu’il l’ait su en entrant pour lui, c’est du pareil au même. De toutes façons il n’a pas trop l’air de vouloir leur faire le coup parce qu’il lève les mains sans rien dire en jetant des coups d’oeil indéchiffrables autours de lui, mais un peu perdu. Et puis s’il jouait avec ça, il aurait intérêt a voir construit une histoire béton, parce qu’ils ne se priveront pas de vérifier l’histoire, et qu’il faudrait qu’il désigne quelqu’un responsable, sauf que comme il n’est pas n’importe qui… Il le sait, il se tait, et c’est tant mieux pour Fergus, satisfait de ne pas avoir à s’user les nerfs dans un discours de mauvaise foi.

On l’assoit de force. Lui, il est calé sur sa chaise, les avants bras croisés sur le dossier et il dévisage intensément le Directeur du Département des Mystères avec toutes ses grandes majuscules qui ne le font pas paraître moins malin maintenant qu’il est callé par Toni et encadré par une armée prête à lui arracher la tête des épaules au moindre mouvement. Il sue un peu, d’ailleurs, ça coule tranquillement du côté de la tempe, c’est si visible. Ça ne fait pas particulière sourire Fergus même si au fond ça lui fait plaisir. Ça apaise un peu sa haine et sa colère. Parce que furieux, il l’est. Furieux de l’intrusion brutale, furieux de s’être fait renverser comme un gamin de deuxième année, furieux d’être bêtement confronté au fait qu’un type vraiment fort et déterminé pourrait leur faire la peau à lui tout seul. Alors ok, maintenant que cet abruti s’est fait tiré par le col et assoir brutalement il n’a plus l’air capable de rien du tout et Fergus est à deux doigt de prendre la baguette des mains de Toni pour l’éclater en deux. Mais ça ne change rien au fait que Roy l’a eu enfoncé dans la trachée et qu’il fait bonne figure, mais que son teint est pâle.

Fergus ne dit rien. Il considère Constantine, tend la main pour que Toni lui donne la baguette du Directeur et la regarde avec intérêt. C’est une bonne baguette. Difficile à maîtriser, quasiment impossible de jouer avec pour quelqu’un qui n’en est pas le possesseur. Ils attendent tous qu’Égalité parle, explique, dise quelque chose pour se sortir de cette situation délicate.

- Je… » Les souffles se suspendent. Pas celui de Fergus qui relève les yeux en haussant un sourcil. Il serait déçu que le type ait une bonne excuse, ça lui enlèverait le pain de la bouche. Ou plutôt les pains qu’il a envie de lui coller dans sa bouche, à lui. Parce qu’il se retient, il fait le calme, le bien dressé, mais il est à deux doigts d’envoyer voler la chaise pour lui appliquer une bonne raclée, et il voit aux crispations de Toni juste derrière qu’il n’est clairement pas le seul.

Il travaille sec. Derrière les yeux fuyant de Constantine Égalité il y a tout un monde de mensonges qui se construit et se déconstruit, mais rien de concret qui vient. À moins qu’il ait une bonne raison de dissimuler la raison de son acte. Dans ces cas-là qu’est-ce qui l’a retenu ? La peur des représailles ? Les conséquences ? Pourquoi se dégonfler si près du but ? Est-ce qu’il visait Jayce aussi ? Mais pourquoi ? Il n’y a pas que le nom de son Département où ce qu’ils y font qui est mystérieux, à ce stade, et tous les possibles tournent dans l’esprit de Fergus face au silence gêné. On ne l’appelle pas langue-de-plomb pour rien. Un silence qui dure tellement longtemps qu’il finit par se demander si Égalité ne se fiche pas un peu d’eux. Fergus jette des regards en coin à Toni et Roy, qui n’ont pas l’air de comprendre plus que lui, alors sur un hochement de tête de Roy, il commence son travail.

D’abord, il parle, de sa voix cassée et grave, avec son accent profond, sans alarme, sans hâte, sur le ton de la conversation.

