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Yet so far [Avalon & Roy]

Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Yet so far [Avalon & Roy] Icon_minitimeLun 27 Juil 2020 - 15:28
8 mars 2011

Avec un dernier regard pour son lieutenant, Avalon s’éloigna en direction du hall du ministère pour rejoindre la zone où elle pourrait transplaner. Son visage était fermé, bien loin d’afficher sa traditionnelle jovialité. Avalon était furieuse et, étant particulièrement expressive, cela se ressentait dans toute son attitude, de son regard sombre au pincement de ses lèvres, jusqu’à cette façon qu’elle avait de se déplacer en attaquant le sol avec ses pas. Elle gagna le hall en quelques minutes, tendit sa carte d’identification à un vigile, pénétra dans la zone dédiée, et disparut en un crac sonore.

Le vent marin fouetta son visage et emmêla ses cheveux au moment même où elle se retrouva devant l’un des checkpoints de la ville de Bristol. Elle passa ce dernier sans un mot, se contentant de fournir ses documents officiels, et s’engagea dans la ville d’un pas pressé. Il était à peine huit heures, alors la ville émergeait doucement. Quelques enfants se promenaient en tenant la main de leurs parents, et certains sorciers se dirigeaient vers les sorties de la ville, probablement pour rejoindre leur travail. Avalon ne prêta guère attention aux mouvements autour d’elle, bifurqua à gauche et se retrouva face aux Folies Sorcières, immense bâtiment qu’elle connaissait par cœur mais qu’elle considéra aujourd’hui d’un œil noir.

Elle grimpa les marches deux à deux – l’esplanade était vide en ce début de matinée, le cabaret ayant dû fermer quelques heures plus tôt, et elle se retrouva une nouvelle fois face à un vigile.

« Avalon Davies, chef de la milice. » se présenta-t-elle en attrapant sa plaque pour s’identifier. « Je viens voir Roy Calder. » La façon dont elle avait prononcé son nom n’augurait rien de bon pour le parrain de la mafia.

Le vigile la laissa passer et Avalon pénétra dans les locaux silencieux du cabaret, délaissés par le public en une heure si matinale. Seuls les agents de ménage se chargeaient de nettoyer les lieux, mais elle nota aussi la présence de quelques Veilleurs. Elle repéra la silhouette de Toni, dans la salle principale, et l’accosta. « Il est où, Roy ? » demanda-t-elle sans prendre la peine de le saluer ; Toni la connaissait suffisamment bien pour se douter qu’elle n’était pas là pour une visite de courtoisie. Il lui indiqua son bureau et Avalon le remercia d’un hochement de tête avant de gagner un escalier pour la mener jusqu’à cette pièce qu’elle avait eu l’habitude de fréquenter depuis que les Veilleurs et la milice s’étaient entendus sur des accords.

La trahison que lui inspirait le geste de Roy l’avait mise hors d’elle tant sur un plan professionnel que personnel, encore plus en considérant qu’elle avait été plus que réglo avec lui en lui fournissant une information pour qu’il puisse protéger sa sœur. Il avait craché sur son attitude – il avait craché sur l’intégralité de la milice – en décidant de prendre sa revanche malgré tout. Et elle ne le tolérerait pas. Les Veilleurs avait toujours eu une grande part de sa loyauté, parce que, parmi les membres les plus importants du groupe, se trouvait sa seconde famille. C’était d’ailleurs en raison de cette amitié qui la liait à Roy depuis plusieurs années qu’elle avait volontairement décidé de faire disparaître le rapport que l’hôpital magique lui avait fait parvenir. Mais sa tolérance avait des limites – des limites qui avaient été largement dépassées.

Elle frappa quelques coups secs à la porte du bureau de Roy et pénétra à l’intérieur sans plus attendre. Elle le trouva assis derrière l’épais meuble en bois et posa sur lui un regard flamboyant.

« Qu’est-ce que dans « j’ai géré la situation, ta sœur n’a rien à craindre, ça ne lui portera pas préjudice » tu n’as pas compris au juste ? J’aimerais vraiment savoir si tu es véritablement con ou si tu as volontairement décidé de l’être. »


Avalon Calder

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Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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Yet so far [Avalon & Roy] Icon_minitimeMar 28 Juil 2020 - 9:42
Roy n’avait pas l’habitude de recevoir Avalon de si bonne heure dans son cabaret mais quand il vit la colère qui imprimait ses traits, il sut immédiatement ce qui l’amenait. Il n’avait pas fait trente-six choses récemment qui risquaient potentiellement d’éveiller le courroux de la milicienne. Si Roy était assez arrogant pour l’avoir fait, il n’était pas assez stupide pour ne pas prédire qu’elle risquait d’être en colère si elle savait. Tout était justement dans le « si elle savait ». Qui donc n’avait pas fait sa part de boulot en manquant de prudence ? Declan n’avait-il pas suffisamment dissuadé cette jeune médicomage de ne pas cafter aux autorités ?

Il pensait que tout s’était déroulé comme prévu en recevant la veille au soir un message de Toni l’informant simplement que « c’était fait ». Mais visiblement, Roy avait crié victoire trop vite. Il n’aimait pas beaucoup la scène qui commençait à se dessiner, celle où Avalon venait lui faire des remontrances et il aurait préféré l’éviter autant que possible car il n’avait pas forcément envie de se disputer avec elle. Pour autant, Roy étant Roy, il ne se dégonfla pas et assuma son geste jusqu’au bout, la voix plus calme qu’elle mais les sourcils froncés, tandis qu’il répondait en ignorant volontairement les piques de la jeune femme :

« Tu l’as gérée pour cette fois seulement. Moi j’ai fait en sorte d’éviter que ça se reproduise. »


Même si Irina lui avait assuré qu’elle serait plus prudente et éviterait de piquer dans les stocks de l’hôpital -ce qu’il avait compris comme « j’irai chercher d’autres sources » et non « je vais arrêter mes activités » malheureusement- Roy ne pouvait pas avoir le contrôle sur ce qu’elle décidait de faire ou de ne pas faire. Il n’était pas à l’abri qu’elle change d’avis ou que, pressée par une urgence, elle prenne à nouveau des risques dans cet hôpital qui avait désormais des yeux et des oreilles. Or, l’idée qu’elle puisse se mettre en danger et ne rien faire face à cette situation était insupportable pour Roy. Il ressentait un instinct de protection presque maladif à l’égard de sa soeur, un instinct qui l’avait poussé à prendre une décision que même Toni lui avait déconseillée. « Laisse Avalon gérer » avait-il répété. Mais Roy était obsédé par l’idée de neutraliser la personne qui avait dénoncé sa soeur et après quelques investigations dans l’hôpital, incluant une ou deux menaces envers le chef de service d’Irina, ses hommes avaient fini par obtenir le nom de cette collègue qui avait cafté. Au moins, cette jeune femme en particulier qui avait déjà repéré sa soeur et jugé bon de la signaler n’allait pas recommencer. Il s’en était assuré et il ne comptait pas s’excuser pour ça. Avalon protégeait ses intérêts, il protégeait les siens aussi, c’était ainsi qu’il voyait les choses. Il ajouta, son regard déterminé et défiant vrillé dans celui d’Avalon :

« Personne n’est mort non plus. C’était un simple avertissement. »


Roy Calder

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Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Yet so far [Avalon & Roy] Icon_minitimeMar 28 Juil 2020 - 10:29
La suffisance de Roy, si elle avait eu le don de lui tirer quelques sourires par le passé, lui semblait en ce moment parfaitement insupportable. Ce calme insolent qu’il affichait accentua encore un peu sa colère et Avalon croisa les bras sur sa poitrine, bouillonnant intérieurement. Elle ne comptait pas le laisser s’en tirer avec quelques remontrances, une petite tape sur la main et un « on n’en reparle plus », parce que la jeune femme estimait que Roy avait largement dépassé les limites et trahi la confiance qu’elle avait placé dans leur lien, tant professionnel qu’amical. Face à Danielle, jamais Roy ne se serait permis un tel geste – à vrai dire, en premier lieu, Danielle n’aurait jamais agi comme elle et probablement aurait-elle échangé la liberté d’Irina contre des informations sur le LEXIT, chose qu’elle n’avait même pas demandé, par respect pour la famille de l’un de ses plus vieux amis.