- Parfois on oublie des choses essentielles quand on subit un choc, je comprends ça. » Dit-il comme s’il comprenait sincèrement alors que Fergus n’oublie jamais rien. « On aimerait bien pouvoir se dire, il est choqué, il veut faire de son mieux mais on lui met la pression alors forcément, c’est pas évident… On aimerait vraiment, parce que ça nous fait pas plaisir, ce qui va se passer si tu nous expliques pas. » Égalité a le culot de rire.
- Ça va se passer de toutes façons, non ? » Son rire est quand même un peu nerveux. Fergus pince les lèvres.
- T’as des raisons de pas vouloir nous expliquer ?
- Ce n’est pas exactement ça, simplement…. » Son accent français et la formulation vaguement ampoulée de ses phrases énervent Fergus.
- Écoute. T’es un condamné pris sur le fait. Tu peux plaider la folie et t’en tirer avec une peine un peu moins solide, ou nous expliquer que t’en as vraiment après nous et là…
- Ce n’est pas le cas. » Cette fois c’est Fergus qui rit sec.
- Ha bon.
- Non, vraiment.
- Vous entendez ? Il en a pas après nous ! Quelle chance. » Puis sur un ton plus bas : « Qu’est-ce que ça doit être quand t’en as après quelqu’un. » Égalité soupire entre ses dents sans prêter attention aux rires crispés qui se sont élevés ici et là.
- Vous avez touché à quelque chose qui m’appartient. » Roy hausse les épaules, Fergus un sourcil, Toni les fronce. Mais à nouveau le Directeur s’enferme dans un silence.
- Tu vas pas nous dire quoi. » Conclu Fergus pour qui vraiment les aspirations de ce gars étrange qui se tient devant lui, mi stupide mi courageux, sont absolument nébuleuses. « Bon. » Fergus se lève et d’un mouvement de baguette fait venir à lui un outil qu’il confi à Toni avec une sorte de brusquerie cérémonieuse. D’un geste brutal, Toni se saisit de la main de Constantine qu’il force jusqu’à la table où il la lui fait poser à plat. « Il est gaucher, » précise Fergus qui a eu le temps de noter de quelle main le Directeur tenait sa baguette. Toni change de main. Constantine a commencé à pâlir salement en comprenant qu’il s’agit d’un marteau. « Mon ami a une préférence personnelle pour les techniques moldues. »
- Non, non, attend… » Il n’a pas le temps de terminer sa phrase, Toni n’attends rien du tout et abat l’outil sur la main délicate du Directeur qui hurle. Un rugissement. Visiblement, il en a dans le ventre. Toni applique trois, quatre, cinq coups. Égalité termine replié sur sa main, les dents serrées à tenter d’étouffer à l’intérieur de lui des sanglots de douleurs. Il en a dans le ventre, parce qu’il ne dit toujours rien. Alors Fergus se rapproche, prends délicatement la main du Directeur. « Parle-nous… Je te jure, ce sera plus simple pour tout le monde. » Comme Égalité ne répond pas, Fergus fait un geste, et en deux secondes à peine il force Constantine à boire une potion qui répare les os brisés, les chaires éclatées. « Là, c'est fini. Ça va mieux ? » Demande Fergus d’un ton presque doux. Constantine grogne quelque chose d’inaudible. « Bon. » Un nouveau geste. Toni dégage à nouveau la main, abat à nouveau le marteau.

Hurlement.

***

Après trois tentatives de ce petit manège, Égalité ne dessert toujours pas les dents pour autre chose que réciter des recettes, enfin c’est ce que Fergus suppose, parce qu’après la deuxième fois, il s’est mis à parler compulsivement français, et ça lui fait perdre patience. Alors il lui a simplement posé son charme de brise os, et maintenant c’est tout son squelette qui se brise et se ressoude aléatoirement. Il fait durer le calvaire deux minutes, parce qu’il sait qu’ils ne peuvent pas le tuer. C’est bien dommage.

Il en est à supplier en pleurant un peu, et franchement Fergus est de plus en plus inquiet. Qu’est ce qui peut lui faire accomplir une action aussi démesurée, ne pas l’achever, et ne rien dire ? Qui peut lui faire peur à ce point ? Au bout d’un moment, Fergus écarte les bras à l’intention de Roy pour lui signifier que le Directeur ne craquera pas, et qu’il ne prendra pas le risque de le faire clamser d’un arrêt cardiaque. Ils vont être obligés de le libérer sans savoir.

Sauf si Roy décide autrement.