Qu’il méprise purement et simplement ce geste, qui avait aussi comme intérêt de préserver les relations que la milice entretenait avec la mafia, la rendait absolument folle de rage. Roy avait peut-être craint Danielle pendant toutes ces années, mais Avalon comptait bien lui rappeler qu’elle était loin d’être inoffensive. Et tant pis si son amitié avec Roy en pâtissait ; Avalon considérait avoir suffisamment fait d’effort pour préserver un lien intact avec cette information qu’elle lui avait gracieusement donné quelques jours plus tôt… Et qu’il avait retourné contre elle.

« Oh non, tu as raison, personne n’est mort, tout va bien. » ironisa Avalon sans prendre la peine de cacher ce que cette remarque lui inspirait. « Cette médicomage a juste un lien avec mon lieutenant. » l’informa-t-elle en posant ses mains à plat sur le bureau de Roy. « Donc tu as seulement mis en péril mon poste au ministère – parce que j’ai fait disparaître ce rapport pour ne pas incriminer ta sœur – ainsi que tout le système d’information que j’ai mis en place à Ste Mangouste. » Parce que, vraiment, qui accepterait de rédiger des rapports vantés pour être anonymes, quand une médicomage avait été agressée suite à la rédaction de l’un d’eux ?

Leurs moyens de lutte contre le LEXIT étaient de plus en plus développés, et ce système à l’hôpital promettait de leur apporter de précieuses informations… Avant d’être complètement compromis.

« Et tout ça, sans même parler du fait que tu as fait agresser une civile pour avoir obéi aux ordres du ministère ? » pointa Avalon, sans même souligner que ce geste en lui-même mettait largement en péril leurs accords parce que cela lui paraissait plus qu’évident. « Absolument rien ne m’obligeait à t’informer de la rédaction de ce rapport et, vraiment, je ne l’ai fait que par amitié pour toi, pour que tu aies le temps de prévenir ta sœur de faire attention à ses gestes. » Elle secoua la tête, l’air profondément agacée. « Je ferme les yeux sur des pistes qui peuvent potentiellement intéresser mon service, et toi tu oses faire agresser une civile derrière mon dos ? »

Avalon haussa les épaules, furieuse.

« Mais très bien. Puisque tu prends les choses comme ça, je vais jouer exactement au même jeu. Ton sbire que tu as envoyé agresser la médicomage » elle se redressa un peu avant de lâcher : « je veux son nom. »


Avalon Calder

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Roy CalderPropriétaire d'un haras
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Yet so far [Avalon & Roy] Icon_minitimeMar 28 Juil 2020 - 11:58
Dire qu’Avalon était furieuse serait un euphémisme. Elle était hors d’elle et affichait une expression que Roy n’avait jamais vue, en tout cas pas tournée contre lui. Mais dans son coeur endurci par la pratique des négociations en bras de fer, le mafieux ne se laissa pas intimider et soutint le regard de son interlocutrice. Toutefois, assez vite, la stupéfaction le fit ouvrir la bouche, à l’instant où il perçut dans le discours d’Avalon l’élément décisif qu’il n’avait pas du tout prévu dans l’équation et qui pesait grandement dans la balance actuellement :

« Quoi ? »

Par Merlin. Cette médicomage faisait partie de l’entourage d’un lieutenant de la Milice. Bien. C’était fâcheux. C’était même vraiment emmerdant. Roy savait encore additionner deux plus deux et comprenait que derrière ces remontrances, du sang allait être réclamé. Oeil pour oeil, dent pour dent, c’était un langage qu’il connaissait très bien. Mais ce n’était pas tout. Avalon enchaîna sur toutes les conséquences que cette action causait au sein de son opération : son poste au Ministère -sur ce point, reconnaissons qu’il ressentit une pointe de culpabilité- et la compromission de son système de renseignement qu’elle avait mis en place à Sainte-Mangouste. Ce dernier point en particulier le fit réagir vivement :

« Oh woh, intervint t-il immédiatement, refusant de porter le chapeau là-dessus, si cette fille est proche de ton lieutenant alors vous pouvez très bien la contraindre à ne pas en parler pour ne pas faire capoter votre système. »

Ce qu’il avait d’ailleurs cherché lui-même à faire en la menaçant via son Veilleur, pensant que cela suffirait à tenir la Milice non informée de tout cette opération. S’il avait de toute évidence échoué par cette méthode, peut-être qu’un peu de pédagogie de la part de son copain lieutenant pousserait la médicomage à laisser la Milice continuer de faire son travail. Ils pouvaient inventer n’importe quel prétexte sur cette agression qu’elle avait subi, personne n’avait à savoir que c’était lié au rapport qu’elle avait rédigé. Seul le chef de service savait puisqu’il était à l’origine de l’information, songea t-il sans le préciser, ne souhaitant pas aggraver son propre cas.

Car Avalon n’avait pas fini de lui en mettre plein la tête, elle enchaîna en lui reprochant d’avoir violé ses accords avec la Milice, un reproche que Roy avait attendu et effectivement décidé de risquer en prenant cette décision. Ce n’était pas la décision la plus rationnelle, ni la plus sage, il l’admettait bien volontiers. Mais il n’avait pas agi avec la tête froide du chef de gang, sur ce coup, plutôt avec les tripes du frère inquiet, qui disposait de moyens tout à fait coercitifs et expéditifs d’agir via son gang et qui n’avait pas hésité à s’en emparer. Ses intentions n’avaient en vérité rien à voir avec le Ministère, Irina aurait pu se rendre coupable d’un tout autre crime, cela ne changeait rien de son point de vue à lui.

« J’ai agressé une civile parce qu’elle s’en est prise à ma soeur ! corrigea t-il, en se levant à son tour et en haussant le ton cette fois, les poings posés sur son bureau. Tu voulais que je fasse quoi au juste ? J’allais pas rester les bras croisés à attendre qu’elle se fasse dénoncer une deuxième fois ou pire ! Et toi tu allais faire quoi si ça arrivait, hein ? Enterrer chaque rapport un par un ? »

Il doutait qu’Avalon puisse faire ça éternellement, même avec toute l’amitié qu’elle avait pour lui et il n’allait pas lui demander de le faire. Chacun ses problèmes, avait-il tendance à penser. Sans le savoir, il provoqua la même pensée chez la milicienne, sauf que cette fois, cela la poussa à lui demander quelque chose qui ne jouait clairement pas en sa faveur. Puisqu’il s’en était pris à l’entourage de ses hommes à elle, à son tour de s’en prendre à ses hommes à lui. Vivement piqué, Roy planta son regard sombre dans celui d’Avalon, comme s’il cherchait à la jauger. Il n’avait absolument pas envie de céder à sa demande, mais il avait clairement joué avec le feu et continuer de le faire pouvait le brûler vraiment cette fois. Il voyait déjà les flammes luire au fond du regard d’Avalon. Désireux de savoir ce qu’elle plaçait dans la balance de leur transaction avant de répondre, il répliqua, les poings serrés :

« Sinon quoi ? »


Roy Calder

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Yet so far [Avalon & Roy] Icon_minitimeMar 28 Juil 2020 - 13:16
« Oh, s’il-te-plait. » lança Avalon lorsque Roy lui fit remarquer qu’elle n’avait qu’à contraindre la jeune médicomage au silence pour assurer son système de surveillance de l’hôpital. « N’essaie pas de me faire croire que tes hommes ont récupéré son nom sans menacer deux ou trois de ses collègues au passage. »

Il était hors de question que Roy essaie de se dédouaner de ses responsabilités. Sans son intervention particulièrement stupide et inutile, Avalon n’aurait jamais eu à avoir recours à de telles méthodes, qui fragilisaient largement le système qu’elle venait de mettre en place. Démanteler le réseau du LEXIT les obligeait à jouer sur plusieurs fronts, et celui du soin était tout nouveau – un projet qu’elle avait mené de A à Z, dès sa nomination en tant que chef des Renseignements.