   
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Telle est prise qui croyait prendre [Joséphine & encore des vils Veilleurs] Icon_minitimeSam 10 Avr 2021 - 12:24
Roy en a assez de frôler la mort. Il en a assez de voir les Veilleurs ployer sous des assauts, se retrouver aux prises avec des individus imprévisibles, dangereux, qui déroutaient toutes leurs défenses. Il n’aurait pas parié sur Constantine Égalité pour être l’un de ces hommes capables de menacer un chef de gang, mais cette erreur ne sera pas reproduite. Il ne considérera plus jamais le chef de département de la même manière. A cet instant, officiel du Ministère ou non, il représente un danger que Roy veut éloigner de lui, mais plus encore, réduire à néant. Faire passer toute envie à Constantine de recommencer une opération pareille, à défaut de l’éliminer purement et simplement, lui parait le bon compromis entre la préservation de sa collaboration avec le Ministère et le rétablissement de son autorité.

Il finit donc par indiquer d’un signe de tête à Fergus qu’il peut faire son travail d’interrogatoire. La conversation entre les deux hommes est parfaitement surréaliste. Constantine ne leur apporte aucune réponse, à part une mystérieuse phrase qui veut tout et rien dire et lui fait froncer les sourcils. « Vous avez touché à quelque chose qui m’appartient. » Quelques minutes plus tard, dans le silence brisé par les implacables coups de marteaux de Toni, Roy se demande quel genre d’homme politique est capable d’endurer la souffrance de ses os qui se brisent sans céder une seule seconde et dire un seul mot, comme si la torture avait déjà fait partie de sa vie. Qui est Constantine ? Il lui paraît terriblement évident à cet instant qu’il ne le connait pas du tout.

Il va falloir réparer ce manque d’informations, songe t-il froidement, en observant sans sourciller le visage de Constantine qui se déforme sous la douleur et les hurlements. Roy formule déjà dans sa tête les ordres qu’il va donner à ses hommes après cette séance de torture, s’ils n’en tirent rien. Il veut savoir tout ce qu’il est possible de savoir sur cet homme qui vient de se faire leur ennemi. Il a besoin de réponses, plus précises que « Vous avez touché à quelque chose qui m’appartient ». Il veut être en mesure de parer d’éventuelles prochaines attaques. Une discussion avec Leopold s’impose pour tenter de déterminer à quel point Constantine est une brebis égarée de son troupeau, même si, Roy le sait, s’il fait partie de cette combine d’une manière ou d’une autre, il risque d’avoir du mal à le déterminer : Leopold est un genre d’homme fourbe, excellent acteur, il pourrait feindre avec conviction la plus parfaite innocence.

Cette situation le contrarie profondément. Le soutien du Ministère est l’une des conditions fondamentales de la prospérité des Veilleurs. S’il faillit, c’est un coup porté dans leurs fondations. Un énième coup, après tous ceux qu’ils ont déjà reçus ses derniers mois. Et Roy déteste cette position de faiblesse.

C’est cette intense frustration qui transparait dans le regard échangé avec Fergus qui a arrêté ses sévices. Ils n’en tireront rien, semble t-il lui dire, à travers son mouvement de bras. Roy ne réagit pas tout de suite, immobilisé par cette colère qui bout dans ses entrailles, tous ses muscles en tension. Il reporte son regard haineux sur Constantine tremblant, à moitié avachi sur son bureau, au bord de la perte de connaissance. Il a envie de lui casser la figure de ses propres mains, mais cela ne changerait rien, à part lui montrer qu’il a réussi à l’atteindre. Le refus d’exposer davantage sa faiblesse et son impuissance le retient de se projeter en avant. Il finit par lâcher à l’adresse de Toni, qui semble lui aussi à deux doigts de casser une table.

« Sors-le de là. » Constantine semble être un chiffon dans sa poigne qui l’emporte hors du bureau. Roy retient Fergus d’un geste : « Reste. »

Il a besoin de sa promptitude à formuler des hypothèses crédibles, il a besoin des informations qu’il a éventuellement de son côté sur les derniers mouvements dans le gang et au Ministère et qui pourraient permettre de donner un sens logique à cette situation déroutante qu’ils viennent de vivre. Roy a du mal à croire qu’il ne s’agisse que d’une vengeance personnelle malgré ce que laisse sous-entendre le discours de Constantine : cela signifierait qu’il est totalement fou pour avoir pensé à assouvir sa vengeance de cette manière. En même temps, le doute saisit Roy.

Constantine est t-il simplement fou ?

FIN DU RP


Roy Calder

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