« Mais tu pensais quoi au juste ? » demanda Avalon en haussant le ton, son regard flamboyant vrillé dans celui de Roy. « Que cette médicomage est la seule collègue de ta sœur ? La seule susceptible d’obéir à mes ordres et de faire un rapport sur elle ? » Elle fit un mouvement de la main, comme pour chasser les justifications du mafieux. « C’était quoi ton plan ? Agresser chaque médicomage qui aurait pu dénoncer Irina ? » La faille dans son geste lui paraissait si évidente qu’elle retint de justesse le « espèce d’imbécile » qui lui brûlait les lèvres. « Tu sais aussi bien que moi qu’il y avait quatre-vingt-dix pourcents de chance pour que ce rapport soit un fait isolé. » Et même en admettant que cette fille ait eu une dent contre Irina au point de rédiger un second rapport contre elle, ils auraient très bien pu régler la situation ensemble.

La tension, dans la pièce, était palpable. Roy et Avalon s’observaient, visages fermés et poings serrés. Avalon, bien loin de se laisser démonter par l’attitude orageuse de Roy, ne s’en retrouvait que plus agacée, furieuse qu’il ne reconnaisse pas immédiatement ses torts. Le véritable problème dans cette histoire, c’était le vol qu’avait commis sa sœur, et non le rapport qui en avait découlé. Elle avait eu la gentillesse de fermer les yeux sur ce fait – et même de l’informer qu’Irina était surveillée pour éviter qu’une telle chose se reproduise à l’avenir – alors que rien ne l’y obligeait. Alors, s’li voulait s’aventurer sur cette pente glissante, Avalon ne se ferait pas priée pour l’y rejoindre, bien mieux armée que lui.

« Sinon quoi ? »  

Avalon observa longuement le mafieux, alors que son expression trahissait toujours la colère qu’elle n’avait pas cherché à retenir. Elle savait parfaitement dans quoi elle s’engageait en arrivant aux Folies Sorcières, et se doutait que Roy n’accéderait pas immédiatement à sa requête – pas sans savoir avant la marge de manœuvre qui lui était disponible. Or, Avalon comptait bien ne lui en laisser aucune. Elle avait l’impression d’avoir débuté un véritable bras de fer contre Roy qu’elle n’envisageait pas de perdre. Si les Veilleurs se développaient aussi bien, s’ils avaient réussi à avoir la main mise sur Bristol, c’était en majeure partie parce que le ministère leur avait accordé une impunité relative et que les agents du département de la justice magique – aurors, policiers et miliciens – avaient pour consigne de ne pas les arrêter pour les différents trafics qu’ils menaient sur le territoire. Ils éliminaient, par la même occasion, une grosse partie de leur concurrence, puisque les Veilleurs les informaient sur les gangs voisins.

« C’est très simple. » débuta Avalon, sans sourciller. « Soit, tu me files son nom et j’envoie une équipe l’arrêter dans la journée… » Elle pouvait mettre ça en place en quelques heures en rentrant au ministère. « Soit, au moment où je pose un pied en dehors de ce bureau, j’abandonne tous les accords entre la milice et les Veilleurs. »

Il était hors de question que la milice ploie devant la mafia, Avalon ne le permettrait pas. Elle avait le sentiment que Roy n’était pas suffisamment stupide pour se passer d’un partenariat qui lui avait déjà rapporté beaucoup depuis qu’il avait était mis en place – pas pour protéger l’un de ses sbires, qui, pour avoir été envoyé dans une mission comme celle-ci ne devait pas être très bien placé. Mais Avalon savait aussi que dans les milieux mafieux, personne n’aimait balancer des noms à la police – et encore moins sous la contrainte.

« Je ne compte pas négocier avec toi, Roy. » le prévint-elle en le jaugeant du regard. C’était une offre à prendre ou à laisser.


Avalon Calder

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Roy Calder
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Yet so far [Avalon & Roy] Icon_minitimeMar 28 Juil 2020 - 14:00
Si Roy avait été excessivement insolent, il aurait répondu « un seul seulement » à la remarque d’Avalon mais cela n’aurait pas suffi à réduire la colère de la milicienne à son égard, bien au contraire. Il ne releva pas et aurait eu de toute manière du mal à renchérir, parce qu’elle semblait décidée à l’accabler de reproches que Roy écouta en sentant son impatience et sa colère grandir. Il ne prétendait pas que son geste était intelligent et encore moins raisonnable, mais ce qu’Avalon ne savait pas et qu’il ne comptait pas lui révéler, c’était l’ampleur du savoir qu’Irina possédait sur les réseaux de résistance. Certes, elle n’était pas une tête d’affiche, mais elle avait été en lien avec plusieurs d’entre elles, dont deux qui étaient sensées être mortes. Il ne pouvait pas dire à la chef de la Milice elle-même que quatre-vingt-dix pourcents de chance, cela laissait dix pourcents d’incertitude dont Roy se sentait obligé de s’occuper parce que si soeur se faisait interroger par des miliciens, cela pouvait avoir des conséquences dramatiques et pas seulement pour elle. Cette éventualité le remplissait d’une angoisse qui l’avait poussé à éliminer les risques qu’il pensait pouvoir éliminer, quand bien même cela lui faisait lui-même prendre d’autres risques vis à vis du Ministère. A quel moment aurait-il pu savoir que cette fille, précisément, avait des liens avec un milicien haut placé ? Ce détail avait définitivement fait s’effondrer sa fragile opération. Il avait joué et il avait perdu.

Mais Roy étant Roy, il n’allait pas reconnaître platement ses torts, surtout dans une situation où sa colère et sa frustration de s’être fait attraper le rendait aveugle au reproche sous-jacent dans le discours d’Avalon, celui qu’il avait tout simplement trahi sa confiance et craché sur son aide. Son impulsivité finissait toujours par le rattraper et il frappa du poing sur la table, comme un signe de protestation.

« Cette médicomage est la seule qui soupçonne ma soeur à l’heure actuelle -elle et son chef de service, qu’il s’était chargé de museler aussi, songea t-il sans le dire- et qui aurait pu donc continuer de la surveiller même si elle faisait attention par la suite ! C’était elle la menace, actuellement, et enterrer le rapport, ça suffisait pas pour s’en débarrasser. »

Acte pour lequel il ne lui avait toujours pas adressé de vrais remerciements, d’ailleurs, mais le moment ne semblait pas exactement bien choisi pour les présenter. Son regard défiait celui d’Avalon, tandis que l’atmosphère se chargeait d’une électricité meurtrière entre eux. Collaborer avec elle, après sa promotion, c’était aussi devoir supporter ce genre de mauvais moments et de bras de fer délicats qu’il avait connus avec Danielle, avant. Sans doute qu’au fond, une part de lui avait sous-estimé les risques qu’il prenait à contourner les ordres d’Avalon, précisément parce que c'était ceux d’Avalon. Avalon, son amie, loyale aux Veilleurs, Avalon qui leur arrangeait des coups, Avalon qui pourrait lui pardonner un écart s’il en faisait. Il n’aurait pas tenté ce coup de poker avec Danielle, pas de cette manière en tout cas.

Une chose était sûre, si Roy ne lui portait pas encore le regard qui était dû à sa position de chef de la Milice, cette erreur allait prendre fin aujourd’hui. Quand Avalon énonça la menace contre laquelle elle comptait échanger l’emprisonnement d’un de ses hommes, le regard de Roy s’écarquilla.

« T’es sérieuse ? Tu nous ferais ça ? »

Fut sa première réaction, spontanée, poussée par le choc. Elle savait parfaitement que si les Veilleurs s’étendaient autant et survivaient dans une ville contrainte par un blocus, c’était grâce à ces accords. Les suspendre signifiait leur couper les vivres et elle le savait. A cet instant, sa loyauté envers la Milice passait largement avant l’affection qu’elle pouvait avoir pour le gang qui l’avait accueillie et ce constat frappa durement Roy. Il passa de longues secondes à jauger la figure d’Avalon et le fond de son regard, comme s’il y cherchait la moindre faiblesse, le moindre indice qui pourrait lui prouver qu’elle bluffait mais il dut se rendre à l’évidence et la conclusion lui déplut très fortement.

Le calcul était largement fait. La liberté d’un seul homme, qui plus est au bas de l’échelle, ne valait pas du tout la survie du gang tout entier. Si c’était réellement ce qui se trouvait en face dans la balance, Roy n’avait pas d’hésitation à avoir. Pour autant, il détestait devoir prendre la décision de livrer l’un de ses hommes, à cause d’un de ses plans qui avait mal tourné, il le vivait comme un échec tout à fait personnel. Il détestait Avalon, à cet instant, de le pousser à prendre cette décision, parce qu’elle voulait asseoir son autorité sur lui et ce ressentiment se vit dans la manière qu’il eut de répondre, d’une voix tranchante :

« Eh bien vas-y. Il s’appelle Declan Doherty. Va l’arrêter si tu y tiens au point de le mettre au même prix que notre alliance, balança t-il, sans cacher le reproche dans sa voix. Et surtout, ferme la porte derrière toi. »

Son regard froid quitta celui d’Avalon, signe qu’en ce qui le concernait, leur conversation était terminée. Il attendit qu’elle quitte son bureau avant de laisser s’échapper sa colère en renversant une pile de parchemins au sol.

Quel merdier.


Roy Calder

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Yet so far [Avalon & Roy] Icon_minitimeMar 28 Juil 2020 - 15:03
Avalon ne prit même pas la peine de répondre à la question de Roy, se contentant de vriller un regard mortellement sérieux sur lui. C’était trop facile d’agir sans songer une seule seconde aux répercussions que pouvait occasionner son acte. Roy n’avait pas mesuré l’ampleur de son geste lorsqu’il avait choisi d’aller à l’encontre de ce qu’elle lui avait explicitement demandé de faire. Il le savait aussi bien qu’elle ; une large part de sa loyauté avait toujours été pour les Veilleurs, sa famille de cœur. Et d’ailleurs, Avalon avait largement prouvé cette dernière en faisant tout simplement disparaître de son plein gré le rapport qui incriminait la sœur de Roy. Elle avait assuré sa loyauté au mafieux et, en retour, il avait complètement méprisé son geste, la faisant douter de la confiance et de la loyauté qu’il lui accordait. Et qu’on ne s’y méprenne pas, Avalon n’était pas le genre de femme à se laisser marcher sur les pieds sans réagir, bien au contraire. Roy avait voulu jouer et avait perdu ; à son tour de gagner la partie.

Alors non, évidemment qu’elle ne se réjouissait pas de cette confrontation avec celui qu’elle considérait comme son ami depuis plus de dix ans. Mais c’était son travail de s’assurer que les accords entre la mafia et la milice ne débordent plus de la sorte à l’avenir. Lui demander le nom de l’agresseur, c’était demander du sang pour du sang – une méthode qu’elle avait justement appris chez les mafieux – et assurer à Roy qu’elle n’était pas dans une position où il pouvait se permettre de ne pas la prendre au sérieux plus longtemps.

Alors, Avalon patienta dans un silence tendu, lourd de colère, que le mafieux reprenne la parole. Ce coup de poker savamment calculé ne tarda pas à porter ses fruits, puisque Roy lui livra le nom de l’homme qui avait été envoyé pour blesser la médicomage. Avalon se redressa, le visage toujours aussi fermé, insensible au reproche qu’elle percevait pourtant très clairement dans la voix de Roy.

« Oh arrête, je ne suis pas celle qui a commencé par mettre nos accords en danger. » rétorqua-t-elle avec un regard noir.

Elle tourna les talons sans plus attendre, passa la porte du bureau qu’elle referma derrière elle, sans avoir décoloré pour autant. Elle traversa les Folies Sorcières d’un pas rapide, sans prêter attention aux différents sorciers qu’elle croisait. Le vent qui fouetta sa figure ne parvint pas non plus à la dérider, et elle se dirigea vers l’une des sorties de la ville portière. Elle ne tirait pas une quelconque satisfaction d’avoir eu le dessus sur Roy, parce qu’elle était toujours aussi furieuse qu’il l’ait mise dans cette position en premier lieu… Et elle espérait bien qu’il comptait y réfléchir à deux fois si, à l’avenir, une idée aussi stupide lui passait par l’esprit.

Quelques minutes plus tard, à peine, Avalon avait rejoint le ministère de la magie et avait convoqué une équipe de miliciens de son service. C’était traditionnellement les Interventions qui réalisaient les arrestations, mais elle préférait garder cette histoire en interne pour le moment. Elle lança trois miliciens sur la piste de Declan Doherty, qui fut repéré aux alentours de Londres vers quinze heures. Cinq minutes plus tard, ses agents étaient partis pour arrêter le Veilleur.

Le regard d’Avalon ne s’était toujours pas éclairci.

FIN DU RP


Avalon Calder

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